Les Amisdes Monastères

N° 145 - JANVIER 2006 - TRIMESTRIEL - 4 €

Landévennec

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SON BUT

– Subvenir aux besoins des communau-tés religieuses, contemplatives notam-ment, en leur apportant un concoursfinancier et des conseils d’ordre admi-nistratif, juridique, fiscal.

– Contribuer à la conservation du patri-moine religieux, culturel, artistique desmonastères.

SES MOYENS D’ACTION

– Recueillir pour les communautés tousdons, en argent ou en nature, confor-mément à la législation fiscale sur lesréductions d’impôts et les déductionsde charges.

– Recueillir donations et legs, en fran-chise des droits de succession (art.795-4 du code général des impôts).

SA REVUE

Publication trimestrielle présentant :– un éditorial de spiritualité ;– des études sur les ordres et les communau-

tés monastiques ;– des chroniques fiscales et juridiques ;– des annonces, recensions, échos.

POUR TOUS RENSEIGNEMENTS

« Fondation des Monastères « 83/85, rue Dutot

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La Fondation des Monastèresreconnue d’ut i l i t é publ ique (J .O. du 25 août 1974)

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SOMMAIREN° 145 – janvier 2006

Editorial, par Dom Louis Cochou . . . . . . . . .4

Landévennec, Hier et aujourd’huipar Frère Marc Simon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7

Conseil d’Administration de la Fondation des Monastères du 1er octobre à Landevennec- Un trop bref séjour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .19- Homélie du Père Abbé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .20- Résolutions du conseil d’administration .21

Chronique juridique : Questions-Réponses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22

Echos du monde monastique- Dédicace de l’église au Monastère

Notre Dame de la Plaine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26- La journée de formation

au Centre Sèvres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .31- Les arnaques se suivent

et ne se ressemblent pas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32

Recensions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .33

Annonces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .38

Abonnez-vous . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .40

Les Amis des Monastèresrevue trimestrielle

Les Amisdes Monastères

ISSN : 1250-5188

Dépôt légal :n° 06.253 - janvier 2006

Commission paritaire :N° 1007 G 82214 du10 octobre 2002

Directeur de la publication :Mère Myriam Fontaine

Rédaction :Tél. : . . . . . . . . . . . . . . 0145310202Fax : . . . . . . . . . . . . . . 0145310210

Impression :Atelier Claire JoieMonastère des Clarisses38340 VoreppeTél. Mon. : . . . . . . . 0476502603Numéris : . . . . . . . . 0476508752Fax : . . . . . . . . . . . . . . 0476501717E-mail : clairejoie.voreppe@wanadoo.fr

Photo de couverture :Landévennec

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Le voyageur qui arrive pour lapremière fois à Landévennec esttoujours saisi par la beauté majes-tueuse et ce grand calme du pay-sage que les textes anciens chan-taient déjà. Les membres duConseil d’Administration de laFondation des Monastères en ontfait récemment l’expérience. Car-refour de mer et de rivière, oùl’eau s’étend et se retire sous unciel toujours changeant, ceinturéde collines et de forêts, le site pré-sente sur une face la verticalitéd’un fjord et sur l’autre l’étalementdes rives et de l’estran. Le moine yest sensible comme tout autre, et ilest reconnaissant à ses prédéces-seurs d’avoir choisi ce lieu degrande beauté pour y bâtir unmonastère. La nature et l’histoirese sont donné rendez-vous en cetespace de confluence qui porte, enfait, le nom d’un homme. Quoiqu’il en soit de la difficile étymolo-gie du mot « Landévennec », cetteterre, en breton ce « lann », estconsidérée par tous comme laterre, le « lann » de saint Guénolé.

Quand fut posée, le 10 mai1953, la première pierre dumonastère actuel - qui doit être aumoins le sixième construit icidepuis l’orée du VIe siècle - le Père

Abbé Louis-Félix Colliot a eu cettebelle parole : « Si nous avons voulurevenir à Landévennec, ce n’est pasparce que nous nous sommes lais-sés séduire par la beauté d’un siteou par l’éclat d’un souvenir; maisbien parce que nous croyons quedans ce lieu, qui demeure commeimprégné de grâce et de prière,nous pourrons plus sûrementmériter la protection et retrouverl’âme d’un Saint ». Notre commu-nauté qui avait pris naissance àKerbénéat, près de Landerneau, en1878, ne serait pas venue ici en1950 si Landévennec n’était pasd’abord pour nous la terre de saintGuénolé.

Guénolé fait partie de la grandefamille des saints et saintes des paysceltiques, et il porte leur visageparticulier. Outre qu’ils sont trèsnombreux - le calendrier encompte au moins un chaque jour -leur sainteté a rarement fait l’objetd’une canonisation officielle. Elle aété seulement reconnue par leursproches et leur entourage. Leurtrait spécifique tient à ce que lalocalisation de leur culte est moinsliée à la présence de leurs reliquesqu’aux lieux mêmes où ils ontvécu. Ils sont les saints ou saintesde tel « lann » ou de tel « loc ». Le

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EDITORIALLANN-GUENOLE

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mot « lann » semble désigner une« clairière » ou un « espaceouvert » ; le mot « loc », du latin« locus », signifie le lieu commeune partie déterminée de l’espace.

Pour nos ancêtres, le saint estcelui qui sanctifie l’espace de terreoù il vit. Il sanctifie, par sa prière etses actes de bonté, le monde quil’entoure. Nos pères avaient unenotion très concrète et terriennede la sainteté. Pour eux, le saintpurifie le monde et le rend habi-table. Les récits hagiographiquesexpriment cela sous forme imagéeen disant, par exemple, qu’en arri-vant à tel endroit, tel saint a chasséun dragon que personne, aupara-vant, ne pouvait maîtriser, ouencore que saint Guénolé a débar-rassé pour toujours de toute espècede serpent l’île Lavret, près de Bréhat, où il s’est formé à la viemonastique à l’école de saintBudoc.

Par sa prière et sa pénitence, lesaint détermine un espace, un« lann », où rayonne sa sainteté. Etles foules se plaisent à venir prier etse refaire spirituellement en ce lieu.Elles aiment à en contempler lepaysage, à marcher autour de l’ora-toire ou à faire troménie autour del’enceinte ; elles aiment boire l’eaudu même puits ou de la mêmesource où a bu le saint. Et commenos vieux saints étaient de grandspèlerins, il n’est pas étonnant de

rencontrer sous le même nom plusieurs « lanns » ou plusieurs« locs ».

Ils ont aimé s’établir sur les îlesou au bord de la mer, dans lesabers et les estuaires, tel celui del’Aulne où s’établit saint Guénolé.Le rivage est un lieu limite, unefrontière entre la terre et la mer.Jusqu’au XIe siècle. au moins,l’entrée principale du monastère deLandévennec était du côté de lamer, non du côté de la route. Lessaints bretons semblent fascinéspar l’horizon marin; ils ont étéportés à chercher ce qui se cacheau-delà. D’où les périples et lesaventures vers l’inconnu, comme levoyage de saint Brendan et lemythe du pèlerinage à la quête del’île introuvable. Plongés dans levisible qu’ils aiment et qu’ils res-pectent, ils ne se lassent pas dechercher, à travers lui, l’Invisible.« Cherchez à connaître la créationsi vous voulez connaître le Créa-teur », écrit saint Colomban.

Les fouilles archéologiques surle site primitif de notre monastèreont montré que la distance entreles compagnons de saint Guénoléet nous est bien d’environ quinzesiècles. Y aura-t-il encore desmoines en ce lieu dans quinzeautres siècles ? Question sansréponse, bien entendu, car ceschoses-là sont entre les mains de Dieu. Ce qu’un abbé de

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Landévennec peut dire aujourd’huiavec assurance, c’est l’expériencequ’il fait de la présence de saintGuénolé en ce lieu. Bien descroyants se déplacent pour venirici-même se confier à son interces-sion, comme pour se tenir àl’endroit où ils se feront le mieuxécouter de lui. Se rapprocher du «lann » où il a vécu, regarder le pay-sage qu’il a contemplé lui-même,ou, comme le disait le Père AbbéLouis-Félix, rechercher la grâce etla prière qui imprègnent ce lieu estun chemin pour retrouverconfiance et lumière intérieure.

Nous honorons vraiment saintGuénolé et nos vieux saints bre-tons, cornouaillais, gallois, écossaiset irlandais, lorsque, par notreprière et notre vie, nous essayonsd’ouvrir nous-mêmes aujourd’huides clairières de paix et de frater-nité dans les forêts et sur lesrivages de ce monde. Par toutautour de nous, il y a des « lanns »et des « locs » à créer. Comme il ya aussi toujours à pèleriner versl’horizon de notre vie, vers la Citéde Dieu où nos amis, les saints,nous précédent et nous attendent.

FR. LOUIS COCHOU,ABBÉ DE LANDÉVENNEC

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LE SITE DE LANDEVENNEC.

