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www.cfecgc.org Confédération française de l’encadrement CGC N° 1284 13 AVRIL 2012 ISSN 0753-0625 Bimensuel LA LETTRE confédérale 1 [email protected] avec la CFE-CGC ! L’échéance du premier tour de l’élection présidentielle est proche. Cette campagne peine à intéresser nos concitoyens. Les effets d’annonce quotidiens y sont pour beaucoup. Fidèles à nos valeurs d’indé- pendance, nous avons adressé aux diffé- rents candidats notre pacte social, leurs réponses sont mises en ligne au fur et à mesure sur notre site web. Nous abordons là les vrais sujets de fond. Et ceux qui de- vront être traités dans les semaines qui viennent, à commencer par les suites de la crise de la dette, sa réduction et, corré- lativement, celle des dépenses publiques. Relancer notre économie, ne serait-ce que pour atteindre 2 % de croissance pro- jetées par Bruxelles, créer des emplois, redonner confiance, réindustrialiser notre pays, produire en France... Voilà des objectifs sains et ambitieux sur lesquels nous sommes tous d’accord. Reste à fixer la méthodologie et à l’appliquer ! Le débat du 6 avril dernier au Conseil économique, social et environnemental, dont l’initiative revient à trois de nos fédé- rations, sur l’avenir industriel de la France, était pertinent. Y participaient deux repré- sentants de candidats à l’élection prési- dentielle, une rapporteure du CESE sur la compétitivité et le directeur de l’Institut de recherche économique et sociale (IRES). Au-delà des postures, ces échanges ont bien montré que les réalités sont intangibles et les marges de manœuvre faibles, quelles que soient les orientations politiques. Il faut poursuivre et améliorer l’existant : des pôles de compétitivité au crédit impôt recherche en ajoutant sans doute un crédit impôt innovation, de la réforme des universités aux vingt-trois mesures des États généraux de l’indus- trie, du FSI à OSEO en passant par le Commissariat général à l’investissement et la médiation du crédit... nous disposons d’outils qu’il faut consolider et développer. Sans doute avec un livret épargne indus- trie qui pourrait être doté de 250 à 300 mil- lions d’euros en réorientant une partie de l’épargne constituée. Face aux fonds d’in- vestissement étrangers, qui achètent petit à petit tout ou partie de nos entreprises et qui déplacent les centres de décision, le Fonds stratégique d’investissement (FSI) n’est pas suffisamment doté. J’ai interrogé les intervenants sur leur vi- sion d’un État stratège en leur précisant que, pour la CFE-CGC, constituer un gou- vernement, ce n’est pas caser tel ou untel, mais c’est définir un organigramme fixant clairement les orientations, les priorités et les moyens mobilisés. De ce point de vue, si nous enregistrons des réformes qui dé- cloisonnent et rassemblent différents ser- vices de l’État, il reste encore beaucoup à faire pour être plus efficient. La Commis- sion nationale de l’industrie et ses douze filières (onze étaient initialement prévues mais la pression exercée par la CFE-CGC a permis d’en retenir une douzième oh ! combien importante : l’énergie !) met en place une stratégie qui doit être perfor- mante : identifier les éléments de la filière, les entreprises clés, redéfinir les relations entre donneurs d’ordres et sous-traitants, travailler sur des niches, se lancer à l’ex- portation de manière concertée et en bon ordre. Quel que soit le résultat des élections de ce printemps, ce travail devra être pour- suivi et intensifié. Donner et redonner le goût de s’orienter vers l’industrie ou les filières agricoles, cela commence dès l’enfance. La formation initiale ne doit plus seulement être élitiste : il est impératif d’apprendre à travailler ensemble ! C’est ensemble que nous pourrons vaincre les dogmes - y compris ceux découlant de la politique concurrentielle promue par Bruxelles - qui, à défaut de profiter réel- lement aux consommateurs, font des ra- vages en matière d’emploi. Ce sont là des défis à relever : nous y sommes prêts ! Bernard Van Craeynest Pendant l’élection, la crise continue

Lettre conférale d'avril 2012

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Lettre conférale d'avril 2012

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Page 1: Lettre conférale d'avril 2012

www.cfecgc.orgConfédération française de l ’encadrement CGC

N° 128413 avril 2012

ISSN 0753-0625Bimensuel

la lettre confédérale

1

[email protected]

avec la CFE-CGC !

