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LETTRE A M. CH. LENORMANT. MEMBRE DE L'INSTITUT, SUR LES MONNAIES DES ROIS ARMÉNIENS DE LA DYNASTIE DE ROUPÈNE. (DEUXIÈME ARTICLE) Author(s): Victor Langlois Source: Revue Archéologique, 7e Année, No. 1 (15 AVRIL AU 15 SEPTEMBRE 1850), pp. 357-368 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41745938 . Accessed: 21/05/2014 04:28 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue Archéologique. http://www.jstor.org This content downloaded from 195.78.108.86 on Wed, 21 May 2014 04:28:03 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

LETTRE A M. CH. LENORMANT. MEMBRE DE L'INSTITUT, SUR LES MONNAIES DES ROIS ARMÉNIENS DE LA DYNASTIE DE ROUPÈNE. (DEUXIÈME ARTICLE)

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LETTRE A M. CH. LENORMANT. MEMBRE DE L'INSTITUT, SUR LES MONNAIES DES ROISARMÉNIENS DE LA DYNASTIE DE ROUPÈNE. (DEUXIÈME ARTICLE)Author(s): Victor LangloisSource: Revue Archéologique, 7e Année, No. 1 (15 AVRIL AU 15 SEPTEMBRE 1850), pp. 357-368Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/41745938 .

Accessed: 21/05/2014 04:28

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LETTRE A M. CH. LENORMANT.

MEMBRE DE L'INSTITUT,

SUR LES MONNAIES DES ROIS ARMÉNIENS DE LA DYNASTIE DE ROUPÈNE.

(DEUXIÈME ARTICLE.)

Héthum et Isabelle (1223-1269).

En donnant un nouveau roi à l'Arménie, Constant s'était réservé le pouvoir qu'il exerçait sous le nom de baile ou de régent. L'Ar- ménie était alors tributaire du sultan d'Iconium ( Konieh ) à qui elle était tenue de fournir quatre cents lances chaque année. Sur le bruit que les Tartars allaient entrer dans ses États, le sultan Ala-Eddin- Kaikobad envoya sa mère et sa sœur en Arménie pour les garantir des outrages des Barbares. Mais Constant , au mépris des droits de l'hospitalité, les liyra aux Tartars et s'allia avec eux. Le sultan, irrité de cette perfidie, vint en Arménie et mit le siège devant Tarse qui appartenait à ce royaume et mourut dans cette expé- dition (1).

Héthum n'exerça la royauté qu'à la mort de son père sous lequel il avait toujours été en tutelle (2). En 1248, ayaut appris l'arrivée de saint Louis en Chypre, il lui envoya des ambassadeurs avec des pré- sents. Le roi les reçut avec honneur et s'entremit pour accorder les différends avec le prince d'Antioche, si bien qu'il ménagea entre eux une trêve de dix ans. L'an 1251, Héthum fit partir Simbat son frère, pour résider auprès de Mangou khan des Tartars. A son retour Simbat fit au roi son frère un rapport si avantageux qu'Hé- thum alla trouver lui-même le khan , le mit dans ses intérêts et le persuada d'embrasser la religion chrétienne. Joinville (3) semble

(1) Vincent de Beauvais, Speculum hist., liv XXXI, ch. cxuv et liv. XXXII, ch. XXIX.

(2) L'histoire ne parle pas de la mort de Constant, seulement elle nous apprend que, outre Héthum, il laissa un autre 61s, Simbat, qui lui succéda dans la charge de connétable d'Arménie (Art de vérifier les dates. Ci. Rois d'Arménie, Héthum). (3) Hist, de saint Louis , édit. de Du Cange.

