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L 20 ans après la loi Toubon et 475 ans après l’ordonnance de Villers-Cotterêts, le français reste un élément déterminant pour la clarté, l’intelligibilité et la diffusion de l’information publique sous toutes ses formes, y compris aujourd’hui nu- mérique..................................................................................................... p. 6 PREMIER MINISTRE La du COEPIA Secrétariat du Conseil d’orientation de l’édition publique et de l’information administrative 26, rue Desaix 75727 Paris cedex 15[email protected] www.gouvernement.fr/coepia N° 26 Décembre 2014 INFORMATION ADMINISTRATIVEDONNÉES PUBLIQUESPUBLICATIONS ADMINISTRATIVES La défense par l’image : entretien avec Christophe Jacquot (ECPAD) Christophe Jacquot explique le rôle de l’Éta- blissement de communication et de produc- tion audiovisuelle de la défense......... p. 2 Quelles langues sur les sites internet de l’État ?........................... p. 9 Ordonnance de Villers-Cotterêts : « en langage maternel français »... p. 10 Francophonie numérique : un enjeu pour l’information publique......p. 13 Agenda des travaux................ p. 12 Suivi des recommandations p. 12 Initiatives........................................ p. 16 À lire................................................. p. 16 Conseil d’orientation de l’édition publique et de l’information administrative - Secrétariat du COEPIA

Lettre du COEPIA No26 - Décembre 2014

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La défense par l’image : entretien avec Christophe Jacquot (Directeur de l’ECPAD) // Information publique et langue française // Quelles langues sur les sites internet de l’Etat ? // L’ordonnance de Villers-Cotterêts : "en langage maternel français et non autrement" // Francophonie numérique : un enjeu pour l’information publique // Agenda des travaux ; suivi des dernières recommandations // Actualité : initiatives ; à lire

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Page 1: Lettre du COEPIA No26 - Décembre 2014

L

20 ans après la loi Toubon et 475 ans après l’ordonnance de

Villers-Cotterêts, le français reste un élément déterminant

pour la clarté, l’intelligibilité et la diffusion de l’information

publique sous toutes ses formes, y compris aujourd’hui nu-

mérique..................................................................................................... p. 6

P R E M I E R M I N I S T R E

La

du COEPIA

Secrétariat du Conseil d’orientation de l’édition publique et de l’information administrative

26, rue Desaix 75727 Paris cedex [email protected] www.gouvernement.fr/coepia

N° 26 Décembre

2014

INFORMATION ADMINISTRATIVEDONNÉES PUBLIQUESPUBLICATIONS ADMINISTRATIVES

La défense par l’image :

entretien avec Christophe

Jacquot (ECPAD)

Christophe Jacquot explique le rôle de l’Éta-

blissement de communication et de produc-

tion audiovisuelle de la défense......... p. 2

Quelles langues sur les sites

internet de l’État ?........................... p. 9

Ordonnance de Villers-Cotterêts : « en

langage maternel français »... p. 10

Francophonie numérique : un enjeu

pour l’information publique...... p. 13

Agenda des travaux................ p. 12

Suivi des recommandations… p. 12

Initiatives........................................ p. 16

À lire................................................. p. 16

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- Secrétariat du COEPIA

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ENTRETIEN CHRISTOPHE JACQUOT

Chargé de réaliser les reportages photo et vidéo sur la défense nationale, l’Établissement de

communication et de production audiovisuelle de la défense (ECPAD) s’appuie sur des équipes

spécialisées disponibles en permanence. Son directeur, le contrôleur général des armées Chris-

tophe Jacquot, nous présente ses activités et leur transformation numérique.

Quelles sont les missions de

l’ECPAD ? De quels moyens

dispose-t-il ?

C.J. : L’ECPAD, agence d’images

du ministère de la Défense depuis

1915, dispose de collections excep-

tionnelles d’archives audiovisuelles

et photographiques : plus de 9 mil-

lions de clichés et près de 30 000

titres de films. Ce fonds, progressi-

vement numérisé, est constamment

enrichi par la production des repor-

ters militaires, les

versements des or-

ganismes de la Dé-

fense et les dons des

particuliers.

Sous la tutelle du

ministre de la Dé-

fense,

l’établissement réa-

lise, en France et

dans le monde, des

reportages photo et

vidéo.

Il a ainsi pour mission de garantir

la disponibilité permanente

d’équipes de reportage formées aux

conditions de tournage opérationnel

pour témoigner en temps réel de

l’engagement de nos armées sur

tous les théâtres d’opérations –

Centrafrique, Mali et Afghanistan

notamment et lors des grands évé-

nements du ministère.

Ces soldats de l’image transmettent

les images réalisées pour une mise

à disposition immédiate aux médias

français et étrangers et contribuent

ainsi, souvent de façon exclusive, à

la réalisation de journaux et de

magazines d’information.

L’ECPAD contribue à la transmis-

sion de la mémoire par la valorisa-

tion des archives audiovisuelles de

la Défense, ainsi qu’au renforce-

ment et à la diffusion de l’esprit de

défense.

Quelle place tient le numé-

rique dans votre chaîne de pro-

duction et de diffusion, de la

prise d’image à l’archivage ?

C.J. : Le numérique tient une place

primordiale à l’ECPAD.

L’ECPAD s’est doté d’un plateau

technique de production et de post-

production audio et vidéo en tout

numérique conforme aux standards

professionnels de ce secteur.

L’architecture de ces

équipements et leur

gestion centralisée sont

adaptés aux différents

processus de produc-

tion et de création des

environnements de

post-production et de

diffusion de toutes

tailles. Ce dispositif

relie les différents

membres d’un projet.

Les producteurs, les

graphistes, les assistants monteurs,

les monteurs audio et vidéo, les

Ph

oto

:

D.R

.

La défense par

l’image : l’ECPAD

Entretien avec

Christophe Jacquot

Directeur de l’ECPAD

“ L’ECPAD s’est doté d’un plateau

technique de production et de

post-production audio et vidéo

en tout numérique conforme aux

standards professionnels de ce

secteur ”

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réalisateurs, les archivistes ainsi

que les services administratifs ont

désormais accès aux toutes der-

nières informations et ressources

du projet.

Cet outil de services en réseau

permet d’automatiser les tâches

routinières liées à la production, de

suivre les révisions, de simplifier

l’administration et de réduire les

délais de chaque étape du proces-

sus, de la pré-production à

l’archivage en passant par la livrai-

son finale.

Le système (AVID) se compose :

- de stations de numérisation et

de dérushage, de stations de mon-

tage audio et vidéo non linéaires,

de stations graphiques 2D et 3D ;

- d’un réseau de médias en temps

réel, reliant chaque station de tra-

vail à un espace de stockage centra-

lisé et sécurisé ;

- d’une base de données métier et

de puissants outils de gestion de

contenus et d’administration cen-

tralisée.

Ce dispositif technique permet

donc de partager instantanément

entre membre d’une équipe projet

un volume important de médias ou

de documents. Il favorise un allè-

gement du processus, un archivage

sécurisé et un suivi automatique

des révisions. Il améliore la produc-

tivité de la fabrication de vidéo-

grammes par la réduction des coûts,

il permet une rotation plus rapide

des productions et une meilleure

utilisation des ressources humaines.

Enfin, pour répondre à sa mission

de service public de mise à disposi-

tion et de valorisation de ses ar-

chives historiques auprès du public

et des professionnels, l’ECPAD

pilote la conduite et la mise en

œuvre du projet ministériel de

plateforme numérique de la dé-

fense. La mise en ligne de nos

fonds et leur commercialisation

constituent le levier fondamental de

transformation numérique de

l’établissement.

