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Malo GOHIER Timothy JACQ Anthony CARIMALO UNIVERSITE PARIS-EST MARNE-LA-VALLEE MASTER 1 GENIE URBAIN Année 2007-2008 Module Initiation à la Recherche PAYS EN DEVELOPPEMENT Les projets et programmes urbains de Yaoundé, capitale du Cameroun Yaoundé

Les Projets Et Programmes Urbains de Yaouné, Capitale Du Cameroun

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dans le cadre du cours Pays en Voie de Développement de la formation Génie Urbain Master 1 de l'Université de Paris-Est Marne-La-Vallée

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Malo GOHIER Timothy JACQ Anthony CARIMALO

UNIVERSITE PARIS-EST MARNE-LA-VALLEE MASTER 1 GENIE URBAIN

Année 2007-2008

Module Initiation à la Recherche

PAYS EN DEVELOPPEMENT

Les projets et programmes urbains de Yaoundé, capitale du Cameroun

Yaoundé

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TABLE DES MATIERE I. PRESENTATION DU CONTEXTE D’ETUDE ................................................................... 4 A. LE CAMEROUN ........................................................................................................... 4

1. Situation générale ......................................................................................................... 4 2. Démographie ................................................................................................................ 5 3. Économie ...................................................................................................................... 5 4. Subdivision administrative du Cameroun ..................................................................... 6 5. Urbanisation ................................................................................................................. 6

B. YAOUNDE, CAPITALE POLITIQUE DU CAMEROUN ................................................ 7 1. Situation géographique et petit historique .................................................................... 7 2. Une croissance démographique exceptionnelle à la fin de la Seconde Guerre ........... 7 3. L’économie de Yaoundé ............................................................................................... 7 4. L’espace urbain ............................................................................................................ 8 5. Difficultés urbaines de Yaoundé ................................................................................. 11 6. Les grands chantiers à Yaoundé ................................................................................ 12

II. EXPLICATION DES PROJETS ET PROGRAMMES ..................................................... 15 A. PROJET YAOUNDE PAR L’AFVP / GRET ................................................................ 15

1. Présentation du projet - programme ........................................................................... 15 2. Analyse en amont ....................................................................................................... 17 3. Mise en place de la mission ....................................................................................... 19 4. Bilan du projet programme ......................................................................................... 21

B. LE PROGRAMME FOURMI ....................................................................................... 23 1. Lancement du programme ......................................................................................... 23 2. Les enjeux .................................................................................................................. 23 3. Une gestion partagée ................................................................................................. 26

C. Les projets à Nkonldongo ........................................................................................... 29 1. Contexte de mise en oeuvre du programme FOURMI ............................................... 29 2. Associations et organismes partenaires ..................................................................... 29 3. Formes de participation des partenaires .................................................................... 32 4. Limites des partenaires et visions de l’avenir ............................................................. 36

III. CRITIQUES ................................................................................................................ 39 A. Sur les microinitiatives avant le programme FOURMI ................................................ 39

1. Rappels ...................................................................................................................... 39 2. Avis personnels .......................................................................................................... 39

B. Sur le programme FOURMI ........................................................................................ 40

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INTRODUCTION

Les pays en développement sont majoritaires dans le monde. Ce sont eux qui concentrent la plus grande partie de la population mondiale. Le développement retardé par rapport à nos pays occidentaux peut en particulier s’expliquer par des crises économiques. La plupart sont issus d’anciennes colonies européennes notamment en Afrique. Depuis les dernières décennies, ils doivent faire face à une croissance démographique importante. Le problème est que cette forte croissance arrive souvent dans des moments difficiles. Certains pays réussissent à passer les contraintes économiques sans réelles difficultés, c’est le cas des pays de l’Amérique latine par exemple ou de l’Inde. Malgré cela il subsiste toujours des problèmes sociaux illustrés notamment par l’étalement massif des bidonvilles dans les grands centres urbains.

C’est dans cette optique de pays en développement que nous avons décidé de travailler le Cameroun, pays de l’Afrique centrale. Comme nous l’entendons autour de nous et comme nous l’avons vu en cours, c’est dans les milieux urbains que la croissance démographique est la plus forte. C’est aussi dans ces mêmes milieux que se concentrent la majorité des problèmes rencontrés. Pour notre dossier nous avons donc décidé de prendre une entrée ville, à savoir sur Yaoundé, la capitale du Cameroun. Ainsi nous avons voulu nous intéresser aux relations qui pouvaient exister entre cette ville de pays en développement et la réalisation de programmes urbains.

Nous avons choisi de travailler sur un ensemble de projets réalisés par une collaboration entre le GRET et l’AFVP deux ONG travaillant dans plusieurs pays du monde. Ces projets sont des microinitiatives dont l’objectif est de faire travailler ensemble les populations et autorités locales afin d’améliorer les conditions de vie dans les différents quartiers de la ville (cf. citations en annexe). Ces projets doivent donc avoir des conséquences économiques et sociales pour les populations résidentes.

Comment des microinitiatives réalisées par des habitants peuvent contribuer à améliorer la vie dans les quartiers ?

Dans une première partie nous expliquerons le contexte dans lequel s’insère notre

travail. Pour cela nous présenterons le Cameroun et Yaoundé, leur histoire, leurs difficultés, … Dans un deuxième temps nous parlerons des projets et programmes lancés dans la ville afin de résoudre les problèmes. Nous aborderons d’abord les différentes microinitiatives faites par l’AFVP et le GRET. Ensuite nous parlerons du programme FOURMI réalisé en collaboration entre le GRET et l’Union Européenne. Nous constaterons les liens étroits qui le lient avec les premiers projets. Enfin nous verrons la continuité des projets ainsi que les différentes formes de participation. Dans une troisième et dernière partie nous ferons une critique des différents projets. Nous verrons les différences qu’il existe entre les microinitiatives du groupement GRET / AFVP et le programme FOURMI. Nous essaierons de voir ce qui a fonctionner ou pas dans la mise en place des projets, leur méthode, leur gestion et tenterons de proposer des solutions.

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I. PRESENTATION DU CONTEXTE D’ETUDE A. LE CAMEROUN

1. Situation générale

Le Cameroun, pays de l’Afrique Centrale, se situe près du Golfe de Guinée. C’est une ancienne colonie allemande qui à la veille de la Première Guerre Mondiale fut placée sous la tutelle de la Société des Nations et confiée à l’administration française et britannique. Le Cameroun est une république présidentielle dont le chef de l’état, Paul Biya, est à la tête du pays depuis 1982. Yaoundé est la capitale politique mais le pouvoir économique est à Douala. Les langues officielles de la contrée sont l’anglais et le français. Sa superficie est de 475 442 km² et sa population est estimée actuellement à 17,8 millions d’habitants.

Figure 1 Carte du Cameroun (source: ministère des affaires étrangères)

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2. Démographie

La population camerounaise ne cesse d’augmenter depuis une quarantaine d’années (voir graphique 1) atteignant aujourd’hui 17 340 702 habitants dont 1 494 700 vivant à Douala et 1 248 200 à Yaoundé. L’espérance de vie est faible : 50,89 ans en 2005 (Source : Atlas-monde.net) en partie du fait de la présence importante du virus du sida dans la population et le taux de mortalité infantile élevé : 149 pour mille en 2006 (Source : AllAfrica). Le Comité National de Lutte contre le Sida estimait en 2007 qu’un jeune sur 16, âgé de 15 à 24 ans été infecté.

Figure 2 graphique de l'évolution de la population du Cameroun entre 1961 et 2003 (source:

The World Factbook, CIA, 2006)

3. Économie

Le Cameroun tient en grande partie sa richesse économique de ses ressources importantes en pétrole et minières (gaz naturel, bauxite, cobalt, nickel, fer). L’agriculture occupe aussi une place de second choix dans son économie (cacao, café, coton et bananes). L’envolée des cours du baril en 2006 a permis au Cameroun d’afficher un excédent commercial record de 336 millions d’euros soit 3% du PIB, après un déficit de 23 millions d’euros l'année précédente. Son Produit Intérieur Brut était de 15 350 000 000 de dollars en 2005 représentant la moitié de celui de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale ce qui lui confère une place prépondérante au sein de cette organisation. Le tourisme trouva aussi une place importante dans l’économie du Cameroun dans les années 1970 ce qui lui valu en 1975 le titre de « destination touristique » par l’Organisation Mondiale du Tourisme. Mais actuellement, le tourisme n’est plus un secteur rentable. Le Cameroun qui faisait partie des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) vit ses dettes allégées de 4,15 milliards de dollars US et ce plus particulièrement grâce à l’initiative de la France.

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4. Subdivision administrative du Cameroun

Le Cameroun est subdivisé en provinces (Figure 3) placées sous l’autorité d’un gouverneur, garant de l’état dans sa circonscription. Les provinces sont elles-mêmes constituées par des départements dirigés par des préfets nommés par le Président de la République et placés sous les ordres des gouverneurs. Chacun des départements est morcelés en arrondissements placés sous la responsabilité de sous-préfets, responsables hiérarchiques des chefs de districts, les districts étant un regroupement d’un certain nombre de communes proches.

Province Capitale DépartementsAdamaoua Ngaoundéré 5Centre Yaoundé 10Est Bertoua 4Extrême-Nord Maroua 6Littoral Douala 4Nord Garoua 4Nord-Ouest Bamenda 7Ouest Bafoussam 8Sud Ebolowa 4Sud-Ouest Buéa 4

Figure 3 Les différentes provinces du Cameroun (source: Cameroun Guide GIE)

5. Urbanisation

L’urbanisation du Cameroun se caractérise par une bicéphalie autour de deux pôles urbains : Douala, capitale économique et Yaoundé, capitale politique. Situées au sud du pays, elles apportent un déséquilibre Nord/Sud dans la répartition des villes sur le territoire (figure 3). Actuellement, 60% de la population camerounaise habite en ville avec 70 % des urbains vivant dans des zones dépourvues de tout équipement et d’accès ce qui est problématique pour les politiques étant donné que la population urbaine ne cesse d’augmenter de façon majeure. Les deux capitales ont un rayonnement national mais cela n’empêche pas à d’autres villes moins importantes de l’ordre de 200 à 300 000 habitants de centraliser l’attention au niveau régional comme Maroua ou Garoua (carte 1). A des rythmes plus ou moins élevés, les villes camerounaises explosent démographiquement et se développent très rapidement.

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B. YAOUNDE, CAPITALE POLITIQUE DU CAMEROUN

1. Situation géographique et petit historique

Yaoundé, actuellement habitée par plus de 1,5 millions de personnes, est une ville du sud-ouest du Cameroun constituant ainsi la seconde ville du pays derrière Douala. Comme pour beaucoup de grandes villes africaines, le développement fulgurant de Yaoundé est amorcé par l’action des colons à la fin du 19ième siècle. C’est en l’année 1889 que l’armée allemande installe une faction de ses troupes dans la région Éwondo du nom de la langue parlée par les autochtones de cette partie du territoire national. L’endroit où se trouvent les militaires est le futur centre administratif de Yaoundé. Se développent ensuite des infrastructures administratives au sein de la ville lui conférant le titre de capitale en 1914 qui après le départ des allemands à la fin de la Grande Guerre voit sa population augmenter considérablement du fait de migrations massives de l’ensemble du pays vers la capitale.

2. Une croissance démographique exceptionnelle à la fin de la Seconde Guerre

Cette croissance se caractérise par deux phases d’augmentation spectaculaire de la

population yaoundaise correspondant à la fin de la Seconde Guerre Mondiale qui voit sa croissance annuelle chiffrée à 9,9% entre 1945 et 1953 puis une croissance aux alentours de 9% dans les années 1960 (Source : Yaoundé, construire une capitale d’André FRANQUEVILLE), début des premiers signes de volonté d’indépendance de la part du pays vis-à-vis des empires coloniaux anglais et français. La suppression du code de l’indigénat préconisée par le Général Charles de Gaulle lors de la Conférence de Brazzaville (Congo) en 1944 dans les colonies françaises est la raison de la première grande vague de migration. En effet, les colons limitaient les entrées des grandes villes au milieu rural qui voyait en l’urbain un espoir de mieux-vivre et de croissance économique. Ainsi lorsque la volonté d’adhésion progressive à l’indépendance des anciennes colonies se fit entendre, les colons ne purent empêcher à un grand nombre de camerounais de venir s’installer dans la capitale. La seconde croissance s’explique par la sensation de sécurité que reflétait Yaoundé car de nombreux affrontements avaient lieu entre les préconiseurs de l’indépendance et les colons dans le pays. Elle s’explique aussi par l’espoir de nombreux jeunes fraîchement diplômés issus de la campagne de trouver un emploi administratif à Yaoundé. Actuellement la population de Yaoundé double environ tous les 7 ans.

3. L’économie de Yaoundé Le secteur tertiaire : activité majeure dans l’économie

Ce secteur trouve toute son importance dans l’économie de la ville en employant 46,3% de la population active. Ce domaine se caractérise par le poids significatif que joue les emplois informels dans l’artisanat. Dans le secteur structuré, deux grands ensembles se décomposent. Le premier étant toutes les administrations publiques représentant 21,6% du secteur tertiaire et le reste tout ce qui touche aux services aux collectivités et aux particuliers. L’administration

De tels services sont inégalement répartis dans la ville entière. En effet, si certains quartiers sont totalement délaissés par des locaux abritant ce secteur, il n’en est pas de même pour le centre-ville concentrant plus du tiers de l’ensemble en particulier dans les

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zones de Mélen et de l’Hippodrome. En plus de tout ceci s’ajoute un grand nombre d’établissements diplomatiques et d’institutions internationales telles que l’ONU. Les autres secteurs tertiaires (hors informel)

Ce sont les services sociaux, sanitaires, religieux, les banques et assurances, commerce, hôtellerie et en très moindre mesure les transports et communications. Le tableau 1 montre la part de ces activités dans le secteur tertiaire.

