les processus de symbolisation et leurs devenir dans la schizophrénie

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    FICHE SIGNALETIQUE

    NOM (nom de jeune fille pour les femmes maries) :AURIOLE...............................................................

    Epouse : .....................................................................................................................................................

    Prnom usuel : Sophie ..............................................................................................................................

    Nationalit :France .....................................................................................................................................

    e-mail : [email protected]..................................................................................................................

    Date dobtention du DEA : DEA de Psychologie clinique ULP 1999......................................................

    Laboratoire de recherche ou quipe daccueil :Laboratoire de Psychologie clinique : Famille et

    Filiation/ CEPS ..........................................................................................................................................

    Titre de thse :.Les processus de symbolisation et leurs devenirs dans la schizophrnie ..............

    ....................................................................................................................................................................

    ....................................................................................................................................................................

    ....................................................................................................................................................................

    Directeur de thse :Dominique WEIL .......................................................................................................

    Nombre dinscriptions en thse : 4eanne ................................................................................................

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    Sophie AURIOLE

    Laboratoire de Psychologie clinique : Famille et Filiation, (EA 3071), ULP

    [email protected]

    Mots-clefs : Schizophrnie, double, imaginaire, Artaud, thtre

    Le statut du double dans la cration schizophrnique : Antonin Artaud, le

    thtre et son double

    Introduction

    Le statut du double dans la cration schizophrnique : Antonin Artaud, le Thtre et son

    Double , cest un titre bien pompeux pour un travail qui sesquisse juste et cest un titre qui

    date dj dil y a un moment et qui ne reflte plus tout fait le contenu de mon intervention

    daujourdhui. Ce travail sinscrit dans le cadre de ma recherche sur les processus de

    symbolisation dans la schizophrnie et part de lnigme que constitue pour moi lincarnation

    du verbe, le rapport des mots et des choses dans la schizophrnie. Interrogation que rsume

    bien Thierry Vincent : Comment le corps est-il affect par le langage, quelles sont les

    conditions de cette affectation ? (Vincent T., Pendant que Rome brle, Strasbourg, 1996, p.

    188) Ce travail clinique concernant Antonin Artaud, plus vaste que ce que je vais vous en

    exposer aujourdhui, vise interroger ces questions l.

    Comment pour moi se caractrise cette affectation du corps dans la schizophrnie ?

    Freud en donne un exemple quil emprunte Tausk dans larticle linconscient. La malade se

    plaint : Les yeux ne sont pas comme il faut, ils sont tourns de travers. Ce quelle explique

    delle-mme par des reproches son bien-aim : elle ne peut pas du tout le comprendre, il

    semble chaque fois diffrent, cest un hypocrite, un tourneur dyeux, il lui a tourn les yeux,

    maintenant elle a les yeux tourns, ce ne sont plus ces yeux elle, elle voit le monde avec

    dautres yeux. (Freud S., Linconscient in Mtapsychologie, Paris, 1996, p.111)

    tourneur dyeux est une expression mtaphorique allemande. Le propre de la

    schizophrnie cest que des expressions prises au pied de la lettre se rabattent sur le corps. La

    thmatique de linfluence est l aussi prsente. Freud parle de langage dorgane . (Op. cit.)

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    Il en arrivera dire que les mots sont traits comme des choses. Il crit propos de la

    formation de substitut chez le schizophrne : Si nous nous demandons ce qui confre la

    formation de substitut chez le schizophrne son caractre surprenant, nous finissons par saisir

    que cest la prdominance de la relation de mot sur la relation de chose. Il donne lexemple

    dun patient fait le lien entre pnis et comdon parce que tous deux ont la proprit de

    jaillir . Il crit : Cest lidentit de lexpression verbale, et non la similitude des choses

    dsignes qui a command la substitution. On verra, tout lheure, concernant Artaud, un

    processus similaire partir de la notion de gratuit .

