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L'HINDOUISME, HISTORIQUE, TEXTES, PANTHÉON, CROYANCES, SECTES. http://consulat-nepal.org/spip.php?article21 L'HINDOUISME, HISTORIQUE, TEXTES, PANTHÉON, CROYANCES, SECTES. - RELIGIONS, CASTES ET ETHNIES, FÊTES TRADITIONNELLES - LES RELIGIONS AU NEPAL - Date de mise en ligne : samedi 17 novembre 2018 Copyright © CONSULAT DU NEPAL - Tous droits réservés Copyright © CONSULAT DU NEPAL Page 1/14

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L'HINDOUISME, HISTORIQUE,

TEXTES, PANTHÉON,

CROYANCES, SECTES.- RELIGIONS, CASTES ET ETHNIES, FÊTES TRADITIONNELLES - LES RELIGIONS AU NEPAL -

Date de mise en ligne : samedi 17 novembre 2018

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L'Hindouisme

<a href='http://consulat-nepal.org/IMG/jpg/pashupatinath-2018-10-23-100.jpg' type="image/jpeg">

1. L'évolution vers l'hindouisme

1.1. La propagation de l'hindouisme

L'expansion du brahmanisme et, quelques siècles plus tard, de l'hindouisme (entre -II et +VI), suivait de prèsl'aryanisation pour gagner l'Inde entière. Le syncrétisme par rapport aux éléments populaires a joué un grand rôledans le succès des missionnaires face aux résistances des traditions en usages. Les luttes avec le bouddhismemarquent assez fortement les premiers siècles. A partir des Upanisad, les éléments spéculatifs évoluent en mêmetemps que la religion progresse vers l'est et le sud du pays.

Le passage du brahmanisme à l'hindouisme est imperceptible. En fait, « hindouisme » est le nom pris par la religionbrahmanique après la période védique. Le terme de brahmanisme marque à la fois l'attachement à la croyance auBrahman et le rôle important joué par la caste sacerdotale. Hindouisme est un autre nom qui nous est parvenu par letruchement des musulmans.

Il y eu des contacts fructueux avec l'islam dès avant la conquête du début du VIII siècle. Malgré la violence desinvasions, à partir du XIII siècle les deux religions se rapprochent, la tolérance foncière de l'hindouisme luipermettant de saisir les ressemblances plus que les divergences cependant plus nombreuses.

1.2. Evolutions

Indra garde sa popularité, mais le dharma est plus puissant que lui. Par contre, Visnou et Siva obtiennent une

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position exceptionnelle et les divinités féminines commencent leur carrière spectaculaire.

La notion de dharma se substitue à celle de rta. Au niveau des upanisad et du bouddhisme, les notions de karman etde samsara servent de plaque tournante au changement qui se produit alors dans l'attitude religieuse de l'Inde. Laséquence avidya-karman-samsara, l'équation existence = douleur, l'interprétation de l'ignorance en tant quesommeil, rêve, ivresse ou captivité, tout cela était unanimement accepté dans les différentes philosophies. Les 3darsana solidaires du brahmanisme, Vedanta, Samkhya et Yoga, ainsi que le bouddhisme, s'articulent autour de cesprincipes.

La religion devient une affaire personnelle et non plus sociale. Une grande innovation est l'apparition d'une catégoried'hommes rompant tout lien social, les renonçants, détachés de toute possession et allant seuls sur les chemins,uniquement préoccupés de spiritualité.

Les actes bons comme les actes mauvais enchaînent leur auteur. Ainsi la crainte d'inexactitude rituelle estremplacée par la crainte d'une transgression morale, beaucoup plus subtile et difficile à éviter, ou par d'une impuretérituelle qui relève à la fois de la magie et de la morale. L'idée de pureté et d'impureté domine le brahmanisme.L'impureté peut entacher les phénomènes les plus divers, il existe de très nombreux et très variés interdits. Lapurification s'impose dans les cas d'infraction.

1.3. Les textes

A part les Upanisad anciennes, tous les autres textes religieux et philosophiques ont été composés après laprédication du Bouddha. Ils relatent cependant souvent des traditions anciennes, faisant qu'il est impossible d'établirla chronologie précise des idées philosophiques. L'enseignement alterne des périodes produisant des textes formésde phrases concises (sutra), avec d'autres périodes produisant des « commentaires » sur ces textes.

La grande source de renseignement touchant le brahmanisme est l'immense épopée du Mahabharata. Une secondeépopée, la Rama-yana, narre les aventures de Rama. Elle fait le quart du volume du Mahabharata. D'autresépopées, moins importantes, existent aussi. Les puruna (« récits d'autrefois ») s'inscrivent dans cette ligne épique.

Les recueils philosophiques sont répartis en 6 branches ou darsana (« vues sur la Réalité »).

Les tantra (« livres ») sont rédigés à partir du +VI siècle jusqu'à nos jours. Ils mettent l'accent sur les rites et formulesefficientes propres à chaque secte. Les agama (« tradition ») sont des recueils de pratiques religieuses extérieures aux traditions védiques, plutôt detradition sivaïte. Du côté visnouite, on retrouve les samhita (« collection »). Le terme tantra s'applique plutôt aux textes célébrants la sakti. Les puruna relatent les légendes et traditionssouvent communes à tous les milieux.

