Upload
dinhtu
View
245
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
Livret enseignant
Lettres,écriture et expression
Histoire de l’écriture
Une invention récente dans l’histoire de l’humanité
Un cas concret : histoire de l’aleph
Scribes, copistes, calligraphes et grands écrivains : les métiers de l’écriture
L’écriture dans le monde
Des objectifs communs : garder en mémoire, exprimer, raconter
Le monde des écritures : de droite à gauche, de haut en bas, de gauche à droite :
les écritures chinoise, arabe, hébraîque...
L’art dans l’écriture
La calligraphie
L’enluminure
Art moderne : calligraphie, graffiti et graphisme
Ateliers “de la lettre à l’écriture”*
1• Ecrire : travail des sens
2• L’enluminure
Le roman de Renard, travail personnel et collectif
3• L’abécédaire
4• Le mot et l’image
5• Organiser un musée personnel et un musée collectif
* Téléchargez d’autres fiches sur http://www.stabilo.fr/enseignants
Sommaire
2
1234
Au commencement, était… le signe !
Les civilisations, en se sédentarisant, ont ressenti le besoin de disposer d’unmoyen pour laisser des traces et transmettre les informations indispensablesà leur développement. Ainsi, lorsque vers 3000 avant J.C. lesSumériens et les Égyptiens commencèrent à tracer des signes pourrépondre à ce besoin, ils ne se doutaient pas qu’ils s’engageaient dans la
plus fabuleuse de toutesles aventures humaines :celle de l’écriture.
Sans écriture,pas d’histoire
L’écriture fonde l’ordresocial et politique, ellegarantit le pouvoir, fixe lamémoire, consigne les
faits et les pensées pour qu’une civilisation puisse progresser et traverserles siècles. L’écriture, partout où elle apparaît, est le ferment vivant del’histoire de l’Humanité. Chez les Maya, les Phéniciens, les Romains, lesGrecs, les Aztèques, les Africains, les Chinois, les Hindous…l’écriture se développe, se transforme, s’enrichit. Partout dans le monde,au service de la pensée et de la connaissance, elle accompagne les plusimportantes avancées humaines.
A chacun son style…
Les premiers systèmes d’écriture s’attachent à dessiner le monde. Ils construisent leur message à partir de signes symboliques que l’on
appelle des pictogram-mes et des idéogrammes.D’autres systèmes, souvent plus tardifs, s’attachent à fixer lessons d’un discours grâceaux syllabes et à l’alphabet, pour, eux,dessiner la parole. Maisces deux systèmes serontsouvent intimement liés,comme le démontrel’histoire de l’aleph.
3
Quelques chiffres...
Alors que cela fait 100 000 ans quele langage existe, nous n’écrivonsque depuis 5 000 années.Il suffit en général d’une trentainede signes pour rendre compte d’unelangue alors que le premier systè-me d’écriture sumérien compre-nait 600 signes !
Histoire de l’écriture1O
céan
Atl
anti
qu
e
Mer Méditérrannée
Mer Rouge
Golfe Persique
Mer C
aspienne
Nil
Euphrate Tigre
Thèbes
Péninsuledu SinaïMemphis
Rosette
Chypre
Crète
Alexandrie
Mer Noire
Nippour
Sippar
Nineveh
Behistoun
PersépolisOurOuronk
Babylone
Indu
s
Harappa
Moenjo-Daro
Valléede l'Indus
Valléedu Nil
Arabie
Perse
BabylonieSumer
Elam
Can
aan
Assyrie
Mésopotamie
Les principales zones de naissance de l’écriture
A chacun sa contribution !
C’est aux Phéniciens, vers 1450 avant notre ère,que l’on doit l’invention de l’alphabet. Peuple
marchand, ils ont côtoyé les civilisations égyptiennes et sumériennes, et ont fait évoluer leurs écritures en associant un signeà chaque son produit dans leur langue. Les Grecs, en s’appropriant l’alphabet phénicien, l’ont enrichi en lui adjoignant les
voyelles qui lui manquaient. Remplaçant lesconsonnes phéniciennes qu’ils n’utilisaient pas,
les Grecs sont les véritables fondateurs de l’alphabet moderne, les Romains se contentant d’adapter leur
alphabet pour donner naissance à l’alphabet que nous connaissons aujourd’hui. Les Romains, avec les inscriptions en majuscules de la colonne Trajane, nousoffrent les premières capitales romaines. Ces majuscules se transformèrent progressivement en minuscules pour accélérer la lecture.
Les maîtres de l’écrit
Scribes, copistes, calligraphes, écrivains… à chacun son destin, sa fonction, satechnique, mais pour tous, la même passion, celle de l’écriture qui offre à lapensée un écrin d’éternité.
Les scribes, garants de l’ordreSelon la légende, ce serait Thot, dieu de l’écriture sacrée, des bibliothèques etde la langue, qui aurait créé l’écriture et en aurait fait don aux hommes. Le mot“ hiéroglyphe ” signifie d’ailleurs “ écriture des dieux ” (du grec hieros “ sacré ” et gluphien “ graver ”). Offices nationaux, temples, domaines privés, dans l’Égypte ancienne, tout étaitenregistré, recopié, classé, d’où l’importance des scribes.
Ils sont traditionnellement représentés assis en tailleur, unrouleau de papyrus déroulé sur leurs genoux. Ils écrivaientavec des pinceaux fabriqués à partir de roseaux et de l’encre noire et rouge.Les scribes formaient une caste privilégiée car la maîtrisede l’écriture les rendaient parfois aussi puissants que lePharaon qui les employait. Il fallait des années d’étudestrès dures pour assimiler le système des hiéroglyphes.Mais la carrière de scribe était recherchée car elle assuraità celui qui l’embrassait une vie confortable.
Tout lui va !
Pierre, terre séchée oucuite, papyrus, vélin, par-chemin, papier, micro film,ordinateur… l’écriture se
sent bien partout !
…Et quelques dates
-10 000 proto écriture sur galets.
-3 500 Écriture sumérienne.
-2 800Écriture sur argile à Sumer.
-1 450Alphabet phénicien,
ancêtre du moderne.
-500Écriture de gauche à droite en Grèce.
Du dessin à l’alphabet, la fabuleusehistoire de l’aleph.
Principe général de la “transformation”. Dans un premier temps, le dessinreprésente le plus fidèlement possibleun objet réel. Mais pour éviter la mul-tiplicité des signes, on permet au dessinnon seulement de signifier l’objet dessinémais aussi certains aspects rattachés àl’objet. Ainsi, en Mésopotamie, paysentouré de montagnes, le signesignifie “montagne” mais aussi “frontière” et au delà de la frontière,“étranger”.
À l’étape suivante, le son du signeinitial est préservé mais il ne renvoieplus à l’objet, seulement au son pro-noncé. Le signe devient alors unphonogramme et s’associe à d’autressignes sons, comme dans les rébus,pour former des mots.
La dernière étape consiste à garder lesigne en ne le référant plus ni à l’image,ni au son de l’objet, juste au début duson… et l’alphabet naît ! C’est ainsique le signe “aleph”, permettant dedésigner le bœuf ne signifiera plusfinalement que le son “ a ”.Chez les Égyptiens, le taureau est dessi-né sur pieds . Chez les Phéniciens,l’aleph ne représente plus qu’uneimage stylisée de la tête du taureauavec quelques variantes : .
Parallèlement, au moment où l’imagese réduit, elle se met à représenter toutce que le bœuf symbolise : la force, l’énergie, la vigueur. L’image figurative
disparaît, la tête devient un simpletrait sur lequel repose les cornes. À l’étape suivante, le signe tourne à 90°et les cornes traversent la tête . Etc’est le retournement complet de cesigne qui donnera l’alpha grec, d’oùvient le A de notre alphabet.
C’EST ECRIT !
Les latins avaient un proverbe plein de sagesse : “Verba volent,scripta manent”. Les paroles s’envolent et les écrits restent…
4hiéroglyphes égyptiens
Au commencement, était… le signe !
Les civilisations, en se sédentarisant, ont ressenti le besoin de disposer d’unmoyen pour laisser des traces et transmettre les informations indispensablesà leur développement. Ainsi, lorsque vers 3000 avant J.C. lesSumériens et les Égyptiens commencèrent à tracer des signes pourrépondre à ce besoin, ils ne se doutaient pas qu’ils s’engageaient dans la
plus fabuleuse de toutesles aventures humaines :celle de l’écriture.
