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LES TIC
DANS LES CLASSES
A PLUSIEURS
NIVEAUX
_______________________________________________
mémoire écrit par Céline Arnaultdossier n° 04STA00144
dirigé par Monsieur Patrick Grosjean
professeur des écoles 2ème année - IUFM de Bourgogne à Dijon
soutenance en mai 2005
1
SOMMAIRE
Remerciements..................................................................................................... Page 1
Introduction......................................................................................................... Page 2
I Les TIC à l’école......................................................................................... Page 4 1- Définition / Historique......................................................................... p.4 2- Instructions officielles : nouveaux programmes.................................. p.6 3- Le B2i...................................................................................................p.7
II Les classes à plusieurs niveaux................................................................ Page 9 1- Définition / Organisation par cycles....................................................p.9 2- Différences de développement des enfants......................................... p.10 3- Hétérogénéité / Séquences communes................................................ p.13 4- Organisation temps / espace / matériel................................................p.15 5- Projets d’école, de classe, personnel...................................................p.16
III Intégrer les TIC dans les classes à plusieurs niveaux.......................... Page 17 1- Organisation temps / espace / matériel...............................................p.17 2- Quelles utilisations ?..........................................................................p.18 3- Limites d’Internet et citoyenneté........................................................p.19
IV Approches sur le terrain........................................................................ Page 22 1- Ce que j’ai vécu avant d’entrer en PE2..............................................p.22 a) aide éducatrice b) PE1 c) liste complémentaire 2- Stage de pratique accompagnée......................................................... p.25 3- Enquête...............................................................................................p.26 4- Stages en responsabilité..................................................................... p.28 a) Grande Section b) CE2 / CM1
Conclusion............................................................................................................ Page 33
Références bibliographiques...............................................................................Page 34
Annexe.................................................................................................................. Page 35
2
REMERCIEMENTS
A
• Monsieur Grosjean, mon directeur de mémoire, pour m'avoir conseillé et
encadré durant la réalisation de ce mémoire,
• mes amis collègues PE2, pour avoir diffusé mon enquête durant leur stage,
• Séverine Tillier, amie PE2, pour m'avoir fait part de son expérience
informatique et de ses documents personnels,
• Séverine Avril, l'enseignante qui m'a donné envie de faire ce métier,
• Aurélie de Lestrange, ancienne collègue de l'année dernière, pour m'avoir
permis de mettre en exemple son plan de classe dans laquelle elle enseigne
actuellement,
• mes parents, pour m'avoir soutenu et permis de venir dans cette région lors
de mon affectation sur liste complémentaire,
• mon ami, pour m'avoir soutenu et encouragé lors de mon année sur liste
complémentaire et de cette année lors des stages et pour la réalisation de
mon mémoire.
3
INTRODUCTION
Ce dossier m’est venu à l’esprit en repensant à ce que j’avais vécu et à ce qui nous
est demandé en tant que compétences personnelles et pédagogiques pour
l’intégration des TIC à l’école. Certaines questions me sont apparues lors de mes
expériences qui se sont déroulées à chaque fois dans des classes à plusieurs niveaux
et lors du concours de professeur des écoles.
Ma première expérience, en ce qui concerne l’ordinateur à l’école, a été lors d’un
poste d’aide éducatrice dans une école à deux classes à quatre niveaux (PS à CP et
CE1 à CM2) où je suis intervenue notamment pour que tous les élèves puissent
accéder à l’ordinateur situé dans une autre pièce.
J’ai occupé également un poste l’année dernière (classe à deux niveaux CP / CE1),
en tant que liste complémentaire, dans une école où les ordinateurs étaient hors
d'usage compte tenu de leur état. La classe unique de maternelle a bénéficié d’un
ordinateur en milieu d’année, la classe des CE2 a reçu un ordinateur la dernière
semaine du mois de juin donc les élèves n’ont pu pratiquer durant l’année, les
classes de CP / CE1 et de CM1 / CM2 n'en sont pas équipées à ce jour.
De plus, lors de l’entretien professionnel au concours, mon dossier portait sur les
TIC. Plusieurs questions, auxquelles je n’ai pas pu répondre ou dont mes réponses
amenaient d’autres questions, m’ont été posées telles que : « Comment faites-vous,
avec une classe à plusieurs niveaux, pour que tous les enfants puissent faire des
activités informatiques ?
Et s’il n’y a pas d’ordinateur(s) dans la classe ? Et si vous n’avez pas d’aide éducateur
ou d’aide extérieure ? »
Ces différentes situations m’amènent aujourd’hui à me poser la question :
comment permettre une approche et une utilisation appropriées des TIC pour tous
les élèves appartenant à une classe à plusieurs niveaux ?
4
Même si aujourd’hui l’ordinateur est de plus en plus présent dans les foyers et que
certains enfants ont l’habitude de manipuler cet outil à travers des jeux, des logiciels
éducatifs, de la recherche documentaire, d’autres cependant ne bénéficient pas de cet
avantage.
L’école, depuis notamment l’année 2000 et à travers les nouveaux programmes,
doit permettre à tous les enfants la pratique de l’ordinateur. De plus, la pratique en
étant plus jeune et en continu (durant toute la scolarité) est bénéfique et utile ensuite
pour les pratiques professionnelles et personnelles à l'âge adulte.
Pour ma part, je n’ai jamais pratiqué l’informatique à l’école, au collège ou au
lycée. L’ordinateur est arrivé à la maison durant ma scolarité au lycée. Cela m’a
permis par la suite de l’utiliser pour faire des exposés, des dossiers à la faculté et
depuis l’année dernière de réaliser les leçons, les exercices et les feuilles de
préparation. Cependant mes connaissances sont encore limitées en informatique et le
fait de m’intéresser à ce sujet et de faire des recherches ainsi que de mettre des
exercices en pratique lors des stages va être pour moi l’occasion d’approfondir ma
pratique et de voir comment permettre cette approche lors des enseignements
scolaires.
Voilà pourquoi à travers ce dossier, je vais essayer de répondre à la question que
je me suis posée en me demandant : comment organiser la classe en fonction des
différents niveaux ? , comment intégrer et utiliser l’ordinateur dans une classe à
plusieurs niveaux ? (quand ce n’est déjà pas évident dans une classe simple), qu’est-
ce qu’il est possible de mettre en place en fonction de l’âge des enfants ?, après
m’être penchée sur les notions des TIC à l’école et des classes à plusieurs niveaux.
5
I Les TIC à l’école
1- Définition / Historique
Nous parlons beaucoup de TIC dans l'enseignement mais quel est ce sigle ?
TIC signifie Technologies de l'Information et de la Communication.
Les TIC constituent un enjeu important pour l'école :
- Elles apportent des techniques modernes procurant des supports diversifiés à
l'enseignement et modifient la relation aux savoirs.
- Elles constituent un apprentissage transversal en lui-même : les enfants doivent
devenir familiers avec ces technologies qui envahissent notre environnement
quotidien. Si l'école ne prend pas en charge cet apprentissage, c'est à la charge des
familles de le réaliser et donc cela facilite l'augmentation des inégalités sociales.
Les TIC sont aussi destinées à aider les enseignants afin de mener à bien leur tâche.
En 1983, le Ministère de l'Education Nationale lance « l’opération TO7 » pour
équiper des établissements scolaires en ordinateur, dont les écoles primaires.
En 1985, le plan gouvernemental IPT (Informatique Pour Tous) est mis en place.
L'objectif est d'initier tous les élèves à l'informatique, de mettre à disposition des
écoles du matériel informatique et d'assurer la formation des professeurs.
La circulaire du Bulletin Officiel (B.O) n°24 du 18 juin 1987 réaffirme les objectifs
de ce plan, à savoir initier les élèves aux rudiments de l'informatique et développer
un nouvel outil pour l'enseignant.
Suite à la loi d'orientation du 10 juillet 1989 qui met en place les cycles à l'école
primaire, la circulaire du B.O n°22 du 6 juin 1991 revient sur les objectifs de
l'introduction de l'informatique à l'école. Mais elle n'y apparaît pas en tant que
discipline.
Dans le cycle I, l'ordinateur est présent mais de façon très implicite (activités
graphiques, écriture...).
6
Parallèlement, l'arrivée d'Internet et du multimédia ouvre de nombreuses
perspectives avec les messages électroniques, la recherche en ligne, une nouvelle
approche de la gestion de l'image associée au son...
D'ailleurs, dès 1995, on assiste aux premières connections d'écoles françaises à
Internet.
En 1995, l'idée de l'informatique comme « outil au service des apprentissages » est
reprise.
Début 1997, le Président de la République, Jacques Chirac, déclare que « toutes les
écoles auront un accès à Internet d'ici l'an 2000 ».
En janvier 1998, est créé le PAGSI (Programme d'Action Gouvernementale pour la
Société de l'Information). Il vise à sensibiliser et former les enseignants ainsi qu'à
encourager les communes à équiper les écoles.
Le B.O du 2 juillet 1998 annonce des dispositifs de financement des projets
d'équipement des
écoles pour le « développement des technologies d'information et de communication
dans les premier et second degrés ».
Le PAGSI a fixé de grands objectifs éducatifs :
– préparer tous les futurs citoyens à la société de demain.
– mettre les richesses du multimédia au service de la modernisation
pédagogique.
