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Pour toute utilisation des informations de ce document, merci de le mentionner sous la référence suivante : Réseau SAGIR, 2013, Surveillance sanitaire de la faune sauvage en France. Lettre n° 177. Ed. Office national de la chasse et de la faune sauvage, Paris, 10p. LETTRE SAGIR N° 177 - juin 2013 http://www.oncfs.gouv.fr/ReseauSAGIRru105 R éseau Sylvatub : Sagir est entré dans la danse! A la demande du ministère de l’agriculture, le dispositif de surveillance Sylvatub a été progressivement mis en place à partir de septembre 2011 pour estimer et surveiller la présence de la tuberculose dans la faune sauvage. Cela fait quelques années que les acteurs de SAGIR entendent parler de tuberculose bovine, et vous savez les lourdes conséquences que pose cette maladie à la filière bovine, la France risquant de perdre son statut « officiellement indemne ». Dès l’origine, il était prévu que SAGIR participe à ce dispositif, au travers des actions « SAGIR de base » et « SAGIR renforcé », mais il n’a pas été possible de résoudre rapidement les difficultés posées par cette participation, et seules les actions menées localement par les FDC ont pu démarrer rapidement. Grâce à la conventioncadre 201344 signée le 17/12/2013 entre le MAAF, la FNC et l’ONCFS, SAGIR peut enfin entrer dans la danse et contribuer pleinement à la surveillance de la maladie. A ce titre, une note de service a été adressée le 29/01/2013 à tous les services départementaux de l’ONCFS via leurs directions interrégionales, leur demandant de participer à ces opérations, et la même demande a été faite par la FNC aux FDC. Reconnaissonsle, il n’est pas facile de s’y retrouver entre les différentes actions définies par Sylvatub quand on ne « baigne » pas dedans. Le retour d’expérience nous permettra je l’espère de simplifier les choses. A ce jour, d’après les informations dont nous disposons, les nombres de cadavres collectés de blaireaux, sangliers et cerfs, sont globalement faibles et concernent très majoritairement les départements de niveau 2 et 3 avec une grande hétérogénéité d’un département à l’autre. Les actions concernées semblent donc démarrer avec plus ou moins de rapidité, en fonction des priorités locales et des contraintes d’organisation avec les autres partenaires, mais le mouvement est lancé et les objectifs s’avèrent parfaitement atteignables. EDITO EDITO JeanYves Chollet administrateur national du réseau SAGIR Office national de la chasse et de la faune sauvage email : [email protected] SOMMAIRE SOMMAIRE Avezvous pensé au botulisme aviaire en hiver? Page 2 Flavivirus et avifaune sauvage Page 6 Encore une histoire de cestode : Cysticercose musculaire du Chevreuil Page 9 Vie du réseau Page 10 Faits marquants Page 10 Un point mérite particulièrement d’être retenu : l’implication du réseau SAGIR donne des résultats, il permet de détecter de nouveaux cas et d’améliorer notre connaissance de la répartition de la maladie ! Ainsi en Charente, le réseau a récemment permis de détecter 3 blaireaux infectés de tuberculose. Cela doit nous encourager à poursuivre nos efforts. A mon niveau il s’agira surtout de prendre en compte vos difficultés de mise en œuvre des actions SAGIR/Sylvatub, aussi je vous invite à me les faire remonter ainsi qu’à votre hiérarchie. D’une façon générale, n’hésitez pas à nous solliciter, la circulation de l’information est une des clés de la réussite ! Informations détaillées sur Sylvatub disponibles sur le site de la Plateforme nationale d’épidémiosurveillance en santé animale : http://www.plateformeesa.fr/index.php? o p tion=com_content&view=category&id=39:sylvatub&layout= blog&Itemid=90&layout=blog

Lettre SAGIR 177

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1 Pour toute utilisation des informations de ce document, merci de le mentionner sous la référence suivante :

Réseau SAGIR, 2013, Surveillance sanitaire de la faune sauvage en France. Lettre n° 177. Ed. Office national de la chasse et de la faune sauvage, Paris, 10p.

LETTRE SAGIR N° 177 - juin 2013

http://www.oncfs.gouv.fr/Reseau‐SAGIR‐ru105 

R éseau  Sylvatub  :  Sagir  est  entré dans la danse!   A la demande du ministère de l’agriculture, le dispositif de  surveillance Sylvatub a été progressivement mis  en  place  à  partir  de 

septembre  2011  pour  estimer  et  surveiller  la  présence de  la  tuberculose dans  la  faune sauvage. Cela  fait quel‐ques années que  les acteurs de SAGIR entendent parler de tuberculose bovine, et vous savez  les  lourdes consé‐quences  que  pose  cette maladie  à  la  filière  bovine,  la France  risquant  de  perdre  son  statut  «  officiellement indemne ». Dès  l’origine,  il était prévu que SAGIR parti‐cipe  à  ce  dispositif,  au  travers  des  actions  «  SAGIR  de base » et « SAGIR renforcé », mais il n’a pas été possible de  résoudre  rapidement  les difficultés posées par cette participation,  et  seules  les  actions menées  localement par les FDC ont pu démarrer rapidement.   Grâce  à  la  convention‐cadre  n°  2013‐44  signée  le 17/12/2013  entre  le MAAF,  la  FNC  et  l’ONCFS,  SAGIR peut enfin entrer dans la danse et contribuer pleinement à la surveillance de la maladie. A  ce  titre,  une  note  de  service  a  été  adressée  le 29/01/2013  à  tous  les  services  départementaux  de l’ONCFS via leurs directions interrégionales, leur deman‐dant  de  participer  à  ces  opérations,  et  la  même  de‐mande a été faite par la FNC aux FDC. Reconnaissons‐le, il n’est pas  facile de  s’y  retrouver  entre  les différentes actions définies par Sylvatub quand on ne « baigne » pas dedans.  Le  retour d’expérience nous  permettra  je  l’es‐père de simplifier les choses.  A ce jour, d’après les informations dont nous disposons, les nombres de cadavres collectés de blaireaux, sangliers et cerfs, sont globalement faibles et concernent très ma‐joritairement  les  départements  de  niveau  2  et  3  avec une grande hétérogénéité d’un département à l’autre. Les  actions  concernées  semblent  donc  démarrer  avec plus ou moins de rapidité, en fonction des priorités loca‐les et des contraintes d’organisation avec les autres par‐tenaires, mais  le mouvement  est  lancé  et  les  objectifs s’avèrent parfaitement atteignables. 

