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Stratégies ministérielles de publication 2014 / Commission nationale du débat public : entretien avec Christian Leyrit (Président de la CNDP) / Refonder le droit à l’information publique à l’heure du numérique : rapport Hyest-Bouchoux / Activité 2013 de la CNIL, de l'INSEE, de la DILA / Publication numérique et gestion de l’information publique : Etats-Unis et Canada
Citation preview
L
Pour la seconde fois, les ministères ont présenté leurs straté-
gies de publication, en application de la circulaire du
29/03/2012. Le COEPIA en a dressé le bilan. Plusieurs propo-
sitions en découlent afin de renforcer l’efficience de la pu-
blication de l’État………………………………………………….………. p. 5
P R E M I E R M I N I S T R E
La
du COEPIA
Secrétariat du Conseil d’orientation de l’édition publique et de l’information administrative
26, rue Desaix 75727 Paris cedex [email protected] www.gouvernement.fr/premier-ministre/coepia
N° 22 Juin
2014
INFORMATION ADMINISTRATIVEDONNÉES PUBLIQUESPUBLICATIONS ADMINISTRATIVES
La Commission nationale
du débat public : entretien
avec Christian Leyrit
Christian Leyrit, président de la CNDP, explique
son rôle dans la participation des citoyens au
processus de décision de certains projets... p. 2
Accès à l’information publique :
le rapport Hyest-Bouchoux.......... p. 8
Réunion plénière du COEPIA du
17/06/2014.......................................... p. 9
L’activité 2013 de la CNIL, l’INSEE,
et la DILA........................................... p. 10
Publication numérique et gestion de
l’information : États-Unis, Canada... p. 13
Agenda des travaux................ p. 12
Suivi des recommandations… p. 12
Initiatives........................................ p. 16
À lire................................................. p. 16
Analyse et avis du COEPIA
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ENTRETIEN CHRISTIAN LEYRIT
Le président de la Commission nationale du débat public (CNDP), Christian Leyrit, présente le
rôle de la CNDP, ses enjeux et sa mission d’information des citoyens. Il analyse aussi les défis et
projets de la Commission pour développer le débat public et la participation des citoyens.
Quel est le rôle de la Com-
mission nationale du débat pu-
blic ? Quels projets bénéficient
d’une procédure de débat pu-
blic ?
C.L. : Créée en 1995 par la « loi
Barnier » qui instaure le débat
public, la Commission nationale du
débat public (CNDP)
est devenue en 2002
une autorité adminis-
trative indépendante.
Sa mission est
d’informer les ci-
toyens et de faire en
sorte que leur point de
vue soit pris en
compte dans le pro-
cessus de décision des
grands projets
d’aménagement et
d’équipement d’intérêt national.
J’en assure la présidence avec, à
mes côtés, deux vice-présidents,
Laurence Monnoyer-Smith et
Jacques Archimbaud, et 22
membres provenant d’horizons
différents (parlementaires, élus
locaux, membres du Conseil
d’État, de la Cour de cassation, de
la Cour des comptes, associations,
patronat, syndicats…).
Nous sommes les garants de
l’indépendance de la CNDP et
n’avons pas vocation à nous pro-
noncer sur le fond des projets. En
développant la culture du débat
public, nous nous engageons à
renforcer la place du citoyen dans
le processus de décision.
Divers équipements peuvent don-
ner lieu à une saisine de la CNDP :
création d’autoroutes, de lignes
ferroviaires, de voies navigables,
d’installations nucléaires,
d’aéroports, de gazoducs, de bar-
rages hydroélectriques,
d’équipements industriels, sportifs,
culturels, scientifiques ou touris-
tiques.
La CNDP peut être aussi saisie sur
des questions plus larges d’intérêt
national : nanotechnologies, poli-
tique des transports, gestion des
déchets, politique énergétique, etc.
Le débat public doit porter sur des
projets qui ne sont pas décidés, ou
qui ne donnent pas le sentiment
aux citoyens qu’ils sont
déjà décidés. Ceci
étant, certains débats
publics ont été imposés
par la loi. À titre
d’exemples, je citerai le
débat public sur le
projet de réseau de
transport public du
Grand Paris en 2011 et,
l’année dernière, celui
sur le projet de centre
de stockage réversible
profond de déchets radioactifs en
Meuse / Haute-Marne (CIGEO). Il
n’en reste pas moins que pour
redonner confiance aux citoyens, il
faut qu’ils aient le sentiment qu’au
moment où on les consulte, plu-
sieurs alternatives sont encore
ouvertes.
Ph
oto
:
D.R
.
La Commission
nationale
du débat public
Entretien avec
Christian Leyrit
Président
de la CNDP
“ Nous réfléchissons aux moyens de diversifier les modes d’expression du public et d’aller au-devant des citoyens, sans se limiter aux gens qui assistent aux réunions publiques ”
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Quels enseignements tirez-
vous des débats publics menés
par la Commission depuis sa
mise en place ?
C.L. : Le débat public est utile.
Depuis 2002, 69 débats publics
ont été organisés. Dans un tiers
des cas, le projet a été soit aban-
donné, soit profondément modifié.
Dans un second tiers, le projet a
subi des modifications significa-
tives.
Nous souhaitons contribuer à la
participation d’un public toujours
plus large. À ce titre, nous réflé-
chissons aux moyens de diversifier
les modes d’expression du public
et d’aller au-devant des citoyens,
sans se limiter aux gens qui assis-
tent aux réunions publiques. De
nouvelles modalités sont à déve-
lopper. Le débat public relatif au
projet CIGEO est venu conforter
cette démarche.
En effet, dans le cadre de ce débat,
la CNDP a décidé d’organiser une
conférence de citoyens. C’est la
seconde fois seulement qu’elle
organise une telle opération. Cette
conférence de citoyens a apporté la
démonstration que des personnes
qui n’ont aucune compétence parti-
culière, mais recevant une forma-
tion pluraliste, peuvent exprimer
sur un sujet aussi complexe un avis
pertinent, circonstancié, bref digne
d’intérêt pour le décideur. Il est
d’ailleurs remarquable d’observer
que l’avis des citoyens est proche
des conclusions du débat public.
C’est une leçon à méditer au-delà
du projet CIGEO et un message
très positif pour l’avenir.
Démocratiser et légitimer les déci-
sions sont, aux yeux de la CNDP,
des enjeux clés pour que les ci-
toyens retrouvent confiance dans
les institutions et dans la parole
publique. Il est important qu’un
public nombreux s’intéresse aux
projets soumis à débat, participe et
exprime son point de vue. Il est
également essentiel que les opi-
nions exprimées soient entendues
et aient un impact visible. Chacun
doit être assuré que sa prise de
parole et ses arguments ont du
poids et peuvent modifier un pro-
jet, l’améliorer et même le faire
annuler.
C’est l’objet des 21 chantiers que
la Commission nationale du débat
public a décidé de lancer en no-
vembre dernier : renforcement de
son indépendance, développement
de la culture du débat public, di-
versification des modes d'expres-
sion du public, développement des
échanges et des coopérations à
l’international, etc. Il s’agit de
développer la culture du débat
public et de renforcer la confiance
des citoyens.
Pour en débattre, nous avons orga-
nisé un colloque international les
16 et 17 juin à La Villette sur le
thème « Le citoyen et la décision
publique : enjeux de légitimité et
d’efficacité ». Notre ambition au
cours de ces deux journées était de
faire dialoguer de hauts respon-
sables politiques, économiques,
sociaux, associatifs, universitaires
avec des citoyens, pour faire pro-
gresser le débat public en échan-
geant idées nouvelles et expé-
riences à l’étranger.
Comment est organisée
l’expérimentation conduite cette année sur la participation du public à certains projets de décrets et d’arrêtés prévue par la loi du 27/12/2012 relative à la mise en œuvre du principe de participation du public défini à l’article 7 de la Charte de l’environnement et le décret du 27/12/2013 ? Qu’en attendez-vous ?
