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Notes thématiques Ministérielle de l’OCDE sur le développement régional 19-20 Mars 2019 | Athènes LES MÉGATENDANCES : FORGER UN MEILLEUR AVENIR POUR LES RÉGIONS, LES VILLES ET LES ZONES RURALES

LES MÉGATENDANCES : FORGER UN MEILLEUR AVENIR POUR LES ... · que les régions rurales proches d’une ville avaient pu réduire leur déficit de productivité avec les zones urbaines,

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Notes thématiques

Ministérielle de l’OCDE sur le développement régional

19-20 Mars 2019 | Athènes

LES MÉGATENDANCES : FORGER UN MEILLEUR AVENIR POUR LES RÉGIONS, LES VILLES ET LES ZONES RURALES

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Ministérielle de l’OCDE sur le développement régional

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PLENIERE 1 :

DU PASSE VERS LE FUTUR

Le Comité des politiques de développement régional de l’OCDE (RDPC) est le forum international de référence pour les

responsables à haut niveau du développement régional. Depuis 20 ans, il donne le ton du débat international sur ces questions,

clarifiant le « pourquoi », le « quoi » et le « comment » des politiques de développement régional. Il a anticipé les évolutions

du contexte de l’action publique, y a réagi et a jeté des passerelles entre théorie et pratique, au service de retombées concrètes.

Au moment où les responsables publics se préparent à répondre aux mégatendances qui émergent, ses travaux continuent

de proposer des éclairages sur l’avenir du développement régional.

CADRER LE DEBAT : LES ENSEIGNEMENTS DE DEUX DECENNIES DE TRAVAUX

DE L’OCDE SUR LE DEVELOPPEMENT REGIONAL

Les responsables des politiques de développement

régional inspirent des stratégies adaptables aux différents

territoires et accompagnent leur mise en œuvre

cohérente. Ces politiques dépendent des autres : celles qui

influent sur la vie quotidienne des habitants (logement,

transports, emploi, développement économique,

innovation, énergie, protection sociale, éducation,

politique foncière, etc.) ; celles qui sont produites par les

administrations régionales et locales avec lesquelles des

compétences sont partagées ; les acteurs du monde

économique ; et les habitants eux-mêmes. Dans ce

contexte, l’OCDE, à travers le RDPC, a contribué à faire

comprendre la valeur ajoutée des politiques de

développement régional et a tiré des enseignements de

haut niveau sur les solutions qui fonctionnent – et les

autres.

Pourquoi les politiques de développement régional

sont-elles importantes ?

Le bien-être des citoyens est largement déterminé par le

lieu où ils vivent et travaillent, et les territoires sont

marqués par des différences considérables. De fait, la Base

de données de l’OCDE sur le bien-être à l’échelon régional

montre que les écarts régionaux s’accroissent si l’on prend

en compte non pas le seul revenu, mais des indicateurs

multidimensionnels des conditions de vie. La diversité des

réalités locales appelle la diversité des réponses de la

puissance publique et leur mise en œuvre à la bonne

échelle.

Au sein des pays de l’ OCDE, la région la plus productive

l’est, en moyenne, deux fois plus que la moins productive.

Si quelques rares régions de grande taille contribuent de

manière disproportionnée à la croissance agrégée de la

zone OCDE, la contribution combinée des autres régions

en représente tout de même les deux tiers environ. Le fait

d’exploiter le potentiel de croissance de tous les

territoires engendre un double dividende : hausse de la

productivité globale, et meilleure inclusion. Dans le

même temps, une démarche favorisant la diversité des

modèles de développement régional est essentielle pour

que nos sociétés gagnent en résilience face aux défis

futurs.

Qu’est-ce qui fonctionne pour le développement

régional ?

La vitalité des territoires à long terme dépend non

seulement de la croissance économique et de la

compétitivité, mais aussi du bien-être des habitants, de

l’inclusion et de la qualité de l’environnement. Une vision

renouvelée du développement régional s’articule autour

de ces trois objectifs, en exploite les complémentarités et

gère les arbitrages nécessaires.

Face à la diversité géographique, les solutions uniformes

sont vouées à l’échec. C’est l’exploitation des facteurs

endogènes de développement qui peut contribuer à

engager les territoires sur la route pérenne d’une

croissance inclusive et durable. Par exemple, l’OCDE a

concouru à moderniser les politiques rurales, en

contribuant à faire évoluer les interventions publiques en

zone rurale, qui privilégiaient l’agriculture, vers un

renforcement des capacités intrinsèques de ces territoires

dans une pluralité de secteurs économiques. Elle a montré

que les régions rurales proches d’une ville avaient pu

réduire leur déficit de productivité avec les zones urbaines,

à la différence des zones rurales éloignées.

L’échelle de l’action publique a son importance, et ce sont

les zones fonctionnelles plutôt que les frontières

administratives qui comptent. L’OCDE a documenté de

manière empirique la pénalité de productivité imputable à

la fragmentation administrative des zones métropolitaines,

et elle a ainsi montré que le fait de renforcer les liens entre

zones rurales et urbaines pouvait engendrer des bénéfices

économiques, sociaux et environnementaux pour les

habitants des villes comme des campagnes.

Des mécanismes efficaces de gouvernance multi-niveaux

et des capacités infranationales adéquates sont essentiels

non seulement pour les politiques de développement

régional, mais aussi pour toutes celles qui ont une

composante territoriale : politiques d’investissement,

d’infrastructure, d’occupation des sols, de l’eau, etc. De

fait, les gouvernements infranationaux réalisent 57 % des

investissements publics de la zone OCDE. La

Recommandation du Conseil de l’OCDE sur

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Ministérielle de OECD sur le développement régional

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l’investissement public efficace entre niveaux de

gouvernement donne des orientations concrètes quant à

la manière de procéder. Les Principes de l’OCDE pour la

gouvernance de l’eau permettent quant à eux d’aider les

acteurs à gérer les interdépendances entre les niveaux de

l’action publique dans ce secteur particulier.

Des données infranationales et des indicateurs de

gouvernance sont indispensables pour s’appuyer sur les

faits afin de diagnostiquer les enjeux, d’élaborer les

stratégies et de mettre en œuvre les politiques à la bonne

échelle. L’OCDE a contribué à répondre à cette exigence

grâce aux travaux du RDPC, avec la Base de données

régionales, la Base de données sur le bien-être régional,

les Bases de données métropolitaines, la délimitation de

zones urbaines fonctionnelles comparables, l’Observatoire

mondial des finances et de l’investissement des

gouvernements infranationaux, l’Enquête sur la

gouvernance des métropoles et les Indicateurs sur la

gouvernance de l’eau..

L’INFLUENCE DU COMITE DES POLITIQUES DE DEVELOPPEMENT

REGIONAL SUR L’ENSEMBLE DES TRAVAUX DE L’OCDE

L’impact du RDPC ne se limite pas au débat sur le développement régional. Le Comité a fait évoluer

la réflexion au sein de l’OCDE, et a trouvé un écho auprès des autres Comités et de différents

ministères.

La région « moyenne » n’existe pas. Avant tout, le RDPC a fait comprendre aux pouvoirs publics qu’ils

devaient dépasser les moyennes nationales pour poser leurs diagnostics et définir les priorités de leur

action. Par une combinaison d’analyses économiques et institutionnelles, le RDPC a démontré que les

politiques sectorielles nationales ne produisaient pas les mêmes effets selon les régions. Il a également

mis en relief la distribution inégale de la croissance régionale, et éclairé la dimension géographique

du puzzle de la productivité, en montrant notamment qu’exploiter leur proximité avec une ville et se

concentrer sur les secteurs exportateurs pouvaient aider les régions en retard à combler leur déficit

de productivité.

La mise en œuvre des politiques est aussi importante que leur contenu. Le RDPC a anticipé l’évolution

de l’OCDE, qui, de laboratoire d’idées, est devenue un laboratoire d’action. La diversité des ministères

qui représentent les pays au sein du RDPC et de ses groupes de travail (Développement régional,

Infrastructure, Économie, Intérieur, Réforme de l’État, Villes, Agriculture, etc.), ainsi que le soutien de

ses trois Groupes de travail sur les indicateurs territoriaux, sur les politiques urbaines et sur les

politiques rurales, ont fait de la priorité donnée aux outils de mise en œuvre et de coordination une

marque de fabrique du Comité.

Il faut associer les parties prenantes de manière plus large et plus approfondie. De la création de

communautés de pratique thématiques (sur la gouvernance de l’eau, les villes portuaires, les régions

rurales au service des énergies renouvelables, les écocités, les populations autochtones, les territoires

miniers, l’économie circulaire, la localisation des ODD, etc.) à la mise en place de plateformes de

dialogue plus permanentes entre les niveaux de gouvernement et au sein de chaque niveau

d'administration (Table ronde des maires et des ministres, Maires champions pour la croissance

inclusive, Dialogues territoriaux) et à l’association multisectorielle de parties prenantes (Initiative sur la

gouvernance de l’eau), le RDPC a joué un rôle moteur pour montrer pourquoi il était nécessaire

d’associer les parties prenantes, et comment s’y prendre.

