32
George Dandin ou le mari confondu Molière Livret pédagogique HACHETTE Éducation Établi par Bertrand LOUËT , certifié de Lettres modernes, professeur au collège Georges Clemenceau à Paris

Livret pédagogique - BIBLIO - HACHETTE · ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE 5. ... est une tragédie car la pièce met en scène des personnages royaux,des grands de ce monde,et

  • Upload
    vutuyen

  • View
    213

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

George Dandinou le mari confondu

Molière

L i v r e t p é d a g o g i q u e

HACHETTEÉducation

Établi par Bertrand LOUËT,certifié de Lettres modernes,

professeur au collège Georges Clemenceau à Paris

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 1

Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des articles L.122-4 etL.122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usageprivé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et, d’autre part, que « lesanalyses et les courtes citations » dans un but d’exemple et d’illustration, « toute repré-sentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteurou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite ».Cette représentation ou reproduction par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisa-tion de l’éditeur ou du Centre français de l’exploitation du droit de copie (20, rue desGrands-Augustins, 75006 Paris), constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par lesarticles 425 et suivants du Code pénal.

© Hachette Livre, 2003.

43, quai de Grenelle, 75905 PARIS Cedex 15.

ISBN : 978-2-01-168687-2

Conception graphique

Couverture et intérieur : Médiamax

Mise en page

Médiamax

Illustration

Harvey Stevenson

3

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S 4

L a l i s t e d e s p e r s o n n a g e s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

L ’ e x p o s i t i o n , a c t e I , s c è n e s 1 , 2 e t 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

A c t e I , s c è n e s 4 , 5 , 6 e t 7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1

A c t e I I , s c è n e s 1 e t 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 4

A c t e I I , s c è n e 8 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 8

A c t e I I I , s c è n e s 1 , 2 e t 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 0

A c t e I I I , s c è n e s 6 , 7 e t 8 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 3

R e t o u r s u r l ’ œ u v r e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 6

P R O P O S I T I O N D E S É Q U E N C E S D I D A C T I Q U E S 27

E X P L O I TAT I O N D U G R O U P E M E N T D E T E X T E S 30

P I S T E S D E R E C H E R C H E S D O C U M E N TA I R E S 31

B I B L I O G R A P H I E C O M P L É M E N TA I R E 32

S O M M A I R E

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 3

4

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

Avertissement

Nous ne proposons pas de réponses aux questions de la rubrique « À vosplumes ». En effet, nous considérons que cette rubrique, relevant avant toutd’un travail personnel, ne peut faire l’objet d’une correction type.

Les indications de pages accompagnant les numéros d’acte et de scènes renvoient aux questionnaires du livre de l’élève.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Angélique est la femme de George Dandin. Elle est la fille de M. etMme de Sotenville.

2. Clitandre est l’amoureux d’Angélique. Il porte un nom d’amoureux depastorale.

3. Claudine, Lubin et Colin sont la servante et les valets. On peut noter que Claudine est qualifiée de « suivante » en raison de l’origine nobled’Angélique. Lubin est un paysan, conformément au rôle social de son maîtrequi est un bourgeois de la campagne.

4. La scène a lieu devant la maison de George Dandin, dans un lieu ouvertet public.

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

5. Deux compléments du nom : « d’Angélique », complément du nom « mari »,introduit par la préposition « d’ » ; « de George Dandin », complément du nom« valet », introduit par la préposition « de ».

6. Madame de Sotenville, épouse de Monsieur de Sotenville ; ou bien mèred’Angélique.

L A L I S T E D E S P E R S O N N A G E S ( p p. 8 à 1 0 )

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 4

7. a) Le mot « gentilhomme » est un nom composé formé de « gentil » et« homme », qui se sont soudés pour former un seul mot. L’adjectif « gentil »vient du latin gentilis qui signifiait « de la famille », « de la race ».b) Un gentilhomme est un noble,une personne qui se distingue par sa naissance.c) La formule « gentilhomme campagnard » est ironique à double titre. D’unepart elle désigne pour les spectateurs de la cour du roi un petit noble de province, d’autre part elle est un oxymore car un véritable noble ne peut êtreun paysan.On pense bien sûr au Bourgeois gentilhomme de 1670, puisqu’un bourgeois esttrès exactement le contraire d’un gentilhomme, d’un noble.

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE : LES NOMS PROPRES

8. Dandin évoque le verbe « se dandiner », le mouvement de balancementun peu ridicule que font les canards en marchant, par exemple. Il signale dès le titre que Dandin va être le dindon de la farce. Avant d’être victime du jeu social, Dandin est victime de son nom, dont le ridicule est même souligné lorsqu’à la scène 4 de l’acte I, il devient le titre « de la Dandinière »(l. 202-203). Le nom Sotenville peut se lire en trois mots : sot en ville. Ilindique ainsi que le baron et sa femme, s’ils peuvent tenir un certain rang àla campagne, seraient ridicules à la ville, c’est-à-dire à la cour de Louis XIV,lieu où s’évalue à l’époque la vraie valeur des titres de noblesse.

9. Angélique est aussi l’adjectif angélique, signifiant « qui a les qualités d’unange », c’est-à-dire l’innocence, la douceur, la gentillesse. Or, tout au long dela pièce,Angélique fait preuve de cruauté, de ruse et même de méchanceté,en multipliant les tromperies, les mensonges et en accusant sciemment son mari à tort. Son prénom dit donc le contraire de ce qu’elle est. Il est uneantithèse ironique.

10. On retrouve deux personnages portant le même nom dans les autrespièces de Molière :– Angélique : elle joue le même rôle dans La Jalousie du Barbouillé ; elle est lafille d’Argan dans Le Malade imaginaire.– Clitandre : il apparaît plusieurs fois. Dans Les Femmes savantes, il est l’amantd’Henriette ; dans Le Misanthrope, il est un petit marquis.Chacun joue un rôle similaire : Angélique est toujours la jeune première ;Clitandre est toujours un jeune homme noble à prétention.

5

L a l i s t e d e s p e r s o n n a g e s

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 5

◆ ÉTUDIER LE GENRE : COMÉDIE ET TRAGÉDIE

11. George Dandin est un riche paysan, autrement dit un homme assez ordinaire, que l’on pourrait rencontrer, tandis que Pyrrhus est roi, c’est-à-direun personnage tout à fait hors du commun, évoluant dans une sphère socialetrès fermée.

12. Dans George Dandin, les personnages secondaires sont valet (Colin),père de famille (Monsieur de Sotenville), serviteur (Lubin) ; tandis que dansAndromaque ils sont ami (Pylade), confidents (Cléone et Céphise) et gouver-neur (Phœnix). Dans Andromaque, tout est fait pour gommer la réalité socialeet placer les personnages dans un monde hors du commun.

13. George Dandin a lieu devant la maison du personnage titre, autant dire surune place de village, tandis qu’Andromaque se déroule dans une ville grecque,dans une salle du palais royal.

14. George Dandin est une comédie car la pièce met en scène des personnagesordinaires, issus d’un milieu petit-bourgeois et paysan, tandis qu’Andromaqueest une tragédie car la pièce met en scène des personnages royaux, des grandsde ce monde, et se déroule dans une ville lointaine de l’Antiquité.

◆ LIRE L’IMAGE

15. L’image montre plusieurs couples dont on peut aisément imaginer qu’ilsreprésentent les différents couples de comédie et la gamme des sentimentsqu’ils éprouvent. On va ainsi du vieux barbon marié avec une jeune coquette(femme au miroir, à gauche), jusqu’aux amoureux (les deux couples dedroite, au premier et au second plans), en passant par les valets (on reconnaîtArlequin au milieu). Les uns et les autres semblent engagés dans des intriguesamoureuses, typiques de la comédie au XVIIe siècle.