C.L. : L’expérimentation est en
cours depuis le début de l’année.
Elle porte sur une liste limitative de
textes, énoncée à l’article 1 du
décret du 27/12/2013. En consé-
quence seules deux directions du
ministère de l’Écologie, du Déve-
loppement durable et de l’Énergie
(MEDDE) sont concernées : la
Direction générale de la prévention
des risques (DGPR) et la Direction
de l’eau et de la biodiversité (DEB).
À ce jour la CNDP a été saisie pour
6 consultations portant sur un total
de 15 textes. La majorité d’entre
eux (12) sont relatifs à la réglemen-
tation des installations classées et
le nombre d’avis déposés est très
restreint. Les textes relatifs à la
protection de la nature sont beau-
coup plus mobilisateurs.
Il est prématuré de tirer un bilan de
l’expérience puisque la moitié des
textes sont en cours de consultation
à l’heure où vous publiez votre
lettre mensuelle. Il est prévu qu’un
bilan soit dressé de façon conjointe
par la CNDP et les directions du
MEDDE concernées.
L’expérimentation a pour but de
tester la faisabilité et l’intérêt de la
procédure : l’objectif étant, à
terme, la généralisation de la pro-
cédure à l’ensemble des textes. Elle
apportera sans nul doute des ensei-
gnements sur l’articulation des
calendriers, les délais de saisine, le
temps nécessaire à la rédaction des
synthèses, la gestion du vivier des
personnalités qualifiées, etc. Une
comparaison avec le dispositif
américain des « notice-and-
comment »* sera sûrement enri-
chissante.
* “Notice-and-comment” est une procédure courante aux États-Unis dans le cadre des propositions de loi. Le principe est d’ouvrir aux commentaires du public les proposi-tions de loi publiées dans le journal officiel fédéral.
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Chiffres clés
1 président
2 vice-présidents
22 membres
Depuis 2002 :
69 débats publics
45 concertations recommandées
21 concertations post-débat public
En savoir plus : www.debatpublic.fr
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En pratique, comment pu-bliez-vous la documentation relative aux différentes étapes d’une consultation prévue, en cours ou achevée ?
C.L. : Les débats publics génèrent la production d’une importante documentation. Il faut rappeler qu’une de nos premières missions est l’information du public. Nous devons donc non seulement mettre à disposition du public toute la documentation relative au projet en débat, mais également l’ensemble des informations et documents susceptibles d’éclairer le public pour qu’il puisse cons-truire sa propre argumentation. Tous les documents, publications, rapports, expertises ou encore sites sont donc référencés en ligne.
En ce qui concerne la production de documents par les commissions particulières du débat public, nous sommes désormais passés à une documentation largement numérique avec des facilités de lecture en ligne. La possibilité demeure de se procurer l’équivalent papier sur demande et lors des réunions publiques. En pratique, la CPDP met à dispo-sition les documents du maître d’ouvrage (dossier du débat et sa synthèse), les cahiers d’acteurs (argumentaire des acteurs sur 4 pages), les journaux du débat (dont le nombre varie d’un débat à l’autre), les newsletters (en ligne seulement) et, à l’issue du débat, le compte rendu et le bilan. L’historique du débat et ses suites potentielles sont résumés dans une « fiche projet » consultable sur notre site. Elle permet d’accéder à toute la documentation du projet, et ce, plu-sieurs années après le débat public.
Les technologies numériques vous semblent-elles ouvrir de nouvelles voies pour favoriser l’expression du public ?
C.L. : Toutes les modalités d’expression méritent d’être utili-sées, c’est la vocation du débat public d’aller chercher toujours plus de participants. En ce sens, les technologies numériques sont au-jourd’hui incontournables.
Depuis bientôt un an, la CNDP a ouvert un compte Twitter et enre-gistre déjà plus de 550 abonnés. Plus récemment, nous avons lancé une page Facebook et une chaîne Dailymotion. Les commissions particulières ont, elles aussi, de plus en plus recours aux technolo-gies de l’information et de la com-munication : participation via SMS, retransmission en direct sur inter-net des réunions publiques, etc. De cette façon, il est clair que nous favorisons l’expression d’autres publics, plus difficiles à atteindre, ou moins directement intéressés, mais qui cherchent aussi à s’informer et à participer.
Une évolution future reste la mise en place de dispositifs d’accès à toutes les données publiques rela-tives aux concertations, via notre site [www.debatpublic.fr] ou celui d’Etalab [data.gouv.fr] par exemple. L’objectif est d’encourager les citoyens à partici-per à la vie des projets en leur permettant de publier leurs propres données (les données fournies par les organismes publics certifiés se distinguant grâce à la présence d'un label). Ils pourraient ainsi présenter leur propre lecture des enjeux sou-levés dans les débats publics. C’est un point sur lequel nous allons travailler.
Nous veillons donc à ce que tous les outils existants pour favoriser l’expression soient mobilisés de manière adéquate en fonction des thématiques des débats et des terri-toires concernés.
Comment évaluez-vous la tenue d’un débat public ?
C.L. : L’évaluation des débats publics est une préoccupation de la CNDP et un élément « des vingt et un chantiers » amorcés en no-vembre dernier. Cette évaluation doit concerner le maître d’ouvrage, la commission particulière du débat public, mais aussi les citoyens. Il nous semble en effet important d’avoir leur retour à l’issue du débat.
Certains débats ont déjà fait l’objet d’une évaluation qualitative et quantitative. Ce fut le cas l’année dernière sur le débat public sur le projet de tronçon Ouest du périphé-rique de Lyon rebaptisé « Anneau des Sciences ». Le dispositif d’évaluation s’articulait autour de deux types d’analyse : quantitative pour évaluer l’impact de la com-munication en début de débat et qualitative pour évaluer les moyens d’information et de participation. L’ensemble de l’enquête est dispo-nible sur le site du débat.
C’est une procédure que nous sou-haiterions systématiser à la fin de chaque débat public.
Christian Leyrit
Ancien élève de l’École nationale
des travaux publics de l'État (ENTPE)
puis de l’École nationale des ponts et
chaussées, Christian Leyrit est ingé-
nieur général des ponts, des eaux et
forêts. Après avoir été directeur des
routes au ministère de l’Équipement
de 1989 à 1999, il fut préfet de dépar-
tement et de région (1999-2004 :
préfet de la Charente-Maritime, 2004-
2007 : préfet du Val-d’Oise, 2007-
2008 : préfet de la Corse-du-Sud,
préfet de la région Corse, 2008-2010 :
préfet de la région Basse-
Normandie). Il a ensuite été nommé
vice-président du Conseil général de
l’environnement et du développe-
ment durable, et chef du corps des
ingénieurs des ponts, des eaux et des
forêts en 2010. Il est, depuis le 22 mars
2013, Président de la Commission
nationale du débat public.
Commandeur de la Légion
d’honneur depuis le 5 avril 2012, il est
également Officier de l’Ordre natio-
nal du mérite.
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PUBLICATIONS ADMINISTRATIVES
Stratégies ministérielles de publication 2014
Le COEPIA vient d’analyser les stratégies de publication présentées en 2014 par les départe-
ments ministériels en application de la circulaire du 29/03/2012 relative à l’efficience des activi-
tés de publication de l’État : observations, bonnes pratiques et propositions.
a circulaire du Premier
ministre du 29 mars 2012
relative à l’efficience des
activités de publication de l’État
invite les départements ministériels
à transmettre chaque année au
COEPIA un rapport retraçant la
stratégie de publication et, s’il y a
lieu, celle des opérateurs placés
sous leur tutelle. Ce rapport doit
couvrir tout le champ de la publica-
tion de l’État, qu’il s’agisse de
« publications imprimées ou numé-
riques (notices, dépliants, lettres
d’informations, brochures, ou-
vrages, revues, sites internet,
etc.) ». Le COEPIA a alors exami-
né les stratégies ministérielles de
publication pour formuler des
propositions destinées à favoriser
les bonnes pratiques.