Administration Publique

« Service Social »

Banque, Assurance

Commerce, Hôtellerie

Transport, Communication Ensemble

Nombre 14 177 5 804 4 763 4 191 1 377 30 312 Pourcentage des emplois

urbains 21,6 8,9 7,3 6,4 2,1 46,3

Tableau 1 Répartition des emplois du "tertiaire moderne" (source: SEDES, 1980)

Ce que l’on nomme par Service Social est tout ce qui concerne le domaine de l’éducation, religieux et sanitaire. On distingue ici dans le secteur du commerce, trois grands types d’infrastructures : les succursales de grandes sociétés commerciales comme par exemple la CFAO, filiale française du groupe PPR (Pinault Printemps Redoute) ou encore la société anglaise RW King. La seconde catégorie étant des commerces privés modernes comme par exemple Prisunic et le dernier type des commerces de ventes en gros ou en détails dans des bazars tenus généralement par des grecs et des libanais. Tous ces commerces se situent pratiquement totalement dans le centre commercial (surtout situés sur la rue Kennedy, rue de l’Intendance, rue Marie Gocker, carrefour Warda). Une faible industrie

Le secteur de l’industrie ne regroupe que 24,8% des actifs. Ce sont les industries de transformation qui remportent le pactole avec 70% de l’ensemble. L’industrie alimentaire constitue l’une des grandes sources d’emploi du secteur de transformation et plus particulièrement les activités liées à la fabrication de boissons. L’industrie des boissons est certainement celle qui connaît au Cameroun la plus vive expansion.

4. L’espace urbain La création du centre urbain

Comme la plupart des grandes villes du monde, le centre historique de Yaoundé vit naissance au début du 19ième siècle prés de cours d’eau : les ruisseaux Mingoa et Abiergue. A l’origine, le centre était une enceinte carrée de 100 mètres de côté servant de base à l’armée allemande installée dans le pays. Ce détachement avait un double rôle : militaire afin de refouler d’éventuelles attaques dans la région et commercial car il constitué un carrefour d’échanges commerciaux pour les européens. Sa dynamique commerciale devint de plus en plus forte du fait de l’accueil d’entreprises européennes mangeant de plus en plus de terrain au-delà des limites du centre. En même temps, des services publics (hôpital, école) se développèrent en son sein. Le site originel, ne pouvant centralisé toutes les activités, se dirige vers l’Administration politique avec la construction en 1921 du Palais du Commissaire de la République Française. A partir de ce moment là, il était nécessaire à Yaoundé de s’étendre afin d’accueillir toutes les autres activités urbaines nécessaire au bon fonctionnement d’une future grande ville. Ceci se traduisit par le déplacement dans les années 1930-1940 des activités commerciales au nord-est de ce centre administratif vers

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des terrains qui constitueront le centre commercial. Les militaires quant à eux trouveront position au sud du centre historique sur le plateau Atémengué. L’achèvement de la gare en 1928 permit la floraison des activités commerçantes amplifiées par la construction d’une voie nord-sud le long de l’Abierge ou s’installèrent les factoreries (les factoreries étant un bureau de commerce a l’étranger) du vieux centre. Cette disposition des centres d’activité n’évoluera guère jusqu'à aujourd’hui. La création des quartiers d’immigration

Le développement économique du vieux centre dû à la présence des européens suscita la venue massive au début du 20ième siècle de marchands de bovins, appelés haoussas, provenant du nord du pays dont le sens du négoce était réputé d’où l’intérêt des autorités allemandes de leur faire place parmi les militaires et les factoreries. Ces marchands s’installèrent sur l’actuel marché central mais à cause du développement du nouveau centre commercial, ces marchands furent dans l’obligation de venir s’installer sur la partie ouest de la colline de la Briqueterie. Entre Abiergue et Ekozaa, les flancs sud et est de cette colline étant déjà occupés par d’autres immigrants. Ce quartier de la Briqueterie étant alors considéré par les autorités comme ne faisant pas partie de la capitale lors du tracé du premier périmètre urbain en 1925. Seul le quartier Mokolo des fonctionnaires étrangers fut véritablement intégré à la ville. Mais la même appellation s’applique, par la suite, aux quartiers voisins qui font suite au camp le long de la route d’Okala et où furent cantonnés, à partir de 1936, les immigrants « étrangers ». Le terme étranger n’étant pas pris au sens strict du terme dans le sens ou des camerounais n’ayant pas le même dialecte que les yaoundais sont eux-mêmes considérés comme des étrangers. Ce quartier fut alors subdivisé en plusieurs sous-quartiers délimités par un quadrillage de rues parallèles. Sans schéma d’aménagement précis, les nouveaux venus se placèrent à leur guise entre l’Abiergue et la route. Mais son expansion fut stoppé par la création en 1956 du quartier Madagascar pour des fonctionnaires pour qui sont construits de longs bâtiments solides et accolés les uns aux autres.

Les villages et leurs extensions

Ce n’est qu’à partir de la seconde moitié du 20ième siècle, que Yaoundé décida d’intégrer les villages, situés à la périphérie de la capitale. Ces villages été en fait selon G. ZENKER : « fermes, ou mieux, de hameaux, abritant les membres d’une même famille et établit de préférence sur les hauteurs. ». Au sud et à l’est de Yaoundé, les villages sont d’ethnie Bané et les autres d’appartenance Ewondo et c’est tout naturellement que des immigrés de ces ethnies viennent rejoindre ces villages urbains de leurs « frères ». L’accumulation de ces nouveaux venus se situe d’abord le long des routes d’accès et au plus prés du centre urbain florissant de nouveaux emplois. Ainsi se développent de nombreux quartiers à la périphérie de la ville. C’est à partir de telles bases que se développe le peuplement actuel de la ville, au gré du dynamisme des mouvements d’immigration qui l’alimentent. Les cases se sont multipliées autour du noyau originel situé au sommet des interfluves, ont dévalé les pentes, et à mesure que la place devenait rare, se sont établies jusqu’à la bordure des marigots où elles rejoignent celles du quartier voisin.

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Figure 4 carte de Yaoundé (source: pagesperso-orange.fr

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5. Difficultés urbaines de Yaoundé Les déchets

L’un des gros problèmes de Yaoundé réside dans une mauvaise gestion des

déchets. En effet, les autorités camerounaises ont dues mal à faire face à l’augmentation significative de la population et par conséquent à celle du volume des ordures. Par ailleurs, une mauvaise information auprès des populations et une absence de prise de conscience de leur part amplifie le phénomène. Une seule société privée est responsable du ramassage et de la gestion des déchets à Yaoundé : l’HYSACAM (Hygiène et Salubrité du Cameroun) qui ne vident pas régulièrement les conteneurs spécialisés qui accueillent les ordures ménagères entraînant ainsi une saturation pour le stockage. Cela a pour effet que les immondices se retrouvent à même le sol et des nuisances olfactives, visuelles, sanitaires apparaissent. De plus, les quartiers populaires sont défavorisés par rapport aux quartiers aisés avec un manque de collecteurs qui pour résoudre au problème des ordures devraient être plus nombreux, si l’on souhaite qu’ils soient distants de moins de 135 mètres selon les normes indiqués par les urbanistes. La conséquence de tous ses facteurs fait que la plupart des habitants jettent leurs ordures dans le ravin le plus proche. Les déchets finissent alors leur vie dans la rivière Mfoundi par l’intermédiaire des eaux pluviales. L’approvisionnement en eau

La préoccupation majeure des yaoundais est celui de l’adduction en eau potable.

L’alimentation en eau est assurée par la SNEC (Société Nationale des Eaux du Cameroun). Le réseau d’eau potable présentent de fortes anomalies a commencer par le fait que peu de ménages sont raccordés au réseau ammenant une grande partie de la population surtout dans les quartiers populaires à s’approvisionner à des bornes fontaines voire à la source même. Le second problème est que le réseau a atteint ses limites de capacité d’approvisionnement et que face aux évolutions futures de la population, il ne pourra être qu’obsolète preuve d’un mauvais dimensionnement initial. Le Plan de Déplacement Urbain (PDU) préconisait que les bornes fontaines ne devaient pas être distantes de plus de 150 m et qu’elle devaient approvisionnés au grand maximum 500 personnes ce qui n’est pas le cas actuellement avec une borne pour 1000 personnes. Cela entraîne des files interminables qui suscitent parfois des bagarres violentes entre des personnes trop impatientes. Une solution alternative apportée par certains habitants est de construire par leurs propres moyens des puits non sécurisés constituant un réel danger quotidien pour les enfants comme on peut le constater en lisant l’article ci-dessous. Les sources d’énergie : électricité, bois, pétrole

Le nombre d’abonnés au réseau électrique de la ville est faible même si il tend à

augmenter: 60 pour 1000 citadins en 1979. 99% de l’énergie électrique est produite par le barrage d’Édéa, le % restant par une centrale thermique. La consommation annuelle des habitants est faible : en moyenne 167 kWh pour toute la ville voire inférieure à 100 pour les quartiers les plus défavorisés mais supérieure à 300 pour les quartiers les plus riches. Cette insuffisance entraîne une sorte de cohabitation, surtout dans les quartiers populaires, pour le branchement au réseau électrique c’est-à-dire qu’il y a une seule personne s’abonnant au réseau et que ses voisins n’ayant pas les moyens de s’offrir l’abonnement profitent par son biais de la consommation d’électricité de manière illégale. Il arrive aussi parfois qu’un yaoundais dévie à l’insu d’un abonné une partie de son électricité. Face à ce manque cruel d’électricité, beaucoup d’habitants substituent ce type de consommation à celle du bois et du pétrole bon marchés. Les yaoundais consomment plutôt du pétrole qui donne lieu à de nombreux accidents car comme tout le monde sait feu et combustible ne font pas bon

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ménage. L’emploi du bois est soumis à certaines conditions. Il suppose l’existence d’une cuisine séparée du bâtiment d’habitation à cause de la fumée dégagée. Il suppose aussi l’existence d’un certain stockage, à l’abri des vols, et donc l’existence de dépendances assez spacieuses ou encore la possibilité d’un approvisionnement régulier et facile. Une autre conséquence est le manque d’éclairage public donnant lieu à un manque d’insécurité la nuit (voir annexe 2), à la charge de la commune, qui ne profite qu’aux grandes artères de Yaoundé.

6. Les grands chantiers à Yaoundé Les principaux problèmes liés à la ville

La question de la restructuration de Yaoundé commence à se poser sérieusement en

1975. A cette période, les pouvoirs publics ont deux grands objectifs : concurrencer d’autres grandes villes africaines en lui donnant une véritable image de capitale et faire en sorte de fournir les moyens de bien-être, en particulier en construisant des logements décents, à la population de plus en plus croissante (la population de Yaoundé doublant tous les 7 ans). Un autre aspect important et l’insuffisance et la mauvaise qualité de la voirie avec tous les problèmes de congestion du trafic qui s’ensuivent.

La voirie

Le réseau routier existant

Yaoundé est une ville pauvre en voiries urbaines dont l’état est généralement

déplorable par manque d’entretien de la part de la commune. La ville compte 150 km de voies en terre et de 56 km de bitume oscillant entre mauvais et moyens états. La mauvaise desserte des transports collectifs aux équipements nécessaires à la vie des habitants, les prestations élevées des taxis, le coût des véhicules individuels fait que la majorité de la ville se déplace à pied.

Le réseau qui s’est adapté à la typographie particulière du site reflète 3 grandes caractéristiques. La première est l’insertion des grandes voies entre deux cours d’eau le long duquel se trouvaient les premiers hameaux du début de la ville. Ces axes se rejoignent au centre historique puis divergent en s’éloignant du site formant ainsi des sortes de pétales. La dernière étant quatre grandes liaisons routières régionales qui se croisent dans la ville et s’articulent sur le réseau urbain sans autre possibilité de passage que le centre ville.

Ce réseau routier est très dégradé du fait d’un mauvais entretien de la chaussée entraînant un véritable danger pour les automobilistes et les piétons. En effet, pour éviter les trous creusés dans la chaussée, les automobilistes zigzaguent pour les éviter pouvant entraîner des accidents du fait que les véhicules se trouvant en sens inverse d’un conducteur font exactement la même chose. Même si certaines routes ont été rénovées, le travail restant à faire pour l’ensemble de la ville a de longs jours devant lui.

Des solutions pour le décongestionnement du trafic

Les premières solutions afin de répondre à ce problème apparaissent avec l’élaboration du Plan d’Urbanisme de 1963 mais il fut laissé aux oubliettes. Il préconisait la construction d’un boulevard périphérique autour des centres administratifs et économiques de Yaoundé afin de les décongestionner du trafic étouffant subit par le centre. Une autre solution proposée était l’utilisation de voies rapides bordées de verdure dans les vallées. En 1981, le Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (SDAU) de 1981 prévoit en plus du premier boulevard périphérique souhaiter, un second qui ceinturerait le périmètre

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urbanisé de la ville qui permettrait de ne plus en faire une zone de transit. Ce schéma a été actualisé en 2003 ayant des objectifs à atteindre d’ici 2020. Il prévoit en ce qui concerne la voirie de faire des aménagements permettant une meilleure accessibilité avec notamment comme solutions : réduire la place de l’automobile dans le centre, détourner la circulation lourde de transit, privilégier les transport en commun, aménager les entrées de la capitale, favoriser les déplacements doux (cf. : site du ministère du développement urbain et de l’habitat de Yaoundé). La restructuration du centre-ville et des quartiers péricentraux

La seconde priorité des pouvoirs publics dans les années 1980 est la modification du tissu urbain est plus particulièrement celui du centre ville et des quartiers populaires situés à sa périphérie.