    Une lecture rcente dun article de Marie-Jean Sauret ma fait approcher de plus prs

    la question que je cherche poser partir de la schizophrnie, que jessaye de dgager partir

    de ltude clinique de la vie et de luvre dArtaud. Cet Article sintitule Pulsion et

    symbolisation primordiale : les psychoses et sinterroge sur ce quil en est des pulsions dans

    la psychose larticulant aux questions de la symbolisation primordiale. La symbolisation

    primordiale qui renvoie chez Lacan la premire paire de signifiants, S1 S2, lentre de

    linfans dans le langage. Jean-Claude Maleval crit ce propos : Le cri de linfans, qui le

    reprsente, est la source de S1 : il ne prend sens que rtrospectivement, grce aux S2 de

    lautre. en linterprtant ils le font tomber dans le refoul primordial do sa fonction consiste

    reprsenter ltre davant le langage. (Maleval J.-C., La forclusion du Nom-du-Pre, Paris,

    2000, p84) Quelque chose se perd dans cette opration que dautre part Lacan appelle

    opration dalination-sparation, perte qui origine le dsir et oriente les pulsions. Sauret

    crit : Pulsion de mort, pulsion, dsir sarticule autour de ce ratage inscrit par le signifiant

    au cur du sujet et index de la lettre a. Pulsion et dsir ont le mme objet : sa soustraction

    cause le dsir, portant nanmoins les traces du plus-de-jouir occasionn par son extraction.

    (Sauret M.-J., Pulsions et symbolisation primordiale : les psychoses , Revue des Collges

    cliniques du champ lacanien, Paris, 2003, p.87) Un mythe que Lacan expose dans Position

    de linconscient illustre bien cette perte ncessaire au mouvement du dsir en mme temps

    quil permet dclairer lconomie de la jouissance dans la psychose : Cest le mythe de la

    lamelle. La lamelle ou lhommelette, mtaphore de lorgane irrel quest la libido. A la

    sparation de lenfant et du placenta, quand on coupe le cordon ombilical, imaginons, nous dit

    Lacan, quun fantme senvole. Il crit : Supposons-la, large crpe se dplacer comme

    lamibe, ultra-plate passer sous les portes, omnisciente dtre mene par le pur instinct de la

    vie, immortelle dtre scissipare. Voil quelque chose quil ne serait pas bon de sentir se

    couler sur votre visage, sans bruit pendant votre sommeil, pour le cacheter. (Lacan J.,

    Position de linconscient in Les Ecrits II, Paris, 1971, p.212) On imagine aisment que si

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    de cette chose on nest pas spar, elle fera retour dans les pires figures de cauchemars.

    Svoque dans la psychose le syndrome dinfluence.

    Concernant ce qui fait dfaut dans la schizophrnie, nombres dauteurs y

    interrogent le statut de la dimension imaginaire. Pour Lacan tout le symbolique est rel

    (Lacan J., Rponse au commentaire de Jean Hyppolite sur la Verneinung in Les Ecrits,

    Paris, 1956, p.393). Leclaire parle du schizophrne qui semble vivre dans : dans un

    monde symbolique qui constitue sa ralit dpourvue de tout lien imaginaire, .... (Leclaire S.,

    Contribution ltude des principes dune psychothrapie des psychoses, Thse de doctorat

    en mdecine, Paris, 1957, p.187) Perrier dit que Pour le schizophrne, limaginaire nexiste

    pas, (Perrier F., Le schizophrne in La chausse dAntin, Paris, 1994, p.298) Quant

    Gisela Pankow, elle dfinit la dissociation schizophrnique comme destruction de limage

    du corps telle que ses parties perdent leur lien avec le tout pour rapparatre dans le monde

    extrieur. (Pankow G., Lhomme et sa psychose, Paris, 1983, p.121)

    Une interrogation semble donc sesquisser partir du statut de la dimension

    imaginaire qui nest pas sans rsonner, chez Artaud, avec la notion de Double. Dautre part,

    chez lui, tout me renvoyait questionner une conomie de la jouissance avec dun ct la

    volont suprieure et mchante figure de la jouissance dun Autre qui voque le syndrome

    dinfluence et de lautre la mise en place au thtre dun jeu de force voquant quelque

    chose de lordre des pulsions visant donner corps la pense, donner corps tout

    simplement A partir de l, de la construction quArtaud opre au thtre, jaimerais essayer

    dbaucher un dbut dinterrogation autour de la symbolisation primordiale

    Je vais prsenter, dans cette optique une partie de mon travail clinique, travail pas

    achev, encore en gestation, je le prcise encore, sur la vie et luvre dAntonin Artaud, n

    Marseille en 1896 et mort Paris en 1948, jusquen 1937, date de son internement en

    psychiatrie. La vie cest dire, au travers de sa riche correspondance avec des personnes par

    lui privilgies et au travers de sa posie, Artaud nous fait part de ses souffrances, du mal

    odieux qui le ronge, les douleurs abominables, sa pense qui lui chappe, limpression de ne

    pas sappartenir Quant son uvre, je me suis intresse son laboration autour du

    thtre, de la mise en scne au thtre, dont le recueil phare est Le Thtre et son Double. A

    lintrieur de ce recueil un texte majeur que je vous exposerais aujourdhui : Le Thtre et la

    Peste . Artaud veut rvolutionner le thtre contre un thtre psychologisant occidental quil

    critique avec virulence pour son utilisation exclusive de la parole. Pour lui, le thtre

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    occidental emploie la parole comme un degr de la pense qui se perd en sextriorisant.

