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n°89 WWW.MACADAMJOURNAL.COM MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE 2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR À QUOI SERT L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE SI ELLE NE DÉRANGE PERSONNE ? AVESNOIS, TERRE DE LÉGENDES ÉCOLO L'OREILLER ? MOTS CROISÉS, SUDOKU, BD EMMANUEL PETIT LA VIE BASCULE TRES RAPIDEMENT BONUS LECTEUR GAGNEZ L’AUTOBIOGRAPHIE DE PATRICIA KAAS, L’OMBRE DE MA VOIX. VOIR PAGE 9 SEPTEMBRE 2011 PATRICIA KAAS UN SIMPLE SOURIRE PEUT AIDER « »

Macadam septembre 2011

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Patricia Kaas : "un simple sourire peut aider". La star nous ouvre son coeur, sur sa philosophie de la vie, sur ces doutes... Retrouvez aussi au sommaire de ce Macadam de rentrée : les engagements du foofbaleur Emmanuel Petit.

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n°89WWW.MACADAMJOURNAL.COM

MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR

À QUOI SERTL’ÉCONOMIESOCIALEET SOLIDAIRESI ELLE NEDÉRANGEPERSONNE ?

AVESNOIS,TERREDE LÉGENDES

ÉCOLOL'OREILLER ?

MOTS CROISÉS,SUDOKU, BD

EMMANUELPETITLA VIE BASCULETRES RAPIDEMENT

BONUS LECTEURGAGNEZL’AUTOBIOGRAPHIEDE PATRICIA KAAS,L’OMBRE DE MA VOIX.VOIR PAGE 9

SEPTEMBRE 2011

PATRICIA KAAS

UN SIMPLE

SOURIRE

PEUT AIDER« »

page 2 - M A C A D A M 8 9

DES VENDEURS COLPORTEURS DE PRESSELes vendeurs de Macadam ne tendent pas la main. Ils sont vendeurs colporteurs de presse(statut VDI), fiers de leur métier et de leur journal. Acheter « leur » Macadam dont ils participentau choix des sujets et des textes est la plus belle des récompenses et leur donne les moyens des’insérer socialement et économiquement.

COMMENT ÇA MARCHE ? Sur les 2 euros du prix de vente > 1 euro minimum, en fonction des villes et du coût

de transport, va directement au vendeur. Cela représente son bénéfice sur la vente du journal.

> 1 euro sert à la fabrication et à la diffusion du journal.

UNE ASSOCIATION SANS BUT LUCRATIFLa diffusion est assurée par l’association sans but lucratif Les Artisans du Macadam dont leconseil d’administration est composé à la fois de professionnels des médias et de personnesvendant ou ayant vendu le journal Macadam. L’association a recu l’agrement d’associationd’interet general. Les personnes offrant des dons a Macadam peuvent deduire 66% des montantsdes dons de leurs impots. Renseignez-vous : 04 78 97 26 73.

UNE ÉQUIPE DE PROFESSIONNELSPonctuellement ou de façon régulière, ils prêtent leur plume et leur temps pour la réalisationde Macadam. Ils sont journalistes, dessinateurs, photographes, directeurs de création oumaquettistes. Ils rivalisent d’enthousiasme et de coeur pour cette belle aventure.

UN RÉSEAU INTERNATIONALMacadam est membre — et son unique représentant en France — de l’International Network ofStreet Papers (INSP), ou Réseau international des journaux de rue. Une reconnaissance pour saqualité rédactionnelle et son travail auprès de ses vendeurs. Le réseau, dont le siège est situéà Glasgow regroupe 110 journaux de rue, répartis dans 40 pays et sur 5 continents. Ces titres offrent des opportunités de travail à 200 000 personnes et publient 38 millions de journauxchaque année. Macadam a reçu le label "Année européenne de lutte contre l’exclusion sociale".

Vous voulez aider

une personne

en difficulté?

Proposez-lui de devenir

vendeur de Macadam.

Contact :

06 31 96 34 76

Macadam mensuel [édition septembre 2011][email protected] nationaleLes Artisans du Macadam, association loi 1901,reconnue d’intérêt généralPrésident : Gabriel Gaudillat, siège : 84 quai de Jemmapes, 75010 Paris.Renseignements : 04 78 97 26 73.agencesParis : le Secours Populaire,13 rue Froissard, 75003 Paris,lundi, mercredi et vendredi de 10h à 12hClément au 06 86 41 64 20Lyon : Secours populaire :Bernard au 06 73 52 61 90.directeur de la publication François Fillonrédactrice en chef adjointeCaroline CharronrédactionSophie Baqué, Marie-Pierre Charneau, Caroline Charron, Gabriel Gaudillat, Michel Hannequart, Raymonde Prades,Thierry Quintry-Lamothe, Saïd Mahrane, Frédéric Ravenne,Mélanie Rembert, Danièle Rudel-Tessier, Hélène Seingier,Catherine Selden, Anne-Marie Thomazeau,Bruno Usannaz-Jorisrévision Marie Dominique Bergouignanpartenariats Micheline [email protected] © Mehmet TurgutillustrationsDominique Goubelle, Philippe Tastet, Le Cil VertphotographieMohamed Khalfigraphismebeau fixe, manufacture d’imagessite web Véronique Guérinéditionsarl Media Compagnieimpression

Imprimerie Chirat,Saint-Just-la-PendueDépôt légal à parution /ISSN : 1954-166XCPPAP : 1209 I 89259

partenaires Courrier International, Fondation Macif, Fondation CarlaBruni-Sarkozy, Fondation Nicolas Hulot, Fondation Seb,Fondation Crédit Coopératif, France infos, Habitat etHumanisme, Price Minister, Secours Catholique, SecoursPopulaire, Tour de France Humanitaire...

Donner un sensPlages et loisirs estivaux ne sont déjà que souvenirs. L’heure de larentrée sonne et la vie active reprend ses droits. À Macadam, aussi ons’active. Après un numéro spécial détente, vous retrouverez vosrubriques habituelles avec des invités prestigieux : Patricia Kaas,Barbara Morovich, Emmanuel Petit.

Mais Macadam ce n’est pas seulement un magazine, c’est beaucoup plus. Noustravaillons aujourd'hui à la mise en place de « chantiers d'insertion ». Vendre unjournal pour améliorer les conditions de vie des plus démunis c’est bien, donner unsens à nos actions c’est mieux. Et ceci ne peut se faire que grâce à votre fidélité etvotre soutien. Fin juin, les vendeurs ont été chaleureusement reçus au sein de l’entreprise Seb à Lyon.Ainsi ils ont pu présenter le magazine, expliquer le métier de vendeur de presse derue mais aussi dialoguer avec des personnes dites « insérées ». Merci à tous et bonne rentrée !

par Gabriel Gaudillat, président de l'association « les Artisans du Macadam »

L ’ É D I T O

M A C A D A M 8 9 - page 3

L ’ I N V I T É

Vous observez les hommes et la ville depuis toujours. Quevous inspirent les grands ensembles ?Barbara Morovich : Les média les comparent sans cesse àdes no man’s land. J’en ai marre de ces généralités ! Jetravaille beaucoup sur le terrain et il s’y passe aussi dejolies choses. Regardez le festival Chorus dans les Hauts-de-Seine, le quartier Hautepierre à Strasbourg… Certainesbanlieues deviennent des pôles d’attraction et de convivia-lité, dès lors que les solutions sont adaptées à leurs habitants.

Stigmatisation, insécurité, ségrégation...d’où vient ce re-gard négatif ?Il reflète notre propre peur du déclassement. Certes, les ha-bitants des quartiers populaires sont pauvres ou issus del’immigration, mais tous ne sont pas délinquants. Quand

on identifie un individu à sa ville, on le résumeà une différence culturelle, religieuse

ou physique. C’est toujours plussimple de mettre quelqu’un

dans une case que d’aller àsa rencontre. Je crois que

tout le monde devraitvisiter ces quartierspopulaires pour seforger une opinionpersonnelle !

Quel avenir pour la politique de la ville ? Actuellement, on est dans un statut quo. On démolit, onreconstruit, on déplace les individus, mais ça ne résout pasles problèmes sociaux. Ce n’est pas en rasant des toursque le miracle aura lieu. Pour moi, l’enjeu est économique,pas urbanistique : il faut d’abord redonner aux habitantsun travail, un rôle dans leur ville, pour faire bouger les choses.Quand l’emploi, qui faisait l’unité d’un groupe, s’effondre,que reste-t-il comme lien social… le supermarché ?

Ces espaces ont-ils un type d’urbanité à nous enseigner ? Bien sûr ! Les quartiers populaires ont une sociabilité à lavie extérieure qui n’existe pas ailleurs. Pourtant, depuis lesannées 1990, les enjeux sécuritaires changent la donne :on remplace les logements sociaux par des pavillons oudes résidences de plus en plus fermées (digicodes,grillages, sas...), d’où une convivialité à géométrie variable.

S’approprier collectivement un espace créé artificiellement,est-ce encore possible? Oui ! L’association Horizome, par exemple, anime près deStrasbourg tout un quartier populaire avec des projetsartistiques et multiculturels (htp40.org). Pourtant, l’équilibreest parfois délicat à trouver. Installer un barbecue ou unetable de ping-pong dans une cour d’immeuble ne suffit paspour créer une dynamique de groupe… Enfin, n’oublionspas que les habitants peuvent alterner entre envie derencontres et évitement. Passer l’après-midi dans un jardinpartagé avec ses voisins, c’est bien…à condition depouvoir aussi ne pas le faire. On ne peut jamais instaurerune convivialité forcée ! Sophie Baqué

Née en Italie, BarbaraMorovich est archéologueet docteur en anthropologie.Passionnée par la politiquede la ville et optimisteforcenée, elle décortiquele rôle de l’espace urbainsur les hommes.Elle enseigne à l’Écoled’Architecture de Versailleset de Strasbourg.)

