28
Croque-Entrée p.2 Mot de la présidente Croque-Hommage p.3 Merci Diane! Félicitations à une pionnière Croque-Enjeux p.5 Mot du coordonnateur général Croque-25 ans p.8 Thème et programmation Croque-Régions p.10 Table des régions;Outaouais; Gaspésie/Iles-de-la-Madeleine; Abitibi-Témiscamingue;Nord-du- Québec;Montréal;Estrie;Montérégie Croque-Cuisines p.18 Carrefour d'entraide Lachine Cuisines et vie collectives St-Roch CCde l'Île d'Orléans CC de l'Île-de-St-Alexandre Croque-Monde p.21 Pérou;Haïti;France Croque-Formation p.24 Le sablier du temps L'éducation populaire Les formations Croque-Recette p.28 La fabuleuse tourtière Décembre 2015 Volume 19, numéro 1 Collectivement vôtre… Collectivement vôtre… J oyeuses fêtes! Joyeuses fêtes! Bonne année 2016! Bonne année 2016!

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Croque-Entrée p.2Mot de la présidente

Croque-Hommage p.3Merci Diane!Félicitations à une pionnière

Croque-Enjeux p.5Mot du coordonnateur général

Croque-25 ans p.8Thème et programmation

Croque-Régions p.10Table des régions;Outaouais;Gaspésie/Iles-de-la-Madeleine;Abitibi-Témiscamingue;Nord-du-Québec;Montréal;Estrie;Montérégie

Croque-Cuisines p.18Carrefour d'entraide LachineCuisines et vie collectives St-RochCCde l'Île d'OrléansCC de l'Île-de-St-Alexandre

Croque-Monde p.21Pérou;Haïti;France

Croque-Formation p.24Le sablier du tempsL'éducation populaireLes formations

Croque-Recette p.28La fabuleuse tourtière

Décembre 2015 Volume 19, numéro 1

Collectivement vôtre…Collectivement vôtre…

Joyeuses fêtes!Joyeuses fêtes!

Bonne année 2016!Bonne année 2016!

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CROQUE-NOTES

REGROUPEMENT DES CUISINES COLLECTIVES DU QUÉBEC

1605, rue de Champlain Montréal (Québec) H2L 2S5

514-529-3448 1-866-529-3448 [email protected] www.rccq.org

Ont participé à la réalisation :Alain TremblayAliette Poirier

Brigitte LaquerreBrigitte Rosa

Mélanie LamoureuxCharlotte PouliotDiane RobergeFrédéric Paré

Geneviève ParéGermaine ChevrierGloria FernandezIsabelle Forcier

Johanne LavalléeMarah Romanous

Marie-Êve CôtéOumou Diallo

Centraide du Grand-Montréal

Dépôt légal Bibliothèque nationale

du Québec 2002 ISSN 1703-9614

Croque-Notes (IMPRIMÉ) ISSN 1703-9622

Croque-Notes (EN LIGNE)

Croque-Notes, décembre 2015Volume 19, Numéro1 2

Croque-Entrée Croque-Entrée MOT DE LA PRÉSIDENTELe conseil d’administration travaille ardemment afin de prendre les décisions liées aux priorités adoptées à l’AGA. Les administratrices et le nouveau coordonnateur œuvrent dans l’agrément. Le climat est à la construction, tourné vers devant.

En novembre, nombreux êtes-vous à avoir répondu à l’enquête sur le financement des cuisines collectives. Nous avons relevé certaines données préliminaires. En moyenne, les cuisinières et cuisiniers dépensent 8 855 $ pour l’achat d’aliments. 33 % des groupes s’approvisionnent chez des producteurs agricoles. Le revenu familial annuel de plus de 75 % des participantes n’excède pas 30 000 $. 86 % des organismes confirment avoir du financement public à la mission et 70 % comptent sur des revenus « de vente ». Presque 33 % des réponses indiquent la prédiction d’une diminution de revenu dans la prochaine année, ce qui confirme la pertinence de l’enquête.

Nous mijotons aussi le projet d’un code d’éthique pour notre financement. L’acceptabilité éthique d’une commandite est influencée par les types d’organisation, leurs activités ou leurs pratiques. Nous en avons discuté « à gros bouillons » et les premiers ingrédients mijotent « à feu doux », de sorte que le plat serait prêt en janvier. Nous avons aussi identifié les organisations desquelles du financement est bienvenu pour le plan de commandites du 25e.

De plus, pour plus d’influence et de visibilité, nous développerons des sous-catégories de membre affilié (personne ou organisation qui soutient la mission

du RCCQ, sans droit de vote). Afin d’élargir notre base militante et notre influence sur les questions alimentaires, une relation plus formelle entre le RCCQ et des organisations nationales pourrait s’établir en « dépliant » la catégorie membre affilié.

Jusqu’au 16 décembre, vous pouvez remplir un questionnaire en ligne du MSSE, dans le cadre de la formulation d’un troisième Plan d’action gouvernemental pour la solidarité et l’inclusion sociale. Le ministre Sam Hamad invite la population à donner son avis sur les meilleures solutions de lutte à la pauvreté et à l’exclusion. C’est une belle occasion d’y venter les bien-fondés des cuisines collectives. Le RCCQ produira un mémoire d’ici la fin janvier.

Le RCCQ a été sollicité pour participer à la Table québécoise sur la saine alimentation du MSSS. Sept ministères sont représentés. C’est une tribune où faire valoir l’importance de l’autonomie alimentaire et du droit à l’alimentation.

D’ailleurs, dans le cadre de notre 25e anniversaire, les membres travailleront sur notre Déclaration sur le droit à l’alimentation… C’est de notre point de vue de citoyennes et citoyens mangeurs que provient notre légitimité!

C’est sur une belle lancée que prend fin 2015. Lise Bilodeau, Nicole Ducharme, Virginie Deroubaix, Benoit de Peyrelongue, Christine Joseph, Brigitte Laquerre, Thérèse Mazerolle, et moi vous souhaitons un très joyeux temps des fêtes! Une année 2016 sous le signe de l’énergie et de la solidaritéet tout un plat de résistance pournotre 25e!

Sylvie Sarrasin, présidente

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Croque-Notes, décembre 2015Volume 19, Numéro1 3

Croque-Hommage Croque-Hommage

MERCI DIANE! Une femme passionnée de cuisines collectives

Pendant quatorze (14) ans, tu as traversé tout le Québec (et plus d’une fois!) pour partager ta passion des cuisines collectives.

Convaincue et très très convaincante, tu as mis toute ton énergie à transmettre la vision de l’autonomie alimentaire, répétant sans cesse l’importance de renforcer le pouvoir d’agir des personnes et des

Le conseil d’administrationL’équipe du RCCQ

MERCI pour ta spontanéité, ta générosité, ta détermination et ton dynamisme!

Tu peux certainement partir avec la conviction du devoir accompli. Tu as laissé une trace de passion indélébile sur le tablier de l’histoire des cuisines collectives.

Bonne retraite bien (très bien) méritée!

collectivités, de regarder et réfléchir avec la lunette de l’éducation populaire, de prendre le temps d’écouter et d’analyser pour mieux avancer. Nous, et beaucoup d’autres retiendrons tes messages d’ouverture et de respect des différences.

Page 4: Lire le Croque-Notes_décembre 2015_PDF

ON VEUT LE SAVOIR…

CONTACTEZ

LE RCCQ!

Votre cuisine collective

existe depuis

25 ans

ou plus?

Croque-Notes, décembre 2015Volume 19, Numéro1 4

FÉLICITATIONS À UNE PIONNIÈRE DES CUISINES COLLECTIVES !

Croque-Hommage Croque-Hommage

Vous êtes en lien avec des personnes

qui ont marqué l’histoire du RCCQ (pionnières, CA,

employés)?

