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Les valises littérature du point lire : partie 2 Sandrine BROUARD, Conseillère pédagogique Limoges 4

Les valises littérature du point lire : partie 2pedagogie.ac-limoges.fr/ia87/IMG/pdf/valise_litterature_partie_2.pdf · inversement (par exemple, les réécritures du Petit Chaperon

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Les valises littérature du point lire : partie 2

Sandrine BROUARD,

Conseillère pédagogique Limoges 4

Valises « thématiques » :

quelle utilisation ?

La littérature à l'école

La littérature de jeunesse est entrée dans les programmes officiels de l’école primaire en 2002.

Les programmes 2008 de l'école primaire donnent une place significative à l'initiation des élèves à la lecture et à la littérature.

« La construction d'une première culture littéraire offre au jeune élève le moyen d'éprouver sa capacité à exercer sa liberté, en éveillant son attention esthétique et en l'initiant au pouvoir émancipateur du livre.

La lecture d'œuvres patrimoniales et contemporaines appropriées à l'âge des élèves (albums, bandes dessinées, contes et fables, poésie, romans et récits illustrés, théâtre...) leur permet de se constituer une première culture littéraire partagée.

Elle contribue à l'acquisition de la maîtrise de la langue. Il s'agit de former de jeunes lecteurs actifs, l'acte de lecture s'avérant à la fois créateur et vivant. »

EDUSCOL :

Liste de référence cycle 2 et cycle 3

Liste simple

ou

liste avec tableur Excel permettant de faire des tris

OU AUTRES...

Quel(s) objectif(s) ? Quelle(s) finalité(s)

- Construire un parcours de lecture (projet, thématique) ;

développer une mise en réseau

- Lire pour écrire

- Art et littérature

- Oral et littérature

- Lire pour échanger

- Lectures plaisir, lectures offertes

- ...

Le parcours de lecture ou comment

construire un univers de référence par des

mises en réseaux

La culture littéraire s'appuie à la fois sur des réseaux intertextuels qui

s’appuient sur des systèmes de référence (par exemple, des textes qui

mettent en scène un même personnage archétypal tel le loup ou la

sorcière), mais aussi sur des réseaux hypertextuels qui permettent

d’aller d’un texte source ou d’une matrice, à un texte dérivé (ou

inversement (par exemple, les réécritures du Petit Chaperon rouge).

L’idée est qu’un texte s’éclaire par la lecture d’autres textes, dont on

peut le rapprocher pour mieux le comprendre, l’interpréter,

l’apprécier et ressentir ses effets, son fonctionnement. (…) Elle

conduit encore à mieux écrire en plaçant chacun au cœur d’une

«petite fabrique de littérature».

Cahier de littérature ou le carnet personnel

de lecture

Mémoire des œuvres lues par l’élève, Le cahier de

littérature est un cahier de travail dans lequel sont

recueillies différentes traces : textes, productions

plastiques, photos, photocopies, dessins....

Il relève plus de la prise de notes, de la création, de la

réflexion que de la fiche de synthèse.

Proche du carnet de voyage car lié à une notion de parcours, il s’adresse à tous les niveaux de la maternelle à l'élémentaire :

- pour accueillir ou faire s’exprimer les premières impressions de lecture ;

- pour exprimer les ultimes impressions de lecture ;

- pour faire repérer et identifier le problème de compréhension posé volontairement par l’auteur ;

- pour aider les élèves à problématiser leur lecture ;

- pour confronter, mettre en résonance, reformuler des interprétations individuelles spontanées, comparer des interprétations, des ressentis ;

- pour provoquer des interprétations divergentes sur des passages problématiques, pour affiner et approfondir les interprétations spontanées des élèves.

C’est Ce n’est pas

● Un espace ouvert dont

l’utilisation devient un plaisir

pour l’élève

● Un support de mémoire

● Un carnet d’essais,

d’expériences : prise de notes,

ratures, reprises, dessins,

croquis, découpage, avis

divers...

● Un espace de création littéraire

: réflexions, hypothèses,

questions, remarques, jeux...

●Un passage obligé après

chaque lecture

● Un recueil de fiches de

synthèses, de résumés

● Un travail rédigé

● Un texte à trous, un QCM

● Un relevé de réponses à un

questionnaire de

compréhension

● Un outil d’évaluation

2- Art et littérature

La créativité : c’est un processus, une capacité à inventer, à imaginer.

