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LEADER NUMÉRO 005 SEPTEMBRE 2012 DANS CE NUMÉRO Une culture de formation de disciples 1 Une question de famille 2 Impacter les nations 3 Apprendre à s’ouvrir aux autres 4 Préparation pour l’envoi 6 Inconscients d’être en prison 7 Développer le ministère prophétique 9 Formation de disciples missionnelle 10 Former Priscille et Aquila 12 ÉTABLIR UNE CULTURE DE FORMATION DE DISCIPLES DANS NOS ÉGLISES LES RESPONSABLES SONT AUSSI DES DISCIPLES ! LA FORMATION DE DISCIPLES EST TROP SOUVENT LIMITÉE À UNE PÉRIODE DE FORMATION INITIALE PERMETTANT AUX RESPONSABLES D’ATTEINDRE UN CERTAIN NIVEAU DE MATURITÉ AVANT D’ÊTRE INITIÉS DANS LE MINISTÈRE. OR L’APÔTRE PAUL SEMBLAIT S’INVESTIR ENCORE PLUS AUPRÈS DE TIMOTHÉE, SON DISCIPLE, AU FUR ET À MESURE QUE SES RESPONSABILITÉS S’ÉTOFFAIENT, NOTAMMENT LORSQUE TIMOTHÉE A ÉTÉ ENVOYÉ POUR DIRIGER L’ÉGLISE D’ÉPHÈSE. LE MINISTÈRE DE TIMOTHÉE TOUCHAIT DORÉNAVANT PLUS DE PERSONNES. IL DEVAIT DONC FAIRE L’OBJET DE PLUS DE SUIVI PASTORAL, DE REDEVABILITÉ ET DE FORMATION. MARTIN ET LYNDA DUNKLEY SONT RESPONSABLES D’UNE GRANDE ÉGLISE À TEESSIDE, AU NORD-EST DE L’ANGLETERRE (WWW.TVCCHURCH.ORG.UK). ILS EXERCENT ÉGALEMENT UN MINISTÈRE APOSTOLIQUE DANS PLUSIEURS ÉGLISES (WWW.SALTLIGHT.ORG/UK). DANS CE NUMÉRO, ILS NOUS EXPLIQUENT COMMENT ÉTABLIR UNE CULTURE DE FORMATION DE DISCIPLES DANS NOS ÉGLISES. Une culture est un peu comme l’oxygène : on ne le voit pas, on ne le sent pas et pourtant tous les êtres vivants l’absorbent et en dépendent ! Une culture définit non seulement la nature de ce que nous sommes aujourd’hui mais ce que nous serons demain. En effet, les nouveaux convertis intègrent une église mais surtout, ils intègrent la « culture » qui est sous-jacente à la vie d’église. Établir une bonne culture est primordial pour avoir une église en bonne santé. De même, des responsables en bonne santé spirituelle sont essentiels pour établir une bonne culture. À coup sûr, la culture de l’église reflétera la culture et les valeurs des responsables. Les églises où la foi est très présente sont généralement dirigées par des responsables possédant un grand don de foi et une forte vision. De même, les églises où les relations fraternelles, la famille, la grâce, l’acceptation, les paroles prophétiques, la louange, la prière, la sainte présence de Dieu, la mission ou encore le service font partie de leurs valeurs fortes reflètent la passion et le style de vie de leurs responsables. Qu’en est-il donc de la formation de disciples ? Si le grand commandement de Jésus en Matthieu 28 de « faire des disciples », quelle importance faut-il donner à la culture de formation de disciples ? Est-il possible d’établir ce type de culture dans l’église ? Comment procéder et qui doit être l’initiateur d’une telle culture ? PUBLIÉ PAR SALT & LIGHT MINISTRIES UNE FAMILLE D’ÉGLISES INTERNATIONALE EN MISSION Équipe de rédaction Steve Thomas (GB), John Isaacs (USA/Canada), Stanley Mehta (Inde), Ngwiza Mnkandla (Afrique) Éditeur Andy O’Connell [email protected] [email protected] www.saltlight.org +44 (0)1865 297440

Magazine de responsables internationale | 05

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La magazine de responsables internationale - septembre 2012

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LEADER 1

LEADER

LEADER 1

NUMÉRO 005 SEPTEMBRE 2012

DANS CE NUMÉRO

Une culture de formation de disciples 1Une question de famille 2

Impacter les nations 3Apprendre à s’ouvrir aux autres 4

Préparation pour l’envoi 6Inconscients d’être en prison 7

Développer le ministère prophétique 9Formation de disciples missionnelle 10

Former Priscille et Aquila 12

ÉTABLIR UNE CULTURE DE FORMATION DE DISCIPLES DANS NOS ÉGLISESLES RESPONSABLES SONT AUSSI DES DISCIPLES ! LA FORMATION DE DISCIPLES EST TROP SOUVENT LIMITÉE À UNE PÉRIODE DE FORMATION INITIALE PERMETTANT AUX RESPONSABLES D’ATTEINDRE UN CERTAIN NIVEAU DE MATURITÉ AVANT D’ÊTRE INITIÉS DANS LE MINISTÈRE. OR L’APÔTRE PAUL SEMBLAIT S’INVESTIR ENCORE PLUS AUPRÈS DE TIMOTHÉE, SON DISCIPLE, AU FUR ET À MESURE QUE SES RESPONSABILITÉS S’ÉTOFFAIENT, NOTAMMENT LORSQUE TIMOTHÉE A ÉTÉ ENVOYÉ POUR DIRIGER L’ÉGLISE D’ÉPHÈSE. LE MINISTÈRE DE TIMOTHÉE TOUCHAIT DORÉNAVANT PLUS DE PERSONNES. IL DEVAIT DONC FAIRE L’OBJET DE PLUS DE SUIVI PASTORAL, DE REDEVABILITÉ ET DE FORMATION.

MARTIN ET LYNDA DUNKLEY SONT RESPONSABLES D’UNE GRANDE ÉGLISE À TEESSIDE, AU NORD-EST DE L’ANGLETERRE (WWW.TVCCHURCH.ORG.UK).

ILS EXERCENT ÉGALEMENT UN MINISTÈRE APOSTOLIQUE DANS PLUSIEURS ÉGLISES (WWW.SALTLIGHT.ORG/UK). DANS CE NUMÉRO, ILS NOUS EXPLIQUENT COMMENT ÉTABLIR UNE CULTURE DE FORMATION DE DISCIPLES DANS NOS ÉGLISES.

Une culture est un peu comme l’oxygène : on ne le voit pas, on ne le sent pas et pourtant tous les êtres vivants l’absorbent et en dépendent ! Une culture dé� nit non seulement la nature de ce que nous sommes aujourd’hui mais ce que nous serons demain. En e� et, les nouveaux convertis intègrent une église mais surtout, ils intègrent la « culture » qui est sous-jacente à la vie d’église.

Établir une bonne culture est primordial pour avoir une église en bonne santé. De même, des responsables en bonne santé spirituelle sont essentiels pour établir une bonne culture. À coup sûr, la culture de l’église re� étera la culture et les valeurs des responsables. Les églises où la foi est très présente sont généralement dirigées par des responsables possédant un grand don de foi et une forte vision. De même, les églises où les relations fraternelles, la famille, la grâce, l’acceptation, les paroles prophétiques, la louange, la prière, la sainte présence de Dieu, la mission ou encore le service font partie de leurs valeurs fortes re� ètent la passion et le style de vie de leurs responsables.

Qu’en est-il donc de la formation de disciples ? Si le grand commandement de Jésus en Matthieu 28 de « faire des disciples », quelle importance faut-il donner à la culture de formation de disciples ? Est-il possible d’établir ce type de culture dans l’église ? Comment procéder et qui doit être l’initiateur d’une telle culture ?

PUBLIÉ PAR SALT & LIGHT MINISTRIESUNE FAMILLE D’ÉGLISES INTERNATIONALE EN MISSION

Équipe de rédaction Steve Thomas (GB), John Isaacs (USA/Canada),Stanley Mehta (Inde), Ngwiza Mnkandla (Afrique)Éditeur Andy O’Connell [email protected]

[email protected] www.saltlight.org +44 (0)1865 297440

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Lorsque nous nous retrouvons ensemble, les membres de ma famille, qui ne sont pas chrétiens, ont pour habitude de raconter certaines périodes de ma vie avant ma conversion. Ils poursuivent ensuite en imaginant ce que ma vie serait aujourd’hui si je n’étais pas devenu chrétien. Leur but est surtout de passer un bon moment de rigolade, et non de m’encourager dans mon choix de vie ! Mais ces moments passés en famille sont toujours une source d’émerveillement et de reconnaissance pour ce que Dieu a fait dans ma vie : émerveillement face à la puissance transformatrice de Dieu qui a fait de moi une personne radicalement di� érente depuis ma conversion et reconnaissance car Dieu m’a tant aimé qu’il m’a sorti des ténèbres, sauvé et transformé à l’image de son Fils.

DE GLOIRE EN GLOIRE2 Corinthiens 3:18 déclare : « Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit. » Ce verset décrit le glorieux processus de la formation de disciples, une véritable aventure transformatrice et une opportunité de participer à la nature divine (2 Pierre 1:4), de la posséder (2 Thessaloniciens 2:14) et de se laisser transformer de gloire en gloire à son image.

