L'hebdo des socialistes n° 671-672

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  • 7/30/2019 L'hebdo des socialistes n 671-672

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    spcial conseil national

    Rruvz gd ur parti-socialiste.fr

    dessocialistes

    1,5

    N671-672 (Numro double)du 24 au 30 Novembre 2012

    10, rue de Solfrino75333 Paris Cedex 07Tl. : 01 45 56 77 52

    [email protected]

    directeur de la rdactioNet directeurde la publicatioN Olivier Faure co-directeur de la publicatioN Valerio Motta rdactrice eN chefStphanie Platat rdactrice eN chef

    adjoiNte Charlotte Collonge (76 58) photo Mathieu Delmestre PhilippeGrangeaud maquetteFlorent Chagnon(79 44) flaShaGe et impreSSioNPGE (94)Saint-Mand N de commiSSioN paritaire:0114P11223iSSN127786772Lhebdo des socialistesest ditpar Solf Communications,tir 180 000 exemplaires

    dessocialistes

    Une quipe renouvele,solidaire, diverse

    la tte du parti

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    Chers amis, chers camarades, jeveux dabord vous dire que cestune grande joie de vous retrouverdans cette salle de la Mutualit, quiest la fois la maison de la gauchefranaise, mais aussi un beausymbole de rnovation russie.Je veux galement adresser unmerci tout particulier noscamarades de la fdration de Paris, Rmi Fraud, Anne Hidalgo, travers eux, Bertrand Delano,parce quil incarne plus que toutautre cette rnovation politique. Ila montr, avec son quipe, que ce

    combat pour plus de dmocratie, cest celui qui permet de battrela droite et de faire progresser toute la Rpublique.

    Je suis heureux de vous retrouver aprs notre congrs de Toulouse,o nous avons montr toute la force de notre unit au servicedes Franais. Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry y ont pris unepart essentielle, et je vous demande de les saluer de nouveau etde les remercier pour le rle quils ont jou dans la russite denotre congrs.

    Chers camarades, ensemble, nous avons russi notre congrs, envitant les divisions striles et en menant des dbats utiles quenous de poursuivre, et je veux remercier tous les orateurs de cedbat. Ensemble, nous ouvrons aujourdhui une nouvelle pagede notre histoire collective, et cest avec un grand plaisir queje mexprime pour la premire fois devant ce nouveau Conseilnational de notre parti.

    Dans quelques instants, nous lirons le nouveau Bureau nationalet le nouveau Secrtariat national, mais je veux dabord fliciternos Premiers secrtaires fdraux et nos secrtaires de sections,qui viennent eux-mmes dtre lus jeudi et vendredi, partout enFrance. Ce sont eux qui font vivre le Parti socialiste dans chaquecommune, dans chaque quartier, auprs des Franais, et je vousdemande de les saluer avec moi.

    Chers camarades, il est absolument essentiel, dans cette priodedifcile pour notre pays, que notre parti soit le parti des citoyens.Un parti qui les coute, qui entend les inquitudes, les doutes,qui rpond, qui rend compte de laction qui est mene, qui

    redonne le sens et la cohrence de cette action, mais aussi unparti qui prpare chaque tape du redressement de notre pays endialoguant et en associant les Franais.

    Lappel lanc par le prsident de la Rpublique, cest celui ducourage, de la vrit et du rassemblement de toutes les nations,de toute la nation, de tous les acteurs conomiques et sociaux,de toutes les gnrations, de toutes les catgories sociales. Cestmaintenant notre rle de rencontrer partout les Franais pourdbattre, pour les mobiliser, pour les rassembler, parce que cestensemble que nous allons sortir le pays de la crise.Chers camarades, lhonneur du socialisme rformiste, cest nonseulement de vouloir transformer la socit pour plus de justicesociale, mais cest aussi de dire la vrit aux citoyens sur lasituation du pays.

    Il y a quelques jours, avec plusieurs dentre vous, jtais auLuxembourg parce que jai voulu rendre hommage PierreMends France loccasion du trentime anniversaire de sadisparition. Je crois que ce message doit nous inspirer : ne jamais

    renoncer la rforme, et toujours avoir conance en la sagesse denotre peuple. Cest ce que les Franais ont vu mardi : un prsidentde la Rpublique qui a le courage dassumer les rformes parcequil refuse catgoriquement le dcrochage et le dclin dela France.

    Non, notre destin nest pas le dclin, comme la dit FranoisHollande. Depuis un sicle, dans ce pays, les combats dessocialistes contre lingalit et linjustice se sont toujoursaccompagns, avec Jaurs, avec Blum, avec Mitterrand, du refus dudclin et de labaissement de la France.

    Mardi, les Franais ont vu un prsident qui afrme une volontet qui dit la vrit sur la crise. La vrit, cest dabord quil a fallupanser les plaies de dix annes de droite qui ont laiss le pays dansun tat inacceptable. Lendettement, le recul industriel, linjusticescale, la casse de lcole, de ltat, la recherche permanente de

    diviser les Franais, de les opposer entre eux.Mais pour nous la gauche, ce nest pas une raison de baisser lesbras mais au contraire de nous retrousser les manches. Notredevoir, cest daider de toute notre force, de toutes nos forces, laFrance se relever et dengager avec le prsident de la Rpubliqueet avec tous les Franais la reconqute de notre avenir. Oui,nous sommes au pouvoir parce que les Franais ont voulu quonrponde la crise, pas quon la nie.

    Mais le 6 mai, ils ont choisi notre rponse, et rejet celle imposepar la droite partout o elle gouverne en Europe, faite de toujoursplus de prcarit, dingalit, de dmolition du modle socialet des services publics. Ils nous ont con le devoir de sortirle pays de la crise, nous la gauche, nous prenons toutes nosresponsabilits.

    Clemenceau disait : "Il faut savoir ce que lon veut, quand onle sait, il faut avoir le courage de le dire. Et quand on le dit, ilfaut avoir le courage de le faire."Franois Hollande a x unedirection claire pour notre pays : la rorientation de l'Europe,le dsendettement, lemploi, la croissance, la comptitivitet la justice sociale. Parce que nous nopposons pas la justicesociale ces objectifs. Il a eu le courage de dire aux Franais :"Oui cest difcile, il faut juguler la terrible dette que la droitenous a laisse, parce que cest lintrt du pays, parce que cestune question dindpendance conomique pour notre pays."Et il faut avoir le courage de redonner de la comptitivit nos

    entreprises, notre conomie. Cest aussi cela cette refonte de laTVA qui inclut, rappelons-le une baisse du taux sur les produits depremire ncessit.

    Mais il faut toujours la justice sociale. La droite ne ralisait nilefcacit, ni la justice sociale. Et le seul courage de cette droitetait de prendre aux Franais pour donner toujours plus aux plusriches. Sarkozy menait une politique clientliste au service dunecaste qui se comporte comme une oligarchie. Il le faisait coupsde milliards de cadeaux scaux, alors que toute notre politique estoriente vers les Franais, vers lemploi, vers les classes moyenneset populaires. 90 % des efforts du budget 2013 portent sur les 10 %de mnages les plus riches et sur la taxation du capital, qui, pourla premire fois, est au mme niveau que le travail.

    videmment, cela ne plat pas tout le monde dans le pays,comme Guillaume la rappel. Moi, je comprends limpatiencedes Franais, car cette crise est violente, mais je ne supporte pluscette arrogance dun microcosme qui croit faire et dfaire les roisau gr de ses humeurs et surtout au gr de ses intrts. Il y en a

    Hrm Dr

    Dur d'Hrm Dr, prmr rr

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    assez des conservatismes, il y en a assez des leons. La dmocratiea parl. Maintenant, il faut arrter la petite musique pas trsnouvelle de la gauche illgitime diriger le pays.Depuis le 6 mai, le chef de l'tat que les Franais ont choisi poursortir le pays de la crise, cest Franois Hollande. Il ne sagite pas,lui, il agit. Il est serein et dtermin. Il fait des rformes difcilesen disant la vrit aux Franais, et cest pour cela quils peuventlui faire conance.

    Sa boussole, cest la justice dans les efforts, et cela fait une grandediffrence avec son prdcesseur. Et nos engagements pourprparer lavenir et pour la justice sociale, ils sont tenus, et nousen sommes ers.Les six premiers mois de Franois Hollande et du gouvernementde Jean-Marc Ayrault ont t plus utiles la France que les sixpremiers mois de Nicolas Sarkozy, et mme que ses cinq ans llyse.

    Oui, nous le disons, nous prfrons donner plus dallocationsde rentre scolaire aux familles, que des chques de 30 millionsdeuros Madame Bettencourt. Oui, nous prfrons voir un jeunerejoindre un des 150 000 emplois davenir plutt que de se fairetraiter de racaille passer au Krcher. Oui, la gauche est aux cts

    des parents, des enseignants, qui vont voir crs de nouveauxpostes dans l'ducation nationale, parce quon mesure le degr decivilisation dune socit lducation quelle offre ses enfants.Oui, nous prfrons donner une hausse du Smic aux travailleurset la retraite 60 ans aux carrires longues parce que nous nepensons pas quil faut baisser les salaires en France, mme silfaut aider les entreprises lheure o on augmente les salaires enChine. Oui, nous prfrons un prsident qui obtient la taxe sur lestransactions nancires dans 30 pays dEurope et un pacte pourla croissance, plutt que de saligner sur les conservateurs quicherchent imposer laustrit partout.

    Cette austrit sans n touffe lconomie, elle ne produitrien de bon en Europe, elle dresse dangereusement les peuplescontre l'Europe et contre la dmocratie. Les libraux, avec leurcure daustrit, sont comme les mdecins de Molire, dont lesremdes vous tuent pour mieux vous soigner. Ce nest pas entranglant les conomies europennes que lon retrouvera lechemin de la croissance.Nous voulons des entreprises plus fortes qui investissent plus pourcrer plus demplois, mais il ne faut pas asphyxier la demandeet la conance des mnages, car cela aussi joue contre lemploien Europe. Tous les leviers doivent tre utiliss au service dunobjectif premier qui est notre priorit : cest lemploi, et pour cela,il faut la croissance, et il faut toujours le marteler.Et quitte imiter lAllemagne, inspirons-nous de ce quifonctionne, par exemple une gouvernance des entreprises o les

    salaris et leurs syndicats peuvent faire entendre cette priorit lemploi au sein des conseils d'administration. Le gouvernementla propos, nous ferons des propositions nous aussi pour que celase transforme en ralit.

    Jentends que la droite franaise nous appelle nous alignersur tous les dogmes austritaires de la droite allemande. Cestabsurde. Les Allemands eux-mmes savent bien quils ne peuventpas imposer aux pays de l'Union europenne une austrit quinit par pnaliser leur propre conomie et leurs exportations.Et les socialistes allemands, dont le prsident Sigmar Gabrieltait prsent notre congrs il y a 15 jours, ne pensent pascomme Madame Merkel. Car lesprit europen, justement, cestla solidarit.

