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DOWNDAYS SEASON 14/15 MAGAZINE 01 FREESKI CULTURE – GRATUITEMENT ! Mt Hood Super Sessions Interview Legs of Steel Skier au Moyen-Orient FÉVRIER

Magazine Downdays — Février 2015 — FRANÇAIS

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Contenu: Mt. Hood Super Sessions ; Interview Legs Of Steel ; Skier au Moyen-Orient ; ...

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Mt Hood Super SessionsInterview Legs of Steel

Skier au Moyen-Orient

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Vous n’avez pas fait tout ce chemin jusqu’en haut de ce versant pour simplement le redescendre à ski. Vous avez visualisé et imaginé votre ligne toute la journée. C’était la seule chose que vous aviez à l’esprit. Vous n’êtes pas venu jusqu’ici pour faire simplement ami-ami avec la montagne. Vous êtes ici pour la conquérir.

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Photo: Erik SEOLieu: Minneapolis, Minnesota, USA

Skieur: Tim McCHESNEY

Oui cette photo-là est juste dingue. Cependant, pour apprécier à sa juste valeur ce que Tim McChesney envoie dans les rues de Minneapolis, on a pensé qu’il fal-lait quelques explications. Le take-off de ce spot urbain est juste en-dessous du lampadaire à droite, et Tim a été tracté à haute vitesse par le câble. Il est entré en lisplide sur ce rail en montée avec assez de vitesse pour passer le gap de quatre mètres jusqu’à la transition de l’atterrissage. Inutile de dire que Tim a tout tué, et Erik Seo a pris cette photo de folie.

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Choisir des photos pour un magazine est une tâche ardue. Parfois le chef du service photo et le rédacteur en chef ne tombent pas d’accord sur les photos à retenir.

Je pensais que cette photo s’intégrait dans le magazine, mais Klaus, chef du service photo et gourou tout terrain du magazine, n’était pas convaincu. J’ai donc sacrifié volontiers le texte de l’éditorial.

Je vous présente Daniel Loosli, photographe de métier, envoyant un 360 seatbelt en backcountry à Hoch-Ybrig, Suisse, photographié par son ami Mike Knobel.

Parfois, la solution la plus simple est aussi la meilleure. Mark VON ROY

« Monsieur, c’est au sujet d’un tapis qui allait très bien dans la pièce où je l’avais installé. »

Jeffrey « The Dude » LEBOWSKI

La SolutionFÉ

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Features

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CouvertureSkieur:

Sammy CARLSON Lieu:

Mount Hood, Oregon Photo:

Darcy BACHA

Numéro Février

16 Dialogue Lucas STÅL-MADISON

20 Freshies

22 Gallery

34 Brains Le Facteur Humain

36 Gear Armure pour Envoyer

38 Essentials

40 Creative Aaron SCHWARTZ

42 Talent Tom GRANIER Fraser McDOUGALL

76 Thought Le Freestyle dans le Freeride

78 History Le Loop

80 Science Construire un Ski

82 Spray L’Élitisme du Skieur

84 Crew Stept Productions

86 Insider Ethan STONE

88 Destination Kotelnica Bialczanska Silvretta Montafon

92 Portrait Bruno COMPAGNET

96 Vibes Shades of Winter

46 Sa Majesté Mount Hood: Super Sessions de Printemps

56 Expérience au Moyen-Orient: Ambassadeurs de Ski en Terres Mystiques

64 Ski Pur et Dur: Interview Legs of Steel

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Sam SmoothyEn voyant Sam skier les faces du Freeride World Tour, on ne s’at-tendrait pas à ce qu’il soit si éloquent. Ses lignes engagées l’ont classé 4ème en 2012 et 2ème en 2014 au classement général FWT. Mais son sens de l’écriture pourrait aussi lui valoir des récom-penses, il est même connu pour écrire quelques paroles de chansons folk.

Aaron SchwartzAlors qu’il ne le dirait jamais sans y être invité, Aaron laisse continûment pousser ses cheveux jusqu’aux épaules afin de pouvoir les raser et les donner à des enfants en chimiothéra-pie. C’est un vrai bon gars, mais Aaron est aussi un illustra-teur talentueux, un designer et un photographe qui passe au crible Laax en Suisse.

Pally LearmondMembre honorifique des Legs of Steel, Pally a vu et fait partie de presque toutes les manigances de LOS. Habitant juste à côté de la fameuse maison LOS, Pally photographie presque toutes leurs fêtes et missions au cœur de l’action. Photographe talen-tueux, il fait aussi tout un tas de travail commercial.

