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Geographie - Hachette

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Livre du professeur Geographie 2de - Hachette

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  • 2 HacHette Livre

    Sommaire

    Thme 1 Les enjeux du dveloppement

    Chapitre 1 Du dveloppement au dveloppement durable ........................................................................... 5

    Thme 2 Grer les ressources terrestres

    Chapitre 2 Nourrir les hommes ........................................................................................................................................ 16

    Chapitre 3 Leau, ressource essentielle ......................................................................................................................... 26

    Chapitre 4 Lenjeu nergtique .......................................................................................................................................... 37

    Thme 3 Amnager la ville

    Chapitre 5 Villes et dveloppement durable ........................................................................................................... 46

    Thme 4 Grer les espaces terrestres

    Chapitre 6 Les mondes arctiques, une nouvelle frontire sur la plante ................................... 60

    Chapitre 7 Les littoraux, espaces convoits ............................................................................................................. 73

    Chapitre 8 Les espaces soumis aux risques majeurs ........................................................................................... 86

  • HacHette Livre Chapitre 1 Du dveloppement au dveloppement durable 3

    ProGramme

    Bulletin officiel n 4 du 29 avril 2010

    GOGRAPHIESocits et dveloppement durableIntroduction lcole primaire et au collge ont t fixs les grands repres territoriaux et initi lapprentissage des principales notions gogra-phiques. Le programme de gographie de la classe de seconde permet la consolidation de ces acquis et la poursuite de ltude de lorganisation, de lamnagement et du dveloppement des territoires toutes les chelles.

    Le programme de seconde est centr sur les questions de dveloppement durable ; les approches effectues dans ce domaine dans les classes prcdentes seront ainsi enrichies et approfondies.

    Le dveloppement durable : fil conducteur du programmePlaant lhomme et lhumanit au cur des problmatiques, ltude du dveloppement durable met en relation le dveloppe-ment humain avec les potentialits de la plante. En croisant les dimensions sociales, conomiques et environnementales, on sinterroge sur la faon dont les socits humaines amliorent leurs conditions de vie et subviennent leurs besoins sans com-promettre la satisfaction des besoins des gnrations futures. Le dveloppement durable apparat ainsi comme une autre faon de lire le monde, de le penser et de le grer.

    En classe de seconde, cette dmarche fournit loccasion de progresser dans la matrise des approches systmiques et dans la prise en compte de la complexit et de la hirarchie des facteurs dexplication. La diversit des situations analyses conduit au constat quil ny a pas un mode de dveloppement durable, mais une grande pluralit dentres et dactions possibles dans les politiques et les stratgies de dveloppement.

    Toute tude du dveloppement durable ncessite donc un croisement des regards, des savoirs et des mthodes des diffrentes disciplines ; en ce qui concerne la classe de seconde, on sattache en particulier mettre en relief les approches complmentaires des programmes de gographie, de sciences de la vie et de la Terre et des sciences physiques et chimiques, par exemple propos de thmes tels que la nourriture, lalimentation, leau ou lnergie.

    La dmarche gographique, une contribution essentielle lducation au dveloppement durablePar ses concepts, ses outils et ses mthodes conduisant une mise en relation permanente des socits humaines avec leurs environnements, la gographie apporte une contribution majeure aux approches du dveloppement durable, ractivant les questions de dveloppement et les replaant au cur des dbats de socit. Elle intgre la ncessaire mise en perspective histo-rique, ancre les problmatiques dans les territoires toutes les chelles spatiales, met en scne les acteurs et inscrit les rflexions dans une indispensable vision prospective. La gographie porte aussi une attention particulire aux villes qui accueilleront, en 2025, les deux tiers de la population de la plante.

    Privilgiant le questionnement, lexercice de lesprit critique et lapprentissage de largumentation qui conduisent des choix raisonns, la dmarche gographique participe la construction dune citoyennet claire et responsable qui constitue une des priorits du lyce.

    Pour traiter le programmeLe programme comporte quatre thmes, dont le premier et le troisime sont obligatoires ; un choix sopre au sein des ques-tions des thmes deux et quatre. Le thme introductif doit permettre de cerner les enjeux du dveloppement conduisant une rflexion sur des modes plus durables de dveloppement pour lensemble des socits de la plante ; il est abord partir de trois problmatiques dont ltude sappuie sur des exemples. Chacune des questions des trois autres thmes est dveloppe partir dune tude de cas (deux pour les villes). Les thmes 2, 3 et 4 et les questions qui les composent peuvent tre traits dans un ordre diffrent en fonction du projet pdagogique du professeur.

    Le programme de gographie de la classe de seconde privilgie en effet les tudes de cas conduites de prfrence grande chelle ; celles-ci sont mises en perspective par des comparaisons et des approches aux autres chelles spatiales en particulier lchelle plantaire. Au cours de lanne, leur choix doit prendre en compte la diversit des situations des socits sur lensemble de la plante, celles des pays riches o les politiques de dveloppement durable progressent selon des modalits diverses, et celles des pays mergents ou en dveloppement confronts au double dfi du dveloppement et de la durabilit.

  • 4 HacHette Livre

    Socits et dveloppement durable

    Thme introductif Les enjeux du dveloppement 7-8 h

    Question obligatoire

    Mise en uvre Ltude de cette question prend appui sur les problmatiques indiques et intgre des exemples.

    Du dveloppement au dveloppement durable Un dveloppement ingal et dsquilibr toutes les chelles. De nouveaux besoins pour plus de 9 milliards dhommes en 2050 Mettre en uvre des modes durables de dveloppement .

    Thme 2 Grer les ressources terrestres 14-15 h

    On choisit deux questions parmi les trois proposes.

    Mise en uvre Chaque question est aborde partir dune tude de cas mise en perspective et prend appui sur les problmatiques indiques.

    Nourrir les hommes Croissance des populations, croissance des productions. Assurer la scurit alimentaire. Dvelopper des agricultures durables ?

    Leau, ressource essentielle Ingalit de rpartition et daccs la ressource. Matrise de leau et transformation des espaces. Grer une ressource convoite et parfois menace ?

    Lenjeu nergtique Besoin en nergie et gestion des ressources. Impacts environnementaux et tensions gopolitiques. Quels choix nergtiques pour lavenir ?

    Thme 3 Amnager la ville 9-10 h Question obligatoire

    Mise en uvre Ltude de cette question est aborde partir de deux tudes de cas mises en perspective, lune choisie dans les pays dvelopps, lautre prise dans les pays mergents ou en dveloppement. Elle sappuie sur les problmatiques indiques.

    Villes et dveloppement durable Croissance urbaine, talement urbain, ingalits socio-spatiales. Transports et mobilits. Amnager des villes durables ?

    Thme 4 Grer les espaces terrestres 14-15 h

    On choisit deux questions parmi les trois proposes.

    Mise en uvre Chaque question est aborde partir dune tude de cas mise en perspective et sappuie sur les problmatiques indiques.

    Les mondes arctiques, une nouvelle frontire sur la plante

    Un milieu contraignant, un nouvel espace en voie dintgration. Des ressources convoites, des tensions entre les tats. LArctique, un enjeu pour les quilibres mondiaux ?

    Les littoraux, espaces convoits La concentration des hommes et des activits. La concurrence pour lespace. Quels amnagements durables pour les littoraux ?

    Les espaces exposs aux risques majeurs Lexposition aux risques naturels et technologiques Lingale vulnrabilit des socits Quelles capacits dadaptation, quelles politiques de prvention ?

  • HacHette Livre Chapitre 1 Du dveloppement au dveloppement durable 5

    THME 1Les enjeux du dveloppement

    Du dveloppement au dveloppement durable

    Chapitre 1

    OUVERTURE p.12-13Palm Island Duba (mirats arabes unis)

    Cette photographie arienne oblique de Palm Island Duba, permet de voir, dans son intgralit, cette le artificielle en forme de palmier gant qui prvoit dabriter prs de 500 appartements, 2 000 vil-las, 25 htels et 200 boutiques de luxe. Palm Island est un projet de construction de trois les artificielles (Palm Jumeirah, Palm Jebel Ali, Palm Deira) qui devraient pouvoir accueillir, la fin de son amnage-ment, 1,7 million de touristes. Avec un IDH 0,903, les mirats ara-bes unis se donnent les moyens de raliser leurs ambitions : devenir le premier centre mondial du tourisme de luxe. Ils se situent dans la pninsule arabique o lIDH est dans la moyenne haute, et tendent bien se dmarquer du reste de la pninsule.Quels dfis ont d tre surmonts pour en arriver ce rsultat ? Ce palmier gant a ncessit lextraction de millions de mtres cube de sable en provenance du fond du Golfe.Quel est limpact sur lenvironnement marin ? La socit responsable du projet rpond que tout a t fait pour limiter limpact sur lenvi-ronnement : les eaux uses produites par les usines de dessalement sont recycles pour lirrigation, les poissons, requins et dauphins se sont accommods et vivent dans un vritable cosystme autour et lintrieur des digues du palmier. Dans la ralit, on peut sinquiter de lrosion de la cte, de la modification de la houle, de limpact des rejets polluants, des changements engendrs sur la faune et la flore marine, et surtout du surcrot dnergie et de ressources (eau et ali-mentation) consommes par les touristes.

    Il est lgitime de sinterroger et dinterroger les lves sur la durabilit dun tel projet, peut-on continuer dfier la nature et construire des htels de luxe dans un endroit dsertique touch par des pnuries deau ? Comment vont ragir les populations locales aux ingalits de partage des ressources au profit des touristes ? Les moyens financiers, par les progrs techniques et technologiques quils permettent, doi-vent-ils combler tous les caprices humains sans se soucier des logi-ques de gestion durable des ressources plantaires ?

    PLANISPHRE 1 p. 14-15Les ingalits de dveloppement

    DcrireLes pays les plus dvelopps se situent dans lhmisphre Nord,notammentenAmriqueduNord,enEuropeoccidentaleetenAsiedelEst(Japon).MaisonentrouveaussidanslhmisphreSud(Aus-tralie,ocanIndien,).CestpourquoionparledesNords.Lespayslesmoinsdveloppssesituentprincipalementdanslh-misphreSud,commeenAfriquesubsaharienne,enAsieduSudetenAmriquecentrale.Cestpourquoi,onparledesSuds.Maisauseinde lhmisphre Nord, on trouve quelques paysmoins dvelopps,notammentenEuropecentrale.LalimiteNord/Suddecefaitpeutparatreglobalementexactepourvoquer la division entre pays dvelopps et ceux en dveloppement, mais il subsiste quelques exceptions.