    Je suis er, comme vous, que la France ait pris sa part il y a20 ans dans le formidable d de la russite de la runicationallemande, parce que ctait lintrt du continent europen.Ce lien, cette solidarit entre nos pays pour russir affronterensemble lavenir, il doit tre plus fort que jamais, et cest cela

    notre approche, nous, dune Europe de lintgration solidaire.On ne peut apporter de rponses la crise lchelle dunseul pays courte vue, dans les limites troites des territoiresnationaux. Cela na pas de sens dans un monde o safrmentde nouveaux gants conomiques. Il faut plus de solidariteuropenne pour rguler les marchs, avec lunion bancaire,et aussi avec lintervention plus forte de la Banque centraleeuropenne contre la spculation sur les dettes souveraines. Plusdambition commune pour investir dans le grand projet industrielcommun, pour une Europe de lnergie, pour lutter contre ledumping social et pour lancer des projets communs pour lemploides jeunes.

    Voil comment Franois Hollande veut rorienter lEurope,voil ce pourquoi nous allons nous battre, avec nos camaradessocialistes et sociaux-dmocrates dans toute lEurope, parce quecest lintrt de chacun de nos pays en mme temps que despeuples dEurope.Je ne supporte plus, mes chers camarades, les critiques de la droite lgard de la France. Rien ni personne en France na dsormaisde grce aux yeux de la droite.Non, nos travailleurs ne sont pas improductifs. Non, nos jeunesne sont pas des dlinquants. Non, nos syndicats ne sont pas

    des obstacles la rforme. Non, nos inventeurs et nos crateursne sont pas moins utiles lconomie que la nance. Non, nosfonctionnaires, nos policiers, nos inrmires, nos enseignants nesont pas des privilgis. Au contraire, ce sont eux qui font de laFrance la nation dont nous sommes ers. Et surtout, on connatla mthode : la droite passe son temps critiquer la France et larabaisser parce quelle veut lui imposer un lectrochoc libral. Jenai assez de cette droite qui nous donne des leons de patriotismemais qui passe son temps critiquer la France, sa diversit, sestalents, et surtout son modle social.

    Monsieur Cop ose appeler un esprit de rsistance, c'est lecomble ! Au XIXe sicle, Victor Hugo sexilait pour rsister auSecond empire. Au XXe sicle, Charles de Gaulle sexilait pourrsister loccupant. Au XXIe sicle, les amis de Monsieur Cop,eux, sexilent pour rsister aux inspecteurs du sc. Quel courage !Ce nest pas notre ide de la France. Nous, nous voulons que laFrance rsiste la crise et au dclin. Nous croyons ses atouts, ses forces, sa capacit gagner dans le monde de demain.Nous aimons la France et nous laidons, et la droite ferait mieuxde contribuer son redressement plutt que de critiquer legouvernement du pays, issu du choix des Franais, dune faonpavlovienne.

    Il ny a plus dopposition srieuse en France. Il y a une oppositionbalkanise, radicalise, qui a implos avec la dfaite de Sarkozy,et qui afche une mdiocrit irresponsable face la gravit de

    la crise.

    Leur congrs ressemble une version au rabais de nos Primaires.Comme toute contrefaon, ce nest ni trs bon, ni trs able. Undbat inintressant pour les Franais, des soupons sur la sincritdu scrutin, une drive idologique inquitante, un parti qui estcras sous le poids des ego.

    Franois Fillon se revendique, parat-il, de Georges Pompidou.Pompidou avait une expression qui convient tout fait ce quenous voyons leur congrs. Oui, leur congrs, cest le congrs desboules puantes, des haines recuites entre des gens qui se dtestententre eux, qui se dtestent peut-tre mme plus encore quils nedtestent Franois Hollande, et qui nont offrir la France queleur esprit de revanche.

    Malgr tout, je prfre lorsque lUMP plagie nos Primaires quelorsquelle imite les ides du Front national. Car personne nabesoin dattendre demain soir pour savoir que le grand vainqueurde ce congrs UMP, cest malheureusement Marine Le Pen. La

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    ligne de lUMP, elle nest xe ni par Monsieur Cop, ni parMonsieur Fillon, elle est xe par Monsieur Buisson dans lescolonnes du Figaro. Quelle honte dentendre Monsieur Fillon diredans le dbat sur France 2 quil suivrait volontiers les propositionsintelligentes de Madame Le Pen. Quelle honte dimaginerMonsieur Cop derrire la mme banderole que Madame Le Pendans la rue pour manifester contre les droits des trangers oudes homosexuels.

    Elle devrait avoir honte, cette formation politique o pasune voix ne sest leve pour condamner les abominationshomophobes de Monsieur Dassault. Ce parti qui compte encoredans ses rangs Madame Barges, qui compare le mariage entrepersonnes du mme sexe une union entre animaux. MadameBarges qui afrme aussi partager des valeurs communes avec leFront national.

    Nous, le mariage qui nous drange, celui qui menace lasocit franaise daujourdhui, celui qui attaque les valeurstraditionnelles de la France, celui qui est profondment immoral,nous pensons que c'est le mariage annonc de la droite aveclextrme droite, et cest celui-l que nous allons combattre.Chers camarades, cest pour cela que nous allons devoir

    porter haut nos valeurs, pour faire vaciller les vieilles bastillesidologiques de la droite, de lextrme droite et du conservatisme.Dialoguer, expliquer, convaincre, voil la feuille de route que jesouhaite xer notre parti pour les prochains mois.Sur le mariage et ladoption pour tous, nous allons faire reculerla peur par la pdagogie. La droite nous accuse de dtruire lafamille, mais cest bien le contraire que nous faisons : demanderaux Franais de penser ces enfants compltement dmunisquand leurs parents disparaissent, ces conjoints privs de toutdroit. Cest cela le mariage et ladoption. Cest une loi dgalitdans la Rpublique et une loi de protection des couples et desenfants. Chacun peut comparer la banalit de ces situations et lafolie extravagante de personnalits de la droite qui osent parler dezoophilie ou dinceste.

    Je veux aussi que nous menions une bataille de convictions sur ledroit de vote des trangers aux lections locales. Cest une bataillepour la fraternit, pour lintgration, parce que nous croyonsdans la force de la citoyennet pour faire partager les valeurscommunes de la Rpublique.

    Le prsident de la Rpublique veut tenir cet engagement, nous de mener campagne pour y parvenir. Je vous annonceque jcrirai en votre nom chaque parlementaire des partisrpublicains reprsents dans les deux chambres pour faire appel la conscience de chacun, et nous ferons campagne pour obtenirchaque vote qui manque cette grande rforme ncessaire

    et juste.

    Sur toutes les rformes, sur l'Europe, sur lemploi des jeunes, surla comptitivit, sur la justice sociale, les socialistes iront larencontre des citoyens partout en France pour porter le messagedu prsident de la Rpublique. Le gouvernement de Jean-MarcAyrault a ralis de trs nombreuses rformes depuis six mois,et cela va se poursuivre avec la bataille pour lemploi, la rformebancaire, la rvision de la Constitution, pour moderniser la viepolitique la suite des propositions de Lionel Jospin.Nous devons tre capables de mettre ce travail en valeur et de lemettre en perspective, de montrer sa cohrence et son efcacitaux Franais. Lorsque nous faisons, il nous faut faire savoir.Lancien prsident, lui, faisait savoir mme quand il ne faisait pasgrand-chose.

    Alors je vous annonce que nous allons lancer ds la semaineprochaine une grande campagne autour de laquelle je vousdemande de vous mobiliser massivement pour soutenir lesrformes engages par le gouvernement. Nous irons ensemble sur

    les marchs, aux sorties de mtro, dans les entreprises, pour fairecampagne pour le changement.De mme, nous nous joindrons nos dputs, partout en France,pour des rencontres quils ont prvues de tenir sur le terrain. Ilest absolument essentiel de crer partout des espaces de dialogueavec les citoyens. Le dialogue doit non seulement faire russir nosrformes daujourdhui, mais il doit aussi faire jaillir les idesnouvelles et les rformes de demain. Dans le premier semestre de2013, nous tiendrons plus de 500 ateliers du changement ; nouslancerons le PS numrique ; et notre association Fminisme etsocialisme, avec Adeline Hazan, merci pour elle, pour le travailquelle va engager.

    Nous apporterons notre contribution au dbat national surlnergie, mais surtout, nous organiserons, sur ce sujet et surdautres, des forums, de grandes conventions participativesouvertes aux citoyens, aux acteurs de la socit civile, nos partenaires internationaux et europens. Nous letiendrons au-del mme du seul dbat sur lnergie, sur latransition nergtique.

    Je vous propose galement que nous le tenions, comme nouslavons dit au congrs, sur la rorientation de lEurope et la

    nouvelle tape de lintgration solidaire et dmocratique del'Union europenne, mais aussi sur la question du travail, de ladmocratie sociale et du pouvoir des travailleurs dans lentreprise.Pour mener bien ces nombreux chantiers, nous avons besoinde la plus forte cohsion. Pour moi, il ny a pas dans le parti dechapelles ni de sous chapelles. Je veux une dynamique collectiveo seuls comptent lengagement et le dvouement au collectif.Ma porte est ouverte tous ceux qui veulent travailler, et je merendrai rapidement dans les fdrations pour animer les dbatsdu parti. Je vous demande de my aider. Tous sont reprsentsdans le bureau national du parti, et je sais que dans les mois quiviennent, mme si nous navons pas pu aller au bout de ce quenous souhaitions aujourdhui, tous prendront leur part danslanimation, dans lexcution de nos dcisions collectives et dansla direction de ce parti.

    Rassemblement des socialistes, rassemblement de la gauche aussi.Je compte raffermir nos liens avec les partis socialistes dEurope etavec le parti socialiste europen, pour appuyer la rorientation quia t voulue par Franois Hollande.Je rencontrerai donc mes homologues europens trsprochainement, en compagnie videmment de Jean-Christophepuisquil est notre secrtaire international et le vice-prsident duParti socialiste europen. Je rencontrerai galement les dirigeantsdes syndicats, ici, en France, et videmment nos partenaires.Pour ce qui est de nos partenaires en France, je veux leur adresserun message clair : les socialistes respectent toujours leurs

    partenaires, mais les socialistes doivent aussi tre respects.Face nous, il y a la droite, en pleine drive, et lextrmedroite, dangereuse. Ce sont eux nos adversaires et ce sont nosseuls adversaires.

