LILLE 2 ANNŒULLIN Magazine

JUIN 2017

Urbain. C'est le sujet dont vous vous êtes emparés, cette année scolaire, pour faire vivre dans les écoles le Parcours d’Éducation Artistique et Culturelle de chacun de vos élèves. Ce 5ème numéro du LILLE 2 ANNŒULLIN Magazine a pour objectif de mettre en valeur les temps forts, les rencontres, les manifestations, les productions des élèves de l'école maternelle et élémentaire.

S'emparer des procédés et des codes artistiques, sportifs et culturels de l'espace urbain, les découvrir, les comprendre, les faire vivre, les exploiter, parfois les détourner dans l'environnement pas tout à fait urbain des écoles de la circonscription. Voilà les défis éducatifs que vous avez ici relevés.

A celles et ceux qui ont apprécié de travailler autour de ce sujet, aux autres aussi, je propose de nous donner rendez-vous l'an prochain dans l'extra-urbain, contre-pied artistique et culturel qui favorisera les continuités et ruptures nécessaires aux productions réalisées cette année.

Mes remerciements vont aux élèves, aux enseignants et à l'équipe de circonscription qui ont permis l'édition de ce nouveau numéro.

Bertrand Lecreux

Sommaire

p. 4 Démarche pédagogique : textes et musique

p. 5 Slam des élèves de CM1-CM2

p. 6 Spectacle musical en maternelle

p. 7 Enfant de la ville, Grand Corps Malade

p. 8 et 9 Projet cycle 3

p. 10 à 13 Démarche plastique

p. 14 On s'empare des grilles et des murs

p. 15 Traces à la craie

p. 16 Projet papillons

p. 17 Monsieur Poubelle

p. 18 Productions plastiques cycles 2 et 3

p. 19 Hip Hop

Rencontres Urbaines

des élèvesà la médiathèque

d'Annœullinle mardi 27 et le

mercredi 28 juin 2017

Ecoles :Le Petit Prince, Allennes les Marais

A. Frank, AnnoeullinL. Marcy, CarninL. Pasteur-Deneuville, DonG. Brassens Sainghin-en-Weppes

Cette année, le projet « URBAIN », au travers du Slam, du Rap, a permis aux élèves de découvrir et pratiquer une nouvelle forme d’écriture poétique et une nouvelle forme d’expression vocale musicale.Dans l’écriture poétique, on ne recourt pas seulement à la matérialité des mots, à leur sonorité, à leur aspect, à leur sens, on joue aussi beaucoup, comme en musique, sur le rythme. Rythme des vers, des énoncés poétiques, rapport arithmétique des groupes de mots entre eux, considérés dans le nombre de syllabes. Mais le rythme, c’est aussi toutes les formes de répétition, de retour en arrière.On sent bien, dans une chanson, comme la reprise du refrain scande forcément le texte de son désir de mouvement, de pulsation, de danse. Tous ces procédés sont utilisés dans le Slam, dans le Rap où les textes sont scandés, rythmés par des répétitions, cadencés en utilisant une pulsation rythmique.

Dans le Slam poétique, dans le rap, « l’Ecrire » est important, mais « le Dire » l’est tout autant, voire plus. ECRIRE, DIRE ou ECRIRE et DIRE, chaque classe a pu faire son choix.

Les élèves de CE1 de l'école Le petit prince d'ALLENNES LES MARAIS ont donc choisi de se libérer du travail d’écriture, pour se concentrer sur le dire, en utilisant des textes poétiques, des Slams existants ou des chansons existantes.

A partir d’une chanson : On écrit sur les murs

Partout autour de nousY'a des signes d'espoir dans les regards,

dans les regardsDonnons leurs écrits car dans la nuit tout

s'efface, tout s’effaceMême leur trace

Ici, comme dans le rap, les couplets sont dits, suivis de refrains parfois chantés, le tout accompagné de rythmes (Ce que l’on appelle « le beat », à partir d’échantillons de rythmes de batterie). Le texte a donc été transformé en ajoutant des répétitions.

Des accents sont placés sur certaines syllabes, sur certains mots :

Partout autour de nousY'a des signes d'espoir dans les regards,

dans les regardsDonnons leurs écrits car dans la nuit tout

s'efface, tout s’effaceMême leur trace

Les élèves interprètent alors cette version « Urbaine » de la chanson en alternant le Dire sur les couplets et le Chanter sur les refrains, le tout sur une rythmique hip hop où la batterie et la basse sont prédominantes.