Établir une culture de formation de disciples n’est pas seulement recommandé, elle est absolument essentielle pour dé� nir la nature de l’église. Mais est-ce vraiment possible d’établir une culture de formation de disciples forte dans notre culture post-moderne ? De par mon expérience, je crois que oui. Une culture de formation de disciples est au cœur de ce que l’Esprit-Saint désire mettre en œuvre et il a le pouvoir de le faire. Pourtant, cette œuvre dépend du cœur et de la passion des responsables et de la culture qu’ils véhiculent à travers leur vie et leur ministère.

Trop souvent, les responsables atteignent un plafond dans leur marche avec Dieu, dans leur sancti� cation, dans leur foi, dans le travail de leur caractère, dans leur ministère et dans les fruits et les dons de l’Esprit. Si la formation de disciples est un processus de transformation, de croissance et de changement de gloire en gloire, alors la culture ne peut être établie que par des responsables qui continuent eux-mêmes à grandir, à vivre dans l’Esprit, à découvrir la personne du Christ, à approfondir leur relation avec lui et à se conformer toujours plus à son caractère. Si ce n’est pas le cas, il leur sera di� cile de transmettre leur vision, leur passion et leur enthousiasme pour la formation de disciples, et surtout d’établir une culture de formation de disciples.

DES RESPONSABLES ENSEIGNABLESJ’ai récemment suivi un jeune responsable qui devait devenir ancien. Il vivait avait du mal à accepter certains conseils et certaines remarques. Je lui ai dit que la caractéristique d’une personne en formation est sa capacité à réaliser l’étendue de son ignorance au fur et à mesure qu’elle avance avec Dieu. Les responsables d’églises devraient être les personnes les plus ouvertes à l’enseignement, à la correction et au changement de comportement de toute l’église. Une culture de formation de

disciples ne peut être établie que par des responsables prêts à se soumettre entièrement, et avec joie, à la formation de disciple. Ce ne sont pas nos belles paroles qui auront un impact sur les membres de l’église, mais notre manière de vivre !

RESTER OUVERT ET HONNÊTEUne culture de formation de disciples est possible si les responsables sont prêts à ouvrir leur cœur et à être honnête concernant leurs di� cultés et leurs faiblesses pour que Dieu fasse son œuvre dans leur vie. Cette culture n’est possible que si les responsables vivent dans l’ouverture, la redevabilité et la soumission avec les autres membres de leur équipe et leurs responsables. Elle n’est possible que si nous sommes prêts à être repris et à changer dans notre caractère et notre ministère, si nous invitons d’autres personnes à parler dans notre vie, si nous refusons d’avoir des domaines de nos vies où nous refusons la correction, si nous trouvons notre plaisir et notre satisfaction dans le service pour Christ, si nous suivons l’impulsion de l’Esprit, en étant saint comme il est saint et si nous e� ectuons le travail qu’il nous a appelés à faire avec lui. l’Esprit, en étant saint comme il est saint et si nous e� ectuons le travail qu’il nous a appelés à faire avec lui.

LA FORMATION DE DISCIPLE, UNE QUESTION DE FAMILLE

EDDY ET ANNE WALLEZ SONT RESPONSABLES D’UNE JEUNE ÉGLISE DYNAMIQUE À WATTERLOS, PRÈS DE LILLE (WWW.EGLISEDEWATTRELOS.

COM). ILS SONT RESPONSABLES DE L’ÉQUIPE NORD DE LA FAMILLE D’ÉGLISES DESTINÉE (WWW.SALTLIGHT.ORG/DESTINEE). NOUS LEUR AVONS DEMANDÉ DE NOUS PARLER DE LA FORMATION DE DISCIPLES DANS LE CONTEXTE DE LEUR VIE D’ÉGLISE.

La Bible nous dit clairement que notre véritable histoire a démarré avec le plan d’amour conçu par un Dieu trinitaire : avoir une grande famille, des � ls et des � lles faits à sa ressemblance. L’auteur de l’épître aux hébreux l’exprime ainsi :

Hb 2.10 En e� et, Dieu, qui a créé tout ce qui existe et pour qui sont toutes choses, voulait conduire beaucoup de � ls à participer à sa gloire.

C’est de ce plan d’amour que découle la formation de disciple dont le but est de conduire des � ls et des � lles de Dieu à ressembler à Jésus-Christ, le premier-né, notre modèle. La formation de disciple est le mode d’éducation qui permet à l’être humain de trouver sa véritable identité, sa place unique dans le dessein originel de Dieu. C’est le processus que le Père a choisi pour amener ses � ls et ses � lles à la gloire.

C’est donc une question de transmission, de notre identité en Christ, de génération en génération. Elle prend place dans une atmosphère de famille au sein de laquelle des pères et des mères spirituels ont un rôle déterminant à jouer.

Les dernières paroles du prophète Malachie, juste avant la

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venue du Fils de Dieu, expriment parfaitement l’enjeu de cette réalité.

Malachie 4.5-6 Voici, je vous enverrai Elie, le prophète, avant que le jour de l’Éternel arrive, ce jour grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères à leurs enfants, et le cœur des enfants à leurs pères, de peur que je ne vienne frapper le pays d’interdit.

Nous n’avons pas le temps de décrire des conséquences liées aux relations brisées entre les pères et les � ls, telles que l’insécurité, l’immaturité, la rébellion, la colère, l’amertume, le manque de créativité et d’initiative. Mais ce que nous pouvons dire c’est que si chaque disciple était formé par un père ou une mère spirituel, la famille de Dieu serait bien plus sécurisée, grandirait bien mieux et serait bien plus disposée et disponible pour atteindre les perdus.

UN PROCESSUS INTENTIONNELFormer des disciples c’est comme construire une famille. En tant que parents, à l’image de Dieu, nous devons être intentionnels dans l’éducation de nos enfants. En e� et, dès le commencement, le Père est intentionnel : il veut conduire des � ls à participer à sa gloire.

Cette réalité nous a poussés à chercher le cœur de Dieu pour nos jeunes gens : quelle est la destinée que Dieu a prévue pour eux ? Quels sont les aspects du caractère qui doivent être encouragés, corrigés ? Quels sont les talents et les dons que Dieu a mis en eux et qu’il désire voir fructi� er ? Nous devons les amener d’un point A à un point B. Nous devons être intentionnels.

UNE DIMENSION RELATIONNELLEÊtre intentionnel ce n’est pas proposer un programme, une méthode, voire un enseignement. Si ces choses font partie intégrante de la formation de disciple, cette dernière est avant tout un appel à la relation. Jésus a invité ses disciples à le suivre. La formation de disciple ne sera pleinement e� cace que dans un contexte relationnel qui implique l’être tout entier.

Mc 3.13-14 Il monta ensuite sur la montagne ; il appela ceux qu’il voulut, et ils vinrent auprès de lui. Il en établit douze, pour les avoir avec lui…

Former un disciple, c’est l’inviter à entrer dans une relation personnelle avec nous, c’est l’inviter à vivre auprès de nous, avec nous. C’est un réel dé� d’ouvrir nos vies, en tant que leaders, à des jeunes gens a� n de les inviter à partager notre vie, mais c’est le seul moyen pour eux de suivre des modèles.

Cette année nous avons franchi une nouvelle étape. Jésus n’a pas appelé un disciple, mais une équipe de disciples à le suivre, Leur formation n’a pas été vécue dans une dimension verticale seulement mais aussi horizontalement, les uns avec les autres. Ils se sont frottés les uns aux autres et ont appris à s’accepter, à s’aimer, à s’entraider, à servir ensemble. De cette ré� exion est née la « Team Tim » (Équipe Timothée). Une équipe de 12 jeunes gens de 20 à 27 ans que nous réunissons pour une aventure de 3 ans. Alternant les rencontres en équipe, le mentorat, l’enseignement (notamment au travers du Programme Josué),

et les occasions de servir ensemble, ce parcours a pour but de lever cette jeune génération pour en faire des disciples matures et aptes à servir les autres. La plupart d’entre eux sont déjà leaders de groupes de vie au sein desquels nous mettons l’accent sur l’aspect relationnel et missionnel. Ils savent dès le commencement que le but pour eux est d’être libéré, envoyés dans la moisson, notamment dans des projets d’implantation d’églises et d’œuvres de compassion.

C’est un véritable laboratoire d’expériences qui ne demande qu’à se reproduire en d’autres « Team Tim ».

UNE COURSE DE RELAISQuelques-uns d’entre eux ont déjà un cœur de père et de mère pour des plus jeunes et nous avons le privilège de voir de nos propres enfants être au béné� ce de cette jeune génération de leaders. Le relais se transmet, la famille peut continuer à grandir, des � ls et des � lles sont conduits à participer à la gloire de Dieu. à grandir, des � ls et des � lles sont conduits à participer à la gloire de Dieu.

