11
C’est un fleuron de l’industrie suisse au savoir-faire reconnu loin à la ron- de, une entreprise qui tourne comme une horloge dont les spécialités s’ar- rachent, un élément indispensable du tissu économique régional dans la mesure où elle fait vivre quantité de sous-traitants. Pour son malheur, elle a été reprise voici quelques années par un groupe d’investisseurs plus soucieux de rentabiliser leur mise dans les plus brefs délais que de con- solider et développer un outil dont tout le monde s’accorde à dire qu’il est l’un des plus modernes d’Europe. Seulement voilà, cette attitude du genre « prends l’oseille et tire-toi ! » est venue buter sur la détermination d’ouvriers qui s’identifient totale- ment à « La Boillat », sur celle de toute une région ensuite qui refuse de ca- pituler devant la logique du profit à tout prix, qui se bat contre le déman- tèlement des infrastructures indis- pensables à sa survie. Relayée par la socialistes . ch ps suisse JOURNAL DES MEMBRES ET SYMPATHISANTS DU PS SUISSE JAB BERNE. FÉVRIER 2006 NO. 19 CHANGEMENTS D’ADRESSE À : PS SUISSE, CASE POSTALE, 3001 BERNE classe politique jurassienne, cette opposition a débouché, en 2004, sur un accord sous l’égide du gouverne- ment bernois, accord dont les termes ont depuis été foulés aux pieds par la direction et le conseil d’administra- tion de Swissmetal, pressés d’en finir avec les contestataires et de terminer leur travail de sape. La reprise de la grève était dès lors programmée et, la confiance irrémédiablement rom- pue, elle ira jusqu’au bout. Sombrer pour sombrer, les employé-e-s pré- fèrent affronter leur sort debout. Une dignité exemplaire qui mérite les honneurs rendus par les milliers de personnes venues leur exprimer leur soutien le 1 er février dernier. Dès le « LA BOILLAT » ET LES GANGSTERS début de la grève, le PS s'y est associé en faisant parvenir un fax de soutien aux cadres et aux employés. Drapés, pour leur part, dans leur suffisance, MM. Hellweg, Furrer et Sauerlän- der ont atteint, ces derniers jours, le degré zéro de la gouvernance d’en- treprise et du dialogue social. A l’in- compétence, ils ajoutent l’arrogance et justifient, à eux seuls, le vocable de patrons-voyous inventé voici peu pour qualifier ce type de com- portement. Reste que tout le monde ne semble pas de cet avis. Quand le Grand conseil bernois, interpellé par des députés du Jura sud, refuse de discuter du cas Swissmetal, quand le conseiller fédéral Deiss, saisi par le Parlement jurassien, joue les Ponce Pilate, on est en droit de se demande si, au-delà de l’indifférence, voire du constat d’impuissance, on ne verse pas dans le registre de la complicité. Loin d’être une année de transition, 2006 s’annonce capitale sur le plan politique pour le PS. Fin janvier, la présidence a ainsi dévoilé ses objec- tifs. La justice fiscale, la défense du service public et de la tradition hu- manitaire suisse ainsi que le finance- ment des assurances sociales figurent parmi les priorités. Avec – en filigrane – la perspective des élections fédéra- les de 2007. PAGE 4 Les communes vaudoises et fribour- geoises renouvelleront leurs autori- tés au mois de mars prochain. Pour la 1 ère fois, les étrangers sont invités à participer au scrutin et les PS can- tonaux les accueillent en nombre sur leurs listes. Pour socialistes.ch, John Clerc et Jean-Christophe Bourquin balisent les enjeux et perspectives socialistes dans ces deux cantons. PAGE 8 ET 9 COMMUNALES OBJECTIFS Balayée par la majorité bourgeoise des Chambres fédérales, la légalisa- tion du cannabis revient sur le devant de la scène suite au dépôt d’une ini- tiative populaire qui entend protéger la jeunesse et lutter contre le marché noir. Membre du comité d’initiative, la conseillère nationale genevoise Maria Roth Bernasconi plaide pour une dépénalisation du chanvre ré- créatif. PAGE 7 CANNABIS Un peu plus d'une année après la suspension de la grève, elle a repris le 25 janvier dernier. PHOTO: PIERRE NOVERRAZ Un compte en soutien aux grévistes a été ouvert par le syndicat Unia, il s’agit du n° 25-15205-0, mention: Fonds de grève Boillat SOUTENEZ LA GRÈVE !

Lkf 19 001 web

Embed Size (px)

DESCRIPTION

 

Citation preview

Page 1: Lkf 19 001 web

C’est un fleuron de l’industrie suisse au savoir-faire reconnu loin à la ron-de, une entreprise qui tourne comme une horloge dont les spécialités s’ar-rachent, un élément indispensable du tissu économique régional dans la mesure où elle fait vivre quantité de sous-traitants. Pour son malheur, elle a été reprise voici quelques années par un groupe d’investisseurs plus soucieux de rentabiliser leur mise dans les plus brefs délais que de con-solider et développer un outil dont tout le monde s’accorde à dire qu’il est l’un des plus modernes d’Europe. Seulement voilà, cette attitude du genre « prends l’oseille et tire-toi ! » est venue buter sur la détermination d’ouvriers qui s’identifient totale-ment à « La Boillat », sur celle de toute une région ensuite qui refuse de ca-pituler devant la logique du profit à tout prix, qui se bat contre le déman-tèlement des infrastructures indis-pensables à sa survie. Relayée par la

socialistes.chpssuisseJOURNAL DES MEMBRES ET SYMPATHISANTS DU PS SUISSE JAB BERNE. FÉVRIER 2006 NO. 19CHANGEMENTS D’ADRESSE À : PS SUISSE, CASE POSTALE, 3001 BERNE

classe politique jurassienne, cette opposition a débouché, en 2004, sur un accord sous l’égide du gouverne-ment bernois, accord dont les termes ont depuis été foulés aux pieds par la direction et le conseil d’administra-tion de Swissmetal, pressés d’en finir avec les contestataires et de terminer leur travail de sape. La reprise de la grève était dès lors programmée et, la confiance irrémédiablement rom-pue, elle ira jusqu’au bout. Sombrer pour sombrer, les employé-e-s pré-fèrent affronter leur sort debout. Une dignité exemplaire qui mérite les honneurs rendus par les milliers de personnes venues leur exprimer leur soutien le 1er février dernier. Dès le

« LA BOILLAT » ET LES GANGSTERSdébut de la grève, le PS s'y est associé en faisant parvenir un fax de soutien aux cadres et aux employés. Drapés, pour leur part, dans leur suffisance, MM. Hellweg, Furrer et Sauerlän-der ont atteint, ces derniers jours, le degré zéro de la gouvernance d’en-treprise et du dialogue social. A l’in-compétence, ils ajoutent l’arrogance et justifient, à eux seuls, le vocable de patrons-voyous inventé voici peu pour qualifier ce type de com-portement. Reste que tout le monde ne semble pas de cet avis. Quand le Grand conseil bernois, interpellé par des députés du Jura sud, refuse de discuter du cas Swissmetal, quand le conseiller fédéral Deiss, saisi par le Parlement jurassien, joue les Ponce Pilate, on est en droit de se demande si, au-delà de l’indifférence, voire du constat d’impuissance, on ne verse pas dans le registre de la complicité.

Loin d’être une année de transition, 2006 s’annonce capitale sur le plan politique pour le PS. Fin janvier, la présidence a ainsi dévoilé ses objec-tifs. La justice fiscale, la défense du service public et de la tradition hu-manitaire suisse ainsi que le finance-ment des assurances sociales figurent parmi les priorités. Avec – en filigrane – la perspective des élections fédéra-les de 2007.