‘ BARBARA MOROVICH

on ne résout pasles problèmes sociauxen rasant des tours

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LE MONDE EST FOU

A C T U

Il fabrique une pizzaà 1 800 euros !Depuis quelques semaines, un restaurant

de Naples, en Italie, est devenu

une véritable attraction. Et pour cause,

il propose à sa clientèle une pizza

à 1 800 euros ! Le restaurateur, Claude

Camilleri, souhaitant rentrer dans

le Guinness Book, il a en effet décidé

d’imaginer une recette de cette spécialité

italienne à la hauteur de sa réputation

et de son coût. À ce prix là, vous aurez

droit à une pâte recouverte de truffes

blanches, de feuilles d’or de 24 carats,

et de mozzarella Di Buffala. Mais si Claude

Camilleri a affiché son fameux plat sur

la carte de la pizzeria Margo’s, ne comptez

pas commander «l’œuvre» sur place. En

effet, il faut une semaine au restaurateur

pour récupérer tous les ingrédients de la

pizza, qui ne se fait que pendant la saison

des truffes, soit de mai à octobre.

Il devient père à 94 ans !Le paysan indien Ramajit Raghav, âgé

de 94 ans, est devenu le plus vieux papa

du monde. Pour ce croyant, aucun doute,

ce nouveau-né en parfaite santé est

« un don de dieu ». Il affirme que ce sont

ses prières qui auraient été exaucées.

Si les probabilité d’avoir un enfant

à cet âge sont rare, la science n’exclut

la possibilité. Tout ce dont on a besoin,

c’est d’ « un spermatozoïde pour féconder

l’ovule», explique le Dr Paramjeet Singh.

Mais si Ramajit Raghav ne compte

même plus combien d’enfants qu’il a,

il est sûr que ce dernier bébé fait

de lui le plus vieux papa du monde.

Nanu Ram Jogi, l’homme qui détenait

ce record, avait en effet eu en 2007

le dernier de ses 22 enfants à l’âge

de 90 ans. Ramajit Raghav explique

quant à lui qu’il n’est pas l’abri de faire

un autre bébé. Mieux, il envisage même

déjà cette option. Il invite d’ailleurs tous

les journalistes à revenir dans 10 ans afin

de constater que son état de santé

ne s’est pas dégradé, et qu’il est toujours

aussi robuste.

M A C A D A M 8 9 - page 5

A C T Uen partenariat avec www.zigonet.com

21 000 invités pourla fête d’anniversaired’une adolescenteLa jeune Rebecca Javeleau, 14 ans,

souhaitait connaître le nombre de

ses amis souhaitant se rendre à la fête

d’anniversaire qu’elle organisait chez elle.

Elle a donc créé un événement sur

Facebook, précisant son adresse,

son numéro de téléphone et invitant

les éventuels participants à se manifester.

Problème, elle a rendu l’événement

public, au lieu de le limiter à son cercle

d’amis. Conséquence, l’adolescente

qui prévoyait d’inviter une quinzaine

de personnes pour son quinzième

anniversaire, a vu le nombre d’intéressés

augmenter de manière exponentielle.

Au bout de quelques heures,

21 000 personnes avaient manifesté leur

intention de venir à la fête d’anniversaire

de Rebecca. Parmi ceux-ci on pouvait

d’ailleurs relever quelques faux profils

de personnalités, comme Justin Bieber,

Stevie Wonder ou encore Susan Boyle.

Page de gauche : illustrations de Philippe Tastet,dessinateur de presse, a l’œil collé à la radio, les oreilles

sur la Tv et la presse et l’esprit tourné vers la vie.

www.philippetastet.com

Page de droite : Dominique Goubelle est dessinateur

de presse et illustrateur. Il collabore à Bakchich Hebdo,

La Mèche, la Charente Libre… et avec diverses agences

de communication. www.goubelle.net

France : le champagnedésormais plus écoloSi une bouteille de vin pèse en général

entre 450 et 500 grammes, une bouteille

de champagne est plus lourde, aux

alentours de 900 grammes. Et le porte-

parole du CIVC d’expliquer à l’AFP :

«Le champagne nécessite une bouteille

plus résistante que les autres vins du fait

du dégagement de gaz qui exerce une

pression de 6 kilogrammes au centimètre

carré […]. En fait, on demande aux

verriers de réaliser des flacons pouvant

résister jusqu’à 20 kg par centimètre

carré». Mais face à l’urgence climatique

et à la volonté de ne pas faire de la filière

champagne une filière polluante, il a été

décidé de prendre des mesures pour

réduire son empreinte carbone.

Une bouteille de 835 grammes a ainsi

été mise au point explique Le Parisien.

Cette baisse de quelques dizaines de

grammes du poids de la bouteille pourrait

permettre une réduction carbone

équivalente aux émissions actuelles

de près de 4 000 voitures.

page 6 - M A C A D A M 8 9

R E N C O N T R E

PATRICIAKAAS

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DANS UNE AUTOBIOGRAPHIEÉCRITE SANS FAUX-SEMBLANTS,PATRICIA KAAS REVIENT SURSA CARRIÈRE INTERNATIONALEEXCEPTIONNELLE MAIS AUSSISUR LE CORTÈGE DES COUPSET BLESSURES QUI ONTACCOMPAGNÉ SON ASCENSIONFULGURANTE. FORTE ETFRAGILE À LA FOIS, PATRICIASE CONFIE AVEC GÉNÉROSITÉET HONNÊTETÉ. ELLE ÉVOQUELES RELATIONS FAMILIALES,LA MALADIE ET LA PERTEDE SES PARENTS, SON ENVIEDE S’ENGAGER DAVANTAGE,L’ISOLEMENT ET LE DÉCALAGEQUE PEUT CRÉER LA RÉUSSITE.

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R E N C O N T R E

L'argent estun plus caril enlèvebeaucoupde soucismais cen'est pasle bonheur

Vous venez de sortir votre autobiographie, est-ce que ça aété difficile de vous livrer ainsi ?Un peu car on raconte sa vie à une personne qu’on neconnaît pas vraiment, en l’occurrence la journaliste qui aété la plume de ce livre. Une fois qu’elle a eu faitl’ébauche, c’est là qu’a commencé le gros travail pour moi.Il fallait que cette autobiographie me ressemble. Je nevoulais pas juste raconter mes voyages et les salles danslesquelles j’ai joué. Je voulais donner plus et, jusque-là, jene me sentais pas prête à le faire. Ces derniers temps, ilm’est arrivé des choses, dans ma vie, qui m’ont faitavancer. Dans un travail comme celui-là, on ne sait jamaisau départ ce que l’on va donner. Je ne voulais pas tropappuyer sur des choses que certains journalistes onttendance à dramatiser. Même quand je vivais des momentsdifficiles, j’ai toujours été quelqu’un de battant et positif.

Que vous a apporté ce travail autobiographique ?Ça a été comme une thérapie. Ce n’est pas que j’ai apprisdes choses sur moi mais, quand tu vois ta vie dérouléedevant toi, par écrit, tu comprends mieux certaines choses.Ça m’a permis de mieux m’accepter, de mieux comprendrecertains choix. Et puis 2010 a été une année assez difficile.J’ai appris que je ne pouvais plus avoir d’enfants… Quandj’ai eu quarante-trois ans, je me suis dit qu’il fallait vraimenty penser et c’est là que j’ai appris que je ne pourrais plusen avoir. Au début j’ai bien sûr pensé que c’était trèsinjuste. Mais peut-être que je n’en n’aurais jamais eu detoute façon si je ne m’étais pas posé la questionfranchement. C’est arrivé au moment où je travaillais surle livre, donc j’en ai parlé.

Vous venez d’une famille modeste ; benjamine de six frèreset sœurs, vous arrivez à garder le lien ?C’est vrai que nous étions une famille nombreuse, mais il ya quand même vingt ans d’écart entre mon frère aîné etmoi, donc c’est surtout les trois derniers qui étaient proches.Ensuite, ma passion puis mon métier ont créé un certainisolement, car eux sont toujours dans l’Est, alors que je suistout le temps à voyager un peu partout… Ça crée uneespèce de solitude. Ils ont aussi chacun leur famille. Quandje prends ma voiture pour aller les voir à Noël, il faut queje fasse le tour de chacun et, quand j’essaie d’organiserun dîner avec tout le monde, ils se disent que, évidemment,pour moi, c’est plus facile, alors que je veux juste recréerces réunions de famille de mon enfance. Au début surtout,c’était difficile : j’étais gênée de les inviter chez moi, parexemple, parce que je me disais qu’ils allaient penser :

« Oh, elle a un bel appart’ ! », j’avais peur qu’on me voiecomme différente. Pour l’été 2000, j’ai voulu organiser desvacances en Corse avec tout le monde, mais ça a été unvrai casse-tête. J’avais peur. Je me disais : « Est-ce que lamaison n’est pas trop grande ? Est-ce que le fait que j’aiequelqu’un pour faire les courses et la cuisine, ça ne va pasles choquer ?… » J’avais besoin de vacances après ça, carj’avais vraiment peur de ne pas faire les choses comme ilfaut ! Mais c’est très con en fait ; il faut arrêter de se poserdes questions, et faire les choses comme on le sent ! Jepense que, maintenant, ils ont compris mais, chez nous, onn’exprime pas ses sentiments et c’est très difficile de savoirce qu’ils pensent. De la même façon, j’ai du mal à exprimerles miens, à dire je t’aime. Quand j’ai été dans desrelations, on me l’a souvent reproché…

Le livre a dû changer le regard qu’ils portent sur vous ?Ils sont étonnés de certaines choses car ils ne se rendentpas compte. Comme tout le monde, ils ont des clichés dansla tête. On se dit que les gens qui sont riches n’ont pas deproblèmes, ce qui est faux. Les problèmes sont différents.On n’a pas celui de comment on va payer son loyer à lafin du mois, mais on en a d’autres. On est isolé. La solitudepeut être recherchée au début, car on est tellement entouréqu’on en a besoin, mais on passe d’un extrême à l’autre :sur scène, on a une foule de gens devant soi qu’on rendheureux et, le lendemain, vous êtes seule dans la rue avecvotre chien et vous vous demandez ce que vous allezfaire… J’ai souvent essayé de faire venir ma famille vers moimais je ne peux pas les forcer. Ma sœur m’a dit, après avoirlu le livre : « Tu sais, on pense souvent à toi. » Je le sais,mais il n’empêche que j’aimerais avoir ma frangine près demoi, comme tout le monde, pour aller prendre un café…

“UN SIMPLESOURIREPEUT AIDER

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Dans votre livre, vous parlez très honnêtement de l’argentet comment cela peut monter à la tête au début.À partir du moment où l’on gagne de l’argent, on croit qu’ilfaut certaines marques, car c’est le cliché qu’on a de larichesse, et peut-être qu’il faut passer par là. Je le vois aussiavec des amis qui gagnent leur vie normalement et quirêvent de s’acheter le sac de telle marque. Mais ce n’estpas ça la richesse. La richesse, c’est l’amour, c’est êtreheureux. Se faire un cadeau, ça rend heureux au momentoù on l’achète, c’est tout. L’argent est un plus, car il enlèvebeaucoup de soucis, mais ce n’est pas le bonheur etl’argent peut créer aussi des distances comme je le disaisavec ma famille. Il n’y a pas de jalousie mais ça crée desdécalages et puis, lors de rencontres, on se pose parfoisdes questions : est-ce qu’on est là pour ma notoriété, pourl’argent ? Beaucoup de choses sont faussées par l’argentet la notoriété. Cela crée de la méfiance et encore plus

d’isolement. Le livre m’a permis d’en prendre conscienceet de dire « Stop, je ne veux pas m’enfermer là-dedans »,et de tenter d’éviter ce que d’autres artistes ont vécu.