FORMER DES DISCIPLES POUR IMPACTER LES NATIONS

DWIGHT MUTONONO FAIT PARTIE DE LA FAMILLE D’ÉGLISES FAITH MINISTRIES ZIMBABWE. MALGRÉ PLUSIEURS ANNÉES DIFFICILES, L’ÉGLISE

DU ZIMBABWE CONTINUE SUR SA MISSION DE « CHANGER UNE NATION POUR DIEU » EN FORMANT DES RESPONSABLES POUR LA SOCIÉTÉ, PAS SEULEMENT POUR L’ÉGLISE. DWIGHT EST RESPONSABLE DE L’ACADÉMIE AFRICAINE DE MANAGEMENT ET DE LEADERSHIP (WWW.AFRICALEADER.ORG).

L’Afrique est un mystère. L’incroyable richesse de ses ressources tranche radicalement avec l’extrême pauvreté de sa population.

La République démocratique du Congo est un mystère. Un récent article du New African Magazine explique que « La RDC dispose d’une réserve de ressources naturelles estimée à 24

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APPRENDRE À S’OUVRIR AUX AUTRES

ANAND MAHADEVAN VIT À BOMBAY OÙ IL TRAVAILLE EN TANT RÉDACTEUR POUR UN JOURNAL NATIONAL INDIEN. NÉ D’UNE FAMILLE

BRÂHMANE (LA CASTE LA PLUS ÉLEVÉE) ET AYANT SUIVI DE GRANDES ÉTUDES, ANAND A UN PUISSANT TÉMOIGNAGE DE CONVERSION AU CHRISTIANISME QU’IL AFFIRME AVEC COURAGE ET HONNÊTETÉ (WWW.OUTLOOKINDIA.COM/ARTICLE.ASPX?238770).

Lorsque nous sommes arrivés à Bombay et avons rejoint l’église baptiste de Bombay il y a sept ans, nous ne savions que peu de choses sur la formation de disciples. Lors de mes premières années de marche avec Christ, j’ai reçu de nombreux conseils de la part de pasteurs, anciens, responsables de cellules et frères et sœurs. Mais je n’avais jamais participé à une véritable formation de disciples.

Cela a changé lorsque notre pasteur m’a demandé de suivre une formation de disciple avec lui. Depuis, ma femme et moi avons été profondément bénis par le travail que notre pasteur et sa femme ont réalisé dans nos vies. Avec le recul, nous pouvons voir les changements dans tous les domaines où nous avons ouvert nos cœurs au cours de la formation de disciples, qu’il s’agisse du mariage, du rôle des parents, du travail, des � nances, du ministère ou, bien sûr, de notre marche avec Dieu.

S’engager pleinement dans cette formation de disciples était un premier pas absolument essentiel. Un pas de foi et non un choix calculé. Un pas qui ne se fondait pas seulement sur notre con� ance en nos mentors, mais sur notre foi en Christ.

Étonnamment, les pas suivants ont été faciles à faire. Dès que nous avons décidé de nous engager pleinement dans cette formation, tout a coulé naturellement.

Était-ce facile d’ouvrir nos vies à nos mentors ? Pour faire court, oui. Car nos mentors nous ont accompagnés progressivement, avec amour. Nous avons demandé leur avis et conseils pour certains domaines de nos vies. Dans d’autres domaines, ils nous ont dé� és et repris. Évidemment, il était plus facile de demander leur conseil que d’être dé� é ou repris. Mais avec le recul, il est clair que nous avons été plus bénis dans les domaines où ils ont pris l’initiative de nous reprendre que dans les domaines où nous avons juste demandé des conseils. Cela a été notre première leçon : apprendre à être ouvert aux conseils et à la correction.

La formation de disciples n’est pas une solution rapide et magique lorsque je suis en situation de di� culté. Au contraire, il s’agit d’un investissement à long terme qui nous aide à passer les bons et les mauvais moments de la vie. Cette prise de conscience nous a aidés à nous ouvrir aux autres.

Récemment, nous avons saisi l’importance d’ouvrir nos cœurs lorsque nous avons compris la profondeur et l’implication du message de l’Évangile. Je suis capable aujourd’hui de me tenir devant Dieu non sur la base de mes « bonnes » actions mais sur la base des actions « parfaites » de Christ qui me sont attribuées. En saisissant la profondeur de cette réalité au quotidien, le besoin de présenter une « bonne image » de moi-même a commencé à disparaître. La crainte de faire face à mes propres échecs s’est envolée. Nous n’avons plus besoin de nous cacher. Au � nal, c’est l’Évangile et la bonne nouvelle que nous sommes acceptés par Dieu qui nous a réellement aidés à ouvrir nos cœurs à la formation de disciples. nous sommes acceptés par Dieu qui nous a réellement aidés à ouvrir nos cœurs à la formation de disciples.

mille milliards de dollars, soit l’équivalent du PIB de l’Europe et des États-Unis réunis, faisant de la RDC le pays le plus riche du monde. Ce chi� re dépasse allègrement celui des réserves en pétrole de l’Arabie Saoudite, estimées à 18 mille milliards… ». Plus loin, l’article continue : « En RDC, un ouvrier gagne en moyenne 10$ par mois. » Quel contraste ! Mais comment est-ce possible ? Comment est-il possible de naître dans un pays si riche et de vivre dans une telle pauvreté ? Et d’où vient ce problème ? Est-ce l’incompétence des responsables nationaux ? Est-ce la cupidité ? Ou s’agit-il d’une malédiction ?

Le Zimbabwe est un mystère. Comment un pays disposant du premier ou deuxième meilleur taux d’alphabétisation d’Afrique, du deuxième plus grand gisement de platine au monde et, découvert plus récemment, du plus grand gisement de diamants au monde, peut avoir un taux de chômage de plus de 90% ? Face à tant de richesses et de potentiel, le Zimbabwe accueille des populations comptant parmi les plus pauvres du monde. D’où vient donc le problème ? Est-ce l’incompétence des responsables nationaux ? Est-ce la cupidité ? Ou s’agit-il d’une malédiction ?

Le Rwanda est un mystère. Sa population était composée de

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chrétiens à 80-90% en 1994, lorsque le génocide a eu lieu. Comment imaginer qu’un pays aussi christianisé que le Rwanda ait pu être l’auteur de telles atrocités ? Heureusement, l’histoire de ce pays a changé depuis et de bouleversants témoignages de pardon et de réconciliation émergent partout dans le pays.

Il semble que le christianisme africain n’ait aucun impact sur la société. Le lundi matin, le nombre de personnes ayant assisté au culte le dimanche précédent ne semble pas faire de di� érence ! Le dimanche est pour l’église. Lundi est pour la cupidité, l’adultère, le pillage, les meurtres sauvages, ou tout autre acte permettant de survivre.

Comment rendre le christianisme pertinent dans la vie personnelle et professionnelle des Africains ? Doit-on intégrer le christianisme à la politique ou est-ce que la politique est réservée aux personnes violentes et meurtrières, aux personnes usant de la force physique ou la puissance � nancière pour obtenir ce qu’elles désirent ? Doit-on limiter l’action de l’Église à un prédicateur s’adressant à une assemblée le dimanche matin, évitant autant que possible les thématiques politiques ?

La dernière phrase en Actes 11:26 déclare « Ce fut à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent appelés chrétiens ». Cette phrase nous donne une indication sur la nature du christianisme : un chrétien est un disciple. Un disciple est tout simplement une personne qui suit l’exemple du Christ. Après sa résurrection, le Christ a laissé des instructions aux apôtres en leur demandant de faire de toutes les nations des disciples. Ce commandement s’applique à un groupe de personnes, pas seulement d’une poignée d’individus. Jésus continue en décrivant quel type de disciples il recherche. Il désire qu’ils soient obéissants à ses commandements en leur enseignant « observer tout ce que je vous ai prescrit… » (Matthieu 28:20). L’apôtre Paul a déclaré à propos des Galates : « Mes enfants, pour qui j’éprouve de nouveau les douleurs de l’enfantement, jusqu’à ce que Christ soit formé en vous » (Galates 4:19). Il s’agit là du cœur même de Dieu : que Christ soit formé dans ses disciples et qu’ils deviennent à leur tour comme Christ.

Imaginez un pays peuplé de disciples matures, à l’image du Christ, présents dans toutes les sphères de la société. Imaginez tous les chrétiens au Zimbabwe vivant une vie chrétienne authentique et manifestant toute la maturité du Christ. Quel

type de nation aurions-nous ?

Lorsque Dieu a créé l’homme, il avait une vision et un but. Il désirait que l’humanité soit à son image, et qu’elle soit « responsable » de sa création. En formant des disciples, ces personnes deviennent à terme matures, à l’image de Christ et peuvent prendre soin des ressources terrestres données par Dieu. Selon Dieu, les chrétiens matures sont responsables de sa création. Il s’attend à ce que l’homme utilise les ressources qu’il lui a con� ées.

Il est important de proposer une formation de disciples qui in� uence en profondeur les valeurs et la culture des responsables et qui change la manière de considérer le leadership. Nous devons ré� échir sur la di� érence entre un responsable chrétien et un responsable non chrétien. Être chrétien devrait avoir un impact sur notre manière de diriger. Ce serait vraiment dommage de croire que notre héritage en tant que chrétiens au Zimbabwe est d’habiter dans de grandes villas, de conduire des voitures luxueuses et de vivre dans l’opulence alors que 90% de la population qui n’a pas de travail. Quel pays et quel héritage allons-nous laisser à nos enfants ?

