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Les virus des GEALes virus des GEALes virus des GEALes virus des GEA
Lepiller Quentin
Institut de Virologie, CHU Strasbourg
Réunion des équipes opérationnelles d’hygiène
28/02/2013
• Cause importante de morbidité et de mortalité dans le monde
• Impact sanitaire majeur chez le jeune enfant
Les gastroentérites aiguës viralesLes gastroentérites aiguës virales
Tate JE, The Lancet, 2011
2008 : 453 000 morts/ an chez les enfants < 5 ans liés aux rotavirus
• Maladie d’incubation et de durée brèves
– Diarrhées, Vomissements, Nausées, Fièvre
• Risque de déshydratation
Virus impliqués :
Les gastroentérites aiguës viralesLes gastroentérites aiguës virales
• Virus impliqués :
– Rotavirus, Calicivirus (Norovirus, Sapovirus), Adénovirus (40-41), Astrovirus, Virus Aichi
– Autres ? Coronavirus, Bocavirus, Torovirus, Picobirnavirus,…
NorovirusNorovirusNorovirusNorovirus
• Famille des Caliciviridae (Norovirus, Sapovirus)
• Virus Nus
• Icosaédrique
Taxonomie, structureTaxonomie, structure
• ARN sb (+)
Bok K et al., N Engl J Med, 2012HBGA = Antigènes de groupes sanguins tissulaires
NorovirusNorovirus : : génogroupesgénogroupes et génotypeset génotypes
Zheng DP et al., Virology, 2006
(+++)
• Mutations et des recombinaisons
• Infidélité de la polymérase (réplicase) (GII.4)
• Cinétique rapide d’évolution (GII.4) : adaptabilité
⇒ Echappement immunitaire, attachement à de nouveaux
Variabilité génétiqueVariabilité génétique
⇒ Echappement immunitaire, attachement à de nouveaux récepteurs cellulaires
⇒ Emergence de variants à l’origine des épidémies mondiales (GII.4 : glissement antigénique)
• Immunité : courte durée, peu de protection croisée entre les génotypes
Pouvoir pathogène et contaminationPouvoir pathogène et contamination
• Agent étiologique majeur des GEA sporadiques et épidémiques de l’enfant et de l’adulte
• Cas groupés des collectivités
– Hôpitaux, institutions de soins, maisons de retraites, écoles, crèches, hôtels, restaurants, casernes militaires, bateaux de croisière, avions, équipes de sport,…
– Taux d’attaque proche de 50%
• Contamination féco-orale + aérosols lors des vomissements
– Personne à personne (Mains+++), surfaces contaminées
– Alimentaire et hydrique :
• Coquillages, fruits et légumes, salades, sandwichs, pâtisseries,…
• Manipulation des aliments par du personnel infecté (+++)
Epidémies de Epidémies de NoVNoV d’origine alimentaired’origine alimentaire
Hall JA et al., Emerg Infect Dis, 2012
Epidémies de Epidémies de NoVNoV d’origine alimentaired’origine alimentaire
Hall JA et al., Emerg Infect Dis, 2012
NoV outbreaks in Europe (2001-2006) :
Modes of transmission
Person-to-person
Epidémies de Epidémies de NoVNoV en Europeen Europe
Most commonly reported settings fot NoV
outbreaks in Europe (2001-2006)
Person-to-person
Food-borne
Water-borne
D’après : Kroneman A et al., J Clin Microbiol, 2008
=> Importance des épidémies impliquant une transmission de personnes à personnes
NoVNoV dans les collectivitésdans les collectivités
Thouillot F et al., Euro Surveill, 2012
Epidémiologie des Epidémiologie des NoVNoV
Koopmans M, J Hosp Infect, 2009
Pouvoir pathogène et clinique (1)Pouvoir pathogène et clinique (1)
• Contamination : voie orale (dose contagieuse faible < 100 particules virales)
• Incubation : 10-51H
• Symptômes :
– Volontiers début brutal
– Vomissements, diarrhées, douleurs abdominales,
+/- fièvre, céphalées, myalgies
– Asymptomatique chez 1/3 des sujets infectés
• Durée : 1 à 3 jours
Pouvoir pathogène et clinique (2)Pouvoir pathogène et clinique (2)