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I. 15 siècles d’histoire

A. Tradition celtique

Tout au fond de la rade deBrest, l'Aulne, en provenance descollines bleues de Châteaulin,s'étale en un large plan d'eau queremonte la marée entre deux rivesverdoyantes. C'est là que l'œildécouvre, au détour d'un dernierméandre que dominent les toits del'actuelle abbaye de Landévennec,les vestiges de celle qui l'avait pré-cédée de quinze siècles.

Il faut, en effet, remonter jus-qu'au 6e siècle au moins pour voirs'installer dans ce vallon boisé unepoignée de moines de traditionceltique. C'était à l'époque où lesBretons, fuyant la Grande-Bre-tagne envahie par les Saxons, cher-chaient refuge en terre d'Armo-rique. « Boat people » avantl'heure, ils y venaient avec familleset bestiaux. Déjà christianisés, lesaccompagnaient leur clergé et leursmoines, les regroupant en d'in-nombrables « Plou » et « Lan »,paroisses et monastères. Ainsi nais-sait la Bretagne. Bien que garantiepar le fil ininterrompu de la tradi-tion, l'histoire de ces premierstemps dispose de peu de docu-ments mais quand au début du

9e siècle l'abbaye de Landévennecapparaît dans l'histoire, onapprend qu'elle fut fondée par uncertain moine gallois du nom deWinwaloé, dont elle conserve etvénère les reliques.

Le plus ancien document est undiplôme, sorte de lettre patente, del'empereur Louis le Pieux quienregistre en l'an 818, suite ausynode réformateur d'Aix-la-Cha-pelle, le passage du monastère deLantowinnoc d'une règle celtiqueà celle de saint Benoît. « Nousvous faisons connaître que Matmo-noc, abbé du monastère de Lanto-winoc étant venu auprès de nous,nous l'avons interrogé sur la viedes moines en ce pays et sur leurtonsure. A toutes nos questions il arépondu avec la plus grande clartéet loyauté, et nous avons ainsiappris que c'était des Irlandais(Scoti) qu'ils tenaient leur façon devivre et leur tonsure, alors quedans toute l'Eglise apostolique etromaine on sait qu'il en va autre-ment. » On en est donc réduit,pour ce qui est des siècles anté-rieurs, à se référer à la tradition cel-tique, surtout irlandaise, avec sonascétisme, son calendrier déphasé,son costume, ses manuscrits.

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LANDEVENNECHier et aujourd’hui

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B. Bénédictins

L'alignement de Landévennecet autres monastères celtiques surle reste de l'empire ne devait pastarder à se traduire en épanouisse-ment culturel. Cinquante ansaprès, le scriptorium du monastèretémoigne d'une grande activité,dont il reste un évangéliaire,aujourd'hui à New-York, un autreà Oxford ; surtout dans la commu-nauté, qui ne dépasse guère ladouzaine, se révèlent trois auteurs,dont l'Abbé lui-même, qui rédi-gent en latin, entre 860 et 884, lesvies en vers et en prose de saintGuénolé et saint Pol Aurélien. Ytransparaît la vie d'une commu-nauté prospère, qui sait apprécierles avantages de ce site où elle vitentre bois et rivière : « VéritableParadis, écrit l'Abbé Gurdisten, oùapparaissent les premières fleurs etles premiers bourgeons de l'annéeet s'en vont les dernières feuilles ;un vrai jardin où cueillir non seule-ment les fruits de la terre maisaussi ceux du ciel. »

Paradis menacé pourtant, cardepuis déjà des années vikings etdrakkars courent mer et rivières.En l'an 913 les hordes normandesse jettent sur la Bretagne. La dateen est conservée sur le calendrierdu monastère aujourd'hui àCopenhague : « Eodem annodestructum est monasteriumSancti Winwaloei a normannis(Cette année même le monastèrede Saint-Guénolé a été détruit par

les Normands) ». Comme ailleursen Bretagne, les moines se sontenfuis à temps. Ceux de Landéven-nec ont trouvé refuge en la citadelle de Montreuil en Picardie ;ils étaient treize, dont les nomsnous sont conservés. Ils allaient ydemeurer une trentaine d'années,tandis que leur monastère breton,incendié, abandonné, s'en allait enruine. Ils le retrouveront une qua-rantaine d'années après en état decomplet délabrement.

Il leur fallut, bien sûr, desannées pour retrouver la prospéritéd'antan. La reconstruction sembleavoir été lente et modeste. Leonzième siècle cependant vamettre fin à cette période de pénu-rie ; c'est d'ailleurs une périodefaste à la fois pour les monastèreset pour la famille ducale de Cor-nouaille qui patronne Landéven-nec. Elle est marquée par la rédac-tion, au milieu du siècle, duCartulaire de l'abbaye, dont lemanuscrit, conservé à Quimper,rassemble avec les chartes de pos-session les dif férentes vies, enprose et en vers, de saint Guénolé,et les hymnes en son honneur.

La situation du monastèrechange cependant avec l'accès dela famille comtale au Duché deBretagne. Jusque là seul monastèreen Cornouaille et seul objet desfaveurs comtales, il se voit désor-mais supplanté par la nouvelle fon-dation à Quimperlé de l'abbaye de

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Sainte-Croix. Il reste cependanttrès lié à cette famille, qui luiassure durant encore deux sièclesses abbés et sans doute aussi sessubsides. C'est d'ail leurs lemoment, au début du douzièmesiècle, où les moines, sur les mursde leur église carolingienne, édi-fient une belle église romane vasteet riche, avec déambulatoire, tran-sept, et tour centrale, et dotentleur monastère d'un cloître romanaux colonnettes jumelées. On sentlà l'influence de Fleury-sur-Loire,que l'on sait d'ailleurs en relationétroite avec les monastères bretons.

C. Le Moyen-Âge

De ces siècles médiévaux l'his-toire a gardé peu de souvenirs, saufle retour périodique des incursionsde pillards et de bandes armées,surtout les escouades anglaiseslogées à Brest, à tel point que l'ab-baye doit s'entourer au treizièmesiècle de remparts, de douves et detourelles. Les moines ont d'ailleursleur part des calamités publiques,et il y en a : guerre de successionde Bretagne et grandes compa-gnies au quatorzième siècle,guerres de la Ligue au seizième ;au milieu du quatorzième laGrande Peste aussi.

Cependant, à travers heurs etmalheurs, la vie monastique sepoursuit. On connaît les noms desAbbés, tous issus des familles

nobles de la région, en attendantl'instauration en 1522 de la Commende. Les témoignagescontemporains attestent la fidélitédes moines à leur office choral,ainsi qu'à leurs oeuvres charitables.L'effectif des moines ne dépasseguère la douzaine, et il en seraainsi jusqu'à la Révolution. La findu 16e siècle pourtant est catastro-phique : avec le passage destroupes bretonnes, françaises,anglaises, espagnoles, le monastèreest ruiné et abandonné.

D. Renouveau et déclin

Heureusement, comme partouten France, la vie religieuse connaîten Bretagne au 17e siècle un regainde vitalité, tant dans l'essor desordres religieux que dans la foi et la pratique populaires ; on sait les étonnantes entreprises missionnaires d'un Michel LeNobletz et d'un Père Julien Mau-noir. L'abbaye aussi va renaître.Grâce au savoir-faire d'un nouvelAbbé commendataire, Jean Briant(1608-1630), Landévennnec res-taure ses batiments et aussi sa vierégulière en s'affiliant à des socié-tés de réforme. En 1636 l'abbbayes'agrège à Congrégation de Saint-Maur. C'est le salut.

Les études retrouvent leursdroits : le Père Noël Mars écrit une« Histoire du Royal Monastère deSaint Guénolé de Landévennec »en 1648 ; le Prieur, Dom Maur

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Audren de Kerdrel, lance le projetd'une nouvelle Histoire de Bre-tagne, qui verra le jour en 17O7sous le nom de Dom Lobineau ;un peu plus tard,Dom Louis LePelletier publiera un « Dictionnairede la langue bretonne », qui faittoujours autorité.

Au temporel l'abbaye, dite« royale », s'entoure d'un impor-tant domaine qui constitue unedouble seigneurie dont l'Abbé,commendataire, est titulaire etbénéficiaire. Huit prieurés dépen-dent de l'Abbé : Tibidy, Camfrout,Le Parc, Châteaulin, Concarneau,Lanvern, Ile de Sein, Batz en Gué-rande ; et sept églises paroissialessont à sa nomination. Les paroissesvoisines sont presque en totalité

propriété et paient la renteannuelle au même Abbé : Landé-vennec, Argol, Trégarvan, Telgruc,et Crozon. Quant à l'environne-ment, de bois, de mer, de collines,il n'a guère changé depuis saintGuénolé. Landévennec, « le plusbeau séjour de France », au dire deDom Noël Mars ; « J'y pourraisplacer le paradis terrestre », dit unautre ; ceux du 9e siècle le disaientdéjà.