■ PAGE 4

Les communes vaudoises et fribour-geoises renouvelleront leurs autori-tés au mois de mars prochain. Pour la 1ère fois, les étrangers sont invités à participer au scrutin et les PS can-tonaux les accueillent en nombre sur leurs listes. Pour socialistes.ch, John Clerc et Jean-Christophe Bourquin balisent les enjeux et perspectives socialistes dans ces deux cantons.

■ PAGE 8 ET 9

COMMUNALES

OBJECTIFS

Balayée par la majorité bourgeoise des Chambres fédérales, la légalisa-tion du cannabis revient sur le devant de la scène suite au dépôt d’une ini-tiative populaire qui entend protéger la jeunesse et lutter contre le marché noir. Membre du comité d’initiative, la conseillère nationale genevoise Maria Roth Bernasconi plaide pour une dépénalisation du chanvre ré-créatif.

■ PAGE 7

CANNABIS

Un peu plus d'une année après la suspension de la grève, elle a repris le 25 janvier dernier. PHOTO: PIERRE NOVERRAZ

Un compte en soutien aux grévistes a été ouvert par le syndicat Unia, il s’agit du n° 25-15205-0, mention: Fonds de grève Boillat

SOUTENEZ LA GRÈVE !

Page 2: Lkf 19 001 web

8.40

J E U D E CARTE S avec logo PS Frs. 2.50

AUTOCOLLANT B LANC RON D avec logo PS Frs. –.20

Je commande (frais de port et d’envoi en sus, commande minimum Frs. 5. –)

Sac à dos, Frs. 10.– Etui de jass en cuir, Frs. 22.– Stylo à bille, Frs. 5.– Jeu de cartes, Frs. 2.50 Verres à vin blanc, Frs. 16.– Autocollant blanc rond, 12 crayons en cèdre naturel, avec logo PS, Frs. –.20

Frs. 8.40

Prénom / Nom :

Adresse :

NPA / Lieu :

Tél. :

Date : Signature :

CRAYONS EN CÈDRE NATURELavec logo PS

VE R R E S À VI N B LANCavec logo PS, carton à 6 pièces

SAC Femmes socialistes suisses, 40 x 45 cm, contenu env. 10 litres

STYLO À B I LLE ETU I D E JASS en cuir noir, avec logo PS à l’intérieur, avec bloc-notes

16.–

5.– 22.–

PS SU I SS E, CAS E POSTALE, 3001 B E R N E, FAX 031 329 69 70

www.pssuisse.ch/indexf.html ➞ shop

10.–

Page 3: Lkf 19 001 web

C’est un copain réfugié avec qui j’ai du plaisir à deviser. Voilà quelques années que je l’ai rencontré

lorsqu’il était en pleine procédure après avoir déposé sa demande d’asile et connaissait quelques dif-

ficultés à se frayer un chemin dans la jungle administrative qui, à l’époque déjà, n’avait rien du gazon

anglais. Des raisons qui l’ont poussé à quitter son pays pour rejoindre le notre, il m’a

raconté assez pour que je me rende compte qu’il en avait sérieusement bavé. Du jour

au lendemain, il a claqué sa porte et toutes ses économies, quittant sa famille et crai-

gnant pour sa vie. Aujourd’hui, il est installé et intégré, son patron compte sur lui et

il s’est marié. Nos discussions, si elles portent toujours parfois sur la situation de son

lieu d’origine où rien ne s’est vraiment arrangé, sont souvent consacrées à l’actualité

suisse: du dernier match de la « Nati » à notre bordereau d’impôt, du 0,5 pour mille au

parcage en ville. Nous parlons aussi politique et si nous ne sommes pas d’accord sur

tout, du moins confrontons-nous nos avis. C’est dans le cadre de ces conversations que nous avons

évoqué dernièrement le durcissement des lois sur l’asile et sur les étrangers. « Tu vois », me disait-il,

« je suis un homme comblé. Ici, j’ai refait ma vie et je suis sûr que là-bas ils ont dû m’oublier. Pourtant,

depuis l’année dernière et les votations finales des Chambres fédérales, j’ai l’impression que tout a re-

commencé. Ca me réveille la nuit, totalement paniqué. Je ne sais plus comment faire, je suis totalement

perturbé ». C’est quand il s’est mis à pleurer que mon malaise, jusque-là diffus, s’est transformé en une

honte carabinée. J’ai balbutié quelques paroles de réconfort et lui ai assuré que les jeux n’étaient pas

faits, qu’il se trouvait encore, dans ce pays, des gens pour qui la tradition humanitaire et l’accueil des

personnes en danger n’étaient pas de vains mots. Je ne suis pas sûr de l’avoir persuadé.

Dans cette édition de socialistes.ch, vous trouverez – en annexe

– une carte postale du PS consacrée au référendum contre la loi

sur l’asile de même qu’en page 10, un formulaire de récolte de si-

gnatures pour le référendum contre la loi sur les étrangers. Ne les

signez pas pour mon copain, mais pour les dizaines de milliers

de personnes qui – comme lui voici quelques années – caressent

aujourd’hui l’espoir d’être sauvées, qui ont – encore – de la Suisse

une certaine idée. Plus que jamais, il nous faut dépasser la honte et

nous mobiliser.

Jean-Yves Gentil, rédacteur responsable

AD À NÄFELS 5La 1ème Assemblée des délégué-e-s du PS de l’année se tiendra le 4 mars, à Näfels. A l’ordre du jour: la recom-mandation de vote pour la votation fédérales du 21 mai (article consti-tutionnel sur la formation) et la 2ème partie de la plate-forme européenne du PS.

INTÉGRATION 10Le PS a planché sur l’intégration des personnes migrantes à l’occasion d’une journée d’étude le 14 janvier dernier. Un thème d’une actualité brûlante à l’heure où la récolte de signatures pour les référendums contre les lois sur l’asile et les étran-gers bat son plein et qui devrait déboucher sur la publication d’un catalogue de propositions concrètes à même d’en finir avec l’exclusion sociale.

DÉPASSER LA HONTE

DETTE 6La droite utilise l’instrument de la dette publique pour manipuler l’opinion. C’est la conviction du conseiller aux Etats vaudois Michel Béguelin. Démonstration preuve à l’appui. En l’occurrence la publi-cation, pour la première fois, par la Banque Nationale des comptes financiers des collectivités publi-ques selon le système européen. Le passif s’élève ainsi à 107 milliards de francs, nettement moins que ne le proclament nos adversaires.

AGENDA 11Consultez-le pour tout savoir des divers rendez-vous importants fixés aux socialistes ces prochaines se-maines que ce soit au niveau natio-nal ou dans les cantons romands.

SOMMAIRE

Editeur : PS Suisse et Verein SP-Info Spitalgasse 34, 3001 BerneTél. 031 329 69 69Fax 031 329 69 70

Mail [email protected] Rédaction : Jean-Yves GentilProduction : Atelier Kurt Bläuer, Berne Imprimerie : Rotaz AG, Case postale 36, 8201 SchaffhouseTirage : 20 000 exemplairesPublicité : Kretz AG, General Wille-Strasse 147 8706 Feldmeilen, Tél. 044 925 50 60 Fax 044 925 50 77Parution : 6 numéros par année

IMPRESSUM

3 éditorial socialistes.chFÉVRIER 2006

Page 4: Lkf 19 001 web

DÉMOCRATIE ET PROGRÈS SOCIALLoin d’être une année de transi-tion, 2006 sera décisive. A l’occa-sion de leur conférence de presse annuelle, le 31 janvier, la prési-dence et le secrétaire général ont ainsi dévoilé les objectifs politi-ques du PS ainsi que ces princi-pales réflexions internes au parti. En tête de liste, les votations sur l’initiative « Bénéfices de la BNS pour l’AVS », l’article constitution-nel sur la formation et le référen-dum sur l’asile. Autres priorités : la lutte pour plus de justice fiscale et l’opposition à la priva-tisation de Swisscom. Le PS va aussi batailler ferme pour obtenir l’harmonisation des allocations familiales et une réglementation « équilibrée » du marché de l’élec-tricité. Des échéances que la pré-sidence aborde avec optimisme dans la mesure où la politique de la droite est sérieusement remise en cause par la population ainsi que le démontre les votations de ces deux dernières années. Confirmation avec l’extrait de l’exposé du vice-président du parti, Pierre-Yves Maillard que socialistes.ch reproduit ci-des-sous.