Les rapports avec les fans peuvent se révéler dangereux.Vous en avez fait la cruelle expérience.C’est difficile car j’aime être proche des gens mais ils nese rendent pas compte et, parfois, quand on donne ça, ilsveulent plus et plus et tu te perds là-dedans. Cette histoirede fan, c’était au début de ma carrière, en 1990. Enécrivant le livre, je me suis rendu compte que les dixpremières années — qui ont été très fortes sur le planprofessionnel car j’ai eu d’énormes succès dans le mondeentier, des récompenses, etc. — ont aussi été celles où j’aiperdu mon papa, ma maman, j’ai eu cette histoire avec cefan, qui a duré deux ans, où il voulait me protéger mais çaa très mal tourné, une histoire avec un homme avec qui je

Patricia Kaas seraà l’Olympia à partirdu 26 février 2013 avecun nouveau spectacle :« Kaas chante Piaf ».

Retrouvez des extraitsfilmés de l’interviewde Patricia Kaassur La chaîne du cœurwww.lachaineducoeur.fr,la Web TV de la solidarité.

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R E N C O N T R E

voulais vivre et au bout de six ans je me suis rendu comptequ’il n’était qu’intéressé… J’ai réalisé que, alors que jevivais des choses merveilleuses au niveau de ma carrière,il se passait tout cela et, du coup, je n’ai pas vraimentprofité de mon succès.

Vous participez au spectacle des Enfoirés depuis dix-neufans. Que vous apporte cet engagement ?La première fois, c’était en 1992. À l’époque, on était cinqou six artistes sur scène ; maintenant on est quarante-cinq !C’est une cause très importante. C’est aussi un rendez-vous,et c’est très flatteur de faire partie de cette bande. Je suiscontente qu’ils m’appellent chaque année et que celapuisse aider même si le problème existe toujours. Je mesens nécessaire. À travers une chanson, un sourire. Je nesuis pas quelqu’un qui s’engage en allant taper du poingsur une table, mais par le biais d’une chanson ou d’unspectacle, que ce soit pour le Sidaction, le Kosovo,Tchernobyl, l’association Ela… J’essaie d’amener quelquechose par ma présence. Mais il n’y a pas que ça non plus,ça peut m’arriver aussi quand je suis dans la rue. Je mesouviens d’une fois où un SDF m’avait arrêtée et dit « Oh,Patricia ! Je te regardais à la télé, j’avais acheté tonpremier album… » C’est très troublant et je n’ai jamaisoublié, car on se dit que c’est une personne qui avait unevie « normale » et qui a tout perdu… C’est dramatique etça m’a beaucoup touchée. Quand je croise des genscomme ça, je donne un petit billet ; moi, ça ne change pasma vie mais, pour eux, ça leur apporte quelque chose. Jene sais pas si ça change leur vie, mais ça donne de l’espoirje pense. C’est un encouragement, ils ne se sentent pasrejetés. Ce n’est pas parce qu’ils vivent dans la rue qu’ilsne sont rien. Ils sentent la main tendue, des fois juste unsourire peut aider. C’est ça qui est aussi important : desavoir que des gens sont là et peuvent vous aider ; que l’onn’est pas diminué par cette situation.

Vous seriez prête à vous engager davantage auprès d’uneassociation ?Oui, sûrement. Tout est une question de temps, deconfiance. Peut-être qu’il faut avoir vécu des choses, enprendre plein la gueule pour pouvoir aider et comprendreles autres. Je viens d’une famille modeste, je me suis battuedans la vie et, aujourd’hui, je suis qui je suis et ça fait rêverplein de gens. Maintenant, si je m’engage, ce n’est pasdans dix associations ; il faut choisir. Je ne sais pas ce queje choisirais car tout est important. Il y a bien sûr le cancer,qui me touche particulièrement parce que ma maman estmorte d’un cancer et que, pendant trois ans, j’ai vécul’évolution de cette maladie. Mais je n’ai pas envie dem’engager à la légère et je suis souvent en tournée ou enspectacle. Je fais ce que je peux. Il y a parfois des chosesdifficiles. Je me rappelle une visite aux enfants malades ducancer à l’hôpital Necker, qui m’avait perturbée car celame faisait trop penser à la maladie de maman. Les annéessuivantes, on avait donné un concert dans la cour de

l’hôpital avec les familles, les enfants, les médecins et lesinfirmières, c’était différent. Pour s’investir, il faut aller surle terrain. Autrefois, je ne donnais pas de temps à ma viepersonnelle. Aujourd’hui, je veux me donner un peu plusde temps. Et cela passe aussi par le partage et apprendreà comprendre les autres.

Vous écrivez « je chante pour panser les blessures »…Celles de votre public ou les vôtres ?La scène, pour moi, existe depuis que j’ai huit ans. Audébut, c’est un jeu car c’est rigolo de chanter pour desgens. Mais c’est aussi se battre car, quand je chantais dansles fêtes de la bière, les gens ne venaient pas pour moi. Jevoulais qu’ils me regardent et je me battais jusqu’à ce quequelqu’un tourne la tête. Là, je me disais : « Tu as réussi. »Quand je monte sur scène, je sais que je vais amener lesgens dans autre chose que leurs problèmes de la journéeou du moment. Mais c’est toujours différent car, sur lamême chanson, certains ont un sourire jusque-là, d’autrespleurent ou me tendent la main et c’est super de pouvoiramener cela. Pour moi, c’est aussi une façon de sortir deschoses de moi, de gueuler, de m’exprimer. Souvent, lesgens me trouvent assez différente sur scène et dans la vie.

C’est vrai que vous semblez avoir deux personnalités : trèsà l’aise sur scène et beaucoup plus réservée, parfois mal àl’aise, dans la vraie vie. Est-ce que ce livre vous a permisde réconcilier ces deux facettes ?Oui, tout à fait, parce que c’est lié à un manque deconfiance dû à mon enfance : l’accent allemand quej’avais, mon vocabulaire simple, ma culture qui n’était pasforcément étendue… C’est pas parce qu’on n’a pas uneculture dans plein de domaines qu’on n’est pas intelligent,sauf qu’on se ferme un peu sur cela. Quand j’étais surscène, je me trouvais plus intéressante, plus belle même ;parce que je savais que je pouvais apporter quelquechose. Dans la vie, je ne savais pas si je pouvais apporterautre chose. Comment veux-tu quand tu doutes de toi ? Il fautdéjà s’aimer pour pouvoir aimer et ce n’était pas forcémentle cas. En finissant ce livre, pour la première fois de ma vie,je me suis dit : « Tu es une belle artiste. » Je ne m’étais jamaisdit cela avant, pourtant j’ai vendu beaucoup de disques, j’aieu des foules de personnes qui sont venues me voir, maiscela ne suffisait pas ; même si on me le disait, ça ne rentraitpas. Là, j’ai réalisé et je me suis surtout dit : « Maintenant,tu n’as plus rien à prouver. Fais ce dont tu as envie sans tepréoccuper de si ça va être compris, si ça va plaire, etc. »Je n’ai plus cette angoisse ; je dis ce que je pense, aprèscela on m’aime ou on ne m’aime pas, c’est pas grave, j’aifait tellement de choses que je dois être fière de ce que jefais et ne pas toujours douter. Je pense qu’on a tous en soides qualités et c’est cela qu’il faut mettre en avant. Il fautaimer ce que l’on est. C’est comme cela que l’on peut mieuxse défendre et mieux vivre les choses car, quand on est biendans sa peau, on vit tout de manière différente.Caroline Charron

BONUS LECTEUR Pour gagnerl’autobiographie de PatriciaKaas, L’ombre de ma voix,éditée chez Flammarion,envoyez un e-mail à[email protected] précisant votre adresse,votre âge, où vous achetezMacadam, ce que vous enpensez, etc. Toutes vosremarques nousintéressent ! Les gagnantsseront tirés au sort.

BONUSLECTEUR

Je me souviensd'une foisoù un SDFm'avait arrêtéet dit "oh,Patricia ! Jete regardaisà la télé,j'avais achetéton premieralbum...".C'est trèstroublant...

en partenariat avec www.youphil.com

Ce devait être un jour de marché comme les autres.

Du moins c’est ce que Imad pensait, jusqu’à ce

qu’il se fasse interpeller au milieu des étalages par

deux officiers. Il devra s’expliquer quant à sa

conversion au christianisme. En Afrique du Nord,

de nombreuses familles doivent faire face à la

persécution parce qu’elles se sont converties à la

religion chrétienne. Portes Ouvertes met tout en

œuvre pour encourager ces familles dont la liberté

d’expression est bafouée.

« J’ai rencontré une chrétienne que je connaissais

déjà, elle avait besoin de s’exprimer, d’être

entendue, de savoir que ce qu’elle vivait avait de

l’importance pour moi. Assises l’une en face de

l’autre, les mains dans les mains, elle savait que

je l’écoutais vraiment, que j’allais prier pour elle

et qu’elle n’était pas oubliée», explique Fatima,

qui participe à un projet d’entraide.

Portes Ouvertes regroupe une trentaine de bureaux

qui œuvrent dans plus de 60 pays dans le monde,

où les minorités chrétiennes sont victimes de

persécution. L’ONG apporte une aide humanitaire,

en mettant en place des programmes de dévelop -

pement socio-économique pour ceux qui se

retrouvent en situation de détresse et de misère à

cause de la persécution. Elle dispense aussi une

assistance juridique, pour aider les minorités à

défendre leurs droits. Depuis 1997, Portes Ouvertes

produit chaque année un index qui recense les 50

pays du monde où les chrétiens sont le plus

persécutés.