En 1999, le Premier Ministre, Lionel Jospin, fait le bilan sur l'évolution des TIC et
réaffirme le rôle essentiel de l'école : « A travers l'école, en particulier, l'Etat peut
prévenir l' « illectronisme », avant qu'il ne devienne un nouvel avatar de
l'illettrisme ».
A travers le B.O n°42 du 23 novembre 2000, la place de l'informatique et du
multimédia à l'école n'en devient que plus évidente.
Jack Lang, Ministre de l'Education Nationale, accorde une place importante aux
technologies de l'information et de la communication.
En 2001, Jack Lang crée le B2i (Brevet Informatique et Internet). Le niveau 1 doit
être maîtrisé à la fin du CM2.
7
En 2002, cette maîtrise des nouvelles technologies apparaît dans les programmes
pour l'école primaire. L'école, en formant les enfants aux TIC, favorise ainsi l'égalité
des chances pour la formation à ces nouveaux outils.
2- Instructions officielles : les nouveaux programmes
A l'école maternelle, les programmes mettent l'accent sur la pratique de
l'informatique à travers la découverte et l'utilisation du clavier, la manipulation de la
souris, sur la connaissance de l'utilité d'un écran d'ordinateur (type de texte).
Au cycle des apprentissages fondamentaux, les élèves doivent « être capable
d'utiliser quelques fonctions basiques d'un ordinateur ».
Au cycle des approfondissements, il est noté qu'il faut consacrer 2h30 à 3h pour les
sciences expérimentales et technologiques dont les TIC, dans l'emploi du temps de la
semaine.
Les élèves doivent savoir utiliser quelques logiciels tels que le traitement de texte, le
tableur, le navigateur, ainsi que quelques périphériques de l'ordinateur comme
notamment l'imprimante et le scanner.
Lors de la conférence de presse du 20 juin 2000, Jack Lang, Ministre de
l'Education Nationale, déclare : « L'école doit garantir une initiation à l'informatique,
à Internet et au multimédia, en particulier aux élèves qui n'ont pas d'ordinateur chez
eux. Il s'agit d'un enjeu démocratique autant que pédagogique. Je peux donc
annoncer officiellement aujourd'hui la création d'un brevet informatique et Internet.
Dès 2003, tous les élèves pourront présenter ce brevet à la sortie de l'école primaire ».
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3- Le B2i
Le brevet informatique et Internet est défini dans le B.O n°42 du 23 novembre
2000.
Les objectifs y sont formulés: « spécifier un ensemble de compétences significatives
dans le domaine des technologies de l'information et de la communication et attester
leur maîtrise par les élèves concernés ».
Le B2i distingue cinq grands domaines de compétences :
– maîtriser les premières bases de la technologie informatique,
– adopter une attitude citoyenne face aux informations véhiculées par les
outils informatiques,
– produire, créer, modifier et exploiter un document à l'aide d'un logiciel
de traitement de texte,
– chercher, se documenter au moyen d'un produit multimédia,
– communiquer au moyen de messagerie électronique.
A l'issue de l'école élémentaire, l'élève doit être capable d'utiliser de manière
autonome et raisonnée les technologies de l'information et de la communication pour
lire et produire des documents, pour chercher des informations et pour
communiquer au moyen d'une messagerie.
L'évaluation des compétences relatives aux TIC se fait au moyen d'un document
individuel d'auto-évaluation : feuille de position B2i (annexe 1). Celle-ci doit être
régulièrement renseignée par l'élève et validée par les enseignants.
Cette feuille de position suit l'élève dans sa scolarité et devra à terme être intégrée
au livret scolaire. C'est le conseil de cycle qui attribue le B2i.
Transversale, l'évaluation est continue sous la forme d'une validation de
compétences avérées à l'occasion d'activités scolaires diverses.
Une amie, ancienne aide éducatrice, avait simplifié cette feuille de position en un
« questionnaire de compétences en informatique » (exemples des cycles 2 et 3, en
annexes 2 et 3) regroupant les cinq domaines sous la forme de questions permettant
9
de voir plus spécifiquement chaque compétence demandée. La maîtrise de ces
compétences est d'abord évaluée par l'enfant lui-même puis vérifiée par l'enseignant.
A travers cette simplification, les enfants comprennent mieux les compétences et les
différents points dégagés à acquérir.
Un accord-cadre a été signé entre le Ministère de l'Education Nationale et la Poste
le 28 novembre 2000: « La Poste s'est engagée à fournir à tous les élèves des écoles,
des collèges et des lycées dépendant du Ministère de l'Education Nationale une boîte
à lettres électronique ».
L'esprit du B2i est de donner une culture interdisciplinaire des TIC aux élèves. En
effet, la pratique des TIC peut et doit se faire à travers toutes les disciplines de l'école
primaire.
10
II La classe à plusieurs niveaux
1- Définition / Organisation par cycles
Que signifie une classe à plusieurs niveaux ? C'est une classe à cours multiples ou
bien souvent une classe unique réunissant tous les élèves de l'école avec un petit
nombre d'entre eux dans chaque niveau. Cette organisation est plus fréquente en
zone rurale ou dans des zones d'habitat à faible densité démographique. On y trouve
alors en général une école a trois classes : la maternelle, le cycle II et le cycle III. Ces
regroupements pédagogiques sont soit dispersés (un pôle communal accueille une
des classes), soit concentrés (un pôle communal accueille les trois classes regroupées).
La classe multi niveaux est souvent source d'inquiétude pour l'enseignant qui est
amené à y exercer pour la première fois. On redoute cette unité : une classe,
construite de différences : les âges, les niveaux, les besoins.
Le travail du maître est alors décuplé : plusieurs groupes donc plusieurs consignes
et plusieurs préparations. Les rôles et interventions du maître sont importants et
variés. Il faut qu'il attache une grande importance à tout ce qui est non verbal comme
les expressions du visage (yeux, regard, sourire), le déplacement dans la classe, et
aux comportements para verbaux notamment la qualité de la voix et le silence.
Ces classes regroupent souvent trois niveaux qui ne sont pas organisés de manière
aléatoire mais en système de cycles. Quelle est cette notion de cycles ?
D'après un article paru dans la revue Le monde de l'éducation « la réorganisation de
l'école en cycles d'apprentissage et d'approfondissement commencera dès janvier
(1991) dans trente-trois départements expérimentaux. Objectif : mettre en place des
parcours plus individualisés pour chaque élève, en vue de mieux assurer leur
démarrage dans les apprentissages fondamentaux. On demande ainsi aux écoles de
structurer un nouveau mode de fonctionnement ».
La loi d'orientation de 1989 a recommandé la constitution de cycles d'apprentissage
permettant « de mieux tenir compte de l'évolution psychologique et physiologique
de l'enfant, indépendamment de l'âge et des structures d'accueil ». C'est ainsi que le
cycle des apprentissages fondamentaux englobe désormais la grande section de
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maternelle, le CP et le CE1. Il est suivi du cycle des approfondissements (CE2, CM1,
CM2). L'élève dispose de trois ans pour parcourir à son rythme chacun de ces cycles.
La réforme a un triple objectif : permettre à chaque enfant de progresser à son
rythme, assurer la continuité des acquisitions sans rupture ni redoublement et
préparer l'entrée au collège. La notion de cycle permet de diminuer les
redoublements. Même si l'année scolaire d'un élève ne s'est pas avérée satisfaisante, il
a tout de même acquis des connaissances donc certains se demandent s'il est dans
son intérêt de lui faire recommencer cette année.
Un élève peut parcourir le cycle en une durée variant de deux à quatre ans, selon
qu'il a besoin de pauses ou qu'il est capable de brûler certaines étapes.
Les enseignants sont désorientés d'autant plus que les programmes ne seront pas
modifiés avant la rentrée 1994-1995 et que les instructions officielles de 1985 restent
en vigueur. Or celles-ci conçoivent les cycles de manière tout à fait différente : le CP
(un an), le cycle élémentaire (deux ans) et celui des approfondissements (deux ans).
De plus, les enseignants s'interrogent sur l'organisation faisant référence à un seul
maître suivant le même groupe d'élèves pendant trois ans. Les avantages et les
inconvénients sont nombreux. On peut noter que la structure de la classe est
conservée et que l'enseignant connaît parfaitement ses élèves dont il évalue la
progression en permanence. En revanche, l'instituteur n'est pas forcément prêt à
assurer les trois niveaux et, pour certains élèves, être en contact quotidiennement
pendant trois ans peut être source de blocage ou d'ennui.
L'organisation par cycles doit aussi faire face aux différences des enfants.
2- Différences de développement des enfants
Le développement de chacun est différent même à âge égal. Donc dans une classe
regroupant un cycle entier, la différence de développement n'est qu’augmentée par
l'écart de trois ans entre les âges des enfants.
Les rythmes biologiques de l'enfant suivent aussi quelques variations. Suivant les
âges, on peut noter une flagrante différence de concentration et de capacité
d'attention. Les activités proposées sont alors adaptées à l'âge des enfants et sont plus
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ou moins longues selon le niveau des élèves. De plus, des variations au cours de la
journée sont visibles notamment en fin de matinée quand l'heure du repas arrive, en
début d'après-midi lors de la digestion et en fin d'après-midi quand les enfants
attendent l'instant de regagner leur domicile. Les moments de récréation ont été
instaurés pour permettre aux enfants de faire une pause pendant ces longues
périodes d'apprentissage de la journée.
