14
CHANGER LE MONDE COMMENCE PAR CHANGER SOI-MEME ^ Luis Tosar Gael GarcÍa Bernal UN FILM DE ICÍAR BOLLAÍN ÉCRIT PAR LE SCÉNARISTE DE KEN LOACH PAUL LAVERTY MEME LA PLUIE SÉLECTIONNÉ PAR L'ESPAGNE OSCAR DU MEILLEUR FILM ETRANGER SORTIE NATIONALE LE 5 JANVIER Espagne/Mexique/France – Couleur – 1h44 – 35 mm – Scope – Dolby SRD – Visa N° 124 534 – 2010 Dossier de presse et photos téléchargeables sur www.hautetcourt.com crédits non contractuels

Luis Tosar Gael Garc MEME LA PLUIE - cineregent.fr · Ne dis rien (Te doy mis ojos), son troisième long-métrage qui avait pour thème la violence conjugale, a rencontré un énorme

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Luis Tosar Gael Garc MEME LA PLUIE - cineregent.fr · Ne dis rien (Te doy mis ojos), son troisième long-métrage qui avait pour thème la violence conjugale, a rencontré un énorme

CHANGER LE MONDE

COMMENCE PAR

CHANGER SOI-MEME^

Luis Tosar Gael GarcÍa Bernal

UN FILM DE ICÍAR BOLLAÍN ÉCRIT PAR LE SCÉNARISTE DE KEN LOACH PAUL LAVERTY

MEME LA PLUIESÉLECTIONNÉ PAR L'ESPAGNE OSCAR DU MEILLEUR FILM ETRANGER

SORTIE NATIONALE LE 5 JANVIER

Espagne/Mexique/France – Couleur – 1h44 – 35 mm – Scope – Dolby SRD – Visa N° 124 534 – 2010Doss ie r de p resse et photos té léchargeables sur www.hautetcour t .com

crédit

s non

contr

actue

ls

dp2 12/11/10 15:24 Page 1

Page 2: Luis Tosar Gael Garc MEME LA PLUIE - cineregent.fr · Ne dis rien (Te doy mis ojos), son troisième long-métrage qui avait pour thème la violence conjugale, a rencontré un énorme

RELATIONS PRESSE

MOONFLEET

Jérôme Jouneaux

Matthieu Rey

Mounia Wissinger

10, rue d’Aumale - 75009 Paris

Tél. : 01 53 20 01 20

[email protected]@moonfleet.fr

PROGRAMMATION

Martin Bidou et Christelle Oscar

Tél. : 01 55 31 27 63/24 Fax : 01 55 31 27 26

[email protected]@hautetcourt.com

PARTENARIATS MÉDIA ET HORS MÉDIA

Marion Tharaud et Carolyn Occelli

Tél. : 01 55 31 27 32/44

[email protected] [email protected]

DISTRIBUTION

Haut et Court

Laurence Petit

Tél. : 01 55 31 27 27

dp2 12/11/10 15:24 Page 2

Page 3: Luis Tosar Gael Garc MEME LA PLUIE - cineregent.fr · Ne dis rien (Te doy mis ojos), son troisième long-métrage qui avait pour thème la violence conjugale, a rencontré un énorme

Synopsis

Sebastian, jeune réalisateur passionné et son producteur arrivent dans le décor somptueux desmontagnes boliviennes pour entamer le tournage d'un film. Les budgets de production sontserrés et Costa, le producteur, se félicite de pouvoir employer des comédiens et des figurantslocaux à moindre coût. Mais bientôt le tournage est interrompu par la révolte menée par l'undes principaux figurants contre le pouvoir en place qui souhaite privatiser l'accès à l'eaucourante. Costa et Sebastian se trouvent malgré eux emportés dans cette lutte pour la survied'un peuple démuni. Ils devront choisir entre soutenir la cause de la population et la poursuitede leur propre entreprise sur laquelle ils ont tout misé. Ce combat pour la justice vabouleverser leur existence.

La lutte du peuple contre le pouvoir c’est la lutte de la mémoire contre l’oubli.Milan Kundera

dp2 12/11/10 15:24 Page 3

Page 4: Luis Tosar Gael Garc MEME LA PLUIE - cineregent.fr · Ne dis rien (Te doy mis ojos), son troisième long-métrage qui avait pour thème la violence conjugale, a rencontré un énorme

La guerre de l’eau...

En Avril 2000, une série de manifestations enflamme les rues deCochabamba en Bolivie. Des barricades quadrillent la ville, leprésident bolivien déclare l’état d’urgence, un jeune homme tombesous les balles des forces de l’ordre. L’objet de la révolte ? L’eau.Son prix. Sa propriété. Au terme des protestations, la rue obtientgain de cause : le service d’eau de la ville, privatisé quelques moisplus tôt, repasse dans le domaine public et l’augmentation de tarifest annulée. La légende de la guerre de l’eau de Cochabamba estnée. Oscar Olivera en a été l’un des leaders.