16. Au centre du tableau, on trouve des personnages masqués, qui pourraientévoquer Arlequin et une servante rusée. Les deux musiciens, au premier plan,évoquent aussi l’atmosphère gaie et amusante de la comédie. À droite dutableau, on peut reconnaître la prima dona innamorata et le jeune premier. Àgauche, on peut identifier, dans le personnage du vieillard, soit « le docteur »,soit le vieux barbon.

6

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 6

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. George Dandin parle de sa femme « demoiselle » (l. 1), de son mariage (l. 2)et de son chagrin (l. 20).

2. Sa femme s’offense de porter son nom (l. 15-16).

3. Ils épousent son bien, c’est-à-dire sa richesse (l. 12).

4. Il voit sortir Lubin (l. 21).

5. Elle projette de tromper son mari (l. 64).

6. Il voit arriver M. et Mme de Sotenville, les parents de sa femme. Il veutleur annoncer la tromperie de leur fille (l. 127 à 130).

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

7. Le mot « demoiselle » (l. 1 et 115) désigne une jeune fille issue de lanoblesse à la ligne 1, puis Angélique à la ligne 115.Une demoiselle, dans le contexte de George Dandin, est une jeune fille noble,par opposition à une fille ou à une paysanne. Aujourd’hui, le terme désignetoute jeune fille non encore mariée, par opposition à une femme ou unedame.La « paysanne », l. 119, est tout simplement une femme du peuple, fille ouépouse d’un paysan, c’est-à-dire de même condition que George Dandin.

8. Le mot « manigance » (l. 105) est formé sur le radical main. Il signifie unemanœuvre secrète sans grande conséquence. On trouve les mots : manœuvre,manipulation, manutention, manucure. On peut remarquer que les deux pre-miers mots désignent des opérations qui nécessitent de l’habileté, de la ruse.

9. Les phrases et expressions exclamatives de la scène 1 sont : « Ah ! Qu’unefemme demoiselle est une étrange affaire, et que mon mariage est une leçon bien parlante à tous les paysans qui veulent s’élever au-dessus de leur condition, et s’allier, comme j’ai fait, à la maison d’un gentilhomme ! »Les phrases exclamatives de la scène 3 sont :« Hé bien ! » ; « Voilà ce que c’est d’avoir voulu épouser une demoiselle : l’on vousaccommode de toutes pièces, sans que vous puissiez vous venger, et la gentilhommerievous tient les bras liés. »

L’EXPOSITION, ACTE I, SCÈNES 1, 2 ET 3 (pp. 18 à 20)

7

L ’ e x p o s i t i o n , a c t e I , s c è n e s 1 , 2 e t 3

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 7

« Ah ! » ; « Quoi ? écouter impudemment l’amour d’un damoiseau, et y promettreen même temps de la correspondance ! » ; « Morbleu ! »L’exclamation est signalée par de nombreux points d’exclamation, qui marquent l’intonation exclamative.Elle est marquée également par les interjections (« Ah ! », « Hé bien ! », l. 1et 113) et enfin par des constructions exclamatives (« Qu’une femme est… » ;« Voilà ce que c’est… », l. 1 et 114).

10. « Ah ! » : tristesse.« Qu’une femme demoiselle est une étrange affaire, et que mon mariage est une leçonbien parlante à tous les paysans qui veulent s’élever au-dessus de leur condition, ets’allier, comme j’ai fait, à la maison d’un gentilhomme ! » : tristesse, réprobation.« Hé bien ! » : réprobation.« Voilà ce que c’est d’avoir voulu épouser une demoiselle : l’on vous accommode detoutes pièces, sans que vous puissiez vous venger, et la gentilhommerie vous tient lesbras liés » : colère.« Ah ! » : lassitude.« Quoi ? écouter impudemment l’amour d’un damoiseau, et y promettre en mêmetemps de la correspondance ! » : indignation.« Morbleu ! » : colère.

◆ ÉTUDIER LE DISCOURS

11. Dans les scènes 1 et 3, George Dandin s’adresse à lui-même.Dans la scène 1, il dit « que mon mariage » (l. 2), « comme j’ai fait » (l. 4), puisil s’apostrophe à la 2e personne du pluriel : « George Dandin, George Dandin,vous avez fait une sottise » (l. 17-18).Dans la scène 3, il s’apostrophe dès le début de la scène : « George Dandin,vous voyez de quel air votre femme vous traite » (l. 113-114). Puis il s’apostropheainsi tout au long de la scène.

12. George Dandin, dans les scènes 1 et 3, se reproche à lui-même d’avoirépousé une femme demoiselle et de s’être marié au-dessus de sa condition.

13. La tournure « Voilà un homme qui » (l. 23), « parce » au lieu de parce que(l. 43), « On m’a enchargé » (l. 51), « le diable à quatre » (l. 59-60), la réplique« C’est le seigneur de notre pays […] Clitandre. » (l. 71 à 74), les jurons« Testigué » (l. 81) et « Morguéne » (l. 92).

8

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 8

Ces répliques témoignent du génie de Molière à mettre en scène des per-sonnages de différentes conditions. C’est aussi du comique de caractère (lepersonnage du paysan un peu lourdaud fait rire) et du comique de mots car,notamment lorsqu’il cherche le nom de Clitandre, Lubin écorche les mots.

◆ ÉTUDIER UNE SITUATION COMIQUE : LE QUIPROQUO*

14. Lubin parle à George Dandin alors qu’il croit parler à « un homme »,c’est-à-dire à un habitant du village (l. 23). Il lui explique d’ailleurs la raisonde sa présence pour obtenir sa discrétion : « Il ne faut pas dire que vous m’ayezvu sortir de là » (l. 40-41).

15. Tout au long de la scène, il raconte son secret à un inconnu, à qui il révèleque l’épouse du propriétaire de cette maison est en train de préparer uneaventure galante avec un jeune seigneur du voisinage.

16. Dandin s’adresse à lui-même, l’aparté traduit ici ses pensées. Le dialogueavec Lubin lui permet d’expliquer la présence dans le voisinage de Clitandre.Il s’adresse aussi aux spectateurs. À ce stade de la pièce, le public ne connaîtpas encore tous les personnages, il faut donc justifier à ses yeux la présencede Clitandre.

17. Ces apartés expriment la colère à l’égard de sa servante et de sa femme.

18. Ils soulignent qu’à chaque réplique Lubin commet une nouvelle bêtise.

19. La conclusion de la scène 2 est ironique. Cette dernière répliquetémoigne de la bêtise de Lubin, alors qu’il affirme être « un fin matois ». Onpeut rapprocher ce passage de la ligne 55 où Lubin dit : « Je suis bien aise defaire les choses secrètement », au moment même où il dévoile le secret à celuidont on devait justement se garder.

20. Cette scène est un quiproquo, dont le comique est basé sur une situation : c’est donc du comique de situation. Lubin ne sait pas à qui il parle,tandis que le public comprend tout de suite qu’il est en train de raconter unemanigance à celui qui en est la principale victime, le mari trompé, à qui ilfaudrait justement la cacher. Ce quiproquo est redoublé ici d’un comique decaractère : la bêtise de Lubin qui le conduit à tout avouer à son interlocuteuravec une naïveté étonnante. Le quiproquo est très fréquent dans le théâtre deMolière : il fait rire et fait progresser l’action car il dévoile la vérité.

9

L ’ e x p o s i t i o n , a c t e I , s c è n e s 1 , 2 e t 3

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 9

◆ ÉTUDIER UN THÈME : NOBLESSE ET PAYSANNERIE

21. Les paysans possèdent le « bien » (l. 12), c’est-à-dire la richesse, tandis queles nobles possèdent un « nom » (l. 16).

