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www.cfecgc.org Confédération française de l’encadrement CGC N° 1291 20 JUILLET 2012 ISSN 0753-0625 Bimensuel LA LETTRE confédérale 1 [email protected] La Lettre vous souhaite de bonnes vacances ! La Grande conférence sociale des 9 et 10 juillet a débouché sur un calendrier de négociations et concertations sur tous les sujets, à commencer par l’emploi. Le dialogue social y a été conforté. La CFE- CGC a fait acter ses propositions pour la reconnaissance et la valorisation des par- cours militants. Reste à traduire concrè- tement, tant du côté du gouvernement que du patronat, les moyens et les outils pour offrir à tout citoyen quel que soit son statut professionnel, la même possibilité de s’engager sans crainte dans un man- dat représentatif du personnel. Il en va de l’intérêt général. Dans cette période difficile où les entre- prises, dans quasiment tous les secteurs, n’ont pas de visibilité sur leur plan de charge, peinent à trouver les financements et sont, de fait, attentistes, au mieux, pour leurs effectifs, il est urgent d’agir sur tous les leviers à notre disposition. En ce qui concerne le coût du travail et le financement de la protection sociale, la CFE-CGC a réaffirmé la nécessité de transférer les charges salariales et patro- nales sur d’autres assiettes, telles la TVA et la CSG. Visiblement, le gouvernement est persuadé du bien fondé de cette re- quête. Il lui reste à avoir le courage d’y répondre au plus vite. Nous ne pouvons pas attendre le énième rapport, la xième concertation pour décider en 2013 ou 2014 ! Tout a été dit sur ce sujet. La TVA permet de taxer les produits importés. La CGS est une base large qui frappe tous les revenus. Un point rapporte onze milliards. Le tout est de savoir si on augmente ces prélèvements pour boucher les déficits en général ou si nous savons réduire les dépenses et bien orienter ces recettes nouvelles vers la protection sociale. En tout état de cause, le choc de compéti- tivité pour notre économie et nos entre- prises et donc pour l’emploi, ne peut plus attendre. Tous les signaux sont au rouge. De la filière automobile et de l’industrie en général avec les services associés, du BTP aux transports... nous ne pou- vons continuer à voir s’égrener la lita- nie des dépôts de bilan et suppressions d’emplois associées. Car, pour panser les plaies, les pansements ne sont pas ou plus nombreux ! Il ne sert à rien de négocier et conclure des accords entre partenaires sociaux pour l’insertion des jeunes dans l’emploi, la mobilité des salariés, la sécurisation des parcours professionnels, de faire vivre le paritarisme si, dans le même temps, l’État, pour boucler ses fins de mois, ponctionne toujours davantage dans le FPSPG ou dans Action Loge- ment. Vouloir responsabiliser et respec- ter les partenaires sociaux sur le devant de la scène ne peut s’accompagner en coulisses d’une suppression de leurs moyens d’action. Cette conférence sociale était un temps fort d’échanges et de dialogue pour mieux nous connaître et appréhender les contraintes et les limites des uns et des autres. Elle fera date si, désormais, chacun se respecte, coopère et construit ensemble. Il ne s’agit plus de renvoyer la faute sur autrui pour mieux se dédouaner. C’est ensemble que nous élaborerons les solutions aux problèmes clairement iden- tifiés depuis longtemps. Les 9 et 10 juillet, nous avons réaffirmé, chacun avec nos analyses et nos arguments, que nous étions conscients des maux dont souffre notre économie et notre société. Il nous appartient maintenant d’y répondre cha- cun à notre place en faisant face à nos responsabilités. Cette Lettre confédérale interrompt sa parution pour une courte trêve estivale. Rendez-vous en septembre. D’ici là, nous souhaitons à chacune et à chacun d’entre vous un bon repos réparateur pour affronter avec énergie et enthou- siasme les défis que nous avons à rele- ver en commun. Bernard Van Craeynest L’âpreté du concret

LETTRE CONFEDERALE

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Lettre confederale de Juillet 2012

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Page 1: LETTRE CONFEDERALE

www.cfecgc.orgConfédération française de l ’encadrement CGC

N° 1291 20 juillet 2012

ISSN 0753-0625Bimensuel

la lettre confédérale

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[email protected]

La Lettre vous souhaite de bonnes vacances !