Le réaménagement du centre-ville

Le but du réaménagement du centre est d’en faire un véritable pôle administratif et

économique de capitale. L’objectif pour mener à terme ces travaux est la disparition progressive des anciennes cases coloniales et de les remplacer par des établissements administratifs et commerciaux tout en rénovant et élargissant les voies d’accès afin d’accueillir un trafic important. Toutefois, il apparaît une décentralisation de certaines administrations tels que le Palais Présidentiel (photo 1) et l’Hôtel de Ville. Mais c’est surtout le centre commercial qui demande une plus forte exigence de rénovation. Certains bâtiments tombent en décrépitude d’où une priorité de les réaménager afin de leur donner une allure digne de ce nom. La plupart étant tellement insalubre que les autorités prévoyaient de détruire 88% du bâti existant. A leur place, un certain nombre de tours ont été érigées afin de faire transparaître un certain symbole de puissance économique. Cette démarche de changement du centre commercial tend pourtant à freiner de part son coût élevé (5 500 millions de CFA selon le 4ième plan) et les élus locaux ne désirent pas précipiter trop les choses afin de ne pas créer une « psychose de la ville nouvelle » vis-à-vis des citadins.

Figure 5 Le palais présidentiel (source: Lycos)

La rénovation des quartiers péricentraux

La rénovation des quartiers péricentraux quant à elle relève d’une opération plus

délicate. D’un coût de 1,5 milliards de CFA par an pour 100 hectares aménagés, la réhabilitation de tels quartiers demande de prendre en compte le relogement des personnes concernées par la destruction d’habitations obsolètes et des problèmes d’ordre foncier prennent naissance. En effet, on ne sait pas vraiment qui est le propriétaire d’un terrain car une personne construisant une case sur le terrain n’est généralement pas le propriétaire du

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terrain et les vrais propriétaires du terrain ne souhaitent généralement pas les vendre. Un seul quartier fit l’objet d’une destruction complète : celui de Nlongkak sud de Bastos (photo 2).

Figure 6 Le quartier Bastos (source: Lycos)

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II. EXPLICATION DES PROJETS ET PROGRAMMES A. PROJET YAOUNDE PAR L’AFVP / GRET

1. Présentation du projet - programme

a) Présentation de Nkolndongo

Nkolndongo est un quartier de l’arrondissement Yaoundé 4. Cet arrondissement regroupe 200 000 habitants. L’espace d’intervention du projet de Nkolndongo se situe dans la zone urbaine dense et centrale de Yaoundé. Le quartier de Nkolndongo comporte 8 000 habitants. Il se définit par sa proximité du centre ville et de la vallée Aké (Vallée 8). L’intervention se localise sur les versants de la vallée, surtout nord.

Dans les années 1970, la partie haute du versant nord a été viabilisée et équipée pour accueillir les populations issues du déguerpissement faisant suite à une opération immobilière publique en centre ville. La partie basse du versant s’est divisée en une centaine de parcelles non viabilisés, qui se sont construites au fur et à mesure.

Figure 7 Localisation de Nkolndongo dans la ville de Yaoundé, (INC, 1988)

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Une analyse sommaire a été réalisée sur la zone d ‘intervention. La zone est centrale, bien desservie et bien équipée (eau, électricité, équipements éducatifs, sanitaires et de loisirs). La population a un bon niveau d’éducation, est relativement aisée et possède des titres fonciers. Une grande partie de la population est locataire. Les familles sont en grandes parties « allogènes », c’est à dire des immigrants de première génération, essentiellement de cinq ethnies différentes.

La répartition de ces caractéristiques varie d’un bloc (unité administrative du quartier) à un autre. De part sa topographie le site est difficile et problématique en terme d’accès, d’aménagement et d’entretien de la voirie.

b) Déroulement du projet

La gestion participative nécessite une bonne gestion de la durée et des rythmes de réalisation d’actions. La mission présentée se déroule sur une période de 5 ans jusqu'à la mise en place du programme FOURMI, par l’Union Européenne. Mai 1991 Mission d’identification par le GRET et AFVP pour le choix du

CASS (opérateur sur le terrain) et de la zone d’intervention.

Juin 1991 Collecte de données sur Yaoundé 4

1991 Financement sur CDI (crédits déconcentrés d’intervention) de la construction de la passerelle et des aménagements annexes, construction d’une borne fontaine, aménagement de la source et curage du drain.

Novembre 1992 Arrivée d’un urbaniste de la Volontaire du Progrès.

1993 Formation des animateurs du CASS (membres de l’ADV8A).

Août 1993 Suppression du poste du chargé de programme à l’AFVP.

1994 Montage financier de l’opération de la case sociale et du terrain de sport.

Signature de la convention entre MINUH – MINAT – GODY4.

Février 1994 Mission de suivi du GRET

Mai 1994 Signature pour un FSD « aménagement Vallée 8 » et « Bornes fontaines payantes ».

Juillet 1994 Recrutement d’une assistante nationale par l’AFVP.

Novembre 1994 Départ de la VP (Volontaire du Progrès).

Arrivée du Délégué Régional AFVP.

Janvier – février 1995 Achèvement des études techniques

Mars – juillet 1995 Mise en place de remblais, construction de la case.

Février 1995 Mission du GRET et AFVP.

Lancement du programme FOURMI

Mai 1996 Evaluation ACT.

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c) Financements Le projet est financé par un groupement de sept financements distincts :

L’identification et le montage des projets urbains au Cameroun on été soutenu par le FAC IG AFVP (70 000 F) et le FAC IG GRET (190 000 F).

Le financement du projet Yaoundé 4 et de la ville de Bafang par un FAC IG AFVP de 800 000 F (pas de détails des dépenses en fonction des projets), clôturé en décembre 1994 et réparti comme suit :

Investissement immobilier : 75 000 F

Personnel local et animation : 258 000 F

Fonctionnement des volontaires : 197 000 F

Missions GRET/ AFVP : 242 000 F

Divers et imprévus : 28 000 F

FAC IG GRET achevé en juin 1995 d’un montant de 260 000 F.

Un Crédit Déconcentré d’Intervention (CDI) MAC pour les microréalisations de 1991 de 24 000 F.

L’animation de quartier a été possible grâce au FSD AFVP Vallée 8 d’un montant de 422 000 F achevé en juin 1995, complété d’un avenant de 78 510 F provenant de l’AFVP.

Un financement FSD AFVP « bornes fontaines payantes » pour Yaoundé 4 et Bafang de 400 000 F terminé en mai 1995.

FAC IG AFVP « Capitalisation » d’un montant de 150 000 F.

2. Analyse en amont

a) Sélection du quartier

Les missions d’identification du GRET / AFVP, réalisées en 1991, ont permis de sélectionner le quartier. Le choix s’est porté sur la structure intermédiaire d’animation du CASS. Le territoire d’intervention est l’abord immédiat du CASS. La proximité de la structure d’animation et la connaissance du dynamisme des participants ont joué un rôle dans les critères de sélection. Ce sont les jeunes des îlots les plus proches des bas-fonds, les moins favorisés, qui sont les porteurs du CASS. L’organisation de ces jeunes montre leur volonté de développement (action sociale et d’équipement) d’autant qu’elles sont dépourvues de préoccupations ethniques et/ ou politiques. La préexistence d’un groupe de jeunes actifs dans le quartier est un aspect positif. Des suppositions complémentaires sont à prendre en compte pour élargir la dynamique aux autres groupes potentiellement porteurs comme les associations de femmes.

b) Partenaires nationaux

Depuis les débuts, la collaboration des partenaires institutionnels potentiels, MINUH et MINAT, sont restreints. Il en va de même pour les partenaires supracommunaux telle la Communauté Urbaine de Yaoundé.

Le partenariat avec l’association camerounaise porte le projet. Elle intervient en tant que structure d’animation et d’organisation des associations locales. Elle est dénommé CASS (Centre d’Animation Sanitaire et Sociale). Le CASS est une association catholique,

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créée dans les années 1970, qui réalise des actions dans le domaine sanitaire (dispensaire, maternité avec une prévention maternelle et infantile (PMI)) et social (animation féminine et familiale, animation, formation de la population et animation au développement) à Yaoundé. Elle est financée par une ONG caritative italienne : le COE (Centre d’Orientation Educative). Elle regroupe une antenne PMI (Protection Maternelle et Infantile), un dispensaire, une maternité et un terrain de basket. Ce partenaire a souhaité développer une action d’animation urbaine plus spécifique, regroupée sous la forme d’ « un Service de l’Animation au Développement ».

Dès les prémices du projet GODY4 (Groupe Opérationnel pour le Développement de Yaoundé 4) un lien a été crée avec la commune d’arrondissement. Des partenariats, plus ou moins suivis, on été fait avec les responsables du Laboratoire de Génie Urbain de l’Ecole Nationale Supérieure Polytechnique (ENSP).

c) Contexte et cadre institutionnel du projet

Le MINUH et le MINAT ont très peu de moyens et une influence réduite sur la gestion des villes. La ville est gérée par la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY). Ceci provoque des tensions avec la commune d’arrondissement.

Les partenaires locaux ont été mobilisés initialement dans le cadre institutionnel du projet GODY4. Il est constitué par :

La commune urbaine de Yaoundé 4,

Le CASS,

Le groupement AFVP / GRET,

Le GOD Cameroun.

Seul un protocole a été pensé dans la démarche de gestion participative des villes avec le MINUH et MINAT. Ce projet est une préoccupation minime, voir inexistante, pour le MINUH.

d) Diagnostic social urbain

A son démarrage, le projet ne se reposait pas sur un diagnostic social et urbain. Les études ont été réalisées après que des engagements financiers solides (FAC IG et CDI) eurent été obtenus. Des financements complémentaires (FSD) ont été nécessaires pour effectuer les études. Aucune étude n’a été faite pour identifier la population cible. En novembre -décembre 1992, une enquête a été menée sur un échantillon de ménages et sur la gestion des ressources en eau. Une étude d’aménagement a été demandé à l’ENSP, mais elle n’a rien apportée (données et propositions) au niveau opérationnel.

La mission ne permet pas définir les limites réelles de la zone d’intervention. Elle ne peut pas décrire les principales caractéristiques socio-économiques des habitants et encore moins leur évolution.

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3. Mise en place de la mission

a) Encadrement

L’AFVP est l’Association Française des Volontaires du Progrès. Cette organisation met en place des actions locales de développement. Elle vise à renforce les capacités des populations et les institutions locales à gérer au mieux l’environnement, l’aspect économique, social, culturel, écologique et politique. Elle apporte son soutien aux institutions pour le développement des compétences des acteurs concerné. Au niveau du développement urbain, elle aide au renforcement des capacités de gestion des mairies, la mise en œuvre de projet d’aménagements de quartier et assistance à la maîtrise d’ouvrage. Elle suit et forme des acteurs locaux pour des actions de développement : ONG, collectivités territoriales… Depuis décembre 2006, cette association est devenue opérateur de l’Etat. Son activité rentre dans le cadre de la Programme « Solidarité à l’égard des pays en développement » du ministère des Affaires étrangères.

L’AFVP a déterminée un poste de volontaires dont l’objectif est d’intervenir auprès du CASS pour professionnaliser la structure et de la pérenniser. Le but final est de rendre l’expérience de cette mission reproductible. En réalité, le poste s’est transformé en une prise en charge de l’animation directement auprès des associations, surtout l’ADV8A. Il a permit une intervention majeure dans la résolution de problèmes avec la municipalité et l’organisme en charge de l’eau, sur la connexion de la borne fontaine expérimentale.

L’appui apporté par le GRET / AFVP ont permis de mettre en œuvre les microinitiatives des associations durant l’année 1992. Il va se restreindre rapidement suite au comportement du leader d’ADV8A durant les élections municipales. La municipalité ne conçoit le CASS comme un partenaire mais un simple prestataire de service. Son rôle s’est alors tourné vers la collaboration envers le programme FOURMI et MOJAS.

Les associations de la vallée 8 se sont mises en place pour répondre à des manques d’intérêt collectif. Un pont a été créé an aval de Nkolndongo. Suite à une mauvaise gestion des ordures et des carcasses de véhicules, des inondations ont été provoquée dans les bas fonds de la vallée. Ceci a entraîné des désagréments auprès des habitants se logeant dans cette zone ainsi que la pollution de la nappe phréatique utilisés par les habitants. Pour répondre à ce phénomène, un groupement de jeunes s’est porté volontaire avec le soutien d’un expatrié pour déboucher le pont et curer la rivière. Avec l’appui du CASS l’association AJEVA (Association des Jeunes de la Vallée 8) a été créée. L’opération de débouchage a permit de mettre en place un GIC maraîchage sur les terrains découverts lors de la descente des eaux.