Quelles sont vos activités de

(co)production et de (co)édition

en partenariat les autres admi-

nistrations et le secteur privé ?

C.J. : S’agissant des coproductions,

l’activité a été particulièrement

forte cette année (en lien avec les

commémorations de la Première

Guerre mondiale). 14 documen-

taires coproduits liées à la Grande

Guerre ont ainsi été diffusés

(France TV, Histoire, Planète+).

Il convient notamment de citer :

- Elles étaient en guerre 1914-18,

qui a obtenu une très bonne au-

dience nationale lors de sa diffu-

sion sur France 3 en octobre dernier

et a été vendu à plus de 12 diffu-

seurs internationaux depuis ;

Christophe Jacquot

Saint-Cyrien, âgé de 51 ans, titulaire

d’une maîtrise en droit public et

diplômé du centre des hautes

études de l’armement, le contrôleur

général des armées Christophe

Jacquot a exercé des fonctions

d’officier de la gendarmerie natio-

nale avant d’être admis sur con-

cours dans le corps du contrôle

général des armées (CGA) en 2003.

Auditeur, puis responsable de la

coordination interministérielle de la

réglementation et du contrôle de

l’État sur la fabrication et le com-

merce des matériels de guerre et

des armes, au ministère de la Dé-

fense, il a occupé les fonctions de

sous-directeur, adjoint au chef du

service des affaires européennes et

internationales, puis chef du service

de l’administration centrale, au

ministère de la Justice, avant d’être

nommé, à son retour au ministère de

la Défense, directeur de

l’Établissement de communication

et de production audiovisuelle de la

défense (ECPAD) en janvier 2013.

- Le soldat méconnu, un film

composé d’images d’archives et de

graphismes qui raconte l’histoire du

dernier mort de la Grande Guerre ;

- la série télévisée en 5 épisodes

Apocalypse Première Guerre mon-

diale, avec des images d’archives

restaurées et colorisées, diffusée

sur France 2 mais aussi sur RTBF

et TV5 Québec Canada.

En ce qui concerne 2015-16,

12 coproductions sont en projet,

certaines confirmées (comme, à

titre d’exemple, Inside the War, un

film en 3D qui nous plonge au

cœur de la guerre, ou encore

La France est notre patrie, de

Rithy Panh), d’autres en cours

d’instruction.

La Première Guerre mondiale est

moins concernée même si elle reste

un sujet de référence, comme

l’attestent deux des coproductions

consacrées à la bataille de Verdun

(qui seront, contrairement aux

autres films, diffusées en 2016 à

l’occasion du centenaire de Ver-

dun).

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Afghanistan, 14 mai 2012. © JF d’Arcangues / ECPAD.

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Les coproductions se font essen-

tiellement avec des sociétés de

production privées. Le seul établis-

sement public est l’Institut national

de l’audiovisuel (INA) avec qui

nous avons coproduit trois séries

(deux concernent le Général de

Gaulle, une sur la Première Guerre

mondiale).

Concernant les coéditions,

l’ECPAD mène ses projets en liai-

son avec de grandes maisons (par

exemple : Gallimard, Flamma-

rion…) ou de petits éditeurs (Tal-

landier, De Taillac, BG Éditions…)

et bénéficie du soutien et su savoir-

faire de la Direction de la mémoire,

du patrimoine et des archives du

ministère de la Défense, autour

d’ouvrages liés à l’histoire et à

l’actualité militaire. Conscient de la

difficulté que rencontre le marché

du livre actuellement, nous étu-

dions au plus près le modèle éco-

nomique de chacun des projets en

vue d’assurer la diffusion la plus

appropriée.

À titre d’exemple, nous coéditons

des ouvrages à caractère historico-

scientifique avec le CNRS Éditions

(« Le sacrifice du soldat ») ou ré-

cemment les PUR (« Images inter-

dites de la Grande Guerre »), mais

aussi de nombreux ouvrages avec

nos partenaires du ministère de la

Défense (états-majors, directions et

services).

Chiffres clés

Plus de 9 millions de clichés

Près de 30 000 titres de film

267 professionnels

12 stations de montage

4 stations de créations gra-

phiques

4 studios sons

1 station d’étalonnage

Pour aller plus loin :

www.ecpad.fr

À noter que l’ECPAD édite égale-

ment seul des ouvrages à partir de

son fonds d’archives. L’ensemble

de tous nos produits finis est à

retrouver sur notre boutique en

ligne (www.boutique.ecpad.fr).

Quelle est votre politique de

mise à disposition des tiers des

documents de l’ECPAD ?

C.J. : L’ECPAD est un centre

d’archives audiovisuelles du minis-

tère de la Défense. À ce titre, il

répond à sa mission de service

public de mise à disposition de son

fonds au public, hormis un nombre

restreint de documents classifiés.

Dans le cadre de sa plateforme

audiovisuelle, mise en service à

l’horizon 2016, l’accès au fonds

s’effectuera via un portail internet

utilisant les nouvelles technologies

du Web.3.0. Cette transformation

numérique élargira le champ des

nouveaux usages par le partage et

la diffusion de nos archives. Les

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Porte-avions Charles-de-Gaulle, 15 août 2014. Cameraman de l’ECPAD lors des cérémonies commémoratives

du 70e anniversaire du débarquement de Provence. © A. Karaghezian / ECPAD.

Page 5: Lettre du COEPIA No26 - Décembre 2014

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versements de fichiers par nos

organismes de communication du

ministère seront réalisés automati-

quement en ligne.

Les fonds sont également consul-

tables sur site à la médiathèque en

accès libre toute la semaine aux

horaires d’ouverture dont une noc-

turne le jeudi jusqu’à 21 heures.

L’établissement publie également

régulièrement des films et des dos-

siers thématiques sur son site inter-

net. Nos documentalistes répondent

aussi régulièrement à des demandes

de recherche à distance.

Où en est la numérisation du

fonds documentaire de

l’ECPAD ?

C.J. : L’établissement met en

œuvre depuis 2005 un plan de nu-

mérisation qui contribue à la pré-

servation des supports (sauvegarde

des films en nitrate de cellulose et

acétate de cellulose). La majorité

des images fixes et animées ont été

numérisées, et le travail continue.

Le numérique modifie-t-il la

couverture des commémora-

tions qu’assure l’ECPAD ?

C.J. : Le numérique est au cœur de

la communication de l’ECPAD et

permet de s’adresser à tous les

publics par des outils adaptés.

Ainsi, dans les prochains jours,

l’ECPAD disposera d’un nouveau

site internet centré sur l’image et

entièrement en responsive design.

L’ECPAD est également présent

sur les réseaux sociaux, Facebook,

Twitter, et les réseaux profession-

nels.

Le numérique permet aujourd’hui

d’assurer une information et une

communication de proximité, en

direct et en continu lors des com-

mémorations, mais aussi de per-

mettre au public de mieux perce-

voir notre travail au jour le jour en

les emmenant partout avec nous via

ces applications, ce qui n’était pas

possible avant le numérique.

Environs de Cambrai (Nord), 2 octobre 1918.

Un caméraman de la Section photographique et cinématographique des armées filme la progression des troupes

canadiennes.

© Marcel Lorée/ ECPAD. Co

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LANGUE FRANÇAISE

Information publique et langue française

20 ans après l’adoption de la « loi Toubon », quel est le rôle du français dans l’information publique ?