    IntroductionLe programme concentre son contenu sur les enjeux majeurs de lhu-manit : comment fournir tous les ressources indispensables la vie et aux productions humaines ? Comment grer lextension des soci-ts sur leurs territoires et sur la plante ?Les grands thmes sont inscrits dans un fil conducteur gnral : Socitsetdveloppementdurable.Lagographiesintressedslecollgeaudveloppement.Ledveloppementdurable,expres-sion souvent galvaude, confre la gographie enseigne une inten-tion citoyenne. Des approches multiples sont utilises pour dcrypter les logiques du monde.Le dveloppement durable donne une grille de lecture de la plante familire aux gographes : environnement, conomie, socit et culture sont des dimensions travailles en gographie, sans oublier le rle des gouvernances voques notamment par les approches go-politiques. Lire les grands problmes de notre plante en sinterrogeant sur la faon dont les socits humaines amliorent leurs conditions de vie et subviennent leurs besoins sans compromettre la satisfaction des besoins des gnrations futures relveduneapprocheconnuedanscette discipline, ce programme incitant la rendre plus courante, sans cependant la banaliser. La dmarche gographique tablit, travers la diversit des cas tudis, quil ny a pas un seul dveloppement dura-ble, mais des dveloppements durables.Enfin,ceprogrammeintgreunedimensionprospectivecettego-graphie qui participe la construction dune citoyennet claire et responsable.

    Pour centrer les apprentissages dans le cadre du dveloppement durable, il est impratif de commencer par le thme introductif sur les Enjeuxdudveloppement.Cechapitreseconoitentroistapes:unerflexionetunetudepralablesdoiventportersurlesniveauxde dveloppement actuels et leurs ingalits ;unesecondephasedoitcaractriserlvolutiondelapopulationdici2050, la pression sur les ressources, les besoins qui sensuivront, et les consquences prvisibles sur les potentialits de dveloppement des socits ;une troisime phase voque demanire prospective les solutionspossibles face aux constats prcdents et envisage des modes dura-bles de dveloppement.Cettedmarchecorrespondcetteautrefaondelirelemonde,delepenser,de legrervoquedans leprambuleduprogramme.Elle se retrouve tous les niveauxde lecture des diffrents thmesdclins dans lanne scolaire.

    OUVERTUREMal, capitale de larchipel des Maldives p. 10-11PourtudierlaphotographiedelledeMal,onpeutinviterlesl-ves rflchir sur la localisation, la densit de cette ville, sa spcificit, demander sil y a des ressources, de quelle nature et terminer sur les menaces qui psent sur cette le.

  • 6 HacHette Livre

    Passer au coursQuelles sont les ingalits de dveloppement sur Terre ?La limiteNord/Sudrespecte-t-ellescrupuleusement lesdeuxhmis-phres ?Desdiffrences lintrieur desNords existent-elles? et lintrieurdes Suds ?

    COURS 1Un dveloppement ingal et dsquilibr p. 16-17 Prsentation des documentsDoc. 1Ce planisphre met en relief les ingalits de richesse entre les diff-rents pays de la plante grce lindicateur qui mesure la valeur totale des biens et des services produits dans un pays au cours dune anne, le PIB. Les pays dont le PIB par habitant en parit de pouvoir dachat est compris entre 35 000 et 85 400 dollars US sont peu nombreux : les tats-Unis,leCanada,leRoyaume-Uni,laNorvgeetlaSude,lesmi-rats arabes unis, le Kowet, la Suisse, lAutriche et les Pays-Bas. lin-verse, les territoires o le PIB par habitant est infrieur 5 000 dollars par an sont beaucoup plus rpandus, notamment en Afrique et en Asie du Sud. On est en face dune ingalit flagrante : 15 % des habitants des pays les plus riches dtiennent 80 % de la richesse mondiale.

    Doc. 2Le PIB ne mesure que la richesse produite par un pays, il mesure le dveloppement conomique dun pays mais nindique en rien son dveloppement social; aussi le PNUD a-t-ilmis en place un nouvelindicateur, lIDHqui intgre lePIBparhabitant enPPA (1/3), lesp-rancedevielanaissance(1/3)etleniveaudinstruction(tauxdal-phabtisationdesadultes(2/9)ettauxcombindescolarisationdanslenseignementprimaire, secondaireet suprieur (1/9)). Il variede0(excrable) 1 (excellent) et indique le dveloppement et le bien-tre social dun pays. On remarque deux choses ds lors : La France, qui a un PIB par habitant compris entre 15 000 et 35 000 dollars, se classe dans les pays lIDH le plus lev, alors que le Kowet, qui a un PIB plus important, est loin derrire (31e pays sur 182, et la France, 8e). Dautre part, le Gabon, qui se trouve dans la mme catgorie de pays que la France sur la carte 1, se trouve en 103e position lchelle mon-diale avec un IDH 0,75, du fait srement dun taux de scolarisation moins lev et une esprance de vie plus faible.

    Doc. 3On peut voir que 8 pays se partagent plus des trois quarts du gteau, celui-ci symbolisant la richesse mondiale. En effet, le dveloppement des changes lchelle plantaire na en rien attnu les disparits, au contraire, le foss sest creus entre pays riches et pays pauvres. Ce foss est maintenant bien matrialis sur les cartes grce la limite Nord/Sud.

    Proposition dactivit pdagogiqueComparez deux indices, le PIB et lIDH partir de deux planisphres : p. 14-15 et p. 17Citez deux exemples de pays ne figurant pas dans le mme classe-ment. partir du document 3, dterminez quelle proportion de la richesse mondiale est dtenue par les pays dvelopps et par les pays en dve-loppement.

    COURS 2Des disparits toutes les chelles p. 18-19 Prsentation des documentsDoc. 1LalimiteNord/Sudestlenomdonnuneligneimaginairesparantlespaysdvelopps(duNord)despaysendveloppement(duSud)quiillustrelesingalitsdedveloppement.ParmilespaysduNordfigure Isral. Or, sur cette photographie, on remarque que la bande de Gaza, territoire peupl de 1,6 million de Palestiniens, fait partie

    des pays du Sud. Pays riche et pays pauvre sont littralement face face, ce qui peut approfondir le ressentiment du pays qui est consi-dr comme un pays en dveloppement , puisquil ctoie le pays riche en partie responsable de son retard.

    Doc. 2LeNordduMexiqueprofitedesaproximitaveclestats-Unis,paysle plus riche de la plante, puisque son IDH est suprieur 0,80 (moyenne mexicaine) alors que le Sud a un IDH infrieur 0,75. Les ingalits sont donc trs fortes selon les rgions : Mexico par exem-ple, le revenu par habitant est de 23 000 dollars, prs de la frontire tasunienne, il est de 20 000 dollars alors que les habitants du Sud se contentent dun revenu de 4 000 dollars.

    Doc. 3Cette photographie permet de se rendre compte des ingalits de richesse lchelle locale. Paris compterait ainsi plus de 16 000 sans-abris. Ici, lun deux dort au pied dune affiche publicitaire, symbole de lasocitdeconsommation.DanslespaysduNord,ilexisteunefrangenon ngligeable de la population vivant en dessous du seuil de pau-vret. En France, on dnombre 4 216 millions de personnes, soit 7,1 % de la population, vivant en dessous du seuil de pauvret relative .

    Proposition dactivit pdagogique quelles chelles sobservent les ingalits de richesse ?

    EXEMPLE 1Le dveloppement de Shenzhen est-il profitable tous ? p. 20-21Shenzhen sest impose comme choix pour cet exemple, car cest une ville de la province du Guangdong en Chine, doublement int-ressante : La Chine est considre comme un pays du Sud (sauf pour Hong Kong et Macao) mais a le deuxime PIB en PPA du monde (plus de 8 000 milliards de dollars) et une croissance conomique de 11,9 % (1er semestre 2010). Le Guangdong contribue 12 % de la richesse nationale, possde trois zones conomiques spciales et absorbe la moiti des investisse-ments trangers en Chine.La ville de Shenzhen, limitrophe de Hong Kong, est devenue la pre-mire zone conomique spciale de Chine, elle est cense tre une fentre de la rforme et de louverture vers lextrieur de la Chine ; or dveloppement conomique spectaculaire est loin de rimer avec pro-grs social pour tous, comme le montrent ces documents.

    Prsentation des documentsDoc. 2Le document tmoigne de lmergence dune bourgeoisie capitaliste qui ctoie quotidiennement la population pauvre et illgale . Cette classe mergente est le reflet de lvolution des mentalits en Chine : loin des ides communistes de partage et dgalitarisme, les Chinois sont devenus de plus en plus ouverts lide de pouvoir faire fortune et surtout de le montrer. Ils russissent dans les affaires sans rien devoir au gouvernement et aspirent maintenant se dmarquer du reste de la population, voire mme faire entendre leur voix au gouvernement pour prserver leur bien-tre.

    Doc. 4Les ingalits de dveloppement en Chine ne sobservent pas sim-plement lchelle de la ville (document 2), mais aussi et surtout lchelle nationale. LIDH va du simple au double selon les provinces, les plus dveloppes tant situes sur le littoral. Lcart des fortunes entre les communauts rurales et urbaines de la Chine est parmi lun des plus marqus au monde. Le revenu individuel des citadins est dune moyenne de 1 000 dollars par an alors quil dpasse peine 300 dollars par an en milieu rural. Lesprance de vie des habitants des villes est galement suprieure de 5 ans celle des habitants des campagnes. Au Tibet, seule la moiti de la population sait lire et crire, alors que le taux dalphabtisation des habitants de Beijing, Shanghai ou Tianjin dpasse 97 %. Ces ingalits ne permettent donc pas la Chine un dveloppement socio-conomique quitable .

  • HacHette Livre Chapitre 1 Du dveloppement au dveloppement durable 7

    Doc. 5Il est rvlateur du malaise social : les entreprises et usines qui profi-tent du boom conomique ne le rpercutent pas sur les salaires de leurs employs. La main-duvre abondante garantit lapprovision-nement en ouvriers . La figure emblmatique de ce march du tra-vail ingalitaire est le mingong, le travailleur migrant, exploit pour un salaire trs bas mme si des augmentations furent accordes il y a peu. On se retrouve, ds lors, Shenzhen avec 10 millions dhabitants illgaux, venus dautres rgions de Chine la recherche dun emploi.

    Rponses aux questions1. La proximit de Hong Kong et la cration de zones conomiques spciales ds les annes 1980 ont permis de crer une ouverture de la Chine sur les investissements privs des entreprises, sur le com-merce et le monde. Hong Kong, un des premiers ports mondiaux, a drain de ce fait vers Shenzhen des flux commerciaux, qui lui ont pro-fit et lont fait crotre.2. Le dynamisme conomique de Shenzhen sexplique par la proxi-mit dautres zones spciales (Macao), le delta de la rivire des Perles, et la proximit de grandes mtropoles, Hong Kong et Guangzhou, qui sont aussi de grands ports internationaux et commerciaux. Les activi-ts et les emplois sont varis, entre services et industries. De plus, nous sommes dans un monde plein, et lexode rural contribue concentrer une population de plus de 100 millions dhabitants (10 % de la popu-lation chinoise).3. Les populations les plus fragiles vivent dans lillgalit, ce sont des migrants, temporaires ou dfinitifs, les mingong, ou ceux venus du Hunan. Installs dans des logements prcaires, souvent insalubres, ils sont souvent employs dans les succursales des firmes multinationa-les trangres, qui utilisent la Chine comme atelier. Leurs temps de travail est norme pour un salaire de misre. loppos, on assiste un enrichissement dune minorit vivant des activits commerciales. Enfin, une classe moyenne, nouvelle bour-geoisie, commence sorganiser dans des groupes de pression pour bloquer tel ou tel dveloppement dautoroute, au nom de lenviron-nement. Un dbut de dmocratisation ?4. Les deux documents montrent que le dveloppement de la Chine se fait deux chelles : lchelle littorale et lchelle nationale o les carts subsistent. lchelle littorale, lest de la Chine, la croissance conomique est forte du fait de louverture sur lOccident et de la mondialisation (doc. 5), avec des contrastes sociaux importants et la vie de nouveaux migrants qui nest pas facile. Globalement, la Chine garde pourtant un IDH moyen, loin de limage du dveloppement quelle veut donner. La Chine intrieure reste encore trs traditionnelle.5. Le dveloppement de Shenzen est limit par de grands contrastes sociaux : une frange encore troite de la population profite des bien-faits de la mondialisation, mais une large partie douvriers reste chro-niquement sous-paye pour des horaires de travail indignes (plus de 12 heures par jour pour 156 euros par mois).