L’évolution du contexte
- Le passage à une société numé-
rique mobile et agile s’accélère : en
2013, le taux d’équipement en
mobiles de la population française
est proche de 100% et 82% des
ménages sont équipés d’un accès
internet dont 78% par le haut débit
et 30% via la téléphonie mobile.
- Plusieurs ministères ont entrepris
un travail de longue haleine pour
développer en réseau leurs sites
web déconcentrés : représentations
françaises à l’étranger, préfectures
et services départementaux de
l’État, académies.
- Une évaluation de la communica-
tion gouvernementale a été con-
duite en 2013 par le Service
d’information du Gouvernement
(SIG) : elle éclaire notamment sur
l’importance d’intégrer les opéra-
teurs dans le champ de la stratégie
de publication ministérielle.
- Le dernier bilan établi par la
médiatrice de l’édition publique au
titre de l’année 2012 confirme « la
grande stabilité de l’édition pu-
blique au sein de l’édition fran-
çaise, comme la place modeste
qu’elle y occupe ».
- Les publications imprimées ne
sont plus le mode privilégié
d’action des services de l’État en
matière de publication, mais n’en
conservent pas moins une place
importante dans le dispositif
d’accès à l’information du public.
La généralisation de la publication
exclusive sur internet rencontre
deux difficultés principales :
l’accès et la conservation des do-
cuments, ainsi que les incertitudes
se rapportant au régime des publi-
cations administratives.
- L’expansion démographique de
l’espace francophone constitue à la
fois un enjeu et une opportunité
pour la langue française et
l’influence de la France à travers la
publication administrative.
Les rapports ministériels
Pour ce second exercice, le Conseil
d’orientation a reçu dix réponses
(soit la totalité des départements
ministériels), dont neuf rapports
effectifs de stratégie de publica-
tion, au lieu de huit rapports dont
six rapports de stratégie de publica-
tion en 2013. S’y ajoutent les rap-
ports du réseau interministériel de
reprographie de l’État et de la
Direction de l’information légale et
administrative (DILA), ainsi
qu’une note de stratégie du SIG et
les éléments statistiques dont il
dispose sur les sites web de l’État.
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Priorité numérique Toutes les stratégies de publication mises en avant par les départe-ments ministériels ont pour carac-téristique d’accentuer la priorité portée sur le développement de la publication numérique. Les activi-tés de publications imprimées présentent non seulement un carac-tère de plus en plus « subsidiaire », mais pour nombre de ministères la transition vers le numérique se termine : il ne s’agit plus de privi-légier les supports numériques, mais de développer les actions de publication dans un contexte édito-rial principalement voire exclusi-vement numérique. Organisations différenciées La création de comités de publica-tion se généralise. Mais chaque département ministériel demeure soucieux de maintenir une organi-sation des activités de publication adaptée à ses besoins. Plusieurs départements préfèrent ainsi, pour des raisons d’efficience propres à leur contexte institutionnel, adopter une stratégie décentralisée au ni-veau des grandes directions qui conservent la maîtrise d’ouvrage de leur stratégie de publication. En général, la création de ces comités de publication s’accompagne d’un développement de la coordination interne entre les grandes entités de chaque périmètre ministériel admi-nistratif, pilotée par la direction ou le service de communication. Cer-tains ministères sont dans une situation intermédiaire, la création du comité de publication consti-tuant un lieu d’échange et de coor-dination entre directions et avec les principaux opérateurs, sans aboutir à une centralisation systématique de la stratégie de publication au niveau des secrétariats généraux et des directions de la communication. Mutualisation croissante, méconnaissance des moyens Placés sous forte contrainte budgé-taire, la mutualisation des moyens au sein des départements ministé-riels se renforce et se traduit par de réels effets, tant en matière numé-rique que d’offres de services in-ternes ou encore dans le domaine des imprimés. La mise en commun
de ressources entre plusieurs minis-tères permet aussi d’améliorer le service rendu aux usagers. Mais, en ce qui concerne la connaissance des ressources dont disposent les ministères, l’information reste insuffisante : l’exercice de carto-graphie des publications est inégal selon les départements ministériels, la connaissance des effectifs et moyens demeure lacunaire et la gestion prévisionnelle embryon-naire. Les moyens alloués aux publications de l’État demeurent méconnus. Continuité des observations Au terme de ce nouvel examen annuel des stratégies de publica-tion, les observations émises l’an dernier demeurent d’actualité :
- l’articulation entre les activités numériques et imprimées exige un effort d’anticipation, d’organisation et de coordination ;
- les modèles de publication numé-rique évoluent à grande vitesse ce qui demande une adaptation et des efforts d’innovation permanents ;
- la dispersion de la diffusion des publications numériques sur les différents sites ministériels pourrait conduire à une dégradation du service rendu aux usagers ;
- les efforts de rationalisation de l’internet de l’État se heurtent à diverses difficultés ;
- l’analyse des activités de publica-tion montre que les départements ministériels, dans leur globalité, ne sont pas dépourvus de ressources ;
- il conviendrait que les éditeurs institutionnels et les opérateurs sous tutelle entrent effectivement dans le champ de la stratégie et que les coopérations interministérielles s’élargissent à l’ensemble des activités de publication pour ren-forcer la visibilité et la cohérence des actions de publication de l’État. Place du numérique, prise en compte de la mobilité
L’examen des rapports de stratégie
établis cette année aboutit à y ap-
porter les précisions suivantes :
- la priorité donnée au numérique
est la conséquence directe du pas-
sage à une société numérique et
mobile. Le basculement vers une
publication de l’État entièrement
numérique comportant de rares
exceptions est amorcé et peut se
généraliser sans qu’il soit forcé-
ment nécessaire de le réglementer.
Cette question semble affaire de
planification par les responsables
ministériels en fonction des publics
concernés ;
- le développement de la mobilité
doit être anticipé. Or, il faut bien
constater que les résultats obtenus
par les administrations ne sont pas
satisfaisants en matière de consul-
tation de sites internet sur mobile
(10 à 12%). Rien ne sert d’investir
dans les technologies de
l’information si le mobile n’est pas
intégré à tout projet ;
- les aspects internationaux de la
publication par les services de
l’État n’ont pas fait l’objet d’une
approche approfondie. La « visibi-
lité numérique » internationale de
l’administration française par sa
publication dans le contexte numé-
rique devrait être envisagée comme
axe stratégique.
Pour conclure, les travaux menés
par le COEPIA s’inscrivent dans
une longue tradition de recherche
d’efficience des activités de publi-
cation de l’État. On citera les tra-
vaux de la Commission de coordi-
nation des documents administra-
tifs (CCDA) instituée en 1976, ou
encore le rapport d’audit sur
l’édition publique de mars 2007 de
MM. Kirsch, Valtaud et Donten-
wille. Leurs observations invitaient
déjà à trouver un mode de publica-
tion utile, facilement accessible au
public et stable dans le temps. Un
principe s’impose : « rien ne sert
de publier sauf si c’est utile acces-
sible et opératoire ».
Pour aller plus loin :
Rapport du COEPIA relatif aux stra-
tégies de publication des départe-
ments ministériels – Exercice 2014
Propositions et orientations du
COEPIA – Exercice 2014 (juin 2014)
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Stratégies de publication : propositions et orientations du COEPIA
Propositions d’actions
Orientations pour les stratégies ministérielles 2015
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Engager une nouvelle
étape de rationalisation des
sites internet de l’État
Homogénéiser
l’identification officielle
commune des sites inter-
net de l’État.
