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Revue de l'Option d'exploration Littérature et Société Lycée Jules GUESDE 6 ème Numéro (1 er Trimestre 2018-2019) MIGRATIONS I Articles d’élèves de 2ndes : Saliha Allali, Gabriel Bernier, Anna-Mei Chaudière- Feugère, Sarah Clement, Inès Cruz Le Roy, Léna D'Alessio, Lucie Dauter, Imane El Ayadi, Louise Faria, Tess Fleury, Mariana Gonçalves Da Silva, Lise Guyonnet, Youri Le Velly, Baptiste Liguori, Asmaâ Machmach, Anna Marfeuil, Laetitia Mariel, Emma Martin, Sophie Mengi Ndombele, Anna Ménotti, Gaspard Paul, Valentin Prissaint, Wendy Rakotondrasoa, Emmanuelle Rofidal, Alicia Saint-Blancat, Inès Serrano, Cheryne Souci, Marilou Tel-Boïma, Inès Yaacoubi, Axel Zamora Déjà parus : La Der des Ters : le corps et le sexe des mots (écriture inclusive et question de genres) (5 ème Numéro, 3 ème Trimestre 2017-2018) Ter-rible mépris (4 ème Numéro, 2 ème trimestre 2017-2018) La Ter (3 ème Numéro, 1 er trimestre 2017-2018) : Qu'est-ce qu'un homme ? Journal effet pair (2 ème Numéro, 3 ème trimestre 2016-2017) : Où réside l'étranger, / Où préside l'étrangeté Journal éphémère (1 er Numéro, 1 er semestre 2016-2017) : La Femme dans tous ces états ! A paraître : MIGRATIONS II Consultables sur GUESDE, GUILDE et FLORILEGE http://www.julesguesde.fr/spip.php?article354

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Revue de l'Option d'exploration Littérature et Société

Lycée Jules GUESDE

6ème Numéro

(1er Trimestre 2018-2019)

MIGRATIONS

I

Articles d’élèves de 2ndes : Saliha Allali, Gabriel Bernier, Anna-Mei Chaudière-

Feugère, Sarah Clement, Inès Cruz Le Roy, Léna D'Alessio, Lucie Dauter, Imane El

Ayadi, Louise Faria, Tess Fleury, Mariana Gonçalves Da Silva, Lise Guyonnet, Youri Le

Velly, Baptiste Liguori, Asmaâ Machmach, Anna Marfeuil, Laetitia Mariel, Emma

Martin, Sophie Mengi Ndombele, Anna Ménotti, Gaspard Paul, Valentin Prissaint,

Wendy Rakotondrasoa, Emmanuelle Rofidal, Alicia Saint-Blancat, Inès Serrano,

Cheryne Souci, Marilou Tel-Boïma, Inès Yaacoubi, Axel Zamora

Déjà parus :

La Der des Ters : le corps et le sexe des mots (écriture inclusive et question de genres)

(5ème Numéro, 3ème Trimestre 2017-2018)

Ter-rible mépris

(4ème Numéro, 2ème trimestre 2017-2018)

La Ter

(3ème Numéro, 1er trimestre 2017-2018) : Qu'est-ce qu'un homme ?

Journal effet pair (2ème Numéro, 3ème trimestre 2016-2017) :

Où réside l'étranger, / Où préside l'étrangeté

Journal éphémère (1er Numéro, 1er semestre 2016-2017) :

La Femme dans tous ces états !

A paraître : MIGRATIONS II

Consultables sur GUESDE, GUILDE et FLORILEGE

http://www.julesguesde.fr/spip.php?article354

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Sommaire

Le mot de l’enseignant p 03

Définitions (empruntées à l'exposition « Nous et les autres - Des préjugés au racisme » Musée de l'Homme

Du 31.03.2017 au 08.01.2018) ayant servi de support pour la rédaction

des articles des élèves pp 04-05

La catégorisation mêlée au racisme

par Alicia Saint Blancat, Mariana Gonçalves Da Silva

et Youri Le Velly pp 06-07

Discrimination

par Inès Cruz Le Roy, Lise Guyonnet, Baptiste Liguori

et Laetitia Mariel pp 08-09

Discrimination raciale pp 10-11

Encyclopédie

par Sarah Clement, Louise Faria et Sophie Mengi Ndombele pp 12-13

Préjugé

par Saliha Allali, Imane El Ayadi et Inès Serrano p 14

Racisme

par Anna Marfeuil, Anna Ménotti p 15

Racisme

par Cherine Souci, Asmâa Machmach, Inès Yaacoubi,

Valentin Prissaint, Marilou Tel Boïma, Gaspard Paul,

et Axel Zamora pp 16-17

Le stéréotype

par Léna D'Alessio, Lucie Dauter, Tess Fleury et Emma Martin p 18

Xénophobie

par Léna D'Alessio, Lucie Dauter, Tess Fleury et Emma Martin p 19

Xénophobie

par Anna Marfeuil, Anna Ménotti p 20

DICTIONNAIRE des Termes péjoratifs qui disent l'étranger

par Anna-Mei Chaudière-Feugère, Mariana Gonçalves Da Silva,

Youri Le Velly, Wendy Rakotondrasoa, Emmanuelle Rofidal

et Alicia Saint Blancat pp 21-29

Parce qu'on vient de loin

(extraite de l’album de Corneille, Parce qu'on vient de loin, 2003) p 30

Des marchands de rêves

(extraite de l’album de Corneille, Des marchands de rêves, 2005) pp 31-32

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Rentrez chez vous (extraite de l'album de Bigflo et Oli, La Vie de rêve, 2018) pp 33-35

Analyse de "Parce qu'on vient de loin", "Des marchands de rêves" et de

"Rentrez chez vous"

par Emmanuelle Rofidal pp 36-37

Analyse de "Rentrez chez vous"

par Lucie Dauter, Tess Fleury p 38

Analyse de "Rentrez chez vous"

par Anna-Mei Chaudière-Feugère, Wendy Rakotondrasoa p 39

Analyse de "Rentrez chez vous"

par Laetitia Mariel et Baptiste Liguori p 40-41

La Marche film franco-belge de Nabil Ben Yadir, 2013 p 42

Analyse de La Marche

par Lucie Dauter, Tess Fleury p 43

Analyse de La Marche

par Emma Boudia, Mariana Goncalvez Da Silva,

Alicia Saint Blancat et Youri Le Velly p 44

Analyse de La Marche

par Emmanuelle Rofidal p 45

Analyse de La Marche

par Lise Guyonnet p 46

Analyse de La Marche

par Saliha Allali, Imane El Ayadi et Inès Serrano p 47

Analyse de La Marche

par Gabriel Bernier, Valentin Prissaint p 48

MONTAGES d'Inès Cruz Leroy, Lise Guyonnet, Baptiste Liguori,

Laetitia Mariel, Cheryne Souci et Marilou Tel-Boïma pp 49-50

MONTAGES de Tess Fleury, Léna D'Alessio, Emma Martin

et Lucie Dauter pp 51-52

MONTAGE de Sophie Mengi, Louise Faria et Sarah Clement p 53

MONTAGES d'Anna Ménotti, Anna Marfeuil, Emmanuelle Rofidal,

Wendy Rakotondrasoa et Anna-Mei Chaudière-Feugère pp 54-55

MONTAGES de Saliha Allali, Ines Seranno et Imane El Ayadi p 56

MONTAGE de l'enseignant, Christophe Borras p 57

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Le mot de l’enseignant

Comme l’an dernier, à pareille époque, l’impression de faire le travail qu’il

incombe aux élèves de faire...

Si explorer peut se contenter de la surface, alors on a surfé !

Dommage, car en ces temps où les ronds points se changent en carrefour, où l’on

cherche du sens, où l’on se choisit des directions, où l’on s’y essaie, où l’on pense une

autre société, j’ai parfois eu l’impression que quelques élèves se sont engagés dans les

ronds points non pas comme aux carrefours de pensées à discuter, mais comme en parle

le grand Raymond Devos, dans « Le plaisir des sens », que je me permets ici de

reproduire :

Mon vieux !... le problème de la circulation... ça ne s'arrange pas du tout ! Du tout !... J'étais dans ma voiture, j'arrive sur une place... Je prends le sens giratoire... Emporté par le mouvement, je fais un tour pour rien... Je me dis : "Ressaisissons-nous. Je vais prendre la première à droite." Je vais pour prendre la première à droite : Sens interdit. Je me dis : "C'était à prévoir... je vais prendre la deuxième." Je vais pour prendre la deuxième : Sens interdit. Je me dis : "il fallait s'y attendre ! prenons la troisième." Sens interdit ! Je me dis : "Là ! Ils exagèrent !...Je vais prendre la quatrième." Sens interdit ! Je dis "Tiens." Je fais un tour pour vérifier. Quatre rues, quatre sens interdits ! J'appelle l'agent. Monsieur l'Agent ! Il n'y a que quatre rues et elles sont toutes en sens interdit. Il me dit :" Je sais...c'est une erreur." Je lui dis : "Mais alors...pour sortir ?..." Il me dit : " Vous ne pouvez pas !", "Alors ? Qu'est-ce que je vais faire ?", "Tournez avec les autres", "Ils tournent depuis combien de temps ?", "Il y en a, ça fait plus d'un mois.", "Ils ne disent rien ?", "Que voulez-vous qu'ils disent !... ils ont l'essence... Ils sont nourris... ils sont contents !", "Mais...il n'y en a pas qui cherchent à s'évader ?", "Si ! Mais ils sont tout de suite repris.", "Par qui ?", "Par la police... qui fait sa ronde... mais dans l'autre sens.", "Ca peut durer longtemps !", "Jusqu'à ce qu'on supprime les sens.", "Si on supprime l'essence... il faudra remettre les bons.", "Il n'y a plus de 'bon sens'. Ils sont 'uniques' ou 'interdits'. Donnez-moi neuf cents francs." "Pourquoi ?", "C'est défendu de stationner !", "!!!", "Plus trois cents francs", "De quoi ?", "De taxe de séjour !", "Ca commence bien !", Il me dit "Tachez que ça continue, sans ça, je vous aurai au tournant !" Alors, j'ai tourné... j'ai tourné... A un moment comme je roulais à côté d'un laitier, je lui ai dit : "Dis-moi laitier... ton lait va tourner ?...", "T'en fais pas !... je fais mon beurre...". Ah ben ! Je dis : "Celui-là ! Il a le moral !..." Je lui dis : "Dis-moi ? Qu'est-ce que c'est que cette voiture noire là, qui ralentit tout ?", "C'est le corbillard, il tourne depuis quinze jours !", "Et la voiture blanche là, qui vient de nous doubler ?", "Cà ? C'est l'ambulance !... Priorité !", "Il y a quelqu'un dedans ?", "Il y avait quelqu'un.", "Où il est maintenant ?", "Dans le corbillard !" Je me suis arrêté... J'ai appelé l'agent... Je lui ai dit : "Monsieur l'Agent, je m'excuse...J'ai un malaise..." "Si vous êtes malade, montez dans l'ambulance !..."

J’espère que le 7ème Numéro de la Revue de l'Option d'exploration Littérature et

Société, MIGRATIONS II, saura déclencher plus d’investissement et plus

d’enthousiasme !

Christophe BORRAS Enseignant en charge de l’option

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Définitions empruntées à l'exposition

« Nous et les autres - Des préjugés au racisme »

Musée de l'Homme

Du 31.03.2017 au 08.01.2018

ALTÉRITÉ Alors que les différences entre individus ou groupes sociaux sont infinies, sélectionner des

caractéristiques - réelles ou imaginaires - perçues comme pertinentes pour désigner l’autre

permet de s’en différencier et de créer entre « eux » et « nous » une frontière symbolique.

ASSIGNATION IDENTITAIRE Alors que chacun se définit en fonction d’un contexte ou d’éléments qu’il souhaite mettre en

avant, l’assignation identitaire renvoie l’individu à une identité figée, en lui attribuant des

traits physiques, culturels ou psychologiques propres à son groupe d’appartenance qu’il soit

réel ou supposé.

CATÉGORISATION La catégorisation est une opération mentale qui permet de réduire la complexité du monde.

Les Hommes classent les individus en fonction de leur apparence, leur religion, leur origine

géographique… Ces « catégories » ne sont ni naturelles ni figées : les critères de

différenciation varient selon les sociétés et les époques.

DISCRIMINATION La discrimination consiste à refuser, intentionnellement ou non, l’égalité de traitement à des

individus ou des groupes. Elle peut être directe (logement, embauche…) ou indirecte

lorsqu’elle résulte de pratiques apparemment égalitaires – comme l’orientation scolaire - qui

produisent des effets défavorables pour les individus ou les groupes concernés.