Qu’il s’agisse de renseigner les usagers sur leurs droits et démarches ou de diffuser des publications

administratives auprès des citoyens ou des agents, la langue est au cœur des préoccupations.

n écho à l’ordonnance de

Villers-Cotterêts qui fit du

français la langue de

l’administration et de la justice il y

a 475 ans (voir article infra), la

question du meilleur recours au

français par l’administration pour

informer les citoyens le plus clai-

rement et le plus simplement pos-

sible se renouvelle et s’élargit

aujourd’hui, embrassant la variété

des canaux disponibles, numé-

riques, oraux ou imprimés.

En France et à l’international

Il s’agit d’abord de renseigner les

citoyens français sur les règles

applicables et les dispositifs admi-

nistratifs, mais aussi les ressortis-

sants étrangers concernés, qu’ils

soient à l’intérieur ou à l’extérieur

des frontières (touristes, immigrés,

investisseurs, etc.) Au-delà de

l’information directement utile à

l’accomplissement d’une dé-

marche, cela concerne aussi la

diffusion des éléments

d’explication, d’analyse,

d’évaluation et de proposition via

les diverses publications émanant

de l’État. Et avec un accès à inter-

net de plus en plus large dans le

monde, l’enjeu dépasse désormais

l’information des citoyens et des

agents publics français, pour con-

tribuer au rayonnement des institu-

tions et des politiques publiques

françaises, comme à la coopération

internationale ou au renforcement

de la présence francophone parmi

les contenus disponibles sur inter-

net (voir article infra). Dans ce

contexte numérique en expansion

rapide, on prend par exemple cons-

cience de « l’impact culturel » que

peuvent avoir les sites internet de

l’État (voir article infra).

Premiers travaux du COEPIA

Les travaux du COEPIA ont

d’ailleurs abordé très tôt cette di-

mension, avec des recommanda-

tions qui ont permis la relance des

traductions du droit français via le

portail Legifrance.gouv.fr (no-

vembre 2010) : l’attractivité du

droit français par la meilleure dif-

fusion de traductions en langues

étrangères était au cœur de la ré-

flexion.

De même, lors de l’examen des

stratégies de publication présentées

par les ministères en 2014, le

COEPIA observait que « les conte-

nus publiés par les administrations

françaises sur internet (…) consti-

tuent un puissant levier d’influence

administrative et juridique notam-

ment, en même temps qu’un outil

indirect d’aide au développement ».

Aujourd’hui, les travaux sur

l’amélioration des écrits

d’information administrative sur

tous les supports, menés au sein du

COEPIA, portent une grande atten-

tion à la clarté et à l’adaptation du

langage pour les publics auxquels

ces textes s’adressent. Il s’agit de

favoriser des formulations effi-

caces, d’adopter les écrits aux

nouveaux supports numériques,

d’illustrer davantage le propos et

plus largement d’adopter une dé-

marche de langage clair. Cette

notion, répandue dans les pays

anglo-saxons (« plain language »)

est ainsi introduite en France dans

la réflexion sur l’information ad-

ministrative.

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Le français,

langue des services publics

« La langue de la République est le

français », affirme la Constitution

(article 2) depuis 1992, tandis que

la loi n°94-665 du 4 août 1994

relative à l’emploi de la langue

française (dite « loi Toubon »)

précise qu’« elle est la langue de

l’enseignement, du travail, des

échanges et des services publics »

(article 1er). L’utilisation du français

par l’administration pour informer

les usagers s’inscrit aujourd’hui

dans un cadre juridique précis.

La loi du 4 août 1994, dont on

célèbre cette année le 20e anniver-

saire, a actualisé et renforcé la loi

n°75-1349 du 31 décembre 1975

(dite « loi Bas-Lauriol ») en préci-

sant les conditions dans lesquelles

l’emploi du français est obligatoire,

sous peine de sanction, notamment

dans les domaines de la consom-

mation, de l’éducation, du travail,

de l’audiovisuel et des manifesta-

tions culturelles et profession-

nelles. Concernant plus spécifi-

quement les services publics, elle

dispose notamment que « toute

inscription ou annonce apposée ou

faite sur la voie publique, dans un

lieu ouvert au public ou dans un

moyen de transport en commun et

destinée à l’information du public

doit être formulée en langue fran-

çaise » (article 3). Elle ajoute que

« lorsque [ces] inscriptions ou

annonces (…), apposées ou faites

par des personnes morales de droit

public ou des personnes privées

exerçant une mission de service

public font l’objet de traductions,

celles-ci sont au moins au nombre

de deux », précisant que « dans

tous les cas où [elles] sont complé-

tées d’une ou plusieurs traductions,

la présentation en français doit être

aussi lisible, audible ou intelligible

que la présentation en langues

étrangères » (article 4).

La loi prévoit également que « les

publications, revues et communica-

tions diffusées en France et qui

émanent d’une personne morale de

droit public, d’une personne privée

exerçant une mission de service

public ou d’une personne privée

bénéficiant d’une subvention pu-

blique doivent, lorsqu’elles sont

rédigées en langue étrangère, com-

porter au moins un résumé en fran-

çais » (article 7).

Enfin, « l’emploi d’une marque de

fabrique, de commerce ou de ser-

vice constituée d’une expression ou

d’un terme étrangers est interdit

aux personnes morales de droit

public dès lors qu’il existe une

expression ou un terme français de

même sens approuvés dans les

conditions prévues par les disposi-

tions réglementaires relatives à

l’enrichissement de la langue fran-

çaise » (article 14), cette interdic-

tion s’appliquant aussi aux per-

sonnes morales de droit privé char-

gées d’une mission de service

public, dans l’exécution de celle-ci.

Rappelons aussi que deux articles

de l’ordonnance de Villers-

Cotterêts (1539) sont toujours en

vigueur et prescrivent une rédac-

tion claire et en français des actes

de justice (voir article infra).

L’année dernière, une circulaire du

Premier ministre du 25 avril 2013 a

rappelé que la langue française est

au cœur du « pacte républicain » et

que son emploi, notamment par

l’ensemble des services de l’État,

garantit un égal accès à

l’information et au savoir.

Illettrisme : 7% de la population est concernée

5 millions de personnes en France éprouvent des difficultés dans les domaines fondamentaux de l’écrit, soit 7% de la population âgée de 16 à 65 ans, selon une enquête « infor-mation et vie quotidienne » de 2011.

12% des adultes sont confrontés à des difficultés de lecture et 16% à des difficultés d’écriture en métro-pole, selon les mêmes estimations.

1 jeune sur 10 serait en situation de difficulté de lecture en métropole (soit 8,5%), selon le bilan 2013 de la journée défense et citoyenneté. Cette part s’élève à 35,7% en outre-mer, soit un tiers des jeunes.

Source : ministère de la Culture, 2014.

« Le droit au français est un droit

fondamental », explique Jacques

Toubon, ministre de la Culture lors

de l’adoption de la loi du 4 août

1994 et aujourd’hui Défenseur des

droits. « De fait, il existait bel et

bien un vide juridique dans ce

domaine », explique-t-il à

l’occasion d’un colloque organisé

le 13 octobre pour le 20e anniver-

saire de cette loi. « Aujourd’hui, on

enregistre de bons résultats dans

les domaines de la consommation,

du travail, de l’enseignement et la

recherche, mais d’autres secteurs

sont à la traîne : la publicité, les

médias et, malheureusement, les

services publics ».

« Aujourd’hui, en tant que Défen-

seur des droits, je souhaite que

rayonne l’idée que le droit au fran-

çais est un droit fondamental, cons-

titutionnel », affirme Jacques Tou-

bon. « Du respect de ce droit dé-

pend la cohésion sociale dans notre

pays. Ce qui n’empêche pas notre

langue de rester une langue ouverte ».