    Bilan. Shenzen est une vitrine de la Chine (grands ports internatio-naux, ville loccidentale, augmentation du trafic automobile et pol-lution), mais les contrastes sociaux sont encore trs vifs, mme si une conscience politique semble merger. Shenzhen est limage de la Chine, un pays encore divis et pourtant en train de se responsabi-liser.

    EXEMPLE 2Quelles sont les disparits de dveloppement Mumbai ? p. 22-23Une mgapole du Sud aux aspirations de mtropole mondiale qui tente de concilier dveloppement urbain et croissance conomique avec dveloppement durable, et qui, de surcrot, doit grer le flot de millions de migrants potentiels prts sinstaller dans des bidonvilles, tels sont les dfis de Mumbai en Inde. Les disparits socio-spatiales et les ingalits conomiques de cette ville sont pertinentes tudier ici.

    Prsentation des documentsDoc. 1, 4 et 5Ils sont tudier de concert : ils permettent de mesurer le poids de la population de Mumbai habitant dans un bidonville, lextension go-graphique que cela reprsente et la sgrgation socio-spatiale quelle induit. Le bidonville de Dharavi est le plus grand bidonville dAsie, environ un million de personnes sy entasse sur moins de 1,5 km. Il est situ en plein cur de la ville, ce qui en fait un emplacement stratgi-que, proximit du nouveau centre international financier et daffaires du Bandra Kurla Complex (doc. 1). Il est galement idalement situ la croise des deux principales lignes de chemin de fer desservant Mumbai (doc. 1).

    Doc. 3La libralisation conomique et la volont de Mumbai de devenir une ville globale ont conduit les autorits vouloir rhabiliter lensemble du bidonville grce au Dharavi Redevelopment Project et au Slum Reha-bilitation Authority. Lobjectif est de librer des terres, de reloger les habitants plus loin afin que les promoteurs immobiliers puissent construire des logements neufs et des espaces commerciaux vendus aux prix levs du march. Ce projet est difficilement applicable, les dcideurs indiens excluant de leur politique urbaine les logements bas cot. La solution trouve en attendant est littralement de contourner ou de passer au-dessus des bidonvilles.

    Rponses aux questions1. La croissance de Mumbai se fait de manire relativement anarchique vers la priphrie, en suivant les axes de communication et le pourtour de la baie sur la mer dOman. Des activits nouvelles sinstallent de lautre ct de la baie, notamment un nouveau port, ce qui montre les ambitions de sinsrer dans la mondialisation. De nombreux centres daffaires jalonnent la baie, ainsi que des activits touristiques, preuve de louverture sur le monde. Mumbai veut tre une ville tourne vers les Nords. Enfin, une volont de prserver lenvironnement existe,puisque le gouvernement indien installe des parcs nationaux en pri-phrie de la mgapole.2. Les bidonvilles sont aussi rpartis assez anarchiquement : on trouve les plus importants proximit du centre-ville, comme celui de Dha-ravi, lieu de tournage du film de D. Boyle, Slumdog Millionnaire (2008). Ils suivent pourtant les voies de communication, ce qui prouve que ce dveloppement est rcent, et li lexode rural.3. La photographie peut tre divise en deux plans : au premier, le bidonville de Dharavi est constitu dun habitat prcaire fait de tles, avec des immondices et des habitations provisoires ( provisoires depuis de nombreuses annes). Les habitants nont pas leau courante, et voient passer les canalisations deau qui sont celles des quartiers riches. 6 millions de personnes vivent dans des bidonvilles de ce type.Au second plan, les quartiers modernes, en pleine construction, sym-bolisent la prosprit montante de cette mgapole de 12 millions dhabitants.Les contrastes spatiaux sont trs importants et sont aussi une des caractristiques des villes des Suds. Le passage dun monde lautre est brutal et le passage de la canalisation au sein du bidonville illustre la frustration des habitants les plus pauvres vis--vis des plus riches, ce qui cre des tensions.4. Mumbai est lune des grandes mgapoles de lInde : son poids est norme, surtout dans la partie occidentale et nord de lInde en matire dentreprises contrles. Presque partout dans cette rgion, le poids des entreprises contrles est suprieur 40 %. Cela correspond la partie de lInde la plus active et la plus ouverte.5. Mumbai Vision respecte au moins deux piliers du dveloppement durable, savoir la dimension conomique (devenir une ville globale), et le pilier social (favoriser le dveloppement et lutter contre linsalu-brit dans les bidonvilles ou slums).

    Bilan. Mumbai, une mgalopole de 12 millions dhabitants, qui fait donc partie des plus grandes villes du monde, ambitionne davoir des fonctions nationales (doc. 2) et mondiales, notamment avec le pro-jet Mumbai Vision. Dans le mme temps, de nombreuses ingalits socio-spatiales (entre quartiers aiss et bidonvilles) persistent. Certains secteurs de la ville sont 80 % constitus de bidonvilles. Il sagit donc de rorganiser la ville pour en faire une mtropole mondiale.

  • 8 HacHette Livre

    PLANISPHRE 2La croissance dmographique p. 24-25DcrireLesrgionsdumonde lespluspeuplessont lAsieorientale, lAsiedu Sud-Est, et lAsie centrale et du Sud. Lensemble de ces trois rgions comporte plus de 3 milliards dhabitants, cest--dire la moiti de la population mondiale. Des foyers secondaires existent en Afrique orientale,etenAmriqueduNord.EllessesituenttoutesausuddelalimiteNord/Sud,entrepaysdve-lopps et pays en dveloppement.Dici 2050, lapopulationmondiale va surtout crotredans lespaysdes Suds.Les augmentations les plus fortes concerneront, daprs les pr-visionsdelONU,surtoutlAfrique(occidentaleetorientale), lestatsarabes et lAsie de lEst (qui passera 2,5 milliards dhabitants elle seule, devenant le premier foyer mondial de peuplement). La stabilisation concerne surtout lAsie orientale, lEurope mridio-nale, lAmrique centrale et les Carabes, o la transition dmographi-que semble acheve. Les diminutions seront prsentes dans les tats europens de lOuest et lEurope orientale o le vieillissement de la population sacclre.

    Passer au coursY a-t-il aujourdhui des dynamiques dmographiques plusieurs vites-ses ? Et pour demain ?Quelles sont les rgions en forte croissance ? En faible croissance ?Quelles pressions sur les ressources la disposition des hommes cause de cette pression dmographique ?

    COURS 3Des dynamiques dmographiques plusieurs vitesses p. 26-27 Prsentation des documentsDoc. 1Les grands foyers de peuplement de la plante apparaissent nette-ment sur cette carte, lAsie de lEst et lAsie du Sud rassemblent elles deux plus de 3 milliards dindividus. Les densits y sont suprieures 100hab./km.Danslemondeoccidental,lesdeuxfoyersimportantsselocalisentenEuropeetenAmriqueduNord-Estmaisavecdeschif-fres qui ne sont pas comparables ceux de lAsie (590 millions dhabi-tants). ct de ces foyers de peuplement, le monde apparat comme bien vide : lAmrique latine a essentiellement une densit infrieure 1hab./kmsaufsurleslittoraux,lAfriqueamajoritairementuneden-sitcompriseentre1et10hab./km.Celanempchepasdytrouverdes foyers de peuplement importants comme le Sudeste brsilien ou autour du golfe de Guine (doc. 2).

    Doc. 3LAfrique est le continent le plus touch par la dforestation, lexemple du Congo est ici dvelopp. Dans les rgions tropicales et quatoriales, les villageois dboisent les terres pour agrandir leurs champs, lagri-culture tant souvent la seule source de revenus. Danne en anne, les sols sappauvrissent, les rendements baissent, ce qui implique de nouveaux dboisements, la vgtation disparat et les sols srodent.Au final, la pression dmographique provoque le recul des terres ara-bles, une perte de fertilit et donc une aggravation de la pauvret. Ce texte veut mettre en vidence que la pauvret ne permet pas une gestion durable des ressources environnementales.

    Proposition dactivit pdagogique partir du repre B, montrez lvolution de la population mondiale depuis 1950.Quels sont les pays les plus concerns par cette croissance ?Quels sont les grands foyers de peuplement dans le monde actuel (doc. 1) ? Expliquez leur origine.Quelles sont les zones dsertiques sur la Terre ? Expliquez laide des planisphres p. 316 et p. 317.

    Quels problmes pose la concentration des habitants dans les villes africaines ? (doc. 2) partir du doc. 3, calculez approximativement par combien la popu-lation du Congo sera multiplie dici 20 ans. Cherchez-en les raisons partir du planisphre 2. De quel type de pays le Congo fait-il partie ?Quelles sont les consquences de cette croissance dmographique sur le territoire du Congo ? au niveau de lespace ? de lenvironnement ? Quels besoins pour les congolais peut-on dduire partir de cette pression sur les ressources ?

    COURS 4De nouveaux besoins pour 9 milliards dhommes en 2050 p. 28-29 Prsentation des documentsDoc. 1Lempreinte cologique mesure les surfaces biologiquement produc-tives de terre et deau ncessaires pour produire les ressources quun individu, une population ou une activit consomme et, pour absorber les dchets gnrs compte tenu des technologies et de la gestion des ressources en vigueur. Cette surface sexprime en hectare par habi-tant. La carte rvle de profondes disparits entre pays dvelopps et pays en dveloppement. Le peu de pression exerce par de nombreux pays africains met en vidence leur faible consommation en eau et en nergie et leur carence de dveloppement. loppos, les champions de la consommation sont les tats-Unis, le Canada, les mirats arabes unis, entre autres. Ils ponctionnent bien au-del de leur capacit bio-logique.

    Doc. 2Cest un exemple de cette surexploitation des ressources, ici halieuti-ques. Le thon rouge est lun des poissons les plus convoits au monde, notamment au Japon o il est trs consomm. Afin dviter lextinction de lespce, Monaco a propos de suspendre les exportations de thon rouge dAtlantique et de Mditerrane, mais la proposition a t reje-te en mars 2010.

    Doc. 3Lauteur aspire faire prendre conscience que la croissance dmogra-phique a un impact direct sur lenvironnement et le dveloppement, et que lhumanit doit fournir des efforts pour une consommation rai-sonnable des ressources de la plante.