Par la suite, l’association AJEVA portera le nom ADV8A, sans que l’organisation et la composition des membres ne changent. A ce même moment, le FADY4 (Forum des Associations pour le Développement de Yaoundé) est fondé. Le CASS a organisé une formation technique en animation et une éducation sanitaire entre 1993 et 1994. Ceci s’est en partie réalisé par un voyage d’études dans le quartier Nylon à Douala.

b) Réalisations La passerelle

Elle a pour rôle de raccourcir la distance entre le quartier de Kodengui et de Nkolndongo. Elle permet d’éviter aux habitants de la Vallée 8 un détour d’un kilomètre. Elle est réalisée en bois et d’une portée de 25m par un artisan dans le cadre de la politique de la

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promotion de micros entreprises (AFVP). Les accès sont sommairement aménagés et le drainage des eaux pluviales prévu n’a pas été réalisé. La participation des habitants a été requise pour le curage du lit de la rivière. Un CDI de la MAC a couvert le coût de l’opération pour un montant de 700 000 F CFA. La borne fontaine expérimentale

Ce projet expérimental a été conçu avec l’ADV8A suit à l’étude d’identification des besoins en eau. Le projet porte sur la gestion collective des gains tirés de la vente de l’eau, par le biais d’un comité de gestion. Les recettes doivent rémunérer le fontainier qui est désigné par le comité de gestion ainsi que financer l’association pour développer de nouvelles activités. Achevée en 1991, elle rentra en service en 1995 suite à la mauvaise volonté de la mairie et de la SNEC (Société Nationale de Eaux du Cameroun). L’aménagement de la source

L’objectif est d’améliorer la qualité de l’eau de ménage et d’en faciliter l’accès. Il comprend le creusement d’un réservoir ainsi que l’aménagement des abords de la source (grandes marches). Les travaux de terrassement et de creusement ont été réalisés par les habitants. Un artisan a eu la charge de s’occuper des ouvrages en béton. L’opération a été de 350 000 F CFA. L’objectif est de sensibiliser les usagers sur l’usage à des fins domestiques de l’eau polluée par la nappe phréatique.

La case sociale

Ce complexe de 280 m² est composé de deux petites salles à usage de bureau, une

grande salle pour les manifestations et une cour devant devenir un jardinet. La construction de la case a connu de multiples incidents mais les propos des intervenant sont contradictoires sur le sujet par rapport aux objectifs initiaux du projet GRET / AFVP. Le montage financier est commun à celui du terrain de sport :

Un FSD de 42 000 000 F CFA

Un apport de remblai par la Commune d’arrondissement estimé à 2 000 000 F CFA

Une participation directe des bénéficiaires sous la forme d’investissement humain estimé à 7 900 000 F CFA

La participation de la Commune d’arrondissement est déficiente et le travail humain,

non vérifiable, semble être disproportionné. La décomposition des dépenses sur le FSD est :

Animation (CASS) 4 500 000 F CFA

Pilotage du projet 8 000 000 F CFA

Levés topographiques 500 000 F CFA

Etudes et suivi techniques 3 500 000 F CFA

Terrain de sport – caniveau 6 000 000 F CFA

Case sociale 9 000 000 F CFA

L’investissement est de l’ordre de 61% de l’engagement. Les défaillances de la municipalité et des entreprises ont amené à dépasser l’enveloppe financière de 7 851 000 F CFA (dépassement de 18,6%). Le coût final étant de 50 051 000 F CFA. La gestion est

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sujette à conflit de part la construction de la case sur un terrain de la commune qui a donné son autorisation oralement. La localisation de la case interfère avec le zonage du SDAU qui classe la zone de construction en zone verte non constructible.

Le terrain de sport

Une partie du bas fond a été remblayé pour aménager un complexe sportif (un terrain de football, des pistes de course et des cheminements piétonniers. Seuls 30 % ont été réalisés, soit un demi terrain de football. Sa localisation avec deux côtés donnant directement sur le marécage va entraîner une érosion précoce du remblai. Les bornes fontaines payantes à gestion collective

Elles sont basées sur la logique de la borne fontaine expérimentale. On compte 21 nouveaux points d’eau à Yaoundé 4. Elles sont le support pour l’étude du SNEC pour l’ensemble des bornes payantes réalisées par le GRET pour le compte de la coopération. La participation des habitants n’a pas eu lieu, seul la SNEC est intervenue. Le coût de l’opération est de 1 904 762 F CFA par borne, soit 40 000 000 F CFA, pilotage et animation comprise. Le choix de la localisation a été fait par une étude et la concertation du CASS avec les habitants puis commissionné en association avec la communauté de Yaoundé 4.

4. Bilan du projet programme

a) Effets matériels

La passerelle répond parfaitement aux attentes de la population. Elle est en assez bon état et sous la vigilance de la population. Elle a été renforcée au niveau des soubassements des piliers par les habitants. Elle est fréquentée par 3000 personnes par jour.

La borne fontaine expérimentale fonctionne correctement. Une femme du quartier a juste la charge de la superviser mais en réalité elle s’en occupe plus que le comité de gestion. Malheureusement elle est peu fréquentée pour la simple raison que des branchements individuels existent à proximité.

La source aménagée fonctionne avec un débit inférieur au précédent. L’entretien insuffisant entraîne des dysfonctionnements dans la technique de collecte (besoin de transvider). L’eau à proximité reste stagnante et se mélange à des détritus. Un problème se pose sur l’utilisation qui en est faite. Elle est consommée par les usagers de manière alimentaire car gratuite.

La case sociale n’a pas été achevée par la suite du chantier gros œuvre. Son état est reste tel quel depuis juillet 1995. Quelques éléments de mobiliers extérieurs ont été financés par des restes de financement de l’AFVP. La salle de manifestation ne permet pas de recevoir les habitants du quartier pour organiser les mariages, les spectacles… Les bureaux ne sont pas utilisés par les associations locales car ils sont fermés à clé. Des fentes sont apparues sur le bâtiment laissant penser des désordres mécaniques liés à la nature du sol. Cette case est associée à la Vallée 8. Il serait nécessaire, d’après les jeunes, de créer trois autres cases comme celle-ci pour répondre aux besoins dans ce domaine sur l’ensemble de l’arrondissement.

Le terrain de football fait la moitié de sa taille initiale. L’installation de but de part et d’autre permet aux très jeunes ainsi qu’aux collèges et écoles des alentours de se l’approprier. Il est utilisé lors de manifestations sportives entre quartiers et associations. La

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proximité directe de l’eau pose des problèmes de sécurité pour les plus jeunes qui ne sont pas forcément informés sur les caractéristiques du site (trous d’eau).

Une grande majorité des bornes fontaines payantes fonctionnent sur Yaoundé 4. La fréquentation, l’entretien et le nombre d’équipements divergent d’une borne à une autre. La gestion aurait dû être confiée au comité de gestion. Suite à une complicité du chef des services techniques de la commune d’arrondissement avec un partenaire, elles ont été privatisées. Leurs emplacements ne correspondent pas à ceux de l’étude. Ils ont été modifiés pour augmenter leur rentabilité, surtout celles à proximité des proches de la mairie. Les bénéficiaires de ce service estiment que les bornes ne sont pas si rentables que cela. Le pris de revente est de 1000 F CFA / m3 pour un achat de 275 F CFA/ m3. La consommation varie entre 120 et 230 m3. La marge pour chaque borne devrait osciller entre 65 000 et 145 000 F CFA après avoir déduit les frais annexés.

b) Effets sur l’organisation sociale

L’organisation sociale n’a pas subit de bouleversements. Le projet était basé sur la motivation d’un groupe de jeunes diplômés au chômage. Ils souhaitaient participer activement au développement de leur quartier. Les petites associations du quartier ont été laissées de côté au profil de l’ADV8A. Sur le terrain une concurrence se crée avec la formation de l’ADV8B par un ancien membre de l’ADV8A. L’ADV8B n’a fait pas partie de FADY4.

L’ADV8A a su établir des liens avec d’autres associations de jeunes du quartier avec une volonté, plus ou moins exprimée, de prendre la relève du CASS. Le FADY 4 est une forme non finalisée de la formation sur la dynamique de développement de quartier.

c) Effets sur les partenaires non gouvernementaux

Le CASS a su profiter de cette expérience pour se doter d’animateurs compétents. Il reste attaché à son statut d’appartenance religieuse. Son fonctionnement reste très hiérarchisé. Sa capacité d’intervention au niveau de la gestion participative reste limitée et sceptique. Il n’a pas reçu tous les soutiens techniques espérés pour mener à bien ce projet. Des dysfonctionnements sont dus à de multiples facteurs : la personnalité du responsable du CASS, la mauvaise compréhension des acteurs et de leurs rôles, un encadrement insuffisant des volontaires et des divergences de points de vue entre les objectifs du GRET et l’AFVP dans la phase de mise en œuvre.

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B. LE PROGRAMME FOURMI

1. Lancement du programme

Comme nous avons pu le voir dans la partie précédente, le Cameroun est un pays en développement qui a subit de lourds problèmes économiques et sociaux. Depuis les années 80 les soucis économiques se sont aggravés, entraînant des répercussions sur le chômage qui ne fait alors que grimper et sur la croissance qui, elle ne s’arrête pas de fléchir. Tout cela arrive alors même que l’augmentation de la population est forte. Celle-ci n’est pas simplement due à un solde naturel particulièrement élevé, mais surtout à un solde migratoire fort, les populations se rapprochant des littoraux. On remarque que la majorité de cette augmentation de population a lieu dans les villes. Celles-ci n’arrivent pas à faire face à un tel afflux de personnes, ce qui en conséquence augmente la précarité des populations nouvelle et donc de celles déjà installées. Ce phénomène s’illustre parfaitement à Yaoundé comme nous avons pu le constater précédemment.

Les autorités camerounaises ont tenté de résoudre les problèmes principaux à leur manière, en réalisant des travaux de voirie, d’assainissement, et autres. Malheureusement, la puissance publique du pays et notamment locale, comme à Yaoundé ne peut faire face et manque de moyens. Les idées ne manquent pas, le problème vient surtout des compétences techniques et du financement. En effet le pays à une croissance en berne et la corruption menée par le pouvoir dirigeant n’arrange pas les choses.

Le gouvernement se tourne vers l’aide internationale. Une idée à fleurie chez les parlementaires français d’apporter leur aide à la réalisation de projets divers dans ce pays. L’idée d’un programme d’envergure fut lancée. Les budgets français étant limités dans le cadre humanitaire, la décision fut prise de demander l’aide de l’Union Européenne de le mettre en place, ce qui permet d’avoir plus de moyens matériels.

Un programme avait déjà été lancé en 1991 par le GRET et l’AFVP (voir partie précédente). Ceci abouti en mai 1995 à la réalisation d’une convention entre la Commission des communautés européenne et le Cameroun pour une durée de 3 ans. Cette convention met en place le programme FOURMI (Fond aux Organisations Urbaines et aux Micro Initiatives) dont nous allons expliquer les objectifs par la suite.

2. Les enjeux

Le programme FOURMI est un programme de développement participatif urbain. Il est en partie financé par l’Union Européenne. Il s’applique dans les principales villes du Cameroun dont Douala, la première ville du pays et Yaoundé, la capitale. Le but principal est d’essayer de faire sortir le pays du système de régression économique qu’il subit. La population citadine étant la plus touchée, c’est donc dans ces villes que FOURMI a vocation d’être appliqué.

Pour ce faire, le programme doit tenir compte du contexte national, c'est-à-dire la forte croissance urbaine qui est toujours d’actualité et la politique de décentralisation. La croissance urbaine très importante (plus de 5% par an) peut rendre le programme désuète au bout de quelques années seulement. Or la volonté de la convention passée entre l’Union Européenne et le Cameroun est de faire un programme durable dans le temps, qu’il serve aussi à résoudre les problèmes futurs et non pas seulement les problèmes passés et actuels. Lutter contre la précarité des villes principales et secondaires est nécessaire au Cameroun.

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Pour cela, le programme a deux volets. Une dimension sociale, avec la production de liens et une dimension économique avec la production de biens.

a) Dimension sociale

La dimension sociale est nécessaire pour réaliser des projets dans les meilleures conditions. La société urbaine est éclatée et complexe. La population est très cosmopolite et l’arrivée massive de nouvelle population apporte idées, coutumes, intérêts aussi différents que variés. L’objectif premier, avant de réaliser des projets est donc de rassembler la population. Cela va de soi, une population divisée culturellement et idéologiquement n’aura pas les mêmes attentes d’infrastructures.

Le programme FOURMI a pour enjeu de faire participer très largement la population dans les différents projets, c’est même sa raison d’être. La ville de Yaoundé est divisée en plusieurs quartiers, eux-mêmes subdivisés en blocs. Ces deux divisions pseudo administratives sont en général assez solidaires, surtout au niveau des blocs. Plus le découpage spatial est petit, moins la population est cosmopolite. Le risque de tension en est d’autant réduit. L’extension de la ville s’est faite en prenant en compte la diversité des peuples, comme dans la plupart des anciennes colonies européennes.

Depuis longtemps déjà, les blocs se sont fais par affinité. Les populations ayant les mêmes origines, les mêmes cultures et coutumes se sont d’elles même rassemblées ensemble, ce qui fait des blocs d’une homogénéité assez respectée. Dans chaque bloc, une sorte de leader a été nommé. C’est lui qui porte la parole dans les réunions de quartier et qui, par conséquent, défend les idées de son groupe. On voit qu’à ce niveau de découpage il n’y a pas trop de problèmes ou alors ceux-ci sont isolés et donc facilement résorbables.

L’échelle des quartiers est celle où se pose le plus de soucis. Ce sont en effet des rassemblements de blocs. Par conséquent la diversité des peuples y est plus importante et les conflits aussi. Aujourd’hui il existe aussi des leaders de quartier mais leurs idées et leur voie ne rassemble pas l’ensemble de la population. Le travail pour rendre la population solidaire ne peut se faire que si le pouvoir du leader est renforcé et seulement si celui est le plus légitime possible. C’est dans ce sens que va agir le programme FOURMI en créant des comités de quartier.