Mais la créativité se travaille, se développe comme toute autre fonction. Il

faut se souvenir qu’on n’invente pas à partir de rien.

Exemples d'activités :

- Susciter l’expression des points de vue (dessin d’un épisode de

l’histoire) pour permettre la confrontation des représentations, les faire

justifier, aider à la compréhension.

- Représenter par le dessin, ce que l’on a compris, par exemple après avoir

écouté une histoire.

- Imaginer, créer, dessiner, reproduire : des lieux, des personnages au travers

de différents supports, outils, techniques, matériaux... (découpage collage,

photos, aquarelles, craies, calque...), en 3 dimensions..

- Personnage archétypal :

Les séries : Andy Warhol / Les accumulations : Arman / Les

répétitions : Claude Viallat

- Ecole et cinéma

La consigne

Une consigne trop vague ne va pas permettre aux

élèves d’être placés dans une situation de recherche,

d’expérimentation.

3- Oral et littérature

- La littérature permet de travailler l'oral : s’expliquer ou

questionner, rapporter ou résumer, se souvenir ou se projeter,

débattre...

- Permettre à chacun de parler de sa production : le dessin et les compositions plastiques (fabrication d’objets) sont les moyens d’expression privilégiés.

- Théâtralisation ou se mettre en scène : faire jouer aux élèves un

épisode de l’histoire ou l’histoire comme aide à la compréhension

du texte.

- Lecture oralisée préparée : aller présenter un livre ou lire un

extrait dans une autre classe

4- Lire pour écrire

Seule la fréquence qui conduit à la familiarité avec la tâche permet

à l’enfant de progresser dans la maîtrise de l’écrit.

- Dictée à l'adulte : produire un énoncé oral dans une forme

adaptée pour qu'il puisse être écrit par un adulte (personnages, lieu,

j'aime, je n'aime pas...)

- Écrire une suite de phrases (légendes sous des images, des

photos, des croquis, des schémas) permet de garder une trace sans

que l’enfant soit pour cela en situation d’élaboration d’un texte

cohérent, difficulté ultime.

- Relation texte/image

- Produire un texte collectif à partir d'une question, interrogation,

interprétation.

- Projet d'écriture, de réécriture :

Exemple : l’émission d’hypothèses :

« Peut-être que… », « Et si… », « Si ça se trouve… », « Je pense que…

». Amorcée par le maître, elle constitue une formidable ouverture pour

enrôler l’enfant dans l’élucidation d’un mystère, l’expression de ses

représentations ou l’explication d’une observation en sciences,

l’anticipation d’une action à venir ou de la suite d’un récit.

Et si … le Chaperon rouge avait une baguette magique, il pourrait … Et si le

Chaperon rouge se mettait à courir plus vite que le loup…

- Le journal scolaire : article pour faire découvrir ou donner envie de lire

Lire pour échanger

Défi lecture

Les élèves de deux classes de même niveau se lancent le défi de lire aussi

précisément que possible une douzaine de livres de littérature jeunesse.

Une liste, qui comportera une majorité de romans, mais aussi documentaires, des

B.D., des recueils de poésie... , est établie par les deux enseignants appariés, à

partir de la liste de référence des œuvres de littérature de jeunesse pour le cycle 3.

Ces lectures donnent lieu à des types spécifiques de questions répondant à trois

critères :

- se plier aux normes de la communication écrite.

- dégager du plaisir (non répétitives, non lassantes est n'exigeant pas un effort de

lecture draconien).

- susciter, dans leur globalité, de la réflexion.

La rencontre de jeu collectif se tient en fin d'année. Les jeux collectifs sont conçus et élaborés par

les élèves. Les deux classes sont rassemblées en un même lieu.

Objectifs :

Pour motiver les élèves d’une classe.

Pour inciter des élèves à lire.

Pour axer la vie de la classe pendant deux mois sur la littérature.

Pour construire une culture littéraire commune à la classe

Pour travailler les programmes

- dire : débat interprétatifs, théâtralisation, explications…

- lire : lecture de textes longs, mise en réseau d’œuvres, lecture à haute voix à la classe…

- écrire : carnet de lecture, fiches de livres, questions, production de textes longs…

- communiquer : avec les autres classes par téléphone, par courrier électronique, par

questionnaire…

Déroulement

- Sélectionner les ouvrages et apparier les classes.

