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1 ctuellement, un milliard d’arbres fruitiers don- nant des agrumes sont cultivés sur notre planète. La pro- duction est passée de 23 millions de tonnes en 1963 à 80 millions de tonnes en 1996. Cette augmentation de la production et la diminution des coûts de transport ont fait baisser les prix de ces fruits pour le consommateur euro- péen. Les agrumes, qui étaient des fruits exotiques que l’on offrait à Noël, font maintenant partie des produits de base du panier de la ménagère. Depuis 600 ans, ils sont cultivés en caisses dans les oran- geries des châteaux : ce sont aussi des plantes ornemen- tales dont la beauté du feuillage, des fleurs et des fruits s’ajoute à la fragrance de la floraison. A

L'histoire des - Nantes

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ctuellement, un milliard d’arbres fruitiers don-nant des agrumes sont cultivés sur notre planète. La pro-duction est passée de 23 millions de tonnes en 1963 à80 millions de tonnes en 1996. Cette augmentation de laproduction et la diminution des coûts de transport ont faitbaisser les prix de ces fruits pour le consommateur euro-péen. Les agrumes, qui étaient des fruits exotiques quel’on offrait à Noël, font maintenant partie des produits debase du panier de la ménagère.

Depuis 600 ans, ils sont cultivés en caisses dans les oran-geries des châteaux : ce sont aussi des plantes ornemen-tales dont la beauté du feuillage, des fleurs et des fruitss’ajoute à la fragrance de la floraison.

A

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3

L'histoire desagrumes

d’Alexandre le Grandau frère Clément.

ES AGRUMES SONT PRESQUE

TOUS ORIGINAIRES DE CHINE

ET D’INDE OÙ ILS ÉTAIENT

CONNUS IL Y A 4200 ANS ET

CULTIVÉS IL Y A 3000 ANS.

méditerranéen au début de l’èrechrétienne. par les israélites quil’utilisent comme offrande lors dela Fête des Tabernacles.

LE BIGARADIER OU ORANGER AMER

se répandit au début de l’èrechrétienne enInde d’où lesArabes l’ap-portèrenten Sy-rie, en

Egypte et sur la côte orientale del’Afrique. Les croisés l’introduisi-rent en Europe occidentale, dansle sud de la France. En sanskrit(langue indienne ancienne et sa-crée), l’orange se dit nagarunga,dont les Indiens ont fait narungé,d’où vient narandj en arabe etorange en français.

LUN DES 12 TRAVAUX D’HERCULE

dans la mythologie grecque, étaitd’aller chercher les fruits d’ord'un pommier gardés par un dra-gon dans le jardin des Hespéri-des: ces fameuses pommes d’orseraient, en fait, des oranges(hespéride est le nom botaniquedu fruit des agrumes).

LE CÉDRATIER

a été introduit au IVème siècle avJC chez les Sumériens et lesEgyptiens par Alexandre leGrand qui appelait le Cédrat laPomme de Médie. Selon la tra-dition juive, ce serait le fruit del’arbre de la connaissance danslequel Adam aurait mordu. Il aété ensuite diffusé sur le pourtour

Alexandre le Grand

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LE CITRONNIER

fut diffusé par les Arabes autourde la Méditerranée à partir duXème siècle, puis les croisés lerapportèrent de Palestine. Lebois de citronnier parvenait ce-pendant chez les Grecs et lesRomains qui en fabriquaient destables de très grande valeur.Christophe Colomb l’apporta àHaïti d’où il se répandit aux Antilles.

L’ORANGER

les oranges douces sont arrivéesen Europe au début du XVIème

siècle, diffusées par les Portu-gais, après la découverte de laroute des Indes par le sud del’Afrique (cap de Bonne-Espé-rance) par Vasco de Gama. Lesnavires portugais jouèrent ungrand rôle dans la diffusion desoranges douces, à tel point qu’el-les furent longtemps nomméesoranges du Portugal (bour-tougan en arabe, pôrthogal enpersan, pourtegale en niçois).

A partir de cette époque, les na-vigateurs et les puissances co-loniales répandirent la culture desagrumes en Amérique, en Afri-que et en Australie.

Un oranger a été semé en 1421par Léonore de Castille. Plantédans une caisse, il fut offert auconnétable de Bourbon qui le fit

transporter à Chan-tilly. Lorsque le con-nétable trahit son roipour rallier CharlesQuint, tous ses biensfurent confisqué parle roi de France quile fit transporter àFontainebleau, puis àVersailles en 1684sous Louis XIV, où ilvécut jusqu’en 1899.