2. Le Mahabharata et la Bhagavadgita

2.1. Le texte

Avec ses 90 000 vers et 18 chapitres, le Mahabharata, « La grande geste des Bharata », est la plus longue épopéede la littérature universelle.

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Le poème épique était achevé entre le -VII et le -VI, et a pris sa forme actuelle entre le -IV et le +IV. Le récit central yest entrecoupé de légendes, considérations philosophiques et d'enseignements religieux.

Le sixième chant contient le plus fameux épisode de l'épopée : c'est le Bhagavadgita. Le thème principal est le conflitde deux clans du nord-ouest de l'Inde, au sujet de la souveraineté d'une ville. Il contient le récit d'une guerremonstrueuse, qui fut décidée par Brahmâ, afin de soulager la terre d'une population qui ne cessait de se multiplier.C'est la description de la fin du monde, suivie de l'émergence d'un monde nouveau.

Le poème a une structure eschatologique : bataille gigantesque entre les forces du « bien » et du « mal »,destructions à proportions cosmiques par le feu et l'eau, résurgence d'un monde nouveau et pur. On trouve degrandes similarités avec le mythe du Ragnarok des anciens germains, et les mythes eschatologiques zoroastriens,mais le Mahabharata enrichi énormément la tradition indo-européenne archaïque.

Enfin, contrairement aux darsana ou aux spiritualités plus tardives, comme le tantrisme, qui s'adressaient surtout àune élite, les messages du Mahabharata et surtout de la Bhagavadgita s'adressaient à toutes les catégoriesd'hommes et encourageait toutes les vocations religieuses.

2.2. Eléments religieux

Essentiellement, on peut dire que le poème (et surtout la partie Bhagavadgita) enseigne l'équivalence du Védanta,du Samhya et du Yoga., établit la parité des trois « voies » (activité rituelle, connaissance métaphysique et pratiquedu yoga), valorise et assume l'historicité de la condition humaine, et enfin proclame la supériorité d'une quatrième «voie » sotériologique : la dévotion pour Visnu (-Krisna).

Le Mahabharata présente Visnu-Krisna en tant qu'Être Suprême. Il est la réalité ultime, il gouverne aussi bien lacréation que la destruction des mondes. Il est au-delà du bien et du mal. Shiva est son aspect négatif, etVishnu-Krishna l'aspect positif, créateur. Visnu-Krisna n'est pas seulement le Créateur et le Seigneur du monde, ilresanctifie par sa présence la Nature entière, par les côtés positifs et négatifs, créations et destructions. Il continue àêtre présent et actif dans le monde. Ces aspects le rapprochent de Yahvé.

2.3. Le détachement

L'essence de la doctrine révélée par Krisna tient dans la formule sommaire : « comprends-Moi et imite-Moi ! ».L'homme trouve le sens de sa vie historique et conjointement obtient la délivrance en comprenant ce que Krisna estet ce qu'il fait. En premier lieu, l'homme doit agir, l'inaction seule ne mène pas à la perfection. Krisna se révèle doncpour servir de modèle, dans son aspect paradoxal. Il crée continuellement le monde au moyen de sa prakrti, maiscette activité incessante ne l'enchaîne pas : il n'est que le spectateur de sa propre création. Il faut donc « renoncerau fruit de ses actes ». En y renonçant, l'homme transforme tous ses actes, quel qu'ils soient, en sacrifice. L'hommed'action, s'il se détache de ses actes et de leurs résultats, peut se soustraire des conséquences de sa participation àla vie du monde (les karman), tout en continuant à agir. Cette théorie du renoncement est présentée dans laBhagavadgita. Elle eu un grand succès, car il n'était plus nécessaire de se retirer du monde (vie sociale, famille, ...)pour espérer à la délivrance. Pour les anciennes voies de délivrance, le détachement du monde, voir la négation dela vie humaine en tant que mode d'exister dans l'Histoire, était une condition sine qua none. Le salut présupposait unacte de rupture : la dissociation du monde, lieu de souffrance et prison entassée d'esclaves. Elles avaient dévaloriséreligieusement le monde ainsi que le Dieu Créateur, et renforcé le Soi. La Bhagavadgita a resacralisé le Cosmos, lavie universelle et même l'existence historique de l'homme.

3. Les divinités

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Héritier du védisme, le brahmanisme lui a emprunté de façon assez libre la majeure partie de ses divinités. Avecl'épopée et certaines Upanisad relativement tardives se précise un mouvement tendant à subordonner la multitudedes êtres divins à une triade Brahmâ (créateur), Visnu (stabilisateur) et Siva (destructeur). Cette triade porte le nomde trimurti, les « trois formes » du divin.

Brahmâ, personnification masculine de l'ancien Brahman neutre védique deviendra vite secondaire, et les sectesaccorderont la suprématie à Visnu ou Siva. Visnu et Siva ne se présentent pas seuls, ils ont tous deux leur famille,leurs serviteurs, en somme une sorte de cour analogue à celle des souverains de l'époque. Chacun de ces deuxdieux sont présentés tantôt comme simplement supérieur aux autres, tantôt comme la forme ultime de la Personnedivine manifestée par la diversité des dieux.