Darcy BachaUn œil vif et l’envie d’aller toujours plus loin fait de Darcy un photographe à part. Vivant devant Mount Hood en Oregon, on peut souvent le voir shooter au Windells Summer Camp, ou enfoui dans les profondeurs du volcan. Quand il ne photogra-phie pas, il est généralement ancré dans une rivière pour pê-cher la truite.

Mentions légales

MAISON D’ÉDITIONDistillery Concept & Creation GmbHInnsbruck, Autriche RÉDACTEUR EN CHEFMark von Roy | [email protected] DIRECTEUR DE PRODUCTION & ÉDITEUR PHOTOKlaus Polzer | [email protected] PHOTOGRAPHESDarcy Bacha, Alessandro Belluscio, Jeremy Bernard, Jonas Blum, Michael Brechbuehler, Chris Burkard, David Carlier, Adam Clark, Oskar Enander, Mario Feil, Ruedi Flück, Mattias Fredriksson, Kurt Heine, Chris Holter, Blake Jorgenson, Mateusz Kiszela, Mike Knobel, Pally Learmond, Ville-Petteri Määttä, David Malacrida, Rocky Maloney, Kari Medig, Kyle Meyr, Adrian Nordenberg, Andreas Olofsson, Klaus Polzer, Daniel Rönnbäck, Erik Seo, Ethan Stone, Mark von Roy AUTEURSSammy Carlson, Alexandra Engels, David Malacrida, Kyle Meyr, Klaus Polzer, Matilda Rapaport, Stephan Skrobar, Sam Smoothy, Mark von Roy

ÉQUIPE ÉDITORIALEAlexandra Engels | [email protected] Malacrida | [email protected] TRADUCTION FRANÇAISE & CORRECTIONPierre Brun

MAGAZINE LAYOUT & DESIGNFloyd E. Schulze | [email protected] IMAGE PROCESSING & DESKTOP PUBLISHINGKlaus Polzer MAISON D’IMPRESSIONMayr Miesbach | www.mayrmiesbach.de PUBLICITÉ & MARKETINGSimon Kegler | [email protected]

CHEF DE DISTRIBUTIONBen Burnett | [email protected] Si vous voulez le Magazine Downdays dans votre shop, chalet ou bar, envoyez-nous s’il vous plaît un e-mail!

MAISON D’ÉDITION & ADRESSE ÉDITORIALEDistillery Concept & Creation GmbHLeopoldstrasse 96020 InnsbruckAutricheTel.: +43 (0)512-307 811Fax: +43 (0)512-307 [email protected] Downdays Magazine est publié en Anglais, Français et Allemand. Downdays est aussi un site web:www.downdays.eu Downdays social media:www.facebook.com/downdayswww.instagram.com/downdays_euwww.downdays-eu.tumblr.com Le magazine et toutes ses contributions sont sujets au copyright. La duplication, publication ou toute autre reproduction, en intégralité ou en partie, sont autorisées uniquement avec le consentement préa-lable écrit de l’Éditeur. L’Éditeur et l’équipe éditoriale n’acceptent aucune responsabilité pour les textes ou images soumis à évaluation.

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NÉ : le 23 Juillet 1992 à Stuvsta, StockholmMAISON : Sa voiture en Suède

STATION DE SKI : Les rues de StockholmSPONSORS: Atomic, Tomahawk

BOISSON : Eau ou jus de carotteARTISTE PRÉFÉRÉ : Pink Floyd

RÉVOLUTIONNAIRE INVOLONTAIRESuivant son propre chemin, Lucas Stål-Madison –LSM comme tout le monde l’appelle- est le fer de lance involontaire d’une nouvelle manière de skier. Avec « The Bunch », ce Suédois sauvage mais sympa développe une nouvelle approche de la créativité dans le ski.

Interview: David MALACRIDA

À la vue de tes segments com-plets dans deux gros films cette année, j’imagine que la saison a été bonne. Comment ça s’est pas-sé ?

J’ai filmé de début Novembre jusqu’à fin Mai, c’est ma plus longue saison à ce jour. J’ai filmé avec The Bunch et Level 1 et aussi quelques edits pour The Bunch. J’ai fait trois voyages avec Level 1 et ça a été super, comme au Minnesota avec Magnus Graner. On a séjourné chez Austin Torvinen, on avait des bâtons de cannelle au petit déjeuner et le nouveau

caméraman de Level 1 Jonny Durst ne voulait pas nous laisser conduire donc on a même eu un chauffeur. De la pure fainéantise urbaine, haha.