    Proposition dactivit pdagogiquePour quels besoins assiste-t-on une augmentation des ressources depuis le XVIIIe sicle (doc. 2 et 3) ? Quels en sont les risques ? Com-ment agir efficacement pour limiter cette pression sur les ressources ? partir du doc. 1, dfinissez lempreinte cologique. Quelles sont les zones qui ont une empreinte forte ? faible ? Expliquez pourquoi.Pour approfondir, il est possible daller calculer son empreinte colo-gique sur le site : http://www.wwf.fr/s-informer/calculer-votre-empreinte-ecologique.

    EXEMPLE 3La situation dmographique de lInde est-elle une entrave son dveloppement ? p. 30-31LInde fait partie des B.R.I.C. (Brsil-Russie-Inde-Chine), ces superpuis-sances mergentes, mais plus que les trois autres, cest un pays de paradoxes : cest le moins dvelopp et le futur pays le plus peupl de la plante. Comment concilier alors son dsir de dveloppement co-nomique avec transition dmographique inacheve ? Un cas tudier ici pour comprendre les dfis relever de lUnion indienne.

    Prsentation des documentsDoc. 1Il permet de se rendre compte de lvolution dmographique de lInde dans les prochaines annes, les prvisions pour 2030 tant de plus 1,4 milliard de personnes.

  • HacHette Livre Chapitre 1 Du dveloppement au dveloppement durable 9

    Doc. 2Il explique justement les raisons des infanticides des filles et celles qui poussent les Indiens avoir beaucoup denfants.

    Doc. 3 et 4La comparaison entre les cartes permet de faire le lien entre PIB par habitant lev et faible taux de fcondit. Les rgions du nord de lInde sont les plus pauvres mais aussi celles o le taux de fcondit par femme est lev.

    Doc. 5Cest un exemple de mesures prises par le gouvernement pour limiter les naissances et lutter contre linfanticide des filles.

    Rponses aux questions1. La tendance dmographique en Inde est une forte croissance depuis le dbut du XXe sicle. Lacclration sest faite depuis lind-pendance en 1947, passant de 400 millions dhabitants 1,2 milliard aujourdhui (population multiplie par 3).On parle de gant dmographique pour parler de lInde et de la Chine, car ce sont des pays comportant une population trs nombreuse (dpassant 1 milliard dhabitants), qui pse un grand poids sur le continent concern.2. La croissance dmographique sexplique par le maintien dune forte fcondit, et une baisse de la mortalit engage depuis les annes 1920, et acclre depuis 1947 (cest--dire depuis lindpendance).3. Les principaux contrastes sont des ingalits sociales (faible revenu, parfois infrieur 1 dollar par jour), et des diffrences rgionales sur le plandelarichesse:lePIBmoyendelIndeen2007estde1000$hab./an, mais il ne dpasse pas 260 dans certaines rgions de lest ou du nord,commeleBihar.LeNordresteencorepauvre,etlafcondityestforte. Inversement, le Sud est plus riche, et la fcondit se rapproche du seuil des 2 enfants par femme. Les enfants qui travaillent repr-sentent une source importante de revenus pour la famille, mme si lducation progresse.Les filles souffrent de nombreuses discriminations, du fait de la dot payer pour les familles au moment du mariage.4. La croissance dmographique canalise peut favoriser et augmen-ter le dveloppement de lInde, car la pression sur les ressources peut ainsi diminuer. Pour cela, des campagnes dducation des femmes, et des filles en particulier, sont menes, via le planning familial (doc. 5).

    Bilan. La croissance indienne sest stabilise depuis les annes 1980 et a tendance diminuer considrablement depuis les annes 2000, du fait des campagnes de prvention sur lducation et la contraception. La mortalit continue faiblement de diminuer, et la fcondit sest stabilise 2,6 enfants par femme. Il nen reste pas moins que lInde dpassera la Chine dici 2030, et sera 1,6 milliard dhabitants, deve-nant ainsi le pays le plus peupl du monde.Cette situation oblige des choix de dveloppement, et conditionne la russite du dveloppement du pays, car les rgions ayant la plus forte fcondit sont aussi les plus pauvres. Il sensuit des problmes sanitaires et dducation, qui ralentissent considrablement la pro-gression de lIDH. Cest un enjeu majeur pour le pays.

    EXEMPLE 4Quels risques pour lhumanit au xxie sicle ? Lexemple du cyclone Katrina p. 32-33Le pays le plus dvelopp de la plante nest pas exempt dune mau-vaise valuation des risques encourus par sa population ni dune mau-vaise gestion de la catastrophe survenue. Pourquoi un tel manque-ment ? La gestion de la crise dpend-elle du niveau conomique des victimes ? Lexemple du cyclone Katrina permet de rendre compte des failles dans le systme de gestion des risques aux tats-Unis.

    Prsentation des documentsDoc. 1 et 2Il est ici central pour comprendre labsence de prise de prcaution de ltat et du gouvernement. Des amnagements urbains risqus furent lorigine des inondations qui causrent la mort de 1 800 personnes

    (Photo. 1). Avant dtre naturelle , la catastrophe est avant tout humaine , elle tait prvisible et repose sur des erreurs de jugement de la part des autorits.

    Doc. 4La carte montre que les populations les plus touches taient pauvres. Le lien est faire avec le texte 2, o lon rappelle que ceux qui furent coincs taient les populations pauvres sans vhicule.

    Rponses aux questions1. Le cyclone a eu des effets dvastateurs sur les hommes (1 800 morts et des centaines de milliers de sans-abris), et sur le matriel (entre 100 et 300 milliards de dgts). Beaucoup de personnes nont pu tre va-cues face ce cyclone exceptionnel (niveau 5).2. Les zones humides (marcages et mangroves) ont t peu peu utilises par lhomme pour faire de lagriculture. Or, ces espaces prot-geaient naturellement le littoral.3. Les digues ont t mal entretenues (rapport remis au prsident Bush ds juin 2005). Les risques ont t mal valus, et lvacuation mal organise. Certains habitants ont prfr rester chez eux. Dautre part, beaucoup de zones pauvres ont t touches par les inondations conscutives au cyclone. Et cette population na pas toujours de vhi-cule.4. Les risques ont t mal pris en compte, que ce soit au niveau fd-ral (le gouvernement amricain na pas tenu compte de lavis des experts), ou au niveau du gouverneur, qui a donn lordre dvacua-tion trop tard. Les autorits ont dcid tardivement daider les habi-tants touchs par le sinistre, et ont pein lancer un plan denvergure pour la reconstruction.5. Les nouvelles maisons sont construites sur pilotis, mais ne mon-trent pas de relles protections efficaces contre les cyclones : elles sont encore en bois. Par contre, elles respectent souvent les normes envi-ronnementales, et sont destines en priorit aux plus dfavoriss.

    Bilan. La catastrophe tait prvisible depuis une vingtaine dannes, puisque des prcdents ont exist et que les autorits comptentes nont pas mis un niveau dalerte suffisant et us de prvention des-tination des habitants. Le besoin de scurit cre par la concentration des habitants sur les littoraux na pas t suffisamment pris en compte tous les niveaux de comptence (local, tat, fdral).Le dveloppement durable dans cette rgion semble mieux pris en compte, mais essentiellement par des associations humanitaires, comme celle fonde par Brad Pitt. On insiste dans la reconstruction sur les matriaux en faveur de lenvironnement, mais on ne fonde pas de relle politique sappuyant sur les trois piliers du dveloppement durable : conomique, social et environnemental.

    PLANISPHRE 3Les grands enjeux du dveloppement durable p. 34-35DcrireLescausesduchangementclimatiquesontprobablementliesunecrise cologique mondiale, dnonce en particulier par les experts scientifiques du GIEC (Groupe Intergouvernemental sur lvolution du Climat). Cette crise cologique peut tre en partie naturelle, mais aussi renforce par lhomme : des lments climatiques : la fonte des glaciers et des neiges, la remonte du niveau des mers, la dsertification en Afrique sah-lienne ; des activits humaines qui renforcent ces lments climatiques : les missions de gaz effet de serre (en particulier le dioxyde de carbone), le dfrichement et lpuisement des ressources de la plante sous le poids de la pression dmographique.Les consquences sont nombreuses. On pense par exemple aux rfu-gis climatiques (Maldives, Tuvalu) menacs dans leur environnement. Une adaptation un dveloppement plus respectueux du dveloppe-ment humain, sans le ralentir, associant les trois piliers (conomiques, sociaux et environnementaux), semble ncessaire.LalimiteconventionnelleNord/Sudestappeledici2050voluer cause de la croissance conomique et des pays mergents, qui sont

  • 10 HacHette Livre

    dsormais intgrs la mondialisation. En Amrique centrale, le Mexi-que et le Brsil sont des pays producteurs de matires premires, o la main-duvre est bon march, permettant ainsi aux conomies de connatre des taux de croissance levs, et donc un dveloppement plus important dans les annes venir. Il en va de mme pour lAsie orientale et du sud. La Chine est dores et dj la troisime puissance industrielle du monde, et du coup, le plus gros pollueur en volumes dmissions de la plante.Seuls les PMA restent vritablement lcart du dveloppement, ou tout du moins des fruits du dveloppement. Le dveloppement dura-ble nest absolument pas une priorit pour ces pays : il sagit avant tout dessayer de se dvelopper.La mise en application a historiquement t mise en place unniveau global avec les proccupations environnementales depuis les annes 1980 et le rapport Brundtland. Les grandes confrences (notamment Rio) qui ont fix les objectifs du millnaire ont permis daffiner le concept de dveloppement durable dans ses aspects envi-ronnementaux et sociaux.Puis, les tats et les collectivits locales ont initi une application des principes du dveloppement durable, surtout en Europe occidentale dans le cadrede lUnion europenne (Natura 2000, traitdAmster-dam), ou en France dans le cadre du Grenelle de lenvironnement. Au niveau local, de nombreux Agendas 21 permettent de mettre en place les principes du dveloppement durable, et de fonder des co-quartiers ou des villes durables.LaquestiondesONGacteursdudveloppementdurableseposeaussi : elles agissent par lintermdiaire de campagnes dinformation un niveau local ou international. Elles sont galement engages dans la lutte contre le rchauffement climatique, et ont t linitiative din-dicateurs reconnus, comme lempreinte cologique (WWF).

    Passer au coursQuels sont les changements climatiques induits par les activits humaines ?Quelles catgories de pays intgrent des notions de durabilit dans leur dveloppement ? pourquoi ?Quels sont les acteurs lchelle mondiale qui se mobilisent pour le dveloppement durable ? Par quels moyens ? Quelles en sont les rpercussions lchelle locale ? Quelles en sont les limites ?

    COURS 5Quelle conception du dveloppement durable favoriser ? p. 36-37 Prsentation des documentsDoc. 1Cette carte met en relief les manques de terres des pays : o les conditions climatiques ne sont pas favorables pour lagricul-ture (Pninsule arabique, Sude) ; o la population nationale est excdentaire par rapport aux ressour-ces du territoire (Chine, Japon) ; o la population est en forte croissance (Inde).La solution pour ces pays est dacheter ou de louer des terres ltran-ger. LAfrique apparat comme pourvoyeuse despace, ainsi que la Rus-sie et lIndonsie.Les pays du Golfe, lArabie saoudite, Bahrein, Oman, Qatar se sont diri-gs vers lAfrique pour y acqurir des terres et ont t les pionniers de cet agro-colonialisme qui doit servir nourrir leur population. La Chine, quant elle, se tourne vers la Russie, le Laos ou les Philippines pour compenser la perte de terres agricoles cause de lurbanisation galopante.