L’échéance du premier tour de l’élection présidentielle est proche. Cette campagne peine à intéresser nos concitoyens. Les effets d’annonce quotidiens y sont pour beaucoup. Fidèles à nos valeurs d’indé-pendance, nous avons adressé aux diffé-rents candidats notre pacte social, leurs réponses sont mises en ligne au fur et à mesure sur notre site web. Nous abordons là les vrais sujets de fond. Et ceux qui de-vront être traités dans les semaines qui viennent, à commencer par les suites de la crise de la dette, sa réduction et, corré-lativement, celle des dépenses publiques.

Relancer notre économie, ne serait-ce que pour atteindre 2 % de croissance pro-jetées par Bruxelles, créer des emplois, redonner confiance, réindustrialiser notre pays, produire en France... Voilà des objectifs sains et ambitieux sur lesquels nous sommes tous d’accord. Reste à fixer la méthodologie et à l’appliquer !

Le débat du 6 avril dernier au Conseil économique, social et environnemental, dont l’initiative revient à trois de nos fédé-rations, sur l’avenir industriel de la France, était pertinent. Y participaient deux repré-sentants de candidats à l’élection prési-dentielle, une rapporteure du CESE sur la compétitivité et le directeur de l’Institut de recherche économique et sociale (IRES). Au-delà des postures, ces échanges ont bien montré que les réalités sont intangibles et les marges de manœuvre faibles, quelles que soient les orientations politiques. Il faut poursuivre et améliorer l’existant : des pôles de compétitivité au crédit impôt recherche en ajoutant sans doute un crédit impôt innovation, de la réforme des universités aux vingt-trois mesures des États généraux de l’indus-trie, du FSI à OSEO en passant par le Commissariat général à l’investissement et la médiation du crédit... nous disposons d’outils qu’il faut consolider et développer. Sans doute avec un livret épargne indus-trie qui pourrait être doté de 250 à 300 mil-lions d’euros en réorientant une partie de

l’épargne constituée. Face aux fonds d’in-vestissement étrangers, qui achètent petit à petit tout ou partie de nos entreprises et qui déplacent les centres de décision, le Fonds stratégique d’investissement (FSI) n’est pas suffisamment doté.

J’ai interrogé les intervenants sur leur vi-sion d’un État stratège en leur précisant que, pour la CFE-CGC, constituer un gou-vernement, ce n’est pas caser tel ou untel, mais c’est définir un organigramme fixant clairement les orientations, les priorités et les moyens mobilisés. De ce point de vue, si nous enregistrons des réformes qui dé-cloisonnent et rassemblent différents ser-vices de l’État, il reste encore beaucoup à faire pour être plus efficient. La Commis-sion nationale de l’industrie et ses douze filières (onze étaient initialement prévues mais la pression exercée par la CFE-CGC a permis d’en retenir une douzième oh ! combien importante : l’énergie !) met en place une stratégie qui doit être perfor-mante : identifier les éléments de la filière, les entreprises clés, redéfinir les relations entre donneurs d’ordres et sous-traitants, travailler sur des niches, se lancer à l’ex-portation de manière concertée et en bon ordre.

Quel que soit le résultat des élections de ce printemps, ce travail devra être pour-suivi et intensifié. Donner et redonner le goût de s’orienter vers l’industrie ou les filières agricoles, cela commence dès l’enfance. La formation initiale ne doit plus seulement être élitiste : il est impératif d’apprendre à travailler ensemble ! C’est ensemble que nous pourrons vaincre les dogmes - y compris ceux découlant de la politique concurrentielle promue par Bruxelles - qui, à défaut de profiter réel-lement aux consommateurs, font des ra-vages en matière d’emploi.