22. Le début de la scène est au présent de vérité générale et à la troisièmepersonne. Dandin confronte son mariage à la situation générale des paysansqui veulent s’allier à la noblesse, avec une demoiselle.On trouve des formules générales : « La noblesse de soi est bonne, c’est une choseconsidérable assurément ; mais elle est accompagnée de tant de mauvaises circonstances,qu’il est très bon de ne s’y point frotter » (l. 5 à 8), écrites comme des définitions ;ou encore : « L’alliance qu’ils font est petite avec nos personnes : c’est notre bien seulqu’ils épousent » (l. 11-12) mais dans cette seconde formule, les pronoms sontde la 1re personne du pluriel, marquant le passage de la situation générale à lasituation particulière de George Dandin.

23. Il a perdu son honneur (l. 118) et il n’est plus le maître chez lui (l. 122).

◆ ÉTUDIER LA FONCTION DE L’EXPOSITION

24. George Dandin a fait un mariage d’intérêt, échangeant un titre denoblesse contre sa richesse. Son mariage n’est pas heureux : sa femme leméprise et sa maison lui est « effroyable » (l. 19). Cette situation est à l’originede l’intrigue de l’ensemble de la pièce.

25. À la scène 2 sont cités Clitandre, l’amant, l’épouse infidèle (on connaîtrason prénom à la scène 4), Claudine, la servante d’Angélique. À la scène 3, lepère et la mère d’Angélique sont cités. En somme, tous les personnages de lapièce, à l’exception de Colin, qui n’apparaît qu’une fois dans l’acte III, ontété présentés au public à l’issue de ces trois scènes et leurs relations sontclaires.On peut en conclure que l’une des fonctions essentielles de l’exposition est de présenter les personnages de la pièce au public, soit en les faisant apparaître sur la scène, soit en parlant d’eux.

26. Deux intrigues amoureuses se mettent en place : celle de Clitandre avecAngélique et celle de Lubin avec Claudine. La cohabitation de plusieursintrigues amoureuses qui se développent simultanément est l’un des ressortsles plus fréquents de la comédie car il permet des jeux de miroirs, d’échos etdes mélanges de personnages souvent très comiques.

10

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 10

27. L’obstacle classique du mari jaloux se dresse. C’est une situation assez raredans la comédie de Molière : généralement, les jeunes amants doivent affron-ter un père et non un mari jaloux. Cette situation inhabituelle contribue àfaire de George Dandin une comédie aux accents tragiques.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Ils lui reprochent son manque de savoir-vivre (« Est-il possible, notre gendre,que vous sachiez si peu votre monde », l. 140-141).

2. Il a gagné le titre de « Monsieur de la Dandinière » (l. 202-203).

3. Il accuse sa femme de lui être infidèle (l. 244 à 247).

4. Il ne la prouve pas. Il ne fait que l’affirmer et il est cru par M. de Sotenville(l. 309 à 315).

5. Sa servante, Claudine, qui déclare qu’elle n’a reçu aucun messager (l. 368).

6. Il projette de « désabuser » (l. 486) les parents de sa femme, autrement ditde trouver un moyen de faire apparaître la fausseté de sa femme au grandjour.

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

7. L’intrus est « sot », qui signifie « idiot », tandis que les deux autres termessignifient plutôt « voleur, personne malhonnête ».

8. Les dérivés de « maraud » sont : maraudeur, maraudage, maraude, marau-der. La maraude est le vol des récoltes dans les jardins ou les champs par des soldats en campagne. Aujourd’hui, ces mots sont vieillis, on dirait plutôt :voler, piller, chaparder.

9. Aujourd’hui, « coquin » est plutôt utilisé dans le vocabulaire affectif pourdésigner un enfant espiègle : « petit coquin. » Clitandre aurait plutôt utilisé lemot « voleur » ou le mot « voyou ».

10. Le pronom complément de première personne « me » est antéposé au verbe. On en trouve un autre exemple à la ligne 375 : « de m’aller soup-çonner ainsi. »

A C T E I , S C È N E S 4 , 5 , 6 E T 7 ( p p. 3 7 à 3 9 )

11

A c t e I , s c è n e s 4 , 5 , 6 e t 7

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 11

Ces tournures sont dues au fait que l’on écrivait beaucoup en vers à l’époqueet que pour des raisons prosodiques, il était plus élégant de placer un mot nonaccentué à cette place plutôt qu’après le verbe. Aujourd’hui on écrirait plusvolontiers : « ce qu’on vient me conter » et « d’aller me soupçonner. »

◆ ÉTUDIER UN THÈME : LA SATIRE DES PETITS MARQUIS

11. Les « affaires » des Sotenville sont fort délabrées (l. 198-199).Autrementdit, ils étaient ruinés.

12. Ils lui demandent de se comporter avec le respect que les roturiers doi-vent au « personnes de qualité » (l. 143), c’est-à-dire les nobles. Ils lui deman-dent d’abord de les « saluer » (l. 136), puis de les appeler « Madame » (l. 147)et « Monsieur » (l. 174), enfin de ne pas appeler leur fille « ma femme » (l. 179).

13. Leurs prétentions sont cocasses car ils font mine de se comporter avecDandin comme s’il était un étranger alors qu’il est leur gendre. Elles sontdépourvues de bon sens car en l’humiliant ainsi ils s’humilient eux-mêmes,puisqu’ils mettent George Dandin en situation de leur rappeler que toutnobles qu’ils sont, ils étaient ruinés et se sont trouvés heureux de pouvoirbénéficier de sa fortune (l. 196 à 203).

14. Les deux batailles auxquelles il fait allusion sont des faits militaires de second ordre ; la seconde fut une catastrophe dans laquelle l’armée seridiculisa.La formule des lignes 285-286, « j’eus l’honneur dans ma jeunesse de me signa-ler des premiers à l’arrière-ban », est une antithèse cocasse car elle associe le mot« des premiers » à l’arrière-ban, qui est la partie de la noblesse convoquée endernier. De même, la réplique sur son père est ridicule par son emphase exagérée et par les précisions absurdes qu’elle contient (« la gloire d’assister enpersonne », l. 289, comme si on pouvait assister par procuration à quelquechose…). Molière se moque des petits nobles de province qui singent lesmanies de la cour. Il le fait d’autant mieux qu’à cette époque le roi faisaitappel à une armée de métier, les compagnies équipées par les nobles étantdevenues inefficaces et impossibles à diriger en campagne.

15. M. et Mme de Sotenville considèrent leur gendre comme un hommeordinaire, d’une « condition » (l. 152) inférieure à la leur. Selon Mme deSotenville, « il y a grande différence de vous à nous » (l. 153-154). Plus loin, ellele classe dans la catégorie des « gens » (l. 159), c’est-à-dire des domestiques

12

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 12

d’une maison noble. À la réplique suivante, M. de Sotenville explique queDandin doit leur parler comme à des gens qui sont « au-dessus » de lui (l. 173).Enfin, la formule « si vous aviez épousé une de vos pareilles » (l. 185-186) indiquequ’ils considèrent que leur fille et George Dandin ne sont pas de la mêmenature. Elle est une noble, lui n’est qu’un paysan.Au total, ils considèrent leurgendre avec mépris et l’accueillent avec réticence dans la famille.

◆ ÉTUDIER LE DISCOURS : LES RÉPLIQUES

À DOUBLE ENTENTE

16. Entendue par Clitandre, la phrase est prise au sens propre, c’est une décla-ration d’amour.Entendue par les spectateurs, le double sens produit un effet comique car ons’aperçoit qu’Angélique trompe son mari et ses parents ; elle fait la cour àClitandre à leur barbe.Entendue par George Dandin ou M. et Mme de Sotenville, la phrase devientune antiphrase, comme si Angélique faisait mine de repousser Clitandre.