Sans écriture,pas d’histoire
L’écriture fonde l’ordresocial et politique, ellegarantit le pouvoir, fixe lamémoire, consigne les
faits et les pensées pour qu’une civilisation puisse progresser et traverserles siècles. L’écriture, partout où elle apparaît, est le ferment vivant del’histoire de l’Humanité. Chez les Maya, les Phéniciens, les Romains, lesGrecs, les Aztèques, les Africains, les Chinois, les Hindous…l’écriture se développe, se transforme, s’enrichit. Partout dans le monde,au service de la pensée et de la connaissance, elle accompagne les plusimportantes avancées humaines.
A chacun son style…
Les premiers systèmes d’écriture s’attachent à dessiner le monde. Ils construisent leur message à partir de signes symboliques que l’on
appelle des pictogram-mes et des idéogrammes.D’autres systèmes, souvent plus tardifs, s’attachent à fixer lessons d’un discours grâceaux syllabes et à l’alphabet, pour, eux,dessiner la parole. Maisces deux systèmes serontsouvent intimement liés,comme le démontrel’histoire de l’aleph.
3
Quelques chiffres...
Alors que cela fait 100 000 ans quele langage existe, nous n’écrivonsque depuis 5 000 années.Il suffit en général d’une trentainede signes pour rendre compte d’unelangue alors que le premier systè-me d’écriture sumérien compre-nait 600 signes !
Histoire de l’écriture1
Océ
an A
tlan
tiq
ue
Mer Méditérrannée
Mer Rouge
Golfe Persique
Mer C
aspienne
Nil
Euphrate Tigre
Thèbes
Péninsuledu SinaïMemphis
Rosette
Chypre
Crète
Alexandrie
Mer Noire
Nippour
Sippar
Nineveh
Behistoun
PersépolisOurOuronk
Babylone
Indu
s
Harappa
Moenjo-Daro
Valléede l'Indus
Valléedu Nil
Arabie
Perse
BabylonieSumer
Elam
Can
aan
Assyrie
Mésopotamie
Les principales zones de naissance de l’écriture
A chacun sa contribution !
C’est aux Phéniciens, vers 1450 avant notre ère,que l’on doit l’invention de l’alphabet. Peuple
marchand, ils ont côtoyé les civilisations égyptiennes et sumériennes, et ont fait évoluer leurs écritures en associant un signeà chaque son produit dans leur langue. Les Grecs, en s’appropriant l’alphabet phénicien, l’ont enrichi en lui adjoignant les
voyelles qui lui manquaient. Remplaçant lesconsonnes phéniciennes qu’ils n’utilisaient pas,
les Grecs sont les véritables fondateurs de l’alphabet moderne, les Romains se contentant d’adapter leur
alphabet pour donner naissance à l’alphabet que nous connaissons aujourd’hui. Les Romains, avec les inscriptions en majuscules de la colonne Trajane, nousoffrent les premières capitales romaines. Ces majuscules se transformèrent progressivement en minuscules pour accélérer la lecture.
Les maîtres de l’écrit
Scribes, copistes, calligraphes, écrivains… à chacun son destin, sa fonction, satechnique, mais pour tous, la même passion, celle de l’écriture qui offre à lapensée un écrin d’éternité.
Les scribes, garants de l’ordreSelon la légende, ce serait Thot, dieu de l’écriture sacrée, des bibliothèques etde la langue, qui aurait créé l’écriture et en aurait fait don aux hommes. Le mot“ hiéroglyphe ” signifie d’ailleurs “ écriture des dieux ” (du grec hieros “ sacré ” et gluphien “ graver ”). Offices nationaux, temples, domaines privés, dans l’Égypte ancienne, tout étaitenregistré, recopié, classé, d’où l’importance des scribes.
Ils sont traditionnellement représentés assis en tailleur, unrouleau de papyrus déroulé sur leurs genoux. Ils écrivaientavec des pinceaux fabriqués à partir de roseaux et de l’encre noire et rouge.Les scribes formaient une caste privilégiée car la maîtrisede l’écriture les rendaient parfois aussi puissants que lePharaon qui les employait. Il fallait des années d’étudestrès dures pour assimiler le système des hiéroglyphes.Mais la carrière de scribe était recherchée car elle assuraità celui qui l’embrassait une vie confortable.
Tout lui va !
Pierre, terre séchée oucuite, papyrus, vélin, par-chemin, papier, micro film,ordinateur… l’écriture se
sent bien partout !
…Et quelques dates
-10 000 proto écriture sur galets.
-3 500 Écriture sumérienne.
-2 800Écriture sur argile à Sumer.
-1 450Alphabet phénicien,
ancêtre du moderne.
-500Écriture de gauche à droite en Grèce.
Du dessin à l’alphabet, la fabuleusehistoire de l’aleph.
Principe général de la “transformation”. Dans un premier temps, le dessinreprésente le plus fidèlement possibleun objet réel. Mais pour éviter la mul-tiplicité des signes, on permet au dessinnon seulement de signifier l’objet dessinémais aussi certains aspects rattachés àl’objet. Ainsi, en Mésopotamie, paysentouré de montagnes, le signesignifie “montagne” mais aussi “frontière” et au delà de la frontière,“étranger”.
À l’étape suivante, le son du signeinitial est préservé mais il ne renvoieplus à l’objet, seulement au son pro-noncé. Le signe devient alors unphonogramme et s’associe à d’autressignes sons, comme dans les rébus,pour former des mots.
La dernière étape consiste à garder lesigne en ne le référant plus ni à l’image,ni au son de l’objet, juste au début duson… et l’alphabet naît ! C’est ainsique le signe “aleph”, permettant dedésigner le bœuf ne signifiera plusfinalement que le son “ a ”.Chez les Égyptiens, le taureau est dessi-né sur pieds . Chez les Phéniciens,l’aleph ne représente plus qu’uneimage stylisée de la tête du taureauavec quelques variantes : .
Parallèlement, au moment où l’imagese réduit, elle se met à représenter toutce que le bœuf symbolise : la force, l’énergie, la vigueur. L’image figurative
disparaît, la tête devient un simpletrait sur lequel repose les cornes. À l’étape suivante, le signe tourne à 90°et les cornes traversent la tête . Etc’est le retournement complet de cesigne qui donnera l’alpha grec, d’oùvient le A de notre alphabet.
C’EST ECRIT !
Les latins avaient un proverbe plein de sagesse : “Verba volent,scripta manent”. Les paroles s’envolent et les écrits restent…
4hiéroglyphes égyptiens
5
Histoire de l’écriture1
On transforme le monstre, on le traduit à peu près en signes connus.Les plus habiles n'y comprennent rien de plus. On le porte à l'auteur.L'auteur renvoie les deux premières épreuves collées sur d'énormesfeuilles, des affiches, des paravents !
C'est ici qu'il faut frémir et avoir pitié.L'apparence de ces feuilles est monstrueuse.De chaque signe, de chaque mot imprimépart un trait de plume qui rayonne et serpente comme une fusée, et s'épanouit àl'extrémité en pluie lumineuse de phrases,d'épithètes et de substantifs soulignés, croisés, mêlés, raturés, superposés ; c'estd'un aspect éblouissant.
Imaginez quatre ou cinq cents arabesques de ce genre, s'enlaçant, senouant, grimpant et glissant d'une marge àl'autre, et du sud au septentrion. Imaginezdouze cartes de géographie enchevêtrant a la foisvilles, fleuves et montagnes. Un écheveau brouillé par un chat, tousles hiéroglyphes de la dynastie de Pharaon, ou les feux d'artifice devingt réjouissances ”…
Est-ce qu’aujourd’hui le brouillon manuscrit des écrivains va disparaître,happé par le désir de perfection porté par l’ordinateur ?
La réponse de Roland Barthes est sans appel : “ Dans littérature, il y a rature. Pour moi, la solitude de l'écrivain ne se conçoit pas avecun ordinateur. Lorsqu'on ne trouve pas un mot, demander à l'ordinateur de fournir le synonyme me paraît le contraire de ladémarche créatrice. Au contraire écrire, c'est se promener enessayant d'attraper au vol lemot convoité ”.
…Et quelques dates
-3 000 Invention du papyrus en Égypte, hiéroglyphes.
-896 Invention de l’impressionlithographique en Chine.
-255Invention du parchemin.
-250Invention du papier en Chine.
-205Invention des points, virgules et tirets en Grèce.
-59Invention d’un journal périodique à Rome.
+771Charlemagne unifie les différents types d’écriture en usage. “Caroline”, écriture unique est née.
+1100Fabrication du papier en France.
+1455Gutenberg imprime la Bible.