Après avoir remporté le Su-perunknown il y a deux ans, ce segment complet avec Level 1 confirme que tu fais les choses de la bonne manière ?

J’ai toujours été fan de Level 1, Long Story Short est un de mes films préférés. L’an dernier était déjà incroyable. J’ai eu une approche différente cette année. J’ai

essayé de ne rien planifier et d’attendre que les choses se passent. J’ai suivi la neige et mon intuition. Cette saison j’ai des projets vidéo un peu bizarres, et je veux essayer d’avoir des photos cools pour la première fois. Je veux travailler avec un photographe qui a l’esprit joueur et étrange pour les photos comme je l’ai moi avec le ski. Mon style de ski est très orienté sur la vidéo, mais je pense qu’il est aussi possible d’en tirer de chouettes photos. Mais il n’y a rien de vraiment organisé, c’est de l’excitation et de l’aventure!DO

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skier, les compétitions permettent de beaucoup skier, ce n’est donc pas une mauvaise chose. Je crois juste que c’est plus amusant de faire sa propre aventure et de filmer. C’est plus intime mais c’est aussi plus de travail d’équipe qu’en compétition.

Où trouves-tu de l’inspiration en-dehors du ski ? Parce que cer-tains trucs que tu fais sortent d’un autre monde…

Je ne trouve pas d’inspiration dans un milieu en particulier. Ça varie beau-coup, en fonction de mon humeur et du moment. Ça peut être n’importe quoi, et ça dépend de mon état d’esprit quand je le visualise. Si je cherche une transi-tion entre deux chansons dans une vi-déo, elle peut provenir d’un concert où j’en entends une bizarre et cool que j’es-saye ensuite de recréer. Mais la plupart de l’inspiration de mes tricks provient du ski lui-même. Je ne pense pas vrai-ment à un trick. Tout peut arriver pen-dant une session impulsive: un trick au hasard juste parce que je prends une structure un peu bizarrement. Ensuite j’imagine quelque chose de nouveau autour de ce trick.

Comment ça se passe dans ta tête quand tu arrives sur un nouveau spot, comment y trouves-tu de nouvelles possibilités ?

En général rien ne se passe dans ma tête avant d’être sur le spot. Cette année j’ai vraiment essayé de venir sur chaque spot avec un esprit vierge, sans recher-cher aucun trick. Simplement choisir

On dirait que Finess représente la philosophie générale de The Bunch. Quels sont les projets de The Bunch cette saison ?

Le crew est en train de tout changer pour notre troisième film, et nous allons pous-ser nos esprits et nos corps jusqu’à atter-rir sur la Lune, ou dans un fossé haha! Pour la première fois nous avons un ca-méraman à plein temps, Liam McKin-ley, de Rochester Vermont. Il est arrivé à Kiruna dans le cercle polaire Arctique et fait désormais partie intégrante de notre nouveau projet. Nos films précédents étaient entièrement filmés par les skieurs. C’est notre premier film avec des spon-sors. Quand on a commencé Far Out, nous savions juste que nous voulions faire un film, et chacun a fini par monter son propre segment. La saison dernière on s’est mieux organisé, chacun a encore monté son segment mais Jens Nilsson a tout assemblé. Big Up à lui!

Même si tu ne planifies pas vrai-ment, tu as des projets person-nels que tu veux réaliser?

Je veux trouver des choses nouvelles. Quand j’ai monté mon edit de la saison 2011, ce n’était que des back to back switch 1080. L’année suivante j’ai monté la vidéo pour le Superunkown avec toutes mes séquences bizarres, puis j’ai conti-nué avec un segment de street. La saison passée était plus centrée sur les lignes et cette saison je veux me tourner vers le backcountry. Le principal est de m’amu-ser en skiant et pour cela j’ai besoin de variété. Ça m’évite de faire toujours les mêmes tricks ou de skier toujours le même environnement.

J’imagine que le backcountry serait une toute nouvelle expérience ?

Ce sera une saison d’apprentissage pour moi. J’ai grandi à Stockholm, sans mon-tagne proche, donc je n’ai pas passé beaucoup de temps en backcountry. Je veux l’explorer, être en montagne plutôt que dans des rues bondées.

Essayer toujours de nouvelles choses à l’air d’être ton truc dans le freeski. Beaucoup diraient que c’est une bonne chose…

Les gens aiment l’idée de choses nou-velles, voir et essayer de nouveaux trucs. Je ne veux pas dire qu’aller plus gros, ajouter un autre flip ou une autre rota-tion ne soit pas la bonne direction. En fait, je ne pense pas qu’il y ait un bon ou un mauvais chemin. Les gens doivent faire ce dont ils ont envie. Si vous aimez

spot. Les structures urbaines néces-sitent de la vitesse, d’éviter le trafic, et de la coopération avec les autres skieurs. Tous les gars peuvent avoir en-vie d’une séquence ce jour-là, alors il m’arrive de prendre un café, une pelle, mettre un podcast et de juste leur filer un coup de main.