Stabiliser le périmètre des
sites internet des adminis-
trations centrales autour
des champs de compé-
tence des secrétaires gé-
néraux des ministères.
Étudier les conditions de
mise en œuvre d’un mo-
teur de recherche trans-
versal commun à tous les
sites internet de l’État.
Achever la mise en ré-
seau des sites internet des
administrations décon-
centrées de l’État.
Réévaluer périodique-
ment les sites internet
dans le cadre du délai de
validité associé au régime
d’agrément préalable
pour les projets internet et
numériques de l’État.
Expérimenter la publica-
tion exclusivement numé-
rique des rapports par les
administrations de l’État,
mieux signaler leur parution
et faire connaître les règles
concernant les procédures
de publication
Expérimenter la publica-
tion exclusivement numé-
rique des rapports par les
administrations de l’État,
pour une durée d’un an à
l’issue de laquelle une
évaluation sera menée
par le COEPIA.
Signaler la parution des
publications administra-
tives les plus importantes
pour le débat public et
notamment celles pré-
vues par une disposition
législative et réglemen-
taire par un avis pério-
dique publié au Journal
officiel.
Étudier, rassembler et
faire connaître les règles
de base concernant les
procédures de publica-
tion administrative.
Développer la mutualisa-
tion, les coopérations et les
coéditions
Organiser un pilotage en
réseau des éditions mar-
chandes de l’État, afin de
rapprocher les besoins
des capacités internes de
l’État ; ce pilotage pour-
rait être assuré par la
DILA, éditeur public de
référence.
Mettre en commun les
ressources audiovisuelles
des administrations de
l’État, en identifiant les
ressources disponibles et
les entités qui ont la ca-
pacité de proposer leurs
services en matière de
photos, vidéos et infogra-
phies en vue d’une mu-
tualisation des moyens ;
cet examen pourrait être
réalisé par le SIG.
Définir plus précisément leurs stratégies de publication, dès le prochain exercice 2015. Ces stratégies
doivent s’appuyer sur les objectifs d’évaluation, d’évolution des publications, de dématérialisation et de
baisse des coûts. Le COEPIA s’efforcera pour sa part de les accompagner davantage en préparant plus
précisément l’exercice avec chaque secrétariat général.
Renforcer la programmation, l’évaluation et le périmètre d’analyse des activités de publication, dès le
prochain exercice 2015. Le périmètre des stratégies ministérielles doit comprendre les services déconcentrés
et les principaux opérateurs, ce qui suppose de les associer en amont à cette démarche.
Mieux intégrer la mobilité et les réseaux sociaux dans la réflexion sur la stratégie de publication, dès 2015,
en prenant en compte l’impact du développement de la mobilité dans leurs stratégies de publication, la
diffusion de l’information sur les réseaux sociaux par leurs services et principaux opérateurs placés sous leur
tutelle, et en répertorier mieux et en rendant visibles les comptes créés sur chaque réseau social.
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PUBLICATIONS ADMINISTRATIVES
« Refonder le droit à l’information publique à l’heure
du numérique » : le rapport Hyest-Bouchoux
La Mission commune d’information du Sénat sur l’accès aux documents administratifs et aux
données publiques vient de publier son rapport. Plusieurs mesures sont proposées afin
d’améliorer l’effectivité du droit d’accès à l’information publique et de construire un droit
d’accès numérique à l’information publique. La Mission s’est appuyée sur les travaux du COEPIA.
e droit pour toute personne
d’accéder aux documents de
l’administration, la
publication des documents
administratifs, l’ouverture des
données publiques : telles sont les
trois dimensions du droit à
l’information publique sur
lesquelles s’est penchée la Mission
commune d’information du Sénat
sur l’accès aux documents
administratifs et aux données
publiques, dont Jean-Jacques Hyest
était le président et Corinne
Bouchoux le rapporteur.
Le rapport d’information, rendu
public en juin, s’intitule Refonder
le droit à l’information publique à
l’heure du numérique : un enjeu
citoyen, une opportunité
stratégique. La réflexion des
sénateurs s’est notamment appuyée
sur les travaux et recommandations
du COEPIA, dont le président
Michel Pinault avait été auditionné
en février.
La transparence à l’heure
numérique : « une conversion
encore inachevée »
« Les avancées incontestables en
matière de transparence administra-
tive restent encore très en deçà des
enjeux et des attentes de la société
civile », a estimé la Mission
d’information : « l’inertie à laquelle
se heurte souvent l’exercice du
droit d’accès aux documents admi-
nistratifs, la qualité inégale de la
gestion des portails publics
d’information et les difficultés de
réutilisation des données publiques
disponibles révèlent les réticences
persistantes de l’administration et
déçoivent les attentes citoyennes ».
S’appuyant notamment sur des
constats dressés par le COEPIA, les
sénateurs regrettent des « insuffi-
sances persistantes » des portails de
publication des administrations sur
le web. Ils signalent en particulier
« une offre mal identifiée, des do-
cuments difficiles à trouver »,
« une information lacunaire »,
« une information d’inégale quali-
té ». Par ailleurs, en matière
d’ouverture des données, le rapport
souligne des obstacles techniques,
culturels et financiers.
Effectivité, exhaustivité, ouver-
ture de l’information publique
Tels sont les trois principes avan-
cés par le rapport pour répondre
aux nouveaux enjeux de la transpa-
rence administrative :
- l’effectivité, qu’il s’agisse de
celle du droit d’accès aux docu-
ments administratifs, de
l’accessibilité en ligne de
l’information publique, ou de la
possibilité de réutiliser les données
publiques ;
- l’exhaustivité, sous réserve des
exceptions prévues par la loi, tant
des documents communiqués, que
des informations et données pu-
bliées sur les portails publics et
plateformes de réutilisation ;
- l’ouverture, des administrations
tout d’abord, entre elles, notam-
ment pour améliorer le fonction-
nement du service public, et vis-à-
vis du public, qui est en droit de
contrôler l’action des pouvoirs
publics ; ouverture également des
données aux fins de leur réutilisa-
tion par les acteurs de la société
civile comme à l’appui du déve-
loppement de nouveaux services.
La mission sénatoriale préconise
« une refonte du droit à
l’information publique » en
s’appuyant sur la loi de 1978 et
formule 24 recommandations.
Améliorer l’effectivité du droit
d’accès à l’information publique
Ainsi, le rapport propose de créer
un « référé communication » de-
vant le juge administratif afin
d’accélérer la communication des
documents administratifs, ou en-
core d’établir un bilan annuel de
l’accès aux documents administra-
tifs dans chaque administration
pour améliorer le suivi du traite-
ment des demandes d’accès aux
documents administratifs.
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Audition du président du COEPIA par la mission du Sénat le 20/02/2014.
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Construire un droit d’accès nu-
mérique à l’information publique
Pour garantir la qualité et l’étendue
de la diffusion en ligne, la Mission
du Sénat recommande de mettre en
ligne systématiquement et immé-
diatement les documents d’intérêt
général les plus fréquemment de-
mandés, dont la liste serait fixée
par décret.
Elle souhaite en outre reconnaître
aux citoyens un droit d’obtenir de
l’administration la mise en ligne de
tout document librement commu-
nicable et fréquemment demandé.
Reprenant une observation formu-
lée par le COEPIA, le rapport pré-
conise en outre d’« afficher claire-
ment et de manière uniforme le
caractère officiel des sites publics »
sur le web. On peut aussi souligner
qu’il invite à veiller à
l’intelligibilité pour le plus grand
nombre des informations publiques
mises en ligne, notamment en
recourant à la visualisation sous
forme de cartes ou de graphiques,
et en commentant les données.