Il y a également des variations de l'attention au cours de la semaine, entre certains
jours. En effet, le lundi et le jeudi les enfants sont fatigués d'un week-end ou d'un
mercredi bien remplis et agités. Le mardi et le vendredi ou le samedi matin, ils
attendent avec impatience le mercredi et le week-end. Mais ces variations se
retrouvent aussi à différents moments de l'année scolaire comme l'approche des
vacances ou le retour de ces vacances qui n'ont pas forcément été reposantes pour les
enfants.
La différence entre les enfants se ressent également selon les besoins de sommeil.
Les plus petits ont besoin de dormir ou du moins de se reposer en début d'après-
midi. Les élèves de grande section de maternelle et de CP, qui avaient l'habitude de
dormir en classe de maternelle en petite et moyenne sections ou chez eux, peuvent
éprouver un manque de temps de repos dans la journée. La fatigue peut se faire
ressentir en fin de matinée dû au fait que les enfants sont levés très tôt le matin si les
parents ont des horaires de travail les obligeant à commencer tôt et donc vont chez
des nourrices.
L'organisation du temps scolaire doit viser trois objectifs :
– améliorer les conditions de l'apprentissage par l'adaptation des emplois
du temps journaliers et hebdomadaires de telles sorte que l'attention et
l'intérêt des élèves soient mieux mobilisés.
– instaurer une meilleure qualité de vie dans les écoles, ce qui contribue à
réduire les tensions et la fatigue.
– mieux harmoniser les temps scolaires en particulier pour les enfants qui
bénéficient des dispositifs mis en place par l'Etat, les collectivités locales.
13
Pour Brunner, psychologue américain, le développement cognitif n'est pas lié à
l'âge, mais à l'influence des agents de la culture qui forment l'esprit de l'enfant. Il est
lié aussi aux outils qui véhiculent cette culture ; l'enfant apprend par l'interaction : les
relations affectives et sociales sont plus importantes que la relation à l'objet.
Pour Vygotsky, psychologue russe, la notion d'apprentissage ne peut être dissociée
de la notion d'interaction sociale car c'est à partir du contexte social que l'enfant peut
intégrer de nouveaux outils, nouveaux signes qui vont lui permettre de développer
ses fonctions mentales supérieures. S'il y a interaction avec les autres, on peut
intégrer de nouveaux signes. Dans une situation d'apprentissages il existe donc une
phase sociale qui débouche sur l'appropriation et l'intériorisation par l'enfant de
nouveaux signes. En définitive, pour Vygotsky, le développement de l'enfant n'est
possible que parce que l'on vit au sein de groupes et de structures sociales qui
permettent d'acquérir de nouveaux instruments de pensée. Il précise qu'il faut que
l'enfant possède les outils nécessaires pour s'approprier et intérioriser les nouveaux
apprentissages. Ainsi l'apprentissage dépend du niveau de développement potentiel
de l'enfant ; il a essayé de déterminer la marche de développement qui pouvait
exister entre ce que l'enfant pouvait réaliser seul (développement actuel) et ce qu'il
était capable de réaliser avec l'aide de médiateurs (développement potentiel). Celle-ci
est appelée zone proximale de développement. Les programmes de pédagogie
existant visaient à dégager quelles étaient les compétences actuelles de l'enfant et
ensuite à déterminer un guidage approprié pour réaliser un nouvel apprentissage.
Pour Piaget, psychologue suisse, le développement de l'intelligence passe par
l'évolution de structures intellectuelles et celles-ci correspondent à des stades. Quand
il y a changement de stade c'est qu'il y a évolution vers une nouvelle structure
intellectuelle, tout ceci dans le but d'une meilleure adaptation à l'environnement.
L'intelligence se construit au fur et à mesure des interactions entre l'enfant et son
environnement et par l'intermédiaire de l'action que le sujet a vis-à-vis de son
environnement. Piaget distingue trois stades successifs :
– stade de l'intelligence sensori-motrice (0-2 ans)
– stade des opérations concrètes (2-11 ans)
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* sous-stade de l'intelligence symbolique (2-7 ans)
* sous-stade de l'intelligence opératoire (7-11 ans)
– stade de l'intelligence opératoire formelle (11-16 ans)
Le deuxième stade est celui qui correspond à l'école primaire. Au sous-stade de
l'intelligence symbolique, l'enfant n'est pas capable d'avoir des raisonnements
mentaux. Il est cependant capable de voir mentalement ce qu'il évoque. Pour Piaget,
cette pensée représentative débute quand il est capable de différencier signifiant et
signifié (le signifiant c'est ce qui remplace ou représente l'objet, le signifié s'exprime
par un symbole ou par un mot). Au début pour l'enfant, le signifiant est souvent un
symbole car il a généralement plus de lien qu'un mot.
L'enfant explique tous les faits selon ses impressions ; confusion entre le monde
intelligent de l'enfant et le monde extérieur, physique, réel qui l'entoure. L'enfant a
un type de pensée égocentrique : il est incapable de considérer les choses d'un autre
point de vue que le sien. Au deuxième sous stade, la représentation mentale dont
dispose l'enfant va gagner en mobilité c'est-à-dire que la pensée représentative de
l'enfant va pouvoir effectuer des opérations sur la représentation des objets concrets.
Ces opérations mentales portent sur des objets réels et manipulables (inclusion
d'objets, sériation, classification, conservation de la matière – du liquide – du poids –
du volume, notion d'espace, notion de temps).
Il faut de plus tenir compte des profils cognitifs des enfants. Certains sont plus
auditifs et d'autres plus visuels. Il faut donc utiliser des supports variés lors de
l'enseignement. L'hétérogénéité est une notion à ne pas négliger dans les classes à
plusieurs niveaux.
3- Hétérogénéité / Séquences communes
Avant toute chose, il convient de rappeler une évidence : toute classe est, par
nature, hétérogène. L'hétérogénéité est due au sexe, à l'âge y compris au sein de la
même année civile, aux appétences scolaires et aux motivations, aux compétences et
savoir-faire, à la culture et au mode de vie.
15
Selon certaines personnes, le groupe hétérogène favorise les situations
d'apprentissage grâce à la richesse des interactions mais pour d'autres le groupe
hétérogène peut être vécu comme une régression. Etre élève dans une classe à
plusieurs niveaux provoque un certain comportement : acceptation de l'autre, formes
d'entraide et de coopération. En effet, un élève qui reformule avec ses propres mots
une consigne peut arriver à expliquer à un autre élève en difficulté ce qu'il ne
comprenait pas. Cela favorise ainsi de nombreuses interactions fructueuses entre les
enfants qui sont permises par la continuité pédagogique pendant la durée d'un cycle.
L'autonomie est indispensable et beaucoup développée dans les classes à plusieurs
niveaux. En effet les enfants doivent être autonomes lorsque l'enseignant s'occupe de
l'autre partie de la classe. Cela signifie faire ses exercices ou ses découvertes sans
déranger par le bruit l'autre groupe classe, pouvoir se débrouiller avec les consignes
données par l'enseignant sans avoir à le déranger, savoir que faire quand l'activité est
terminée. Cela implique donc d'établir des règles simples et collectives avec les
enfants.
Le groupe classe doit pouvoir se retrouver lors d'activités communes comme par
exemple lors de séquences de découverte du monde, d'éducation musicale, d'arts
visuels, d'éducation physique... Il en ressort trois types de séquences possibles de
travail dans une classe à plusieurs niveaux :
– des séquences communes aux deux niveaux, ce qui favorise le travail de
groupes hétérogènes.
– des séquences à point de départ commun, où les exercices d'application et les
recherches demandées sont alors propres à chaque niveau.
– des séquences distinctes, c'est-à-dire que la même discipline est abordée mais
pas les mêmes notions ou qu'une discipline différente est introduite pour les
différents niveaux.
Il est possible également d'instaurer la notion de tutorat dans une classe si
hétérogène en y définissant bien les rôles et les attributions. Désigner un enfant plus
âgé comme tuteur permet à l'enfant demandeur d'aide de ne pas se sentir dévalorisé
si c'était un enfant du même âge. Le tutorat permet aussi d'apporter une attention
plus particulière suite aux explications d'un élève comme lui.
Mais tous ces apprentissages demandent une organisation particulière de la classe.
16
4- Organisation temps / espace / matériel
L'aménagement de l'emploi du temps est fait en fonction des différentes disciplines
demandées pour chaque cycle, en fonction du volume horaire et en fonction des
différences entre les élèves (âges, niveaux). Cet emploi du temps est un outil très
important et directif pour l'enseignant. Il doit prévoir une programmation pour
chaque discipline pour se constituer une aide quant à son organisation annuelle.
L'enseignant veillera à ce que tous les élèves soient intelligemment occupés. La
difficulté est de se rendre disponible pour tous et de suivre attentivement les efforts
de chacun. Le maître évitera de diriger plusieurs activités consécutives avec la même
section au détriment des autres. Le partage du temps n'est pas établi en fonction de
l'effectif de chaque section et de l'âge des enfants. Très tôt, il faudra s'ingénier de
rendre les enfants autonomes. Les habitudes de travail et d'organisation nécessaires
devront très vite être mises en place. Il y a la possibilité d'afficher le programme de
travail de chacune des sections, d'utiliser des fichiers auto correctifs, de tolérer les
déplacements discrets et limités des élèves vers des outils didactiques, vers les
sources documentaires pour faciliter la recherche et l'autonomie des élèves.