    Alors je le dis, nous avons besoin de nous rassembler chaquetape de cette action, et nous avons besoin du vote de toute lagauche quand il faut adopter des tarifs de lnergie plus sociaux etplus cologiques, bnciant des millions de mnages modestes.Et rien ne justie de sy opposer en joignant ses voix celles dela droite au Snat. Pas davantage, Guillaume y a insist tout lheure, que de rejeter le budget de la Scurit sociale, qui tend lacouverture des Franais, qui cre de nouveaux postes de mdecinsdans les dserts mdicaux et qui donne de nouveaux moyens lhpital public tout en baissant les dcits sociaux.Je ne comprends pas que lon remette par ailleurs en cause laparticipation de sa formation politique la majorit quand noussommes engags dans laction, car nos devoirs lgard de laFrance sont bien plus grands que les petits tats dme personnelsou les querelles de parti.

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    Et je le dis aussi, il ne faut pas que des dossiers mineurs,sur lesquels nous savons quil y a des diffrences, puissentobstruer limportance, lampleur du travail que nousaccomplissons ensemble au service du pays. Un parti de lamajorit gouvernementale ne devrait pas simpliquer dans desmanifestations qui prennent pour cible le Premier ministre surun projet qui est soutenu par les collectivits locales et leurshabitants trs majoritairement.

    Par ailleurs, je voudrais aussi dire de nouveau que je naccepteraijamais, et je le dis avec la plus grande solennit, que la violencesoit employe, que des locaux du Parti socialiste soient attaquset vandaliss au nom dun dsaccord politique. Je demande nospartenaires de faire preuve eux aussi de la plus grande fermetcontre ceux qui insultent ainsi la dmocratie.Ensemble, nous pouvons changer ce pays, alors debout la gauche,unissons-nous au service du progrs et de la justice sociale, auservice de ces ides qui sont au cur de notre engagement et quenous avons toujours eues en partage.

    Cest une quipe au service du progrs qui va diriger le Partisocialiste, une quipe renouvele, solidaire, diverse, limage dupays, pleine dnergie et dides, une quipe qui ressemble la

    France, et cest une premire historique pour notre parti et pour laRpublique, une quipe totalement paritaire. Je my tais engag,et a va tre grce vous une ralit.

    Chers camarades, dans ce congrs, je vous ai propos uneorientation claire, celle du socialisme du rel et du rformismeancr gauche.Cest cette orientation politique, choisie par les militants de notreparti, que la nouvelle quipe va maintenant mettre en uvre.Cette quipe, cest la relve de notre parti, mme si elle mle lesgnrations et permet la transmission des expriences. Cest ellequil incombe maintenant de conduire, au service des militants, lecombat des socialistes dans notre pays.Pendant lexercice politiquement difcile et mathmatiquementpresque impossible qui consiste composer une directionsocialiste, jai eu le bonheur de relire ce passage de A lchellehumaine, cette magnique uvre de Lon Blum : "Toute classedirigeante qui ne maintient sa cohsion qu la condition de nepas agir, qui ne dure qu la condition de ne pas changer, qui nestcapable ni de sadapter au cours des vnements ni demployerla force frache des gnrations montantes est condamne disparatre de lHistoire."

    Oui, mes chers camarades, changer le parti et agir pour le pays,cest sans doute cela la vritable feuille de route de lquipe laquelle je vous demande daccorder votre conance. Cest lafeuille de route dsormais pour chaque militant socialiste.

    Alors au travail, en avant les socialistes pour le progrs, en avantla gauche au service des Franais, vive le Parti socialiste, vive laRpublique et vive la France !

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    Chers camarades, cher Harlem,bonjour tous, ravi de vousretrouver dans cette salle, omoi-mme jtais en dbat pourllection du Premier secrtairede la fdration de Paris il y a toutjuste quelques jours.

    Nous nous retrouvons doncaujourdhui, quelques semainesaprs notre congrs de Toulouse,qui devait tre morose mais o nousavons t rassembls, dynamiques,combatifs, et puis au lendemain,au surlendemain de llection denos Secrtaires de section, de nos

    Premiers secrtaires fdraux. Et nous nous retrouvons dansce premier Conseil national avec Harlem Dsir, notre Premiersecrtaire, pour nous mettre au travail.

    Nous avons du pain sur la planche, pour dbattre, pour rchir,pour dialoguer avec les Franais, pour nous rassembler aussi,aprs avoir dbattu entre nous. Nous avons du travail poursoutenir laction des socialistes, de la gauche qui est auxresponsabilits. Le prsident de la Rpublique a besoin de nous,le Premier ministre a besoin de nous, le gouvernement a besoinde nous, les Franais ont besoin de nous, et le changement et sa

    mise en uvre ont besoin de nous, alors nous sommes l et nousserons l.Redressement conomique, justice sociale, progrs de la socit,nous devons tre l. Et noublions pas que la droite, elle, sopposeaux mesures dgalit, mais elle soppose aussi aux grandesrformes qui marquent lHistoire, qui marqueront lHistoire. Etaujourdhui, nous sommes aux cts du gouvernement, aux ctsde nos parlementaires, pour dfendre le droit au mariage pourtous. Cest important de le rappeler en ce week-end.

    Et puis militants, responsables socialistes, nous serons galementl pour moderniser la vie politique, et nous faisons tout faitconance Harlem Dsir pour tre en pointe dans ce combat.Nous aurons dans les mois qui viennent, aussi, du travail, pourprparer les chances lectorales essentielles, les europennes,les municipales, et pour tre aux cts des militants dans leuraction quotidienne sur le terrain. Je connais bien Harlem, je luifais toute conance pour tre un Premier secrtaire aux ctsdes fdrations, des sections, des militants socialistes partout

    en France.

    Donc aujourdhui, cest une nouvelle quipe qui va se mettre enplace, ce sont des socialistes au travail, rassembls, aux cts dugouvernement et du prsident, donc bonne matine de travail, etpuis je suis sr que nous allons faire de grandes choses ensembledans les trois ans qui viennent.

    Pour moi, cest un renouvellementde conance, et jy suis videmmentextrmement sensible.Je voudrais vous dire que cestpeut-tre loccasion de rchiraussi la faon dont nos conseilsnationaux sont prvus danslorganisation. Je suggre quavecColombe nous rchissions fairedes propositions notre Premiersecrtaire Harlem Dsir, pourpeut-tre terme, distinguer deuxparties dans ces conseils, pour les

    rendre plus attractifs et, au fond, plus dmocratiques pour la viede notre parti.

    Une premire partie lie aux problmes de dcisions, sur lesorientations et lorganisation du parti, et peut-tre aussi unepartie consacre davantage aux dbats sur les grands thmes :l'Europe, la politique industrielle, la politique de dcentralisation,qui mriteraient dabord une prparation, peut-tre par desgroupes ad hoc, prparant ces dbats pour le Conseil national. Ettrouver du temps. Peut-tre que ces conseils pourraient se passersur une journe, ou en tout cas sur un temps plus large que ce quenous avons fait jusqu prsent.

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    Cher Harlem, chers camarades,notre Conseil national se drouledans un moment particulier,dabord parce quil parachve lepremier semestre daction duprsident de la Rpublique. laveille de son investiture, ici mme,le 14 mai, Franois Hollande taitvenu remercier les socialistes, nousdire son amiti, et il avait dlivrles messages essentiels, ceux quine doivent jamais cesser dhabiternotre action, par-del les alas delconomie, les soubresauts de la viepolitique ou mdiatique.

    Jen ai retenu trois. Lunit a t au rendez-vous, cest ce qui apermis la victoire. Cest parce que cest difcile que les Franais sesont tourns vers nous. Et troisime message : rien nest possiblesans lappui dun grand parti. Tout tait dit, trois prceptes,trois principes. Nous tions l pour les entendre, tous. Tu taisl Harlem. Il y avait ct de toi Jean-Marc, et il y avait ct detoi, aussi, Martine Aubry, Martine qui jadresse ce matin notregratitude et notre affection.

    La victoire que nous devons construire, qui est devant nous,cest la victoire de lintrt gnral, cest celle que nous auronsremporte quand sera redress le pays, si longtemps affaibli, etque, de nouveau, il fera la course en tte parmi les nations quicomptent, une nation de croissance, une nation dinuence, unenation de puissance, dindpendance. Bref la France, cest--direune nation qui ne laisse pas aux autres le soin de dcider pour elleson avenir.La victoire que nous voulons construire, cest celle contre lechmage. Le chmage, cest le drame national, pas seulementparce que cest un drame conomique, mais parce que nous levoyons, nous le vivons dans nos territoires, dans le secret de nospermanences. Il y a des drames sociaux, des drames familiaux quinaissent cause du chmage.

    Et puis la victoire, remettre la France en tte, cest celle qui, auterme defforts justement rpartis, inscrira la gauche dans ladure. On peut tre militant laque et vouloir la conrmation,celle du Parti socialiste, de ses valeurs, de ses rponses, de ses lus,au plan national comme au plan local.Lunit, la responsabilit, la volont, cest le sillon qui a t creusau cours des six derniers mois, six mois de gauche, aprs 120 dedroite. Ce nest pas lheure, videmment, de dresser un bilan,mais cest dj le moment de constater et damplier un lan.Llan, il est visible quand sont recenses les mesures dcidespar le gouvernement et la majorit. Elles concernent la lutte

    contre le chmage, prcisment, le pouvoir d'achat, les servicespublics, les emplois davenir, et bientt le contrat de gnration,les crations de postes dans lducation, la police, la justice, lagendarmerie, la revalorisation de lallocation de rentre scolaire,le coup de pouce au Smic, lencadrement des loyers, linterventioncontre la ambe des prix des carburants ou le refus daugmentercelui du gaz prvu par nos prdcesseurs, comme tait prvuepar nos prdcesseurs, et nous lavons annule, une ponction de13 milliards deuros qui aurait d intervenir ds le 1er octobre decette anne, dune manire aveugle, dune manire indiffrenciecontre les mnages modestes et les classes moyennes.

    Ces mesures, elles concernent aussi lesprit de justice. Il prvauten matire budgtaire. La politique anti-crise nafche plus,comme ctait le cas ces dernires annes, la priorit lacasse de lcole ou la casse de la sant, mais elle repose surla taxation supplmentaire des plus hauts revenus et des plusgrandes entreprises. Et comme la not Emmanuel Todd, quilfaut toujours lire avec soin, cest une rupture avec lidologie

    dominante du monde occidental, ce qui explique, jy reviendraitout lheure, la radicalisation, ici et ailleurs, des adversairesdu changement.

    Justice sociale, avec le dcret qui permet aux travailleurs qui ontcommenc tt travailler, qui ont exerc les mtiers les pluspnibles partir ds 60 ans la retraite, dans un pays o, ce nestpas sufsamment soulign, lesprance de vie dun ouvrier, enFrance, aujourdhui encore, est en moyenne de six ans infrieure celle dun cadre.