Les régions peuvent alerter sur les risques à venir. Le RDPC a enrichi les débats à l’OCDE en décrivant

toute une palette de réalités locales pouvant servir de source d’information et d’expérimentation. Qu’il

s’agisse des défis de la hausse des inégalités, du ralentissement des gains de productivité ou de

l’impératif de réagir aux changements climatiques et à la dégradation de l’environnement, le RDPC a

anticipé la prise de conscience d’enjeux mondiaux qui n’ont été perçus unanimement qu’après la

crise.

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Ministérielle de l’OCDE sur le développement régional

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EVOLUER DE CONCERT AVEC LES ENJEUX STRATEGIQUES DU MOMENT

Première phase : passer de la redistribution à la

compétitivité pour toutes les régions

Le RDPC a été créé en 1999, en lien avec l’émergence

d’une nouvelle génération de politiques de

développement régional pour répondre aux évolutions

économiques et sociales. Ses premières années ont

essentiellement été consacrées au changement de

paradigme de la politique régionale. La discussion

ministérielle qui s’est tenue en 2003 à Martigny, en Suisse,

sur le thème « Innovation et efficacité dans la politique de

développement territorial » a clairement fait apparaître le

besoin, pour les politiques régionales, de rectifier les

erreurs du passé pour plus d’efficacité. Il s’agissait

principalement d’éviter les politiques imposées « d’en

haut » s’appuyant sur des subventions massives et la

création artificielle de pôles économiques et techniques

déconnectés des atouts locaux. La nouvelle approche

privilégiait la promotion de l’investissement afin d’exploiter

les possibilités régionales, et mettait l’accent sur les

démarches plurisectorielles et la gouvernance multi-

niveaux, au service d’une vision dynamique consistant à

« Promouvoir la croissance dans toutes les régions ».

Deuxième phase : renforcer la performance régionale

pour des nations plus résilientes

La crise financière de 2008 a marqué un point d’inflexion.

La nécessité à court terme de proposer des mesures

contracycliques a provoqué un regain d’attention sur le

rôle que pouvaient jouer les stratégies de développement

régional en faveur d’un meilleur ciblage de

l’investissement public, afin de garantir que les mesures

prises dans des conditions d’urgence produisent des effets

positifs sur le long terme. Au bout du compte, ces

discussions ont contribué à préparer le terrain pour

l’élaboration de la Recommandation de l’OCDE sur

l’investissement public efficace entre niveaux de

gouvernement.

La crise a aussi déclenché une remise en cause du discours

économique dominant, et permis l’émergence d’une

vision plus granulaire du monde. Sous l’effet combiné de

cette évolution et d’une prise de conscience du fait que les

performances d’un pays résultaient de celles de ses

régions, le développement régional s’est imposé comme

un outil incontournable au service de la prospérité

nationale. Fort d’une nouvelle mission consistant à

contribuer au rétablissement de l’économie mondiale, le

RDPC s’est ouvert à d’autres acteurs (organisations

internationales, société civile, secteur privé, pays

partenaires de l’OCDE), et a vu ses travaux gagner en

visibilité et s’élargir à des thèmes tels que l’innovation et

l’entrepreneuriat, le changement climatique, les

qualifications et les mutations démographiques. La

politique de développement régional est une « politique

des politiques » qui mobilise de multiples domaines de

l’action publique, et le RDPC s’est vu prescrire pour mission

d’« examiner dans leur dimension régionale les enjeux

fondamentaux auxquels sont confrontés les

gouvernements de l’OCDE ». Cet élan a été entretenu par

l’organisation, en 2009, de la deuxième Réunion

ministérielle du Comité. Celle-ci s’est tenue au Siège de

l’OCDE, à Paris, sous l’égide de la Finlande, avec pour

thème « Investir pour la croissance: construire des régions

innovantes ». Les Ministres y ont réaffirmé la nécessité de

passer de politiques sectorielles axées sur les subventions

à des politiques multisectorielles et territorialisées tirant

parti de l’avantage concurrentiel de chaque région et de

ses atouts économiques fondamentaux.

Troisième phase : placer les régions et les villes au

cœur de la croissance inclusive et durable

En révélant l’accroissement des disparités territoriales, la

crise et ses effets économiques et sociaux de long terme

ont replacé l’équité parmi les objectifs clés des politiques

régionales. Dans ce contexte, le RDPC a tranché le débat

ancien entre les démarches « fondées sur les territoires »

et les démarches « fondées sur la population » en

montrant que les deux types d’approches étaient

nécessaires et que pour atteindre les populations il

convenait d’intervenir à « l’échelle appropriée » en tenant

compte des spécificités géographiques. La Réunion

ministérielle qui s’est tenue à Marseille en 2013 à l’invitation

de la France a mis en relief la nécessité de mener l’action

publique à la bonne échelle, par le truchement de la

gouvernance métropolitaine et d’une amélioration des

articulations entre zones urbaines et rurales.

L’élaboration des indicateurs de l’OCDE sur le bien-être

régional symbolise cette évolution consistant à placer

l’humain au cœur de l’action publique. La question de

l’échelle a quant à elle été abordée selon différents axes :

(i) le travail statistique pour définir les zones urbaines

fonctionnelles afin de faciliter les comparaisons

internationales des zones métropolitaines et d’encourager

une action publique « à la bonne échelle » ; (ii) la mesure

de l’impact négatif de la fragmentation administrative sur

la productivité des zones métropolitaines ; (iii )la poursuite

des travaux relatifs aux liens entre zones urbaines et rurales

et (iv) la mise en œuvre de la Recommandation sur

l’investissement public.

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Plénière 1

L’INFLUENCE DU COMITE DES POLITIQUES DE DEVELOPPEMENT

REGIONAL SUR LES TRAVAUX DES PAYS

Les travaux du RDPC ont influencé la stratégie globale de développement régional de nombreux pays. Par exemple, ils

ont accompagné, au Canada, le passage à une promotion de la compétitivité régionale fondée sur les avantages

territoriaux ; en Suisse, l’élaboration du Projet de Territoire Suisse et les systèmes régionaux d’innovation ; au Japon,

l’évolution de la politique de développement régional vers une démarche territorialisée reposant sur un partenariat

plus équilibré entre pouvoir central et gouvernements locaux ; et, en Pologne, l’élaboration d’un large ensemble de

documents stratégiques et de politiques publiques, faisant suite à l’examen territorial de la Pologne réalisé en 2008 puis

aux examens des politiques urbaine et rurale.

Les travaux du RDPC ont également influencé des politiques et stratégies plus spécifiques de développement régional.

À la suite des recommandations de l’examen territorial de 2014 de la Colombie, les autorités nationales ont, pour la

première fois, territorialisé le Plan national de développement. L’’examen territorial des Pays-Bas, en 2014, a jeté les

bases d’un Programme national en faveur des villes qui a été suivi, peu après, par un programme européen : le

programme urbain pour l’Union européenne. Au Mexique, à la suite d’une recommandation formulée dans le cadre

de l’examen territorial de 2015 de la Vallée de Mexico, les autorités municipales de Mexico ont supprimé l’obligation de

prévoir un nombre minimum de places de stationnement dans les nouvelles constructions. Au Japon, à la suite de

l’examen territorial de 2016 qui avait mis en avant les risques et les opportunités présentés par la décroissance urbaine,

les autorités nationales ont proposé un projet de loi sur la gestion stratégique des terrains vacants.

Les messages du RDPC sur le développement rural ont aussi été pris en compte par les pays, notamment dans la

nouvelle politique rurale de la Suède et dans la Stratégie de l’Italie pour ses « zones de l’intérieur ». En Estonie, les

travaux sur le nouveau paradigme rural ont permis d’aborder le développement rural de manière plus nuancée, en

reconnaissant le fait que les zones rurales sont diverses, avec un large éventail de sources potentielles de croissance.

L’examen de la politique rurale de l’Angleterre réalisé en 2011 a livré un bilan utile du rôle de l’Angleterre rurale dans

l’économie du Royaume-Uni, et indiqué comment l’améliorer. Le gouvernement britannique, qui a fondé sa politique

rurale sur le principe de l’intégration des zones rurales au reste du pays, a instauré en 2015 le mécanisme du « rural

proofing », qui vise à vérifier la compatibilité des mesures envisagées avec les intérêts des zones rurales.

Les travaux du RDPC sur le bien-être régional ont aussi eu de l’influence, par exemple dans l’État de Morelos au Mexique

et dans la région Sud du Danemark.