Les dieux régionaux locaux ont été, suivant leurs caractéristiques, assimilés à Visnu ou Siva, enrichissant aupassage les légendes des deux dieux principaux.

Le principe des avatars, plus ancien que le visnouisme, présente l'avantage de satisfaire d'une part les tendancesmonothéistes d'une élite éprise de spéculation et de mystique, et le polythéisme de la foule attachée à la diversitédes aspects du divin.

La loi du samsara régit les dieux comme les autres sortes d'êtres.

3.1. Visnu

Visnu est présenté comme une divinité essentiellement bienveillante et statique. Il est le protecteur de l'univers :quand l'ordre (dharma) chancelle, il s'incarne dans des avatars pour le rétablir. Il a donc un rôle de stabilisateur, maisa aussi absorbé les aspects de démiurge de l'ancien Brahman et de guerrier et chef d'Indra. On invoque Visnu sousd'innombrables appellations, désignant chacune l'une de ses particularités ou la forme sous laquelle on l'adore danstel ou tel sanctuaire. Visnu, quoique plongeant ses racines dans la traditions védique, se trouve au croisement d'unequantité de légendes et de croyances diverses. Entre autres symboles, on retrouve le disque, symbole solaire, ou lelotus, signe de fécondité.

Laksmi est le modèle des épouses et la déesse bienfaisante par excellence, peut-être une ancienne déesse agraire.Sri désigne Fortune et Beauté. Les deux pans ont été associés à une assez haute époque. Sri-Laksmi est la femmede Visnu, mais même là où elle est particulièrement honorée, elle reste subordonnée à son époux, et est trèsrarement son égal. Elle est également l'incarnation de sa sakti.

3.1.1. Les avatars de Visnu

Les trois premières incarnations de Visnu sont sous forme animale (poisson, tortue, sanglier), dès la SatapathaBrahmana et dans le Mahabharata. L'iconographie gardera l'image d'un géant à tête de sanglier portant le mondequ'il vient de sauver dans ses bras. La quatrième incarnation est sous la forme d'un homme-lion, pour combattre unenouvelle fois un démon. Les avatars suivant sont des grands héros : le prince Parasurama (qui débarrassa le mondede la caste des guerriers), Rama, Krishna, Buddha et Kalkin.

Le septième avatar Rama est très populaire. L'épopée du Ramayana lui est dédiée. Son incarnation a pour objectifde débarrasser le monde du démon Ravana. Les textes les plus anciens le présentent comme un demi dieu, les plusrécents comme une manifestation de Visnu. La figure de Rama ne se sépare pas de celle de son épouse Sita, quisera assimilée à Sri-Laksmi.

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Krisna, héros guerrier du Mahabharata, est l'avatar le plus célèbre de Visnu. Les purana reviennent et insistent surson rôle de fondateur de ville. Le personnage de Krisna remonte à une antiquité assez haute, les plus ancienneUpanisad, mais il n'était évidemment pas lié à Visnu. Dans la Gita il est aussi l'ami sûr, la seule protection efficaceque l'homme rencontre dans son effort pour s'arracher au samsara. Cet aspect s'imposera petit à petit : Krisnadevient le berger des âmes. Radha, l'amante préférée de Krisna, est considérée dans certains textes commel'incarnation de Laksmi. Les amours de Radha et Krisna fournirent à partir du +X° siècle le thème sur lequel la poésieet la miniature indiennes ont inlassablement brodé. Ce côté érotique du culte de Krisna s'accentuera avec le temps.

L'incarnation en Buddha n'est qu'une tentative, de la part de l'hindouisme, d'intégrer son adversaire le bouddhisme.

Le dernier avatar, Kalkin, appartient encore à l'avenir. Il doit apparaître à la fin du présent âge du monde, monté surun destrier blanc.

3.2. Siva

Siva a lui aussi des origines védiques, il est la synthèse tardive de plusieurs divinités anaryennes, ce qui lui a conféréun aspect ambigu.

On le révère sous des aspects négatifs (Hara, le Ravisseur ; Kala, le Temps et la Mort, ...). Il est représenté les yeuxrouges, avec un collier de crânes. Dans la trimurti, on lui assigne le rôle de destructeur. Symétriquement, il est lebienfaiteur, le protecteur. Des légendes le montrent comme un tueur de démons. Il est le pilier cosmique, soutien del'univers, dont on ne connaît ni le début ni la fin. Les parties les plus anciennes du Mahabharata le présentent aussicomme le prince des ascètes, le grand yogin. Il possède au plus haut point la maîtrise des forces vitales (tapas).Enfin, il est le dieu même de la vie, symbolisé par le linga, signe phallique, mais aussi signe d'infinitude.