Par ailleurs, pour promouvoir une
« démarche raisonnée d’ouverture
des données publiques », les séna-
teurs propose de recenser
l’ensemble des bases de données
publiques (nature, qualité et carac-
téristiques techniques), afin
d’évaluer l’opportunité et le coût
de leur ouverture, et d’établir une
cartographie systématique des
données disponibles.
Pour aller plus loin :
Mission commune d’information sur
l'accès aux documents administra-
tifs et aux données publiques
(site internet du Sénat)
COEPIA
Point d’étape : la réunion plénière du 17/06/2014
La réunion plénière du Conseil d’orientation a examiné les travaux menés au cours du semestre
et retenu plusieurs recommandations concernant la transposition de la directive ISP, la mobilité
de l’information administrative ou encore les activités de publication de l’État.
e COEPIA s’est réuni en
formation plénière le
17 juin, sous la présidence
de Bernard Pêcheur, avec la parti-
cipation du Secrétaire général du
Gouvernement Serge Lasvignes.
Transposition de la directive ISP
Les travaux sur la transposition de
la directive européenne du
26/06/2013 concernant la réutilisa-
tion des informations du secteur
public (ISP) ont été attentivement
examinés : ils débouchent sur des
recommandations dont un élément
central est l’invitation à entamer
sans tarder le processus interminis-
tériel pour respecter les délais
impartis. Elles seront présentées
dans un prochain numéro de la
Lettre du COEPIA.
Un point d’étape des travaux sur le
web sémantique pour les adminis-
trations a également été proposé.
L’information en mobilité
La réflexion engagée à l’automne
2013 sur les enjeux et défis de la
mobilité en matière d’information
administrative (voir Lettre du
COEPIA N°17, janvier 2014) a
conduit à présenter une série de
recommandations visant à adapter
les services de l’administration à la
consultation par les usagers en
mobilité et tirer un meilleur profit
des technologies mobiles. Elles
seront exposées dans un prochain
numéro de cette Lettre.
De premières orientations autour
de la qualité de l’écrit pour
l’information administrative ont
aussi été présentées.
Stratégies de publication
Le bilan des stratégies de publica-
tion exposées par les ministères en
application de la circulaire du
29/03/2012 a été présenté, ainsi
que les orientations dégagées par le
COEPIA (voir supra p. 5).
Mise en œuvre des recomman-
dations
Un point de suivi de la mise en
œuvre des précédentes recomman-
dations du COEPIA a été dressé
notamment par le SGMAP, la
DILA et le SIG.
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Réunion plénière du COEPIA du 17/06/2012.
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RÉGULATION
Les données personnelles à l’ère du numérique :
l’activité de la CNIL en 2013
Dans un contexte marqué par l’affaire « Prism », la CNIL a fait face en 2013 à une sensibilité
croissante des citoyens sur la question des données personnelles et a renforcé son activité
d’information sur la protection des données.
vec 2 542 décisions adop-
tées, 5 640 plaintes enre-
gistrées, 4 305 demandes
de droit d’accès indirect reçues et
414 contrôles réalisés, l’année
2013 a encore connu une activité
très soutenue de la Commission
nationale de l’informatique et des
libertés (CNIL). Ces chiffres mis
en avant par son rapport d’activité
2013 témoignent notamment de la
place grandissante de la question
des données personnelles à l’ère du
numérique et de la préoccupation
croissante des citoyens à l’égard de
la protection de leurs données.
Une sensibilité croissante des
citoyens
En 2013, la CNIL a enregistré
5 640 plaintes (soit une diminution
de 6,6% par rapport à l’année
2012). Cette baisse s’explique
essentiellement par une meilleure
orientation des demandes dès leur
réception. L’opposition à figurer
dans un fichier, tous secteurs con-
fondus, constitue le principal motif
de plaintes ainsi que l’exercice du
droit d’accès. S’agissant de la na-
ture des recours, les secteurs Inter-
net et Télécom représentent 34%
des plaintes reçues en 2013, soit
près de 2 000 plaintes relatives à la
suppression de textes, de photogra-
phies, de vidéos. Elles concernent
plus particulièrement des problé-
matiques d’e-réputation. Les autres
motifs de plaintes concernent no-
tamment le commerce (19% des
plaintes reçues) et la gestion des
ressources humaines (15% des
plaintes reçues). Les demandes de
droit d’accès aux fichiers de don-
nées personnelles ont quant à elles
augmenté de 17%. En cumulant
plaintes et demandes de droit
d’accès indirect, ce sont près de
10 000 demandes individuelles qui
ont été adressées à la CNIL en
2013. À cela s’ajoutent les 124 000
appels téléphoniques à la perma-
nence juridique de la CNIL. Ces
chiffres illustrent bien la place
importante des données person-
nelles et la sensibilité accrue des
internautes.
Informer et sensibiliser les parti-
culiers et les professionnels
Cette sensibilité croissante des
internautes à l’égard de la protec-
tion de leurs données s’est notam-
ment traduite par une intensifica-
tion de la mission d’information de
la CNIL qui s’est développée au-
tour de différentes actions :
- réalisation de publications, no-
tamment dans le cadre de partena-
riats, afin de sensibiliser les publics
aux droits « Informatique et Liber-
tés » mais aussi d’accompagner les
salariés et employés dans la gestion
des données personnelles au tra-
vail ;
- rénovation du site internet cnil.fr
afin d’améliorer la lisibilité de
l’offre de services et de contenus et
faciliter son accès pour les inter-
nautes ;
- consolidation de la présence de la
CNIL sur les réseaux sociaux ;
- amélioration du renseignement
public : avec près de 35 524 cour-
riers reçus, 124 595 appels télépho-
niques, 92 351 dossiers de formali-
tés traités, 32 737 récépissés de
déclarations envoyés, la CNIL
s’efforce d’améliorer l’efficacité et
la réactivité de ses services afin de
mieux répondre aux attentes du
public ; un travail qu’elle inscrit
dans la durée puisqu’elle a engagé
en 2014 une réflexion sur ce sujet
avec notamment pour projet le
développement d’une offre de ré-
ponse en ligne.
Innover : le projet « Mobilitics »
L’innovation et la prospective
constituent une autre activité im-
portante de la CNIL. Ainsi, dans le
cadre d’un plan d’action sur
« Smartphones et vie privée », la
Commission a décidé de s’appuyer
sur son laboratoire d’innovation, et
sur la convention de partenariat
signée en 2011 avec l’Institut na-
tional de recherche en informatique
et en automatique (INRIA), pour
initier un projet de recherche et de
développement intitulé « Mobili-
tics ». Ce projet consiste à analyser
en profondeur les données person-
nelles enregistrées, stockées et
diffusées par le smartphone. Il
s’agit aussi de favoriser par la suite
des innovations et de nouveaux
services durables protecteurs des
droits des utilisateurs.
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DONNÉES PUBLIQUES
La diffusion des données statistiques :
l’activité de l’INSEE en 2013
À travers son rapport d’activité 2013, zoom sur quelques évolutions des dispositifs de publication
des données statistiques de l’INSEE.
u rapport d’activité 2013
de l’Institut national de la
statistique et des études
économiques (INSEE), on retien-
dra plus particulièrement ici
quelques actions entreprises pour
améliorer la diffusion des données
statistiques.
Accès aux données statistiques
Avec 29,4 millions de visites par an et 171 millions de données, le site insee.fr est devenu l’instrument de diffusion privilégié de l’Institut. Les utilisateurs y trouvent gratui-tement des millions de données de nature diverse ainsi que les outils nécessaires à leur interprétation. Pour améliorer la navigation sur son site, l’INSEE a lancé un vaste projet de rénovation avec pour objectif de placer les attentes des
utilisateurs au cœur de sa nouvelle architecture. En attendant, la page d’accueil et la charte graphique ont été rénovées et de nouveaux outils interactifs ont été introduits. Le site s’est également enrichi des résultats des recensements annuels, aupara-vant diffusés par des sites dédiés, et un effort a été fait pour faciliter l’accès aux données locales.