Il est important d'aménager un plan de classe cohérent qui respecte les différences
d'âge, de répartir de façon équilibrée les endroits destinés au travail autonome.
L'aménagement doit être adapté au local et permettre un agencement approprié du
mobilier. (exemple d'un plan de classe d'un cycle 3 en annexe 4)
Dans une classe à plusieurs niveaux, il faut veiller à disposer des coins plus
spécifiques comme la bibliothèque, un coin regroupement, un coin informatique, des
chevalets à peinture..., selon l'âge des enfants de la classe concernée. L'organisation
de l'espace classe se fait à travers plusieurs aménagements. Tout d'abord,
l'aménagement de l'espace au sol par l'agencement des meubles, puis l'espace mural
avec si possible un tableau par niveau de classe et des surfaces d'affichage
importantes, l'espace décoration permettant d'afficher les productions d'élèves,
l'espace coin lecture ou coin jeux et enfin l'espace pour le matériel disponible aux
enfants.
17
Au niveau de l'organisation matérielle, il est important et indispensable de donner
différentes tâches à tous les élèves de la classe quel que soit le niveau. Cela permet
d'améliorer la vie de la classe au quotidien. Un tableau de tâches sera alors affiché en
classe avec le nom des élèves désignés pour la journée ou la semaine. Celui-ci peut
faire apparaître des tâches telles que essuyer les tableaux, arroser les plantes,
ramasser les papiers, distribuer ou ramasser les cahiers, ...
5- Projets d'école, de classe, personnel
Le projet d'école permet de tenir compte de l'environnement scolaire, des résultats
des élèves pour dégager un thème. Les objectifs pourront être sous forme d'une
exposition, d'un spectacle, d'une recherche approfondie ou autre. Ce projet favorise
un travail de groupes hétérogènes combinant les âges et les niveaux.
Le projet de classe, surtout dans une classe à plusieurs niveaux, permet de réunir
tous les enfants autour d'un projet unique. Ce projet de classe peut être une sortie
d'une journée par exemple dans une ferme, un voyage à la mer, à la neige ou encore
une classe de découverte par rapport à un thème précis comme à visée
archéologique, mais aussi une correspondance scolaire avec une classe d'un pays
étranger ou éloigné.
Le plan de travail individuel favorise le respect du rythme et des possibilités de
l'élève tout en étant à l'intérieur du groupe. Celui-ci peut être installé à l'aide
d'activités d'entraînement ou d'approfondissement spécifiques à l'enfant, de fichiers
auto correctifs, d'exercices de différenciation. Ce projet individuel est aussi vu
comme un contrat formulant différentes étapes que l'enfant doit franchir en fonction
de ses capacités personnelles. L'enseignant peut ainsi mieux évaluer les progrès faits
par l'élève au cours de ses apprentissages.
18
III Intégrer les TIC dans les classes à plusieurs niveaux
1- Organisation temps / espace / matériel
Pour une meilleure intégration et une meilleure organisation, l'idéal est d'avoir un
à trois ordinateurs par classe en plus de ceux de la salle informatique. Cette salle où
les ordinateurs sont le plus souvent mis en réseau est nécessaire pour le travail en
petits groupes.
Le fait de proposer des travaux en ateliers permet d'avoir un accès plus facile aux
ordinateurs lorsque tous les élèves ne font pas le même travail en même temps.
Intégrer l'ordinateur dans la vie quotidienne de la classe multi niveaux est un bon
moyen pour l'utiliser fréquemment.
Bien sûr l'idéal est d'avoir des ordinateurs dans la classe pour une meilleure
organisation du travail. En effet les élèves peuvent ainsi l'utiliser pour terminer la
rédaction d'un texte, d'un article, quand ils ont terminé leur travail. L'enseignant
peut ainsi surveiller toute sa classe et ne pas laisser seuls les enfants sur ordinateur.
Avoir une grande salle informatique procure des facilités quant à l'organisation de
l'espace et du matériel. Effectivement, la moitié de la classe pourrait être en travail
autonome sur des tables dans cette salle pendant que l'autre moitié effectuerait des
recherches, réaliserait des textes ou autres.
Il est bien évident que les moyens matériels sont plus que nécessaires pour une
bonne approche et une bonne pratique de la part des élèves.
Il est indispensable de tenir compte également des connaissances de chacun.
Certains utilisent couramment l'ordinateur à la maison et d'autres n'en possèdent
pas. L'école n'est pas là pour enrayer cette disparité, ce qui semblerait impossible,
mais pour l'atténuer. Le maître devra enseigner la maîtrise des gestes de base comme
manipuler la souris, utiliser le clavier, ouvrir un programme, enregistrer un fichier,
relever les messages, ..., objectifs référencés dans les compétences du B2i niveau 1. Il
devra aussi leur apporter des connaissances sur le matériel composant l'ordinateur et
sur ses différents périphériques éventuels.
L'enseignant s'emploiera à organiser des jeux et des entraînements réalisés à deux,
par un néophyte et un initié pour accroître la maîtrise et la pratique de ces gestes. Il
19
pourra prévoir aussi des activités individuelles exploitant les possibilités d'auto
apprentissage offertes par la machine. L'ordinateur permet l'approfondissement,
l'entraînement et les activités de remédiation différenciée.
Il sera prévu un planning précisant le passage de chaque élève. Chacun disposera
d'un dossier et d'une disquette ou d'un Cd-rom personnels qui lui permettront de
ranger et de retrouver ses travaux. L'enseignant devra avoir une attention
particulière quant à l'utilisation de l'ordinateur par tous, filles autant que garçons,
petits comme grands. La difficulté dans une classe à plusieurs niveaux est de prévoir
des groupes de travail sur ordinateur par rapport au niveau mais aussi des activités
réunissant les différents niveaux d'âge.
2- Quelles utilisations ?
L'ordinateur peut être appréhendé à travers des activités au quotidien : relever la
météo, la fête du jour, le fait marquant d'une page de journal d'actualité.
Différentes utilisations sont possibles comme notamment l'approche de la
pédagogie différenciée en lien avec des exercices de remédiation. De nombreux
logiciels pour aider les enfants à apprendre existent maintenant dans le commerce.
Le ministère de l'Education Nationale a mis en place une marque « Reconnu d'Intérêt
Pédagogique » (RIP) pour aider les enseignants et les parents à faire le bon choix
quant à ces logiciels.
Ces outils permettent aux élèves de s'entraîner en orthographe, grammaire,
mathématiques, et autres. La production de texte les initie au traitement de texte.
La recherche documentaire sur Cd-rom ou sur des sites Internet est très fréquente.
La correspondance scolaire évolue et se pratique de plus en plus par le biais
d'Internet au moyen de l'ordinateur en comparaison aux courriers qui étaient le plus
fréquent auparavant entre deux classes. La messagerie électronique est un moyen
plus rapide pour communiquer avec d’autres classes. Elle permet de plus la mise en
place de défi lecture ou de projet d'écriture via Internet tel que écrire une histoire à
plusieurs ou écrire la suite de l'histoire que nous a envoyée une autre classe.
Il est indispensable d'inclure les TIC dans des projets d'école, de classe pour
augmenter la pratique des enfants.
20
Les TIC facilitent le projet de journal de classe par rapport à sa réalisation et à la
qualité du résultat qui posaient alors quelques difficultés. Ainsi il augmente
l'utilisation du traitement de texte, du scanner, de l'appareil photo numérique, du
Web, ...
L'enseignant pourra désigner un responsable chaque jour qui aura la charge de
mise en service et hors service de l'ordinateur, après avoir vu les étapes à effectuer et
à respecter avec l'ensemble de la classe en début d'année.
3- Limites d'Internet et citoyenneté
Il faut faire attention au fait que les informations données par le Web ne sont pas
toujours exactes. Les enfants devront vérifier la nature de ces informations grâce à
leurs savoirs et leurs connaissances préalables. En cas de litige à qui demander ? Les
élèves devront se tourner vers le maître qui doit être le garant de l'authenticité des
savoirs.
L'enfant doit devenir un être utilisateur conscient de ses devoirs tout autant que de
ses droits. Le thème de la citoyenneté étendu à l'informatique fait prendre conscience
aux élèves que Internet et l'outil informatique sont synonymes de liberté, mais que
dans cet espace de libre expression, il y a aussi des règles à respecter. Par exemple, on
ne peut insérer dans un jeu une photo de son camarade si aucun accord de la part de
sa famille n'a été donné.
Il existe quelques risques liés à l'utilisation d'Internet :
– risque de la mise en contact avec des contenus illicites (images
pornographiques, messages discriminatoires...).
– risque de trouver des messages diffamatoires ou incitant à commettre des
délits (invitation à copier ou diffuser des oeuvres protégées...).
– risque lié à la présence du commerce en ligne (en donnant notamment le
numéro de carte bancaire).
– risque lié à la révélation d'éléments d'identité.
– non respect de la propriété intellectuelle (copie de logiciels ou de fichiers
contenant de la musique ou des films).
21
– reprise pure et simple de documents sur Internet qu'il est en effet bien
tentant de s'approprier.
– pratique de la diffamation et de l'injure.