Siva se manifeste sous huit formes principales : Rudra, l'ancien dieu védique, Bhairava l'Effroyable, Ugra le Violent,Isvara le Seigneur, Mahesvara ou Mahesa le Grand Dieu, Pasupati le Maître des troupeaux, Sarva Celui qui blesse,et Bhava l'Existence personnifiée. Il revêt également huit formes matérielles : feu, eau, terre, air, éther, soleil, lune, etcelle du sacrifiant lui-même. Siva a une série de sakti dont on considère la principale comme son épouse : Devi, laDéesse, ou Mahadevi, la Grande Déesse, Kali, la Noire, Durga, l'Inaccessible, Uma, la Tranquillité. Son lieu deséjour principal est la montagne Kailasa dans l'Himalaya tibétain, symbolisée par le temple d'Ellora.

3.3. Sakti

La théorie des vyuha est plus tardive que la notion d'incarnation des déesses féminines dans les épouses des héros.Elle développe le principe des divinités féminines efficientes, les shakti. La notion de sakti vient à l'origine dusivaïsme, puis a ensuite gagné le visnouisme. Sakti est un nom d'action féminin tiré d'une racine signifiant « pouvoir». C'est donc le pouvoir en action du Dieu.

L'Etre Absolu, Un en son essence et qui est le Tout, est caractérisé par une inactivité essentielle. Il délègue sa forcecréatrice, personnifiée en tant que partie féminine de lui-même. C'est cette force efficiente qui crée l'univers etassume toute l'activité divine. A l'état suprême, le dieu et sa sakti ne font qu'un, la distinction se produit au momentde la création : c'est la sakti qui émet les 6 attributs divins. Ces sous formes émanées ont également chacune leursakti particulière.

La sakti Bhairavi, inséparable de Bhairava, ne fait qu'un avec le Seigneur, mais elle est le pouvoir actif du dieu à quiil appartient de procéder à la Création. Leur union produit aussi la Création. Celle-ci se présente d'abord comme une

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création de mots, avant de devenir celle des objets extérieurs désignés par eux.

3.4. Les autres dieux et la cosmologie

Indra, Agni, Yama, Surya, ... existent toujours dans l'hindouisme, mais avec un rôle et une importance moindres. Defortes tendances syncrétistes, qui assimilent les dieux mineurs locaux à des divinités plus importantes, expliquentl'aspect composite de la plupart des dieux et déesses hindous.

4. Croyances

Grâce à la théorie de l'ahimsa (non-violence) les offrandes animales ont été alors remplacées par des offrandesvégétales. L'ahimsa est motivée par la croyance en le samsara : les renaissances peuvent s'effectuer à n'importequel échelon des êtres vivants, il faut donc tous les respecter.

Les asrama sont les divers stades de vie : Brahmacarin est l'état de chasteté où vit le jeune brahmane étudiant le Veda Grhastha est le stade où, les études finies, le brahmane a pris femme, s'est installé et engendre des fils Vanaprastha est le stade où, ses fils étant élevés, le brahmane se retire en ermite, mais peut encore recevoir des

amis Sannyasin est l'état des renonçants, les moines mendiants, itinérants ou non

4.1. La cosmologie

Le monde est indestructible, et organisé autour d'un centre, le mont Meru. Il existe une région céleste (dyaus), oùhabitent les devas. Entre les deux, l'atmosphère.

Le monde s'est créé à partir de sa propre substance, et pourra y être réabsorbé. D'après les Lois de Manu, un « Jourde Brahmâ » (kalpa) est une période extrêmement longue subdivisée en mille âges de 4 phases, depuis l'âge d'orjusqu'à l'âge de fer. A la fin de chaque âge, toute la création est résorbée pour reparaître lors de la nouvelle création.Les dieux renaissent sous une autre forme ; la fonction persiste, il y a toujours un Indra ou un Varuna, mais letitulaire change. Seul Brahman échappe à cette impermanence. Le premier âge est pur : les hommes viventlongtemps, la vertu est partout. Actuellement, nous vivons un quatrième âge, avec seulement ¼ de la vertuprimordiale, le dernier âge avant la grande résorption où tout disparaîtra (mahapralaya). Les rsi sont des sagesmythiques qui au début de chaque ère du monde « voient » les Veda et les retransmettent aux hommes. A l'origineils étaient sept, mais le titre s'est étendu à toute une catégorie de renonçants illustres de la littérature épique.

Le Mahabharata présente le monde comme né d'un oeuf, l'oeuf de Brahmâ. Ce monde renferme dans sonhémisphère supérieur les sept étages célestes dont le plus haut est celui de Brahman ; l'hémisphère inférieur estégalement subdivisé en sept parties formant les mondes souterrains (patala) dont le premier niveau contient l'enferproprement dit (naraka). La terre est un disque plat avec pour centre le mont Meru autour duquel s'ordonnent lescontinents.

4.2. Principes Spirituel et Naturel

La tradition de l'école Samkhya, qui est en arrière plan de la Bhagavad-Gita, enseigne que deux principes, spirituelet matériel, coexistent de toute éternité. Le principe Spirituel, conscient mais inactif, se fragmente en une infinitéd'individus qui ne se distinguent que numériquement. Le principe matériel, ou Nature, est Un, actif mais dépourvu de

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conscience. Il est constitué de 3 qualités : pure luminosité, pure activité, et la troisième n'étant que ténèbre et inertie.En équilibre pendant le temps du pralaya, la proximité d'un esprit détruit cette balance. La Nature émet alors toute lacréation.