A partir d’un Slam existant : « Quai des mots perdus » D’Eleusis

A cappella, l’ensemble des élèves scandent le texte, avec des pauses plus ou moins longues, des répétitions, des crescendos, des decrescendos, des nuances, des accents sur les syllabes ou les mots…..

Faut qu'j'te dise PAUSEY'a des mots sur le pavé

Des mots de ceux qu'en ont bavéDes mots qui crient des mots qui pleurentDes maux.. PAUSE pétales de sang qu'on

effleureDes mots qu'attendent plus l'heure,

Des mots malheur. PAUSEFaut qu'j'te dise PAUSE

Dans les hangars, les halls de gareDans les bazars, (les) aérogares

Y'a des mots PAUSE qui font l'bazar PAUSEDes mots qui choquent, des mots qui

troquentDes mots qui chiquent, des mots qui

trinquentDes mots qui bottent et des mots qui

flottent PAUSEDes mots

Démarche pédagogique : textes et musique

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D'autres ont fait le choix d'écrire et de dire ...

SLAM des élèves de CM1 – CM2, Ecole L. Marcy CARNIN

En ville, on voit des filesde voitures, de trois tonnesqui se suivent, qui défilent

qui attendent, qui klaxonnent.Des motos qui s' faufilent,des sirènes qui résonnent

impatience inutilepas de temps pour personne.

Et des chaînes commercialesqui s'implantent, qui s'enchaînent ;

des galeries trop banalestrop de monde, pas la peine...Des boutiques qui s'installent,

des vendeuses par dizainessouriantes ou glaciales,

la même chose chaque semaine...

Et des bouch' de métrocar les gens sont pressés ;parfois même des vélos

que l'on peut emprunterdes rollers, des motosou bien partir à pied...

direction le bureau,pas la peine de stresser!

En ville, on voit des barresd' H.L.M., du béton,

des skateparks et des squaresGrillagés : pro-tec-tion

et le long des boulevardssur les murs des maisons

grafittis et street artattention: pro-duc-tions...

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Spectacle musicalSpectacle musical

Le samedi 1er avril, les élèves de l’école Testelin à Allennes les Marais, ont présenté un spectacle musical qui est l’aboutissement du projet pédagogique de l’école alliant le chant, les percussions corporelles, les percussions instrumentales...

Ce projet leur a permis de s’ouvrir sur d’autres cultures : ils ont étudié à travers l’histoire de la musique de nombreux univers musicaux de par le monde : le jazz,, le rock, le blues, le gospel, la musique classique, la musique contemporaine, la pop… Se rapprochant du projet de circonscription, ils ont découvert également l’univers de la musique urbaine et ont d’ailleurs écrit un slam ayant pour thème le partage et les bienfaits de la musique : poésie déclamée sur fond musical, devant un public de parents.

Aujourd’hui 1er avrilNous sommes là, tous réunisPas pour un poisson, non !

Juste pour le plaisir,D’être ensemble, unis !

Être ensemble, tous ensemble !C’est bien , vraiment bien !

S’’écouter, partager….La musique, c’est fantastique !

Nous remplit d’émotions, d’impressions,Pour nous, c’est une libération.On adore, dans nos cœurs,

Dans nos corps…La musique nous emplit

De tellement de choses qui font du bien.

Alors, merci, d’être ici, parmi nous, aujourd’hui ! École Augustine TESTELIN,

ALLENNES LES MARAIS

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Enfant de la ville, Grand Corps MaladeJ’avoue que c’est bon de se barrer à la mer ou à la campagneQuand tu ressens ce besoin, quand ton envie de verdure t’accompagneNouvelles couleurs, nouvelles odeurs, ça rend les sens euphoriquesRespirer un air meilleur ça change de mon bout de périphériqueEst-ce que t’as déjà bien écouté le bruit du vent dans la forêtEst-ce que t’as déjà marché pieds nus dans l’herbe haute, je voudraisSurtout pas représenter l’écolo relou à 4 centimesMais la nature nourrit l’homme et rien que pour ça faut qu’on l’estimeDonc la nature je la respecte, c’est peut-être pour ça que j’écris en versMais c’est tout sauf mon ambiance, j’appartiens à un autre universSi la campagne est côté face, je suis un produit du côté pileLà où les apparts s’empilent, je suis enfant de la villeJe ressens le cœur de la ville qui cogne dans ma poitrineJ’entends les sirènes qui résonnent mais est-ce vraiment un crimeD’aimer le murmure de la rue et l’odeur de l’essenceJ’ai besoin de cette atmosphère pour développer mes sens