Les travaux du RDPC sur la gouvernance pluri-niveaux et l’investissement public entre niveaux de gouvernement ont

également eu des répercussions concrètes sur l’action publique. Par exemple, ils sont utilisés pour la Stratégie nationale

de développement de la République slovaque (2015), ainsi que pour la mise en œuvre nationale des Objectifs de

développement durable et le plan d’investissement national (actuellement en cours d’élaboration), afin de favoriser la

coordination entre les différents niveaux de gouvernement et entre les secteurs. En 2016, l’examen de la gouvernance

multi-niveaux de la Colombie a recommandé le renforcement de la décentralisation asymétrique, et ce renforcement

est à l’œuvre dans le nouveau Plan national de développement 2018-22. Sur le long terme, les travaux du RDPC ont

également alimenté, en Suède, le processus qui, en deux décennies, a vu la responsabilité de la politique de croissance

régionale, autrefois dévolue à des agences d’État, être transférée à des organes politiques régionaux.

Le RDPC a également accompagné des réformes de la gouvernance urbaine. En 2013, en France, l’examen territorial

de la région d’Aix-Marseille a accompagné l’élaboration et l’examen de la loi MAPTAM de modernisation de l’action

publique territoriale et d’affirmation des métropoles, qui a été promulguée en janvier 2014. Les États-Unis, à la suite de

la publication, en 2012, de l’examen territorial de la métropole de Chicago, ont créé l’Alliance for Regional Development

pour répondre aux recommandations de l’OCDE, qui préconisait, une plus grande coordination métropolitaine pour

soutenir la compétitivité régionale.

L’influence du RDPC est également sensible au niveau des programmes du Fonds de cohésion de l’UE et de leur mise

en œuvre nationale. Les travaux menés par le Comité sur le rôle de la politique régionale dans le sillage de la crise

financière ont contribué à la préparation de programmes d’investissement anticycliques dans plusieurs pays européens

concernés par le Fonds de cohésion. Par exemple, le débat interne sur le Cadre de référence stratégique national 2007-

13 du Portugal s’est inspiré de l’examen territorial de 2008.

L’influence du RDPC est également sensible dans les programmes liés au Fonds de cohésion de l’UE et dans leur mise

en œuvre nationale. Les travaux menés par le Comité sur le rôle de la politique régionale dans le sillage de la crise

financière ont contribué à la préparation de programmes d’investissement contra-cycliques dans plusieurs pays

européens concernés par le Fonds de cohésion. Par exemple, le débat interne sur le Cadre de référence stratégique

national 2007-13 du Portugal s’est inspiré de l’examen territorial de 2008. De même, la Commission européenne a tiré

parti des travaux du RDPC sur la gouvernance multi-niveaux et l’investissement public entre niveaux de gouvernement,

notamment en ce qui concerne les conditionnalités proposées pour la période 2014-2020.

Source: OECD (2018), d’après les indications fournies par les délégués auprès du Comité des politiques de développement régional..

Page 7: LES MÉGATENDANCES : FORGER UN MEILLEUR AVENIR POUR LES ... · que les régions rurales proches d’une ville avaient pu réduire leur déficit de productivité avec les zones urbaines,

OECD Regional Development Ministerial

Plénière 1

Il est de plus en plus reconnu que les politiques qui ne

tiennent pas compte des territoires et leur sont

appliquées de manière uniforme (telle que la

libéralisation des échanges) n’y produisent pas partout

les mêmes effets, et la « géographie du

mécontentement » est de plus en plus visible. Sous

l’effet de ces évolutions, les politiques de

développement régional sont désormais au cœur des

discussions sur la marche à suivre pour redynamiser la

croissance de façon à la fois inclusive et durable. À

l’heure où les politiques territorialisées s’imposent

comme des composantes incontournables des

politiques structurelles (et ne sont plus considérées

comme de simples compléments à cette politique), en

quoi peuvent-elles contribuer à préparer nos

économies et nos sociétés aux opportunités et aux défis

de demain ? Et comment l’OCDE peut-elle continuer à

accompagner les responsables publics en la matière ?

En répondant aux préoccupations des populations qui

se sentent abandonnées et oubliées, les politiques de

développement régional peuvent contribuer à mobiliser

davantage la population en faveur d’un environnement

économique mondialisé et ouvert, et à prévenir un

éventuel rejet des changements technologiques. À

l’image de la mondialisation, l’essor du numérique et les

évolutions technologiques peuvent déboucher sur des

gains largement partagés, mais aussi sur des pertes

géographiquement concentrées. Les politiques de

développement régional doivent aider les zones aussi

bien urbaines que rurales à tirer parti des possibilités

spécifiques offertes par les évolutions technologiques,

tout en préparant les travailleurs et les entreprises à de

fortes perturbations au niveau du marché du travail,

telles que la polarisation des emplois et la disparition de

certains emplois sous l’effet de l’automatisation. On

estime que le pourcentage d’emplois exposés à un fort

risque d’automatisation varie entre 4 % et 40 % selon

les régions de la zone OCDE, avec des écarts pouvant

atteindre 12 points de pourcentage au sein d’un même

pays. Dans les années qui viennent, les nouvelles

technologies vont aussi changer le visage de la

mondialisation, par le truchement, par exemple, de

technologies virtuelles qui vont réduire les coûts liés aux

contacts en face à face. Cette évolution offrira aux zones

rurales des possibilités nouvelles d’attraction des

télétravailleurs, mais elle représentera un nouveau défi

pour les villes, car il deviendra plus facile de délocaliser

les services qui, à l’heure actuelle, constituent l’ossature

de nombreuses économies urbaines.

Les politiques de développement régional sont cruciales

pour gérer les évolutions démographiques qui

s’imposent déjà – qu’il s’agisse du vieillissement de la

population, de l’urbanisation ou des migrations. Tous

les territoires vont devoir trouver des solutions pour

assurer une bonne qualité de vie et de bons services

publics à une population vieillissante, mais ces questions

se poseront de façon particulièrement aiguë dans les

régions rurales, où le phénomène du vieillissement est

concentré, et où ses effets sont aggravés par l’exode

rural .Les nouvelles technologies peuvent apporter une

partie de la solution, en permettant aux services publics

d’être assurés de façon plus efficace et efficiente dans

les territoires peu peuplés. Les villes, en revanche, et

notamment les grandes zones métropolitaines, risquent

d’être victimes de leur succès. Leur inaccessibilité

financière pour les ménages à revenu moyen ou faible,

les inégalités, la congestion et la pollution sont autant

de préoccupations majeures. Une intégration réussie

des migrants peut aider les territoires à devenir plus

divers et dynamiques.

Les politiques territorialisées sont un levier essentiel de

la transition vers un modèle de développement plus

durable équilibrant les objectifs d’ordre économique,

social et environnemental. Les Objectifs de

Développement Durable (ODD) constituent un outil

puissant pour faire progresser cette vision de façon

systémique et repenser le développement durable. Les

politiques de développement régional continueront de

jouer un rôle déterminant dans la mise en oeuvre des

ODD, notamment parce que, contrairement aux

politiques uniformes, elles peuvent aider à trouver les

bons arbitrages et à concilier des intérêts discordants,

et parce qu’elles peuvent favoriser une gouvernance

multi-niveaux propice à une meilleure coordination

entre les différents niveaux de gouvernement et entre

les différents secteurs. Les ODD peuvent aussi être un

outil d’élaboration des stratégies de développement

régional et un moyen de rassembler les diverses parties

prenantes – y compris les gouvernements régionaux et

locaux, le secteur privé et la société civile – autour d’une

vision commune.

Qu’il s’agisse de l’essor du numérique, du changement

climatique ou des évolutions démographiques, les

mégatendances vont accroître la nécessité d’investir

dans des infrastructures de qualité, tout en influant sur

les finances infranationales. L’OCDE estime d’ores et

déjà que 95 000 milliards USD d’investissements publics

et privés dans les infrastructures seront nécessaires dans

les secteurs de l’énergie, des transports, de l’eau et des

télécommunications à l’échelle mondiale entre 2016 et

2030. Les gouvernements infranationaux, qui réalisent

57 % de l’investissement public et 64 % des dépenses et

des investissements publics liés à l’environnement et au

climat au sein de la zone OCDE, vont avoir un rôle

crucial à jouer à cet égard. Une approche territoriale de

l’investissement peut permettre de tirer parti des forces

des acteurs situés aux différents niveaux de

gouvernement : les administrations nationales peuvent

L’AVENIR

Page 8: LES MÉGATENDANCES : FORGER UN MEILLEUR AVENIR POUR LES ... · que les régions rurales proches d’une ville avaient pu réduire leur déficit de productivité avec les zones urbaines,

Ministérielle de l’OCDE sur le développement régional

Plénière 1

veiller à l’équilibre géographique du développement

des infrastructures et renforcer les liens entre zones

rurales et zones urbaines, et les acteurs régionaux et

locaux peuvent identifier les synergies et les bons

arbitrages entre les priorités d’investissement au niveau

local. Il est crucial de pouvoir s’appuyer sur des

systèmes de décentralisation efficaces dans le cadre

desquels les responsabilités soient clairement

attribuées, financées et suivies.

Principales questions à examiner

Comment les politiques de développement régional

peuvent-elles favoriser des modèles de développement

différenciés géographiquement et préserver la diversité

régionale, afin de rendre nos économies et nos sociétés

plus résilientes face aux nouveaux enjeux?