ESSENTIALISATION On parle d’essentialisation lorsque l’identité d’un individu se voit réduite à des particularités

morales, des aptitudes intellectuelles ou des caractères psychologiques supposés immuables et

transmis de génération en génération au sein d’un groupe humain.

ETHNOCENTRISME L’ethnocentrisme est une attitude qui consiste à valoriser les caractéristiques culturelles du

groupe auquel on appartient, lequel est pris pour référence afin d’évaluer les autres groupes et

d’en tenir les caractéristiques pour secondaires, sans forcément leur être hostile.

PRÉJUGÉ Un préjugé est un jugement porté sur un individu ou un groupe, qui se fonde sur des idées

reçues issues d’un milieu ou d’une époque donnés. À la différence du stéréotype, il est porteur

d’une charge affective et suscite des considérations ou des réactions souvent défavorables à

l’égard des personnes visées.

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RACISME Être raciste, c’est considérer que les différences entre individus - qu’elles soient physiques,

culturelles ou morales - sont héréditaires, immuables et « naturelles ». Le racisme établit une

hiérarchie entre des catégories d’êtres humains, qui peut se traduire en pratiques allant de la

discrimination jusqu’à l’extermination de l’autre.

STÉRÉOTYPE Le stéréotype est une opinion toute faite sur un individu ou un groupe auquel on attribue des

traits de caractères figés, réputés communs à tous ceux de sa « catégorie ». Véhiculée par le

sens commun, cette représentation caricaturale fonctionne comme un « prêt à penser » qui

réduit la complexité du réel.

XÉNOPHOBIE La xénophobie désigne la peur ou le rejet de ce qui est étranger : les pratiques et

caractéristiques culturelles des groupes étrangers sont dénigrées et jugées avec hostilité. Le

xénophobe cherche ainsi à préserver son groupe contre les « étrangers » – qu’ils fassent ou

non partie de son territoire.

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La catégorisation mêlée au racisme

La catégorisation est une opération mentale qui permet de réduire la complexité du monde.

Les hommes classent les individus en fonction de leur apparence, de leur religion, de leur

origine géographique. Les critères de différence varient selon les sociétés et les époques. Ces

« catégories » ne sont ni naturelles ni figées.

De nos jours, la catégorisation est très utilisée et donc bien présente dans notre société. Les

hommes catégorisent les personnes selon leur origine, leur couleur de peau, leur orientation

sexuelle, leur handicap et selon bien d’autres choses encore. En bref, tout ce qui est différent

de leur milieu de vie ; ce qui sort de l’ordinaire...

Nous avons décidé d’approfondir l’exemple du handicap puis celui de l’orientation sexuelle.

La catégorisation est très courante avec les personnes handicapées. Par exemple, on dit que

tous les autistes sont intellectuellement plus bas que les personnes « normales », d’ailleurs ce

n’est pas le vrai problème de l’autiste. En vérité, tous les autistes ne sont pas « bêtes » et ils ne

devraient pas être réduits uniquement à leur maladie.

En Allemagne, dans les années 1930-1940, Hitler faisait porter une étoile rose aux

homosexuels pour les différencier du reste de la population. Hitler catégorisait les personnes

par un seul de leurs aspects, écrasant toute leur personnalité et les réduisant uniquement à leur

orientation sexuelle. La catégorisation, ici, directement appliquée, cesse d'être une projection

mentale. Le procédé qui ne date pas d’hier, rappelle également le racisme d'Hitler envers les

juifs et l'étoile jaune qu'il les obligeait de porter.

Le racisme c’est considérer que les différences entre les individus, qu’elles soient physiques,

culturelles ou morales, sont héréditaires. C’est-à-dire qu’elles se transmettent de génération en

génération, immuables et naturelles. Le racisme établit une hiérarchie entre les catégories

d’êtres humains, il institue le principe de race supérieure et de race inférieure.

Nous allons maintenant approfondir l’exemple de la couleur de peau qui est souvent lié à

l’origine des personnes.

Dans les années 1950, aux États Unis, la ségrégation raciale est omniprésente. Même si elle

renvoie au racisme et à la discrimination, la ségrégation est une sorte de catégorisation. Elle

est ancrée dans l’esprit des gens depuis les colonisations, À cette époque, les noirs

travaillaient comme esclaves dans les plantations de canne à sucre américaines. Malgré

l’abolition de l’esclavage en 1865, suite à la guerre de Sécession, les personnes de couleur

noire sont toujours discriminées, notamment dans les États du sud, comme dans le

Mississippi, où les plantations de canne à sucre étaient très importantes.

En 1950, donc, les personnes de couleur noire sont considérées par une grande moitié de la

population américaine comme des êtres analphabètes, méchants, sauvages, voire inhumains, à

tel point qu’ils sont comparés à des animaux. Ils sont tous catégorisés sous cette même image,

presque aucune distinction n’est faite entre eux.

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Ils sont donc discriminés par la population américaine. Dans les lieux publics comme dans les

bus, où les noirs devaient céder leur place aux blancs, dans les toilettes où il en existait pour

les blancs et d’autres moins bien équipées pour les noirs… Il y a tellement d’exemples qu’on

ne peut tous les citer. Ils n’avaient également pas les mêmes droits que les blancs dans la

justice, dans la politique ou encore dans la santé. Et aujourd'hui encore le problème de la

population noire aux Etats Unis reste brûlant et régulièrement les arrestations musclées sinon

meurtrières défraient la chronique quand elles n'enflamment pas les quartiers et les villes.

Alicia SAINT-BLANCAT, Mariana GONCALVES DA SILVA

et Youri LE VELLY

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Discrimination

Du latin « discriminare », de crimen. Dans le domaine social, la discrimination est la

distinction, l’isolement, la ségrégation d'une personne ou d’un groupe de personnes par

rapport à un ensemble plus large.

Volontaire ou inconsciente, la discrimination porte atteinte à l’égalité des droits mais aussi à

l’égalité des chances. Elle consiste à traiter inégalement des personnes ou des personnalités

selon les moeurs.

La discrimination sur le sexe concerne généralement les femmes.

Elle peut se trouver aussi au travail sous forme d ‘inégalités salariales, de chantage sexuel et

d’un accès plus difficile aux postes à responsabilités.

L’exemple le plus récent est celui de l’affaire Harvey Weinstein, le célèbre producteur

hollywoodien. Cette personnalité influente de l’industrie du cinéma américain a été accusée

de harcèlement sexuel, d'agressions sexuelles et de viols en octobre 2017 par le New Yorker.

Ces articles ont rapporté qu’une douzaine de personnalités féminines de l’industrie du cinéma

ont été victimes de sévices.

C'est un fait, 8 femmes sur 10 ont déjà été confrontées au sexisme au travail, et 56% des

personnes ayant dénoncé ces faits n’ont pas été crues.

A ce jour, les langues ont pu se délier et d’autres femmes ont eu le courage de parler de

violences similaires. Ce genre d’acte reste extrêmement fréquent malgré les mesures

politiques.

Le mouvement social a permis de faire réagir les grands de ce monde et quelques lois ont

changé.

La discrimination sur le physique est omniprésente dans notre société. Elle porte sur les

caractéristiques visibles d’un individu (taille, poids, visage, cheveux, couleur de peau).

Elle peut porter aussi sur les tatouages, piercing et maquillage.

L’apparence physique est une discrimination reconnue dans le droit en France depuis 2001.

Par exemple, les réflexions sur les gens qui ont de l'embonpoint sont très fréquentes,

notamment à cause de la dictature des corps présente et ancrée dans les moeurs.

Pour finir, nous pouvons parler de la discrimination raciale.

Les gens qui portent des noms à consonance étrangère ont moins de chances d’obtenir un

logement parce que les propriétaires craignent les dégradations.

Actuellement, les noms d’origine maghrébine ou du Moyen-Orient posent problème pour

diverses raisons, notamment à cause des attentats terroristes qui se sont déroulés il y a

quelques années en arrière ou qui continuent de se perpétrer, revendiqués par tels ou tels

groupes ou organisations islamistes.

La faute en a été immédiatement rejetée sur les gens étrangers de confession musulmane,

venant d’Afrique ou du Maghreb.

Généralement, lorsque l’on pense à ces pays, les gens ont peur que ces régimes autoritaires

soient ramenés en France à cause de l’immigration de ces populations.

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Dernièrement, une polémique discriminatoire a eu lieu entre Eric Zemmour et Hapsatou Sy

lors d’un débat dans l’émission « Les Terriens du dimanche » de Thierry Ardisson.

Effectivement, Eric Zemmour a exprimé son mépris envers les prénoms non-français. Pour lui

le prénom Hapsatou Sy fait honte à la France.

La discrimination reste présente chaque jour, partout dans nos lieux de vies. Les politiques et

de nombreuses associations essaient de faire changer les lois ou les moeurs.

Même si les façons de penser évoluent dans notre société, certaines restent quand même bien

ancrées et les préjugés tardent à disparaître sinon à s'atténuer.

Inès CRUZ-LE ROY, Lise GUYONNET, Baptiste LIGUORI

et Laetitia MARIEL

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Discrimination raciale

Pour en revenir à la discrimination raciale citée plus haut et de manière plus approfondie, la

discrimination raciale désigne toutes les formes de distinctions effectuées sur la base de

l'origine, de l'appartenance réelle ou supposée d'une personne à une ethnie, à une nation, à une

race ou à une race déterminée. La discrimination raciale contrevient au principe fondamental

de l'égalité juridique des hommes.

L’une des plus médiatisées va à l’encontre de la population asiatique, catégorisée comme

mangeuse d’animaux, tels que le chien, le chat et stigmatisée pour leur petite taille, leurs

yeux bridés souvent sujet de propos discriminatoires, mais également leurs fortes

consommations de riz, souvent discriminées et réduites automatiquement au peuple chinois,

considéré pour beaucoup comme étant la seule population originaire d’Asie, voire la plus

représentée de ce continent !

Les Portugais font également partie des communautés stigmatisées de manière péjorative, les

hommes étant assimilés au métier de maçon et, tous sexes confondus, souvent associés à une

très forte pilosité.

L’une des communautés actuelles subissant des propos discriminatoires en raison des

derniers événements, est la communauté arabo-musulmane. En effet, la propagation

d’attentats (subvenus en France, suite au 13 Novembre 2015 à Paris), a poussé beaucoup de

personnes à stigmatiser cette communauté de manière assez ferme, en associant leurs

patrimoines culturel et moral à l’organisation terroriste de l’État Islamique (Daech) -

pratiquant des actions islamistes souvent appelées à tort islamiques.

L'objectif visé par le terrorisme islamiste est la promotion d'une vision religieuse et radicale

du monde et les organisations qui l'utilisent le perçoivent comme un commandement divin,

chose qui va à l’encontre de leur morale et de leurs cultures.

On peut également citer la communauté noire afro-américaine ou bien encore africaine, sans

cesse stigmatisées pour leurs caractéristiques physiques fortes, ou bien encore un langage

spécifique prononcé. Elle est le plus souvent vue comme appauvrie et en manque de

ressources par beaucoup de personnes, et encore aujourd’hui associées à l’esclavage.

Concernant la communauté noire, les figures les plus emblématiques qui ont su se soulever

contre ce racisme et contre l'amoindrissement et le retrait de leurs droits, furent pour en citer

seulement deux : Rosa Parks, une femme afro-américaine, qui refusa de céder sa place dans

un bus à un passager blanc, (et qui devint par la suite une figure emblématique de la lutte

contre la ségrégation) le 1er Décembre 1955. La seconde personne à avoir lutté face à la

ségrégation fut Martin Luther King, un pasteur, qui lança une campagne de protestation,

contre la compagnie de bus. Finalement le 16 Novembre 1956, les lois ségrégationnistes sont

supprimées des bus, déclarées anticonstitutionnelles.

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Ces quatre communautés ont été très souvent victimes et le sont toujours à présent, de

discriminations et de stigmatisations fortes.

Il faut savoir que la discrimination raciale se fait particulièrement présente dans les milieux

sociaux, tels que, par exemple, le milieu du travail, mais aussi lors de demande de logements,

par exemple.

Concernant les demandes de logements, certains demandeurs vont préférer louer leurs biens

à des personnes qui leur sont semblables ou bien qui entrent dans leurs critères de sélection,

anti-précaires voire xénophobes ou racistes.

D’ailleurs, une société d'assurance a été condamnée par le tribunal d'instance de Montpellier

en 2008, car elle exigeait des documents d'identité uniquement français, discriminant ainsi les

candidats étrangers. Un événement assez récent qui accentue et dévoile cette discrimination

raciale.

Dans le milieu du travail, beaucoup de personnes de couleur, se voient refuser certains

emplois, en raison de leurs caractéristiques, que ce soient le nom de famille, les attributs

physiques ou bien encore les stéréotypes religieux ou culturels.