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358 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

placer le voyage d'Héthum avant l'arrivée de saint Louis en Chypre, en disant qu'il obtint alors du khan un grand secours avec lequel il défit le sültafi d'ICötiium et s'affranchit du tribut qu'il lui devait. Mais Mangou ne monta sur le trône qu'en 1251, ainsi Joinville confond des temps. Avec l'aide des Tartars , Héthum battit les Sar- rasins en plusieurs rencontres. Enfin en 1265, à la prière du pape Clément IV, Héthum alla secourir Antioche menacée; mais pen- dant ce temps le sultan d'Egypte envoya une armée qui ßt irruption en Arménie. Les fils d'Héthum essayèrent de repousser les forces supérieures des infidèles > mais ce fut en vain (l). Léon fils aîné d'Héthum fut fait prisonnier, et Thoros son second fils , mourut en combattant ; Héthum fut obligé de faire la pais et céda quelques places pour racheter son fils (2). Il abdiqua alors (3) et se retira dans un monastère où il mourut la même année (1269) (4).

Les monnaies du règne d'Héthum sont très-nombreuses , et n'of- frent point de difficultés dans le classement; on peut les diviser en trois séries : Io Les pièces où Héthum est représenté avec Isabelle sa femme; 2° Les pièces dont le revers est occupé par la légende arabe du sultan Kaikosrou , suzerain de l'Arménie ; 3° Et enfin les pièces où Héthum est représenté seul à cette époque de son règne où il s'était délivré du joug du sultan d'Iconium et où sa femme Isabelle avait pieusement résigné la puissance souveraine en se retirant dans la solitude d'un cloître (5).

Io Héthum et Isabelle.

n° 8. + fcMVI'UMII1 AU -&*«» Ťhachavor Ha [ jotz ]. - Héthum , roi des Arméniens. Lion cou* ronné marchant à droite, derrière lui une croix double dont le som- met empiète sur la légende.

(l) Abulfaraje, p. 356. - Tillemont, Vie de saint Louis, édil- de Gaulle , t. ÍV, p. 459.

(2) Art de vérifier les dales , lieu cité. - Abulfaraje et Le Nain de Tillemont ( lieu cité ) disent qu'Héthurfi ééhaûgea Sott fils contre d'autrés pirisonniets faits aux infidèles. (3) L'Art de vérifier les dates pense qii'Héthum abdiqua en mu. (4) Sanad, 1. XI, part. XIII, ch. vin. - Lignage d'outre-mer. - Jin ae verifier

les dates. - Le Beau, H ist, du Bas-Emp t. XVII, p. 449 et seq. (5) Le V. de Florival, p. 16.

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MONNAIES DES ROIS ARMÉNIENS. 359

* + liWMl'UlMc)*- ívli IV3 - Par ,a 8râcede

Dieu. - Le roi et la ťeine debout ornés du manteau royal , la cou- ronne sur la tête et tenant ensemble une double croix. Argent, petit modale , deus variétés. Pl. 1 44, n° 9.

Cab. de France, Imp. de Vienne, des R. P. Méchitaristes de Ve- nise , du Musée asiat, de Saint-Pétersbourg, de M. Borell.

Sestini (t. IV, lettre vin) avait attribué cette pièce à Héthum et à Léon III, Tchamisch l'avait reproduite d'après lui avec la même attribution. M. Brosset (p. 50 du Bulletin ) a le premier restitué à Héthum et à Isabelle cette médaille , dont l'attribution a été adoptée depuis par M. Krafft (p. 1 6) , et par M. le consul Borell ( R«v> num. 1845), qui ignorait qu'avant lui, cette opinion avait été deux fois avancée.

9 + AbfcWiMP i<MVH>nP AUG - Hü- thum, roi des Arménien!, . - Lion couronné marchant à droite, derrière lui une longue croix double; entre les pattes du lion , on remarque deux points.

» -1- lllTďl JIMd- Kl,'(, VXÌ - I» S'ä« de Dieu. - Héthum et Isabelle debout , ornés du manteau impérial et tenant ensemble une longue croix double. Argent, module ordi- naire, line variété.

Cab. de France, de Lagoy, Borell, Impérial de Vienne, Timoni et des R. P. Méchitaristes de Venise.