    Justice pour moraliser la vie publique. Moi, je suis er que parmiles premires dcisions de lexcutif, souvenons-nous, ait gur ladcision de baisser la rmunration du prsident et des ministres,et lcart de rmunration dans les entreprises publiques et leursliales de 1 20. Cela aussi, nous devons le porter.Et puis justice aussi, celle de la Rpublique, qui doit prvaloirpartout et qui doit prvaloir en Corse, meurtrie par la violence.Le ministre de lIntrieur a justement parl de sursaut, celui del'tat, celui de la socit civile corse elle-mme. Ce sursaut nestpas attendu seulement par les habitants de lle, il est attendupar tous les Franais, et ils peuvent compter sur la dterminationtotale, nous le disons, du gouvernement de Jean-Marc Ayrault,

    pour rendre possible ce sursaut de la loi rpublicaine et ducivisme en Corse.Et puis, il y a, et jy insiste, des mesures qui font moins la unedes quotidiens ou qui font moins le buzz sur les rseaux sociaux,des mesures que parfois nous-mmes qui les prenons, que nous-mmes oublions de revendiquer, dont nous oublions parfoismme de parler. Je pense notamment la sant, proccupation demillions de nos concitoyens qui peinent accder aux soins. Et jenous recommande ds lundi de faire savoir que le projet de loi denancement de la Scurit sociale amliorera la prise en chargedes personnes ges et handicapes, quil rendra gratuite la pilulecontraceptive pour les mineures, quil remboursera intgralementlIVG, quil garantira une meilleure prise en charge pour les soinsdes tudiants, des salaris victimes daccidents du travail, dessalaris agricoles.

    Tout cela, cest pour 2013, tout cela, cest une conomie de2,5 milliards sans aucun dremboursement, et tout cela enmettant n ce scandale envisag par les ministres successifsUMP de la convergence tarifaire entre hpitaux publics etcliniques prives. Et cest contre ces progrs qui ont mobilis toutela gauche depuis 2002, au Parlement, dans les mobilisations surle terrain, que certains ont vot contre avant-hier au Snat. Queces votes contre proviennent de la droite, il ny a pas l motifde surprise, mais quils viennent dailleurs, au sein mme de lagauche, il y a l un rel motif dahurissement, aux deux sens dumot, ltonnement et leffarement.

    Nous les socialistes, nous disons que nous serons volontaires pourdautres sil le faut, mais rien ne nous dissuadera dengager lesrformes de structure, les amliorations de la vie quotidienne,les choix de socit. Cela vaut en matire de sant comme pourdautres priorits, infrastructures de transport en Loire-Atlantiquecomprises. Cest pour cela que nous avons reu mandat desFranais le 6 mai et le 17 juin.

    Mais le changement, ce nest pas seulement, le prsident la fortbien dit, linventaire de mesures ambitieuses ou le brviairede dcisions courageuses. Bien sr, notre GPS, ce sont les60 engagements du projet prsidentiel, leur rythme, leur ordre.Cest la prrogative du chef de l'tat, mais aucune rforme nestun isolat, aucune avance nest une le, toutes sinscrivent dansun projet global, et cest ce projet global qua remis en perspectivele prsident il y a quelques jours lors de sa confrence de presse,et cest pourquoi notre Conseil national daujourdhui prendtout son sens.

    Guum Bhy

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    nous de relayer ce projet qui, au fond, disons-le comme a,ressemble un triangle trois sommets. Le premier sommet,cest la rorientation de l'Europe, avec la ngociation dun pactede croissance que M. Sarkozy navait pas demande, sachant,pressentant, ctait son amie, que Madame Merkel nallait paslaccepter. Cest aussi le rempart face aux attaques spculativescontre les dettes souveraines. Tout cela nest pas tranger lastabilisation de la zone euro, et cest au prsident de la Rpubliquenouvellement lu, Franois Hollande, quon le doit. Il sagitdsormais de passer ltape suivante, celle de lharmonisationscale et sociale, celle de la rciprocit commerciale, celle de lasolidarit budgtaire travers des engagements nanciers fortspour 2014-2020 en faveur de la croissance, de lemploi et de latransition nergtique en Europe.

    Le deuxime sommet du triangle, cest le redressement descomptes publics. Aprs dix ans de gestion UMP, ils avaient atteintune zone dalerte, quil sagisse du dcit de l'tat ou des comptessociaux. Depuis six mois, la France a engag une trajectoire derduction des dcits qui nest pas trangre la dtente desintrts demprunt, tout en xant, en prservant et mme enrenforant des priorits : lemploi, lducation, le logement, lajustice, la scurit.

    Le troisime sommet du triangle, cest le soutien la comptitivitde notre conomie. Cest le sens du plan qui a t annonc parle Premier ministre et qui comporte 35 mesures destines permettre la monte en gamme de nos produits, linvestissementdes entreprises, la localisation des activits en France, lenancement dune croissance sociale cologique. L aussi, portonsce projet avec ert, cest un projet dintrt national, durgencesociale, cest celui de la reconqute industrielle pour laquellenous nous sommes tant battus dans un territoire o chaque jourdes usines sont menaces de fermeture et mme dsormais desbureaux dtudes ou des laboratoires de recherche sont menacsde disparition.

    Porter ce projet avec ert, cest se souvenir que le projet socialisteque nous avions adopt lunanimit souvrait par limpratif deredressement productif, dinnovation, de formation. Mais je le disaussi, porter avec ert ce projet, cest tre inventif lheure dexer des garanties au soutien de la puissance publique lorsquily a des marges daction supplmentaires pour les entreprises,et notamment pour les grands groupes, sites de production etemplois en France, prsence, cest le cas, des salaris aux conseilsd'administration, mais aussi rseaux de comptences entre grandsdonneurs dordres et sous-traitants, je pense au respect des dlaisde paiement qui asphyxient tellement de PME, rinvestissementdes bnces.

    Entre ceux qui, lultra-gauche, disent zro euro pour zro

    entreprise et ceux qui, au cours des dernires annes, droite, ontmultipli les largesses scales pour, ple-mle, les constructeursautomobiles, les banques, les restaurateurs, il y a une place pourle contrat. Cest cela une conomie moderne, une conomieo l'tat et les entreprises passent un contrat avec des droitsrespectifs et des devoirs respects. Cest la pratique que nous avonsavec succs mise en uvre dans nos rgions, cest en ce sens quedoivent continuer duvrer ensemble le gouvernement et nosgroupes parlementaires pour renforcer la comptitivit du pays.Europe en cours de rorientation, nances en cours deredressement, comptitivit et croissance en cours de relance,cest le chemin de la gauche qui veut agir pour les producteurscontre les spculateurs, les boursicoteurs. Alors disons-le avecforce : oui, lconomie relle et la justice sont de retour, maisdisons-le aussi, ces changements promis et accomplis dfrisent lamche bien faite des conservateurs.Mais cest une autre raison qui rend notre Conseil national etle moment politique si particuliers : voil que six mois aprslalternance, des forces se coalisent pour mettre des btons dans

    les roues du changement voulu par les Franais. Et le messageque nous leur adressons ce matin, nous les socialistes, depuis laMutualit, et que nous adresserons ds lundi sur le terrain, cestque les libraux, les conservateurs, les corporations, nous ne leslaisserons pas faire, ici ou ailleurs, pour entraver, pour caricaturer,pour abmer le changement qui est luvre. Nous ne laisseronspas faire linternationale des libraux qui se pavanent devantles photos-montages laborieux de The Economist, pas plus quedevant le tapis rouge droul Londres aux exils scaux parun premier ministre abonn ce journal. Nous navons aucuneleon recevoir de ceux qui, de lautre ct de la Manche, ontlivr le pays aux grandes fortunes, privatis les chemins de fer etles hpitaux, fait la guerre de Bush en Irak, ou plus rcemmentrduit les aides familiales et les allocations aux chmeurs et auxpersonnes handicapes.

    Il suft de regarder un lm de Ken Loach pour savoir que labombe retardement, ce nest pas le socialisme en France, maiscest lingale rpartition entre le capital et le travail. Il suft deregarder ses lms pour le savoir. Alors oui, la France, en 2013,relvera 45 % la tranche suprieure du barme de limpt sur lerevenu au-del de 150 000 euros par part. Oui, nous allons mettreen place une contribution patriotique exceptionnelle de 75 %

    au-del dun million deuros ; et oui, en France, disons-le, dsce matin, dans les prochaines semaines, le Parlement aborderatrois lois dcisives : une banque publique dinvestissements pourles PME et les ETI, la rforme bancaire et la loi sur lpargnerglemente, pour redonner le rapport de forces lconomierelle, lemploi, au travail, aux entreprises contre la rente etla nance improductive. Cest cela la gauche, et cest cela notrerponse The Economist, une rponse de socialistes.De mme, nous ne laisserons pas la droite sriger en professeurde bonne gestion, ni en arbitre des lgances. Quand, commeMonsieur Sarkozy et ses pigones, on a endett le pays,dsindustrialis les territoires, prcaris les salaris et les retraits,oppos les Franais selon les gnrations ou les catgories, unpassage par la case modestie simpose.

    Au lieu de cela, ceux qui nont pas consacr une demi-journe, auprintemps, rchir leur chec dans les urnes, multiplient lautomne les mots, les gros mots. Ils se livrent une surenchredoutrance contre ceux que les Franais ont choisis. Je pensenotamment la violence inacceptable que nous avons entendue,nous, les dputs socialistes mardi dernier dans lhmicycle, propos du mariage pour tous, sur les bancs de la droite, alorsmme que le dbat navait pas commenc.Cette escalade des mots, cette escalade des gros mots, est attisevidemment par le congrs pour le contrle de lUMP. Il touche sa n, cest bientt ni. Du monde entier et des autres plantes,les mdias courent pour connatre lissue du scrutin de demain

    lUMP. Voil que demain on nous promet le rsultat du chocde titans. Qui sera dsign, de celui qui fut Premier ministresans ltre vraiment, ou de celui qui ne le fut pas mais levoulait tellement ?

    La vrit est que lissue ne fait aucune diffrence. Dsormais, lafrontire entre la droite et son extrme est devenue poreuse, estdevenue spongieuse. Lors du congrs fondateur de lUMP, ctaiten 2002, en novembre 2002, il y a dix ans, Alain Jupp dclaraitsolennellement la tribune de lUMP, je cite : "Sur la dfensedes valeurs humanistes, sur le respect d chaque personnehumaine, quelles que soient ses origines ou sa condition sociale,lUMP ne transigera pas."Dix ans plus tard, le mme Alain Juppne pourrait plus prononcer cette phrase lUMP sans provoquerdes doutes dans la salle ou lextrieur. Et en coutant, mercredidernier, Monsieur Ciotti l'Assemble nationale, je me disaisque lon pouvait voter Fillon et parler comme Cop, preuveque demain le vainqueur du scrutin de lUMP, hlas pour ladmocratie, sera Madame Le Pen.