L'enseignant devra être vigilant à empêcher l'accès à des sites dangereux. Il devra au
préalable faire les vérifications sur l'emploi d'un mot dans une recherche. Il devra
effectuer lui-même la recherche avec le mot-clé qu'il donnera aux enfants et vérifier
tous les sites trouvés.
Quelles sont les règles à respecter ?
– règles de politesse : respect du savoir vivre appelé « nétiquette » : rapports de
bonne entente fondés sur la liberté, le respect de l'autre. C'est une « charte de
bonne conduite » qui peut être prise en compte dans des décisions de justice.
– des lois (notamment sur la protection de l'enfance et les discriminations).
La mise en place du B2i permet également de mesurer l'importance attachée à cet
apprentissage citoyen des TIC. Pour cela deux items, dans le premier niveau,
concernent l'utilisation citoyenne de l'informatique :
– nécessité de contrôler les informations obtenues pour un ordinateur.
– existence du droit de propriété pour les logiciels et les informations et
l'obligation de respecter ce droit de propriété.
Il est du rôle des enseignants de préparer les élèves à utiliser les ressources
informatiques de manière citoyenne sans qu'ils deviennent les victimes d'un système
qui peut les utiliser à leur insu, mais sans non plus qu'ils soient eux-mêmes des cyber
délinquants.
L'enseignant doit être lui-même exemplaire de son utilisation de ces ressources. Il
faut expliquer aux enfants pourquoi la copie et la contrefaçon sont interdites. Il faut
que la pratique quotidienne en classe soit une illustration de cette mise en garde
contre un comportement illégal.
22
Quelques petits conseils pour l'utilisation d'Internet avec ses élèves :
- éviter que l'élève ne soit laissé seul en face de l'ordinateur.
- accompagner de façon effective l'appropriation par l'élève d'Internet et de ses
outils
- proposer des règles claires de comportement concernant l'usage de l'ordinateur :
ne pas donner ses coordonnées à des gens inconnus, ne pas acheter seul en ligne, ne
pas ouvrir de messages suspects, ...
- faire comprendre les enjeux d'Internet.
L'école est un des lieux privilégiés de la construction d'une attitude citoyenne
envers l'informatique. C'est là en particulier que doit se faire ce difficile
apprentissage. Bien sûr ce n'est pas le seul lieu, la famille a aussi son rôle à jouer.
23
IV APPROCHES SUR LE TERRAIN
1- Ce que j'ai vécu avant d'entrer en PE2
a) aide éducatrice (2001 – 2002)
Je n'ai pas fait une licence de psychologie dans le but premier de devenir professeur
des écoles. Je souhaitais tout d'abord être éducatrice de jeunes enfants. Après avoir
passé plusieurs concours sans succès, pendant mes trois années de facultés, j'ai
décidé de faire une pause en faisant aide éducatrice.
J'ai donc occupé ce poste pendant un an dans une petite école composée de deux
classes à quatre niveaux chacune : de la petite section au CP, et du CE1 au CM2. La
première classe ayant une ATSEM rattachée toute la journée à celle-ci, j'étais surtout
dans la classe des « grands ». En premier lieu, j'ai organisé une bibliothèque (BCD)
en l'occurence j'ai effectué un classement des livres présents dans l'école par
catégories : documentaires, dictionnaires, revues, bandes dessinées, albums, romans
d'aventure, romans policiers... en établissant un code de couleur. Cette organisation
terminée, nous avons mis en place avec les enseignantes un système d'emprunts de
livres à cette bibliothèque. Dans un second temps, les enseignantes m'ont demandé
de prendre un élève ou un petit groupe d'élèves en informatique. En effet,
l'ordinateur, destiné pour l'école, est situé dans un coin de la BCD, ce qui rend
difficile l'accès aux élèves et une organisation impossible pour les enseignantes.
J'avais donc la charge, quasi-quotidiennement, de quelques élèves sur des activités
informatiques.
Pour les enfants de petite et moyenne sections, l'activité était de repérer les lettres
en majuscules d'imprimerie sur le clavier puis de faire une comparaison avec les
lettres en minuscules d'imprimerie. Par la suite, ils ont écrit leur prénom dans les
deux écritures puis des mots repères tels que papa, maman...
En ce qui concerne les enfants de grande section et de CP, l'objectif était de taper
un morceau de poésie qu'ils avaient inventé ensemble à l'oral en classe sur le modèle
d'un auteur. Ils ont du alors repérer les différentes lettres, changer le caractère des
24
lettres (minuscules et majuscules) ainsi que les différents signes de ponctuation.
Leurs textes ont été introduits dans leur cahier de classe.
Avec les élèves de la classe du CE1 au CM2, nous avons travaillé sur des logiciels
tels que « Mobiclic », à partir desquels ils devaient, en général, trouver des
informations sur un thème évoqué pour répondre à des questions. Les thèmes étaient
variés en fonction du niveau d'âge des élèves. De plus, ils ont rédigé des petits textes,
sorte d'articles, relatant la semaine passée en classe découverte à Combloux (Savoie).
Ces textes étaient travaillés au préalable en classe, puis tapés et mis en page sur
ordinateur. Ils ont fait l'objet d'une exposition avec des photos en fin d'année scolaire.
Le reste du temps j'étais présente dans cette dernière classe. L'enseignante, qui
regroupait ses cours tels que CE1 avec CE2 et CM1 avec CM2, me chargeait de
m'occuper du groupe avec lequel elle n'était pas présente. Je devais donc suivre les
exercices des élèves : réexplication, reformulation, correction, les diriger sur d'autres
exercices ou activités quand leur travail était terminé.
De plus, je faisais beaucoup de décorations pour l'école, de travail manuel pour la
préparation de séances pour l'enseignante. Je me suis occupée également d'un service
d'études extra-scolaire en fin de journée.
C'est durant les premiers mois de cette expérience que j'ai eu le désir de devenir
enseignante à mon tour.
Dans cette école, la question peut se poser sur comment permettre à tous les enfants
de pratiquer l'informatique compte tenu de l'accès difficile à l'ordinateur, de
l'organisation spatiale car la bibliothèque se trouve dans un espace restreint ainsi que
l'organisation de la classe vu que toute la classe entière ne peut pas tenir dans cette
salle et que celle-ci est éloignée de la salle-classe. En l'absence d'une autre personne
dans l'équipe éducative, comment cette pratique peut-elle être possible ? D'après
l'expérience des enseignantes de cette école, les enfants n'ont pas pu connaître un
vécu de l'informatique à l'école les années où n'existaient pas un emploi d'aide
éducateur.
25
b) PE1 (2002 – 2003)
Durant cette année de formation sur Orléans (Loiret), j'ai fait trois stages en
pratique accompagnée en classes de petite section, CP et CM1.
Lors de ces stages, je n'ai pas assisté à de séance en informatique. Il n'y avait pas
d'ordinateur dans les classes et à ma connaissance, il n'y avait pas de salle spécifique
pour l'informatique dans les écoles.
Je n'ai donc pas pu pendant cette année de PE1 me référer à des expériences ou à des
pratiques concernant l'organisation d'une classe en tant que organisation matérielle,
du temps et de l'espace pour la pratique en informatique. De plus, même si les
nouveaux programmes de 2002 font apparaître la maîtrise des TIC et l'acquisition du
B2i en fin d'école élémentaire, ces deux notions n'ont jamais été abordées lors de ces
stages.
D'autre part, lors du concours de professeur des écoles, pendant l'oral
professionnel, j'ai eu à exposer sur un dossier intitulé « les TIC à l'école ». Durant cet
entretien, les questions qui m'ont été posées m'ont parfois laissées sans réponse. En
effet, les personnes du jury me posaient des questions à partir de mes réponses
précédentes sur mon expérience et je n'ai pas su toujours y donner suite, telle que :
« S'il n'y a pas d'ordinateur dans la classe comment faites-vous ?
– Je vais avec ma classe dans la salle informatique.
– Comment vous organisez-vous pour gérer la classe selon le nombre
d'ordinateurs ?
– Pendant qu'un groupe travaille sur ordinateur, l'autre effectue un travail en
autonomie.
– S'il n'y a pas la place nécessaire dans cette salle pour mettre des enfants sur une
activité en autonomie ?
– Je fais alors appel à un aide éducateur pour qu'il prenne un petit groupe d'élèves
afin de les faire travailler en informatique, pendant que je serais avec le reste de la
classe.
– S'il n'y a pas d'aide extérieure, comment faites-vous ? »
26
A cette dernière question j'avoue que je suis restée sans réponse. A travers ce
mémoire, je voulais essayer notamment de répondre à cette question.
c) Liste complémentaire ( 2003 – 2004)
J'ai été affectée en tant que liste complémentaire en Côte-d'Or dans une classe de
CP – CE1. L'école, n'étant composée que de trois classes élémentaires et ne possédant
pas de salle informatique, je pensais être en situation adéquate pour mettre en oeuvre
des séances informatiques avec une classe à double niveau en ayant qu'un seul
ordinateur à disposition (possibilité éventuelle de répondre à la question). Or, dans
cette école, il n'y avait qu'un seul ordinateur en état de marche situé dans la classe de
la directrice dont l'usage était strictement réservé à la direction. Comme je le précisais
dans l'introduction, la classe unique de maternelle a bénéficié d'un ordinateur en
milieu d'année scolaire, la classe des CE2 a reçu un nouvel ordinateur en fin d'année
donc les enfants n'ont pas eu la possibilité de l'utiliser, celui-ci était surtout destiné à
la direction. Les classes de CP – CE1 et de CM1 – CM2 ne faisaient pas encore l'objet
d'une acquisition pour l'année suivante.