A Cochabamba, la troisième ville la plus importante deBolivie, dès la fin des années 1990, le service d’eau potablen’est assuré que quelques heures par jour. Principaleraison : la population a drastiquement augmenté durantles trente dernières années. Pour faire face à cettesituation il y aurait bien une solution : la construction dubarrage de Misicuni. Installé derrière la montagne quiborde le nord de la ville, il permettrait de l’alimenter autravers d’un tunnel creusé dans la roche. Un projet quifait l’unanimité au sein de la population et des dirigeantslocaux... mais qui pose un problème de taille : son coût,estimé à 77 millions de dollars. Certaines mauvaiseslangues le soulignent, ce coût n’est de toute façon pasvraiment un problème pour ceux des dirigeants politiquesqui espèrent des dessous-de-tables proportionnels aubudget.Pour assurer les investissements nécessaires, legouvernement bolivien se lance, sous l’influence libéraleintransigeante de la Banque Mondiale, sur le chemin de laprivatisation du service d’eau potable. En 1999, au termed’un appel d’offres bâclé, la concession de l’eau deCochabamba est attribuée au seul candidat, Aguas deTurani. En position de force, le consortium, mené parl’américain Bechtel, réussit à inscrire dans le contrat unretour sur investissement de 15% par an. Ce n’est pas lapremière privatisation que connaît la Bolivie, mais,comme Oscar Olivera le souligne, « pour le peuple, laprivatisation d’une compagnie aérienne est invisible. L’eau,c’est autre chose ».Le 20 octobre 1999, une loi entérine la décision. Elles’accompagne d’une clause qui donne à Aguas de Turanila concession de toutes les ressources en eau autour de laville. Cette idée était évoquée depuis quelques annéesdéjà pour autoriser le pompage dans les nappes

phréatiques des environs. Mais pour les villageois cette loireprésente une perte de contrôle, et même la menaced’une redevance, sur leurs puits et leurs systèmesd’irrigation. « Un véritable vol du patrimoine commun »,s’insurge O. Olivera, « c’est ainsi que la guerre de l’eau adébuté dans les campagnes ».Dès novembre 1999, les fédérations agricoles prennent laroute et viennent manifester à Cochabamba. Côté ville,une des premières mesures de Aguas de Turani estd’augmenter les tarifs : +35% en moyenne mais certainespersonnes des quartiers pauvres, où on vit en moyenneavec moins d’un dollar par jour, voient leur facturedoubler ! Une telle hausse est bien trop sévère pour lamajorité de la population : des syndicats, des associationsdécident à leur tour de descendre dans la rue. Le 12novembre 1999, les principales organisations d’agriculteurs,d’écologistes et les syndicats créent la Coordinadora, « lacoordination pour la défense de l’eau et de la vie ». LaFédération des Travailleurs Manufacturiers deCochabamba d’Oscar Olivera est au premier plan de lalutte, il devient l’un des principaux leaders dumouvement.Les premiers mois de l’an 2000 voient se succéder denouvelles manifestations mais le président Banzer, anciendictateur du pays, reste inflexible. La répression policièrefait des centaines de blessés. Début avril, la Coordinadorahausse le ton et bloque complètement la ville deCochabamba. La violence fait cette fois un mort et larévolte menace d’enflammer le pays tout entier. Face à cetsunami social, Aguas de Turani jette l’éponge et legouvernement modifie en urgence la loi du 20 octobre1999. Cette victoire signe le dernier acte de la guerre del’eau : Aguas de Turani retrouve son nom original(SEMAPA) et est reprise en main par les pouvoirspublics.Ces événements ont eu des répercussions bien au-delà desfrontières de Cochabamba. Selon Oscar Olivera, « Lepeuple a pu réaliser à cette occasion qu’il était possible dechanger les choses. »

Extrait de « A Cochabamba, l'après-guerre de l'eau »http://aventure.blogs.liberation.fr/eautour_du_monde/2008/04/a-cochabamba-la.html

Un blog de Libération.fr25/04/2008

dp2 12/11/10 15:24 Page 4

Page 5: Luis Tosar Gael Garc MEME LA PLUIE - cineregent.fr · Ne dis rien (Te doy mis ojos), son troisième long-métrage qui avait pour thème la violence conjugale, a rencontré un énorme

Note de la réalisatrice

Les premières versions du scénario écrites par Paul(Laverty) se déroulaient entièrement au XVe et XVIe

siècle. Elles relataient les voyages de Colomb et sespremières années au « Nouveau Monde ». Le personnagecentral était Bartolomé de Las Casas1 . C’était une histoirepassionnante mais Paul a eu envie d’aller plus loin, deconfronter ce récit à notre histoire contemporaine. Une nouvelle version a vu le jour, elle mettait en parallèlel’exploitation et la résistance des Indiens au XVIe siècle etla situation, aujourd’hui, en Amérique Latine. La guerre de l’eau qui a eu lieu en 2000 à Cochabamba,fournissait le parfait exemple de résistance civile à laprivatisation d’un bien essentiel plus précieux encore quel’or : l’eau. MÊME LA PLUIE raconte le tournage d’un filmd’époque dans une Bolivie déchirée par les conflits de l’eau.Paul a souhaité dédier le film à son ami Howard Zinn, mort

au début de l'année. Cet historien radical américain, auteurd'Une histoire populaire des États Unis, l'a beaucoup aidédans ses recherches pour le film.

Réaliser ce film était un véritable défi, cela revenait àréaliser trois films en un : tout d’abord un film d’époque,mais aussi un film sur un conflit récent, et enfin un film surle tournage d’un film d’époque.Maintenir la tension et faire progresser le récit à travers lestrois histoires en maintenant l’intérêt du spectateur étaitun challenge. Mais en réalité la complexité du projet étaitun cadeau : un réalisateur a rarement l’occasion detravailler un matériau aussi original et riche, ayant desurcroît une telle résonance avec un des conflits les pluscruciaux de notre époque.