En 2004 et 2005, le PS a été la prin-cipale force de résistance politique

au projet de dé-mantèlement sys-tématique de l’Etat social de la droite. Il y a peu de pays où la gauche démo-cratique a eu autant de succès que chez

nous dans la résistance au néoli-béralisme. La droite suisse enrage de n’avoir encore pas pu réaliser le programme de la révolution thatché-rienne. Dans les réunions interna-tionales, elle fait vilain petit canard: les principales entreprises de service public restent en mains de la collec-tivité, l’eau, l’électricité restent des monopoles publics, la privatisation des banques cantonales a été le plus souvent repoussée, les projets de ral-longement de la durée du travail sont pathétiquement enlisés. Sur le plan fiscal également l’échec du paquet fiscal a montré que les citoyens ne se laissent plus aussi facilement at-traper par le miel du moins d’impôts, moins d’Etat, moins de solidarité. A chaque fois, nous avons montré le décalage énorme entre le peuple et la droite politique sur l’agenda éco-nomique. Tous les points de son pro-

PAR PIERRRE-YVES MAILLARD

gramme économique sont en échec. Pour faire croire qu’elle progresse, elle n’a que le rejet des étrangers, qu’elle cultive jusqu’à la nausée. Il y a encore la lutte contre l’insécurité. Mais la droite possède tous les leviers et n’en fait rien. Les réseaux prospè-rent plus que jamais. L’heure tourne, et sans résultat sur ce plan, le parti du ministre de la justice et de la police aura de la peine à faire campagne sur ses sujets de prédilection. On ne peut pas réduire à la fois la criminalité et l’Etat de 30 %. Il faut choisir.

4socialistes.ch objectifs 2006FÉVRIER 2006

Le PS n’est pas qu’une force effi-cace d’opposition. Le secteur de la santé s’est installé au centre du débat politique. Le PS sera présent dans le débat parlementaire. Mais il a égale-ment contribué à installer dans le dé-bat public un authentique projet qui seul permettra une réforme en pro-fondeur de ce monde si complexe. L’initiative pour une caisse unique et sociale pose les bases d’un système où la transparence sera enfin assu-rée. Sans cette transparence, aucune réforme de fond n’est possible. Et

sans simplification et transformation plus sociale du financement, la crois-sance inéluctable de ce secteur sera insupportable.

Dans tous les champs, le PS inten-sifiera encore ses efforts de proposi-tion. Son nouveau programme éco-nomique dont l’adoption est prévue pour juin, lui permettra de réaffirmer nos valeurs et nos projets. Contre les velléités libéralisatrices et privatisa-trices, le PS revendique le maintien et le développement du service public et la démocratisation de l’économie. Il l’a prouvé dans le cadre des accords bilatéraux par son engagement en fa-veur de mesures d’accompagnement dignes de ce nom Il le prouvera lors d’une très probable votation popu-laire sur la privatisation de Swisscom tout en espérant pouvoir compter sur l’appui d’un PDC qui saura défier son propre conseiller fédéral sur ce sujet.Face à la régression sociale et à l’explosion de la pauvreté créées par le « bloc bourgeois », le PS prône la retraite flexible, la hausse du pou-voir d’achat et une politique fiscale plus juste. Le progrès est du côté de la gauche démocratique. Le PS est déterminé à en être le principal por-teur, ensemble avec toutes celles et tous ceux qui ne reconnaissent plus leur pays depuis qu’il est aux mains des ultralibéraux.

Pierre-Yves Maillard, Conseiller d’Etat, vice-président du PS Suisse

OBJECTIFS POLITIQUES1. Remporter la votation sur l’initiative COSA «Bénéfices

de la Banque nationale pour l’AVS». 2. Faire aboutir le référendum contre la loi sur l’asile et

remporter la votation. 3. Remporter la votation consacrée à l’article constitution-

nel sur la formation. 4. Lancer une initiative populaire pour plus de justice fis-

cale (harmonisation fiscale matérielle)5. Empêcher l’introduction de nouveaux privilèges fiscaux

pour les plus riches (réforme de l’imposition des entre-prises ou de l’imposition des participations de collabo-rateurs).

6. Empêcher la privatisation de Swisscom au besoin par le biais d’un référendum.

7. Elaborer un programme d’investissements dans les agglomérations pour les transports publics et la mobi-lité douce.

8. Harmoniser les allocations pour enfant sur le plan na-tional.

9. Parvenir à une régulation équilibrée du marché de l’électricité qui corresponde aux exigences écologi-ques et réponde aux impératifs du service public.

10. Introduire une taxe sur le CO2 conformément à la base légale et poursuivre une politique du climat active.

OBJECTIFS INTERNES1. Adopter le nouveau du programme économique du

parti et mener à bien cinq projets concrets dans ce domaine.

2. Adopter la nouvelle plate-forme européenne du parti et lancer un large débat sur l’adhésion de la Suisse à l’UE.

3. Conclure la 1ère étape de la révision du programme du parti (« Clarté de l’analyse ».

4. Adopter une plate-forme électorale en vue des élec-tions fédérales de 2007 et lancer la campagne du PS.

5. Adopter un plan directeur de l’égalité entre hommes et femmes et mettre en oeuvre un système de contrôle de l’égalité au sein même du parti.

6. Etudier la mise en oeuvre concrète de l’initiative pour une caisse maladie unique et sociale.

7. Elaborer un catalogue de mesures destinées à favori-ser l’intégration des migrant-e-s.

8. Etudier la sortie du nucléaire et son remplacement par les énergies renouvelables.

LES 10 OBJECTIFS 2006 DU PS

Pierre-Yves Maillard et Hans-Jürg Fehr ont présenté les principales li-gnes d’action du PS en 2006.

Page 5: Lkf 19 001 web

5 ordre du jour socialistes.chFÉVRIER 2006

PLATE-FORME EUROPÉENNE : SUITE ET FINFondamentalement en faveur de l’ouverture de la Suisse, de la nor-malisation des rapports avec l’UE et d’une adhésion totale, le PS poursuit son analyse détaillée des conséquences d’une participation active de notre pays à la construc-tion européenne. Dans le cadre du mandat du Congrès des 23 et 24 octobre 2004, les six derniers chapitres de la nouvelle plate-forme européenne viennent d’être soumis à consultation dans les cantons et seront traités le 4 mars par l’Assemblée des délégué-e-s de Näfels dont ils constituent l’es-sentiel de l’ordre du jour,