Un dispositif interministériel de

suivi et d’enrichissement

Rattachée au ministre de la Culture

et de la Communication et exerçant

un rôle interministériel, la Déléga-

tion générale à la langue française

et aux langues de France

(DGLFLF) joue un rôle

d’observation, de veille,

d’impulsion et de proposition sur

tous les dossiers impliquant

l’emploi de la langue française

dans la société et sa place dans le

monde. Elle s’appuie d’une part sur

le réseau des hauts fonctionnaires

chargés de veiller dans leurs do-

maines de compétences à

l’application du cadre légal garan-

tissant l’usage de la langue fran-

çaise, et d’autre part sur les com-

missions de terminologie et de

néologie placées auprès des princi-

paux départements ministériels et

chargées, avec l’appui de spécia-

listes et de représentants de la

société civile, de doter la langue

française de termes nouveaux dans

les différentes disciplines des

sciences et des techniques.

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« Recevoir une information et

s’exprimer dans sa langue est un

droit garanti par la loi, qui vise à

protéger la santé et la sécurité des

consommateurs, des salariés et des

usagers », rappelle la DGLFLF en

ouverture de son rapport d’activité.

La mise en œuvre de ce « droit au

français » fait l’objet d’un rapport

annuel du Gouvernement au Par-

lement.

Le dire en français

Comme dans tous les milieux pro-

fessionnels, les agents publics

utilisent souvent des jargons

propres à leur secteur. Un premier

enjeu d’information publique con-

siste à s’en extraire lorsque l’on

s’adresse aux usagers afin d’être

bien compris. Cette problématique

est partagée par les entreprises vis-

à-vis de leurs clients, ainsi que

l’ont montré les échanges organisés

par la formation spécialisée « Qua-

lité de l’information administrative

des usagers » du COEPIA en no-

vembre 2014, avec par exemple

l’opérateur de télécommunications

Orange ou la banque ING Direct.

Un second enjeu complémentaire

réside dans l’utilisation de termes

français au lieu de termes emprun-

tés à des langues étrangères et

singulièrement à l’anglais. De

même que dans beaucoup

d’entreprises, la tentation peut en

effet être forte d’utiliser des mots

anglais, surtout dans le domaine

technologique, où l’innovation est

souvent venue des États-Unis. Au-

delà de l’« effet de mode », l’usage

de termes anglais ne garantit pas

nécessairement leur bonne com-

préhension, tandis que des équiva-

lents français existent le plus sou-

vent.

« Courriel », « tablette »,

« ouverture des données »…

C’est précisément pour contribuer

à enrichir la langue française de

termes issus de secteurs nouveaux

qu’un dispositif a été organisé par

le décret n°96-602 du 3 juillet 1996

relatif à l’enrichissement de la

langue française, en cours de ré-

forme. Il est articulé autour d’une

commission générale et de com-

missions spécialisées de termino-

logie et de néologie, en association

étroite avec l’Académie française.

Les termes, expressions et défini-

tions adoptés sont ensuite publiés

au Journal officiel.

Les administrations sont dès lors

tenues d’employer la terminologie

officielle : « Les termes et expres-

sions publiés au Journal officiel

sont obligatoirement utilisés à la

place des termes et expressions

équivalents en langues étrangères

(…) dans les décrets, arrêtés, circu-

laires, instructions et directives des

ministres, dans les correspondances

et documents, de quelque nature

qu’ils soient, qui émanent des

services et des établissements pu-

blics de l’État » (article 11). Il en

va de même pour les contrats qu’ils

concluent et pour les appellations

de marques de fabrique, de com-

merce ou de service.

Quelque 350 termes sont ainsi

publiés chaque année au Journal

officiel. Afin d’en faciliter l’accès

et la diffusion, ils ont été rassem-

blés par la DGLFLF dans une base

baptisée « France Terme » diffusée

sur internet, qui compte environ

6 500 termes français avec leur

définition et leurs équivalents en

langue étrangère.

Dans le domaine de l’information,

on signalera par exemple « inter-

net », « toile », « hypertexte »,

« adresse universelle » ou « adresse

réticulaire », « page d’accueil »,

« administrateur de site » (1999),

« site », « portail » (2002), « cour-

riel » (2003), « tablette » (2011),

« ouverture des données » et

« données ouvertes » (2014),

« mégadonnées » (2014)…

Certains ont été bien assimilés ou

ont rejoint les usages linguistiques

dominants, tandis que d’autres ont

rencontré moins de succès ou ont

été dépassés. On notera à cet égard

que la terminologie peut être actua-

lisée : « blogue » (2014) vient ainsi

de remplacer « bloc-notes » (2005)

pour désigner un site présentant, du

plus récent au plus ancien, de

courts articles ouverts aux com-

mentaires des internautes (appelé

blog en anglais).

Pour aller plus loin :

Site de la Délégation générale à la

langue française et aux langues de

France (DGLFLF)

www.culture.gouv.fr/culture/dglf/

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Page 9: Lettre du COEPIA No26 - Décembre 2014

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LANGUE FRANÇAISE

Quelles langues sur les sites internet de l’État ?

Retour sur une étude publiée en 2011 sur le comportement « linguistique » des sites internet de

l’État. Un panorama des langues les plus utilisées, des sites concernés, des pratiques statiques ou

dynamiques, de la vitalité du français...

n 2011, a été publiée une

étude originale sur la

situation linguistique des

sites internet de l’État, réalisée par

l’association Diversum, avec le

soutien de la Délégation générale à

la langue française et aux langues

de France (DGLFLF) du ministère

de la Culture et de la

Communication : L’empreinte

culturelle induite par les sites

internet de l’État : première

approche selon le comportement

linguistique.

Diversum, qui se consacre à la

prise en compte de l’environnement

culturel dans les politiques de

développement durable, a examiné

2 074 sites internet des services et

établissements publics de l’État,

avec une attention particulière

accordée aux versions linguistiques

proposées par chacun d’entre eux.

Même si cette analyse a été faite à

la fin de l’année 2010, elle semble

être la seule sur le sujet à ce jour.

« En fournissant à l’État, éditeur

numérique, une connaissance

objective et consolidée du degré

d’ouverture à la diversité

linguistique de ses sites internet et

de leur capacité à enrichir la langue

française, cette étude permet de

mieux appréhender l’empreinte

culturelle de l’État, en faveur d’un

environnement culturel riche et

diversifié ».

Une diversité linguistique

principalement assurée

par les ambassades

Il ressort d’abord de l’étude que sur

les 2 074 sites examinés, 48

langues différentes, en plus du

français, sont signalées dès la page

d’accueil. Mais pour plus de la

moitié d’entre elles, cette diversité

linguistique est portée par les sites

internet des ambassades de France

à l’étranger : 46 langues sont utili-

sées, en plus du français, sur les

143 sites des ambassades de France

contre 19 langues pratiquées, en

plus du français, sur les sites inter-

net de l’État hors ambassades.

Cette analyse de la « présence »

linguistique, tous sites internet et

toutes langues confondus, montre

également que la langue anglaise

est la plus pratiquée après le fran-

çais sur les sites internet de l’État,

avec un « taux de couverture glo-

bal » de 20,5%, contre 6,5% pour

l’espagnol et 3,5% pour l’allemand

(le taux de couverture correspon-

dant au pourcentage de sites de

chaque périmètre considéré dispo-

nible dans une langue).