Publications en ligne
L’édition en ligne constitue un autre axe fort de la stratégie de l’INSEE qui édite sur son site in-ternet un ensemble de publications nationales et régionales, consul-tables et téléchargeables gratuite-ment. La visibilité de ses collec-tions a été accrue, tandis que le nombre de consultations a augmen-té : ainsi pour Insee Première, dont
les consultations sont passées à 2,6 millions de pages vues (2,3 en 2012), 53 numéros sont parus en 2013.
Actions de proximité
La politique de diffusion de l’INSEE s’est également traduite en 2013 par le lancement d’actions de proximité visant à augmenter la compréhension et l’utilisation de ses données auprès d’un public plus large. Dans le cadre de collabora-tions, elle a par exemple engagé la démarche « Statistique publique et démocratie : à quoi servent les chiffres » ou encore le séminaire « Statistiques, territoires et journa-lisme ». Elle a en outre mis en place des relais associatifs afin de rapprocher la science statistique des jeunes.
PUBLICATIONS ADMINISTRATIVES
L’information légale et administrative :
l’activité de la DILA en 2013
Quelques résultats et innovations des services de la DILA, vus à travers son rapport d’activité 2013.
e rapport d’activité 2013 de
la Direction de
l’information légale et ad-
ministrative (DILA) est l’occasion
de revenir sur quelques-unes des
actions menées récemment.
Des audiences confortées
On soulignera d’abord la progres-sion continue des deux sites « phares » de la DILA, avec près de 207,6 millions de visites pour service-public.fr (+49% par rapport à 2012) et près de 96,9 millions de visites pour legifrance.gouv.fr (+17% par rapport à 2012). Quant au 3939 « Allo Service Public », il consolide sa vocation de « porte d’entrée vers le renseignement
administratif interministériel » : en 2013, il a ainsi reçu près de 1,41 million d’appels. Ces chiffres illus-trent la place prépondérante prises par ces services dans le quotidien des usagers.
Modernisations et innovations
Parmi différentes opérations de modernisation et d’innovation opérées en 2013 dans le domaine de l’information administrative, on retiendra notamment : - l’optimisation du parcours usager sur mon.service-public.fr avec la refonte de la démarche en ligne de demande d’acte d’état-civil ; - le rapprochement des sites ser-vice-public.fr et mon.service-
public.fr, visant à proposer à l’usager une navigation plus claire et instinctive entre l’information et la réalisation des démarches ; - l’échange de données entre ser-vice-public.fr et les sites internet départementaux de l’État qui per-mettra de proposer sur service-public.fr les données locales ; - la rationalisation de l’annuaire des services locaux qui vise à construire un référentiel commun des points de contact physiques et numériques ; - le lancement d’un « mémo de fin de conversation » pour le « 3939 », permettant à l’usager de récupérer sur son smartphone ou sa tablette les informations utiles, une fois la con-versation téléphonique terminée.
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Suivi des dernières recommandations
Obligations de réaliser et de publier un rapport ou un document incombant aux administrations de l’État :
4 recommandations pour en améliorer l’accès et la diffusion (décembre 2013)
Les suites à donner à ces recommandations concernent en particulier le SGG et la DILA. Le COEPIA approfondit
notamment les questions liées à la publication numérique des administrations.
Rationalisation de la diffusion du droit sur internet par l’État : 5 recommandations pour renforcer l’efficience
de la diffusion du droit sur internet par l’État (décembre 2013)
Les suites à donner à ces recommandations concernent en particulier le SGG, la DILA le ministère des Affaires étran-
gères, le ministère de la Fonction publique et le ministère de l’Agriculture. L’intégration du site Adress’RLR dans Légifrance
est en cours (Éducation/DILA) et un rapprochement entre la BJFP et Légifrance est à l’étude (Fonction publique/DILA).
Mémento sur « La protection des informations à caractère personnel dans le cadre de l’ouverture et du partage
des données publiques » : 6 fiches pratiques pour rappeler, à droit constant, les règles essentielles à respecter et
donner aux administrations et aux réutilisateurs potentiels des éléments de réponse précis (septembre 2013)
Le « Vade-mecum sur l’ouverture et la partage des données publiques » diffusé par Etalab en appui de la circu-
laire du Premier ministre du 17/09/2013, renvoie explicitement au Mémento du COEPIA pour les questions relatives
aux informations à caractère personnel. Le Mémento est disponible sur la page COEPIA du portail gouvernement.fr.
En savoir plus : www.gouvernement.fr/premier-ministre/coepia
Agenda des travaux du Conseil
30/04/2014 Politiques de
l’édition publique
Échanges avec la
DILA (Vincent
WACKENHEIM, respon-
sable de la mission
« Débat public ») sur les
pistes de réflexion en
matière d'accès et
d'auto-publication nu-
mérique ; échanges
avec le SIG (Anne
FENNINGER, responsable
de la de la stratégie di-
gitale) sur le projet de
guide interministériel sur
les réseaux sociaux ;
échanges sur les rap-
ports ministériels de stra-
tégie de publication.
15/05/2014 Mise à dis-
position et valorisation
des données publiques
Audition des respon-
sables du programme
européen ISA (Margarida
ABECASIS, chef de
l’unité DIGIT.B2/Solutions
d’interopérabilité pour
les administrations pu-
bliques européennes
(ISA) à la Commission
européenne, Vassilios
PERISTERAS, gestionnaire
de programme « Poli-
tiques de l’UE » (ISA),
Susanne WIGARD, ges-
tionnaire de pro-
gramme « Politiques de
l’UE » (ISA), Corinne
GATTEGNO , assistante
de programme « Poli-
tiques de l’UE » (ISA) ;
examen des projets de
recommandations sur la
transposition de la direc-
tive ISP du 26/06/2013.
22/05/2014 Qualité de
l’information administra-
tive des usagers
Examen des projets
de recommandations
sur l’information adminis-
trative en mobilité et sur
la qualité des écrits
d’information adminis-
trative sur tous supports.
26/05/2014 Politiques de
l’édition publique
Examen des straté-
gies ministérielles de pu-
blication 2014 et des pro-
jets de recommanda-
tions.
02/06/2014 Mise à dis-
position et valorisation
des données publiques
Examen des projets
de recommandations
sur la transposition de la
directive ISP du
26/06/2013.
17/06/2014 Réunion
plénière du Conseil
d’orientation
Point sur les travaux
en cours, suivi des re-
commandations, exa-
men des projets de re-
commandations : trans-
position de la directive
ISP de 2013, information
administrative en mobili-
té, stratégies ministé-
rielles de publication.
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INTERNATIONAL
Publication numérique et gestion de
l’information publique : États-Unis et Canada
Washington encourage ses administrations fédérales à publier sur support numérique, tandis
qu’Ottawa applique aux siennes un principe de publication numérique « par défaut ». Ces évolu-
tions s’appuient sur une réflexion plus large en matière de gestion de l’information numérique,
notamment pour adapter les dispositifs de conservation et d’accès.
lors que le numérique
prend une place croissante
dans la publication admi-
nistrative des principaux États
développés, ce bouleversement
génère des mutations et soulève
des questions aux différentes
étapes de la publication. Dans
certains pays, le choix est même
fait d’encourager voire d’imposer
une publication administrative
exclusivement numérique (voir
encadré page suivante).
Mais si la plupart des documents
sont créés, diffusés et utilisés en
formats numériques, comment
garantir leur conservation dans le
temps, comment permettre un
accès aisé aux citoyens comme aux
agents publics, comment garantir
l’intégrité et l’authenticité des
documents ? Les administrations
fédérales américaines et cana-
diennes ont commencé à apporter
des réponses, préciser des règles et
mettre en place des dispositifs.