Le 28 octobre, le maire de Montréal, M.Denis Coderre, a remis le Prix Thérèse-Daviau à Mme Jacynthe Ouellette, directrice générale du Chic Resto Pop et pionnière du mouvement des cuisines collectives.

« Le parcours de Mme Jacynthe Ouellette est remarquable. En mettant sur pied la première cuisine collective de la métropole et en s’investissant pleinement auprès des plus démunis, Mme Ouellette a contribué positivement au mieux-être de nombreux citoyens de la communauté montréalaise », a déclaré le maire.

Le Prix Thérèse-Daviau est décerné tous les deux ans à un homme ou une femme s’étant distingué(e) par son travail dans l’une ou l’autre des sphères suivantes : le développement social, les sports et loisirs ou la culture. La personnalité citoyenne de l’année doit contribuer de manière significative à améliorer la qualité de vie des Montréalais ou à faire avancer la démocratie municipale, tel que l’a fait Mme Daviau en consacrant une grande partie de sa vie à défendre les intérêts des citoyens sur la scène politique municipale.

Jacynthe Ouellette a largement contribué à transformer l’organisme Chic Rest-Pop en véritable institution. Touchée personnellement par la pauvreté, elle met en pratique, avec sa sœur, ses mille et unes astuces pour cuisiner des plats nutritifs avec un budget des plus modestes. Très rapidement, Jacynthe Ouellette suscite l’intérêt des femmes du quartier qui l’invitent à partager son savoir-faire au carrefour communautaire. Ainsi fut lancé le mouvement des cuisines collectives dans la métropole.

Source :Ville de Montréal

Cabinet du maire et du comité exécutif

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Croque-Notes, décembre 2015Volume 19, Numéro1 5

Croque-Enjeux Croque-Enjeux

Frédéric ParéCoordonnateur géné[email protected]

DU PAIN SUR LA PLANCHE...Mot du coordonnateur généralComme ailleurs, la société québécoise est traversée par plusieurs enjeux. Selon la sévérité des maux sociaux qu’ils posent, ces enjeux ne se transforment pas nécessairement en débats publics. Les groupes de la société civile doivent jouer de finesse et de coordination pour arriver à les faire émerger du tumulte médiatique quotidien. Voici un petit compte rendu de ce qui a occupé le RCCQ cet automne.

Table québécoise sur la saine alimentationLa toute nouvelle Table québécoise sur la saine alimentation (TQSA), créée par le Ministère de la Santé et des services Sociaux (MSSS) a tenu sa première rencontre le 10 novembre, à Québec.

Le RCCQ en est, comme quelque vingt-cinq (25) autres organisations nationales, aux côtés des représentants de sept ministères concernés par la question alimentaire.

Le but de cette TQSA est de modifier « la norme sociale » dans le domaine de l’alimentation. Son fonctionnement et sa logique sont semblables à ceux d’une autre table constituée pour faire avancer la question des modes de vie physiquement actifs.

La rencontre a permis à la présidente, Mme Sylvie Bernier, ex-athlète olympienne (plongeon), d’exprimer son engagement face à l’enjeu de la saine alimentation.

Par la suite, les participants ont réagi à une présentation du MSSS sur les enjeux de la saine alimentation, pour tâcher d’identifier des priorités. La littératie alimentaire, le gaspillage

alimentaire, ainsi que l’offre alimentaire sont les enjeux retenus lors de cette rencontre. Dans les trois cas, la formule des cuisines collectives se présente clairement en solution. J’aurai plaisir à le défendre en tout temps

La TQSA est un lieu où des projets citoyens et des mesures publiques pourraient être identifiés et mis en œuvre. Pour les représentants du MSSS, le travail de la Table doit s’envisager dans la durée, car le changement d’une norme sociale prendra du temps.

Le RCCQ et d’autres organisations habituées à prendre position et à développer des « rapports de force » pour influencer les politiques publiques devront être attentifs à l’espace et l’indépendance que leur association à cette table pourrait modifier. En plus des questions de fond, celle-là doit faire partie de notre tableau de bord pour évaluer l’efficacité de l’approche d’une telle table.

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Croque-Notes, décembre 2015Volume 19, Numéro1 6

Croque-Enjeux Croque-Enjeux

Réforme de la Loi 56 sur la transparence et les activités de lobbyismeUne toute récente lettre signée du ministre responsable de la réforme des institutions démocratiques, M. Jean-Marc Fournier, adressée au commissaire au lobbyisme, M. Jean Dussault, lui demande d’allonger la liste des personnes et organisations qu’il devra entendre en commission parlementaire au sujet de la réforme de la Loi 56 sur la transparence et les activités de lobbyisme.

Rappelons que le commissaire recommande au gouvernement de soumettre les organisations à but non lucratif (OBNL), dont nous sommes, à de nombreuses nouvelles exigences au sujet de leurs activités de représentation, des exigences auxquelles les entreprises privées doivent répondre.

Depuis plusieurs mois, par une campagne de communication où des slogans tels « Ma soupe populaire n’est pas un lobby » sont largement diffusés, la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB) est en représentation auprès du gouvernement pour le convaincre de soustraire les OBNL de l’application de cette loi.

Cette récente lettre du ministre au commissaire témoigne de l’effet positif de ces efforts sur le cours des choses. Le ministre y soulève l’intérêt de s’interroger sur la pertinence même de cet assujettissement des OBNL à la Loi 56.

Le RCCQ donne son avis...Au cours de mes premières semaines au RCCQ, j’ai eu le plaisir et l’opportunité de formuler, avec les collègues, des positions de notre regroupement dans le cadre de deux exercices publics de consultation.

Conseil des politiques alimentaires pour l’agglomération de MontréalLa Ville de Montréal a demandé à ses citoyens et à des organisations s’il est pertinent de créer un Conseil des politiques alimentaires pour l’agglomération de Montréal. Et dans l’affirmative, la ville a aussi demandé comment un tel conseil devrait fonctionner et être constitué.

Nous sommes allés donner notre point de vue à l’Hôtel de Ville, après avoir échangé avec des représentantes du Réseau des cuisines collectives de Montréal.

Politique québécoise de la jeunessePlus récemment, le gouvernement du Québec a demandé aussi qu’on l’alimente dans sa réflexion sur la prochaine Politique québécoise de la jeunesse. Cinq priorités ont été identifiées par le Secrétariat à la jeunesse, dont celle des saines habitudes de vie, notamment de la saine alimentation.

Nous avons alors défendu l’importance d’une revalorisation de la cuisine dans les familles du Québec et au sein des groupes qui soutiennent la cuisine, comme notre mouvement.

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Croque-Notes, décembre 2015Volume 19, Numéro1 7

Croque-Enjeux Croque-Enjeux

Portrait du financement des cuisines collectivesPlus de soixante-dix (70) organisations de cuisines collectives membres du RCCQ ont répondu à l’enquête récente sur le financement.

Rappelons que l’idée de ce projet est émanée de la rencontre des responsables du financement, tenue à la dernière assemblée générale annuelle, à Châteauguay. On y voyait une étape importante pour représenter plus efficacement notre mouvement auprès des décideurs publics.

L’équipe s’affaire à l’analyse des résultats de cette enquête qui, on le sait déjà, sera utile à nos représentations. Le Comité sur le financement des cuisines collectives et le conseil d’administration ont déjà pris connaissance de quelques caractéristiques révélées par l’enquête.

Le prochain rendez-vous annuel national (colloque et AGA), à la fin mai 2016, prévoit la présentation d’une analyse des résultats. Entre temps, le Comité sur le financement des cuisines collectives planchera sur une stratégie de représentation et sur sa mise en œuvre.

La question du financement est intimement liée à celle de la visibilité. Les événements Délices de Noël (décembre 2015) et Conférences Expo-Soupe (hiver 2016) proposés dans la programmation du 25e sont deux occasions d’augmenter la visibilité et le leadership de vos organisations dans vos localités. De belles occasions d’inviter les décideurs à vous rencontrer ou mieux, d’aller vers eux pour leur présenter notre message commun des cuisines collectives au Québec.