- Présenter le projet aux élèves : "Le défi lecture, c'est lire un maximum

d'ouvrages avec les camarades d'une autre classes ; c'est correspondre avec

ces camarades en leur envoyant des questions pour essayer de les "coller" ;

c'est aussi de créer des jeux collectifs de lecture pour se rencontrer en fin

d'année"

- Présenter les ouvrages aux élèves par des activités diverses, en incitant à

la lecture en utilisant des stratégies diversifiées (exposer l'histoire, signaler

la facilité ou la difficulté de lecture, lire des passages clés, montrer des

illustrations qui appellent à l'imagination, lire le début en essayant

d'imaginer la suite, classer les différents ouvrages etc..

- Mettre en place une gestion de ces livres (sortie, retour, ...)

- Laisser les enfants choisir leur(s) livre(s) !

- Organiser des discussions, des échanges sur les lectures (très

important pour stimuler les enfants qui lisent peu ou mal).

- Établir avec les enfants une liste de types de questions possibles.

- Rédiger les questionnaires (individuellement au fil des lectures, en

groupes, collectivement) et les envoyer aux autres classes. Attention :

la rédaction des questions implique la rédaction simultanée des

réponses !

- Corriger les questionnaires reçus (et pourquoi pas établir, selon un

barème commun, un pourcentage de réussite.)

Typologie de questions

1 - Des questions ouvertes dont l'enjeu est de trouver précisément à

quels ouvrages elles renvoient

ou des questions fermées qui donnent d'entrée le titre de l'ouvrage

concerné. Cela peut être :

- Des dessins ou des illustrations d'un personnage, d'un lieu ...

- Des rébus

- Des charades

- Des énigmes

- Des télégrammes anonymes : on doit retrouver qui pourrait en être l'auteur

- Des devinettes (à partir de définitions par exemple)

- Des messages codés

2 - Des questions-jeux (auquel appartiennent les questions ouvertes)

- Mots croisés.

- Mots mêlés.

- Puzzles (dessins ou texte).

- Extraits ou illustrations parasités d'intrus.

- Appariements (personnages et métiers, caractères distinctifs et personnages, dialogues et

interlocuteurs, lieu et titre, ...)

- Q.C.M.

- Questionnaire Vrai/Faux qui portent sur les lieux, le temps, les personnages

(leur nom, leurs caractéristiques physiques, psychologiques, sociales, leurs motivations, leur réseau

relationnel), les objets, les actions-clés du récit.

- Textes modifiés par ajouts de mots recherchés dans le dictionnaire

Pour ces jeux, les enfant doivent rédiger des consignes très précises.

3 - Des questions de cours, qui se rapportent à l'analyse

fonctionnelle du récit. Elles sont toujours rédigées à la forme

interrogative et supposent la maîtrise des structures interrogative,

de l'emploi des pronoms, adjectifs et adverbes interrogatifs. Elles

portent sur les lieux, temps, personnages, objets, ... du récit.

Exemples : le canard fermier

- Qui dit : « ça va le travail »?

- Où le fermier passe-t-il le plus son temps ?

4 - Des questions d’œil où l'on doit balayer, repérer rapidement ...

Indiquer la page où se produit à un événement particulier

Donner les références d'un livre (son auteur, sa collection, ...)

Remettre la ponctuation d'un extrait donné.

Compléter un texte à trou.

5 - Des questions de tête, qui sollicitent la mémoire d'un texte lu et sa

compréhension, souvent lors de la rencontre jeu.

6 - Des questions de culture, géographie, histoire, sciences, littérature ...

26 idées pour découvrir la littérature de

jeunesse en classe

Étudier un ouvrage de littérature à l'école élémentaire

peut (devrait !) se faire de différentes façons.

Voici quelques techniques d'approche du livre, utilisées

en classe.

Elles émanent de plusieurs enseignants.

1· Le questionnaire en fin de chapitre : les questions seront surtout orientées sur le sens

du texte. Objectif : vérifier que l'élève a compris l'histoire.

2· Le questionnaire d'avant-lecture : on peut demander au lecteur de relever les

différents personnages qu'il va rencontrer, leurs particularités, leurs motivations... Préciser

le décor, situer l'époque...