    ( Thtre oriental et Thtre occidental in Tome IV des uvres Compltes, p.68) Il parle

    dans une lettre Louis Jouvet : de la quasi-inutilit de la parole qui nest plus le vhicule

    mais le point de suture de la pense (Lettres in Tome II des uvres Compltes, p218-

    219). Cest ainsi quArtaud veut crer un langage, dans la mise en scne, propre au thtre. Il

    inscrit cette qute dans le contexte dun effondrement gnralis de la vie . ( Le Thtre

    et la Culture in Tome IV des uvres Compltes, p.9) et il prcise : Si le signe de

    lpoque est la confusion, je vois la base de cette confusion une rupture entre les choses, et

    les paroles, les ides, les signes qui en sont la reprsentation. ( Le Thtre et la Culture in

    Tome IV des uvres Compltes, p.9) Artaud thorise donc la cration dun langage thtral

    qui nest pas le langage des mots, qui le rejette radicalement, un langage des gestes, des

    mouvements, des intonations de la voix, du son, de la lumire, du corps mme de lacteur,

    instrument vivant de la reprsentation, un langage dont les possibilits expressives

    quivaudront au langage des mots, mais dont la source sera prise un point encore plus

    enfoui et plus recul de la pense. (Artaud A., Deuxime lettre, Lettres sur le langage in

    Tome IV des uvres Compltes, Paris, 1997, p.106) Il noncera sa vision du thtre en ces

    termes : Il semble en un mot que la plus haute ide du thtre qui soit est celle qui nous

    rconcilie philosophiquement avec le Devenir, qui nous suggre travers toutes sortes de

    situations objectives lide furtive du passage et de la transmutation des ides dans les choses,

    (Artaud A., Deuxime lettre, Lettres sur le langage in Tome IV des uvres

    Compltes, Paris, 1997, p.105)

    De la maladie

    Artaud est en proie des douleurs physiques excessivement violentes quil dcrit

    ainsi : Puis cette sensation de vertige, dpuisement central, cette impression de nen

    pouvoir plus, succde une douleur violente, ardente, aigu de larrire crne, au-dessus des

    oreilles, douleur semblable celle dune contusion, dun choc violent, la tte comme en verre,

    broye et en morceau. (A un thaumaturge du 11 mars 1931, Lettres in Tome I** , p.160)

    Ces douleurs sont localises dans des endroits prcis (tte, nuque, crne, face, colonne

    vertbrale) qui sont, on peut le dire, les lieux et lieux connexes o la pense, pour lui, se

    dploie. Il crit : Loppression sur la nuque est toujours crasante chaque fois que je veux

    me mettre travailler. (Artaud A., Au Docteur Ren Allendy du 12 juillet 1930, Lettres in

    Tome III, Paris, 1961, p.192-193) Il va jusqu se demander propos de la sensation dune

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    treinte autour du crne qui va se resserrant : Il y a peut-tre dans mon cas un phnomne de

    contraction qui intervient chaque fois que je pense (Artaud A., A George Souli de

    Morant du 21 fvrier 1932, Lettres in Tome I*, Paris, 1993, p.190) Il souffre aussi de

    phnomnes dengourdissements douloureux des membres : Un dsarroi inconscient de la

    marche, des gestes, des mouvements. [] un tat dengourdissement douloureux, un

    espce dengourdissement localis la peau, []. Localis probablement la peau, mais senti

    comme la suppression radicale dun membre, et ne prsentant plus au cerveau que des images

    de membres filiformes et cotonneux, des images de membres lointains et pas leur place.

    ( Description dun tat physique , Lombilic de limbes in Tome I* , p.58) Cest la

    dislocation de sa pense qui pour Artaud retentit dans ses membres : Mais cet effritement

    qui atteint ma pense dans ses bases, []. [], cest le trajet nerveux de la pense que cet

    effritement atteint et dtourne. Cest dans les membres et le sang que cette absence et ce

    stationnement se font particulirement sentir ( Fragments dun journal denfer in Tome

    I* des OC, p.117) Justement quen est-il de cette effroyable maladie de lesprit qui semble

    disloquer son corps en des morceaux douloureux.

