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10 e congrès de Pneumologie de Langue Française Rev Mal Respir 2006 ; 23 : 1S30-1S108 1S104 297 Modélisation du risque de mortalité hospitalière en chirurgie thoracique : résultats d’une base de données nationale P.E. Falcoz, M. Conti, L. Brouchet, S. Chocron, M. Puyraveau, M. Mercier, J.-P. Etievent, M. Dahan Objectifs : Identifier les variables associées à la mortalité hospitalière chez des patients opérés en chirurgie thoracique et construire un score prédictif de mortalité. Méthodes : Les patients (n = 15 183) proviennent d’une base de don- nées nationale de chirurgie thoracique. Ils ont été inclus prospective- ment entre juin 2002 et juillet 2005. Une régression logistique a été utilisée pour prédire le risque et établir un score de mortalité hospita- lière. L’aire sous la courbe ROC a été utilisée pour mesurer la validité du modèle. Résultats : Parmi les patients, 338 (2,2 %) sont décédés durant l’hos- pitalisation. Les variables significativement associées à la survenue d’une mortalité hospitalière étaient : âge, sexe, classe de dyspnée, score ASA (American Society of Anesthesiologists), classe de performance status, pré- sence de comorbidités, localisation (poumon vs. médiastin), groupe dia- gnostique (malin vs. autre), geste (lobectomie vs. pneumonectomie) et l’urgence chirurgicale. L’aire sous la courbe ROC était de 0,86. La corré- lation entre le nombre de décès observés et attendus était de 0,99. Conclusions : Le score de risque de mortalité hospitalière en chirur- gie thoracique présenté dans cette étude provient des données nationa- les. Il permet une très bonne prédiction du risque par le clinicien en utilisant seulement 10 variables. 298 Étude comparative entre PPC autopilotée et PPC fixe (C-Flex) dans le SAOS T. Gentina, J.C. Bout, F. Herengt, J.-M. Dernis, B. Douay, F. Fortin Introduction : Le traitement du Syndrome d’Apnées obstructives du Sommeil (SAOS) repose sur la pression positive continue (PPC) dont l’efficacité dépend de l’adhérence au traitement. Le mode C-Flex dimi- nue l’inconfort à l’expiration et apporte des bénéfices par rapport à la PPC conventionnelle. Nous rapportons une étude comparant l’efficacité d’une PPC autopilotée (Remstar Auto, Respironics) à une PPC fixe dotée du mode C-Flex (Remstar C-Flex) sur l’observance, la qualité de vie et la qualité de sommeil. Méthodes : Étude prospective randomisée incluant des patients por- teurs d’un SAOS sévère (IAH > 30/heure, Epworth > 10) (V0). Après autotitration, 41 patients sont randomisés en 2 groupes : A (C-Flex, n = 20) et B (Auto, n = 21). Après 10 semaines de traitement (V2), l’étude compare l’observance, la qualité de vie (Score de FOSCQ) et la polysomnographie sous ventilation. Résultats : À V0, les 2 groupes sont comparables (âge, BMI, IAH et somnolence). À V2, l’IAH, la somnolence et la qualité de vie sont amé- liorées sans différence significative entre les 2 groupes. L’observance est élevée mais identique dans les 2 groupes (A : 6,2 heures, B : 6,1 heures/ nuit). Dans le groupe A, on constate une augmentation du temps total de sommeil (TTS) (A : 372,8 minutes, B : 319,9 minutes, p < 0,01), du sommeil lent profond (A ; 88,1 minutes, B ; 63,8 minutes, p < 0,04) et du sommeil paradoxal (A ; 68,4 minutes, B ; 48,4 minutes, p < 0,01). Conclusion : Le mode C-flex améliore de façon quantitative (TTS) et qualitative le sommeil, et n’influence pas l’observance qui est déjà élevée dans cette étude. 299 Particularités de la sarcoïdose chez l’homme B. El Bied, A. Aichane, H. Sellal, M. Nassaf, H. Afif, N. Trombati, Z. Bouayad La sarcoïdose est une granulomatose multisystémique d’étiologie incon- nue, touchant toutes les races à un âge jeune. Cette étude rétrospective (1989-2005) a concerné 21 cas de sarcoïdose confirmée chez l’homme. La moyenne d’âge des patients est de 41,5 ans dont 42,8 % sont de cou- leur brune. Le tabagisme n’est retrouvé que chez 13 patients. La décou- verte est radiologique dans 28,5 %, les adénopathies périphériques sont révélatrices dans 14,28 %. Le début est progressif chez tous les patients. Une atteinte cutanée est retrouvée chez 4 patients, des adénopathies périphériques chez 10 patients, l’atteinte ORL est notée chez 2 patients. Le téléthorax montre un syndrome interstitiel dans 47,6 % des cas. L’exploration fonctionnelle respiratoire montre un trouble ventilatoire obstructif avec une restriction modérée dans 71,4 % des cas. La sarcoï- dose est retenue par biopsie bronchique chez 10 patients, biopsie labiale dans 2 cas, biopsie nasale dans 1cas, biopsie cutanée dans 2 cas, biopsie ganglionnaire périphérique dans 10 cas et par biopsie pulmonaire chi- rurgicale dans 1 cas. La corticothérapie est instaurée chez 14 patients. L’évolution radio clinique est bonne dans 76,19 % des cas. La sarcoïdose reste mystérieuse dans ses manifestations chez l’homme où l’atteinte interstitielle est très marquée. 300 Lymphome pulmonaire du MALT révélant un SIDA A.B. Cortot 1 , V. Cottin 1 , B. Issartel 2 , D. Meyronet 3 , B. Coiffier 4 , F. Berger 5 , J.F. Cordier 1 Un homme de 30 ans d’origine africaine, sans antécédent, a été hospita- lisé pour toux, dyspnée et altération de l’état général. Le diagnostic de sida a été rapidement porté. Les lymphocytes CD4 circulants étaient à 320/mm 3 . Le scanner thoracique a montré des opacités diffuses en verre dépoli et une condensation lobaire supérieure droite. La formule du lavage broncho-alvéolaire comportait 86 % de lymphocytes. L’analyse histopathologique de la biopsie pulmonaire vidéo-chirurgicale a révélé un lymphome B (CD20 +) de bas grade du MALT (Mucosa-Associated Lymphoid Tissue), diagnostic confirmé par la mise en évidence de la trans- location chromosomique t (11 ; 18) spécifique de cette maladie. La recherche d’une localisation gastrique ou ostéomédullaire du lymphome était négative. Un traitement par l’anticorps anti-CD20 rituximab asso- cié à une trithérapie anti-rétrovirale a rapidement permis d’obtenir une rémission complète durable avec un recul de deux ans. Conclusion : Les lymphomes du MALT sont exceptionnels au cours de l’infection par le VIH, mais peuvent révéler cette infection au stade de sida. L’association du rituximab et du traitement anti-rétroviral s’est avérée efficace chez notre patient.