3· Le concours de lecture : la classe est partagée en deux équipes. Le maître pose une

question dont la réponse figure dans une page ou une demi page du texte. On laisse un peu

de temps. Un premier élève tente de répondre. Son équipe marque un point si la réponse est

exacte, sinon c'est à l'autre équipe de répondre. L'enseignant peut revenir sur le texte pour

apporter des précisions, demander aux élèves d'en lire un extrait, avant de progresser vers

la page suivante pour une nouvelle question.

Une variante a beaucoup de succès : l'élève qui pense connaître la réponse lève le doigt ; il

choisit un élève de l'équipe adverse pour répondre. Si celui-ci n'y parvient pas, le premier

donnera la réponse. On instaure un tour de rôle pour éviter que les mêmes élèves soient

toujours interrogés.

4· Les lectures-puzzles : l'enseignant recopie sur ordinateur et imprime un extrait du

texte qui sera lu par tous les élèves de la classe. Le texte est découpé en morceaux de

différentes longueurs. Ceux-ci sont distribués aux élèves de manière à ce que les bons

lecteurs aient les morceaux les plus longs à lire ; les morceaux les plus courts allant aux

élèves moins à l'aise avec la lecture. Chaque élève lit silencieusement son passage sans

pouvoir comprendre l'histoire. Puis l'enseignant appelle les élèves à lire oralement le texte

en commençant par celui qui a le début et en continuant ainsi de suite jusqu'au dernier qui

a la fin. La lecture orale est ainsi justifiée et les élèves se montrent très attentifs aux

lecteurs car ils découvrent l'histoire.

- Le plus qui assure l'attention et plaît aux élèves : distribuer un petit questionnaire rapide

par ex un QCM - portant sur la lecture. On peut aussi faire un résumé à trous.

- Le plus long est de préparer la lecture, puisqu'il faut d'abord recopier un long texte sur

ordinateur. Un groupe d'enseignants intéressés par cette méthode pourrait s'échanger les

textes entre eux, ce qui diminuerait d'autant la charge de travail.

5· Le résumé d'après écoute : l'enseignant ou un élève lit un chapitre entier à la

classe. Puis les élèves doivent essayer de résumer brièvement l'histoire par écrit.

Chacun lit ensuite à haute voix son résumé.

6· Les premiers chapitres : l'enseignant lit les premières pages de plusieurs livres

différents. Les élèves doivent ensuite attribuer le titre de livres à chaque extrait. On

choisira par exemple un livre policier, un roman de science-fiction, une biographie,

un recueil de poèmes, une fable, un conte de fées, un ouvrage documentaire, un

article de journal... Ce procédé permet de mettre en évidence les différences de

vocabulaire, de style, de construction du récit...

7· Les niveaux de langage : on peut confronter les élèves à trois bandes dessinées

différentes comme, par exemple, Tintin de Hergé ; Peanuts (Snoopy), de Schultz ;

Titeuf de Zep ; Achille Talon de Greg... On peut comparer ainsi les niveaux de

langage et essayer ensuite de récrire les textes de Tintin à la manière de Titeuf,

Titeuf à la manière de Peanuts…

8· Rédiger la quatrième de couverture : demander aux élèves de prendre

connaissance du livre pour remplacer selon leur point de vue le texte de

présentation figurant sur la dernière page en couverture.

9· Les incises supprimées : les élèves ont à leur disposition un dialogue entre

deux personnages (par exemple entre le Petit Prince et le renard) dont on a

supprimé toutes les incises : dit-il ; répondit-il ; soupira le renard ; demanda le

Petit Prince ; dit-il ; dit-il ; s'étonna le Petit Prince... Les élèves doivent lire le

texte pour essayer de remettre à leur place les passages supprimés (ceux-ci leur

sont donnés dans le désordre)

10· Mon livre préféré : demander aux élèves d'apporter un livre pour le

présenter en classe et en lire des passages à haute voix. Ils essaieront de

communiquer leur plaisir.

11· Lecture aux tout-petits : envoyer un élève dans la classe maternelle ou au CP pour

lire une histoire à haute voix devant les plus petits. Les élèves sont en général très motivés

et préparent leur lecture sérieusement.