    Doc. 2Adapter le dveloppement durable au niveau de dveloppement co-nomique du pays apparat plus judicieux que dimposer un modle unique de gestion durable des ressources de la plante.

    Doc. 3Ce concept de dveloppement durable repose sur 3 piliers : un pilier conomique, qui intgre des objectifs de croissance et def-ficacit conomiques ;

    un pilier social, qui vise satisfaire les besoins humains et rpondre des objectifs dquit et de cohsion sociale en englobant les ques-tions de sant, de logement, de consommation, dducation, dem-ploi, de culture, etc. ; un pilier environnemental, qui vise prserver, amliorer et valoriser lenvironnement et les ressources naturelles sur le long terme.

    Proposition dactivit pdagogiqueExiste-t-il un ou des dveloppements durables ?Comment les pays en dveloppement peuvent-ils accder au dve-loppement durable ?En recherchant dans le paragraphe B de la leon p. 36, caractrisez les deux types de dveloppement durable que lon peut distinguer ? (Attente de durabilit forte ou faible).Le dveloppement durable est-il unique et de quoi dpend-il ? laide du doc. 3, indiquez quels sont les trois adjectifs qui permettent denvisager sur un plan idal le dveloppement durable ? Quelles sont les limites cet idal ?

    COURS 6Quelle gouvernance pour le dveloppement durable ? p. 38-39 Prsentation des documentsDoc. 1Cette carte met en lumire les 10 premiers pays metteurs de gaz effet de serre, responsables du rchauffement climatique. La Chine a devanc les tats-Unis dans le palmars des plus gros pollueurs. Dautre part, cette carte met en avant le nombre relativement res-treint de pays ayant ratifi le protocole de Kyoto et engags limiter ou rduire les missions de gaz effet de serre, et ceux qui lont rati-fi mais sans engagement. Le protocole de Kyoto a t ratifi par 184 pays, il ne comporte toutefois dengagement que pour 38 pays indus-trialiss, avec un objectif de rduction moyenne de 5,2 % par rapport aux missions de 1992 de six gaz effet de serre entre 2008 et 2012.On constate toutefois que les tats-Unis, deuxime pollueur plantaire na pas ratifi le protocole.

    Doc. 2 Penser global, agir local , ce slogan induit que les dcisions pri-ses lors des sommets mondiaux doivent tre mises en application lchelle locale. Ce schma fait une rtrospective des objectifs et des mises en application des Agendas 21 . Lobjectif est de mettre en uvre, progressivement et de manire prenne, le dveloppement durable lchelle dun territoire : lus, habitants, associations, entre-prises, rseaux dducation doivent agir de concert pour y parvenir.

    Doc. 3La photographie montre des militants de Greenpeace autour dun bateau transportant de lhuile de palme, huile la plus consomme dans le monde car elle est utilise dans lindustrie agro-alimentaire et cos-mtique. Or, comme son exploitation est trs rentable, elle attire les investisseurs qui remplacent peu peu les forts vierges par des mono-cultures de palmiers huile. Cela a conduit la dgradation de 100 mil-lions dhectares de fort indonsienne (la plus vaste aprs lAmazonie). Greenpeace se fait lcho de ce dsastre cologique : il nest pas nces-saire dtre un gouvernement pour alerter lopinion internationale, cetteONGlacomprisetmdiatisesesinterventionschocs.

    Proposition dactivit pdagogiqueOn peut demander aux lves de montrer que : lenvironnement est une proccupation constante depuis les annes 1990 ; lapplication dun accord mondial sest faite progressivement, mais quun accord global sur les labels environnementaux et les missions de gaz effet de serre tend se gnraliser ;lesONGontun rleactif auprsdestatsetde lamondialisation(preuve en est leur prsence toutes les grandes runions interna-tionales) ; laction locale des Agendas 21 permet une mise en uvre au sein des communes pour plus dquit.

  • HacHette Livre Chapitre 1 Du dveloppement au dveloppement durable 11

    EXEMPLE 5Le front pionnier amazonien devient-il un laboratoire du dveloppement durable ? p. 40-41Lagriculture est le secteur qui a le plus modifi la plante. Pour se nourrir, lhumanit a colonis dimmenses espaces autrefois vierges, comme ce fut le cas en Amazonie. Le dfrichement irraisonn de cette fort pendant des dcennies peut-il servir de leon aujourdhui quant aux mfaits dune agriculture productiviste sur un cosystme indis-pensable la plante ? Les documents des pages 40 et 41 tentent jus-tement de rpondre cette question.

    Prsentation des documentsDoc. 3 et 4Le texte est central pour expliquer les raisons de la destruction acc-lre de la fort amazonienne. Une bonne partie de la dforestation est faite illgalement par des personnes ayant de gros moyens pour exploiter le bois et dvelopper llevage bovin extensif, la monoculture de soja (doc. 2) et les monocultures forestires (pour la pte papier). Il y a aussi la colonisation et la dforestation par des millions de pau-vres migrants venus dun peu partout du Brsil. Les photos satellites du document 4 viennent confirmer cette vrit.

    Doc. 5Le schma laisse penser quun dveloppement durable peut tre une alternative au dveloppement prdateur : un tiers de lAmazonie est constitu daires protges ; les surveillances par satellites ont beaucoup progress afin demp-cher toute plantation clandestine, de canne sucre, par exemple.

    Rponses aux questions1. La surface de la fort a tendance diminuer depuis les annes 1970, denviron 19 000 km2 par an. LAmazonie, selon WWF, aurait perdu 17 % de sa superficie totale. La pntration au Brsil se fait selon un arc au nord-ouest du Maranho, du Mato Grosso et du Rondnia. La dforestation se fait gnralement le long dune route perce, de type transamazonienne.Les acteurs de la dforestation sont ltat et les colons (leveurs, bcherons ou agriculteurs).2. partir de la route, des champs gnralement gomtriques, car diviss en parcelles, sont attribus des colons en qute de terres, chasssgnralementdesrgionspauvresduBrsil,commeleNor-deste. Ces terres sont gnralement dfriches par brlis, avant dtre cultives en crales destines llevage, comme le soja (doc. 1), ou destines llevage (30 millions de ttes de btail en Amazonie).Sur place, lagriculture est irrigue, comme nous pouvons le voir dans la photographie 1 (champ circulaire qui correspond la rampe dar-rosage). Les fermes sont installes proximit, et il subsiste quelques bois, tmoins de lancienne fort dense.3. Les activits pratiques sont dabord de lagriculture sur brlis, puis deux ou trois ans de cultures annuelles, avant que des socits agri-coles de grande taille ne se lancent dans la culture intensive du soja par exemple.Certaines sont lgales et ont pu tre encourages par le gouverne-ment mme, dans un souci de dvelopper le pays. Mais dautres sont illgales, car les industriels de la viande encouragent dvelopper llevage, et donc financent frauduleusement le dfrichement.Lobjectif conomique est atteint dans une certaine mesure, car le Brsil est devenu un grand pays exportateur (1er exportateur de buf avec 30 % du march).4. Pour protger la fort, des aires de protection ont t cres, mais ces aires sont parfois dfriches illgalement. Pour lutter contre la dfores-tation, les mesures venir consisteraient poursuivre les exportateurs de viande, surveiller la fort par satellite, tablir un cadastre et mettre en place la traabilit des produits issus de la fort.5. LesprincipauxacteursdelaprotectionsontdesONG(Greenpeace,WWF) et ltat brsilien (fdral et local).

    Bilan. Le front pionnier amazonien est lun des plus importants du monde, il concerne 7 millions dhabitants environ. Le dveloppement

    durable semble progresser, si lon en juge la volont de concilier dve-loppement conomique du pays et protection de la nature (aires protgesparltatetlesrgions).LerledesONG,commeWWFouGreenpeace, est important. Pour la premire fois en 2009, la dfores-tation a recul, mais il reste tout de mme 150 000 hectares dboiss illgalement, et la pression dmographique et conomique est forte sur la fort. La zone est donc toujours trs attractive, et en faire un sanctuaire inaccessible est encore difficile.

    EXEMPLE 6LUnion europenne est-elle un modle de gouvernance du dveloppement durable ? p. 42-43Parmi les 3 ples de la Triade, lUnion europenne est celui qui semble sengager le plus dans la mise en uvre dun dveloppement durable. Elle a ratifi le protocole de Kyoto contrairement aux tats-Unis et doit apparatre comme un modle des rgions dveloppes conomique-ment mais aussi soucieuses de lenvironnement et de la prservation des ressources. Comment esprer que les pays en dveloppement embotent le pas si les plus riches les premiers dvelopps ne montrent pas lexemple ? Les documents tentent de faire le point sur les capacits de plusieurs pays cooprer pour sentendre sur une gestion durable des ressources mme quand cela va lencontre din-trts conomiques.

    Prsentation des documentsDoc. 2 et 3Les textes mettent en lumire les efforts entrepris par lUnion euro-penne pour prserver dune part les ressources halieutiques et dautre part pour lutter contre le rchauffement de la plante. Dans les deux cas, des efforts doivent tre entrepris, de la part des pcheurs pour le document 2 et des entreprises et particuliers pour le document 3.

    Doc. 4 et 5Le tableau permet de faire le point sur les relles avances de la mise en uvre du dveloppement durable. Il peut tre reli la carte 4, quipermetdemettreenvidenceltenduedessitesprotgsNatura2000.AveclaconstitutiondurseauNatura2000,lEuropesestlancedans la ralisation dun ambitieux rseau de sites cologiques dont les deux objectifs sont de prserver la diversit biologique et de valoriser le patrimoine naturel des territoires europens.

    Rponses aux questions1. LUnion europenne est le principal laboratoire du dveloppement durable : elle agit pour la protection de lenvironnement (dpasser les objectifsdeKyoto;instaurerdessitesNatura2000;imposerdesquo-tas la pche, etc.), sans ngliger le pilier conomique.2. Le conflit sur le thon rouge est rvlateur des problmes qui peu-vent subvenir dans le cadre de la mise en place du dveloppement durable.La direction europenne impose tous les pays membres des quotas de pche, pour protger une espce menace, le thon rouge. Mais cette limitation pse plus sur les petits pcheurs que sur la pche industrielle, et les petits marins-pcheurs indpendants rclament la possibilit de continuer de pcher. cela sajoute la pression des ONG,quidnoncentlapoursuitedelapchepardesbateauxbattantpavillon hors de lUnion europenne. Le conflit est donc triple avec lUnion europenne, faisant entrer en jeu les tats, les pcheurs et les cologistes.3. Les indicateurs servent mesurer limplication de lUnion euro-penne dans le dveloppement durable. Le taux de croissance du PIB par habitant, la consommation dnergie des transports, la producti-vit des ressources et laide publique au dveloppement entrent dans le pilier conomique. Le pilier social correspond lesprance de vie en bonne sant, au taux de risque de pauvret et au taux demploi des travailleurs gs. Enfin, le pilier environnemental est mesur grce lmission totale des gaz effet de serre, la part des nergies renouve-lables et lindice dabondance des ressources animales.Il y a beaucoup plus de soleil que de nuages dans lvaluation de la commission europenne : cest donc le signe dune vision assez opti-miste des choses.

