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MINISTRE DE LEDUCATION NATIONALE

DE LENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE

Direction des personnels enseignants

TROISIEME CONCOURS du CAPES et CAFEP

Sections : Lettres Modernes

Rapport prsent par : Monsieur Patrice SOLER Inspecteur gnral de lducation nationale

Prsident du jury

SESSION 2005

CENTRE NATIONAL DE DOCUMENTATION PDAGOGIQUE

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OBSERVATIONS GENERALES

Pour la dernire session de ce concours sous sa forme actuelle, laugmentation attendue du

nombre des candidats na pas eu lieu. Ce concours resterait-il encore confidentiel ? Ce concours est trs accessible, qui ne comporte quune et une seule preuve crite, et deux preuves orales, dont la seconde ne demande pas une prparation harassante, et ces trois preuves ont toutes le mme coefficient, 1. On a not cette anne des dfections loral : sur 23 admissibles, 19 ne se sont pas prsents loral du CAPES (une seule dfection au CAFEP).

Dans le haut du tableau, on relve chez plusieurs laurats des ensembles de notes leves, qui font honneur ce concours : sur les 10 reus, quatre ont une moyenne suprieure 12. Plusieurs candidats malchanceux de lan dernier ont persvr avec succs. Cependant trs peu de candidats russissent avoir des notes doral quilibres aux deux preuves : on relve des carts de 5, 6, voire 9 points entre lexplication de texte et lentretien, soit au bnfice de lexplication, soit surtout au bnfice de lentretien. La moyenne de lexplication de textes au concours du public est de 8, 84, celle de lentretien de 10, 68, et cet cart saccrot ne considrer que la moyenne des admis, 10, 20 pour lexplication de texte, 14 pour lentretien. Ces carts entre les moyennes des deux preuves saccroissent mme au concours du priv.

Les candidats disent stre prpars lexplication de texte pour avoir planch ... deux fois dans lanne : illusion. Il faut mettre sur pied une vritable exercitatio, un entranement frquent dans les conditions du concours, avec si possible des partenaires faisant fonction dauditeurs clairs. De mme pour lentretien. Il nest pas malais de prendre une anthologie de la littrature franaise et de la parcourir chronologiquement.

Ds lcrit, des candidats sont ailleurs, trangers aux exigences de la composition littraire, et, loral, ct de la lecture dun texte littraire dans son droulement, ou trangers aux programmes et leur mise en oeuvre lors de lpreuve dentretien.

Le jury a attribu toutes les places, avec une barre 9, 67 pour les deux concours, contre 9, 50 en 2004 pour le CAPES et 9, 20 pour le CAFEP.

Un mot pour signaler la courtoisie et la ponctualit des candidats prsents, qui se sont leur tour dclars sensibles la qualit de laccueil par le prsident et le jury.

Un mot enfin pour les membres de celui-ci, trs heureux cette fois encore de se retrouver pour un travail collgialement et amicalement accompli : quils soient remercis pour leur acribie dans la lecture des copies, pour leur eutraplie dans les dlibrations, pour la qualit de leur coute des candidats.

Le Prsident du Jury, Patrice SOLER, Inspecteur gnral de lEducation nationale.

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COMPOSITION DU JURY

Patrice SOLER, Inspecteur gnral de lEducation nationale, Prsident. Pierre-Marie BAUX, Inspecteur dAcadmie, Inspecteur pdagogique gnral, Vice-Prsident. Jean-Franois BIARDEAUD, professeur agrg Franoise CHAUMONT, professeur agrg Danielle DUPUIS, professeur agrg Claudette JARNOLLE, professeur agrg Marie-Anne LAUNAY, Inspectrice dAcadmie, Inspectrice pdagogique rgionale Anne-Marie MARSAT, professeur agrg Marie-Laurence MONTALS, professeur agrg Jean-Claude NANEIX, professeur agrg Marc RUGGIERI, professeur agrg

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TROISIEME CONCOURS DU CAPES-CAFEP LETTRES MODERNES 2005 BILAN STATISTIQUE

Concours CAPES Concours CAFEP Nombre de postes 10 10 Nombre de candidats prsents lcrit 54

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Nombre de candidats admissibles 23

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Nombre de candidats admis 10