Comment faire évoluer les démarches actuelles en

matière de développement régional afin de leur

permettre de répondre directement aux préoccupations

des populations, à l’échelle de leur lieu de vie et de

travail, et de réduire les fractures territoriales qui ont

suscité méfiance et mécontentement ?

Comment les différents niveaux de gouvernement

peuvent-ils nouer un partenariat stratégique pour tirer

parti des possibilités ouvertes par les mégatendances et

pour opérer les arbitrages nécessaires, et quels sont les

outils de gouvernance qui peuvent étayer ce partenariat

afin de réagir de manière agile aux opportunités et aux

défis émergents ?

Page 9: LES MÉGATENDANCES : FORGER UN MEILLEUR AVENIR POUR LES ... · que les régions rurales proches d’une ville avaient pu réduire leur déficit de productivité avec les zones urbaines,

Ministérielle de l’OCDE sur le développement régional

Plénière 2

PLÉNIÈRE 2 : ÉPUISÉES OU BRANCHÉES ? LES POLITIQUES

RÉGIONALES DANS UNE ÉCONOMIE NUMÉRIQUE ET

MONDIALISÉE Les avantages de l’essor du numérique et des nouvelles

technologies sont grands, mais répartis de façon inégale selon

les régions. De l’intelligence artificielle aux robots, à l’impression

3D, aux drones, à l’internet des objets, aux véhicules autonomes,

aux nanotechnologies et à la technologie des chaînes de blocs,

l’essor du numérique et les nouvelles technologies vont continuer

de modifier notre vie, notre travail et nos interactions. Toutes les

régions cependant ne sont pas prêtes à en exploiter les

avantages et, faute de politiques adaptées, les importants écarts

régionaux actuels pourraient encore se creuser.

Les progrès technologiques vont faire évoluer la mondialisation

et offrir de nouvelles possibilités aux zones rurales et urbaines. La

baisse du coût des échanges de biens et d’idées a apporté des

avantages aux entreprises et aux consommateurs et a bouleversé

la trajectoire économique de certaines régions. Les nouvelles

technologies numériques peuvent réduire le coût des

interactions en face à face en permettant de remplacer des

rencontres physiques par des rencontres virtuelles. Cette

évolution pourrait bouleverser les possibilités qui existent au

niveau flux internationaux de services, et modifier les atouts

économiques des grandes villes. Nombre des services qu’elles

assurent pourraient devenir accessibles depuis n’importe quel

lieu, ce qui réduirait l’intérêt des acteurs économiques à créer des

entreprises ou des emplois au sein des bassins d’activité existants,

même si la proximité resterait nécessaire dans certains cas.

Là où les pertes seront plus importantes que les gains, les

disparités territoriales risquent de s’aggraver. Pour tirer le

meilleur parti des nouvelles possibilités, des politiques sur

mesures s’imposent, faute de quoi les coûts de transition

économique et les bouleversements du marché du travail qui

accompagneront cette évolution risquent d’être importants. Sur

l’ensemble de la zone OCDE, 14 % des emplois sont exposés à

un fort risque d’automatisation, et l’on considère que plus de 70

% des tâches réalisées par les travailleurs pourront être

automatisées au cours des prochaines décennies. Selon les

régions de l’OCDE, le pourcentage d’emplois menacés

s’échelonne entre 4 % et 40 % et, au sein d’un même pays, l’écart

entre la région la plus exposée au risque d’automatisation et la

région la moins exposée peut atteindre jusqu’à 12 points de

pourcentage (Graphique 1). Les régions où les entreprises, les

travailleurs ou même des secteurs entiers ne réussiront pas la

transition vers de nouvelles formes de production subiront des

niveaux de chômage élevés qui pourront entraîner des tensions

sociales.

Les économies locales doivent mettre au point leur stratégie afin

de s’adapter à un contexte mondial en évolution. La production

industrielle a encore progressé entre 2000 et 2016 dans les deux

tiers des 1 255 petites régions de la zone OCDE. Les économies

qui réussiront seront celles qui élaboreront des stratégies

intelligentes pour s’adapter à l’évolution du contexte

économique mondial et accroître la productivité de leurs

travailleurs. Le passage à l’« industrie 4.0 », aux systèmes

Graphique 1. Le risque des nouvelles technologies pour les marchés locaux du travail varie selon les régions

Pourcentage d’emplois exposés à un fort risque d’automatisation, régions TL2 la mieux classée et la moins bien

classée de chaque pays (2016)

Note: La mention « fort risque d’automatisation » correspond à un pourcentage d’au moins 70 % d’emplois exposés à un « risque d’automatisation ». Les

données sont de 2016 et portent sur les régions TL2, sauf pour l’Allemagne (TL2, 2013) et la Belgique (Flandre uniquement, régions NUTS2, 2016).

Source: OECD (2019), OECD Regional Outlook 2019: Leveraging Megatrends in Cities and Rural Areas and OECD (2018c), OECD Regions and Cities at a Glance

2018, https://doi.org/10.1787/reg_cit_glance-2018-en.

Page 10: LES MÉGATENDANCES : FORGER UN MEILLEUR AVENIR POUR LES ... · que les régions rurales proches d’une ville avaient pu réduire leur déficit de productivité avec les zones urbaines,

Ministérielle de l’OCDE sur le développement régional

Plénière 2

décentralisés et à une production plus intégrée au niveau

mondial aide les régions à conserver de l’emploi industriel, mais

la façon dont les biens sont produits change.

Toutefois, dans la majorité des régions où la production

industrielle a progressé, l’emploi a décliné. Pour accroître leur

productivité, les entreprises investissent dans le capital, les

connaissances ou l’intégration mondiale. Cette stratégie leur

permet de maintenir leur compétitivité et bénéficie aux

travailleurs grâce à des salaires plus élevés, mais elle se double

souvent d’une baisse du nombre d’emplois, surtout dans

l’industrie. Pour maintenir l’emploi à l’échelon local, on pourrait

envisager de compenser ce déclin par des politiques régionales

favorables à une transition vers les services exportables (OCDE,

2018c).

Les villes resteront aux avant-postes des nouvelles technologies,

mais elles devront aussi s’adapter. Centres d’entrepreneuriat, de

création d’entreprises et d’innovation, les villes pourront tirer un

parti particulier de la concentration économique dans les services

à forte intensité de savoir. Reste à voir si les activités à forte

intensité de connaissance qui émergent seront concentrées dans

quelques villes « superstars », ou si elles s’étendront aux villes de

second rang.

Les zones rurales ont intérêt à saisir les occasions qu’offrent

l’essor du numérique et les nouvelles technologies pour faire face

à leurs problèmes intrinsèques. Face aux obstacles que

représentent l’éloignement et la faible densité des zones rurales,

les nouvelles technologies peuvent leur offrir un plus grand accès

aux marchés, aux emplois et aux services. Le passage au

numérique peut faciliter l’accès aux marchés extérieurs ;

l’impression 3D autorise des prototypages rapides et une «

personnalisation de masse », ce qui permet le ciblage de marchés

plus étroits et l’implantation dans des lieux plus reculés. Les

véhicules sans chauffeur et les drones, de leur côté, peuvent

concourir à abaisser les frais de transport et de logistique. Avec

l’expansion de la 5G et du haut débit, les nouvelles technologies

peuvent aussi contribuer à transformer l’accessibilité des services

en zone rurale, par exemple grâce aux avancées de la télé-

médecine et du télé-enseignement. Les régions rurales pourront

ensuite tirer parti de la qualité de vie élevée qu’elles offrent pour

attirer télétravailleurs et navetteurs (OCDE, 2018d).

DES RÉPONSES TOURNÉES VERS L’AVENIR

La réduction des fractures numériques entre les territoires passera

par des investissements dans les infrastructures, mais aussi par

deux autres aspects importants : le renforcement des compétences

numériques des travailleurs, des cadres et des citoyens en général

et la mise en place de services publics numériques sur mesure. Plus

de 50 % des adultes de 28 pays de l’OCDE ne parviennent à réaliser

que les tâches les plus simples sur un ordinateur, ou sont dans

l’incapacité totale d’utiliser un ordinateur (OCDE, 2013). Il faudrait

accompagner la poursuite du déploiement des infrastructures

d’internet haut débit dans l’ensemble des régions par une action

visant à faire coïncider les besoins et les capacités de formation

existant à l’échelon local. Les administrations peuvent donc jouer

un rôle crucial pour faciliter la transition de leur économie locale,

mais il est crucial d’associer un cercle plus large de parties

prenantes issues du secteur privé, du monde universitaire et de la

société civile..

Malgré les possibilités qui vont s’ouvrir, les nouvelles technologies

vont alourdir les tensions qui s’exercent déjà sur les dispositifs en

place en matière de programmation, d’action publique et de

réglementation. L’innovation permise par le numérique a

chamboulé le paysage économique traditionnel pour les taxis, le

vélo, le commerce de détail, la livraison de repas et la location de

logements à court terme, ce qui a entraîné sur de nombreux

territoires des problèmes en termes de congestion, de déchets et

d’adaptation des cadres juridiques et réglementaires. Les

administrations nationales, régionales et locales vont devoir

collaborer en vue de trouver des solutions permettant de trouver

un équilibre entre la nécessité d’encourager les innovations (de

rupture) et celle de limiter leurs répercussions négatives sur

l’environnement et la société.