Mais voici le 18e siècle. « Siècledes lumières » dit-on. Ce 18e esten fait celui de la décadence de lavie religieuse, philosophie et jansé-nisme se donnant la main. Lesvocations se raréfient, les convic-tions se perdent. Landévennec estvite réduit à cinq ou six moines. La

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LE MONASTERE AU XVIIE SIECLE.

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Commission des Réguliers de1766 ne la supprime pas, mais en1784 le titre abbatial est éteint etla mense transférée à l'évêché deQuimper. La Marine aussi fait desprojets pour y implanter un hôpitalou un collège. Mais la Révolutionest en marche. Les quatre derniersmoines se séculariseront, et le 21mai 1792 l'abbaye est mise envente. Tandis que se succèderontles propriétaires - il y en aura sept -les murs très vite s'écrouleront,l'oubli et le silence plus encore queles ronces s'empareront de ceslieux pour plus d'un siècle et demi.

E. Kerbeneat - Landévennec

En 187I, Mgr Anselme Nouvelde La Flèche, moine lui-même tar-divement et profès de la Pierre-qui-Vire, est nommé évêque deQuimper. Nostalgique de la viemonastique, il fonde dans unecampagne retirée du Léon un nou-veau monastère, for t modesteencore en vérité : Kerbénéat, ou« maison de Benoît ». Troismoines au départ, mais qui vontêtre quarante au tournant du 20e

siècle. Quarante moines que l'os-tracisme des lois anti-religieuses deFrance contraint en 1903 à s'exilerau Pays de Galles. De retour en1922, mais très réduits en nombre,ils s'enracinent pourtant avec téna-cité. Déjà ils rêvent de relever Lan-dévennec. Le mouvement culturelbreton « Bleun-Brug », l'afflux desvocations au lendemain de

la guerre, le renom croissant del'abbaye, qui a retrouvé un Abbéen 1945 en la personne de DomLouis-Félix Colliot, tout contribueà hâter la réalisation du rêve. Il yfaudra quinze années de tractationsentre les moines, le Bleun-Brug etle propriétaire. Le 28 Juillet 1950la communauté de Kerbénéatachètera Landévennnec pour leprix de 15 millions de francs.

C'est une communauté nom-breuse - 50 moines - et jeune quientreprend de faire revivre la viemonastique en ces lieux après 160ans de silence. Quinze autresannées. Une première tranche detravaux, de 1953 à 1958, bâtira lenouveau monastère ; une seconde,de 1962 à 1965, l'église abbatiale ;le tout grâce à l'appui généreux detoute une population. Ce n'est passans signification que l'abbayerenaisse en cette période charnièreni que le chantier de cette église aitcoincidé avec un autre chantier,celui de l'Eglise Catholique auConcile Vatican II, ouver t enoctobre 1962 et clos en 1965.

Ce sera, en ef fet, la grandetâche du Père Jean-de-la-CroixRober t, qui succède au PèreLouis-Félix Colliot en 1970, deconduire la communauté dans l'es-prit et les directives du Concile. En1981, répondant à un appel déjàancien de l'Eglise d'Haïti, i louvrira à Port-au-Prince, puis au

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Morne Saint-Benoît, une antennemonastique de quatre Frères, quise développera lentement. En1985 des fêtes exceptionnellesmarqueront le quinzième cente-naire de l'abbaye, soulignant soninsertion dans le contexte breton.Un important colloque scienti-fique consacré aux écrits du hautmoyen-âge confirmera la vocationculturelle de l'abbaye, déjà concré-tisée en son exceptionnelle biblio-thèque bretonne et désormais dansson musée.

En 1991 la communauté a élupour son Abbé le Père LouisCochou, dans les mêmes perspec-tives d'ouverture et de fidélité.Comme pour tout monastère seconfirme sa vocation d'accueil,avec ces deux atouts que sont saliturgie et son environnement.Comme partout aussi, certes, fautede renouvellement se réduit etvieillit la communauté, mais sanspour autant renoncer à louer Dieuet témoigner de lui en ce Bout duMonde.

II. Un complexemuseographique

A. Le site

Vendu aux enchères en 1792, lemonastère, comme on pouvait s'yattendre, ne tarda pas à tomber enruines et à servir de carrière depierres, notamment pour Brest,très proche par la mer et où

atterrirent entre autres les stallesdu choeur, le cloître, des chapi-teaux et des pierres tombales. Sept propriétaires allaient se succéderjusqu'en 1950 ; mais dès 1825 cen'était plus qu'un « amas dedécombres », que l'on finit parniveler sous une couverture deterre, tandis que l'église, plantéede palmiers, prenait l'allure d'unjardin exotique.

C'est ainsi que, en octobre1950, les moines de Kerbénéatdécouvrirent les l ieux qu'ilsvenaient d'acheter. L'urgencecommandait de défricher d'abordla propriété ; assez vite cependant,pour répondre à la curiosité desvisiteurs, on mit en place dans unbâtiment à proximité une exposi-tion faite de panneaux historiquesretraçant le cours séculaire de l'abbaye, qu'un diaporama vintensuite compléter.

Les années 80 marquèrent untournant. D'abord les premièresfouilles archéologiques révélèrentla partie enterrée des vestiges. Une fois mise au jour la couchesupérieure, on comprit que l'onallait au-devant d'une progressionà la verticale vers des couchessuperposées à reculons de l'his-toire, mais toujours au mêmeemplacement. Cela était dû à l'étatdes lieux, par ticulièrementhumides. Comme l'écrivent les res-ponsables, « pour lutter contre

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l'humidité, on rehaussait les solsde chaque nouveau bâtiment avecles gravats du précédent, tout enconservant en place les bases desmurs antérieurs. On aboutit decette façon à un empilement dessols et à une superposition des édi-fices successifs, dont l'étude strati-graphique permet de retracer lesplans et l'évolution. L'histoire dumonastère est ainsi figée dans laterre. »

Les campagnes de fouilles quis'ensuivirent jusqu'après l'an 2000confirmèrent ces pronostics. Ellespermirent aussi de découvrir toutun matériel de chapiteaux, boise-ries, sarcophages, squelettes et

autres, qui sont autant de témoinsprivilégiés de la longue histoire del'abbaye.

B. Le musée

Ainsi naquit le projet d'unauthentique « Centre d'interpréta-tion », qui rencontra l'adhésion duConseil Général du département etdu Parc Naturel Régional d'Armo-rique. En continuité physique avecle site des ruines de l'ancienneabbaye, dont c'était là le complé-ment logique, un beau musée avectout son accompagnement tech-nique fut mis en chantier en 1989et inauguré dès l'année suivante.

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©INAUGURATION DU NOUVEAU MONASTERE EN 1958.

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Le musée lui-même forme unquadrilatère de 19 mètres de côté.L'ensemble muséographique s'yorganise selon une chorégraphieconçue par le conservateur Jean-Pierre Gestin : tandis que sur toutle pourtour se déroule, évoquéepar objets exposés, l'histoire dumonastère depuis l'époque cel-tique jusqu'à nos jours, au centreet coeur de cet ensemble, symbo-lisé par un sarcophage du 9e siècleouvert sur une enluminure de cemême siècle représentant lesquatre évangélistes et le Christ engloire, s'inscrit le sens de toute viemonastique : une mort pour unevie, ou la recherche de l'éternel parles chemins de l'Evangile.

Des panneaux historiés balisentce parcours historique, que concré-tisent objets divers, plans,maquettes, manuscrits, photogra-phies, etc... On y remarquera

notamment un double de la croixabbatiale dite de Saint-Mathieu,des fac-similés d'une vingtaine demanuscrits bretons des 9e et 10e

siècles, et du calendrier du 10e, uncarrelage réalisé avec des élémentsen provenance d'une villa gallo-romaine, une série de chapiteauxromans, une maquette du monas-tère carolingien, et celle du monas-tère à l'époque mauriste (d'après leMonasticon Gallicanum). La piècemaîtresse en est le sarcophage du9e siècle, trouvé sous une des pilesde l'église ; il s'agit du cercueil enbois de chêne (150 kg), admirable-ment conservé et traité, d'un desprinces de Cornouaille.

III. Rayonnement culturel

Dès l'adoption par l'abbaye dela Règle de Saint Benoît au débutdu 9e siècle s'est af firmée la vocation de Landévennnec dans le

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©ENTRÉE DE L’ÉGLISE.

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domaine culturel ; il en reste uncer tain nombre de manuscritsaujourd'hui dispersés dans lemonde et sans doute d'autres nonencore identifiés. La nouvellleabbaye à son tour s'est enrichietrès vite d'une riche bibliothèquequi constitue un exceptionnel outilde travail pour la recherche dans ledomaine breton.