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Concours CAPES Concours CAFEP Barre dadmissibilit 6 / 20 6 / 20 Moyenne lcrit des candidats prsents 5, 27/ 20 6, 61/ 20 Moyenne lcrit des candidats admissibles 8 / 20 9 / 20 Barre dadmission 9,67 / 20 9, 67 / 20 Moyenne loral des candidats admissibles 9, 76 / 20 11, 50 /20 Moyenne loral des candidats admis 12, 10 /20 12, 20 / 20 Moyenne portant sur le total des preuves des candidats admissibles

9, 19 /20 10, 83 / 20

Moyenne portant sur le total des preuves des candidats admis

1O, 83/ 20 11, 20/ 20

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EPREUVE DE COMPOSITION FRANCAISE

Rapport tabli par Jean-Claude NANEIX Dure : 6 heures En vous appuyant sur des exemples prcis et diversifis, vous rflchirez sous forme de dissertation ces lignes dEugne Ionesco : Il faut aller au thtre comme on va un match de football, de boxe, de tennis. Le match nous donne en effet lide la plus exacte de ce quest le thtre ltat pur : antagonismes en prsence, oppositions dynamiques, heurts sans raison de volonts contraires. Thse abstraite contre antithse abstraite, sans synthses : lun des adversaires a compltement dtruit lautre, lune des forces a chass lautre ou bien elles coexistent sans se runir.

Notes sur le thtre (1960) Il sagit dune citation tout fait comprhensible dun auteur devenu classique et qui devait tre familier aux candidats. Limportant tait den faire une analyse prcise afin de construire une problmatique cohrente. Le jury a fond son apprciation sur quatre critres principaux : - Tout dabord la capacit des candidats bien analyser le sujet et les problmes quil pose. - Ensuite on a t sensible la facult dorganiser sa rflexion suivant un plan logique, o la suite des ides apparaisse nettement. - Il tait indispensable de sappuyer sur des exemples suffisamment nombreux et diversifis, et de les analyser convenablement. - Enfin il va de soi que la matrise de la langue, la correction de lorthographe doivent simposer chez de futurs professeurs de franais. Il est regrettable que lon rencontre des ngligences concernant dilemme ou vaudeville , et que des noms propres soient mal crits, comme on la souvent constat avec le personnage de Racine, Hippolyte. ANALYSE DU SUJET Dans Notes et contre-notes, Ionesco sest longuement interrog sur le thtre, un thtre sous-tendu par une lutte incessante entre la lumire et les tnbres, la transparence et lopacit. Il revient diverses reprises sur lessence mme du thtre : Le thtre ne peut exister que lorsquil y a conflit, divorce avec mes administrateurs ou mes administrs, ma femme ou mon amante, mes enfants et moi, moi et mon ami, moi et moi-mme. Il y aura toujours division et antagonismes. Cest--dire quil y aura division tant quil y aura vie. Dans la citation que les candidats avaient commenter, il compare donc le thtre un match, et pas nimporte lequel, puisquil sagit de sports o lengagement des acteurs est total (football, boxe, tennis). Cette comparaison peut surprendre, sembler paradoxale si lon se fait du thtre une image feutre, acadmique. Pourtant, que lon assiste une reprsentation thtrale ou