17. Pour ces répliques, tout dépend de l’intonation, qui peut faire varier leursens.La première réplique d’Angélique est une invite à l’attention de Clitandre,mais si elle est prononcée avec une voix dure, elle peut donner l’impressionà George Dandin et à Mme de Sotenville qu’Angélique est au contraire entrain de repousser Clitandre.Il en va de même de la réplique de Clitandre dont toute la première partieest ambiguë, en particulier la formule « je ne suis point homme à donner du chagrin aux belles », qui s’interprète comme une réponse favorable à la déclaration d’amour d’Angélique.Ainsi, on a affaire à une triple situation d’énonciation :– Angélique et Clitandre se parlent ;– ils parlent à Dandin et aux Sotenville ;– ils sont entendus par les spectateurs.Le double langage est l’un des éléments du comique de la scène, les spectateurs s’amusant de la ruse des amants, de la naïveté des parents et de lacolère de Dandin, qui n’est pas dupe.

13

A c t e I , s c è n e s 4 , 5 , 6 e t 7

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 13

◆ IMAGINER LA MISE EN SCÈNE

18. Monsieur de Sotenville dit à Dandin, au début de la scène 4 : « vous meparaissez tout troublé. » On peut imaginer Dandin marchant de long en larged’une démarche saccadée, parlant avec des éclats de voix, faisant des mouve-ments de bras. Son visage est soucieux, fermé.

19. On peut imaginer une scène relativement statique dans laquelle George Dandin s’agenouille face à Clitandre, avec M. de Sotenville derrièreClitandre, face à lui.On peut au contraire se représenter la scène dans un esprit de pantomime,George Dandin se relevant entre chaque réplique, rattrapé avec colère parM. de Sotenville, puis finalement se résignant et prononçant son excuse d’unton rageur.

◆ LIRE L’IMAGE

20. Les costumes des Sotenville sont très chargés : ils ruissellent de dentelles,de fourrures, de brocart et de broderies. Manifestement, le metteur en scènea voulu rendre visible leur appartenance à la noblesse dans la splendeur deleur costume. En revanche, celui de Dandin est simple. On pourrait presquecroire que le metteur en scène a voulu évoquer un vêtement de travail.

21. Les Sotenville ont une attitude très hautaine : lèvres pincées, tête un peupenchée de manière à avoir l’air de regarder l’autre de bas en haut, mainscroisées et non tendues vers l’interlocuteur. Ils veulent mettre des distancesavec le reste du monde. Dandin a une attitude humble et soumise : il sembleattendre avec déférence une réponse.

22. Le costume des Sotenville, dans cette mise en scène, traduit le déséqui-libre entre ce qu’ils sont réellement et leurs prétentions. Ils sont ridicules dansla mesure où ils aspirent à un rang qu’ils ne peuvent tenir car ils sont ruinés.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Claudine reproche à Lubin d’avoir manqué de discrétion (l. 1 à 3).

2. Lubin demande à Claudine sa main (l. 33-34), puis un baiser (l. 79).

3. Claudine n’aime pas les maris jaloux et soupçonneux (l. 35 et 37).

A C T E I I , S C È N E S 1 E T 2 ( p p. 5 0 à 5 2 )

14

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 14

4. C’est Clitandre (l. 125).

5. Il lui reproche de ne pas respecter les liens du mariage (l. 98 à 112).

6. Angélique revendique le droit de vivre en société (l. 170 à 174).

7. Il est très en colère et craint d’en venir aux mains avec son épouse (l. 181 à 185).

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

8. a) Cette phrase est une proposition indépendante, composée d’un verbeemployé de manière impersonnelle (« Il ne faut point tant ») et d’un complé-ment de but sous la forme d’un infinitif introduit par « pour ».b) Il s’agit d’une structure figée, « Il ne faut point tant… pour », qui permet deformuler des maximes ou des proverbes ayant une valeur de vérité générale.Il s’agit d’une image car en parlant de la quantité de beurre nécessaire pourfaire un quarteron, Lubin veut en fait faire entendre qu’un mariage est uneaffaire simple à conclure, comme il le dit aux lignes suivantes.c) Dans cette réplique, Lubin fait appel au vocabulaire de la paysannerie (lespaysans faisaient eux-mêmes le beurre à l’époque. Il fait à nouveau appel àcet univers de référence en parlant ensuite de « beauté rude ânière » (l. 86) etfait aussi allusion à celui du commerce, en comparant les baisers à l’« et-tant-moins » (l. 82), avance donnée par un acheteur avant la livraison du produit.Il propose une vision concrète, matérielle de l’amour, par opposition auxnobles qui en ont une vision plus éthérée et spirituelle.

9. Il s’agit d’une énumération. C’est une figure d’insistance. Cette collectionde noms de pierres qui évoque la dureté permet d’accentuer la rudesse queLubin prête à Claudine. Par ailleurs, cette liste a aussi un effet comique carelle est assez inattendue dans un dialogue amoureux.

10. Phrases interrogatives : « Moi, les chasser ? et par quelle raison ? » (l. 138)« Comment ? parce qu’un homme s’avise de nous épouser, il faut d’abord que touteschoses soient finies pour nous, et que nous rompions tout commerce avec les vivants ? »(l. 151 à 154)« Moi ? » (l. 161)« M’avez-vous, avant le mariage, demandé mon consentement, et si je voulais bien devous ? » (l. 162 à 164)Les marques de l’interrogation : dans tous les cas, on trouve un point d’interrogation en fin de phrase et l’interrogation est marquée par une into-nation montante.

15

A c t e I I , s c è n e s 1 e t 2

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 15

Dans la première phrase, ce sont les seules marques. Dans la deuxième, ontrouve un adjectif interrogatif (quelle). Dans la troisième, il y a un adverbeinterrogatif puis une locution interrogative (parce que). Dans la dernièrephrase, on trouve la marque de la phrase interrogative en langage soutenu,l’inversion du sujet (m’avez-vous).Presque toutes les questions d’Angélique sont oratoires : en fait, elle affirmece qu’elle semble demander à Dandin. Certaines phrases (la première et ladeuxième) pourraient d’ailleurs sans difficultés être remplacées par desphrases exclamatives.

11. Champ lexical du mariage : « mari » (l. 97), « nœud » (l. 100), « mariage »(l. 111 et 115), « chaîne » (l. 115), « femme, mari » (l. 133), « honnêtes » (l. 136),« épouser » (l. 152), « tyrannie de Messieurs les maris » (l. 154-155), « engagementsde la foi » (l. 160), « consentement » (l. 163), « mon père et ma mère » (l. 164-165),« esclave » (l. 170).Au XVIIe siècle, le mariage est un lien social où l’amour a peu de part. Il estune affaire de famille, qui se traite entre les parents des époux. L’homme etla femme y sont inégaux : la femme est l’esclave de l’homme. On peut mettrecela en parallèle avec le dialogue de Claudine et Lubin à la scène précédente :eux aussi voient leur mariage comme une « affaire ».

◆ ÉTUDIER UN THÈME : LA PLACE DES FEMMES

AU XVIIe SIÈCLE

12. D’après Dandin, une femme mariée ne doit vouloir « plaire qu’à sonmari » (l. 133) et doit avoir des manières qui n’attirent pas les galants. En fait,selon lui, la femme mariée est une matrone qui quitte la vie sociale pour nes’occuper que des tâches domestiques. On peut comparer cette vision de lafemme mariée à celle de Sganarelle dans l’extrait de L’École des maris, p. 120.

13. Angélique considère que son mariage ne lui interdit pas de continuer àbénéficier des plaisirs de la vie mondaine et qu’il n’y a rien là de répréhen-sible : « mon dessein n’est pas de renoncer au monde, et de m’enterrer toute vive dansun mari » (l. 149 à 151). Elle veut profiter des « divertissements » (l. 156) et desa « jeunesse » (l. 172). Elle considère que la fidélité suffit pour que l’engage-ment du mariage soit respecté : « je ne suis pas capable de quelque chose de pis »(l. 176).