Etant donné la complexité du scénario, il était essentiel demettre en exergue le personnage de Costa et l’évolution desa relation avec Daniel2, interprété par l’acteur bolivien

1 Bartolomé de Las Casas (Séville 1474 – Madrid 1566) : prêtre dominicain espagnol, célèbre pour avoir dénoncé les pratiques des colons espagnols et avoir défendus les droits des Indigènes en Amérique.2 Daniel est un des leaders de la rébellion populaire mais aussi la personne choisie pour incarner le chef indien Hatuey.

dp2 12/11/10 15:24 Page 5

Page 6: Luis Tosar Gael Garc MEME LA PLUIE - cineregent.fr · Ne dis rien (Te doy mis ojos), son troisième long-métrage qui avait pour thème la violence conjugale, a rencontré un énorme

Icíar Bollaín, réalisatrice

Née à Madrid en 1967, Icíar Bollaín est aussicomédienne : El Sur (1983) de Víctor Erice ; Malaventura(1988) de Manuel Gutiérrez Aragón ; Un paraguas paratres (1992) de Felipe Vega ; Land and Freedom (1995), deKen Loach ; Leo (2000) de José Luis Borau ; Nos miran(2002) de Norberto Pérez, ainsi que La balsa de piedra(2002) de George Sluizer ou plus récemment Rabia (2009)de Sebastiàn Cordero.En 1995, Hola esta sola? est le premier long-métrage qu’elleécrit et réalise. Pour ce film elle est récompensée, lors de la40e Semaine Internationale de Cinéma de Valladolid, parle Prix du Meilleur Réalisateur, le Prix du Public ainsi quela Mention Spéciale du Jury de la Jeunesse.Son deuxième long-métrage, Flores de otro mundo,sélectionné en 1999 au Festival de Cannes obtient le GrandPrix de la Semaine Internationale de la Critique.Ne dis rien (Te doy mis ojos), son troisième long-métrage quiavait pour thème la violence conjugale, a rencontré unénorme succès lors de sa sortie en Espagne. C’était lapremière fois qu’était ainsi abordé par le biais de la fiction,un phénomène social qui frappe l’Espagne plus que toutautre pays européen.

Juan Carlos Aduviri, qui le changera profondément.Pendant le tournage puis pendant le montage, j’ai essayé detrouver les moments clés de cette évolution – parfois unsimple regard, un silence. J’avais l’intime conviction quel’émotion du film naîtrait du conflit entre ces deuxpersonnages et de la prise de conscience par Costa de laréalité dans laquelle vit Daniel : un monde bien plus durque le sien.

MÊME LA PLUIE est de loin le film le plus compliquéque j’ai réalisé. Plus qu’une aventure, un défi pour chacunedes personnes engagées dans ce projet. Comment mangerun éléphant ? Morceau par morceau. Comment faire unfilm avec autant de figurants, de personnages, d’action ?Plan par plan. C’est comme ça que j’ai pris les choses, enplanifiant minutieusement chaque scène, en choisissant eten dirigeant chaque figurant, en travaillant phrase parphrase avec les acteurs qui pour certains n’avaient jamaisjoué auparavant, en me reposant sur des équipestechniques et artistiques espagnoles comme boliviennesremarquables.

Icíar Bollaín

Mataharis, son troisième long métrage a été nommé pour 2Goyas.Même la pluie (También la lluvia) a été présenté au Festivalde Toronto en 2010 et a fait l’ouverture de la 55e SemaineInternationale de Cinéma de Valladolid. C’est par ailleursle film qu’a choisi l’Espagne dans la course à l’Oscar duMeilleur Film Etranger.Elle est l'auteur d’un livre intitulé Ken Loach, unobservador solidario (un observateur solidaire), publié ennovembre 1996 par El País Aguilar.

es

dp2 12/11/10 15:24 Page 6

Page 7: Luis Tosar Gael Garc MEME LA PLUIE - cineregent.fr · Ne dis rien (Te doy mis ojos), son troisième long-métrage qui avait pour thème la violence conjugale, a rencontré un énorme

Gael García Bernal, Sebastian

Gael García Bernal a débuté sa carrière d’acteur très jeunedans son pays natal, le Mexique. Son premier rôle aucinéma dans Amours chiennes d’Alejandro GonzálesIñárritu lui vaut une reconnaissance immédiate. Dans Y tumamá también d’Alfonso Cuarón il donne la réplique àson ami de longue date Diego Luna. Pour leurperformance les deux amis remporteront ensemble le prixMarcello Mastroianni au Festival de Venise en 2002. On a vu Gael García Bernal également dans Carnets devoyages de Walter Salles, La Mauvaise éducation dePedro Almodóvar, Babel d’Alejandro Gonzáles Iñárritu,The Limits of control de Jim Jarmusch.Au delà de son métier d’acteur, Gael García Bernal estproducteur et réalisateur. Il a créé avec Diego Luna et leproducteur Pablo Cruz la société Canana qui a pourambition de promouvoir le cinéma mexicain notammentindépendant à la fois dans le pays et à l’étranger.

Paul Laverty, scénariste

Après une Palme d’Or et neuf scénarios pour Ken Loach,Paul Laverty est un scénariste reconnu et apprécié. Né àCalcutta, son intérêt pour les questions sociales l’ontamené à travailler pour une organisation humanitaire auNicaragua. Ses expériences en Amérique Centrale l’ontdétourné de son métier d’avocat en Écosse et lui ontinspiré le scénario de Carla’s song, son premier film avecKen Loach.Ont suivi My name is Joe, Bread and Roses, Sweet sixteen(Meilleur Scénario – Festival de Cannes 2002), Le Vent selève (Palme d’Or – Festival de Cannes 2006), It’s a freeworld (Meilleur Scénario – Festival de Venise), Lookingfor Eric et Route Irish.Au delà de ses projets avec Ken Loach, Paul Laverty acollaboré avec d’autres réalisateurs comme Clive Gordon(Cargo, 2005) et Icíar Bollaín (Même la pluie, 2010).