Lymphome pulmonaire du MALT révélant un SIDA

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10e congrès de Pneumologie de Langue Française

Rev Mal Respir 2006 ; 23 : 1S30-1S108 1S104

297Modélisation du risque de mortalité hospitalière en chirurgie thoracique : résultats d’une base de données nationaleP.E. Falcoz, M. Conti, L. Brouchet, S. Chocron, M. Puyraveau, M. Mercier, J.-P. Etievent, M. Dahan

Objectifs : Identifier les variables associées à la mortalité hospitalièrechez des patients opérés en chirurgie thoracique et construire un scoreprédictif de mortalité.Méthodes : Les patients (n = 15 183) proviennent d’une base de don-nées nationale de chirurgie thoracique. Ils ont été inclus prospective-ment entre juin 2002 et juillet 2005. Une régression logistique a étéutilisée pour prédire le risque et établir un score de mortalité hospita-lière. L’aire sous la courbe ROC a été utilisée pour mesurer la validité dumodèle.Résultats : Parmi les patients, 338 (2,2 %) sont décédés durant l’hos-pitalisation. Les variables significativement associées à la survenue d’unemortalité hospitalière étaient : âge, sexe, classe de dyspnée, score ASA(American Society of Anesthesiologists), classe de performance status, pré-sence de comorbidités, localisation (poumon vs. médiastin), groupe dia-gnostique (malin vs. autre), geste (lobectomie vs. pneumonectomie) etl’urgence chirurgicale. L’aire sous la courbe ROC était de 0,86. La corré-lation entre le nombre de décès observés et attendus était de 0,99.Conclusions : Le score de risque de mortalité hospitalière en chirur-gie thoracique présenté dans cette étude provient des données nationa-les. Il permet une très bonne prédiction du risque par le clinicien enutilisant seulement 10 variables.