La formation de disciples doit permettre aux chrétiens d’atteindre une maturité pour avoir un impact national dans les domaines de la politique, de l’économie, de la législation, de l’éducation, ainsi qu’au niveau des structures ecclésiales. Si ces structures ne sont pas impactées par le Royaume de Dieu, les forces sataniques (puissances, anges, démons, dominations) à l’œuvre dans les dirigeants et les autorités du pays, qui peuvent être sous forme spirituelle mais aussi humaines (ces personnes en autorité se déclarent parfois « chrétiennes » !), régneront et sèmeront le chaos dans nos nations.

L’objectif de la formation de disciples est de former des disciples matures, à l’image de Christ, pour que nous soyons à nouveau à l’image de Dieu, comme nous le connaissons dans la Genèse. Ces disciples à l’image de Christ doivent comprendre que leur responsabilité est de diriger dans toutes les sphères de la société, comme Dieu l’avait prévu depuis la création du monde. les sphères de la société, comme Dieu l’avait prévu depuis la création du monde.

L’ŒUVRE DU ROYAUMEGlenn Middleton (USA, www.thrustoutreach.com) nous partage comment le Royaume avance au Nigéria : « L’année passée, un roi m’a appelé. Alors que nous menions une campagne d’évangélisation dans son village et qu’il écoutait notre message depuis son jardin, il a décidé de donner sa vie à Christ. Il désirait que nous revenions dans son village pour témoigner de Jésus à ses amis qui sont également rois.

En début d’après-midi, nous nous sommes rendu au palais du roi pour partager un repas avec tous les autres rois invités. Je savais que nous devions agir vite si nous voulions annoncer l’Évangile à toutes ces personnes. Heureusement, nous avons eu la joie de mener quatre rois à Jésus !

Une fois partis, on nous a demandé de revenir pour rencontrer un autre roi qui venait d’arriver. Il s’agissait d’un homme très puissant et dangereux. Le Seigneur m’a montré que cet homme avait des rêves dans lesquels des serpents étaient enroulés autour de sa taille. Ensuite, les serpents tombaient, comme un signe qu’il serait libéré de cette puissance démoniaque. Lorsque je lui ai partagé cette parole, il a été choqué et m’a dit : ‘Oui, comment sais-tu tout cela ?’ Je l’ai donc conduit dans la prière et il a enlevé son chapeau. C’est alors que j’ai constaté que les gens autour de nous étaient étonnés et murmuraient entre eux. Plus tard, on nous a dit qu’il ne l’enlevait que très rarement, voire jamais ! C’était un signe qu’il rendait honneur à une puissance plus élevée que lui : le Seigneur Jésus ! Plus tard, nous avons appris que cet homme était le roi de tous les autres rois de la région, qu’il était le chef de la police et qu’il était un puissant sorcier.

Je n’oublierais jamais cette journée ! »

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PRÉPARATION POUR L’ENVOI – FORMATION POUR LA MISSION PARMI LES NATIONS NON ATTEINTESLA NOUVELLE ÉQUIPE INTERNATIONALE A ÉTÉ DÉFIÉE PAR LE SEIGNEUR DANS LE DOMAINE DES GROUPES ET POPULATIONS NON ATTEINTS PAR L’ÉVANGILE. DIEU NOUS DEMANDE D’ÉTABLIR DE NOUVELLES STRATÉGIES POUR FORMER DES OUVRIERS « TRANSCULTURELS » CAPABLES DE METTRE EN PLACE DES FORMATIONS DE DISCIPLES PARMI LES POPULATIONS NON ATTEINTES. LE PROCHAIN NUMÉRO (EN 2013) S’INTÉRESSERA À CE THÈME ET L’ÉQUIPE INTERNATIONALE EN FERA LE THÈME PRINCIPAL DE SA RENCONTRE EN 2013.

POUR L’INSTANT, NOUS VOULONS JUSTE VOUS DONNER UN AVANT-GOÛT EN PARTAGEANT UN TÉMOIGNAGE DE FORMATION DE DISCIPLES. CLAIRE VIT AU ROYAUME-UNI ET A ÉTÉ APPELÉE PAR DIEU VERS LES NATIONS NON ATTEINTES. NOUS LUI AVONS DEMANDÉ DE PARTAGER COMMENT ELLE A VÉCU CET APPEL ET COMMENT ELLE S’EST PRÉPARÉE ET FORMÉE EN VUE DE CET APPEL.

Il y a 5 ans, j’ai participé à une rencontre qui a changé ma vie. Pour beaucoup, cette rencontre était loin d’être intéressante ou passionnante car il s’agissait de présentations de statistiques. Notre église proposait un parcours appelé Perspectives, qui expliquait les desseins de Dieu pour les nations et le rôle que nous, chrétiens, avions à jouer pour les réaliser.

Au début, je ne voulais pas participer à ce parcours. J’étais convaincue que ce n’était pas mon appel. Pour moi, ce type d’appel venait d’une révélation surnaturelle, une voix descendue des cieux, un rêve, une parole prophétique, ou au moins une passion dévorante de partir vers les nations. Or aucun de ces exemples ne s’appliquait à ma vie.

Ce parcours a vraiment ouvert mes yeux sur le cœur de Dieu qui bat pour que toutes les nations le connaissent. Ce parcours m’a aidé à mieux comprendre qu’est-ce que la mission à l’étranger. Je pensais que la mission signi� ait des projets humanitaires. Or ce parcours bousculait mes idées reçues en parlant de formation de disciples et d’implantation d’églises.

Le moment où tout à basculer pour moi est lorsque l’intervenant a commencé à parler des statistiques pour illustrer le nombre impressionnant des personnes qui n’ont jamais entendu parler du Christ : 41%. Les autres participants semblaient s’endormir devant toutes ces statistiques, mais pour une personne comme moi qui aime les mathématiques, ces chi� res ont tout bouleversé !

L’intervenant nous a lancé un dé� . Il nous a dit que certains attendent qu’une voix céleste les appelle ou qu’il ressente un

fort appel avant même de considérer de partir en mission à l’étranger. C’est pourquoi il nous a lancé le dé� suivant : « Quel est le plan de Dieu pour le monde et comment pouvez-vous participer à ce plan ? » Ce soir-là, j’ai dit « Seigneur, me voici. Envoie-moi ».

À partir de cet instant, j’étais paniquée à l’idée de partir à l’étranger ! J’ai demandé à Dieu de m’envoyer mais je lui ai aussi soumis une longue liste de raisons expliquant pourquoi je n’étais pas le candidat idéal, notamment parce que partir en mission serait probablement déprimant pour moi ! Mais Dieu m’a accompagné et au cours des mois qui ont suivi, il a véritablement changé mon cœur au point où l’attente du départ vers les nations devenait presque insupportable !

Depuis, mon église et moi avons essayé de voir comment nous pouvions communiquer cette passion pour les nations et comment nous pouvions les préparer pour l’envoi (moi y compris).

ÉTABLIR UNE CULTUREComment établir une culture dans nos églises où les membres sont encouragés à partir en mission et préparer à cela ?

Nous devons enseigner sur l’importance de la mission « transculturelle » et communiquer sur les nations et régions encore non atteintes par l’Évangile. Pour moi, le désir de partir annoncer l’Évangile est venu après avoir été enseignée sur le besoin d’envoyer des ouvriers. Nous devons également faire attention à notre manière de communiquer sur la mission : parlons-nous de la mission en termes de formation de disciples et d’implantation d’églises, ou est-ce que nous la limitons à une aide pratique ?

Nous devons établir une atmosphère où les gens sont prêts à demander « Pourrais-je y aller ? » et avoir des occasions de découvrir à quoi ressemble la mission transculturelle. De courts séjours à l’étranger sont d’excellents moyens de donner un avant-goût de ce qu’est la mission et de déclencher un appel vers une nation ou un peuple en particulier. Nous pouvons également encourager les gens à découvrir les cultures étrangères au niveau local : j’ai volontairement décidé de vivre dans un quartier de ma ville majoritairement musulman a� n d’en apprendre plus sur l’Islam et, chose plus importante, de nouer des amitiés dans le quartier et de surmonter certaines craintes qui me tenaient.

Nous devons créer des occasions pour les membres de nos églises de rencontrer et d’échanger avec des personnes ayant un témoignage et de l’expérience dans ce domaine. Pour moi, cela a été une grande source d’encouragement et m’a aidé à cheminer vers la prochaine étape.

PRÉPARER LES PERSONNES APPELÉESDans un certain sens, la décision de partir est l’étape la plus simple. L’attente et la préparation ont été beaucoup plus dures à vivre pour moi. Certains aspects de cette préparation ne peuvent pas être traités au sein de l’église locale, comme les enseignements spéci� ques sur la culture, les langues, et l’implantation d’églises dans un contexte transculturel. C’est là

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de personnes qui n’ont toujours pas accès à l’Évangile. Ces personnes représentent plus que de simples statistiques. Chacune de ces personnes est un individu connu et aimé de Dieu qui désire que nous allions à sa rencontre pour l’inviter à le découvrir. Dieu qui désire que nous allions à sa rencontre pour l’inviter à le découvrir.