Krafft, p. 16 , Borell, Rev. num., pl. n° 2.

N- 1» + iw,wiHr (Wi-UMic vuoila. -

Héthum, roi des Arménien^. - Lion couronné marchant à droite, derrière lui une longue croix double , entre ses pattes trois point* diversement placés.

*• + llUI'IIWUlí«)- M* Vi, T.« - Le ™ et la reine Isabelle debout tenant une longue croix double. Argent, mo- dule ordinaire, deux variétés. Pl. 144, n° 10.

Cab. de Vienne , Timoni , des R. P. de Venise, Borell de Smyrně. Krafft, p. 17, pl. 1 , n° xxxi. - Borell , Revue nam., pl. n° 3.

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360 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

2" Hétkum et Kaikosrou.

N° H. + Abi<w)Mr ío ivi-ni-ní' AUGÌI«- -

Héthum , roi des Arméniens. - Héthum è cheval marchant à droite et tenant un sceptre; à sa gauche une étoile.

ut. ylkLJI Le sultan auguste yjixJ! y Uj OsJt e>U¿ splendeur du monde et de la religion ¿lóuS' ¡ji Kaikosrou , fils de Kaikobad.

Argent, sans date. Pl. 144, n° 11. Musée asiatique de Saint-Pétersbourg. Lacroze, Chronique ďÉthiop. - Brosset, Monogr., pl. II , n° 11,

- Krafft, p. 15.

N° i2. + awmimp icMVH>np AUGÌI« -

Héthum , roi des Arméniens. - Le roi à cheval marchant à droite et tenant un sceptre, au-dessus de la tête du cheval un croissant, au-dessous une étoile , et derrière le roi une petite croix.

y. yliaX-JI Le sultan auguste yjoJi_5 LöoJI splendeur du monde et de la religion àUiUS' (jj ¡ymjsS Kaikosrou , fils de Kaikobad .

En marge : (j&të »¿m y**»*? 0^-0 - Frappé à Sis l'an 637 (1224).

Argent grand module. Adler, Museum cuf. Borgia, p. 61, 62, pl. XII, C.

N • .3. + -M-ícWIMr fcMVI-C.HH1 AUGI»«- -

Héthum, roi des Arméniens. - Le roi à cheval marchant à droite et tenant un sceptre , au-dessus de la tète du cheval un croissant , au-dessous une étoile et derrière le roi une petite croix.

ylkLJi Le sultan auguste jJt ̂ lû<xJî splendeur du monde et de la religion

¿>UiuS" ^ j jjhJ&S' Kaikosrou , fils de Kaikobad . En marge : xUv - Frappé à Sis

l'an 640 (1227.) Argent, grand module, une variété. Pl. 144 , n° 12.

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MONNAIES DES ROIS ARMÉNIENS. 361 Cab. de Lagoy et des R. P. Méchitaristes de Venise. Krafft , p. 15. - Revue Archéologique, 1850, p. 220. Mon ami , M. Mahomet-bey, capitaine au service de Sa Hautesse

le vice-roi d'Égypte, à qui j'avais demandé son avis sur cette mon- naie , avait cru voir le nom du sultan Azz-Eddin , fils et successeur de Kaikosrou , mais un examen attentif de cette pièce et la lecture très-correcte qu'en avait donnée Adler ne laissent aucun doute sur l'inscription de ce monument.

<*• i* + AWcHiwr ÍWHXII' thum, roi des Arméniens. - Le roi à cheval marchant à droite et tenant un sceptre , au-dessus de la tête du cheval un croissant , au- dessous une étoile et derrière le roi une petite croix. En contre- marque : , à Dieu.

ty. ylklwJl Le sultan auguste yjOJî j LüiXJI splendeur du monde et de la religion ùIajuS" (jj Kaikosrou, fils de Kaikobad.