298Étude comparative entre PPC autopilotée et PPC fixe (C-Flex) dans le SAOST. Gentina, J.C. Bout, F. Herengt, J.-M. Dernis, B. Douay, F. Fortin

Introduction : Le traitement du Syndrome d’Apnées obstructives duSommeil (SAOS) repose sur la pression positive continue (PPC) dontl’efficacité dépend de l’adhérence au traitement. Le mode C-Flex dimi-nue l’inconfort à l’expiration et apporte des bénéfices par rapport à laPPC conventionnelle. Nous rapportons une étude comparant l’efficacitéd’une PPC autopilotée (Remstar Auto, Respironics) à une PPC fixedotée du mode C-Flex (Remstar C-Flex) sur l’observance, la qualité devie et la qualité de sommeil.Méthodes : Étude prospective randomisée incluant des patients por-teurs d’un SAOS sévère (IAH > 30/heure, Epworth > 10) (V0). Aprèsautotitration, 41 patients sont randomisés en 2 groupes : A (C-Flex,n = 20) et B (Auto, n = 21). Après 10 semaines de traitement (V2),l’étude compare l’observance, la qualité de vie (Score de FOSCQ) et lapolysomnographie sous ventilation.Résultats : À V0, les 2 groupes sont comparables (âge, BMI, IAH etsomnolence). À V2, l’IAH, la somnolence et la qualité de vie sont amé-liorées sans différence significative entre les 2 groupes. L’observance estélevée mais identique dans les 2 groupes (A : 6,2 heures, B : 6,1 heures/nuit). Dans le groupe A, on constate une augmentation du temps totalde sommeil (TTS) (A : 372,8 minutes, B : 319,9 minutes, p < 0,01), dusommeil lent profond (A ; 88,1 minutes, B ; 63,8 minutes, p < 0,04) etdu sommeil paradoxal (A ; 68,4 minutes, B ; 48,4 minutes, p < 0,01).Conclusion : Le mode C-flex améliore de façon quantitative (TTS) etqualitative le sommeil, et n’influence pas l’observance qui est déjà élevéedans cette étude.

299Particularités de la sarcoïdose chez l’hommeB. El Bied, A. Aichane, H. Sellal, M. Nassaf, H. Afif, N. Trombati, Z. Bouayad

La sarcoïdose est une granulomatose multisystémique d’étiologie incon-nue, touchant toutes les races à un âge jeune. Cette étude rétrospective(1989-2005) a concerné 21 cas de sarcoïdose confirmée chez l’homme.La moyenne d’âge des patients est de 41,5 ans dont 42,8 % sont de cou-leur brune. Le tabagisme n’est retrouvé que chez 13 patients. La décou-verte est radiologique dans 28,5 %, les adénopathies périphériques sontrévélatrices dans 14,28 %. Le début est progressif chez tous les patients.Une atteinte cutanée est retrouvée chez 4 patients, des adénopathiespériphériques chez 10 patients, l’atteinte ORL est notée chez 2 patients.Le téléthorax montre un syndrome interstitiel dans 47,6 % des cas.L’exploration fonctionnelle respiratoire montre un trouble ventilatoireobstructif avec une restriction modérée dans 71,4 % des cas. La sarcoï-dose est retenue par biopsie bronchique chez 10 patients, biopsie labialedans 2 cas, biopsie nasale dans 1cas, biopsie cutanée dans 2 cas, biopsieganglionnaire périphérique dans 10 cas et par biopsie pulmonaire chi-rurgicale dans 1 cas. La corticothérapie est instaurée chez 14 patients.L’évolution radio clinique est bonne dans 76,19 % des cas. La sarcoïdosereste mystérieuse dans ses manifestations chez l’homme où l’atteinteinterstitielle est très marquée.

300Lymphome pulmonaire du MALT révélant un SIDAA.B. Cortot1, V. Cottin1, B. Issartel2, D. Meyronet3, B. Coiffier4,F. Berger5, J.F. Cordier1

Un homme de 30 ans d’origine africaine, sans antécédent, a été hospita-lisé pour toux, dyspnée et altération de l’état général. Le diagnostic desida a été rapidement porté. Les lymphocytes CD4 circulants étaient à320/mm3. Le scanner thoracique a montré des opacités diffuses en verredépoli et une condensation lobaire supérieure droite. La formule dulavage broncho-alvéolaire comportait 86 % de lymphocytes. L’analysehistopathologique de la biopsie pulmonaire vidéo-chirurgicale a révéléun lymphome B (CD20 +) de bas grade du MALT (Mucosa-AssociatedLymphoid Tissue), diagnostic confirmé par la mise en évidence de la trans-location chromosomique t (11 ; 18) spécifique de cette maladie. Larecherche d’une localisation gastrique ou ostéomédullaire du lymphomeétait négative. Un traitement par l’anticorps anti-CD20 rituximab asso-cié à une trithérapie anti-rétrovirale a rapidement permis d’obtenir unerémission complète durable avec un recul de deux ans.Conclusion : Les lymphomes du MALT sont exceptionnels au coursde l’infection par le VIH, mais peuvent révéler cette infection au stadede sida. L’association du rituximab et du traitement anti-rétroviral s’estavérée efficace chez notre patient.