Par conséquent beaucoup de personnes venant de l’étranger, même diplômés, n’ont pas

forcément accès au leur métier de leur choix en raison de leurs statuts d’étranger sinon des

raisons déjà énoncées.

La France a par ailleurs mis en place, en 2011, une liste des métiers accessibles aux

étrangers en France. Parmi eux, ce sont en majorité des travaux accès sur la main-d’œuvre

tels que les métiers du bâtiment, la télévente, l’informatique, ou bien encore les travaux

publiques (BTP) voire le métier d’éboueur. Ce sont des emplois plus durs et qui

correspondent à un salaire très faible pour ces étrangers.

Est-cela que l'on appelle l'immigration choisie ?

Sans Auteur

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Encyclopédie

Stéréotype : Le Stéréotype est une opinion toute faite sur un individu ou un groupe auquel on

attribue des traits de caractère figés, réputés communs à tous ceux de sa "catégorie".

Véhiculée par le sens commun, cette représentation caricaturale fonctionne comme un "prêt-

à-penser" qui réduit la complexité du réel.

Femmes / Hommes : Autrefois les femmes étaient dépendantes des hommes, elles n’avaient

pas le droit d’avoir un compte bancaire, jusqu’aux années 1960. Leurs rôles étaient

essentiellement de s’occuper des tâches ménagères et du foyer. Ce stéréotype a une origine

historique qui reste gravé dans les diktats de la société moderne.

Tout d’abord, nous avons les stéréotypes à l’encontre des femmes qui sont aujourd’hui encore

considérées comme étant le sexe faible face aux hommes. Il y a des décennies, il est vrai que

la femme avait une place peu importante dans la société. En effet, dans les années cinquante

lors des débuts des revendications de l’art réaliste, Gustave Courbet a représenté dans son

tableau Un Enterrement à Ornans (en 1850), les différentes classes sociales qui existaient

au XIXème. Sur ce tableau, les femmes sont dépeintes entrain de pleurer, pour montrer la

faiblesse que l'on attend qu'elles manifestent, tout autant que les hommes paraissent plus

forts émotionnellement et moins empathiques.

Il en est de même dans d’autres domaines tels que le sport ou la politique, activités dans

lesquelles les femmes sont souvent sous-estimées et étouffées par les activités de la gente

masculine, même si les mentalités changent et que l'on commence à montrer des matchs

féminins de différents sports.

Dans le domaine politique, pour citer la source franceinfo, de nombreuses femmes engagées

en politique ont déjà entendu des remarques sexistes dans le cadre de leurs fonctions. C’est le

cas de la ministre Laurence Rossignol qui a été qualifiée, à l’Assemblée nationale en 2013 de

"nana" par Bruno Sido député UMP à l’époque. Alors en prise de parole, la ministre lui a

attribué "la palme du misogyne beauf".

En 2013 encore, c’est le député UMP Philippe Le Ray qui a imité la poule à l’Assemblée

nationale alors que l’écologiste Véronique Massonneau était en train de parler.

En 2012 Cécile Duflot s’est fait huer par plusieurs députés alors qu’elle était en train de

parler au micro de l’Assemblée en raison de sa robe à motif.

En 2014, le député UMP Jacques-Alain Bénisti a fait une remarque similaire à Ségolène

Royal, la renvoyant à la couleur de son tailleur : " le vert vous va effectivement à merveille ",

s’était permis le député.

Quant à l’ancienne ministre Fleur Pellerin, elle a été la cible en 2012 d’une remarque de

Marc Le Fur, député UMP. En pleine cession à l’Assemblée nationale, il a comparé

l’ancienne ministre à " un pot de fleurs ". La charge la plus violente est sûrement celle de

Patrick Devedjian qui a qualifié son adversaire politique Anne-Marie Comparini de "salope"

en 2007.

Nous pouvons aussi traiter des stéréotypes à travers la discrimination raciale, autrement dit

le racisme, centré sur une communauté en particulier. La discrimination consiste à refuser,

intentionnellement ou non, l’égalité de traitement à des individus ou des groupes.

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En effet, outre les stéréotypes sur les femmes et les hommes, il en existe aussi sur les

différences physiques, culturelles ou bien morales qu’un individu peut avoir avec d’autres

individus.

La France est elle-même stéréotypée à travers l’idéalisation de Paris, représentée comme une

ville romantique ; quand ce ne sont les Français souvent imaginés portant des marinières, des

bérets, et comme étant des fanatiques et amateurs de vins et de baguettes et aimant les

balades en tandem.

Cette utopie de la ville est un stéréotype plutôt positif, idéaliste. Mais nous pouvons constater

qu’il existe des stéréotypes négatifs, voire discriminatoires.

Sarah CLEMENT, Louise FARIA et Sophie MENGI NDOMBELE

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Préjugé

Un préjugé est un jugement porté sur un individu ou un groupe.

Par exemple, un homme faisant de la danse classique sera systématiquement considéré

comme étant homosexuel.

Les préjugés se fondent sur des idées reçues issues d’un milieu ou d’une époque.

Depuis l’antiquité, les civilisations ont toujours eu pour préjugés que les juifs se faisaient

reconnaître par leur nez crochu et leur avarice.

A la différence du stéréotype, il est porteur d’une charge affective et suscite des

considérations ou des réactions souvent défavorables à l’égard des personnes visées. Les

stéréotypes n’engendrent pas de haine contrairement aux préjugés. « Les vieilles personnes

sont frappées d’illectronisme » est un stéréotype qui n’a pas pour but de faire mal,

contrairement à celui-ci : « Les filles masculines sont lesbiennes. »

Les mots peuvent avoir un effet néfaste alors que ce ne sont pas spécialement des injures.

L’impact des mots peut être très important pour des personnes qui n’ont pas confiance en eux.

Un exemple : « pédé » est devenu une injure alors que c’est un mot qui est censé définir

vulgairement aussi les homosexuels.

Saliha ALLALI, Imane EL AYADI et Ines SERRANO

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RACISME

Être raciste c’est considérer que les différences entre individus qu’elles soient physiques,

culturelles ou morales sont héréditaires, immuables et « naturelles ». Ainsi, un temps, a-t-il

été pensé que l'homme noir descendait du singe.

Le racisme établit une hiérarchie entre des catégories d’êtres humains, qui peut se traduire en

pratiques allant de la discrimination jusqu’à l’extermination de l’autre, comme pour le peuple

juif haï par Hitler qui considérait les allemands supérieurs et issus de la race aryenne. Ainsi,

pendant des années, le noir a été l'esclave du blanc par la supériorité raciale qu'il s'octroyait

sur le noir.

Le 1er décembre 1955, une femme noire, Rosa Parks, était assise sur une place normalement

attribuée à un blanc, dans un bus américain. Un homme blanc entre dans le bus et lui demande

de se déplacer. Celle-ci refuse et paye une amende de 15$.

Les différences ne sont pas que culturelles, elles sont aussi morales. Prenons l’exemple des

homosexuels. Certaines personnes acceptent mal le fait qu’une autre personne ait des

attirances pour quelqu’un du même sexe qu’elle.

En 2012, Antoine 17 ans, avoue à sa mère qu’il est homosexuel. Elle décide d’exclure son fils

de chez elle, lui préférant son compagnon (qu’elle connaissait de puis seulement 3 mois) qui

s'était pourtant opposé à ce qu'elle exclue son fils !

Partout dans le monde les homosexuels sont méprisés et ne sont pas acceptés. Dans les années

2000, Laurel Hester, une inspectrice respectée de tous est secrètement liée à une femme. Elle

est condamnée par un cancer et demande à ce que son épouse puisse bénéficier de sa maison

qu’elle risque de perdre. Les élus de l’état du New Jersey ont refusé sa demande sous prétexte

qu’elle était lesbienne. Par leur combat, ces deux femmes joueront un rôle important dans la

reconnaissance des droits des couples homosexuels aux USA.

Anna MARFEUIL, Anna MENOTTI

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RACISME

Étymologie : du latin ratio (ordre, catégorie, espèce, partie) et de l'italien razza (sorte, famille,

souche).

Le racisme est une idéologie fondée sur la croyance qu'il existe une hiérarchie entre les

groupes humains, les « races » ; un comportement en découle, inspiré par cette idéologie.

Attitude d'hostilité répétée voire systématique à l'égard d'une catégorie de personnes, dites

inférieures.

Raciste est le substantif renvoyant aux personnes qui établissent une hiérarchie entre eux-

mêmes et les autres en se basant sur leurs différences tel que le physique, la culture, la

provenance sociale, la mentalité etc. On peut donc apprécier ou haïr un individu selon sa

différence.

Il semblerait que le racisme soit devenu une idéologie à partir de la Renaissance. Ce n’est

donc pas une théorie scientifique mais un ensemble d'opinions qui sont motivées par la peur

d'autrui.

De nombreux cas de racisme ont eu cours dans notre histoire tels que la traite négrière, par

exemple, et le nazisme.

NAZISME : Au départ, le nazisme est une idéologie politique développée en Allemagne au

lendemain de la Première Guerre mondiale (1914-1918). Nazisme est la contraction de «

national-socialisme » ou Nationalsozialismus en allemand. Bien que le terme socialisme soit

inclus dans le mot nazisme, il ne s'agit pas d'une doctrine politique de gauche. L'Allemagne

fut un État ouvertement raciste

Les Nazis sont convaincus de l’inégalité des races et pensent que les Allemands descendent

d’une « race supérieure », les Aryens qu’il faut protéger des « races » dites inférieures, au

premier rang desquelles la soi-disant « race juive ». Les juifs sont alors soumis à des lois

strictes antisémites qui mèneront à la shoah, tentative d’extermination du peuple juif :

- Dès 1933, les Nazis mettent en pratique l’antisémitisme : les Juifs sont victimes du

boycott voire du saccage de leurs commerces et sont chassés d’Allemagne ;

- En 1935, ils sont exclus de la communauté nationale par les lois de Nuremberg ;

- En 1938, les persécutions commencent avec la destruction des synagogues et des

arrestations massives durant la « Nuit de cristal ». Les Nazis se déchaînent aussi contre

les Tziganes considérés comme des parasites, les homosexuels et les handicapés,

accusés d’affaiblir la race ;

- En mars 1933, le camp de concentration de Dachau, en Bavière, est ouvert pour

interner les opposants politiques au nazisme. Par la suite, des Juifs, des Tziganes, des

homosexuels, des criminels y seront aussi enfermés.

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Dès 1936, les juifs sont victimes de l’antisémitisme des Nazis .La guerre permet aux Nazis de

réaliser leurs pires projets criminels, ils se livrent alors aux pires atrocités et commencent le

plus grand génocide de l’Histoire. L’Allemagne va créer des ghettos et enfermer les polonais

qui y meurent de faim et de maladies. Une guerre d'extermination sur le front Est est lancée.

Avec l’invasion de l’URSS, l'Allemagne veut obtenir plus d’espace vital. Les combats se

déroulent dans une atmosphère de sauvagerie extrême. Des massacres vont avoir lieu en

URSS : Shoah par balles, fusillades des juifs par les Einsatzgruppen car ils veulent abattre

tous les juifs et les tziganes d’Europe (solution finale au problème juif). Ils seront alors

envoyés dans des centres d'extermination où la plupart vont être tués dans des chambres à gaz

et leurs corps seront brûlés dans des fours crématoires, tandis que d’autres seront utilisés

comme des esclaves et finiront eux aussi par mourir. Ils seront volés, dépouillés. On arrachait

leur peau, on les écorchait pour faire de leur peau des abat-jour. On pouvait découper leurs

membres, leur arracher les dents et pratiquer sur eux toutes sortes d’expériences médicales

affreuses. Le camp d’Auschwitz Birkenau était un de ces camps. Cette violence extrême sera

plus tard qualifiée de crime contre l’Humanité durant le procès de Nuremberg.

Cherine SOUCI, Asmâa MACHMACH, Inès YAACOUBI,

Valentin PRISSAINT, Marilou TEL-BOÏMA, Gaspard PAUL,

et Axel ZAMORA

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Le stéréotype

Le stéréotype est une opinion toute faite sur un individu ou un groupe auquel on attribue des

traits de caractère figés, «catégorie».

Ainsi les Italiens ne mangent que des pâtes, les Italiens préfèrent manger leur cuisine

traditionnelle, les pizzas, le fromage ou encore les glaces.

Ceci est un stéréotype. Beaucoup des personnes pensent que les stéréotypes et les préjugés

sont identiques ou presque alors que non, la différence est très subtile. Le préjugé c’est un

jugement tandis que le stéréotype est une opinion toute faite, fondée sur un fait.