Les copistes, calligraphes et enlumineurs,gardiens de la mémoire
Avant l’invention de l’imprimerie, au Moyen Age, seuls les moines copistes reproduisaient les livres. Au début, ils se concentraient surtout sur la transmissionde la littérature latine et des textes religieux. Par la suite, avec l’essor des villes, denouveaux publics (des marchands, des universitaires et des juristes) s’intéressèrentà d’autres productions littéraires comme les romans de chevalerie, le théâtre, la viedes saints ou les ouvrages historiques.
Les copistes travaillaient avec une plume d'oie dont la pointe était fendue endeux à l'aide d'un petit couteau. On estimait que la troisième et la quatrièmeplume de l'aile gauche du jars étaient les plus recommandées et qu'un volatilene pouvait fournir que dix plumes. Le copiste retaillait souvent sa plume qui s'usait rapidement et effectuait ses corrections avec un grattoir. La plume métallique ne se substituera à la plume d'oie qu'au cours du XVIIIe siècle.
Relieurs, calligraphes, enlumineurs et miniaturistes, les moines copistes devinrentde plus en plus spécialisés. Leurs manuscrits se divisaient en deux catégories.D’un côté les volumes (du latin volumen, “ rouleau ”) composés de feuilles de parchemins collées les unes aux autres de manière à former une bande et de l’autre les tomes (au singulier, codex) composés, comme nos livres modernes,de feuillets posés l’un sur l’autre et cousus ensemble.
Les écrivains, passeurs de l’âme
Flaubert, Victor Hugo, Proust, Rimbaud… feuilleterleur brouillons, c’est se retrouver au cœur même deleur esprit. Surcharges, ratures, bouts de texte coupés et recollés, annotations en marge sans rapport avec le texte, dessins… tout témoigne dufabuleux corps à corps entre l’écrivain et sapensée.
Pour l’illustrer voici un extrait des souvenirs d'Édouard Ourliac, à propos de l'écriture duroman de Balzac César Birotteau.
… “ L'imprimerie était prête et frappaitdu pied comme un coursier bouillant.
M. de Balzac envoie aussitôt deux cents feuillets crayonnés en cinqnuits de fièvre. On connaît sa manière. C'était une ébauche, un chaos,une apocalypse, un poème hindou. L'imprimerie pâlit. Le délai est bref,l'écriture inouïe.
Un moine copiste
Un moine copiste
L’art d’écrire français
Parole d’écrivain...
Vous n’écrivez pas directement au clavier d’ordinateur ?Jean-Claude Carrière : Jamais. J’ai besoin de brouillons, de ratures, d’échappées…
Guillaume Appolinaire
C’EST ECRIT !
“L’écriture, c’estla plume qui gratteau cœur de la vie”.
Antonin Artaud.
Quelques chiffres...
L’écriture hiéroglyphe exigeait demémoriser plus de 400 signes sous
l’Ancien Empire.La dimension des volumes médiévaux vade la grosseur du petit doigt jusqu’à 20mètres de long !
“César Birotteau” fut écrit et corrigé à 15 reprises par M. de
Balzac, en 20 jours !
6
5
Histoire de l’écriture1
On transforme le monstre, on le traduit à peu près en signes connus.Les plus habiles n'y comprennent rien de plus. On le porte à l'auteur.L'auteur renvoie les deux premières épreuves collées sur d'énormesfeuilles, des affiches, des paravents !
C'est ici qu'il faut frémir et avoir pitié.L'apparence de ces feuilles est monstrueuse.De chaque signe, de chaque mot imprimépart un trait de plume qui rayonne et serpente comme une fusée, et s'épanouit àl'extrémité en pluie lumineuse de phrases,d'épithètes et de substantifs soulignés, croisés, mêlés, raturés, superposés ; c'estd'un aspect éblouissant.
Imaginez quatre ou cinq cents arabesques de ce genre, s'enlaçant, senouant, grimpant et glissant d'une marge àl'autre, et du sud au septentrion. Imaginezdouze cartes de géographie enchevêtrant a la foisvilles, fleuves et montagnes. Un écheveau brouillé par un chat, tousles hiéroglyphes de la dynastie de Pharaon, ou les feux d'artifice devingt réjouissances ”…
Est-ce qu’aujourd’hui le brouillon manuscrit des écrivains va disparaître,happé par le désir de perfection porté par l’ordinateur ?
La réponse de Roland Barthes est sans appel : “ Dans littérature, il y a rature. Pour moi, la solitude de l'écrivain ne se conçoit pas avecun ordinateur. Lorsqu'on ne trouve pas un mot, demander à l'ordinateur de fournir le synonyme me paraît le contraire de ladémarche créatrice. Au contraire écrire, c'est se promener enessayant d'attraper au vol lemot convoité ”.
…Et quelques dates
-3 000 Invention du papyrus en Égypte, hiéroglyphes.
-896 Invention de l’impressionlithographique en Chine.
-255Invention du parchemin.
-250Invention du papier en Chine.
-205Invention des points, virgules et tirets en Grèce.
-59Invention d’un journal périodique à Rome.
+771Charlemagne unifie les différents types d’écriture en usage. “Caroline”, écriture unique est née.
+1100Fabrication du papier en France.
+1455Gutenberg imprime la Bible.
Les copistes, calligraphes et enlumineurs,gardiens de la mémoire
Avant l’invention de l’imprimerie, au Moyen Age, seuls les moines copistes reproduisaient les livres. Au début, ils se concentraient surtout sur la transmissionde la littérature latine et des textes religieux. Par la suite, avec l’essor des villes, denouveaux publics (des marchands, des universitaires et des juristes) s’intéressèrentà d’autres productions littéraires comme les romans de chevalerie, le théâtre, la viedes saints ou les ouvrages historiques.
Les copistes travaillaient avec une plume d'oie dont la pointe était fendue endeux à l'aide d'un petit couteau. On estimait que la troisième et la quatrièmeplume de l'aile gauche du jars étaient les plus recommandées et qu'un volatilene pouvait fournir que dix plumes. Le copiste retaillait souvent sa plume qui s'usait rapidement et effectuait ses corrections avec un grattoir. La plume métallique ne se substituera à la plume d'oie qu'au cours du XVIIIe siècle.
Relieurs, calligraphes, enlumineurs et miniaturistes, les moines copistes devinrentde plus en plus spécialisés. Leurs manuscrits se divisaient en deux catégories.D’un côté les volumes (du latin volumen, “ rouleau ”) composés de feuilles de parchemins collées les unes aux autres de manière à former une bande et de l’autre les tomes (au singulier, codex) composés, comme nos livres modernes,de feuillets posés l’un sur l’autre et cousus ensemble.
Les écrivains, passeurs de l’âme
Flaubert, Victor Hugo, Proust, Rimbaud… feuilleterleur brouillons, c’est se retrouver au cœur même deleur esprit. Surcharges, ratures, bouts de texte coupés et recollés, annotations en marge sans rapport avec le texte, dessins… tout témoigne dufabuleux corps à corps entre l’écrivain et sapensée.
Pour l’illustrer voici un extrait des souvenirs d'Édouard Ourliac, à propos de l'écriture duroman de Balzac César Birotteau.
… “ L'imprimerie était prête et frappaitdu pied comme un coursier bouillant.
M. de Balzac envoie aussitôt deux cents feuillets crayonnés en cinqnuits de fièvre. On connaît sa manière. C'était une ébauche, un chaos,une apocalypse, un poème hindou. L'imprimerie pâlit. Le délai est bref,l'écriture inouïe.
Un moine copiste
Un moine copiste
L’art d’écrire français
Parole d’écrivain...
Vous n’écrivez pas directement au clavier d’ordinateur ?Jean-Claude Carrière : Jamais. J’ai besoin de brouillons, de ratures, d’échappées…
Guillaume Appolinaire
C’EST ECRIT !
“L’écriture, c’estla plume qui gratteau cœur de la vie”.
Antonin Artaud.
Quelques chiffres...
L’écriture hiéroglyphe exigeait demémoriser plus de 400 signes sous
l’Ancien Empire.La dimension des volumes médiévaux vade la grosseur du petit doigt jusqu’à 20mètres de long !
“César Birotteau” fut écrit et corrigé à 15 reprises par M. de
Balzac, en 20 jours !
6
7
L’écriture dans le monde2L’écriture chinoise
Elle est née au XIXe siècle avant J.C. à Anyang,province du Hénan. Elle comporte 49 905signes dont 3 000 d’usage courant.La lecture se fait traditionnellement de droiteà gauche, verticalement. Actuellement, elleest horizontale ou verticale, de droite à gauche et de gauche à droite.L’écriture chinoise a inspiré le japonais, le coréen, le sino-vietnamien.