16

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 16

14. Angélique a une vision très mondaine de la vie d’un ménage, dans lequelle rôle d’une épouse est de briller dans les salons par son élégance et sabeauté, ce qui est conforme au mode de vie de la noblesse de cour pari-sienne, le « beau monde » (l. 173). Inversement, pour George Dandin, l’épousetient son ménage et n’y joue qu’un rôle domestique. Il s’agit d’une concep-tion bourgeoise et campagnarde du mariage.

15. Les valets singent les maîtres, d’ailleurs ils se comparent à eux (« Tu seraispeut-être jaloux comme notre maître », l. 35).

◆ ÉTUDIER LA FONCTION DE LA SCÈNE 2

16. Avant cette scène, les spectateurs s’imaginent qu’Angélique cherche sim-plement à tromper son mari. Ici, à travers le dialogue de Dandin et Angélique,on s’aperçoit que deux conceptions du mariage, irréconciliables, s’affrontent.La comédie prend une tonalité dramatique dès cette scène car, au lieu de secacher et de tenter de calmer son mari par la ruse, Angélique revendique ledroit de vivre selon les principes de la noblesse.

17. Au départ, on la prenait simplement pour une de ces jeunes amantes decomédie comme il y en a tant, qui multiplient les fourberies pour rejoindreleur amant. Avec cette scène, elle prend une épaisseur inattendue et devientune héroïne de la défense des droits des femmes mariées contre leur gré.

◆ LIRE L’IMAGE

18. Claudine est en hauteur par rapport à Lubin pour faire apparaître leurinégalité d’intelligence et pour manifester le fait que dans ce couple, c’estClaudine qui conduit les affaires.

19. Leurs costumes sont aussi simples que ceux des Sotenville (p. 36) sontcompliqués. Ceci étant dit, on peut remarquer qu’il s’agit de costumes defêtes : le metteur en scène a représenté les paysans en s’inspirant des costumesde fêtes traditionnels des régions françaises (manches bouffantes, coiffe, galonscolorés sur la jupe, gilet foncé sur un chemisier blanc, large col…).

20. Ils se donnent la main mais ils se tournent le dos : ils voudraient s’aimermais ils ne le peuvent.

17

A c t e I I , s c è n e s 1 e t 2

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 17

◆ QUE S’EST-IL PASSÉ ENTRE-TEMPS ?1. Il l’a appris par une nouvelle indiscrétion de Lubin (l. 256 à 259).

2. Il veut aller chercher son beau-père et sa belle-mère, les parents de safemme.

3. George Dandin est seul sur scène. C’est un monologue.

4. Ils ne font pas confiance à Dandin d’une part parce qu’il est bourgeois eteux nobles (« Souvenez-vous que vous avez épousé une demoiselle. », l. 308-309),d’autre part parce qu’à l’acte I il a déjà fait appel à eux et il a été « confondu »(l. 323 à 329, p. 29).

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?5. Angélique, Clitandre, Claudine, Monsieur et Madame de Sotenville,George Dandin sont présents à cette scène. Un tel nombre de personnagessignale qu’un quiproquo se prépare.

6. Au moment où elle se voit sur le point d’être surprise en compagnie de Clitandre, elle fait mine de repousser brutalement ses avances et de luidonner des coups de bâton (l. 370-371).

7. Elle frappe sur Dandin en faisant semblant de frapper sur Clitandre.

8. Elle fait mine de sortir par modestie, pour ne pas obliger Dandin à la complimenter sur la sagesse de son comportement (l. 403-404).

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

9. « Non, non, mon père, il n’est pas nécessaire. Il ne m’a aucune obligation de cequ’il vient de voir, et tout ce que j’en fais n’est que pour l’amour de moi-même. »« Je me retire, mon père, pour ne me voir point obligée à recevoir ses compliments. »« C’est une femme qui mérite d’être adorée, et vous ne la traitez pas comme vous devriez.»« tout ce que j’en fais n’est que pour l’amour de moi-même » est une négation restrictive, qui correspond à une affirmation partielle.

10. Il s’agit d’une phrase hypothétique comportant une proposition subor-donnée circonstancielle de condition introduite par si (« Si mon père savaitcela ») et d’une proposition principale au conditionnel (« il vous apprendraitbien à tenter de ces entreprises »).

A C T E I I , S C È N E 8 ( p p. 6 4 à 6 6 )

18

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 18

11. Ce verbe du 1er groupe est formé à partir du nom masculin « honneur »précédé d’un préfixe privatif dés- et complété par le suffixe de terminaisonverbale -er.Dans la même famille, on trouve : honorer, honorable, déshonorant, honori-fique, honorabilité, honorablement.

12. À la ligne 421, on trouve « jamais » et aux lignes 424 et 425, on trouve« toujours », signifiant respectivement à aucun moment et à tout moment.Ces mots traduisent le désespoir de Dandin qui ne pourra à aucun momenttrouver la paix, frappé qu’il est d’une véritable fatalité.

◆ ÉTUDIER LE DISCOURS : LA TIRADE D’ANGÉLIQUE

13. Angélique s’adresse d’abord à Clitandre et à Claudine, désignés par lesmots « tous deux » (l. 350), puis elle s’adresse à Clitandre, comme le marquele pronom « vous » de la ligne 350 à la fin de la tirade. Mais en fait, son discours vise à donner une image vertueuse d’elle-même à ses parents et àson mari dont elle a vu la présence.

14. Elle veut être entendue par ses parents et Dandin (je « m’explique à vous clai-rement en présence de tout le monde », l. 354-355) tout en faisant mine de ne s’ex-pliquer qu’avec Clitandre (« une honnête femme n’aime point les éclats », l.364-365).

15. À l’évidence, Angélique met en scène son innocence en retournant lasituation à son avantage. Il n’y a aucune sincérité dans ses propos, il s’agitdonc d’une ruse, d’un stratagème.

16. À l’acte précédent, Clitandre a protesté de son innocence et déclaré nepas avoir l’intention de faire la cour à Angélique. Or, ici, il apparaît en trainde tenter de la séduire. Cela devrait faire réfléchir M. et Mme de Sotenville,s’ils n’étaient pas de parti pris.

◆ ÉTUDIER LE GENRE : LE COMIQUE DE FARCE

17. Angélique frappe Clitandre mais c’est George Dandin qui reçoit lescoups. Cette situation est peu crédible, même si la scène a lieu la nuit. Il s’agitd’un procédé classique de la farce.

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE

18. Dandin s’exprime seul, avec emphase et dramatisation. Il emploie des tournures hyperboliques comme « jamais il ne s’est rien vu d’égal à ma disgrâce »,

19

A c t e I I , s c è n e 8

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 19

ou « j’admire mon malheur », ou encore l’adverbe « toujours », répété deux fois.Il emploie une interrogation oratoire : « Est-il possible que… » ; il mime le dialogue, en faisant comme s’il répondait à une question : « Qui » (l. 421) ;il apostrophe le ciel avec emphase : « Ô Ciel, seconde mes desseins. »Tous ces procédés donnent une tonalité dramatique aux propos de GeorgeDandin qui, ridiculisé injustement pour la seconde fois, ne sait à qui faireappel pour faire éclater sa bonne foi.

◆ ÉTUDIER LA FONCTION DE L’ACTE II

19. Cet acte répète le précédent car à nouveau George Dandin surprend safemme en flagrant délit d’adultère et, une nouvelle fois, elle réussit à se disculper.

20. Par rapport au précédent acte, ici la culpabilité de Clitandre éclate augrand jour, ce qui n’était pas le cas au premier acte.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Elles se déroulent en pleine nuit. « La nuit est avancée » (l. 1), « voilà unesotte nuit » (l. 5), ou encore « la nuit, on n’y voit goutte » (l. 54).