Ce sont là des défis à relever : nous y sommes prêts !

Bernard van Craeynest

Pendant l’élection, la crise continue

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CriseDEBOut, L’EuROpE !« Dans quelle université as-tu inscrit ton fils ? Dans celle qui en-

seigne que la terre est plate. Ah bon très bien ! Moi j’ai mis ma fille dans celle qui dit que la terre est carrée ». La caricature n’est même pas au niveau de la caco-phonie qui monte du concert des écono-mistes de tout poil vous expliquant tout, son contraire et le reste. Et pourtant, il y a un point sur lequel tout le monde semble d’accord, c’est que le modèle de la cure d’austérité du type de celle pratiquée en Italie et en Espagne est pire que le mal. pour preuve, l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) pré-voit que « la vague d’austérité budgétaire en zone euro va induire une récession de 0,4 % cette année en Europe » ; « une récession en zone euro va rendre la situa-tion sociale plus dure, les inégalités plus fortes et le chômage à un niveau élevé ». Voilà le résultat quand on confie les clés du gouvernement à des « techniciens » qui ont pris leurs ordres pendant des années chez Goldmann Sachs, la banque respon-sable de la plus grande escroquerie de la décennie, comme c’est le cas en Grèce, en Italie et à la BCE. Étrange Europe qui s’est inventée des règlements pour désa-vantager les entreprises de son continent

ÉconomieLE SALut pAR LA FISCALItÉ Et LA CROISSANCEDe réformettes en réformettes,

on arrive à un magma complexe et assez injuste du système fiscal français ! C’est une martingale dont certains utilisent toutes les ficelles pour y échapper. Il en ressort une régressivité manifeste de l’Impôt sur les revenus des personnes physiques (IRpp) sur les derniers cen-tiles de la population (les riches ?). Les quelques ajustements récents - prélève-ment sur le capital, hausse de 1% de la dernière tranches marginale (41%), taxe spéciale sur les très hauts revenus, etc. - ne pallient pas les baisses accordées depuis douze ans. IRpp, ISF, CSG, dona-tions, droits de succession, fiscalité lo-cale, impôts sur les sociétés, allégement de charges sur les cotisations patro-nales… il est grand temps de refonder le système dans son ensemble. L’équation se complique à cause d’une croissance atone face à un endettement égal à 85 % du pIB. une atonie qui limite de facto les progressions salariales, la consommation des ménages donc les recettes fiscales ainsi que le financement de la protection sociale. Résoudre cette équation c’est : optimiser les dépenses de l’État et des collectivités territoriales sans toutefois casser notre modèle social ; mobiliser notre épargne pour financer notre endet-tement et moins dépendre de l’étranger ; ne pas échapper à une hausse des im-pôts, quel que soit l’élu(e) à la présidence de la République. La question de savoir qui va payer n’est pas le plus important. La France ne s’en sortira pas sans crois-sance ! En cas de tension sur les taux d’intérêts et de différentiels absurdes, à l’image de ceux subis notamment par la Grèce, l’Espagne, l’Italie, on ne peut que courir après le lapin. La solution est de s’appuyer sur l’offre, par la ré-industria-lisation du pays. Comment faire ? primo en améliorant la compétitivité hors coûts via la R&D notamment privée, l’innova-tion, le positionnement marché, le SAV, l’amélioration de nos infrastructures, la qualité des produits… Deuzio, en pré-servant l’avantage compétitif de notre parc nucléaire sur le coût de l’énergie électrique ; en concrétisant enfin notre proposition de Cotisation sociale sur la consommation (CSC). tertio par les investissements productifs et leur finan-cement. La ré-industrialisation pour re-lancer la croissance, la réforme du finan-cement de la protection sociale et de la fiscalité à partir de l’existant encore sain, voilà quels devraient être les objectifs pour aller vers un bon équilibre sociétal !