Accès à l’information numérique :
l’U.S. Federal Digital System
Depuis 1895 aux États-Unis, le
programme fédéral de dépôt légal
(Federal Depository Library Pro-
gram, FDLP), administré par l’U.S.
Government Printing Office (GPO)
fournit un accès gratuit à
l’information produite par les ad-
ministrations fédérales à travers un
réseau de bibliothèques.
Après 200 ans de support papier,
les publications ont commencé à
être distribuées sous forme dématé-
rialisée. Dans le cadre du pro-
gramme d’action du Gouvernement
Clinton dénommé « National In-
formation Infrastructure » (NII),
fut prise en 1993 une mesure légi-
slative, le GPO Electronic Infor-
mation Access Enhancement Act,
qui demandait au GPO de diffuser
en ligne des produits d’information
fédérale, de maintenir un répertoire
en ligne des sources d’information
fédérale sur support numérique, et
de mettre en place des capacités de
stockage pour les fichiers
d’information numérique.
En juin 1994, le GPO lançait ainsi
un site internet GPO Access, rem-
placé en 2009 par le Federal Digi-
tal System (FDsys, voir Lettre du
COEPIA N°11, mai 2013).
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Du Government Printing Office
au Government Publishing Office
L’entrée dans le XXIe siècle a été
synonyme de grands bouleverse-
ments pour le GPO (voir Lettre du
COEPIA N°9, mars 2013).
L’expansion des nouvelles techno-
logies a révolutionné les modes de
production, de diffusion, de traite-
ment et d’utilisation de
l’information, entraînant un rapide
déclin des publications imprimées
au profit des publications numé-
riques : le GPO estime aujourd’hui
que près de 97% des documents du
gouvernement fédéral sont créés
dans un format numérique et
qu’une grande partie d’entre eux
sont directement publiés sur inter-
net et ne sont pas imprimés. Cette
évolution a conduit le GPO à
mettre en place une nouvelle stra-
tégie orientée vers les publications
en ligne, dans des formats variés,
tout en maintenant une offre
d’impression pour certaines finali-
tés pour lesquelles elle reste la
solution la plus pertinente (seg-
ments de la population qui ont un
accès limité ou qui n’ont pas accès
au format numérique, objectif ar-
chivistique…). Le GPO a ainsi fait
profondément évoluer sa mission
vers la gestion de l’information
numérique dans une perspective de
service.
En effet, dans un contexte où les
agences fédérales peuvent assurer
elles-mêmes des opérations de
création et de diffusion de leurs
publications en formats numériques,
comment le GPO peut-il continuer à
assurer sa mission ? Ses
responsables ont choisi d’associer
leur expertise aux potentialités
offertes par les nouvelles
technologies pour développer une
offre de produits et de services à
l’attention des agences fédérales :
service de création graphique et
multimédia, service de conversion
des publications imprimées fédérales
dans des formats ebook,
développement de sites web et
d’applications mobiles,
développement du système FDsys,
mise en place du programme de
valorisation « Document Discovery »...
Le GPO semble avoir ainsi
entrepris la reconquête auprès des
agences fédérales de sa légitimité
dans la gestion des publications
administratives, désormais
numériques. Symbole de cette
transformation, la proposition de
deux sénateurs en janvier 2014 de
remplacer « Printing » par « Pu-
blishing » dans l’intitulé du GPO.
Repenser l’authenticité des do-
cuments numériques : cas du GPO
L’authenticité devient un enjeu
central dans l’environnement
numérique. Pour assurer l’intégrité
des documents numériques et la
maintenir dans le temps, il est
indispensable de pouvoir certifier
leur authenticité à toutes les étapes
de leur utilisation et de leur gestion.
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Publication administrative : vers le tout-numérique ? États-Unis : encouragement des administrations fédérales à publier par voie numérique (2011)
Executive Order 13589 du Président Obama du 09/11/2011, « Promoting Efficient Spending » (Federal Register, 15/11/2011) :
« Sec. 5. Printing. Agencies are encouraged to limit the publication and printing of hard copy documents and to pre-
sume that information should be provided in an electronic form, whenever practicable, permitted by law, and con-
sistent with applicable records retention requirements. Agencies should consider using acquisition vehicles developed
by the OMB’s Federal Strategic Sourcing Initiative to acquire printing and copying devices and services ».
Canada : principe d’« édition électronique par défaut » pour les administrations fédérales (2013)
C’est dans le cadre de son projet de budget pour 2013 que le Gouvernement fédéral canadien a lancé la généralisa-
tion de l’édition numérique dans ses administrations (Plan d'action économique de 2013, 21/03/2013) :
« Conscient du fait qu’un nombre croissant de Canadiens consultent l’information en ligne, le gouvernement prendra
des mesures afin de moderniser la production et la distribution de ses publications en optant pour l’édition électronique
et en faisant des publications imprimées l’exception à la règle. Le président du Conseil du Trésor élaborera et mettra en
œuvre de nouvelles procédures exigeant que toutes les publications soient disponibles en version électronique et de
n’en permettre l’impression que dans des circonstances précises, notamment pour respecter des obligations prévues
par la loi, renseigner les Canadiens sur des questions de santé ou de sécurité, ou répondre aux besoins de certains
groupes cibles particuliers ».
Wallonie : généralisation de la publication numérique des rapports d’activité (2013)
Le Parlement wallon (Belgique) a adopté le 27/11/2013 une proposition de décret de quatre députés « visant à limiter
strictement la publication et la diffusion sous format papier des rapports annuels des services publics et des organismes
d'intérêt public de la Région wallonne dans un souci environnemental et de bonne gestion budgétaire ».
Entré en vigueur le 19/12/2013, le décret dispose que :
« Les rapports d'activités ou les rapports de gestion des services du Gouvernement wallon et des organismes d'intérêt
public visés à l'article 1er sont publiés et diffusés sous format électronique. Ils sont mis en ligne sur le site internet de ces
services et organismes. / Par dérogation à l'alinéa 1er, ces rapports peuvent être communiqués par écrit, pour des motifs
légaux ou sur simple demande, à toute personne intéressée. »
15
Le GPO a donné à la question de
l’authenticité la même importance
qu’à l’accessibilité. La technologie
numérique représentait pour lui un
risque de remise en cause de la
confiance que lui accordaient les
Américains pour diffuser une in-
formation fiable et exacte : la rela-
tive fragilité des documents numé-
riques posait en effet la question de
la capacité du GPO à assurer un
contrôle de leur authenticité. Il s’est
ainsi employé à redéfinir les bases
du concept d’authenticité appliqué
à l’environnement numérique.
Cette redéfinition a servi de base à
la conception d’un modèle de ges-
tion du cycle de vie des publica-
tions numériques administratives.
Ce modèle fait intervenir un en-
semble d’outils et de méthodes
destinés à assurer d’une part
l’authenticité des contenus, d’autre
part leur intégrité au cours des
différentes phases de leur gestion.
Dans le premier cas, le GPO a
conformé son système d’archivage
électronique du FDsys (voir plus
haut), aux critères développés par
le Digital Repository Certification
Project : « Trustworthy Reposito-
ries Audit and Certification
(TRAC) : criteria and checklist ».
Parallèlement, il a assuré la docu-
mentation de chacune des publica-
tions conservées dans ce système
afin d’attester leur paternité. Dans
le second cas, il a associé signatures
électroniques et cryptographie.