Comment trouves-tu la motiva-tion pour retenter un rail après un gros crash ?

La motivation doit être là pour faire un rail. Se crasher peut démoraliser mais peut aussi motiver si on l’avait presque replaqué. La motivation dépend du trick, s’il est fun, effrayant, si l’impact est dur, si la séquence est cool etc. Par-fois une chute peut te réveiller, et par-fois c’est plus du genre « j’en ai marre de ce rail, je vais aller manger et mater un film ou faire la fête. » Haha.

Qu’est-ce qui t’as mené en pre-mier lieu à cette vie dans le ski ?

Quand j’étais petit je ne skiais que pen-dant les vacances de Noël. Ce n’est pas beaucoup. Vers 12ans, la passion m’est venue et j’ai voulu m’améliorer. Je ne savais pas qu’on pouvait skier à Stockholm. J’ai cherché une école de ski et j’en ai trouvé une à 15minutes de chez moi. Il y a en fait quelques petites collines pour skier autour de Stockholm. Je suis allé à l’école de ski et j’ai fait des courses pendant deux ans. Un gars dans l’équipe slidait des rails et en-voyait des 720. J’étais bien plus motivé par ça que par les courses. Je suis deve-nu obsédé par les films de ski et par les

La motivation doit être là pour faire un rail. Se crasher peut démoraliser mais peut aussi motiver si on l’avait presque replaqué. La motivation dépend du trick, s’il est fun, effrayant, si l’impact est dur, si la séquence est cool etc.

un spot, le skier et visualiser quoi y faire. Puis essayer, modifier un peu le trick et réessayer. Parler des prises de vues avec le caméraman. Essayer un autre trick. Parfois je ne me rends même pas compte si ça rend bien en regardant la séquence sur la caméra. Je décide généralement si utiliser les séquences des semaines voire des mois plus tard. Je suis assez mauvais pour voir sur la caméra si une séquence est bonne ou pas. Je ne me préoccupe pas trop de savoir comment est la sé-quence, je me concentre plutôt sur un autre trick ou une autre ligne sur le

sauts sur le trampoline. J’ai arrêté les courses et le foot pour skier à la place. J’ai commencé à devenir meilleur à l’époque de Long Story Short. Je voulais mettre des tricks fous: double lincoln, Kangourou flip, back to back cork9 etc. J’ai fait un an de lycée d’économie et j’ai détesté ça. Cette année-là était l’année d’ouverture d’une académie de ski à Kiruna dans le Nord. Aller là-bas était le meilleur choix, sinon je n’aurais pu skier qu’une semaine ou deux dans l’année. À Kiruna j’ai rencontré Magnus, Pär, Jens et les autres. DO

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C’est à ce moment que The Bunch s’est créé ?

Oui mec! Il y avait tout: l’école, les fêtes, les filles, le ski, les voyages. On était des skieurs pourris quand on a commencé là-bas, mais tout le monde est devenu vraiment bon super vite. On était arrivé là par nous-même, on a imaginé dans nos cerveaux d’ados qu’on pourrait maintenir ce style de vie. Pär par exemple était super mauvais la première année haha. Et son segment dans Finess est pourtant un des meilleurs de l’année.

Maintenant que tu as finis l’école, quels sont tes plans ?

Je n’ai pas encore commencé l’université et je ne sais pas laquelle choisir. Chaque fois que je jette un œil à différentes écoles on m’invite pour skier et je préfère évi-demment skier. Ce n’est pas la chose la plus intelligente, mais il y a quelque chose de spécial dans la vie quand vous n’es-sayez pas d’atteindre un but précis. Je fais tout pour le ski. Quand je filme pour des segments, je ne sais jamais à quoi ils vont ressembler, ni quels tricks je vais faire ni où je vais aller. Un segment prend autant

de temps qu’une année scolaire, mais à l’école vous avez déjà toutes les étapes de tracées. Et vous êtes jugés sur votre style et votre performance par les professeurs ahah. L’école est un peu comme les com-pétitions, si je trouve une école où je peux étudier de la même manière que j’étudie le ski pour mes segments, j’y irai sans au-cun doute! On verra bien!