Jean-luc [email protected]

Compétitivité-emploi

NÉGOCIER, QuAND MêME.La CFE-CGC aurait pu jeter l’éponge, sortir de l’affrontement

sur un sujet qui brûle les doigts des employeurs. Cela eut été plus facile et confortable. La compétitivité-emploi est une carte de plus aux mains d’un libéra-lisme effréné où le salarié risque d’être perdant. partenaire social, nous sommes opiniâtre et constructif afin de sécuriser le sort des salariés prisonniers des aléas de la conjoncture. La CFE-CGC poursuit donc son travail. Elle réaffirme sa vigi-lance sur le lien entre accord collectif et contrat de travail individuel ; sur les cri-tères financiers et sociaux déclencheurs des difficultés conjoncturelles ; sur les mo-dalités de consultation des IRp et sur les contraintes faites aux entreprises durant cette période. Autant de sujets techniques sur lesquels reposera un éventuel accord gagnant-gagnant ! Sauver les emplois en même temps que sauver l’entreprise ! Les conséquences sont suffisamment lourdes pour que la CFE-CGC prenne son temps. Il s’agit de négocier, et non de jouer au poker menteur.

Marie-Françoise [email protected]

SantépAS DE pROGRAMME pRÉSIDENtIEL !Les dépenses d'assurance mala-

die 2011 sont inférieures aux prévisions d'environ 900 millions d’euros et en baisse très nette de 3 milliards par rap-port à 2010. Mais à quel prix pour les citoyens ? Les dépassements d'hono-raires explosent de façon exagérée et en totale contradiction par rapport à notre modèle d'assurance maladie socialisé. Les orientations politiques du moment, qui consistent à tolérer de scandaleuses dérives de tarif et à imposer leur prise en charge par les complémentaires santé, ne nous rassurent pas. Le coût de la couverture santé devient trop élevé et contraint une proportion croissante de la population, y compris les classes moyennes, à renoncer aux soins. La course contre le déficit à tout prix par une approche trop comptable ne peut faire abstraction de ce douloureux impact social. Lorsque le déficit s'améliore par un effet mécanique de dégradation de la couverture santé des Français, rien ne va plus ! Le dire clairement relève de la responsabilité. L'urgence est de dépen-ser autrement, de dépenser mieux et de refuser la multiplication des actes médi-caux qui engraissent certains contre l'in-térêt du plus grand nombre. Ce débat est paradoxalement absent de la campagne pour l'élection présidentielle alors qu'il est fondamental pour la vie des Français. À quand des projets politiques qui abordent les vraies questions ?

Danièle [email protected]

et ouvrir toute grandes les portes à la concurrence étrangère. pourquoi ne pas imposer aux importations asiatiques les mêmes règles pénalisantes qui pèsent sur nos productions comme c’est le cas pour les briquets, les pneus ou les peintures, par exemple ? La cohérence du discours sur la réindustrialisation, dont tous les candidats se sont emparés, mérite mieux que les slogans ânonnés au grès des fer-metures d’usine. pendant ce temps, « la zone euro inquiète à nouveau les mar-chés », les bourses dévissent, malgré la mise en place du Mécanisme européen de stabilité (MES), doté de 500 (voire 700) milliards d’euros, le fameux « pare-feu » anticrise. Allez comprendre…et ne cherchez pas trop ! L’Europe a tombé les armes face à la mondialisation. Qu’à cela ne tienne, il suffit de s’en saisir. Question de volonté. De volonté politique.

François [email protected]

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Un nouveau rendez-vous mensuel sur www.cfecgc.org :

le MaG 360...