Luis Tosar, Costa

L’acteur espagnol Luis Tosar a débuté sa carrièreprolifique en tournant dans des courts métrages et dansune série de la Télévision Galicienne : Mareas vivas. Il aremporté le Goya du Meilleur Acteur en 2003 pour Nedis rien d’Icíar Bollaín et en 2010 pour Cellule 211 deDaniel Monzón et le Goya du Meilleur Second RôleMasculin pour Les Lundis au soleil de Leon de Aranoa. Au delà du grand écran, Luis Tosar joue aussirégulièrement au théâtre.

dp2 12/11/10 15:25 Page 7

Page 8: Luis Tosar Gael Garc MEME LA PLUIE - cineregent.fr · Ne dis rien (Te doy mis ojos), son troisième long-métrage qui avait pour thème la violence conjugale, a rencontré un énorme

Liste artistique

Luis Tosar CostaGael García Bernal SebastianJuan Carlos Aduviri Daniel/HatueyKarra Elejalde Anton / Christophe ColombCarlos Santos Alberto / Bartolomé de las CasasRaul Arevalo Juan / Antonio de Montesinos

Liste technique

Réalisation Icíar BollaínScénario Paul Laverty Direction de production Cristina ZumarragaDécors Juan Pedro de GasparImage Alex CatalanMontage Angel Hernandez ZoidoSon Emilio CortesMusique Alberto IglesiasMaquillage Karmele SolerCoiffure Paco RodriguezCostumes Sonia GrandeCasting Eva Leira et Yolanda Serrano (Espagne)

Rodrigo Bellot et Glenda Rodriguez (Bolivie)Producteur Juan GordonProducteur exécutif Pilar BenitoCoproducteurs Nicolas et Éric Altmayer, Monica Lozano

et Emma LustresUn production Morena Films. En coproduction avec Mandarin Cinéma, Alebrije Cine y Video, Vacafilms et Tambien la Lluvia, AIE. Avec la collaboration de Television Española, Canal + España, AXN, Canal + France. Avec le soutien de ICAA, Eurimages, Consellería de Cultura e Turismo, Haut et Court. Avec la participation de Natixis Coficiné et ICO.

Une distribution Haut et Court.

dp2 12/11/10 15:25 Page 8

Page 9: Luis Tosar Gael Garc MEME LA PLUIE - cineregent.fr · Ne dis rien (Te doy mis ojos), son troisième long-métrage qui avait pour thème la violence conjugale, a rencontré un énorme

CONCOURS D’ECRITURE DE CRITIQUES DE FILMS 2011

IMPORTANT : Cette fiche n’est pas un dossier pédagogique1 et ne s’adresse pas uniquement aux enseignants d’espagnol ou hispanophones. Elle vise à offrir des pistes de travail susceptibles de croiser le regard de plusieurs disciplines sur une même thématique ou problématique afin de renforcer la cohérence des apprentissages aux yeux des élèves. Les niveaux, références aux programmes, notions, et types de productions attendues présentés ci-après ne constituent aucunement un cadre rigide de mise en œuvre mais bel et bien une amorce à un travail transversal et complémentaire suivant la liberté pédagogique de chacun et la réalité des classes.

TAMBIEN LA LLUVIA (Même la pluie)

También la lluvia (Même la pluie) de Icíar Bollaín (Espagne-Mexique -2011 – 1h43) Drame historique. Avec Gael García Bernal, Luis Tosar, Carlos Aduviri....

Synopsis : Sebastián, jeune réalisateur passionné et son producteur arrivent dans le décor somptueux des montagnes boliviennes pour entamer le tournage d'un film. Les budgets de production sont serrés et Costa, le producteur, se félicite de pouvoir employer des comédiens et des figurants locaux à moindre coût. Mais bientôt le tournage est interrompu par la révolte menée par l'un des principaux figurants contre le pouvoir en place qui souhaite privatiser l'accès à l'eau courante. Costa et Sebastián se trouvent malgré eux emportés dans cette lutte pour la survie d'un peuple démuni. Ils devront choisir entre soutenir la cause de la population et la poursuite de leur propre entreprise sur laquelle ils ont tout misé. Ce combat pour la justice va bouleverser leur existence.

LES PRINCIPAUX THÈMES ABORDÉS DANS LE FILM

L'HISTOIRE : un éternel recommencement ?Cinq siècles plus tard les hommes reproduisent les mêmes schémas. L'homme ne retiendrait-il pas les

erreurs du passé?– Les Espagnols chercheurs d'or au XVIème s. / la production cherche uniquement à se faire de l'argent au

XXI ème siècle (cf. nom symbolique de Costa, qui affirme 'no soy una ONG'). Sebastián est certes fasciné par la révolte de Montesinos contre l'exploitation des indiens (le champ contre champ où il récite en même temps les propos de l'acteur-Montesinos montre bien qu'il s'identifie à lui) mais ce qu'il souhaitait « dénoncer » se passe actuellement dans la réalité, sous ses yeux et il en est l'instigateur puisqu'il accepte d'exploiter les indiens pour faire son film (« Lo único que cuenta es la película »), son attitude est complètement paradoxale.

– La spoliation des richesses des territoires conquis: on leur a pris leurs terres autrefois, aujourd'hui on leur prend l'eau (élément vital). 'Les Indiens paient toujours le prix fort' 'nous allons survivre, comme toujours, c'est là que nous sommes les plus forts' (Daniel)

– Le mépris des Espagnols qui ont exploité, torturé et tué les indiens autrefois, le mépris de la production vis-à-vis des figurants (cf. première scène du film où les figurants attendent depuis des heures, leurs salaires symboliques, scène où Costa parle en anglais...)

– Exploitation des indiens / exploitation des figurants.– La résistance indigène à travers les siècles : de la rébellion des indiens pendant la colonisation à la

révolte dans la rue avec la figure emblématique (pour ne pas dire « biblique » ou messianique2) de Daniel-Hatuey3.

– Chiens des colons qui poursuivaient les indiens hier, policiers accompagnés de leurs chiens pour réprimer les émeutes aujourd'hui...