EDITO

EDITO  

Jean‐Yves Chollet administrateur national du réseau SAGIR Office national de la chasse et de la faune sauvage email : [email protected]

  

SOMMAIRESOMMAIRE  

Avez‐vous pensé au botulisme aviaire en hiver? 

Page 2 

Flavivirus et avifaune sauvage  Page 6 

Encore  une  histoire  de  cestode  :  Cysti‐cercose musculaire du Chevreuil 

Page  9 

Vie du réseau  Page 10 

Faits marquants  Page 10 

Un  point mérite  particulièrement  d’être  retenu  :  l’implica‐tion du réseau SAGIR donne des résultats,  il permet de dé‐tecter  de  nouveaux  cas  et  d’améliorer  notre  connaissance de la répartition de la maladie !  Ainsi en Charente, le réseau a récemment permis de détecter 3 blaireaux infectés de tu‐berculose. Cela doit nous encourager à poursuivre nos efforts. A mon niveau il s’agira surtout de prendre en compte vos difficultés de mise en œuvre des actions SAGIR/Sylvatub, aussi je vous invite  à me  les  faire  remonter  ainsi  qu’à  votre  hiérarchie. D’une façon générale, n’hésitez pas à nous solliciter, la circu‐lation de l’information est une des clés de la réussite !  Informations  détaillées  sur  Sylvatub  disponibles  sur  le  site de  la Plateforme nationale d’épidémiosurveillance en santé animale  :  http://www.plateforme‐esa.fr/index.php?o p ‐tion=com_content&view=category&id=39:sylvatub&layout=blog&Itemid=90&layout=blog 

Page 2: Lettre SAGIR 177

2 Pour toute utilisation des informations de ce document, merci de le mentionner sous la référence suivante :

Réseau SAGIR, 2013, Surveillance sanitaire de la faune sauvage en France. Lettre n° 177. Ed. Office national de la chasse et de la faune sauvage, Paris, 10p.

Avez‐vous pensé au botulisme aviaire en hiver? 

Caroline Le Maréchal 1,3, Rozenn Souillard 2,3 1 Anses, Laboratoire de Ploufragan‐Plouzané, Unité Hygiène et Qualité des Produits Avicoles et Porcins, BP53, Plou‐fragan, France 2 Anses, Laboratoire de Ploufragan‐Plouzané, Unité Epidémiologie et Bien‐être en Aviculture et Cuniculture, BP53, Ploufragan, France 3 Université Européenne de Bretagne, France 

GénéralitésGénéralités  

Le botulisme aviaire est une affection nerveuse caractérisée par une paralysie flasque, qui aboutit généralement à la mort des individus atteints. Clostridium botulinum est l’agent étiologique impliqué dans cette pathologie. Il s’agit d’une bactérie anaérobie stricte capable de produire des toxines botuliques. On en distingue 7 types annotés de A à G. Les toxines botuliques sont responsables des symptômes observés. Elles inhibent la transmission du message ner‐veux en empêchant le transfert de l’acétylcholine dans la fente synaptique. Le botulisme constitue la première cause de mortalité chez les oiseaux d’eau au niveau mondial (Rocke, 2006). C. botulinum est répandu dans les environnements aquatiques et le sol, principalement sous forme sporulée. Cette forme de résistance lui permet de persister jusqu’à plusieurs années dans l’environnement. La production de toxines ne peut avoir lieu que lorsque les conditions environnementales sont favorables à la germination et qu’il y a crois‐sance des cellules végétatives. Il faut pour cela un substrat riche en protéines et une absence totale d’oxygène. La plupart des cas de botulisme aviaire est provoquée par la toxine C ou la toxine mosaïque C‐D. Du botulisme de type E a également été rapporté mais concerne plutôt des oiseaux piscivores. Les types mosaïques (voir encadré) ont été récemment mis en évidence du fait de nouveaux développements tech‐

nologiques. Il semblerait que ce type toxinique soit majoritairement impliqué dans les cas de botulisme aviaire. 

Page 3: Lettre SAGIR 177

3 Pour toute utilisation des informations de ce document, merci de le mentionner sous la référence suivante :

Réseau SAGIR, 2013, Surveillance sanitaire de la faune sauvage en France. Lettre n° 177. Ed. Office national de la chasse et de la faune sauvage, Paris, 10p.

ONCFS-BMI78 ONCFS-BMI78 ONCFS-SID77 ONCFS-SID77

DiagnosticDiagnostic  

  Symptômes  Chez  les oiseaux,  la paralysie est ascen‐dante.  Les  muscles  des  ailes  semblent être  paralysés  en  premier  (photo  4) (Neimanis et al., 2007) suivi par les mus‐cles de pattes,  le cou et  la membrane nictitante. Lorsque  les muscles du cou sont atteints,  les oiseaux meurent souvent de noyade (photo 1), ne pouvant plus relever  leur cou. Des symptômes caractéristiques peuvent être observés chez  certaines  espèces. Par  exemple,  il  a  été  rapporté que  les  goélands  at‐teints de botulisme de  type C  restent debout et marchent  sur  les  tarses et qu’ils restent alertes et agressifs (photos 2 et 3)  jusqu’à  la mort (Macdonald and Standring, 1978; Neimanis et al., 2007; Quinn and Crinion, 1984).  Une des caractéristiques du botulisme est l’absence de lésions à l’autopsie. 