    Voil ce quil crit dans une lettre Jacques Rivire : Je souffre dune effroyable

    maladie de lesprit. Ma pense mabandonne, tous les degrs. Depuis le fait simple de la

    pense jusquau fait extrieur de sa matrialisation dans les mots. (Artaud A., Lettre du 5

    juin 1923, La correspondance avec Jacques Rivire in Tome I* des uvres Compltes,

    Paris, 1984, p.24) Il crit : il y a dperdition la base affective de la pense, cest

    limpulsion penser qui est atteinte, le magntisme vital fuit de toutes parts, ne franchit

    plus lobstacle, spuise sa source, chaque lan donn. (Artaud A., Dans cette sorte

    dtat latent , Pages de carnet. Notes intimes in Tome VIII des uvres Compltes, Paris,

    1971, p.74) Il parle d une dcorporisation de la pense (Artaud A., Lettre Monsieur le

    lgislateur de la loi sur les stupfiants , Lombilic des limbes in Tome I* des uvres

    Compltes, Paris, 1984, p.65) Il dcrit le moment o le phnomne se produit : Cest quand

    la pense descendue de labsolu informel et innom de lesprit, ou sortie de la matrice

    bouillonnante de linconscient, ou les deux la fois (), commence vouloir tre et appelle

    elle ses formes, toutes ses formes, et que dans lmotion de cette venue et de cet

    panouissement les canalisations nerveuses de la vie psychique sbranlent, cest dans cette

    partie mesurable et cette densit de la vie de lesprit quil y a dnutrition. (Artaud A., A un

    ami Paris du 3 avril 1931, Lettres in Tome I des uvres Compltes, Paris, 1993,

    p.163) Mais il nest pas sans faire intervenir ce moment une volont suprieure et

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    mchante qui attaque lme comme un vitriol, attaque la masse mot-et-image, attaque la

    masse du sentiment... (Artaud A., Lettre du 6 juin 1924, La correspondance avec Jacques

    Rivire in Tome I* des uvres Compltes, Paris, 1984, , p.42) Il faut quand mme pour

    saisir plus avant ce dont il est question l pour Artaud, savoir ce quil en est pour lui, du

    rapport de la pense et des choses et de la pense avec les mots. Artaud crit quil est frapp

    que la pense ne soit pas en communication instante et ininterrompue avec les choses ( Le

    Pse-nerfs , Le Pse-nerfs suivi de fragments dun journal denfer in tome I* des OC, p.81)

    Mais il doit en passer par les mots pour exprimer sa pense sous peine de sarrter de penser.

    Il y a une vritable menace de nantisation qui pse sur lui dans ses moments l : Tous les

    termes que je choisis pour penser sont pour moi des TERMES au sens propre du mot []. Je

    suis vraiment LOCALISE par mes termes, et si je dis que je suis LOCALISE par mes termes,

    cest que je ne les reconnais pas comme valables dans ma pense. Je suis vraiment paralys

    par mes termes, par une suite de terminaisons. Et si AILLEURS que soit en ces moments ma

    pense, je ne peux que la faire passer par ces termes, si contradictoires elle-mme, si

    parallles, si quivoques quils puissent tre, sous peine de marrter ces moments de

    penser. (Le Pse-nerfs, Le Pse-nerfs suivi de fragments dun journal denfer in Tome I* ,

    p.96) Artaud crit propos de la possession de la vrit non discursive qui pour lui

    touche au mystre suprme de lhomme , que dfinir une vrit cest la tuer ! Un mot

    cest lachvement, lexorcisme dune pense, un mot chasse une pense et tue la pense quil

    chasse, et celle-ci vit en dehors de lui, morte en lui. ( Soufisme , Pages de carnet. Notes

    intimes in Tome VIII des uvres Compltes, p.98-99) Cette inadquation des mots et de la

    pense les mots sont vids de la chose qui le fait tant souffrir mais quoi il doit se

    rsoudre sous peine darrter de penser, Artaud tentera dy remdier au thtre par la cration

    dun langage thtral propre ce que la pense soit en communication instante et

    ininterrompue avec les choses .

    Sous la forme de la fuite du magntisme vital, on entend quelque chose de lordre

    dune faillite des pulsions, dune impossibilit mobiliser de lnergie pour penser.