As-tu des rêves en-dehors du ski ? Bien-sûr, je veux faire aussi d’autres choses. Mais pour l’instant je veux vivre comme ça et apprendre de cette expé-rience !

SEGMENTS VIDÉO2013: « Far Out » – The Bunch 2013: « Partly Cloudy » – Level 1 2014: « Less » – Level 12014: « Finess » – The Bunch

RÉCOMPENSES2010: 1er The North Face Ski Challenge Val-Thorens2012: Transition Awards « Rail Ripper of the Year »2013: Transition Awards « Street Skier of the Year » 2013: iF3 Awards « Rookie of the Year »2014: iF3 Awards « Best Street Segment Nomination »

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Un soir de Décembre nous nous sommes faufilés dans le bureau du Nine Knights et nous avons trouvé des sché-mas du futur château de 2015. Complè-tement ébahis, on a voulu soutirer des informations à Nico Zacek, l’homme derrière le Suzuki Nine Knights. Après de nombreux Spritz Aperol et quelques shooters de Jägermeister, Nico a finale-ment laissé échapper ce qui sera construit sur la piste du Mottolino de Livigno.

Après la folie de l’an dernier, on dirait que le Suzuki Nine Knights de 2015 sera encore plus dingue. La struc-ture aura plus de sept sauts, avec de multiples transitions, des transferts et des transitions à l’envers! Deux mi-ni-rampes de skate avec un hip en trans-fert feront même partie du château. Et derrière le château, Nico projette de construire le plus gros hip de tous les temps, comptant sur des records mon-diaux de hauteur. Des tonnes de rails, de jib et un step-up feront aussi partie de la construction du Suzuki Nine Knights 2015. Il y aura un shooting de nuit ouvert au public le 8 Avril et le contest de Big Air le 10 Avril. Ça vaudra le coup d’être à Livigno pour voir ça. Plus d’infos et toutes les nouvelles sur www.nineknights.com.

Freeride World Tour Livestream

Édition Limitée de Goodies Downdays!

Après les deux premières étapes du Freeride World Tour à Chamonix et Fieberbrunn, il ne reste que la dernière ligne droite. Deux nouvelles étapes; Vallnord Arcalis à Andorre et Haines en Alaska; sans parler du 20ème anniversaire du mondialement reconnu Verbier Xtreme, ces trois dernières compétitions seront sans aucun doute palpitantes. Vallnord Arcalis – déjà inscrite au FWQ – fera office de test pour les tricks des riders. Beaucoup de roches et de reliefs pour sauter en font un super terrain de

Ils sont finalement arrivés! L’édition li-mitée des goodies Downdays est simple-ment géniale. Le T-Shirt Downdays, fa-briqué à partir d’un coton soyeux de haute qualité, dispose d’une poche pra-tique pour le forfait de ski ou pour une canette de bière. Quant au bandana Downdays de chez Bluff, il vous trans-formera instantanément en ninja. Tout vrai fan de Downdays devrait se jeter sur cette édition limitée de goodies Down-days. Par édition limitée, nous voulons dire 100 exemplaires seulement de chaque article! Le T-Shirt coûte juste 30

jeu. L’Alaska, le terrain ultime pour tout skieur de big mountain, offrira un spectacle dingue. Pédale au plancher, les meilleurs skieurs affronteront les plus belles faces de la planète. Puis arrivera le fameux Bec des Rosses, la confrontation finale où le champion du FWT sera

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couronné. Vous y verrez une compétition incroyable, engagée et dure pour les nerfs. Plus d’infos du FWT surwww.freerideworldtour.com, et pour toute l’action en ligne en direct il vous suffit bien-sûr d’aller sur www.downdays.eu !

Dates du FWT :24.-29.01. Chamonix, France31.01.-02.02. Fieberbrunn, Autriche14.-19.02. Vallnord Arcalis, Andorre14.-22.03. Haines, Alaska28.03.-04.04. Verbier, Suisse

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IERAperçu du Suzuki Nine Knights 2015

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Skieur: Cody TOWNSEND Lieu: Tordrillo Mountains, AK Photographe: Blake JORGENSON

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Skieur: Nicky KEEFER Lieu: Absolutpark Flachauwinkl Photographe: Klaus POLZER

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Skieur: Cédric PUGINLieu: La Moendaz

Photographe: Jeremy BERNARD

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Skieurs: Andrea PLATT & Tim LLOYDLieu: Click on the Mountain, Courmayeur Mont BlancPhotographe: Alessandro BELLUSCIO

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Skieur: Jussi MONONEN

Lieu: Nikel, Russie

Photographe: Ville-Petteri MÄÄTTÄ

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Skieur: Nick McNUTTLieu: Jackson, WY

Photographe: Adam CLARK

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Texte : Stephan SKROBAR

Les personnes intelligentes ont souvent des pensées brillantes, mais leurs réflexions n’atteignent que rarement la conscience collective. Les avalanches ne sont pas seule-ment dues aux couches de neige, au terrain et à la météo: les humains ont le plus grand rôle. Sur un terrain dangereux, suivre son instinct et exprimer ses préoccupations peut sauver le groupe d’une tragédie.