Pour le Vedanta moniste, seul existe le principe spirituel. Tout le reste n'est que magie et illusion, simple création del'esprit. Cette tradition est plutôt restée limitée aux milieux spéculatifs.

4.3. Eschatologie

Parallèlement au samsara, des textes parlent d'une âme qui quitte le corps à la mort. Cette âme est jugée par Yamaqui décide de sa rétribution, en fonction des actes passés. L'âme pure monte au ciel prendre le rang d'ancêtre (pitr),l'âme alourdie par le poids de ses fautes tombe en enfer (naraka). Récompenses et châtiments ne durent qu'untemps, puisque l'âme doit renaître.

Même si elles ne peuvent délivrer dans l'immédiat, les bonnes oeuvres ont le privilège de conditionner unerenaissance plus heureuse. Mais pour véritablement se libérer du cycle du samsara, il faut préférer le non-agir, enopposition à la Bhagavad-Gita qui insiste sur la nécessité de remplir son devoir propre.

A la délivrance par la gnose ou les actes, qu'ils soient rituels ou ascétiques, se superpose et fréquemment sesubstitue la délivrance poursuivie dans le chemin de la dévotion envers un Seigneur suprême, en l'occurrence Visnuou Siva. L'exercice de la religion, de la dévotion (bhakti), est maintenant vu comme une participation au divin : lefidèle accède à Dieu par amour. Les cultes de dévotion auront une popularité croissante. Les barrières des castestombent, du moins théoriquement.

4.4. Tantrisme

Le tantrisme apparaît comme un système de vie et un chemin vers le salut. Il se subdivise en deux voies. L'une secentre sur la notion de kundalini, symbole de l'énergie cosmique, représentée sous la forme d'un serpent lové au basde la colonne vertébrale dans un cercle (shakra). A travers 4 autres shakra assignés à certaines parties du corps, lakundalini doit, une fois excitée, progresser jusqu'au sixième shakra, au sommet du crâne, où siège Siva. Elle s'unit àlui, ce qui symbolise l'union mystique, ineffable et bienheureuse. Le seconde voie, réservée à une élite car le risquede se perdre est très grand, manifeste des tendances nettement érotiques : on ne se délivre de ses passions qu'enles assouvissant. A cette voie se mêle une tradition magique.

La méditation Yoga et la récitation des mantra a une importance particulière dans les milieux tantriques.

Le Siva-sutra, texte antérieur au IX siècle, montre comment le milieu tantrique a développé tout une mystique autourdes lettres. Chaque lettre est présentée comme une sakti, une part de l'énergie créatrice de Siva. L'alphabet finit parsymboliser la création toute entière.. Comprendre et s'approprier cette connaissance devient une voie vers ladélivrance, celle qui mène au son suprême (sabda), symbole de Siva.

5. Le culte

Pour la plupart la primauté d'un Dieu suprême reste une notion très théorique, et en pratique continue à vénérer lamultitude des divinités traditionnelles.

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Les temples se développent : de simple abri qu'ils demeuraient encore au temps de l'épopée ancienne, ilsdeviennent de vastes ensembles de bâtiments entourant la cellule initiale. Ils servent d'habitation aux dieux dont ilsabritent les statues. La cellule centrale est réservée au dieu principal de l'endroit.

De nombreuses fêtes rituelles rythment le calendrier indien. Les fêtes célébrées à date fixe, déterminées par leslunaisons, s'accompagnent plus ou moins de divertissements profanes. Par exemple, il semble que les débuts duthéâtre indien ont coïncidé avec des fêtes religieuses où il y avait des représentations des épopées.

L'astrologie joue un rôle très important dans le domaine quotidien, religieux ou profane. L'astrologue était le «scientifique » de l'époque. Ils choisissaient les emplacements des temples, les moments favorables pour lesmariages, etc... D'autres mantiques coexistent en parallèle à l'astrologie.

Même si la magie de protection semble admise, les autres espèces de pratiques sont souvent condamnées par lestextes, bien qu'au niveau populaire la magie ait connu une faveur considérable.

5.1. Sacrifices

Les sacrifices quotidiens n'ont nullement disparu : oblations dans le feu, dons de nourriture au brahmanes,récitations du Veda se maintiennent à travers les siècles. L'upanayana garde aussi une certaine importance.

Les sacrifices humains ont dû être pratiqués anciennement, la période védique les ayant répudié, bien qu'ils soientencore attestés dans le Mahabharata. Les offrandes animales ne se pratique guère que dans les milieux sivaïtes etsurtout shaktiques, et encore les victimes sont souvent remplacées par des figurines à leur image.

5.2. Rites et pratiques

Les statues divines ne sont pas de simples images, elles reçoivent une parcelle divine qui les anime. Elles sontensuite entretenues par un culte journalier, la puja, des processions, ...