A. Le scriptorium

De la bibliothèque de l'an-cienne abbaye il ne reste pratique-ment rien. On sait que lesouvrages qui s'y trouvaient à laRévolution ont été dirigés par voied'eau sur Châteaulin en amont del'Aulne, et de là répartis entreMorlaix et Brest, les parcheminsentre autres, pour servir de sachetà envelopper poudre ou tabac.Quelques rares ouvrages seulementont pu être récupérés, dont unegrammaire hébraïque à l'usage deDom Louis Le Pelletier (1716).

Mais à cette époque les plusprécieux manuscrits du monastèreétaient déjà dispersés, on ne sait où ni comment. Heureusement plusieurs ont été retrouvés, issusdu scriptorium de l'abbaye aux 9e,10e et 11e siècles. Ils constituent,par défaut et sous forme de fac-similés ou microfilms, le fondsancien de la bibliothèque actuelle,et sont un élément essentiel dupatrimoine culturel de la Bretagne.En voici le détail.

Un évangéliaire ou recueil desquatre évangiles, du 9e siècle,appelé « Harkness Gospels »,actuellement à la BibiothèqueMunicipale de New-York sous lesigle « Ms 115 ». On le date desannées 850. Son origine a été éta-blie grâce à la mention dans soncalendrier des trois fêtes de saintGuénolé : 3 mars, 28 avril et 11mai (dédicace). On y trouve desreprésentations zoomorphiquesdes évangélistes. On pense qu'il futà l'usage de la communauté à Landévennec même.

Un second évangéliaire, actuel-lement à la Bodléienne d'Oxford(D.2.16 52719). Le texte est lemême que dans le précédent, avecdes miniatures également zoomor-phiques. Tout y est cependant plussoigné. On le date du début du 10e

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EVANGÉLIAIRE DU IXE SIECLE - (NEW YORK).

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siècle, et on y verrait volontiers unprésent fait par Athelstan, premierroi d'Angleterre, à l'église d'Exe-ter, où il était en possession del'évêque Léofric (mort en 1072).

Un évangéliaire de la mêmeépoque, daté de l'an 909 et destinéà être donné par Matian et sonépouse Digrenet à l'église de« Rosbeith » (sans doute Rospez,dans les Cotes-d'Armor). Aujour-d'hui à la Bibliothèque Municipalede Troyes (N° 960).

Un calendrier liturgique du10e siècle, conservé à Copenhague(Bibliothèque royale, Thott 239).On n'y trouve que les huit pre-miers mois de l'année ; plus unetable pascale de 908 à l'an Mille,où est mentionnée à la date de 913la destruction de Landévennec parles Vikings (« Eodem annodestructum est monasterium SiUuinualoei a Normannis »).

Une Vie de Saint Guénolé,« Vita et miracula sancti Uuinua-loei », copie faite à Château-du-Loir au 11e siècle, sur commanded'un certain Lambert, laïc. Actuel-lement à la Bibliothèque Nationale(BN, Lat. 5610 A).

Le Liber Officialis d'Amalaire,portant la date de 952. Le codexest passé par la bibliothèque deChrist Church à Cantorbéry et setrouve aujourd'hui à Cambridgeau Corpus Christi College (192).

Le Cartulaire de Landé-vennec, du milieu du 11e siècle,comprenant les Vies de saint Gué-nolé en prose (par Wrdisten) et envers, des hymnes en son honneur,et les char tes du monastère.Demeuré en possession des moinesjusqu'à la Révolution, il a été saisiensuite et est conservé aujourd'huià la Bibliothèque Municipale deQuimper ( BM 16 ).

L'Histoire du Royal Monas-tère de Saint Guénolé de Landé-vennec , par Dom Noël Mars,1648. C'est le seul manuscrit issudu monastère même qui y soitencore conservé, après avoir étéracheté en 1998. Manuscrit surpapier. Il reprend la Vita SanctiWinwaloei et la commente, puis lesévénements postérieurs, et passe enrevue les Abbés successifs et lesprieurés.

B. La bibliothèque bretonne

Outre sa bibliothèque monas-tique, d'allure classique et réservéeà l'usage de la communauté, l'ab-baye possède une bibliothèqueuniquement consacrée à la Bre-tagne et ouverte à la consultationdes chercheurs. Bibliothèque destyle et de niveau universitaires,avec ses 25 000 volumes, bro-chures et revues, elle est l'une destrois principales en Bretagne etconstitue un remarquable conser-vatoire de son patrimoine.

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Dès avant les années de guerrele Docteur Louis Lebreton, méde-cin à Bourbriac dans les Côtes-d'Armor, avait entrepris de monterune bibliothèque aussi complèteque possible de tous les ouvrageset revues ayant trait à la Bretagne(histoire, littérature, religion,recherche, droit, nobiliaire, géo-graphie, tourisme, arts, monogra-phies, langue, marine, agriculture,journaux, etc...). Son intentionétait, une fois constituée cettebibliothèque, de la confier à unmonastère. Dès qu'il connut larenaissance de Landévennec, enaoût 1950, il la proposa à la com-munauté sous forme de dépôt àtransformer en legs à son décès. Lecontrat fut signé en 1951 et lesplans du la nouvelle abbaye furentaménagés pour accueillir cettebibliothèque, qui fut inaugurée le29 février 1960. De 1951 à samort en 1991, le Docteur Lebre-ton, avec le Père Grégoire Ollivier,installa la bibliothèque, à laquellevinrent s'adjoindre bon nombred'autres donations. Depuis lors elleaccueille, sur simple rendez-vous,étudiants et chercheurs de tousâges désirant la consulter.

Par certains aspects la biblio-thèque bretonne fait figure deconservatoire, avec ses incunables,ses archives diverses depuis le 15e siècle (dont un « cataloguesommaire » a été établi récemmentpar le professeur Michael Jones

(Univ. de Nottingham), avec ses 9 manuscrits de théâtre populairedu 18e siècle, ses « terriers » desbailliages de Bretagne, ses jour-naux et magazines du 19e, ses 77 ouvrages du 16e siècle, et 164 du 17e, à quoi s'ajoutent lescar tes postales de Bretagne (30 000), les chansons sur feuillesvolantes (4500), la collection com-plète de l'Illustration (1843-1943), etc. En outre, beaucoup deces documents sont rares sinonrarissimes : ainsi le catéchisme bre-ton de 1576 n'est connu que pardeux exemplaires.

L'ensemble de la bibliothèque aété informatisé et le seul listingreprésente un volume de 666pages 21 x 29,7. On ne peut iciqu'énumérer les différents secteursreprésentés :

Vie religieuse. Documentsépiscopaux. Semaines religieusesdes 5 diocèses bretons. Collègeslibres (palmarès, bulletins desanciens). Abbayes et congrégationsreligieuses. Collection de bulletinsparoissiaux.

Langue bretonne. Littérature,linguistique, livres religieux. Caté-chismes, dont le plus ancienconnu, 1576.

Un réper toire récent desouvrages religieux en breton, « Leslivres du Paradis », en donne 1200

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présents dans cette bibliothèquesur 1800 connus.

Hagiographie bretonne .Ouvrages de synthèse et monogra-phies.

Histoire et Géographie. Tousles ouvrages de référence. Cartesanciennes. Récits de voyages.Recueils de gravures.

Littérature en langue fran-çaise en rapport avec la Bretagne.Environ 2000 ouvrages.

Marine. Récits de voyages.Revues Maritimes.

Culture et folklore. Traditionspopulaires. Contes et légendes.

Droit et Nobiliaire. Réforma-tion de la noblesse en 1680.Monographies familiales. Cou-tumes de Bretagne.

Agriculture. Géologie. Flore.Emigration bretonne.

Beaux-arts et musique. Dontun fonds important de cantiquesbretons.

Archéologie. Compte-rendusde fouilles.

A quoi il convient d'ajouter lesdivers fonds déposés à la biblio-thèque, à titre d'exemple le fondsdu mouvement culturel Bleun-Brug ( 1905-1982 ).

Un tel déploiement documen-taire permet à l'abbaye de collabo-rer avec tous les organismes,bibliothèques, musées, centres derecherche et de documentation enBretagne, lui assurant ainsi unrayonnement supplémentaire.

P. MARC SIMON MB

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LE CONSEIL D’ADMINISTRATIONDE LA FONDATION

A L’ABBAYE DE LANDEVENNEC1ER OCTOBRE 2005

©ANCIENNE RÉSIDENCE DE L'ABBÉ.

1 - Un trop bref séjour

Accueill is de nuit, par unedouce pluie, les uns après lesautres, et bien tard pour les der-niers, en raison d’inattendues diffi-cultés de circulation, les membresdu conseil d’administration de laFondation, et ses proches collabo-rateurs n’ont découvert qu’aumatin les mystères du cadre de leurséjour. Après les laudes et l’Eucha-ristie, le Conseil d’Administrations’est mis au travail, très conforta-blement installé dans l’ancienne

résidence de l’Abbé, en contrebasdu monastère. Le déjeuner, à lafois simple et raffiné, a de nouveauréuni administrateurs et collabora-teurs : au menu également, le récitpar ces derniers de leur belleexcursion dans la presqu’île deCrozon a fait beaucoup d’envieux.Après, c’est à tous – en deuxgroupes - que la visite du monas-tère a été offerte : chacun conser-vera ses préférences parmi les plusbelles vues, toujours plus haut ducloître, du bureau du Père Abbé,de la salle de travail des novices.