En marge : 0^*^)1 ***» - Frappé à Sis l'an 640 (1227).

Argent, cab. du duc de Blacas. Pl. 147, n° 1. Cette pièce n'est pas le seul exemple d'une monnaie contremar -

quée d'un mot arabe. M. de Saulcy dans son excellent ouvrage sur les monnaies des Croisades (pl. XIII, 5) a publié une médaille anonyme des empereurs français de Constantinople où se trouve aussi le nom de Dieu, M.

Tristan publia le premier (Comm. hist.) une monnaie bilingue arméno-arabe qu'il donnait à Héthum , et au revers de laquelle il avait cru lire le nom deCosroès, fils de Kabadès , roi de Perse. Du Cange (éd. de Joinville, p. 238, diss, xvi) l'avait reproduite d'après Tristan dont il avait adopté l'attribution. Cependant le passage de Joinville (1) à l'appui duquel Du Cange citait cette médaille est con- cluant : Celay roy d'Arménie (Héthum) qui étoit en servage envers le souldan de Connie (Iconium , Konieh ) , s'en alla devers le grand roy de Tartarie, et lui compta comment chascunjour icelui souldan de Connie lai faisait la guerre et le ternit en grant servage. Et pria le roy de Tartarie qu'il le voulust secourir et aider. Et mais qu'il lu y baillast de ses gens d'armes grande quantité luy dist qu'il estoit con- tent destre son homme et subject. Ce que le roy de Tartarie voulust

(!) P. 26 (Paris, 1668, f«.)

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362 RteVOft AfcČHÉOLOGlQUF.. très voulentiers faire , et lay bâilla grant nombre dé geňs d'âftnes. Lors s'en alla le Toy d'Arménie à toute sa gent combattre le šotiláan de Connie. Et avoient assez puissance l'un pour Vautre. Mais les Ar- méniens et les Tartarins défirent grant quantité des gens ď iceltii soul- dan et tellement fistle roy d'Arménie que pour la grant renommée qui esloit en Cliippre, de cette bataille, qu'il avoit faite contre le souldan, o l'aide des Tartarins qu'il ne luy fust oncquês puis serf ne subject , et il y eust beaucoup de noz genz qui passèrent en Arménie pouf aller en la bataille gaigner et proufßler : dès quelz onques puis n'en ouyt-on nouvelles.

Comme je le disais tout à l'heure , c'est à propos de ce passage du sire de Joinville que Du Catige (Diss, xvi) dans sa dissertation sur le nom et la dignité de Sultan , a intercalé la monnaie arméno-arabe

que lui avait communiquée Tristan. La dissertation de Du Cangeest entièrement fausse, car selon lui , le mot sultan avait été emprunté aux Persans pài- les Arabes , « attendu, disait-il, que sur la médaille, Cosroès , fils dé Cabadès , roi de Perse , porte le titre de sultan qui signifie roi des rois ; » et il traduisait ainsi la légende : « La marque des lettres du sceau du sultan grand, refuge du monde et de la reli-

gion , Kaikosrœ, fils de Kabadès. » Je tie comprends pas comment le savant Du Catige avait été conduit à commettre une pareille er- reur en attribuant à Cosroès qui vivait au V' siècle de l'ère chré- tienne une médaille où figurait ün roi arménien du XIIIe siècle.

Adler^reCtifia l'opinion erronée de ses devanciers à l'aide d'une médaille* du musée Borgia, et MM. Brosset êt Krafft adoptèrent la lecture d'Adler ; disons toutefois que les dates différaient sur chacune des monnaies étudiées paf les savants numismatistes.

3® Héthum seul.

N° 15. -h AWíMiMr ííMVbUNlí1 AU0IÏ8 -

Héthum, roi des Arméniens. - Le roi couronné assis sur un divan à la manière orientale tenant un sceptre et une croix , à sa droite une étoile.