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    Voil pourquoi il y a le Parti socialiste pour se dresser face auxconservateurs, face aux extrmes, pour russir le changementau service des Franais. Cest le sens de lquipe que le Premiersecrtaire prsentera tout lheure, paritaire, rassemble. Cest lesens des runions publiques, six mois daction pour les Franais,que nous devons organiser dans les semaines qui viennent dansles dpartements, avec une mobilisation des parlementaires,notamment pour relayer les rformes engages. Cest le sensdes argumentaires qui seront adresss aux militants dans lesfdrations, dans les sections. Parce quen dmocratie, larme,cest largument. Cest le sens du soutien que nous apporteronscomme formation politique aux propositions de modernisationde la vie publique dans le prolongement de la commissionprside par Lionel Jospin. Cest le sens des conventions que nousallons organiser, qua annonces Harlem Toulouse.

    Le Parti socialiste doit continuer davoir une gauche davancepar les ides. Cest le sens de la rexion que nous allons engageravec nos lus, nos militants, pour prparer la plate-forme desmunicipales, et avec nos partenaires du PSE pour prparer uneplate-forme commune pour les lections europennes.Et enn, cest le sens du comit de liaison que nous devons mettreen uvre avec nos partenaires de la majorit prsidentielle pourque prvale la diversit dans la responsabilit.Voil pourquoi, mes camarades, notre Conseil national estparticulier. Parce que le changement est engag et que le Partisocialiste en est un acteur dcisif. Franois Hollande disait :"Rien nest possible sans lappui dun grand parti." six moisdintervalle, 14 mai, 17 novembre, cest le serment de la Mutualit.Il nous motive, il nous oblige.

    Mes chers camarades, cherHarlem, cher Guillaume, cestun CN trs court, qui mriteraitpourtant de longs dbats. Et

    dailleurs cher Michel tu disais :"Nous voulons changer un peu lemode de fonctionnement de ceConseil national."Je suggre quonprenne le temps loccasion devrais week-ends, o nous pourronsdbattre la fois de lactualitpolitique, mais aussi dun certainnombre de thmatiques, etmme de propositions qui sontaujourdhui avances dans le dbatpublic, qui mritent autre chose

    que des dbats dune heure et demie.Un CN trs court qui ne saurait se rsumer videmment lasimple prsentation de nos instances nationales. Cest quelquechose dintressant et dimportant pour nous, mais videmment,chacun en conviendra, les Franais nont pas les yeux rivs surnous pour savoir qui sera notre porte-parole, notre numro deux,notre numro trois, notre numro quatre. Non, ils ont envie queles socialistes sexpriment sur les sujets qui les proccupent, maisaussi quils sexpriment sur la situation internationale.Vous avez vu les vnements rcents, lexacerbation des tensionsnotamment au Proche-Orient. Et le Parti socialiste, Jean-Christophe a commenc le faire, doit apporter des rponsesfortes, des rponses fermes en soutien au gouvernement surcette question.

    Les socialistes doivent aussi, parce que Harlem Dsir a dit aucongrs de Toulouse : "Nous sommes un parti europen", nousvoulons tre un parti europen, nous voulons tre un partiqui pse dans le dbat europen. Quand on voit la prparationdu sommet des 22 et 23 novembre, nous avons un message faire passer. Nous avons dit : "Oui, les socialistes, nous avonsune ambition pour l'Europe, et dailleurs, dans le dbat quenous avons eu autour du TSCG, il y avait cette ide que bien srnous acceptions le trait Merkozy, mais en mme temps, nousy adossons un pacte de croissance ambitieux pour relancerlconomie europenne."Mais regardez la ralit du dbataujourdhui dans la prparation du sommet. On nous explique,et le prsident du Conseil europen lui-mme le dit : "Il faut desbaisses drastiques dans le budget europen."Et on nous annonceau moins 75 milliards de moins.

    Cest a la ralit du dbat europen aujourdhui, et nous, Partisocialiste, parti de la relance, nous devons dire : "Cette situationnest pas acceptable."De la mme faon, nous devons dire, et

    cest le dbat sur la comptitivit, que si nous voulons vraimentconstruire une Europe prospre, solidaire, nous ne pouvonsaccepter cette guerre conomique europenne, cette comptitionintra-europenne qui fait quaujourdhui nous sommes engags

    dans une course folle la dvaluation salariale.

    Cest vrai, il ny a plus la dvaluation telle quelle tait auparavant,avant la monnaie unique, mais il y a quand mme cettecomptition qui va rduire le plus limpt sur les socits, qui va rduire le plus le cot du travail, qui va rduire le plusle niveau de protection sociale. Ce serait les exigences duneconomie comptitive, nous ny croyons pas. Et loccasion dece sommet europen, sachons rappeler que nous, socialistes,nous pensons quil est souvent conomiquement plus rationnel,surtout dans un espace comme l'Europe, de privilgier lacoopration la comptition. a doit tre aussi le message denotre parti, puisque cest cela que nous avons prtendu.Chers camarades, le dbat europen, il est central. Et moi,quand je vois les prconisations patronales et quand je vois lesprconisations de la droite, je pense que nous devons quandmme leur poser une question : Est-ce que l'Europe sera plus richeune fois que les Europens seront devenus plus pauvres ? Cest laquestion que la gauche europenne mobilise et rassemble doit porter loccasion de ce dbat.

    Il y a la situation europenne, et celle de notre pays. Guillaumeet Harlem y reviendront. Cest toute la gauche, en tout cas toutle gouvernement et le Parti socialiste avec lui, qui est mobilisepour la lutte contre le chmage. Et moi, je suis comme vous,je crois profondment la fois la ncessit de la relance delinvestissement productif et aux projets que sont par exemple les

    emplois davenir, le contrat de gnration, mais aussi tout ce quemet en uvre par exemple Benot Hamon sur lconomie socialeet solidaire, pour construire un autre modle de dveloppement,et pour construire une forme de relance dans notre pays.

    Mes chers camarades, il faut aussi assumer le dbat entre nous.Vous avez dit : "mobilisation gnrale contre le chmage". Nousavons dit : "relance de linvestissement productif". Et en mmetemps, il est difcile pour nous de ne pas constater, non pas unvirage, le mot serait peut-tre trop fort, mais en tout cas unesensible volution par rapport ce que nous disons depuis uncertain nombre dannes, et notamment, par rapport ce quenous avons dit il y a quelques semaines Toulouse. Moi, je mesouviens des discours de Toulouse, parce que je suis quelquun detrs disciplin. Et moi, je me souviens des discours de Toulouseet on nous disait : "Il faut la relance, nous ne sommes pas pourla rigueur."Et on nous disait : "Oui, le dsendettement, cestimportant mais en mme temps, nous ne pouvons pas accepterle chantage du patronat sur la baisse du cot du travail."

    emmu Mur

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    Souvenez-vous du discours de Martine Aubry, ovationne parles congressistes : "Nous ne pouvons pas accepter le chantage dupatronat sur le cot salarial."Donc il y a une volution sensible par rapport au congrs deToulouse, avec la proposition du pacte de comptitivit. Je vais ledire trs poliment et trs courtoisement : je ne suis pas totalementsr que les congressistes trouvaient forcment opportun quenous augmentions la scalit indirecte, que nous proposionsune nouvelle baisse drastique des dpenses publiques, et quenous proposions un crdit de 20 milliards pour les entreprisessans contreparties.

    Alors chers camarades et cher Harlem, tu as dit et tu as prtendudurant le congrs, je madresse toi parce que cest toi notrePremier secrtaire, que tu voulais un parti autonome, unparti de propositions. Je fais une proposition aux membres duConseil national, et travers eux aux militants : travaillonsensemble dnir ce que pourraient tre ces contreparties labaisse massive et gnreuse de limpt pour les entreprises.

    Ce nest pas seulement le travail des parlementaires, comme jelai entendu, cest aussi notre travail nous, militants socialistes.Je suis sr, et je suis prt le vrier, que les militants socialistes

    naccepteraient pas que nous baissions limpt des entreprisesqui licencient.

    Voil ce que je pense, et je suis sr quune majorit de militantssocialistes le pensent aussi.

    Changement, volution sensible de la ligne depuis le congrs deToulouse, volution sensible aussi dans ltat desprit qui prside nos travaux. Au congrs de Toulouse, chacun a cit foisonFranois Mitterrand, Franois Hollande arrive juste derrire, jevous rassure. Tout le monde dit : "Il faut rassembler la gauche etrassembler les socialistes, sinon rien de grand nest possible dans

    ce pays."Et moi je suis daccord, et non seulement je suis daccord,mais je vais aller plus loin, je pense quil faut tre unitaire pourdeux, pour trois, pour dix. Cest le message que nous portonsdepuis des annes, avec Jean Jaurs, avec Lon Blum, avec FranoisMitterrand, Il faut tre unitaire avec le reste de la gauche, sinonquoi ? Quel renversement dalliance possible ? Personne ne lesouhaite ici, enn je ne crois pas. Alors si personne ne le souhaite,il faut continuer tre unitaire pour deux, et nous, nous leserons. Cest la premire chose.

    Rassembler la gauche, mais aussi rassembler les socialistes.Harlem Dsir, lissue du congrs de Toulouse, avait lanc unvibrant appel au rassemblement des socialistes. Il avait dit : "Tousles camarades de toutes les motions auront toute leur place,leur juste place."Chers camarades, jai le regret de vous dire quela volont de rassemblement du Premier secrtaire nest pasavre, et la motion 3, les Franais nen seront pas traumatiss, neparticipera pas la direction du Parti socialiste.

    a ne veut pas dire pour autant, car vous nous connaissez, nousne sommes peut-tre pas des militants disciplins toujours,parfois impertinents, trop peut-tre, mais en tout cas nous avonsle sens du parti, nous avons le sens de la gauche. Nous savons

    pourquoi nous nous battons : pour la redistribution des richesses,pour lapprofondissement de la dmocratie. Et nous savons pourquel parti nous nous battons, cest--dire que mme quand noussommes au gouvernement, nous voulons un parti libre dans seschoix et dans ses dbats, nous voulons un parti er de ses valeurs,de son histoire, et nous voulons un parti fort qui parfois assumeses divergences, qui parfois assume ses convictions.

    Cest ce combat-l que nous avons men, nous le mnerons detoute faon lintrieur du parti, dans les fdrations. Vous nousconnaissez, nous sommes toujours au rendez-vous quand il sagitde militer, de combattre la droite, de combattre lextrme droite.

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    Nous voil donc runisaujourdhui, aprs le congrsde Toulouse, congrs de lamobilisation pour russirle changement.

    Je tiens saluer en particulier notrePremier secrtaire, Harlem Dsir,et lensemble des membres duConseil national, qui ont lhonneurde reprsenter ici le Parti socialiste,ce grand parti, celui effectivementde Jean Jaurs, de Lon Blum, deFranois Mitterrand, mais je le disaussi aux Bourguignons, permettez-

    moi davoir une pense pour Pierre Brgovoy.

    Et cette grande assemble est le lieu du dbat ncessaire etutile aux combats, parfois des confrontations, car elles sontbien videmment ncessaires pour prparer les combats, car lesocialisme est n de la conscience de lgalit humaine face auxinjustices et aux privilges.