Cet oranger portale nom de Grand Bourbon,Grand Connétable ou François1er. Cette histoire est peut-êtreune légende, mais l’Orangeriedu château de Versailles con-tient encore aujourd’hui des oran-gers en caisse vieux de plus de150 ans...

LES AGRUMES

étaient utilisés par les naviga-teurs contre une maladie appe-lée scorbut. Ils arrivèrent avecles marins de Christophe Co-lomb lors de son deuxièmevoyage dans le Nouveau Mondeet ils furent rapidement cultivésdans les îles Caraïbes. En 1513,chaque marin de Ponce deLeon portait sur lui une centainede graines d’agru-mes en arrivanten Floride. AuXlXème siècle,la culture desa g r u m e sdans cetterégion étaitdevenue unei m p o r t a n t eindustrie...

LA LIME, LIMETTE

OU CITRON VERT

fut diffusée autourde la Méditerranéepar les croisés puis les

Portugais l’introduisirent en Amé-rique. C’est principalement cettelime qui était transportée sur lesnavires anglais comme remèdepréventif contre le scorbut. C’estpourquoi les anglais ont été dési-gnés par les américains par le nomde “ limeys ”...

LE MANDARINIER

l’orange des Mandarins, a été cul-tivée en Chine pendant plusieurscentaines d’années avant d’êtreintroduite en Occident, d’aborden Grande-Bretagne. Les pre-miers mandariniers arrivèrent en1805 et s’implantèrent en Pro-vence. La culture démarra en Al-gérie en 1850.

LE POMELO

est le vrai nom de ce que nousappelons à tort pamplemousse.Le premier pomelo a été décou-vert à Porto Rico en 1750, maissa culture ne remonte qu’à 1920.

LE CLÉMENTINIER

doit son nom au frère Clément quihybrida un mandarinier et un bi-garadier dans les jardins d’un or-phelinat des Pères Blancs prèsd’Oran en Algérie vers 1902.

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Un zeste debotanique

UNE FAMILLE

botanique de plantes peut con-tenir plusieurs GENRES:Par exemple, la famille des Ru-tacées contient Citrus,Fortunella, Poncirus, etc...

Un genre peut contenir plusieursESPÈCES

Par exemple, le genre Citruscontient Citrus aurantium, Citrussinensis, Citrus limon, etc...

Une espèce peut contenir plu-sieursVARIÉTÉS

Par exemple Citrus sinensiscontient Citrus sinensis‘Navelina’, Citrus sinensis‘Navelate’, Citrus sinensis‘Washington navel’, etc...

UN HYBRIDE

est une plante issue du croise-ment entre des parents nette-ment différents, appartenant à lamême espèce ou à des espècesvoisines

Un zeste,c’est l’écorce d’un agrume

découpée ou râpée. Un zeste sert à aromatiser des

préparations.Ce terme signifie également :

petite quantité.

Par exemple, le clémentinier estun hybride de mandarinier et debigaradier, le calamondin est unhybride de mandarinier et de ku-mquat, etc...

6

La Rue (Ruta graveolens )est une petite plante semi-li-gneuse glabre et glauque dont lesfeuilles légèrement charnues dé-gagent, lorsqu’on les frotte, uneodeur très forte. Elle pousse enFrance dans des lieux arides etpierreux. C’est une plante médi-cinale à utiliser avec précautionscar elle est toxique.

La Fraxinelle ( Dictamnus albus)est également une petite plantesemi-ligneuse. Assez rare, ellepousse en France dans des en-droits sauvages bien exposés.Elle contient une huile essentielletrès aromatique et à partir desfleurs, on distille une eau odo-rante employée en parfumerie.

Le Poivrier du Japon(Zanthoxylum sp.)est un arbuste d’Extrême-Orientdont les fruits sont aromatiques etmédicinaux. Ils sont parfois utilisésdans nos jardins d’ornement.

LA FAMILLE DES RUTACÉES

ELLE RASSEMBLE TOUS LES AGRUMES ET D’AUTRES ARBRES OU ARBUSTES

COMME LA RUE (RUTA GRAVEOLENS), LA FRAXINELLE

(DICTAMNUS ALBUS), L’ORANGER DU MEXIQUE (CHOISYA TERNATA),OU LE POIVRE DU JAPON (XANTHOXYLUM SP.) DONT

LA CARACTÉRISTIQUE PRINCIPALE EST LA PRÉSENCE

PRESQUE CONSTANTE DE SÉCRÉTIONS PARTICULIÈRES (TERPINOÏDES

AMERS, ESSENCES AROMATIQUES VOLATILES, ETC.).ON NOTE AUSSI SOUVENT LA

PRÉSENCE FRÉQUENTE D’ÉPINES DE DIVERS TYPES.