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2 - Homélie du Père Abbé de Landévennec En la fête de Ste Thérèse de Lisieux (1er octobre 2005)

« Il y a un an, à pareille date, notre Conseil d’Administration s’est réunià Lisieux. Grâce à l’amabilité de la Mère Prieure, nous avons pu visiter lenouveau monastère et celui, conservé en l’état, où a vécu celle que nous hono-rons ce matin. Chacun de nous en a gardé ses propres impressions. Venant deLandévennec, j’ai été marqué surtout par l’exigüité des lieux. Le jardin dumonastère est à peine aussi grand que notre cour intérieure ! Il est cerné parun grand mur et, au-delà du mur, directement, la rue... Le lieu où a vécuThérèse n’a rien à voir avec l’ouverture de sa pensée et de son cœur à l’immen-sité du monde. Elle s’est vue, dans cet espace étroit, comme au centre del’Eglise et de l’humanité. Le monastère et son enceinte ont été pour elle le puitsoù elle n’a cessé de creuser pour y puiser de plus en plus profondément et vivrede plus en plus intensément. L’âme de cette jeune fille était trop grande poursi peu d’espace et si peu d’horizon. Cela l’a conduite à élargir son espace inté-rieur, en s’ouvrant tant à l’horizon de Dieu qu’à celui des hommes. On peineà penser que la Patronne céleste de l’activité missionnaire de l’Eglise a passé savie dans un cadre aussi restreint...

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©UN BUNGALOW DE L’HOTELLERIE FONDU DANS LA NATURE.

Mais il faut également citer laremarquable et célèbre biblio-thèque. Le conseil s’est ensuitepoursuivi jusqu’à l’heure des pre-miers départs. Après le dîner, unerencontre a eu lieu en salle duChapitre entre la communauté et

quelques membres du conseild’administration et du secrétariat :un événement exceptionnel, vécu,grâce au sens de l’accueil du PèreAbbé et de ses frères, dans la plusgrande et joyeuse simplicité.

M.T.

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Karl Barth, commentant dans la Dogmatique la Règle de Saint Benoît,dit qu’il faut la lire « carrément à l’envers ». Benoît écrivait : « Ecoute, faisceci et cela, et tu parviendras au Royaume céleste ». « Non, dit Barth, ce n’estpas parce que les croyants font « ces choses » que le Royaume de Dieu leur estouvert, mais c’est parce que le Royaume de Dieu leur a été ouvert, par lamort de Jésus-Christ, qu’ils les feront par la puissance de sa résurrection ».Autrement dit : écoute, prends conscience de ce que tu es, et vis de la grâce quit’est donnée... C’est ce qu’a fait Thérèse. Alors que la littérature religieuse deson temps enseigne que la grâce de Dieu n’est donnée qu’à quelques-uns, etcela, après d’innombrables mortifications, Thérèse a compris, en lisant simple-ment l’Evangile tel qu’il est écrit, que la grâce et la lumière de Dieu sont don-nées à tout le monde, offertes à notre liberté. « Dieu a tellement aimé lemonde qu’Il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en Lui... ait lavie éternelle » (Jn 3, 16). Elle a compris que tout est donné mais que le travailintérieur reste à faire pour que la force et la lumière du Christ pénètrentnotre vie intime et quotidienne, et la transforment. La vérité est donnéepuisque Dieu a donné son Fils; à nous de « faire la vérité ».

Thérèse a trouvé dans le Christ un espace à sa mesure; elle a même trouvéen lui, nous dit-elle, un « ascenseur ». En Lui, il nous est donné quelqu’un quinous tend les bras pour nous faire monter vers le Père. Il n’est besoin que denotre consentement à cette initiative divine. De là, chez Thérèse, cette manièrebien à elle de comprendre la sainteté comme « une disposition du cœur quinous rend humbles et petits entre les bras de Dieu, conscients de notre faiblesseet confiants jusqu’à l’audace en sa bonté de Père ». »

3 - Résolutions du Conseil

Première résolution

Le Conseil, après avoir prisconnaissance du procès verbal du10 mai 2005 en approuve lestermes à l'unanimité des membresprésents et représentés.

Deuxième résolution

Le Conseil approuve le budgetprévisionnel pour l’année 2006établi par Monsieur Ancely, expert-comptable de la Fondation.

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Troisième résolution

Le Conseil décide du lieu et dela date des prochains Conseilsd'Administration. Ils auront lieu lemardi 10 janvier 2006 et le mardi18 avril 2006 au siège de la Fonda-tion à Paris. Le Conseil de rentréeoctobre 2006 aura lieu le 14, auMonastère des Clarisses de Cormontreuil.

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1. J’envisage de donner à laFondation des Monastères unbijou : pourrais-je recevoir unreçu fiscal ?

Par faitement. Les dons ennature (bijoux, mobiliers ouautres) peuvent faire l’objet d’undon ouvrant droit à reçu fiscal.Très concrètement, le bien seragénéralement vendu, et le produitde sa vente servira à aider les com-munautés religieuses en difficulté ;le reçu sera justement du montantde cette vente. Exceptionnelle-ment, le bien pourra être conservési cela apparaît légitime au conseild’administration ; il relèvera alorsde la responsabilité de la Fonda-tion d’établir une valeur justifiabletant vis-à-vis de l’administrationfiscale que du donateur, en recou-rant aux services d’un expert.

2. Nous sommes une commu-nauté non reconnue de moines.Une association est propriétaire denos bâtiments ; l’assemblée géné-rale comprend notamment, selonles statuts, « tous les membres de lacommunauté ». Un frère qui estexclaustré doit-il être convoquéaux réunions de l’assemblée géné-rale ?

Absolument. Certes, en droitcanonique, un exclaustré perd voix

active et voix passive au Chapitre ;il n’a donc pas à y être convoqué.Mais il en va différemment dans lesstatuts sus-visés. La qualité demembre de l’association est ici liéeà celle de membre de la commu-nauté. Or un exclaustré restemembre de son institut : i ldemeure religieux. A ce titre il faitdonc bien partie de l’associationpropriétaire au sein de laquelle ilconserve tous ses droits.

3. Notre communauté envisagede prendre un familier, unretraité qui a ses propres revenus et sa couverture socialepersonnelle ; en échange de sonbénévolat, nous nous proposons delui servir hébergement et repas àtitre gratuit. Est-ce compatibleavec la législation sociale fran-çaise ?

Non, un bénévole ne peut pasêtre logé et nourri par la structureauprès de laquelle il travaille, sauf àce que les sommes correspon-dantes à ce logement et aux repassoient déclarées à l’URSSAFcomme avantages en nature. Cequi confère alors un statut salarié àvotre bénévole, avec cotisations surlesdites charges en nature. Enrevanche, un bénévole peut se fairerembourser sur justificatifs les frais

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CHRONIQUE JURIDIQUEQUESTIONS-REPONSES

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d’hébergement et les repas occa-sionnés par son bénévolat. Concrè-tement, si votre hôtellerie a unecomptabilité propre, le bénévolepaie normalement sa quote-part(nuitées et repas) pour laquellel’hôtellerie lui remet une facture,au vu de laquelle il se fera rem-bourser par la communauté.

4. Pouvez-vous préciser lerégime fiscal des honoraires demesses perçus par les religieux ?

Le régime fiscal est celui del’exonération des honoraires demesses expressément prévue par lacirculaire La Martinière du 7 jan-vier 1966 qui précise : « les hono-raires de messes… ne seront pasconsidérés comme présentant lecaractère d’un revenu, et il y auralieu dès lors d’en faire purement etsimplement abstraction ».

Concrètement, les honorairessont souvent remis directementaux communautés qui les reversentà leurs religieux prêtres pour assu-rer l’obligation canonique de célé-brer. A aucun stade, la fiscalitén’aura à s’appliquer.

Il en ira de même si l’honoraireest remis au religieux prêtre qui enreversera le montant à sa commu-nauté sous forme de don.

On rappellera qu’au plan cano-nique les règles relatives auxoffrandes de messes sont strictes

(can. 945 suiv.). Un compte doitêtre soigneusement tenu desmesses à célébrer et des obligationsaccomplies.

5. Notre communauté possède, àses côtés, une association nonlucrative qui envisage de salarier,à mi-temps, le président de sonconseil d’administration. Est-cefaisable ?