• Sévérité :
– Faible ou modérée le plus souvent
– Morbidité et mortalité accrues chez le jeune enfant et le sujet âgé
• Excrétion virale :
– Grande quantité dans les selles et les vomissements (105-1011 copies/g selles)
– Excrétion prolongée au-delà de la phase symptomatique (jusqu’à 4-8 semaines chez
l’immunocompétent)
Trivedi TK, JAMA, 2012
NoVNoV et immunodépressionet immunodépression
Bok K et al., N Engl J Med, 2012
=> Problèmes diagnostics et thérapeutiques
ContaminationContamination préférentielle par les sujets préférentielle par les sujets symptomatiquessymptomatiques
A B
Sukhrie FHA et al., Clin Infect Dis, 2012
Fig : Taux de reproduction de base estimés chez les sujets symptomatiques (gris) ou
asymptomatiques (blanc)
• Contexte épidémiologique évocateur
• Symptomatologie évocatrice, critères de Kaplan :
• Vomissements chez plus de 50% des sujets
• Période d’incubation moyenne de 24-48H
• Durée moyenne des symptômes de 12-60H
Suspicion cliniqueSuspicion clinique
• Durée moyenne des symptômes de 12-60H
• Absence de bactéries décelées par coprocultures
Tucios RM et al., Clin Infect Dis, 2006 ; Kaplan JE, Ann Intern Med, 1982
Diagnostic au laboratoireDiagnostic au laboratoire
• Diagnostic virologique direct sur selles (! Virémie dans 25% des cas)
• RT-PCR (+++) +/- génotypage
• Tests immuno-enzymatiques
• ELISA, tests immuno-chromatographiques
• Spécificité, Sensibilité
Sensibilité de 4 Test commerciaux Immuno-chromatographiques NoV
Génotypes RIDA® QUICK Norovirus ImmunoCard STAT®!
Norovirus
NOROTOP® SD BIOLINE® Norovirus
Se (%) Testés (No) Se (%) Testés (No) Se (%) Testés (No) Se (%) Testés (No)
GI 17 % 58 26 % 49 52 % 61 23 % 81
GII 64 % 160 39 % 126 50 % 87 54 % 108
GII.4 78 % 77 59 % 54 61 % 28 67 % 33
GI + GII 52 % 218 35 % 175 51 % 148 41 % 189
• Spécificité, Sensibilité
Ambert-Balay K et Pothier P, J Clin Virol, 2013
En pratiqueEn pratique
• Quel prélèvement ?
– Selles entières > frottis rectal
– Durant la phase aiguë
– +4°C (pour un envoi sous 48 h) ou à -20°C (pour un envoi différé)– +4°C (pour un envoi sous 48 h) ou à -20°C (pour un envoi différé)
• Combien de prélèvement par épidémie?
– ≥ 3 à 5 échantillons recommandés (un échantillon par patient)
• Combien d’échantillon positifs sont nécessaires pour conclure à une épidémie à NoV?
– ≥ 1 ? ≥ 2 ? ≥ 50% ?
• Symptomatique : réhydratation
• Ajustement de l’immunosuppression ?
• L’avenir : vaccination
– Problèmes : absence de modèles expérimentaux robustes, hétérogénéité entre les souches avec peu de protection croisée,…
Traitement : présent et futurTraitement : présent et futur
entre les souches avec peu de protection croisée,…
– VLPs (VP1) : immunogènes chez l’animal en parentéral, oral ou intranasal
Atmar RL et al., N Engl J Med, 2011
RotavirusRotavirusRotavirusRotavirus
• Famille Reoviridae, genre Rotavirus
• ARN db segmenté (11)
• Nus, icosaédrique
Taxonomie, structureTaxonomie, structure
– VP6 : 7 groupes (A-G) (A+++)
– VP7 (G) : 23 génotypes
– VP4 (P/[P]) : 31 génotypes
⇒Ex. : type G1P[8]
• Diversité génétique : mutations, réassortiments
Kohli E, Virologie, 2011
Diversité des souches circulantesDiversité des souches circulantes
Kohli E, Virologie, 2011 (d’après : Santos N, Rev Med Virol, 2005)
• Histoire naturelle : infection enfants (6-24 mois)
96 %
69 %
Une infection de l’enfant…Une infection de l’enfant…
42 %
22 %
13 %
Velasquez FR et al., N Engl J Med, 1996
⇒ Protection immunitaire efficace augmentant avec le nombre d’infections
⇒ Intérêt de développer un vaccin
…qui touche aussi l’adulte.…qui touche aussi l’adulte.