    Je tiens aussi saluer les Premiers secrtaires fdraux, lessecrtaires de sections, qui ont t la fois les chevilles ouvrires,mais aussi les acteurs, les artisans des victoires rcentes, et quiseront, bien entendu, les acteurs du changement, avec lensemblede nos camarades et militants.Nous voil aujourdhui runis dans un contexte particulier.Dabord, cest celui de la crise profonde qui frappe tant de nosconcitoyens travers le chmage, travers les difcults daccsaux soins, travers le mal-logement.

    Et si nous voulons garantir la libert nos concitoyens, nousdevons commencer par leur assurer les conditions dexistence,cest--dire un emploi, un logement et un savoir. Cest notre devoir,cest celui des socialistes, car notre volont de lutter contre lesinjustices est aussi vieille que notre conscience, et le socialisme estune grande force morale, cest la plus grande force morale. Cestnous qui avons port les grandes rformes sociales, socitales,conomiques, des congs pays la rduction du temps de travail,de labolition de la peine de mort au Pacs. Et demain, le mariagepour tous, le droit de vote pour les trangers aux lectionsmunicipales, le droit de mourir dans la dignit.

    Cest la grande diffrence avec droite, car, aprs tout, quelle est lagrande loi sociale que la droite a vote depuis 1976 ? Aucune, ellea toujours chou. Elle a t incapable de gouverner, incapable dersister aux sirnes de lindividualisme et des intrts particuliers.Elle a toujours prfr conforter le mur de largent plutt que les

    fondations de la Rpublique laque et sociale. Et notre volontdgalit et de solidarit, notre soif de justice qui vit en nous, quinous anime, peut dpasser le soi-disant ordre des choses.Cest dans ce contexte que pour la premire fois nous nousretrouvons dans cette situation de majorit au Snat, et je salueJean-Pierre Bel et Franois Rebsamen, l'Assemble nationale,avec Bruno Le Roux et Claude Bartolone au gouvernement, dansla majorit des collectivits, aprs dix annes de rgression,de gesticulations et dimposture. Aprs les dix calamiteuses :la destruction des emplois industriels, le chmage, la dette, ledcit commercial, cest effectivement le bilan de la droite. Unedroite qui, dfaut davoir choisi le devoir dinventaire face laresponsabilit quelle porte, est frappe par lamnsie.Cette droite qui senfonce chaque jour dans le triptyqueinscurit, identit et immigration, qui sombre dans laporosit avec les ides les plus nausabondes, mais aussi dansle mimtisme idologique. Cette droite doit tre combattue, carelle vise affaiblir les fondations de la Rpublique, opposer lesFranais entre eux, comme elle a dailleurs toujours oppos unpays lgal un pays irrel. Il ny a quun pays, cest la France, cestla Rpublique laque et sociale. Elle est prte, cette droite, toutesles confusions, toutes les divisions entre citoyens, mais aussi toutes les alliances de circonstance comme elle la fait en 1998 en

    marquant dune tache brune certaines de nos rgions. Cest uncombat idologique que nous devons mener contre ces nouveauxractionnaires, contre lidologie de la honte.

    Cest enn ce contexte, celui du changement, les rformes quisont engages, avec le gouvernement, avec Franois Hollande :les emplois davenir, les contrats de gnration, le paquetcomptitivit, le pacte de conance recrer bien videmmentavec les entreprises, le logement, mme sil y a eu des difcults,nous allons bien videmment y parvenir dans les plus brefs dlais,la scurit, car cest une des premires liberts, et linscurittouche dabord les plus faibles, et elle est aussi sociale, commephysique, l'tat, et le service public, avec le remise en cause de laRvision gnrale des politiques publiques, lducation, avec larefondation, avec Vincent Peillon, la culture, car il nous faut aussirouvrir le chemin de lesprance, l'Europe et la mondialisation,car il faut dfendre le juste change, la rciprocit,lharmonisation sociale et scale car nous sommes dabordinternationalistes. Nous dfendons la solidarit internationale,car nous dfendons la solidarit humaine.

    Il nous reste de longs et pnibles efforts pour parvenir russirce changement, mais il nous faudra de la solidarit, de lunit, ducourage, de la volont, car nous devons russir ensemble au seindu Parti socialiste, avec ce grand parti, et je suis persuad quavecle travail que nous mnerons, les conventions, les ateliers duchangement, nous allons russir, combattre et gagner ensemble.

    Chers camarades, je souhaite,en cette journe particuliredinstallation des instancesnationales de notre parti, au nomde lensemble de mes camaradesde la motion 4 prsents dans cettesalle, remercier les 10 000 militantsqui nous ont fait conance etqui font que nous sommes laujourdhui.Je veux remercier les3 000 personnes qui ont signnotre motion. Jai une pense plusparticulire pour cette poigne demilitants acharns qui ont voulu,

    envers et contre tout, aller au bout de laventure. Parmi ceux-ci, je

    pense ce matin un grand Monsieur qui nous a accompagns etqui nous a fait conance, merci Monsieur Stphane Hessel.Une nouvelle aventure commence donc pour nous, maisaussi pour le Parti socialiste, avec sa tte Harlem, qui nous apropos de travailler avec lui. Nous avons accept cette offre derassemblement, et nous voulons, ses cts, tre une force depropositions pour notre parti.Nos propositions sarticulent autour de quatre piliers : laconstruction dune Europe sociale et politique, la lutte contrela crise conomique, la transition cologique, et enn ledveloppement de la dmocratie participative dans et en dehorsdu parti. Pour cela, nous proposons au Parti socialiste dorganiserdbut 2013 un sminaire de travail avec lensemble des partis dela gauche europenne, les syndicats, les associations et les ONG,pour commencer construire l'Europe de demain. Les ateliersdu changement sur lemploi, qui associeront sur les territoires

    lurGrdguum

    Fr augr

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    et au niveau national tous les acteurs, les partis de gauche, lessyndicats, les associations, les ONG et les salaris de Ple emploi.La transition cologique devra elle aussi faire lobjet dateliers duchangement, et doit galement tre en ligrane dans chacune denos conventions, car les crises successives que nous connaissonsvont induire un changement de socit qui devra tre plusrespectueux de notre environnement.Nous souhaitons aussi quau cours du premier semestre nouspuissions travailler au plus prs des territoires sur la place du

    citoyen dans notre socit. Nous voulons redonner de la voixaux citoyens. Les discours qui tombent den haut ne sont plusentendus. Il nous faut replacer le citoyen au cur de notreengagement. Nous voulons renchanter la politique, ouvrir lesportes et les fentres de notre parti, et accepter le renouvellement.Cest dans cette voie que nous nous sommes engags, en refusantle cumul des mandats et des fonctions au sein du Parti socialiste.Parce que le changement est en marche, il faut oser aller plus loin,plus vite.

    Chers camarades, au lendemainde la remise du rapport de LouisGallois, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, a annonc un pacte decomptitivit, une srie de mesurespour amliorer la comptitivit de laFrance, mesures qui seront intgresdans plusieurs projets de loiprsents au dbut de lanne 2013.La plus emblmatique et la plus

    commente est bien sr le crditdimpt pour la comptitivitet lemploi, dun montant de20 milliards deuros, nance la fois par une hausse de la TVA

    et une diminution de la dpense publique. Il ne sagit pas ici defaire un mauvais procs. Non, la hausse de la TVA, telle quelleest propose, nest pas une rintroduction de la TVA dite socialercemment abroge. A la place dune hausse brutale et aveugle destaux que proposait la droite, le gouvernement propose une haussedu taux normal associe une baisse du taux rduit qui proteraprincipalement aux plus pauvres, condition bien sr que cettebaisse soit rpercute dans les prix.

    cet gard, lexprience de la baisse de la TVA dans lhtellerierestauration doit nous inciter la prudence, voire la vigilance.Nous pouvons nous interroger sur le bien-fond de la cration dunenouvelle aide aux entreprises sans relles contreparties en termesdemploi ou dinvestissement, et insufsamment cible.En effet, en ltat actuel des choses, elle protera indiffremmentaux petites entreprises comme aux grandes, celles qui sontsoumises la concurrence internationale comme celles qui ensont prserves.

    Ce pacte de comptitivit aurait pu tre loccasion de mettre enuvre les propositions 3 et 24 du candidat Franois Hollande, savoir la mise en place de trois taux dimposition sur les socits, 35

    % pour les grandes, 30 % pour les petites et moyennes, et 15 % pourles trs petites ; et la distinction entre les bnces rinvestis etceux distribus aux actionnaires et laugmentation des cotisationschmage sur les entreprises qui abusent des emplois prcaires.

    Ne nous y trompons pas, chers camarades, ce qui apparat enligrane derrire ce pacte de comptitivit cest la question dela concurrence que se livrent entre eux les pays europens, carrappelons-le, la balance commerciale de la zone euro est positive.Pourquoi baisser le cot du travail en France ? Parce quil abeaucoup baiss en Allemagne, ce qui a permis ce pays de gagnerdes parts de march par rapport ses voisins europens, au prixde ce que certains appellent une glaciation salariale depuis plus dedix ans, et au prix dune explosion de la pauvret et de la prcarit.Devons-nous faire un pas de plus, mme sil reste de faible ampleuret nimpactera pas la consommation en 2013, un pas de plusvers cette spirale qui ne peut que prolonger et aggraver la criseeuropenne en alimentant la dpression qui entrane l'Europe versle fond ?

    Dans son adresse aux Franais, le 13 novembre, Franois Hollandea dclar que "nous vivons plus quune crise, nous vivons unchangement de monde". Il a entirement raison, et les socialistesfranais se doivent de faire partie des architectes de ce nouveaumonde qui vient. Ce monde nouveau doit notamment reposer surla construction dune Europe rellement sociale et dmocratique,une plus grande justice sociale et une transformation cologique denotre modle conomique.

    Nous, militants de la motion 4, proposons dorganiser au plus

    vite un sminaire de travail de trois jours Strasbourg quirunira toutes celles et ceux qui veulent construire une Europedmocratique et sociale. Invitons tous les socialistes dEurope,mais aussi les syndicats et des ONG, se retrouver pour travaillerensemble sur l'Europe dmocratique, l'Europe sociale, limpteuropen sur les dividendes, une Europe qui sattaque enn auxparadis scaux et au drglement climatique.LEurope est la croise des chemins. Nous devons rassembler nosforces pour faire natre une Europe nouvelle capable dhumaniserla mondialisation.

    Concernant la justice sociale, la France na jamais t aussi riche,mais cette richesse na jamais t aussi mal partage entre salariset actionnaires, comme entre salaris eux-mmes. Cette monte desingalits ne peut quengendrer des frustrations dltres chez unepart grandissante de nos concitoyens, frustration gnratrice detensions sociales, terreau sur lequel se dveloppe le Front national.