2. Angélique et Claudine, d’un côté ; Clitandre et Lubin de l’autre.

3. Clitandre parle d’abord avec Claudine (l. 45 à 54) puis à Angélique à la finde la scène.Il croit parler avec Angélique, jusqu’à ce que Claudine le détrompe à la ligne 47.

4. Lubin parle avec Angélique (l. 43 à 51) tout en croyant parler avec Claudine.

5. George Dandin entre en scène et vient perturber les deux duos amoureux.

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

6. Le verbe « voir », dans « elle empêche de l’autre que nous ne soyons vus ».a) Le sujet en est « nous », qui est patient de l’action.b) Le complément d’agent est sous-entendu, c’est la nuit, ou « elle », quiempêche qu’ils ne soient vus.

A C T E I I I , S C È N E S 1 , 2 E T 3 ( p p. 7 2 à 7 4 )

20

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 20

7. « ton maître est plaisamment attrapé » (l. 67-68). Le sujet est « ton maître »,patient de l’action. À nouveau le complément d’agent est sous-entendu dansla situation. C’est Clitandre et Angélique qui l’attrapent, c’est-à-dire qui letrompent.

8. Ces deux adjectifs qualifient l’esprit de Lubin.Subtil : signifie adroit, habile, qui perçoit avec finesse les distinctions entre les choses.Pénétrant : sens figuré, qui comprend bien, qui va jusqu’au fond des choses.Ces deux adjectifs sont presque synonymes.

◆ ÉTUDIER LE DISCOURS

9. La formule de la ligne 7 fait mine d’abonder dans le sens de ce que vientde dire Lubin, qui accuse la nuit d’être sotte, pour mieux souligner le carac-tère naïf et un peu absurde des propos du valet.L’expression de la ligne 13 emploie une formulation hyperbolique (adjectif« grande » antéposé, adjectif « difficile ») pour qualifier une question sansimportance. Cette inversion des proportions est comique.L’expression des lignes 17-18 désigne comme rusé un personnage qui n’a pas cessé de démontrer sa lourdeur au cours des deux actes précédents,notamment en dévoilant involontairement et par inadvertance les secrets deson maître à George Dandin.Dans les trois cas, Clitandre utilise des antiphrases, c’est-à-dire qu’il dit lecontraire de ce qu’il veut laisser entendre, ce qui est l’exacte définition del’ironie.

10. On peut relever le « Cela est admirable ! » (l. 23), phrase exclamative danslaquelle Clitandre mime l’admiration pour une action dérisoire, le fait desavoir traduire « collegium » en collège.

11. Comme dans les actes précédents, il l’apprend par une bévue de Lubinqui, le confondant avec Claudine, lui raconte par le menu ce qui se préparedans son dos (l. 67 à 82).

◆ ÉTUDIER LE GENRE : LES DIFFÉRENTS T YPES

DE COMIQUES

12. Il fait nuit (« La nuit est avancée », l. 1 ; « voilà une sotte nuit, d’être si noireque cela », l. 5-6). Ces répliques préparent le quiproquo en informant les spec-tateurs qu’il fait sombre. En effet, le spectacle se jouant en pleine lumière,

21

A c t e I I I , s c è n e s 1 , 2 e t 3

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 21

pour que les spectateurs puissent le voir, ce dialogue sert à leur faire com-prendre qu’il fait nuit et à rendre vraisemblables les quiproquos qui suivent.

13. Les premières montrent qui parle à qui et permettent de comprendre que les couples s’intervertissent (Clitandre parle avec Claudine, Lubin avecAngélique) de la ligne 40 à la ligne 52. La dernière didascalie (l. 61) permetde comprendre que Clitandre et Angélique, qui se sont retrouvés, s’isolent aufond de la scène.

14. Le comique de ces deux scènes est fondé sur des confusions de rôles etde personnages qui se trompent sur l’identité de leur interlocuteur. Ainsi,le valet fait la cour à la dame (scène 2), puis au mari (scène 3). C’est bien lasituation qui est comique par elle-même.

15. Lubin présente deux traits typiques et comiques :– il est une caricature de paysan, comme en témoignent son vocabulaire et ses expressions (« Morgué », l. 5, « Par ma foi… », l. 67, « comme tous lesdiantres », l. 70-71, etc.) ;– il est vraiment bêta et reprend en cela le personnage de Pantalon, valetlourdaud et naïf de la commedia dell’arte.

16. Les jeux sur la nuit, noire et sotte, dont Lubin parle comme s’il s’agissaitd’une personne, la traduction du latin collegium, évidente alors que Lubin laprésente comme une prouesse, sont des exemples de comique de mot.

17. Lubin prend la main d’Angélique à la scène 2, geste qui transparaît dansle dialogue, Clitandre en fait de même avec Claudine, puis, scène 3, Lubin semet à embrasser la main de George Dandin comme s’il s’agissait de celle deClaudine.

◆ ÉTUDIER UN THÈME : LA PARODIE

DE LA RENCONTRE AMOUREUSE

18. Angélique et Clitandre se rencontrent seulement à la fin.Toute la scèneest occupée par un quiproquo.

19. Angélique et Clitandre n’arrivent jamais à s’isoler. Cela est vrai dans cettescène, mais aussi dans la quasi-totalité de la pièce. Molière respecte une règlede bienséance du théâtre au XVIIe siècle qui interdit de montrer des amantsseuls sur scène.

20. Ils y parviennent presque, à la fin de la scène 2, mais George Dandin faitimmédiatement son entrée et ils doivent s’éloigner.

22

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 22

21. Le dialogue est rompu. Il reprendra scène 5, mais sera entièrement consacré à parler de la nécessité de se séparer et de George Dandin.

◆ MISE EN SCÈNE

22. Tout le travail consiste à placer les personnages par paires : Clitandre/Claudine et Lubin/Angélique, puis à les faire s’intervertir.

◆ QUE S’EST-IL PASSÉ ENTRE-TEMPS ?1. Colin, valet de George Dandin.

2. George Dandin envoie chercher M. et Mme de Sotenville, dans le but derendre public l’adultère commis par son épouse.

3. George Dandin prend ses beaux-parents à témoin à deux reprises : à lafin de l’acte I, puis à la fin de l’acte II. La différence est que dans les deuxsituations précédentes, ils arrivent d’eux-mêmes.

4. Angélique se sépare de Clitandre.

5. George Dandin entend le dialogue, en particulier tout le mal que Clitandredit de lui.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?6. George Dandin les a enfermées dehors pour faire apparaître la culpabilitéde sa femme aux yeux des Sotenville.

7. Angélique menace de se tuer avec un couteau (l. 298-299).

8. Elles se plaquent contre le mur, de part et d’autre de la porte, de façon àce que Dandin ne les voie pas en sortant (l. 332-333).

9. Elle l’accuse à grands cris d’être sorti courir et boire (l. 344 à 347).

10. Madame de Sotenville ne veut pas écouter Dandin car il sent le vin(l. 400-401,406-407).

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

11. « escampativos » est dérivé du verbe familier « escamper », qui signifie partir furtivement.

A C T E I I I , S C È N E S 6 , 7 E T 8 ( p p. 9 3 à 9 5 )

23

A c t e I I I , s c è n e s 6 , 7 e t 8

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 23

Comme autres suffixes pouvant avoir un sens comique, on peut citer les suffixes péjoratifs comme -ailler (traînailler), -ot(t)er (vivoter, frisotter), lesdiminutifs -iller, -ouiller (fendiller, pendouiller), -in, -ette, -ote (diablotin,mignonnette, tremblote), etc. Ces suffixes sont comiques par leurs sonorités.

12. Le champ lexical de la tromperie : « intrigue », « rendez-vous », « galantentretien », « un coup », « artifices », « joué », « ébloui », « plâtré », « malver-sations », « adresse », « effronterie », « détour », « inventer quelque moyen »,« rhabiller », « ruse », « éluder », « paraître », « prétexte spécieux ».En quelques lignes, le champ lexical de la fausseté et de la ruse est très abondant.