    Labsence de continuit, labsence dextension, labsence de persistance de mes penses est

    donc une des caractristiques essentielles de mon tat. (A George Souli de Morant du 19

    fvrier 1932, Lettres In le tome I des uvres Compltes, p.184) crira-t-il. Ce phnomne

    de dperdition de pense nest pas sans tre li ce quArtaud dcrit du linadquation

    radicale de la pense et des mots par lesquels il est bien oblig de passer sous peine

    danantissement. Dautre part cette fuite de la pense, au moment o il faudrait quelle

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    sadjoigne aux mots, il lattribue une volont suprieure et mchante et a nest pas sans

    voquer quelque chose de lordre du syndrome dinfluence.

    Artaud crit propos de la douleur : Cette douleur plante en moi comme un coin,

    au centre de ma ralit la plus pure, cet emplacement de la sensibilit o les deux mondes du

    corps et de lesprit se rejoignent, je me suis appris men distraire par leffet dune fausse

    suggestion. (Artaud A., Le Pse-nerfs suivi de Fragments dun journal denfer in Tome

    I*, Paris, 1984, p.111) Ici un ddoublement se dessine qui est celui du corps et de lesprit

    qui fait cho linadquation radicale de la pense et des mots que je relve pour ce quil

    trouvera dcho dans le ddoublement du Thtre et de la Peste. Entre le corps et lesprit,

    leur carrefour, la douleur. On me faisait remarquer justement que cest quelque chose dassez

    classique sinon systmatique, qui nous voque la douleur proprement humaine du parltre

    dans sa division davec son tre de rel. Mais ici, lintensit de la douleur, sa violence, qui

    affecte le corps et la pense, qui disloque le corps et la pense, dun point de vue clinique

    demande ce que ce ddoublement soit interrog dans ce quil a de singulier pour Artaud. Et

    cest la manire dont Artaud va faire avec qui nous intresse.

    Du thtre

    Venons en au Thtre et la Peste. Artaud nous apprend, dans une lettre Jean Paulhan

    du 25 janvier 1936 o il sexplique sur le titre du recueil, Le thtre et son Double,que la

    Peste est un double du thtre. Il crit : car si le thtre double la vie, la vie double le vrai

    thtre... Ce titre rpondra tous les doubles du thtre que jai cru trouver depuis des

    annes : la mtaphysique, la peste, la cruaut,

    le rservoir dnergies que constituent les Mythes que les hommes nincarnent plus, le

    thtre les incarne. Et par ce double jentends le grand agent magique dont le thtre par ses

    formes nest que la figuration en attendant quil en devienne la transfiguration.

    Cest sur la scne que se reconstitue lunion de la pense, du geste, de lacte. Et le

    Double du Thtre cest le rel inutilis par les hommes de maintenant. (Artaud A.,

    Lettres in Tome V des uvres compltes, Paris, 1964, p.272-273) Je prcise juste que

    dans cette proposition il y a le Double avec une majuscule et le double avec une minuscule, la

    peste tant un double minuscule du thtre. Les doubles minuscules paraissant tre les

    occurrences imaginaires du Double majuscule.

    Dans Le Thtre et la Peste , il me semble quArtaud pose les bases qui vont rendre

    possible son thtre. Cest lorigine le texte dune confrence prononce la Sorbonne le 6

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    avril 1933, dans le cadre du Groupe dtudes philosophiques et scientifiques pour lexamen

    des tendances nouvelles, anim par le Dr Allendy. Dans une note prsentant Le Thtre et son

    Doublenous apprenons, dans une lettre du 2 dcembre 1934 Gaston Gallimard, quArtaud

    songeait lorigine nommer ce recueil Le Thtre et la Peste ce qui explique sa place en

    tte de louvrage alors que pourtant chronologiquement postrieur dautres textes qui le

    suivent. Cest dire limportance que lui accordait Artaud. Ce qui me fait penser que cest un

    texte charnire sur le thtre pas au niveau chronologique mais au niveau logique. Il sagit

    dans ce texte, crit Artaud, d apporter la pense moderne, nos ides tous des assises

    organiques puissantes. (Artaud A., A Jean Paulhan, Lettres in Tome V des uvres

    Compltes, Paris, 1964, p.235). Ce texte se situe, il me semble, comme prmisse dans la qute

    dArtaud dun langage thtral qui permettrait quil ny ai pas de solution de continuit entre

    la pense et les choses. Artaud veut prouver que le thtre est ce lieu o il est possible de

    donner des assises organique la pense. Cest en cela quil trouve un appui chez Augustin. Il

    fait en effet rfrence Saint Augustin vers la fin de son texte, rfrence majeure qui se

    dcouvre comme ayant t ce qui a srement orient Artaud dans son choix de la peste pour

    tayer le thtre. Artaud crit : Saint Augustin dans la Cit de Dieu accuse cette similitude

    daction entre la peste qui tue sans dtruire dorganes et le thtre qui, sans tuer, provoque

    dans lesprit non seulement dun individu, mais dun peuple, les plus mystrieuses

    altrations. (Artaud A., Le Thtre et la Peste in Tome IV des uvres Compltes, Paris,