L’écriture arabeElle est née aux IV-Ve siècle après J.C. en Arabie. Elle
comporte 28 signes et n'utilise que des consonnes, lesvoyelles pouvant être indiquées par des signes placés sur ou
sous les consonnes. La lecture se fait de droite à gauche, horizonta-lement. Selon la tradition, ce serait un membre de la famille de Mahometqui l’aurait inventée.
L’écriture hébraïque Elle est née au XIe siècle avant J.C. au Proche-Orient. Elle comporte 22signes. La lecture se fait de droite à gauche, verticalement. L’hébreu n’apas de signes spécifiques pour écrire les chiffres mais utilise les lettres :A=1, B=2, C=3, etc. Tout mot a donc théoriquement une valeur chiffrée.La ''Kabbale'', un mouvement mystique juif né au IIe siècle de notre ère etencore vivant aujourd'hui, a beaucoup travaillé sur la symbolique des nom-bres dans les Écritures.
L’écriture grecque Elle est née vers le Xe siècle avant J.C. en Grèce. Elle comporte 24 signes La lecture se faisait de droiteà gauche, puis en boustrophédon (alternativement de gauche à droite et de droite à gauche) puis degauche à droite.
L’écriture éthiopienne Elle est née au IVe siècle après J.C. en Abyssinie, Afrique Orientale. Elle comporte 182 signes consti-tués à partir de 26 caractères de base. La lecture se fait de droite à gauche et de gauche à droite.
… et l’écriture latine !Elle est née au Ve siècle avant J.C.,en Italie. Elle comporta 19, puis 24
et enfin 26 signes. La lecture se faisaitde droite à gauche, puis en boustro-phédon (alternativement de gauche àdroite et de droite à gauche) puis degauche à droite.
Des systèmes d’écriture différents pour des objectifs communs
La toute première origine commune des signes tracés vient de la divination, dubesoin de déchiffrer et de transcrire les signes des dieux. Mais rapidement,le besoin d’écrire, s’est fait plus pragmatique. En se développant, en se sédenta-risant, et en faisant du commerce, les civilisations ont disposé de plus en plus deconnaissances à mémoriser et à transmettre. L’esprit seul ne pouvait pas toutemmagasiner, la parole tout exprimer et raconter. A ce moment de l’évolution del’Humanité, l’écriture devint indispensable. Garder en mémoire, partager, exprimer, raconter, officialiser, maintenir la cohésion, perpétuer, explorer, charmer, prier… l’écriture rapidement trouva uneplace de tout premier ordre et offrit à l’Humanité d’évoluer rapidement.
Du sens, dans… tous les sens !
L’écriture sumérienne, toute première avec l’égyptienne à donner le départ decette fabuleuse aventure, se lit de droite à gauche et verticalement. De droite à gauche, de gauche à droite, de haut en bas… tout est finale-ment possible et chaque civilisation a trouvé un système qui lui est propre.
Une diversité extraordinaire
Comme les langues qui se sont développées chacune à sa façon, l’écriture a connu elle aussi des évolutions propres qui nous offrent aujourd’hui une diversité graphique fascinante. En voici quelques exemples…
Il était une fois...
Le mythe de naissance de l’écriture grecque
En Phénicie, un roi avait unetrès belle fille, Europe, dontZeus tomba amoureux. Sous laforme d’un taureau blanc, ill’enleva. Le père d’Europeenvoya ses autres enfants à larecherche de la jeune femmeet l’un d’eux, Cadmos, aprèsune longue errance sur laMéditerranée, parvint àDelphes, où l’Oracle luidemanda de suspendre sapoursuite et de s’établir là oùune génisse blanche s’arrête-rait. La cité qu’il édifia senomma Thèbes. Pour s’implan-ter, il dut, sur les conseilsd’Athéna, tuer un dragon, tra-cer un sillon pour fixer les limi-tes de sa ville et y planter lesdents du monstre. A peineavait-il terminé que des hom-mes en armes surgirent deterre ! Tous les guerriers s'entre massacrèrent, sauf cinqd’entre eux qui devinrent sesnouveaux compagnons. À leurmort, Cadmos, attristé, dessinasur le sable un signe différentpour chacun d'eux. Il pouvaitles évoquer, s'en souvenir eten réunissant ces signes,raconter son histoire : Cadmosvenait d'inventer l'écriture.
C’EST ECRIT !
L’écriture ne reproduit pas la parole, elle la rendvisible !
8
Quelques chiffres...
Le chinois utilise 400 sons diffé-rents pour prononcer près de 50 000signes !L’alphabet phénicien, à l’origine dugrec, s’est modifié pendant près de
500 ans pour aboutir à l’alphabetgrec tel que nous le connais-
sons aujourd’hui.
7
L’écriture dans le monde2L’écriture chinoise
Elle est née au XIXe siècle avant J.C. à Anyang,province du Hénan. Elle comporte 49 905signes dont 3 000 d’usage courant.La lecture se fait traditionnellement de droiteà gauche, verticalement. Actuellement, elleest horizontale ou verticale, de droite à gauche et de gauche à droite.L’écriture chinoise a inspiré le japonais, le coréen, le sino-vietnamien.
L’écriture arabeElle est née aux IV-Ve siècle après J.C. en Arabie. Elle
comporte 28 signes et n'utilise que des consonnes, lesvoyelles pouvant être indiquées par des signes placés sur ou
sous les consonnes. La lecture se fait de droite à gauche, horizonta-lement. Selon la tradition, ce serait un membre de la famille de Mahometqui l’aurait inventée.
L’écriture hébraïque Elle est née au XIe siècle avant J.C. au Proche-Orient. Elle comporte 22signes. La lecture se fait de droite à gauche, verticalement. L’hébreu n’apas de signes spécifiques pour écrire les chiffres mais utilise les lettres :A=1, B=2, C=3, etc. Tout mot a donc théoriquement une valeur chiffrée.La ''Kabbale'', un mouvement mystique juif né au IIe siècle de notre ère etencore vivant aujourd'hui, a beaucoup travaillé sur la symbolique des nom-bres dans les Écritures.
L’écriture grecque Elle est née vers le Xe siècle avant J.C. en Grèce. Elle comporte 24 signes La lecture se faisait de droiteà gauche, puis en boustrophédon (alternativement de gauche à droite et de droite à gauche) puis degauche à droite.
L’écriture éthiopienne Elle est née au IVe siècle après J.C. en Abyssinie, Afrique Orientale. Elle comporte 182 signes consti-tués à partir de 26 caractères de base. La lecture se fait de droite à gauche et de gauche à droite.
… et l’écriture latine !Elle est née au Ve siècle avant J.C.,en Italie. Elle comporta 19, puis 24
et enfin 26 signes. La lecture se faisaitde droite à gauche, puis en boustro-phédon (alternativement de gauche àdroite et de droite à gauche) puis degauche à droite.
Des systèmes d’écriture différents pour des objectifs communs
La toute première origine commune des signes tracés vient de la divination, dubesoin de déchiffrer et de transcrire les signes des dieux. Mais rapidement,le besoin d’écrire, s’est fait plus pragmatique. En se développant, en se sédenta-risant, et en faisant du commerce, les civilisations ont disposé de plus en plus deconnaissances à mémoriser et à transmettre. L’esprit seul ne pouvait pas toutemmagasiner, la parole tout exprimer et raconter. A ce moment de l’évolution del’Humanité, l’écriture devint indispensable. Garder en mémoire, partager, exprimer, raconter, officialiser, maintenir la cohésion, perpétuer, explorer, charmer, prier… l’écriture rapidement trouva uneplace de tout premier ordre et offrit à l’Humanité d’évoluer rapidement.
Du sens, dans… tous les sens !
L’écriture sumérienne, toute première avec l’égyptienne à donner le départ decette fabuleuse aventure, se lit de droite à gauche et verticalement. De droite à gauche, de gauche à droite, de haut en bas… tout est finale-ment possible et chaque civilisation a trouvé un système qui lui est propre.
Une diversité extraordinaire
Comme les langues qui se sont développées chacune à sa façon, l’écriture a connu elle aussi des évolutions propres qui nous offrent aujourd’hui une diversité graphique fascinante. En voici quelques exemples…
Il était une fois...