Cela va phosphorer sec dans les par-tis cantonaux et les quelques semai-nes qui nous séparent du début mars ne seront pas de trop pour prendre connaissance et position sur le do-cument particulièrement dense qui vient de leur parvenir. Ce d’autant plus qu’alors que les six premiers chapitres de la plate-forme euro-péenne traitaient essentiellement de l’orientation stratégie, de la néces-saire réforme des institutions poli-tiques helvétiques et des relations extérieures, les six derniers touchent à des domaines autrement plus con-troversés au sein même du parti. A Näfels, il s’agira ainsi de déterminer la position des socialistes suisses en cas d’adhésion sur les questions relatives à la sécurité sociale ou à la protection des travailleuses et des travailleurs, sur la politique agricole commune ou la libre circulation des personnes, sur le service public et ses déclinaisons postales, électriques ou en matière de télécommunications, sur la libre circulation des capitaux, le secret bancaire ou l’union moné-taire et la liste est loin d’être exhaus-

tive... Bref, autant de thématiques dont la plupart – faut-il le rappeler ? – se sont retrouvées au cœur du débat mené chez nos voisins dans le cadre de l’élaboration puis de l’adoption de la nouvelle constitution européenne, débats qui n’ont pas été sans susciter quelque écho, voire poussées d’adré-naline dans nos contrées également. Il faut donc s’attendre à des échanges plutôt nourris au début du mois pro-chain dans le théâtre glaronnais de la prochaine Assemblée des délégué-e-s. Gageons que plusieurs amende-ments et propositions seront soumis au plénum et souhaitons d’ores et déjà bien du plaisir aux gardiens de l’orthodoxie et de la sérénité des dis-cussions. Il n’en demeure pas moins que la force de notre parti est aussi faite de cette volonté d’affronter au

grand jour et dans le respect des voies démocratiques les divergences d’opinion qui peuvent traverser ses composantes. D’ici au rendez-vous de Näfels, chacune et chacun est invité à se faire une opinion en con-sultant la version de la plate-forme

européenne lue et approuvée par le Comité directeur. Ces six nouveaux chapitres sont d’ores et déjà en ligne sur le site Internet du parti à l’adres-se : www.sp-ps.ch/partei/partei/de-legiertenversammlung.

11h25 Salutations et ouverture de l’Assemblée 11h45 Politique européenne: ■ Discours introductif de Jean-Claude Rennwald, conseiller national (JU)■ Plate-forme européenne du PS: dis-cussion et décision sur la 2ème partie du document (Chapitres 7 à 12)14h30 Discours du président du PS Suisse Hans-Jürg Fehr «Situation politique du moment»

14h45 Politique en matière de for-mation: ■ Recommandation de vote du PS en vue du scrutin fédéral du 21 mai 2006: arrêté fédéral du 16 décem-bre 2005 modifiant les articles de la Constitution sur la formation.■ Résolution15h15 Résolutions15h30 Fin de l’Assemblée

ORDRE DU JOUR

Les partis nationaux-populistes recueillent toujours plus de voix au sein des milieux populaires. La Suisse n’échappe pas à ces tendances. Au début des an-nées 90, l’UDC se radicalise sous l’influence de son leader Christoph Blocher et devient aux élections fédérales 2003 la première formation politique du pays avec 26,7 % des voix. Bien que l’électorat de l’UDC soit interclassiste, deux caté-gories y sont surreprésentées :

d’une part les paysans, artisans, petits commerçants et d’autre part les ouvriers et petits salariés. La forte

présence de l’électorat ouvrier est passablement sur-prenante, car l’UDC défend sur les questions écono-miques des positions néo-libérales peu favorables aux couches les moins aisées de la population. De plus, les ouvriers ont été traditionnellement considérés comme l’électorat privilégié de la gauche. Partant de ces cons-tats, cet ouvrage cherche à comprendre pourquoi une partie importante du monde ouvrier vote pour l’UDC. L’analyse s’appuie notamment sur des entretiens réali-sés dans le canton de Neuchâtel auprès d’électeurs.

L’auteureLine Rennwald est née en 1983 à Delémont et est domiciliée à Courrendlin. Après sa maturité littéraire au Lycée cantonal de Porrentruy, elle entre à la Faculté des sciences économiques et sociales de l’Univer-

sité de Genève en 2001 pour y étudier les sciences politiques. Lors de ses études, elle a l’occasion de se familiariser à la montée des partis nationaux-popu-listes en Europe dans le cadre d’un cours-séminaire de recherche, où elle s’intéresse au succès de l’UDC aux élections fédérales de 2003, élections durant la campagne desquelles elle effectue d’ailleurs un stage au secrétariat général du PS Suisse. En 2005, elle finit ses études en soutenant son mémoire de licence, dirigé par le Professeur Pascal Sciarini et objet de la présente publication.

A commander aux : Editions CJE Case postale 64 2830 Courrendlin [email protected]

LECTURE

Page 6: Lkf 19 001 web

6socialistes.ch dettes publiquesFÉVRIER 2006

LA GRANDE MANIPULATIONLes résultats se décomposent en

cinq chapitres, les comptes des mé-nages, des collectivités publiques, des sociétés financières, des socié-tés non-financières et finalement les comptes globaux de notre pays avec le reste du monde. Au-delà des col-lectivités publiques, sujet du jour, il y aurait évidemment beaucoup de choses à dire. Mais à ce stade, je ne citerais qu’un seul chiffre: à la fin de l’année 2003, le solde positif des ac-tifs exclusivement suisses placés à l’étranger s’élevaient à 530 milliards de francs. Soit beaucoup plus que le produit intérieur brut annuel. Qui dit mieux ?

Pour les administrations publi-ques dans leur ensemble, les passifs s’élevaient à 249 milliards et les actifs à 142 (dont 53 en actions et liquidi-tés), d’où une dette publique nette de 107 milliards, tout compris. C’est beaucoup moins que ne le proclame la droite. Ainsi, selon la norme inter-nationale, la relation entre la dette publique et le PIB tombe aux environs de 33 %. Une position très, très envia-ble et certainement très enviée face

à la norme internationale de 60 %, le maximum officiellement toléré. Une autre comparaison : connaissez-vous beaucoup de pays où les bénéfices cumulés en une seule année par les quelques cinquante plus grandes en-treprises représentent environ 60 % de la totalité de la dette publique ? C’est le cas de la Suisse en 2005.

Un autre aspect des dettes publi-ques : elles participent à la circulation de l’argent via les banques créanciè-res et tant que le revenu des intérêts se réinvestit dans le pays, ce n’est pas trop grave. Un exemple éclairant : le canton de Fribourg a voulu rembour-ser la totalité de sa dette avec les 750

millions reçus au titre de sa part de l’or de la BNS. Pas question ont dit les banques créancières. Le canton doit payer les intérêts durant toute la durée prévue par les modalités des emprunts souscrits. Le canton s’est exécuté et continue de payer les intérêts de la dette cantonale, alors qu’il possède un montant supérieur à celle-ci placé dans les banques …

Ces faits démontrent comment la droite utilise l’instrument de la dette publique pour manipuler l’opinion dans le sens de son obsession : bais-ser les impôts pour les plus riches.

Depuis une dizaine d’années, la majorité de droite qui nous gou-verne ne connaît qu’un seul et uni-que système de gouvernement : faire peur, avec la dette publique d’abord et avec les étrangers. UDC et radicaux alémaniques sur-tout, et le PDC suiveur, ont fait de la dette un thème permanent où les surenchères les plus folles se multiplient. Ces dernières années en particulier, ils ont réussi à en faire une sorte d’évidence qui leur permet d’avancer vers leur objec-tif existentiel, baisser les impôts des plus riches, cette clientèle qu’ils se disputent et qui les sub-ventionne.

Quelle est la dette publique de l’en-semble des collectivités, cumulée pour les 3 niveaux : Confédération,

cantons et commu-nes ? Les chiffres publiés jusqu’en oc-tobre dernier étaient très incomplets, voire fantaisistes, sauf pour la Confé-dération. Pour elle

au moins, la distinction entre la dette brute et la dette nette était publiée. En effet, comment peut-on parler de ce qu’on doit sans mettre dans la balance ce qu’on possède ? C’est bien cet ensemble qui détermine fina-lement le taux d’intérêt à payer par le contribuable. Lorsqu’on voulait chercher des chiffres plus précis, on se heurtait à une ignorance voulue, organisée autour d’insuffisances sta-tistiques systématiques. Personnel-lement, j’ai tout essayé, y compris le service de documentation de l’As-semblée fédérale et la commission de gestion. Sans succès. Mais heureu-sement, il y a l’Europe. Elle impose logiquement des normes à tous ses partenaires commerciaux, afin de garantir une saine transparence dans les échanges. Et pour la première fois, le 3 novembre dernier, la Ban-que Nationale a publié les comptes financiers du pays, comptes établis selon le système européen. Enfin, le mystère de la dette publique s’éclair-cit, mais, pour le moment, seulement pour la période 1999 – 2003.