La Montagne n’est pas une GrenouilleLE

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Le facteur humain, dans les accidents d’avalanche et les situa-tions dangereuses en montagne, est souvent sous-estimé. En particulier, les décisions subjectives, qui ne tiennent pas compte des circonstances du moment, peuvent mener à des conséquences tragiques. Grâce à une enquête approfondie, le chercheur en avalanches Ian McCammon a identifié cinq pièges heuristiques communs1 – des décisions à la va-vite igno-rant les signaux de danger –, causes d’accidents en montagne . Beaucoup de freeriders les auront déjà rencontrés, peut-être même sans le savoir. Ils sont importants à garder à l’esprit au-tant que d’être équipé de matériel de sécurité. Énumérons-les et voyons comme votre esprit peut vous rendre aveugle.

La Familiarité : « Je connais cette zone

et ça n’est jamais parti… »Des skieurs d’expérience, entraînés et compétents sont morts dans leur propre station de ski. Ce n’est pas un cliché, c’est un fait. Souvent, des sources de dangers atypiques, comme des di-rections de vent inhabituelles chargeant des faces généralement sûres, sont ignorées simplement parce que l’on a skié cette face si souvent que l’on pourrait y aller les yeux fermés. L’idée qu’une coulée puisse partir ne traverse pas l’esprit, et pourtant l’ava-lanche peut se déclencher; comme ce fut le cas pour moi. Ce facteur est doublement dangereux, puisqu’il intervient souvent quand un skieur part seul dans des endroits bien connus. La connaissance d’une zone n’est pas synonyme de sécurité.

L’Approbation: « Si ils pensent que la face

est sûre, ça doit être vrai… » En groupe, on a tendance à accepter les décisions collectives. Même si chacun peut exprimer ses doutes, dans un groupe on peut ne pas oser émettre ses craintes pour ne pas ruiner l’am-biance, ou être le seul à se dégonfler. Ce facteur est typique-ment décroissant avec l’âge et l’expérience. Mais si vous sentez que quelque chose cloche, faites toujours entendre cette crainte et ne laissez pas la pression sociale prendre une décision pour vous en montagne.

L’Engagement: « Nous sommes arrivés si

loin, pourquoi faire demi-tour maintenant? »Bon nombre de situations regrettables entrent en jeu ici. Le freeride ne requiert pas seulement de l’argent, mais aussi de l’engagement et du temps. Ce n’est pas si simple d’avoir un jour de congé quand les conditions sont incroyables. Quand ce jour arrive enfin, il est extrêmement difficile de retourner en arrière avant d’atteindre le sommet, ou encore de ne pas se lan-cer dans ce super couloir juste parce qu’il y a un petit danger d’avalanche. D’autant plus après tous les efforts pour arriver là, c’est terriblement dur de faire demi-tour sans la récom-pense recherchée. Des personnes conscientes du risque dé-cident pourtant souvent de se lancer. Si tout se passe bien, alors vous êtes une âme courageuse. Si ça se passe mal, vous êtes une âme morte. Un dicton Autrichien approprié se traduit par : «La montagne n’est pas une grenouille, elle ne s’enfuit pas devant vous.» Lisez les signes, et soyez toujours prêts à faire de-mi-tour et revenir un autre jour.

L’Infaillibilité des Experts : « Ce gars sait ce qu’il fait… »

Ce point ne devrait pas entrer en jeu lors de randonnées avec guide, où l’on paye un expert qualifié afin de profiter d’une poudreuse parfaite sans s’inquiéter. C’est après tout le travail des Centres de Freeride et des guides de haute montagne. Dans tous les groupes on trouve une sorte de leader: celui qui parle le plus fort, celui qui s’est entraîné deux ans plus tôt à des recherches en avalanche, celui qui est du coin voire celui qui a le matériel le plus récent. Une situation risquée requiert de bonnes décisions, se fier à celui perçu comme ‘expert’ peut mettre en danger tout le groupe. L’important est d’évaluer à l’avance qui a ce niveau de compétences, d’expérience et de sa-voir. Quand c’est possible, débattez des décisions en groupe et ne vous reposez pas sur l’avis d’un expert présumé.