Le mythe de naissance de l’écriture grecque
En Phénicie, un roi avait unetrès belle fille, Europe, dontZeus tomba amoureux. Sous laforme d’un taureau blanc, ill’enleva. Le père d’Europeenvoya ses autres enfants à larecherche de la jeune femmeet l’un d’eux, Cadmos, aprèsune longue errance sur laMéditerranée, parvint àDelphes, où l’Oracle luidemanda de suspendre sapoursuite et de s’établir là oùune génisse blanche s’arrête-rait. La cité qu’il édifia senomma Thèbes. Pour s’implan-ter, il dut, sur les conseilsd’Athéna, tuer un dragon, tra-cer un sillon pour fixer les limi-tes de sa ville et y planter lesdents du monstre. A peineavait-il terminé que des hom-mes en armes surgirent deterre ! Tous les guerriers s'entre massacrèrent, sauf cinqd’entre eux qui devinrent sesnouveaux compagnons. À leurmort, Cadmos, attristé, dessinasur le sable un signe différentpour chacun d'eux. Il pouvaitles évoquer, s'en souvenir eten réunissant ces signes,raconter son histoire : Cadmosvenait d'inventer l'écriture.
C’EST ECRIT !
L’écriture ne reproduit pas la parole, elle la rendvisible !
8
Quelques chiffres...
Le chinois utilise 400 sons diffé-rents pour prononcer près de 50 000signes !L’alphabet phénicien, à l’origine dugrec, s’est modifié pendant près de
500 ans pour aboutir à l’alphabetgrec tel que nous le connais-
sons aujourd’hui.
9
L’art dans l’écriture3L’enluminure
Tout a commencé lorsque les épris d'écriture cherchè-rent un autre support que la feuille de papyrus quipoussait exclusivement en Égypte. C’est ainsi que leparchemin, fabriqué à base de peau de ruminants(moutons ou chèvres), naquit et que son usage serépandit, même si sa préparation était longue etcoûteuse. Les artistes découvrirent alors que ce nou-veau support avait l'immense avantage de respecterl'éclat des couleurs. Ils s'empressèrent de l'embellir :ce sont les débuts de l’ enluminure, du latin illumi-nare “rendre lumineux”.
C'est autour du IVe siècle après. J.C., que l’on retrouve les premiers manuscrits illustrés de lettres encouleurs (les lettrines). Tout au long du Moyen Age,les enluminures connurent un engouement grandissant. Mais lorsqu’en 1471, Gutenberg inventa l’imprimerie, les manuscrits enluminés commencèrent à perdre leur raison d'être. Ils devinrent desobjets à collectionner. Il faudra attendre le XIXe siècle, pour redécouvrir les techniques d'enluminure.On le doit notamment à William Morris, artiste anglais à l'origine du mouvement Arts and Crafts.
Bibles, psautiers, livres d’heures, vies des saints… Les enluminures ont tout d’abord rempli une fonction religieuse. Elles étaient créées à la gloire de Dieu, d’où l’utilisation abondante d’or pourrefléter d’avantage la lumière. Par la suite, sous l’impulsion de mécènes laïques, on les retrouve dansdes herbiers, des bestiaires, des romans…
Lettrines historiées, miniatures, bas de pages, encadrements fleuris… les enluminures fournissaientégalement des repères visuels qui permettaient de comprendre rapidement le contenu du livre,surtout lorsqu’on ne savait pas lire. Elles étaient aussi un signe extérieur de richesse : un livreenluminé était toujours considéré comme une œuvre d’art très précieuse.
Calligraphie et enluminures : l’écriture en beauté
La calligraphie
La calligraphie est née de la volonté selon laquelle l'écriture nedevait pas seulement être fonctionnelle, en étant porteuse desens, mais que ce dernier devait également être exprimé avecéclat. Ainsi, le mot calligraphie traduit lui-même ce double mouvement harmonieux du beau et du sens : kalos et grapheindésignant la calligraphie comme la belle écriture.
L’art du Bel Écrire trouve ses racines dans l’Antiquité et devint, àtravers le monde, un élément culturel à part entière, si bienque chaque peuple contribua à l’évolution des styles. Ainsi, parexemple, au delà de la calligraphie latine, la calligraphie chinoiseest un art magnifique qui perdure depuis des siècles.
Quelques exemples...
C’EST ECRIT !
Wang Xizhi, grand maître calligraphe chinois affirme “l’écriture a besoin de sens, tandis que la calligraphie s’exprime surtout à travers la forme et le geste; elle élève l’âme et illumineles sentiments”.
10
Quelques chiffres...
S’il fallait “seulement” 6 mois à uncopiste rapide pour reproduire unlivre de 400 pages, l’enluminure étaittellement délicate à faire ensuite quele manuscrit ne s’achevait jamais
avant plusieurs années!Quadrata
GothiqueCaroline
Onciale
9
L’art dans l’écriture3L’enluminure
Tout a commencé lorsque les épris d'écriture cherchè-rent un autre support que la feuille de papyrus quipoussait exclusivement en Égypte. C’est ainsi que leparchemin, fabriqué à base de peau de ruminants(moutons ou chèvres), naquit et que son usage serépandit, même si sa préparation était longue etcoûteuse. Les artistes découvrirent alors que ce nou-veau support avait l'immense avantage de respecterl'éclat des couleurs. Ils s'empressèrent de l'embellir :ce sont les débuts de l’ enluminure, du latin illumi-nare “rendre lumineux”.
C'est autour du IVe siècle après. J.C., que l’on retrouve les premiers manuscrits illustrés de lettres encouleurs (les lettrines). Tout au long du Moyen Age,les enluminures connurent un engouement grandissant. Mais lorsqu’en 1471, Gutenberg inventa l’imprimerie, les manuscrits enluminés commencèrent à perdre leur raison d'être. Ils devinrent desobjets à collectionner. Il faudra attendre le XIXe siècle, pour redécouvrir les techniques d'enluminure.On le doit notamment à William Morris, artiste anglais à l'origine du mouvement Arts and Crafts.
Bibles, psautiers, livres d’heures, vies des saints… Les enluminures ont tout d’abord rempli une fonction religieuse. Elles étaient créées à la gloire de Dieu, d’où l’utilisation abondante d’or pourrefléter d’avantage la lumière. Par la suite, sous l’impulsion de mécènes laïques, on les retrouve dansdes herbiers, des bestiaires, des romans…
Lettrines historiées, miniatures, bas de pages, encadrements fleuris… les enluminures fournissaientégalement des repères visuels qui permettaient de comprendre rapidement le contenu du livre,surtout lorsqu’on ne savait pas lire. Elles étaient aussi un signe extérieur de richesse : un livreenluminé était toujours considéré comme une œuvre d’art très précieuse.
Calligraphie et enluminures : l’écriture en beauté
La calligraphie
La calligraphie est née de la volonté selon laquelle l'écriture nedevait pas seulement être fonctionnelle, en étant porteuse desens, mais que ce dernier devait également être exprimé avecéclat. Ainsi, le mot calligraphie traduit lui-même ce double mouvement harmonieux du beau et du sens : kalos et grapheindésignant la calligraphie comme la belle écriture.
L’art du Bel Écrire trouve ses racines dans l’Antiquité et devint, àtravers le monde, un élément culturel à part entière, si bienque chaque peuple contribua à l’évolution des styles. Ainsi, parexemple, au delà de la calligraphie latine, la calligraphie chinoiseest un art magnifique qui perdure depuis des siècles.
Quelques exemples...
C’EST ECRIT !
Wang Xizhi, grand maître calligraphe chinois affirme “l’écriture a besoin de sens, tandis que la calligraphie s’exprime surtout à travers la forme et le geste; elle élève l’âme et illumineles sentiments”.
10
Quelques chiffres...
S’il fallait “seulement” 6 mois à uncopiste rapide pour reproduire unlivre de 400 pages, l’enluminure étaittellement délicate à faire ensuite quele manuscrit ne s’achevait jamais
avant plusieurs années!Quadrata
GothiqueCaroline
Onciale
Les Arts Graphiques pris au mot !
Les poètes graphistes, Apollinaire et Cocteau
Guillaume Apollinaire (Rome 1880 – Paris 1918) témoigna des découvertes et de l’avant-garde de son temps : l'art naïf, l'art nègre, le fauvisme, le cubisme. Il se fit leporte parole de la modernité et annonça le surréalisme. Il appréciait donc tout particu-lièrement de jouer avec les mots et de les agencer graphiquement, en liaison avec lesens de ses écrits.
Jean Cocteau aussi (Maisons-Laffitte 1889 – Milly-la-Forêt 1963) mêlait avec bonheuret talent son travail d’écrivain à celui de dessinateur et de peintre
Les mots jouent
Depuis l’invention de l’alphabet, l’homme n’a jamais renoncé à trouver des affinités entre lessons, les lettres et le sens des affinités. C’est comme si il avait gardé, profondément ancréeen lui, la nostalgie du pictogramme et de l’idéogramme qui furent les premières expressionsde ses ambitions scripturales. Comme si il était dans la nature profonde des mots d’incarnerce qu’ils désignent (ou le contraire !). Le travail de Joël Guenoun en est l’exemple vivant etréjouissant.