PAR MICHEL BÉGUELIN

Avec maintenant les freins à l’endet-tement en cascade, de la Confédé-ration aux cantons et de ceux-ci aux communes, joints à une sous-en-chère fiscale systématique ne bénéfi-ciant qu’aux revenus les plus élevés, la boucle est bouclée. Le pays le plus riche du monde, selon les dernières données de la banque mondiale, est transformé en un ensemble de col-lectivités publiques mendiantes. En créant au passage la nouvelle classe de ceux qui travaillent mais qui ne gagnent pas assez pour vivre, en la-minant la classe moyenne et les pay-sans, en larguant de plus en plus de jeunes et de retraités AVS. Jusqu’à

quand la majorité du peuple, celle qui subit, va-t-elle se laisser ainsi abuser ?

Michel Béguelin, conseiller aux états, Lausanne

La droite utilise l’instrument de la dette publique pour manipuler l’opinion. PHOTO: EX-PRESS

Page 7: Lkf 19 001 web

PROTÉGER LA JEUNESSEDéposée le 13 janvier dernier à la chancellerie fédérale, l’initiative « pour une politique raisonnable en matière de chanvre et proté-geant efficacement la jeunesse » a recueilli 105 000 signatures. Por-tée par des politicen-ne-s de tout bord (UDC, PDC, PRD, PS, Verts) et par des expert-e-s actifs sur le terrain de la prévention des toxi-codépendances, elle entend lutter contre le marché noir et la narco-criminalité. Membre du comité d’initiative, la conseillère natio-nale Maria Roth Bernasconi évo-que les raisons qui plaident pour une légalisation du cannabis.

Si les risques pour la santé physique sont minimes lorsque l’on consom-me occasionnellement du cannabis,

il faut compter avec des dommages à la santé lorsque la consommation est quotidienne, in-tensive et qu’elle dure des années. De même, les effets né-

fastes sont importants lorsque l’état psychique est défaillant ou l’état de santé général fragile. Les effets sur les consommateurs dépendent égale-ment de la teneur en THC.

Néanmoins, à l’instar de ce qui se passe avec beaucoup d’autres dro-gues – légales ou non – les raisons et le sens de la consommation ont un rôle essentiel. Ainsi, l’évolution de la situation est problématique lorsque la personne qui consomme pense trouver dans le cannabis la solution à ses problèmes personnels, à des conflits ou à des exigences qu’elle ne pense pas pouvoir surmonter.

Ce qui pose problème aujourd’hui est que la consommation se fait à un âge toujours plus précoce et que la consommation régulière de taux élevés de THC est toujours plus fré-quente. Les données publiées à ce sujet sont à prendre au sérieux.

Toutefois, deux constats s’impo-sent : la politique prohibitive actuelle n’a eu aucun effet sur une éventuelle diminution de la consommation. Au contraire, elle empêche actuel-lement une prévention efficace ré-sultant d’un esprit de dialogue, de tolérance, et d’écoute. N’oublions pas que depuis toujours, les inter-dits et tabous d’une société ont fait l’objet de révolte auprès de la jeu-nesse. Les statistiques néerlandaises ont démontré que la libéralisation pour les adultes et une information

objective sur les effets et les dangers pour la consommation mènent à la réduction de celle-ci chez les jeunes. De plus, la pénalisation empêche de lever le voile sur le sujet tabou qu’est encore la dépendance, et d’en parler franchement et ouvertement, ce qui est urgent aujourd’hui. Il est difficile de s’occuper de ce qui est clandestin. Les parents, les enseignant-e-s, les spécialistes de la dépendance ont difficilement accès aux jeunes en danger. Et c’est à ce niveau là qu’il faut agir rapidement.

D’autre part, les difficultés que rencontrent aujourd’hui les jeunes en termes d’insertion sociale et de perspectives professionnelles peu-vent avoir une influence très néga-tive sur une dépendance de drogues, qu’elles soient légales ou non. S’atta-quer à la cause, comprendre les rai-sons de la fuite dans la fumée, agir en amont pour donner d’autres moyens aux jeunes pour s’épanouir, voici des mesures plus efficaces qu’une inter-diction non suivie d’effets.

Autre aspect dérangeant dans un Etat de droit : aujourd’hui, les autori-tés policières cantonales appliquent de manières très diverses les disposi-tions de la loi sur les stupéfiants qui interdit la consommation du Can-

nabis. Cette application différente du principe de l’opportunité amène une inégalité de droits indigne d’un Etat de droit. De plus, il est inquié-tant lorsque dans un Etat de droit, les lois ne peuvent plus être imposées ce qui est le cas aujourd’hui avec la consommation illégale mais forte-ment répandue. Une légalisation ac-compagnée de contrôles stricts sur la vente et de mesures de prévention efficaces sera dès lors plus conforme aux principes de notre Etat de droit que la situation actuelle.

En dernier lieu, il faut indiquer que dans un contexte illégal, le commerce de chanvre stupéfiant est incontrôla-ble. Ainsi, le marché noir fleurit et la criminalité organisée peut sévir sans aucun contrôle. Le danger de l’offre de drogues dures est ainsi réel, alors que dans un commerce contrôlé, cela ne serait pas possible.

Le meilleur exemple est la prohibi-tion de l’alcool aux Etats-Unis. Avant l’interdiction, il n’y avait pratique-ment pas de criminalité liée à l’alcool. C’est seulement après l’instauration de la prohibition qu’un marché noir lucratif s’est installé conduisant à la puissante mafia américaine. Cette prohibition qui a duré 14 ans s’est ré-vélée être l’un des plus grands échecs

7 cannabis socialistes.chFÉVRIER 2006

de la politique américaine et a causé d’énormes dégâts sociaux. En Suisse aujourd’hui, le marché du cannabis est florissant et contrôlé par des tra-fiquants. Les profits ne sont évidem-ment pas taxés et constituent une source intarissable d’argent liquide pour les organisations criminelles. La dépénalisation du cannabis permet de détruire les bases de ce marché noir et d’empêcher l’afflux financier vers des organisations criminelles.

L’initiative permettra donc d’éla-borer des règles strictes pour le commerce, d’interdire la vente aux mineurs et la publicité pour les subs-tances psycho actives. Elle prévoit également la formation continue du personnel de vente par des instan-ces de prévention et rend possible le dialogue entre les professeurs et les élèves.

Une légalisation contrôlée avec la priorité accordée à la prévention pour la jeunesse met un terme à l’in-justice et rétablit l’égalité devant la loi. Elle permet le contrôle de la qua-lité des produits et de casser le floris-sant marché noir actuel.

Maria Roth-Bernasconi, conseillère nationale et co-présidente des Femmes socialistes suisses, Genève.

Le 13 janvier à la chancellerie fédérale : 105 000 signatures et un stère de Sativa pour faire bon poids.