Bien entendu, dans le cadre de la réalisation des projets il ne suffit pas de rassembler la population. Les autorités publiques doivent aussi jouer le jeu de la collaboration avec les habitants. Pour cela, une entente doit se faire entre tous les acteurs susceptibles de travailler dans le cadre du programme.

b) Dimension économique

Le programme économique se traduit principalement par la création d’infrastructures améliorant la vie dans les quartiers. Celles-ci doivent répondre à trois objectifs.

Tout d’abord, elles doivent améliorer concrètement les conditions de vie. Elles peuvent être de nature très différentes (alimentation en eau potable, assainissement des eaux usées, routes et ponts, centres de santé, transport, etc.).

Le second objectif est qu’elles doivent être prioritaires aux yeux des habitants. Chaque projet reçoit une donation de l’Union Européenne uniquement s’il est financé entre 10 et 35% par la population. Le regard de la population est donc très important.

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Enfin, troisième objectif, les ouvrages doivent avoir un effet structurant sur la population. Cet objectif rejoint le volet social dans le sens où c’est lui qui doit répondre aux différents que peuvent avoir les différents blocs ou quartiers.

c) Les projets

Les projets sont de nature très variée. Ils ont soit été repris du programme commun GRET / AFVP, soit créés de toutes pièces dans le cadre de FOURMI. On remarque tout de même entre 1995 et 1998 que la majorité des projets concernent surtout les problèmes majeurs de l’eau et de la circulation des personnes. Répartition des projets à Yaoundé:

- 2 centres de santé - 4 éclairages publics - 6 salles de classe - 6 cases sociales - 12 équipements et petits matériels - 31 curages de cours d’eau - 32 bornes fontaines - 44 sources - 57 pistes, caniveaux, dalots - 72 ponts, ponceaux, passerelle

d) Le financement

Les projets sont financés en partie par les habitants eux-mêmes, ainsi que par l’Union Européenne. Des donations privées et d’ONG participent aussi à l’élaboration. Pour la réalisation d’un projet, on distingue trois types de coût. Les coûts de réalisation, qui comprennent les matériaux, le matériel acheté ainsi que la main d’œuvre. En second nous avons le coût de la coordination. Le nombre d’acteurs différents étant important, il faut une gestion quotidienne ainsi que des méthodes de travail rigoureuses. Enfin il y a les coûts de fonctionnement général dans lesquels l’on retrouve la rémunération des différents organismes et bureaux d’études, les expertises, etc.

Répartition des dépenses du programme

44%

27%

29%

coût des réalisations

coût de la coordination

coût du fonctionnementgénéral

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3. Une gestion partagée

Un grand nombre d’acteurs se partagent les responsabilités pour le montage des microprojets. Ceux-ci interviennent à toutes les étapes. Une bonne coordination ainsi qu’une entente cordiale est donc obligatoire pour une réalisation correcte des projets.

a) Les habitants

Les habitants sont associés au programme car l’Etat n’a plus les moyens de gérer son espace public. Celui-ci doit donc recueillir l’adhésion de la population et répondre a son intérêt. Il doit donc mettre en place des conditions minimales de concertation.

Ils peuvent donc décider de réaliser un projet dans leur quartier. Ce sont eux qui vont devoir penser un projet, avoir une idée d’amélioration de leur quartier. Pour se faire ils doivent être regroupés en comités de quartier. En effet, pour que le programme FOURMI se mette en place, une des conditions est que les habitants doivent fournir entre 10 et 35% du montant global des travaux.

Le fait de partir de la demande des habitants, conduit à la réalisation de dynamiques endogènes. Pour que ce système fonctionne, il faut comprendre les mécanismes sociaux ayant lieux dans les blocs ou quartiers. Cela permet d’écouter la population, de comprendre ses problèmes. La population est en effet une source d’idées intéressante ce qui implique qu’il faut donner les moyens d’entendre les demandes.

b) Les comités d’Animation au Développement (CAD)

Les CAD constituent l’acteur central dans la stratégie participative du programme. Cette structure permet aux habitants d’avoir une voie plus forte ainsi qu’une crédibilité auprès des autres acteurs d’où l’intérêt d’être unis, ce qui est un des objectifs précédemment cités. Ces comités de quartier ressemblent à des associations. Les CAD sont des structures démocratiques issues des quartiers. Ils sont élus par l’ensemble des habitants. Dans celles-ci doit faire parti le chef de quartier ou chef de bloc, selon l’importance et l’emprise du projet. Les comités sont responsables matériellement. Ils doivent ouvrir un compte en banque.

Les habitants doivent appliquer une stratégie progressive, c’est-à-dire commencer par des projets modestes puis des plus importants. Pour une organisation plus simple et comme se sont des microprojets, les interventions doivent être territorialisées au niveau local. Ils doivent permettre d’établir des relations entre les différents niveaux de la ville. Cela passe par le fait qu’ils influent sur toutes les étapes du projet, et par voie de conséquence, avec tous les acteurs. Ses objectifs sont multiples :

- rassembler la population du quartier autour de lui (climat de confiance, dialogue) - débattre sur les priorités du quartier, - informer les habitants sur les actions prévues et engagées, - réunir certaines pièces demandées pour la sélection des projets, - informer les autorités locales des actions prévues, - veiller au respect des engagements pris, - gérer et entretenir les ouvrages réalisés. - veiller à renforcer ses outils (règlements intérieurs, gestion) et améliorer sa

représentativité au sein du quartier.

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c) Les organisations intermédiaires locales

Ce sont des entités qui aident les comités. Elles peuvent être des associations, des ONG. La principale condition de leur existence est leur expérience du terrain et de la réalisation de projets. Leur objectif est le conseil envers les habitants pour les aider à réaliser concrètement leurs idées, mettre sur le papier leurs pensées.

Leur second rôle est de superviser les décisions importantes prises par les habitants. Elles doivent ainsi faire part de leur avis sur la réelle possibilité de réaliser tel ou tel projet, sur leur faisabilité économique ou technique avec les moyens locaux. Les microinitiatives n’ont en effet par pour finalité de bouleverser totalement les habitudes de vie, et de ce fait ne doivent pas être trop importantes, surtout que les moyens de leur concrétisations ne sont pas importants. Ce sont des acteurs indispensables qui donnent un sens à l’énergie apportée par les habitants. Elles doivent donc donner de l’importance aux associations d’habitant, toujours être à leur écoute. Elles doivent aussi bien définir les rôles des comités, leurs spécificités et les renforcer. Les différents enjeux des organisations intermédiaires locales sont :

- l’identification des quartiers et des groupes qui veulent travailler sur un même projet et essayer de les unifier au mieux,

- l’encadrement des CAD (Comité d’Animation au Développement), leur constitution et leur suivi,

- favoriser l’émergence de projets issus des populations avec la mise en place de moyen pour entendre les demandes,

- monter et suivre des projets avec la totale contribution des habitants, - contribuer au renforcement de FOURMI en analysant les impacts, les méthodes et

changer ce qui ne va pas pour les projets futurs, - s’engager dans un diagnostic social du quartier en amont et en aval du projet afin de

constater si oui ou non le projet a contribuer à améliorer les conditions de vie des habitants. C’est en quelque sorte un retour d’expérience.

d) Les bureaux d’étude

Ils doivent obligatoirement être locaux, c'est-à-dire dans un territoire proche de Yaoundé. Ce sont eux qui assurent les études techniques des projets. Ils réalisent toutes les procédures administratives pour le montage des projets comme les appels d’offres par exemple. Ils sont aussi chargés de faire le suivi de chantier. Ce sont les acteurs les plus compétents pour contrôler le travail des entrepreneurs. Ils sont payés au pourcentage du prix des travaux. Ils doivent donc:

- exposer aux populations les différentes options possibles du projet souhaité, - aboutir à un projet compris et agréé par le CAD, - réaliser un dossier d’appel d’offre, - assurer le suivi des travaux, - apporter les informations nécessaires à la bonne maintenance des ouvrages.

e) Le GRET

Le GRET est le groupe de recherche et d’échanges technologiques. C’est une association professionnelle, une ONG aux compétences multiples. Ses métiers sont le management, gestion, communication et animation, recherche et capitalisation, expertise, actions de développement et de terrain. Elle est présente dans quarante pays et compte environ 90 salariés permanents mais à peu près 500 sur le terrain. Son but est de lutter contre la pauvreté et les inégalités dans les pays en développement.

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Dans notre programme, le GRET est mandaté par l’Union Européenne pour appliquer le programme FOURMI au Cameroun de 1995 à 2000. Il possède la responsabilité générale du programme. Pour appliquer au mieux ses actions, il collabore avec des organisations bien implantées localement dans chaque ville où s’applique FOURMI. Son correspondant à Yaoundé est le CASS. Voici une présentation du cycle des projets :

PREPARATION DU DOSSIER ET

PRESENTATION AU COMITE DE SELECTION

ENTREPRISES

UE MAIRIE REPRESENTANTS DU GOUVERNEMENT

2OI GRET

COMITES DE QUARTIER MAIRIE

OI

DECISION DU COMITE DE SELECTION

VERSEMENTS DES COTISATIONS ET

DES SUBVENTIONS OIOI

COMITES DE QUARTIER

COMITES DE QUARTIER

REALISATION DES PROJETS

RECEPTION DES TRVAUX MISE EN FONCTIONNEMENT

BILAN

COMITES DE QUARTIER OI

BUREAUX D’ETUDES

CONNAISSANCE DU QUARTIER

CHOIX DU PROJET

DECISION DE CREATION D’UN COMITE

AVANT PROJET COMITES DE QUARTIER BUREAUX D’ETUDES

ENTREPRISES

ORGANISATIONS INTERMEDIAURES

APPEL D’OFFRE

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C. Les projets à Nkonldongo

1. Contexte de mise en oeuvre du programme FOURMI

L’accroissement est très important à Yaoundé (taux de croissance annuel moyen 7,3%). Cette hausse de la population entraîne une augmentation des quantité et dépôt d’ordures. Le ramassage public n’étant pas assumé des dégradations sanitaires se ressentent avec la prolifération de rats, de mouches et de moustiques. Ces nuisances participe à la pollution de l’air et de l’eau, lors de la décomposition et l’incinération des déchets. L’éclairage urbain n’est que très peu présent. Les lieux de loisirs font sentir leur manque.

Pour remédier à ce constat peu concluant, des citadins s’organisent pour gérer au mieux leur cadre de vie par l’intermédiaire d’associations reconnues légalement ou pas. Ce sont les Comités d’animation du Développement (CAD), les Comités de Développement du Quartier (CAQ), les Groupements d’Initiatives Communes (GIC), les associations de jeunes du quartier, les tontines…

Ces regroupements sociaux ont leur(s) dirigeant(s), le soutien d’ONG et parfois d’institutions internationales. Ils s’organisent autour de diverses initiatives pour améliorer la qualité de leur cadre de vie mais ne résolvent pas les problèmes de fonds qui les créer. Depuis une dizaine d’années les habitants du quartier Nkolndongo se sont répartis des responsabilités et des activités génératrices de bienfaits collectifs. Ceci est fait pour intégrer et adapter la population à la vie urbaine dans un contexte de précarité. Cela renforce les liens que les individus créent entre eux en fonction de leurs expériences et culture d’origine. La finalité est de rechercher des solutions aux problèmes de qualité de vie1. Cette action de solidarité permet une « humanisation » en fonction de l’appartenance locale (quartier) et non celle régionale ou ethnique.

Des associations volontaires civiles mettent en place continuellement des activités d’intérêt collectif. Leur objectif est de favoriser de meilleures conditions de vie dans les quartiers urbains.

2. Associations et organismes partenaires

La préfecture est l’institution la plus à même d’apporter des informations sur les associations. Elle identifie uniquement le statut des associations : 62,4 % sont des « associations déclarées » et 37,6 % sont des « associations culturelles » (données recueillies par M. MABOU auprès de la préfecture). La préfecture n’étant pas le meilleur informateur2 sur les associations, la CASS est un meilleur indicateur. Etant installée à Nkolndongo depuis 1982, il a pu établir des données relativement sûres sur les associations de Yaoundé IV. En janvier 1999, 81 associations étaient recensées pour servir l’intérêt collectif par le développement de cet arrondissement, avec une participation plus ou moins active dans le domaine. Le quartier de Nkolndongo comporte 30 associations. Sur les 2 0153 membres inscrits dans les 81 associations seules 40,25% des membres font partis des membres d’association d’intérêt collectif. La part des femmes dans les associations reste

1 Problèmes d’insalubrité, de bruit sauvage, d’eau potable, renforcement des liens entre les individus, de tranquillité, de déplacements … 2 Responsable du service d’enregistrement : « Le premier groupe comprend les associations qui méritent d’être déclarées (…) Dans le second groupe, ce sont surtout des associations de jeunes généralement à caractère culturel, etc. (…) Pour éviter les frustrations, nous ne leur fermons pas la porte, nous préférons les mettre à part. » 3 Données récoltées par M. MABOU qui participe régulièrement aux réunions

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dérisoire : aucune association n’ont plus de 20 filles et ¼ des 48 associations n’ont pas une seul personne féminine en leur sein.

Un questionnaire a été réalisé auprès d’un échantillon de 10 associations actives du quartier de Nkolndongo (cf. tableau suivant). 45,7 % des membres inscrits participent régulièrement aux réunions organisées par leur(s) association(s). 37 % des membres participent aux travaux d’intérêt collectif organisés par les associations. Ces données sont calculées à par d’un échantillon des associations mais peuvent être considéré comme représentatives de la situation réel. L’objectif de ces statistiques est de déterminer le pouvoir d’influence de l’ « association » sur leur activité dans le groupe. Les devises des associations pour le mieux-être de la population sont : la solidarité, l’union, la fraternité, l’amitié, le progrès et le développement.