13. D’une part Angélique s’accuse : « j’ai failli, je vous l’avoue » (l. 257), « vousdevez pardonner » (l. 262) ; d’autre part elle prête serment à plusieurs reprises :« je vous promets » (l. 249), « je vous donne ma parole » (l. 280), vocabulaire quiappartient à un discours qui met en scène sa propre sincérité et tente de larendre perceptible par l’autre.

14. Ces deux verbes ont un sens concret précis. Le premier, « plâtrer », appar-tient au vocabulaire de la maçonnerie et signifie « enduire un mur deplâtre » ; le second, « rhabiller », signifie « revêtir, se vêtir à nouveau ». Ici lesdeux verbes sont employés par George Dandin pour caractériser la manièredont Angélique présente ses agissements en les embellissant et en leur donnant une apparence trompeuse et avantageuse ; ils ont le sens figuré de« masquer, maquiller ». L’emploi de ces verbes très concrets est destiné àapporter une nuance péjorative pour souligner le caractère artificieux despropos d’Angélique.

15. « ce que c’est que de vous jouer à nous » (l. 427) : complétive infinitive aprèsun verbe d’affirmation et dont le sujet est le pronom relatif que.« que votre mari vous demande pardon » (l. 430) : complétive introduite par queaprès un verbe de volonté ; on remarque que le verbe de la subordonnée estau subjonctif.

◆ ÉTUDIER UN THÈME : VÉRITÉ ET MENSONGE

16. Angélique commence par faire amende honorable (« Il est vrai que j’aifailli », l. 257) et par reconnaître ses torts (« je vous l’avoue », l. 257 ; « j’ai prisle temps de sortir », l. 258), mais elle en fait des actions passées et elle exposeque maintenant elle va changer et se mieux comporter (« Si vous m’accordez »,l. 273 ; « je renoncerai à toutes les galanteries », l. 278-279). Ce procédé de l’aveu

24

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 24

d’une faute pour la faire pardonner, en promettant que l’on ne la commettraplus ensuite, est très classique. Angélique y ajoute une touche très person-nelle ; elle déclare que cela « touchera son cœur » et que par sa mansuétudeGeorge pourrait bien gagner son amour.Elle donne à son discours toutes les apparences de la sincérité mais il est dif-ficile pour George de la croire, compte tenu de ses actions passées. Il lui fautlà risquer un « pari », au sens pascalien du terme, et il décide de ne pas le faire.

17. Angélique devient aimable parce qu’elle se sent prise (l. 246). La situa-tion lui étant défavorable, il est de son intérêt de tenter de séduire Dandinpour l’amadouer. C’est le principal argument de Dandin. Il ajoute ensuitequ’elle le flatte pour l’étrangler (l. 284-285).

18. Angélique parle affectueusement à son mari (« mon pauvre petit mari »,l. 243) et lui demande de cesser d’être jaloux pour qu’elle puisse l’aimer(l. 274 à 277).À vrai dire, le doute subsiste et on ne saura jamais si Angélique est sincère àce moment-là, où Dandin aurait peut-être pu sauver son mariage, et cettehésitation ajoute à l’intensité dramatique de la pièce.

19. C’est George Dandin qui a fait appeler ses beaux-parents. Il est donc peuvraisemblable que ce soit lui qui se soit rendu coupable de déportements.En outre, comme cela apparaît sur les gravures (notamment celle de lapage 85), Dandin est en chemise et bonnet de nuit, tandis qu’Angélique etClaudine sont habillées pour sortir, en tenue de jour.

20. Malgré tous ces détails troublants (vus à la question précédente), qui sontde nature à faire confondre Angélique et à rendre évidente la légitimité desrevendications de Dandin, les parents d’Angélique persistent à croire leur filleinnocente. Eux qui sont nobles ne peuvent tout simplement pas accepter dese faire donner la leçon par un simple bourgeois. Ils sont donc de parti pris,non seulement en faveur de leur fille mais aussi pour les nobles. C’est ainsipar exemple qu’à l’acte I ils sympathisent avec Clitandre, qui est comme euxun « gentilhomme », au lieu de défendre Dandin qui est pourtant leur gendre.

◆ ÉTUDIER LE GENRE : LE DÉNOUEMENT

21. Non, une telle situation correspond plutôt à une fin de tragédie danslaquelle le conflit entre les personnages se solde par la mort de l’un d’entreeux. Dans une comédie, on attend plutôt une résolution des conflits et unesolution aux problèmes posés pendant la pièce.

25

A c t e I I I , s c è n e s 6 , 7 e t 8

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 25

22. Dans cet acte, Dandin surprend vraiment son épouse hors de chez elleen pleine nuit. Une fois de plus, il n’arrive pas à convaincre ses beaux-parentsde la culpabilité de sa femme, mais cette fois-ci il se résigne à sa situation età son infortune conjugale. En cela, l’acte est un dénouement, il n’y a en effetplus d’intrigue pour les spectateurs puisque l’infidélité d’Angélique et le malheur de Dandin sont acquis.

23. Oui et non. D’un côté les rieurs sont satisfaits de voir le mari ridiculiséet Angélique disculpée ; de l’autre le conflit entre Dandin et Angélique resteentier et ne trouve pas de solution.

◆ LIRE L’IMAGE

26. Il s’agit des répliques des lignes 344 à 355.

27. Elles sont en robe, c’est-à-dire habillées pour sortir, alors que GeorgeDandin est en chemise de nuit.

1. Le valet de George Dandin est Lubin.

2. L’amant d’Angélique est Clitandre.

3. La servante d’Angélique s’appelle Claudine.

4. Le nom de jeune fille de Mme de Sotenville est de la Prudoterie.

5. George Dandin gagne le droit de se faire appeler Monsieur de laDandinière.

6. Charadesa) Ange – et – lit – queue → Angélique b) Sot – en – ville → Sotenville.7. a) George Dandin, I, 1. b) George Dandin, I, 3. c) Angélique, à Clitandre,I, 4. d) Lubin, à Claudine, II, 1. e) Claudine, à Lubin, II, 1. f ) Lubin, à Claudine,II, 1. g) Angélique, II, 2. h) Angélique, II, 2. i) Lubin, III, 2. j) Clitandre, III, 5.k) Angélique, III, 6. l) George Dandin, III, 6.8. a) faire l’amour : faire sa cour. b) faire le diable à quatre : faire grand bruit,se mettre dans une grande colère. c) forligner : déchoir, ne pas être à la hauteur de son rang. d) demander raison : demander réparation. e) un pas declerc : une erreur, une démarche inconsidérée. f ) corbleu : juron, euphémismepour « corps de Dieu ». g) chicaner : se méfier, surveiller et vérifier. h) le nœudqui nous joint : le mariage. i) escampativos : escapades (terme populaire).

R E T O U R S U R L’ Œ U V R E ( p p. 9 6 à 9 8 )

26

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 26

P R O P O S I T I O N D ES É Q U E N C E S D I D A C T I Q U E S

27

1re et 2e séances : les personnages et l’exposition

AXES FAITS ÉCRITUREDE LECTURE DE LANGUE

• Reconnaître les personnages typiquesd’une comédie ou d’une tragédie.Questionnaire pp. 8 à 10.• Analyser et comprendreles enjeux de l’expositiond’une pièce de théâtre.Questionnaire pp. 18 à 20.

• Le complémentdu nom :question 5, p. 8.• Définition de la didascalie :question 6, p. 8.• Le mot« gentilhomme » :question 7, p. 8.

• Écrire une liste de personnages :question 17, p. 10.