N°1284 > 13 AVRIL 2012

AppEL À L’ÉQuItÉBernard Van Craeynest s’est déclaré «surpris» du comportement de la CGt qui appelle clairement à voter contre Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle : «je considère que cela n’est pas notre rôle que d’entrer dans ce type de débat car, quel que soit l’élu, le 6 mai prochain, nous aurons à travailler avec le nouveau gou-vernement». En revanche, affirme le pré-sident de la CFE-CGC : «nous sommes dans notre rôle lorsque nous portons les attentes de nos collègues, lorsque nous discutons, nous négocions avec les pou-voirs publics, nous sommes dans notre rôle lorsque nous critiquons ce que nous jugeons être non adapté, non efficace par rapport aux objectifs affichés, on n’a pas à prendre parti pour ou contre tel ou tel camp». La CFE-CGC préfère soumettre à chaque candidat son «pacte social», le-quel servira de «support aux discussions avec les nouveaux pouvoirs publics». D’ici là, ce qui «inquiète» Bernard Van Craey-nest, c’est qu’aucun candidat n’aborde le fond des sujets que nous aurons à traiter : crise financière, compétitivité, fiscalité. un exemple ? Qui va s’attaquer à la question des intermittents du spectacle dont le régime coûte plus d’un milliard d’euros à l’assurance-chômage : «est-ce qu’on doit le faire financer par le régime d’assu-rance-chômage des salariés ?». Même question avec la retraite, avec la dépen-dance, avec d’autre sujets «dilués dans le temps mais jamais traités au fond». Ber-nard Van Craeynest en appelle à l’équi-té : «toute réforme jugée injuste par une majorité de la population conduit inévita-blement à un délitement de la société et à des troubles sociaux». (BFM, 4.04.2012).

CYNISMELe candidat Nicolas Sarkozy s’en est pris à la CGt et à la CFDt, en particulier, pour dénoncer ce qu’il qualifie de manque d’in-dépendance politique. S’en prendre aux corps intermédiaires n’est pas très «co-hérent» relève Bernard Van Craeynest qui se souvient des propos opposés du chef de l’État pendant son quinquennat, jusqu’à se «féliciter du travail que nous avons pu accomplir en commun». Le

président confédéral regrette que cette campagne soit placée plus sous le signe de la «communication» plutôt que de «la pédagogie, la lucidité et la clarté». Nico-las Sarkozy annonce ne pas vouloir réfor-mer ni l’assurance maladie ni la retraite : «soit il est inconscient, soit il est cynique» rétorque le président de la CFE-CGC. Ou il s’agit alors de la même «incompréhen-sion» déjà manifestée avec la réforme de la formation professionnelle qui s’avère après dix mois de gestion, inaboutie...(BFM, 4.04.2012).

PRÉSIDENTIELLE 2012

PRÉSIDENTIELLE 2012

PRÉSIDENTIELLE 2012

Le pacte social CFE-CGC et les réponses des candidats à l’élec-

tion présidentielle sont sur le web CFE-CGC : www.cfecgc.org

PRÉSIDENTIELLE 2012

uRGENCE !Le Syndicat national indépendant de la recherche scientifique (SNIRS) CFE-CGC appelle les candidats à «redonner aux jeunes le goût des métiers de la recherche». Il préconise de meilleures rémunérations, une «visibilité à long terme» des recrutements, des aides aux laboratoires et du «temps redonné aux chercheurs par l’allégement des procé-dures bureaucratiques». Il y a urgence : «les pays émergents seront bientôt «sub-mergents» par leur nombre de publica-tions et de brevets».

langue et travailExCLuSION BY ENGLISh

Imposée de plus en plus dans l’entre-prise, la langue anglaise apparaît para-doxalement comme une source d’exclu-sion, de stress et de fatigue. un délégué CFE-CGC de pSA témoigne : «À l’heure où la réduction de coûts touche aussi les formations, certains salariés restent au milieu du gué». D’autant que l’aune de mesure est souvent l’anglais acadé-mique : «les opérationnels (...) se com-prennent grâce à la technique, attention à ce que l’anglais académique ne devienne pas prépondérant dans le choix des pro-motions au détriment des compétences techniques et managériales». (Les Échos, 10.04.2012).