Le principe de cette rémunéra-tion, autrefois interdit par la juris-prudence du Conseil d’Etat, a étéouvert par l’instruction du 15 sep-tembre 1998 sur les organismes àbut non lucratif. Mais l’applicationde ce principe a été progressive-ment cantonnée très strictement. Ilfaut concrètement se référer à l’art.261-7-1° du Code général desimpôts. L’association peut rému-nérer un de ses dirigeants si le montant annuel de ses res-sources propres hors subventionspubliques, constaté par un com-missaire aux comptes, est supérieurà 200.000 € en moyenne sur lestrois exercices clos précédant leversement de la rémunération. Enoutre les statuts doivent prévoirexplicitement cette possibilité derémunération ; et il reviendra àl’assemblée générale d’en décider àla majorité des 2/3, en vérifiantque l’exercice des fonctions justifiebien le versement d’une rémunéra-tion. Le montant de la rémunéra-tion est lui-même plafonné à troisfois le montant visé à l’art. 241-3

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du Code de la Sécurité Sociale. Adéfaut de remplir toutes ces condi-tions, et quelques autres sur latransparence démocratique del’association, la rémunération d’unde ses dirigeants par une associa-tion lui fait perdre son caractèrenon lucratif, et l’obligera au paie-ment des impôts commerciaux(impôt sur les sociétés, TVA , taxeprofessionnelle).

Autant dire que la possibilité derémunérer des dirigeants d’associa-tion, ouverte par l’instruction de1998, est presque enterrée…

6. Notre monastère sonne lescloches avant tous les Offices denuit et de jour, pour les Angelusaussi. Des voisins s’en sont plaintsau maire. Quels sont les pouvoirsde celui-ci ?

Le maire a des pouvoirs depolice dans le but de faire respecterl’ordre public ; en l’espèce, est encause la tranquillité publique. Maisen même temps, le maire se doitde garantir la liberté de culte,notamment posée par la loi de1905. Le juge administratif, saisifréquemment par des recours enexcès de pouvoir contre les arrêtésmunicipaux depuis le début du20e siècle, tente un équilibre entreces deux exigences de l’ordrepublic et des libertés publiques. LeConseil d’Etat et les autres juridic-tions administratives statuent doncau cas par cas pour vérifier si les

pouvoirs de police mis en œuvresont bien justifiés par la nécessitéde la tranquillité publique, et ileffectue un contrôle de propor-tionnalité entre la gravité de lamesure administrative prise et lagravité du trouble à l’ordre publicalléguée.

Ainsi, i l a été jugé (Cons.d’Etat, 24 février 1912, abbé Sar-ralongue) que pour préser verl’ordre public, un maire avait puinterdire les sonneries de clochesde nuit entre 18 h. et 6 h. dumatin. D’autres fourchettes plusrécentes ont été retenues : entre22 h. et 7 h. du matin (interdic-tion de nuit correspondant àd’anciens règlements sanitaires etsouvent repris dans les règlementsde copropriété) ; ou bien entre 21 h. et 6 h. du matin, ce qui cor-respond à la période durantlaquelle on peut être pénalementpoursuivi pour tapage nocturne.

A mon sens, si durant la nuit,un maire peut purement et simple-ment interdire toute sonnerie decloches, il n’en va pas de mêmedurant le jour, car « entraver ousupprimer les sonneries de clochesde nombreux Of fices por teatteinte au libre exercice du culte »(Cons. d’Etat, 24 mai 1938, abbéTouron). La réglementation muni-cipale des cloches durant la jour-née est donc possible, mais sansexcès. Il revient au maire

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d’apprécier les circonstances de faitjustifiant son intervention, sousl’éventuel contrôle du juge admi-nistratif. Dans un arrêt récent, laCour Administrative d’appel deDouai (26 mai 2005, commune deFérin), n’hésite pas à faire vérifierpar le bureau Veritas l’intensité dessonneries : en l’espèce est considé-rée acceptable aux abords du rive-rain une émergence sonore de8dB(A) inférieure à la l imiteadmissible de 12dB(A).

Le maire doit donc apprécierles circonstances de fait, pouréventuellement demander de limi-ter les sonneries de cloches diurnessi elles étaient trop répétitives, outrop longues causant un troublecertain au voisinage. Appréciationtrès subjective donc : le mieux estde tenter de trouver un terraind’entente avec l’autorité munici-pale.

P. ACHILLE MESTRE

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ECHOS DU MONDE MONASTIQUE22 octobre 2005 :

DEDICACE DE L’EGLISE DU MONASTERENOTRE DAME DE LA PLAINE

(Bernardines d’Esquermes)

Madame de Sévigné auraitécrit : « Je vais vous conter, ma fille,une chose rare et belle, for te etémouvante, chargée d’espoirs,d’amour et d’immortalité : la dédi-cace d’une nouvelle église… »

Que ce soit au 17e siècle ou audébut du 21e siècle, une cérémoniede dédicace reste toujours unmoment exceptionnel. Vivonsdonc ensemble cette journée.

Le jour

Un mélancolique samedid’automne. Ce matin du 22 octo-bre, la pluie tombe, douce ettêtue, le vent colle les feuillesmortes. Mais, plus l’heure del’of fice approche, plus le ciels’éclaircit et, à 15 h, c’est sous unsoleil qui dore les arbres du parcque les fidèles se rassemblent.

Le lieu

Une belle bâtisse au lieu-dit« La Cessoie » à Saint André(59350), dans la proche banlieuede Lille. Depuis leur arrivée en

1948, les sœurs cisterciennes ber-nardines d’Esquermes y ont ins-tallé le noviciat et la Maison Géné-rale. Le monastère se construitprogressivement (en briques),mais, pour des raisons financières,l’église ne peut être réalisée et unesalle est aménagée ; ce qui devaitêtre provisoire a duré plus d’undemi siècle !

Une espérance satisfaite !

Mais un donateur, anonyme,souhaite of frir la constructiond’une église pour remercier le Sei-gneur de l’avoir comblé dans sa vieprofessionnelle et familiale. LaProvidence veillait.

La cérémonie

Un peu avant 15 h, après avoirété accueillis par les religieuses, lesinvités passent par une por teétroite, à l’extérieur, puis par uneautre plus large pour rentrer dansl’église, illuminée par un puits delumière au-dessus de l’autel. C’estle cheminement vers Dieu, voulupar l’architecte.

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La procession d’entrée

(la Croix, la communauté, lesdiacres, les prêtres et Mgr Defois)accompagne les reliques qui sontportées au sanctuaire. L’architecte,M. Debrock, très ému, explique sacréation, ce qu’il a voulu exprimeravec cette construction : lasobriété, la beauté, la paix, l’équi-libre, l’élévation spirituelle. Neufmois de travaux, en parfaite har-monie avec la congrégation et ledonateur.

Le rite d’entrée terminé,l’évêque bénit l’eau pour aspergerle peuple, en souvenir du baptême,puis dit ensuite une oraison qui setermine par : « ...accorde à tonpeuple ici rassemblé, ainsi qu’à tousnos frères qui viendront en cetteéglise célébrer tes mystères, de parve-nir un jour à la Jérusalem duciel. »

La liturgie de la Parole

(deux lectures et le Saint Evan-gile) est accompagnée par lepsaume 83 : « Heureux les habi-tants de ta maison, Seigneur ! Dequel amour sont aimées tesdemeures … »

La deuxième lecture (1 Pierre2,4-9) est d’actualité : « Le Sei-gneur Jésus est la pierre vivante queles hommes ont éliminée, mais queDieu a choisie car il en connaît lavaleur. Vous aussi soyez les pierresvivantes qui servent à construire leTemple spirituel… »

Elle se termine par l’Alleluia :« ma maison est une maison deprière ici ; je serai présent pour tou-jours ! »

La liturgie de la dédicace

est solennelle, belle, grave,lumineuse. Elle commence par lechant des litanies des saints :l’assemblée demande l’intercessiondes saints, la pitié de notre Sei-gneur, la grâce d’être écouté etexaucé « ...Pour qu’il te plaise debénir et de sanctifier la famille quinous a fait don de cette église, degrâce, écoute-nous »

Après le chant des litanies,l’évêque supplie : « Seigneur notreDieu, par l’intercession de la bien-heureuse Vierge Marie, et de tous lessaints, accueille nos prières :

Que cet édifice que nous allons tedédier devienne une demeure degrâce et de salut,

Où le peuple chrétien se ras-semble dans l’unité, t’adore enesprit et en vérité et se construisedans la charité. »

La déposition des reliques (St Benoît, St Albéric) dans l’autelest suivie par l’émouvante prière dedédicace dite par Mgr Defois(cette prière est disponible enentier, sur notre site internet) :« ...puisque aujourd’hui le peupledes fidèles, dans une liturgie de fête,désire te consacrer pour toujourscette maison de prière où il viendra

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t’adorer, s’instruire de la parole et senourrir des sacrements.…elle est lademeure de Dieu parmi les hommes,le temple saint fait de pierresvivantes, fondé sur les Apôtres. »

Le moment fort de la cérémo-nie arrive avec l’onction de l’autelet des murs de l’église. L’évêquerépand le saint-chrême au milieude l’autel, aux quatre angles et surtoute la table. Puis il oint les mursde l’église, en faisant quatre croixpendant que l’assemblée chante :« Voici la demeure de Dieu parmiles hommes : ils seront son peuple etDieu avec eux sera leur Dieu… »

Après le rite de l’onction, onplace sur l’autel un amas de grainsd’encens mêlés à de la cire.L’évêque y met le feu en disant :« Que monte devant toi, Seigneur,notre prière, comme la fumée de cetencens, et comme son parfum danscette demeure, que ton égliserépande par le monde la joie et lagrâce du Christ. »

Et à ce moment-là, les témoinsl’af firment, le soleil a inondél’église et la communauté des reli-gieuses !