La Grande conférence sociale des 9 et 10 juillet a débouché sur un calendrier de négociations et concertations sur tous les sujets, à commencer par l’emploi. Le dialogue social y a été conforté. La CFE-CGC a fait acter ses propositions pour la reconnaissance et la valorisation des par-cours militants. Reste à traduire concrè-tement, tant du côté du gouvernement que du patronat, les moyens et les outils pour offrir à tout citoyen quel que soit son statut professionnel, la même possibilité de s’engager sans crainte dans un man-dat représentatif du personnel. Il en va de l’intérêt général.

Dans cette période difficile où les entre-prises, dans quasiment tous les secteurs, n’ont pas de visibilité sur leur plan de charge, peinent à trouver les financements et sont, de fait, attentistes, au mieux, pour leurs effectifs, il est urgent d’agir sur tous les leviers à notre disposition.

En ce qui concerne le coût du travail et le financement de la protection sociale, la CFE-CGC a réaffirmé la nécessité de transférer les charges salariales et patro-nales sur d’autres assiettes, telles la TVA et la CSG. Visiblement, le gouvernement est persuadé du bien fondé de cette re-quête. Il lui reste à avoir le courage d’y répondre au plus vite. Nous ne pouvons pas attendre le énième rapport, la xième concertation pour décider en 2013 ou 2014 !

Tout a été dit sur ce sujet. La TVA permet de taxer les produits importés. La CGS est une base large qui frappe tous les revenus. Un point rapporte onze milliards. Le tout est de savoir si on augmente ces prélèvements pour boucher les déficits en général ou si nous savons réduire les dépenses et bien orienter ces recettes nouvelles vers la protection sociale. En tout état de cause, le choc de compéti-tivité pour notre économie et nos entre-prises et donc pour l’emploi, ne peut plus attendre. Tous les signaux sont au rouge. De la filière automobile et de l’industrie en général avec les services associés,

du BTP aux transports... nous ne pou-vons continuer à voir s’égrener la lita-nie des dépôts de bilan et suppressions d’emplois associées. Car, pour panser les plaies, les pansements ne sont pas ou plus nombreux !

Il ne sert à rien de négocier et conclure des accords entre partenaires sociaux pour l’insertion des jeunes dans l’emploi, la mobilité des salariés, la sécurisation des parcours professionnels, de faire vivre le paritarisme si, dans le même temps, l’État, pour boucler ses fins de mois, ponctionne toujours davantage dans le FPSPG ou dans Action Loge-ment. Vouloir responsabiliser et respec-ter les partenaires sociaux sur le devant de la scène ne peut s’accompagner en coulisses d’une suppression de leurs moyens d’action.

Cette conférence sociale était un temps fort d’échanges et de dialogue pour mieux nous connaître et appréhender les contraintes et les limites des uns et des autres. Elle fera date si, désormais, chacun se respecte, coopère et construit ensemble. Il ne s’agit plus de renvoyer la faute sur autrui pour mieux se dédouaner. C’est ensemble que nous élaborerons les solutions aux problèmes clairement iden-tifiés depuis longtemps. Les 9 et 10 juillet, nous avons réaffirmé, chacun avec nos analyses et nos arguments, que nous étions conscients des maux dont souffre notre économie et notre société. Il nous appartient maintenant d’y répondre cha-cun à notre place en faisant face à nos responsabilités.

Cette Lettre confédérale interrompt sa parution pour une courte trêve estivale. Rendez-vous en septembre. D’ici là, nous souhaitons à chacune et à chacun d’entre vous un bon repos réparateur pour affronter avec énergie et enthou-siasme les défis que nous avons à rele-ver en commun.

Bernard Van Craeynest

L’âpreté du concret

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industrieAU FEU !Entre 2000 et 2010, nous avons perdu 600 000 emplois indus-