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un match, on se trouve bien dans un espace scnique clos, pendant une dure limite, ponctue par diffrents actes, observant un jeu soumis des rgles prcises et strictes, en prsence dacteurs qui sefforcent de donner le meilleur deux-mmes pour nous procurer les motions les plus diverses. Le thtre ltat pur , cest celui qui est dbarrass dun certain nombre de conventions et dartifices, cest un thtre refusant lacadmisme pour retrouver une vrit, une puret originelles. Cest le refus dun thtre confortable, bien-pensant, cest un thtre qui doit nous arracher au quotidien, aux habitudes, la paresse mentale, et qui nhsite pas remettre en cause des certitudes. Il y a crise de thtre lorsquil y a immobilit, refus de recherche ; pense morte, cest--dire dirige , affirmait encore Ionesco dans ses Notes sur le thtre. Do limportance du conflit au thtre, qui apparat dans la formulation antagonismes, oppositions, heurts, thse contre antithse . Le conflit se peroit tous les niveaux : thmes, personnages, paroles Ionesco voque ensuite laboutissement du conflit thse abstraite contre antithse abstraite, sans synthses . Il sagit de forces contraires, que rien ne saurait rapprocher ou runir. Il ny a pas de demi-mesure, les points de vue ne sont pas conciliables. Ou bien lissue du match est victorieuse, ou bien lune des forces devra savouer vaincue, ou bien cest un match nul , une coexistence des forces et des volonts . Avant de mettre en valeur le thtre dopposition qui a les prfrences de Ionesco, on pouvait s interroger sur ses refus, voir vers quel type de thtre vont ses critiques. Il tait ensuite possible de montrer lintrt du thtre de conflit, en se demandant aussi si cette forme de thtre ne risquait pas dapparatre trop abstraite, incarne davantage travers des forces que par des personnages. ELEMENTS DUN DEVELOPPEMENT Le thtre avec lequel Ionesco prend ses distances Dabord un thtre sans ambition. Tout thtre qui sattache des problmes secondaires (sociaux, histoires des autres, adultres) est un thtre de diversion crit-il dans Notes et contre-notes. Ionesco napprcie gure le thtre commercial, sans audace, simple divertissement, dbouchant ncessairement sur des fins heureuses qui satisfont le spectateur amateur de rire et dvasion et qui ne voit le thtre que comme une simple distraction. Cest bien entendu le cas du thtre de boulevard qui privilgie les intrigues conventionnelles avec des personnages frivoles la psychologie sommaire. Ensuite un thtre raliste . Lart, du merveilleux vivant , crivait-il. Ce nest pas lexistence apparente, le quotidien plus ou moins choisi qui doit tre reprsent au thtre, mais la vie sourde des passions et des rves. Le thtre de Ionesco dpasse le rel, on y voit des rhinocros traversant et retraversant une place, des personnages qui se mtamorphosent. On y voit Brenger, le Piton de lair , slevant tranquillement, puis se promenant dans le ciel. Le merveilleux est prsent. Comme il est souvent prsent dans le thtre de Giraudoux qui affirmait Cest dune simplicit enfantine, le thtre, cest dtre rel dans lirrel . Enfin un thtre didactique, idologique. Je naime pas Brecht, justement parce quil est didactique, idologique.[] Il ne donne pas matire penser, [] il ne mapprend rien, il est redite. , affirmait Ionesco dans Notes et contre-notes. Ce qui importe, cest avant tout lhomme dans sa vritable nature, et non pas vu travers une idologie. Ainsi dans le thtre de Beckett o cest tout le tragique de la condition humaine qui apparat au dtour dune rencontre avec deux clochards obsds par une vaine qute. Chez tous les personnages de

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Beckett, les fonctions, les rles sociaux sont rduits fort peu de choses, mais ils sont chargs dune humanit profonde qui nous touche. Le thtre, lieu doppositions, de heurts, de conflits. Tous les conflits humains, sociaux, passionnels, dintrt, dambition se retrouvent exposs au thtre. Agns face la conception du mariage que veut lui imposer Arnolphe, face la dcouverte de lamour. Figaro qui revendique (entre autres) une vritable libert dexpression, des valets face leurs matres, comme dans lle des esclaves o les rles sont changs pour bien faire ressortir les rapports sociaux Mais aussi la lutte contre tout ce qui est inhumain. Quil sagisse de la morale et la loi, et nous songeons Antigone. Quil sagisse de la raison dtat comme chez Racine, travers lamour de Titus pour Brnice, amour qui se trouve confront la loi de Rome. Ou bien chez Montherlant o le droit lamour et au bonheur revendiqu par Ins se trouve broy par les ambitions politiques du Roi Ferrante. Quil sagisse du fanatisme travers la prolifration inquitante des rhinocros laquelle assiste un Brenger qui affirmera malgr tout son humanit. Mais encore la lutte contre le Destin. Tout spectacle tragique est le spectacle dun conflit, [] la lutte dun champion, et qui parat tre le champion de lhomme, notre champion, contre une puissance enveloppe de mystre _une puissance qui la plupart du temps, avec ou sans raison, crase le lutteur []. Le nom le plus redoutable quil donne cette puissance est celui du Destin crivait Andr Bonnard (De lIliade au Parthnon). Un destin qui parfois se sert des hommes et de leurs passions et ambitions. Ainsi dans La Guerre de Troie naura pas lieu, Hector et Ulysse tmoignent de leur volont dviter le conflit, on sait hlas que tous leurs efforts resteront vains. Mais un destin qui peut apparatre aussi implacable, comme dans Oh les beaux jours o lon assiste lenlisement progressif et inexorable de Winnie, et o la lutte ne consiste plus qu sauvegarder quelques rares instants de bonheur. Consquence : un art vivant, dynamique Cest un thtre do la passivit est bannie. De la tension nat lmotion, dautant plus que certains auteurs, comme Ionesco, considrent que le thtre peut tre le lieu de la plus grande libert, de limagination la plus folle (Discours sur lavant-garde) . Lessentiel est de ne pas nous laisser indiffrents, mais de nous surprendre et de nous amener nous interroger sur le monde et nous -mmes. Cest un thtre qui mle tragique et farce, prosasme et potique, ralisme et fantastique, quotidien et insolite, cest--dire des aspects antagonistes. On songe au personnage de Sganarelle dans Dom Juan, ses joutes verbales avec son matre sur des sujets fondamentaux quil aborde avec un langage familier et des arguments qui portent rire. Tandis que dans la mme pice, autre opposition, vient se dresser la statue du Commandeur. On songe la fantaisie dans le thtre de Giraudoux qui affirmait la tragdie nexclut ni la gaiet ni le rire . voquant lenlvement dHlne, cest Hector qui constate le corps seul a t souill. Cest