On peut donc se demander comment tous les enfants pourront atteindre les
objectifs du B2i pour l'entrée en 6°.
Je n'ai donc, pendant cette première année d'enseignement, pas pu initier les élèves
ou évaluer leurs compétences quant à l'utilisation des TIC, ni envisager de solution
au niveau de l'organisation matériel / espace / temps.
2- Stage de pratique accompagnée
Ce stage s'est déroulé dans une classe à double niveau CM1 – CM2 dans une école à
Genlis. L'enseignante a fait apparaître dans son emploi du temps hebdomadaire des
plages horaires réservées aux TIC : environ 4 heures par semaine (annexe 5) où des
élèves étaient en ateliers ou en travail autonome pendant ces moments-là.
Cette école possède une grande salle informatique composée d'une dizaine
d'ordinateurs. Cette salle correspond avec la BCD qui est une pièce spacieuse.
27
J'avais comme projet, au début, de faire faire des recherches aux élèves à partir
d'Internet sur un thème précis qu'ils auraient choisi en fonction des leçons abordées
en histoire ou géographie afin de présenter un exposé au reste de la classe.
Malheureusement, il y a eu un petit début d'incendie dans l'école les premiers jours
du stage ce qui a provoqué un débranchement immédiat des ordinateurs. Lors de
leur remise en marche, il y a eu un problème de connexion à Internet donc il m'a été
impossible par la suite de mener à bien mon projet.
J'ai donc décidé de faire un travail à partir de l'album Une histoire à quatre voix
d'Anthony Browne (feuille de préparation en annexe 6). Après avoir étudié cet album
et remarqué les différents styles d'écriture (gras, italique, taille) de chaque récit des
personnages avec les enfants, je leur ai demandé d'inventer une cinquième voix c'est-
à-dire un cinquième point de vue de l'histoire.
Puis ils ont eu chacun à écrire leur voix, lors d'une première séance en salle
informatique, sur le traitement de texte Wordpad. Lors de la deuxième séance sur
ordinateur, les élèves ont du modifier à leur convenance la mise en page et la
présentation de leur texte. Pour cela ils pouvaient changer la police, la taille et le style
d'écriture. Ils avaient également à respecter les règles d'écriture concernant la
ponctuation.
Ces deux séances ont permis de vérifier et de réviser leurs compétences en
informatique tels que ouvrir une page vierge à partir d'un traitement de texte,
connaître le clavier et certaines fonctions du traitement de texte, connaître les
caractéristiques d'écriture, enregistrer sur une disquette, ouvrir un dossier existant,
allumer et éteindre correctement un ordinateur.
3- Enquête
Lors de nos premiers stages (premier trimestre), j'ai fait passer une enquête dans
ma classe ainsi que dans les classes d'amis collègues en PE2 concernant la place de
l'informatique dans la famille (annexe 7). Cette enquête anonyme portait sur
l'utilisation de l'ordinateur par les enfants à la maison, si les familles en possèdent
28
un. Je vous propose donc les différentes réponses apportées (les plus fréquentes)
dans ces différents niveaux de classe.
Au sein d'une classe de grande section, cette enquête révèle que 17 enfants sur 22
possèdent un ordinateur à la maison et l'utilisent. Pour ces 22 enfants, un ordinateur
sert à « travailler, jouer, écrire, faire des dessins, apprendre les lettres ». En ce qui
concerne son utilisation, ils jouent, dessinent, font des jeux éducatifs, des coloriages
et avec l'aide plus spécifique des parents ils envoient des messages, écoutent des
chansons, regardent des photos ou des films.
On pourrait donc en déduire qu'à partir de cette utilisation la plupart des élèves de
cette classe maîtrisent ou ont abordé certaines compétences du B2i.
Dans une classe de CE1, sur 27 élèves 24 possèdent un ordinateur à la maison et
l'utilisent. D'après eux, l'ordinateur sert à « travailler, jouer, envoyer des e-mails,
faire des recherches ». Quant à son utilisation, ils font des dessins, des jeux, écrivent
des histoires et les impriment, font des recherches sur Internet, regardent des films.
Compte tenu de ces différentes pratiques, on peut considérer que ces enfants
commencent à adopter une bonne maîtrise de l'outil informatique.
Pour une classe de CE2, 13 possèdent un ordinateur sur 18. Pour eux, l'ordinateur
sert à « taper des textes, jouer, apprendre, faire des recherches, aller sur Internet,
regarder des films ou des photos, écouter de la musique ». Visiblement, ils l'utilisent
pour des jeux éducatifs, faire des dessins, taper des textes.
Là encore, on peut penser que ces enfants maîtrisent certaines compétences
concernant les TIC mais on peut se demander jusqu'à quel point vis-à-vis du B2i.
En ce qui concerne une classe de CM2, tous les enfants possèdent et utilisent un
ordinateur. Ils considèrent les mêmes utilisations que les autres enfants évoqués
précédemment. Cependant, ils évoquent le fait qu'ils se servent de l'ordinateur
également pour d'autres activités telles que effectuer un travail pour l'école et pour
communiquer.
29
Ce dernier terme bien spécifique laisse croire que ces élèves de CM2 ont atteint une
bonne partie des compétences à acquérir en ce qui concerne le B2i à la fin de l'école
élémentaire.
Cette enquête a été basée essentiellement sur les pratiques à la maison et les
représentations concernant l'ordinateur pour des élèves de niveaux de classe
différents. Je ne sais donc pas s'ils utilisent l'ordinateur à l'école avec leur enseignant
couramment ou sommairement et, si leurs compétences sont évaluées et validées.
Au vu des réponses que les enfants ont apportées il est facile de remarquer que
leurs représentations et leurs pratiques sont surtout effectives à partir de jeux pour
la plupart puis pour taper des textes et faire des recherches sur Internet.
Même si la plupart ou certaines compétences ne sont pas atteintes pour ces enfants,
il faut préciser toutefois qu'une expérience informatique extérieure à l'école ne peut
que les aider pour pouvoir suivre ensuite les notions apportées et demandées par
leur enseignant, si toutefois une pratique est possible à l'école. Même si l'ordinateur
est de plus en plus présents dans les foyers, un écart reste encore présent entre les
différentes classes sociales surtout si les enfants n'ont pas la possibilité de pratiquer
l'informatique à l'école.
4- Stages en responsabilité
a) Grande section
Lors de ce stage, même si j'étais devant une classe à simple niveau, je voulais avec
les enfants faire une initiation à l'informatique. En effet, dans l'école il y a une salle
informatique avec plusieurs ordinateurs, correspondant avec une salle de BCD.
Avant le stage, l'enseignante m'a informée du fait qu'elle n'était jamais allée avec sa
classe dans cette salle donc que les enfants n'avaient jamais pratiqué l'informatique à
l'école. Cette classe comportant 27 élèves dont 22 garçons, il me semblait impossible
de pouvoir tous les faire pratiquer l'informatique. Une situation en deux groupes
aurait été ingérable compte tenu de cette classe très dynamique et de l'énergie
débordante du grand nombre de garçons. Une aide éducatrice était rattachée à cette
école mais elle n'était pas disponible le samedi matin, moment de la semaine
30
favorable car il y a moins d'enfants, ni le reste de la semaine. Sinon, une séance aurait
été possible en classe entière en semaine avec un groupe d'élèves travaillant sur
ordinateur et l'autre travaillant, dans la salle BCD à côté de cette salle, avec l'aide
éducatrice. Mais j'avoue avoir abandonné cette éventualité compte tenu du fait que
cette classe est très dynamique et qu'en grande section il faut proposer aux élèves un
grand nombre d'activités demandant peu de temps car leur concentration se relâche
rapidement. Je ne voyais donc pas comment je pouvais être disponible pour les
enfants sur ordinateur et gérer le changement fréquent des activités pour le reste de
la classe.
Finalement, un samedi matin avec 10 élèves présents, j'ai mis en place une séance
d'initiation. Je leur ai demandé préalablement s'ils avaient déjà fait de l'ordinateur à
la maison. En général, les familles possédaient toutes un ordinateur mais les enfants
pratiquaient très peu chez eux.
A partir du logiciel Paint, je leur ai demandé de suivre un chemin en le traçant
avec la souris (deux exemples en annexe 8). Je voulais donc qu'ils aient une approche
de la manipulation de la souris. Les élèves étaient répartis sur 5 postes informatiques,
donc ils étaient deux par ordinateur. Les ordinateurs étaient déjà allumés et prêts
pour l'activité. Les explications ont été données à l'oral collectivement dans la salle
informatique. « Vous allez devoir suivre le chemin blanc qui est sur l'écran avec la
souris. Pour cela vous allez devoir appuyer sur le carré gauche de la souris et laisser
toujours votre doigt appuyé, et déplacer la souris avec votre main pour dessiner
votre chemin en noir ».
Le résultat du tracé de Florian montre qu'il arrive très bien à suivre le chemin
imposé donc on peut considérer qu'il manipule particulièrement aisément la souris.
Or cet enfant n'a pas d'approche régulière de l'ordinateur à la maison donc il possède
une bonne structuration gestuelle dans l'espace, vu notamment qu'il n'a pas eu
besoin de faire plusieurs essais. Il a bien réussi à maintenir son doigt appuyé sur la
souris tout en déplaçant correctement celle-ci.