Code d’éthique pour nos activités de visibilité et de financementLe 25 novembre, le RCCQ a dévoilé, par voie de communiqué, la programmation de l’année de son 25e anniversaire. Un programme de commandites a été formulé pour permettre à des organisations de s’associer au RCCQ, moyennant un soutien financier en échange d’une visibilité.

Les récentes rencontres d’équipe, du Comité sur le financement des cuisines collectives et du conseil d’administration ont été le théâtre de discussions riches entourant la question d’un code d’éthique pour le RCCQ. Ce code devra nous aider à prioriser et sélectionner nos efforts de sollicitation.

Recherches sur les cuisines collectivesLa grande légitimité du mouvement des cuisines collectives permet de plus aisément le représenter. Nos représentations gagneront toutefois à être nourries des connaissances les plus jour sur les différents angles d’appréhension du mouvement. Qu’il s’agisse des angles nutritifs, anthropologiques, sociologiques, sanitaires, citoyens, territoriaux, démographiques ou économiques, appliquons-nous à bien connaître les contributions et l’utilité sociale des cuisines collectives au Québec pour bien les défendre et les promouvoir.

Ainsi, nous sommes aussi en démarche de rapprochement avec différents groupes de recherche qui pourraient contribuer à notre propre connaissance de ce qu’apportent les cuisines collectives à la société québécoise.

Une équipe engagée!Je m’en voudrais de terminer ce mot sans souligner l’engagement de l’équipe au mieux-être et à l’expansion des cuisines collectives. Je le constate quotidiennement. Les équipières partagent et vivent les valeurs défendues par notre mouvement. Elles sont éprises de justice. Si nous sommes capables de discuter de choses légères sur nos heures de dîner, nous pouvons aussi nous indigner et refaire le monde, notamment lorsque l’actualité médiatique nous y entraîne.

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Croque-Notes, décembre 2015Volume 19, Numéro1 8

Croque-25 ans Croque-25 ans

La fête où l’on se réunit autour d’un bon plat à partager en famille, entre amis ou dans un groupe de cuisine collective.

L’histoire des cuisines collectives et aux luttes (résistance) des pionnières pour faire reconnaître, dans la dignité, leur action de cuisiner collectivement et pour s’unir afin de créer leur regroupement, ainsi que tous les autres défis que le RCCQ et ses membres ont relevés depuis 25 ans.

Cette résistance qui nous permet de durer tout en gardant la capacité de se

25 ANS, TOUT UN PLAT DE RÉSISTANCE!

projeter dans le futur pour dégager, ensemble, nos nouvelles orientations. Viser encore de poursuivre le développement, partout au Québec, des cuisines collectives… Notre pratique d’éducation populaire visant l’autonomie alimentaire.

Ce thème en dit plus encore sur la vie du mouvement des cuisines collectives. En effet, les cuisines collectives offrent une « succulente et douce résistance » à l’industrie de l’alimentation lorsque l’on sait que « seul un quart des familles canadiennes consomment maintenant des repas entièrement faits à la maison tous les jours, comparé à la moitié des familles en 1992 » (Muhtadie, 2003). La dépendance des ménages envers les aliments transformés ou préparés en magasin est une tendance grandissante et le coût des aliments croît sans cesse. À leur manière, les cuisines collectives résistent

Un thème qui met l’eau à la boucheNotre thème « 25 ans, tout un plat de résistance — célébrer, se souvenir, se projeter! » est naturellement lié à la cuisine collective. Il fait écho à :

Germaine Chevrirer, Coop InterfaceCoordonnatrice du 25 et des communications

[email protected]

à ces situations et le mouvement est une réelle prise en charge populaire de l’alimentation, qui préserve et enrichie les savoirs, savoir-faire et savoir-être des citoyens. Les cuisines collectives sont un mouvement populaire d’éducation et d’émancipation.

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Croque-Notes, décembre 2015Volume 19, Numéro1 9

Croque-25 ans Croque-25 ans

CÉLÉBRER, SE SOUVENIR, SE PROJETER!Les activités qui entourent les 25 ans du RCCQ visent à, collectivement, fêter notre mouvement et à se donner des visées pour l’avenir, mais aussi à avoir une visibilité nationale afin de faire la promotion d’un mouvement uni, reconnu, enrichi et solidaire (MURE).

Le 25 novembre, nous avons lancé la programmation des activités entourant les 25 ans du RCCQ . Un communiqué de presse fut envoyé et nous en avons fait la promotion sur les réseaux sociaux.

Durant le mois de décembre, c’est la première activité de visibilité nationale : les Délices de Noël des cuisines collectives. Toutes les cuisines collectives sont invitées à concocter des délices de Noël (tourtières, tartes, biscuits, etc.) et à les distribuer dans leur communauté (citoyens, élus, décideurs, etc.).

À partir de janvier 2016, La Table des régions organise une tournée de Conférences Expo-Soupe en invitant la population à déguster une bonne soupe tout en écoutant les propos de l’anthropologue et docteur en santé publique, M.Jean-Claude Moubarac, sur l’offre alimentaire, la santé et la cuisine. Une expo photo-souvenirs des cuisines collectives sera aussi proposée.

ENSEMBLE faisons de l’année 25e

un succès de mobilisation et de

visibilité!

Vous participez aux activités locales et régionales du 25e

Faites-nous le savoir et envoyez-nous vos

photos!

Le 26 mars 2016, dans le cadre de la 19e Journée nationale des cuisines collectives (JNCC), toutes les cuisines collectives sont invitées à réaliser des actions de visibilité dans leur communauté.

Du 30 mai au 2 juin 2016, participez au Colloque national et à l’AGA, un grand rassemblement festif à Québec : ateliers, conférences, échanges, etc. Les inscriptions commenceront au début février 2015.

En septembre 2016, pour l’événement de clôture de l’année 25e anniversaire, le RCCQ organisera un lancement public de la déclaration sur le droit à l’alimentation adoptée par les membres lors de l’AGA 2016.

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Croque-Notes, décembre 2015Volume 19, Numéro1 10

Croque-Régions Croque-Régions

LA TABLE DES RÉGIONS

En quoi une représentation à la Table des régions du RCCQ est-elle avantageuse pour votre région? C’est la question que nous avons posée à nos leaders régionaux et voici ce qu’elles nous ont dit…

Votre région n’est pas représentée à la Table des régions du RCCQ et vous souhaitez y contribuer?

C’est facile!Communiquez avec...

Mélanie LamoureuxChargée de projet au développement et à la mobilisation des régions

[email protected]

« C’est un espace rassembleur qui unit. C’est un lieu riche d’expériences et d’expertises qui

permet de s’inspirer et de trouver des idées à adopter pour sa région. Quand on rentre chez soi,

on est full motivée! »Annie Desjardins

Lanaudière

« Participer à la Table des régions signifie s’enrichir, faire le

plein d’énergie et rendre notre militance plus solide et plus solidaire »

Lise BilodeauAbitibi-Témiscamingue

« Ça permet de tisser des liens avec les autres cuisines et de s’alimenter en terme d’idées, de réflexions, de

discussions et d’actions »Gisèle Luneau

Centre-du-Québec

« Un pour tous

et tous pour un »Josée Poirier Defoy

Outaouais

« Ça permet de connaître les

différentes réalités et de trouver de l’inspiration pour sa région »