L’illumination de l’autel et del’église

L’autel est couvert d’une nappesur laquelle on place des chande-liers. Un diacre s’approche del’évêque. Celui-ci, debout, luiremet un petit cierge allumé, en disant à haute voix : « Que

resplendisse dans l’église la lumièredu Christ, et que parvienne à tousles peuples la plénitude de lavérité ! »

On fait alors l’illumination del’église ; en signe de joie, onallume tous les cierges, les bougiesdisposées à l’emplacement des onc-tions et tous les luminaires del’église.

Liturgie eucharistique

La préparation de l’autel a lieucomme d’habitude. Ensuitequelques fidèles apportent le pain,le vin, l’eau, la nappe et certainssymboles de la construction (lesplans). La préface de la prièreeucharistique insiste : « dans cettemaison que tu nous as donné debâtir, où tu accueilles le peuple quimarche vers toi… »

Puis la cérémonie suit son courshabituel et se termine par un mer-veilleux LAUDATE DOMINUMrepris par tous les participants.

Comme le nouveau-né quirentre à l’église pour recevoir lebaptême et en ressort apparem-ment le même, l’église qui a reçule Saint Chrême n’est plus seule-ment des murs, des poutres, untoit, mais la demeure de Dieu !

Il y a maintenant une église enplus.

Le donateur accompagné de safamille, mêlé aux fidèles, a suivi

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cette cérémonie. Il nous a confiéque, trop absorbé par sa vie profes-sionnelle et ses multiples activitéscaritatives, il n’avait pas le tempsde prier comme il le souhaitait.

Ainsi, nous dit-il, « cette église etles religieuses porteront mes orai-sons. »

Son humilité et sa foi sont émou-vantes, autant que sa générosité.

FRANÇOISE MARÉCHAL.

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NOUVELLE ÉGLISE DES BERNARDINES D’ESQUERNES.

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Les Bernardines d’Esquermes.

Ce sont des cisterciennes qui suivent la règle écrite au 6e siècle parSt Benoît au Mont Cassin. Elle est caractérisée par une approchehumaine et équilibrée et répand l’esprit de l’évangile.

Des femmes ont voulu suivre l’idéal cistercien et de nombreuxmonastères féminins ont été fondés, dont plusieurs en Flandre fran-çaise : Annay (1196), St Omer (1217), Douai (1221), qui, commetoutes les Abbayes en France ont été supprimées à la Révolution, en1789, et leurs membres dispersés.

Trois moniales, une de chaque abbaye, se sont retrouvées après laRévolution avec pour seule préoccupation, le rétablissement de leurvie monastique cistercienne. Après plusieurs années d’exil, se dépla-çant d’un lieu à un autre, elles finirent par s’établir dans le petit vil-lage d’Esquermes, près de Lille et furent reconnues officiellement en1827, puis, en 1955, comme un ordre de moniales cisterciennes,avec des vœux solennels.

En 2005, huit monastères sont répartis sur trois continents : 2 enFrance (maison générale et le Touvet), 2 en Angleterre, en Belgique,au Japon, au Congo et au Burkina Faso.

La Vierge Marie-Reine de Citeaux- tient une place particulièredans la vie des bernardines : chaque monastère est placé sous sa pro-tection.

L’ordre est caractérisé par son ouverture éducative (3 monastèresont des écoles).

La communauté de Notre Dame de la Plaine à Saint André, prèsde Lille, compte 33 sœurs de 35 à 94 ans. L’école est actuellementfréquentée par environ 300 élèves.

Adresse :

287, avenue de Lattre de Tassigny59 876 Saint André cedexTel. 03 20 51 76 20www.bernardine.org

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La journée de formation co-organisée par Monastic et laFondation des Monastères au Centre Sèvres, programmée le23 novembre, et annoncée dans notre dernier numéro, a étéune nouvelle fois contrariée par la grève affectant les trans-ports. Malgré tout, plus de 90 participants ont pu être pré-sents, sur le thème « Monastères et Laïcs ».

Mère Marie-Madeleine de Chantelle y a partagé de pro-fondes réflexions sur les enjeux monastiques des relationsavec les laïcs, tandis que Monsieur Poquin, Président del’ATC, détaillait le fonctionnement très concret de l’Aide auTravail des Cloîtres, marquée dès l’origine par les initiativescroisées de moines et laïcs. L’après-midi, l’intervention deMme Arnaud-Leynaud, du Centre du Didrachme, brossaitun panorama complet de la législation sociale qui s’impose àtout monastère employeur. Les nombreux échanges, notam-ment sur le contrat de travail, et le recours au bénévolat ontmontré l’intérêt de ces questions pour les participants.

Le compte-rendu qui en sera fait par Monastic sera pro-posé aux communautés.

LA JOURNEE DE FORMATION AU CENTRE SEVRES

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En matière d’arnaque, l’inventivité n’a guère de bornes,dès lors qu’un nouveau truc est trouvé. Depuis plusieursmois, et avec une forte recrudescence ces derniers temps surl’e-mail de la Fondation, et sur ceux des communautés quinous l’ont confié, les plus belles et alléchantes propositionsde gains se présentent : de riches veuves saoudiennes, ouorphelins de milliardaires en pays animiste et néanmoinsconvertis au christianisme, désireux de partager des sommesfabuleuses et demeurées secrètes avec vous et vos œuvres decharité vous demandent votre aide pour « faire sortir » leurtrésor des pays dangereux où il a été caché par un mari ou unpère prévoyant, prématurément et brutalement décédé,sinon lâchement assassiné. Ici on ne parle qu’en millions dedollars. Il faut agir vite, sinon la proposition du partage serafaite à d’autres etc.

Ce que cherchent ces contacts, ce sont des références ban-caires, des signatures, pour leurs activités malhonnêtes, deblanchiment d’argent semble-t-il.

Il faut donc ignorer et jeter à la corbeille tout message dece type, y compris ceux qui, tout en ne jouant pas la carteexotique ou dramatique, proposent un quelconque gain.

Autre danger, des signaux tout à fait vraisemblables, vousindiquant que votre banque a un message urgent pour vous.La procédure qui suit vise à vous faire taper vos codes secretspour vous les voler. Conseil : ne jamais céder à ces incita-tions, et respecter toujours les codes de connexion convenusavec votre banque.

LES ARNAQUES SE SUIVENT ET NE SE RESSEMBLENT PAS

Fortunes et infortunes sur internet

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◗Guérison et exorcisme. Comment discerner ?Philippe MADRE280 pages, Ed. des Béatitudes 2005.

Dans le cadre des recensions de la précédente revue consacrées auRenouveau charismatique, il conviendrait d’ajouter cet ouvrage. L’auteur,médecin et membre de la communauté des Béatitudes depuis ses origines,fait ici le bilan de ses recherches au terme de trente années d’expérience. Letravail est très didactique : à partir de l’Evangile, l’auteur cerne les compor-tements à risques et les moyens spirituels adéquats pour y remédier.

◗Sauvée de l’enfer par l’exorcismeFabienne AMYOT218 pages, Cerf 2005.

Une autobiographie qui se lit d’une traite et dévoile la face cachée de lasouffrance ; elle montre aussi comment pour en sortir son auteur a prisbien des chemins de guérison qui passèrent, presque par hasard, par uneabbaye méridionale, d’où elle fut envoyée à Medjugorje puis à Cacuna,avant de découvrir en Italie un exorcisme vécu, tel un accouchement analy-tique, sur plusieurs années. Le livre est touchant : Fabienne Amyot a toutfait, tout tenté pour guérir d’une histoire familiale et personnelle bienlourde, avec une foi bien chevillée.

◗La liberté de l’obéissancepar un Chartreux222 pages, Presses de la Renaissance 2005.

Le Père Maître de la Grande Chartreuse est particulièrement habilepour nous présenter, à travers son expérience, l’obéissance cartusienne quidonne accès à une vraie liberté, en s’inscrivant dans la logique de l’amourdu prochain. Moines et moniales seront particulièrement intéressés par lesfréquents développements citant et commentant les Statuts rénovés de

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RECENSIONS

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l’Ordre non accessibles par ailleurs. Maîtres des novices et jeunes moinestrouveront là beaucoup de conseils pour avancer sur le chemin de la perfec-tion.