». + MMVIJVI-'li I' DM) -

Frappé dans la ville de Sis. - Croix cantonnée de trois rayons et d'un croissant au deuxième canton. Cuivre, moy. module, cinq variétés. Pl. 147, n09 2 et 3.

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MONNAIES DES ROIS ARMÉNIENS. 363 Gab. de France » de Lagóy, de Bl&cas , de Vienne et Timoni. Sestini, p. Ž4. - Brosset, p. 62, n° 14. - Krafft, p. 18, 19,

pl. II, nos 39, 41. M. Krafft avait attribué cette pièce et ses variétés à Héthum II

avec le signe du doute , je pense que cette monnaie doit être reportée au règne d'Héthum I , car le type et surtout les lettres des légendes ont beaucoup de ressemblance aveo les pièces où ce prince est repré- senté avec Isabelle sa femme.

LÉON III (1269-1289.)

Léon, fils d'Héthum, imita la politique de son pèfe en cultivant l'alliance des Tartars , mais il ne put cependant empêcher Bondoc- khar, sultan d'Egypte, de ravager ses États en 1275. Léon chercha en vain à éloigner les Barbares, il dut son salut à la fuite et une partie des habitants des villes s'embarquèrent (l). Léon fit appel à son allié le khan des Tartars pour l'aider à chasser Bondockhar. Abakah répondit à son appel (2), et les deux armées réunies des Tartars et des Arméniens battirent Bondockhar dans la plaine de la Chamelle. Bondockhar répara cet échec, car Pachymère (3) dit qu'il maltraita le patriarche d'Antioche qu'il eût sans doute fait mou- rir, si ce dernier de se fût enfui subitement. Le sujet de leur démêlé n'est pas connu, mais il est probable que c'est ce mauvais traitement qui attira à Léon III l'excommunication , dont au dire de Pachy- mère (4), il n'était pas absous en 1282. Ce prince mourut en 1289 (5).

«* <«• + i>ia w-u-im'hi!' r.nvum liUOII - Léon Thachavor Amenajn Hajo [te.] - Léon , roi de tous les Arméniens. - Le roi couronné à cheval marchant à droite et tenant une double croix.

(1) Sanud, li v. Ill, part. II, ch. xiV. (2) Le moine Hélhum (Ailon), (rad. latine de la Fleur des histoires d'Orient,

par Faicoïn , ch. xxxiv. (3) Hist , liv. VI, ch. i. (4) Ibid., ch. XIX. (5) 1289 suivant Le Beau , Hist, du Bas-Empire , t. XVII , p. 473, et 1288 sui-

vant Du Cange.

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364 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. » +CJ- (,bUlJ' •C-lVIJM'-'i, 1- Db -Frtppé

dans la ville de Sis. - Lion tourné à gauche , derrière lai une double croix. Argent, une variété. Pl. 147, n° 4.

Cab. du marquis de Lagoy et de Vienne. Sestini, pl. 1, n° 2. - Krafft , p. 12, pl. I, n° 17.

«• "■ + îjwn. («Mvi-uMir uwyam l| - Léon , roi des Arméniens. - Le roi couronné à

cheval, marchant à droite et tenant une double croix, au-dessus de la téte du cheval t.

*■ + C„KU,-U1J> 'IMVIJVIVi, b 11HII -

Frappé dans la ville de Sis. - Lion marchant à gauche , derrière lui une double croix. Argent.

Gab. de Vienne. Krafft, p. 12 , pl. I, n° 18.

N° 18 + îjwn, i<MVH>np uin/i, -

Léon , roi de tous [les Arméniens.] - Le roi couronné à cheval, marchant à droite , et tenant une double croix ; sous le cheval une fleur de lis héraldique.

* + C„Kl,W.l „ I' 'WVIJVIVl, b IJ1J -Frappé dans la ville de Sis. - Lion marchant à gauche , derrière lui une double croix, sous ses pieds un symbole indéterminé. Argent, une variété. Pl. 147, n° 5.