Christine JosephMontréal

« Ça permet de se rencontrer, de se connaître, de voir ce qui se fait ailleurs qu’on peut

ensuite ramener dans sa région. Ça permet de rapporter tout ce qu’on y apprend à sa p’tite gang (Table de concertation en sécurité

alimentaire Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine). Ça permet aussi d’avoir un lieu pour développer un discours commun et se donner plus

d’impacts, notamment au niveau de la visibilité »Cindy Delarosbil

Gaspésie/Îles-de-la-Madeleine

« La Table des régions c’est comme le bon vin; plus on y

participe, plus on y prend goût »Anick Simard

Laval

« Ça a plein d’impacts, c’est enrichissant, valorisant, motivant. On ne se sent

plus seule, on crée des contacts, on ressort avec du bagage. On peut s’inspirer des modèles mis en place ailleurs comme les Cuisines collectives amicales et autonomes pour aînés et anti-gaspi, en Outaouais. Les représentantes sont ouvertes, généreuses et dynamiques. C’est du ben beau

monde qu’y a autour de la Table »Fanny Larouche

Saguenay-Lac-Saint-Jean

« On a l’impression, le sentiment, la

conviction de faire avancer les choses »Josée di Tomasso

Laurentides

« Enrichissant, stimulantet motivant »Brigitte Rosa

Nord-du-Québec

« Pourquoi je participe à la Table des régions? Pour les mêmes raisons que les gens

participent aux cuisines collectives ! Briser mon isolement, apprendre de nouveaux trucs et mettre des ressources

(expériences, outils, matériels)en commun pour économiser! »

Brigitte LaquerreMontérégie

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Croque-Notes, décembre 2015Volume 19, Numéro1 11

Croque-RégionsCroque-Régions

OUTAOUAIS

Le RCCG couvre le territoire de l’Outaouais. Il offre des formations et des occasions de rencontre et de reconnaissance pour les cuisines collectives existantes, en plus d’aider au démarrage de nouvelles cuisines collectives.

Intuitivement, pourquoi penses-tu que tu sois pour moi une leader?Sans doute en raison de mes réalisations et de ma présence à la Table des régions. Aussi, parce que j’ai beaucoup travaillé sur l’image des cuisines collectives (CC) dans la région. Les CC étaient jadis ghettoïsées et moi, par ma façon d’être et mes actions, j’ai contribué à faire en sorte que les gens d’ici voient les CC comme étant accessibles à tout le monde. Je suis visionnaire, et ça vient du ressenti. Si ce n’est pas facile pour moi, c’est que ce n’est pas le bon chemin. Avoir la capacité de saisir les occasions et être ouverte à ce qui peut se présenter! Par mon écoute également. J’ai prêté attention aux besoins de la communauté pour me rendre compte, par exemple, que les aînés avaient besoin des CC et seraient enthousiastes à joindre des groupes. Par ma capacité à lier les idées et les gens, j’ai notamment démarré le projet de Cuisines collectives amicales pour aînés autonomes et anti-gaspi (anti-gaspillage alimentaire). Ce projet novateur remporte un succès retentissant!

Tu es aussi, pour moi, une leader, parce que tu es généreuse de ton temps, de ton énergie, de tes idées et de tes différents savoirs. J’apprécie profondément ta créativité, ton intégrité et ton authenticité ;-) Quelle est ton approche pour t’entourer de personnes qui ont des talents qui ne sont pas tes forces?Je suis très directe, alors je manifeste mes besoins, mes objectifs et mes intentions. J’attire les talents par mon enthousiasme. J’aime mettre les gens en valeur. Je fais beaucoup de renforcement positif. Je suis tellement convaincue de ce que je fais que les gens ont le goût d’être dans mon équipe. Je dégage du positivisme et de la confiance et cela aussi produit son effet sur les gens. Les conversations ne sont jamais anodines, il y a toujours un potentiel en puissance.

Entrevue de Mélanie Lamoureux avec Josée Poirier-Defoy, coordonnatrice du Regroupement des cuisines collectives de Gatineau (RCCG)

J’ai voulu rencontrer Josée pour réaliser un « shadowing ». du mot anglais shadow (ombre en français), c’est une démarche d’apprentissage. Il s’agit de prendre du temps pour observer une personne à qui on reconnaît des attitudes, comportements et compétences qu’on aimerait développer pour soi-même. J’ai réalisé cet exercice dans le cadre de la formation Leadership rassembleur MC offerte par Dynamo – ressource en mobilisation des collectivités et Centraide du Grand Montréal : « Ce programme est une occasion de développement professionnel et de codéveloppement pour ceux et celles qui œuvrent en concertation et en mobilisation des collectivités. » Ma rencontre, caractérisée par la grande vitalité de Josée, a pris la forme d’une entrevue. C’est avec bonheur que je vous en partage le contenu.

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Croque-Notes, décembre 2015Volume 19, Numéro1 12

Croque-Régions Croque-Régions

Quand tu dois collaborer avec des personnes qui résistent, comment ça se passe pour toi?Je le prends d’abord et avant tout comme une source d’enseignement. Ce sont des défis qui me stimulent, car ce sont des occasions pour voir les choses d’un autre point de vue. Ça me donne la chance de travailler à étendre ma « palette d’arguments ». Ce qui résiste m’amène à réfléchir sur le « pourquoi ça n’a pas marché? », pour que, plus tard, ça marche! J’imagine des idées, des façons pour modifier cette résistance. Pour moi, un refus, ce n’est jamais un « non pour toujours », c’est relatif à un contexte. Des fois, ce n’est qu’une question de présentation ou de timming.

Selon toi, qu’est-ce qui est caractéristique d’une personne qui est habile dans ses relations interpersonnelles?S’aimer soi-même et aimer les gens. Souvent on aime les gens avant de s’aimer soi-même. Ça prend du temps, apprendre à s’aimer. Une personne qui est capable de présence dans l’écoute, ça fait une grande différence. Disponibilité. Souplesse. Ouverture. Écoute. Confiance en soi et aux autres. Être curieuse des gens, s’intéresser à eux.

Quelle place fais-tu à la réflexion sur ta pratique?Une grande place. Je suis en éternelle recherche d’amélioration. Je cherche toujours à comprendre mes motivations. J’y mets beaucoup de temps. Je ne tiens rien pour acquis. Je donne le meilleur de moi-même toujours en relation avec l’énergie que j’ai. Quand ça ne fonctionne pas, je ne cherche pas à l’extérieur, je cherche à l’intérieur de moi-même. Je me demande : qu’est-ce que j’ai à apprendre de cette situation? J’ai pour principe que tout vient de nous. Je suis une grande questionneuse, dans l’objectif de comprendre pour agir.

Quel est ton rapport au risque?Je risque tout (!) en sachant que la première qualité d’une capitaine est la prévoyance. La prévoyance me permet de prendre des risques calculés. Je ne risque pas pour risquer et tout en étant capable d’être spontanée. Je suis courageuse, s’il faut entrer dans un tunnel noir, je vais y aller. Je vais prendre un bâton et le faire le chemin.

Comment fais-tu preuve de courage dans le cadre de ton travail justement?Je frappe à des portes qui ne me sont traditionnellement pas destinées dans le cadre de mon travail. Je ne me censure pas. J’ai confiance en moi, je suis comme je suis et je l’accepte pleinement. Je mets l’effort pour donner le dernier petit coup de pouce qui va assurer la réalisation. Le courage, ça va avec la persévérance. I walk my talk.

D’après toi, qu’est-ce qui se passe quand nous approchons notre monde avec la sagesse et la conscience du bien commun?On devient contagieux.

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Croque-Notes, décembre 2015Volume 19, Numéro1 13

Croque-RégionsCroque-Régions

Qu’as-tu à dire sur : comment augmenter sa capacité d’observation macroscopique pour développer une conscience plus globale?Il faut se donner de l’espace, prendre du temps pour réfléchir, faire le vide. Le soir, je n’écoute pas la télé pour laisser mon esprit vagabonder. Je me donne un espace pour créer, solutionner, réfléchir.

Comment passer de « vivre sa vie comme une réaction à des événements » à « vivre sa vie comme un acte de création »?Je ne cherche pas à avoir raison, je cherche à être heureuse. Je vis selon mes croyances et convictions. Je suis très inventive. Je cherche davantage à influencer qu’à convaincre. Je ne cherche pas à révolutionner le monde pour que tous pensent comme moi, je n’ai pas besoin que tout le monde soit d’accord. J’ai longtemps cherché la reconnaissance dans les yeux des autres, maintenant, je me reconnais et c’est suffisant.