L’Oranger du Mexique ( Choi-sya ternata)est un arbuste américain dont lesfleurs ont un parfum proche decelui des vrais orangers. Il esttrès utilisé dans nos jardins.

Les agrumes (Citrus sp.,Fortunella sp., Poncirus trifoliata)sont des arbres et des arbustescultivés actuellement dans lemonde entier sous les climats detype méditerranéen, pour l’utilisa-tion principalement alimentaire deleurs fruits: en dessert, frais, en con-serve, confits, en confiture, en jus,...

Agrume est un mot d’origine ita-lienne, du latin médiévalacrumen, qui signifie saveurâcre. Il désigne aussi bien lesarbres et arbustes des genresCitrus, Fortunella et Poncirus, queles fruits de ces végétaux. Lesagrumes sont presque tous origi-naires de Chine et d’Inde où ilsétaient déjà cultivés il y a 3000 ans.

Les fruits sont appelés égalementhespérides par les botanistes.Ils sont globuleux (c’est-à-direplus ou moins ronds), revêtusd’une écorce épaisse, dont lapartie externe est colorée enjaune, orangé ou rougeâtre, etconstituée de glandes contenantdes huiles essentielles. La par-

tie interne est blanche, spon-gieuse. A l’intérieur, les fruits sontconstitués de cinq à douze loges(les “tranches”), pleines d’une sortede pulpe plus ou moins remplied’eau et colorée qui est formée depetits sacs fuselés. On y trouveaussi des graines (les “pépins”)sauf dans les variétés améliorées.

Le bigaradier (Citrus aurantium)est mieux connu sous le nomd’oranger amer. Ses fruits sontpeu comestibles tels quels: il fautles faire confire ou en faire de laconfiture (la “ marmalade ” desanglais...). On utilise aussil’écorce des fruits pour donner unesaveur particulière aux liqueurs tel-les que le Curaçao et le Cointreau.Les feuilles et les fleurs sont dis-tillées pour obtenir des essencesutilisées en parfumerie, dans lesindustries alimentaires et pharma-ceutiques (essence de néroli, eaude fleurs d’oranger).

Résistant bien au froid, il est cul-tivé dans le sud de laFrance et sec o m p o r t etrès bienen cais-ses ren-trées l’hi-ver en oran-gerie.

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L’oranger (Citrus sinensis)

est sans conteste l’agrume le pluscultivé dans le monde. On entrouve désormais toute l’annéesur les étals des commerçants etles français en mangent 17 kg paran... Si les européens mangentles oranges surtout en fruits detable, les américains, eux, con-somment plus de la moitié de leurproduction sous forme de jus.En France, l’oranger supportebien le climat de la Côte d’Azuret celui de la Corse.N’appréciant guère les tempéra-tures trop chaudes ou trop froi-des, il est cultivé en Espagne, Ita-lie et Afrique du Nord. Aux Etats-Unis, il préfère le climat de laCalifornie à celui de la Floride.

On distingue 3 groupes de varié-tés :- les oranges Navels :

elles se caractérisent par uneexcroissance plus ou moinsprononcée, appelée ombilic(navel = ombilic en anglais) etpar une quasi absence de pé-pins. Leur chair est peu cro-quante, juteuse et parfumée.On les pèle facilement et sesont d’excellentes oranges àdéguster «en fruits». On trouvela Naveline (naveline pré-coce), la Washington navel, laThomson navel, grosseorange bien colorée et laNavel late, orange, ovale, àpeau rugueuse et à chair biensucrée.

- les oranges Blondes :leur chair est orange clair oumoyen, avec peu ou pas depépins. Parfumées et très ju-teuses, ce sont des orangesà jus. On trouve la Shimouti enprovenance d’Israël (décem-bre à mars), la Salustiana, deforme un peu aplatie, sans pé-pins et qui vient d’Espagne(novembre à mai), la Valencialate, bien colorée, juteuse etacidulée qui est très consom-mée comme orange tardive.