↘ Protection sociale

LA CFE-CGC Au hAut CONSEILDanièle Karniewicz, secrétaire natio-nale CFE-CGC a été nommée membre du haut conseil de la protection sociale, créé le 30 mars 2012. une installation consécutive à la mise en place de la tVA sociale théoriquement applicable en oc-tobre prochain.

↘ espaceARIANE MENACÉELa France réduit le budget dédié à la fusée Ariane 5ME, évolution du lanceur actuel. La CFE-CGC d’EADS s’inquiète de l’avenir du programme 5ME, d’autant qu’une Ariane 6 ne serait pas opéra-tionnelle avant une quinzaine d’années. Abandonner Ariane 5ME, «pourrait por-ter un coup fatal au programme Ariane, à sa viabilité commerciale, au maintien des compétences études et, à terme, à l’indépendance européenne en matière d’accès à l’espace».

↘ enseigne-ment

FORMAtION Au NuMÉRIQuELe syndicat Avenir École CFE-CGC milite pour l’introduction des techniques numé-riques dans l’enseignement pour «redo-rer» son image et intéresser les élèves. À la condition de former les personnels qui les utilisent : «la mission Fourgous l’a chiffré à un milliards d’euros pour 900 000 enseignants en France». (France Inter, 3.04.2012).

↘ thalèspREMIER pANLa direction de thalès services veut vendre une partie de ses services (150 salariés) à une société privée. Les syn-dicats sont vent debout contre un projet fondé sur de seules et basses raisons fi-nancières. La CFE-CGC refuse de laisser la porte ouverte à ce type de projets : ce serait un «premier pan de mur qui tombe» et des craintes pour le reste de thalès services. (France Bleu, 10.04.2012).

↘ arcelorMittalVOIES DE SAuVEGARDELa CFE-CGC d’ArcelorMittal joue au maximum la carte du dialogue pour sortir de l’impasse d’une éventuelle fermeture du site de Florange. Elle milite en faveur d’une répartition différente des produc-tions entre les sites et à la préservation de leurs capacités industrielles ; d’une taxe européenne de réajustement envi-ronnemental ; de la concrétisation du pro-jet uLCOS (ultra Low Steelmaking CO2) contre l’effet de serre ; du lobbying de la classe politique auprès des instances européennes pour atteindre ces objectifs.

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la lettre confédéralepublication de la Confédération française

de l’encadrement CGC 59/63, rue du Rocher, 75008 paris

tél. : 01 55 30 12 12 – Fax : 01 55 30 13 13

Directeur de la publication : Bernard Van Craeynest

Rédacteur en chef : Michel Ciesiolka

Assistantes : M. texereau ; C. Escorza Impression : StIpA (Montreuil)

Commission paritaire : 1015 s 07570.

ISSN : 0753-0625

Abonnement : 123 e

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N° 1284 > 13 avril 2012

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Militants, connectez vous... http://intra.cfecgc.org

le tour de France du dialogue à Beaune

Prochaines étapes : Lyon, le 10 mai ; Bordeaux, le 15 mai.

http://leproces.frparticipez au forum en ligne sur leproces.fr !

La sixième étape du tour de France CFE-CGC du dialogue social s’est arrê-tée à Beaune, le 21 mars, à l’invitation de Jean-François Michon, président de l’uR Bourgogne, partisan d’aborder «sans tabou, l’utilité des syndicats dans notre société et leur adéquation aux débats actuels». une invitation doublée par celle de Bernard Van Craeynest : profitons de ce forum pour «confronter nos points de vue, cela nous permettra d’enrichir notre expression, tant à l’égard du patronat que des pouvoirs publics !».