Quel regard poses-tu sur ton travail?Je ne parle plus de travail, je parle de création et de chef-d’œuvre. On travaille tout le temps (faire les repas, entretenir le logis, faire les courses, etc.) Je dis : fais ce que tu aimes, fais le travail qui te convient!

Les humains?Je suis très sévère, je trouve qu’on investit trop dans le paraître et la possession. J’aime l’humanité, mais l’humanité m’exaspère! On se définit par son travail ou son portefeuille. Les gens ne savent pas ce que c’est que d’être soi.

La vie?La vie est belle ;-)

Pour le plaisir : Une chanson qui te fait rire?Philippe Katherine – La banane

Un lieu qui te repose?Un bord de mer!Gaspé!Percé! L’eau salée me passionne.

Un aliment qui goûte le souvenir?Le pain doré de mamie.

Mélanie LamoureuxChargée de projet au développement et à la mobilisation des régions

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Croque-Notes, décembre 2015Volume 19, Numéro1 14

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Une chaudronnée d’éducation populaireTemps de préparation : 15 minutesN. B. Temps de cuisson : Une éternité!

Ingrédients● 1 filet de prévention● 1 panier de gens diversifiés● 1 boîte de concertation● 1 paquet d’ouverture ● 1 pincée d’humour● 3 tasses de respect● 1 kilo d’engagement● 8 onces d’autonomie alimentaire ● 1 pied de tolérance ● 1 branche de partage● 1 tige d’entraide● 1 sachet de plaisir● 3 c. à table de dignité● 2 litres de bouillon de financement

récurrent● 3 c. à thé d’ACA● Trois gousses de formation● Assaisonnement au goût : solidarité,

équité, justice sociale

Matériel● Recette collective● Marmite de valeurs● Cuillère de volonté● Cuisinière fonctionnelle● Petits ustensiles de soutien

Préparation ● Distribuer les tâches de la recette collective à notre

panier de gens diversifiés.● Verser dans notre marmite de valeurs, 1 filet de

prévention. ● Faire revenir, à l’aide de la cuillère de volonté : 1 pied de

tolérance, 1 branche de partage, 1 tige d’entraide, 1 kilo d’engagement et 8 onces d’autonomie alimentaire. On vous invite à faire des réserves de la marque « Autonomie », il semble qu’on veuille l’enlever des tablettes.

● Couvrir d’une boîte de concertation, d’un paquet d’ouverture, de 3 tasses de respect, de 3 c. à table de dignité et d’une pincée d’humour.

● Assaisonner d’un sachet de plaisir, de 3 gousses de formation et de 3 c. à thé d’ACA. De plus, ajouter à votre goût : de la solidarité, de l’équité et de la justice sociale. Remuer souvent pour ne pas que ça colle.

● Arroser généreusement de deux litres de bouillon de financement et en rajouter au besoin. Très important, pour le bouillon, il faut choisir celui de marque « Récurrent ». Parce que la marque « Ponctuel » ça ne dure jamais très, très, longtemps. La date de péremption arrive assez vite.

● Laisser mijoter jusqu’à consistance désirée et partager entre toutes et tous, trois repas par jour.

● Assurez-vous que tout le monde reparte dans un état de satisfaction!

À la mémoire de Paulette Cummings, directrice du CAB de Gaspé (Le Hauban)Inspiration du RCCQ provenant des journées de formation sur les intelligences citoyennes, septembre 2015

Lors de la Commission populaire de l’action communautaire autonome (ACA) menée par le Réseau québécois de l’ACA (RQ-ACA), cinq représentantes de la Table de concertation en sécurité alimentaire Gaspésie-Îles-de-Madeleine (TCSAGÎM) ont fait une présentation originale démontrant à l’aide de leur recette Une chaudronnée d’éducation populaire, l’impact positif et les doléances des organismes d’ACA ainsi que la nécessité d’une meilleure reconnaissance et d’un meilleur financement.

GASPÉSIE/ÎLES-DE-LA-MADELEINE

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Croque-Notes, décembre 2015Volume 19, Numéro1 15

Croque-RégionsCroque-Régions

ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

Le 20 octobre, le RCCQ a roulé vers le nord pour une rencontre avec les cuisines collectives de la Municipalité régionale de comté (MRC) de la Vallée de l’Or.

Il y avait déjà quelques années que le RCCQ n’avait pas rendu visite aux membres de la région. Aussi, collectivement, nous avons créé cette occasion. Nous nous sommes donné un espace pour dialoguer et réfléchir sur nos missions, notre identité, notre vision, nos intentions.

Bien que la situation actuellement vécue par les cuisines collectives exige de relever certains défis, comme ceux du financement et de la communication, les personnes participantes à la rencontre ont pu identifier des éléments qui les rassemblent et autour desquels elles souhaitent se solidariser.

Photo : Karine Fréchette

NORD DU QUÉBEC

Depuis le 1er septembre, le Carrefour communautaire de Chibougamau offre ses services dans un nouveau local complètement refait à neuf, situé au 315, 3e Rue. Avec l’appui de précieux collaborateurs, les travaux se sont bien déroulés. Nous avons apporté quelques ajustements, mais le seul fait d’avoir nos services au même endroit que l’organisme Au Carrefour de la Soupe facilite la promotion de nos activités. Il faut également souligner que les personnes handicapées ou à mobilité réduite auront accès aux services.

Culinairement vôtre, Brigitte Rosa, directrice générale

La porte ouverte et l’inauguration tenues le 21 octobre furent un grand succès. Plus d’une cinquantaine de personnes ont bénéficié d’une visite guidée. Saviez-vous qu’en 2014-2015 le Carrefour communautaire a effectué :

● 43 dépannages qui ont aidé plus de 72 personnes● 134 cuisines collectives, avec 301 participantes● 6 735 soupes dans les services de garde des écoles primaires● 22 084 soupe-repas

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Croque-Notes, décembre 2015Volume 19, Numéro1 16

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MONTRÉAL

Le Réseau des cuisines collectives de Montréal (RCCM) se rencontre quatre fois par année.

En 2015-2016, nous créerons une publicité maison qui sera diffusée à travers les médias sociaux. L’objectif sera de présenter une image des cuisines collectives positive, inclusive et riche de sa diversité. Nous n’oublierons pas de vous la partager!

Nous tiendrons une autre rencontre d’échange sous la forme d’un « pot luck de questions » dans le but d’alimenter nos réflexions autour des défis des cuisines collectives de Montréal.

Un autre rassemblement, d’une grande importance pour le mouvement régional, servira à organiser la JNCC de Montréal, laquelle aura lieu à l’Hôtel de Ville de Montréal. Un endroit tout à fait approprié pour souligner les 25 ans du RCCQ!

Une réunion de bilan, perspectives et plan d’action 2016-2017 viendra clore notre année.

ESTRIE

L’autonomie alimentaire, un désir bien présent en Estrie!Le 12 novembre, lors de l’assemblée générale annuelle du Regroupement des cuisines collectives de l’Estrie (RCCE), nous avons constaté que les cuisines collectives répondent à un besoin réel dans notre communauté estrienne.

Depuis 2013, les groupes ont augmenté de 33 % (2013 : 191 groupes, 2015 : 255 groupes).C’est plus de 6 300 personnes qui sont rejointes, mois après mois.

« Avec l’augmentation démesurée du coût du panier d’épicerie, les gens doivent trouver d’autres solutions pour bien nourrir leurs familles et, en Estrie, les cuisines collectives restent un incontournable pour les aider à mieux gérer leur budget, développer des compétences culinaires et briser l’isolement », souligne madame Solange Rodrigue, présidente du RCCE.