Ainsi quand les Italiens sont arrivés en France, on les appelait les «Ritals» et les « Macaronis

». Véhiculée par le sens commun, cette représentation caricaturale fonctionne comme « prêt-

à-penser », ce qui réduit la complexité du réel

Léna D'ALESSIO, Lucie DAUTER, Tess FLEURY et Emma MARTIN

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Xénophobie

L’étymologie du mot xénophobie vient du grec xenos, étranger et phobos, peur.

Au sens littéral, la xénophobie est la peur maladive de ce qui est étranger.

Le terme xénophobie caractérise un sentiment de rejet envers d’autres êtres humains, ceux qui

n’ont pas la même nationalité ou qui n’appartiennent pas au même groupe (culture, religion,

langue…), en général fondés sur des stéréotypes.

De plus en plus de personnes acceptent la différence mais il reste encore des enseignements

liés à la religion qui la refusent, comme les catholiques qui ont pu se demander si les indiens

ou les noirs avaient une âme, par exemple.

Même si notre société a évolué, encore aujourd’hui la question des migrants reste délicate. Par

exemple, en Italie, les bateaux sont mis à distance des ports car ils transportent des migrants.

Le ministre de l’intérieur, Matteo Salvini, a annoncé des mesures drastiques concernant

l’immigration.

Les autorisations de séjour pour motifs humanitaires sont abolies. Ils suspendent également

l’examen des demandes d'asile et prévoient l’expulsion immédiate des migrants commettant

certains délits.

L’Italie a joué un grand rôle pour que l’Aquarius, un navire humanitaire, perde son pavillon

panaméen.

Mais la xénophobie, si elle peut s'exercer " face à l'étranger qui arrive ", s'exerce

principalement à l'intérieur des frontières.

Dans ce cas-là, c’est de la discrimination. On va même jusqu’à atteindre la liberté sinon

l'intégrité des individus.

On peut désigner la xénophobie comme le refus voire la haine de l’homme pour l’homme du

dehors.

Léna D'ALESSIO, Lucie DAUTER, Tess FLEURY et Emma MARTIN

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XÉNOPHOBIE

La xénophobie désigne la peur ou le rejet de ce qui est étranger, c’est-à-dire que les gens

xénophobes perçoivent l’étranger comme une menace et/ou un danger. En d’autres termes, la

peur est une conséquence de l’analyse du danger et permet au sujet de le fuir ou de la

combattre.

L’"étranger", dans une autre acception moins courante, terme plus ou moins amical, peut

servir à qualifier ou a pointer une personne qui apparaît comme "différente" ou "singulière"

par le fait qu’elle n’appartient pas ou pas complètement au groupe ethnique ou géographique

qui la reçoit etc.

Les pratiques et les caractéristiques culturelles des groupes étrangers sont dénigrées et jugées

avec hostilité. Le xénophobe cherche ainsi à préserver son groupe contre les « étrangers »,

qu’ils fassent ou non parties de son territoire.

Aux États-Unis, quand les italiens migrent vers le continent américain, c'est pour des raisons

de pauvreté – les Italiens fuient la misère –, de maladie et notamment la peste, tout en

espérant avoir une vie meilleure, avec un peu plus d’argent, des conditions de vie plus

agréables. Les États-Unis sont pour eux un nouveau monde, plus accessible grâce aux

transports maritimes. Hélas, l’espoir d’une vie meilleure devient vite illusoire et les Italiens se

retrouvent rejetés, exclus dans des ghettos, coupés du monde américain et ne partagent plus

rien avec les autochtones.

Le quartier dans lequel les Italiens vivaient autrefois s’appelle « Little Italy ».

La xénophobie est parfois tellement excessive qu’elle peut aller jusqu’au meurtre. A Aigues-

mortes, en 1893, les 16 et 17 août, une suite d’événements survenus a conduit au massacre des

travailleurs Italiens par des villageois et des ouvriers français. Environ huit morts ont été

déclarés par la France, malgré la déclaration de la presse italienne de l’époque, disant qu’il y

en avait 150, ainsi que de nombreux blessés. Certains ont été victimes de lynchages, c’est-à-

dire d’une exécution sommaire commise par un groupe de personnes, de coups de bâtons,

noyades et coups de fusils.

Anna MARFEUIL, Anna MENOTTI

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DICTIONNAIRE non exhaustif des termes péjoratifs

pour dire l'étranger, l'immigré, l'autre

Sources : CNRTL ; Wikipédia ; Wiktionnaire ; Le Forum des babéliens (L’autre - étymologie

des insultes) ; Le Parisien sensAgent ; France Info ; Maudits mots (la fabrique des insultes

racistes) de Marie Treps ; Le Dictionnaire de la Zone (Tout l’argot des banlieues) ; Site :

Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationales ; etc.

- ALLEMANDS :

boche est un terme péjoratif pour désigner un soldat allemand ou une personne

d'origine allemande. Le mot a été utilisé par les français, les belges et les luxembourgeois de

la Première Guerre mondiale jusque bien après la Seconde Guerre mondiale. Son usage,

devenu rare et plutôt familier, peut être considéré comme injurieux.

Ce terme est une abréviation du mot d’argot Alboche désignant à l’époque une

personne à fort caractère et à l’esprit un peu obtus (alboche = une tête de bois). Pour

l’époque, ce surnom était tout trouvé pour désigner ces voisins germaniques plutôt

têtus. Ce terme serait d’abord apparu dans l’est de la France et se serait étendu ensuite

à l’ensemble du territoire.

chleuh est un terme argotique notamment employé en France, autour de la Seconde

Guerre mondiale, un détournement du nom d'un peuple berbère du Maroc - les Chleuhs - et

désignent de manière péjorative les Allemands.

fridolin est un qualificatif péjoratif désignant les allemands

frisé désigne le soldat allemand

- AMÉRICAINS :

amerloque tout comme ricains désignent un américain des États-Unis d’Amérique

yankee désigne généralement un natif ou un habitant des États-Unis ou, à l'intérieur

des États-Unis, un natif ou un habitant de la Nouvelle-Angleterre

- ANGLAIS :

angliche, terme d'argot et péjoratif désignant l'Angleterre ou ses habitants, sinon la

langue anglaise

rosbif est le surnom préféré des français pour désigner l’ennemi héréditaire,

l’adversaire de toujours : l’engliche, l’anglois, le brit, le buveur de thé… bref, l’anglais ! Le

terme « rosbif » en tant qu’injure est attesté officiellement en 1774, mais pourrait bien être

antérieur. Il désignerait en fait les traiteurs anglais installés à Calais qui accueillaient leurs

compatriotes fraîchement débarqués en France, une pièce de bœuf à la main pour les

réconforter, histoire de leur rappeler la mère patrie.

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L'expression Les anglais ont débarqué ou avoir ses anglaises renvoie au fait d'avoir

ses règles, cette expression ne datant pas de juin 1944, mais de bien avant. En 1815, alors que

Bonaparte a pris une dernière pâtée à Waterloo, les Anglais débarquent en France et vont

l'occuper jusqu'en 1820.

A cette époque, ils étaient habillés d'uniformes rouges. Le lien entre ce flot d'Anglais rouges

envahissant le pays et la Capitale et le flux rouge du sang menstruel a été facile à faire dès

1820 dans le parler populaire parisien, en (mauvais) souvenir de l'occupant, alors qu'il rentrait

chez lui.

- ARABES :

Les termes insultants concernant les populations d'Afrique du Nord portaient

anciennement sur leur paganisme. Mahom, Mahométan, Païen étaient les termes les plus

fréquemment employés. Parfois tout musulman était assimilé à un Turc. Ainsi, l’expression

« chien de chrétien », utilisée anciennement et péjorativement par les mahométans (terme lui-

même ancien et péjoratif dont se servaient les chrétiens pour désigner les musulmans)

qualifie-t-elle les chrétiens. Toutefois, les insultes réelles ne commencent qu'avec la

colonisation et elles en sont le produit.

Le terme indigène était le nom officiel pour toutes les populations arabes ou kabyles

dans les recensements.

Le mot d'origine ouolof bougnoul(e) désigne la couleur noire. Il s'est appliqué à partir

de 1890 dans le contexte des colonies à tous les indigènes et donc aussi aux Arabes ou

Amazighen. C'est à partir du XXème siècle et dans le contexte de la guerre de Libération que le

terme se spécialise pour les Nord-Africains.

La moukère ou mouquère (1830) devient très vite une pute (1878), puis la pute devient

en retour le nom de toutes les femmes arabes dans des chansons racistes. Or le mot vient du

latin mulier par l'intermédiaire de l'espagnol mujer, puis du sabir mujera.

Plus grave est l'emploi du nom fatma. Le terme (1899) dérive du nom de Fatima, la

fille du prophète. Il existe un dérivé fatmuche avec suffixation proprement française. La

négation du nom le plus sacré est comparable à celle de l'emploi de mohamed pour tout

Arabe. On a désigné ainsi d'abord les domestiques, puis les prostituées et enfin toutes les

femmes arabes. La syncope exprime le mépris.

Un procédé courant du racisme est l'animalisation. Cela s'exprime d'abord dans le

terme raton (1937) qui doit sa motivation à l'enfant initié au vol (1836) sans aucun rapport

avec le monde arabe. L'Arabe est supposé voleur comme le rat (1821), mais il est aussi lié à

ce qui semble le plus bas dans la création : le rat qui est associé à la saleté, à l'avarice, à la

laideur. Les dérivés sont nombreux : ratonner, ratonnade, ratonneur. Tous sont liés au

contexte de la guerre d'Algérie et perdurent, par extension, dans des utilisations plus générales

pour qualifier toutes violences exercées contre une minorité ethnique ou un groupe social.

Un autre procédé de réduction consiste à refuser toute intelligence et surtout toute

énergie. Ainsi le melon (1962) est une forme de simplification par le fait de considérer l'autre

comme un être non humain.

bicots : Pop. et péj. Arabe nord-africain :

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Je les [Espagnols, Italiens, Maltais, ...] voyais s'organiser en cité, se refaire une patrie,

s'élancer à la conquête des vergers, (...), travailler furieusement jusqu'au jour où ils

pouvaient se payer un bicot et le faire trimer à son tour! J. et J. Tharaud, La Fête

arabe, 1912, p. 179.

Orth. − Bico dans Lar. 20e, Lar. encyclop., Lar. Lang. fr.

ÉTYMOL. ET HIST. − [Ca 1892 arg. dans Esn.]; 1901 « tirailleur algérien »

(Bruant, p. 408); 1901 bico « arabe » (Rossignol, Dict. d'arg., arg.-fr. et fr.-arg., p.

66). Issu par aphérèse de arbicot, de même sens, 1863 (A. Camus, Les Bohèmes du

drapeau, t. 1, p. 203 dans Sain. Lang. par., p. 154), v. arabe.

rabza : adjectif et nom.

Arabe. Syn. rabzouz, rebeu.

étym. Verlan de arabe : les arabes → za-rabes → rabes-za → rabza.

rabzouz : adjectif et nom.

Arabe, maghrébin. Syn. rabza.

étym. Resuffixation de rabza (verlan de arabe).

beur, beurette :

beur génération loc. nom. f. SOCIOL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.

1985 - « Et si on avait parlé un peu vite de 'beur génération' ? Si l'émergence d'une

culture, née dans les banlieues, des 'immigrés de la seconde génération' avait été

légèrement exagérée ? [...]» Le Monde aujourd'hui, 24-25 nov., V - K.G.

1985 - « L'apparition de SOS-Racisme a certes, dans un premier temps, fait naître un

immense espoir. Mais force est de constater que la démarche unanimiste et

globalisante des potes a pris à rebrousse-poil bien des militants de la 'Beur

génération', dont beaucoup - et c'est un euphémisme - ont mal digéré le succès

médiatique de SOS-Racisme.» G. Anquetil, in Le Nouv. Observateur, 8 nov., 72 -

AFC

reubeu : Nom masculin singulier

argotiquement, en verlan, arabe, maghrébin

beureu :

(par association au terme beur, argot) verlan du terme reubeu, nom masculin

singulier, lui-même verlan, pour dire arabe, maghrébin.

Ce seul dernier terme, renvoyant en verlan à un terme déjà réécrit en verlan, souligne combien

dénommer l'immigré maghrébin a longtemps été un problème. La preuve en est, cette

propension qui fut longtemps celles des medias (miroir d'une société), et qui consistait à

parler de français d'origine maghrébine, quand ce n'était pas de leur rang dans la lignée :

français d'origine maghrébine de 1ère, 2ème, 3ème génération - censés être intégrés au fur et

à mesure, quand, somme toute, ces expressions les ramenaient à leurs origines.