Édition électronique ouverte par défaut : Canada
En juillet 2013, le gouvernement
fédéral canadien a décidé de faire
de l’édition électronique la norme
de ses activités de publication (voir
Lettre du COEPIA n°13, septembre
2013). Marie-Claude Côté (analyste
principale en gestion de
l’information à la Direction du
dirigeant principal de l’information,
Secrétariat du Conseil du Trésor du
Canada) explique que cette déci-
sion a résulté principalement de
deux mouvements : d’une part, en
1999, un « discours du Trône »
prononcé par le Gouverneur géné-
ral de l’époque a engagé le Canada
dans un programme de présence sur
le web (« Gouvernement en di-
rect ») ; d’autre part, le mouvement
global des données ouvertes, a
conduit le gouvernement à cons-
truire un « Plan d’action pour un
gouvernement ouvert » dont l’un
des axes porte sur l’information
ouverte, l’objectif étant de favoriser
la publication et la diffusion par
défaut de tous les types
d’information créés et détenus par
le gouvernement, et de limiter ainsi
les exceptions à la publication.
Cette initiative, connexe à celle de
la publication numérique par dé-
faut, a constitué un changement de
paradigme important : « auparavant
c’étaient les exceptions qui condi-
tionnaient l’ouverture », précise
Marie-Claude Côté. À propos de
l’édition électronique par défaut, le
gouvernement canadien préférera
ainsi parler « d’édition électronique
ouverte par défaut ». En mettant l’accent sur l’édition
électronique, le gouvernement
canadien s’assure que l’information
publique est facilement accessible
et transmise de façon efficiente aux
usagers. Il veille aussi à ce que
celle-ci soit préservée dans le pa-
trimoine documentaire national. Conservation : rôle de Biblio-thèque et Archives du Canada
De façon générale, les autorités
canadiennes ont attaché très tôt
beaucoup d’importance à la préser-
vation des ressources documen-
taires numériques du pays. Le gou-
vernement a ainsi jeté dès 2007 les
bases d’une « stratégie de gestion
de l’information numérique ».
S’agissant des productions admi-
nistratives, l’expansion du numé-
rique a rendu nécessaire la mise en
place d’éléments concrets pour
assurer leur référencement et leur
conservation. Ainsi, Bibliothèque
et Archives du Canada (BAC),
mandaté depuis 2004 par le gou-
vernement pour recueillir et préser-
ver le patrimoine documentaire
canadien, voyait sa mission élargie
aux publications en ligne en 2007.
Sous l’effet de cette extension et de
l’obligation faite pour les minis-
tères de transmettre à BAC une
copie numérique de toutes leurs
publications, la collection a rapi-
dement crû, imposant la mise en
place d’un système de dépôt légal
et de traitement approprié. Le sys-
tème actuel offre aux ministères
plusieurs options pour soumettre
leurs publications électroniques : en
ligne, via un système de soumission
de publications, via le protocole de
transfert de fichiers, par courriel,
ou par la poste pour les cédéroms.
Le dépôt des publications numé-
riques est en outre soumis à plu-
sieurs directives portant notamment
sur les formats de transmission (de
préférence dans un format pdf ou
epub). Après avoir reçu les exem-
plaires pour dépôt légal, BAC les
archive sur un de ses serveurs et les
ajoute à sa collection électronique.
Une notice bibliographique est
ensuite créée dans « Amicus », la
base de données bibliographiques
de BAC, afin de promouvoir les
publications.
Un accès central aux publica-tions numériques canadiennes
Pour faciliter l’accès du public aux
publications administratives fédé-
rales, le gouvernement du Canada a
créé en 1927 le Programme des
services de dépôt (PSD) chargé
d’assurer une distribution centrale.
La mission du Programme est large
puisqu’il recueille et catalogue les
publications actuelles et anciennes,
dans tous les formats, en vue de les
insérer dans sa base de données et
sur le site web des publications du
gouvernement du Canada :
publications.gc.ca. Il garantit en
outre la stabilité de leur identifica-
tion en leur attribuant une adresse
URL permanente. Le Programme
assure également une distribution
nationale et internationale des pu-
blications gouvernementales grâce
à un réseau de 1 000 bibliothèques
de dépôt. La diffusion du numé-
rique et le basculement numérique
des publications du gouvernement
ont renforcé le rôle du Programme
particulièrement dans le catalogage,
le stockage, et l’accessibilité des
ressources documentaires numé-
riques, faisant ainsi du site
publications.gc.ca, le lien essentiel
entre les publications administra-
tives et les Canadiens.
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Directeur de la publication : Bernard PÊCHEUR
Abonnement/désabonnement : [email protected]
ISSN 2267-9022
Tous droits réservés
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ACTUALITÉ
À lire…
Marie Bellan,
Frédéric
Schaeffer
« Thierry Mondon : "Certaines
missions de l’État devront être
transférées ou abandonnées" »
Les Échos 03/07/2014 Données pub./ Info. adm. / Publications
Interview de Thierry Mondon, Secrétaire d’État, évoquant notamment un chantier de « numérisation de l’État ».
Grégoire
Poussielgue
« La chute de l’édition scolaire
pèse sur le marché du livre » Les Échos 26/06/2014 Publications
Panorama du marché de l’édition en France.
Derek Perrotte
« Suivi des chômeurs, services
web, recours au privé : les projets
du patron de Pôle emploi »
Les Échos 26/06/2014 Info. adm. / Publications
Interview de Jean Bassères, directeur général de Pôle emploi.
Kim Andreasson,
Laurel West « The ICT Globalisation Index » The Economist 07/06/2014
Données pub./ Info. adm. / Publications
Étude annuelle de The Economist sur l’indice de mondialisation des TIC dans plusieurs pays.
Audrey
Fournier
« Les internautes se précipitent sur
le "formulaire d’oubli" de Google » Le Monde 03/06/2014
Données pub./ Info. adm. / Publications
Article sur la mise en place par Google d’un dispositif pour traiter les demandes d’oubli des internautes européens.
N° 7 Janvier
2013
N° 22 Juin 2014
ACTUALITÉ
Initiatives
Conseil des ministres Communication sur la réforme de l’État 02/07/2014 Données pub./ Info. adm. / Publications
Organisation des Nations
Unies (ONU) United Nations E-Government Survey 2014 25/06/2014
Données pub./ Info. adm. / Publications
Premier ministre
Arrêté du 13/06/2014 portant approbation du référentiel géné-
ral de sécurité et précisant les modalités de mise en œuvre de
la procédure de validation des certificats électroniques
24/06/2013 Info. adm. / Publications
Premier ministre
Décret n°2014-648 du 20/06/2014 modifiant le décret n°2002-
1064 du 07/08/2002 relatif au service public de la diffusion du
droit par l’internet
22/06/2014 Données pub./ Publications
Président de la République
Décret n°2014-633 du 19/06/2014 relatif aux attributions
déléguées au secrétaire d’État chargé de la réforme de l’État
et de la simplification
20/06/2014 Données pub./ Info. adm. / Publications
SGMAP, ministères écono-
miques et financiers Événement « Usagers, agents : acteurs de la relation » 19/06/2014 Info. adm.
Commission européenne Communication sur le programme pour une réglementation
affûtée et performante (REFIT) 18/06/2014
Info. adm. / Publications
Commission nationale du
débat public (CNDP)
Colloque « Le citoyen et la décision publique. Enjeux de
légitimité et d’efficacité » 16-17/06/14
Info. adm. / Publications
Corinne Bouchoux (Sénat) Rapport Refonder le droit à l’information publique à l’heure
du numérique : un enjeu citoyen, une opportunité stratégique 12/06/2014
Données pub./ Info. adm. / Publications
Groupe de travail intermi-
nistériel relatif aux agences
et opérateurs de l’État
Rapports 11/06/2014 Info. adm. / Publications
Commission européenne Tableau de bord de la stratégie numérique de l'UE pour 2014 28/05/2014 Données pub./ Info. adm. / Publications
DGFIP, ministère de
l’Écologie, IGN
Convention de partenariat relative à la constitution de la
représentation parcellaire cadastrale unique 22/05/2014
Données pub./ Info. adm. / Publications
Agence du patrimoine
immatériel de l’État (APIE) Rapport d’activité 2013 20/05/2014
Données pub./ Publications
Co
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