triels. Le déficit commercial de la France est inégalé : -70 milliards d’euros ! Les plans sociaux à répétition ne sont pas une fatalité mais il y a urgence car la maison brûle ! Il est encore temps de définir un véritable modèle de croissance durable, en trois temps : l’immédiat (plans et mesures d’urgence pour les entre-prises), le court moyen terme (compéti-tivité coût : travail et énergie) et le long terme (compétitivité hors coût). La CFE-CGC défend la nécessité d’une industrie spécialisée dans les secteurs de haute technologie riches en valeur ajoutée tout en diminuant notre dépendance éner-gétique, améliorant notre technicité et limitant les risques géopolitiques. Mais gare aux dommages environnementaux irréversibles d’un modèle de croissance irréfléchi et très matérialiste ! Il est de plus nécessaire d’adapter nos filières de formation et de mobiliser chaque citoyen pour changer les mentalités : passer du consommateur au consom’acteur. Il faut accentuer la compétitivité hors coûts : SAV, qualité, formation, instabilité légis-lative, infrastructures… et développer les systèmes productifs territoriaux des PME-PMI et ETI en couplant stratégie et vision à une GPEC territoriale. La crois-sance de demain ne sera portée que par l’innovation, la R&D et les investisse-ments productifs. La CFE-CGC demande la création d’une Banque publique d’in-vestissement et d’un livret d’épargne dédié. Plus globalement, en Europe, les politiques industrielles et d’emploi, ne pourront être renforcées sans une vision européenne partagée sur la fiscalité des entreprises, l’instauration d’une fiscalité écologique harmonisée aux frontières, sur une imposition dissuasive des tran-sactions financières et des opérations de «flash- trading»… Il serait opportun de consolider notre modèle social dans toutes ses composantes en le finançant avec plusieurs assiettes. Le social est un facteur clé de succès pour améliorer notre compétitivité !

jean-luc [email protected]

logementL’ÉTAT SANS VERGoGNEEn 1953 l’État rendait obligatoire la Participation des employeurs

à l’effort de construction (PEEC ou 1% logement) voulu par les partenaires so-ciaux. Par ce biais, des dizaines de mil-lions de salariés ont, depuis cette date,

eu accès à un logement économique-ment abordable. Les partenaires sociaux ont su gérer, sans déficit, et en la faisant fructifier, la part des salaires attachée à cet effort de construction. Il n’appartient pas à un État impécunieux, donneur de leçons, incapable de gérer les déficits qu’il provoque depuis trente cinq ans, de puiser sans vergogne dans des res-sources qui s’épuisent et qui ne lui appar-tiennent pas ! Du fait des ponctions suc-cessives, de 1 million de salariés aidés en 2008, ils ne sont plus que 600 000 en 2011 à pouvoir bénéficier des services d’Action Logement... En 2012, le ministre du Budget veut mettre en retraite forcée Action Logement. C’est la mort annoncée d’une exception française où patrons et salariés s’entendent pour définir une po-litique de logement des salariés ! Alors qu’à l’unanimité les partenaires sociaux ont signé un accord national interprofes-sionnel sur le logement, avec un projet répondant aux attentes du président de la République dans ce domaine ; Alors que le logement a fait l’objet de nombreuses interventions de la CFE-CGC lors de la Conférence sociale des 9 et 10 juillet, le ministère du Budget entend ponctionner l’intégralité la collecte et des retours de prêts, soit 3,2 milliards ! Et ce n’est pas fini : Action Logement serait saigné à blanc par les prélèvements successifs et à venir des pouvoirs publics. Il serait dé-claré cliniquement mort en 2014. La seule issue repose sur une triple condition : le maintien de la collecte, l’accès au crédit via la Caisse des dépôts pour emprunter à bon compte et pour augmenter le flux de construction de logements sociaux et, enfin, une sincère contractualisation avec l’État. La CFE-CGC mettra tout en œuvre pour qu'Action Logement demeure l'outil des partenaires sociaux dévolu au par-cours résidentiel des salariés. Le temps nous est compté pour sauver ce qu’ont bâti nos aînés : l’ex 1% logement qui, faute de mobilisation, risquerait bientôt d’être feu-Action Logement.

jean-luc [email protected]