3e séance : les scènes 4, 5, 6 et 7 de l’acte I

AXES FAITS ÉCRITUREDE LECTURE DE LANGUE

• La satire des petits marquis :– analyse des positionssociales des Sotenville et de Dandin ;– mise en perspectiveavec le règne de Louis XIV.Questionnaire pp. 37 à 39.• Qu’est-ce qu’un « fermier général » ?Qu’est-ce qu’un paysanenrichi au XVIIe siècle ?

• Les injuresmoliéresques :questions 7, p. 37.• Préfixation et suffixation :question 8, p. 37.• La langue du XVIIe siècle :– l’évolution de certainsmots ;– étude d’une tournuretypique (l’antéposition dupronom complément) :questions 9 et 10, p. 37.• Les répliques à doublesens. Première approchede la double énonciationau théâtre :questions 16 et 17, p. 38.

• Imaginer une mise en scène (faire sentir aux élèves le rapportentre répliques à double sens et position des personnages dans l’espace) :question 18, p. 38.• Portrait physique du petit noble :question 23, p. 39.

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 27

28

P R O P O S I T I O N D E S É Q U E N C E S D I D A C T I Q U E S

4e séance : la scène 2 de l’acte II, la rébellion d’Angélique

AXES FAITS ÉCRITUREDE LECTURE DE LANGUE

• La place des femmes au XVIIe siècle :– le discours général sur les femmes tel qu’il ressort des proposd’Angélique et de Dandin ;– femmes nobles, femmesbourgeoises et femmespaysannes.Questionnaire pp. 50 à 52.

• Le langage imagécomme marque de l’appartenance à une classe ; les imagesconcrètes de Lubin :questions 8 et 9, p. 51.• L’interrogation, laphrase interrogative ;un procédé de comédie,la question oratoire :question 10, p. 51.

• Écrire un récit en situation en employantun langage imagé :la demande en mariagede Lubin :question 21, p. 52.

5e séance : la scène 8 de l’acte II, du drame à la farce

AXES FAITS ÉCRITUREDE LECTURE DE LANGUE

• Le comique de farce :– gestes ;– mouvements ;– exagération ;– burlesque et grotesque.Questionnaire pp. 64 à 66.

• La négation et la restriction :question 9, p. 64.• Analyse grammaticaled’une phrase :question 10, p. 64.• Les familles de mots :question 11, p. 65.• La mise en scène du désespoir (exagération,exclamation,hyperboles…) :questions 12 et 18,pp. 65-66.

• Exprimer son mécontentement en imitant formellementle discours de GeorgeDandin.

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 28

29

P R O P O S I T I O N D E S É Q U E N C E S D I D A C T I Q U E S

6e séance : la scène 1 de l’acte III, quiproquo nocturne

AXES FAITS ÉCRITUREDE LECTURE DE LANGUE

• Le fonctionnement du quiproquo.• Les différents types de comique (geste,situation, mots,caractère…).• La parodie de la rencontre amoureuse.Questionnaire pp. 72 à 74.

• La voix passive :questions 6 et 7, p. 72.• Le procédé de l’antiphrase et de l’ironie :questions 9 à 11,pp. 72-73.

• Rédiger un dialogueentre deux amants :question 23, p. 74.• Rédiger un bref texteargumentatif :question 24, p. 74.

7e séance : les scènes 6, 7 et 8 de l’acte III : le dénouement

AXES FAITS ÉCRITUREDE LECTURE DE LANGUE

• Vérité et mensonge :Angélique est-elle sincèreou cherche-t-elle à nouveau à berner son mari ?• Le dénouement :– fin de tragédie/fin de comédie ;– pourquoi le drame est-il terminé ?Questionnaire pp. 93 à 95.

• Le terme« escampativos » :question 11, p. 94.• Étude du champ lexicalde la tromperie :question 12, p. 94.• Sens propre et sens figuré :question 14, p. 94.• La propositionsubordonnée complétive :question 15, p. 94.

• Imaginer un dialogue :question 26, p. 95.• Imaginer une suite différente :question 27, p. 95.

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 29

◆ On pourra opérer des comparaisons entre le mariage tel qu’il est présentédans George Dandin et le mariage tel qu’il apparaît dans les différents textes.Cela permettra de montrer comment la pièce propose, dans un langage dramatique, une réflexion d’ensemble sur le mariage.– On commencera par le plus simple (la comparaison entre la pièce et la farceoriginale) pour montrer que le « mauvais » mariage est un sujet comique universel.– On comparera ensuite les personnages de Dandin avec ceux de Zola pourmontrer que le mariage ne réunit pas seulement deux personnes, mais engageaussi tout leur entourage.– Enfin, on pourra opérer des rapprochements entre les différents discours surle mariage (Montesquieu, Laclos, Molière) et certaines tirades d’Angélique,de Dandin et des Sotenville, analysées dans les questionnaires, pour faireapparaître qu’il est aussi une institution sociale.

◆ Le groupement peut servir d’ouverture à une réflexion d’ensemble surle mariage et son image en littérature. On opposera les mariages heureux/malheureux, d’amour/de convenance, assortis/mal assortis, etc.

◆ On pourra aussi s’interroger sur les types de textes dans lesquels apparaîtle mariage :– texte narratif (Zola) ;– texte épistolaire (Laclos) ;– texte argumentatif (Montesquieu) ;– texte dramatique (Molière).On affinera la réflexion en montrant que le texte dramatique peut être lesupport d’une réflexion sur le mariage (L’École des maris), que le récit peutservir d’appui à une argumentation, etc.

30

E X P L O I T A T I O ND U G R O U P E M E N T D E T E X T E S

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 30

P I S T E S D E R E C H E R C H E SD O C U M E N T A I R E S

Sujets de recherches et d’exposés

– Le costume au XVIIe siècle.

– Mariage bourgeois et mariage noble : comment se choisissait-on et commentvivait-on ensuite selon son milieu ?

– Les paysans au XVIIe siècle.

– Comédie et tragédie au siècle de Louis XIV.

– Comparaison de personnages de Molière :George Dandin,Le Malade imaginaireet L’Avare.

– Les femmes dans Molière, par exemple :Angélique,Agnès (L’École des femmes),les femmes dans Les Précieuses ridicules.

– Valets et servantes chez Molière.

– La farce au XVIIe siècle.

31

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 31

◆ ŒUVRES DE MOLIÈRE

– Édition de référence : Œuvres complètes, Molière, texte établi et annoté parGeorges Couton, Bibliothèque de la Pléiade, 2 volumes, Gallimard, 1971.

– Pour le travail en classe, on trouvera de nombreuses pièces dans la collec-tion Bibliocollège éditée par Hachette.

◆ SUR MOLIÈRE

– Mikhail Boulgakov, Le Roman de Monsieur de Molière, G. Lebovici, 1990.

– Gérard Defaux, Molière ou les métamorphoses du comique, Klincksieck, 1992.

– Georges Forestier, Molière en toutes lettres, Bordas, 1991.

– Alfred Simon, Molière ou la vie de Jean-Baptiste Poquelin, Le Seuil, 1995.

◆ SUR LE THÉÂTRE ET LA LIT TÉRATURE AU XVIIe SIÈCLE

– Paul Bénichou, Morales du grand siècle, Gallimard, 1948.

– Michel Corvin, Lire la comédie, Dunod, 1994.

– P. Goubert, L’Ancien Régime, coll. « U », 2 tomes,Armand Colin, 1969-1973.

– H. Méthivier, Le Siècle de Louis XIV, coll. « Que sais-je », PUF, 1998.

– Jacques Scherer, La Dramaturgie classique en France, Corti, 1950.

– Roger Zuber, La Littérature française du XVIIe siècle, coll. « Que sais-je ? »,PUF, 1997.

32

B I B L I O G R A P H I EC O M P L É M E N T A I R E

168687-01-32-M.QXD 26/03/03 9:48 Page 32