    1997, p.25) Voici le passage de La Cit de Dieu auquel Artaud se rfre : Les dieux

    ordonnaient quon leur offrt des jeux scniques pour calmer la peste des corps. Votre pontife

    dfendait quon construist un thtre, pour prvenir la peste de vos mes. Si par un reste de

    lumire intellectuelle vous prfrez lme au corps, choisissez qui vous devez honorer ! En

    effet, si la fivre des corps se calma, ce ne fut pas parce que la folie raffine des jeux

    scniques sinsinua dans le cur dun peuple belliqueux habitu jusque-l aux jeux du cirque.

    Tout au contraire, les esprits du mal, prvoyant dans leur astuce que cette peste allait tomber

    un moment donn, en prirent occasion pour en inoculer, non dans le cur mais dans les

    murs, une autre plus pernicieuse et qui leur causait la joie la plus vive. (Augustin, La cit

    de Dieu, livre I, Paris, 1993, chap. XXXII) Augustin dans le contexte dune critique du

    paganisme des romains se sert mtaphoriquement de la peste pour imager le poison que le

    thtre introduit dans les murs, dans les mes. Mais cest au pied de la lettre quArtaud

    prend cette mtaphore.

    Dans ce texte Artaud commence par faire de la peste une entit psychique (Artaud

    A., Le Thtre et la Peste in Tome IV des uvres Compltes, Paris, 1997, p.18) disant

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    que la contagion par contact na jamais pu tre prouve ; une peste, ses yeux, qui apparat

    dans lhistoire comme linstrument direct ou la matrialisation dune force intelligente en

    troit rapport avec ce que nous appelons la fatalit (Op. cit., p.18). Ce quil observe des

    effets de la peste sur le corps cest quelle tue sans lser dorganes on observe juste un

    dsordre fondamental des scrtions (Op. cit., p.20) sauf dans deux cas : parfois on

    observe que les poumons et le cerveau sont lss par la peste. Et que dit-il alors : La peste

    donc semble manifester sa prsence dans les lieux, affectionner tous les lieux du corps, tous

    les emplacements de lespace physique, o la volont humaine, la conscience, la pense sont

    proches et en passe de se manifester. (Op. cit., p.21) Voil qui fait cho aux douleurs

    physiques et la dperdition de pense. La Peste semble prendre la place de la volont

    suprieure et mchante . Ici se marque le premier temps de sa construction. Le second temps

    cest lintroduction de la notion de gratuit.

    Artaud dcrit lanarchie et la dsolation sociale cres par la prsence de la peste dans

    une cit. Cest alors que les maisons souvrent, que des pestifrs dlirants, lesprit charg

    dimaginations affreuses, se rpandent en hurlant dans les rues. Le mal qui leur travaille les

    viscres, qui roule dans leur organisme entier, se libre en fuses par lesprit (Op. cit.,

    p.23) On repre ici pour la peste un vecteur qui soriente de lorganisme lesprit. Je

    poursuis : Dans les maisons ouvertes, la lie de la population immunise, semble-t-il, par sa

    frnsie cupide, entre et fait main basse sur des richesses dont elle sent bien quil est inutile de

    profiter. Et cest alors que le thtre sinstalle. Le thtre, cest--dire la gratuit immdiate

    qui pousse des actes inutiles et sans profit pour lactualit. (Op.cit., p.23) Il faut reprer ici

    une srie smantique qui court dans luvre : gratuit , inutile que lon trouvera aussi

    sous la forme inutilis et dsintress , ici sans profit pour lactualit . La gratuit

    bulle de libert o les actes sont dgags de leurs causes et de leurs consquences est la

    notion centrale, celle qui permet de lier le thtre et la peste. La peste, en bout de course, sur

    un vecteur de lorganisme lesprit, entrane des actes gratuits et cest dans ce moment l que

    le thtre sinstalle car le thtre, pour Artaud, ce sont des actes gratuits, inutiles et

    dsintresss, car simulation, effigie, dactions commises dans la ralit. Artaud ensuite

    continue de constituer leurs rapports. Vont surgir les notions de rversibilit et dinversement

    semblable. Il faut avant tout saisir et cest avec la notion de gratuit que cela devient le plus

    flagrant que cest une construction qui fonctionne en renvoi, en cho dautres notions (que

    lon trouve parpilles dans luvre) dans un systme mtonymique de lignes de fuites

    linfini. On y voit en clair les caractristiques du langage schizophrnique, des formations de

    substitut schizophrniques dont parle Freud dans larticle LInconscient , que jvoquais en