Preuve Sociale :

« Il y a des traces, on peut y aller! »Une erreur classique que beaucoup connaissent déjà. Premiè-rement, le fait qu’une face ait été skiée avant vous ne veut pas dire qu’une coulée ne partira pas sous vos skis. Deuxièmement, si vous ne savez pas où mènent les traces, il n’est pas sage de les suivre en présumant qu’elles mènent à une sortie sûre. Elles sont peut-être d’un skieur du Freeride World Tour et abou-tissent à une barre de 15m à grande vitesse. Ou bien elles sont d’un skieur naïf qui est maintenant coincé entre des dangers mortels et attend le taxi le plus cher de sa vie: l’hélicoptère des secours. Même si ce sont des erreurs banales, chaque saison des personnes en sont victimes. Des traces fraîches ne sont pas synonymes d’une face sûre.

La Rareté : « Posons les premières traces ici

avant quelqu’un d’autre… »On sait tous que la «fièvre de poudreuse» s’installe après une tempête de neige tant attendue. Chacun veut skier la première ligne sur sa descente préférée. La longue attente, la hâte, la compétition et les récompenses potentielles peuvent conduire à l’imprudence afin d’être le premier à skier une face. Savoir que vous pouvez être atteint par cette fièvre est un bon début. Prenez du recul et évaluez la situation avant de vous lancer dans cette paroi vierge.

Comme mentionné plus tôt, tous ces points (de cette liste extensible) semblent évidents une fois qu’on y pense. Mais l’esprit est aveugle quand des conditions incroyables sont là. Beaucoup de choses influencent vos décisions et il faut en être conscient car elles feront la différence entre la vie et la mort. Les bons freeskieurs et alpinistes développent des instincts pri-maires à travers la connaissance de ces facteurs. Il est parfois important d’écouter votre instinct, et n’ayez jamais peur d’ex-primer votre point de vue au sein d’un groupe.

1 “Evidence of heuristic traps in recreational avalanche accidents” (Ian McCammon)

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Peu importe où vous serez cet hiver, qu’il neige à gros flocons où qu’il pleuve, avec cette panoplie vous serez armés pour une journée parfaite en backcountry.

PEAK PERFORMANCE | VESTE HELI GRAVITY3-Couches Gore-Tex ShellImperméabilité: 28.000 mmAquaGuard ZipperManches renforcées

PEAK PERFORMANCE | PANTALON HELI GRAVITY3-Couches Gore-Tex ShellImperméabilité: 28.000 mm Zipper VentsRevers renforcés

BLACK DIAMOND | FAKTOR MX 130Flex 130 Rigidité Fore/Aft Mode Resistance-free Marche avec 40°Absorbeur de chocs au talon intégréDirect Connect Alpine et Semelle AT

ANON | RELAPSE Vision Wall-to-WallMonture Légère Thermoplastic PolyurethaneVentilation du Périmètre EntierBonus Écran mauvais tempsCouleur: Hemp

VÖLKL | MANTRADimensions : 132-100-118 mmLongueurs : 170/177/184/191 cmFull Rocker avec Construction New TaperConstruction Titanium pour une Transmission Maximum

Armure pour Envoyer du Lourd

ANON | RAIDERDesign inspiré du Skateboard Construction Dampening Endura-Shell ABSProtège-oreilles amoviblesSystème de Ventilation PassiveCouleur: High Cascade

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Gore C-KNIT Backer Technology

Les innovations textiles de Gore-Tex ont toujours fait du bien aux sports d’hiver, une année ne passe pas sans qu’ils enrichissent le marché avec le développement de matériaux fonction-nels. Bien que l’objectif principal de Gore porte sur l’imperméabilité et la respirabilité du matériel, la société des USA a récemment poussé ses dévelop-pements dans le domaine du confort et du poids de leurs produits.

Le tout nouveau développement de Gore, de grand intérêt pour les skieurs, est le matériel Gore-Tex avec technologie C-KNIT. La construc-tion même de ce tissu, fait de nylon cir-

culaire extrêmement fin, allie la sou-plesse d’une veste 2-couches à la technicité d’une veste 3-couches, ce qui augmente le confort global du matériel.