12· Des enquêtes sur Internet : donner les enquêtes policières de l'inspecteur Lafouine à

lire le soir à la maison pour en discuter tous ensemble le lendemain en classe afin de

résoudre l'énigme. Les parents adorent ! Les enquêtes sont l'oeuvre d'un collègue, Christian

Souchard.

13· Noter les livres lus depuis le début de l'année. Chaque élève a une fiche bristol à son

nom sur laquelle il note tous les livres lus avec une appréciation simplifiée (par exemple 3

étoiles = j'ai adoré ; 2 étoiles = j'ai bien aimé ; 1 étoile = j'ai trouvé ce livre moyen ; 0 étoile

= je n'ai pas aimé)

14· L'émission littéraire. Un élève vient présenter un livre. Il s'aide d'une grille de lecture

(Nom de l'auteur, genre, résumé de l'histoire, etc.), lit un ou plusieurs extraits, et répond

aux questions de ses camarades.

15· Le résumé des nouvelles. En CM2, nous avons commencé par un

recueil de nouvelles. Certaines ont été étudiées collectivement (2 ou 3) mais

pour les autres, les élèves en choisissaient une chaque jour puis la cochaient

sur leur grille. Ils devaient la lire pour le lendemain et la raconter mais sans

dire la chute. Au final, chaque élève a choisi la nouvelle qu'il préférait et l'a

résumée.

16· La mise en scène des contes. Après l'étude des contes, les élèves ont lu

personnellement des contes choisis en BCD ou apportés. Puis, par groupes,

ils ont préparé soit des lectures, soit des lectures mimées, soit des mini-

interprétations théâtrales à présenter aux élèves de maternelle et de cycle 2.

Ils ont été tellement motivés et intéressés par ce travail qu'ils souhaitaient le

reconduire.

17· Un débat hebdomadaire. Le maître est avec un groupe de 3-4 élèves.

- Les élèves lisent le texte, silencieusement, seuls.

- Le maître lit l'extrait du roman ou la fable ou encore le conte, la saynète

ou le poème.

3. Puis échanges entre les enfants quant à la signification du texte. Le

maître guide et aide à valider ou remettre en questions les propositions des

enfants. A la suite de ce travail, les élèves peuvent noter les décisions

prises par le groupe dans le cahier de lecture. Le texte rejoint la banque de

textes étudiés dans le classeur prévu à cet effet.

18. Lecture-feuilleton

Lire oralement (le maître ou un bon lecteur ) le texte jusqu'au premier nœud

narratif. Demander aux élèves d'émettre des hypothèses sur la suite du récit

(argumenter son choix). Reprendre la lecture jusqu'au second nœud narratif,

vérifier les différentes hypothèses. Rappeler du contenu précédemment lu à

l'aide de questions qui guident + hypothèses pour la suite...

Cette approche ne nécessite pas un ouvrage par élève ( ce qui est pratique ! ).

Pour maintenir l'intérêt elle doit se dérouler sur un temps court, l’œuvre doit

présenter des nœuds narratifs très nets. ( "La villa d'en face" Pierre Boileau, "un

tueur à ma porte" Irina Drozd...)

Peut être pratiqué en cycle I par dictée à l'adulte (ex : "Rouge Matou" Eric

Battut ou les récits en randonnées avec accumulation) et II (ex "le diable des

rochers" Solotareff) …

19. Cercle littéraire

Le travail se fait en équipe de 4. Chaque membre a une tâche dès le

départ : l'animateur doit poser des questions sur la lecture et cibler des

points importants (Selon vous, le personnage avait-il raison de faire

ceci?). Un élève résume le schéma narratif de l'histoire, le troisième fait

une courte recherche sur le vie de l'auteur (par exemple : lieu et date de

naissance, scolarité, lieu et date de mort, principales œuvres, etc). On

peut appeler cette tâche le recherchiste. Le magicien des mots repère les

mots plus compliqués dans le texte (de préférence un court roman) et

cherche leur définition.

C'est une activité enrichissante qui peut aussi bien être faite à partir de

nouvelles, de contes ou de récits d'aventure.

20. L'eau à la bouche (plusieurs exemplaires)

Pour donner envie à mes élèves de lire des livres chez eux je

commence en classe le début d'un roman (ou autre )par une lecture

orale et je m'arrête au bout d'un ou deux chapitres. Ceux qui ont

accroché avec l'histoire peuvent la continuer la lecture chez eux ou

en classe.