Autant dire enfin que frapper de verlan un terme, c'est ne pouvoir le dire en l'état. Le beur, le

reubeu, le beureu c'était tout sauf un français et c'était vaguement un arabe. Mais ni ce terme

ni celui de français n'étaient prononcés : comment dès lors nommer quelqu'un en s'arrangeant

pour ne l'appeler jamais vraiment ?!

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Il est vrai que le terme " beur " renvoyait à l'expression " black, blanc, beur ", expression

historiquement ancrée dans l’histoire de SOS Racisme et de ce qui s'appellera pour la

postérité "la Marche des Beurs" (voir film La Marche). En 1983, le mot “beur” n’est plus

utilisé par les Arabes et les Kabyles dont beaucoup le jugent, au mieux, paternaliste. “Le

terme "Beur" ou "Beurette" est employé comme un mot courant, sans aucune retenue au cours

des années 1980 et 1990 pour désigner les enfants d’immigrés venus du Maghreb, Français

certes, mais "pas tout à fait" selon une opinion trop largement répandue. Souvent, dans une

approche plutôt bienveillante, le souci des journalistes est de mettre en exergue les facultés

d’intégration et les apports de ces descendants d’immigrés à la société française, comme cette

émission des Dossiers de l’Écran, "Les Beurs parlent aux Français" diffusée le 3 novembre

1987 et entièrement consacrée aux "Beurs" qui réussissent. Mais en même temps,

l’information est livrée de manière maladroite, charriant des préjugés et confortant le lecteur

ou le téléspectateur dans des idées fausses et faciles, loin de la nuance qui s’impose

nécessairement sur ces sujets. Même lorsque l’approche se veut positive, la méconnaissance

des réalités sociales des populations issues de l’immigration est flagrante”, rappelle Yves

Gastaut en 2017 dans un article de la revue Migrations sur la représentation des immigrés

dans les médias.

Exemple d'expression française : « Un travail d'arabe »

Un travail bâclé, mal fait, exécuté négligemment. Un travail à refaire.

- BELGES :

belgicos, suffixe péjoratif

- CHINOIS :

Chinetoque : nom et adjectif

1. familier et péjoratif (injure raciste) : Chinois, Chinoise.

« bol de riz » renvoyant à la cuisine chinoise

« face de Citron »

- ESPAGNOLS :

appelés les hispaniques, ibériques, transpyrénéens.

Exemple d'expression française : « Parler le français comme une vache espagnol. » Signifie

parler très mal le Français. Ainsi parler français comme une vache espagnole, c’est

proprement parler français comme un vace (habitant de la Biscaye) ou Basque espagnol ; ce

Basque-là étant jugé le plus inhabile à se servir de notre langue. Rien n’est plus naturel que le

reproche fait aux habitants de la Biscaye d’écorcher le français.

espingouins, spingouins : masculin

1. (Argot) (Péjoratif) Espagnol ; immigré espagnol ; personne d’ascendance espagnole.

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étym. Déformation du mot espagnol combiné avec le mot pingouin

- FRANÇAIS :

Appelés tricolore (en référence au drapeau de la France), hexagonal (Le dessin de la France

sur une carte géographique s'inscrivant dans un hexagone, l'adjectif « hexagonal » est parfois

un synonyme de « français »).

Expression : « être français de souche » signifiant dans son sens le plus communément admis,

les personnes de nationalité française, autochtones n'ayant pas d'ascendance étrangère

immédiate.

Il existe des termes qui disent le regard porté par le citadin sur le paysan ou encore le regard

porté par le provincial sur le parisien.

pedzouille :

Pop., péj. Paysan, rustre, homme fruste et peu dégourdi. Synon. pecquenot,

plouc.Traiter qqn de pedzouille. Un vulgaire pedzouille comme moi (Proust,

Guermantes 1, 1920, p.487).Les attentes le long des quais, avec celui qui s'assoit sur son sac

(...), avec les pedzouilles de civils qu'on dompte de l'oeil (Montherl., Olymp., 1924,

p.298).−D'où que tu viens? −Et toi? −Angers. −Pedzouille! −Pas plus que toi, parigot!

(Vialar, Pt jour, 1947, p.38).

− Empl. adj. La noce pedzouille du dimanche gras (...) toutes les nippes de l'ancien

temps sorties (...) les blouses brodées, les tromblons à poils (Genevoix, Assassin,

1948, p.144).

pecquenot :

Pop. et péj. Paysan. Depuis que mes confrères font courir le bruit que je n'ai aucune

notion de l'asepsie, la clientèle a foutu le camp, je ne soigne plus qu'un tas de

péquenots qui me paient d'une volaille ou d'un panier de pommes (Bernanos, Journal

curé camp., 1936, p. 1093).Nous étions figés l'un en face de l'autre... comme à la

messe des péquenots qui ne savent pas quoi faire de leurs mains... (Vailland, Drôle de

jeu, 1945, p. 91).

− P. ext. Homme grossier, inculte, niais et peu dégourdi, dont on fait peu de cas.

Repérage scientifique du péquenot moyen, cellules photo-électriques, transmission, et

classement des empreintes digitales par télévision du fond de n'importe quel hôtel

meublé, détection des ondes humaines et lecture de la pensée, etc. (Abellio,

Pacifiques, 1946, p. 385).Quand quelqu'un qui n'y connaît rien passe devant un

éléphant et que son cornac, en douce, lui souffle le mot: «lift», il attrape le péquenot

avec sa trompe et se le colle sur le garrot (Vialar, Zingari, 1959, p. 88).

♦ En fonction d'adj. Être péquenot; avoir l'air péquenot. Y en avait qui s'lamentaient,

qui chialaient... L'pitaine (...) l'a eu une idée (...). Il choisissait les plus intelligents, les

moins péquenots (Vialar, Morts viv., 1947, p. 250).

parigot :

Familier

A.− (Celui, celle) qui est né(e) à Paris et/ou qui y habite, généralement dans un

quartier populaire. Je laisse à penser la vie que menaient ces petites Parigottes quand

le patron n'était pas là (L. Daudet, Dev. douleur, 1931, p.84).Le garçon a poussé tout

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seul, là-bas, du côté de Belleville (...), un vrai titi parigot (Bernanos, Mauv. rêve,

1948, p.915):

. ... on [les élèves] faisait connaissance: −D'où que tu viens? −Et toi? −Angers.

−Pedzouille! −Pas plus que toi, parigot! Vialar, Pt jour, 1947, p.38.

B. − Qui est propre à Paris, caractéristique de ses habitants, généralement de ceux qui

vivent dans un quartier populaire. Synon. faubourien.Esprit parigot. À sept heures

passèrent les boueux; ils avaient l'air de faire exprès de prendre l'accent parigot, tant

leur accent était fort (Montherl., Célibataires, 1934, p.853).Une cigarette valseuse au

coin de sa bouche à chicots, Picquenart (...) nous versait des conseils d'une voix

doucement parigote (Duhamel, Désert Bièvres, 1937, p.116).

Parisien tête de chien, Parigot tête de veau (phrase-locution)

1. Moquerie rimée à l’égard d’un Parisien de la part d’un « provincial ».

- IRLANDAIS :

paddies (pluriel de paddy) (Argot) (Péjoratif) Irlandais.

- ITALIENS : appelés « spaghetti » ou « macaroni », termes péjoratifs renvoyant à leur art culinaire,

ainsi que rital, terme populaire : Arg., pop. Italien.

A. − Subst. (surtout au masc.), parfois péj. À la démobilisation il avait fatalement

trouvé la place prise, par un rital (Simonin, J. Bazin, Voilà taxi!1935, p. 152).

B. − Adj. Chemise en soie (...) Costard coupe ritale (...) tatanes bicolores (A. Boudard,

Les Combattants du petit bonheur, 1977, p. 144).

Prononc.: [ʀital]. Étymol. et Hist. 1890 (d'apr. Esn.); 1918 (ds Esn. Poilu). Issu de

Ital, apocope de Italien, par l'intermédiaire du plur. lezItal prononcé léRital (v. Esn.).

Bbg. Quem. DDL t. 23.

- POLONAIS :

polaques, pollaks :

A. − Subst. masc. ou fém., fam., péj. Polonais(e); immigré(e) polonais(e). Il m'est

impossible d'être assez modeste pour croire que ce brave Polaque soit plus fort que

moi en prose française (Flaub., Corresp., 1874, p.173).

Rem. Ce sens peut être empl. adj.: Soudain j'ai l'inspiration. Il est Polonais! J'ai eu

des copains polaks et chez tous j'ai remarqué ces petits plis verticaux près des lèvres

(San Antonio, Du plomb dans les tripes, 1953, p.26 ds Cellard-Rey 1980).

B. − HIST. MILIT., subst. masc. Cavalier polonais qui servait dans l'armée française

aux XVIIème et XVIIIème s. Régiment de polaques (Littré).

Polognard, subst. masc., hapax. Bougrelas : En avant, mes amis! Vive la Pologne!

Père Ubu : Oh! Oh! attends un peu, Monsieur le Polognard (Jarry, Ubu, 1895, V, 2, p.

88).

Exemple expression française : « Être saoul comme un Polonais. »

Cette expression, qui daterait du XXème siècle mais qu'on trouve chez Zola au XIXème sous la

forme « boire comme un Polonais ». Cette expression fit reprise part Napoléon, qui, à la veille

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d'une bataille, et pour leur donner du baume au cœur, aurait donné quartier libre à ses troupes

qui en profitèrent largement pour picoler quelque peu. Le lendemain matin, au moment de se

préparer, la troupe était dans un bien piètre état, sauf les mercenaires polonais qui, soit parce

qu'ils avaient été plus raisonnables, soit parce qu'ils résistaient mieux à la boisson, étaient en

parfaite forme à l'heure voulue.

Napoléon, très en colère, aurait alors lancé à ses troupes un « Si vous voulez vous soûler,

soûlez-vous comme les Polonais ».

- PORTUGAIS :

appelés lusitaniens (de la Lusitanie, du Portugal)

péjorativement, ils sont qualifiés par un plat renvoyant à leur cuisine : tripeiros

(mangeurs de tripes) ou encore par le terme Mouros (Maures) sinon "tos" (ses ressortissants

sont parfois appelés de façon argotique des « tos ». Il s’agit probablement de la déformation

suivante : Portugais > Portos)

- ROUMAINS :

romanichel

A. − Tzigane nomade, bohémien, gitan. À force de vivre comme un bohémien, il fit la

connaissance d'une petite caravane de romanichels qui suivait la même route que lui

et qui se rendait aux Saintes-Maries-de-la-Mer (G. Leroux, Parfum, 1908, p.

23).L'automne, quand les romanichels descendaient vers l'Espagne, attirés vers le

soleil, incapables de s'en passer, nous trouvions leurs roulottes échelonnées sur la

route, les bêtes au piquet le long des talus (Pesquidoux, Livre raison, 1928, p. 75).

− Empl. adj. Propre aux bohémiens, de bohémien. Elle ressemblait à George Sand, et

portait en tous ses mouvements une majesté romanichelle (Colette, Mais. Cl., 1922, p.

188).

B. − P. ext. Vagabond, individu sans résidence fixe. C'est vrai, dit-il, tu es

fonctionnaire. Faut que tu fasses gaffe à cause de ton administration. Nous (...) on n'a

personne à ménager, on est sans feu ni lieu. Sans foi ni loi. On passe: vous autres,

vous restez et nous, on passe, on s'en va, on est des oiseaux de passage, des

romanichels (Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 131).

Ce qui frappe quand on commence à s’intéresser aux Gitans, Tsiganes, Roms, Manouches,

Gens du voyage, en France, c’est la difficulté à les nommer.

Tout d’abord dans la plupart des cas, « on » ne les nomme pas comme ils se nomment eux.

Ensuite on constate des glissements de sens, les termes employés un certains temps devenant

trop péjoratifs (voir Romanichels qui voulait dire « peuple Rom ») ou bien le terme employé

pour un groupe particulier prenant un sens général. (par exemple « Gitans »)

Tsigane ou Tzigane est le nom donné par les populations dominantes à ce peuple européen

d’origine indienne. En France, ce terme passe pour relativement neutre et fait référence à

l’aspect culturel (musique, danse, contes), mais en Allemagne, il renvoie à la période nazie.

La lettre « Z » désignait les « Zigeuner » comme l’étoile jaune désignait les Juifs et les a

conduits dans des camps d’extermination.

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Il faut savoir qu’en Europe orientale, ce terme est nettement dépréciatif et injurieux.

Ce peuple est composé de trois grands groupes

Les Sinti ou Manouches (en France) : installés en Allemagne et en Italie dès leur arrivée en

Europe au XV° siècle. Après les guerres franco-prussiennes une partie s’est installée en

France.