    Le rtablissement de la justice sociale passe au moins par deuxpoints : la lutte contre le chmage de masse, qui dsquilibreles ngociations salariales, et une rforme scale vers plusde progressivit.Nous proposons donc la tenue dEtats gnraux de lemploi, avectous les partis de gauche, les syndicats et les associations, pourdonner envie aux partenaires sociaux daller plus loin et plus vitedans la lutte contre le chmage et la prcarit. Organisons ces tatsgnraux au niveau national et dans chaque rgion, pour tout

    mettre sur la table et montrer que linnovation est possible poursortir du chmage de masse.

    Concernant la rforme scale, nous pensons quil est temps demettre en uvre une rvolution scale, savoir une granderforme permettant la fusion de limpt sur le revenu et de laCSG, dans le cadre dun prlvement simpli et progressif surlensemble des revenus.

    Et concernant la transformation cologique, nous pensons quilserait prfrable dutiliser les 20 milliards deuros du crdit dimptcomptitivit emploi pour nancer des projets permettant detransformer notre modle social vers une plus grande cologie.

    Le changement de monde, cest maintenant, il faut oser plus loinplus vite, pour aller vers un monde rgi par la coopration pluttque la comptition, un monde de progrs social et cologique.

    prr prd

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    Mes chers camarades bonjour,Monsieur le Premier secrtaire. LeConseil dinstallation de ce jour cltle congrs de Toulouse, et nous voicidj dans une nouvelle priode,dans la phase daprs, en fait, cettephase o nous allons montreraux Franais que le Parti socialistesera le partenaire dle et loyal dugouvernement pour contribuer auredressement du pays. Oui, lheureest grave, mes camarades, maisnous relverons les ds politiques,conomiques et sociaux quinous attendent.

    Les ds politiques dabord. Notre appareil doit se rformer pourmieux rpondre la dsaffection du citoyen pour la politique.Plus de transparence, plus de dontologie, je ny reviendrai pas,nous lavons voqu dans le cadre du congrs.

    Avec le rapport Jospin qui propose un non-cumul strict desmandats pour les parlementaires, et avec les dclarations duprsident de la Rpublique ce sujet, la rnovation est en marche.

    Il tait temps. Prs de 80 % des parlementaires sont aujourdhuien situation de cumul, et nous savons que la majorit desFranais y est hostile. a tombe bien, cest bientt la n, et nousy veillerons.

    Mais il reste encore beaucoup faire. Sur le terrain du non-cumul,notamment, nous pourrions engager aussi une rexion, et cesten cours, sur le non-cumul dans le temps. Et puis le non-cumuldevrait permettre galement aux femmes de participer davantage la vie politique, en donnant chaque comptiteur les mmeschances de succs. Les femmes cumulent statistiquement moinsde mandats que les hommes. Forcment, lorsquils cumulentles mandats, elles cumulent et elles accumulent les vies,professionnelle, politique et familiale, alors au moins, le non-cumul rtablira lgalit entre les comptiteurs.

    Il faudra aussi complter les rexions avec un vrai statut dellu. Car cest bien beau de limiter les mandats, mais il fautaussi prvoir le retour la vie civile des hommes et des femmespolitiques qui souhaiteraient pour une priode arrter.Enn, le prsident de la Rpublique a dcid, dans la ligne de lacommission Jospin, de mettre en place un travail et une hauteautorit pour viter les conits dintrts. Vous savez qu lamotion 2 nous y sommes particulirement attachs, et noustravaillerons dans ce sens.

    Mes camarades, le deuxime d auquel nous aurons faire

    face est le d conomique et social. La croissance en berne, lechmage de masse, une comptitivit qui ne cesse de se dgraderdepuis dix ans. Alors y rpondre, ce nest pas ncessairementproduire moins cher, ce nest pas comme le rclament lepatronat et la droite, en reprenant la sempiternelle ritournellede la baisse des impts, de la baisse des charges, ce nest pas ancessairement, amliorer sa comptitivit.

    Non, la comptitivit, cest dabord la capacit dinnovation,la capacit dimagination, de crativit et danticipation desbesoins. L'tat peut et doit contribuer crer les conditions decette relance de linvestissement, et il peut et il doit, et il syemploie, donner le cap et la ligne. Cest cela que semploie legouvernement depuis quelques mois, linverse du laxismeconomique du prsident davant.

    Car ne nous y trompons pas, mes camarades, le dcrochageproductif que la France subit est d la faiblesse et au laxismedune droite pour qui le laisser-faire et le laisser-aller ont tenu lieude politique industrielle pendant ces dix dernires annes. Unedroite qui, dans les annes 2000, croyait encore la main invisibledu march. Elle tait bien la seule en Europe. Une droite qui agaspill allgements de charges et autres subventions publiquessans contreparties. Une droite qui a prt aux banques sans mmeexiger un droit de regard sur lutilisation et sur les choix deplacements spculatifs.

    Au total, des milliards dargent public gaspills, 600 milliardsdeuros de dettes en plus en cinq ans ont t engloutis parnotre systme, avec un seul effet : laugmentation des protsdes entreprises du CAC 40. Certaines ont mme vu leurs prots

    augmenter de plus de 40 %, je pense Herms notamment. Pasou peu dinvestissements dans la recherche en dehors des effetsdoptimisation scale du crdit impt recherche, et une baisse dela comptitivit continue depuis dix ans.

    Pourtant, mes camarades, lconomie a besoin dun cadre,dun fonctionnement clair pour prserver lintrt gnral.Mme les marchs nanciers ont besoin dordre public, deprincipes impratifs, pour viter nouveau une crise nanciresystmique. Le pacte pour la comptitivit donne un cap et offreun cadre partenarial, oui jai bien dit un cadre partenarial, carles entreprises bncieront dun crdit dimpt dautant plusimportant quelles auront augment leurs embauches. Elle estl lincitation. Ce faisant, que fait le gouvernement ? Il soutienlemploi, notre priorit, et la croissance.

    De la mme manire, l'tat protge lconomie relle enannonant une grande rforme bancaire pour protger les dptsdes particuliers contre les oprations spculatives dangereuses.Cest cela le socialisme du XXIe sicle, cest celui qui ose assumer leretour de l'tat dans lconomie sans mettre en pril lincitation investir et la libert dentreprendre. Mais cest aussi un socialismeexigeant, avec une puissance publique qui sappuie sur unerelation donnant-donnant avec les entreprises et les partenairessociaux. Bref, un tat qui rassure, qui cre la conance des acteursconomiques en France mais aussi en Europe.

    Mes chers camarades, lheure est la mobilisation. Tous ensemble,runis au sein du Parti socialiste, de ce parti que nous voulonsvoir voluer, nous jetterons toutes nos forces, dans cette priodedifcile pour construire une nouvelle donne politique etremporter nouveau, en 2017, la bataille par les urnes.

    Ju Md

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    Mes chers camarades, le momentviendra des discussions de fondplus approfondies. Lobjectif de ceConseil national, cest dlire leBureau national et de ratier leSecrtariat national qui nous serapropos par le Premier secrtaire.

    Un mot tout de mme dactualitpar rapport ce que doit tre, notre sens, le rle du Parti socialistedans une priode extrmementcomplique qui a commenc depuisllection de Franois Hollande. Moi,jentends beaucoup dire : "Est-ce que

    Franois Hollande a fait un tournant social-libral ? Est-ce que,nalement, il a rvl ce quil voulait faire depuis des annes ?"Alors on remonte jusqu la biographie de Franois Hollande, sesamitis deloristes, etc.

    Moi, je pense quil ne faut pas rentrer dans ces dbats-l et cescaractrisations, et considrer, politiquement, le contexte danslequel se trouve le gouvernement. Nous sommes dans une

    situation conomique extrmement difcile pas simplement enraison de la facture, de laddition que nous a laisse la droite, maisavec le fait que nous sommes confronts une attaque en rgledes marchs, du patronat, en France et en Europe, qui ne veutpas quune ligne alternative merge celle qui gouverne l'Europedepuis 20 ans. Et dans cette affaire-l, si la gauche nest pas trsforte, et je vais y revenir sur deux questions, elle pliera, elle cderacomme chaque fois elle a cd.

    Alors elle ne cdera pas de la mme manire que les libraux, enattaquant les prestations sociales, comme a sest fait au Portugalpar exemple, en coupant dans les salaires des fonctionnaires, enportant la retraite 67 ans, comme a sest fait dans dautres pays.Elle reculera en essayant de reconstituer des positions de moindremal, en montrant nalement que cette gestion de la rigueur, dulibralisme, peut se faire visage humain, mais dans les faits,nous reculerons, et reculera avec a lespoir quune autre politiqueest possible, et donc de plus en plus de gens se tourneront,daucuns vers labstention, dautres vers lextrme droite.

    Et donc, la responsabilit du Parti socialiste, dans cette priode,cest bien videmment dtre dle, derrire le gouvernement, dele dfendre, de le protger, mais aussi de redonner les marges demanuvre politiques qui peuvent permettre au gouvernementdviter daccumuler une succession de compromis qui pourraient force apparatre comme des reculs.

    Laffaire des pigeons a t trs mal vcue. Le gouvernement ad, dans lurgence, un moment donn, bricoler quelque chosepar rapport une attaque en masse, en rgle. Nous tions dansune priode transitoire, mais nous aurions eu besoin, et nousaurons besoin, lavenir, dun parti fort. Si le parti avait toffensif, mobilis, combatif, peut-tre le gouvernement aurait-ilagi autrement.

    Idem sur la question du pacte de comptitivit. Je rejoins ceque dit Guillaume, et on voit que le parti a son rle jouerpour viter qu la n, dans une ide qui consiste redresserlappareil productif, on ne se retrouve pas faire des chquesaux actionnaires du CAC 40. Donc le dbat sur la conditionnalitsera essentiel, et le parti et le groupe lAssemble doiventpeser, non pas par rapport au gouvernement, mais pour aider legouvernement dans ce qui apparat quand mme comme un brasde fer, non pas par rapport aux petites et moyennes entreprises,mais par rapport la FED, par rapport au Medef, par rapport celles et ceux qui font 70 milliards deuros de prots, 40 milliardsde versements de dividendes, et qui ninvestissement plus en

    France parce quils ne sintressent plus au dveloppement dutissu industriel dans notre pays.

    Deuxime question : dans ce cadre-l, la responsabilit du Partisocialiste, cest de travailler lunit de son camp. Ce nest pasfacile, ce nest pas facile parce que nous voyons bien quil y a desdbats avoir nouveau avec le Parti communiste, la relationavec les Verts est une relation nouvelle, cest une relation jeunequi ncessite, un moment donn, de la stabilit et construiredans la dure ; et on voit bien quelle va passer par des phases detension, parce que cest aussi une exprience pour les Verts dtreau gouvernement, tous points de vue pour eux.