L’Estrie est la seule région au Québec où il existe des cuisines collectives dans chacune des Municipalités régionales de comté (MRC). On y retrouve trente-et-un (31) points de service. Chaque citoyen peut participer à des activités de cuisine, que ce soit des groupes de cuisines collectives ou des ateliers culinaires. 

Et l’avenir…« Nous avons maintenant des listes d’attentes, nous devons jongler avec des besoins urgents. Nous aimerions pouvoir offrir plus de service, il y a un grand besoin en ce sens, mais des ressources financières limitées signifient aussi des ressources humaines limitées », mentionnent les organismes de cuisines collectives de l’Estrie. « Il est difficile pour nous et nos équipes de dire non à ceux qui veulent améliorer leurs conditions de vie et mieux se nourrir. »

Isabelle Forcier, Tablier en folie Richemond

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Croque-Notes, décembre 2015Volume 19, Numéro1 17

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MONTÉRÉGIE

Unique en Montérégie…Matériathèque « Cultivons notre assiette »Le Centre de femmes du Haut-Richelieu est fier d’annoncer le lancement de la Matériathèque « Cultivons notre assiette ». Ce nouveau service est unique en Montérégie.

La Matériathèque comprend six bacs d’ateliers de cuisine et de jardinage clé en main. Ils contiennent les informations, les outils ainsi que le matériel nécessaire à leur réalisation. Une liste du matériel périssable à acheter est également incluse. Les bacs sont prêtés gratuitement aux organismes souhaitant offrir des ateliers de cuisine et de jardinage à leurs membres. Un dépôt de la valeur du matériel emprunté est demandé et est remis au retour du bac.

Contenu des ateliersAvec les quatre bacs d’ateliers de cuisine, il sera possible de découvrir la technique de germination avec l’atelier Croque-pousses, d’explorer des recettes de différents pays avec l’atelier Cuisine du monde, d’apprendre à économiser temps et argent avec l’atelier Cuisine économique express et de constater la facilité à réaliser des recettes de la restauration rapide avec l’atelier Fast-food maison.

Avec les deux bacs d’ateliers de jardinage, il sera possible de choisir entre l’atelier Tour jardin afin de fabriquer un jardin en hauteur et l’atelier Prêt-à-pousser pour créer un jardin de balcon, avec réservoir d’eau. Dans les deux cas, il s’agit de découvrir comment créer un jardin dans un espace restreint.

Brigitte Laquerre Centre des femmes du Haut-Richelieu

Merci!La Matériathèque a été créée dans le cadre du projet Cultivons notre assiette, financé par le Plan régional pour la solidarité et l’inclusion sociale (PARSIS). La Table de concertation en sécurité alimentaire du Haut-Richelieu a pris part à l’élaboration du projet et a soutenu le Centre de femmes du Haut-Richelieu, tout au long de sa réalisation.

Pour emprunter un bac :Mylène Hébert, 450-347-1172

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Croque-Notes, décembre 2015Volume 19, Numéro1 18

Croque-CuisinesCroque-Cuisines

BOUCHÉE DOUBLE(Magog)

CARREFOUR D’ENTRAIDE LACHINE(Montréal)

Dès le mois de février, le Carrefour d’Entraide Lachine à Montréal offrira des ateliers gratuits sur « Comment vivre au quotidien à petit budget? ». Chaque atelier sera divisé en deux parties :

La première portera sur des trucs, conseils et discussions à propos de différents sujets concernant les petits budgets :

● Changer ses habitudes de consommation;● Effets de ses habitudes de vie et de ses

projets sur sa planification de la situation financière;

● Établir un budget en fonction de ses revenus et dépenses;

● Utiliser différents modes de paiement de comptes;

● Connaître des idées d’économie pour son épicerie, son entretien ménager, ses activités.

La seconde partie sera un atelier de cuisine durant lequel les participantes concocteront une recette à bas prix qu’ils dégusteront ensemble avant de repartir à la maison.

Marie-Éve Côté 514-634-3686 poste 225

Le 29 octobre, les cuisines collectives Bouchée double de Memphrémagog, en Estrie, ont inauguré leur nouvelle cuisine.

C’est grâce à une subvention fédérale de 16 000 $ du programme Nouveaux Horizons que la rénovation fût possible.

Les participantes et les employées s’en réjouissent, sachant que les groupes de cuisson sont en constante augmentation et qu’ils s’élèvent à plus d’une trentaine.

Johanne Lavallée Directrice

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Croque-Notes, décembre 2015Volume 19, Numéro1 19

Croque-Cuisines Croque-Cuisines

CUISINES ET VIE COLLECTIVES ST-ROCH (Montréal)Depuis près d’un an, notre nouveau local de cuisines collectives a ouvert ses portes pour accueillir les différents groupes. Neuf groupes réguliers y cuisinent, ce qui représente soixante (60) participantes issues de diverses origines ethniques. C’est près de deux-cent-cinquante (250) personnes qui se nourrissent grâce aux cuisines collectives.

Le 2 octobre, nous avons regroupé toutes les personnes participantes des groupes de cuisine collective pour « l’échange de la rentrée ». C’était l’occasion parfaite pour permettre aux participantes de se connaître, de se rassembler autour de la cuisine et d’échanger leurs recettes coup de cœur, leurs trucs et leurs savoir-faire.

Les représentants des groupes ont réalisé un tableau à l’image de leur cuisine collective et plusieurs personnes ont témoigné de l’importance de la cuisine collective, de comment elle a transformé leur vie, ainsi que de leur grande passion pour cuisiner collectivement.

Chaque groupe s’est chargé de présenter un plat de son choix, ce qui a fait une table toute garnie : salades, gruaux haïtiens, enchiladas, empanadas chiliens, pâtisseries-maison.

La présence et le support de Mme Mary Deros envers l’organisme ont été grandement appréciés par les personnes présentes.

Marah RomanousAdjointe administrative

Cuisines et vie collectives St-Roch

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Croque-Notes, décembre 2015Volume 19, Numéro1 20

Croque-CuisinesCroque-Cuisines

CUISINES COLLECTIVES DE L’ÎLE D’ORLÉANS(Capitale nationale)

La Cuisine collective de l’Île d’Orléans existe depuis cinq ans, mais vient tout juste de déménager dans de nouveaux locaux à la Villa des bosquets à Saint-Pierre-de-l’île-d’Orléans, qui leur offre gratuitement l’utilisation des lieux. L’activité compte environ neuf participants par rencontre.

Auparavant installée au Carrefour Roc-Amadour, les membres de la cuisine collective ont dû regarder pour un nouveau lieu, faute de budget pour payer la location de la salle. « La villa nous offre gratuitement la location des lieux, en échange d’accueillir des participants résidant sur place », explique la coordonnatrice de l’activité, Anne-Sophie Sanche.

Plus qu’un simple tour aux fourneaux, les cuisines collectives servent aussi le côté social des participants. « Les gens sortent de chez eux et font des rencontres », rapporte Anne-Sohpie Sanche, qui s’implique aussi dans la future cuisine collective de Saint-Tite-des-Caps. « Ça combat l’isolement qui touche trop souvent les aînés et les personnes moins nantis. »

Source :Journal L’autre Voix, 24 novembre 2015

CUISINE COLLECTIVE DE ST-ALEXANDRE-DE-KAMOURASKA(Bas-Saint-Laurent)

La cuisine collective de Saint-Alexandre-de-Kamouraska a pu bénéficier d’un soutien exceptionnel de la Caisse Desjardins des Champs et des Bois en acquérant une cuisinière commerciale d’une valeur de 5 000 $, par le biais du Fonds d’aide au développement du milieu.

La cuisine collective de Saint-Alexandre regroupe aussi deux autres municipalités, dont Saint-Joseph-de-Kamouraska et Saint-André. Cet équipement est mis à la disponibilité des autres organismes et traiteurs pour les réceptions qui se tiennent dans la salle communautaire.