PAR MARIA ROTH-BERNASCONI

Page 8: Lkf 19 001 web

8communales FRsocialistes.chFÉVRIER 2006

BONNES PERSPECTIVES POUR LA GAUCHELe 5 mars, les Fribourgeois et les Fribourgeoises éliront leurs autorités communales. Dans

toutes les com-munes, il s’agira d’élire le Conseil communal qui comprend cinq, sept ou neuf mem-bres. Dans les grandes localités

de la partie francophone, on élira aussi le Conseil général alors que les communes alémaniques, à l’exception de Morat, ont tou-tes conservé leurs assemblées communales. Pour la première fois, les étrangers établis depuis cinq ans ont le droit d’éligibilité et de vote. Sur les rangs dans une trentaine de localités, le PS – qui déteint entre un cinquième et un quart des sièges – présente d’ailleurs plusieurs candidat-e-s qui ne possèdent pas la nationa-lité helvétique.

La seconde commune du canton née de la fusion de Bulle et la Tour-de-Trême a déjà élu ses autorités le 23 octobre dernier. Le nouveau Conseil communal se compose de 4 radicaux, 2 PDC et 3 socialistes (Raoul Girard,

David Seydoux et Anne-Claude De-mierre, présidente sortante du Grand Conseil). L’UDC n’est pas parvenue à rééditer son exploit des élections fédérales et n’a recueilli que 6,9 % des suffrages dans l’ancienne com-mune de Bulle contre 22 % lors des élections fédérales. Dans le nouveau Conseil général, on compte 17 PRD, 13 PS, 12 PDC, 5 ouvertures (ex-PSD) et 3 UDC. Le PDC s’est essoufflé et le PS s’est imposé comme la deuxième force politique tant à Bulle qu’à la Tour tandis que la faible percée UDC s’est opérée au détriment du PRD.

Dans les autres communes, l’UDC cherche à s’implanter en dehors de ses fiefs historiques traditionnels (Châtel-Saint-Denis, Romont, Mo-rat). En 2001 en ville de Fribourg, les quatre partis de gauche avaient conquis au Conseil général une majorité de 41 sièges sur 80 (23 PS, 8 PCS, 7 Verts 3 ouverture) contre 39 au centre et à la droite (28 PDC et 11 PRD). Pour l’exécutif de cinq mem-bres permanents, les cartes sont dis-tribuées différemment cette fois-ci avec une liste PS, une liste commune PCS-Verts-Ouverture et trois listes à droite. Dans cette nouvelle confi-guration, le résultat apparaît diffi-cile à prévoir. Le PRD fera-t-il les frais d’une poussée de l’UDC ? La liste

PCS-Verts-ouverture obtiendra-t-elle un siège ou alors les cinq conseillers actuels (les socialistes Pierre-Alain Clément, directeur des finances et vice-syndic et Marie-Thérèse Mara-dan-Ledergerber, directrice des affai-res sociales et des écoles) seront-ils confirmés aux côtés de deux PDC et d’un radical ? Ce « nouveau parti » qu’est l’UDC n’a en tout cas rien fait pour Fribourg. Ses députés à Berne ont soutenu Saint-Gall lors du vote sur le tribunal administratif fédéral et son conseiller fédéral de sinistre réputation a supprimé l’antenne ro-mande de l’Office des réfugiés à Gi-visiez. Parmi les principaux thèmes de campagne figurent la culture et le futur visage du Grand-Fribourg. C’est que le corps électoral de la ville sera à nouveau appelé aux urnes le 21 mai pour se prononcer sur un crédit de 20 millions en faveur d’une salle de spectacle attendue depuis plus d’un tiers de siècle. Rebelote plus tard, avec un scrutin organisé dans dix communes et portant sur la création de l’agglomération.

Enfin, dans Villars-sur-Glâne, la 3e commune du canton, le PS entend récupérer le siège d’un dissident socialiste voire même un troisième mandat. Sur la liste socialistes, aux côtés de la sortante Erika Schnyder,

on trouve notamment les anciens dé-putés Louis-Marc Perroud et Michel Clément et l’ex-constituante Marie Garnier.

Pour mémoire, les élections de 2001 avaient été marquées par l’élec-tion de 140 socialistes (+1) dans les conseils généraux, 162 PDC (–9) et 142 radicaux (–10). Et comme on peut tirer des enseignements des autres scrutins, on soulignera que sur le plan cantonal, les élections se tien-dront en novembre de cette année et l’échéance apparaît difficile avec un Grand Conseil dont l’effectif sera réduit de 20 membres et un Conseil d’Etat qui verra le départ annoncé de Ruth Lüthi alors que le président du gouvernement Claude Grandjean fait durer le suspense sur ses intentions. Reste que les bons résultats des fédé-rales de 2003 avec deux conseillers nationaux et un conseiller aux Etats démontrent que des victoires sont possibles tant il est vrai que le PS peut être considéré comme le seul rempart protégeant un Etat social fort de la logique de démantèlement soutenue par la droite.

John Clerc, secrétaire général adjoint de l’As-semblée fédérale et conseiller général de la Ville de Fribourg

PAR JOHN CLERC

Les cinq candidat-e-s socialistes à l’exécutif de la capitale fribourgeoise.

AndreaBurgener Christoph

AllenspachPierre-Alain

Clément

XavierGanioz Marie-Thérèse

Maradan Ledergerber

LISTE 25 MARS 2006GEMEINDERAT FREIBURG

CONSEIL COMMUNAL FRIBOURG

Page 9: Lkf 19 001 web

9 communales VD socialistes.chFÉVRIER 2006

LES SOCIALISTES SOLIDAIRES ET SOLIDES378 communes, 450 000 électri-ces et électeurs : dans le canton de Vaud, le renouvellement des

autorités locales représente une dispositif impres-sionnant. Le 12 mars, la popu-lation choisira ses édiles pour une législature de 5

ans conformément à la nouvelle Constitution vaudoise qui ins-taure en outre le droit de vote et d’éligibilité des étrangers. Reste à savoir si cette nouveauté aura une influence importante sur le résultat des scrutins. Selon Jean-Christophe Bourquin, candidat à la municipalité de Lausanne, elle est incontestablement porteuse d’espérance pour la gauche.

La campagne pour les élections communales vaudoises se déroule à la suite d’un bouleversement his-

torique. Depuis 2002 les étrangers résidant en Suisse depuis au moins 10 ans, dont trois dans le canton de Vaud, ont le droit de vote.

Du coup, le corps électoral vau-dois voit sa taille augmenter de 18.5 %, avec plus de 83 000 nouveaux électeurs. Ils sont logiquement con-centrés dans les villes, creusets de la diversité culturelle et sociale : à Lau-sanne ils sont plus de 20 000 ; à Re-nens, plus de 5000 ; à Yverdon 4000 ; à Vevey et Montreux, plus de 3000 …

Ce changement est riche d’es-poirs pour la gauche, et pour le Parti socialiste. Les nouveaux électeurs, issus pour leur grande majorité de l’immigration italienne, espagnole et portugaise, appartiennent au monde du travail. Ils devraient donc faire pour la gauche et pour le PS un choix « naturel ». Les candidatures de nom-breux représentants des partis socia-listes européens sur les listes du PS renforcent cet espoir.