UN JOUR DE MARCHÉCOMME LES AUTRES

en partenariat avec www.portail-humanitaire.org

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POUR SORTIR DE LA MARGE, L’ESS DOIT ENGAGER ET GAGNER, AVEC D’AUTRES, LABATAILLE DES IDÉES.

Ces dernières années, l’ESS connaît une vraie montée en puissance auprès des médias, desacteurs académiques (grandes écoles, universités), des décideurs politiques locaux, nationaux eteuropéens – de gauche et fait nouveau, de droite aussi. Des réseaux patronaux (Entreprendre,Centre des jeunes dirigeants d’entreprise...) s’y intéressent également sous un jour nouveau. Maiscette reconnaissance, sous sa forme actuelle, peut s’avérer contreproductive. Car si la musique achangé, en bien - on est passé de « vous êtes de la concurrence déloyale » à « c’est très bien ceque vous faites, continuez les gars ! » -, il demeure quand même un sentiment persistant : celuide ne pas être vraiment pris au sérieux, d’être toujours considérés comme étant « à côté », enpériphérie, en marge. L’ESS semble ainsi passer du village d’irréductibles Gaulois à une sorte deparc Astérix formidable, de ceux que vous allez visiter le week-end à la campagne, en famille,pour vous divertir. La semaine, elle, reste réservée à des sujets réputés « sérieux » et « importants». De vrais plats de résistance : le G20, le business, les grandes entreprises, la fiscalité, l’industrie,la dette, le pouvoir d’achat, etc. Pour le « social et le solidaire » on verra cela au dessert, si on aencore un peu faim... Bien sûr, le trait est forcé mais l’idée est bien là.

NE PLUS RÉFLÉCHIR EN « MINORITAIRES »Surtout que, pendant ce temps-là, le « business as usual » revient en force, les marchésfinanciers imposent leur loi aux États et le spectacle des sommets internationaux - deCopenhague au G20 - amuse la galerie sans aboutir à rien de décisif.Dans ce contexte, et à l’aube d’une année électorale chargée, l’ESS ne peut se contenterpolitiquement de défendre et de proposer seulement des mesures pour favoriser son propreessor. Être citée dans les programmes des candidats est bien sûr indispensable, mais aussilargement insuffisant. Cela cantonne en effet l’ESS au rôle de groupement catégoriel, commeil en existe déjà des centaines en France. Il faut aussi chercher à peser sur la ligne économiqueglobale des programmes des candidats à la présidentielle, dans un sens plus social et plussolidaire. À l’heure d’une crise systémique, l’objectif de l’ESS ne peut en effet se réduire àfaire grandir sa « part de marché », îlot de vertu dans un océan de vice économique… Il doitêtre aussi et surtout d’irriguer et de changer, avec d’autres, l’ensemble de l’économie. Lacrainte, exprimée par certains, que ce second objectif, par son ambition globale, amène àdiluer l’ESS, résulte d’une vision étroite et court-termiste. C’est en fait exactement le contraire :se positionner comme force de changement, avec d’autres, de toute l’économie permettra dedévelopper significativement l’ESS. Pourquoi ? Parce qu’avant de gagner la bataille du réel,il faut gagner la bataille des idées (chère à Gramsci) et faire évoluer en profondeurl’imaginaire collectif sur l’entreprise, le profit, l’économie. Pour créer alors les conditions d’un

à quoi sertl’économie socialesi elle ne dérangepersonne ?

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S O C I É T É

réel changement d’échelle de l’ESS et, plus largement, de toutes les initiativesentrepreneuriales plus solidaires et plus démocratiques. Plus concrètement :tant que ne s’imposera pas l’idée que la fragilité humaine doit être au cœurdu modèle économique et du management des entreprises, les structuresd’insertion et les entreprises adaptées resteront considérées comme desimples rustines. Tant que ne s’imposera pas dans l’opinion et le débat publicla pertinence et la nécessité d’avoir des salariés au sein des conseilsd’administration des entreprises, le modèle Scop continuera à être vu commeintéressant mais marginal. Tant que ne s’imposera pas l’idée que les banquesdoivent à leurs clients la transparence sur l’impact social de leurs dépôts etleur traçabilité (notamment au regard des paradis fiscaux et duréinvestissement local), les banques éthiques seront vues comme utiles maispériphériques. Tant que ne s’imposera pas l’idée que l’entreprise ne se réduitpas à un instrument de profit propriété des actionnaires, le modèle des«sociétés de personnes» (associations, coopératives, mutuelles) sera regardéavec autant de sympathie que de condescendance. On pourrait multiplierles exemples… L’ESS gagnerait ainsi à passer d’une demande de

reconnaissance comme «minorité visible» - à qui on doit accorder desavantages spécifiques liés à des revendications identitaires - à une postured’inspiration pour l’avenir de l’ensemble de l’économie. En démontrantdavantage sa capacité à apporter des réponses anticipatrices à des défisqui se posent à toutes les entreprises, l’ESS sera alors vraiment prise ausérieux, reconnue comme un des leviers clés pour sortir de la crise par lehaut. Pour gagner cette bataille des idées, il ne faut pas craindre debousculer, de déranger. Diogène disait de Platon: « À quoi sert unphilosophe qui n’a jamais dérangé personne ? ». Paraphrasons-le : « À quoisert une ESS qui ne dérange personne ? » Nous sortons de la crise dans unétat pire qu’avant. Les grandes régulations promises ne parviennent pas às’imposer. Les bonus repartent de plus belle, les écarts de salaires aussi. Le

chômage de longue durée et la précarité s’étendent, ceux des jeuness’aggravent. L’environnement n’est plus une priorité. La rente étouffel’innovation et l’initiative. L’État, surendetté pour sauver le système, n’arriveplus à répondre à l’intérêt général. Le risque systémique est toujours là. Toutcela n’est pas acceptable et nous indigne. Si nous ne disons rien, ne faisonsrien, ne nous étonnons pas que les extrêmes et que l’abstention montent !Une insurrection des consciences est nécessaire et possible. Car il n’y a pasde fatalité. Nous pouvons changer la donne. Et remettre l’économie auservice de la planète et des hommes, notamment des 80 % qui estiment nepas pouvoir faire bouger les choses dans la société. L’ESS peut et doit êtreà la pointe de ce combat. Elle ne doit pas seulement parler politiquementaux inclus, aux bobos, aux militants, aux citadins des grandes métropoles,mais aussi à ceux qui souffrent, sont déstabilisés et fragilisés par lamondialisation, menacés par le déclassement social et territorial, et quiparadoxalement… sont souvent des bénéficiaires de l’action des initiativesde l’ESS ! L’ESS doit se faire entendre d’eux. Être populaire sans êtrepopuliste. Porter sa voix dans le débat public, en tant que mouvement social,

en tant que force politique, crédible et audible. Une force capable deproposer une vision globale de l’économie et pas seulement de se regarderle nombril. Une force capable de créer des rapports de force favorables etde peser face aux décideurs. Une force à même de faire mouvement et debousculer l’ordre établi. Pour cela, l’ESS institutionnelle doit retrouver le goûtdu débat, de l’audace, de la confrontation, au sens noble du terme. Et sortirdes exercices classiques, désormais éculés, alternant autocongratulationsprimaires (« nous sommes l’Alternative ») et jérémiades plaintives (« nous nesommes pas assez reconnus »). Un sursaut est donc nécessaire. Sinon,l’indifférence méfiante (village gaulois) ou l’enthousiasme décalé (parcAstérix) s’imposeront durablement…Tarik Ghezali, délégué général du Mouvement des entrepreneurs sociaux.

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Lorsqu’on l’interroge sur la Coupe du monde des sans-abri, qui s'esttenue à Paris du 21 au 28 août à Paris, Mel Young, fondateur del’évènement, résume son engagement par trois mots : l’obscurité,l’invisibilité et la lumière.L’obscurité car, comme nous le rappelle cet entrepreneur écossais decinquante-six ans, on dénombre actuellement plus d’un milliard desans-abri à travers le monde. Si cette situation est effectivement trèssombre, pour Mel Young, elle est avant tout insoutenable. « Il y avaitdéjà beaucoup de sans-abri avant la crise financière, tient-il à pré-ciser. La crise a accentué le phénomène, mais la plupart des gensse moquent de la situation. » La cause de cette indifférence géné-rale ? Si l’on en croit Mel Young, elle réside dans l’invisibilité qui af-fecte les personnes sans abri. « Une étude réalisée à partir dephotographies a montré que la plupart des gens pouvaient recon-naître les logos des entreprises qu’ils voyaient tous les jours, maispas les sans-abri qu’ils croisaient quotidienne ment… » Et la lumièrecomme premier antidote…Pour Emmanuel Petit, parrain de la Homeless World Cup, il est donclargement temps d’ouvrir les yeux. « Chacun doit mettre les mains

dans le cambouis pour changer les choses, les mentalités, prescritle champion de la Coupe du monde de 1998, qui avoue œuvrerdans le milieu carcéral depuis ses dix-huit ans. Chacun, à son niveau,doit apporter sa petite pierre à l’édifice. Trop de SDF se font délogeruniquement parce qu’ils dérangent les riverains. Les gens doiventprendre conscience qu’eux-mêmes peuvent se retrouver dans la ruedu jour au lendemain. La vie bascule très rapidement. » S’il reconnaîtle « côté bling-bling » de l’évènement, l’ancien footballeur se dit tou-tefois près à « suivre la Homeless World Cup jusqu’au bout, y com-pris tout ce qu’il y a derrière. La situation changera grâce à l’union

de tous : des collectivités locales, desentreprises et des gouvernements,mais aussi, et surtout, des détenteursdes clés de la finance »… À tousceux qui douteraient de la vocationsociale du business footballistique,Emmanuel Petit répond en deuxtemps : « Le foot, en lui-même, rem-plit toujours sa mission d’insertionsociale. Seulement, le foot profes-sionnel est une micro-économie àl’intérieur d’un pays. » Selon lui, ledéclin de la notion d’insertion par lesport au sein du football profession-nel s’explique par le contrôle exercépar la Ligue* sur ce dernier. « Le footprofessionnel est dans sa bulle. Il fau-drait y introduire un fair-play moralet y mener des réformes profondes.Le monde professionnel est conscientdes dérives, mais le train est telle-ment parti qu’on ne peut pas fairemarche arrière. » L’idée d’un déca-lage entre foot professionnel et footamateur prend tout son sens avec la