Gab. de Vienne et des R. P. Méchitaristes. Brosset, Monogr. - Krafft, p. 12, pl. I, n° 19.

N* i» + 1 1. Il l, IMVH'WIP U - l«»"-

roi de tous les Arméniens. - Le roi couronné à cheval marchant à droite , tenant une double croix ; sous le cheval une fleur de lis hé-

raldique.

y. + 1*|J* - Frappé dans la ville de

Sis. - Lion marchant à droite; derrière lui une double croix. Ar- gent, inédite. Ma suite. Pl. 141, n°6.

En attribuant ces monnaies à Léon III , je me fonde sur une

preuve historique, car ce prince après avoir chassé de ses États les

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MONNAIES DES ROIS ARMÉNIENS. 365 Sarrasins et avoir reconquis sur eux toute l'Arménie prit le titre de Roi de tous les Arméniens , qu'aucun de ses prédécesseurs n'avait pris avant lui. En effet, nous trouvons cette formule employée sur le décret de Léon III en faveur des Génois, daté de 1288 et publié par Saint-Martin (1). Il commence ainsi :

QufüntSb , ....

1 'j u t/žrp p-tu¡£tu/Lnpuil£tJub p.tup^jt ̂ puiifufb p.l~ , II

^ uiuiuujujnj p-tr | Irnhfi értunLuyjt tñj II

%np¡fb ̂Un^iuL p. Il nqnfu/nLp-lrtut/pL [ëhijq-UtLnpfr um db ̂

"huyii

« Au nom da père , etc. « Ceci est notre ordre royal et sublime, le décret invariable de Léon,

véritable serviteur de Dieu , par sa grâce et sa miséricorde , roi de tous les Arméniens

On voit par ce passage que les monnaies à la légende 1 ícMVbUNH* ÏWVliim AUGÍ18 appartiennent exclusivement au règne de Léon III.

HKTHTJM II (1289-1298).

Hétbum II, fils aîné de Léon III , succéda à son père et embrassa avec son peuple en 1 290 , la communion de l'Église romaine , gagné par les sollicitations du pape Nicolas. En reconnaissance de cette réunion Nicolas et Boniface VIII s'intéressèrent vivement à la dé- fense de l'Arménie contre les infidèles qui menaçaient le royaume d'une ruine entière. Héthuni envoya des ambassadeurs en France pour demander des secours; Nicolas qu'ils saluèrent en passant à Rome les chargea de lettres de recommandation très- pressantes pour Philippe le Bel. Mais elles firent peu d'effet et Héthum se voyant hors d'état de résister seul aux Sarrasins , descendit du trône en 1193 et prit l'habit monacal sous le nom de Jean.

Il régna de nouveau en 1 295 et abdiqua encore l'année suivante ;

(l) Extr. des manuscrits de la Bibl. du roi, t. XI , p. 97.

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366 RliVUE ARCHEOLOGIQUE. enfin il régna une troisième fois en 1300 et résilia de nouveau le pouvoir en 1303. Héthum (moine Jean) fut mis à mort selon les uns en 1308 par Pilarghou-Khan , gouverneur mongol de la Ci- licie ; selon les autres il fut tué par les Arméniens schismatiques.

» a». + AMNiMr u-r/H'Hic ^r.ísna -

Héthum, roi des Arméniens, - Le roi assis sur un trône , tient un

sceptre fleurdelisé et une croix.

* + CKi.W.U 1- -IMVIJVIVi, i- 1)M1 -

Frappé dans la ville de Sis. - Croix cantonnée de deux rayons et de deux croissants. Cuivre , une variété.

Cab. de Vienne et de Lagoy. Krafft, p. 17.

» 2i. + AWiWiMr M-r/Hxii' -MXM -

Héthum , roi des Arméniens. - « Le roi assis sur un trône tient un sceptre fleurdelisé et une croix.