Associations Membres inscrits

Participation aux réunions Participation aux travaux d'intérêt collectif

effectifs % effectifs % Association 1 40 23 57,5% 18 45,0% Association 2 98 41 41,8% 35 35,7% Association 3 39 21 53,8% 16 41,0% Association 4 73 29 39,7% 26 35,6% Association 5 29 14 48,3% 12 41,4% Association 6 35 16 45,7% 13 37,1% Association 7 43 12 27,9% 10 23,3% Association 8 50 25 50,0% 21 42,0% Association 9 34 17 50,0% 15 44,1% Association

10 32 18 56,3% 9 28,1%

Total 473 216 45,7% 175 37,0% Tableau 2 Participation des associés en activité, (enquête directe menée d'octobre à décembre

1999)

Dans le cadre du programme FOURMI, les activités d’intérêt collectif des associations se regroupent autour de :

L’aménagement des points d’eau et leur entretien

L’enlèvement des ordures ménagères

Le désherbage des abords des voies publiques et des bas-fonds

Le balayage et le remblayage de la voirie

Le curage des caniveaux

Aménagement des espaces vert

« désinsectisation » des cadres de vie et installation d’éclairage publique

le débouchage du pont sur le ruisseau Aké reliant le quartier Nkolndongo à Kondengui

le drainage des marécages de la vallée du ruisseau Aké

la création d’une plantation maraîchère et d’un étang piscicole

Ces activités sont sources de revenus comme les points d’eau payant et les champs

communautaires (cf. figure 2).

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Figure 8 Les réalisations des associations d'intérêt collectif, (enquête de terrain de M MABOU)

Le programme FOURMI est applicable que si la population s’y investi mais elle n’est pas livré à elle seule. Elle est encadré par trois organismes déjà implanté sur le terrain : le CASS, le FADY IV et le GRET / AFVP. Le FADY IV s’occupe de deux volets. Le premier est la concertation entre les responsables d’association de Yaoundé IV pour l’encadrement des activités des jeunes de l’arrondissement. Le second est la concertation entre les responsables des administrations publiques et/ou privées pour la réalisation des projets de développement. Leur activité est menée par un petit groupe de quatre personnes. Le GRET / AFVP joue un rôle de coordinateur international du programme de développement local urbain participatif. Son rôle est de

proposition d’une méthodologie (appuyer sur des programmes de recherche et action similaire dans d’autres pays d’Afrique.

Diffusion des résultats auprès des acteurs concernés par le programme

Assurer le secrétariat du comité de suivi

Coordonner la mise en œuvre des différentes actions de terrain et les recommandations formulées

Assuré la gestion du programme

Le CASS est un bon élément de renseignement sur les associations car il regroupe

toutes les données à leur sujet tel que les dates importantes, leurs projets, leurs difficultés, leurs compositions…). Il souhaite aider la population locale dans sa recherche de solutions adéquates et durables dans la résolution des problèmes de cadre de vie. Cela passe par une aide pour identifier et traduire leurs besoins auprès des autorités publiques ; favoriser la prise en charge par les groupements locaux des aspects techniques de projets réalisés ;

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l’insertion des représentants de la population dans les projets et les aider dans leur prise de décision ; pousser à l’auto emploi…).

3. Formes de participation des partenaires

a) La participation volontaire

Ce type de participation des associations se fait de deux manières différentes. La première englobe les « travaux d’investissement humain ». Ce sont les tâches manuelles exécutées au profit d’une institution ou de personnes. La seconde est la recherche de partenaires en vue de la réalisation de projets. Ceci se passe au sein des associations lorsque se tiennent les assemblées générales et/ou les activités ludiques. Lors de ces moments, les membres réfléchissent aux projets de sensibilisation, d’animation ou d’actions concrètes à initier dans le quartier. Le dynamisme des associations est évalué sur les initiatives et réalisation concrètes de celle-ci sans l’aide d’un appui extérieur.

Figure 9 détérioration de la chaussée (source inconnue)

Face à la crise économique, les institutions publiques n’ont plus les moyens de

subvenir aux travaux d’entretien de la voirie depuis une quinzaine d’années (cf. figure 3). La conséquence a été l’enclavement de Nkolndongo. En réaction, des ressources humaines croissantes se sont mobilisées pour répondre à l’incapacité des pouvoirs publics et une réponse alternative à cette défaillance. Des opérations d’entretien de la voirie sont menées, généralement spontanément. Elles sont nommées « motivation ». Des groupes équipés de brouettes, pioches et pelles s’organisent pour ramasser et transporter de la terre et des pierres pour combler les nids de poules et canaliser les eaux de ruissellement de la chaussée. Les automobilistes sont sollicités sous forme de contribution en argent ou en motivation pour les travaux d’amélioration réalisés. L’intervention est « pré signalisé » à l’aide d’un panneau qu’une opération est en cours. Un impact positif s’est révélé intuitivement par les jeunes à la base de ces microinitiatives sur la durée de vie des véhicules. L’AJEUDA (Association des Jeunes Dynamiques de Nkolndongo - Anguissa)

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rendu plus performant ce type d’opération en intégrant des ouvrages d’assainissement (buses, canalisations…) financé par des foyers du secteur et de généreux donateurs.

Pour permettre la création de lieu de vie nocturne, des jeunes ont installés des lampadaires à des emplacements stratégiques. Ils sont une réponse à une faiblesse de la municipalité. Ceci limite l’insécurité nocturne et la création de petits commerces de nuit.

L’AJEUDYN (Association des Jeunes Dynamiques de Nkolndongo) agit sur les travaux d’assainissement et d’entretien des espaces publiques et des infrastructures communes (cf. figure 4). Des décharges sauvages ont proliférées ainsi que l’enherbement de certains sites et une dégradation généralisée des infrastructures communes. La municipalité voit, dans ces microinitiatives, une méthode de gestion intéressante à développer et pérenniser à son profit.

Figure 10 Opération nettoyage de la voirie (source inconnue)

L’AJEUDYN est l’association des « soldats de la salubrité » depuis que le PSU4

(Programme Sociale d’Urgence) a été interrompu. En 1997, une quête à été organisé auprès de la population du quartier et des autorités publiques (commissariat). La somme collectée à servit à acheter le carburant pour les engins lourds (un Caterpillar et six camions bennes). L’ensemble des participants de l’opération a participé avec la totalité du matériel nécessaire à son bon déroulement, en complément des petits travaux de voirie ont été exécutés. Des plaques d’interdiction de dépose d’ordure ont été placardé dans le quartier avec des mentions spéciales : « aidez-nous à garder le quartier propre », « strictement interdit de déposer des ordures ici, sous peine de poursuites judiciaires »…les jeunes de l’association sont devenus la police de la salubrité dans le quartier avec une patrouille nocturne et une diurne pour lutter contre ce phénomène (cf. figure 5).

4 Le PSU fait parti du volet social du PAS. Il se décompose en trois parties : l’assainissement urbain, l’éducation et la santé. Il a débuté en 1994 avec 1700 personnes sur le terrain jusqu’en 1997 où il fut stoppé.

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Figure 11 Décharge sauvage polluant les eaux, (source inconnue)

Des agréments paysagers sont réalisés avec des pneus usagés fleuris. Des espaces

verts ont été crées autour de bâtiment publics. L’AJEUDYN a initié dans la création de poubelles particulières mais le projet a échoué. Cet échec est dû au détournement d’argent par des dirigeants malhonnêtes de l’association.

b) La participation provoquée

La participation provoquée peut avoir une action sociale sur la population. C’est en effet le fait d’amener celle-ci à travailler sur des projets dont ils ne sont normalement pas des participants eux-mêmes. En général elle est mise en place avec l’aide d’un animateur extérieur pour mobiliser la population locale dans des procédures d’aménagement, de changement de conditions de vie. Elle peut être considérée comme une redistribution du pouvoir, c’est souvent un signe d’ouverture de la part des autorités envers les populations.

Cette forme de participation a été utilisée dans le quartier Nkolndongo, car il a été

choisi comme étant représentatif des quartiers populaires de Yaoundé. Des groupes opérationnels se sont constitués comprenant un représentant des opérateurs extérieurs GRET / AFVP, la mairie de Yaoundé 4 et deux organisations non gouvernementales (GOD-Cameroun et CASS).

Ceci a abouti par le chois des habitants de créer une passerelle entre les quartiers

Nkolndongo et Kondengui qui permet de réduire les trajets d’une heure de marche. Ce nouveau lieu de passage a permis ensuite de réaliser deux autres microprojets à proximité : l’aménagement d’une source et la construction d’une borne-fontaine.

Les conséquences sociales ont été positives. Les porteurs de projets, c'est-à-dire les

habitants ont pu être mis en avant. Les relations entre les différents partenaires ont été améliorées.

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Source Année de réalisation

Contribution de l'Union Européenne

en F CFA

Contribution de la population en F CFA

ONG d'appui Promoteur projet Suivi travaux

Source 1 1995 420 000 80 000 GRET / AFVP ADV8 A

Source 2 1996 699 977 118 230 GRET / AFVP CAD Nkol

Source 3 1997 462 284 81 580 GRET / AFVP CAD Nkol

Source 4 1997 678 948 119 815 GRET / AFVP CAD Nkol Entras

Source 5 1998 540 642 75 211 GRET / AFVP CAD Nkol Entras

Source 6 1998 713 340 143 350 GRET / AFVP CAD Nkol Global

Village

Source 7 1999 897 336 224 134 GRET / AFVP CAD Nkol Global

Village

Source 8 1999 1 581 656 395 444 GRET / AFVP CAD Nkol Entras

Total 5 994 183 1 237 764

Tableau 3 Participation de la population à l'aménagement des sources à Nkolndongo, (CASS Nkolndongo, 2000)

c) La participation spontanée

Certains groupes de participants se forment pour collaborer lors d’opérations organisées. Cette participation spontanée se fait sur la base du volontariat et à l’initiative de ces groupements. Ces groupes sont fluides, variables et sans une organisation préétablie. Ce peut être des personnes du voisinage ou bien des amis. Leur intervention est totalement spontanée lors du ramassage et de l’incinération des ordures ménagères qui encombre les rues et l’espace à proximité directe des habitations. Ils agissent lors des menus travaux d’amélioration de la chaussée par rapport aux eaux de ruissellement, l’orniérage, les nids de poules de la voie publique.

d) La participation de fait

Ce type de participation fait appel à la tradition. Elle peut être d’origine familiale, religieuse, de la communauté locale…À l’échelle de Nkolndongo, des relations interpersonnelles existent. De ce fait, les individus se connaissent et entretiennent des relations chargées en affectivité. Ils ne peuvent donc pas rester neutre lorsque certains événements son organisés dans un intérêt commun. La situation de fait est déterminante car elle a pour but de maintenir et renforcer les coutumes, traditions ou manières de faire déjà en place.

Lors d’événements importants soutenu par la chefferie de Nkolndongo, la famille du chef ainsi que la communauté locale participent au nettoyage et l’embellissement de la place publique et des abords de la rue.

Une telle participation des habitants, principalement de enfants, et du CAD montre une volonté d’amélioration et de protection du cadre de vie urbain. Cette participation relève du service d’intérêt collectif dont la satisfaction procure un certain profit aux résidents du quartier. Cette amélioration du cadre de vie des résidents reste une contribution forte même s’elle est sujette à critiques.

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4. Limites des partenaires et visions de l’avenir

a) Déficiences et difficultés rencontrées

Les associations sont en nombres très limités en ce qui concerne les actions d’intérêt collectif dans le quartier de Nkolndongo. Sur la trentaine d’associations qui se sont crées depuis le début des années 1990, seul une dizaine réponde concrètement sur le terrain par des action d’intérêt collectif. Il y a uniquement un petit nombre d’associés qui participe régulièrement aux activités. Ils permettent alors de mesurer le taux d’adhésion des populations par rapport aux objectifs des associations. Ce taux est un bon indicateur sur la volonté des individus du quartier dans les œuvres de développement.

Un animateur du CASS écrit puis justifie ces propos sur l’exemple d’une association de Nkolndongo: « Juste une poignée de la population et notamment les jeunes, est intéressée par des actions de développement (…) Malgré la composition de son comité directeur à travers lequel on entendait intéresser toutes les couches de la population – enfants, jeunes, femmes, hommes – à la gestion des problèmes du cadre de vie dans le quartier, ce comité directeur était formé de sorte qu’il soit représentatif des sexes et des tranches d’âge ; cette stratégie ne fut pas concluante ».5

Ces affirmations ont été confortées par d’autres animateurs du CASS en ces termes : « La population s’intéresse très peu aux associations de développement. Quand on organise des cotisations pour la réalisation d’une œuvre communautaire, c’est un petit nombre qui participe. On est même surpris de constater que ceux qui ont le plus de moyens dans le quartier sont ceux-là mêmes qui manifestent beaucoup plus d’indifférence (…) Dans les associations, le nombre des inscrits est très élevé, mais quand il faut travailler, on retrouve une petite minorité et c’est toujours les mêmes qui se sacrifient ».6

Les habitants eux-mêmes s’estime comme moyennement investis dans les activités des associations (cf. tableau suivant). Autre constat : les différences notables entre les catégories sociales. La participation de tous les résidents pour des travaux ponctuels demande beaucoup d’effort pour obtenir leur collaboration. Les jeunes des familles aisées sont très joyeux de participer à des activités ludiques tel que le sport, faire des voyages, de la danse) mais aussi non ils préfèrent collaborer par un apport financier, et pas toujours. Le Président du CAD explique que les populations aisées n’ont pas bonne presse auprès des enquêtés : « Ils participent financièrement de temps en temps, avec dédain […] Ils nous trouvent peut-être ennuyeux ».