- les oranges Sanguines :leur pulpe est rouge ou rougeviolacée, couleur due à l’abon-dance des pigments. Elle esttrès juteuse et acidulée, par-fois de saveur légèrementmusquée. On trouve la Mal-taise, la plus réputée des san-guines, en provenance de Tu-nisie de décembre à mai, pe-tit fruit rond d’excellente qua-lité gustative, la Moro, laTaroco, la Sanguinello, origi-naires d’Italie (novembre àavril) et la Washington san-guine en provenance d’Espa-gne et du Maroc (février àavril).

Le citronnier (Citrus limon)est connu autant

pour ses qualitésgustatives que

pour ses pro-priétés médi-cinales indé-niables. Lesmarins en em-portaient pour

combattre lescorbut dû au man-

que de vitamines. Ils l’ont ainsi faitconnaître aux quatre coins dumonde. De plus c’est un antisep-tique puissant contre les mala-dies infectieuses, un excellentanti-inflammatoire contre les arth-

rites, bronchites, conjonctivites etotites, un bon remède aux mala-dies de peau et aux piqûres d’in-sectes

Les fruits jaunes, mûrs, peuventrester plusieurs mois sur l’arbresans perdre de leurs qualités.

Le cédratier (Cedrus medica)donne un fruit symbolique depuis

deux mille anspour les

Israëlites. Lecédrat est untrès grosfruit qui peutpeser 4 kget sert es-

sentiellement àla confection de

fruits confits et de liqueurs. Il estsensible au froid et aux forteschaleurs.

Le limettier (Citrus aurantifolia)produit le fameux citron vert.C’est un arbre très épineux, cul-tivé en climat tropical, où le ci-tronnier donne de mauvais résul-tats. Il est sensible au froid maiss’adapte bien en appartement.Par ailleurs, le semis de pépinsdonne de bons résultats.

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Le pamplemoussier (Citrusmaxima)

donne des fruits énormes(20 à 30 cm dediamètre) qui nesont générale-ment pas co-m e s t i b l e s .Leur chair

n’est consom-mée que dans la

péninsule indochinoise, où ils ar-rivent vraiment à maturité. Cesont cependant de très beauxarbres. Les fruits que nous appe-lons pamplemousses sont en réa-lité des pomelos.

Le pomelo (Citrus paradisi)est une hybridation ou une muta-tion de pamplemoussier, apparueaux Antilles au début du XlX ème siè-cle. Il est surtout cultivé dans lespays tropicaux: Antilles, Floride,Amérique du sud, mais il fructifiebien aussi sur la Côte d’Azur.

La variété à chair acide “Duncan”sert surtout à la fabrication dejus; elle est peu à peu remplacéesur les tables par les variétés“Ruby” ou “Star Ruby”, à chair ro-sée et douce.

Le mandarinierdonne des fruits particulièrementparfumés et doux, contenant denombreuses graines. Certainsmandariniers vivent très long-temps, mais, en culture, ils sontde plus en plus remplacés pardes clémentiniers.

Les mandariniers communs (Citrusdeliciosa)

ne sont plus beaucoup cultivés pourla production.

Les mandariniers king (Citrusnobilis)

portent de très gros fruits parfoisconfondus avec des oranges. Ilssont principalement produits dans leSud-Est asiatique.

Les mandariniers satsuma (Citrusunshiu)

sont très résistants au froid (-16°Cselon certains auteurs) et produisenttrès précocement.

Les tangerines (Citrus tangerina)sont des mandarines de couleurrouge.

Les autres mandariniers (Citrusreticulata)

comprennent une grande quantité devariétés cultivées au quatre

coins du monde.

Le clémentinier (Citrus

Le Kumquat (Fortunella sp.)produit des petits fruits que l’onmange tout entiers, avec l’écorcequi ne contient pas d’huiles es-sentielles brûlantes. Ils peuventégalement être utilisés en confi-serie ou en sirop. Une autre ca-ractéristique de cet arbre est debien résister au froid: certainsauteurs parlent de -16°C...

Les principales variétés sont Ku-mquat marumi (Fortunellajaponica), aux fruits ronds,orange et à chair douce, et Kum-quat nagami (Fortunellamargarita) aux fruits ovales,jaune orangé et à chair acide.

Le Calamondin (Citrusmadurensis) est connu aussisous le nom d’oranger d’appar-tement. C’est sans doute un hy-bride de mandarinier et de kum-quat. Ses fruits ne sont pas co-mestibles, mais ont un certain in-térêt décoratif: ils sont nombreuxet restent sur la plante pendantplusieurs mois.