Les Gitans ou Kalés vinrent jusqu’en Espagne à la fin du XV° siècle, mais les persécutions

puis la grande pauvreté et enfin la guerre civile ont poussé une partie des gitans à s’installer

dans le sud de la France.

Les Roms ou Rroms de loin le groupe majoritaire, sont fixés en plus grand nombre dans les

pays d’Europe de l’est. Depuis le XIX° siècle à la fin du maintien en esclavage en Roumanie,

des groupes de Roms sont venus vers l’Europe de l’Ouest. Certains se sont fixés ici, puis

d’autres sont venus par vagues successives.

En France, les Gens du voyage (certains d’entre eux préfèrent se nommer « Voyageurs »)

désigne ces trois groupes, mais en plus les Yéniches, population d’origine germanique qui a

adopté le même mode de vie itinérant au XVII°.

Ce terme « Gens du voyage », spécificité française, entretient une confusion entre une identité

culturelle et un mode d’habitat. Cela s’explique par la non-reconnaissance dans notre

constitution du concept de « minorité culturelle, nationale ou ethnique» en raison de

l’indivisibilité de la république. Malheureusement l’utilisation de ce terme permet beaucoup

d’abus et de confusions dans les médias.

Depuis 1971, les délégués d’un premier congrès tsigane adoptent le terme Rom pour désigner

l’ensemble du peuple tsigane, ils se donnent un drapeau. Leur langue, la langue romani, a

traversé les siècles même si suivant les pays où les groupes se sont fixés, elle a pris différents

aspects : teinté d’allemand chez les Sinti et les manouches, d’espagnol ou de catalan chez les

gitans.

Actuellement les cercles militants qui agissent pour la reconnaissance du « peuple rom » ne

sont pas vraiment repris par les membres des différentes communautés tsiganes ou roms, qui

ne définissent leur identité qu’en référence à leur propre communauté qui se tisse par réseaux

familiaux. Ils sont dispersés et comme ils ne disposent pas de structures administratives, on ne

saurait prétendre que les membres de ce peuple européen d’origine indienne se retrouvent

dans une seule et même appellation.

- RUSSES:

russkoffs

A. − De Russie.

1. Adj. et subst.

a) (Personne) qui est originaire de Russie (pays d'Europe orientale et d'Asie

septentrionale qui est aujourd'hui une des quinze républiques de l'U.R.S.S.: la

République socialiste fédérative soviétique de Russie − R.S.F.S.R.) ou qui en a la

nationalité. Moujik, nihiliste, paysan, prince russe. [La femme de l'éditeur Faure] les

cheveux poudrés, l'air d'une vieille guenon hystérique, poudrée, je ne sais quoi d'une

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Russe de boutique (Goncourt, Journal, 1865, p. 126).Elle avait (...) cette voix

chaleureuse des femmes russes qui semble monter du plus profond de leur chair intime

(Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 69).

− [En parlant d'une collectivité] Peuple, population, prolétariat russe. Le soulèvement

des peuples asiatiques contre l'impérialisme permettra à la révolution qui a anéanti la

bourgeoisie russe de s'attaquer victorieusement à la bourgeoisie internationale

(Billotte, Consid. strat., 1957, p. 40-9).L'abolition du servage n'a modifié que la

structure sociale et juridique du paysannat russe, mais les transformations techniques

et économiques furent beaucoup plus lentes et plus tardives (Lesourd, Gérard, Hist.

écon., 1966, p. 317).

− En partic., subst. Russe(-)blanc (p. oppos. à soviétique). Émigré russe hostile à la

révolution de 1917. Quelle bande! se disait Bernard. Ces gens sont impossibles. Les

Lyons sont des porcs, les Plessis des idiots, la Russe blanche a fait le trottoir à

Bucarest et à Pera. Foutons le camp! (Nizan, Conspir., 1938, p. 138).

b) Abusivement. (Personne) qui est originaire d'U.R.S.S., d'Union soviétique ou qui en

a la nationalité. On raconte que lorsque les écoliers russes visitent une église et qu'on

leur décrit les cérémonies qui s'y déroulaient, ils sont saisis d'un inextinguible fou-

rire... Inutile de faire auprès d'eux de la propagande antireligieuse (Vailland, Drôle

de jeu, 1945, p. 71):

adj. et subst., arg., pop. (Celui, celle) qui est originaire d'U.R.S.S.; (ce) qui concerne

l'U.R.S.S. Ils ne sont pas désagréables [les prisonniers franco-belges]. Un peu

concons. L'officier russkoff n'avait finalement pas tellement tort (Fr. Cavanna, Les

Russkoffs, 1985 [1979], p. 395).Empl. subst. masc. sing. Langue russe. On se défendait

assez bien pour baragouiner le ruskof (A. Sergent, Je suis un mauvais garçon, 1946,

p. 211 ds Cellard-Rey 1980).

- SUISSES :

les p’tits suisses

- VIETNAMIENS :

viet

Familier

I. − Adj. Qui est propre au Vietminh. Attaque viet. On a laissé la Dyane en bordure de

nationale et on a pris à travers champs, progression camouflée de type viet, dans les

coquelicots (B. Blier, Les Valseuses, 1989 [1972], p. 343).

II. − Subst. Combattant, militant du Vietminh. L'Histoire m'apprenait que, pour nous,

il s'était successivement appelé les Anglais à Azincourt, les Espagnols à Rocroi, les

Hollandais à Lille, les Prussiens à Gravelotte, les Boches dans les tranchées, les Viets

dans les rizières et les fellaghas dans les djebels (G. Dormann, Mickey, l'Ange, 1977,

p. 275).

Anna-Mei Chaudière-Feugère, Mariana Gonçalves Da Silva,

Youri Le Velly, Wendy Rakotondrasoa, Emmanuelle Rofidal,

et Alicia Saint Blancat

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Parce qu'on vient de loin (extraite de l’album de Corneille, Parce qu'on vient de loin, 2003)

Nous sommes nos propres pères

Si jeunes et pourtant si vieux, ça me fait penser, tu sais

Nous sommes nos propres mères

Si jeunes et si sérieux, mais ça va changer

On passe le temps à faire des plans pour le lendemain

Pendant que le beau temps passe et nous laisse vide et incertain

On perd trop de temps à suer et s'écorcher les mains

A quoi ça sert si on n'est pas sûr de voir demain

A rien

Alors on vit chaque jour comme le dernier

Et vous feriez pareil si seulement vous saviez

Combien de fois la fin du monde nous a frôlés

Alors on vit chaque jour comme le dernier

Parce qu'on vient de loin

Quand les temps sont durs

On se dit : « Pire que notre histoire n'existe pas »

Et quand l'hiver perdure

On se dit simplement que la chaleur nous reviendra

Et c'est facile comme ça

Jour après jour

On voit combien tout est éphémère

Alors même en amour

J'aimerai chaque reine

Comme si c'était la dernière

L'air est trop lourd

Quand on ne vit que sur des prières

Moi je savoure chaque instant

Bien avant que s'éteigne la lumière

Alors on vit chaque jour comme le dernier

Et vous feriez pareil si seulement vous saviez

Combien de fois la fin du monde nous a frôlés

Alors on vit chaque jour comme le dernier

Parce qu'on vient de loin

Jour après jour

On voit combien tout est éphémère

Alors vivons pendant qu'on peut encore le faire

Mes chers

Alors on vit chaque jour comme le dernier

Et vous feriez pareil si seulement vous saviez

Combien de fois la fin du monde nous a frôlés

Alors on vit chaque jour comme le dernier

Parce qu'on vient de loin

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Des marchands de rêves (extraite de l’album de Corneille, Des marchands de rêves, 2005)

Dis-leur que le ciel les entend

Dis-leur que la chance les attend pour qu'ils rêvent encore

Dis leur qu'ils n'ont rien fait au temps

Dis-le aux petits comme aux grands

Pour qu'ils rêvent plus fort

Si tu descends

Dis leur qu'on est pas encore prêt

Mais qu'on pense à ça sans arrêt

Et que si on revient ce ne sera pas la main ou la tête vide

Dis-leur que l'hiver nous apprend

Qu'il a raison de nous de temps en temps

Et qu'on ne tiendra peut-être plus longtemps

Dis-leur qu'on arrive

Dis-leur que tant d'autres nous suivent

Dis-leur qu'on est plus qu'à quelques pas

Et qu'on est par milliers

Avec ou sans papier

Des marchands de rêves

Des marchands de rêves

Yeahh

Dis-leur qu'ils ont droit au bonheur

Et qu'un jour ce sera eux les meilleurs

Pour qu'ils restent dignes

Ohh

Dis-leur que demain est à eux

Qu'ils fassent à la misère leurs adieux

En dépit des signes

Ohhh

Si tu descends

Salut le courage de nos femmes

Salut la grandeur de leur âme

Et tu diras à nos mères qu'on arrive

Chasser leur chagrin

Ohhh

Tu diras à nos pères qu'on attend

Qu'ils montrent enfin leur grand drapeau blanc

Ce qu'ils auraient dû faire depuis longtemps

Ohhhh

Dis-leur qu'on arrive

Dis-leur que tant d'autres nous suivent

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Dis-leur qu'on est plus qu'à quelques pas

Et qu'on est par milliers

Avec ou sans papier

Des marchands de rêves

Si nous avons quitté c'est pour revenir gagnants

Ohhh Ohhh Ohhh Yeah

Si nous avons quitté c'est pour revenir plus grands

Dis-leur que l'hiver nous apprend

Et qu'à force de vivre on comprend

Qu'on ne tiendra peut-être plus longtemps

Ohhh

Dis-leur qu'on arrive

Dis-leur que tant d'autres nous suivent

Dis-leur qu'on est plus qu'à quelques pas

(Qu'on est plus qu'à quelques pas)

Et qu'on est par milliers

(Et qu'on est par milliers)

Avec ou sans papier

(Oohh)

Des marchands de rêves

(Des marchands de rêves)

Dis-leur qu'on arrive

(Dis-leur qu'on arrive)

Dis-leur que tant d'autres nous suivent

(Que tant d'autres nous suivent)

Dis-leur qu'on est plus qu'à quelques pas

(Qu'on est plus qu'à quelques pas)

Et qu'on est par milliers

(Ouhhh)

Avec ou sans papier

Des marchands de rêves

(Des marchands de rêves)

Ohhh

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Rentrez chez vous (Extraite de La Vie de rêve, album de Bigflo et Oli, 2018)

Ça y est, ils ont fait sauter la tour Eiffel

Ça y est, ils ont fait sauter la tour Eiffel

On pensait pas qu'ils oseraient mais le mal est fait

Comment on a pu en arriver là ? Difficile à croire

La nuit a été calme, ils ont bombardé que trois fois

Je suis monté à Paris retrouver ma copine

La guerre nous a pris par le col, nous a sorti de la routine

Remplacé les fleurs par les pleurs, les murmures par les cris

Son immeuble a été touché, j'l'ai pas trouvé sous les débris

Je vais rentrer bredouille, rejoindre ma famille dans le premier train

Le départ est prévu pour demain matin

Les hommes sont capables de merveilles et des pires folies

Ça fait 4 jours que j'ai pas d'nouvelles d'Oli

Putain c'est la guerre ! On a cassé nos tours d'ivoire

Moi qui l'ait connu qu'au travers des livres d'histoires

J'veille sur la famille, c'est vrai, nos parents s'font vieux

On entasse des bus, on bloque les routes, on s'protège comme on peut

Et la foule suit ces fous sans camisole

Paraît qu'ils exécutent des gens place du Capitole

Quatre billets pour un ferry une chance de s'évader

Une nouvelle vie de l'autre côté de la Méditerranée

Les balles nous narguent, on a peur d'être au mauvais endroit

Mon frère m'a dit « Si j'reviens pas, partez sans moi »

Difficile d'être au courant, ils ont coupé le réseau

Ça fait bientôt quatre jours que j'ai pas d'nouvelles de Flo

Bien sûr les bruits des wagons bondés me rendent insomniaques

Certains ont mis toute leur maison au fond d'un petit sac

Le train s'arrête et redémarre, me donne des hauts le cœur

On a fait en deux jours ce qu'on faisait en six heures

J'dois rejoindre la famille au port de Marseille mais j'ai pris du retard

J'crois bien qu'ils vont partir sans moi, quel cauchemar !