 Confirmation en laboratoire  Le  test de  référence est  toujours  le  test de  létalité et de séroneutralisation 

sur souris. Ce test présente de nombreux inconvénients, notamment des pro‐

blèmes éthiques. D’autres méthodes ont été développées comme par exem‐

ple des méthodes basées  sur de  la spectrométrie de masse pour mettre en 

évidence la présence de la toxine ou l’utilisation de tests PCR pour mettre en 

évidence la présence du gène codant pour la toxine botulique de C. botulinum. 

En savoir plus ... les toxines mosaïques  

 Les  toxines  botuliques  sont  composées  de  2 

sous‐unités,  une  chaîne  légère  et  une  chaîne 

lourde. La chaîne  légère a une activité d’endo‐

peptidase  (c’est elle qui va empêcher  le  trans‐

fert  de  l’acétylcholine  en  coupant  des  récep‐

teurs  situés  soit  sur  les  vésicules  qui  contien‐

nent  l’acétylcholine, soit au niveau de  la mem‐

brane  de  la  cellule),  la  chaîne  lourde  permet 

l’entrée  de  la  toxine  botulique  dans  la  cellule 

neuronale. Outre  les types toxiniques C et D,  il 

existe des  types mosaïques C‐D et D‐C qui ont 

la  chaîne  légère de  type C et  la  chaîne  lourde 

de  type D  (mosaïque C‐D) ou  inversement qui 

ont  la  chaîne  légère  de  type  D  et  la  chaîne 

lourde  de  type  C  (mosaïque  D‐C).  Une  étude 

récente a montré que seules les toxines mosaï‐

ques C‐D et D‐C étaient retrouvées dans les cas 

de  botulisme  animal  quelque  soit  l’animal  ou 

l’origine géographique (Woudstra et al. 2012). 

1 2 3

ONCFS-SID77

4

Figure 1 : Toxine mosaïque

Chaine Chaine

C

D

C-

D-

Mise en place du LNR botulisme aviaireMise en place du LNR botulisme aviaire  Suite à une  forte recrudescence du nombre de cas de botulisme dans  les élevages avicoles en France depuis 2007 et devant  l’absence d’une structure dédiée à la gestion de cette pathologie, le LNR botulisme aviaire a été mis en place à l’Anses en 2012. L’un des rôles du LNR est de développer des méthodes de diagnostic. Le test de référence est le test de séroneutralisation sur souris. Bien qu’étant toujours le standard pour le diagnostic du botulisme, ce test présente de nombreux inconvénients : il est long, fastidieux, ne permet pas toujours de confirmer le diagnostic clinique et présente des problèmes éthiques évidents. Une méthode de PCR en temps réel, visant la détection de la présence du gène codant pour la toxine botulique, a ainsi été développée et validée sur des échantillons de terrain (Woudstra et al., 2012). Nous  travaillons actuellement à  l’optimisation du protocole de prélèvements sur  les animaux en  investiguant  les  foies,  rates et écouvillons cloacaux prélevés sur des animaux malades pour la détection de la présence des gènes codant pour les toxines C, D, C‐D, D‐C et E par le test de PCR temps réel que nous avons développé. Le LNR botulisme aviaire ne réalise pas d’analyse de première intention mais uniquement les analyses de confirmation et a une mission d’appui auprès des LVD. Ce sont les LVD qui réalisent les analyses de routine ou de première intention et c’est donc à eux que doivent être expédiés  les échantillons pour analyse. Actuellement en France seuls 2 LVD réalisent  les diagnostics de botulisme animal :  le LDA22 et l’IDAC. Le LDA22 réalise ainsi  le test de  létalité sur souris à partir de sérums d’animaux faiblement ou fortement atteints et du contenu intestinal et réalise aussi la détection des gènes codant pour les toxines C et D à partir des contenus intestinaux. L’IDAC réalise les tests de létalité sur souris. Seul le Centre National de Référence (CNR) à l’Institut  Pasteur réalise le test de séroneutralisation en France. Pour tout renseignement concernant le botulisme aviaire : LNR‐botu‐[email protected] 

Page 4: Lettre SAGIR 177

4 Pour toute utilisation des informations de ce document, merci de le mentionner sous la référence suivante :

Réseau SAGIR, 2013, Surveillance sanitaire de la faune sauvage en France. Lettre n° 177. Ed. Office national de la chasse et de la faune sauvage, Paris, 10p.

   