« INCONSCIENTS D’ÊTRE EN PRISON »

LES HOMMES ET LES FEMMES PASSENT ENTRE 30 ET 40 HEURES, VOIRE 50 À 60 HEURES, PAR SEMAINE AU TRAVAIL. COMMENT L’ÉGLISE PEUT-

ELLE PRÉPARER CES PERSONNES POUR LE TRAVAIL ? QUEL TYPE DE FORMATION DE DISCIPLES PROPOSER AUX TRAVAILLEURS ? DAVID OLIVER VIT À BASINGSTOKE EN ANGLETERRE. IL EST HOMME D’AFFAIRES MAIS ÉGALEMENT PROPHÈTE. IL VOYAGE BEAUCOUP ET ENSEIGNE L’IMPORTANCE DE LA FORMATION DE DISCIPLES DANS LES ÉGLISES (WWW.LOVEWORKLIVELIFE.COM).

Quelque part dans votre ville, il y a une prison. Je ne suis pas sûr où exactement mais je peux vous assurer que cette prison contient plusieurs centaines d’hommes et de femmes formés et même prêts à servir Dieu. Certains sont même formés au travail missionnaire, mais tous sont comme emprisonnés.

Étonnamment, peu sont conscients d’être en prison et plusieurs ont perdu espoir de trouver leur place et de porter du fruit au travail. D’autres en sont tout simplement malades. Ces personnes sont inconscientes d’être en prison. Le plus de triste, c’est que tous à un moment de leur vie avaient un réel désir de servir Dieu, et plusieurs l’ont toujours. Mais ils sont comme emprisonnés.

Ces prisonniers sont les hommes et des femmes de nos églises et de nos villes qui n’ont pas encore été libérés pour vivre la plénitude du plaisir en Dieu, qui n’ont pas connu la joie d’être accompagné dans les plans et les plaisirs de Dieu dans un contexte professionnel. En tant que responsables d’églises et de groupes de prière, nous prions pour plus d’ouvriers. Mais imaginons que nous avions déjà ces ouvriers. Les hommes et les femmes de nos églises qui ont été formés et équipés sont comme une main-d’œuvre imbibée de combustible prête à être en� ammée pour Dieu là où elle se trouve. Ces personnes attendent que leur lieu de travail devienne leur destinée, et non plus leur prison. Formons ces personnes dans ce sens et nous verrons le Royaume de Dieu venir.

La famille Salt & Light a été très réceptive au message de la mission sur le lieu de travail. Je n’ai rencontré personne qui objectait à mon point de vue. Personnellement, je me sens accueilli et soutenu dans la famille Salt & Light pour être l’ambassadeur de ce ministère. Le problème semble donc être la mise en œuvre. Changer la culture d’une église peut prendre plusieurs années, parfois plusieurs décennies. Si nous voulons que ce message impacte les cœurs, nous allons devoir faire plus que d’en parler de temps en temps.

que des liens avec des organismes missionnaires sont essentiels pour l’envoi d’ouvriers vers les nations. L’église locale a un rôle extrêmement important dans la formation des personnes désirant se former avant de partir vers les nations.

Dans le cadre de cette préparation, il est absolument essentiel d’avoir un mentor. On pourrait penser qu’un mentor est une personne qui a déjà vécu ce que nous allons vivre et qui est donc capable de nous préparer à ce ministère. Si tel est le cas, il sera di� cile de trouver des mentors pour les personnes désirant partir là où aucun chrétien ne s’est encore rendu ! Je pense qu’un mentor est simplement une personne prête à cheminer avec nous durant notre préparation. Elles seront là pour nous poser les questions di� ciles concernant notre caractère et notre santé spirituelle, des domaines bien plus importants que les connaissances en matière de cultures, de langues ou de contexte politique. Tous ces aspects peuvent être étudiés sur le terrain, mais les pratiques et les habitudes spirituelles que nous avons chez nous seront les mêmes que nous aurons une fois à l’étranger. Nous emporterons avec nous toutes les faiblesses ou les combats que nous connaissons aujourd’hui. Ne soyons pas naïfs en pensant que ces faiblesses ou combats disparaîtront une fois dans un contexte di� érent. En fait, une fois coupé du soutien de notre entourage habituel, ces problèmes ne feront sûrement que grandir.

Mentorat en continu. Bien entendu, on ne peut pas attendre que les gens soient parfaits avant de les envoyer ! Il est aussi probable que de nouveaux problèmes émergent alors qu’ils font face à de nouveaux dé� s. C’est pourquoi un mentorat en continu doit être mis en place lorsque nous envoyons des personnes. Nous demandons donc au mentor un investissement conséquent qui devra rester en contact régulier avec les personnes envoyées (téléphone, email, voire des visites). Nous ne pouvons pas envoyer des personnes dans des régions sensibles sans être prêts à leur o� rir un soutien important.

Former des équipes. Il est également important de noter que les problèmes de relation au sein de l’équipe représentent l’une des raisons pour laquelle les personnes quittent le champ missionnaire. Il est donc primordial de former les personnes au travail en équipe. Il faut travailler aux dons, aux forces et aux faiblesses personnels et identi� er les événements sources et déclencheurs de stress. Nous devons aussi apprendre à communiquer et résoudre les con� its selon ce qu’enseignent les Écritures.

Formation théologique. Bien qu’il soit nécessaire de trouver de nouvelles méthodes pour atteindre les di� érentes cultures, il est important de dé� nir avec clarté les fondements théologiques qui ne peuvent pas changer et d’être con� ants dans nos connaissances bibliques.

Je suis conscient que lorsque Dieu nous demande de nous focaliser davantage sur les nations non atteintes, certains d’entre nous peuvent dire qu’ils ont des plannings déjà bien chargés. De nombreux membres de nos églises sont impliqués dans des ministères qui répondent à de vrais besoins au niveau local. Mais je ne peux m’empêcher de penser aux 2,8 milliards

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98% des chrétiens dans le monde n’ont pas une mentalité « missionnelle » sur leur lieu de travail. 37% des chrétiens évangéliques n’ont pas reçu d’enseignement sur le thème du travail dans les douze derniers mois. 33% des chrétiens évangéliques n’ont jamais entendu un enseignement sur le travail. 75% des chrétiens évangéliques n’ont jamais eu de conversation avec leur pasteur, ancien ou responsable de cellules concernant leur lieu de travail comme ministère.

Le problème est donc bien dé� ni. Mais comment le résoudre ?

DEUX POINTS DE VUE PERSONNELSJe me rappelle de cette journée comme si c’était hier. Ce n’était pas vraiment le plus beau jour de ma vie. Je gérais plusieurs a� aires pour l’église et le temps était venu de revendre ces structures. J’avais participé aux négociations et à la prise de décision � nale et toute cette procédure était dure à vivre. L’une des a� aires a été vendue à une autre société et dans le cadre des conditions de l’acquisition, je devais aussi rejoindre la nouvelle société.

Ce matin était donc mon premier jour de travail dans cette nouvelle structure et je n’avais pas le moral. L’idée de quitter mon emploi à l’église m’était dure à vivre et mon avenir professionnel était un grand point d’interrogation. Mon nouveau responsable, Brian, et sa femme m’ont invité à déjeuner avec eux. Ce geste d’attention suivi d’une gentille carte de ma femme Gill m’ont redonné espoir et m’ont permis de mieux vivre cette nouvelle étape professionnelle.

Les années qui ont suivi se sont révélées être les années les plus formatrices de ma vie. Brian a été un mentor dans le cadre de mon travail. Il a cherché des moyens pour que je trouve ma place professionnellement et que je développe mes compétences de vente. Il m’a demandé de travailler dans son bureau pour que je puisse l’écouter travailler au téléphone. On s’encourageait lorsque nous réalisions de bonnes a� aires et nous discutions de nos échecs. Il a été le premier et le seul à me confronter face à mon amour pour l’argent. Il m’a dé� é dans le domaine de mon couple et m’a encouragé dans l’éducation de mes enfants. Nous avons étudié la Bible ensemble, partagé nos moments forts avec Dieu et souvent prié ensemble.

C’était une personne qui m’a aidé à devenir l’homme que Dieu avait prévu que je sois. C’était un homme qui vivait le Royaume de Dieu sur son lieu de travail. C’était un homme qui servait Dieu dans son travail, qui aimait Dieu et ses employés et qui a pris du temps pour en former plusieurs. Je n’ai aucun doute que Brian avait été envoyé par Dieu pour me sortir de ma « prison » et qu’il a été l’une des deux personnes à m’accompagner vers ma destinée.

Ron Trudinger m’a également accompagné pendant de nombreuses années. En tant de responsable employé par l’église, il a toujours été conscient de l’importance de former et d’accompagner les personnes sur leur lieu de travail. Observer le Royaume de Dieu dans notre lieu de travail était aussi naturel que de participer à une réunion d’église. Il a vraiment ouvert un chemin pour que de nombreux autres puissent le suivre. Avec

lui, c’était simple et naturel.