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    Sophie Auriole

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    introduction, o il crit que Cest lidentit de lexpression verbale, et non la similitude des

    choses dsignes qui a command la substitution. (Freud S., Linconscient in

    Mtapsychologie, Paris, 1996, p.116)

    Quand Artaud cherche par rapport notre personnalit totale ce que vaut cette

    gratuit (Artaud A., Le thtre et la Peste in Tome IV des uvres Compltes, Paris,

    1997, p.24) il crit immdiatement aprs quil y a un rapport didentit entre ltat du

    pestifr et ltat de lacteur : Ltat du pestifr qui meurt sans destruction de matire, avec

    en lui tous les stigmates dun mal absolu et presque abstrait, est identique ltat de lacteur

    que ses sentiments sondent intgralement et bouleversent sans profit pour lactualit. (Op.

    cit., p.24)

    A la suite la question nergtique rentre en jeu et se prcisent les rapports de la peste

    et du thtre. En effet Artaud articule une force propre au thtre, partir du jeu de lacteur et

    justement du fait de la gratuit des actes, effigie dactes au thtre : L o les images de la

    peste en relation avec un tat puissant de dsorganisation physique sont comme les dernires

    fuses dune force spirituelle qui spuise, les images de la posie au thtre sont une force

    spirituelle qui commence sa trajectoire dans la sensibilit et se passe de la ralit. Une fois

    lanc dans sa fureur, il faut infiniment plus de vertu lacteur pour sempcher de commettre

    un crime quil ne faut de courage lassassin pour parvenir excuter le sien, et cest ici que,

    dans sa gratuit, laction dun sentiment au thtre, apparat comme quelque chose

    dinfiniment plus valable que celle dun sentiment ralis. (Op. cit., p.24-25) Dun ct

    nous avons une nergie qui spuise dans laction commise et de lautre, dans le thtre, dans

    lacte thtral simulation de laction commise dans la ralit il est au contraire question de

    la rsurrection dune force spirituelle comme Artaud le prcise dans une lettre Andr

    Rolland de Renville du 8 avril 1933 : les personnages et sentiments du thtre sont au

    contraire la rsurrection dune force spirituelle qui crot en intensit, et en densit, et saffirme

    mesure quelle se rpand. (Artaud A., Lettres in Tome V des uvres Compltes, Paris,

    1964, p.208) A la suite, dans la mme lettre : il fallait plus de vertu lacteur furieux

    etc. Et il rajoute : Puis il y a le ct communicatif de tout sentiment valable et de toute

    image qui impose lesprit, et de lesprit ou de la conscience lorganisme, des attitudes

    inversement semblables celle quune pidmie impose globalement lorganisme et de

    lorganisme lesprit. (Op. cit., p.208) On repre donc sur un versant, celui de la peste, sur

    le revers peut-tre pourrait-on dire, une force qui dcrot quand sur lautre versant, lavers, la

    force crot. Et les rapports du thtre et de la peste sont l marqus dun inversement

    semblable (inverse : qui est exactement contraire. En mathmatique, rapport inverse, raison

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    Le statut du double dans la cration schizophrnique : Antonin Artaud, le thtre et son double

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    inverse : rapport de deux quantits dont lune augmente dans la mme proportion que lautre

    diminue) entre le thtre qui soriente sur un vecteur de lesprit lorganisme et la peste sur

    un vecteur de lorganisme lesprit, rapports fonds sur une identit dtat entre le pestifr et

    lacteur. Le jeu de force qui stablit entre le thtre et la peste ce sont le pestifr et lacteur

    qui en sont le support.

    Il introduit la suite la notion de rversibilit (rversible : qui peut se reproduire en

    sens inverse) : Si lon veut bien admettre maintenant cette image spirituelle de la peste, on

    considrera les humeurs troubles du pesteux comme la face solidifie et matrielle dun

    dsordre qui, sur dautres plans, quivaut aux conflits, aux luttes, aux cataclysmes et aux

    dbcles que nous apportent les vnements. Et de mme quil nest pas impossible que le

    dsespoir inutilis et les cris dun alin dans un asile, ne soient cause de peste, par une sorte

    de rversibilit de sentiments et dimages, de mme on peut bien admettre que les vnements

    extrieurs, les conflits politiques, les cataclysmes naturels, [], en passant sur le plan du

    thtre se dchargent dans la sensibilit de qui les regarde avec la force dune pidmie.