LE MONDE DU CINEMA– le cinéma comme industrie => le film propose une réflexion sur le fonctionnement de l'industrie

cinématographique (de la production à la réalisation), sur son positionnement d'un point de vue éthique (l'argent à tout prix, au détriment de la dignité humaine -cf. casting -, du droit du travail et de la protection sociale - les figurants n'ont pas d'assurance en cas d'accident de travail, on frôle parfois la catastrophe cf. croix) et, partant, pose la question de sa responsabilité sociale et morale.

– l'industrie cinématographique se développe là où elle est moins chère (cf. la Bolivie choisie parce que

1 Vous pouvez consulter celui proposé sur le site du film à l'adresse suivante: http://www.tambienlalluvia.com/press_book.pdf

2 Daniel est considéré comme l'un des grands prophètes de l'Ancien Testament, voire, selon certains théologiens et penseurs chrétiens, comme une préfiguration du Christ ou encore comme l'image symbolique du juste persécuté. Ses visions, enfin, préludent à l'Apocalyse (du grec apocalipsis 'révélation') de Jean, qui s'en est inspiré. D'ailleurs, lors de la scène du bûcher, quand les colons choisissent 13 indigènes en référence au Christ et ses 12 Apôtres, Daniel-Atuey est explicitement désigné pour 'incarner le Christ'). Enfin, on conviendra de l'ambiance 'apocalyptique' de la fin du film, quand la ville est à feu et à sang, pour sauver l'accès à... l'eau.3 Rappelons que le cacique taïno Hatuey, en raison de sa résistance aux Espagnols, au début du XVIème siècle, a le titre de 'premier rebelle d'Amérique'.

Page 10: Luis Tosar Gael Garc MEME LA PLUIE - cineregent.fr · Ne dis rien (Te doy mis ojos), son troisième long-métrage qui avait pour thème la violence conjugale, a rencontré un énorme

tout y est moins cher; parallèle possible avec les pays de l'Est en Europe) et même si les références culturelles ne sont pas respectées (indiens des caraïbes# indiens d'Amérique du Sud)

– l'histoire d'un tournage qui montre les relations acteurs-réalisateur et réalisateurs-producteurs. Volonté de ne montrer aucun matériel technique pour ne pas faire de ce film ( ou de cette partie du scénario) un making-off; la création d'un film comme négociation permanente entre producteur et réalisateur ( c'est celui qui paie qui décide)

– parallèle entre le monde du cinéma et les municipalités qui doivent gérer un budget serré.– la domination de l'industrie cinématographique anglophone/nord américaine : 'on aurait le double de

moyens et de spectateurs si on tournait un film en anglais' (Costa)– un monde 'sans pitié' pour la vie de famille (cf. vies privées de Costa et d'Antón, l'interprète de Colomb)

L'OPPOSITION et la REVOLTE contre l'injustice incarnée par la colonisation et la mondialisation– le film montre la réalité quotidienne des Boliviens, marquée par la chômage (cf. la file interminable lors du casting) et les inégalités sociales (monde préservé des autorités et la précarité de la majorité des habitants)– émeutes/ conflits sociaux de Cochabamba en 1999/2000 contre les intérêts économiques mondiaux au

détriment du bien-être des populations locales. La Banque mondiale exigea la privatisation du système de l'eau.

– parallélisme entre deux 'fléaux' : colonisation et mondialisation. (L'interdépendance est rappelée par le maire de Cochabamba qui explique que le pays a besoin des investissements étrangers pour se développer).

– révolte contre le pouvoir de l'argent qui régit le monde et les rapports humains (cf. producteur américain qui fait pression sur Costa pour accélérer le tournage, tout s'achète: le silence de Daniel comme sa libération)

– l'implication et le courage des femmes boliviennes dans la lutte contre l'injustice (cf. accès à l'eau, protection des enfants)

– le pouvoir des mots: – c'est quand Costa se rend compte que Daniel parle aussi anglais et que, partant, ce dernier a bien

compris que Costa l'exploitait, qu'il change son regard sur le monde qui l'entoure (cette scène fonctionne comme une 'révélation' et marque la 'conversion' de Costa)

– les discours sont nombreux tout au long du film (ceux de Daniel, Antón, Montesinos....) et visent à modifier notre perception du monde.

– le pouvoir apaisant des chants indigènes auprès des enfants.– le cinéma engagé ou le septième art comme expression de la révolte : le film « También la lluvia » a une

couleur sociale forte (cf. le leitmotiv 'Une Voix clamant dans le désert'), et cherche à interroger la société actuelle sur les valeurs et les fondements de l'action humaine: 'il y a plus important que votre film', cf. le titre sur l'affiche: ' Il y en a qui veulent changer le monde... il y en a peu qui veulent se changer eux-mêmes'...; il interroge en permanence notre regard sur l'autre (les préjugés de Costa sur les Indiens 'tous pareils' ou incapables de parler anglais -cf. conversation devant Daniel dans l'entrepôt, réflexion du maire de Cochabamba qui tient des propos xénophobes: 'les indigènes ont la méfiance dans leurs gènes', 'ce sont tous des analphabètes...)