Outre les ambassades, on notera

que ce sont les institutions et juri-

dictions, le ministère de l’Écologie,

et le ministère des Affaires étran-

gères, qui présentent les taux de

couverture globaux les plus élevés.

Plus des 3/4 des sites

ont une version « dynamique »

en langue étrangère

Pour aller au-delà de la mesure de

la « présence » linguistique sur les

sites, et évaluer le degré

d’actualisation de ces versions,

Diversum a repris son analyse en

distinguant les versions linguis-

tiques « dynamiques » (entendues

comme celles où est assuré, dans la

langue considérée, un service

d’actualités datant de moins d’un

an) des versions linguistiques « sta-

tiques ». Bilan : sur les 2 074 sites

analysés, 1 628 comportent au

moins une version linguistique

considérée comme « dynamique ».

Le réseau des ambassades con-

centre la majeure partie des sites

pratiquant le plus grand nombre de

langues « dynamiques » (en plus du

français, ce sont 44 langues « dy-

namiques » qui sont pratiquées sur

les 139 sites du périmètre dyna-

mique des ambassades, contre 9

langues « dynamiques » pratiquées,

en plus du français, sur les sites

internet de l’État hors ambassades).

Quelle vitalité du français ?

Un autre axe de l’étude a porté sur

les tendances en termes de vocabu-

laire de l’internet parmi les 2 074

sites du périmètre défini. Il s’agit

de voir quels sont les termes les

plus utilisés et évaluer la propen-

sion à utiliser un vocabulaire fran-

çais. La méthode employée a con-

sisté à compter les termes utilisés

pour désigner, en 5 endroits clefs

de chaque site, 15 des principales

notions du vocabulaire de l’internet

(« accueil », « actualités », « admi-

nistrateur du site », « lettre

d’information », etc.) Le constat en

2010 est plutôt positif, quoique

variable suivant les termes, surtout

par rapport à la terminologie offi-

cielle que les administrations doi-

vent employer. Pour Jérôme Goua-

dain, secrétaire général-fondateur

de Diversum, qui a envisagé un

label basé sur un cahier des charges

incluant notamment la probléma-

tique de l’accessibilité des sites

internet en termes linguistiques,

une telle entreprise exige une

« vraie stimulation extérieure ».

Pour aller plus loin :

Étude L’empreinte culturelle induite

par les sites internet de l’État

(Langues & recherche, DGLFLF, 2011)

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Page 10: Lettre du COEPIA No26 - Décembre 2014

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LANGUE FRANÇAISE

L’ordonnance de Villers-Cotterêts : « en langage

maternel français et non autrement »

1539 : peut-être le « Marignan » de la rédaction administrative et judiciaire. Il y a 475 ans, le Roi

François Ier édictait en effet la première ordonnance de simplification du droit et de la rédaction

administrative en France.

éritable acte fondateur de

« l’universalité de la langue

française » selon

l’expression de Rivarol,

l’ordonnance de Villers-Cotterêts

est l’œuvre du chancelier

Guillemine Poyet. Elle a

été édictée par le Roi de

France François Ier

entre

le 10 et le 25 août 1539

au Château de Villers-

Cotterêts qu’il a cons-

truit au milieu des forêts

giboyeuses où il aimait

chasser ; elle fut enregis-

trée au Parlement de

Paris le 6 septembre

1539. 475 ans plus tard,

elle est toujours partiel-

lement en vigueur pour

ses deux articles les plus

célèbres, tandis que de

nombreux articles de

cette longue ordonnance

qui comportent au total

192 articles, ont servi à

l’édification de pans

entiers du droit français.

La loi constitutionnelle

n°92-554 du 25 juin

1992 lui fait écho loin-

tain en précisant à

l’article 2 de la Constitu-

tion de la Cinquième République

que la « langue de la République

est le français » ; de nombreuses

décisions de justice font référence à

cette ordonnance, tel cet arrêt ré-

cent de la Cour de Cassation du

13 décembre 2011 (pourvoi n°10-

26389), dans lequel il est considéré

qu’en matière de preuves commer-

ciales « l’ordonnance de Villers-

Cotterêts du 25 août 1539 fonde la

primauté et l’exclusivité de la

langue française devant les juridic-

tions nationales » ; ou encore, en

matière criminelle, l’arrêt Turkson

de la Cour de cassation du 4 mars

1986 (pourvoi n°85-96523, qui vise

l’ordonnance rendue à Villers-

Cotterêts pour rejeter un pourvoi

dont le mémoire n’est pas rédigé en

langue française.

Clarté et intelligibilité

À l’heure où l’on s’interroge sur le

meilleur recours à la langue fran-

çaise pour améliorer les relations

entre administrations et usagers, il

est utile de rappeler les deux prin-

cipes de clarté et d’intelligibilité

qui conduisent alors à imposer la

rédaction de tous les actes de jus-

tice « en langage maternel français

et non autrement », et qui forgent le

destin exceptionnel de cette ordon-

nance de simplification du droit sur

l’ensemble du territoire.

Au début du XVIe siècle, le fran-

çais n’est pas une langue unique

dans le royaume de France, et il

n’est pas dans les intentions royales

de mener une politique linguistique

qui substituerait le fran-

çais aux parlers régio-

naux, dont le passé histo-

rique est considéré « de

valeur égale sinon supé-

rieure ». En revanche le

souhait des rois de la

Renaissance est de clari-

fier la langue du procès,

en remplaçant l’usage du

latin par des langues intel-

ligibles, que ce soit le

français ou « à tout le

moins en vulgaire du

pays » pour reprendre les

termes de l’ordonnance

d’Is-sur-Tille d’octobre

1535 édictée par Fran-

çois Ier

à destination des

cours de justice de Pro-

vence. La logique est

simple : les langages

compréhensibles par tous,

le français ou les autres

parlers régionaux, doivent

se substituer au latin qui

fut longtemps la langue du

procès mais dont l’usage

écrit se perd au point que de nom-

breux actes en deviennent inintelli-

gibles ou sources de confusion dans

leur application.

L’ordonnance de Villers-Cotterêts

ne fait qu’achever une évolution

largement engagée depuis

Charles VIII en 1490 qui prescri-

vait dans le Languedoc « le langage

français ou maternel » pour la ré-

daction des enquêtes criminelles.

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Page 11: Lettre du COEPIA No26 - Décembre 2014

11

Elle exige dans tout le royaume de

France l’interdiction de l’usage du

latin et impose la rédaction de tous

les actes de justice en « langage

maternel français et non autre-

ment ». Depuis lors, juristes, lin-

guistes et historiens débattent sur le

sens à donner à ces trois mots qui

peuvent désigner seulement la

langue française en opposition au

latin et langues provinciales des

pays rattachés au royaume de

France en 1539, ou bien « tout

langage maternel du royaume de

France », dans la lignée des ordon-

nances précédentes telles que celle

d’Is-sur-Tille en 1535.