Le Combava (Citrus hystrix)est connu des amateurs de cuisineexotique: il est utilisé comme épicedans les cuisines malgache et réu-nionnaise. Ses fruits de petite taillesont très grumeleux.

Le Poncirus (Poncirustrifoliata)est le seula g r u m er u s t i q u edans laFrance en-tière, mal-heureuse-ment ses fruits ne sont pas co-mestibles et ses rameaux sonttrès épineux (il est parfois utiliséen haies défensives)..

clementina)doit son nom au Frère Clémentqui cultiva le premier arbre au dé-but du XXème siècle. Les clémen-tines remplacent de plus en plusles mandarines car elles n’ontpratiquement pas de pépins: el-les sont issues de fleurs non fé-condées. La Corse en produit plusde vingt mille tonnes par an. La clé-mentine corse est la seule autori-sée à être commercialisée enFrance avec des feuilles.

Le bergamotier (Citrusbergamia)est un hybride de bigaradier etde citronnier (ou de limettier).Son fruit, la bergamote, est trèsparfumé, mais son acidité le rendimpropre à la consommation.

Il est cultivé depuis longtempsdans le sud de l’Ita-lie pour l’extractiond’une essenceindispensableà la fabricationde la véritableeau de Colo-gne.

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3 4

4

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6

7 8

6 5

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1 - Fleurs d'orangerdu Mexique2 - Bigaradier3 - Oranger4 - Citronnier5 - Cédratier6 - Limettier7 - Pamplemoussier

8 - Pomelo 9 - Mandarinier10 - Clémentinier11 - Bergamotier12 - Kumquat13 - Calamondin14 -Combava15 - Poncirus

LEGENDE

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Production d'oranges en m illiers de tonnes ( 1993)

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Production de clémentines en m illiers de t onnes

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1600

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Production de citrons et limes en m illiers de t onnes ( 1993)

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700

800

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USAIta

lie

Mexiqu

e

Argen

tine

Inde

Brésil

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uie

Egyp

te

Péro

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i

Grèce

Liban

Pakis

tan

Bolivie

Af. du

sud

Cuba

Souda

n

Jord

anie

Philip

pines

Syrie

Israë

l

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Des orangers qui n’en sont pas

L’Oranger du Mexique(Choisya ternata)fait partie de la famille des Ruta-cées, comme l’oranger, mais ilne produit pas d’agrumes. C’estun arbuste américain dont lesfleurs ont un parfum proche decelui des vrais orangers. Il esttrès utilisé dans nos jardinscomme arbuste décoratif.

L’Oranger des Osages(Maclura aurantiaca)fait partie de la famille des Mora-cées. Il n’a donc rien de communavec les orangers, si ce n’est qu’ilproduit des fruits charnus de lataille d’une orange, mais sans va-leur gustative. La pulpe de cesfruits servaient aux indiens de latribu des Osages à se teindre enjaune. Originaire de Louisiane,cet arbre pousse très bien à Nan-tes. Vous pouvez en voir au parcdu Grand-Blottereau, au parc deProcé, au jardin des Plantes, aucarrefour de la route de Ste Luceet de la rue du Croissant.

L’Oranger des savetiers ouPommier d’amour (Solanumpseudo-capsicum)est une Solanacée, de même quela tomate, la pomme de terre,l’aubergine ou le piment. Lesfruits de l’Oranger des savetiers

sont bien plus petits que desoranges et ne sont pas consom-mables. Ce petit arbuste auxfruits rouge écarlate a une valeuruniquement décorative, dans lesappartement ou sur les balconset... dans les échoppes des cor-donniers qui sont bien trop peti-tes pour contenir de vrais oran-gers!

Orange des Osages

Fleurs d'Oranger des Osages

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Orangerie ou orangeraie ?UNE ORANGERAIE

est un champs où l’on a plantédes orangers.

UNE ORANGERIE

est un local où les jardiniers en-treposent en hiver les orangersen caisses afin de les abriter dufroid pendant l’hiver. Générale-ment, ces bâtiments ont d’un côtéun mur très épais pour emmaga-siner de la chaleur et de l’autrede grandes ouvertures vitréespour laisser passer largement lalumière. Il ne sont pas chauffésou très peu, juste ce qu’il fautpour qu’il n’y gèle pas. Une desorangeries les plus célèbres estcelle du château de Versailles. ANantes, les plus connues sontcelles du Jardin des Plantes etdes Serres Tropicales du Grand-Blottereau, dans lesquelles sonthivernées des orangers, maisaussi un tas d’autres espèces deplantes en caisses craignant lesbasses températures et l’humi-dité du climat nantais.