Concernant le travail de Dylan, qui n'a pas d'ordinateur à la maison, on constate
que le tracé respecte assez bien le chemin proposé. Le tracé dévie à deux endroits du
chemin donc le déplacement de la souris a dû être difficile à ces moments-là. De plus,
31
on observe une coupure dans le tracé qui correspond à un relâchement du doigt sur
la souris. Après avoir déplacé sa souris, Dylan a fait une seconde pression qu'il a
réussi à maintenir par la suite jusqu'à la fin du chemin. Son tracé montre qu'il
possède une assez bonne gestuelle quant à la manipulation de la souris étant donné
son peu d'expérience dans ce domaine. Cependant, ce tracé fut l'objet d'un deuxième
essai.
On peut noter que la pratique dès le début du cycle 2 est importante tout d'abord
pour la familiarisation de la souris, puis pour la découverte de l'outil informatique et
de ses composants.
b) CE2 – CM1
Ce stage s'est déroulé dans une école à Saint Apollinaire possédant également une
salle informatique. Malheureusement, seulement 5 postes fonctionnent sur 8 et ils
n'ont pas d'accès à internet. Cette salle correspond de plus avec une salle BCD.
Cette classe à double niveau, avec ses 22 élèves, était idéale pour mettre à bien mon
projet d'exposé déjà mentionné précédemment mais là encore cela était impossible,
notamment du point de vue de l'organisation de l'espace à cause du peu de nombre
d'ordinateurs en état de marche. Néanmoins, avec les enfants nous avons fait
quelques activités informatiques.
En premier lieu, nous avons travaillé pendant les trois semaines en arts visuels sur
les masques africains. Après quelques recherches, j'ai trouvé quelques exemples de
masques, sur un site Internet libre de droit, avec lesquels j'ai créé un dossier que j'ai
pu installer sur les ordinateurs de l'école. Chaque élève devait ensuite retrouver ce
dossier pour le consulter. Après avoir observé les masques, ils devaient sélectionner
celui qui leur plaisait. Ils devaient ensuite envoyer ce masque vers un dossier nommé
« masques des CE2 - CM1 » et renommer leur image en écrivant leur prénom puis ils
devaient vérifier que tout était bien enregistré.
Ce travail s'est fait en plusieurs groupes vu le nombre d'ordinateurs en état de
marche. Pendant que cinq binômes étaient en manipulation sur ordinateur, les autres
32
effectuaient un travail en rapport avec les masques. Ils établissaient une liste des
caractéristiques des masques africains qui avaient été observés au muséum lors d'une
précédente visite avec leur enseignante et ils devaient aussi terminer les dessins de
masques qu'ils avaient commencés au musée.
Lors de cette séance, j'ai remis à chaque enfant une fiche d'évaluation des
compétences en informatique (annexe 9). A partir de cette fiche, chaque élève devait
s'auto évaluer par rapport aux compétences mises en oeuvre lors de cette séance.
Quand ils estimaient avoir terminé, je leur demandais à chacun de refaire le même
processus employé pour un autre masque africain afin que je vérifie leurs
compétences.
Dans un second temps, avec un groupe de la classe, pendant que l'autre était en
séance d'anglais (et vice-versa), nous avons abordé la notion de périphériques. Tout
d'abord je leur ai demandé de nommer les éléments de l'ordinateur qu'ils connaissent
et de définir leur utilité. Puis, pour vérifier ces notions, je leur ai donné une fiche à
remplir (annexe 10). Ils devaient retrouver les éléments dessinés correspondant aux
noms donnés et nommer les éléments non désignés. Ensuite je leur ai remis à tous un
récapitulatif sur l'ordinateur et ses composants, ainsi que les règles de ponctuation
sur ordinateur que nous avons vues et expliquées ensemble (annexe 11).
Enfin, après un travail sur le conte, les élèves ont eu à transformer un conte en
changeant les personnages et certaines actions (annexe 12). Après l'écriture de leur
conte, j'ai profité de séances où ils allaient en alternance en anglais pour qu'ils
puissent tous taper leur texte à l'ordinateur. Ils avaient comme consignes d'écrire le
titre de leur conte au milieu de la page en taille 14 et souligné, et le texte aligné à
gauche en taille 12, d'aérer leur écrit en sautant des lignes, de respecter les règles
concernant la ponctuation ainsi que de rechercher seuls les caractères spécifiques tels
que le « é », l'apostrophe, les guillemets, ... Pendant qu'ils tapaient leur texte, j'allais
voir chaque élève et je notais sur une feuille les compétences qu'ils avaient atteintes.
Leur conte étant tapé, ils devaient remplir la fiche d'évaluation des compétences en
fonction de ce qu'ils avaient réussi ou non à faire. Par la suite, je mentionnais ce que
j'avais relevé lors de la séance en tant que vérification.
33
Il faut préciser que, même si ces enfants possédaient presque tous un ordinateur à
la maison, ils n'avaient pas eu de pratique à l'école concernant l'informatique donc
pour eux cette fiche individuelle était une première évaluation de leurs
compétences et on peut dire aussi une première valorisation de leur savoir faire et de
leurs connaissances en informatique.
Ce stage m'a donc permis de constater qu'il est possible de permettre à chaque
enfant d'une classe à plusieurs niveaux d'accéder aux TIC en les faisant travailler sur
la même activité et en bénéficiant d'une salle informatique et d'une salle BCD
correspondantes assez spacieuses pour faciliter le travail de chaque élève ainsi que la
gestion d'une classe entière. En ce qui concerne la gestion du temps, il m'a suffit de
profiter de moments où la classe était réduite dû à un décloisonnement ou à des
séances d'anglais avec un intervenant.
34
CONCLUSION
Outil de reproduction comme de communication, l'outil informatique se doit d'être
maîtrisé par les enfants, qui seront de plus en plus amenés à l'utiliser, tant au plan
personnel qu'au plan professionnel. Il appartient donc à l'école, dans un souci
d'égalité des chances, de permettre à tous les élèves d'accéder aux nouvelles
technologies de l'information et de la communication (TIC). Cependant, il en dépend
une bonne organisation tant au niveau du temps et de l'espace qu'au niveau matériel.
En ce qui concerne l'organisation du temps, l'emploi du temps hebdomadaire d'une
classe doit faire apparaître des plages horaires concernant les sciences
expérimentales et la technologie de 2h30 minimum incluant les TIC. Mais quelques
petits moments dans la journée peuvent être dégagés pour permettre aux enfants de
pratiquer l'informatique à tour de rôle à partir du ou des ordinateurs présents au
fond de la classe. Au sujet de l'organisation de l'espace, il faut que la classe soit assez
grande pour y mettre au moins un ordinateur. De plus, si l'école possède une salle
informatique, cela facilite l'accès aux Tic à plus d'enfants en même temps. Quant à
l'organisation matérielle, il faut bien évidemment que l'école soit équipée et
éventuellement la classe.
Dans la classe à plusieurs niveaux, cette organisation pourrait sembler plus difficile
que pour une classe à un seul niveau. Or cela revient à la même organisation. En
effet, il n'y a pas de changement quand la classe possède un ordinateur et encore
moins quand les élèves se déplacent dans une salle informatique. L'organisation en
groupes se fait comme avec une classe simple. Il suffit simplement de faire des
groupes en fonction de l'âge des enfants si l'enseignant veut les faire travailler sur
des thèmes spécifiques à leur niveau ou des groupes hétérogènes si le projet concerne
toute la classe. Le fait d'avoir un ou plusieurs niveaux dans une classe ne change en
rien l'accès aux TIC et au B2i. La seule chose qui peut rendre cet accès difficile voire
inexistant est l'état de l'équipement en ordinateurs de l'école.
35
BIBLIOGRAPHIE
° Bulletin Officiel n°42 du 23 novembre 2000.
° Revues Le monde de l'éducation n° 177, 186, 192
° Revue AC-TICE n° 37
° MINISTERE DE L'EDUCATION NATIONALE - Qu'apprend-on à l'école maternelle?
Qu'apprend-on à l'école élémentaire? CNDP, 2002.
° Cas d'école - Enseigner en classe multi niveaux , Nathan pédagogie, 2001.
° Questions d'école - Conduire des classes à cours multiples , Hatier, 1998.
° BABIN Norbert - Programmes et pratiques pédagogiques pour l'école élémentaire ,
Hachette éducation, 2003.
° PHILIPPON Anna - Guide pour classe à plusieurs niveaux , Hachette éducation, 1995.
° VINCENT Jean - Les TICE à l'école , Bordas pédagogie, 2002.
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ANNEXE 1
Brevet informatique et internet scolaire - Niveau 1 Référence : note de service n° 2000-206 du 16 novembre 2000 (B.O. n° 42 du 23-11-2000)
Mon nom : Ma date de naissance : Mon adresse :
L'établissement que je fréquente :
Avec les enseignants, je note mes progrès dans l'utilisation de l'informatique. Lorsque je maîtriserai l'ensemble des compétences qui figurent sur cette feuille de position B2i,j'obtiendrai le brevet informatique et internet scolaire (B2i) de niveau 1.