Je suis un enfant de la ville, je suis un enfant du bruitJ’aime la foule quand ça grouille, j’aime les rires et les crisJ’écris mon envie de croiser du mouvement et des visages

Je veux que ça claque et que ça sonne, je ne veux pas que des vies sages

Je trempe ma plume dans l’asphalte, il est peut-être pas trop tardPour voir un brin de poésie même sur nos bouts de trottoirsLe bitume est un shaker où tous les passants se mélangentJe ressens ça à chaque heure et jusqu’au bout de mes phalangesJe dis pas que le béton c’est beau, je dis que le béton c’est brutÇa sent le vrai, l’authentique, peut-être que c’est ça le trucQuand on le regarde dans les yeux, on voit bien que s’y reflètent nos viesEt on comprend que slam et hip-hop ne pouvaient naître qu’iciDifficile de traduire ce caractère d’urgenceQui se dégage et qu’on vit comme une accoutumanceBesoin de cette agitation qui nous est bien familièreJe t’offre une invitation dans cette grande fourmilièreJ’suis allé à New York, je me suis senti dans mon bainCe carrefour des cultures est un dictionnaire urbainJ’ai l’amour de ce désordre et je ris quand les gens se ruentComme à l’angle de Broadway et de la 42ème rue

Je suis un enfant de la ville, je suis un enfant du bruit ...

Je me sens chez moi à Saint-Denis, quand y’a plein de monde sur les quaisJe me sens chez moi à Belleville ou dans le métro New-yorkaisPourtant j’ai bien conscience qu’il faut être sacrément sonnéPour aimer dormir coincé dans 35 mètres carrésMais j’ai des explications, y’a tout mon passé dans cette ruelleEt face à cette folie, j’embarque mon futur à bord d’elleA bord de cette pagaille qui m’égaye depuis toujoursC’est beau une ville la nuit, c’est chaud une ville le jourMoi dans toute cette cohue je promène ma nonchalanceJe me ballade au ralenti et je souris à la chanceD’être ce que je suis, d’être serein, d’éviter les coups de surinD’être sur un ou deux bons coups pour que demain sente pas le purinJe suis un enfant de la ville donc un fruit de mon époqueJe vois des styles qui défilent, enfants du melting-potJe suis un enfant tranquille avec les poches pleines d’espoirJe suis un enfant de la ville, ce n’est que le début de l’histoire

Je suis un enfant de la ville, je suis un enfant du bruit ....

Slamé par les élèves de l'école A. Frank Annœullin

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École A. Frank ANNOEULLIN

Projet URBAINClasses de CM1 Mme Blavin & CM2 Mme Desreumaux

Le thème « URBAIN », proposé par l'Inspecteur et l'équipe de circonscription, a été travaillé tout au long de l'année pour aboutir à un spectacle présenté par nos classes au mois de mai.Nos élèves avaient déjà travaillé sur les tags l'année précédente avec Loan, un animateur des NAP. A travers la préparation du rallye-lecture sur ce même thème, les élèves de CM2 ont découvert un recueil de slams, dans lequel ont été choisis quelques textes à mettre en voix. Le travail en poésie sur la ville a fait émerger l'idée de travailler avec les lumières et les ombres. Pour compléter le sujet, nos danseurs en herbe ont élaboré quelques chorégraphies mêlant la danse classique, moderne et le hip-hop. Dans le cadre de l'EMC, les débats ont mis en lumière quelques réalités dans notre société, telles que l'exclusion, l'indifférence mais aussi la solidarité et le partage.La représentation du spectacle a permis non seulement de rendre nos élèves acteurs de leur projet, de mettre en valeur le travail effectué et surtout de partager un moment fort ensemble.

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Démarche plastique

Comment conjuguer la démarche et productions street art avec la démarche plastique des écoles ? La liberté du graff, de ses supports, de ses pratiques sauvages semble contradictoire au respect des règles d’une éducation citoyenne, à moins que…

École maternelle les Coquelicots à Bauvin.

Comment afficher les activités de l’école dans la ville?