La municipalité de Saint-Alexandre-de-Kamouraska ainsi que tous les organismes du milieu remercient sincèrement la Caisse Desjardins des Champs et des Bois pour leur implication au bénéfice de toute la collectivité.

Source :Infodimanche.com, 24 novembre 2015

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Croque-Notes, décembre 2015Volume 19, Numéro1 21

Croque-Monde Croque-Monde

LA CUISINE AU CŒUR DE LA SOLIDARITÉ

En octobre 2015, sept femmes de la Mauricie visitent les cuisines collectives du PérouLe 26 novembre, les participantes au projet « Comedores Populares Peru » ont organisé un souper de Noël à saveur péruvienne. Au menu : soupe de quinoa, papa Rellena, salade d’oignons citronnée et, pour dessert, le churos, sorte de beignet farci. Ce fut une occasion pour ces femmes de partager une petite partie de l’expérience extraordinaire qu’elles ont vécue au Pérou, en octobre dernier.

Elles s’impliquent de différentes façons pour améliorer la vie des femmes du pays. Par exemple, elles se rendent dans les quartiers pauvres, les bidonvilles, pour y planter des arbres, afin qu’il y ait des endroits où l’on ne peut plus construire. Mais, c’est aussi pour responsabiliser les femmes en leur donnant un arbre pour en prendre soin. Plus tard, elles y retourneront pour aménager des jardins autour de l’arbre et apprendre aux femmes à semer et récolter des légumes qu’elles pourront vendre. « Elles essaient de rendre les femmes autonomes », nous explique Guylaine Tessier.

Au moment de leur séjour au Pérou, c’était la Marche mondiale des femmes. Les participantes ont eu l’opportunité de marcher et militer au côté de milliers de femmes péruviennes. « C’était assez intense. Les femmes militaient contre la violence faite aux femmes, pour l’avortement, pour la terre », raconte Linda Letendre. Marchant avec leur drapeau canadien, elles ont attiré l’attention, notamment celle des médias, puisqu’elles portaient les couleurs du pays initiateur de la Marche mondiale.

Un voyage fort inspirant qui aura remis en perspective des valeurs comme l’entraide et donné le goût aux participantes de poursuivre cette grande chaîne humaine de solidarité.

Ce sont sept femmes membres des cuisines collectives du Fonds communautaire des Chenaux (FCDC) qui ont fait ce voyage de deux semaines au Pérou. C’est une expérience profonde et intense qu’elles ont vécue.

« C’est un peuple très chaleureux », nous dit d’entrée de jeu Linda Letendre. Elles ont en effet été très bien reçues par les femmes d’un groupe de cuisine collective, un groupe parmi les milliers qui existent dans la ville de Lima. Là-bas, ces groupes ne font pas que cuisiner pour améliorer leur quotidien, mais bien celui de nombreuses familles de leur quartier. Elles cuisinent cinq jours par semaine et les gens leur achètent les repas pour environ un dollar.

Geneviève ParéDirectrice, Fonds communautaire des Chenaux

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Croque-Notes, décembre 2015Volume 19, Numéro1 22

Croque-MondeCroque-Monde

CUISINES ET VIE COLLECTIVES ST-ROCHEN MISSION EN HAÏTIAu début de l’année 2014, un nouveau partenariat a été créé entre Cuisines et vie collectives Saint-Roch (Montréal), l’Œuvre Léger, l’Union des producteurs agricoles-développement international (UPA DI) et le fonds de FODES, afin de soutenir le développement des cuisines collectives, en Haïti.

Sur place, un représentant de Cuisines et vie collectives Saint-Roch agit à titre de conseiller technique pour le démarrage de groupes et de cantines, dans deux régions d’Haïti : Labrousse (rurale près de Mira-Goâne) et Rivière Froide (région rurale, milieu périurbain de Port-au-Prince). Cette personne doit adapter la vision des cuisines collectives à la réalité de la vie en Haïti. Lors d’un premier voyage réalisé en janvier 2014, le fonctionnement des cuisines collectives du Québec et du Pérou a été présenté aux partenaires du projet, en Haïti.

À l’hiver 2015, Gloria Fernandez, directrice des Cuisines et vie collectives St-Roch, s’est aussi rendue en Haïti. L’objectif de ce voyage était d’observer le fonctionnement des groupes de cuisine collective et d’apporter une assistance technique pour répondre aux besoins des participantes. Les conseils techniques avaient pour but de contribuer à la souveraineté, l’autonomie et la sécurité alimentaire. Les éléments les plus problématiques rencontrés concernaient le local de cuisine, le transport de l’eau, les problèmes budgétaires, le climat et la disponibilité des produits. Lors de ce voyage, plusieurs ustensiles et des équipements de cuisine ont été offerts aux groupes de cuisine afin de leur permettre de démarrer. Ce cadeau fut très apprécié.

En conclusion, les partenaires du projet sont très satisfaits par la qualité du travail réalisé par Cuisines et vie collectives Saint-Roch. La contribution de l’organisme a permis un véritable partage de connaissances et de compétences.

Gloria FernandezDirectrice, Cuisines et vie collective St-Roch

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Croque-Notes, décembre 2015Volume 19, Numéro1 23

Croque-Monde Croque-Monde

DE BONNES NOUVELLES DE LA FRANCE

Au cours des deux dernières années, le RCCQ a soutenu de développement des cuisines collectives de la ville d’Orly, en France. Depuis, la cuisine collective Au son des casseroles est soutenue par leur ville.

En effet, c’est avec une pincée de solidaire et un zeste de culinaire que la ville d’Orly va tenter de mettre en place cette nouvelle recette afin de retisser des liens dans ses quartiers et lutter contre l’isolement de certaines personnes.

Plusieurs tests ont été réalisés cet été, avec un début d’engouement certain. « On a eu plus de quinze (15) femmes à chaque fois », se satisfait-on à Orly, qui veut installer cette pratique de cuisine collective dans des « lieux ouverts à tous », afin que ces

ateliers permettent à certaines femmes, mais pas uniquement, parfois socialement en marge, de rompre avec leur isolement.

La ville souhaite lancer ce projet partout et permettre à chacune de ces cuisines de devenir, à terme, 100 % autonomes.

Et on parle des cuisines collectives du Québec pour faire la promotion du projet : « C’est un concept québécois, ça a été lancé par deux sœurs d’un quartier populaire qui, pour mieux s’en sortir, se sont mises à cuisiner ensemble de plus grandes quantités pour la semaine. La démarche a vite pris de l’ampleur et on recenserait là-bas plus de 1 300 cuisines », explique Elodie Cormier, du service de la politique de la ville.

Source :Facebook Au son des casseroles

Le Parisien, 8 octobre 2015

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Croque-Notes, décembre 2015Volume 19, Numéro1 24

Depuis septembre 2001, moment où j’ai mis les pieds au RCCQ, le temps comme du sable s’écoule inexorablement entre mes doigts. Occupée à répondre aux demandes qui parviennent de partout au Québec, le temps passe trop rapidement…

AU REVOIR… LE SABLIER DU TEMPS

Aujourd’hui, permettez-moi de reprendre mon souffle et de m’accorder un moment pour penser à vous et à vos coins de pays. Je vous ai rencontré, nous avons discuté, vous m’avez écoutée, vous m’avez surprise, vous m’avez contestée… Mais nous avons eu tellement de plaisir que j’en garde une trace indélébile dans mon cœur.

Je pars pleine de la richesse que vous m’avez offerte. J’ai appris à mieux connaître et à mieux aimer le Québec grâce à vous. Mes yeux se sont repus des paysages des régions visitées, de leurs diversités et de leurs ressemblances.Au revoir!

L’ÉDUCATION POPULAIRE DANS NOTRE ASSIETTE

L’expression « cuisine collective » contient le mot cuisine qui veut dire « action de préparer des mets pour sa famille et soi-même » et s’y ajoute le qualificatif « collective » permettant la découverte et le développement, le partage de différents arômes.