Graphes et Tags
Sur les murs de toutes les villes du monde fleurit depuis quelques années une nouvelle forme d'expression à la confluence du dessin et de l’écrit : le graphe. Murs, piles de ponts, trains… ce nouveau graphisme contestataire travaille la forme et les couleurs pour s’exprimer avecforce. A ne pas confondre avec le tag qui n’en est que la signature, une forme moderne etintuitive de calligraphie urbaine.
11
L’art dans l’écriture3
Typographie et logotypes : image et lisibilité
La typographie
La typographie est un art qui comme l’architecture, la peinture ou la sculpture, doit respecter un cer-tain nombre de règles et de techniques très exigeantes pour s’exprimer avec efficacité. Par typogra-phie, il faut entendre l’art de manier les caractères, art qui commence par le dessin des caractères,s’étend à leur combinaison en mots et en phrases, pour aboutir à la mise en page de documents oude publications complètes.
Le XVIe siècle, en matière typographique, a été un siècle français. Tout commence avec GeoffroyTory, qui dans son traité Le Champfleury, a théorisé le premier la question de l’art et la science des
proportions des lettres, et a défendu le principe d’élégance en la matière. Son élève le plusfameux, Claude Garamond (1500-1561) - a qui ont doit la typographie du même nom que
l’on utilise toujours abondamment - dessina sur une commande de François Ier le carac-tère dit “de l’Université”, révision remarquable des caractères des presses d’Alde
Manuce.
L’avènement de l’imprimerie a bien entendu était cruciale pour le développementde la typographie qui voit aujourd’hui son destin intimement lié à celui de l’ordi-nateur même si certains typographes continuent à créer des caractères en lesdessinant à la main…
C’EST ECRIT !
Benoit Higel, directeur artistique affirme “… le dessin de la lettre est un véritable concentré de sens… à un signe correspond une idée”.
12
Quelques exemples …
Times
Helvetica
Futura
Les Arts Graphiques pris au mot !
Les poètes graphistes, Apollinaire et Cocteau
Guillaume Apollinaire (Rome 1880 – Paris 1918) témoigna des découvertes et de l’avant-garde de son temps : l'art naïf, l'art nègre, le fauvisme, le cubisme. Il se fit leporte parole de la modernité et annonça le surréalisme. Il appréciait donc tout particu-lièrement de jouer avec les mots et de les agencer graphiquement, en liaison avec lesens de ses écrits.
Jean Cocteau aussi (Maisons-Laffitte 1889 – Milly-la-Forêt 1963) mêlait avec bonheuret talent son travail d’écrivain à celui de dessinateur et de peintre
Les mots jouent
Depuis l’invention de l’alphabet, l’homme n’a jamais renoncé à trouver des affinités entre lessons, les lettres et le sens des affinités. C’est comme si il avait gardé, profondément ancréeen lui, la nostalgie du pictogramme et de l’idéogramme qui furent les premières expressionsde ses ambitions scripturales. Comme si il était dans la nature profonde des mots d’incarnerce qu’ils désignent (ou le contraire !). Le travail de Joël Guenoun en est l’exemple vivant etréjouissant.
Graphes et Tags
Sur les murs de toutes les villes du monde fleurit depuis quelques années une nouvelle forme d'expression à la confluence du dessin et de l’écrit : le graphe. Murs, piles de ponts, trains… ce nouveau graphisme contestataire travaille la forme et les couleurs pour s’exprimer avecforce. A ne pas confondre avec le tag qui n’en est que la signature, une forme moderne etintuitive de calligraphie urbaine.
11
L’art dans l’écriture3
Typographie et logotypes : image et lisibilité
La typographie
La typographie est un art qui comme l’architecture, la peinture ou la sculpture, doit respecter un cer-tain nombre de règles et de techniques très exigeantes pour s’exprimer avec efficacité. Par typogra-phie, il faut entendre l’art de manier les caractères, art qui commence par le dessin des caractères,s’étend à leur combinaison en mots et en phrases, pour aboutir à la mise en page de documents oude publications complètes.
Le XVIe siècle, en matière typographique, a été un siècle français. Tout commence avec GeoffroyTory, qui dans son traité Le Champfleury, a théorisé le premier la question de l’art et la science des
proportions des lettres, et a défendu le principe d’élégance en la matière. Son élève le plusfameux, Claude Garamond (1500-1561) - a qui ont doit la typographie du même nom que
l’on utilise toujours abondamment - dessina sur une commande de François Ier le carac-tère dit “de l’Université”, révision remarquable des caractères des presses d’Alde
Manuce.
L’avènement de l’imprimerie a bien entendu était cruciale pour le développementde la typographie qui voit aujourd’hui son destin intimement lié à celui de l’ordi-nateur même si certains typographes continuent à créer des caractères en lesdessinant à la main…
C’EST ECRIT !
Benoit Higel, directeur artistique affirme “… le dessin de la lettre est un véritable concentré de sens… à un signe correspond une idée”.
12
Quelques exemples …
Times
Helvetica
Futura
13
L’art dans l’écriture3La ponctuation : signe vital !
Point, point d'interrogation, point d'exclamation, points de suspension, deux points, virgule,point-virgule, tiret, guillemets, parenthèses, crochets, astérisque… La ponctuation est unensemble de signes écrits qui, par convention, présentent, séparent, coupent, isolent des unités dans une phrase ou dans un texte. Souvent négligée, elle est pourtant fondamentaleet apporte autant de sens que les signes de l’alphabet : elle assure et facilite la compréhen-sion d’un texte.
Le logotype
Héritage des signes primitifs, dessins rupestres, hiéroglyphes, pictogrammes et idéogram-mes… l'identité graphique –le logotype – composée de lettres, de chiffres, d'images, en unmot de signes, constitue la marque d'une société, qu'elle soit industrielle, commerciale ouculturelle. La typographie tient d’ailleurs une place très importante dans ce domaine d’expression.Exemple : le logo Stabilo
C’EST ECRIT !
Cavanna a écrit:
“Les signes de ponctuation sont les notations musicales de la phrase”.
.!,?*
“ ”...Mr Schwanhauser,fondateur de la sociétéSwan-Stabilo.swan en anglais etschwan en allemandsignifie cygne.
Ici l’entreprise rappellepar un élément visuel(un dessin) son histoireet sa culture.
La typographie utilisée a été crée spécia-lement pour la marque. Le travail des lettres évoque à la fois l’univers ludiqueet l’assise de la marque (travail des graisses). c’est une façon moderne d’évoquer la calligraphie et l’écriture.Les lettres effilées vers le bas comme le “t”, le “i” ou le “o” traduisent la pression exercée avec un stylo ou uneplume.
® signifie que la marque est déposée et ne peutêtre utilisée autrement et sans accord, par un tiers.
L’atelier
Ecrire au tableau la phrase suivante
Les paroles s’envolent, mais les écrits restent
Sur une feuille blanche :
1 Demander aux élèves d’écrire la phrase les yeux fermés
2 Demander aux élèves gauchers d’écrire la même phrase de la main droite,et les droitiers de la main gauche
3 Demander aux élèves d’écrire en bas de la feuille leur nom en partant dedroite à gauche
4 Demander aux élèves de prendre le s’move gaucher en main gauche, le‘smove droitier en main droite et d’écrire leurs noms en même temps desdeux mains à l’endroit avec la main experte, à l’envers avec l’autre main.Naturellement, la main non experte va suivre et écrire comme dans un miroirle nom de l’élève.
5 Engager la discussion en regardant les résultats de ces écritures.• On écrit de gauche à droite, mais ce n’est pas le cas pour toutes les écritures (cf le monde des écritures)
• On a besoin de se concentrer, de regarder• On a besoin de respecter sa latéralisation et d’avoir sa « bonne main » • Si on écrit des deux mains en même temps,l’écriture inversée se fait naturellement, car les mains font le même geste.