Les avantages des nouvelles technologies ne se limitent pas au

secteur privé. Des initiatives « intelligentes » dans les régions, les

villes et les zones rurales peuvent aussi aider les administrations à

réduire les coûts de prestation des services publics et à en

améliorer la qualité. Par exemple, les réseaux et les compteurs

intelligents peuvent aider les fournisseurs et les consommateurs à

mieux gérer leur consommation d’énergie et d’eau, et l’intelligence

artificielle et les autres technologies numériques peuvent autoriser

de nouvelles formes de soins de santé et de prestation d’autres

services publics. Toutefois, il reste difficile de trouver des réponses

communes pour les grandes stratégies d’investissement (par

exemple, informatique en nuage – cloud computing - ou solutions

intelligentes) à l’échelle des différentes régions et villes.

Principales questions à examiner

Les outils actuels de la politique de développement régional

sont-ils suffisants pour aider tous les territoires à stimuler la

productivité et l’innovation dans le cadre d’une économie

numérique et mondialisée ?

Quelles possibilités et quelles difficultés l’essor du numérique et

les évolutions technologiques créent-ils pour les économies

urbaines, rurales et régionales, et quelles réponses les

responsables publics peuvent-ils apporter ?

En quoi faudrait-il modifier le cadre institutionnel et de

gouvernance actuel pour l’adapter à ce nouvel environnement

? Comment associer davantage les citoyens et les autres parties

prenantes à la conception et à la mise en œuvre des stratégies

régionales ?

Bibliographie sélective

OCDE (2019), OECD Regional Outlook 2019: Leveraging Megatrends in Cities

and Rural Areas.

OCDE (2018a) Job Creation and Local Development 2018,

http://dx.doi.org/10.1787/9789264305342-en.

OCDE (2018b), Productivity and Jobs in a Globalised World: (How) Can All

Regions Benefit? http://dx.doi.org/10.1787/9789264293137-en.

OCDE (2018c), OECD Regions and Cities at a Glance 2018,

https://doi.org/10.1787/reg_cit_glance-2018-en.

OCDE (2018d), Enhancing Rural Innovation, Proceedings of the 11th OCDE

Rural Development Conference.

OCDE (2013), OECD Skills Outlook 2013: First Results from the Survey of Adult

Skills, https://doi.org/10.1787/9789264204256-en

Page 11: LES MÉGATENDANCES : FORGER UN MEILLEUR AVENIR POUR LES ... · que les régions rurales proches d’une ville avaient pu réduire leur déficit de productivité avec les zones urbaines,

Ministérielle de l’OCDE sur le développement régional

Plénière 3

L’urbanisation , le vieillissement démographique et les

migrations vont continuer de faire évoluer les régions, les villes

et les zones rurales. Au sein de la zone OCDE, la population

urbaine a augmenté de 12 % par rapport à 2000, et

l’augmentation du nombre d’habitants a été particulièrement

prononcée dans les grandes villes. Entre 2006 et 2016, 81 % des

jeunes (15-29 ans) qui ont déménagé au sein d’un même pays

se sont installés dans une zone urbaine ou intermédiaire.

Toutefois, des villes en pleine expansion et prospères coexistent

avec des villes en déclin. Parmi les villes de plus de 50 000

habitants de la zone OCDE, près d’une ville sur quatre (23 %)

a vu sa population diminuer par rapport à 2000. La plupart des

villes qui perdent des habitants sont des villes de moins de 250

000 habitants.

Le vieillissement démographique représente un défi pour tous

les territoires, mais ce défi sera particulièrement aigu pour les

zones rurales (Graphique 1). Le nombre d’habitants d’au moins

65 ans pour 100 habitants en âge de travailler (rapport de

dépendance des personnes âgées) a augmenté de près de 25

% entre 2000 et 2015, et il devrait encore progresser de 25 %

d’ici 2050. Cette évolution va peser sur les systèmes de retraite

et sur la demande de services publics destinés aux personnes

âgées.

Les effets du vieillissement de la population sont

particulièrement marqués dans les zones rurales qui, souvent,

subissent également un exode de leurs jeunes. Dans la région

rurale moyenne, on compte plus de 30 habitants d’au moins

65 ans pour 100 habitants en âge de travailler, alors que ce

chiffre n’est que de 24 dans les zones urbaines. Dans les zones

rurales isolées, la situation est souvent encore plus difficile, car

les jeunes habitants sont encore plus nombreux à en partir.

Les migrations constituent un autre phénomène

démographique et social majeur assorti de conséquences

spécifiques à l’échelon local. Les migrants tendent à se

concentrer davantage en certains lieux que les habitants nés

dans le pays, et cette concentration s’est encore accentuée au

cours de la dernière décennie. Entre 2005 et 2015, c’est dans

les régions qui accueillaient déjà le plus de migrants que la part

des migrants dans la population a le plus progressé. En

particulier, les grandes villes constituent souvent des

destinations attractives pour les migrants, parce qu’elles offrent

des possibilités d’emploi mais aussi en raison de la présence

d’autres migrants issus du même pays d’origine.

.

Figure 1. Le vieillissement démographique touche surtout les régions rurales Rapport de dépendance des personnes âgées (nombre d’habitants de plus de 65 ans pour 100 habitants âgés de 15 à 64 ans), par

type de région (2017)

Note: Dernière année disponible : 2016 pour l’Australie, les États-Unis, le Japon et la Nouvelle-Zélande.

Source: OCDE (2018a), Regions and Cities at a Glance 2018, https://doi.org/10.1787/reg_cit_glance-2018-en.

.

PLÉNIÈRE 3 : INCLURE CHACUN, PARTOUT :

GÉRER LE CHANGEMENT DÉMOGRAPHIQUE ET SOCIAL

Page 12: LES MÉGATENDANCES : FORGER UN MEILLEUR AVENIR POUR LES ... · que les régions rurales proches d’une ville avaient pu réduire leur déficit de productivité avec les zones urbaines,

Ministérielle de l’OCDE sur le développement régional

Plénière 3

DES RÉPONSES TOURNÉES VERS L’AVENIR

Les villes doivent mieux planifier leur action et s’adapter à

l’arrivée de nouveaux habitants. Pour éviter d’être victimes de

leur succès, elles doivent mener une action permettant

d’anticiper leur croissance et d’y réagir. Des solutions

innovantes sont nécessaires sur le plan des transports, de la

protection de l’environnement et, surtout, du logement. Dans

de nombreuses villes, le coût du logement a fortement

augmenté, car la construction de logements n’a pas suivi le

rythme de l’augmentation de la demande. Pour éviter que le

coût du logement continue de s’alourdir, les villes doivent

veiller à ce que le secteur privé ou le secteur public construisent

suffisamment de logements pour les ménages à revenu faible

et moyen. Elles doivent, en parallèle, moderniser leurs

transports publics de façon à limiter la congestion et à réduire

les temps de trajet domicile-travail.

Il serait possible de lutter davantage contre les poches de

pauvreté, surtout dans les villes prospères et en expansion. Les

villes doivent améliorer leur offre en matière d’enseignement,

de formation et de services sociaux à l’intention des groupes

peu qualifiés et marginalisés. Elles devraient aussi prévenir la

ségrégation des groupes défavorisés au sein de quartiers

déconnectés des services publics et de l’emploi, afin d’éviter de

concentrer encore la pauvreté. Des investissements judicieux

dans les infrastructures et l’enseignement sont essentiels pour

favoriser l’accès à l’emploi et offrir à chacun un environnement

urbain sûr et sain

L’offre d’infrastructures et de services publics doit être adaptée

au vieillissement de la population. Les territoires doivent

adopter des politiques permettant d’aider les seniors à rester

en bonne santé et actifs. Des stratégies visant à adapter les lieux

de vie aux besoins des personnes âgées sont cruciales pour

assurer le bien-être au sein de toutes les régions. Ces stratégies

vont du renforcement de l’apprentissage continu au

renforcement de l’accessibilité des infrastructures. Le recours

aux nouvelles technologies pour la prestation des services

publics et une utilisation stratégique de l’automatisation

peuvent permettre d’atténuer bon nombre des difficultés liées

à ces stratégies. En plus d’adapter leurs infrastructures et leurs

services publics, les régions devraient aussi œuvrer à donner

une image positive de l’âge. Outre qu’elle améliore l’inclusivité,

cette image positive peut aider les régions à tirer parti des

débouchés économiques croissants liés aux seniors.

L’intégration des migrants au marché du travail et à la société

dans son ensemble doit faire partie intégrante des stratégies

de développement régional. Une intégration réussie peut aider

les territoires à devenir plus divers et dynamiques, et atténuer

les difficultés liées au vieillissement et à la contraction de la

population. Il convient d’associer aux mesures visant à intégrer

les migrants un large éventail d’acteurs locaux, y compris les

entreprises et les ONG. L’une des priorités doit être de doter

les migrants et les autres groupes vulnérables des

compétences et de la formation requises pour trouver un

emploi, au sein de marchés du travail en pleine mutation.