Le botulisme de  type C Le botulisme de  type C a été diagnostiqué chez des oiseaux d’eau dans au moins 28 pays à  travers  le monde  (Shin et al., 2010) mais il est rarement rapporté dans les régions tropicales (Smith, 1976). Des millions d’oiseaux sont ainsi morts de botu‐lisme de type C au Canada et aux Etats‐Unis et des foyers où plus de 50 000 oiseaux sont morts de botulisme ne sont pas ra‐res (Rocke, 2006). Des cas de botulisme ont ainsi été rapportés chez 264 espèces d’oiseaux sauvages appartenant à 39 famil‐les  (Rocke,  2006).  L’effet  du  botulisme  sur  des  populations,  notamment  d’espèces  protégées  peut  être  conséquent.  Par exemple, près de 15% de  la population de pélicans blancs d’Amérique a disparu  lors d’un épisode de botulisme en 1996 (Rocke et al., 2004). Des poissons semblaient à l’origine de cet épisode de botulisme. Des bactéries de C. botulinum capables de produire de la toxine de type C avaient en effet été retrouvées dans le tractus digestif des poissons, sans que ceux‐ci ne présentent aucun symptôme. Ces poissons consomment beaucoup de sédiments, dans lesquels les spores de type C sont ré‐pandus (Mitchell and Rosendal, 1987; Wobeser et al., 1987), ce qui pourrait expliquer  la présence du pathogène dans  leur tractus digestif (Nol et al., 2004). D’autres exemples de menace d’espèces protégées par des épisodes de botulisme ont été rapportés notamment à Hawaï où des épisodes ont décimé des populations d’oiseaux déjà en voie de disparition (Work et al., 2010).  Origine de l’initiation d’un épisode de botulisme de type C ?  Les facteurs à l’origine d’un épisode de botulisme aviaire sur oiseaux sauvages sont encore méconnus. Néanmoins quelques facteurs de risque sont évoqués dans  la  littérature comme  la profondeur de  l’eau, les courants, la qualité de l’eau, la pré‐sence de vertébrés et d’invertébrés, de végétation en décomposition et des températures (Rocke et al., 1999). Le cycle “cadavre‐asticot” (the carcass‐and maggot‐ cycle) est un des scenarios avancés pour expliquer  les foyers de botu‐lisme (Rocke and Bollinger, 2007; Wobeser, 1997). Un cadavre fournit en effet  les conditions propices à  la croissance de C. botulinum et à la production de toxines botuliques. Les asticots présents sur le cadavre se chargent en toxines botuliques et constituent une source de toxines pour les oiseaux qui vont venir se nourrir de ces asticots. C’est pourquoi il est fortement conseillé de ramasser les cadavres lors d’un épisode de botulisme afin de limiter la prolifération. Le point de départ du foyer reste à ce jour inexpliqué. Les spores de C. botulinum présents notamment dans les sédiments sont fréquemment ingérées par les oiseaux et restent à l’état de latence dans le foie ou l’intestin des oiseaux (Reed and Rocke, 1992). A la mort de ces oiseaux porteurs de spores, les cadavres peuvent constituer un point de départ pour un foyer de botulisme. La prévalence des spores de C. botulinum dans les sédiments des zones humides peut être élevée dans les zones ayant connu un épisode de botulisme qui seront su‐jettes à récidive (Wobeser et al., 1987). Les invertébrés peuvent constituer un vecteur de toxines et de spores et constituer une source d’intoxication ou d’intoxina‐tion pour les oiseaux insectivores. La toxine peut de plus persister tout au long de la métamorphose. Une étude a ainsi mon‐tré que  larves portant des toxines survivaient durant  l’hiver et que  le taux de toxines dans ces  larves diminuaient mais res‐taient suffisant pour tuer des oiseaux au printemps suivant (Hubalek and Halouzka, 1991).  Le comportement fouisseur de certains oiseaux apparaît comme un facteur de risque  important (Rocke and Friend, 1999). Les caractéristiques des zones humides apparaissent également comme des facteurs de risque, notamment le pH de l’eau et indirectement la température et le potentiel rédox (Rocke, 2006). Le risque de développer un épisode de botulisme est aug‐menté quand le pH est entre 7,5 et 9, que le redox* est négatif et la température supérieure à 20°C (Rocke and Bollinger, 2007). De nombreux épisodes de botulisme qui ont eu lieu dans le nord ouest de l’Amérique étaient associés à des eaux avec un pH alcalin (Forrester et al., 1980). Une température élevée de l’eau est aussi souvent associée à l’initiation d’un épisode de botulisme  (Woo et al., 2010; Work et al., 2010). Des épisodes de botulisme sont ainsi classiquement recensés pendant l’été et l’automne, période de l’année où la température de l’eau est la plus élevée et plus favorable à la croissance bacté‐rienne (Dohms et al., 1982; Wobeser et al., 1983). Des épisodes de moindre envergure ont aussi été rapportés en décembre et janvier au Canada et Etats‐Unis. Plusieurs cas de botulisme de type C chez des goélands ont été associés à des décharges en Grande Bretagne, en Irlande, aux îles vierges ou encore en Israël. Plus que la présence des déchets en tant que telle, la source de spores serait probablement les oiseaux eux‐mêmes. La présence de matières organiques en décomposition constitueraient alors un milieu propice à  la croissance des spores de C. botulinum. 

Le botul

isme de

 type C

Le botul

isme de

 type C  

Lexique * « potentiel d’oxydo‐réduction 

Page 5: Lettre SAGIR 177

5 Pour toute utilisation des informations de ce document, merci de le mentionner sous la référence suivante :

Réseau SAGIR, 2013, Surveillance sanitaire de la faune sauvage en France. Lettre n° 177. Ed. Office national de la chasse et de la faune sauvage, Paris, 10p.

 