Sur une autre feuille blanche :
1 Demander aux élèves de prendre sous la dictée le texte suivant, le plus vite possible
Le Cancre de Jacques PrévertIl dit non avec la tête mais il dit oui avec le coeur, il dit oui à ce qu'il aime, il dit non au professeur, il est debout, on le questionne et tous les problèmes sont posés. Soudain le fou rire le prend et il effacetout les chiffres et les mots, les dates et les noms, les phrases et les pièges, et malgré les menaces du maître sous les huées des enfants prodiges, avec les craies de toutes les couleurs sur le tableau noir du malheur, il dessine le visage du bonheur
2 Chaque élève doit donner son texte à son voisin
3 Engager la discussion en regardant les résultats de ces écritures• Pourquoi est-ce difficile à lire• Pourquoi doit-on s’appliquer à écrire
4 Conclure l’atelier en commentant la phrase ; “ l’écriture laisse trace sielle est lisible par tous ”, d’où l’intérêt de s’appliquer et de bien écrire.
l’écriture, un travail des sensFiche 1
Objectifs• Faire prendre conscience de l’importance de l’attention pourécrire• Faire prendre conscience de l’importance d’une belle écriturepour se faire comprendre de tous
Disciplines abordées• Maîtrise de l’écriture cursive• Prise de notes sous la dictée
Matériel nécessaire• Feuilles blanches • ‘s move easy
Temps de l’atelier• 1 h
©Ju
nium
pou
r S
tabi
lo -
déc
200
3 -
créd
its p
hoto
s :
grap
hico
bses
sion
, ge
tty im
age
l’enluminure
La préparation de l’atelier
Choisir un sujet correspondant à une époque que vous allez faire travailler à vos élèves pendant une période scolaire. A titre d'exemple ici : Le Roman de Renart. Trouver et faire circuler des enluminures du moyen âge (ici dessinreproduit d'après l'enluminure du manuscrit du Roman de Renart,XIII ème siècle).
L’atelier
1 Créer son propredessin ou choisir unmodèle autre qui tiendra dans un formatrectangulaire de 15 cmsur 20 cm.
2 Reproduire le dessinsur le calque.
3 Retourner le calqueet refaire au crayon 2B les contours du dessin en appuyant assezfort. Sur la feuille " papier peau d'éléphant " de 25 sur 35 cm, centrer,en mesurant avec la règle, le dessin de 15 sur 20 cm dans l'espacede 25 sur 35 cm et tracer le cadre. Ensuite, tracer un cadre toutautour du rectangle de 1,5cm et un autre de 0,3 cm. Suivrel'exemple donné sur fichier joint.
4 Poser le calque (dans le bon sens du dessin) dans l'espace 15 sur20 cm et reproduire le dessin en appuyant pour laisser la trace des contours sur le "papier peau d'éléphant".(Cette manipulation permet de ne pas salir le papier.)
5 Préparer la couleur OR avec de l'eau (pas trop) dans la paletteet l'appliquer dans les endroits prévus (suivre le modèle), c'est-à-dire tout le tour, sur les 0,5 cm et ensuite l'appliquer sur tout le fond du dessin en faisant attention à passer la couleur uniformément.
Attendre chaque fois que la couleur soit sèche pour en passer une autre.
ObjectifsEn recherchant• Apprendre à effectuer une recherche enbibliothèque
En réalisant l’enluminure• Illustrer la compréhension d’un texte quiaura été étudié en classe• Comprendre le rôle de l’enluminure aumoyen âge (illustrer le texte pour ce quine savaient pas lire… ou lire le latin !)• Mettre en pratique l’importance d’apportersoin et décoration à un texte manuscrit...• Créer ses propres dessins pour illustrer letexte
Disciplines abordées• Recherche personnelle et ou collective• Maîtrise du langage (étude de textes)• Maîtrise de l’écriture cursive• Arts graphiques
Matériel nécessaire• Des feuilles "papier peau d'éléphant"couleur clair de 50 sur 70 cm que l'on cou-pera en quatre avec des ciseaux ou cutter.Chacune fera donc 25 sur 35 cm. • Une feuille de papier calque ordinaireformat A4• Un crayon de papier HB et 2B• Une règle plate de 30cm de long• Une gomme blanche• Un taille-crayon• Des pinceaux de plusieurs tailles (un fin,un moyen et un plus épais)• Des gouaches ou des aquarelles • Un tube de gouache de couleur "or riche" ou "or pale"(selon le goût dechacun)• Une palette pour travailler les gouaches,un petit récipient d'eau et des chiffons.
En source d’inspirations : les livres d’histoireet d’histoire de l’art du moyen âge à trou-ver en bibliothèque
Temps de l’atelier• 4 h
Fiche 2
©Ju
nium
pou
r S
tabi
lo -
déc
200
3 -
créd
its p
hoto
s :
grap
hico
bses
sion
, ge
tty im
age
Penser à nettoyer le pinceau chaque fois qu'il y a change-ment de couleur.
6 Préparer du bleu et l'appliquer sur les côtés commesur le modèle. Mais on peut mettre du vert ou du rouge.
7 Préparer le rouge et l'appliquer en haut et en bascomme sur le modèle. Même chose que précédem-ment, on peut changer les couleurs, à condition de rester dans l'époque choisie (ici, le XIIIème siècle).
8 Peindre le reste du dessin dans les tons choisis par l'élève et qui iront avec les couleurs du tour. Guider l'élève dans ses choix de couleur.
• Sur le bleu et le rouge, faire au pinceau fin et avec de la peinture blanche, un léger dessin sur toute la longueur et la largeur (zigzags par exemple).
• Préparer de la peinture noire et repasser au pinceau fin tous les contours du dessin et des cadres pour rehausser l'enluminure.
Le musée
Le travail réalisé viendra enrichir le musée personnel del’élève, quelques travaux choisis pour le musée collectifde la classe
©Ju
nium
pou
r S
tabi
lo -
déc
200
3 -
créd
its p
hoto
s :
grap
hico
bses
sion
, ge
tty im
age
l’abécédaire
La préparation de l’atelier
La veille de l’atelier, faire circuler les images ci-dessous (vous pouvez égalementles télécharger sur le site internet : http://www.stabilo.fr/enseignants)
Demander aux élèves de venir compléter ces ressources avec :• des abécédaires brodés (magazines féminins, réalisations des mamans)• des abécédaires et livres pour enfants qu’ils pourront trouver chez eux, à la bibliothèque de l’école ou à la bibliothèque municipale
L’atelier
1 Constituer 5 à 6groupes d’élèves.
2 Réunir les res-sources et montrerles différentes thé-matiques possibles : lettres fleurs, lettresanimaux, lettres outils,lettres hommes, lettres de noël, …
3 Chaque groupechoisit le thème qu’ilsouhaite réaliser et la typographie de l’abécédaire en suivant les exemples desressources à sa disposition
4 Chaque élève dans le groupese verra attribuer 5 à 6 lettresqu’il devra dessiner dans uncarré de 5 cm/5 cm. Ces lettresseront collées sur une grandefeuille puis décorées grâce à
des collages issus des magazines et catalogues pour constituer un abécédaire complet.
Le musée
Le travail réalisé viendra enrichir le musée collectif de la classe
ObjectifsEn observant les documentsanciens et modernes• Faire prendre conscience del’aspect figuratif de la lettre et del’art de l’abécédaire
En recherchant et en complétantles ressources• Apprendre à effectuer unerecherche à la maison en sollicitantles adultes et en bibliothèque
En réalisant l’abécédaire• Choisir le thème en équipe etréaliser le travail en groupe• S’appliquer à une belle écriture et réaliser un collage
Disciplines abordées• Maîtrise de l’écriture• Arts graphiques
Matériel nécessaire• Feuilles blanches à l’idéal, papier dessin• Catalogues VPC (vêtements,fleurs, …)• Magazines• ‘s move easy
Temps de l’atelier• 2 h
Fiche 3
©Ju
nium
pou
r S
tabi
lo -
déc
200
3 -
créd
its p
hoto
s :
grap
hico
bses
sion
, ge
tty im
age
le mot à un visage
La préparation de l’atelier
La veille de l’atelier, faire circuler les mots-images ci-dessous. Vous pourrez éga-lement montrer aux enfants des logotypes issus de magazines (enfant, TV...)que vous aurez trouvé. Faire réfléchir les enfants, autour d’autres mots. Par exemple, le mot feu peuts’enflammer, le mot neige être recouvert de neige, les lettres du mot sang peuvent saigner, le M de main peut être une main, le I de l’île une île, ….
L’atelier
1 En s’inspirant des ressources, chaque élève doit se livrer à l’exercice enréalisant son propre « mot image » sur une feuille de papier blanc. Le dessin et l’écriture devront être soignés pour donner un véritable sensau dessin-image-écriture
Quelques pistes : 26 lettres suffisent à constituer les 60 000 mots de la languefrançaise ! La manière dont ces lettres s'assemblent, l'observation des coïnci-dences, des juxtapositions ou répétitions... est une autre façon d'aborder lesmots : plus créative, plus ludique... plus jubilatoire.