  • 12 HacHette Livre

    4. Les autres acteurs impliqus sont les tats, et les communes, ou collectivits locales.5. LUnion europenne se veut un acteur mondial comme les autres ples de la Triade : en cela, elle essaie davoir un rle dans de grandes confrences, comme Copenhague en 2009, ou en faisant pression sur la Russie pour quelle signe le protocole de Kyoto. Les principaux pol-lueurs de la plante restent la Chine et les tats-Unis.

    Bilan. LUnion europenne engage des actions volontaires pour pro-tger lenvironnement au sein de ses territoires, en organisant une politique commune de gestion des ressources. Elle sengage aussi bien mondialement que localement, pour favoriser la protection de la nature, du climat, et mettre en uvre les trois piliers du dvelop-pement durable. Cependant, elle rencontre quelques obstacles. Sa russite dpend aussi de ses voisins et partenaires mondiaux. LEurope nest quun ple de dveloppement, et la Chine et les tats-Unis par exemple nont pas encore ratifi le protocole de Kyoto. Par ailleurs, elle doit encore quilibrer la comptition conomique entre les acteurs (pche, agriculture), et prendre en compte les organisations co-logistes.

    MTHODE 1Lire une carte : les diffrentes projections p. 44-451. PrsenterLestroisdocumentssontdesplanisphresquireprsententlensem-ble de la Terre mise plat.LEuropeetlAfriquesontaucentre.Dansledoc.3,quiestuneprojec-tionpolaire,cestlepleNordquiestaucentre.Danslestroisdocuments,onnevoitjamaislAntarctique.

    2. ComparerDansleplanisphre1,leGroenlandsembleplusgrandquelAfrique,car la projection de Mercator agrandit considrablement les distances la hauteur des ples.Dans le planisphre 2, on respecte la surface relle des continents, ce qui explique que lAfrique soit beaucoup plus grande. On applique ici leur superficie relle, mais lAfrique est exagrment tire.Dans le planisphre 3, les trois ensembles gographiques apparaissent dans une position intermdiaire, mais clats.Lazoneintertropicaleestrduitedansleplanisphre1,carlaprojec-tion de Mercator exagre les surfaces vers les latitudes leves. Cest linverse pour le planisphre de Peters.La ligne arienne Buenos Aires-Tokyo passe par les ples dans ledoc. 3, ralisant un trajet plus court de 6 000 km par rapport celui effectu dans le doc. 1. Le trajet le plus proche de la ralit est donc celui du planisphre 3.Ladformationmajeuremiseenvidencedanslesdoc.1et3estla

    distance ocanique, trs fortement accentue dans la projection de Fuller.

    3. ChoisirLa projection favoriser pour exprimer : la richesse : la projection de Peters (si on veut donner de limpor-tance aux pays en dveloppement), ou la projection de Mercator, pour les pays dvelopps. la mortalit infantile : la projection de Peters. limportance des flux de marchandises : la projection de Fuller.lesroutesmaritimesverslAmriqueduNordetlAsieorientale: laprojection de Fuller.Aucunplanisphrenestexactcarlaterreestunesphre,etquilfauttoujours une projection, cest--dire une dformation pour russir la cartographier.

    MTHODE 2Confronter des images diffrentes chelles p. 46-47

    Sujet : La frontire entre les tats-Unis et le Mexique, une coupure dans le paysage

    1. PrsenterLes documents sont quatre photographies de la frontire du Mexique et des tats-Unis, une frontire asymtrique la fois ferme par un mur pour les Mexicains, et ouverte dans le cadre des changes rgionaux de lALENA (associationde libre-changenord amricain). Lapartiede la frontireconcerneestcelledeSanDiego/Tijuana, sur lactePacifique.Ledoc.2estunevuearienneoblique, ledoc.1unevuearienneverticale, les doc. 3 et 4 des vues prises du sol.Ces imagessontclassesde lapetitechelle (vueglobale)dans ledoc. 1 la grande chelle (un point particulier du mur sparant les tats-Unis et le Mexique).

    2. SituerSan Diego est aux tats-Unis et Tijuana au Mexique, sur la faade Paci-fique.

    3. ComparerLe mur, les voies de communication, la prsence de locan, les habita-tions ct mexicain, et les activits (la patrouille mobile, la Plaza Monu-mental) facilitent la comparaison.Doc.1:ctamricainauNord,ctmexicainauSud.Doc. 2 : ct amricain lOuest, ct mexicain lEst.Doc. 3 : ct amricain gauche, ct mexicain droite.Doc. 4 : ct mexicain au premier plan, ct amricain larrire-plan (mirador).

    Quapporte le doc.1 concernant le doc. 2 concernant le doc. 3 concernant le doc. 4 concernant

    le ct amricain zone semi-dsertique, une zone protge ou de rserve. nombreuses voies de communication.

    zone semi-dsertique avec la prsence de la patrouille, ce qui montre la surveillance de la frontire.

    prsence de miradors, de la patrouille frontalire, et du mur.

    miradors de surveillance.

    la frontire trac rectiligne (plusieurs milliers de kilomtres).

    trac rectiligne et une sorte de foss entre le Mexi-que et les tats-Unis.

    mur fait de barbels et haut de 2 ou 3 m.

    mur fait de tles.

    le ct mexicain zone densment peuple et urbanise. activits de loisirs visibles. voies de communication et changeurs routiers.

    habitations voies de communication activits de loisir (Plaza Monumental).

    habitat dgrad ct mexicain.

    prsence de cercueils qui renseignent sur la dange-rosit de la frontire, et la mortalit importante (un mort par jour cause de la faim, des trafics darmes ou des passeurs).

  • HacHette Livre Chapitre 1 Du dveloppement au dveloppement durable 13

    Plus lchelleestgrande,plus les informations sur lesfluxet sur ladangerosit de cette frontire prennent de limportance.

    4. Rdiger une synthseLa frontire est une coupure visible de lespace, mais aussi bien pr-sente sur le sol. Elle est rectiligne et compose dun mur, surveill par une patrouille amricaine trs prsente. Elle a pour but dempcher une immigration illgale aux tats-Unis. Elle spare aussi deux niveaux de vie diffrents : lhabitat ct mexicain est encore dgrad parfois, mme si des activits modernes existent au Mexique, mais destines aux Amricains qui veulent acheter moins cher ou se divertir moin-dre cot ct mexicain.Lesfluxnesontpasabsents:danslecadredelALENA,leMexiqueestun pays atelier o sont assembls des objets conus aux tats-Unis, pour des raisons de main-duvre bon march.

    MTHODE 3Choisir les informations cartographier p. 48-49

    Sujet : Les contrastes de population et de dveloppement en Chine

    1. Analyser le sujetA. Contrastes : diffrences, ingalits. Population : habitants du pays. La population chinoise nest pas compose dune seule ethnie, mais de nombreuses minorits ethni-ques (voir doc. 2).OnmesureledveloppementparlIDHetlarichesseparlePIB/hab.,qui est une composante de lIDH.B. Le sujet concerne la Chine, un pays qui a un IDH moyen, donc un pays en mergence. La population chinoise est la premire du monde (1,2 milliard dha-bitants), et a longtemps t en forte croissance. Celle-ci est aujourdhui ralentie. Elle connat de fortes densits de peuplement (sur le littoral), alors que certaines zones sont vides ( lOuest).C. La problmatique 2 semble la plus adapte, car elle montre que cette rpartition et ce niveau de dveloppement organisent le terri-toire et la construction de la Chine. Lhistoire et la gographie expli-quent donc lorganisation de ltat le plus peupl du monde.

    2. Relever des informations cartographiquesDaprsledoc.1: les rgions de fortes densits se situent lEst, sur le littoral et le long des valles fluviales ; les rgions de faibles densits se trouvent lEst, dans la Chine int-rieure ; les deux mouvements de population sur le territoire chinois sont : lexode rural des campagnes vers les villes du littoral et le dplacement des chinois vers les fronts pionniers de lEst ; lexode rural est le dpart des ruraux vers les villes pour y chercher de meilleures conditions de vie, un salaire plus lev, un accs ldu-cation facilit ; un front pionnier est un espace en cours de peuplement et de mise en valeur par les hommes.

    Daprsledoc.2: le berceau de la civilisation chinoise se trouve au nord-est de la Chine, sur le littoral entre Shanghai et Beijing ; les fortes densits littorales de la carte 1 sexpliquent par la carte 2, grce lindicateur sur le berceau de la Chine des Han, la mise en vidence sur la carte 2 de la prsence de fleuves, et la riziculture et la culture du bl ; des facteurs naturels interviennent ; les minorits nationales sont les Mandchous, les Mongols, les Oui-gours, les Tibtains, les Zhuangs. Ils sont situs dans les espaces pri-phriques. Cela sexplique par les conqutes des Han qui ont, au fil de lHistoire, repouss les minorits sur les espaces en marge.

    Daprsledoc.3: des tensions ethniques existent sur le territoire entre Han et Tib-tains et entre Han et Ouigours ; la Chine a eu des tensions frontalires avec la Russie mais celles-ci sont rsolues, par contre existent toujours les tensions avec Taiwan et lInde ; lIDH est trs ingal selon les rgions. Les provinces littorales o se concentre la population Han ont un IDH plus lev que les popula-tions de lintrieur o vivent les minorits ; Shanghai, Hong Kong et Macao atteignent des niveaux de dvelop-pement comparables aux pays dvelopps, grce louverture de ces territoires, du fait quils sont les portes dentre de la mondialisation en Chine et quils attirent les investissements trangers.

    3. laborer une lgende hirarchise

    Thmes Informations Figurs

    1. Une densit ingale de population

    densitsfortes(>200hab./km)

    densitsfaibles( 0,9)

    limiteNord/Sud

    routes principales

    3. Les dynamiques de population

    exode rural

    front pionnier

    On limine des lments pour conserver un croquis lisible : ports, routes, rgions viticoles, etc.