Les cas de botulisme de type E Les cas de botulisme de type E (toxine dangereuse pour l’homme) ont rarement été signalés en élevage avicole (quelques cas en France en‐tre 1997 et 2001) mais ont été rapportés chez des oiseaux sauvages, principalement autour des grands lacs au Canada et États‐Unis. Depuis 1998, la toxine E a été détectée chez les 22 espèces d’oiseaux vivants dans les zones des lacs Ontario, Erie et Huron. Des foyers de botulisme de type E sont détectés tous les ans dans certaines zones impliquant la mort de milliers d’oiseaux sauvages  (87 000 depuis 1999). Une étude récente a montré que des algues présentes dans ces grands lacs four‐nissent un habitat propice à C. botulinum, des cellules végétatives et des  spores de C. botulinum de  type E ayant été  retrouvées dans ces algues. Le mécanisme de transfert des bactéries depuis les algues vers les  oiseaux  reste  à  élucider.  Néanmoins  plusieurs  pistes  sont  évo‐quées, notamment  celle du  transfert des bactéries depuis  les algues vers des chironomes**, collectés directement sur ces algues (6 positifs sur  9  prélevés).  Le  nombre  de  prélèvements  réalisés  est  trop  faible pour conclure définitivement et d’autres études sont actuellement en cours (Chun et al., 2013).  Des cas de botulisme aviaire de type E dans la faune sauvage ont déjà été rapportés dans d’autres parties du monde comme en France dans le Pas‐de‐Calais où des foyers de botulisme de type E ont été décelés chez des Laridés. La présence de poissons contaminés dans une dé‐chetterie  fréquentée  par  ces  oiseaux  semblaient  être  la  source  de contamination  (Gourreau et al., 1998). C. botulinum est en effet  très présent chez les poissons. La prévalence varie entre 5 et 100% en hiver et 80 et 100% en été chez  la  truite,  les C. botulinum de  type E étant prédominants (Huss et al., 2007). Une étude menée en Finlande mon‐tre que 15 % des  intestins de truites et 5% des peaux de truites por‐tent des C. botulinum de type E (Hielm et al., 1998a). Dans des enquê‐tes menées dans la mer Baltique, la prévalence de la toxine de type E approche les 100%, moins de 1% des échantillons étaient de type A, B et C. Les spores de type E sont peu retrouvés dans  les sols terrestres mais  de  façon  abondante  dans  les  sédiments,  certains  chercheurs émettent  donc  l’hypothèse  qu’il  s’agit  d’un  organisme  aquatique (Hielm et al., 1998b).  

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Le botulisme de type E

Le botulisme de type E  

Lexique * *« Ver de vase » 

Page 6: Lettre SAGIR 177

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Réseau SAGIR, 2013, Surveillance sanitaire de la faune sauvage en France. Lettre n° 177. Ed. Office national de la chasse et de la faune sauvage, Paris, 10p.

« Quelques flavirirus de l’avifaune sauvage :  

 Virus WN,  Usutu,  Bazaga, 

Tyuleniy,  Meaban » 

Flavivirus et avifaune sauvage 

Par S. Lecollinet1, C. Beck1 et A. Decors2 1 ANSES, Laboratoire de Santé Animale de Maisons‐Alfort 2 ONCFS 

Ces dernières décennies ont été marquées par une accélération des émergences ou réémergen‐ces d’arboviroses,  infections virales  transmises par des arthropodes vecteurs ; à  titre d’exem‐ple, en Europe, deux virus transmis par  les Culicoides et  infectant  les ruminants,  les virus de  la fièvre catarrhale ovine, sérotype 8 et de Schmallenberg, ont été introduits de façon inattendue dans  le Nord de  l’Europe en 2006 et 2011  respectivement  (Maan et al, 2008 ; Hoffman et al, 2012). Parmi  les différents arbovirus,  le genre flavivirus (famille des Flaviviridae) regroupe des virus transmis principalement par piqûre de moustiques (comme les virus West Nile (WN), Usu‐tu, Bagaza) ou par piqûre de  tiques  (virus Tyuleniy, Meaban,…), potentiellement zoonotiques avec des  infections décrites chez  l’homme pour  les virus WN, Usutu, de  l’encéphalite à  tique (pour ne citer que les virus présents en Europe). De plus, il présente le plus souvent un réservoir animal (oiseaux sauvages principalement, rongeurs,…). Nous chercherons  ici à décrire  l’impact des  infections à  flavivirus dans  l’avifaune  sauvage en Europe et à  sensibiliser  les  socioprofes‐sionnels à la surveillance de ces infections en France.  

Circulation des flavivirus dans l’avifaune sauvage en EuropeCirculation des flavivirus dans l’avifaune sauvage en Europe   Le virus WN est sans doute le plus connu des flavivirus transmis par les moustiques, puisqu’il est décrit depuis  les années 62‐65 en France, a été à  l’origine de 4 épizooties équines successives dans les années 2000 : en Camargue en 2000 et 2004, dans le Var en 2003 où 7 cas humains ont été également identifiés et dans les Pyrénées Orientales en 2006 (Lecollinet et al, 2008). Un re‐gain d’activité de ce virus a en outre été rapporté depuis 2010 en Europe, avec 9, 8 et 11 pays ayant rapporté des cas humains et/ou équins en 2010, 2011 et 2012 respectivement. La circula‐tion du virus West Nile est généralement associée à des mortalités isolées dans l’avifaune sau‐vage en Europe (voir tableau 1), au contraire de  la situation américaine où son  introduction a été responsable de mortalités massives, en particulier parmi les Passériformes et plus particuliè‐rement  les corvidés (ainsi  les populations de corneille d’Amérique (Corvus brachyrhynchos), de geai  bleu  (Cyanocitta  cristata),  de  pie  bavarde  (Pica  pica),  ainsi  que  de  merle  d’Amérique (Turdus migratorius), de  troglodyte  familier  (Troglodytes  aedon), de mésange  (Poecile  spp  et Baeolophus bicolor) et de moineau domestique (Passer domesticus) ont souffert de  l’épizootie West Nile aux Etats‐Unis (LaDeau et al, 2007)).   Le petit cousin du virus WN (génétiquement et antigéniquement parlant), le virus Usutu, égale‐ment transmis par des moustiques au sein d’un réservoir constitué d’oiseaux sauvages, est dé‐crit dans plusieurs pays européens, dont  l’Autriche (première description en 2001),  la Hongrie, l’Italie,  la Suisse et  l’Espagne. Bien que son  impact sur  l’avifaune sauvage semble plus  impor‐tant que celui du virus WN, son potentiel zoonotique est bien plus discutable, avec seulement deux infections neurologiques rapportées chez des patients immunodéprimés en Italie en 2009 (Cavrini et al, 2009). Le virus Bagaza  (BAGV)  (identique au virus de  la méningo‐encéphalite de  la dinde  identifié en Israël dans les années 60) a été plus récemment isolé à partir de moustiques Culex à Cádiz, Es‐pagne   et présente un pouvoir pathogène  important dans  l’avifaune d’élevage  (perdrix rouge (Alectoris rufa) et faisans communs (Phasianus colchicus)) (Agüero et al, 2011). Les  flavivirus transmis par des tiques sont également connus pour circuler en Europe dans  les populations d'oiseaux  sauvages, à  l’instar des virus Tyuleniy  (identifiés comme circulant dans des colonies d’oiseaux marins et chez des tiques Ixodes uriae) dans différents pays européens dont la France (Chastel et al, 1983 ; Dobler et al, 2010) et Meaban (virus isolé dans les années 80 à partir de tiques molles échantillonnées sur des goélands argentés (Larus argentatus) sur la côte ouest de la France) (Chastel et al, 1985).    