5« Etude comparée du dynamisme des populations de Yaoundé IV et Yaoundé II », WOUAFEU G., CASS, 1994. 6 « Les rouages de l’animation au développement à Yaoundé », MARGA G.A., CASS, 1994.

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Nature de la participation Nkolndongo A Nkolndongo B Effectif % Effectif %

Main d'œuvre 3 /151 1,99 15 /151 9,93

Argent 15 /151 9,93 35 /151 23,18

Matériaux, outils de travail 2 /151 1,33 8 /151 5,3

Conception des projets 1 /151 0,66 9 /151 5,96

Aucune 130 /151 86,09 83 /151 54,97

Autres 1 /151 0,66 Tableau 4 participation des chefs de ménage de Nkolndongo aux activités des associations,

(enquête de terrain MABOU, 1998)

L’un des problèmes avec les associations est qu’elles restent focalisées sur certains problèmes. Plusieurs associations ont cessées leurs activités car elles n’avaient pas été retenues pour leur participation à des projets PSU ou FSD – CUY (Fonds spéciale de développement – Communauté Urbaine de Yaoundé). Une autre raison peut-être invoquée, celle de différents internes propres aux associations.

Des agents extérieurs peuvent avoir un poids prépondérant sur les initiatives d’action jusqu'à la création d’associations. Les associations se font et s’implantent dans les créneaux qui intéressent les ONG et les partenaires internationaux. Les activités organisées par les associations aujourd’hui ne rassemblent pas l’ensemble des problèmes urbains soulevables d’intérêt collectif. Les différents entre les dirigeant, les désaccord ethniques, la survivance des membres amènent des faiblesses dans le maintien des association d’intérêt collectif. Ce phénomène est amplifié par la création d’associations parallèles qui viennent fragiliser l’institution déjà en place (exemple : ADV8/A et ADV8/B). Les problèmes internes aux associations contribuent à l’échec d’une partie, si ce n’est la totalité des projets à l’ébauche.

A cela s’ajoute les soucis individuels tel que la pauvreté qui peut blaiser une association voir entraîner sa disparition.

La pénibilité et l’usure du matériel, et donc de son renouvellement, reste un handicap pour les associations. En l’absence d’encadrement financier, matériel et technique, les associations sont en situation de précarité. Elles disparaissent presque aussi rapidement qu’elles se sont crées. Les projets de construction sont réalisés sur les terrains « résidus », qui ont par définition des problèmes techniques majeurs freinant leur urbanisation. Ces espaces sont, à Nkolndongo, marécageux. Ils posent des problèmes importants, complexes car les terrains anciennement inondés demande des études méticuleuses et délicates.

Les relations entre les habitants et la municipalité sont tenues. Les habitants voient les institutions publiques comme un appareil de ponction financière et de répression. Un habitant : « Les pratiques de la corruption y sont notoires et des taxes sont souvent perçues pour des services qui ne sont pas rendus ».

Les associations sont proches de la population et n’hésite pas à empiéter sur les compétences officielles des municipalités qui n’assument pas leur rôle. Elles ont tendance à trop en faire en réalisant le travail des municipalité à leur place mais à court terme seulement.

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b) Avenir des associations

Des enquêtes menées soulèvent les inquiétudes des membres sur le départ des responsables de leurs associations. Ces derniers portent la garantie de la stabilité et le rendement des activités. Le moteur des associations dépend uniquement de la capacités des responsables qui oeuvrent à leur rayonnement. Ceci est le premier moteur des associations. La personnalité des dirigeants des associations détermine la solidarité, la stabilité et le dynamisme des associations. Ce sont des « chef respectés » ayant le statut de meneurs d’hommes exemplaire et entraînant. Ils sont responsables par leur fonction et dirigeant par leur force attractive et mobilisatrice.

Le second moteur est l’adhésion de la population qui plus est doit être massif. Certains pensent qu’il serait nécessaire d’établir un partenariat de confiance entre les associations d’intérêt collectif et les pouvoirs publics. Les associés demandent un meilleur encadrement par les ONG ainsi qu’un soutien financier plus accentué.

L’amélioration du cadre de vie urbain dans les quartiers de la capitale du Cameroun et particulièrement de Nkolndongo se fait grâce à une poignée d’associations d’intérêt collectif soutenues par quelques résidents du secteur. Ce sont principalement les jeunes des classes démunies qui poussent dans ce domaine. Pour pérenniser cette pratique, les associations volontaires devront avoir le soutien et la participation des populations. A ceci doit s’ajouter des partenaires sociaux tel les pouvoirs publics, les ONG d’appui technique et de financement, les institutions internationales…L’ensembles des acteurs doivent se regrouper pour remédier au problèmes de précarité, d’aggravation de la pauvreté, de fonds financier… Un besoin est né. Il faut consolider les associations volontaires civiles d’intérêt collectif en une composante à part entière de la société civile dans son fonctionnement.

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III. CRITIQUES A. Sur les microinitiatives avant le programme FOURMI

1. Rappels

Ces projets ont été nécessaires pour l’améliorer des quartiers. Celle-ci ne pouvait plus être assuré à Yaoundé. C’est aussi valable pour la plupart des villes africaines pour cause d’une croissance démographique et économique inadaptée. Avec des projets organisés comme ceux que nous avons vus, les méthodes et procédés d’aménagement ont pu être améliorés afin de répondre à un certain nombre de problèmes. Les projets de quartier ont aidé à changer la façon de penser la politique urbaine.

Deux grands volets sont identifiés dans l’ensemble des initiatives GRET / AFVP. Le premier est l’amélioration du cadre de vie. Celui-ci changeait en effet entre deux blocs ou deux quartiers, ce qui est normal pour ne pas avoir une ville uniforme. Ce qui l’est moins c’est que certains quartiers possédaient des manques concrets et importants dans certains domaines (eau, assainissement) que ne possédaient pas les autres. Le but a donc été, non pas d’unifier la morphologie urbaine et l’architecture mais de permettre l’égalité d’accès à l’ensemble de la population aux services de base.

Le deuxième volet a été le développement social et institutionnel. Celui-ci a amélioré l’organisation des quartiers, diminués les tensions entre les habitants en les rendant plus solidaires malgré des origines souvent bien différentes. Les quartiers dans leur ensemble ont été mobilisé afin qu’aucun ne soit mis à l’écart. Pour cela, la population a été mise à contribution pour l’ensemble des microprojets et permettant ainsi de la responsabiliser.

2. Avis personnels

Le problème de ces projets de collaboration avec des ONG étrangères, ici le GRET français, c’est que l’on a tendance à exporter les idées de nos pays occidentaux dans les pays en développement. Les déficits constatés, par exemple dans les villes africaines et plus particulièrement à Yaoundé, le sont par rapport à une norme définit comme occidentale. Or même si certaines nécessités occidentales peuvent être transposées dans d’autres pays, elles ne le sont pas toutes. Les cultures et les modes de vie étant souvent très différents, il est difficile d’imaginer de faire changer radicalement la façon de vivre de ces populations.

Dans les projets GRET / AFVP, un partenariat avec la population locale a été faite. C’est très certainement une très bonne idée car cela permet de s’imprégner des demandes des populations en place et ainsi de ne pas imposer aveuglément notre regard occidental. C’est pourquoi, dans l’ensemble des projets réalisés à travers le monde, les mouvements associatifs et la population doivent être reconnus légitimement.

Dans certains cas, la population n’est pas toujours très active au moment de l’élaboration d’un projet et/ou alors les autorités locales ne tiennent pas compte des volontés de leurs administrés. L’objectif assigné aux projets de quartier, comme c’est le cas à Yaoundé, doit être de trouver comment faire négocier les autorités nationales, locales et la population pour une meilleure entente et une meilleure collaboration.

Pour faire participer la population, il faut aussi qu’elle soit en mesure de comprendre les projets et de se faire entendre. Certains projets de quartier sont trop confidentiels. Parfois aucune "publicité" n’est faite et la population ne peut que constater le résultat final, sans

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donner son propre avis. Il faut donc rendre le travail plus lisible et visible pour sortir du secret. En plus des travaux eux même, c’est aussi les rapports entre les différents acteurs qui doivent être compris par tous. Des réunions doivent être organisées fréquemment ainsi que leur ouverture au public. On doit savoir qui est qui et qui fait quoi. Si aucune lisibilité n’est formulée les rôles des différents acteurs se mélangent et on finit par atteindre une organisation incertaine et mal comprise.

La phase de préparation des projets est très importante. Dans cette phase, les rapports entre les différents acteurs doivent être égaux pour qu’aucune domination ne soi faite et ainsi qu’un projet destiné à la population ne soit pas décidé uniquement par les autorités sans concertation avec celle-ci. Pour que les organisations de population soient entendues et écoutées elles doivent être importantes. Les petites associations que quartier n’ont peut être pas cette possibilité, et c’est peut être à une autre échelle, nationale ou régionale que les associations d’habitants sur le cadre de vie peuvent être créées.

Dans le choix de lieux pour les projets, un critère à prendre en compte doit être l’entente des habitants. Le choix devrait se porter prioritairement sur les quartiers où les habitants sont les mieux préparés à travailler ensemble ou avec d’autres intervenants. Les mieux organisés auront plus de facilité à monter un projet. Une sorte d’appel d’offre peut donc être fait envers tous les quartiers de la ville puis le choix se porterait sur les plus enclins à recevoir un projet. Après il ne faut pas tomber dans le vice ou l’appel d’offre fait en collaboration avec les autorités amènerait ces dernières à choisir au contraire le quartier où la population a le moins de probabilités à se faire entendre pour mieux imposer ses idées.

On remarque que pour le bon fonctionnement d’un projet il faut en faire plusieurs. En effet, le fait d’avoir plusieurs projets crée l’effet « locomotive », c'est-à-dire que le bon fonctionnement d’un seul projet fait monter les autres vers le haut. Il ne faut en effet pas prendre le risque de s’enliser dans un seul, ce qui serait dommageable pour l’organisation qui l’aurait mise en place (GRET / AFVP) mais aussi pour la viabilité de projets futurs. Le principal est aussi que les projets qui marchent le moins ne soient tout de même pas cachés derrière la locomotive mais qu’ils soient au contraire entraînés. Il est absurde de réparer un ou deux quartiers pendant que les autres voient leur cadre de vie diminué, et qu’il faudra de toute façon un jour leur consacrer du temps. C’est sans doute un des problèmes des microinitiatives que nous avons vu. Elles sont faites en totale indépendance les unes des autres et il n’y a donc pas de véritable cohérence à en découler. Le fait que se soient des projets de petites envergures diminue le risque d’incohérence.

La municipalité a donné son accord verbalement pour la construction de la case

sociale, financé par FSD. Elle n’a pas délivré de permis de construire mais a participé dans la mise en œuvre de ce projet. La municipalité revendique la gestion en directe de cette équipement alors qu’elle n’est pas à même de répondre correctement à ses obligations. A l’inverse, le FADY 4 souhaite obtenir sa gestion pour en faire un vrai lieu d’échange et de réflexion pour les associations. D’autant que des travaux de finitions sont à prévoir et que la mairie est dans l’incapacité de les effectuer et attend de nouveaux financements par un FSD.

B. Sur le programme FOURMI

Ce programme se vante être une méthode de type recherche/ action fondé sur des expérience antérieur. En réalité, il ne s’applique qu’au Cameroun et se base sur des projets déjà en cours ou réalisé. L’union Européenne se sert de ce programme pour ajouter à son palmarès d’aide au pays en développement en s’appropriant les mérites d’initiative. En faite se n’est que de l’appropriation du mérite des initiatives. Ces dernières ne sont en réalité que des actions émise et soutenues par des groupements d’associations. Dans le quartier de

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Nkolndongo, ce sont des jeunes qui se sont mobilisés pour améliorer au mieux de leurs capacités leur cadre de vie urbain.

Les habitants des quartiers défavorisés sont près à participer, en fonction des ressources qu’ils possèdent. Ils offrent de leur temps et de leur force pour mettre en place des infrastructures qu’ils ont besoins pour améliorer leurs conditions de vie. Ces opérations de projet de construction, de nettoyage, embellissement sont un moyens d’organiser ces unités de vie. Cela favorise les échanges, l’apprentissage et les liens sociaux d’appartenance dans un milieu dense où la croissance est galopante.

La concertation entre les habitants est une réalité. En revanche, les relations entre les autorités et les associations ne sont pas sans difficultés. Les institutions responsables de l’aménagement urbains et des équipements ne partagent pas leurs compétences, s’il y a, en la matière. La « gestion partagé » entre les pouvoirs publics et les populations concernées n’existent pas vraiment.

Les infrastructures financé lors de se programme répondent aux besoins des bénéficiaires. Elles occupent une place importante dans le nouveau mode de vie des habitant du quartier. Par contre, les notions de pleine satisfaction ne se font pas pleinement sentir. L’encouragement des individus n’est pas généralisé.

Les projets menés démontre les compétences des bureaux d’études et des petites entreprises lors qu’ils sont encadrés par des institutions tel que des ONG. Les associations sont à féliciter pour leur travail en terme intermédiaire, pour l’animation et la médiation. La qualité des projets est possible grâce au soutien entre associations qui associent leurs forces et la participation des volontaires. Le GRET va jusqu'à introduire la notion d’autosatisfaction dans la mise en place du programme FOURMI. Est-ce réellement utile de pousser ce soutien financier comme soulagement de conscience sur les pays en développement.