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ngligeable . Ou bien propos des vieillards de Troie fascins par la jeune femme : les voil qui se penchent tout dun coup, comme les cigognes quand passe un rat. Et lon songe encore linsolite chez Ionesco, moyen dchapper au banal, moyen de projeter un regard sans cesse renouvel par le monde. Une conception thtrale au service dune certaine esthtique Cependant, il ne faudrait pas rduire le thtre un dbat dides, thse abstraite contre antithse abstraite ou un simple rapport de forces contraires. Sur scne, ce sont des personnages qui prennent vie : cest leur humanit, leur complexit qui nous touche, nous fait prendre conscience de ce quils peuvent ressentir, et que nous ressentons travers eux. Brenger apparaissait au dbut de Rhinocros plus ou moins comme un rat, et cest pourtant lui qui devient le champion de la lutte solitaire contre les rhinocros. A lintrieur dune mme pice, des personnages que tout oppose peuvent pourtant sduire galement le spectateur. Dans la Reine Morte, lInfante devrait aspirer la perte de sa rivale, Ins, alors quelle lui propose de la sauver au cours dun ultime et mouvant face face. Il arrive mme que le personnage de thtre atteigne une force considrable. Alors que nous savons tout de la vie passe et prsente du pre Grandet dans le roman de Balzac, de lorigine de sa fortune, de ses spculations, de son avarice extrme, cest pourtant lHarpagon de Molire lhistoire beaucoup plus courte qui reprsente lAvare ternel. Et puis, toute synthse, ainsi que laffirme Ionesco, est-elle finalement impossible ? Toute tension ne dbouche pas forcment sur une rupture, un anantissement. Il peut exister des compromis, des fins conciliantes, le rtablissement dune stabilit harmonieuse. Cest souvent le cas dans les pices de Molire, mme si cest grce un coup de thtre que tout peut finalement sarranger. Et lon se souvient videmment du soyons amis, Cinna prononc par Auguste la fin de la pice de Corneille, tout comme du dernier vers du Cid : Laisse faire le temps, ta vaillance et ton roi . Dans un match comme dans une reprsentation thtrale, on retrouve limportance du spectacle, le refus de lindiffrence, de lennui, la volont daffronter tout ce qui nous limite, tout ce qui peut nous permettre de nous dpasser. Le thtre est bien le lieu o se librent les forces de limagination, le lieu de tous les possibles, comme Ionesco le suggre encore dans Notes et contre notes : Un autre genre de thtre est encore possible. Dune force, dune richesse plus grandes. Un thtre non pas symboliste, mais symbolique ; non pas allgorique, mais mythique ; ayant sa source dans nos angoisses ternelles ; un thtre o linvisible devient visible, o lide se fait image concrte, ralit, o le problme prend chair ; o langoisse est l, vidence vivante, norme ; thtre qui aveuglerait les sociologues, mais qui donnerait penser, vivre au savant, dans ce qui nest pas savant en lui ; lhomme commun, par-del son ignorance. Rappelons enfin la ncessit de se prparer ce type dpreuve, et sur la mthode de la composition franaise, signalons La dissertation littraire, dHlne Merlin, collection Mmo , Seuil, 1996, ainsi que Etudes littraires de Chantal Labre et Patrice Soler, collection Quadrige PUF, 2003.

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EPREUVE DEXPLICATION DE TEXTE Rapport tabli par Jean-Franois BIARDEAUD Textes officiels : Modalits dadmission aux preuves orales : se reporter au B.O. n17 du 25 avril 2002.