    Donc ce sont des choses que ne peut pas faire le gouvernement,parce que lui, il a la responsabilit de grer le pays. Par contre, lapolitique, cest le rle des partis. Le gouvernement en fait, maiscest le rle des partis. Et l, le Parti socialiste doit reprendrelinitiative du dialogue et du rassemblement de la gauche, parceque si nous ne le faisons pas, le dbat va se dliter gauche, etvous allez voir dautres forces qui vont frapper la porte, commeBayrou, et puis comme Borloo demain, qui vont proposer leuroffre de services. Pourquoi ? Parce que ces forces-l, leur intrt,cest que le Parti socialiste soit de moins en moins socialiste,

    cest que le gouvernement de gauche soit de moins en moinsde gauche, et dessayer damener cette exprience singulire dela France davoir un gouvernement rassembl de gauche, unegauche rassemble, de lemmener vers ce quon a connu enEurope, des espces de coalitions de centre mou, comme en Italie.Et dans ce processus-l, les socialistes y mettent le doigt, la gauchey laisse le bras. Donc cest a notre responsabilit, cest ce momentdans lequel nous sommes, et qui ncessite, pour que nouspuissions nous conduire ensemble, au-del de nos diffrences, quenous dbattions.

    Et moi, si jai une suggestion faire, et jen terminerai, cest lamanire dont nous construirons nos conventions. Nous avonstrois conventions : une sur l'Europe, bien sr, cest un dbatquil faut avoir entre nous, cette question nest pas termine,nous lavons vu lAssemble, mais il faut en sortir par le haut,y compris en prenant en compte la ncessit daccompagner lerapport de forces pour faire bouger l'Europe.

    Le dbat sur le modle de socit, la question sociale, il faut quenous y associions les syndicats, mais aussi le reste de la gauche, commencer par les communistes, qui ont des questions nousposer l-dessus. Et sur la question de la transition nergtique, ilfaut que nous discutions aussi avec les cologistes, non pas pourque nous prnions le programme des cologistes, mais pour quenous travaillions ensemble.

    Et je pense que dans ce cadre-l, le Parti socialiste, forcecentrale de la gauche, force pivot de la gauche, en travaillantau rassemblement de son camp, en remettant son camp endynamique et en donnant au gouvernement des marges demanuvre, lui permettra de ne pas tre dans une posture o ildoit alterner les phases offensives, comme il la fait notammentsur toutes les mesures de redressement et toutes les mesuresde justice scale, et notamment dans ce budget-l. Deuximelment, o lon est oblig de composer, voire parfois de donnerle sentiment de reculer sous la pression du patronat et desmarchs nanciers.

    p chrk

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    Que navons-nous entendu surce congrs du Parti socialiste quine devait servir rien. Oui, notrecongrs, il a montr nous-mmeset au pays que nous sommes unparti bien vivant et que noussommes plus que jamais mobilissaux cts du gouvernement pourfaire du mandat de FranoisHollande un mandat russi pourles Franais.

    Il y a quelques mois, quelquessemaines, jtais venue cettemme tribune dfendre une

    contribution dans laquelle je rappelais limportance pournotre parti de dfendre et de prserver sa libert de parole, dedfendre limportance que nous continuions tre un partien mouvement, un parti innovant, ce parti qui nous a permisde russir les Primaires citoyennes, ce parti qui nous a permisdouvrir les portes et les fentres il y a peu de temps de celaavec les adhsions 20 euros, ce qui nous a permis de lancer lesprmices dune campagne participative en 2007.

    Cette libert, notre libert, nous devons en user pour mettre enmouvement la socit autour de grands dbats. Harlem nousa invits, au congrs de Toulouse, ce que chaque question desocit soit une question dbattue par le Parti socialiste. Alorsoui, il nous faut redonner, et il nous faut donner aux militants duParti socialiste ce pouvoir permanent de dbattre et dimaginerle futur, car les militants du Parti socialiste sont et seront lapremire force du changement dans notre pays.

    Nous allons renouer avec les grandes conventions nationales et laconsultation des militants, nous venons den parler longuement,parce que cest ce qui nous permet chaque fois dentendredautres voix, de renouveler notre logiciel idologique, de mettrenotre parti en phase avec les enjeux de notre temps, et en un mot,dinscrire la victoire de la gauche dans la dure.Mais au-del de nous-mmes, cest bien en lien avec les Franaisque nous devons imaginer lavenir, les rformes, les projets encore inventer, encore imaginer, encore construire. Cest bienen rsonance avec lensemble de ceux qui se mobilisent, maisgalement de ceux que lon nentend pas ou que lon ncoutejamais, que nous devons avancer.

    Cest notre rle nous, militants du Parti socialiste, dtrele moteur du changement de la socit, mais seuls, nous nepourrons pas tout. Alors cest bien avec les Franais, leurscts, que nous pourrons rellement transformer notre socitgangrene par les effets ravageurs dune crise politique,sociale, conomique sans prcdent. Nous avions lhabitude,classiquement, au Parti socialiste, dalterner des phases de dbatset de rexions tournes sur nous-mmes, et des grandes phasesde moments militants tournes vers les Franais, notamment aumoment des lections.

    Chers camarades, nous devons ds demain nous mettre en ordrede marche pour tre en permanence tourns vers les Franais. Jenai quun mot pour rsumer cela, chers camarades : ressortez vosbaskets de vos placards, il est temps que nous recommencions faire du porte--porte.

    Mais si nous voulons russir ce changement, nous devonscontinuer changer nous-mmes. Oui, le Parti socialiste peutmieux faire pour tre reprsentatif de lensemble de la socitfranaise, que ce soit dun point de vue territorial, gographiqueou social. Oui, le Parti socialiste peut se doter dinstancestotalement paritaires, merci Harlem de nous dmontrer dans

    quelques minutes que cest possible, et quen la matire, seule lavolont politique compte.Oui, le Parti socialiste peut porter haut et fort la revendication queles partis politiques ne respectant pas la parit se voient privsde nancements publics. Le Parti socialiste peut tre le fer delance de la limitation du cumul des mandats. Il y a deux faonsdenvisager la rnovation. La premire, elle est cosmtique et ellesert souvent camouer des ambitions nouvelles. La seconde,et cest celle qui nous a anims lorsque nous avons inventpuis fait vivre les Primaires citoyennes, cest de considrer quela rnovation de notre parti, de nos pratiques, cest un levierfondamental de transformation de la socit et du rapport desFranais la politique. Cest a que nous voulons.

    Notre force et notre richesse, ce sont les militants, ce sont lessections, ce sont les fdrations du Parti socialiste. En nousappuyant sur eux, alors oui, jen suis sre, nous aurons lesmeilleurs vecteurs de la rnovation. Ce mouvement nest pasprs de sarrter car cest celui qui nous permettra dinventer etde construire laventure dune gauche de transformation socialeinscrite dans la dure pour que le changement, il soit certesmaintenant mais aussi demain.

    cmb Br

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    Mes chers camarades, le congrsest ni, mais tout commence.Ctait somme toute un beaucongrs. Nous sommes heureuxdavoir contribu lanimer, avecles diffrentes motions et avec lacandidature dEmmanuel Maurel.Nous avons dailleurs fait, cetteoccasion, la dmonstration quelunit, ce nest pas lunanimit. Ilserait bon dailleurs, il et t bonquon se le dise pour acquis pourla suite de notre vie commune, carnous savons bien tous que nousavons un patrimoine commun, au

    dbut de cette squence nouvelle, aprs le temps de lentre-deux,nous avons tous en commun ce que disait avec force au dbut ducongrs et Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry, savoir que notreparti ne peut, ne doit pas tre un parti godillot.

    Et pour cela, commenons par assumer le dbat en notre sein,nayons pas peur de nos divergences ni de leur expression, cestau contraire une force, car pour mieux soutenir le gouvernement,

    mais aussi pour lalimenter en propositions, pour garder untemps davance sur laction gouvernementale, et surtout garderle contact avec le mouvement social, avec la socit mobilise,avec les intellectuels, avec les penseurs, autant de choses que nousavons su faire avec Martine Aubry, il nous faut mener le dbat ennotre sein.

    Ne pas tre un parti godillot, tre autonome, cest aussisavoir conserver, par rapport au gouvernement, au minimumune capacit dtonnement, si possible une capacit dequestionnement, et idalement une capacit damendement,surtout quand les lignes bougent. Et dune certaine manire, cherHarlem, ce qui se passe en ce moment, cest un peu ton baptmedu feu, ton preuve initiatique, rsoudre cette quation : que faitle Parti socialiste face des propositions quon va qualier destimulantes du gouvernement ?

    Ofciellement, Toulouse, cinq motions taient en lice. Pourtant,cest manifestement une sixime motion qui la emport, nonsoumise au vote des militants, cet t intressant, motion dontle premier signataire sappelle Louis Gallois. Car la ligne politiquede ce rapport et des suites qui lui ont t donnes marquent uneinexion, doux euphmisme. Inexion bien sr par rapport auprojet adopt par les socialistes lunanimit le 29 mai 2011.Inexion par rapport la campagne mene par les socialistespour Franois Hollande, je pense notamment son discours duBourget. Et inexion mme par rapport au texte de la motion 1,

    o le mot et le concept de cot du travail napparaissaient aucun moment.

    Emmanuel a formul une proposition : que le Parti socialiste, enprenant acte de la ligne nouvelle propose par le gouvernement,sen empare et travaille notamment aux contreparties et auxprolongements qui pourraient tre apports.

    Sur cette question de ce travail du Parti socialiste, nous avonstoujours afch notre disponibilit. Le rassemblement na past possible, Emmanuel la voqu, dans la direction nous leregrettons, mais je ny reviens pas, parce que le plus important,cest que nous sommes toujours tous ensemble disponibles pourle rassemblement dans laction, dans laction du Parti socialiste.Pendant le congrs nous avons formul trois propositions decampagne dont il me semble encore plus ncessaire aujourdhuide les mettre en uvre. La question sociale, et notamment laquestion salariale, demeure au cur des proccupations denos concitoyens. Franois Hollande avait avec force afrm lancessit de lgalit salariale entre les femmes et les hommescar 27 % dcart de salaire entre les femmes et les hommes, celademeure insupportable. Nous devons ensemble prparer ce surquoi le gouvernement travaillera demain, savoir la manire dontnous allons contraindre, dabord par la ngociation, et demainpar la loi, je lespre, les entreprises corriger ces ingalits desalaires. Une grande campagne sur ce sujet doit tre mene par le

    Parti socialiste.

    De la mme manire, nos concitoyens demeurent proccups,notamment les salaris. On les avait accueillis la tribune deToulouse, le cas des Sano, ces licenciements dans des entreprisesqui connaissent des prots, qui versent des dividendes, quisont rentables et qui prfrent rmunrer leurs actionnaires.Nous devons, nous, au Parti socialiste, nourrir la rexionet les propositions du gouvernement pour dissuader, viter,sanctionner, punir ce que nous devons appeler les licenciementsboursiers dans ce type dentreprises.