Homeless World Cup, comme en témoigne Patrick Mbeu. Pour cetancien international rwandais, dégoûté du football professionnel, laCoupe du monde des sans-abri s’est présentée comme l’occasion deredécouvrir le sport en tant que moyen d’insertion. Alors qu’il résidaitlui-même dans un logement social lors de sa première participationau tournoi (Copenhague, 2007), Patrick Mbeu, qui a ensuiteentraîné l’équipe de France en 2009 (Milan), est aujourd’hui ambas-sadeur de la Homeless World Cup et représentant du comité desjoueurs. « La Homeless World Cup doit permettre de changer leregard des gens sur les sans-abri », précise-t-il. Pour cela, « le footest un moyen très fort, conclut Mel Young. C’est une langue univer-selle. Avec la Homeless World Cup, chacun est gagnant ; aussi bienles bénévoles qui s’efforcent de changer la situation, que les sans-abri eux-mêmes. Ce sont toutes ces personnes qui apportent de lalumière au monde ».Mélanie Rembert

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La Francea accueilli

la Coupedu mondedes sans-abri

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LA FONDATION SEBSOUTIENT :

Créée en 2007, la FondationGroupe SEB a pour objet la luttecontre l’exclusion.* La Fondation Seb estpartenaire de Macadamwww.fondation.groupeseb.com

Alors que le coup d’envoi de la Coupedu monde de foot des sans-abri, qui aeu lieu à Paris au mois d’août, venait toutjuste d’être lancé, Emmanuel Petit estrevenu sur son engagement en tant queparrain de l’évènement. Loin de réclamerla gloire et les lauriers, le championde la Coupe du monde de foot de 1998se révèle plutôt en héros très discret…

Vous êtes parrain de la Homeless WorldCup, à Paris au mois d’août 2011.Pourquoi cet engagement ? C’est ma première apparition médiatiquedans une œuvre caritative. Je pensequ’on ne peut plus fermer les yeux surla situation des sans-abri. Chacun doitmettre les mains dans le cambouispour changer les choses, les mentalités.Chacun, à son niveau, doit apportersa petite pierre à l’édifice. Trop de SDFse font déloger uniquement parce qu’ilsdérangent les riverains. Les gens doiventprendre conscience qu’eux-mêmes peuventse retrouver dans la rue du jour aulendemain. La vie bascule très rapidement.

Comment concevez-vous votre rôle parrapport à la Homeless World Cup ? C’est vrai que cette compétition a un petitcôté bling-bling. Mais je vais suivre le trucjusqu’au bout, y compris tout ce qu’il y aderrière. J’essaye de m’appuyer sur mapopularité pour apporter ma petite pierreà l’édifice, car la situation changeragrâce à l’union de tous : des collectivitéslocales, des entreprises et des

gouvernements, mais aussi, et surtout, desdétenteurs des clés de la finance…

Comment expliquez-vous le déclindes valeurs sociales au sein du footballprofessionnel ? Le foot, en lui-même, remplit toujourssa mission d’insertion sociale. Seulement,le foot professionnel est une micro-économie à l’intérieur d’un pays.La Ligue* contrôle l’ensemble du footprofessionnel, qui est dans sa bulle.Il faudrait y introduire un fair-play moralet y mener des réformes profondes, maisc’est très difficile de changer les choses.Le monde professionnel est conscient desdérives, mais le train est tellement partiqu’on ne peut pas faire marche arrière.

Vous dites que c’est votre premièreapparition médiatique dans une œuvrecaritative. Agissez-vous pour d’autresactions de ce type ? Oui, mais je n’en parle jamais. Ça nem’intéresse pas qu’on parle de moi,je préfère agir dans l’ombre. Par exemple,j’œuvre dans le milieu carcéral depuismes dix-huit ans, et j’ai participéau lancement d’un fauteuil de parachuteascensionnel pour les non-valides.Dans tous les cas, on ne peut passe permettre de rester les bras croisés. Mélanie Rembert

* La Ligue de football professionnel (LFP) rassemble

les clubs français à statut professionnel.

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EMMANUEL

PETITLA VIE BASCULE TRÈS RAPIDEMENT

L’ANJE DIJON« Pour les jeunes des quartiers, créer son entreprise

ce n'est pas seulement une réussite économique. C'est

aussi une formidable valorisation sociale. » Amar

Titraoui est le directeur de l'antenne dijonnaise de

l'ANJE, l'Association Nationale des Jeunes Entrepre -

neurs, qui accompagne les jeunes de quartiers

défavorisés vers la création d'entreprise. L’activité de

l’association commence par la sensibilisation : par

des« thés citoyens » ou encore des matches de foot,

elle favorise la rencontre entre des jeunes et des chefs

d’entreprise. « L'objectif est qu’ils aient des modèles,

qu’ils se disent, malgré les discriminations : ‘Moi aussi

je peux monter ma boîte.’ », résume M. Titraoui. En

2010, 111 jeunes ont franchi le cap et contacté

l’ANJE. Parmi eux, plus de 40 ont déjà créé leur

activité. « Ça va des services aux personnes âgées à la

plomberie en passant par le cabinet de conseil,

s'enthousiasme M. Titraoui. Ces jeunes manquent de

réseau et de conseils mais ils ont une ‘gnaque’

impressionnante ! » Sabrina, par exemple, voulait se

lancer dans l’immobilier. Pour pallier son manque de

réseau, l’ANJE lui a conseillé de commencer par le

logement étudiant. "Ca lui a permis d’entrer dans le

domaine, de se faire reconnaître par ses confrères et

aujourd'hui elle gagne plutôt bien sa vie », se réjouit

M. Titraoui. Le directeur vient d’ailleurs de la mettre

en relation avec un expert comptable, bénévole dans

l’association, pour qu’il l'aide à gérer le développement

de son entreprise.

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E U R O P E / C A R N E T D E V O Y A G E S

À l’échelle de l’Espagne, le suspense était aussi vif que celui

qui précède habituellement le choix de la prochaine capitale

olympique. L’une des villes du pays devait devenir, à côté de la

polonaise Wroclaw, capitale européenne de la culture en 2016.

Les candidatures étaient nombreuses et les espoirs élevés. Le

28 juin, un jury d’experts indépendants a finalement choisi San

Sebastian, à la fureur des autres villes, qui n’ont pas manqué

de le faire savoir. Le maire de Saragosse, Juan Alberto Belloch,

a parlé de « grave erreur » et a même annoncé un recours, une

première dans l’histoire des capitales culturelles européennes.

D’autres ont vivement critiqué une décision « politique ». La ré-

putation culturelle de San Sebastian n’est pourtant plus à faire :

cette ville du nord de l’Espagne accueille un festival de cinéma

prestigieux, un grand événement de jazz et est connue dans le

monde entier pour l’inventivité de sa cuisine. Alors, pourquoi

cette colère ? C’est que San Sebastian, située en plein cœur du

Pays basque, vient d’élire à sa tête un nouveau maire issu de la

liste indépendantiste Bildu, supposée proche de l’ETA. Juan

Karlos Izaguirre, c’est son nom, « ne le mérite pas », a persiflé

son concurrent de Saragosse. Il faut dire que M. Izaguirre ne

fait pas l’unanimité en Espagne. Quelques jours avant la déci-

sion du jury européen, l’homme avait fait enlever le portrait du

roi Juan Carlos des murs de la mairie, un choc dans un pays où

le souverain reste très respecté. Dans la foulée, son parti a

réclamé que l’armée, la gendarmerie et la police espagnole quit-

tent le Pays basque. Autant de symboles qui plaisent peu dans

une certaine Espagne castillane, où l’on juge hypocrite le thème

de la paix choisi par San Sebastian (Donostia en basque) pour

promouvoir sa candidature…

Frédéric Ravenne

Difficile de faire plus sobre que Jean-Jacques Gary. Un pantalon gris, un simplepull-over de la même couleur. Pas d’accessoires superflus, tout vient de la voix,de la proximité avec le public. Une ressemblance physique avec le grand HenriGougaud, le même désir de partager la vertu profondément révolutionnaire duconte de sagesse. Campé sur le sol piqueté de fleurs printanières, les bras dé-ployés, Jean-Jacques Gary revisite des récits sans âge. Et c’est dans une narrationà un auditoire attentif qu’il redonne une vie à la création de la ville de Bavay —en souvenir du roi Bavo, venu d’Asie Mineure, accostant à Boulogne, bien avantl’arrivée des Romains au Ier siècle av. J.-C. C’est toujours un hymne à l’énergie età la vie qu’entonne ce conteur, enseignant le yoga par ailleurs, puisant son ins-piration dans des écrits à dimension universelle. Celui de Wakan Tanka appar-tient à la tradition des Indiens d’Amérique du Nord. Dans l’Avesnois, devenu sonlieu d’adoption, Jean-Jacques Gary se sent bien, la nature y est très présente.« J’ai trouvé ici, dit-il, un espace-temps, dans lequel les vibrations, la sensibilitéque je porte en moi, qui se sont construites sur les bords de la Garonne, onttrouvé un écho et de quoi les nourrir. Des points d’ancrage, aussi, pour mes his-toires. » Dans un champ surgit, isolé, un mégalithe lié au culte solaire. Plus loin,un menhir traversé d’ondes cosmiques. Au détour d’un chemin, un vestige pré-historique révèle une étrange voie rectiligne. Terre de légendes, comme l’histoire,sortie de l’imagination d’un troubadour, qui fit de Brunehaut la mère de JulesCésar, auquel on attribue la paternité de nos voies romaines. Car, de Bavay par-taient en étoile sept voies routières, alors que les villes de cette région du Nordà desservir étaient bien modestes en comparaison des autres cités de la Gauleromaine. En souvenir de cette femme extraordinaire, il reste la colonne Brunehaut,sur la place centrale de la cité, avec un socle à sept faces. Le lieu des sept chaus-sées, dit « Roue d’or », projection des signes zodiacaux sur la terre.