La puissance rituelle et magique de la parole a gardé toute son importance dans le Mahabharata et l'hindouisme engénéral. La pratique de la méditation, échappant aux cercles du yoga où elle avait d'abord été pratiquée, se présentecomme la base essentielle de l'adoration tantrique et elle a gagné à peu près toutes les formes spiritualisées del'hindouisme. La récitation sans fin de formules se répand. Dans le tantrisme, la formule finit par être le dieu même etla récitation obstinée de cette formule une sorte de prise de possession, d'accès à la divinité. L'exemple typique estcelui de la syllabe om, identifiée entre autres au Brahman impersonnel ou au Veda.

Bien que le suicide soit interdit par la tradition hindoue, certaines morts volontaires entrent dans le cadre de ritesexpiatoires importants (suicide de la veuve sur le bûcher funéraire de son époux, ...). Les rites d'expiation laissentsupposer un système différent que la théorie du karman. En effet, dans cette dernière un rite expiatoire ne ferait quesuperposer une nouvelle trace indélébile au dessus de celle de la faute, et non l'effacer. Ce principe d'expiationdirectement du védisme où il s'agissait de réparer une faute rituelle.

6. Les sectes

Les groupes religieux s'organisent en sectes, très nombreuses et très variées. Chaque secte effectue un choix dansla tradition. Tout en reconnaissant les textes sacrés admis par l'ensemble du brahmanisme, elle élit tel ou tel texte

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particulier qui lui tiendra alors lieu de livre saint par excellence. Elle choisi également une divinité d'élection à laquelles'adresseront les hommages, essentiellement Visnu ou Siva. Les religions sectaires ont emprunté aux darsana leurappareil spéculatif. Les milieux vaisesika, nyaya et yoga, tout d'abord athées, furent plutôt sivaïtes. La mimamsademeura plus proche de la tradition védique. Le Vedanta et le Samkhya, d'abord athées également, furent adoptésindifféremment par les sectes visnouites ou sivaïtes qui les adaptèrent à leurs croyances propres. Les sectes ontgénéralement un mantra spécifique.

L'apparition d'une secte se produit sous l'impulsion d'un maître dont l'enseignement (i.e. sa façon personnelled'interpréter les textes sacrés) devient la nouvelle orthodoxie. Beaucoup de ces nouvelles visions se veulentréformistes : elles s'attachent à vouloir rendre la religion plus accessible, mieux en phase avec le monde, à introduireune nouvelle rigueur, ... Les sectes luttent contre la tendance traditionaliste qui fige et sclérose les religions. Lesélans mystiques qui caractérisent les religions sectaires revivifient la religion.

6.1. Le sivaïsme

Les sectes sivaïtes semblent plus nombreuses que les sectes visnouites. Le sivaïsme semble également avoir desracines plus anciennes. La marque distinctive des fidèles, quelle que soit la secte, consiste en trois ligne horizontalesbarrant le front dans toute sa largeur, symbolisant pati, pasu et pasa (seigneur, âmes, lien).

Dans le sivaïsme la tendance à l'universalisme est plus importante que partout ailleurs. Siva est le Tout, et il n'y aaucun inconvénient à l'honorer sous tel ou tel nom ou aspect. Les sectes privilégient dans le culte le côté positif deSiva, sans néanmoins ignorer l'autre aspect de la divinité.

Chez toutes les sectes domine une vision des rapports de Dieu à l'homme : le Seigneur, divin berger, dans sonimmense compassion, aide le bétail, c'est-à-dire les créatures, à se dégager du lien du samsara.

Les principales sectes sivaïtes sont :

Pasupata, les fidèles de Pasupati. Ils se caractérisent par l'importance extrême qu'ils accordent à quelquesgrands principes : la cause (le Seigneur), l'effet (de nature matérielle, mais aussi les âmes), et la fin de la peine(dukhanta, i.e. la délivrance). Ils sont assez proches des pancaratra visnouites.

Les lakulisa pasupata, qui dérivent des pasupata mais en suivant l'enseignement particulier de Lakulin qui vécuau -II siècle et qui aurait été une incarnation de Siva.

Les kapalika portent des colliers de crânes et mendient, avec bol taillé également dans un crâne. Ils sont plus unecatégorie d'ascètes sivaïtes qu'une secte proprement dite.

Les siddha sont principalement des yogins ne se différenciant guère des kapalika. Ils pratiquent principalement leHatha Yoga. Le fondateur du mouvement se nomme Goraksa et est vénéré dans quelques temples.

Les saiva-siddhanta se veulent les détenteurs du sivaïsme le plus authentique et épuré. Siva est Pasupati, leseigneur du troupeau que sont les âmes. Dans l'âme libre et consciente réside l'énergie spirituelle (citsakti), mais untriple lien fait d'ignorance, du poids des actes antérieurs et du voile de l'illusion (maya, cause matérielle du monde)l'attache à son corps dépourvu de conscience. La grâce du Seigneur (anugraha) peut seule apporter la libération endétruisant ce lien, et l'âme retournée à son état d'absolue pureté s'identifie à Siva. L'originalité de l'école réside dansla doctrine de l'immobilité absolue du Seigneur : la création est laissée à la charge de la sakti, son pouvoir éternel qui

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lui est coexistant. La shakti, puissance de Siva, éternelle comme lui, forme un degré intermédiaire entre Lui, pureconscience, et la Nature purement inconsciente qu'elle façonne.