L'EAU : « sin agua no hay vida » - les revendications des Boliviens pour le droit d'accéder à l'eau (Daniel: « on nous prend même l'eau de pluie »), omniprésente dans le film (film (cf. titre et sujet du film, nombreuses scènes sous la pluie, contraste entre la sécheresse et l'humidité)- remarque caustique d'Antón qui fait référence à l'épisode de la brioche de Marie-Antoinette quand il affirme que tout va bien tant qu'il y a du champagne alors qu'à l'extérieur des milliers de Boliviens luttent pour avoir accès à l'eau, ressource rare.- dimension symbolique du cadeau de Daniel à Costa, un cadeau qui vaut de « l'or »

RÉALITÉ OU FICTION?– La modernité du sermon de Montesinos est confondante (l'or qui sert à conquérir le monde et 'faire

marcher le commerce'...)– l'appel à la révolte contenu dans le même sermon semble faire prendre conscience aux Boliviens qui

montent le décor des injustices dont ils sont victimes encore aujourd'hui,– Sebastián fasciné par la révolte de Montesinos et de Las Casas contre l'exploitation des indiens. Ce qu'il

Page 11: Luis Tosar Gael Garc MEME LA PLUIE - cineregent.fr · Ne dis rien (Te doy mis ojos), son troisième long-métrage qui avait pour thème la violence conjugale, a rencontré un énorme

souhaitait dénoncer se passe actuellement dans la réalité, sous ses yeux.– La réalité rejoint et dépasse la fiction: effet de 'contamination' entre le passé filmé et le présent mais

l'issue est différente: si les indiens d'antan finissent sur le bûcher, le peuple bolivien parvient aujourd'hui à obtenir gain de cause dans sa lutte pour l'eau.

– On voit une scène de poursuite des indiens par les chiens puis on se rend compte que ce n'était que le 'rêve' de Sebastián, lequel finalement n'arrive pas à convaincre les figurantes de jouer la scène en raison du danger qu'elle représente pour leurs bébés.

L'ENGAGEMENT DE L'ARTISTE ET SON INTÉGRITÉ:– Un réalisateur peut-il être intègre, impartial en toutes circonstances? cf. remarques de l'acteur qui incarne

Christophe Colomb et qui reproche à la production, lors d'un dîner, de ne retenir que les actes héroïques de Las Casas (cf. défense des Indiens) et de passer sous silence ceux qui sont discutables (cf. proposition de Las Casas de remplacer les Indiens par des Noirs).

– cf. l'attitude paradoxale de Sebastián soulignée précédemment.– L'acteur qui incarne Colomb affirme que le film qu'ils sont en train de tourner 'no es arte, es pura

propaganda'– La question de l'adaptation cinématographique: Sebastián tient à ce que Antón-Colomb s'exprime dans

une langue du XV-XVI ème siècle, mais ce dernier se demande si le public appréciera.– Antón-Colomb pose la question de la liberté de l'acteur, lequel peut apporter des nuances et de la

profondeur au personnage qu'il interprète. Ici, il se sent brimé.

LES DISCIPLINES CONCERNEES

HISTOIREEn Seconde: le BO propose de « mettre en relation des faits ou événements de natures, de périodes, de

localisations spatiales différentes (approches diachroniques et synchroniques) et de confronter des situations historiques ou/et géographiques » Le programme invite également à « replacer l’histoire des Européens dans celle du monde, de l’Antiquité au milieu du XIXe siècle. » Une réflexion qui s'opère à différentes échelles dans le temps « ce qui permet de faire la part de l’événement et des structures, des ruptures et des continuités, des permanences et des mutations. Le programme joue ainsi clairement sur les différentes échelles du temps »

Comme le programme de géographie, celui d’histoire place clairement au cœur des problématiques les femmes et les hommes qui constituent les sociétés et y agissent. La question de l’élargissement du monde (XVe-XVIe siècle) doit être traitée en seconde. On peut donc travailler l'exemple d' « une cité précolombienne confrontée à la conquête et à la colonisation européenne ».

En Terminale: Une partie du programme est consacrée aux contacts entre les pays du Nord et les pays du Sud et plus spécifiquement aux « écarts de développement »,à la « la mobilité des hommes (migrations, déplacements touristiques) », aux « échanges économiques, financiers et culturels ». « En s’appuyant sur quelques exemples, on montre les effets de ces phénomènes sur les sociétés et les territoires ».

GEOGRAPHIEEn Seconde: Le programme s'articule autour de la notion de « développement durable »

Ce fil conducteur met en relation « le développement humain avec les potentialités de la planète. En croisant les dimensions sociales, économiques et environnementales, on s’interroge sur la façon dont les sociétés humaines améliorent leurs conditions de vie et subviennent à leurs besoins sans compromettre la satisfaction des besoins des générations futures. »

« L' étude du développement durable nécessite donc un croisement des regards, des savoirs et des méthodes des différentes disciplines ». On pourra donc faire un rapprochement avec le programme de SVT en seconde qui viendra compléter le thème qui nous préoccupe, celui de l'eau.

LANGUES VIVANTESL’enseignement des langues vivantes mobilise des compétences et des savoirs partagés par d’autres

disciplines. C'est en cela que « l’élève comprend et assimile mieux lorsque le thème abordé en classe de langue a déjà été étudié dans une autre discipline ; il participe d’autant mieux à l’activité linguistique s’il peut mobiliser les connaissances acquises à cette occasion. »

Page 12: Luis Tosar Gael Garc MEME LA PLUIE - cineregent.fr · Ne dis rien (Te doy mis ojos), son troisième long-métrage qui avait pour thème la violence conjugale, a rencontré un énorme

La classe de Seconde se consacre à l’art de vivre ensemble, dans le présent, le passé, et l’avenir, fondé sur différentes formes de sociabilité ou de solidarité, qu'il s'agisse de l'évolution des sociétés traditionnelles ou de la redéfinition des rapports sociaux, partagés entre valeurs collectives et individualisme.

Afin de contribuer à l'enrichissement culturel de l'élève, « on s’appuiera sur le développement du cinéma pour mettre l’élève en contact avec des œuvres en version originale. »

La langue est aussi imprégnée de culture et les savoirs linguistiques ne s’acquièrent pas hors contexte. Seule une approche transversale permet d'acquérir « un ensemble de connaissances et de repères (littéraires, artistiques, historiques, géographiques, scientifiques…) représentatifs de la variété humaine et linguistique du ou des pays dont on apprend la langue ».