Le B.O. spcial du 22 mai 2003 rappelle que pour les CAPES 3e voie et CAFEP correspondant, le programme de lpreuve dadmissibilit et de la premire preuve dadmission est celui des preuves correspondantes du concours externe de Lettres Modernes et que le programme est celui des classes de lyce et de collge. Se rfrer aussi au B.O. spcial n6 du 24 juin 2004. Plusieurs sites permettent la consultation des B.O. : http://www.education.gouv.fr/siac http://www.eduscol.education.fr http://www.cndp.fr Echelle des notes : elles vont de 3 16, note obtenue deux fois, comme la note 15 a t donne deux fois aussi. La moyenne a t attribue 8 candidats, soit 1/3 des admissibles. La moyenne de lpreuve est de 8, 84 pour le CAPES, de 9, 50 pour le CAFEP. Droulement de lpreuve : Lpreuve dure 50 minutes et est prcde dune prparation dune dure de 2 heures. Le candidat conduit son explication sans tre interrompu pendant 35 minutes maximum. Un entretien qui ne dpasse pas 15 minutes sengage ensuite avec le jury. Si lexplication a t trs courte, le temps non utilis ne sera pas compens lors de lentretien. Le candidat tire au sort un billet sur lequel figure lextrait expliquer. Muni de luvre intgrale, il est conduit dans la salle de prparation o divers ouvrages sont sa disposition. Les dictionnaires Robert des noms communs et des noms propres, le Littr, le Gaffiot , la Bible de Jrusalem, un Dictionnaire de Mythologie grecque et romaine, un ouvrage de mtrique, un de rhtorique.

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Les textes proposs lexplication : Les textes sont emprunts au programme des collges et lyces. Le jury sest attach ne retenir que des textes faisant partie de ceux que tout lve a pu rencontrer lors de ses tudes secondaires. Les textes suivants ont t proposs lexplication cette anne : XVIe sicle : Montaigne Essais, I, 31 Des Cannibales de trois dentre eux ils ne portent point de haut de chausses. Ronsard, Les Amours, Sonnets pour Hlne : De myrte et de laurier feuille feuille enserrs et Le soir quAmour vous fit en la salle descendre . XVIIe sicle : Pascal Penses (d. Sellier) : Fragment 80 Nous ne nous tenons jamais au temps prsent La Fontaine - Fables - La Mort et le Bcheron Pascal Penses Limagination (lafuma 44, brunschvigc 88, livre de poche p. 65) du dbut sans plir et suer Molire Tartuffe III, 3 v. 966 1012 Madame de La Fayette La Princesse de Clves le portrait drob de : La reine dauphine la peinture dans sa bote (p 108-109) La Bruyre Caractres, de la Cour (chap VIII, remarque 74 livres de poche p. 335 336 Racine Britannicus, acte IV, sc.2, v. 1183 la fin de la tirade. XVIIIe sicle : Rousseau Confessions, livre IV, de la chose que je regrette le plus je ne songeais qu laller chercher ; (pP. 244-245) Marivaux La Colonie, scne 13 Montesquieu - Lettres Persanes - Lettre XXX Curiosit des Parisiens ditions Garnier - Paris - 1980 pp. 68-69. Diderot uvres esthtiques , La potique des ruines (Salon de 1767) et Greuze, Le mauvais fils (Salon de 1765). XIXe sicle : Chateaubriand Mmoires doutre-tombe, II, 4 de Tout coup un cri plaisir et fortune . Balzac Eugnie Grandet, de Monsieur Grandet, encore nomm Grandet en 1806. Rimbaud Oeuvres Le Dormeur du Val - ditions Garnier -Paris - 1969 - Zola - LAssommoir Chap.II - Oh cest vilain... dans mon lit, chez moi. Livre de Poche - Paris - 1983 - pp. 48-49. Baudelaire Petits Pomes en prose "le vieux saltimbanque" depuis "au bout, tout au bout" la fin. XXe sicle : Jean Giraudoux Amphitryon 38 Acte II, scne 2 Je ne crains pas la mort ... dsirer un fils immortel. Grasset Paris 1966 - pp. 89-91. Montherlant La Reine Morte, Acte I, scne 1 - Vous tes venu ... je serais morte. - ditions Gallimard - Folio - Paris - 1972 - Pages 14-15. Eluard, Capitale de douleur, La courbe de tes yeux . Jaccottet, Pomes 1946-1967, La nuit est une grande cit endormie et La Voix. Proust Du ct de chez Swann Combray I de et tout dun coup le souvenir mest apparu de ma tasse de th