    (Artaud A., Le Thtre et la Peste in Tome IV des uvres Compltes, Paris, 1997, p.25)

    Ce qui est toujours central et qui fait lien cest la gratuit. Dans cette proposition peste et

    vnement sont mis sur le mme plan. Puis de mme que crit-il pour marquer ce quil va

    articuler. Cest l que lon trouve la rversibilit. Si la peste peut entraner des actes gratuits

    (en bout de course), quelque chose de lordre de la gratuit doit pouvoir entraner la peste, ici

    le dsespoir inutilis et les cris dun alin dans un asile (cest ici inutilis qui fait le

    pont avec la gratuit). Il prcise que cest par une sorte de rversibilit de sentiments et

    dimages . De mme poursuit-il, un vnement au thtre, donc repris dans la dimension

    de la gratuit, va se dcharger dans la sensibilit de qui les regarde avec la force dune

    pidmie. La rversibilit, cest l la question des assises organiques, dun sans solution de

    continuit entre le corps lesprit, lesprit et le corps. Ainsi que cela permet Artaud de

    fonder lefficace pidmique du thtre.

    La peste au dbut de ce texte est mise en place de cet Autre, celui dont la volont

    mchante attaquait la pense dArtaud. La fameuse entit psychique, matrialisation dune

    force intelligente en troit rapport avec la fatalit. Cette peste, Artaud en fait le double du

    thtre auquel il larticule par le biais de la gratuit ; la gratuit vacuole de libert o lacte est

    dgag de ses causes et de ses consquences. Il va articuler le thtre et la peste selon des

    rapports inversement semblables et de rversibilit . On observe comme un nourrissage

    nergtique du thtre par la peste : lnergie spirituelle associe la peste, dfinie sur un

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    Sophie Auriole

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    vecteur de lorganisme lesprit, dcline, spuise, quand crot celle associe au thtre,

    dfini sur un vecteur orient de lesprit lorganisme. Quant la rversibilit elle est ce qui

    permet de faire passage de lun lautre fondant lefficace pidmique du thtre et lui

    donnant ses assises organiques.

    Conclusion

    Au ddoublement du corps et de lesprit vient rpondre celui du thtre et de la peste ;

    la dperdition de pense, dcorporisation de la pense, vient rpondre la tentative de trouver

    des assises organiques la pense, tentative de la substantialiser ; la volont de lAutre

    suprieur et mchant dont la jouissance dtruit la possibilit de penser et disloque le corps en

    morceaux douloureux rpond une mise en jeu de force par le biais de lacteur dans la

    simulation dactes au thtre, actes gratuits, une mise en jeu de force qui stablit en rfrence

    peste dont il nest pas douteux quelle est l la place de la volont suprieure et

    mchante . On peut questionner partir de cette volont suprieure et mchante la notion

    dorgane incorporel de la libido dans ses manifestations dans la psychose justement quand la

    perte de lobjet, la perte de jouissance non dialectis par la castration fait retour, ici dans le

    rel du corps. Et par la mme, on peut interroger partir du concept de pulsions, la

    construction qui vise donner corps la pense par une mise en jeu de la force selon des

    coordonnes spcifiques pour Artaud au thtre.

    La qute dun langage permettant la communication instante et ininterrompue de la

    pense et des choses, le ressenti dune inadquation radicale de la pense et des mots semble

    bien signer que quelque chose dans la symbolisation primordiale telle que je lvoquais

    rapidement en introduction ne sest pas fait ou plutt sest fait diffremment que dans la

    nvrose A partir de cette inadquation radicale de la pense et des mots, peut-on interroger

    une inadquation radicale de limaginaire et du symbolique ?

    Cest l quil me semble quil faut se pencher sur ce statut de double de la peste au regard du

    thtre Comment peut-il sinterroger et que peut-il clairer de la symbolisation

    primordiale ? Le double qui nest bien sr pas sans voquer le miroir et peut-tre mieux, ce

    qui fait retour quand quelque chose au niveau de limage au miroir ne sest pas fait. Il suffit

    de voir pour sen convaincre que dans la littrature, la problmatique du double est

    inexorablement associ la folie.

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    Le statut du double dans la cration schizophrnique : Antonin Artaud, le thtre et son double

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