Quelques matinées par mois, nous nous réunissions pour prier puis pour parler travail, � nances personnelles, mariage et santé spirituelle. Une ou deux fois par mois, il m’accompagnait toute la journée lors de mes rendez-vous commerciaux. Pendant mes visites chez les clients, il restait dans la voiture et priait pour que mes rendez-vous se passent bien, puis il passait le reste du temps à lire et à prier. Pendant ces longues journées, nous avions de grandes discussions sur l’argent, la sexualité, aimer nos épouses et prendre soin de sa famille. J’étais énormément dé� é mais aussi encouragé. Il ne se passait jamais une semaine sans que nous priions d’une manière ou d’une autre ou que nous ayons des discussions profondes. Les objectifs � xés touchaient toujours à la personne dans sa globalité, qu’il s’agisse de la famille, des � nances, du travail, de la place dans l’église. Ces objectifs nous poussaient toujours à chercher le Royaume en premier lieu.

5 CONSEILS POUR FORMER DES DISCIPLES POUR LEUR LIEU DE TRAVAILIntéressez-vous à eux et à leur environnement. Découvrez ce qui les dé� t. Aidez-les à � xer des objectifs qui vont de paire avec les objectifs du Royaume de Dieu. Il faut penser la formation de disciples en fonction de leur univers, comprendre leurs dé� s et personnaliser les moyens utilisés pour les former et les dé� er de façon à ce qu’ils soient pertinents. Comprendre ce qu’ils ressentent et découvrir leur monde à travers leurs yeux.

Dé� nir un objectif clair qui représente la réalité du Royaume de Dieu impactant leur lieu de travail et les accompagner vers cet objectif en faisant de bilans. Pensez à des formations commerciales, professionnelles et théologiques pouvant les aider à atteindre cet objectif.

Cherchez à les équiper. Une fois par mois, ou à une fréquence qui leur convient, envoyez-leur un email ou recommandez-leur un livre qui pourrait leur être béné� que. Tenez-les au courant de ce qui se passe dans l’église et au niveau de l’équipe de responsables. Si vous avez des grandes décisions ou des problèmes au niveau de l’église locale, demandez-leur leur opinion et prenez note de leur avis ou nuancez leur proposition si nécessaire.

Priez avec eux régulièrement en personne, par Skype, par email, par SMS, etc. Soyez conscient des problèmes auxquels ils font face actuellement et essayez de discerner la voix du Seigneur dans les circonstances de leur quotidien.

Essayez de les rencontrer sur leur lieu de travail. Si cela n’est pas possible, mangez ensemble un matin ou un midi près de leur lieu de travail. Mais si la rencontre a lieu sur leur lieu de travail, il se peut que vous vous sentiez intimidé ou même dépassé. Parfois, ce sentiment d’être dépassé est l’élément déclencheur permettant d’approfondir la relation avec le disciple.

Je me rappelle d’une fois où je rendais visite à un frère travaillant dans un magni� que bureau dont la façade était tout en verre. En arrivant dans le parking, j’ai vu les Porsche et les Ferrari. J’ai commencé à avoir un nœud dans le ventre. J’ai ensuite passé le poste de sécurité et je me suis installé dans une salle

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de conférences pendant qu’un garde véri� ait la présence de mouchards dans la pièce. J’étais complètement dépassé par les circonstances. Mais je n’oublierai jamais comment cet homme d’a� aires prospère s’est présenté à moi les yeux pleins de larmes : « Tu es la seule personne de l’église à me rendre visite à mon travail. Tu n’as aucune idée combien cela me touche. Dis aux autres responsables d’églises d’être courageux et de faire de même. » aux autres responsables d’églises d’être courageux et de faire de même. »

DÉVELOPPER LE MINISTÈRE PROPHÉTIQUEUNE AUTRE PRIORITÉ IDENTIFIÉE POUR NOTRE FAMILLE D’ÉGLISES EST LE DÉVELOPPEMENT DU MINISTÈRE PROPHÉTIQUE. AU PRINTEMPS 2012, DES RESPONSABLES APOSTOLIQUES ET PROPHÉTIQUES SE SONT RETROUVÉS DANS LE CADRE D’UNE ÉCOLE PROPHÉTIQUE INTERNATIONALE. AU FIL DE LEURS DISCUSSIONS, ILS ONT RÉALISÉ QUE LE MINISTÈRE PROPHÉTIQUE, LA PRIÈRE ET LA PRÉSENCE DE DIEU NE PRENAIENT PAS LA PLACE QU’ILS MÉRITAIENT DANS LES ÉGLISES. ILS ONT DONC DÉCIDÉ DE TRAVAILLER ENSEMBLE POUR RÉSOUDRE CE PROBLÈME. UN PROCHAIN NUMÉRO TRAITERA DE CE SUJET (FIN 2012).

DOUG ET DENISE KREIGHBAUM SONT RESPONSABLES DE LA FAMILLE D’ÉGLISES COAST TO COAST AUX ÉTATS-UNIS (WWW.ECCLESIA413.

COM). VOUS POUVEZ LIRE LES PUBLICATIONS DE DOUG SUR SON BLOG WWW.DOUGKREIGHBAUM.COM (EN ANGLAIS).

Au � l des ans, j’ai eu le privilège de côtoyer de nombreux prophètes. J’ai pu ainsi témoigner de l’importance du ministère

prophétique. Les prophètes ont une place particulière dans la construction de l’Église et l’avancée du Royaume de Dieu. Aux côtés des apôtres et d’autres ministères, ils deviennent un composant essentiel des fondements dont les églises locales ont tant besoin.

Le ministère prophétique peut être dé� nit par « être immédiatement connecté à, entendre de, répondre au Seigneur ». À l’image du corps humain qui a besoin des signaux émis par le cerveau pour fonctionner correctement, le ministère prophétique désire que l’église reçoive les « signaux » envoyés par Christ et qu’elle les mette en pratique. Les prophètes ont tendance à croire que la chose la plus importante pour l’église est d’entrer dans la présence de Dieu de manière authentique et immédiate.

Les prophètes désirent apporter le changement au travers de cette rencontre avec Dieu. Ils participent à la construction « d’autels » où le peuple de Dieu peut rencontrer son Seigneur et être transformé. Ils perçoivent la voix et l’action du Saint-Esprit et font le nécessaire pour que le peuple de Dieu entre dans sa présence.

Les prophètes, comme les autres ministères en Éphésiens 4, devraient équiper l’Église pour qu’elle soit prophétique. Quelle joie de voir les prophètes équiper jour après jour l’église locale ! En équipant le peuple de Dieu, en utilisant leurs dons et en participant à la vie d’église, les prophètes permettent aux membres de l’église d’être plus sensibles à la voix de Dieu. Lorsque je suis en compagnie de prophètes, je suis encouragé à être encore plus en phase avec Dieu. Je recherche sa présence et je désire entendre sa voix. Une simple discussion avec un prophète me pousse à vouloir passer du temps avec Jésus. C’est vraiment merveilleux de voir le ministère prophétique œuvrer constamment dans l’église.

Si le ministère prophétique vient à manquer, l’église bascule doucement vers une forme de déisme chrétien (image d’un Dieu distant qui n’intervient jamais dans le quotidien de

CONFÉRENCE FOR SUCH A TIMELe 26 mai 2012, plusieurs responsables Salt & Light au Royaume-Uni ont participé à une conférence de prière appelée For Such a Time as This et qui s’est déroulée à Westminster Chapel. Organisée par Stuart Bell et Billy Kennedy, cette conférence avait pour objectif de célébrer les racines du renouveau évangélique au Royaume-Uni et de remercier Dieu pour tout ce qu’il a fait. La journée a donné lieu à de nombreuses repentances pour les con� its passés et à une espérance nouvelle pour tout ce que Dieu fera pour la nation dans les années à venir.

Mark Mumford, responsable Salt & Light au Royaume-Uni, a déclaré « Pour moi, cette journée est un moment majeur de l’histoire de l’Église au Royaume-Uni. Près de 600 hommes de Dieu et pionniers du Royaume depuis 30 ou 40 ans ont participé à cet événement. Cette rencontre est une date historique où l’Église s’est engagée à collaborer, à travailler ensemble à l’avenir et à chercher l’unité entre les di� érents réseaux, mouvements et dénominations d’églises. »

Le moment fort de cette rencontre a été une prière que tous les responsables ont lue ensemble. En voici un extrait :

« Merci pour la � délité et l’amour que tu as manifestés envers notre nation au cours de ces 40 dernières années. Merci pour le renouveau dans la louange, dans la musique et dans la composition de chants qui a été source de vie pour l’église. Merci pour les nouvelles implantations d’églises et les nouvelles expressions du Royaume. Nous te louons pour toutes les actions qui ont permis de bénir les gens et nos quartiers ainsi que pour tous les mouvements missionnaires qui ont honoré Christ et permis d’atteindre de nombreuses personnes.

Nous te demandons de nous pardonner et de nous puri� er pour toutes les divisions et les relations brisées ces dernières années. Aujourd’hui, nous voulons nous lever ensemble pour l’avancée de ton Royaume, peu importe notre arrière-plan, notre dénomination ou notre réseau d’églises, sachant que vivre l’unité est notre devoir et notre plus grande joie. Nous nous engageons à avoir des paroles bienveillantes les uns pour les autres, à nous soutenir et nous encourager les uns les autres et à annoncer l’Évangile par nos paroles et nos actions. Réveille ton Église. Que le Royaume-Uni soit à nouveau évangélisé, que de nombreuses personnes soient amenées à connaître une foi vivante et que de nombreux quartiers et communautés soient transformés. »

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l’homme). Les enseignants peuvent expliquer les vérités bibliques de manière théologique et précise. Le pasteur peut apporter à l’église les fortes valeurs familiales dont les membres ont besoin. L’évangéliste encourage l’église à partager sa foi et à amener d’autres personnes à Christ. Ces ministères sont tous importants mais ils ont tendance à être tournés vers l’homme et non vers le Créateur. Si nous ne sommes pas conscients de l’action divine dans notre quotidien, nos objectifs en matière d’enseignement, de suivi pastoral, d’activité missionnelle et d’évangélisation seront limités à une perspective humaine et non divine.