AvezAvez‐‐vous pensé au vous pensé au 

BazagaV en cas de BazagaV en cas de 

mortalité de per‐mortalité de per‐

drix rouges ou drix rouges ou   

faisans communs?faisans communs?  

Page 7: Lettre SAGIR 177

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Réseau SAGIR, 2013, Surveillance sanitaire de la faune sauvage en France. Lettre n° 177. Ed. Office national de la chasse et de la faune sauvage, Paris, 10p.

Tableaux cliniques et lésionnels Tableaux cliniques et lésionnels    Les  infections à  flavivirus qui s’expriment cliniquement dans  l’avifaune sauvage ou do‐mestique européenne sont principalement causées par les virus West Nile, Usutu et Ba‐gaza  (voir  tableau  1)  et  concernent  deux  grandes  familles,  les  Passeriformes  (merles, pies, moineaux  par  exemple),  les  Accipitriformes  (faucons,  éperviers  particulièrement sensibles aux  infections par  la  lignée 2 du virus WN) et  les Strigiformes (chouettes). Les symptômes  rapportés  ne  sont  pas  spécifiques :  faiblesse,  prostration,  désorientation,  incoordination motrice, perte de poids, torticolis et opisthotonos  (pour WN), diarrhée blanche (pour Bagaza) sont principalement observés et sont associés à des épisodes de mortalité  isolés ou groupés (principalement pour Usutu et Bagaza pour ces derniers). Le tableau  lésionnel n’est pas plus spécifique et est révélateur d’une  infection virale multi‐organes touchant l’encéphale, le cœur, le foie, la rate, les reins, le pancréas, les intestins et plus  rarement  l’œil  (uvéite et  choroïdite  surtout décrits pour WN). Les organes  sont généralement congestionnés, avec des foyers de nécrose, de gliose (pour l’encéphale) et des infiltrats inflammatoires principalement constitués de cellules lymphoïdes et d’histio‐cytes. Macroscopiquement,  les  infections à virus Usutu sont responsables d’une spléno‐mégalie et d’une hépatomégalie, cette dernière étant rarement décrite lors d’infection à virus WN,  alors  que  la  présence  d’hémorragies  est  plus  fréquente  avec  le  virus WN (Chvala et al, 2004). ). Une hémosidérose du foie et de la rate a été uniquement décrite lors de l’infection de perdrix rouges avec le virus Bagaza. 

  

DiagnosticDiagnostic   Le diagnostic des  infections à  flavivirus est assuré par  le  laboratoire de référence West Nile, UMR1161 Virologie, ANSES Laboratoire de Santé Animale de Maisons‐Alfort.  Il  re‐pose dans un premier temps sur un diagnostic clinique et lésionnel (voir plus haut) et sur le diagnostic de laboratoire. Au laboratoire, pourront être recherchés soit les marqueurs indirects de l’infection, les anticorps, à partir de prélèvements de sérums, par technique ELISA  ou  par  séroneutralisation  (technique  de  référence,  permettant  éventuellement d’authentifier le flavivirus ayant circulé), soit des marqueurs directs (virus infectieux, ARN viraux). Une recherche des ARN viraux par RT‐PCR sera alors effectuée à partir d’organes congelés et conservés à ‐80°C (encéphale, reins, cœur, foie, intestins, poumon et écouvil‐lons oraux (à privilégier aux écouvillons cloacaux, donnant des résultats plus aléatoires)) ou une analyse  immunohistochimique sur organes fixés pourra être proposée. Ces der‐niers outils de diagnostic direct devront être privilégiés car ils sont plus faciles d’interpré‐tation,  la mise en évidence des anticorps permettant uniquement de conclure à une  in‐fection  plus  ou moins  ancienne  avec  un  flavivirus,  qui  n’est  pas  forcément  en  rapport avec l’épisode clinique observé.   

DoitDoit‐‐on redoubler de vigilance en Franceon redoubler de vigilance en France  ? ?    Fin 2012 et début 2013, plusieurs suspicions d’infection à virus Usutu ont été  investiguées  dans  le  cadre  du  réseau  SAGIR  suite  à  de  la mortalité groupée d’espèces réputées sensibles (merles noir en Côtes d’Or en 2012, étourneaux sansonnets  dans  l’Héraut  en  2012  et  dans  les  Bouches‐du‐Rhône en 2013, photo 1). A chacune de ces occasions, l’hypothèse d’une étiologie virale à  flavivirus a pu être écartée. Une  introduction du virus Usutu, présent dans 3 pays voisins de  la France, est cependant haute‐ment probable dans  les années à venir et pourrait avoir un fort  impact sur  l’avifaune  française. Une étude  sérologique  intéressant des popula‐tions de pie bavarde et  réalisée dans  la  région Camargue en 2009‐2010 suggère  d’ailleurs  que  le  virus Usutu,  ou  un  autre  flavivirus  proche,  en plus du virus WN, pourrait être déjà présent sur  le territoire (Vittecoq et al, 2013).  