Anderson EJ, Lancet Infect Dis, 2004
• Adultes en contact de jeunes enfants
• Cas groupés en institutions de soins/ hébergement
• Immunodépression
• Diarrhées du voyageur,…
• Contexte épidémiologique :
– Enfants de 6-24 mois
– Prédominance hivernale
• Incubation : 1-3 jours
Diagnostic cliniqueDiagnostic clinique
• Incubation : 1-3 jours
• Symptômes :
– Vomissements, diarrhées, douleurs abdominales, fièvre
• Durée : 3-6 jours
• Direct sur selles : – Immuno-chromatographie, ELISA, RT-PCR
Diagnostic biologiqueDiagnostic biologique
Bon F, Pathol Biol, 2007
Vaccins Vaccins
• 1998 : Vaccin vivant oral tétravalent réassortantssimiens-humains (Rotashield®)
– Invaginations intestinales => retiré du marché
• 2006 : Vaccin vivant oral pentavalent bovin-humain • 2006 : Vaccin vivant oral pentavalent bovin-humain (Rotateq®)
• 2006-2008 : Vaccin vivant atténué humain monovalent (Rotarix®)
• Recommandation mondiale par l’OMS depuis 2009
Conséquences de l’introduction du Vaccin Conséquences de l’introduction du Vaccin
Tate JE et al., Pediatr Infect Dis J, 2011
Conséquences de l’introduction du Vaccin Conséquences de l’introduction du Vaccin
Patel MM et al., Pediatr Infect Dis J, 2011
• Astrovirus (Astroviridae)
– GEA souvent modérée durant 2-3 jours
• Adénovirus (40-41) (Adenoviridae)
– Incubation de 8-10 jours
Autres virus des GEAAutres virus des GEA
– Tableau de GEA proche du rotavirus, durée 6-8 jours
• Sapovirus (Caliciviridae)
– Impact clinique plus faible que les norovirus
– Diarrhées, souvent sans vomissements
• Virus Aichi (Picornaviridae), entérovirus, picobirnavirus, torovirus, coronavirus
Autres virus des GEAAutres virus des GEA
Tran, J. Clin. Microbiol., 2010 ; Carrillo-Santisteve P, BEH 31-32 / 27 juillet 2010
Distribution des virus de GEA en pédiatrie
(CHU Reims, CHU Brest) en 2007
• Des avancées : épidémiologie, diagnostic, traitement
⇒ Amélioration des techniques de détection des virus de GEA (biologie moléculaire)
⇒ Place des Norovirus comme agents étiologiques majeurs des GEA
⇒ Développement de vaccins contre les Rotavirus
• Des enjeux et des questions :
ConclusionsConclusions
• Des enjeux et des questions :
⇒ Manque de sensibilité de certaines techniques de détection
⇒ Agents étiologiques des GEA parfois non identifiés
⇒ Améliorer la prévention des épidémies de GEA : place de l’hygiène
⇒ Surveillance post-vaccinale du Rotavirus : émergence de nouvelles souches? Effets
secondaires? Efficacité faible dans les PVD?
⇒ Vaccin contre les Norovirus?
Merci de votre attentionMerci de votre attentionMerci de votre attentionMerci de votre attention
RésistanceRésistance dans l’environnementdans l’environnement
• Norwalk : détectable après 3 ans et infectieux après 61 jours
Seitz SR et al., Appl Environ Microbiol, 2011