A Lausanne, la droite a commencé par s’entredéchirer en refusant une liste commune avec l’UDC. Elle tente cependant, sous le nom Lausan-neEnsemble (radicaux, libéraux et PDC) de reprendre la majorité, per-due en 1989. Ne reculant pas devant les propositions démagogiques, elle s’attribue la paternité d’à peu près tout ce qui a été fait de positif en ville ces dernières années. Face à cela, le PS avance un programme fouillé, comportant plus de 100 propositions « réalistes et réalisables » dans les do-maines du social, des transports, de la culture, de l’urbanisme, etc. L’un des points chauds du débat de ces élections sera sans doute la place faite aux voitures en ville. La droite veut un accès au centre sans limites tandis que le PS veut répondre aux attentes des habitants et diminuer le trafic en ville. Par ailleurs, PDC,

radicaux et libéraux, plagiant les mé-thodes de l’UDC, tentent de surfer sur la vague sécuritaire. Plutôt que le « tout répressif », le PS mise sur la pré-vention et le développement du lien social (campagne « L’éducation, c’est l’affaire de tous », maisons de quar-

PAR JEAN-CHRISTOPHE BOURQUIN

Dans le canton de Zurich, les élections communales se tiendront dimanche 12 février dans les plus grandes locali-tés. Après Zurich et de Winterthour, les socialistes briguent également la majorité dans les communes de la banlieue. Si, dans ces deux grandes villes, la campagne a été moins mouvementée que par le passé, il faut sans doute y voir la conséquence du travail mené par la gauche. Zurich connaît ainsi une majorité rose-verte depuis 1994 et notre cama-rade Elmar Ledergerber est installé à la mairie depuis 2002. A Winterthour où les dernières élections ont porté une ma-jorité de centre-gauche au pouvoir, le PS espère bien cette fois-ci conquérir la mairie grâce à la candidature de Ernst Wohlwend. Dans ces deux localités, le PS peut compter sur quelque 35 % des voix alors que la deuxième formation – l’UDC – n’est pas représentée à l’exécutif. Dans la mesure

où la population a pratiquement toujours suivi ses autorités lors de la précédente législature, il ne faut pas vraiment s’at-tendre à ce que la situation soit bouleversée. En revanche, le PS lorgne avec appétit les exécutifs des grandes localités de la couronne zurichoise : Uster, Dietikon, Bülach, Kloten, Uster, Wädenswil ou encore Wetzikon. A la lumière des ré-centes votations fédérales (Schengen/Dublin, libre circula-tion des personnes) qui ont vu les électrices et les électeurs de ces communes suivre l’avis des grandes villes, il y a de bonnes chances pour que le PS puisse conquérir l’une ou l’autre mairie. Enfin, pour plusieurs formations, dont la nô-tre, ces élections communales constitueront également un test important avant les élections cantonales zurichoises du printemps 2007 qui sont traditionnellement les dernières à précéder les élections fédérales.

ZURICH

tier, logements mixtes, éducateurs de rue) et par davantage de moyens pour les acteurs du terrain.

Le PS peut se prévaloir d’un bon bilan de législature et d’une liste forte de 81 candidat-e-s pour le législatif, record historique. Ce sont des atouts indéniables pour convaincre les Lau-sannoises et Lausannois que le PS peut assumer un engagement social fort dans l’exercice du pouvoir. Dans le canton, les socialistes s’emploient à ce que la voie ouverte début 1990 par la majorité de gauche dans la ca-pitale puisse se concrétiser ailleurs également. Les camarades yverdon-nois, nyonnais et d’autres régions encore ont avec nous un beau défi à relever.

Jean-Christophe Bourquin, président du Conseil communal de Lausanne, candidat socialiste à la Municipalité de Lausanne

Page 10: Lkf 19 001 web

socialistes.ch

L’INTÉGRATION, POUR EN FINIR AVEC L’EXCLUSION En raison du spectre de l’exclusion sociale et du renforcement de la polarisation entre indigènes et im-migrés, le colloque du PS Suisse « Intégration et social-démocratie » qui s’est tenu le 14 janvier dernier à Berne revêtait une signification toute particulière. Les débats, aus-si intensifs que constructifs dé-boucheront ainsi sur la rédaction d’un catalogue de propositions concrètes dont les politiciennes et politiciens socialistes pourront se prévaloir à tous les niveaux.

« Une politique d’intégration efficace doit nous permettre de couper l’her-be sous les pieds de la droite xéno-phobe » a souligné le président du PS Hans-Jürg Fehr en donnant le coup d’envoi de cette journée d’étude. Le PS est bien décidé à mettre en oeuvre une politique migratoire et d’intégra-tion active dans la mesure où c’est la seule solution susceptible de résou-

dre la stratégie néfaste qui consiste à faire jouer les intérêts des suisses de souche et des personnes immigrées les uns contre les autres. La politique d’intégration du PS vise, au contraire, à protéger et à renforcer la situation de celles et de ceux que le durcisse-ment des conditions politiques et économiques rejette en marge de la société indépendamment de la cou-leur de leur passeport.

Chargée de la synthèse d’un col-loque dynamique et passionnant, la conseillère nationale zurichoise Vreni Hubmann, l’une des meilleures spé-cialistes de l’intégration au sein du PS, s’est déclarée convaincue que c’est aux socialistes qu’il revenait de changer les choses. Si les différentes mesures pro-posées au fil des discussions ne pré-sentent pas un caractère radicalement novateur, l’effort essentiel devra por-ter sur leur transposition aux échelons fédéral, cantonal et communal. C’est tout l’objectif du catalogue qui déve-loppera plusieurs des propositions

formulées au cours de cette journée d’étude. Il fournira aux politiciennes et aux politiciens une véritable boîte à outils qui leur permettra de lutter con-crètement contre l’exclusion.

En attendant sa parution, les so-cialistes et toutes les personnes pré-

FÉVRIER 2006

formation 10

PAR KATRIN KÜCHLERThomas Facchinetti, délégué aux étrangers du canton de Neuchâtel figurait parmi les intervenant-e-s à la journée d’étude du PS.

occupées par les questions d’ouver-ture et de tolérance ainsi que par le maintien de la tradition humanitaire suisse sont appelés à lutter sur un double front : celui de l’opposition farouche aux modifications des lois sur l’asile et sur les étrangers. Arbi-traires, contraires au droit interna-tional, en un mot : inhumaines, leurs nouvelles dispositions doivent être combattues avec la dernière énergie. Il s’agit donc de signer et de faire si-gner les deux référendums lancés à la fin de l’année dernière. Pour ce qui est de la loi sur l’asile, vous trouverez la carte postale du PS encarté dans cette édition de socialistes.ch. Con-cernant le référendum contre la loi sur les étrangers lancé par les Verts, le FIMM et Solidarité sans frontiè-res et soutenu par le PS, nous vous remercions de remplir le formulaire ci-dessous et de le retourner jusqu’au 1er mars 2006 à: Comité référendaire LEtr et LAsi, Waisenhausplatz 21, 3011 Berne.

Page 11: Lkf 19 001 web

11 têtes d'affiche socialistes.chFÉVRIER 2006

PS SUISSE www.pssuisse.ch■ Jeudi 16 févrirer 2006 : coordination des partis socialistes romands, dès 19h00 au restaurant du Mi-lan à Lausanne. A l’ordre du jour : la 2ème partie de la plate-forme européenne du PS.■ Vendredi 3 mars 2006 : conférence de coordina-tion à Näfels (GL).■ Samedi 4 mars 2006 : Assemblée des délégué-e-s à Näfels (GL).■ Lundi 6 au vendredi 24 mars 2006 : session de printemps des Chambres fédérales.■ Dimanche 21 mai 2006 : votation fédérale

PS FEMMES WWW.PS-FEMMES.CH■ Mercredi 8 mars 2006 : rencontre des femmes du Groupe socialiste dès 19h00 à l’hôtel Bern, à Berne.■ Samedi 1er avril 2006 : journée de formation « parti et politique » consacrée à l’initiative AVS, de 10h30 à 16h00 au Palais fédéral à Berne.■ Samedi 13 juin 2006 : journée de mise en réseau des femmes consacrée aux élections fédérales de 2007, de 10h30 à 16h30 à l’hôtel Jardin, à Berne.