Pas grave, j'les rejoindrai en barque

Pas de réseau, impossible de choper une barre

J'vois une enfant au sol, lui demande si elle est seule

Elle dit qu'elle a vu ses parents couchés sous des linceuls

Les hommes sont capables de merveilles et des pires folies

Ça fait bientôt six jours que j'ai pas d'nouvelles d'Oli

Direction Marseille ! Un tas d'doutes dans la soute

On fait semblant d'pas voir tous les corps qui longent la route

Les villes ont changé, la vie et l'horreur aussitôt

Les métros sont des dortoirs, les cinémas des hôpitaux

Sous le port, on s'bouscule, on s'entasse devant

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D'un coup le ferry apparaît, certains tueraient pour une place dedans

À bord, je pleure l'état de ce monde

On a attendu mon frère jusqu'à la dernière seconde

On veut pas être là-bas, on veut juste être autre part

Enfin respirer comme le lendemain d'un cauchemar

Le bateau démarre, je fixe son sillage sur l'eau

Ça fait bientôt sept jours que j'ai pas d'nouvelles de Flo

Arrivé sur le port de Marseille avec la petite fille dans mes bras

Presque un jour de retard, ils sont tous partis sans moi

Mais j'ai les contacts d'un passeur, une plage et une heure

Plus de trente, entassés, bien sûr, on ne voyage pas seul

Il me dit : « Choisis la fille ou ton sac pour jeter du leste »

Puis je vide mes poches et lui donne tout ce qu'il me reste

Et me voilà parti, acteur d'une drôle de fable

À la conquête du paradis sur mon bateau gonflable

On navigue loin d'ici,

Et plus les vagues s'agrandissent, plus notre espoir rétrécit

Et ça tangue, et ça tangue

Certains tombent dans le ventre de la bête

Nous voilà en pleine tempête

En une seconde, la fille m'échappe et plonge

J'entends ses cris emportés par la mer qui gronde

La pluie, le sel et les larmes se mélangent

Une femme s'agrippe à mes hanches et m'entraîne dans la danse

Le bateau se retourne, on se colle et on coule

Nos appels à l'aide sont perdus dans la houle

Dire qu'il n'y a pas longtemps j'étais avec mes amis

On allait de bar en bar pendant toute la nuit

Mes poumons se remplissent d'eau et mes yeux se ferment

Mon âme éteint sa lanterne

Les hommes sont capables de merveilles et des pires folies

Je n'aurai plus jamais de nouvelles d'Oli

Le bateau accoste première vision, des barbelés

Ça, mon frère ne m'en avait pas parlé

Encore des armes et des pare-balles

On nous fait signer des papiers dans une langue qu'on ne parle pas

On nous fouille, nous désinfecte comme des animaux

On nous sépare de mon père, pas le temps de lui dire un dernier mot

Dans des camps provisoires, des couvertures, un matelas

Un Niçois me raconte qu'il est là depuis des mois

Toulouse me manque déjà, ma mère s'endort dans mes bras

Elle me répète tout bas que Flo nous rejoindra

La chaleur étouffe, on a vidé toutes les bouteilles

Dans un journal, j'apprends qu'ils ont fait sauter la Tour Eiffel

Le lendemain on nous entasse dans des bus

Les autres sur les uns, qui peut le moins peut le plus

Des centaines de fous accompagnent notre départ

Des poings brandis en l'air, des cris, des sales regards

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Je croise celui d'un type qui scande avec ferveur

C'est la première fois du périple que j'ai vraiment peur

Je ne vois que lui au milieu de la foule

Sur sa pancarte, il est écrit « Rentrez chez vous »

- Mais je suis désolé, on ne peut pas accueillir tous les Français.

On ne peut pas accueillir tous les Français. Ils arrivent par milliers

- Si ils avaient un minimum d'honneur

Ils retourneraient dans leur pays et combattraient pour la France.

Ils combattraient pour défendre leur famille et leur honneur.

C'est comme ça, je suis désolé

- On vient de Nantes. Ils ont tout détruit, tout détruits à Nantes.

Il ne reste plus rien, on n'avait tout là-bas,

On vient de perdre tout ce qu'on avait.

Euh... Je sais pas quoi faire, je ne sais pas où aller.

J'ai perdu des gens de ma famille...

- Aujourd'hui la plupart des problèmes de notre pays qu'on est,

C'est d'la faute des Français je suis désolé.

Avant qu'ils arrivent chez nous, tout allait bien.

Donc on ne peut pas non plus accueillir des gens

Qui viennent chez nous pour foutre le bordel !

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« Parce qu'on vient de loin », « Des marchands de rêves »

et « Rentrez chez vous »

(analyses guidées)

Déroulement post-apocalyptique

1) Que relate la chanson « Parce qu'on vient de loin »?

Elle relate le fait que corneille a vécu dans sa vie un évènement traumatisant (Un groupe

armé entre dans la maison familiale le 15 avril 1994 et tue ses parents ainsi que ses deux

frères et sa petite sœur). Il dit dans sa chanson qu’il faut vivre au jour le jour sans se soucier

du lendemain. « On passe le temps a faire des plans pour le lendemain » « Pendant que le

beau temps passe et nous laisse vide et incertain » l.5 et 6.

Il parle de vivre chaque jour comme si c’était le dernier car ce qui s’est passé pour lui a été le

dernier jour pour sa famille et pour lui dans son cœur. « Alors on vit chaque jour comme le

dernier » l.10 Il dit que tout est éphémère, qu’un jour nous perdrons tout « jour après jour», «

On voit combien tout est éphémère ».

2) Comment le sentiment d’urgence traverse-t-il le texte ?

Le sentiment d’urgence traverse le texte car Corneille emploie des mots assez forts comme «

Qu’ils fassent à la misère leurs adieux »

3) De quoi parle « des marchands de rêves » ?

« Des marchands de rêves » parle des migrants qui veulent arriver à leur destination finale

pour échapper soit à la guerre soit à la crise économique ou autre et il les encourage à y

arriver, en disant qu'eux aussi ont droit au bonheur : « Dis-leur qu’ils ont droit au bonheur »

l.21. Que la misère pour eux est bientôt terminée. Qu’ils y arriveront quoi qu’il en soit. Son

parcours est un formidable message d'espoir adressé aux plus démunis.

4) En quoi cette expression « marchands de rêves » rappelle l’expression « marchands

de sommeil » ?

Un marchand de sommeil est une personne propriétaire d'un bien immobilier qui le loue par

parties à des personnes en difficulté sociale. Les biens sont vétustes, insalubres, peu ou pas

entretenus.

« Marchands de rêves » rappelle l’expression « Marchands de sommeil » car il fait référence

au fait qu'un marchand de rêves pourrait être similaire à un marchand de sommeil dans le sens

où un marchand de rêves vent du rêve, il fait espérer quelque chose de meilleur, de mieux.

5) A qui semble s’adresser Corneille ?

Corneille semble s’adresser à la population, aux gens. Ou peut-être à une divinité à laquelle il

croit car il dit « Si tu descends ». Il emploie un verbe au singulier, ce qui peut montrer qu’il

parle à une personne en particulier.

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6) Que relate la chanson de Bigflo et Oli ?

La chanson de Bigflo et Oli raconte les péripéties que rencontrent les migrants durant leur

voyage pour fuir la guerre ou une situation. Là, Bigflo et Oli se mettent à leur place, dans la

peau des migrants, et racontent simplement ce qu’ils vivent et les conditions dans lesquelles

ils sont. L’horreur que c’est de voir des gens mourir devant leur yeux et d’être entassés pour

rejoindre un autre pays où ils ne sont pas sûrs d’être accueillis. Il ont inversé la situation et ont

fait comme si ils devaient fuir la France par cause de guerre. Ils relatent le fait d’être séparés

malgré eux de leur famille et peut-être se dire qu’ils ne se reverront jamais.

7) En quoi y coexistent deux histoires ?

Le thème est très similaire, les deux chansons parlent de la migration et des migrants en

particulier. De leurs conditions durant la traversée et du fait qu’ils doivent garder espoir.

8) Quel est l’intérêt ce cette chanson en ces temps de migrations ?

De montrer à travers la chanson qui est un moyen de communication (qui, de nos jours,

fonctionne le mieux) qu’il est important d’aider ou d’être indulgent envers les migrants car

eux non pas choisi d’être dans cette situation, ils sont juste nés au mauvais moment, au

mauvais endroit.

Emmanuelle ROFIDAL

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« Rentrez chez vous »

Rend compte de la dure réalité des migrants. Ils nous racontent l’histoire d’une famille

séparée par la migration et ses conditions atroces. On comprend que la société reste

indifférente aux actions immorales des individus racistes.

En dehors des paroles, ils ont utilisé une rythmique plutôt orientale. On entend également un

bruitage de transports (bateaux, trains) pour imager la traversée.

Lucie DAUTER, Tess FLEURY

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Rentrez chez vous

La chanson de BigFlo et Oli relate une fiction où la France vit une situation de crise, de

guerre.

Les deux frères sont séparés, l’un est à Toulouse et l’autre à Paris quand la situation dégénère.

Ils entament tous les deux de leurs cotés un périple pour fuir le pays et se retrouver.

Chacun rencontrera des difficultés, s’inquiétant l’un pour l’autre. Depuis la mort de l’un des

deux frères, Oli se retrouve donc à l’étranger avec sa mère, séparé de son père, qu’ils ne

reverra sûrement jamais : « pas le temps de lui dire un dernier mot ». Il est ensuite

« accueilli » par une pancarte « Rentrez chez vous ».

Ce texte met en avant les conditions de vie des immigrés en nous positionnant à leur place,

mettant la France dans un état de guerre.

BigFlo et Oli utilisent dans leur texte quelques figures de style telles que « La nuit a été

calme, ils ont bombardé que trois fois », ce qui est euphémisme. Ils utilisent des métaphores

comme « couchés sous des linceuls ». Les linceuls sont des tissus mortuaires que l’on dispose

sur le corps des morts.

L'idée principale de la chanson est d’inverser le point de vue pour faire comprendre la

situation des réfugiés.

Anna-MeÏ CHAUDIERE, Wendy RAKOTONDRASOA

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Rentrez chez vous

En 2015, le duo de talent, Bigflo & Oli (de leur vrai nom Florian et Olivio Ordonez ),

un phénomène toulousain, s’est fait connaître grâce à leur premier album La cour des grands.

Aujourd’hui, après de nombreuses récompenses (deux NRJ music awards ; une Victoire de la

musique ; et un MTV Ema awards) et leur tournée dans les plus grandes salles françaises

(Accord hotel Arena) mais aussi les plus petites, les deux frères reviennent avec leur nouvel

album La vie de rêves.

Dans ce nouvel album le duo français se confie sur ses dernières années, le succès et

leur vision de la vie et du monde.

Parmi leur quinzaine de chansons, la chanson « Rentrez chez vous » est sûrement le

titre fort de l’album avec pour thème la migration. Ils ont surpris leur public avec cette

chanson plus engagée qu’à l’accoutumée.

La chanson illustre la vie de Bigflo & Oli dans une France en guerre, où l’immigration

est de mise. Les deux garçons sont séparés, Bigflo est parti rejoindre sa copine à Paris laissant

sa famille et Oli derrière lui ; quant à Oli, il est avec sa famille et va prendre le bateau à

Marseille afin de rejoindre les pays plus au sud. Quatre jours plus tard les deux frères n’ont

aucun moyen de communiquer et les jours passent, Bigflo ne retrouve pas sa copine et Oli est

dans l’obligation de prendre le bateau ne sachant pas où est son frère.

Bigflo prend un train mais accumule le retard « on a fait en 2 jours ce qu’on faisait en

6h ». Sur sa route il croise une jeune fille, orpheline depuis peu, et la prend sous son aile. Un

jour plus tard, il loupe le bateau et décide de chercher un passeur et une barque. Il a enfin

« une plage, et une heure ». Le jour J, toujours avec la petite fille, ils sont plus de 30 entassés.

Bigflo est obligé d’abandonner ses affaires pour que l’enfant puisse venir avec lui. Ils se

retrouvent en pleine tempête, la fille et d’autres passagers tombent à l’eau et la barque finit

par se retourner. La pluie, le sel, les larmes et leurs appels à l’aide se mélangent dans la houle.

Puis plus un bruit, ses poumons se remplissent d’eau. A ce moment, Bigflo se souvient de

l’époque où il allait de bar en bar avec Oli et ses amis.

Le couplet et la vie de Bigflo s’arrête sur ces paroles : « Mon âme éteint sa lanterne ;

Les hommes sont capables de merveilles et des pires folies ; je n’aurais plus jamais de

nouvelles d’Oli ».

Pendant ce temps, Oli fait semblant de ne pas voir sur sa route la France jonchée de

corps. Il raconte l’horreur des villes qui changent ; les cinés sont des hôpitaux et les bouches

de métro des dortoirs. Une fois sur le port, les gens se bousculent à l’arrivée du ferry. Oli a

attendu son frère jusqu’à la dernière seconde... en vain. Une fois à bord, après avoir pleuré

l’état de ce monde, Oli explique que la seule chose qu’il veut c’est pouvoir « enfin respirer

comme le lendemain d’un cauchemar ». Il ne veut pas être là-bas mais juste autre part. Oli

raconte que l’état de la France n’est finalement peut-être pas le pire.