DÉVELOPPEMENT DU MINISTÈRE PROPHÉTIQUELes prophètes doivent développer leur don prophétique. Mais ils doivent aussi grandir dans d’autres domaines. L’église locale est le parfait outil pour cela. Si notre appel est d’équiper l’église, il est logique que ce processus de formation ait lieu dans le contexte de l’église locale.

Les prophètes doivent grandir dans leur caractère et dans leur don, c’est-à-dire apprendre à entendre, à voir et ressentir l’Esprit, et à libérer le don prophétique. Ils doivent également apprendre à travailler en équipe, dans une famille. Cet apprentissage est idéal au sein de l’église locale. Mais cela peut poser problème à cause de la sensibilité des prophètes. Ils sont facilement sujets au sentiment de rejet, ce qui les pousse à s’isoler. Ils entrent alors dans un cercle vicieux de rejet, d’isolement suivi de comportements étranges qui peut se répéter plusieurs fois. Ils sont alors incapables de développer leur don et de servir dans l’église.

Il est donc important que les responsables d’églises mettent en place des formations prophétiques. De plus, je crois fermement dans la formation de disciple qui a lieu dans le quotidien de la vie de l’église. Ce type de formation est essentiel pour un développement pérenne. C’est pourquoi lors de la Cène, Jésus a insisté à ce que les disciples témoignent de leur service et de leur amour les uns envers les autres en prenant l’exemple d’un geste issu du quotidien : le lavement des pieds (Jean 13:1-34).

Le quotidien de la vie d’église est le lieu idéal pour former les prophètes dans un domaine particulier. Il s’agit de faire comprendre aux prophètes qu’ils doivent exercer leur don à 100% tout en réalisant qu’ils font partie d’une équipe plus large. Si les prophètes, ou les autres ministères en Éphésiens 4, ne comprennent pas cet aspect du travail en équipe, ils seront limités dans le développement et l’exercice de leur don. Voici quelques exemples auxquels j’ai été confronté.

Lors d’un rassemblement, un prophète a ressenti que Dieu nous emmenait dans une direction qui était opposée à celle que ressentait le reste de l’équipe. Il avait vu « des sacs et de la cendre alors que le reste de l’équipe sentait qu’il fallait combattre par la prière et la louange. Lorsque l’équipe a décidé de poursuivre dans le combat spirituel, le prophète a rapidement rejoint son siège au premier rang et s’est agenouillé, tête baissée alors que le reste de l’assemblée était debout à louer avec ferveur. Je me suis discrètement approché de lui pour lui demander pourquoi il était à genoux alors que le reste de l’équipe était debout

avec l’assemblée. « Je sens que c’est la volonté de Dieu » m’a-t-il répondu. C’est à ce moment que j’ai pu lui faire comprendre l’importance de travailler en équipe, que son attitude in� uençait les autres personnes rassemblées et que si l’équipe faisait fausse route, il devait faire con� ance en Dieu et en sa capacité à nous ramener sur le droit chemin.

Lors d’un autre grand rassemblement d’églises, un jeune prophète s’était avancé pour partager avec les responsables ce qu’il avait reçu. Les responsables ont ensuite pris une décision qu’il n’approuvait pas. Il a donc immédiatement quitté le premier rang où se trouvait l’équipe pour rejoindre son siège au troisième rang et s’est assis. Toutes les personnes assistant à la scène avaient compris ce que cette attitude signi� ait. Le jeune prophète devait apprendre à ne pas « faire la tête » et à travailler en équipe.

Bien que ces situations ne soient pas faciles à gérer, il faut comprendre que les prophètes ont besoin d’être beaucoup encouragés. Ne vous laissez pas impressionner par une attitude « sûre de soi » en public qui peut cacher de l’insécurité. Si nous continuons à former les prophètes, nous recevrons la « récompense de prophète ». nous continuons à former les prophètes, nous recevrons la « récompense de prophète ».

FORMATION DE DISCIPLES MISSIONNELLE

RICHARD ET KATE COLBROOK FONT PARTIE DE L’ÉQUIPE APOSTOLIQUE DU ROYAUME-UNI ET ONT UN MINISTÈRE D’ÉVANGÉLISTE. ILS VISITENT

LES ÉGLISES POUR LES AIDER À ÉTABLIR DES STRATÉGIES ET UNE CULTURE MISSIONNELLES.

Il y a 2000 ans, Jésus s’est tenu dans une synagogue à Nazareth. Il a lu un texte du prophète Ésaïe et a annoncé sa mission à l’assemblée. Il devait annoncer la bonne nouvelle aux malheureux, la délivrance aux prisonniers et le recouvrement de la vue aux aveugles. Il allait annoncer la liberté aux captifs et proclamer l’année de la faveur de l’Éternel. Jésus s’arrêta de lire avant la deuxième partie d’Ésaïe 61 parlant du jour du jugement car ce jour était à venir. Ce jour est toujours à venir et nous continuons de vivre une époque où, pour citer un autre passage d’Ésaïe, le salut est déversé en abondance sur terre.

Nous vivons des temps remplis d’opportunité pour évangéliser. L’Europe de l’ouest est entrée dans une période post-chrétienne où l’église institutionnelle est en marge des préoccupations de la société et de la politique, après y avoir occupé une place importante. En parallèle, de nombreuses personnes admettent que la vie possède également un côté spirituel. Lorsqu’au Royaume-Uni, un footballeur est terrassé sur le terrain de foot par une crise cardiaque, les médias lancent un appel commun à la prière. Après une incroyable convalescence, Fabrice Muamba sort de l’hôpital, vivant. Les journaux parlent alors d’un miracle, d’une réponse aux prières. La moisson est grande au Royaume-

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Uni, mais aussi en Europe de l’ouest, en Amérique du Nord, en Afrique, en Inde et partout dans le monde. Mais Jésus a ajouté « il y a peu d’ouvriers ». La formation du peuple de Dieu, dans la continuité de l’œuvre salvatrice du Christ, est toujours d’une importance capitale. Il s’agit d’une question de vie ou de mort.

PAR OÙ COMMENCER ? Comment développer dans nos églises une culture de formation de disciples dont les fondements reposent sur la mission ? Pour répondre à cette question, nous devons d’abord commencer par nous poser une autre question : cette attitude missionnelle fait-elle partie de la culture ou de l’ADN de notre église ? Si la réponse est oui, le dé� sera de ne pas perdre cette culture. Mais pour d’autres églises, la culture pastorale est prédominante. Il est évident que nous devons conserver cette culture pastorale mais il est également essentiel de promouvoir une culture missionnelle. C’est comme si nous construisions une serre dont l’atmosphère permettrait de faire pousser les bons fruits dans l’église et ses membres.

Or ce sont les responsables qui dé� nissent l’atmosphère dans l’église ! Nous devons être honnêtes avec Dieu et avec nos frères et sœurs si nous avons négligé cette culture missionnelle, ou si elle n’a jamais été une priorité. Si les responsables sont convaincus de l’importance biblique de la mission, alors les fondements sont posés pour établir une culture missionnelle dans l’église. Sommes-nous des chrétiens passionnément convaincus que l’humanité est désespérément perdue dans son péché et que seule la puissance de la croix peut la sauver ? Du fait de cette conviction, les responsables doivent régulièrement prier pour des personnes non chrétiennes, passer du temps avec elles, méditer des passages de la Bible sur ce sujet et lire et se laisser inspirer par des livres écrits par des chrétiens remplis d’une foi contagieuse pour l’évangélisation. Ces activités permettront de susciter le désir des responsables de voir les perdus se tourner vers Christ et ainsi créer cette nouvelle serre où la culture missionnelle peut se développer.

Si cette culture missionnelle s’installe graduellement au sein de l’équipe de responsables, inévitablement elle touchera aussi le reste de l’église. Mais une transformation complète de la culture d’église ne pourra pas avoir lieu si les responsables ne sont pas déterminés à communiquer cette vision. Il faudra s’attendre à de l’opposition (de certaines personnes et surtout de l’Ennemi) mais nous devons persévérer. Si nous abandonnons à cette étape, la serre n’aura servi à rien. Nous devons inspirer les membres de l’église en leur ouvrant les yeux sur les possibilités qui s’o� rent à eux et en renouvelant régulièrement leur foi par des témoignages. Nous devons aider les membres à s’approprier cette culture en les encourageant à penser et à prier pour leur famille et leurs amis non chrétiens.