Chômage partiel

SIMPLIFIER, SÉCURISERLes modalités de chômage partiel et d’activité partielle de longue

durée vont être des plus utiles dans la période de difficultés conjoncturelles des entreprises qui sont annoncées chaque jour. C’est ainsi que PSA fait partie des plus gros utilisateurs de ce système qui permet tout à la fois de faire face à des baisses d’activité pour les entreprises, de conserver les effectifs, tout en assurant

aux salariés un revenu de remplacement et surtout d’associer plus systématique-ment ces périodes à des actions de for-mation dans la logique soutenue par la CFE-CGC : la sécurisation des parcours et une véritable GPEC. Mais l’utilisation offensive et nécessaire de ces heures passe par une simplification des disposi-tifs, ce que la CFE-CGC vient à nouveau de relever lors de la Conférence sociale des 9 et 10 juillet derniers. Cette reven-dication a des chances d’être entendue grâce à la parution du rapport de l’Inspec-tion générale des affaires sociales (IGAS) qui relève également deux anomalies : la suppression d’autorisation administrative en préalable, d’une part, le rejet d’un ver-sement direct au salarié sans passer par la trésorerie des entreprises, d’autre part. Finalement, l’IGAS rejoint les réserves plusieurs fois formulées par la CFE-CGC. Cela va donc dans le sens d’une amé-lioration à négocier par les partenaires sociaux en deux temps : sa simplifica-tion sécurisée dans une première étape par voie réglementaire, puis une grande négociation sur la sécurisation de l’emploi telle qu’elle est envisagée par la feuille de route issue de la conférence sociale.

Marie-Françoise leflon [email protected]

retraiteD’ExPERTISES EN CoNCERTATIoNSDeux décisions émergent de la

Grande Conférence sociale en matière de retraite : tout d’abord poursuivre la mis-sion du Conseil d’orientation des retraites (CoR) sur des thèmes d’étude spéci-fiques tels que la prise en compte de la pénibilité ou les écarts hommes/femmes en termes de niveau de pensions, ainsi que l’élaboration des projections finan-cières des régimes sur les périodes 2012-2035 et 2035-2060. Puis, parallèle-ment, confier à un groupe d’experts choi-sis par le gouvernement, une mission de réflexion sur des scenarii d’évolution à moyen et long terme de nos systèmes de retraite. Les experts travailleront sur la base d’un cahier des charges rédigé par le gouvernement, après consultation des partenaires sociaux, et pour remise des travaux au printemps 2013, date à la-quelle commencera la phase officielle de concertation. Au mieux donc, cela signi-fie des premières mesures pour le Projet de loi de financement de la Sécurité so-ciale 2014 (PLFSS 2014). La CFE-CGC devrait sans doute se réjouir, comme d’autres, de la volonté d’écoute et de dia-logue portée par le gouvernement. Dont acte, ce n’est pas plus mal de réfléchir intelligemment, mais avons-nous vrai-ment le temps de reporter les décisions

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N°1291 > 20 JUILLET 2012

le Youtube CFe-CGChttp://bit.ly/Kwukc6

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↘ Hauts revenusTAxATIoN à RISqUECarole Couvert, secrétaire générale, s’interroge sur les conséquences de la surtaxation des hauts revenus : «il est possible que ses recettes ne soient pas au rendez-vous et que, in fine, ce soit les classes moyennes qui payent l’addition», des classes moyennes qui sont déjà «les plus contributrices». Ce serait «asphyxier la consommation». En revanche, regrette-t-elle, «nous ne voyons pas d’efforts deman-dés à l’actionnaire»... (LCP AN, 4.07.2012).

REPRÉSENTATIVITÉChez Plastal et SMART (Hambach), la CFE-CGC conforte sa première place dans l’encadrement avec 45,5% des voix sur les 2e et 3e collèges. La CFE-CGC, en nette progression en nombre de voix et en sièges est représentative dans l’entre-prise avec 20 % tous collèges confondus.

↘ enseignementREFoNDoNS !Le 5 juillet 2012, la CFE-CGC a parti-cipé au lancement de la Concertation nationale pour la refondation de l’école de la République. Elle a pour objectif de préparer la future loi d’orientation et de programmation sur l’école. Jusqu’en sep-tembre 2012, quatre groupes de travail planchent sur : la réussite scolaire pour tous ; les élèves au cœur de la refonda-tion ; un système éducatif juste et effi-cace ; des personnels formés et recon-nus. La CFE-CGC y est impliquée et s’attache à défendre, notamment, le né-cessaire renouvellement pédagogique, la valorisation de la filière professionnelle au lycée, une véritable réforme de la forma-tion des enseignants... Elle invite chaque adhérent à contribuer sur le site officiel :

www.refondonslecole.gouv.fr

↘ SantéDÉCRoCHEz !Ne pas décrocher du travail, notamment, pendant les vacances, représente un risque psychologique, souligne Bernard Salengro, secrétaire national. Compte tenu des conséquences sur la santé, la CFE-CGC demande que ce risque soit considéré à l’égal du risque physique au travail. Il doit être sérieusement abordé par le biais des négociations CHSCT... (Europe 1, 17.07.2012).