">• + C,KI,W.K b 1> UHI -

Frappé dans la ville de Sis. - Croix cantonnée de rayons et d'étoiles. Cuivre , trois variétés.

Cab. de France , de Blacas, de Vienne , Timoni , musée asiat, de Saint-Pétersbourg.

Brosset, Monogr,, n09 13, 16. - - Rrafft, p. 17, 18.

N" a». + AUfrWIH)' ÍM'.'H'.MII1 vuoila -

Héthum , roi des Arméniens. - Le roi assis sur un trône tient un sceptre fleurdelisé et une croix.

*•+ t'Kl,bUI ^ b ;IM^1 b UM] ~i nippé dans la ville de Sis. - Croix cantonnée de quatre rayons. Cuivre , deux variétés.

Cab. de France, de Lagoy, de Reichel à St-Pétersb. Pellerin, n* 8 de la pl. - Sestini, p. 14. - Brosset , p. 15 et

16. - Krafft, p, 18.

N° 23. + AbííWlMP ííMVHl - Héthum roi. -Le roi assis à la manière orientale, tient an sceptre.

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M0NNAIB8 OBS ROIS ARMEMENS. 367

* + C,Kl,br.l J« ■IM'.lJVI'v - Pmppí *"» "•

ville. - Croix pattée. - Cuivre , une variété. Pl. 147, n° 7. Cab. Timoni, de Reichel. Brosset, n° 15.*- Krafft, p. 19, pl. II, n" *2.

N« 24. + [auímhmp ÍÍMVH: - m ro».~ Le roi assis à la manière orientale , tient un sceptre.

*• + CJ 'l,l,'r.[l M "N'.Vl. 1>- - Frappé dans I»

ville de. - Croix pattée. Cuivre. Pl. 147, n° 8. Cab. de Vienne. Krafft , p. 19 , pl. II, n° 44.

n- 25. + AUfrHIWr M-U'H'Mlf' AUGÌI«- Héthum, roi des Arméniens. - Le roi à cheval marchant à droite et tenant un sceptre fleurdelisé; sous le cheval o.

* + CKU,>U1> 1> 1JK -Frappé dans la ville de Si[s]. - Croix cantonnée de quatre rayons. Cuivre.

Cab. Timoni , de Reichel. Krafft, p. 20, pl. II , n° 45. - Pl. 147, n° 9.

n- 26. + W'iri-r.MII1 Al'.O -Hé-

thum, roi des Arméniens. - Le roi à cheval marchant à droite, et tenant un sceptre fleurdelisé.

* + b b dm) -

Frappé dans la ville de Sis. - Croix cantonnée de fleurs de lis. Cuivre, deux variétés. Pl. 147, n° 10.

Cab. de Vienne. Sestini (n° 8) donnait cette pièce à Constantin. - MM. Brosset

(n# 18) et Krafft (p. 20, pl. II, n° 46) l'ont restituée avec raison à Héthum.

N° 27. + AWcWlMF ííMV^UMH1 y''bi' -

Héthum , roi des Arméniens. - Tète de lion ornée d'une couronne.

« + CKbbUl h b DM) -

Frappé dans la ville de Sis. - Double croix au pied orné. Cuivre , cinq variétés. Pl. 147, n° 11.

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368 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. Cabinets de France , de Vienne , de Lagoy, Timoni.

Sestini (n° 4 ) et M. Krafft (p. 20, 21, pl. II, n° 51 ) ont cru mais à tort que la tête de lion qui se remarque sur la monnaie en question et sur ses variétés était une tête de roi ; cette pièce n'est que le dimi- nutif d'une monnaie de cuivre de Léon I dont j'ai donné plus haut la

description.

Je ne parle pas ici de la monnaie d'argent que Sestini (pl. n° 9) attribue au second règne d'Héthum II, car j'ai déjà dit plus haut que cette médaille avait été frappée par Ëticnne III Urosch II , roi de Servie.

Victor Langlois.

( La fin á un prochain numéro.)

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