◗« Un seul Maître ». L’autorité doctrinale dans l’Eglise.GROUPE DES DOMBES248 pages, Bayard 2005.

Ce groupe œcuménique bien connu, catholique-protestant, qui seréunit à l’abbaye de Pradines depuis la disparition de la communauté cister-cienne des Dombes, vient de publier un document-clé sur la questionessentielle de la Tradition et du Magistère dans l’Eglise, montrant qu’iln’hésite pas, après le document de 1999 sur Marie, à s’attaquer à des ques-tions sensibles mais fondamentales. Et une fois de plus, le groupe invite lesEglises à la conversion. A la conversion mutuelle, pourrait-on dire. Les pro-positions doctrinales sont mesurées qui prônent un consensus différencié,dans le sens où celui-ci a été employé dans la Déclaration commune de1999 sur la justification. Dans une perspective de communion entre nosEglises, l’uniformité par le nivellement est dépassé ; la reconnaissancemutuelle de certaines différences est légitime. Mais jusqu’où ces différencespeuvent-elles aller ? Quel point de non-retour ne peuvent-elles pas dépas-ser si l’on désire que nos Eglises se reconnaissent un jour comme sœurs ?Sur ce terrain, le groupe des Dombes mène un long et patient combat.Tous les fervents de l’œcuménisme lui en savent gré.

◗Sainte montagneDominique CERBELAUD 126 pages, Lethielleux 2005.

Voici un bien beau commentaire, fort spirituel, de l’Evangile de laTransfiguration dont l’auteur sait faire résonner toutes les harmoniquesbibliques. La méditation inspirera particulièrement le moine et la monialeinvités, à la suite de Pierre, Jacques et Jean, à l’intimité avec Jésus : àdemeurer avec Lui, à écouter son silence, à n’avoir d’yeux que pour Lui. Lascène inspire à la conversion, à se quitter soi-même pour entrer dans lanuée claire-obscure de la foi.

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◗Le moine et la psychanalysteMarie BALMARY204 pages, Albin Michel 2005.

A l’origine de ce livre, il est deux rencontres faites par Marie Balmary :avec Jacques Lacan qu’elle consulte sur sa thèse et qui lui demande de« laisser quelque chose à sa secrétaire » ; puis avec le frère Marc-FrançoisLacan qui la reçoit un Vendredi Saint à Hautecombe autour d’une tasse decafé délicatement offerte. Les mises en scène sont contrastées ; elles vontlibérer la parole pour un dialogue fécond entre le moine et la psychana-lyste. Nous n’en saurons guère davantage sur sa teneur, car le livre relèvede la parabole pour démêler, dans la Bible et dans la vie, l’écheveau de larelation. Voilà qui suscite des relectures bibliques décapantes : sur Dieu etle sacrifice d’Isaac, sur l’idolâtrie ou la circoncision. On découvrira que lesdeux Lacan ont bien en commun cette phrase de Rimbaud : « Je est unautre ». Aussi intéressera-t-il tous ceux qui ont connu et apprécié, de prèsou de loin, ce grand moine bénédictin. Les psychanalystes, lacaniens ounon seront également passionnés.

A.M.

◗Les pierres vivantes L’église revisitéeFrère Philippe MARKIEWICZ et Ferrante FERRANTI232 pages, Philippe Rey (diffusion Seuil) 2005.

La FNAC délivre des « coups de cœur du libraire ». Cet ouvrage méri-terait d’y figurer car il est aussi passionnant à lire qu’original à découvrir.C’est un livre à deux voix, écrit par deux architectes dont l’un est devenumoine à Ganagobie et l’autre photographe. La composition est excellentequi nous renvoie d’un texte à l’autre, qui commente des clichés superbes etfort inattendus parfois. Chaque auteur est responsable de sa parole, le saitet en profite pour parler aussi d’expériences vécues. L’analyse généralerepose sur une vaste culture théologique et technique bien assimilée. Lesauteurs nous invitent avec justesse à une relation personnelle avec l’archi-tecture sacrée, à goûter une église et la liturgie qui s’y déroule par tous nossens, lesquels donnent à aimer et à contempler plus que la seule raisonn’autorise à le faire. L’encens, la lumière, les étoffes, les chants, les gestespermettent d’aborder le mystère avec tout son corps, d’être acteur d’unecérémonie qui n’est pas réservée aux seuls clercs. Cette dynamique de com-munion doit être favorisée par l’architecture qui rassemble, qui unit et

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donne sens à la vie qui se déroule ici. Et qui permet aussi de transmettre lafoi aux générations futures. Les auteurs ont parfaitement réussi leur pari ;ils nous communiquent leurs enthousiasmes, et proposent ici ou là despistes de réformes qui intéresseront les liturgistes. Un livre à ne pas manquer !

A.M.

◗Le péché originel, heurs et malheurs d’un dogmeSous la dir. de Christophe BOUREUX et Christophe THEOBALD216 pages, Bayard-Concilium 2005.

Un collectif d’auteurs internationalement reconnus se penche sur undogme discuté qui entraîna de malheureuses dérives dans la théologie, àcause d’une lecture historicisante dont certains documents récents duMagistère ne sont toujours pas exempts. Les auteurs nous invitent, selondes réflexions très différentes, à une relecture symbolique de la théorie dupéché originel. A une actualisation aussi de ce péché qui traverse nospropres égarements comme ceux de la société. On s’est trop centré sur unaccident historique, au lieu de voir en lui une structure, tout à fait drama-tique, de notre liberté humaine. A cet égard, on a particulièrement appré-cié les contributions introductive et conclusive, celles du P. Sesboüé et duP. Théobald.

◗Passion pour le Christ, passion pour l’humanitéCongrès international de la Vie consacrée320 pages, Bayard 2005.

Le premier Congrès international de la Vie consacrée s’est tenu à Romeen novembre 2004. La double « passion » des consacrés a été illustrée parla contemplation de deux icônes : celle de la Samaritaine près du puits deSicar, et celle du Samaritain sur le chemin qui va de Jérusalem à Jéricho.Les apports sont variés, depuis un long et important Instrumentum laborispréparatoire jusqu’au bref document final, en passant par certaines inter-ventions retenues parmi les plus percutantes. Il en ressort beaucoup dequestions qui interrogent les consacrés de notre temps. Par exemple lesstructures de la vie consacrée, traditionnellement occidentales, valent-ellespour les mondes nouvellement évangélisés ? Ne conviendrait-il pas de faireune plus large place à la décentralisation ? Et puis les instituts ne sont-ils

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pas trop gagnés par la société de consommation, alors qu’ils devraient proposer une contre-culture faite de partage et de don ? Les œuvres apos-toliques, parfois démesurées, ne devraient-elles pas être repensées ? Unintervenant relève des symptômes d’épuisement de la vie consacrée clas-sique et plaide pour un nouveau retour aux sources, à la sequela Christi.Face aux blocages de nos sociétés sans horizon, observe le P. T. Radcliffe,la vie consacrée devrait offrir ‘une histoire alternative de l’avenir’ - cequ’elle ne fait pas toujours. Voilà un Congrès à la fois décapant et porteurd’espérance.

◗Les collections du Carmel de PontoiseSous la direction de CHRITIAN OLIVEREAU Par un groupe d’auteurs122 pages, Ed. Créaphis 2004.

Très beau catalogue de l’exposition des collections du Carmel de Pon-toise réalisée au Musée Tavet-Delacour pour l’anniversaire de l’installationdes Carmélites en France en 1604 et la fondation du Carmel de Pontoiseen 1605. Une série d’œuvres des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles : tableaux,objets du culte, canivets etc. Un magnifique patrimoine.

◗Histoire de la laïcité à la françaiseLoi de 1905 : le livre du centenaire officielAcadémie des Sciences Morales et Politiques192 pages, 2005.

Un siècle de laïcité. Dans ces mêmes colonnes, en son temps (n° 135, p. 23) , nous avions tenté un bilan de la loi de séparation. Cette année, denombreux articles et livres de droit ou de science politique ont été publiés,de nombreux colloques organisés. Les cérémonies anniversaires officiellesont été confiées à l’Académie des Sciences Morales et Politiques. C’est jus-tement sous ses auspices qu’est publié ce bel ouvrage qui retrace tout l’his-torique des relations entre la France et les cultes. Le texte est fiable, rédigépar Yves Bruley, chargé de mission à l’Académie. Ce livre-album est illustréde très nombreuses et belles photographies souvent peu connues.

A.M.

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La Métropole Orthodoxe Rou-maine d'Europe Occidentale etMéridionale recherche des bâti-ments situés à la campagne etentourés de terrain - sans préfé-rence pour la région - en vued'installer des communautésmonastiques. Merci de contacterl'Evêque vicaire Marc.Eglise Saint Joseph58-60 rue Paul-Louis-Lande33000 BordeauxTél : 05 57 95 90 96

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A nos lecteurs,tous nos vœux

pour 2006

JoyeuxNoël

et SainteAnnée

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