Chaque société est un organisme vivant, héritier d’un passé qui contribue à forger son présent et dont les références permettent de mieux comprendre les réalités actuelles.

PHILOSOPHIELe programme contribue ainsi à former des esprits autonomes, avertis de la complexité du réel et

capables de mettre en œuvre une conscience critique du monde contemporain.Dans toutes les séries, l’apprentissage de la réflexion philosophique peut s’organiser autour des notions de « culture » ( l'histoire), de «raison et réel » (la matière et l'esprit)

QUELQUES PISTES D'EXPLOITATION PEDAGOGIQUE

PHILOSOPHIE

Quelques axes de réflexion: – l'Histoire se répète-t-elle? « L'Histoire comme une idiote mécanique se répète » (Paul Morand)– La connaissance de l'Histoire est-elle indispensable à la construction de l'avenir? – Histoire et histoire. – Est-il légitime de penser que l'Histoire se répète? – Esprit et matière: il s’agit de savoir si la pensée repose dans une substance, que l’on peut appeler esprit,

séparée de la substance matérielle. (cf. ci-après littérature)

HISTOIRE-GEOGRAPHIE

- la découverte de l'Amérique et la colonisation en Seconde. Quels étaient les enjeux de la conquête et de la colonisation européenne? - les conflits sociaux actuels en Amérique latine en Seconde.

• Quelles sont les conséquences de ces conflits pour la société civile? Quelle est la part de l’engagement politique dans ces mouvements sociaux?

• Ces dernières décennies en Amérique latine, les indiens expriment une demande de démocratie et rejettent le racisme hérité de la Conquête et de la colonisation.

• Les Accords de Libre Échange Nord Américain (ALENA) inquiètent les Indiens qui défendent leurs ressources naturelles et se trouvent donc menacés par des installations nord américaines.

- Le parallèle colonisation et mondialisation : Première L et ES et Terminale S. Quels sont les impacts de la mondialisation dans les pays du Sud? A-t-on atteint les limites de la globalisation?

• Qu'ont apporté l'Amérique et les civilisations indiennes dans l'essor du capitalisme mondial? L'apport est tout d'abord matériel. Les matières premières comme l'or et l'argent firent la richesse de la cour d'Espagne et contribuèrent, avec l'apparition d'une nouvelle classe sociale, au développement de la société capitaliste moderne. L'apport est ensuite végétal et médicinal.

• En Amérique du sud, de profondes inégalités sociales persistent, les "sociétés blanches", plus riches, détiennent toujours les ressources nationales.

• La volonté d'exploitation intensive des ressources de la planète fait que le mode de vie des indiens a été profondément perturbé. Certains réussissent tout de même à préserver leurs traditions (langue et organisation sociale) mais leur rapport particulier à la terre n'est pas reconnu et ils sont aujourd'hui marginalisés.

• L'immigration "Sud-Nord" ( Amérique latine vers les États-Unis) en Terminale S. (cf. Daniel a travaillé aux États-Unis et il sait parler anglais ) Quelles sont les relations et les inégalités Nord-Sud dans un monde mondialisé?

Page 13: Luis Tosar Gael Garc MEME LA PLUIE - cineregent.fr · Ne dis rien (Te doy mis ojos), son troisième long-métrage qui avait pour thème la violence conjugale, a rencontré un énorme

LITTERATURE

– pour analyser la question de l'adaptation cinématographique d'une œuvre littéraire et de faits historiques, on peut lire, analyser et commenter La controverse de Valladolid de Jean -Claude Carrière (le récit de 1992 et la pièce de théâtre de 1999 ) et visionner l'adaptation cinématographique du même nom de Jean-Daniel Verhaeghe (1995). Ces œuvres peuvent être mises en perspective avec le traitement du sermon de Montesinos et les propos tenus sur Las Casas dans le film de Bollaín. En prolongement, un travail sur l'argumentation peut être envisagé.

– Lire et analyser Mémoire du feu de Eduardo GALEANO4.Ce livre s'ouvre sur les mythes fondateurs de l'Amérique pré-colombienne, avant de s'attacher, du XVè au XVIIIè siècle, à l'histoire de la conquête et des affrontements. Nous y voyons les indiens, meurtris, pillés, assassinés, révoltés, fiers et fidèles à leur culture, fascinés par ces hommes à cheval dont ils accepteront le Dieu et la Vierge, et qui ne songent qu'à l'or. Mais le passé n'est jamais coupé du présent, il s'y prolonge.

ARTS PLASTIQUES

Selon l'entrée « L’œuvre et l'image » ( toutes les époques) en Seconde et Première on peut envisager de:– sensibiliser les élèves au procédé de la mise en abîme en peinture (en analysant par exemple « Les

Menines » de Velázquez)– analyser le muralisme pour aborder le thème et le traitement par l'image de la rencontre entre les deux

mondes et de la colonisation (cf. arrivée de Hernán Cortés au port de la Vera Cruz en 1519)– procéder à une étude comparative de scènes du film et de la peinture du XVI ème siècle (Peinture et

cinéma)

SVT ET EDUCATION AU DEVELOPPEMENT DURABLE ( cf. circulaire du 29-3-2007):

Cette année l'un des thèmes au choix proposé en SVT en 1ère ES est le suivant: « une ressource indispensable: l'eau ». La population augmente dans le monde et l'accès à l'eau devient de plus en plus difficile. Problématique qui se travaille en étroite relation avec le programme de SES.

Quelles sont les possibilités d’agir pour un développement plus durable? Quel est notre rôle dans la globalisation?