Une croissance inclusive devrait constituer un objectif crucial

pour la prochaine génération de politiques régionales. Les

responsables publics sont souvent contraints d’arbitrer entre

des objectifs économiques et des objectifs sociaux. Cependant,

les besoins sont beaucoup plus faciles à concilier à l’échelon

régional ou local qu’à l’échelon national. Lorsqu’elles sont bien

conçues, les politiques territorialisées sont des trains intégrés

de mesures qui favorisent la croissance économique tout en

réduisant les inégalités, grâce à des actions complémentaires.

Avec les bonnes politiques et les bons investissements, il est

possible de réduire les fractures qui menacent, aujourd’hui et

demain, le bien-être des populations et la cohésion des

sociétés.

Principales questions à examiner

Quel sera l’impact des évolutions démographiques et sociales

sur les différents types de territoires, et comment adapter les

politiques de développement régional en conséquence ?

Comment faire en sorte que les stratégies de développement

régional favorisent une démarche holistique visant à créer des

territoires inclusifs en intégrant des secteurs extérieurs au

cadre traditionnel des politiques régionales (par ex. : santé,

éducation, logement, migrations) ?

Comment les politiques régionales peuvent-elles aider à

concilier les objectifs sociaux et économiques, face aux

mégatendances démographiques ?

Bibliographie sélective

OCDE (2018a), OECD Regions and Cities at a Glance 2018,

https://doi.org/10.1787/reg_cit_glance-2018-en.

OCDE (2018b), Working Together for Local Integration of Migrants and Refugees,

http://dx.doi.org/10.1787/9789264085350-en.

OCDE (2018c), Divided Cities: Understanding Intra-urban Inequalities,

http://dx.doi.org/10.1787/9789264300385-en.

OCDE (2018d), Productivity and Jobs in a Globalised World: (How) Can All Regions

Benefit? http://dx.doi.org/10.1787/9789264293137-en

OCDE (2015), Ageing in Cities, http://dx.doi.org/10.1787/9789264231160-en

Liste de référence de l’OCDE pour l’action publique visant à

intégrer les migrants à l’échelon local

Une intégration réussie passe par des politiques coordonnées dotées d’un

impact positif sur la population des migrants et sur les autres habitants

vivant au sein du territoire concerné.

La Liste de référence de l’OCDE pour l’action publique visant à intégrer les

migrants à l’échelon local (OCDE, 2018) se fonde sur des données

d’expérience recueillies auprès de 72 villes ; elle énonce 12 priorités en

matière d’intégration et propose des outils d’action et 80 exemples

concrets. Elle aborde quatre aspects prioritaires : i) la gouvernance multi-

niveaux : paramètres institutionnels et financiers ; ii) le temps et l’espace :

les clés de la cohabitation entre les migrants et les populations d’origine ;

iii) les capacités locales en matière de formulation et de mise en œuvre de

l’action publique ; et iv) les politiques sectorielles en lien avec l’intégration.

Parce qu’elle permet une auto-évaluation, cette Liste de référence peut

guider les villes de toute taille dans leur action face aux défis et aux

possibilités que représentent les migrations. Elle peut aussi aider les

administrations nationales et régionales ainsi que les donateurs à offrir aux

administrations locales des incitations adaptées.

Page 13: LES MÉGATENDANCES : FORGER UN MEILLEUR AVENIR POUR LES ... · que les régions rurales proches d’une ville avaient pu réduire leur déficit de productivité avec les zones urbaines,

Ministérielle de l’OCDE sur le développement régional

Séance parallèle A

L’investissement dans des infrastructures de qualité, qui vise à

assurer le développement économique tout en relevant les défis

d’ordre écologique et social, représente un levier crucial de la

politique régionale. De bons investissements d’infrastructure, c'est-

à-dire des investissements bien hiérarchisés, axés sur les besoins

locaux, coordonnées entre les divers secteurs et mis en œuvre de

façon efficiente tout au long de leur durée de vie, sont essentiels à

l’efficacité des politiques de développement régional. Inversement,

quand les ressources disponibles sont consacrées à des projets non

satisfaisants, ou quand des projets conduisent à une dégradation

de l’environnement, les investissements d’infrastructure peuvent

nuire au développement territorial et miner la confiance à l’égard

des pouvoirs publics.

L’investissement dans les infrastructures constitue une

responsabilité partagée des divers niveaux de gouvernement. . Les

régions et les villes jouent un rôle toujours plus grand dans certains

domaines cruciaux de l’action publique liés aux infrastructures et

indispensables au développement durable et au bien-être des

habitants, tels que les transports, l’énergie, le haut débit,

l’éducation, la santé, le logement, l’eau et l’assainissement. Au cours

des dernières décennies, les responsabilités des administrations

infranationales dans ces domaines se sont accrues dans la majorité

des pays de l’OCDE. Les régions et les villes réalisent désormais, en

moyenne, 57 % des investissements publics de la zone OCDE, et 64

% des investissements publics liés à l’environnement et au climat.

De plus, les investissements dans les infrastructures, quel que soit le

niveau d’administration concerné, sont presque systématiquement

dotés de fortes incidences locales. Pour que les décisions tiennent

compte des intérêts des populations locales et qu’elles répondent

aux besoins des usagers, il est indispensable d’associer les

administrations infranationales au processus.

Face aux mégatendances – essor du numérique, changements

climatiques, évolutions démographiques, urbanisation –

l’investissement dans des infrastructures de qualité va devenir encore

plus indispensable pour les régions et les villes. L’OCDE estime que

95 000 milliards USD d’investissements publics et privés dans les

infrastructures seront nécessaires dans les secteurs de l’énergie, des

transports, de l’eau et des télécommunications à l’échelle mondiale

entre 2016 et 2030. Les villes et les régions présentent des besoins

importants en la matière, qu’il s’agisse d’entretenir leurs

infrastructures existantes ou de réaliser de nouveaux investissements

dans les énergies renouvelables, les bâtiments bas carbone,

l’efficience énergétique, la gestion des déchets et de la pollution ou

les transports propres. Les tendances actuelles en matière

d’urbanisation vont obliger à moderniser les infrastructures urbaines

pour s’adapter à des besoins croissants en ville, tout en trouvant des

solutions pour adapter les infrastructures essentielles au

dépeuplement et au vieillissement dans d’autres territoires.

Le niveau actuel de l’investissement dans les infrastructures n’est pas

suffisant pour faire face aux besoins, et les évolutions démographiques

vont continuer de peser sur les finances publiques infranationales. Au

sein de la zone OCDE, l’investissement public et privé total reste

inférieur à ses niveaux d’avant la crise de 2008. L’investissement public

a particulièrement souffert de la crise au sein des pays de l’OCDE,

surtout à l’échelon infranational (voir Graphique 1). La qualité des

infrastructures s’est déjà dégradée dans certains pays, et les

insuffisances actuelles des infrastructures peuvent peser sur la

productivité, les perspectives socio-économiques et la résilience des

régions. Dans le même temps, les évolutions démographiques, entre

autres mégatendances, pèsent fortement sur les finances publiques

infranationales, sur le plan des recettes comme des dépenses. Les

changements d’ordre démographique pourraient notamment

bouleverser l’assiette fiscale de certaines régions.

Graphique 1. L’investissement public reste inférieur à ses niveaux d’avant 2008 dans la zone OCDE

Investissement public selon le niveau d’administration (2008=100)

Source : calculs de l’OCDE à partir de OCDE (2018), Statistiques de l'OCDE sur les comptes nationaux (base de données), https://doi.org/10.1787/na-data-fr.

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2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Administrations publiques Administration centrale et sécurité sociale

Administrations infranationales PIB (réel)

+1.2 % en 2016

-0.5 %/an 2008-2016

-1.8 % en 2016

-1.1 %/an 2008-2016

-0.5 % en 2016

-0.9 % /an 2008-2016

SÉANCE PARALLELE A. DÉPENSER INTELLIGEMMENT :

INVESTIR DANS DES INFRASTRUCTURES DE QUALITÉ

Page 14: LES MÉGATENDANCES : FORGER UN MEILLEUR AVENIR POUR LES ... · que les régions rurales proches d’une ville avaient pu réduire leur déficit de productivité avec les zones urbaines,

Ministérielle de OECD sur le développement régional

Séance parallèle A

Il faut que les régions et les villes investissent davantage et diversifient

leurs sources de financement en exploitant mieux les ressources

budgétaires existantes et potentielles en la matière, et en mobilisant

davantage l’investissement privé. Les revenus de la propriété, et

notamment les dispositifs de récupération de la valorisation foncière

et la mise en vente ou en location de biens immobiliers, peuvent offrir

de nouvelles sources de financement. Il serait également possible

d’accroître les recettes tirées des droits et redevances d’utilisation. Il

est aussi crucial de mieux mobiliser les investissements du secteur

privé au service des investissements d’infrastructure, car l’ampleur

des ressources nécessaires dépasse, dans la plupart des pays, les

capacités financières du secteur public. Pour attirer les investisseurs

privés, les administrations infranationales pourront avoir besoin de

l’appui des acteurs nationaux afin de programmer des projets

attractifs. Les partenariats public-privé (PPP) peuvent encourager la

maîtrise des coûts, voire permettre d’éviter les projets exagérément

ambitieux et coûteux. Toutefois, les PPP donnent surtout de bons

résultats pour les administrations qui dépassent une certaine taille, et

qui disposent donc d’un niveau suffisant de capacités financières et

institutionnelles.