Les virasaiva se caractérisent extérieurement par le port constant du linga dont ils gardent une image à leur cou.Les 5 maîtres légendaires représentent chacun l'une des 5 formes de Siva (murti) correspondant aux 5 éléments. Leplus haut Brahman (c'est-à-dire Siva) a trois caractères qui forment son essence (sthala) : l'existence, la conscienceet la béatitude. De cette essence suprême le monde découle et s'y résorbe. Ses premières manifestations sont laNature (Prakrti) et les âmes individuelles (purusa). C'est la sakti, le pouvoir de Siva, qui scinde le sthala, à laquellecorrespond la bhakti humaine, amour-dévotion qui ramène l'âme à son principe premier et éternel, le Seigneur.

6.2. Le saktisme

Le mouvement sakta s'est manifesté dans toutes les obédiences religieuses de l'Inde, mais plus particulièrementdans le mouvement sivaïte. Du XIV au XVIII siècle l'abondance des sectes et sous sectes est considérable.

Le saktisme emprunte nombre de ses doctrines au Samkhya mais, d'un point de vue mystique et pratique, c'est surle Yoga qu'il prend appui. La déesse Durga syncrétise, tout comme Siva, des aspects opposés. Elle est souventvénérée comme une déesse secondaire, mais dans certaines sectes où on l'identifie à la sakti, elle devient la seulevoie d'accès à l'Absolu, et son culte est alors prépondérant, masquant le dieu lui-même.

Dans le sivaïsme du Kasmir, elle prend une importance considérable. Les cultes mystiques sakta se prévalent deleur attachement au Veda. Ils pratiquent l'initiation sur le modèle de l'upanayana, et le rôle du Guru y est énorme.

On retrouve aussi les cakra, représentés comme une suite de lotus superposés dans le corps. Dans le cakrainférieur (muladhara) réside l'Absolue sous la forme du linga et autour de lui s'enroule la déesse, figurée par unserpent (la kundalini). Le yoga l'éveille et la fait progresser de cercle en cercle jusqu'au sommet du crâne où elles'unit à Bhairava, le suprême Siva.

C'est dans les spéculations sakta que la théorie mystique du son a trouvé sa pleine expression (voir la théorie de laCréation et l'importance des mots). Le saktisme a aussi contribué à répandre les yantra et mandala.

Les fidèles sakta se partagent en 2 groupes :

Les daksinacarin, « ceux qui suivent la voie de droite », ont banni les sacrifices sanglants et privilégient l'aspectspéculatif. Ils semblent avoir subi une réforme plus ou moins en liaison avec l'enseignement de Sankara.

Les vamanacarin, « ceux qui suivent la voie de gauche », privilégient l'aspect rituel dont les modalités varientbeaucoup en fonction des diverses sortes d'adeptes. Les offrandes étaient végétales et animales, et il semble, asseztardivement, parfois humaines. On retrouve un côté à la fois sanglant et érotique. La déesse est symbolisée par lamatrice. Le culte s'adjoint de pratiques magiques.

6.3. Le visnouisme

Le visnouisme se manifeste initialement suivant 2 courants :

Vaikhanasa, qui retient de nombreux éléments du brahmanisme védisant Pancaratra, qui, sans répudier le Veda,

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développe à partir du +III siècle une technique religieuse propre. Il s'attache à la théorie des vyuha et les cultes sontréorganisés en une adoration plus formelle du Seigneur.

Un courant populaire se développe parallèlement, adressant son culte à Krisna, tout d'abord à l'enfant puis aujeune dieu protecteur des troupeaux.

A partir du XV siècle, au Nord, les sectes visnouites brillent d'un éclat très supérieur à celui des sectes sivaïtes. Leculte est alors presque exclusivement krishnaïte.

Même si le sivaïsme a aussi connu la bhakti, l'origine de son développement semble plutôt visnouite et toutspécialement krishnaïte. Le culte des statues en particulièrement important dans le visnouisme.

Les alvar sont les poètes mystiques visnouites, dont les oeuvres forment la base de la tradition visnouite en languetamoule.

7. L'Advaita Vedanta

Le Vedanta peut être vu comme la philosophie qui se réfère aux upanisad, bien qu'une seule d'entre elles soitdirectement liée au Vedanta (Vedantasutra). L'Advaita Vedanta est probablement la mieux connue des écoles du Vedanta. Advaita signifie littéralement « pasdeux », c'est une théorie de la non-dualité. Les principaux penseurs de cette école furent Gaudapada, MandanaMisra et surtout Adi Sankara (788-820).

7.1. Avant Sankara

Gaudapada identifie et nomme son Absolu Brahman, et l'associe à la syllabe sacrée Om. Il identifie les états de rêveet de veille pour les rendre aussi imaginaires l'un que l'autre. Le Brahman est défini selon une via negativa pourmontrer qu'il ne fait pas partie de l'expérience concrète d'êtres empiriques.