Que fait-on à l’école ? Des œuvres de Joachim Torrès Garcia (1874-1940, Uruguay) proposent une organisation de formes, symboles dans un jeu plastique de cases. Après avoir choisi, puis trié les différents objets et formes représentatives de l’école, les élèves les organisent et dessinent dans un réseau de cellules tracé sur une feuille. Les cases sont ensuite colorées aux couleurs de la république, et les productions tapissées sur les murs et clôtures de l’école…

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École primaire d’Herlies :

Dans le cadre du projet d’école, comment conjuguer le paysage rural de l’école avec les pratiques du street art ?

L’arbre symbolise l’environnement de l’école. La statuaire de Niki de Saint-Phalle (1930-2002, France) propose un jeu intérieur/extérieur (Le jardin des tarots, Toscane, 1979-1993), une simplification des volumes (série des Nanas, fin des années 60, années 70) et des choix graphiques et décoratifs.

Les élèves construisent alors un « arbre géant », artificiel poussant à l’intérieur de l’école, recouvert d’un choix de motifs inventés, réinvestissant la palette joyeuse et vive de l’artiste étudiée.

Un modèle technique permet de construire de petits arbres qui exposés à l’extérieur, deviennent feuilles éphémères suspendues aux branches dénudées par l’hiver.

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La structure des clôtures de l’école reprend le motif végétal : jeu de matières et de formes. Des fleurs artificielles sont créées en ce sens à partir de matériaux plastiques pour des arbustes hybrides fleurissant en hiver. De l’éphémère au durable, de l’artificiel au naturel.

Le projet se prolonge en jouant avec la démarche du poète toulousain Serge Pey qui crée des installations de bâtons pour diffuser son œuvre. Chaque classe crée alors un projet de massifs de bâtons à organiser et installer dans les espaces verts de l’école.

A Suivre…

Dans le cadre du printemps, des craies sont mises à disposition des élèves qui investissent spontanément les murs de l’école. La réflexion sur le projet d’aménagement de la cour fusionne avec les activités autour de l’utilisation de l’écrit dans le cadre du projet urbain : chaque enfant s’approprie l’espace d’une brique pour poser son nom. L’école se reconstruit pierre à pierre dans le dialogue éphémère entre sa forme et sa fonction : l’espace de chacun, égalité, liberté de tracé, et faire ensemble : fraternité.

L’activité est reprise formellement dans le cahier d’histoire des arts pour conserver une mémoire de l’expérience plastique.

École publique G. Brassens à Sainghin en Weppes

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En amont, le projet s’était concrétisé sous plusieurs formes dont « des mots pour le dire » où les élèves ont choisi des mots en fonction de leur désir d’expression. Les recherches s’assemblent collectivement sur un panneau auquel le hasard des peintures extérieures récupérées confère la couleur bleue du ciel. Par la forme et la couleur, les élèves donnent alors un corps à ces mots sortis de leur contexte.

Entre graffitis et pictogrammes, la découverte des œuvres de l’artiste américain Keith Haring (1958-1990) suscite l’utilisation de la silhouette qui est ensuite saturée d’une accumulation de formes et couleurs choisies librement.

Le projet se prolonge avec l’élaboration de panneaux de bois qui trouveront leur place sur les palissades protégeant la cour du chantier de rénovation des bâtiments de l’école.

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On s'empare des grilles...

…et des murs de l'école.

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Traces à la craie

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École Louis Marcy de Carnin : Monsieur Poubelle.

Intérieur/extérieur : le sens du street art est de nouveau interrogé par ces élèves des sections maternelles : comment habiller la poubelle de la cour avec ce qu’elle contient ?

Un travail de collecte des emballages jetés s’ouvre sur des tris par couleur et la réalisation d’une nouvelle surface habillant la poubelle en forme d’ours.

Cette production, choisie pour son sens spécifique, n’est qu’un exemple, en arts plastiques, de la mise en œuvre du PEAC dans toute l’école : pratique du tag, danse hip-hop, création de textes, détournement d’objets et de supports signés… d’un rat emblématique.

Production cycle 1 (classe de Madame Trunet)

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Productions cycle 2 (classe de Madame Nicaise)

Nos prénoms en graffitis

Productions cycle 3 (classe de Madame Maillot)

Ecole L.Marcy CARNINpage 18

Démonstration Hip Hop

Les élèves de la classe de Madame Nicaise, cycle 2

Les élèves de la classe de Madame Maillot, cycle 3

Ecole L. Marcy CARNINpage 19

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