↘ thalèsLA DICTATURELe PDG de Thalès, Luc Vigneron, fait le vide autour de lui, au sein du comité exé-cutif pour écarter ceux qui pourraient «lui porter ombrage», notamment le DRH, dénonce la CFE-CGC : ce projet plonge «l’ensemble de Thalès (...) dans un climat de stress, de terreur et de refus désormais affiché à cette gouvernance dictatoriale et solitaire» (Les Échos, 17.07.2012). Elle en appelle à l’État et à ses «responsabili-tés de premier actionnaire».

↘ PSaLE CHoCLa direction de Peugeot-Citroën ne fait pas dans la demi-mesure : 8 000 sup-pressions d’emplois dont 3 000 avec la fermeture du site d’Aulnay ! La CFE-CGC du groupe en appelle «à tous les clients potentiels de la marque : achetez fran-çais !». (Europe 1, 12.07.2012). quant au plan social, les représentants CFE-CGC vont le faire expertiser de manière complète : «pas question pour nous de cautionner ce qui vient d’être annoncé sans regarder plus avant». Ils demandent aux pouvoirs publics, non pas d’entrer dans le capital de l’entreprise, ce qui ne serait pas efficace, mais «qu’ils travaillent avec nous sur les facteurs d’efficacité de l’entreprise et le coût du travail» (LCI, 13.07.2012). Les sous-traitants sont bien sûr très touchés : ce qui est un «séisme pour PSA», sera pour eux un «tsuna-mi», craint la fédération CFE-CGC de la branche : «le nombre de suppressions de postes chez un donneur d’ordre est mul-tiplié par trois chez les sous-traitants !» (AFP, 13.07.2012). quant aux salariés dans leur ensemble, c’est le «coup de massue», constate un délégué à So-chaux : «ils sont assommés et extrême-ment choqués par l’ampleur de ce qui se passe» (Europe 1, 13.07.2012). Bernard Van Craeynest s’adresse directement à la direction du groupe : il ne s’agit pas de «tergiverser pendant cent sept ans, il faut prendre le taureau par les cornes» (Le Canard Enchaîné, 18.07.2012). La CFE-CGC de Renault est solidaire des salariés de PSA et fait le constat : «on ne peut pas prétendre à la mondialisa-tion en abandonnant son marché de référence que constitue celui de l’Europe de l’ouest, qui, même considéré comme mature, reste un des marchés très pro-fitables quand on a les bons produits» (17.07.2012). Reste une petite bonne nouvelle : PSA a racheté les parts de Fiat dans son usine Sevelnord et, pour la CFE-CGC, «c’est un verrou qui saute» qui laisse «une autonomie qui n’est pas négligeable» (AFP, 11.07.2012).

la CFe-CGC participe à la mobilisation des salariés qui manifesteront le 25 juillet au matin, au pied du siège social de PSa, 69 avenue de la Grande armée, à Paris.

↘ ChimieBoURSICoTAGE DESTRUCTEURSanofi restructure à tout-va. à Toulouse, ce sont 600 emplois du site de recherche qui sont menacés. Les vraies raisons de ces fermetures, selon la Chimie CFE-CGC, sont à chercher du côté de la promesse faite aux actionnaires «de porter la redis-tribution des résultats sous forme de divi-dendes de 35 à 50 %, soit une augmenta-tion équivalente à la masse salariale».

CESEMichel Lamy (CFE-CGC) est rappor-teur de l’avis : «La dette : un pont entre passé et avenir», ou comment créer des richesses pour les générations futures.

À voir : http://dai.ly/l7nt3NÀ lire : http://bit.ly/NaWrjD

↘ airbusGARANTIR L’EMPLoIAirbus construit une usine d’assemblage aux États-Unis. C’est le «symbole du succès international d’Airbus», estime la CFE-CGC de l’aéronautique qui s’in-terroge cependant : «Pourquoi, le Buy American Act gagne toujours, alors que les Européens sont incapables de mettre son équivalent en Europe ?». Elle de-mande des «garanties sur l’emploi» pour tous les établissements d’Airbus.