Si ce débat est loin d’être clos, en

revanche les intentions qui prési-

dent à l’édiction de l’ordonnance

de Villers-Cotterêts ne font aucun

doute. Il s’agit de proscrire l’usage

de la langue latine dans la rédaction

des actes de justice, qui pouvait

rendre ces derniers inintelligibles,

et donc non susceptibles d’être

facilement compris pour les justi-

ciables. C’est donc la clarté et

l’intelligibilité des actes de justice

qui sont recherchées, ce que

l’article 110, met explicitement en

évidence : « Et afin qu’il n’y ait

cause de douter sur l’intelligence

des dits arrêts, nous voulons et

ordonnons qu’ils soient faits et

écrits si clairement qu’il n’y ait, ni

puisse avoir aucune ambiguïté ou

incertitude ne lieu à demander

interprétation ». Pour atteindre ce

résultat, l’article 111 ordonne :

« (…) nous voulons d’oresnavant

que tous arrests, ensemble toutes

autres procédures, soient de nos

cours souveraines, et autres subal-

ternes et inférieures, soient de re-

gistres, enquêtes, contrats, commis-

sions, sentences, testaments, et

autres quelconques, actes et ex-

ploits de justice ou qui en dépen-

dent, soient prononcés, enregistrés

et délivrés aux parties en langage

maternel français et non autre-

ment ».

Si ces deux articles sont devenus

rétrospectivement le symbole de la

généralisation de l’usage du fran-

çais, le dessein d’unification par

cette ordonnance de la langue par

tous les sujets du Roi est largement

à nuancer. On retiendra simplement

que l’unification procède d’une

lente évolution, entre le recours au

français pour la rédaction des

lettres royales depuis le début du

XIIIe siècle jusqu’à son imposition

à l’ensemble des actes de justice en

1539.

Simplification

Au-delà de la clarté et de

l’intelligibilité des décisions de

justice, le mouvement d’unification

de la langue française sur

l’ensemble du royaume, procède

aussi d’une volonté de simplifica-

tion qui constitue le fil conducteur

de l’ensemble de l’ordonnance de

Villers-Cotterêts constituée de 192

articles. Car s’il ressort une volonté

de la lecture de cette ordonnance,

c’est bien celle de la simplifica-

tion : disposer sur tout le territoire

d’un corpus unique de règles en

matière de procédure civile ou

criminelle pour obtenir

l’abréviation des procès qui peu-

vent être d’autant plus longs que les

procédures connaissent des rebon-

dissements inattendus en l’absence

de procédures claires et intelligibles

(et alors même que la durée de vie

moyenne des sujets du royaume

n’excède pas trente ans) ; mais

aussi généraliser la tenue des re-

gistres pour y relater les principaux

événements touchant l’état des

personnes que ce soit le registre des

baptêmes ou celui des sépultures

qui doit servir pour les « personnes

tenans bénéfices » comme « preuve

du temps de la mort ».

L’ordonnance préfigure ainsi ce qui

sera ultérieurement dénommé « état

civil », dont l’ordonnance impose

pour la conservation le dépôt au

greffe du baillage ou sénéchaussée.

Autre réforme de simplification,

l’obligation faite aux notaires de

tenir registres et protocoles de tous

les testaments et contrats qu’ils

passeront et recevront, pour préve-

nir les destructions volontaires et

faciliter les recherches.

L’ordonnance exige encore de la

part des notaires l’énonciation

précise de la désignation des im-

meubles et de la « demeurance des

parties », préfiguration là aussi du

registre du cadastre. Pour conclure

sur l’ordonnance, en matière civile

de nombreuses dispositions se

retrouvent dans les règles de

l’article 907, 932 ou 941 du code

civil, ou encore les exigences du

principe de la contradiction, elles-

mêmes provenant de la procédure

romaine et qui sont passées dans le

droit positif.

En revanche, si le principe enjoint

aux cours de justice de « vaquer à

l’expédition des procès et matières

criminelles, préalablement et avant

toutes autres choses », est toujours

respecté par la chambre criminelle

de la Cour de cassation, on ne peut

que se féliciter que les méthodes

aient évolué au fil du temps. Car

même si l’ordonnance de Villers-

Cotterêts n’instaure pas la torture

qui est héritée de la procédure cri-

minelle du Bas-Empire, et qu’il

n’est pas fait état du supplice de la

roue, l’ordonnance autorise la délé-

gation judiciaire pour procéder à

l’information par des auxiliaires de

justice dans le cadre d’une procé-

dure ordonnant de « trouver la

vérité des crimes, délits et excès

par la bouche des accusés, si faire

se peut », sans l’assistance d’un

conseil et sans connaître les

charges qui pèsent sur lui.

La dureté de ces procédures en

matière de procès criminel nous

rappelle les 475 ans qui nous sépa-

rent de l’édiction de l’ordonnance

de Villers-Cotterêts. À rebours, la

présence de ces deux articles 110 et

111 dans l’ordonnancement des

textes en vigueur de Légifrance,

nous invite à ce que la « défense et

illustration de la langue française »

selon la formule célèbre du mani-

feste de Du Bellay en 1549, com-

mencent dans les administrations

françaises par la clarté, c’est-à-dire

l’absence d’ambiguïté, et

l’intelligibilité, c’est-à-dire la com-

préhension par tous. Pour en reve-

nir à Rivarol, une seule phrase de

son discours primé à Berlin en

1784 « De l’universalité de la

langue française », suffit à résumer

tout l’enjeu : « ce qui n’est pas clair

n’est pas français ».

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Page 12: Lettre du COEPIA No26 - Décembre 2014

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Agenda des travaux du Conseil

Suivi des dernières recommandations

Information administrative en mobilité : 7 recommandations pour améliorer l’information des usagers en mobili-

té (juin 2014)

Les suites à donner à ces recommandations concernent en particulier le SGMAP et les ministères. Ces éléments sont

mis à disposition des ministères par le SGMAP pour contribuer à la construction du plan d’actions de développement de

l’usage des services numériques par les usagers pour accomplir les démarches les plus courantes, en application de la

décision n°23 du CIMAP du 18/12/2013.

Stratégies de publication des départements ministériels présentées en 2014 : 10 propositions d’actions et 3 orien-

tations pour les stratégies 2015 (juin 2014)

Plusieurs propositions sont présentées afin d’engager une nouvelle étape de rationalisation des sites internet de

l’État, mieux accompagner l’essor de la publication numérique et développer la mutualisation et les coopérations.

La préparation de l’exercice 2015 des stratégies ministérielles de publication sera lancée à l’automne par le COEPIA

avec les secrétariats généraux des ministères.

Mémento sur « La protection des informations à caractère personnel dans le cadre de l’ouverture et du partage

des données publiques » : 6 fiches pratiques pour rappeler, à droit constant, les règles essentielles à respecter et

donner aux administrations et aux réutilisateurs potentiels des éléments de réponse précis (septembre 2013)

Le « Vade-mecum sur l’ouverture et la partage des données publiques » diffusé par Etalab en appui de la circu-

laire du Premier ministre du 17/09/2013, renvoie explicitement au Mémento du COEPIA pour les questions relatives

aux informations à caractère personnel. Le Mémento est disponible sur la page COEPIA du portail gouvernement.fr.

En savoir plus : www.gouvernement.fr/coepia

20/11/2014 Qualité de

l’information administra-

tive des usagers

Travaux sur la qualité

des écrits d’information

administrative sur tous

supports, avec les audi-

tions : du groupe

Orange (Véronique

TRINCKVEL, directrice du

support expérience

client) ; d’ING Direct

France (Sophie HELLER,

directrice générale) ; de

l’Union nationale des

associations de parents

de personnes handica-

pées mentales et de

leurs amis (UNAPEI,

Claire Grisard, chargée

de projets « accessibili-

té ») ; de la Haute auto-

rité de santé (HAS,

Alexandre BIOSSE-

DUPLAN, responsable

de la Mission relation

avec les associations de

patients et d’usagers).

17/12/2014 Qualité de

l’information administra-

tive des usagers

Travaux sur la qualité

des écrits d’information

administrative sur tous

supports : audition sur

l’expérience de simplifi-

cation des écrits d’EDF

avec Cendrine

GABORIN et Angelo

LOGGIA (direction

commerce) ; conclusion

du projet d’analyse et

de recommandations.