Une fois arrivé il raconte sa première vision, celle des barbelés, des militaires armés et

avec des gilets pare-balles. Tous les migrants sont désinfectés « comme des animaux » et le

père d’Oli est séparé du reste de sa famille. Oli parle avec un niçois qui lui raconte être la

depuis des mois. Le lendemain, alors qu’ils embarquent dans un bus, « des centaines de fous »

ralentissent leur progression. Oli raconte que c’est la première fois qu’il a vraiment peur

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depuis le début du voyage. Les « fous » sont les poings en l’air, ils crient et l’un d’entre eux a

une pancarte où est écrit : « rentrez chez vous ».

La chanson se termine sur un couplet où l’on entend la réaction des habitants du pays

où Oli a accosté. Les mots sont durs mais font écho aux mots déjà entendus dans notre

situation actuelle par les migrants d’aujourd’hui.

Les deux rappeurs ont eu l’audace d’échanger les rôles sans caricaturer et avec

beaucoup de compassion. Aujourd’hui, alors que de très nombreux migrants se noient pour

rejoindre le continent européen, les garçons ont fait un pari fort avec leur public qui semble au

rendez-vous avec 450 000 exemplaires de leur album vendus (en France). Les deux rappeurs

l’assument, avec cette chanson : « Il y a une forme d'engagement, plus subtil, pour essayer de

soulever des pistes de réflexion ». Habituellement connus pour leur chanson positive, cette

fois-ci ils s’interrogent dans cette chanson mais aussi au micro de France Info : « qu’est-ce

qu’on ferait a leur place ? »

Et vous que feriez-vous ?

Laetitia Mariel, Baptiste Liguori L’ensemble des citations sont tirées des paroles de la chanson « Rentrez chez vous » de l’album La vie de

rêve de Bigflo et Oli, et de l’interview de Yann Bertrand pour Radio France et France Info.

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Le film fait passer un message sérieux, il y a un problème dans notre société !

Il ne traite pas seulement le problème du racisme (également celui de l’homophobie, à travers

un personnage de lesbienne) mais il s’appuie sur le racisme pour démontrer qu'il y a un

problème dans nos actions face aux étrangers.

Il démontre que la non violence peut fonctionner et qu’il n’y a pas de bons ou de méchants,

tout le monde est concerné ! Il ouvre les yeux des « abrutis ».

(« Nous sommes noirs, nous sommes blancs, nous sommes jaunes, et ensemble nous sommes

de la dynamite !!! » - Les Berruriers noirs)

Le film retrace l’histoire de personnes à l’origine maghrébine qui sont révoltés par le racisme.

Le film est inspiré d’une histoire vraie et d’une marche non violente.

Les personnages sont attachants, on peut se mettre à leur place. C’est un film réaliste. Tout ce

qui se passe dans ce film peut arriver à n’importe qui. Des scènes assez puissantes

moralement.

L’an 1983, la marche a permis aux individus d’ouvrir les yeux et de s’indigner grâce à la

liberté d’expression dont se sont saisis les marcheurs.

Le président Mitterrand a canalisé le mouvement de la marche en créant l’association « SOS

RACISME » pour éviter que la situation lui échappe et contenir ainsi la société.

Lucie DAUTER, Tess FLEURY

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LA MARCHE

Le but du film est de dénoncer dans les années 1980 les inégalités, le racisme, la xénophobie,

l’homophobie et les préjugés envers les immigrés d’origine ou de nationalité africaine ainsi

que leurs descendants.

En effet, en 1983, les Français ont une opinion très défavorable des immigrés d’origines

africaine et maghrébine. Ces personnes sont déjà défavorisées par le gouvernement ; ils n’ont

pas les mêmes droits. Par exemple, leur salaire est plus bas que les Français dits de souche car

ils ne touchent pas de primes, par exemple. Ils doivent également renouveler une carte de

séjour tous les ans, ce qui entraîne de grosses difficultés administratives.

Comme le dit Kheira dans le film : « tout est fait pour leur rendre la vie difficile, pour qu’ils

n’aient surtout pas envie de rester en France ».

Plus grave encore, de nombreuses bavures qui peuvent aller de la simple discrimination

jusqu’au meurtre sont effectués par des Français de naissance, par des policiers racistes qui

sont certains d’anciens militaires qui ont participé à la guerre d’Algérie. En 5 ans, de

nombreux immigrés, quelquefois très jeunes, ont été sauvagement assassinés pour seul motif

que leurs origines africaines dérangeaient. Le pire dans tout ça, c’est que le racisme et la

xénophobie sont très présents dans la société. Les médias Français dénoncent le meurtre d’un

fils d’immigré perpétré dans un train par quatre légionnaires. Mais ces événements tragiques

semblent banalisés et la population préfère fermer les yeux.

C’est pour contrer cette violence qu’une marche pacifique pour l’égalité et contre le racisme

est organisée en 1983. L’obtention d’une carte de séjour de 10 ans en sera le résultat,

notamment.

Le film raconte l’histoire de cette marche.

Pourtant, 36 ans après, les choses n’ont peut-être pas évolué comme elles auraient dû.

Emma BOUDIA, Mariana GONCALVES DA SILVA,

Alicia SAINT BLANCAT et Youri LE VELLY

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La Marche

La marche est un film franco-belge réalisé en 2013.

Il relate librement l'histoire de la marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983. S’ensuit

l’histoire des fondateurs de ce mouvement, trois jeunes adolescents, Mohamed et ses amis

Farid et Sylvain, ainsi que le curé de la paroisse des Minguettes. Ensemble ils lancent « La

Marche », un mouvement pacifiste pour l’égalité et contre le racisme.

Leur projet est de traverser la France soit environ 1000 km de Marseille et Paris. Malgré les

difficultés et les résistances rencontrées, leur mouvement va faire naître un véritable élan

d’espoir à la manière de Gandhi et de Martin Luther King. Ils uniront à leur arrivée plus de

100 000 personnes venues de tous horizons, et donneront à la France un nouveau visage.

Parmi les évènements déclencheurs, l’agression de Mohamed par des policiers quelques jours

avant le début de ce mouvement.

Derrière cette action d’affirmation de soi, se dessinent peu à peu des revendications

politiques, comme la création d’une carte de séjour et de travail valable 10 ans.

Ce film a pour but de sensibiliser la population contre le racisme vécu chaque jour par

certains et de montrer le quotidien de chacun. Outre leurs revendications précises sur les

cartes de séjour et le droit de vote, ils veulent aussi dénoncer le racisme en général, mais

aussi, plus spécialement les crimes racistes souvent impunis ainsi que les brutalités policières

dont font l'objet les Maghrébins ; plus largement, ils visent à poser la question de la place,

dans la société française, des Français issus de l'immigration. D’autres facteurs de

revendications sont tout de même présents comme l’homophobie par exemple.

Pour émouvoir le spectateur, ils ont joué sur le fait que le spectateur est immergé avec les

personnages. Le spectateur voit des choses que certains personnages, eux, ne voient pas. Mais

aussi en utilisant des discours assez poignants auxquels beaucoup de personnes peuvent

s’identifier ou dans lesquels ils peuvent encore se reconnaître.

Le fait qu’ils arrivent tout ensemble à la fin, main dans la main, est particulièrement

émouvant.

Commencer par un début assez triste puis terminer par un happy end nous fait passer par

plusieurs émotion, notamment l’espoir, la colère, la révolte….

Emmanuelle ROFIDAL

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LA MARCHE

1) Quel est le but du film ? Quelle est sa portée ?

Le but du film est de montrer que grâce au courage et à l'envie, une simple action peut unir

toute une nation. Que chaque personne ayant été victime d'inégalités, telles que le racisme et

l'homophobie, peut se faire entendre, faire bouger les choses et lancer un élan d'espoir malgré

les difficultés et les résistances rencontrées. Nous pensons aussi que ce film a pour but de

nous faire réfléchir à la situation actuelle de la France, où les extrêmes prennent le dessus.

2) Que retrace-t-il ?

Il retrace l'évolution des propres vies des marcheurs en même temps que l'évolution de la

marche. Il relate aussi l'évolution de la société française en 1983 avant, pendant et après cette

marche. Le film traite des différents points de vues de chaque individu (enfants d'immigrés,

immigrés eux-mêmes ; enfants nés de parents français). En retraçant ce moment de l'histoire

de la France, ils en soulignent l’importance pour la construction de notre société.

3) Comment s'y prend-il pour émouvoir le spectateur ?

Pour émouvoir le spectateur, le réalisateur crée des vies très réelles aux personnages qui nous

permettent de nous mettre à leur place, d'éprouver de l'empathie et de nous sentir plus proches

de chacun d'entre eux. A travers des images fortes, comme celle de la tentative de viol sur

Claire, la jeune marcheuse permanente, le scénariste nous confronte à un moment d'une

extrême violence que nous savons très fréquente encore aujourd'hui.

Lise GUYONNET

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Film La Marche

Ce film est un hommage à la marche pacifiste réalisée en 1983 contre le racisme en général,

dans les banlieues, que subissaient les maghrébins sinon les conditions de vie qui étaient les

leurs et celles des « français » pauvres.

Nous constatons aussi que ce film traite de l’homophobie notamment à travers Claire,

lesbienne qui intègre le mouvement dès le début. Le but du film est également de nous montrer

comment tout cela a débuté, comment ils s’y sont pris et les mésaventures qu’ils ont

rencontrées durant cette marche.

Ce film retrace le parcours de Mohamed, un jeune de cité qui a subi une agression raciste en

recevant un coup de feu. Révolté, il met en place cette marche pacifiste avec des volontaires

de toutes origines afin de sensibiliser le plus de personnes possibles en France. Ainsi y aura-

t-il des personnes d’âge, d’origine et de ville différents.

Il s'agit d'un mouvement « spontané et généreux », la marche ne s'est pas faite sans relais

politique. Beaucoup de marcheurs étaient des militants de gauche qui s'inquiétaient de

l'avancée du Front National.

Pour émouvoir, le réalisateur a fait en sorte de rajouter dans son film des faits réels comme

l’histoire du jeune algérien qui a été défenestré d’un train en marche. Ces faits divers sont

très violents de notre point de vue, nous qui n’avons jamais connu ce genre d’agression

raciste. Il forme aussi un couple entre une maghrébine et un « français ». Ce genre de

relations étaient impossibles pour certains à cette époque et même aujourd’hui encore, bien

que la société ait évolué.

Enfin, pour conclure, nous pensons que bien que ce film ait été créé pour rendre hommage

aux marcheurs, il a aussi été créé pour rendre hommage aux victimes et surtout aux morts.

Saliha ALLALI, Imane EL AYADI et Ines SERRANO

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La marche

Le but du film est de dénoncer le racisme en France contre les personnes d’origines arabes ou

les personnes venant des quartiers sensibles.

Il a aussi pour but de réunir les personnes qui sont dans ce cas ou qui soutiennent le

mouvement dans une marche pour montrer au peuple français qu’ils sont normaux. C'est

émouvant car les personnes s'unissent mais pas seulement parce qu’elles ont subi des

agressions. S’y déroulent aussi des moments de joie comme des rencontres, ou des histoires

d'amour.

En plus de cela, les personnages sont très attachants et les histoires sont souvent dans

l’extrême, (dramatique ou comique).

Nous trouvons que les causes sont similaires à celles des droits de l’Homme. Le film passe un

message aux jeunes. Ce message consiste à expliquer à la nouvelle génération que peu

importe les origines de la personne, elle reste française, et donc de transmettre la devise

française : liberté, égalité, fraternité !

Gabriel BERNIER, Valentin PRISSAINT

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CHACUN SA ROUTE, CHACUN SON CHEMIN

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Les enfants,

venez à la (camps)tine !

MONTAGES d’Inès Cruz Leroy, Lise Guyonnet, Baptiste Liguori, Laetitia

Mariel, Cheryne Souci, Marilou Tel-Boïma

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MONTAGES de Tess Fleury, Léna D'Alessio Emma Martin Lucie Dauter

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MONTAGE de Sophie Mengi, Louise Faria et Sarah Clement

Il y a toujours une raison de sourire.

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MONTAGES d’Anna Ménotti, Anna Marfeuil, Emmanuelle Rofidal,

Wendy Rakotondrasoa, Anna-Mei Chaudière-Feugère

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MONTAGES de Saliha ALLALI, Ines SERANNO et Imane EL AYADI

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Le spectre des migrants : montage de l'enseignant (Christophe BORRAS)