21. Lecture reconstituée

Les élèves ont une page de lecture constituée d'une dizaine de

paragraphes en désordre. Chacun prépare la lecture en essayant de

reconstituer le texte. Puis on lit à tour de rôle le texte. Souvent les

avis diffèrent sur l'ordre des chapitres. Débats très intéressants !

21. Le roman-photo

A partir du Livre de M.A. Murail "Le Hollandais sans peine" (un livre plein d'humour,

facile à lire)

Nous avons dans un 1er temps (après la lecture intégrale) décomposé le texte en plusieurs

étapes.

Puis, nous avons traduit chacune de ces étapes en passage dialogués (en nous appuyant

autant que possible sur les dialogues déjà présents).

Ensuite, par petits groupes, nous avons "joué" ces scènes.

Puis, nous avons dessiné ces scènes en nous fixant des contraintes : pas trop de détails, 2

ou 3 personnages représentés...

Enfin, nous nous sommes servis des dessins pour prendre des photos (Les élèves se sont

répartis les rôles, mais Jean-Charles reste Jean-Charles sur toutes les photos)

Il restait à reproduire les dialogues dans des bulles à coller sur les photos et quelques

légendes (cf. la bande-dessinée) et nous avions notre "roman-photo".

22. L'enregistrement audio d'un ouvrage

Une petite idée supplémentaire, qui amène pas mal de réflexions autour de la lecture, et qui ne

demande que peu de matériel : . Les enfants, en se ré-écoutant, s'aperçoivent des nécessités de

corrections, et travaillent en conséquence. ("L'oeil du loup", de Pennac)

On peut laisser le libre choix à l'enfant lecteur, de la durée et de la longueur de ce qu'il souhaite

enregistrer.

23. Le questionnaire de lecture

Les élèves sont répartis en plusieurs groupes. Chaque groupe a un texte relativement court et différent

de celui des autres groupes. Chaque groupe doit préparer 5 à 6 questions de lecture avec leurs

réponses. Les questionnaires sont ensuite échangés à la séance suivante accompagnés des textes.

Chaque groupe doit maintenant répondre aux questions préparées par un autre groupe. Puis une

correction écrite ou orale est organisée. Ecrite : les élèves corrigent et évaluent le travail des autres.

Orale et collective : chaque groupe au tableau corrige et justifie la réponse à l'aide du texte. L'intérêt

de la correction orale est l'explication de l'erreur.

L'intérêt de ce travail est que les élèves en prenant la position de l'enseignant appréhendent mieux ce

qui leur est demandé habituellement en lecture.

24. La lecture-devinette

Elle consiste, pour l'enseignant, à mémoriser l'essentiel d'un livre et à répondre par oui ou par non

aux questions des enfants de la classe.

En cas de trou de mémoire, le livre peut être disponible mais la couverture sera recouverte de papier

opaque.

Je commence généralement par "c'est l'histoire de..." et je m'arrête ! la richesse et la diversité des

enfants fait que l'histoire est reconstituée en moins de 30 minutes et l’intérêt n'a pas faibli, au point

qu'à la fin de l'activité les enfants veulent lire le livre.

Quand les enfants sont coincés, on peut lever le voile par un bout de titre, d'illustration, un extrait...

La structure du récit émerge dans les questions essentielles : qui, où, quand, comment, le problème...

On peut s'assurer de la compréhension en faisant résumer le récit avant d'illustrer un moment

particulier.

Les plus grands raconteront à leur façon car ils auront pris des notes tout au long du questionnement

Les doigts rouges (Marc Villard), l'assassin habite à côté (Florence Dutruc Rosset)...

25. Le livre-relais

Choisir un livre et le présenter à la classe entière. Un élève l'emporte chez lui et lit le

premier chapitre. Quelques jours plus tard il raconte aux autres ce chapitre. L'E a le livre

sous les yeux et l'aide s'il a du mal à raconter. L'E montre les illustrations quand il y en a et

parfois lis un passage amusant ou qui fait peur...Un autre enfant prend le livre et lit le

chapitre suivant et raconte aux autres et ainsi de suite. A la fin du livre on discute et on

donne une appréciation. On argumente sur les impressions de chacun.