à l’horizon 2014 ? Certes non, puisque les régimes AGIRC et ARRCo puisent déjà sur les réserves pour verser les pen-sions d’aujourd’hui, et que le régime de base reste fortement déficitaire, malgré la réforme de 2010. La CFE-CGC estime que des mesures d’urgence s’imposent, faute de quoi le risque majeur est de ne plus indexer les retraites sur l’inflation, ou de baisser davantage les taux de rempla-cement. Et puis, sauf à faire semblant ou à manquer de courage face aux enjeux de vieillissement de la population, nous savons fort bien quels sont les leviers possibles pour pérenniser nos retraites : augmenter les cotisations ou les prélève-ments, baisser le niveau des retraites, ou travailler plus longtemps ! Aucune potion magique ne peut sauver notre système de retraite, la solution relève de la res-ponsabilité de tous.

Danièle [email protected]

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la lettre confédéralepublication de la Confédération française

de l’encadrement CGC 59/63, rue du Rocher, 75008 Paris

Tél. : 01 55 30 12 12 – Fax : 01 55 30 13 13

Directeur de la publication : Bernard Van Craeynest

Rédacteur en chef : Michel Ciesiolka

Assistantes : M. Texereau ; C. Escorza Impression : STIPA (Montreuil)

Commission paritaire : 1015 s 07570.

ISSN : 0753-0625

Abonnement : 123 e

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N° 1291 > 20 juillet 2012

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La CFE-CGC décline sur les antennes sa cam-pagne pour les élections dans les TPE :

7 août : F2, 2mn vers 13h5010 août : F5, 2 mn vers 22h3011 août : F3, 2 mn vers 17h0027 août : F2, 4 mn vers 24h3030 août : F5, 4 mn vers 8h50

23 septembre : F3, 5mn vers 11h30... et sur Youtube : http://bit.ly/KMfGCH

Conférence socialeLA CFE-CGC EN PREMIèRE LIGNE (http://bit.ly/L1TL9C)

La CFE-CGC a pris une part active aux débats et tables rondes de la Conférence sociale des 9 et 10 juillet derniers, notamment pour faire valoir le point de vue du personnel d’en-cadrement. Bernard Van Craeynest, pour «l’égalité profes-sionnelle et la qualité de vie au travail» a insisté sur l’objectif d’égalité salariale et «l’obligation de résultat» en la matière. La CFE-CGC s’impliquera dans le comité de pilotage tripartite mis en place à ce propos. Il a défendu le maintien du congé parental à trois ans et, dans les débats sur la qualité de vie au travail, a mis l’accent sur le renforcement de la gouvernance de la médecine du travail et des CHSCT (http://bit.ly/Pd3zxW).

Danièle Karniewicz a pris part aux questions «d’avenir des retraites et de notre protection sociale». Parce qu’il y a urgence à «assainir les comptes», elle a demandé une «clarification entre ce qui doit relever de la solidarité et de la contribution de chacun», à travers un «pacte social». En matière de santé, elle a réclamé «l’arrêt du transfert massif (des cotisations) vers les complémentaires santé qui se traduit par une augmentation des restes à charge». Famille, retraite, dépendance... la CFE-CGC a posé ses conditions pour un fi-nancement qui ne s’appuie pas exclusivement sur les salariés, notamment contre toute contribution supplémentaire progres-sive fonction des revenus (http://bit.ly/o8VSHU).

Jean-Luc Haas a profité de la table ronde sur «les condi-tions du redressement productif» pour proposer «la créa-tion d’un crédit d’impôt innovation», outil de réaction au dé-clin de notre industrie. Il a suggéré une large campagne de communication en faveur de la réindustrialisation du pays, aidée d’un «label qualité France». La CFE-CGC a insisté sur la nécessaire orientation de l’épargne vers le développement industriel, par le biais d’un «livret d’épargne industrie». Elle a réitéré ses demandes en faveur d’une gouvernance ouverte aux salariés... (http://bit.ly/SExMRU).