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Alain Cesco –FDC13

Photo 1 : Mortalité groupée et massive d’étour-neaux sansonnets - flavivirus écartés par le LNR.

Page 8: Lettre SAGIR 177

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Réseau SAGIR, 2013, Surveillance sanitaire de la faune sauvage en France. Lettre n° 177. Ed. Office national de la chasse et de la faune sauvage, Paris, 10p.

Virus West Nile 

Virus Usutu 

Virus Bagaza 

Israël,  

1997‐1999 

Oie domestique (Anser anser dom

esticus), 

plusieurs centaines                                              

Cigogne blanche (Ciconia ciconia) 

Autriche, 

2001‐2002 

Merle (Tu

rdus merula), 34                                   

Mésange bleue (Parus caeruleus), 1

                           

Moineau (Passer domesticus), 1

                   

Chouette lapone (Strix nebulosa), 5                            

Hirondelle rustique (Hirundo rustica), 1 

Espagne, 

2010 

Perdrix rouge (Alectoris rufa), 17 ‐Létalit

= 38%                                                              

Faisan

 de Colchide (Phasianus colchicus),

7 ‐Létalité = 8%                                            

Pigeo

n ram

ier (Columba palumbus), 2

 

Espagne,  

2001‐2005 

Aigle ibérique (Aquila

 adalberti), 6 

Autriche, 

2003‐2005 

Merle (Tu

rdus merula), 102                                

Mésange charbonnière (Parus major), 2

                    

Sittelle torchepot (Sitta europaea), 1                    

Rougegorge familier (Erithacus rubecula), 1              

Grive m

usicien

ne (Turdus philomelos), 1

 

Israël, d

epuis 

1960 

Dinde (M

eleagris gallopavo) ‐ Létalité = 

jusqu'à 80% 

France 

(Cam

argu

e), 2004 

Pie bavarde (Pica pica), 1                                 

Moineau (Passer domesticus), 1

 Hongrie, 

2005‐2006 

Merle (Tu

rdus merula), 7 

    

Hongrie,  

2004‐2005 ‐ 

lignée

 2 

Epervier d’Europe (Accipiter nisus), 1

                  

Autours des palombes (Accipiter gentilis), 3 

Suisse,  

2006‐2009 

Moineau (Passer domesticus), 30                         

Merle (Tu

rdus merula), 20                       

Mésange bleue (Parus caeruleus), 1

                  

Verdier d'Europe (Chloris chloris), 1

                 

Rouge‐gorge familier (Erithacus rubecula), 2            

Chouette de Tengm

alm (Aegolius funereus), 4         

Chouette lapone (Strix nebulosa), 5                  

Chouette épervière (Surnia ulala), 2                         

Chevêchette d'Europe (Glaucidium passerinum), 

    

Hongrie,  

2008‐2009 ‐ 

lignée

 2 

Autours des palombes (Accipiter gentilis), 25       

Faucon gerfaut (Falco rusticolus), 2

                       

Rouge‐gorge familier (Erithacus rubecula), 2        

Épervier d'Europe (Accipiter nisus), 1

                     

Faucon pèlerin (Falco peregrinus), 1

                      

Grand corbeau (Corvus corax), 1

                             

Moineau domestique (Passer domesticus), 1

 

Italie (du 

Nord), 2009 

Merle (Tu

rdus merula) 

    

Autriche, 

 2008‐2009 ‐ 

lignée

 2 

Faucon crécerelle (Falco tinnunculus), 2

               

Kéa (Nestor notabilis), 2

                                      

Autours des palombes (Accipiter gentilis), 12       

Gypaète barbu (Gypaetus barbatus), 1

                  

Harfang des neiges (Nyctea scandiaca), 1 

Allemagne, 

2011 

Merle (Tu

rdus merula), 72                             

Etourneau san

sonnet (Sturnus vulgaris), 3

                

Canari (Serinus canaria domestica), 2                    

Moineau (Passer domesticus), 1

                  

Chouette lapone (Strix nebulosa), 5                           

Martin‐pêcheu

r d'Europe (Alcedo atthis), 2 

    

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Page 9: Lettre SAGIR 177

9 Pour toute utilisation des informations de ce document, merci de le mentionner sous la référence suivante :

Réseau SAGIR, 2013, Surveillance sanitaire de la faune sauvage en France. Lettre n° 177. Ed. Office national de la chasse et de la faune sauvage, Paris, 10p.

Encore une histoire de Cestodes : Cysticercose musculaire chez le Chevreuil 

1

2

3

© LVD25

© ITD/FDC56

© HF- Vecpar /URCA

Par H. Ferté1, D. Jouet1, M. Hessemann2, A. Youinou3, L. Philippe3,  C. Ni‐nio3, T.Delhorme4,R. Fois5 et K. Clerino5 1 Vecpar‐URCA 2 LVD25 3 LDA56 4 ITD/FDC56 5 LVD38 

Un grand merci aux collecteurs ! 