un débat lancé par Jean-François Chanta-raud, de l’Observatoire du dialogue et de l’intelligence sociale (ODIS) sur le «pacte social» proposé par la CFE-CGC. Dans la campagne électorale actuelle, les militants demandent que les corps intermédiaires n’aient «pas peur d’évoquer les sujets qui fâchent, telles les retraites complémen-taires». La CFE-CGC est bien placée pour «en parler aux citoyens», pour «soulever des alternatives». Le juste partage des richesses, réclamé par les répondants à la grande enquête CFE-CGC «nouveau dia-logue.com», peut s’appuyer sur une idée simple, soulèvent les militants : «un tiers des bénéfices de l’entreprise pour l’actionnaire, un tiers pour l’investissement et un tiers pour les salariés», car «une entreprise sans ses femmes et ses hommes n’est rien !».

LA VALEuR tRAVAIL

La valeur travail a longuement été dé-battue à Beaune. Comme avec la va-leur «famille», s’est exprimée le besoin d’une «réflexion de fond pour sortir de la fuite en avant à coups de lois ponc-tuelles». un exemple : «la disparition des grands ports français, conséquence d’un corporatisme à courte vue». Mais l’intérêt général ne s’imposera qu’après un changement culturel, estiment les dé-batteurs, qui ne le voient possible qu’à partir d’une priorité donnée à l’éducation et à la formation tout au long de la vie. Ici, le syndicat peut s’investir d’une mis-sion : «monter des stages de formation sans attendre la direction». Mieux : «il nous faut des militants CFE-CGC inves-tis dans les directions des ressources humaines. pour y arriver, il faut commen-cer par s’adresser aux jeunes diplômés, futurs managers en même temps que vivier du syndicat...

une autre valeur a été source d’échanges : l’emploi des seniors. «Il ne sont plus qu’une ligne de coût dans l’en-treprise», alors qu’ils sont une force de plus en plus importante dans la société. Et la question fondamentale est encore une fois posée : «quelle société voulons-nous ?»

LE SYNDICAt, uN LIEN

Les débatteurs ont réclamé une «révi-sion de la gouvernance des entreprises, parce que le financier, aux manettes aujourd’hui, n’est pas un entrepreneur. La CFE-CGC a un rôle à jouer : les ingé-nieurs et les commerciaux sont écartés des directions, les responsables poli-tiques ne sont pas formés à l’économie... alors, que la CFE-CGC soit le lien entre l’entreprise et l’acteur politique ! L’État doit retrouver sa place : stratège, «déve-loppeur» d’esprit d’entreprise, régulateur notamment pour que les importations respectent des critères écologiques et sociaux. un bon moyen serait de «redon-ner du pouvoir aux Chambres de com-merce et d’industrie, pourquoi pas en partenariat avec les syndicats ?

Le président confédéral s’est réjouit de cet échange : il concourt à «faire tomber les cloisonnements et les incompréhen-sions». La CFE-CGC a son rôle dans «la bonne mise en relations entre les mondes politiques et économiques qui ne peuvent plus s’ignorer !»

REpRÉSENtAtIVItÉtoujours chez Koné, cette fois à Lyon, la CFE-CGC remporte 57 % des voix au 2e

collège et 85 % au 3e et tous les postes du CE...

↘ BanquesINDÉCENCELes négociations salariales sont en cours dans la banque : «pour la première fois, quasiment, dans l’histoire du système bancaire, nous avons eu des proposi-tions aussi faibles et aussi indécentes de la part des directions». Le président du Syndicat national de la banque (SNB) CFE-CGC craint une situation «explo-sive». (BFM, 6.04.2012).

http://snb-services.com

↘ France télécom

RÉSOLutIONLes personnels de France télécom dé-tiennent près de 5 % du capital. Fort de la voix de leurs représentants à l’Assem-blée générale, ils présentent une résolu-tion proposant de ramener le dividende à 1 euro par action, au lieu de 1,40 euro. Objectif : «un meilleur partage des résul-tats» ; l’investissement dans «des nou-veaux relais de croissance».

www.cfecgc-unsa-ft-orange.org