16/01/2015 Politiques de

l’édition publique

Table-ronde sur les

stratégies de publica-

tion des opérateurs de

l’État, avec notamment

la participation du

Louvre, du Centre des

monuments nationaux,

de l’Institut national des

hautes études de la sé-

curité et de la justice.

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INTERNATIONAL

Francophonie numérique :

un enjeu pour l’information publique

274 millions de francophones dans le monde et 180 millions d’internautes : quelques chiffres illustrent

l’enjeu de la francophonie pour l’information publique française à l’ère numérique.

résent sur les cinq conti-

nents, le français est la

6e langue la plus utilisée

dans le monde, après le mandarin,

l’anglais, l’hindi, l’espagnol et

l’arabe. L’Observatoire de la

langue française mis en place par

l’Organisation internationale de la

Francophonie (OIF) estime à

quelque 274 millions le nombre de

francophones dans le monde.

Une langue dynamique

Ils sont principalement présents en

Europe de l’Ouest (45%), en

Afrique subsaharienne et dans

l’Océan indien (33%), en Afrique

du Nord (10%), en Amérique et

aux Caraïbes (7%). En Europe, le

français est la seconde langue ma-

ternelle la plus parlée avec plus de

77 millions de locuteurs, derrière

l’allemand (environ 100 millions)

mais devant l’anglais (environ 61

millions). Compte tenu de la crois-

sance démographique, l’OIF pré-

voit que le nombre de locuteurs

francophones dépassera les 700

millions en 2050 sur une popula-

tion mondiale de 9,1 milliards, soit

8% (une personne sur 13).

Le français partage en outre avec

l’anglais le privilège d’être ensei-

gné comme langue étrangère dans

les systèmes éducatifs de la plupart

des pays. Il est ainsi la seconde

langue la plus apprise dans le

monde, avec près de 125 millions

d’élèves et 900 000 professeurs.

Le français constitue aussi une

langue de référence de la vie inter-

nationale : langue officielle de 29

pays, ce qui le classe au deuxième

rang de cette catégorie après

l’anglais, il est également une des

langues de travail de l’Organisation

des Nations unies (ONU), une des

trois langues procédurales de

l’Union européenne et la langue

unique utilisée dans les délibérés

de la Cour de justice de l’Union

européenne.

Autres éléments décisifs dans le

contexte numérique et de commu-

nication global, on notera que le

français est une langue très pré-

sente dans les médias internatio-

naux (TV5 Monde, France 24,

RFI) et sur internet (180 millions

d’internautes).

Premier état des lieux du numé-

rique dans la francophonie

Quelques jours avant le

XVe Sommet de la Francophonie,

organisé les 29 et 30 novembre

derniers à Dakar, est paru le pre-

mier « rapport sur l’état de la fran-

cophonie numérique ». Rédigé par Co

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La langue française est présente sur les

5 continents

La langue française

est la 3e langue

des affaires

La langue française est la

2e langue d’information

internationale

La langue française est parlée par

274 millions de francophones,

en hausse de +7% de locuteurs quotidiens depuis 2010

La langue française est la

4e langue d’internet avec 180 millions d’internautes

La langue française est la

2e langue apprise dans le monde,

avec 125 millions d’apprenants (dont 49 millions comme langue étrangère

et 76 millions comme langue d’enseignement) et 900 000 enseignants

Page 14: Lettre du COEPIA No26 - Décembre 2014

14

la branche québécoise de l’association internationale « In-ternet Society » en partenariat avec l’OIF et la Chaire UNESCO « Pratiques émergentes des tech-nologies de l’information et de la communication pour le dévelop-pement », ce rapport dresse un état des lieux inédit du numérique dans les pays de la Francophonie. Ce document regroupe des don-nées récentes et des informations permettant d’évaluer le degré d’imprégnation du numérique dans les pays francophones et la place qu’il occupe dans leur éco-nomie. Le rapport sur l’état de la franco-phonie numérique a été conçu dans le cadre de la stratégie nu-mérique de l’OIF adoptée en 2012 lors du Sommet de Kinshasa par les chefs d’État et de gouverne-ment francophones : Stratégie de la Francophonie numérique – Hori-zon 2020 : agir pour la diversité dans la société de l’information. Écarts et retards de l’espace

économique francophone Un lien étroit apparaît entre le ni-

veau de développement des infras-

tructures dont dispose un pays et sa

capacité à tirer profit du potentiel

du numérique. Malgré les efforts

des dernières années pour réduire

l’écart qui sépare les membres de

l’OIF des autres pays de la planète

en matière de branchement au télé-

phone mobile et à internet, des

infrastructures encore embryon-

naires et des facteurs socio-

organisationnels limitent encore la

pénétration d’internet dans la plu-

part d’entre eux.

Par ailleurs, outre l’accès à

l’internet haute vitesse ou à la télé-

phonie cellulaire, il faut aussi que

les infrastructures mises en place

demeurent en bon état pour tirer le

meilleur du numérique. Ainsi, pour

de nombreux pays francophones,

l’enjeu va consister à mettre à jour

leurs infrastructures actuelles afin

que celles-ci puissent continuer à

répondre aux nouvelles attentes des

citoyens.

Et même si le numérique occupe

une place relativement importante

dans l’économie de la plupart des

pays membres de l’OIF (le niveau

de pénétration médian des TIC

dans l’économie nationale s’élevant

à 4,4, la France se situant à la 4e

place, derrière le Canada, la Suisse

et le Luxembourg), de nombreux

efforts restent à entreprendre afin

que le numérique devienne pour

l’ensemble des pays de la Franco-

phonie un moteur de croissance.

Administration numérique

« Le développement de services

gouvernementaux en ligne doit être

un des leviers pour l’émergence des

économies numériques nationales

et régionales », affirme la Stratégie

de la Francophonie numérique de

2012. Le chemin à parcourir reste

cependant long pour la plupart.

L’ONU a récemment évalué le

niveau de développement de

l’administration numérique dans le

monde (voir Lettre du COEPIA

N°23, septembre 2014). Les résul-

tats ont montré que dans

l’ensemble, les pays membres de

l’OIF présentent un niveau

d’avancement plus bas que les pays

non membres. Ainsi, sur les 193

États membres de l’ONU, 36% des

membres de l’OIF ont un indice de

développement de l’administration

numérique « élevé » ou « très éle-

vé », tandis que pour les autres

pays, cet indice est de 45%. Les

données de l’ONU indiquent par

ailleurs que deux fois plus de pays

membres de l’OIF (35%) que de

pays non membres (17%) ont un

indice faible (voir encadré infra).

Le rapport 2014 sur l’état de la

Francophonie numérique signale

les expériences de quelques pays

francophones les plus dynamiques

en matière de services et de partici-

pation en ligne, en particulier la

France, le Maroc, Maurice, la Tuni-

sie, la Moldavie.

Si l’étude constate que pour la

plupart des pays francophones les

services en ligne gouvernementaux

sont devenus une composante im-

portante de l’administration numé-

rique, elle estime que leur « plus-

value » vis-à-vis des citoyens pour-

rait cependant être augmentée en

tirant un meilleur profit des TIC

dans une perspective démocratique

(développement de plateformes de

participation) et d’ouverture.