Si les « boules d’eau » sont bien connues au niveau de la cavité ab‐dominale, adhérentes au niveau du péritoine ou  incluses au niveau de certains organes comme le foie chez les lagomorphes ou chez les ongulés  (principalement  chez  les  ruminants),  leur  présence  au  ni‐veau des masses musculaires reste plutôt anecdotique. Récemment ces parasites ont été  isolés chez un chevreuil du Morbihan  (photo N°1) et comparés à une observation plus ancienne dans le départe‐ment du Doubs  (photo N°2). L’examen microscopique a révélé des cysticerques  armés  (pourvus  d’une  double  couronne  de  crochets) (Photo N°3), image pour des parasites à localisation musculaire pro‐che de celle observée en cas de cysticercose ou de ladrerie chez les suidés  (forme  larvaire  de  Taenia  solium  appelée  aussi  Cysticercus cellulosae).  Dans  la  littérature  plusieurs  espèces  ont  été  réperto‐riées  et  seraient  incriminées  comme  responsables  d’une « cysticercose musculaire » chez les cervidés : Taenia cervi, T. taran‐di  et  T.  krabbei  ayant  pour  hôtes  définitifs  des  carnivores  (Chien, Renard, Loup). Les caractères morphologiques, en particulier au ni‐veau du scolex (nombre de couronne de crochets, leur forme et leur  taille) sont similaires et en faveur de  la même espèce. Les analyses moléculaires  sur  deux  domaines  considérés  comme  discriminants (D1 du 28S de  l’ADN ribosomique et Cox1 de  l’ADN mitochondrial) nous ont permis de confirmer que nos échantillons ont des séquen‐ces 100% homologues aux haplotypes de Taenia krabbei  isolés en Scandinavie (Suède et Finlande). Ce binôme fait actuellement auto‐rité en Europe chez les cervidés et Taenia cervi serait un synonyme. Pour la petite histoire Taenia krabbei fut décrit par Moniez en 1879 à partir d’échantillons isolés d’un Renne (Rangifer tarandus du parc zoologique de Lille). Les hôtes définitifs reconnus étant  les carnivo‐res (Chien, Renard, Loup). Nous avons pu rétrospectivement identi‐fier  (morphologiquement et moléculairement) des cestodes  identi‐ques  isolés chez un   Loup du département de  l’Isère. C’est  la pre‐mière fois que des cysticerques musculaires de cervidés sont identi‐fiés en France en relation avec sa présence chez un hôte définitif. Il serait  intéressant de poursuivre  les  investigations chez  les carnivo‐res en France afin d’évaluer  la prévalence de  ce parasite  chez  ces hôtes.  Il  est  important  lors de  la  réalisation d’inventaires  faunisti‐ques de procéder à des  identifications  rigoureuses, sans se retran‐cher  systématiquement dans  les espèces  soi‐disant  communes  ré‐pertoriées dans la littérature…, seule façon d’envisager la circulation des parasites et  leur épidémiologie, Cependant,  il  reste  important que  rien  ne  nous  permet  de  statuer  sur  la  possibilité  d’un  risque zoonotique.    

Page 10: Lettre SAGIR 177

10 Pour toute utilisation des informations de ce document, merci de le mentionner sous la référence suivante :

Réseau SAGIR, 2013, Surveillance sanitaire de la faune sauvage en France. Lettre n° 177. Ed. Office national de la chasse et de la faune sauvage, Paris, 10p.

Inscriv

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Complè

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Complè

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Pour les ITD ONCFS et FDC 

 Du 28 au 31 mai 2013 à  Mondy (26): niveaux 1 et 2  

 

Du 8 au 11 octobre 2013 à Mondy (26) : niveau 1 

Les agents de l’Office s’inscrivent auprès du service formation en suivant la procédure interne. Les agents des FDC s’inscrivent au‐près du Syndicat national des chasseurs de France. 

Période  Départements  Espèces  Libellé Janvier 2013      Mars 2013 

08      61 

Verdier d’Europe, chardonneret élégant, mésanges charbonnière et bleue et moineau friquet (Contexte agrainage particulier + épandage agricole)  Verdier d’Europe, chardonneret élégants, pinson sp. 

   Epizootie salmonellose à S. typhimurium 

Janvier2013   Février 2013  Mars 2013 

80   50  91 

Cygne tuberculé + autres oiseaux aquacoles  Mouette sp. et goéland sp.  Mouette rieuse + grand cormoran 

  Botulisme hivernal  

Janvier 2013  01  Cygne tuberculé (environ 150 en 2 mois)  Cause(s) de la mort indéterminée(s) 

Janvier 2013  28  Bécasse des bois (mortalité),  sarcelle d’hiver +grand cormoran (absence de fuite) 

L’enquête épidémiologique oriente vers une cause toxicologique 

2012‐2013  55, 56  Renard  1ers cas de gale 

sarcoptique 

Mars 2013  62  Grive litorne (mortalité massive)  Cause environnementale :  neige +++ / migration 

Mars 2013   28   Lièvre d’Europe (photos 1,2 et3)  2 foyers avec individus présentant des lésions cutanés type brûlures chimiques ou physique 

FAITS MARQUANTS *  (* voir aussi : http://www.oncfs.gouv.fr/Reseau(* voir aussi : http://www.oncfs.gouv.fr/Reseau(* voir aussi : http://www.oncfs.gouv.fr/Reseau‐‐‐SAGIRSAGIRSAGIR‐‐‐ru105/ru105/ru105/ActualitesActualitesActualites‐‐‐sanitairessanitairessanitaires‐‐‐ar1178)ar1178)ar1178)   

Vie du réseau : FORMATIONS 

1 2 3

J. David-FDC28

Séminaires pour les LDAV  Un grand nombre de laboratoires ayant participé aux formations proposées de 2010 à 2012, la logi‐que pédagogique des séminaires de formation a été réaménagée pour vous proposer un "niveau 2" dans le courant du second semestre. Les dates et lieux de séminaires seront prochainement disponibles sur le site web SAGIR : http://www.oncfs.gouv.fr/Reseau‐SAGIR‐ru105/Formations‐SAGIR‐pour‐les‐ITD‐et‐les‐laboratoires‐amp‐nbsp‐ar1183