LE GRAND BLOTTEREAU :Agrumes en caisse >L'orangerie du Grand BlottereauManutention d'orangers

>>

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Historiettes

La limonade

En espagnol, citron sedit limon, qui a donnéensuite le mot françaislimonade. Cette bois-

son gazeuse sans colo-rant est fabriquée àpartir d’essences decitron et de sucre,d’acides, de gaz

carbonique(les bulles).

Agrumes et poésie

Un oranger sur le sol irlandais

On ne le verra jamais.

Un jour de neige embaumé de lilas

Jamais on ne le verra.

Qu’est-ce que ça peut faire? (bis) [...]

Cette “ Ballade irlandaise ” (E. Marnay

- E. Stern) rendue célèbre par Bourvil

serait en fait une chanson politique

des irlandais catholiques contre les

protestants. En effet, le parti des

Orangistes est celui des protestants

d’Irlande du Nord. Ce nom remonte à

1688, quand le roi d’Angleterre

Guillaume III, prince d’Orange s’im-

posa en Irlande.

Recherchez d’autres chansons, des

textes, des titres de films qui parlent

d’oranges, de citrons ou de mandari-

nes

L�ORANGE COMME FRIANDISEL�ORANGE COMME FRIANDISEL�ORANGE COMME FRIANDISEL�ORANGE COMME FRIANDISEL�ORANGE COMME FRIANDISE

JUSQUE DANS LES ANNÉES 1960, LES ENFANTSTROUVAIENT DES ORANGES OU DES CLÉMENTINESDANS LEURS CHAUSSURES AU PIED DU SAPIN DENOËL. CES FRUITS ÉTAIENT LES SEULS FRUITS EXO-TIQUES DISPONIBLES À CETTE PÉRIODE DE L�AN-NÉE ET ÉTAIENT DONC CONSIDÉRÉS PAR ST NI-COLAS ET LE PÈRE NOËL COMME DES FRIANDI-SES DE LUXE (LES ENFANTS QUI N�AVAIENT PASÉTÉ SUFFISAMMENT SAGES N�AVAIENT DROITQU�AUX CROTTES DEL�ÂNE DE ST NI-COLAS!).CES ORANGESET CLÉMENTI-NES (PAS LESC R O T T E S ! )ÉTAIENT SOUVENTEMBALLÉES DANSDES PAPIERS QUELES ENFANTSCONSERVAIENTP R É C I E U S E -MENT JUSQU�AUPROCHAIN NOËL...

DANS CERTAINS CINÉMAS, AVANT L�USAGE DU POP-CORN, ON VENDAIT DES ORANGES À L�UNITÉ!

QUAND ON ALLAIT VOIR À L�HÔPITAL OU À LA CLINI-QUE UNE PERSONNE QUI VENAIT DE SE FAIREOPÉRER, ON LUI OFFRAIT TRADITIONNELLEMENTDES ORANGES, FRIANDISES PLEINES DE VITAMINES.

ET N�OUBLIONS PAS LA BLAGUE CONSISTANTÀ DIRE À QUELQU�UN QUI VIENT DE

FAIRE UNE BÊTISE QU�ON LUI AP-PORTERA DES ORANGES EN

PRISON!

La Cale aux Oranges

Au début du siècle, avant que son lit ne soit comblé, la Loiretraversait Nantes et deux de ses bras enserraient l�île Fey-deau. A l�une des extrémités de cette île, se trouvait le mar-

ché de la Petite-Hollande (à l�emplacement de l�actuelsquare Jean-Baptiste Daviais), et c�est sans doute pour

l�achalander que les bateaux accostaient à la � cale auxOranges �. A moins que cette appellation ne soit une al-lusion aux négociants hollandais qui habitaient dans les

immeubles de l�île Feydeau: Guillaume d�Orange, par-tisan des protestants d�Irlande du Nord, fut égale-

ment défenseur de la Hollande contre les armées deLouis XIV. La famille Orange-Nassau est toujours

sur le trône de Hollande.