On peut pour simplifier, répertorier cinq familles de ces "coïncidences" (qu'ilsuffira le plus souvent de souligner) :
• Les mots images (île, épée, clé, elle, lit...).
ObjectifsEn recherchant et en complétantles ressources• Apprendre à effectuer unerecherche en bibliothèque et à lamaison en sollicitant les adultes
En imaginant et en réalisant sonpropre mot • Développer son imagination,écrire et dessiner
En observant les jeux de graphisme• Faire prendre conscience qu’undétail de décoration ou de graphismepeut donner du sens à un mot
Disciplines abordées• Recherche personnelle et ou collective• Maîtrise de l’écriture• Arts graphiques
Matériel nécessaire• Feuilles blanches à l’idéal, papier dessin• Feutres ou crayons de couleurs• En source d’inspirations : les livres de Joël Guenoun auxÉditions Autrement (souvent enbibliothèque), des logos (magazines pour enfants, affiches,publicité, ..)
Temps de l’atelier• 2 h
Fiche 4
• Les mots dans les mots. Notamment lorsqu'ils ont un sens opposé au motdans lequel ils apparaissent (tRISte, mADAMe, verTUEUSE, FUNèbre...)
• Les lettres qui se transforment en d'autres lettres(miracle/mirage, infime/infinie, action/fiction...).
• Les spécificités du mot.(les 3T de aTenTaT, les 3Gde GiGoGnes, les 3é derépété. équilibre, accolé...)
• Les rotations. par rotation de 180° un a devient un e, un u devient un n, und devient un p etc... (inoui, ambigüe, axe... restent inchangés après rotation
2 En affichant les réalisations des élèves, le maître pourra expliquer le métier actuel et contemporain de graphiste que l’on voit tous les jours dans les publicités et logos qui nous entourent (voir livret du maître, chapître « la lettre dans l’art moderne »)
Le musée
Le travail réalisé viendra enrichir le musée personnel de l’élève, quelques travaux choisis pour le musée collectif de la classe
©Ju
nium
pou
r S
tabi
lo -
déc
200
3 -
créd
its p
hoto
s :
grap
hico
bses
sion
, ge
tty im
age
Un musée personnel
Fiche transversale : proposer un musée personnel à l’élève
Le travail final de l’élève
Il s’agit maintenant de mettre en forme les différents travaux réaliséspar l’élève. Il est tout à fait possible d’y ajouter les différents travauxgraphiques que l’élève aura réalisés sur l’année.L’idée ? Faire réaliser un carnet « musée personnel » de l’élève.
Le carnet de l’élève
1 L’élève choisira son support (voir matériel) en laissant libre l’imagination
2 Il organisera son sommaire : par exemple, par ordre chronologique oubien du détail au plus général (dans notre cas de la lettrine au journal), …
3 Il collera ses travaux (de travers, droit, à l’envers, au ruban adhésif, à lacolle : tout est possible !).
4 Il rédigera les directives qu’on lui a données et ses commentaires personnels autour ou en face de son travail.
5 Il pourra également écrire une introduction et une conclusion pour soncarnet.
6 Et enfin, il réalisera sur la couverture un autre travail graphique : le titre
Le musée collectif de la classe
Exposition ou album, le musée collectif de la classe peut prendre formedans un carnet, cahier, comme le musée personnel. Il s’agit de sélectionner les meilleurs travaux et de les intégrer dans une dimension collective de projet de classe en expliquant :
1 qui a participé
2 en combien de temps
3 quels résultats, quels objectifs
4 en collant, décorant, commentant chaque résultat graphique et écrit obtenu.
Cet album ou cette exposition pourront être partagés avec les parents d’élèves, les autres classes de l’école...
Objectifs• Choisir et organiser son travailpersonnel
• Rédiger introduction et commen-taires personnels
• Mettre en page, coller, décorer
Disciplines abordées• Maîtrise du langage• Arts graphiques
Matériel nécessaire• Liberté de choix sachant que l’élève doit constituer une sorte de carnet à la manière d’un cahierde voyage, quelques pistes :
1. Feuilles blanches format A3, pliés et cousues2. Un cahier A4 3. des feuilles de kraft, agrafées ou cousues4. le must : des albums photos (sans plastique pour les photos)5. des feuilles de calque …
• Feutres ou crayons de couleurs• ‘s move easy
Fiche 5
reporter dans la ville
La sortie
Organiser une sortie dans la ville en prenant un ou plusieurs appareils photos.Demander aux élèves en observant attentivement autour d’eux de trouver laprésence de la lettre elle-même (panneaux lumineux, enseignes, …) mais ausside la trouver dans des objets qui l’évoquent (le sens interdit peut être un O, lefeu tricolore un E, ….)
La préparation de l’atelier
En analysant les photos que l’on aura ramené de cette sortie, regarder avec les élèves si on a toutes les lettres de l’alphabet. Une nouvellerecherche sera faite, par petits groupes pour trouver tous les objets de lamaison susceptibles de représenter les lettres manquantes (des ciseaux pour unX, une corde pour dessiner le S, …). Les élèves seront chargés de ramener pourl’atelier ces objets qui seront eux aussi photographiés.
L’atelier
1 La classe devra choisir les 26 photos qui viendront composer un abécédairedes objets. Chaque élève devra découper au mieux l’une des lettres, le toutcollé sur une grande feuille de papier kraft destiné à constituer le travail collectif de la classe.
2 Chaque lettre comportera sa légen-de écrite à la main par l’élève (où,pourquoi on l’a choisi)
3 Enfin, en guise d’introduction à cetravail collectif, dans un deuxième
temps, le maître demandera aux élèves de rédiger un petit texte qui racontecette expérience de la lettre et la présence partout, tout le temps, de l’écriture.
4 En lisant chaque texte des élèves en classe, on pourra choisir tous ensemble le texte qui sera recopié d’une belle écriture sur la grande feuille depapier kraft.
Le musée
Le travail réalisé viendra enrichir le musée collectif de la classe
ObjectifsPendant la sortie :• Faire prendre conscience que lalettre est partout • Faire appel à son imaginationpour en voir dans les objets quinous entourent
Pendant l’atelier• Apprendre à choisir, sélectionneret mettre en page les différents clichés retenus
Disciplines abordées• Sortie en milieu réel• Arts graphiques (mise en page,écriture)
Matériel nécessaire• Appareil photo • Grande feuille de papier kraft • Feutres ou crayons de couleurs• ‘s move easy
Temps de l’atelier• 2 heures en sortie• 2 heures en réalisation
Fiche 6
©Ju
nium
pou
r S
tabi
lo -
déc
200
3 -
créd
its p
hoto
s :
grap
hico
bses
sion
, ge
tty im
age
©Ju
nium
pou
r S
tabi
lo -
déc
200
3 -
créd
its p
hoto
s :
grap
hico
bses
sion
, ge
tty im
age
la lettrine
La préparation de l’atelier
La veille de l’atelier, faire circuler des imagesde lettrines comme celles de cette fiche. Faire réagir les enfants sur ces documentspour les amener à comprendre ce qu’estune lettrine, sa dimension figurative et expressive.
L’atelier
1 Constituer des groupes de 2/3 élèves et leur demander d’imaginer le mot etla lettrine qu’ils souhaitent dessiner.
• Orienter les enfants si besoin sur des mots comme ŒUF, ORANGE, ŒIL (le O exprimera un de ces trois mots), PRISON (le P a des barreaux), MAIN (le M une main) pour lesquels la lettrine figure le mot lui-même…
• La lettrine peut aussi être juste un dessin qui habille la première lettre pour magnifier l’écriture.
2 Sur une feuille blanche, chaque groupe décidera soit de réaliser le mot etde garder la meilleure des propositions, soit chaque élève du petit groupemettra son talent en oeuvre pour effectuer soit le dessin, la mise en couleur,l’écriture du mot.
Le musée
A l’issue de cet atelier, un vote sera organisépour garder les meilleurs travaux réalisés. Ceux civiendront enrichir le musée collectif de la classe.Chaque élève pourra garder son travail pourcompléter son musée personnel (voir fiche N°5)
ObjectifsEn observant les documentsanciens et modernes :• Faire prendre conscience del’aspect figuratif de la lettre enmettant en scène la première lettre d’un mot qu’ils auront choisi• Effectuer une recherche imagina-tive seul ou à plusieurs• S’appliquer à la réalisation et enparticulier à l’écriture cursive
Disciplines abordées• Maîtrise de l’écriture• Arts graphiques
Matériel nécessaire• Feuilles blanches à l’idéal, papier dessin• Feutres ou crayons de couleurs• ‘s move easy
Temps de l’atelier• 2 h
Fiche 7