On raconte le lundi matin et le mercredi matin. Chaque enfant inscrit dans un tableau la

date à laquelle il a pris le livre. Cela me permet de vérifier que ce ne sont pas toujours les

mêmes qui racontent. Essayer de pousser les timides en les rassurant et leur expliquant

qu'on est là pour les aider. Choisir des livres avec des chapitres qui ne soient pas trop longs,

des romans policiers ou fantastiques.

La princesse aux cheveux verts.

Le goût de lire s'enseigne-t-il, se cultive-t-il ?

Pour favoriser la lecture :

Coins lecture

Lectures offertes (enseignants / élèves) ou lire pour le plaisir de lire

Lire pour comprendre et accéder au sens

Lire dans tous les domaines disciplinaires

Temps de présentation d'ouvrages (quoi de neuf?)

Lire pour discuter et débattre

Lire autour d'un projet

Droit de changer de livre

Développer une culture littéraire, faire des liens entre les lectures

Place de la production d'écrit ou l'écrit comme moyen d'accéder à la lecture

Le lien avec les parents

La liaison GS/CP

...

La BFM

Travailler avec l'équipe du réseau jeunesse de la BFM :

documentation BFM

Des formules à choisir : visite découverte / visite d'une exposition /

visite thématique / le centre régional de ressources pour la littérature

jeunesse / le département de prêt collectif (pour les classes des

écoles, prêt d'octobre à juin) /

Comme un roman est un essai de Daniel Pennac paru en 1992

aux éditions Gallimard1.

Cet essai se veut à la fois un hymne et une désacralisation de la

lecture, ainsi qu'une invitation à réfléchir à la manière

pédagogique de l'appréhender. Il constitue ainsi une critique

des techniques, exigences et recommandations de l'éducation

nationale.

CONCLUSION

1- « Le droit de ne pas lire »

2- « Le droit de sauter des pages » : ce droit explique qu'un lecteur peut sauter des pages et

le conseille même aux enfants pour qui les livres comme Moby Dick et autres classiques

sont réputés inaccessibles de par leur longueur. Il mentionne qu'il a lu Guerre et Paix en

sautant les trois quarts du livre.

3- « Le droit de ne pas finir un livre » : Daniel Pennac explique qu'il y a plusieurs raisons

de ne pas aimer un livre et les énumère ; le sentiment de déjà lu, une histoire qui ne nous

retient pas, une désapprobation totale des thèses de l'auteur, un style qui hérisse le poil ou

au contraire une absence d'écriture qui ne vient compenser aucune envie d'aller plus loin...

Tout cela pour dire que l'on a tout à fait le droit de ne pas aimer le livre ou l'auteur.

4- « Le droit de relire. » : l'auteur explique ici les raisons pour relire un livre ; pour le

plaisir de la répétition, pour ne pas sauter de passage, pour lire sous un autre angle, pour

vérifier. Il fait aussi le parallèle avec l'enfance.

5- « Le droit de lire n'importe quoi » : Daniel Pennac explique que l'on peut lire tout ce que

l'on veut mais que cela n'exclut pas qu'il y ait des bons et mauvais romans.

6- « Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible) » : droit à la

«satisfaction immédiate et exclusive de nos sensations». Daniel Pennac décrit tous les

phénomènes liés à cette « maladie ». L'imagination qui enfle, les nerfs qui vibrent, le

cœur qui s'emballe, l'adrénaline qui « gicle » et le cerveau qui prend momentanément «

les vessies du quotidien pour les lanternes du romanesque ».

7- « Le droit de lire n'importe où »

8- « Le droit de grappiller » : ce droit explique que l'on peut commencer un livre à

n'importe quelle page si l'on ne dispose que de cet instant-là pour lire.

9- « Le droit de lire à haute voix » : Daniel Pennac explique ici à travers le témoignage

d'une fille qui lui explique qu'elle aime bien lire à voix haute à cause de l'école qui

interdisait la lecture à voix haute. Il la compare à plusieurs auteurs (comme Flaubert)qui,

pour écrire leurs livres, les relisaient à voix haute.

10- « Le droit de nous taire » : ce droit explique que l'on peut lire et taire notre

expérience, nos sentiments vis-à-vis du livre.