Fleurs d�oranger et mariées

Autrefois, les jeunes mariées ne portaient pas de voile

blanc mais une couronne de fleurs d�oranger. On fa-

briquait aussi des fleurs d�oranger artificielles en

tissu et on les associait à des rubans, des perles ou

d�autres fleurs blanches de saison. Cette couronne

était conservée ensuite précieusement sur un sup-

port très ouvragé, sous un globe de verre sur le buffet

de la salle à manger ou la commode dans la chambre

à coucher. La tradition remonte au début du 19ème

siècle et se répandit dans toute la France. La fleur

d�oranger a peut-être été

choisie pour sa floraison

qui dure toute l�année et

sans doute pour son par-

fum et sa couleur blan-

che, symbole de pureté.

La tradition dura jusque

dans les années 1950 en

Bretagne.

La couronne de mariée

d�Henriette Landreau

16

Ateliers

UN MINI FEU D’ARTIFICE

Approcher une peaud’orange,de clémen-tine ou decitron, dela flammed’une bou-gie. En la pres-sant entre deuxdoigts, vous ferezjaillir de la peau de fines goutte-lettes d’essence qui vont s’en-flammer au contact de la flamme,imitant ainsi un minuscule feud’artifice.

L’ENCRE SYMPATHIQUE

Un encre sympathique est un li-quide incolore servant à écrire untexte secret et n’apparaissantque sous l’action de la chaleur oud’un réactif.

Le jus de citron peut être utilisécomme encre sympathique:écrire un texte à l’aide d’un porte-plume dans le jus d’un citronpressé. En séchant, les traces ducitron vont complètement dispa-raître de la feuille de papier.

Pour faire apparaître le texte, ilfaut approcher la feuille de papierd’une source de chaleur: flammed’une bougie, fer à repasser. Lejus de citron va alors brunir et letexte deviendra lisible.

POUR HALLOWEEN,SCULPTEZ DES ORANGES,

À DÉFAUT DECITROUILLES!

Pelez une belle orange après enavoir coupé la peau en quatreparties. A l’aide d’un couteau,découpez des yeux, un nez, unebouche et amusez-vous à leurdonner des expressions différen-tes: joyeuse, triste, en colère, etc.

UN SEMIS DE PÉPINS

Il est très facile de semer despépins d’orange ou de citrondans des récipients quelconquesremplis d’un terreau pour plantesvertes. Enfoncer avec le doigt lespépins à une profondeur d’unefois et demi leur épaisseur.Placer ces pots près d’unesource de chaleur jusqu’à ce queles pépins germent. N’oubliezpas de les arroser de temps entemps. Il faudra ensuite qu’ilsbénéficient d’une bonne lumièreprès d’une fenêtre. Quand lesplants seront munis de 3 à 4

feuilles, vous pourrez les rempo-ter un par un dans des pots indi-viduels et attendre quelques an-nées pour qu’ils se mettent à fleu-rir avant de donner des fruits.Attention, ces fruits ne seront pasforcément de fidèles répliquesde celui qui contenait les pépins.Il est possible, par exemple, queles fruits d’une bonne orangedouce vous donne des bigara-diers à épines et aux fruitsamers...Ne pas oublier, tous les ans, derempoter les arbustes dans despots légèrement plus grands.

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Pressez-vous les oranges !Avec plus de 85% d’eau, l’orangeest un fruit particulièrement juteuxet désaltérant. C’est dans cetteeau que se trouvent sous formedissoute les principaux élémentsnutritifs :

- les glucides :la teneur en sucres peut varierselon la variété mais elle est de8,5 à 12% dans le fruit à matu-rité. Le saccharose (40%), le fruc-tose et le glucose sont des sucresfacilement assimilables qui four-nissent de l’énergie rapidementà l'organisme

- les acides organiques : c’est surtout l’acide citrique quiapporte à l’orange sa saveur aci-dulée. Le secret d’une bonneorange résulte de l’équilibre en-tre son acidité et son goût sucré.

- autres composants éner-gétiques :comme tous les fruits à jus,l’orange contient peu de protéi-nes. C’est pourquoi l’orange estun fruit peu énergétique, avec enmoyenne 45 kcalories pour centgrammes.

- les vitamines :le profil vitaminiquede l’orange est do-miné par une teneurélevée en vitamineC (40 à 80 mg pour100 g, 50 mg enmoyenne).

- les minérauxsont très diversifiés : le calciumoccupe une place privilégiée parson abondance (40 mg% au lieude 5 à 15 mg% pour la plupartdes autres fruits) et de sa formeparticulièrement assimilable.

- les oligoélémentssont nombreux (fer, cuivre, zinc,manganèse, nickel, iode...)