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SAN SEBASTIANCAPITALE EUROPÉENNE DE LA ...

POLÉMIQUE

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Cathédrale du Bon Pasteur de Saint-Sébastien

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C A R N E T D E V O Y A G E S

L’OISEAU INCONNUÀ deux pas de Lille et de la Belgique, l’Avesnois apparaît comme un bocage décalé, avec une poignée de souffleurs deverre, de tourneurs sur bois, de vanniers et de tailleurs de pierre — à Wallers-en-Fagne, la pierre bleue prend entre leursmains, des formes plutôt contemporaines. On appelle aussi « Petite Suisse du Nord » cette micro-région où s’éparpillent desmaisons de brique et de bois, pas trop éloignées des sources des rivières et des champs ondulant d’herbes folles. Qui est la« chevêche d’Athéna » ? Une petite chouette qui niche dans les arbres creux, dans les vergers avesnois. Ce thème de l’oiseaua été choisi par Jean-Jacques Gary pour son dernier spectacle à l’école communale de Feignies, le village ou il habite. « Auplus fort de l’orage, il y a toujours un oiseau pour nous rassurer, nous rappelle René Char, c’est l’oiseau inconnu, il chanteavant de s’envoler. » Devant un auditoire mêlé d’enfants, le conteur peut déployer son répertoire. Ce jeune public justifie seschoix de textes car, avec eux, la réaction est spontanée, l’énergie déborde et la narration peut prendre un chemin inattendu.Thierry Quintrie Lamothe

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RENSEIGNEMENTSL’Avesnois, c’est aussi plusde mille kilomètres depromenades et randonnéesà découvrir, la stationtouristique du ValJoly,au bord d’un lac de180 hectares et au cœurd’une vaste natureforestière et bocagère.C’est aussi la terredu maroilles, ce fromageà pâte molle, bénéficiantdu label AOC.

Autre structure d’accueilpour les familles, couplesou individuels, à quelquesminutes de la Belgique :Le Bol vert, avec un hôtel,un restaurant, une fermepédagogique, ouvert toutel’année, à Trélon,tél. : 03 27 60 84 84.

Nombreuses possibilitésd’accueil dans le parcnaturel régional de l’Avesnois,tél. : 03 27 77 51 60.www.parc-naturel-avesnois.frwww.tourisme-avesnois.com

Pour un séjour dans le Nord,beaucoup d’idées originales,chaque saison. Contacterle comité départementaldu tourisme du Nord,tél. : 03 20 57 59 59 [email protected]

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Trélon - Atelier-musée du verre / soufflage

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Wallers-en-Fagne - façade Forêt de Mormal

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Promenade équestre à ValJoly

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AGENDASOLIDAIRESEPT 2011‘ 8 septembre :Journée internationalde l’alphabétisationSon objectif est de soulignerl’importance de l’alphabétisationauprès des citoyens,des collectivités etdes associations. Aujourd’hui,près d’une personne sur septest illettrée, et sur les 860 millionsd’illettrés, 500 millions sontdes femmes.

‘ 10 septembre : Journéemondiale des premiers secoursL’objectif général de cette journéeconsiste à faire mieux comprendrele rôle crucial des premierssecours, tant dans la vie couranteque dans les situations d’urgence,pour la prévention des accidentset des maladies, ainsi quepour l’intégration des groupesmarginalisés de la société.

‘ 24 septembre :17e « Pyramide de chaussures »,dites non à l’horreur des mineset des bombes à sous-munitions !Depuis 1995, l’associationHandicap international organisedes pyramides de chaussuresdans plusieurs villes en Franceet à l’étranger comme symbolescontre les mines anti-personnelleset les bombes à sous-munitions(BASM), et par solidarité avecles victimes de ces armeswww.pyramide-de-chaussures.fr

‘ 26 septembre : Journéemondiale du cœurUne journée de prévention et desensibilisation pour une meilleurehygiène de vie afin de luttercontre les risques d’infarctus.

‘ 30 septembre : Lancementofficiel à Paris d’Autolib’,le système de voituresélectriques en libre-serviceÀ l’heure où la préservation dela couche d’ozone est à l’honneur,le système de voitures électriquesen libre-service débute à Paris.Rangez vos voitures et limitezvos émissions de CO2 en adoptantl’Autolib’ attitude.

en partenariat avec laweb TV de la solidaritéet de l’environnement

P L A N È T E

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À ÉVITER

• Bien sûr, gaspiller l’eau, devenue notre très chère...eau. Récupérateur ou divers récipients feront l’affaire.Arrosez tard le soir ou très tôt le matin. Un goutte-à-goutte est également devenu indispensable et demandepeu de travail pour l’installer. Aux pieds des plantes, lacuvette d’arrosage n’est malheureusement pas toujourscréé, elle est pourtant un des meilleurs moyens de mettreen une seule fois la quantité d’eau suffisante pour unebonne croissance. L’aération à la griffe permettra à l’eaude bien s’infiltrer.• Tailler tout et n’importe comment. Pour les arbustes lataille dépend de la période de floraison. En été, ne cou-pez que ceux dont la floraison est printanière et termi-née. Mais laissez tranquille les cerisiers et les rosiers. Nedevenez pas le « coupeur fou » qui prend soudainementl’envie de faire une coupe au bol à tout ce qui dépasse.Par contre vous pourrez tailler après la récolte, framboi-siers, cassissiers et groseilliers.• Récolter n’importe comment. Impatient de tout dégus-ter, vous êtes tentés de cueillir des légumes qui n’ont pasfini de mûrir, ou alors impossible de récolter à temps.

QUELQUES CONSEILS

Les cornichons se récoltent tous les 2 jours, après ils sonténormes. Les courgettes tous les 2, 3 jours si vous désirezune courgette digne de ce nom. Par contre pour lesharicots, il faut un calendrier précis et un « timing » d’en-fer : tous les 2 jours. Les pommes de terre sont prêtesquand le feuillage est jauni, ce qui n’empêche pas d’enramasser quelques pieds lorsque qu’elles sont minus-cules. Côté fleurs laissez les tranquilles, ôtez les rosesfanées, quelques tiges sèches mais globalement entrecanicule et gros orages , laissons-les souffler. Un beaujardin doit être un peu folichon. On nous répète que nousnourrir coûtera de plus en plus cher, notre potager doitdevenir notre garde-manger le plus précieux alorsbichonnons-le pour nous nourrir, entretenons-le sans letuer, sans pesticide aucun en n’oubliant pas tous ses auxi-liaires : les abeilles notamment qui travaillent pour nous,sans qui aucun légume ne serait pollinisé.Raymonde Prades

P L A N È T Een partenariat avec www.terraeco.net

LA FIBRE SYNTHÉTIQUE PEUPLE NOS NUITS. MAIS LA SOLUTIONPOUR UN SOMMEIL DE PLOMB SANS PLOMBER LA PLANÈTE,C’EST LA PLUME. NATURELLE, PRODUITE EN FRANCE, ELLECONSTITUE UN RÊVE DE LITERIE, QUI A SON PRIX.

« Allez hop ! Aux plumes ! » L’expression de nos grands-mères a prisun sacré coup de vieux. Car aujourd’hui, la plume se fait rare. Sur les13 millions d’oreillers vendus chaque année, le Français moyen choisitplutôt un carré farci de fibres synthétiques. « Depuis la fin desannées 1960, c’est devenu la règle dans les pays occidentaux. Lesgarnissages naturels ne représentent que 20 % des oreillers », soupireStéphane Martin, directeur commercial de l’entreprise Dumas, quifabrique couettes, oreillers, édredons…La vénérable maison bourguignonne s’est mise au diapason. Ellepropose notamment une série d’oreillers en polyester, destinés à lagrande distribution, qui représente plus de la moitié de ses clients. Etces fibres issues de la pétrochimie pèsent lourd dans le bilan carbonede la société. Les matières premières concentrent les deux tiers desémissions de l’entreprise, qui produit 2,5 millions de couettes etoreillers à l’année. Pour proposer des produits à 15 euros dans lesgrandes enseignes d’ameublement, la dite fibre est acheminée d’Asiedu Sud-Est, tout comme le coton de la housse !Et difficile, malgré des efforts, de rapprocher les approvisionnements,avoue Stéphane Martin. « On essaye d’utiliser des fibres issues durecyclage de bouteilles en plastique, produites en Europe, mais cematé riau est trop cher pour l’instant. » La solution pour piquer un sommecarbo-light ? Se coucher sur du canard. Chez Dumas, pour fabriquerun oreiller haut de gamme, on achète du duvet français. Un cocoricoqui se justifie par la qualité de la plume, directement liée à l’âge et àla taille du palmipède. « Les canards chinois ont une durée de vie plus

courte et sont plus petits que les canards landais. Or, pour le haut degamme, il faut une plume et un duvet arrivés à maturité », dévoileStéphane Martin, qui précise que le prix de l’oreiller peut alorsquadrupler.Et côté plumes, la France peut faire le coq. « Après la crise de la vachefolle, les consommateurs de viande se sont rabattus sur le canard », seréjouit Pierre Capellot, président du Syndicat national des duvets etdes plumes. En conséquence, la production de plumage a doublé envingt ans, pour atteindre 12 000 tonnes annuelles, soit le second rangmondial. Le recyclage de la vieille literie en fournit, lui, 7 500 tonnes.Chez le leader européen de la production de plumes et de duvet,Pyrenex, installé au milieu des fermes d’élevage landaises, une partiede la plume de garnissage est exportée, l’autre transformée : 1,5million d’oreillers prennent forme chaque année. Sélection, lavage ettriage scandent la fabrication. La manufacture assure afficher, depuisquelques années, une croissance à deux chiffres et clame que le naturelrevient au galop.« Nous sommes à mille lieues de la literie de nos grands-parents : lesnormes et les contrôles d’hygiène sont désormais drastiques », assureEric Bacheré, directeur général délégué de Pyrenex. Car si les Françaisse sont détournés de la plume, c’est par phobie des rhumes et desallergies. Or, on estime que la majorité des oreillers vendus aujourd’huisont traités contre les acariens, les bactéries ou les moustiques.Il y a dix ans, pour répondre à la demande croissante, Dumas s’estpenché sur la question. A l’époque, ses laboratoires lui proposent detraiter les textiles à l’aide d’acaricides, issus de la chimie de synthèse.« Pour un oreiller contenant 1 kg de garnissage, il fallait 50 g deproduit chimique, qui se diffusait comme du Baygon dans l’atmo -sphère ! Or, un oreiller, on y pose sa tête entre six et huit heures parjour ! », se souvient Stéphane Martin, dont la société décide alors de

se tourner vers d’autres solutions.Ce principe de précaution a-t-il été appliqué par tous les

fabricants ? Plusieurs d’entre eux n’ont pas donné suite à nosdemandes d’inter view. Depuis 1998, la famille de substances

utilisées pour les traitements d’oreillers est certes encadréepar un règlement européen, la directive Biocides. « Mais

quelle dose reçue quotidiennement est acceptable ?On ne sait pas ! Il y a un flou artistique sur ces

limites », alerte le Mouvement pour le droit etle respect des géné rations futures. Nos

arrières grands-mères envoyaient lespetits au plumard d’un « Au lit

canailles ! La puce a faim ! » Plus dedanger de ce côté-là…

écolo l’oreiller ?