Les administrations nationales et infranationales ont besoin d’investir

plus, mais aussi d’investir mieux. Une approche territoriale de

l’investissement dans les infrastructures peut permettre de tirer parti

des atouts des divers niveaux d'administration. Les administrations

nationales ont un rôle crucial à jouer pour assurer un développement

équilibré des infrastructures à l’échelle du territoire ; de leur côté, les

administrations régionales et locales sont bien placées pour

hiérarchiser les besoins et pour repérer les rapports de

complémentarité à l’échelon local. Un bon investissement dans les

infrastructures exige aussi des dispositifs efficaces de coordination,

pour veiller à ce que les stratégies et les priorités coïncident entre

l’échelon national et les échelons infranationaux. De plus, la

programmation des infrastructures doit être coordonnée avec les

plans d’aménagement du territoire et la politique foncière, ainsi

qu’avec diverses politiques sectorielles (par ex. en matière de

logement, d’environnement, d’industrie, d’agriculture et d’eau), afin

que toutes les actions engagées se renforcent mutuellement.

Pour offrir au développement local les infrastructures de qualité dont

il a besoin, les régions et les villes doivent avoir les capacités requises

pour planifier, hiérarchiser et mettre à exécution les projets

d’investissement au bon échelon. Il est possible de mieux hiérarchiser

les projets grâce à des évaluations ex ante et ex post et grâce à des

scénarios anticipatifs. Toutefois, moins de la moitié des pays de

l’OCDE ont mis en place des mécanismes permettant d’évaluer en

amont les incidences à long terme des investissements publics. Il faut

prendre d’autres mesures pour atténuer au maximum les effets

sociaux et environnementaux négatifs que les investissements

d’infrastructure peuvent produire. En outre, afin de favoriser les

économies d’échelle, les administrations nationales peuvent mettre

en place des incitations et des dispositifs visant à favoriser la

coopération entre les collectivités territoriales, afin que les

investissements puissent être programmés à la bonne échelle

territoriale.

Quand il est bien géré, l’investissement dans les infrastructures peut

aussi permettre aux administrations de lutter contre les inégalités

régionales..On a parfois surestimé l’effet que les infrastructures

pouvaient produire sur les disparités régionales. La déception

suscitée s’expliquait souvent par des lacunes au niveau de la

gouvernance et de la hiérarchisation des priorités d’investissement

public. Les régions métropolitaines ont plus de facilités que les autres

à convaincre les investisseurs privés d’investir dans leurs projets

d’infrastructures rentables. Les régions en retard risquent d’avoir plus

de difficultés à attirer ces mêmes investisseurs. Un investissement

public bien ciblé est donc particulièrement important dans ces

régions, notamment afin de renforcer les articulations entre zones

urbaines et zones rurales et d’accroître la connectivité numérique des

zones rurales isolées.

Un cadre national propice exerce une forte influence sur les

retombées des investissements d’infrastructure dans les régions et

les villes. Il est indispensable de pouvoir s’appuyer sur des systèmes

de décentralisation efficaces, dans le cadre desquels les attributions

soient clairement partagées, financées et évaluées. Il est également

crucial de renforcer les capacités infranationales à programmer et

à exécuter les projets d’infrastructure, ce qui peut impliquer une

démarche différenciée, axée sur les besoins spécifiques des

différents types de régions et de localités. Renforcer les capacités

implique aussi, au préalable, de limiter les formalités administratives

et les fréquents changements au niveau des règles applicables.

L’efficience économique des investissements en infrastructure exige

un cadre juridique et réglementaire stable et prévisible.

Principales questions à examiner

Quelle est l’influence des mégatendances sur les besoins des

régions et des villes en termes d’infrastructures de qualité ? En

quoi ces besoins varient-ils selon les régions?

Comment financer la satisfaction de ces besoins, et comment

diversifier les sources de financement ? Comment aider les

administrations infranationales à mieux mobiliser

l’investissement privé ?

Comment hiérarchiser au mieux les projets d’infrastructure ?

Comment favoriser les rapports de complémentarité entre les

secteurs, dans le cadre de stratégies territoriales intégrées ?

Bibliographie sélectiveOCDE (2019) Making Decentralisation Work: a Handbook for Policy-Makers,

Éditions OCDE, Paris.

OCDE (2019), Rapport sur la mise en œuvre de la Recommandation du Conseil

sur l’investissement public efficace entre niveaux de gouvernement, Paris.

OCDE (2018), Governing Subnational Public Private Partnerships: Meeting

Infrastructure Challenges, Éditions OCDE, Paris.

OCDE (2018), Financing climate objectives in cities and regions to deliver

sustainable and inclusive growth, Éditions OCDE, Paris.

OCDE (2018) Subnational governments in OECD countries: key data.

OCDE (2018) Regions and Cities at a Glance, Éditions OCDE, Paris.

OCDE (2017), Investing in Climate, Investing in Growth, Éditions OCDE, Paris.

OCDE (2014), Recommandation du Conseil de l’OCDE sur l’Investissement public

efficace entre niveaux de gouvernement et manuel de mise en œuvre, OCDE,

Paris.

ONU (2018), World Urbanization Prospects: The 2018 Revision.

Mise en œuvre de la Recommandation du Conseil de l’OCDE sur

l’investissement public efficace entre niveaux de gouvernement

Adoptée en 2014, la Recommandation du Conseil de l’OCDE sur

l’investissement public efficace entre niveaux de gouvernement (la

« Recommandation ») prône une démarche territorialisée en

matière d’investissement, grâce la coordination entre les secteurs,

les niveaux d’administration et les territoires. Le Comité des

politiques de développement régional de l’OCDE a élaboré, avec

cette Recommandation, la première norme internationale en la

matière. Cinq ans après l’adoption de la Recommandation, 39 pays

y ont officiellement adhéré. Le rapport de suivi publié en 2019

(OCDE, 2019) met en relief les progrès et les difficultés enregistrés

par les pays dans la mise en œuvre de la Recommandation.

DES RÉPONSES TOURNÉES VERS L’AVENIR

Page 15: LES MÉGATENDANCES : FORGER UN MEILLEUR AVENIR POUR LES ... · que les régions rurales proches d’une ville avaient pu réduire leur déficit de productivité avec les zones urbaines,

Ministérielle de l’OCDE sur le développement régional

Séance parallèle B

La politique régionale est essentielle pour coordonner l’action entre

l’administration nationale et les administrations locales de façon à

exploiter le potentiel de développement durable de chaque région,

ville et zone rurale. Les régions et les villes font partie du problème et

de la solution en matière de protection de l’environnement. D’un côté,

à l’échelle mondiale, les villes concentrent la moitié de la population,

consomment les deux tiers de l’énergie et produisent 50 % des

déchets et jusqu’à 80 % des émissions de gaz à effet de serre. De

l’autre, les administrations infranationales prennent part à plusieurs

politiques sectorielles – politique de l’eau, du logement, des

transports, des infrastructures, politique foncière ou encore politique

climatique – qui influent sur le développement durable, et ce sont elles

qui réalisent la majeure partie des investissements publics de la zone

OCDE.

Les possibilités et les difficultés liées au développement durable sont

très différentes d’une zone rurale à l’autre et d’une zone urbaine à

l’autre. Certaines villes et régions sont plus exposées que d’autres aux

répercussions des changements climatiques, et peuvent être moins à

même d’anticiper les risques et chocs naturels et anthropiques, d’y

réagir et d’y remédier. Selon les estimations du Groupe d'experts

intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), une élévation de

1.5 °C des températures mondiales pourrait exposer, d’ici 2050, 350

millions de personnes supplémentaires à des chaleurs mortelles qui

seraient exacerbées par des phénomènes locaux d’îlots de chaleur. En

Europe, 70 % des plus grandes villes sont exposées à de forts risques

d’inondation. Certains territoires ruraux sont laissés pour compte, en

raison des mutations structurelles du secteur manufacturier et des

activités reposant sur les ressources naturelles, combinées à un recul

démographique et au vieillissement. Par conséquent, l’aptitude des

régions rurales à s’emparer des nouveaux moteurs du changement

aura aussi une incidence sur la cohésion et la prospérité nationales.

Des disparités régionales persistent aussi pour d’autres aspects du

développement durable – ainsi, en moyenne, l’espérance de vie varie

de trois ans selon les régions au sein d’un même pays de l’OCDE

(Graphique 1).

