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Libertés publiques by Jean MorangeReview by: Émile PoulatArchives de sciences sociales des religions, 31e Année, No. 61.2 (Apr. - Jun., 1986), pp. 293-294Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30191677 .

Accessed: 18/06/2014 06:37

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Hanafiyya (personnage cl6 du proto-shi'isme) ait lui-m~me pr6tendu attirer les sympathies shi'ites? (p. 64). Peut-on affirmer que les < chantres de vertus > shi'ites (sing. manjqib- khan) contr6s par leurs homologues sunnites (les fadii'il-khin) existaient d~s l'6poque bouyide ? (p. 89). Mir-i Buzurg, fondateur de la dynastie shi'ite des Mar'ashi du MAizandarAin (cf. notre article dans l'Encyclopddie de l'Islam, sous presse) est appel6 Mirza Buzurg>, (p. 93). Le terme de < Sarbidarids A propos des Sarbedirs, < favoris6s > dans un premier temps par Tamerlan est impropre (p. 98) car ils n'ont jamais constitu6 une dynastie. Le Safa- vide ShAh SultAn Husayn est bizarrement

appel6 Sult~in-Husayn Shaih (p. 124). Ce n'est pas Muhammad Husayn mais Muhammad Hasan Khan QAjar qui dispute le pouvoir aux Zands (p. 126)...

Malgr6 ces quelques reserves, M.M. nous fournit incontestablement une bonne intro- duction A la comprehension de l'histoire du shi'isme duod6cimain (un des rares ouvrages g6n~raux sur le sujet 6tait la d6cevante Islamic Shi'ite Encyclopaedia de Hassan al-Amin, 4 vol., Beyrouth, s.d.). Alors que, depuis l'ins- tauration de la r6publique islamique d'Iran, les m6dias nous ont racont6 A peu pros n'im- porte quoi sur les aspects < r6volutionnaires a du shi'isme, M.M. a le mbrite de nous rappeler que, bien qu'initialement < rebelle a, ce mou- vement s'installa dans un long conservatisme dont il sut profiter et que ses d6veloppements r6cents doivent 6tre examines avec la plus grande circonspection.

Jean Calmard.

61.332 MONTGOMERY (Michael S.). American Puritan Studies. An Annotated Bibliography of Dissertations (1881-1981). Westport-Londres, Greenwood Press, 1984, XXII-419 p.

Ce repertoire bibliographique correspond parfaitement A son titre. Le champ historique des ouvrages et dissertations recens6s couvre la p6riode de 1620 (d6part de la Mayflower) A 1730 - 6tant bien entendu que Montgomery a do retenir aussi les titres de travaux portant sur une pdriode plus 6tendue. Sa pr6face donne d'ailleurs toutes les pr6cisions voulues quant ses critbres de selection. Chaque titre est accompagn6, dans la mesure du possible, des indications propres A obtenir communication

BULLETIN DES OUVRAGES

du travail auquel il renvoie, en particulier quand il s'agit de dissertations rest6es a l'6tat de dactylographie. Montgomery donne de plus des indications sur le contenu de chaque etude, parfois sur ses conclusions, mais sans se prononcer sur sa valeur. Quatre index (au- teurs, titres en abr~g6, institutions concern~es et th6matique) compl~tent utilement ce bon instrument de travail.

Bernard Reymond.

61.333 MORANGE (Jean).

Libert6s publiques. Paris, PUF, 1985, 384 p. (Coll. < Droit fondamental >>).

Le langage des juristes ne doit pas tromper. Pour eux et done ici, les libert6s publiques se distinguent des libert6s politiques; elles comprennent A la fois des libert~s indivi- duelles et des libert6s collectives; enfin, elles sont pratiquement synonymes de droits de l'homme qui ont aujourd'hui la faveur des auteurs.

Cet ouvrage parait dans une collection nouvelle, d'esprit nouveau, qui se juxtapose, chez le mime 6diteur A la classique collection Thimis. II tranche sur la tradition frangaise des manuels par les convictions affirm6es de son auteur, qui n'hesite pas A invoquer Jean-Paul II et ses pr6d6cesseurs. Les libert6s publiques sont g6n6ralement pr6sent6es dans une pers- pective lib6rale, A laquelle contredit une conception marxiste (p. ex. Yves Madiot: Arch., 45, no 433). Pour J.M., au contraire, ( deux conceptions diff6rentes des droits de l'homme coexistent dans notre pays. La pre- mitre trouve ses origines dans la tradition chr~tienne... la seconde est issue de la philo- sophie des Lumibres > (p. 358). Droit objectif et ordre naturel, auxquels va la pr6f6rence avou6e de l'A., professeur A l'Universit6 de Limoges, droit subjectif, qui mbne A des im- passes. Il relkve I'attachement des Frangais aux droits dits de la seconde g6n6ration - economiques et sociaux - et se demande, par rapport aux droits << lib6raux a de 1789, s'il n'y aurait pas chez eux une contradiction majeure entre les convictions 6thiques et les convictions 6conomiques (p. 362). Mais s'il a pris fort heureusement en compte la tradition chr6tienne, on pensera ici qu'il a trop n6glig6 le r61e de la troisibme composante de cette his- toire, la tradition socialiste.