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C ’ E S T M A L I N

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Julien Demets, Autour du livre/les Cahiers du rock, 14 e.

bons planspar Caroline Charronpsy

Je suis très désorganisée. Les papiers et les choses s’amoncellent et jene sais qu’en faire. Environ tous les trois mois, mon mari pique une co-lère et menace de déménager. Je passe alors trois jours à ranger, etpuis, trois mois plus tard, on repart pour un nouveau cycle. Je ne suispourtant pas fainéante, mais je me sens impuissante face au désordre.Au secours !Ranger est bien plus qu’une simple tâche ménagère. Symboliquement, ranger, c’estfaire le tri, c’est accepter le passé et faire face au présent. Ranger ses affaires équivautà reprendre le contrôle de sa vie en donnant un ordre bien précis à chacun des sesaspects. Il est probable que votre sentiment d’impuissance face au désordre soit révé-lateur d’un sentiment d’impuissance plus général face à l’existence. Avez-vous du malà prendre des décisions ? Choisissez-vous la fuite plutôt que de modeler votre vie telleque vous la voulez ?Il est grand temps de reprendre les choses en main. Faire de l’ordre dans une vie nepeut pas être accompli par à-coups trimestriels. Vous poussez régulièrement votre marià bout en lui infligeant votre chaos. Au cas où il s’agirait d’un moyen plus ou moinsinconscient d’exprimer passivement une colère refoulée envers lui, efforcez-vous decommuniquer ouvertement plus fréquemment avec lui. Quant à votre espace de vie, ilfaut repartir de zéro et tout vider avant de créer un cadre et une structure auxquels ilfaudra vous tenir avec un peu de discipline quotidienne. Commencez par découvrir leplaisir de jeter. Partez à la chasse à l’inutile armée d’un sac poubelle à la voracité im-pitoyable. Ne négligez aucun recoin. Cela prendra du temps. Les choses qui ne sontni belles ni utiles ne doivent pas avoir droit de séjour chez vous. Une fois le passé do-mestiqué, établissez en collaboration avec votre mari une organisation fonctionnellepour le couple et sachez profiter de votre espace présent.Dr Catherine Selden

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C ’ E S T M A L I N

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Décoration, rénovation, construction… à partir du 1er janvier 2012, cha-cun pourra choisir les produits induisant le plus faible impact possiblesur l’air intérieur. Tous devront en effet, afficher une étiquette santé en-vironnementale. Nathalie Kosciusko-Morizet, Christine Lagarde et XavierBertrand, ministres respectivement en charge de l’Écologie, de l’Économieet de la Santé, ont signé un décret en ce sens. Les produits concernésseront, par exemple, les peintures, les isolants, les cloisons, les revête-ments de sols, les vernis, les colles et autres adhésifs, qui émettent quan-tités de polluants présentant des risques pour la santé, formaldéhyde ettoluène en tête. De A+ pour les produits les plus écologiques à C, le visuelindiquera le niveau d’émission des polluants volatils. « Pour la premièrefois, une étiquette va permettre d’informer les consommateurs et doncd’orienter leurs achats vers des produits moins nocifs pour l’air intérieur,explique Nathalie Kosciusko-Morizet. La publication de ce texte constitueun signal fort vis-à-vis des industriels, afin de les inciter à faire évoluerleur production vers une offre plus respectueuse de la santé. » Information de Destination santé.

LA GUERREDES BOUTONS

L’acné, les parents d’ados la connaissent bien, même si cela neconcerne pas que les collégiens et lycéens. Excès de sébum, poresdilatés, points noirs et autres boutons peuvent survenir à tout âge ; onparle alors de peau à tendance acnéique. Pour venir à bout de cedérèglement très commun, il faut une hygiène impeccable, c’est-à-direun nettoyage doux matin et soir. Surtout, éviter de se décaper la peau,notamment avec des produits contenant de l’alcool, cela ne fait qu’am-plifier le problème par effet rebond. Privilégier les produits sans savon,huile ou parfum et, bien sûr, non comédogènes. Bonne nouvelle, lamarque Yves Rocher vient de lancer une gamme de six produits sansparabène, à base d’acide salicylique et d’aloe vera bio, entièrementdédiée aux peaux à tendance acnéique. Au choix : un nettoyant désin-crustant (9 e les 125 ml), une lotion clarifiante pour affiner le grainde peau (9 e les 150 ml), un soin Stop imperfections matifiant (12 eles 40 ml), des patchs à appliquer la nuit sur les boutons pour qu’ilsne soient plus qu’un mauvais souvenir au matin (13 e les 24 patchs)et un masque désincrustant en monodose (1 e les deux doses) ou entube (11 e les 50 ml). Yves Rocher, gamme Pure System, en boutique ou par

correspondance au 0892 02 61 62 ou sur www.yves-rocher.fr

�POLLUANTSINTÉRIEURS :BIENTÔTUNE ÉTIQUETTE

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L A P A G E D E S V E N D E U R S

FILETDE CABILLAUDGRATINÉ ÀLA MOZZARELLA

Les vendeurs de Macadam ont testé

cette recette pour vous : facile et délicieux !

PRÉPARATION

‘ Laver, sécher et effeuiller le basilic

‘ Laver et couper les tomates en tranches épaisses

‘ Trancher la boule de mozzarella

‘ Recouvrir la plaque du four de papier

d’aluminium, y poser le filet de cabillaud.

Saler, poivrer et arroser d’huile d’olive.

CUISSON

‘ Enfourner et laisser cuire 15 minutes

(240° ou th 8)

‘ En fin de cuisson, sortir la plaque du four

‘ Recouvrir le filet de cabillaud de tranches

de mozzarella et de tomate en les alternant

‘ Parsemer de feuilles de basilic

‘ Enfourner à nouveau, assez haut dans le four,

(position grill) et poursuivre la cuisson 5 minutes.

Bon appétit ! LES 23 ET 24 JUIN, MACADAM A ÉTÉ INVITÉ PAR LE GROUPE SEB, DANS LE CADRE DES

« JOURNÉES DÉFIS MÉCÉNOVA », A PRÉSENTER LEUR ASSOCIATION ET LEUR MAGAZINE

ILa recette KLe pèle-mêle

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M A C A D A M 8 9 - page 21

D É T E N T E

par Michel Hannequart,de Ludipresse, www.les-mordus.comJOUER

SOLUTION DU DERNIER PROBLÈME : BRONCHE

mots fléchés

ENNUYEUX

MARQUES DURABLES

PARTIE DE LITERIE

EXPRIME LE DÉGOÛT

PÉTRIFIER PRATIQUES

DÉNUDÉ

QUI ONT DÉJÀ SERVI

FINIT EN SEPTEMBRE

LE PEINTRE Y TRAVAILLE

STYLE MUSICAL

GROS SERPENT

ETHNIE

INSTRUMENT À CORDES

JEU DE HASARD

PERMIS PAR LA LOI

ENFANT

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SECOUSSE

CÉRÉALE

ACQUISE

CHEVEUX REBELLES

GROUPE D'ATOMES

CONTINENT

MANIER LE BISTOURI

POISSON VOLANT

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LANGUE VERTE

ÊTRE INTRÉPIDE

MET EN MARCHE

PIÈCE D'ÉCHECS

POILU

GRAVE MALADIE

PLACÉE DE TELLE FAÇON

DOMINER SALAIRE

ANCIEN BOUCLIER

APPEL DE DÉTRESSE

PRÉSENTE UNE CHOSE

ROUGE OU VERT

HOMME DE LETTRES

PEUVENT ÊTRE PIPÉS

STUPÉFAIT

mot mystère ÉGYPTE ANCIENNE : UN MOT DE 10 LETTRES

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D É T E N T E

sudoku ?en japonais ce mot signifie chiffre unique.Le jeu est un puzzle à chiffres. Le but du jeuest de remplir la grille avec des chiffres allantde 1 à 9, en partant de certains chifres déjàdisposés dans la grille. La grille est composéede régions de neuf carrés 3x3 formant unegrille de 9x9. Chaque ligne, colonne et régionne doit contenir qu’une fois chaque chiffre…bon courage !

mots croisés 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

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Horizontalement1. Crainte morbide de la lumière.2. Concurrente – Pris sur le fait.3. Grasse – Écorce de chêne.4. Mal à l'aise – Dépassé.5. Poussé – Chose sans valeur –

Division d'une pièce.6. Orienta – Mussolini –

Utile aux chimistes.7. Plante insectivore – Lien.8. Sacrifier – Prénom.9. Sans perversion – Lac italien.10. Croque – Défalquer –

Bout de robe.11. Époque – Construction.12. Principe odorant de la racine

d'iris – Assemblée.