Marie-Françoise Leflon est intervenue sur les moyens pour «développer l’emploi». La CFE-CGC s’impliquera dans les négociations à venir, notamment sur le contrat de génération mais aussi sur la compétitivité de l’emploi, à la condition «que les droits des salariés soient préservés», sur les emplois d’avenir, sur la sécurisation de l’emploi. La CFE-CGC a soutenu les principes d’évaluation qui permettent de juger de la pertinence des aides aux entreprises en faveur de l’emploi (http://bit.ly/NBTMlH).

Bernard Valette a fait valoir le point de vue de la CFE-CGC pour «assurer des systèmes de rémunération justes et efficaces». Il a insisté sur «la réalité du tassement des grilles salariales» au détriment de l’encadrement : il a demandé «une NAo de branche dynamique pour réévaluer les coefficients». La CFE-CGC a défendu l’épargne salariale et a veillé à réclamer «un diagnostic» avant toute prise de décision sur la régulation des très hauts revenus. Elle a réclamé «la représentation des salariés dans les différents organes de décision des entreprises, y compris les comités de rémunération» (http://bit.ly/NBVALu).

Pour ce qui est de la «formation professionnelle et le dévelop-pement des compétences», François Hommeril a rappelé «le rôle stratégique du plan de formation dans l’entreprise» ainsi que celui des oPCA. La formation des demandeurs d’emploi doit prioritaire-ment être traitée sous l’angle de la qualité, a insisté la CFE-CGC qui, par ailleurs s’est opposée à la création des Fonds paritaires de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) régionaux qui marginaliseraient les partenaires sociaux (http://bit.ly/NvpDqz).

Bernard Vincent a regretté que la table ronde sur la moder-nisation de l’action publique avec les agents n’ait évoqué que les grands principes de refondation des services publics sans promouvoir d’actions concrètes pour améliorer le sort des agents, notamment en matière de rémunération. La CFE-CGC a dénoncé «l’absence de mise en place de projet de service dans chaque administration» et le manque de tout effort pour reconnaître «les efforts consentis par ceux qui supportent l’es-sentiel des réformes» (http://bit.ly/Nf7yeh).

↘ Conférence sociale

PASSER DES IDÉES AU CoNCRETLa Conférence sociale serait la preuve du souci de concertation du gouvernement, annonce le ministre du Travail. Au-delà du «symbole», Bernard Van Craeynest lui rap-pelle que, depuis la loi du 31 janvier 2007, le gouvernement a l’obligation de consulter systématiquement les partenaires sociaux sur toute évolution du droit social. (Eu-rope 1, 8.07.2012). Reste que la méthode va bien à la CFE-CGC, à la condition qu’il en sorte «des priorités avec une réparti-tion des rôles», et que chacun «sorte de ses postures traditionnelles» et parle «un langage de vérité» (Libération, 9.07.2012). Premier bémol à l’issue de la conférence : le renvoi à 2013 des discussions sur le coût du travail pour des décisions en 2014, «espérons qu’il ne sera pas trop tard», s’est inquiété le président confédéral (AEF, 10.07.2012). De son côté, la fédération des

Fonctions publiques CFE-CGC est «restée sur sa faim», soulignant l’absence de toute mesure concrète en matière de rattrapage des salaires des fonctionnaires. Marie-Line Brugidou a été attentive aux débats sur l’égalité professionnelle : elle a insisté sur la responsabilité des employeurs à appli-quer la loi en la matière (France Culture, 10.07.2012). Reste que Bernard Van Craeynest s’est réjoui de la volonté com-mune exprimée à cette conférence : «évi-demment, on ne sera pas tous d’accord au bout de cela, mais je pense qu’il y a une prise de conscience de la gravité de la situation de notre pays et qu’il y a une bonne volonté pour faire des propositions, travailler ensemble et progresser» (LCI, 10.07.2012). L’idée de François Hollande d’inscrire dans la Constitution la nécessité du dialogue social est «bonne», reconnaît Bernard Van Craeynest qui croit cependant plus à «la pratique quotidienne» pour que le dialogue social s’inscrive dans notre «culture». Déjà, la CFE-CGC veut «que dans trois mois, dans six mois, on puisse avoir démontré qu’il y a des résultats

concrets» (BFM TV, 9.07.2012). Le pré-sident confédéral a l’espoir que cette confé-rence aura «replacé l’homme et la femme au cœur du fonctionnement de notre éco-nomie». Il est maintenant urgent de leur redonner des perspectives, notamment en termes de pouvoir d’achat... (France Inter, 14.07.2012).