  • 14 HacHette Livre

    4. Choisir des figursVoicilesfigurschoisispourreprsenter:

    les fortes densits :

    un IDH faible :

    lexode rural :

    les grandes villes chinoises :

    Onpeutdonccomplterlalgende:

    1. Des densits ingales de population 2. Des ingalits de dveloppement 3. Les dynamiques de population

    forte densit

    faible densit

    grandes villes chinoises

    IDH lev

    IDH faible

    Plus de 90 % de la population concentre lest de cette ligne

    exode rural

    front pionnier

    5. Complter la lgende et le croquis

    Merde Chineorientale

    MONGOLIE

    NPAL

    BANGLADESHINDE

    TAWAN

    CHINE

    RUSSIE

    KAZAKHSTAN

    MYANMAR

    Shenyang

    Shanghai

    Beijing

    Tianjin

    Chengdu

    Chongqing

    Nanning

    Harbin

    Wuhan

    Hong Kong

    Urumqi

    Lanzhou

    Lhassa

    Xian

    COREDU NORD

    COREDU SUD

    Tibtains

    Ougours

    0 1 000 km

    N

    2. Un dveloppement contrast

    3. Les dynamiques de peuplement

    1. Une population ingalement rpartie

    berceau de la civilisation chinoise du riz et du bl

    forte densit (> 200 hab./km2)

    faible densit (< 10 hab./km2)

    IDH lev

    IDH moyen

    limite Nord/Sud du dveloppement

    grandes villes chinoises

    minorit nationale

    tension ethnique

    front pionnierexode rural

    plus de 90 % de la population concentre l'est de cette ligne

    IDH faible

    Ougours

    Les contrastes de dveloppement et de population en Chine

  • HacHette Livre Chapitre 1 Du dveloppement au dveloppement durable 15

    PROLONGEMENT p. 51

    PASSERELLE SVT Quelle est linfluence de la prsence humaine sur la biodiversit ?Le schma gnral dun cosystme permet de mettre en vidence le fait que tous les lments sont imbriqus et interagissent. Lhomme, faisant partie des animaux, a donc galement un impact. Lide gn-rale dveloppe ici, et dans le programme de SVT, est que lhomme doit tre conscient des consquences de ses actes (implantation, acti-vit, agriculture). Un organisme vivant qui ne semble pas bnfique directement lhomme peut ltre indirectement : cest lexemple des insectes auxiliaires qui se nourrissent des insectes parasites des cultu-res implantes par lhomme. Des pratiques rflchies et raisonnes permettent de limiter notre impact.

    Rponses au quizz de lINRA sur lagriculture et la biodiversit :1a ; 2b ; 3c ; 4c ; 5b ; 6a ; 7a ; 8a ; 9a ; 10a ; 11b ; 12a ; 13c ; 14a ; 15b ; 16b ; 17a ; 18c ; 19c ; 20b ; 21c ; 22b.Ce quizz permet dapporter des exemples concrets et parfois surpre-nants pour illustrer le cours.

    B2IRduisons nos dchets, un site de lADEME p. 51 Prsentation du siteLADEME dpend du ministre de lEnvironnement (tablissement public caractre industriel et commercial, plac sous la tutelle conjointe des ministres en charge de lcologie, de lnergie, du Dveloppement durable et de la Mer, en charge des technologies ver-tes et des ngociations sur le climat, et de lEnseignement suprieur et de la Recherche).

    Rponses aux questions LADEME (Agence de lenvironnement de la matrise de lnergie) est lorigine du site.Ce site est destin au grand public pour linformer de la ncessit de grer mieux les dchets et de protger lenvironnement. Chaque franais produit chaque anne 390 kg de dchets. Chacun peut agir au quotidien sur ses achats et sa consommation dnergie. Les bons gestes peuvent tre : lutilisation dappareils lec-triques basse consommation, lutilisation des nergies renouvela-bles, lisolation de sa maison, un tri des dchets efficace, des achats intelligents (emballages rutilisables, produits de saison, etc.). Le site suggre que tous les acteurs conomiques (entreprises) sont concerns, dans la mesure o ils peuvent concevoir, fabriquer et ven-dre autrement.Ltat doit aussi jouer son rle. Daprs le Grenelle de lEnvironnement, la France doit rduire ses dchets de 7 % par an. Les institutions loca-les, communes, dpartements ou rgions, doivent inciter les citoyens protger lenvironnement, et faire de la sensibilisation. Les commu-nes peuvent aussi dvelopper des Agendas 21 . Lensemble des piliers sont mis en action : laction en faveur de la protection de la nature travers le tri des dchets, mais aussi le volet conomique, puisquon incite produire diffremment, tout en res-tant comptitif. Le volet social est le moins prsent, cest donc le pilier du dveloppement durable encourager.

    BIBLIOGRAPHIEOuvrages gnraux Collectif, Comprendre le dveloppement durable, Bordeaux, CRDP dAquitaine, 2008. Collectif, La vie meilleure. Mode demploi , Courrier international, HS, octobre-novembre-dcembre 2009. E. Arnaud E., A. Berger A. et C. de PertHuis, Le dveloppement durable, ditionsNathan,2008.

    P. ArnouLd et L. Simon, Gographie de lenvironnement, ditions Belin, 2007. C. Aubertin C. et F-D Vivien (dir.), Le dveloppement durable. Enjeux poli-tiques, conomiques et sociaux, La Documentation franaise, 2006. C. BrodHag, F. BreuiL,N.Gondran et F. Ossama, Dictionnaire du dve-loppement durable, AFNOR,2004. G-H. BrundtLand, Notre avenir tous, ditions du fleuve [Rapport pour la Commission mondiale sur lenvironnement et le dveloppe-ment], 1987. S. BruneL, Le dveloppement durable, PUF, 2009. P. CHassagne, Dveloppement durable. Pourquoi ? Comment ?, ditions Edisud, 2002. A. Da CunHa et J. Ruegg (ditions), Amnagement du territoire et dve-loppement durable, Presses polytechniques et universitaires romandes, 2003. S. Depraz, Gographie des espaces naturels protgs, ditions Armand Colin, 2008. Ducroux (coord.), Les nouveaux utopistes du dveloppement durable, ditions Autrement, 2002. J. FiaLaire (dir.), Les stratgies du dveloppement durable, ditions LHarmattan, 2008. P. GaucHon et C. TeLLenne (dir.), Gopolitique du dveloppement dura-ble, PUF, 2005. G. Granier et Y. Veyret, Dveloppement durable. Quels enjeux gogra-phiques ?, La Documentation franaise, n 8053, 2006. S. Hritier et L. LasLaz (coord.), Les parcs nationaux dans le monde. Protection, gestion et dveloppement durable, ditions Ellipse, 2008. I. KauL, I. Grunberg et M-A. Stern (dir.), Les biens publics lchelle mondiale. La coopration internationale au xxie sicle, Oxford University Press, 1999. F. Mancebo, Le dveloppement durable, ditions Armand Colin, 2008. J-Y. Martin (coord.), Dveloppement durable ? Doctrines, pratiques, valuations, IRD, 2002. A. Miossec, Le dveloppement durable ou les habits neufs dune bien vieille histoire , Historiens et Gographes, n 400, 2007. A. Miossec, P. ArnouLd et Y. Veyret, Vers une gographie du dvelop-pement durable , Historiens et Gographes, n 387, 2004. Y. Veyret (dir.), Le dveloppement durable, ditions SEDES, 2007. Y. Veyret (dir.), Le dveloppement durable : approches plurielles, ditions Hatier, 2005. Y. Veyret et J. Jalta, Dveloppement durable. Tous les enjeux en 12 leons, ditions Autrement, 2010. Y. Veyret et P. ArnouLd (dir.), Atlas des dveloppements durables. Un monde ingalitaire, des expriences novatrices, des outils pour lavenir, ditions Autrement, 2008. Le Monde diplomatique, LAtlas de lenvironnement, ditions Armand Colin, 2008. Le Monde diplomatique, LAtlas 2010, ditions Armand Colin, 2009. Le Monde, Bilan Plante 2009, Paris, 2009. Le dveloppement durable : une idologie ? , Revue des Deux Mon-des, 10-11, octobre-novembre 2007. Sauver la plante. Les enjeux sociaux de lenvironnement , di-tions Sciences Humaines, HS 49, juillet-aot 2005. A. Miossec, P. ArnouLd et P. Veyret (coord.), Vers une gographie du dveloppement durable , Historiens et Gographes, n 387, juillet 2004.

    SITOGRAPHIE www.defipourlaterre.org www.actu-environnement.com www.association4d.org www.constructiondurable.com www.assohqe.org www.agoravox.fr www.unep.org www.decroissance.org www.delaplanete.org

  • 16 HacHette Livre

    Grer les ressources terrestresTHME 2

    Nourrir les hommesChapitre 2

    IntroductionRduire la faim dans le monde est un des objectifs premiers du dve-loppement durable. Les Objectifs du Millnaire dfinis par lONU en 2000 ont raffirm lengagement pris lors du sommet mondial de lali-mentation en 1996 de diviser par deux le nombre de malnutris dici 2015. Force est de constater quil sagit dun chec puisque 850 mil-lions de personnes souffrent de sous-alimentation chronique et que la malnutrition touche 2 milliards de personnes.La forte croissance dmographique rend le problme de linscurit alimentaire plus aigu : lagriculture devra nourrir 9 milliards dindividus en 2050.Si produire plus ne doit pas se faire au dtriment de la sant ou de len-vironnement, il faudra galement produire mieux : cest tout lenjeu des agricultures alternatives.Le chapitre prsente dans un premier temps les grands problmes ali-mentaires auxquels sont confrontes les socits humaines (malnutri-tion, sous-alimentation, famine) aggravs par lessor dmographique. Les agricultures traditionnelles savrent insuffisantes pour assurer la scurit alimentaire, et les agricultures sont intgres de manire trop inquitable au commerce mondial (fracture Nord/Sud). Il faut explorer dautres voies : des alternatives durables soffrent nos socits pour produire mieux (OGM, agriculture biologique, agriculture raisonne). Certaines sont contestes, dautres trop peu productives, mais tou-tes montrent la relle prise de conscience lchelle mondiale de la ncessit dadopter une agriculture plus durable.

    OUVERTURE p. 54-55Agriculture biologique Kasrawad, dans ltat de Madhya Pradesh (Inde) LInde est un gant dmographique, avec une population estime 1,18 milliard dhabitants en 2010. partir des annes 1960, le pays a mis en place la rvolution verte, pour augmenter la production agricole et atteindre lautosuffisance alimentaire. La photographie douverture, qui illustre la pratique dune agriculture biologique, tmoigne dune prise de conscience des impacts environnementaux ngatifs des poli-tiques dintensification agricole. Laugmentation de la production nest donc plus le seul objectif de lagriculture indienne. Cette photographie montre linscription dans une dmarche de dveloppement durable.

    TUDE DE CAS 1LAfrique subsaharienne peut-elle vaincre la faim ? p. 56-61Le choix de lAfrique subsaharienne place le problme de la faim au cur de ltude puisque cest la rgion du monde la plus sous-alimente. Le plan choisi (bilan de la situation, facteurs explicatifs, solutions) ne droutera pas les lves. Cest dans ce continent que la sous-alimentation risque de saggraver le plus en raison de laccrois-sement dmographique. Les facteurs explicatifs sont multiples et trs loin dtre seulement naturels : les conflits, linstabilit politique sont une cause majeure de linscurit alimentaire. Mais la situation nest pas dsespre : de nombreuses initiatives durables mergent et permettent de nourrir plus et mieux la population tout en prservant lenvironnement.

    1. Quelle est la situation alimentaire ? p. 56-57

    Prsentation des documents

    Doc. 1La carte 1 montre que linscurit alimentaire est prsente dans une majorit de pays subsahariens mme si la situation est ingale. LAfri-que du Sud, pays mergent est relativement pargne.