- les fibressont bien présentes dans le fruit.Elles ont l’originalité d’être richesen pectines (environ 50%) parti-culièrement bien tolérées et quijouent un rôle régulateur sur letransit intestinal.

- les substances aromatiquesparticipent à la formation du goûtet du parfum de l’orange. Desessences odorantes sont con-centrées dans les cellules sécré-

trices de la peau etsont employées en

alimentation, parfu-merie et pharma-

cie.

- les pig-mentsdonnent àla pulpesa couleurplus oum o i n smarquée.

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La culture des Limettiersaux Serres Tropicales

Le pot de Limettier (Citrusaurantifolia) qui vous a été livrépar le SEVE (Service des Es-paces Verts et de l’Environne-ment) a été cultivé pendant 3ans dans les Serres Tropi-cales du Grand-Blottereau.

En octobre 1994, nous avonseffectué un semis de pépinsprovenant de fruits récoltéssur un limettier des SerresTropicales.Une dizaine de plants sesont développés dans la serretempérée (maintien de la tempé-rature dans ce bâtiment l’hiverentre 8 et 10 degrés).

Sur ces plantes, nous avons pré-levé des boutures en juin 1996.Celles-ci furent déposées sur unecouche chauffante à 25° et sousune cloche de verre que nousenlevions tous les jours quelquesheures afin d’assécher un peu lefeuillage pour éviter l’installationde champignons nuisibles. Le ré-sultat fut plus que satisfaisantpuisque la totalité des bouturesont émis des racines. Ces jeunesplants ont été rempotés en dé-cembre 1996 dans des pots de14 cm de diamètre et gardés

protégés des intempéries dansl’orangerie.

LE SUPPORT DE CULTURE

-aux Serres Tropicales, nousavons fabriqué un mélange

constitué de:1/4 de terre franche (terre dujardin) + 1/4 de terreau defeuilles et de fumier (fait mai-son) + 1/2 de terreau avec

fibre de coco (du commerce)

- exemple de terreau du com-merce :fumier de ferme + algues mari-nes + compléments organiques+ terreau de forêt + tourbe +écorce.

LES PARASITES

Sur les plantes on peut parfoisvoir apparaître quelques petitsparasites comme des puceronsou des cochenilles. Sans utiliserde produits chimiques spéciali-sés, il est possible de s’en dé-barrasser en lavant les feuillesavec de l’eau savonneuse àl'aide d’un pinceau.

Cloche

Boutures dans des pots

Sable

Sol chauffant avecune résistanceélectrique

d a n sla serrechaude jus-qu’au printemps. Ils ont ensuiteété déposés dans une serre en-terrée et non chauffée où ils sontrestés un an.

En juin 1998, nous les avons rem-potés dans les conteneurs danslesquels ils sont toujoursaujourd’hui. A ce moment, nousavons observé des difficultés dereprise dues à des températurestrop faibles et un sol trop humide.Malgré tout, de juin à octobre, leslimettiers se sont développés enplein air et pendant la période hi-vernale suivante, nous les avons

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Encre sympathique

&

Dans le cadre ci-dessus, Pirouette, le lutin des Serres Tro-picales, vous envoie un message à l’encre sympathique.

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Bibliographie- Les agrumes - M. Courboulex & H. de Lorrain - Editions Rustica - 1998- Tous les fruits comestibles - M.-P. Bonnassieux - Multiguide nature - Bordas - 1988- Des fruits - J.-M. Pelt - Fayard- Citrons et agrumes - F. Rogers - Michel Aveline Editeur - 1992- Les orangers, citronniers, cédratiers et autres Aurantiacées comestibles - R. de Noter - 1896- Orangers, citronniers, un zeste de soleil - Ch. Landreville - Revue Vivre au jardin N°12 - 1990- Le Bon Jardinier - La Maison Rustique- Encyclopédie du monde végétal - Librairie Aristide Quillet - 1964- Tournesol n° 6 - janvier février 1999

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S.E.V.EService des Espaces Verts et de l'Environnement

de la Ville de Nantes****

Gilbert BRÉBION, Camille CARCOUET, Jean-Marc RAUPHIE

(Production - Serres tropicales)ont bouturé, rempoté, arrosé et bichonné les limettiers.

Benoît LESNE, Régine PAVAGEAU

(Animation Gardiennage)ont conçu et réalisé ce document

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Les Tropiques àl�école

Serres tropicales du Grand BlottereauService des Espaces Verts et de l'Environnement

Tél 02.40.41.64.16 - Novembre 1999

Les Agrumes