Ouverture des données

S’agissant de l’ouverture des don-

nées, l’étude souligne les efforts

entrepris ces dernières années par

les pouvoirs publics pour diffuser

les données dont ils disposent. Elle

signale notamment les projets

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Page 15: Lettre du COEPIA No26 - Décembre 2014

15

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Niger

Guinée

Tchad

Centrafrique

Djibouti

Congo (RD)

Guinée-Bissau

Mali

Bénin

Burkina Faso

Comores

Haïti

Mauritanie

Burundi

Côte d’Ivoire

Saint-Thomas-et-Prince

Guinée équatoriale

Togo

Congo

Vanuatu

Madagascar

Laos

Sénégal

Cameroun

Cambodge

Gabon

Cap-Vert

Rwanda

Dominique

Sainte-Lucie

Vietnam

Macédoine (ARYM)

Liban

Albanie

Maroc

Seychelles

Égypte

Maurice

Tunisie

Bulgarie

Moldavie

Roumanie

Arménie

Andorre

Monaco

Grèce

Suisse

Belgique

Luxembourg

Canada

France

Développement de l'administration numérique

dans les États francophones

menés dans ce domaine par la

Suisse, la Grèce, la Moldavie

(premier portail de diffusion de

données ouvertes en Europe de

l’Est) et le Burkina Faso (premier

pays d’Afrique francophone à

entreprendre un projet en ce do-

maine).

L’étude observe néanmoins que

l’adoption d’approches de type

« données ouvertes » et « gouver-

nement ouvert » se fait « à un

rythme relativement lent dans la

plupart des pays ou qu’elle tarde à

encore à donner les fruits escomp-

tés ».

Contenus numériques franco-

phones

À première vue les francophones

semblent plutôt bien dotés dans

l’univers du numérique : le rapport

sur la Francophonie numérique

observe que la proportion des

contenus en français sur internet

(4%) est supérieure à celle des

internautes francophones (3%). Il

reste cependant difficile de déter-

miner si les francophones ont

accès à des contenus de qualité.

« Pour que la quantité de contenus

numériques de qualité en français

et en langues partenaires

s’accroisse sur internet et ailleurs,

les acteurs francophones doivent

continuer d’investir dans leur

production et leur diffusion »,

souligne l’étude, rappelant que

l’intervention des gouvernements

ou d’organismes à but non lucratif

peut se révéler nécessaire pour

pallier les lacunes du marché.

Il faut rappeler que la Stratégie de

la Francophonie numérique de

l’OIF (2012) prévoit de « donner

la priorité à la création de conte-

nus francophones numériques ».

L’étude signale plusieurs initia-

tives dans ce domaine dans les

pays francophones, et insiste no-

tamment sur l’encouragement de

la production de contenus reposant

sur une dynamique collaborative,

en particulier Wikipédia, dont la

version française est la 3e la plus

importante après l’anglaise et

l’allemande. Co

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Moyenne

des États

membres de l’ONU

(les 193 États

membres)

Moyenne

des États

membres de l’OIF

(les 51 États

« membres de plein

droit » de l’OIF qui

sont aussi membres

de l’ONU)

Indice de déve-

loppement de

l’administration

numérique

(ou E-Government

Development

Index),

calculé par l’ONU

dans l’étude E-

Government Sur-

vey 2014 (services

en ligne, infrastruc-

tures de télécom-

munication, capi-

tal humain)

Page 16: Lettre du COEPIA No26 - Décembre 2014

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Directeur de la publication : Bernard PÊCHEUR

Abonnement/désabonnement : [email protected]

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Tous droits réservés

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ACTUALITÉ

À lire…

« Le futur code des relations entre le public et les administrations »

AJDA N°42/2014

15/12/2014 Publications Point sur le projet de code, dont le plan est soumis à consultation.

Yves Jégouzo

« La démocratie participative en question »

AJDA N°42/2014

15/12/2014 Données pub./ Info. adm. / Publications

Éditorial du Professeur Jégouzo sur les procédures de consultation du public.

Florian Dèbes

« Comment le Quai d’Orsay se protège »

Les Échos 15/12/2014 Données pub./ Info. adm. / Publications

Article expliquant le dispositif de sécurité entourant le réseau social professionnel « Diplomatie » du ministère.

Grégoire Poussielgue

« Le nouveau contrat d’édition entre en vigueur »

Les Échos 11/12/2014 Publications Article présentant les nouvelles disposi-tions du code de la propriété intellec-tuelle, intégrant notamment le numérique.

Laurence Boisseau

« Communication par internet : l’AMF se mobilise »

Les Échos 09/12/2014 Info. adm. / Publications

Article expliquant le guide pédagogique publié par l’Autorité des marchés financiers (AMF).

Antoine Flandrin

« Dick Stevenson : "Un voyage sans fin entre le papier et le numérique" »

Le Monde 05/12/2014 Publications Interview du rédacteur en chef du New York Times.

Sandrine Cassini

« Le numérique provoque le monde de la culture »

Les Échos 02/12/2014 Données pub./ Info. adm. / Publications

Article consacré à un débat sur les nouveaux usages, le financement et le partage de la valeur.

Jean-Marc Pastor

« La CADA définit les modalités de calcul des redevances de réutilisa-tion des données publiques »

AJDA N°40/2014

01/12/2014 Données pub. Article présentant l’avis N°20141556 de la Commission d’accès aux documents administratifs du 30/10/2014.

Florian Dèbes

« Comment Total cartographie ses données »

Les Échos 01/12/2014 Données pub./ Publications

Article sur la restitution des données au sein du groupe pétrolier Total.

Brigitte Menguy

« Jacques Toubon : "Ma priorité est d’élargir le rôle de notre institu-tion" »

La Gazette des communes N°45/2247

01/12/2014 Info. adm. Interview de Jacques Toubon, Défenseur des droits.

Hervé Hugueny

« Marketing éditorial : Little Big Data »

Livres Hebdo N°1020

28/11/2014 Publications Article consacré à l’exploitation des données de lecture sur supports numé-riques.

Nicolas Madelaine

« Facebook veut faire "le parfait journal personnalisé de tout le monde" »

Les Échos 25/11/2014 Publications Article sur le projet de Facebook.

S. Caulier, D. Geneau

« Les objets connectés, nouvelle passion française »

Le Monde 25/11/2014 Données pub./ Info. adm. / Publications

Dossier sur les perspectives du secteur des objets connectés.

Nicolas Rauline

« Internet : ces nouveaux outils qui sapent l’hégémonie des applis »

Les Échos 24/11/2014 Données pub./ Info. adm. / Publications

Article sur les perspectives du HTML 5.

N° 7 Janvier

2013

N° 26 Décembre

2014

ACTUALITÉ

Initiatives

Ministère de la Santé (DREES)

Séminaire « Ouverture des données de santé : comment se

prémunir du risque de ré-identification ? » 10/12/2014 Données pub.

Commission nationale

française pour l'UNESCO Diversité culturelle à l'ère du numérique 09/12/2014 Publications

Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer

Mise en ligne du portail des données marines de l’IFREMER 03/12/2014 Données pub./ Publications

Office national de l’eau et des milieux aquatiques (ONEMA)

Mise en ligne de « CartOgraph' » pour l’accès aux données sur l’eau

27/11/2014 Données pub./ Publications

Président de la République Ordonnance n°2014-1348 du 12/11/2014 modifiant les dispo-sitions du code de la propriété intellectuelle relatives au contrat d'édition

13/11/2014 Publications

Secrétariat général de la

modernisation de l’action

publique (SGMAP)

Tableau de bord des services publics numériques 06/11/2014 Information administrative

SGMAP Bilan de 18 mois de simplification 30/10/2014 Information administrative

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