L’appel à mener une action à plusieurs niveaux pour les trois piliers du

développement durable – la qualité environnementale, la croissance

économique et l’inclusion sociale – afin de mettre fin à la pauvreté, de

protéger la planète et d’assurer la prospérité constitue un aspect

majeur des grands programmes mondiaux adoptés en 2015. Si

l’Accord de Paris et les Objectifs de développement durable (ODD)

ont été rédigés et adoptés par des administrations nationales, ils

évoquent explicitement le rôle des administrations infranationales.

Selon le GIEC, les contributions prévues déterminées au niveau

national (CPDN) seront, dans leur globalité, insuffisantes pour contenir

l’augmentation mondiale des températures à 1.5 °C, ce qui souligne le

rôle déterminant que les villes et les régions ont à jouer. D’après le

Réseau des solutions pour le développement durable, 65 % des cibles

constituant les ODD ne pourront être atteintes en l’absence d’un

véritable effort d’association et de coordination avec les

administrations locales et régionales.

Graphique 1. Écarts régionaux sur le plan de l'espérance de vie à la naissance (2000 et 2016)

Espérance de vie de la population totale, grandes régions (TL2)

Note : Données 2016 ou dernière année disponible : Australie, Canada et Corée : 2014 ; Japon : 2010. Pas de données régionales disponibles pour l’Islande.

Première année : 2000, ou première année disponible. Nouvelle-Zélande et Pays-Bas : 2001 ; Slovénie : 2005 ; Australie : 2010 ; Turquie : 2011.

Source : OCDE (2018), Regions and Cities at a Glance., https://doi.org/10.1787/reg_cit_glance-2018-en.

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2016 2000

Différence d'espérance de vie

entre le pays le plus élevé et le plus faible de l'OCDE

Écart entre les régions (en nombre d’années)

SEANCE PARALLELE B : REPENSER LES POLITIQUES DE

DEVELOPPEMENT DURABLE EN REPARTANT DU TERRAIN

Page 16: LES MÉGATENDANCES : FORGER UN MEILLEUR AVENIR POUR LES ... · que les régions rurales proches d’une ville avaient pu réduire leur déficit de productivité avec les zones urbaines,

Ministérielle de l’OCDE sur le développement régional

Séance parallèle B

Les ODD constituent un outil précieux pour permettre aux

administrations nationales et locales de coopérer afin de promouvoir

de façon globale les questions liées à la durabilité. Si l’on veut aborder

les questions de protection de l’environnement et d’équité écologique

– on parle parfois d’« écologie sociale » – sur le même plan que les

objectifs de croissance, et non plus à titre subsidiaire, une démarche

différenciée tenant compte de la situation propre de chaque ville, de

chaque région et de chaque zone rurale peut aider à gérer les

arbitrages ou les rapports de complémentarité. Les politiques

régionales sont plus à même de créer des synergies à la bonne échelle

que les politiques uniformes ou sectorielles (OCDE, 2011).

Les administrations infranationales peuvent aider à imposer une

approche territorialisée des grands programmes mondiaux et à faire

repenser les politiques de développement durable en repartant du

terrain. Elles sont bien placées pour expérimenter, mettre à l’essai et

reproduire des politiques ambitieuses pouvant être adaptées aux lieux

de travail et de vie de la population, et pour faire naître des rapports

de complémentarité, des avantages mutuels et des synergies.

UNE ACTION PUBLIQUE TOURNEE VERS L’AVENIR

Une approche globale des ODD est nécessaire pour atteindre les

objectifs de qualité environnementale, de croissance économique et

d’inclusion sociale. La transition vers une économie bas carbone est

l’occasion de tirer parti de la contribution que les villes et les zones

rurales peuvent apporter à la qualité de l’environnement tout en

favorisant une croissance inclusive. Par exemple, l’ODD 11 (villes et

communautés durables) appelle à améliorer la qualité de l’air (en

réduisant les émissions de CO2 issues des voitures particulières), et

une telle amélioration contribuerait également à limiter les dépenses

de santé, conformément à l’ODD 3 (bonne santé et bien-être).

Toutefois, les politiques climatiques peuvent avoir des incidences

négatives sur d’autres objectifs tels que l’inclusion sociale, qui est au

cœur de l’ODD 10 (inégalités réduites). De fait, si certains

investissements liés au climat, tels que la modernisation de certains

bâtiments, peuvent permettre de réduire les dépenses énergétiques

et d’améliorer la qualité des logements de certains groupes

vulnérables et à revenu faible, d’autres instruments, tels que les taxes

carbone ou les péages de congestion, peuvent peser de façon

disproportionnée sur ces groupes.

De même, l’eau génère des externalités pour de nombreuses

politiques qui sont cruciales pour croissance durable. Il ne peut pas y

avoir de villes et de communautés résilientes et durables sans une

bonne gestion des ressources en eau. On estime que, d’ici 2050, 1.6

milliards d’habitants seront exposés à des risques d’inondation,

surtout dans les villes côtières. Par ailleurs, la multiplication des

phénomènes de sécheresse suscite des tensions entre les usagers, y

compris urbains ; comme cela a notamment été le cas, récemment, à

Rio de Janeiro, à São Paulo et au Cap. L’accès à l’eau et à

l’assainissement (ODD 6) est crucial pour permettre aux populations

de sortir de la pauvreté (ODD 1) et pour favoriser l’égalité entre les

sexes (ODD 5), mais les plus gros consommateurs d’eau sont les

agriculteurs, ce qui n’est pas sans incidence pour l’ODD 2 (faim zéro).

Si les subventions qui abaissent le coût de l’énergie pour les

agriculteurs contribuent à rendre l’énergie abordable, conformément

l’ODD 7, elles vont à l’encontre de l’utilisation rationnelle des

ressources en eau (ODD 6), parce qu’elles incitent à ponctionner de

façon excessive les rivières et les aquifères. La coordination des

politiques menées dans les domaines de l’eau, de l’énergie et de

l’agriculture est essentielle pour gérer ces arbitrages.

Les villes et les régions peuvent accélérer la transition vers une

économie circulaire en contribuant à préserver au maximum la valeur

des ressources tout en faisant baisser la pollution et en accroissant la

proportion de matériaux recyclables. Ces évolutions favorisent la

transition vers des modes de consommation et de production plus

durables et responsables (ODD 12), tout en contribuant à la croissance

économique et à la création d’emplois (ODD 8, travail décent et

croissance économique) et en limitant les effets négatifs sur

l’environnement. Une démarche fondée sur l’économie circulaire peut

renforcer les synergies et les articulations entre les zones urbaines et

les zones rurales afin de réduire les déchets et les émissions, de faire

progresser les énergies renouvelables (ODD 7) et d’utiliser de façon

efficiente les ressources naturelles, conformément à l’ODD 6 (eau et

assainissement) et à l’ODD 15 (vie terrestre). Elle contribue également

à l’ODD 11, car les villes sont une échelle fonctionnelle d’entrée et de

sortie des ressources.

Les ODD offrent un cadre précieux pour réexaminer, aux l’échelons

local et régional, les priorités, les investissements, les programmes et

les stratégies en place, et pour produire des politiques meilleures à

toutes les échelles. Par exemple, une version localisée du Cadre

mondial d’indicateurs lié aux ODD, fondée sur une définition

commune des villes et des régions, permettrait d’améliorer l’action

publique en révélant les disparités régionales importantes susceptibles

d’exister au sein de chaque pays et en aidant les acteurs locaux et

régionaux à suivre leurs résultats et à évaluer leurs progrès au fil du

temps. Une telle version pourrait aussi être utile pour mobiliser les

parties prenantes du secteur privé et de la société civile, par exemple

pour catalyser l’investissement privé en vue de remédier aux lacunes

en la matière et pour sensibiliser les citoyens à l’impératif que

représente le développement durable.

Bibliographie sélective

OCDE (2018), Regions and Cities at a Glance 2018,

https://doi.org/10.1787/reg_cit_glance-2018-en.

OCDE (2018), Inclusive Growth in Seoul, Korea,

https://doi.org/10.1787/9789264290198-en.

OCDE (2018), Financing climate objectives in cities and regions to deliver

sustainable and inclusive growth.

OCDE (2018), Reshaping Decentralised Development Co-operation. The Key

Role of Cities and Regions for the 2030 Agenda,

https://doi.org/10.1787/9789264302914-en.

OCDE (2016), Water Governance in Cities,

https://doi.org/10.1787/9789264251090-en.

Principales questions à examiner

Comment systématiser la prise en compte du développement

durable et des changements climatiques dans l’action

publique, dans les outils de programmation et dans les

stratégies d’investissement aux l’échelons local et régional ?

Quels sont les outils nécessaires pour mieux évaluer les progrès

accomplis à l’échelon infranational ? Quels sont les données et

éléments probants manquants, et comment y remédier ?

Comment les acteurs nationaux et locaux peuvent-ils

collaborer à la transition vers l’économie circulaire ?

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