VAUD WWW.PS-VD.CH ■ Mardi 7 février 2006 : Conférence et discussion publiques avec Anne-Catherine Lyon sur l’accuel de jour des enfants, 20h15 au Foyer 1 de Beausobre à Morges.■ Vendredi 17 février 2006 : Fête de la Rose, dès 18h00 au Casino de Montbenon à Lausanne.■ Samedi 18 février 2006 : cours de formation sur Vaudtax 2005 (logiciel pour remplir la déclaration d’impôt), de 9h30 à 12h à la Maison du Peuple à Lausanne.■ Mardi 21 février 2006 : Rencontre avec Anne-Ca-therine Lyon, à 20h à l’Aula du Complexe du Simplon à Vallorbe.■ Samedi 11 mars 2006 : cours de formation «Swiss-com et les entreprises d’Etat» avec Christian Levrat, de 9h à 12h à la Maison du Peuple à Lausanne.■ Samedi 18 mars 2006 : Congrès ordinaire du PSV,

à 14h00 à la salle communale, rue de Lausanne 37, à Renens.

GENÈVE WWW.PS-GE.CH■ Jeudi 9 février 2006 : Assemblée générale statu-taire de la section Genève Ville à 20h00 à la Maison des associations, salle Carson.■ Samedi 11 février 2006 : journée de formation po-litique du PSG, de 9h15 à 16h, dans les locaux du PSG.■ Samedi 11 mars 2006 : Congrès annuel du PSG, dès 9h30 à la salle du Faubourg.

FRIBOURG WWW.PS-FR.CH■ Jeudi 23 février 2006 : Congrès ordinaire du PSF (heures et lieu pas encore définis)■ Dimanche 5 mars 2006 : 1er tour des élections communales. ■ Jeudi 16 mars 2006 : bureau du PSF à 18h30, suivi du Comité directeur du PSF à 20h00.■ Dimanche 26 mars 2006 : 2ème tour des élections communales. ■ Jeudi 27 avril 2006 : Comité directeur du PSF à 18h30 suivi de l’Assemblée des membres à 20h.

VALAIS WWW.PS-VR.CH ■ lundi 20 février 2006 : séance des élus socialistes du Groupe parlementaire PS/AdG à 20h00 à la salle Supersaxo de Sion.■ mardi 21 février 2006 : séance du Bureau exécutif du PSVR à 19h30 à la Maison socialiste à Sion.■ jeudi 30 mars 2006 : séance du Bureau Exécutif du PSVR à 19h30 à la Maison socialiste à Sion. ■ jeudi 27 avril 2006 : séance du Bureau Exécutif du PSVR, suivie du Comité cantonal dès 19h30 à la Maison socialiste à Sion.

NEUCHÂTEL WWW.PSN.CH ■ Lundi 13 février 2006 : Comité cantonal dès 20h00 au secrétariat du parti à Neuchâtel.■ Vendredi 17 février 2006 : récolte de signatures pour les référendums contre les lois sur l’asile et les

étrangers de 9h00 à 16h00 au centre Entilles de La Chaux-de-Fonds.■ Samedi 25 février 2006 : récolte de signatures pour les référendums contre les lois sur l’asile et les étrangers de 9h00 à 16h00 à la Fontaine de la Jus-tice à Neuchâtel.■ Samedi 4 mars 2006 : récolte de signatures pour les référendums contre les lois sur l’asile et les étran-gers de 9h00 à 16h00 à la Fontaine de la Justice à Neuchâtel.■ Mardi 24 janvier 2006 : session du Grand conseil neuchâtelois.■ Samedi 11 mars 2006 : récolte de signatures pour les référendums contre les lois sur l’asile et les étran-gers de 9h00 à 16h00 à Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds.

JURA WWW.PSJU.CH ■ Mardi 14 février 2006 : Comité électoral cantona-les 2006 dès 20h00 au secrétariat du PSJ.■ Jeudi 23 février : séance du Comité référendaire contre les lois sur l’asile et les étrangers, dès 20h00 à l’hôtel-restaurant Suisse à Delémont. ■ Samedi 25 février 2006 : journée d’action du Co-mité jurassien de soutien au référendums contre les lois sur l’asile et les étrangers à Delémont et Sai-gnelégier (récolte de signatures).■ Mardi 28 février 2006 : Comité directeur du PSJ, dès 19h00 au secrétariat du parti, à Delémont.■ Vendredi 31 mars 2006 : Congrès du PSJ, dès 20h00 aux Franches-Montagnes.

JURA BERNOIS WWW.PSJB.CH■ Vendredi 10 février 2006 : Débat électoral con-sacré au service public, dès 20h00 au restaurant Romand à Bienne.■ Jeudi 2 mars 2006 : Comité directeur du PSJB dès 19h30 à l’hôtel Central à Tavannes.■ 9 avril 2006 : élections cantonales bernoises et élection du Conseil du Jura bernois. ■ Mardi 11 avril 2006 : Comité directeur du PSJB dès 19h30 à l’hôtel Central à Tavannes.

AGENDA

GRAND GUIGNOLLa confrérie des politiciens suisses, comme toutes les familles et autres cercles

d’amis et de con-naissances, comporte quelques individus qui n’ont de cesse de

se pousser du col, de parler plus fort que les autres et de jouer des coudes pour figurer au premier rang de la photo. Parmi ces spécialistes de l’ego surdimensionné, on connaissait Pierre Kohler, éternel paparazzi, collectionneur compulsif d’autographes de grands de ce monde et à l’affût du moindre frémissement de caméra, bruit de micro

ou cliquetis d’obturateur. Ces dernières semaines, le conseiller national jurassien a cependant trouvé son maître en la personne de son collègue Josef Zizyadis dont les aventures en Suisse primitive auront tenu un haleine un quarteron de journalistes. Josef au bis-trot ; Josef à l’église ; Josef à la rue ; Josef et les vils fonctionnaires : autant d’épisodes trépidants d’une épopée contemporaine dont l’épilogue est un « happy end » puisque recours a été déposé contre les scanda-leux impôts dégressifs du canton d’Obwald. Qu’on ne s’y trompe pas d’ailleurs : cet écho ne se veut en rien revanchard et socialistes.ch salue autant le tenace politi-cien que l’artiste. Après tout,

c’est bien grâce au travail de fourmi mené par le PS que la cigale popiste a pu saisir la justice fédérale. Remar-quons simplement qu’il eût pu s’abstenir de dénigrer publiquement celles et ceux qui ont bossé dans l’ombre pendant qu’il faisait son show. Mais c’est sans doute la loi du genre quand une cabine téléphonique suffit à contenir le groupuscule qu’on anime : si on ne vous entend plus, vous êtes mort.

FARCES ET ATTRAPESLa dernière proposition de Christoph Blocher au sujet de la privatisation de Swisscom représente un nouvel épi-sode de la farce que le Grand Mamamouchi de l’UDC et ses sbires servent au peuple

à intervalles réguliers. Swiss-com appartient déjà au peu-ple, à travers la participation

majoritaire de la Con-fédération. Cette dis-tribution d’actions n’a donc rien d’un

cadeau, puisqu’elle revient à offrir à un arboriculteur des pommes cueillies dans son propre verger. Ce pseudo-cadeau présenterait d’autant moins d’intérêt pour Mon-sieur Tout-le-Monde qu’il serait vraisemblablement assorti d’un embargo sur les actions reçues (afin d’éviter le risque d’OPA). Autrement dit, le citoyen lambda rece-vrait un billet de mille francs enfermé dans un coffre

dont il n’aurait pas la clé. La belle affaire … Proposition sans intérêt pour la popu-lation et dangereuse pour l’entreprise, la distribution populaire de la moitié de ces actions se heurte en outre à des problèmes d’applica-tion quasiment insolubles. Pour couronner le tout, on s’amusera de constater que les initiateurs de cette idée aussi loufoque que fumeuse sont les adeptes les plus in-transigeants de l’assainisse-ment des finances fédérales. Des Pères la rigueur soudain convertis aux bienfaits de la redistribution et qui accep-tent de priver la Confédéra-tion de quelque 8 milliards de francs ? Tout cela n’est décidément pas très sérieux.(Merci à C. Levrat)