Pour Mandana, il n'y a pas de pensée sans langage. Il y a une conscience pure en l'Absolu, mais cette conscienceest identifiée à la Parole, elle-même unifiée. La pensée empirique est définie simplement comme « le pouvoir de laparole ». Le monde phénoménal n'est que maya, une illusion créée par les individus sous l'influence de l'ignoranceoriginelle qui leur dérobe la réalité du Brahman. La perception empirique des choses est assimilée à uneconnaissance « erronée ». La parole est le seul pramana à notre disposition pour connaître l'Absolu en attendantque nous puissions le « réaliser ». Le langage ordinaire ne livre qu'une idée des choses (manifestation purementphénoménale et sans réalité propre de la réalité sonore des mots). Le langage des textes sacrés est de mêmenature que le langage ordinaire. Les phrases de la révélation qui nous parlent du Brahman nous en donnent une idéeet non une connaissance expérimentale.

7.2. Sankara

Son oeuvre est surtout constituée de commentaires des upanisads. Le succès de la philosophie de Sankara vientsûrement du sivaïsme alors florissant. En effet, le sivaïsme, plus orienté vers des disciplines de la connaissance quevers les élans du coeur, a trouvé son compte dans le Brahman pur, non qualifié et non relationnel de Sankara.Ultérieurement, Sankara a même été identifié à Siva lui-même.

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Il affirme la réalité du seul Brahman, tout le reste n'est qu'illusion. Son Brahman est être pur et conscience pure, etnon plus parole. Seul ce qui est conscience participe de la réalité du Brahman. La conscience de l'individu est sonatman, qui s'identifie donc au Brahman. Le Brahman, en lui-même, n'a aucun « pouvoir » par lequel il semanifesterait dans le monde des phénomènes, il est absent des phénomènes. La connaissance du Brahman n'estdonc pas d'ordre phénoménale, mais plutôt une pure identification mystique. La délivrance est une absorption enBrahman.

La maya est d'origine cosmique, rapportée à un Usvara, sorte de conscience suprême du monde phénoménal,omnisciente et ordonnatrice du tout. Elle est vide de toute réalité vraie.

Les observances rituelles prescrites par les Veda ne concernent que les hommes ordinaires. Les autres doiventabandonner le monde et renoncer à toute pratique autre que la médiation sur le Brahman. Méditation, symboles(Om), via negativa, sont des moyens de décrire et d'avancer vers le Brahman.

8. L'hindouisme à la recherche de sa philosophie, de Ramanuja au XVI siècle

A cette époque, le grand partenaire de l'hindouisme lors des joutes philosophiques, le bouddhisme, a disparut.L'hindouisme reste totalement fermé à ce qui n'est pas indien, la sclérose qui frappe la pensée est à l'image duconservatisme social de plus en plus renforcé.

Avec l'arrivée des musulmans au Xème siècle s'ouvre une ère troublée pour l'Inde. Devant l'ennemi, les philosophieshindoues prennent conscience de ce qui fait leur unité.

Ramanuja est né au XI siècle. Il reçu une formation brahmanique classique, vécu une vie traditionnelle avant dedevenir renonçant. Il fonda la secte du srivaisnavisme.

Les Upanisad et la Gita sont ses sources de connaissances. Il prêcha l'égalité des dévots de Visnu, l'amour pourl'Absolu abolissant toutes les différences de caste, sexe et origine religieuse. Il a réformé les rites dans le sens de latradition pancaratra. Il affirmait que la délivrance était atteignable dans n'importe quel état de vie.

Après sa mort, le srivaisnavisme se scinda en 2 branches, tengalai et vadagalai, dont la principale différence résidesur l'importance à accorder à la parèdre du dieu. De plus, les tengalai accordent une prédominance à la notion deprapatti (abandon à dieu) par rapport à la bhakti traditionnelle.

Gangesa fonda vers la fin du XII siècle la Nouvelle Logique (Navyanyaya). Elle contient peu de thèses originales,mais plutôt des développements subtils de théories existantes. Gangesa redéfinie la perception, l'inférence(détachée de la perception), ...

Madhva est un strict vedantin. Le seul moyen de connaissance du Brahman est la sruti, la Révélation, qui estd'origine ni humaine ni divine. Dieu a « perçu » cette révélation et l'a transmise aux rsi. Madhva défend un dualismeabsolu de l'esprit et de la matière. Il affirme que les Veda ne parlent que de Visnu, l'unique Dieu, l'Absolu même. Ilpense que les êtres transmigrants ne sont pas tous capables d'accéder à la délivrance. Il y a un enfer éternel pourrecueillir les plus mauvais, d'autres sont condamnées à renaître éternellement. Seul une minorité (les sectairesmadhvaïtes de Visnu) est promise à la délivrance qui est obtenue uniquement par la Bhakti. Madhva et sa sectepartagent leur dévotion entre les deux avatars Rama et Krisna.

A la fin du XV siècle, l'enseignement du Guru Vallabha marque un retour vers le monisme absolu autour de la figure

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du Seigneur Vasudeva-Krisna. Sa secte assimilera son guru au dieu lui-même.

Caitanya, savant très érudit (pandit), devint la figure mystique la plus marquante du Bengale et substitua aux notionsde dévotion et de complet abandon à Dieu celle plus affective encore de preman, l'amour total et passionné à l'égardde la divinité.

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