    Doc. 2 et 3Linsuffisance de lagriculture africaine peine suivre laugmentation de la population. Ce phnomne est confronter la tendance mon-diale illustre par le doc. 2 p. 75.Le graphique 3 met en vidence laugmentation des ressources ali-mentaires extrieures (aide alimentaire et importation) mais aussi lir-rgularit de laide. Cette dernire est en fort dclin depuis 2003, cette solution nest donc pas durable.

    Doc. 4Sur cette photographie, on peut voir une distribution alimentaire dans un camp de rfugis. Laide provient des tats-Unis, ce qui soulve le problme de la dpendance alimentaire des pays africains.Doc. 6La confrontation des cartes 1 et 6 met en vidence la situation particu-lirement catastrophique de pays en forte inscurit alimentaire et qui connaissent un essor dmographique suprieur 2,5 %. La Rpublique dmocratique du Congo est dans ce cas, comme lillustre le doc. 4.

    Rponses aux questions1. La situation alimentaire de lAfrique subsaharienne est alarmante, 30 % de la population est sous-alimente. Mais le continent souffre ingalement de la faim, certains pays comme la Rpublique dmocra-tique du Congo sont plus touchs : 45 % de sa population souffre de sous-alimentation. linverse, moins de 5 % de la population souffre de sous-alimentation en Afrique du Sud.2. La sous-alimentation chronique peut se transformer en vritable disette lorsque les rcoltes sont particulirement mauvaises. Au Niger, la priode de soudure pendant laquelle les grains des dernires rcol-tes samenuisent a plong 7,8 millions de Nigriens dans la crise ali-mentaire.La famine, lorigine dune forte hausse de la mortalit, est le phno-mne le plus aigu de la crise alimentaire. Elle est due aux conflits : les personnes rfugies sont les plus vulnrables.Ces crises alimentaires provoquent une instabilit politique forte. En 2008, suite aux hausses des prix des produits alimentaires, de violentes meutes de la faim ont explos en Cte dIvoire, en thiopie ou encore au Nigeria.3. Laugmentation des besoins alimentaires du continent sexplique par son fort taux daccroissement naturel : 2,3 %. Entre 1961 et 2010, la population dAfrique subsaharienne a t multiplie par 3,7. Dans le mme temps, la production agricole a seulement t multiplie par 2,6. Malgr des progrs significatifs, elle reste insuffisante pour nourrir la population.4. Pour rpondre la forte croissance de leur population, de nom-breux pays africains importent des produits alimentaires. Les impor-tations ont t multiplies par douze depuis 1961. Ils ont galement recours laide alimentaire par le biais dONG telle quAction contre la faim ou dorganisations internationales telle que le PAM (Programme alimentaire mondial de lONU). Ces solutions ne sont pas durables, car

  • HacHette Livre Chapitre 2 Nourrir les hommes 17

    ces aliments concurrencent les produits locaux souvent moins comp-titifs et les pays receveurs de laide deviennent dpendants des pays exportateurs. De plus en plus, les pays prfrent grer eux-mmes les crises alimentaires, cest le cas au Niger o le gouvernement a rachet des produits locaux quil a remis sur le march moindre prix. Cette solution assure la subsistance des petits agriculteurs locaux tout en augmentant les disponibilits alimentaires pour la population, mais elle demande des investissements coteux que tous les tats ne sont pas en mesure de supporter.

    BILAN 1. La situation alimentaire de lAfrique subsaharienne est alar-mante car 30 % de sa population est sous-alimente. La proportion atteint mme 45 % dans certains pays comme la Rpublique dmo-cratique du Congo. Les famines sont des pisodes plus violents et entranent une hausse de la mortalit, elles se dclarent dans tous les pays qui connaissent des conflits.La sous-alimentation du continent est lie la forte hausse de la popu-lation : elle a t multiplie par quatre depuis cinquante ans alors que dans le mme temps la production agricole a seulement doubl. Les problmes alimentaires risquent encore de saggraver car les dmo-graphes prvoient un doublement de la population dici 2050.

    2. Pourquoi la population souffre-t-elle de la faim ? p. 58-59

    Prsentation des documents

    Doc. 7 et 8Le texte 8 met en lumire le rle des conflits dans linscurit alimen-taire africaine. Il est relier la carte 7 qui prsente la multitude des rgions touches par linstabilit politique depuis les annes 1990. La carte met en avant un paradoxe : la majorit de la population travaille dans le secteur agricole mais peine subvenir ses besoins alimen-taires. La faible productivit sexplique en partie par le manque de moyens pour investir dans lagriculture.

    Doc. 9 et 10Les doc. 9 et 10 prsentent les grandes caractristiques de lagriculture vivrire agricole par opposition aux agricultures intensives prsentes dans les pays dvelopps et mergents.

    Doc. 11La carte permet de nuancer lide selon laquelle lAfrique serait un milieu hostile et aride, difficile mettre en culture. Si les rgions dser-tiques existent, elles sont trs largement compenses par de grandes rserves de terres. La dsertification, elle, progresse un rythme sou-tenu mais sexplique autant par des causes naturelles (changement cli-matique) que par une surexploitation agricole qui fragilise les terres.

    Rponses aux questions1. Malgr quelques rgions arides difficiles mettre en culture (dsert du Kalahari, Sahara), lAfrique possde 733 millions dhectares de ter-res arables, ce qui est suffisant pour nourrir sa population. Avec les forts du bassin du Congo, elle dispose galement de rserves de ter-res importantes (2 millions de km2, deuxime massif forestier tropical aprs la fort amazonienne) mme si lexpansion agricole dans ces massifs est fortement conteste.2. Lagriculture vivrire domine largement en Afrique. Cette agricul-ture, essentiellement manuelle, est peu productive. Ainsi, Tombouc-tou, le battage du riz entrane une perte de grains consquente.3. Lagriculture africaine dispose pourtant de moyens humains consi-drables : dans la majorit des pays, plus de 50 % de la population active travaille dans le secteur agricole. En revanche, elle dispose de peu de moyens techniques : lirrigation reste insuffisante (les superfi-cies irrigues sont dix fois moins nombreuses quen Afrique du Nord), la mcanisation est faible et lapport dintrants est quasiment dix fois infrieur la moyenne mondiale.Cette faiblesse technique sexplique essentiellement par la pauvret des tats dAfrique subsaharienne qui peinent investir dans lagri-culture.4. Malgr sa faible productivit, lagriculture africaine est nfaste pour lenvironnement. La technique de la culture sur brlis dgage de for-tes missions de CO2. Lextension des terres agricoles par le biais des dfrichements rduit les forts tropicales du Congo.

    5. Linstabilit politique est un facteur aggravant des problmes ali-mentaires dans cette rgion du monde. Des mouvements arms, parfois dirigs par les tats ou opposs eux, pillent des villages et dtournent laide alimentaire apporte aux victimes des conflits. Les famines ne tombent aujourdhui plus du ciel en Afrique , elles sont instrumentalises pour dplacer des populations, recruter une main-duvre jeune qui sert au front, etc.

    BILAN 2. La faim est en partie lie des facteurs naturels. Des espaces sont trs dfavorables une mise en culture en raison de leur aridit (la rgion du Sahel ou le dsert du Kalahari).Mais daprs Sylvie Brunel, les famines ne tombent plus du ciel et les facteurs explicatifs sont surtout humains. La dsertification par exem-ple est aggrave par les dfrichements. Plus gnralement, la grande pauvret et le faible dveloppement des pays africains ne leur permet-tent pas dinvestir suffisamment dans lagriculture. Cette dernire reste essentiellement vivrire ; peu mcanise, utilisant peu dintrants, elle est peu productive mais gourmande en main-duvre ce qui explique la forte part des agriculteurs dans la population africaine. Par ailleurs, les tats fragiles sont en proie de multiples conflits. Les populations rsidant en zone de gurillas doivent migrer et ces rfugis sont trs exposs aux risques de famine.

    3. Comment vaincre durablement la faim ? p. 60-61

    Prsentation des documentsDoc. 12La carte montre que le continent africain est la croise des chemins pour le dveloppement de son agriculture : il y a une hsitation imi-ter le modle productiviste des pays dvelopps et mergents (cultu-res OGM, dfrichements et dforestation des forts tropicales).Doc. 13 et 14La voie de lagriculture intensive est illustre par le Kenya qui aug-mente ses investissements agricoles et nhsite pas avoir recours aux OGM pour lutter contre la malnutrition. La FAO et certains pays africains plaident pour une autre voie spcifique au continent, une voie plus durable qui concilierait intensification agricole et respect de lenvironnement.Doc. 15Cette voie est notamment illustre par la photographie dune ppi-nire dacacias destins lutter contre la dsertification : cette varit est utilise dans le projet de la Grande Muraille Verte (doc. 12).Doc. 16La carte 16 met en lumire le spectre du changement climatique et son impact ngatif sur la production cralire principalement dans la rgion sahlienne. Il peut servir de document daccroche pour expli-quer la ncessit de trouver des alternatives durables.

    Rponses aux questions1. La premire solution envisageable est lextension des terres agri-coles par le biais des dfrichements des terres qui ne sont pas encore cultivables comme celles du bassin du Congo.La seconde solution consiste intensifier la production en investissant davantage dans la production. La FAO, en distribuant des semences haut rendement des villageois kenyans, a permis une augmentation de la productivit.Produire davantage ne suffit pas, il faut galement favoriser les expor-tations (cacao, caf). Le commerce quitable est une voie privilgie pour assurer aux petits producteurs locaux des revenus dcents.2. Linvestissement agricole engendre un cercle vertueux sur lagri-culture africaine. Il permet daugmenter la productivit ce qui a pour consquence la hausse des revenus des agriculteurs et la baisse des prix des produits agricoles. linverse, laide alimentaire concurrence la production locale et ne fournit aucun revenu aux producteurs locaux.3. Les cultures OGM sont de plus en plus prsentes comme des alternatives la malnutrition. Elles sont autorises au Niger, au Kenya, au Mali ou encore au Burkina Faso. Dans ces pays, les chercheurs ont dvelopp un plant de sorgho OGM enrichi en fer qui pourrait, terme, rduire les anmies causes par les carences en fer.4. Les projets dintensification agricole ne se font pas toujours au dtriment de lenvironnement. Le projet transnational de la Grande

  • 18 HacHette Livre

    Muraille Verte doit lutter contre lavance du Sahel afin de prserver les terres agricoles de lavance du dsert. Lacacia est un arbre cl du projet : il permet une intensification agricole car il enrichit le sol en nutriment, il joue le rle de fertilisant naturel et il protge les terres agricoles en limitant lrosion.5. En affectant le rgime des prcipitations et les tempratures, le changement climatique risque de diminuer la production cralire dans certaines rgions dAfrique subsaharienne et notamment les rgions du Sahel plus vulnrables, qui risquent de voir leur production baisser de moiti. Cette menace environnementale explique la prise de conscience des tats africains.

    BILAN 3. LAfrique subsaharienne doit faire face deux dfis : aug-menter sa production agricole pour faire face une population crois-sante tout en prservant son environnement menac par le rchauffe-ment climatique. Plusieurs alternatives sont sa disposition.Elle cherche intensifier sa production en utilisant des intrants dura-bles tels que lacacia qui fertilise les sols tout en limitant lrosion. Le projet transnational de la Grande Muraille Verte pe