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

Le plan suivi est d'une grande clart6 :nature, ,tendue, limites des libertts publiques. La li- bert6 individuelle comporte deux sections: l'autonomie et les choix de l'individu, dont relive la libert6 de conscience, tandis que libert6 des cultes et de l'enseignement sont traittes au chapitre des libertts collectives. On notera l'attention donnte aux probl~mes les plus rtcents et les plus brAlants poses par exemple par la libert6 de presse et d'asso- ciation, la communication audiovisuelle, la bio~thique. Enfin, on sera frapp6 par l'impor- tance des zones de < non-droit >, des probl~mes en suspens, des dtsaccords entre puissances 6tatiques ou families id~ologiques. Un livre personnel, riche et nuanc&.

imile Poulat.

61.334 NASR (Seyyed Hossein). Sciences et savoir en Islam. Paris, Sindbad, 1979, 344 p.

Rendre compte de la place et des fonctions des sciences et plus gtn~ralement des connais- sances, A l'inttrieur de l'univers du croyant musulman, tel apparaitle propos de cet ouvrage. Le contexte historique s'ttend des IXe-X' sit- cles jusqu'aux XVIIIe-XIX siicles, de fagon d'ailleurs thtmatique et non historique.

La these essentielle developpte par l'auteur veut qu'en islam la distinction entre scientia et sapientia n'aitjamais 6t6 faite et que c'est I'idte de l'unit6 de la foi et du savoir qui encercle toutes les manifestations du savoir humain. L'homme ( savant musulman ideal est le gnostique (bei.

Ce prtalable pose, I'ouvrage feuillette en quelques chapitres conqus comme une antho- logie commentte, les difftrentes branches du savoir < unitaire > islamique: < l'encyclop&- disme a gtntral d'abord et ses grands repr&- sentants; les mathtmatiques; I'astronomie; la gtographie; la physique; la mtdecine; la philosophie. Et l'ouvrage se termine signifi- cativement par un chapitre sur la gnose (sa- pientia) oi on trouve 6voquts et invoqu~s les Smystiques Ibn cArabi, Al-Jill, Jimi et

quelques autres.

Malgr6 son int~r~t 6vident autant de documentation que d'exposition d'un point de vue < interne ,, il faut bien souligner que cet 6crit ne questionne pas et ne se questionne pas.

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On trouvera sommaire la definition des ( sciences modernes a vues comme < accumu- lation des techniques a et comme orienta- tion exclusive vers l'aspect materiel et quan- titatif des choses a ; on regrettera des appro- ximations (le triomphe de Gazali > n'a pas emp~ch6 la poursuite du courant philosophi- que d'inspiration grecque), des erreurs (Ibn Khaldiin aurait 6tudi6 dans un < college > de Cordoue fond6 par Maslama Al-Majriti). De l'auteur, on a not6 aussi l'origine persane et chiite qui marque fortement ses connaissan- ces et ses inttrtts. D'un point de vue pratique, un index, m~me sblectif, et une courte biblio- graphie en frangais auraient 6t6 utiles. Signa- lons enfin qu'il s'agit d'une traduction de I'anglais d'un livre plus ancien (1968); la langue frangaise y est parfois malmente (< De ses soixante-dix oeuvres, la moiti6 sont consa- crtes A la logique dont on peut le considbrer comme le veritable pbre en pays d'islam >).

Constant Hambs.

61.335 NISBET (Robert A.). La Tradition sociologique. Paris, PUF, 1984, 410 p. (Coll. < Sociologies >).

Il ne s'agit pas ici d'une nouveaut6 A la vitrine des libraires puisque la version origi- nale de cet ouvrage date de 1966 (publi6 par Basic Books, Inc., Publishers, A New York, sous le titre The Sociological Tradition). Il aura done fallu attendre pros de vingt ans pour le lire en frangais. C'est IA sans doute un des nombreux mystbres de l'6dition...

Quoiqu'il en soit l'attente valait la peine car I'ouvrage est fort int~ressant. Certes, il nous invite A une relecture, une de plus !, de nos classiques, mais A une relecture orientde de telle sorte qu'elle vient illustrer et confirmer la these de l'auteur sur les origines de la socio- logie, these qui lui sert de point de depart et de grille de lecture A la fois. Car son ambition n'est pas tant l'analyse en profondeur des pbres de la sociologie. Ce qui l'inttresse, ce sont les " iddes eldmentaires qui (lui) semblent &tre les fondements sur lesquels s'est constitu6e la sociologie de cette 6poque en dtpit de diver- gences de vue 6videntes entre les diff~rents auteurs , (p. 17).

Quelle est la these, le ffl conducteur de la rtflexion ? La tradition sociologique est issue de l'effondrement de l'ordre social tradition- nel qui reposait sur la parent6, la terre, la

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