Mais parler d’évangélisation et prier pour les perdus n’est qu’une partie de la solution : il faut passer à l’action ! De nombreux livres existent sur l’évangélisation personnelle. Bien que l’évangélisation personnelle soit importante, beaucoup de chrétiens sont mal à l’aise lorsqu’ils évangélisent seuls. Par contre, vivre l’évangélisation en groupe peut être moins

intimidant et plus appréciable pour certaines personnes. Cette approche permet à chaque membre de trouver sa place dans le contexte missionnel de l’église. Récemment, un de nos amis non chrétiens s’est senti accueilli et aimé par plusieurs chrétiens qu’il a rencontrés et Dieu a � ni par lui parler à travers un chant de louange qui l’a amené à donner sa vie à Christ. Évidemment, sa vie a été transformée mais tous les chrétiens qui ont été en contact avec lui avant sa conversion ont tout d’un coup réalisé qu’ils avaient joué un rôle précis dans le cheminement spirituel de cette personne. Maintenant ces chrétiens ont soif de voir beaucoup d’autres conversions comme celle-ci : ils ont « attrapé » le virus de l’évangélisation !

FORMER LES JEUNES ÉVANGÉLISTES PAR LES PAROLES, LA PRATIQUE ET LE SURNATURELLe changement de culture fera émerger les personnes qui ont un don d’évangéliste. Et cette émergence est très importante. Une fois ces évangélistes identi� és, ils peuvent être formés par des évangélistes plus expérimentés pour encourager le reste de l’église à être plus missionnelle et à former d’autres disciples. La formation des jeunes évangélistes doit porter sur les paroles, la pratique et le surnaturel.

Ils doivent apprendre à comprendre comment pensent les perdus, à connaître les cultures présentes dans le quartier et la ville, et à communiquer dans la même « langue » que la culture locale. Nelson Mandela a dit : « Si vous parlez à un homme dans une langue qu’il comprend, vous parlez à sa tête. Si vous lui parlez dans sa langue, vous parlez à son cœur. » Voilà une parole de sagesse pour les évangélistes.

Dans le domaine pratique, de nombreuses églises ont fait de grands progrès en apprenant à servir leurs quartiers et leurs villes. Les jeunes évangélistes doivent travailler à leur « instinct » d’évangéliste a� n d’identi� er les opportunités de s’impliquer dans des projets d’aide à la communauté qui permettent de semer l’Évangile a� n de moissonner pour le Royaume. Ils doivent être formés pour reconnaître ces hommes de paix dont parle Jésus en Matthieu 10 qui sont ouverts à l’Évangile. Ils doivent aussi être formés pour comprendre comment un non chrétien chemine vers la conversion. Par exemple, au Royaume-Uni, ce cheminement s’e� ectue de plus en plus par étapes. Les évangélistes expérimentés jouent un rôle crucial dans ce processus de formation en accompagnant et en formant les jeunes évangélistes. Cet accompagnement porte également

NOUVELLES D’IMPLANTATIONS D’ÉGLISESNouvelle-Zélande (www.linknz.org.nz) : Un jeune couple et leur famille ont déménagé dans la banlieue de Wellington pour ouvrir un salon de coi� ure, l’objectif étant d’avoir un travail et de nouer des contacts dans le quartier. La vision est de créer des églises de maison dans Wellington capables d’impacter leurs quartiers. C’est bon de voir de nouvelles idées d’implantations d’églises.

Salt & Light aux États-Unis : La famille d’églises Salt & Light aux États-Unis implantera � n 2012 une nouvelle église à Fargo (Dakota du Nord). Cet automne, quatre familles issues de l’église Grace Fellowship à Toccoa en Géorgie déménageront à Fargo, située à plus de 2000 km. Bryan et Michelle McCrea dirigera cette équipe d’implantation (Church Planting Missionaries, [email protected]).

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sur l’identi� cation d’opportunités pour annoncer l’Évangile ainsi que sur la dé� nition de la prochaine étape du cheminement des personnes en recherche.

En� n, les évangélistes en formation doivent goûter au surnaturel. Il ne faut jamais perdre de vue que c’est l’Esprit-Saint qui est porteur de la révélation du Christ. Nous devons donc encourager nos jeunes évangélistes, mais aussi le reste de l’église, à oser donner des paroles de connaissances et prier pour les malades, au risque parfois d’avoir l’air ridicule. Nous devons apprendre à prier et jeûner en tant que corps de Christ pour voir Dieu percer dans la vie des personnes non chrétiennes.

Si nos églises parviennent à établir une culture missionnelle et à s’investir pleinement dans l’appel de Christ pour le salut des âmes, alors « les perdus sont retrouvés, les personnes frappées de confusion spirituelle connaissent la vérité et les vies sont transformées dans ce monde et pour l’éternité. Car existe-t-il une autre aventure sur cette terre est aussi digne de notre temps et de notre engagement que celle proposée par Jésus-Christ ? » (Bill Hybels). temps et de notre engagement que celle proposée par Jésus-Christ ? » (Bill Hybels).

FORMER PRISCILLE ET AQUILA

NOUS TRAVAILLONS SOUVENT DE MANIÈRE INDIVIDUALISTE. MAIS COMMENT FAIRE POUR FORMER UN COUPLE MARIÉ ? DAVE ET CHRIS

RICHARDS VIVENT À BASINGSTOKE EN ANGLETERRE. ILS SONT CONNUS AU SEIN DE LA FAMILLE SALT & LIGHT ET VOYAGENT ENSEMBLE POUR VISITER DE NOMBREUSES ÉGLISES QUI LES CONSIDÈRENT COMME DES PÈRES ET MÈRE SPIRITUELS. DANS CET ARTICLE, DAVE ET CHRIS ÉTUDIENT L’EXEMPLE DE PRISCILLE ET AQUILA POUR SAVOIR CE QUE CE COUPLE PEUT NOUS APPRENDRE.

Chris et moi-même avons donné notre vie à Christ le même jour alors que nous étions déjà mariés. Nous avons ensuite été remplis du Saint-Esprit le même jour et baptisé d’eau ensemble. Nous étions tous les deux enseignants dans la même classe. Nous savions que nous étions plus e� caces ensemble et que nos dons étaient complémentaires. Notre collaboration créait une véritable synergie.

Autant dire que nous avons été très heureux de découvrir dans la Bible l’histoire de Priscille et Aquila qui ont été pour nous un véritable modèle dans notre service pour Christ au cours des 42 dernières années. Et quel couple ils formaient ! Ils avaient une vision commune, des objectifs communs, ils servaient ensemble et voyageaient ensemble. En tant que couple, ils avaient reçu la révélation qu’ils étaient attachés l’un à l’autre, comme l’indique

Jésus en Matthieu 19:5 (« les deux ne feront qu’un »). Ils étaient unis pour marcher ensemble. Quelles source d’inspiration !

Ensemble, ils ont forti� é et encouragé des responsables, • comme par exemple à Éphèse, avec l’aide d’Apollos.

Leur maison servait de base à long terme pour l’apôtre • Paul et l’église qui s’y rassemblait.

Ils étaient � exibles et capables de s’adapter à n’importe • quelle situation. Ils subvenaient à leurs propres besoins en fabriquant des tentes tout implantant des églises locales.

Ils pouvaient diriger des équipes mais aussi suivre la • direction d’autres responsables, car ils étaient remplis de l’Esprit. Ils savaient travailler en équipe.

Ils étaient relationnels. Ils ont reconnu le ministère • apostolique de Paul, ce qui leur a permis de devenir ses amis et de travailler avec lui.

Ils ont sou� ert la persécution à Rome mais ont tenu • ferme au sein de l’équipe malgré toute l’opposition qu’ils rencontraient partout où Dieu les envoyait. Paul les a honorés en Romains 16:3-4 lorsqu’ils ont risqué leur vie pour lui !

Ils étaient tous les deux enracinés dans la Parole, • comme on peut le voir avec Apollos qu’ils ont formé et corrigé avec grâce, lui permettant ainsi de grandir dans ses dons.

L’exemple o� ert par la vie de ce couple nous a beaucoup inspirés mais nous nous sommes rendus compte que de le mettre en pratique était moins évident. Nos personnalités et nos styles, bien que complémentaires, étaient radicalement opposés ! Notre collaboration était contestée par l’ennemi.

Au � l de notre marche avec Christ, nous avons été amenés à former d’autres jeunes couples et à travailler avec leurs églises dans plusieurs nations. Nous avons été unis a� n d’apprendre à être � exible l’un avec l’autre mais aussi avec les autres.

Ils nous ont observés dans notre vie de couple • et de famille, tout autant qu’ils ont entendu nos enseignements. Et ce qu’ils apprenaient de nous nous a souvent surpris, suite à quoi nous avons été plus prudents et attentionnés dans notre attitude l’un envers l’autre.

Nous les avons aidés à prendre conscience de leur appel • et de leurs dons.

Nous les avons aidés à forti� er leur vie de famille, tout • comme Barney Coombs et d’autres l’ont fait pour nous.

Nous les avons aidés à comprendre les saisons de Dieu • et à gérer l’appel de Dieu pendant les di� érentes saisons de la vie de leur famille.

Certains sont devenus des appuis solides pour de • nouveaux ministères émergents, tout comme Priscille et Aquila l’ont été pour Apollos.

Nous avons compris que ce couple a pu servir Dieu grâce à leur unité d’esprit et de service pour Christ. Nous devons donc aider les couples à trouver leur appel ensemble et à investir en eux. aider les couples à trouver leur appel ensemble et à investir en eux.