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I- Lorganisation de lexplication de texte Lenseignement du second degr requiert des connaissances dordre littraire et linguistique que le jury se doit de vrifier. Elles contribuent nourrir une rflexion personnelle mene avec rigueur et mthode. Etant donne la diversit des parcours des candidats, le fait que pour certains les tudes sont assez lointaines, il convient deffectuer quelques rappels. 1)- Introduire : Le passage expliquer doit dabord tre prsent travers son poque, son auteur, ventuellement un mouvement littraire, et situ dans luvre do il est extrait. Il convient dveiller la curiosit, de montrer quil sagit toujours de textes bien vivants. Cest ensuite ce quil faut confirmer par une lecture aussi expressive que possible. Trop de candidats se laissent aller un ton neutre, monocorde, oubliant quun texte bien lu est dj moiti expliqu. On ne peut employer le mme ton pour lire un passage comique et un extrait tragique. Les citations latines ventuelles doivent tre convenablement dchiffres. Aprs quoi il est essentiel dinsister sur la spcificit du texte, den prciser les enjeux et de mettre laccent sur la ligne directrice de lexplication. Bien entendu, il faut distinguer la composition du texte, mais en tant trs prcis dans les diffrents mouvements. En effet, un texte littraire nest pas constitu dune simple juxtaposition de paragraphes, ne doit pas tre dcoup en tranches, mais il faut bien montrer comment chacune des parties est relie, mettre soigneusement en valeur la progression 2) Expliquer : Le jury nattend pas une mthode particulire dexplication de texte. Il accepte toute dmarche, linaire ou non, sachant rendre compte de la spcificit du texte et de ses enjeux. Il convient de bannir absolument la paraphrase, dviter une explication littrale. Les enjeux du texte doivent tre bien mis en valeur, son intrt, son originalit ; il est ncessaire de faire preuve de sensibilit littraire. On ne doit jamais perdre de vue quun texte traduit une pense, chaque phrase est rdige pour produire du sens, pour faire vivre un personnage, une rencontre, un engagement, des ides... Les remarques stylistiques doivent donc toujours tre mises en relation avec le mouvement de la pense. Relever une mtaphore dans un texte doit ncessairement conduire en montrer la valeur et lintrt. On doit tout autant viter un discours abstrait, sappuyant insuffisamment sur le texte. Dautre part, il faut tre conscient quune pice de thtre est crite pour tre reprsente et quon doit ncessairement prendre en compte sa dimension scnique. 3) Conclure : Etape ne pas ngliger, la conclusion permet de faire un bilan sur les intentions de lauteur et les moyens utiliss pour toucher le lecteur.

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II- Lentretien Il nest pas destin mettre en difficult le candidat, mais lui permettre de complter son explication, de prciser des lments rests flous, dapprofondir des aspects culturels essentiels. Il permet aussi de voir si le candidat est capable de se remettre en question, daller plus loin dans la rflexion. 1) Les questions peuvent aborder des aspects grammaticaux : emploi des temps, nature des phrases,... 2) En posie, on peut revenir sur des dfinitions essentielles, type de strophe, identification et valeur dune dirse... mais aussi sur le choix des mots. 3) On demande trs souvent des prcisions sur le contexte social, politique, artistique. La condition de la femme au XVIIe sicle permet dclairer certains aspects des pices de Molire, par exemple 4) On peut aussi questionner sur des rfrences la mythologie grecque et romaine, ainsi que sur des rfrences la Bible. Les usuels de rfrence mis la disposition du candidat peuvent- et souvent doivent- tre consults pour les prciser. III- Les observations du jury 1) Sur le texte choisi : On peut avoir des prfrences, en matire dauteur et duvre, mais il faut viter tout dcouragement en face dun texte et dun auteur que lon pense connatre moins bien. Etre admissible tmoigne de relles qualits, il est dommage de ne pas aller jusquau bout, de rester plus ou moins passif lorsque le hasard fait que lon tombe sur un auteur pour lequel on se sent moins daffinits. Un extrait de La Bruyre nest pas plus difficile expliquer quun texte de Voltaire ou de Ionesco ! Dautre part, il convient dutiliser au mieux le temps de prparation, se servir de luvre intgrale, des ouvrages sa disposition. 2) Sur la lecture des textes : Il faut faire vivre les textes. Trop de candidats adoptent un ton inexpressif. En particulier, sans avoir jou la comdie, on peut tout de mme adopter le ton quil convient pour un extrait thtral. De mme, la lecture dun pome rclame beaucoup de sensibilit et lon ne doit pas oublier de faire les liaisons. 3) Sur les dfinitions littraires : Il convient de bien matriser le vocabulaire littraire, et dtre prcis dans lutilisation de termes comme burlesque, parodie, hro-comique... ainsi que dans lutilisation des figures de rhtorique et des notions de versification. 4) Sur laspect culturel : Lexplication dun texte ncessite une culture historique, littraire, artistique. On ne saurait expliquer convenablement un texte sans connatre les grands courants de pense, tels que le jansnisme par exemple.