Verticalement1. Attitude pratique.2. Affreux – Peuple

de Nouvelle-Zélande.3. Mouton – Contempler

avec ravissement.4. Cogner – Comme une bille.5. Sort de l'arène – Vedette –

Bout d'endive.6. Craintive – Monnaie.7. Franchise.8. Compétition sportive –

Infinitif – Dépourvus de chaleur.9. Préfixe – À moitié sénile – Vif.10. Vierge – Une victime

de la jalousie – À la mode.11. Éloignées – Serpent.12. Fait de devoir de l'argent.

www.courrierinternational.comN° 1044 � du 4 au 9 novembre 2010

Avoir 20 ans

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Chaque jeudi, l’essentiel de la presse

du monde du monde entierchez votre marchand

de journaux

sudoku niveau moyen

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H O R O S C O P E

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BOAGUITARE

PEUPLELEGAL

TAORGEEPI

CAHOTASIEE

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REVENUSOS

REGNERVOICI

COULEURDES

AUTEUREPATE

ENNUYEUX

MARQUES DURABLES

PARTIE DE LITERIE

EXPRIME LE DÉGOÛT

PÉTRIFIER PRATIQUES

DÉNUDÉ

QUI ONT DÉJÀ SERVI

FINIT EN SEPTEMBRE

LE PEINTRE Y TRAVAILLE

STYLE MUSICAL

GROS SERPENTETHNIE

INSTRUMENT À CORDES

JEU DE HASARD

PERMIS PAR LA LOI

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PIÈCE D'ÉCHECS

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ANCIEN BOUCLIER

APPEL DE DÉTRESSE

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ROUGE OU VERT

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Rejoignez l’équipe desvendeurs de Macadam !statut : vendeur colporteur de presse

Vous vendez le journal 2€ et vousrécupérez 1€ ou plus(en fonction de la ville - coût de livraison)Pas d’horaires imposés : vous gérezvotre temps comme vous le voulez.Pas de stock minimum : vous vendezle nombre de journaux que vous souhaitez.

Pas d’engagement dans le temps :vous vendez tant que vous avez besoin.

Macadam : Association nationalesoutenue par Courrier International,Reporters d’Espoirs, le Secours Populaire... propose chaque mois un vrai magazineréalisé par une équipe de journalistesprofessionnels.

Devenir vendeur ?04 78 97 26 73ou 06 31 96 34 [email protected]

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par Marie-Pierre Charneauwww.mariepierrecharneauastrologie.com

C BÉLIER (21 MARS - 20 AVRIL)Accaparé par votre activité professionnelle,vous devrez vous battre aussi pour rattraper unprojet qui menace de tomber à l’eau. Le milieudu mois est propice pour les chercheurs d’em-ploi. En couple, n’envoyez pas balader votrepartenaire : il a besoin de votre soutien.Célibataire, une rencontre est possible dans lecadre de vos activités. Maux de tête dus austress.

D TAUREAU (21 AVRIL - 21 MAI)Vous abordez cette rentrée avec des envies deréaménager votre emploi du temps. Et mêmed’envisager une formation afin de vous spécia-liser dans votre secteur d’activité. Côté finances, la chance est de votre côté. En couple,vous êtes amoureux comme au premier jour.Célibataire, n’hésitez pas à vous déclarer.Quelques séances de relaxations vous aident àrelativiser.

E GÉMEAUX (22 MAI - 21 JUIN)Vous n’avez pas la tête au travail et cetterentrée s’avère laborieuse. À partir du 15, vousretrouvez la forme et votre ambition est à lahausse. Il vous faudra néanmoins composeravec les autres. En couple, votre conjoint vousreproche vos sautes d’humeur. Célibataire, est-ce vraiment une bonne idée de renouer avecvotre ex ? N’abusez pas des excitants.

j CANCER (22 JUIN - 22 JUILLET)Grâce à votre ténacité, vous viendrez à bout destâches les plus difficiles. Maîtrisez votre impul-sivité, vos propos risquent de dépasser votrepensée. Une affaire d’argent se conclut à la findu mois. En couple, vous êtes très attentif à larentrée scolaire de vos enfants. Célibataire,vous avez toutes les chances de croiser l’âmesœur. Vous êtes en forme.

g LION (23 JUILLET - 22 AOÛT)Vous devez faire face à des changements quevous n’aviez pas prévus. Votre sens de l’organi-sation et votre désir de progression vous aidentà affronter ces imprévus. Si vous êtes en quêted’un emploi, c’est le moment de mettre en avantvos capacités. À deux, vous formez des projetspour l’avenir. Célibataire, un mois très calme.Votre corps supporte mal vos excès.

h VIERGE (23 AOÛT - 22 SEPTEMBRE)Une rentrée animée avec quelques contretempsla première semaine. À partir du 10, vos inter-locuteurs sont à votre écoute. Si vous avez unprojet à présenter, vous avez toutes voschances. Attention à quelques excès d’autorité.En couple, vous êtes en phase avec votre partenaire. Célibataire, Vénus est de votrecôté : une rencontre fait battre votre cœur.Gérez votre stress.

I BALANCE (23 SEPT. - 22 OCTOBRE)Vous avez l’impression que rien n’avancecomme vous le souhaitez, au début du mois.Profitez-en pour faire du tri dans vos dossiers.Vous devez vous mettre en avant pour obtenirsatisfaction. En couple, il vous faut calmer lejeu. Célibataire, vous hésitez entre une aven-ture et votre désir de stabilité. La colère estmauvaise conseillère.

F SCORPION (23 OCT. - 22 NOVEMBRE)Il vous faut compter avec les autres alors quevous envisagiez de faire cavalier seul. À partirdu 10, votre nouveau projet prend forme. Versle 20, vous avez un défi financier à relever. Encouple, votre partenaire vous prouve son amour.Célibataire, une rencontre vous fait rêver, maispeut s’avérer décevante. Consultez, si vousavez des douleurs lombaires.

K SAGITTAIRE (23 NOV. - 21 DÉCEMBRE)Vous avez l’impression d’être mis au placard etil vous faut prouver votre motivation à vossupérieurs. Côté finances, redoublez devigilance et ne laissez pas traîner quelquesaffaires en cours. En couple, vous n’êtes pas àprendre avec des pincettes. Gare aux disputes.Célibataire, une amitié peut se transformer ensentiment amoureux. Dosez vos efforts.

l CAPRICORNE (22 DÉC. - 20 JANVIER)Cette rentrée est excellente pour démarrerune nouvelle formation ou pour solliciter unentretien d’embauche. Quelques problèmes decommunication avec un collègue, mais toutdevrait s’arranger en fin de mois. En couple, ledialogue résout des divergences d’opinions.Célibataire, une rencontre devient importante.Un peu de lassitude en début de mois.

A VERSEAU (21 JANVIER - 19 FÉVRIER)C’est le moment de prendre des contacts pourvos nouveaux projets. Vos rapports avec voscollègues sont excellents : profitez-en pour fairevaloir vos idées. Côté finances, faites preuve deprévoyance. En couple, quelques crises dues àla jalousie. Célibataire, ne soyez pas si négatif.Vous manquez de sommeil et cela rejaillit survotre humeur.

b POISSONS (20 FÉVRIER - 20 MARS)Vous pourriez signer un contrat et prendre desengagements professionnels. Vous consolidezvotre position. En désaccord avec certains devos collaborateurs, privilégiez le dialogue afinde vous faire entendre. En couple, vous avezbesoin de la tendresse de votre partenaire.Célibataire, vous ne savez plus trop ou vous enêtes. Surveillez votre alimentation.

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Parce que ses vendeurs ne sont pas encore présents sur tout le territoirefrançais, Macadam lance l’abonnement solidaire.

3 FORMULES‘ ABONNEMENT STANDARD : 32,00 EUROS‘ ABONNEMENT SOUTIEN : 50,00 EUROS*‘ ABONNEMENT MÉCÈNE : 80,00 EUROS*

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LES SOMMES GAGNÉES SUR LES BONS D'ABONNEMENTSERVENT À DÉVELOPPER LES ATELIERS D'ÉCRITUREET LES INITIATIVES AU SERVICE DES VENDEURS

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LA NAVIGATIONSANS POLLUTIONDE PHILIPPE PALLUDE LA BARRIÈRE

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L’INVITÉPIERREKOSCIUSKO-MORIZET :L'ÂGE DESCONSOMMATEURSMALINS...

NEW YORK EMPRUNTERAUX VOISINSPLUTÔT QU’ÀLA BANQUE

LA RUCHE :BUZZ, BUTINAGEET INNOVATIONSOCIALE

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n°80WWW.MACADAMJOURNAL.COM

PAUL McCARTNEY « JE ME VOISTOUJOURS COMMELE TYPE QUI PRENAITLE BUS À LIVERPOOL »

CULTUREUN ARTISTEAU SERVICEDES SANS-ABRI

JEUX, BD,MOTS CROISÉS

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POUR LA PIÈCE DE

THÉÂTRE VENDETTA

VOIR PAGE 19

n°82WWW.MACADAMJOURNAL.COM

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EMMAÜSINVESTITLA TÉLÉPHONIESOLIDAIRE

INDE UNE « CRISEDES SUBPRIMES» VILLAGEOISE

PÉ NO CHÃOLE BRESILDANS LA DANSE

ÉCOLO,LES PATINOIRES ? PRINCE WILLIAM

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L’INVITÉANDRÉ COMTE-SPONVILLERICHES ETPAUVRES

L’HOROSCOPEDES COULEURS

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n°83WWW.MACADAMJOURNAL.COM

MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR

L’INVITÉJOHN HEALYLA PHILANTHROPIENE SE RÉDUIT PAS ÀLA FONDATION GATES

CÔTE D'IVOIRE L’ONU ET LA MAINDU DIABLE

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ÉCOLO,LES HUÎTRES ?

L’HOROSCOPEDES COULEURS

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« COMMENTLA PAUVRETÉ

PEUT-ELLES'ÉTENDRE

AINSI ? »BONUS :

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DE LA BANDE-

DESSINÉE

VOIR PAGE 19

n°84WWW.MACADAMJOURNAL.COM

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JR MET LES FEMMESÀ L'HONNEUR

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LISBONNEDANS LES YEUXDES FEMMES LIBRES

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« IL FAUT TANTD’EFFORTS ET DECOURAGE POUR

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PRIORITÉ ÀLA SOUVERAINETÉALIMENTAIRE

INITIATIVESÀ L’ÉCOLEDES ENTREPRENEURSSOCIAUX

FONDATIONCRÉDIT COOPÉRATIFLE CHOIX D’UNMONDE PLUS HUMAIN

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JUSTIN BIEBER « REDONNER DE

L’ESPOIR, SURTOUTAUX ENFANTS, ESTTRÈS IMPORTANT »

TÉMOIGNAGESURVIVREDANS LA RUE

JEUX, BD,MOTS CROISÉS

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GAGNEZ LE LIVRE

D’ANN WEBB SURVIVRE

DANS LA RUE

VOIR PAGE 12

n°86WWW.MACADAMJOURNAL.COM

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