1 - Maîtriser les premières bases dela technologie informatique
Je penseavoir
atteintcette
compétence(cocher la
case)
compétence attestée
• Je désigne avec précision lesdifférents éléments qui permettent lasaisie, le traitement, la sortie, lamémorisation et la transmission del'information :clavier, touche, souris, microphone,scanneur, unité centrale, logiciel,moniteur, imprimante, haut-parleur,mémoire, disque dur, disquette,lecteur de disquette, cédérom, lecteurde cédérom, modem...
Date :....../....../.....
Nom de l'enseignant: Discipline :.................... ..............Signature :
37
• J'utilise la souris pour déplacer lepointeur et fixer la position ducurseur, ou pour valider un choix. Jemaîtrise suffisamment le clavier poursaisir les caractères en minuscules, enmajuscules et les différentes lettresaccentuées usuelles, pour déplacer lecurseur, valider et effacer.
Date :....../....../.....
Nom de l'enseignant: Discipline :.................... ..............Signature :
• Je sais ouvrir un fichier existant,enregistrer dans le répertoiredéterminé par l'enseignant undocument que j'ai créé moi-même.
Date :....../....../.....
Nom de l'enseignant: Discipline :.................... ..............Signature :
• Je sais ouvrir et fermer un dossier(ou répertoire).
Date :....../....../.....
Nom de l'enseignant: Discipline :.................... ..............Signature :
2 - Adopter une attitude citoyenneface aux informations véhiculées par
les outils informatiques
Je penseavoir
atteintcette
compétence(cocher la
case)
compétence attestée
• Je m'assure que les résultats et lesdocuments présentés ou produits parl'ordinateur sont vraisemblables.
Date :....../....../.....
Nom de l'enseignant: Discipline :.................... ..............Signature :
• Je sais que les données et leslogiciels ont un propriétaire. Je saisque je dois respecter cette propriété.
Date :....../....../.....
Nom de l'enseignant: Discipline :.................... ..............Signature :
38
3 - Produire, créer, modifier etexploiter un document à l'aide d'un
logiciel de traitement de texte
Je penseavoir
atteintcette
compétence(cocher la
case)
compétence attestée
• Avec le logiciel de traitement detexte que j'utilise habituellement, jesais ouvrir un document existant, leconsulter ou l'imprimer.
Date :....../....../.....
Nom de l'enseignant: Discipline :.................... ..............Signature :
• Je saisis et je modifie un texte. Jesais modifier la mise en forme descaractères. Je sais créer plusieursparagraphes, les aligner. J'utilise lesfonctions copier, couper, coller.
Date :....../....../.....
Nom de l'enseignant: Discipline :.................... ..............Signature :
• J'insère dans un même fichier dutexte et des images pour produire undocument facile à lire.
Date :....../....../.....
Nom de l'enseignant: Discipline :.................... ..............Signature :
• J'utilise le correcteurorthographique en sachant identifiercertains types d'erreurs qu'il peut nepas détecter.
Date :....../....../.....
Nom de l'enseignant: Discipline :.................... ..............Signature :
39
4 - Chercher, se documenter aumoyen d'un produit multimédia
(cédérom, dévédérom, site internet,base de données de la BCD ou du
CDI)
Je penseavoir
atteintcette
compétence(cocher la
case)
compétence attestée
• Lorsque je recherche uneinformation, je me préoccupe dechoisir le cédérom, le dévédérom, lesite internet ou le document imprimésur papier le plus approprié pour latrouver.
Date :....../....../.....
Nom de l'enseignant: Discipline :.................... ..............Signature :
• Je sais consulter un cédérom, undévédérom ou un site internet pourtrouver l'information que jerecherche.
Date :....../....../.....
Nom de l'enseignant: Discipline :.................... ..............Signature :
• Je sais copier, coller ou imprimerl'information que j'ai trouvée.
Date :....../....../.....
Nom de l'enseignant: Discipline :.................... ..............Signature :
• Lorsque j'ai trouvé une information,je recherche des éléments quipermettent d'en analyser la validité(auteur, date, source...).
Date :....../....../.....
Nom de l'enseignant: Discipline :.................... ..............Signature :
40
5 - Communiquer au moyen d'unemessagerie électronique
Je penseavoir
atteintcette
compétence(cocher la
case)
compétence attestée
• Je sais adresser un messageélectronique à un ou plusieursdestinataires. Je sais recevoir etimprimer un message électronique. Jesais y répondre ou le rediriger.
Date :....../....../.....
Nom de l'enseignant: Discipline :.................... ..............Signature :
• Je sais identifier le nom etl'adresse électronique de l'auteurd'un message que j'ai reçu.
Date :....../....../.....
Nom de l'enseignant: Discipline :.................... ..............Signature :
• Je sais recevoir et utiliser unfichier de texte, d'image ou de son enpièce jointe (ou attachée).
Date :....../....../.....
Nom de l'enseignant: Discipline :.................... ..............Signature :
• Lorsque je dois communiquer uneinformation à un ou plusieursinterlocuteurs, je choisis le moyen leplus approprié entre le courrierélectronique, le téléphone, la télécopieet le courrier postal.
Date :....../....../.....
Nom de l'enseignant: Discipline :.................... ..............Signature :
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ANNEXE 2
42
43
ANNEXE 3
44
45
ANNEXE 4
46
ANNEXE 5
47
ANNEXE 6
48
49
50
ANNEXE 7
51
ANNEXE 8
chemin de Florian
chemin de Dylan
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ANNEXE 9
FICHE D'EVALUATION DES COMPETENCES EN INFORMATIQUE
Mon nom:Mon prénom:Ma classe et mon école:
Questions à l'enfant:SAIS TU ...
Auto-évaluationde l'enfant
Vérification de l'adulte
OUI NON OUI NON- désigner les différents éléments et périphériques del'ordinateur ?- allumer un ordinateur ?- imprimer un document ?- quitter Windows, éteindre l'ordinateur ?-utiliser la souris pour déplacer le pointeur et fixer laposition du curseur, ou pour valider un choix ?- utiliser le clavier pour saisir les caractères en minusculeset en majuscules, les lettres accentuées, valider, effacer,faire un espace ?- quand doit-on mettre ou non des espaces avec les pointsde ponctuation ?- taper les différents éléments de ponctuation ?- écrire l'apostrophe ?- faire le trémas, l'accent circonflexe ?- écrire le « é » et le « è » ?- ouvrir un fichier existant sur l'ordinateur ?- enregistrer un document dans le répertoire déterminé parl'enseignant ?- ouvrir et fermer un dossier ou répertoire ?- que les données et les logiciels ont un propriétaire, et queje dois respecter cette propriété ?
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Questions à l'enfant:SAIS TU ...
Auto-évaluationde l'enfant
Vérification de l'adulte
OUI NON OUI NON- avec le traitement de texte utilisé habituellement, ouvrirun document existant, le consulter ?- saisir et modifier un texte (mise en forme des caractères,créer plusieurs paragraphes), utiliser les fonctions copier,couper, coller ?- mettre en gras, italique, souligner ?- changer la taille, la police, la couleur des caractères ?- centrer, aligner à droite, aligner à gauche, justifier untexte ?- insérer dans un même fichier du texte et des images pourproduire un document facile à lire ?- utiliser le correcteur orthographique en sachant identifiercertains types d'erreurs qu'il ne peut pas détecter ?
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ANNEXE 10
LES PERIPHERIQUES DE L'ORDINATEUR
Donne le nom des périphériques J, K, L, M, N, O.
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ANNEXE 11
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57
ANNEXE 12
TRANSFORMER UN CONTE EN CHANGEANT LES PERSONNAGES ET CERTAINES ACTIONS
Etude du conte avec les enfants : texte de base Les nains et le cordonnnier adaptation d'un conte de Jacob et Wilhelm Grimm
Les personnages Leurs caractéristiques* Le cordonnier et sa femme * Ils sont de plus en plus pauvres.* Les deux nains * Ils sont nus et viennent la nuit.
Le déroulement des actions* Le cordonnier et sa femme sont de plus en plus pauvres.* Des nains viennent les aider pendant la nuit en cachette.* Le cordonnier et sa femme se cachent pour découvrir ceux qui les aident.* Le cordonnier et sa femme récompensent les deux nains.
En conservant le même déroulement, les enfants doivent écrire un nouveau conte enrespectant les consignes suivantes : a- Le personnage principal n'est pas cordonnier : il fait un autre métier. b- Il ne vit pas avec sa femme mais avec un autre être humain. c- Les personnages qui viennent l'aider ne sont pas des nains nus.
Avant de commencer leur conte, les enfants font leur choix en répondant aux questionssuivantes :
– Quel est le métier de mon personnage principal ?– Avec qui vit-il ?– Qui vient les aider en cachette ?– Quel cadeau le personnage principal va-t-il faire à ceux qui l'ont aidé ?
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LES TIC DANS LES CLASSES
A PLUSIEURS NIVEAUX
Résumé :
Etre enseignant dans une classe à plusieurs niveaux ne rend pas plus difficile l'accès par tous
les élèves aux technologies de l'information et de communication (TIC) et au B2i. Bien au
contraire, avec le matériel nécessaire et l'organisation adéquate, cela peut s'avérer enrichissant
pour des enfants de niveaux et d'âges différents. Mais tout cela dépend des moyens
disponibles et mis en place dans l'école, et de la bonne volonté de l'enseignant.
Mots-clés :
– TIC
– classes à plusieurs niveaux
– B2i
– organisation de classe
– ordinateur
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