– lire, analyser et commenter l'article intitulé « Benetton en Patagonie : pas de couleur, mais des douleurs » sur le site DIAL ( Diffusion de l'Information sur l'Amérique Latine) n°2807http://www.alterinfos.org/spip.php?article916 Benetton possède 900 000 hectares en Patagonie argentine. L'entreprise se heurte au refus de la population locale quand elle décide d'exploiter des gisements aurifères avec un procédé utilisant du cyanure, polluant réputé pour l'eau et la vie animale. Au Chili, les organisations mapuches ont déposé plainte auprès de la Commission des Droits Humains de l'organisation des États américains pour assassinats et tortures.

ESPAGNOL

A travers la notion « Lieux et formes de pouvoir » (dont celle de « pouvoir de la langue ») en cycle terminal et de « Mémoire : héritages et ruptures » en Seconde, on peut proposer aux élèves de:

– lire, analyser et commenter la première lettre de Christophe Colomb à la Couronne en parallèle avec la scène de répétition.

– lire, analyser et commenter des extraits du récit de Bartolomé de Las Casas, « Brevísima relación de las Indias » (1552) qui met l'accent sur les mutilations et peines corporelles infligées aux indiens. Saisir la dimension historique de ce texte (cf. la controverse de Valladolid et 'la légende noire')

– lire, analyser et commenter un extrait du sermon de Montesinos tel qu'il est présenté par Bartolomé de Las Casas dans son œuvre « Historia de Indias » (cf. livre III, chapitres 4 et 5) : ce « récit dans le récit » contemporain de la colonisation espagnole présente les réflexions des deux auteurs sur ce pan de

4 In PARIS : PLON, 1985, 371 P

Page 14: Luis Tosar Gael Garc MEME LA PLUIE - cineregent.fr · Ne dis rien (Te doy mis ojos), son troisième long-métrage qui avait pour thème la violence conjugale, a rencontré un énorme

l'Histoire.– lire, analyser et commenter les poèmes du Canto General de Pablo Neruda (1950) consacrés aux

« Conquistadores », les mettre en perspective avec les fresques sur la conquête, la colonisation et l'indépendance des muralistes.

– Lire, analyser et commenter des extraits du roman 'ethnographique' de Miguel Barnet, Cimarrón, historia de un esclavo (1966), témoignage d'un veillard de 104 ans, Esteban Montejo, qui est né esclave dans une plantation et qui s'est enfui et a participé à la guerre d'indépendance de Cuba pour vivre ensuite sous une autre domination néocoloniale.

– lire, analyser et commenter des articles de presse pour savoir ce qui s'est passé à Cochabamba en 1999-2000 et voir de quelle manière les faits historiques ont été rapportés, comparer différentes sources et mesurer les écarts éventuels (cf article du Courrier International5) puis analyser la situation 1 an après (cf article de El País datant d'avril 20016)

– lire, analyser et commenter la biographie de l'actuel président de la Bolivie, Evo Morales ( indien aymara syndicaliste producteur de coca, devenu premier président indigène élu en 2005) pour identifier les revendications indigènes d'aujourd'hui. Etablir le parallèle avec le parcours de Daniel (leader, ascension/reconnaissance via son rôle dans le syndicat).

– lire, analyser et commenter des extraits du roman 'Con la llanta pinchada. Novela sobre la Guerra del Agua y otras estupideces' du général bolivien José Antonio Gil Quiroga (2005). La parution de ce roman, dont le cadre sont les émeutes de Cochabamba, a été retardée en raison de la censure des Forces Armées Boliviennes étant donné que l'auteur évoque dans sa fiction des faits historiques dont il a été le témoin direct.

OPTION CINEMA/ARTS AUDIOVISUELS

– visionner le film MISSION de Roland Joffé (1986) pour étudier le rôle de l’Église dans la persécution/ protection des Indiens (dans ce cas il s'agit de jésuites qui seront eux-mêmes persécutés)

– Analyser le procédé de la mise en abîme au cinéma:

– ici, la narrration repose sur l'alternance de plans montrant une fiction ancrée dans le 'réel' (exploitation des Boliviens pour une production américaine, cf. premier plan qui situe dans le temps et dans l'espace la narration: Cochabamba, Bolivia, 2000) et de plans dévoilant la fiction qui est en train d'être adaptée (exploitation des indigènes lors de la colonisation européenne). De même la scène du prévisionnement du film par l'équipe de tournage au cinéma ou celles au cous desquelles l'équipe regarde le flash d'informations sur les émeutes peuvent servir à l'étude de ce procédé. On remarquera que la réalisatrice prend souvent le parti de dissimuler les caméras comme pour effacer la frontière entre les deux histoires/'réalités'. On peut mettre en perspective ce traitement de la mise en abîme avec les films de JL Godard ou de F. Truffaut utilisant ce procédé.

– Mener une réflexion sur le genre du film:

– on peut se demander quel type de film tournent Sebastián et Costa, peut-on parler de film historique? Pourquoi? => cf. Conversation dans la voiture sur l'authenticité des Indiens et du décor) quels moments de l'Histoire retiennent -ils pour leur histoire? (cf. l'acteur qui incarne Colomb qui fait le 'procès' de Las Casas)

– lors du tournage du making-off du film de Sebastián et Costa, Maria saisit des bribes des émeutes et demande à la production de réaliser un documentaire. A partir de quel moment le film devient-il un documentaire?/ l' image a-t-elle une valeur documentaire?

– On peut se demander de quel genre relève le film « También la Lluvia »: est-ce un film historique? un documentaire? Un film social? Un film engagé? Un film hybride?

5 http://www.courrierinternational.com/article/2003/03/13/emeutes-de-l-eau-chere-en-bolivie6 http://www.elpais.com/articulo/internacional/Manifestaciones/Gobierno/boliviano/Paz/Cochabamba/elpepiint/20010404elpepiint_17/Tes