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5) Sur lexpression : Le jury attend des candidats une expression soigne, il est attentif la correction de la langue, qualit que lon peut exiger dun futur enseignant de Lettres. Il convient dutiliser un vocabulaire clair. Mieux vaut viter lemploi dune terminologie trop technique qui obscurcit le sens du texte au lieu de lclairer. Il est aussi impratif de rappeler que lacte denseigner est un acte de communication. Malgr lmotion, il faut parler distinctement, sans prcipitation, sans tre prisonnier de ses notes, et sefforcer de convaincre son auditoire de lintrt du texte que lon prsente. IV- La prparation lpreuve 1) Pour acqurir ou revoir des connaissances culturelles, littraires, historiques, et les mettre en relation, on peut utiliser des ouvrages dits pour les classes de lyce, par exemple Itinraires littraires, collection dirige par Georges Dcote et Hlne Sabbah chez Hatier. Dans les collections universitaires : aux PUF, la collection Premier cycle (Patrice Soler, Genres, formes, tons, 2001) ou Nathan-Universit, Hachette-Suprieur, Sedes, offrent des ouvrages utiles pour acqurir des connaissances sur les genres littraires et les registres, sur des notions de rhtorique, de prosodie. 2) Bien entendu, la lecture directe et rgulire des grandes uvres de la littrature est essentielle. 3) Il convient de sentraner lpreuve dexplication de texte, de faon grer son temps le mieux possible mais aussi daffirmer sa mthode. 4) Il faut prendre connaissance du programme des collges et des lyces, non seulement par les textes parus au B.O., mais aussi par les documents daccompagnement qui les explicitent. Les candidats qui nont pas eu la russite escompte ne doivent pas se dcourager, mais continuer travailler, malgr tout plus riches dune exprience qui leur permettra de mieux apprhender les exigences du concours. Quelques-uns ont t bien prs du succs, on ne peut que les encourager persvrer. 1) Pour acqurir ou revoir des connaissances culturelles, littraires, historiques, et les mettre en relation, on peut utiliser des ouvrages dits pour les classes de lyce, par exemple Itinraires littraires, collection dirige par Georges Dcote et Hlne Sabbah chez Hatier. Dans les collections universitaires : aux PUF, la collection Premier cycle (Patrice Soler, Genres, formes, tons, 2001) ou U Lettres dArmand Colin, ou Nathan-Universit, Hachette-Suprieur, Sedes, offrent des ouvrages utiles pour acqurir des connaissances sur les genres littraires et les registres, sur des notions de rhtorique, de prosodie.

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2) Bien entendu, la lecture directe et rgulire des grandes oeuvres de la littrature est essentielle. 3) Il convient de sentraner lpreuve dexplication de texte, de faon grer son temps le mieux possible mais aussi daffirmer sa mthode. 4) Il faut prendre connaissance du programme des collges et des lyces, non seulement par les textes parus au B.O., mais aussi par les documents daccompagnement qui les explicitent. Les candidats qui nont pas eu la russite escompte ne doivent pas se dcourager, mais continuer travailler, malgr tout plus riches dune exprience qui leur permettra de mieux apprhender les exigences du concours. Quelques -uns ont t bien prs du succs, on ne peut que les encourager persvrer.