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CONCLUSION GENERALE

Le Cameroun est un pays de l’Afrique sub-saharienne. Son développement s’est accentué après une longue période de colonisation qui a freiné son accroissement et son expansion économique. Sa richesse est basée sur l’exploitation de production de ressources primaires et vivrières. Il est soumis au même phénomène d’exode rural que l’ensemble des pays de cette région du globe, voir mondiale, rencontre depuis les années 1980. Ceci a favorisé le modèle de la macrocéphalie de la capitale Yaoundé et de la principale ville côtière Douala.

Yaoundé a été planifié par les forces militaires puis par l’agglomération des petits villages alentour qui on été rejoint au fil du temps. Elle rencontre des difficultés urbaines en terme de gestion de déchets, d’approvisionnement en eau et en énergie. L’entretien de la voirie et de l’ensemble des infrastructures urbaines se dégradent par un manque flagrant dans ce domaine. D’autant qu’ils sont au cœur des problématiques avec un fort accroissement des déplacements urbain.

Nkolndongo est un quartier assez central qui c’est développé par un manque de terrains pour loger la population. Cette dernière est assez pauvre et n’a pas eu le choix que d’investir cet espace peu propice à une urbanisation. Pour ce faire il a fallu résoudre les problèmes qui se sont soulevé. Grâce à la motivation de groupes de jeunes, sous forme d’associations, des projets et des microinitiatives ont pu être réalisé. Un partenariat indispensable a été nécessaire pour combler le manque de soutien de la municipalité avec des associations déjà présente sur place et de nouveaux partenaires. L’Union Européenne y a participé, financièrement, par l’intermédiaire du programme FOURMI. Ce dernier ne s’appui uniquement sur des projets déjà existants et commencé. Il ne prend pas de risque car il n’est pas du tout porteur des opérations d’amélioration du cadre de vie des habitants de ce quartier. Les projets de mis en place d’un meilleur réseau viaire ont été bénéfiques à l’ensemble de la population du quartier et de ses environs. La création d’une case sociale et d’un terrain de sport est un bon moyen de favoriser et renforcer les liens sociaux entre les habitants et les différents quartiers lors de manifestations sportives. Il est dommage que les instituions nationales (ministères et municipalité) ayant un rôle primordiale dans l’aménagement, le développement et la gestion urbain soient dans une incapacité totale.

Les projets de microinitiatives ont permis de résoudre les problèmes dits de « surfaces » de ces quartiers. Ces projets ne peuvent pas répondre aux problèmes majeurs d’infrastructures. Des financements nationaux seraient indispensable pour régler se manque de contrôle urbain. Une amélioration du cadre de vie est à noter pour les habitants.

Cette amélioration est éphémère si un soutien et/ ou une institution n’est pas mise en place par la suite. Jusqu'à quand auront-ils un effet ? N’allons nous pas voir une augmentation du coût de la vie dans les quartiers ou sont menés se genre d’opération d’amélioration ? Une fuite des populations pauvres, qui est confrontée à un fort taux de chômage, des secteurs aidés vers de nouveaux quartiers plus à la périphérie qui ne sont pas viabilisés ?

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BIBLIOGRAPHIE Ouvrages « YAOUNDE ET LE DEFI CAMEROUNAIS DE L’INTEGRATION », Athanase Bopda, CNRS Editions, 2003, 397 pages. « DEVELOPPEMENT PARTICIPATIF URBAIN AU CAMEROUN, TOME 1, RACONTER », Les éditions du Gret, Collection Etudes et travaux, 2000. « DEVELOPPEMENT PARTICIPATIF URBAIN AU CAMEROUN, TOME 2, EXPLIQUER », Les éditions du Gret, Collection Etudes et travaux, 2000. « Aménagement participatif et amélioration du cadre de vie urbain à Nkolndongo (Yaoundé) », MABOU Paul Blaise, Cahier d’Outre-mer n°221, Gestion partagée et développement communautaire en Afrique noire, 2003 Les projets de quartiers, secrétariat d’Etat à la Coopération, n°32, Collection Evaluations, 1997, « Yaoundé : construire une capitale », FRANQUEVILLE André, Éditions de l’Orstom, 1984, 192 pages, « Atlas de l’Afrique : Cameroun », éditions J.A., 2006, 119 pages. Sites Internet

- www.francepromote2008.fr/fr/Cameroun - www.camer.be/index1.php?art=709 - http://www.diplomatie.gouv.fr - http://www.atlas-monde.net - http://fr.allafrica.com - http://Journalchretien.net

Contact Nous avons contacté monsieur Karim Doumbia, représentant AFVP au Cameroun par intermédiaire d’un courriel. A ce jour, nous n’avons pas eu de retour.

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TABLE DES MATIERES DES DOCUMENTS INSERES FIGURES Figure 1 Carte du Cameroun (source: ministère des affaires étrangères) ________________ 4 Figure 2 graphique de l'évolution de la population du Cameroun entre 1961 et 2003 (source: The World Factbook, CIA, 2006) _______________________________________________ 5 Figure 3 Les différentes provinces du Cameroun (source: Cameroun Guide GIE) _________ 6 Figure 5 carte de Yaoundé (source: pagesperso-orange.fr __________________________ 10 Figure 6 Le palais présidentiel (source: Lycos) ___________________________________ 13 Figure 7 Le quartier Bastos (source: Lycos) _____________________________________ 14 Figure 8 Localisation de Nkolndongo dans la ville de Yaoundé, (INC, 1988) ____________ 15 Figure 9 Les réalisations des associations d'intérêt collectif, (enquête de terrain de M MABOU) _________________________________________________________________ 31 Figure 10 détérioration de la chaussée (source inconnue) __________________________ 32 Figure 11 Opération nettoyage de la voirie (source inconnue) _______________________ 33 Figure 12 Décharge sauvage polluant les eaux, (source inconnue) ____________________ 34 TABLEAUX Tableau 1 Répartition des emplois du "tertiaire moderne" (source: SEDES, 1980) ________ 8 Tableau 2 Participation des associés en activité, (enquête directe menée d'octobre à décembre 1999) ____________________________________________________________ 30 Tableau 3 Participation de la population à l'aménagement des sources à Nkolndongo, (CASS Nkolndongo, 2000) _________________________________________________________ 35 Tableau 4 participation des chefs de ménage de Nkolndongo aux activités des associations, (enquête de terrain MABOU, 1998) ____________________________________________ 37

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ANNEXES ANNEXE 1 Citations pour les projets de quartier « Animation et participation communautaire » (…) il s’agirait de contributions monétaires, en matériaux (de construction) ou en travail permettant la réalisation de petites infrastructures ou équipements (…). Dans certains pays, une journée de travail par semaine était officiellement instituée pour des travaux d’intérêt collectif (…) (…) pourquoi avoir parlé de la participation communautaire plutôt que de la participation populaire ? (…) Cette expression nous renvoie à la communauté traditionnelle sur le plan social et surtout spatial, un peu à l’image de la communauté villageoise (…) (…) des quartiers populaires des villes africaines ne doivent l’amélioration de leur cadre de vie qu’à l’intervention de telles associations communautaires (…) (…) Avoir une même compréhension du thème de la participation communautaire est l’une des difficultés rencontrées (entre les autorités locales et les habitants) (…) Les différents acteurs ne s’entendent ni sur la forme, ni sur les moyens de cette participation, encore moins sur les domaines où elle devrait s’exercer. (…) « Mobilisation des populations » (…) la mise en œuvre d’un processus qui engage la population et ses représentants, dans une analyse de sa propre situation (…) le choix des actions à mener (…) (…) Ces solidarités se manifestent surtout dans les quartiers populaires à travers les réseaux d’échanges entre voisins, l’organisation entre les habitants d’un même quartier (…) (…) Les associations et ONG qui interviennent dans la solution des problèmes quotidiens des habitants, revendiquent une légitimité conférée par l’action, légitimité qu’elles jugent au moins égale à celle issue des consultations électorales. (…) (…) Une action de développement véritable ne peut se faire qu’à partir des dynamiques locales endogènes. (…) « Développement social de quartier » (…) les ONG ont été les alliées naturels des organisations communautaires (…) ces petites actions ont grandement contribué à accroître les capacités d’organisations des groupes sociaux les plus défavorisés (…) (…) Il n’est pas de domaine de la vie quotidienne qui ne fasse l’objet d’une appropriation directe par les populations (…) tendance au morcellement sociale et spatial de la ville notamment par la gestion privative ou communautaire des services réputés publics. (…) (…) les habitants ont développé des pratiques spontanées de production et de gestion de l’espace. Ces derniers témoignent de la capacité créative du mouvement populaire urbain à inventer des modes d’action porteurs d’un réel pouvoir de transformation de la société. (…)

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« Appui aux initiatives de base » (…) l’évolution récente est marquée par la volonté des ONG (…) à privilégier une démarche de développement plus intégrée par la conduite de projets de quartier qui prennent davantage en compte les multiples problèmes auxquels sont confrontés les habitants (…). (…) les associations plus facilement acceptées par les institutions étatiques sont celles dont les actions portent sur la construction des ouvrages collectifs qui complètent les actions de l’Etat (…). (…) Appuyer un entrepreneur, l’accompagner pour renforcer et faire aboutir son projet, c’est construire un ensemble de relations, d’échanges individuels sur une base volontaire. (…) Le rôle d’appui consiste alors à conforter l’idée existante, à faire passer le porteur de projet d’une position de futur entrepreneur à celle d’entrepreneur. (…) (…) rechercher les moyens de sécuriser et de stabiliser les activités et les populations (…), limiter les prises de risques et donc établir des relations de proximité suffisamment étroites et fortes pour combler les défaillances du système existant (…). « Développement à la base » (…) les initiatives locales sont l’expression concrète des difficultés d’insertion de larges couches de la population urbaine ; elles traduisent la volonté d’auto-prise en charge et de promotion des groupes sociaux les plus démunis (…). (…) la plupart des initiatives (…) apparaissent cependant comme des îlots d’innovations sociales et parfois technologiques, dans un contexte général de crise et de gestion conventionnelle, des principaux services urbains (…) (…) promouvoir des processus de négociation dans lesquels les populations, au travers de leurs organisations et de leurs représentants, puissent prendre part à la décision locale qui les concerne. (…) (…) de nouvelles institutions à l’échelle du quartier (…) et de la ville (…) qui entérinerait le droit des populations à participer à la prise de décision. (…)

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ANNEXE 2 Article de journal Extrait de l’article du vendredi 18 août 2006, par Journalchretien.net (adresse Internet : http://www.spcm.org/Journal/article.php3?id_article=3464&debut_articles_meme_rubrique24=10) « Insécurité: Yaoundé pris en otage Plusieurs coins obscurs et envahis par la broussaille transformés en coupe-gorge par des brigands. C'est une jeune fille de 25 ans meurtrie qui vit presque recluse dans la maison familiale au quartier Madagascar à Yaoundé. Le 5 août dernier, elle s'est fait agresser et violer par deux individus à bord d'un taxi au lac municipal, devant le ministère de la Fonction publique. Ce jour là, il est environ 20h. Elle emprunte un taxi au lieu dit Mobil Essos. A bord, déjà, le chauffeur et un homme qui occupe le siège arrière. A la Poste centrale, le chauffeur lui propose un détour par l'Ecole normale, « pour laisser le client ». La jeune fille n'y fait aucune objection. Pourvu qu'on arrive... Au lac municipal, le prétendu passager la tient en respect à l'aide d'un couteau et la muselle avec un rouleau de bande adhésive. Dans le noir et le calme glauque de cet endroit, elle est dépouillée de son téléphone, de ses bijoux et de son sac à main. Comme si cela ne suffisait pas, ses bourreaux la violent et l'abandonnent à cet endroit. C'est un autre chauffeur de taxi qui la ramène chez elle, les vêtements en lambeaux et la terreur dans le ventre. Des scènes comme celle-là sont devenues récurrentes à Yaoundé. Certains endroits se sont transformés en véritables coupe-gorge autour desquels, tapis dans l'obscurité ou la broussaille, les bandits agressent les citoyens qui osent s'y aventurer une fois la nuit tombée, à pied ou à bord de taxis. Selon les responsables des Equipes spéciales d'intervention rapide (Esir) de la police, au lieu dit montée Enam et au Lac municipal, on agresse généralement à bord des taxis. Les brigands profitent du calme de cet endroit et de l'obscurité pour dépouiller leurs victimes. Selon nos sources, on compte ici deux ou trois cas d'agression chaque jour et parfois des morts s'en suivent. Quant au lieu dit carrefour Warda, juste devant le stade en construction et à la nouvelle route Bastos, les bandits sévissent à pied. Tapis dans le noir et les marécages, ils attendent leurs potentielles victimes. Une fois la nuit tombée, toute personne qui s'y aventure est presque sûre de se faire agresser. Le Parc Repiquet, Sho et les alentours du manège qui s'y trouve sont eux aussi les refuges pour les brigands. Ici, ils « opèrent » avant même que la nuit ne soit tombée. « Il ne se passe pas un seul jour sans que quelqu'un se fasse agresser ici », témoigne un policier des Esir. Ce qui pose le problème de l'éclairage public dans la ville de Yaoundé, responsable, pour certains citadins, de ces nombreuses agressions. S'agissant de l'éclairage public qui fait cruellement défaut à Yaoundé et de la broussaille qu'il y a à certains endroits de la ville et qui permet aux truands d'accomplir leur sale besogne, certains responsables de la Communauté urbaine de Yaoundé affirment que l'éclairage public fait partie des prochains chantiers du délégué du gouvernement, Gilbert Tsimi Evouna, en espérant que cela réduira les coupe-gorge de la capitale. »