Le geste de cuisiner représente le début d’une aventure collective assaisonnée d’éducation populaire. Parlons donc de cette épice aux mille nuances : l’éducation populaire. Pour obtenir un plat varié et savoureux comme le sont les cuisines collectives, des éléments indispensables et interreliés s’entremêlent donnant des goûts doux, forts, amers, sucrés… partage d’expériences, apprentissages et création de sens. Ces ingrédients permettent de fabriquer des plats sains, appétissants et nourrissants tout autant pour le corps que pour le cœur.

Partage d’expériencesDès leurs balbutiements, les groupes de cuisine collective se sont construits autour du partage des expériences vécues et des compétences acquises dans l’action : nourriture et connaissances accumulées

au fil de la vie. Un partage indispensable pour se soutenir mutuellement, se sentir solidaire, pour changer les choses et simplement pour le plaisir de rendre la vie plus agréable.

ApprentissagesComment faire de ces expériences variées des ingrédients utiles pour concocter des mets délicieux et un environnement alimentaire enrichissant? Il faut apprendre et choisir. Par exemple, dès le début du mouvement, les membres ont réfléchi et choisi un des ingrédients majeurs de notre identité soit le mot « participante ». Cela ne tient pas du hasard, car celui-ci sert à souligner l’implication, le pouvoir de décision des membres d’un groupe sur son propre fonctionnement. De même pour chacune des étapes de la cuisine collective (planification, achat, cuisson, évaluation), les participantes mettent en commun leurs compétences culinaires, organisationnelles, habiletés en relations humaines, connaissances d’un

Croque-Formation Croque-Formation

Diane RobergeChargée de projet à la formation et à la vie associative

[email protected]

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Croque-Notes, décembre 2015Volume 19, Numéro1 25

milieu donné, valeurs et habiletés à se parler. Elles apprennent à travailler ensemble et font l’expérience des différentes facettes de la vie collective : communiquer, apprendre et décider ensemble.

L’éducation populaire valorise le vécu, mais offre également la possibilité d’acquérir des connaissances manquantes utiles à l’individu et au collectif pour fabriquer notre menu et construire notre bien commun. D’autres outils issus de l’éducation populaire s’ajoutent à notre équipement pour la réalisation de la recette : la base d’unité politique (BUP) du RCCQ, la vision de l’autonomie alimentaire et notre approche, soit le développement du pouvoir d’agir (empowerment) qui précise et explique des règles à suivre pour obtenir un plat plein d’autonomie et de bien commun.

Diane RobergeChargée de projet à la formation et à la vie associative

[email protected]

Pour donner du sensDonner du sens aux multiples gestes posés quotidiennement, rendre notre expérience personnelle et collective utile et transférable, tout ceci représente un défi. Les ingrédients issus de l’expérience sont souvent épars et pour les rendre consommables, nous les passons au tamis de nos valeurs, de notre vision et de nos objectifs. Ils développent leur sens grâce au levain de l’éducation populaire.

Les cuisines collectives sont un lieu d’apprentissage à la vie collective, un milieu de vie et comme liant nous utilisons l’éducation populaire. Partir des membres pour retourner vers eux, explorer avec créativité, de nouvelles recettes, garder l’œil ouvert sur les intérêts des membres et des groupes de cuisine collective, croire que les participantes peuvent aller aussi loin que possible dans leur démarche, dans l’acquisition de nouvelles connaissances, les y encourager, favoriser ces nouveaux apprentissages… Voilà! Nous pouvons déposer notre plat dans notre assiette pour l’offrir à l’ensemble de la population.

Croque-FormationCroque-Formation

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Croque-Notes, décembre 2015Volume 19, Numéro1 26

Depuis septembre, les six formatrices-animatrices se sont promenées partout au Québec.

Six formations Démarrage d’une cuisine collective ont eu lieu dans quatre régions, soit Laurentides, Lanaudière, Montrégie, Montréal.

Trois jours de formation Animation d’une cuisine collective ont été offerts dans le Bas-St-Laurent. Les régions du Saguenay-Lac St-Jean et de l’Outaouais ont aussi pu compléter cette formation commencée en mai dernier.

LES FORMATIONS EN MARCHE « Maria a nous aidé à

avoir beaucoup d’idées très entraînantes »

St-Pie

« J’ai maintenant moins de questionnements par rapport à la cuisine

collective » Laprairie

« Très intéressant et à utiliser dans d’autres

groupes » Rivière-du-Loup

« Mises en situation et échanges en groupe

enrichissants » Rivière-du-Loup

Chantale DeschenauxFormatrice-animatrice

France DesjardinsFormatrice-animatrice

Josée PrimeauFormatrice-animatrice

Maria PapadakisFormatrice-animatrice

Kristine LaflammeFormatrice-animatrice

Caroline DufresneFormatrice-animatrice

L’ÉQUIPE DE FORMATRICES-ANIMATRICES DU RCCQ

Croque-Formation Croque-Formation

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Croque-Notes, décembre 2015Volume 19, Numéro1 27

N’hésitez pas à nous contacter ([email protected]) pour recevoir, dans votre patelin, l'une de nos formations :

● Démarrage d’une cuisine collective● Animation d’une cuisine collective● Sensibilisation à la saine alimentation● Formations à la carte : gestion de conflits,

autonomie alimentaire, formation porte-parole, etc.

Notre agenda de formations sera disponible dès janvier 2016.

Nous avons déjà prévu des formations dans la Capitale nationale, les Laurentides, le Bas-St-Laurent et Montréal.

LE PROGRAMME DE FORMATION DU RCCQ

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Croque-Notes, décembre 2015Volume 19, Numéro1 28

Croque-RecetteCroque-Recette

LA FABULEUSE TOURTIÈRE D'UN ROYAUMERecette d'Alain TremblayCuisine collective Ste-Thérèse (Chicoutimi)

Lors de la rencontre provinciale de juin 2015, Alain nous a servi sa fabuleuse tourtière. À la demande générale, voici sa recette!

Préparation des viandes● 3/4 de livre de bœuf● 3/4 de livre de porc● 3/4 de veau

Si vous avez de l'orignal, du caribou ou du chevreuil, enlever 1/4 de livre de chacune des viandes (bœuf, porc, veau) et ajouter 3/4 de viande de bois. Vous pouvez aussi mettre du lièvre, du lapin ou de la perdrix!

Couper la viande en cubes d'environ 1/2 pouce. Bien mélanger les viandes dans un grand bol. Ajouter 1 grosse conserve de bouillon de bœuf à fondue et un sachet de soupe à l'oignon. Ajouter 2 gros oignons. Laisser mariner tout une nuit.

Préparation des légumesCouper en morceaux 2 à 3 livres de patates et laissez-les tremper dans l'eau froide pendant que vous préparez votre pâte.

Préparation de la pâtePréparer votre meilleure pâte à tarte, comme à l'habitude ! C'est toujours meilleur que celle achetée en magasin!

AssemblagePréchauffer votre four à 450 0 F.Utiliser un grand chaudron en fonte (préférable), un creuset, une rôtissoire ou tout autre grand plat allant au four. Couvrir le fond et les côtés de votre plat avec de la pâte. Mettre les viandes et les patates que vous aurez mélangées. S'il manque du liquide, ajouter l'eau des patates pour couvrir jusqu'au bord. Ajouter une abaisse de pâte sur le dessus en prenant soin de faire de petits trous pour laisser s'échapper la vapeur.

Couvrir et mettre au four pendant une heure.Baisser la température du four à 250 0 F et cuire environ huit (8) heures (toute une nuit).De temps en temps, vérifier s'il reste du bouillon, en ajouter au besoin (bouillon de bœuf).Enlever le couvercle à la fin afin de faire dorer la croûte.

Bon appétit et Joyeuses fêtes!