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EPREUVE DENTRETIEN

Rapport tabli par Franoise CHAUMONTet Anne-Marie MARSAT LES DONNEES Notes obtenues par les candidats : Les notes schelonnent de 02 20/20. La moyenne est de 11,04. 14 candidats ont obtenu 10/20 et au-del. Niveau dtudes des candidats : licence, matrise pour la plupart, parfois D.E.A Origine professionnelle des candidats :

- aides-ducateurs - enseignants dans des instituts privs - formateurs dans une Chambre de Commerce, un CFA ou une Alliance Franaise - cadres ducatifs dans des tablissements privs du secondaire

LEPREUVE Rappel du texte officiel : Epreuves orales dadmission. Deuxime preuve : expos du candidat sur son exprience professionnelle dans le domaine de lducation ou de la formation, suivi dun entretien avec le jury, visant apprcier ses motivations. Lexpos consiste en une description des responsabilits et des activits qui ont t confies au candidat, dans la limite des cinq annes prcdant la date de clture des registres dinscription. Dure de lpreuve : quarante- cinq minutes maximum (expos : quinze minutes maximum ; entretien : trente minutes maximum), coefficient 1 (BOEN n 17 du 25 avril 2002).

LEXPOSE Les candidats doivent prsenter un bilan de leur exprience professionnelle des cinq dernires annes. Ils peuvent, sils le jugent utile, voquer des situations plus anciennes ds lors quelles clairent leur parcours. Le jury attend un expos structur : introduction, dveloppement de type argumentatif ordonn selon un plan prcis et illustr dexemples concrets, conclusion mettant en valeur les motivations. Les points forts de lexprience seront si possible mis en relation avec les caractristiques propres au mtier de professeur de lettres. Les exposs les plus pertinents ont t ceux qui, tout en sappuyant sur une bonne connaissance du collge et du lyce, ont mis en lumire les points suivants : matrise de situations dapprentissage, investissement dans la communaut ducative, engagement dans des projets socioculturels, rflexion nourrie et circonstancie autour des grands problmes actuels tels que lhtrognit, la lacit, lillettrisme, lincivilit Les jurys sont sensibles la capacit danalyse des expriences professionnelles et une possibilit des les rinvestir dans le second degr. Les prestations les plus dcevantes ont t celles de candidats qui se limitent un dveloppement

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narratif, chronologique, voire anecdotique et qui, alors quils se prsentent ce concours, ignorent tout des programmes. Signalons galement que cette preuve demande une prparation dautant plus rigoureuse quaucun document nest autoris. Le jury ne saurait se contenter ni dune improvisation ni de la rcitation dun texte appris par cur ni dun expos monotone dpourvu de force de conviction. Il est noter que le candidat, sil matrise bien son sujet, doit pouvoir sexprimer de faon pertinente durant les quinze minutes qui lui sont imparties.

LENTRETIEN Lentretien sappuie sur lexpos qui le prcde. Il a pour objectif daider les candidats prciser leurs motivations, approfondir lanalyse de leur exprience professionnelle mise en relation avec leur futur mtier. Les critres dvaluation sont les suivants :

- reprsentation du mtier : missions de lenseignant, enjeux du mtier, aptitude au travail en quipe, rflexion sur les notions dinterdisciplinarit et de transversalit, relations avec les adolescents

- reprsentation de la discipline : aspects didactiques, pdagogiques et culturels (construction dune squence, place et rle de la langue, lecture de limage, problmes lis lvaluation et la remdiation, place de la littrature y compris de la littrature de jeunesse). En consquence, il convient davoir pris connaissance des instructions officielles des collges et lyces et des documents daccompagnements (perspectives densemble, programmes des diffrents cycles, modalits des examens)

- connaissance de linstitution : place du professeur et des autres membres de la communaut ducative au sein de linstitution, connaissance des droits et devoirs lis la fonction publique pour les candidats au CAPES

- connaissance des grandes questions de lducation : intrt pour les grands problmes actuels relatifs lducation

- capacit dautocritique : valuation par les candidats de leurs manques et besoins en matire de formation (par exemple construire une squence ou une progression, avoir une connaissance claire des adolescents)

- aptitude sexprimer correctement, clairement, ragir et dialoguer en rpondant de faon prcise aux questions poses, argumenter, en vitant les affects qui nuisent la srnit de lentretien

- mise en valeur de la culture gnrale indispensable tout professeur de lettres

Disons en conclusion que cette preuve dentretien nest pas redouter : une prparation srieuse et approfondie doit permettre aux candidats de mettre intelligemment en valeur leur parcours professionnel ainsi que leur projection dans le futur mtier et davoir au cours de cet oral la rflexion, lattitude et le langage conformes ce que lon est en droit dattendre dun enseignant de lettres. Pour pallier les lacunes ventuelles, il est recommand de se constituer des dossiers sur tous les points qui correspondent aux critres mentionns ci-dessus, voire de solliciter le plus grand nombre dinformations sur le terrain, quand cela est possible.