Qu’est-ce que cela signifie pour nous skieurs? Simplement la fin des vê-tements de freeride lourds et rigides. Les vestes souples et extensibles sont le futur grâce à C-KNIT. Gore C-KNIT n’est pas seulement super souple, ce matériel est aussi plus léger et plus res-pirant que ses prédécesseurs. Le tissu, qui est aussi doux que de la soie, glisse facilement par-dessus d’autres vête-ments – l’époque où l’on enlevait diffi-

Douchebags

Quand vous voyagez autant que Jon Ols-son et que vous êtes contraints de char-mer le personnel à chaque check-in pour les convaincre d’embarquer vos sacs bien trop grands et trop lourds, alors il est temps de créer votre propre société. C’est ce qu’ont fait Jon et les ingénieurs Truls Brataas et Erling Magnus Solheim en donnant vie à Douchebags.

Après une intense étude de mar-ché, les Scandinaves conclurent que cinq

aspects d’un sac sont importants pour un skieur voyageur: un système de trans-port solide, de la robustesse, un poids ré-duit, un rangement facile et de l’adapta-bilité. Avec ça en tête, Douchebags a développé une ligne de produits simple mais géniale: le produit phare, le Douchebag est le sac le plus léger et le plus modulable de tous les temps. Même avec des roulettes, il ne pèse que 4kg, il peut se transformer en un petit range-

ment et peut s’ajuster à chaque longueur de ski. Associé au sac à dos Hugger, on peut utiliser le système Hook-Up pour littéralement crocheter le Douchebag sur le sac à dos. Ces sacs sont vraiment faits pour rationaliser le voyage. Ren-dez-vous sur douchebags.com pour un aperçu complet de leur impressionnante collection de bagages.

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cilement des vêtements de randonnée est révolue.

La nouvelle technologie Gore C-KNIT a été adoptée par de nom-breuses marques de freeride, et les pro-duits utilisant C-KNIT seront dispo-nibles en Automne 2015. Nico Zacek et le concepteur de produits Christian Mayer ont testé ce matériel cette sai-son, pour le compte-rendu sur cette technologie révolutionnaire allez sur www.downdays.eu!

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WAKE UP!IT’S BLUEBIRD

Aaron Schwartz

a créé cette illustration

en dix heures

avec des

crayons,

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et couleurs numériques.

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Tom Granier – Skieur d’Images

Comment es-tu rentré dans le paysage du freeski Français ?

Ça a commencé avec avec la Team Coreupt Young Gun il y a six ans, puis avec les contests et les shooting PVS. En pa-rallèle, les mecs d’HO5 m’ont poussé sur des shootings, évents, sponsors. L’effet boule de neige!

Ta saison a été chargée, tu as fil-mé avec Faction, JE Films, les Crapules et PVS. Comment s’or-ganise ta saison ?

J’ai compris que filmer du ski est une question de timing. Il faut être au bon endroit au bon moment. C’est difficile de prévoir les trips, il y a trop de facteurs que tu ne contrôles pas: les conditions, les gens etc. Je n’avais pas vraiment d’or-ganisation. J’ai perdu trop de temps l’hi-ver dernier, pour les années à venir, je veux anticiper plus.

Il y a quelques années tu as fait forte impression au King Of Style, pourquoi n’as-tu plus fait de compétitions ?

Le KOS a été l’une de mes meilleures ex-périences: mon premier city big air, et une parution au journal de TF1. C’était un peu mon weekend de gloire! J’ai ja-mais été très compèt. Je me suis qualifié au KOS via un concours vidéo. J’ai es-sayé de m’entraîner «sérieusement». Mais arriver en Mai et te dire que tu as passé 5 mois à bosser 4 tricks pour avoir ton run c’est pas trop mon truc. Je vois des potes dégoutés de l’esprit des com-pétitions. Je m’en éloigne de plus en plus et rien ne me manque.

Le ski se sépare en de nom-breuses branches. Dans laquelle es-tu ?

Dans la catégorie image et voyage. J’aime les aléas des voyages, passer des heures dans les voitures, découvrir de nouvelles montagnes, faire le touriste et goûter aux bières locales.

Qu’est-ce qui te motive à skier ?Simplement la passion. J’adore tourner en rond pour chercher des spots, les sha-per, les rider, tomber et recommencer pour réussir ou non. Même si souvent rien ne se passe comme prévu, même si on rentre à la maison sans images, j’ai toujours envie d’y retourner le lende-main pour faire mieux que la veille.

Quels sont tes projets pour l’an-née prochaine et ta vie future ?

Je vais shooter avec PVS et essayer de sortir un segment solide, avec plus de BC. J’ai re-signé avec Faction pour un contrat 100% image, je serai donc dans leurs WebEpisodes pour la Saison 2, qui s’annonce assez folle. Ensuite, avec Ju Eustache, on va essayer de filmer plus sé-rieusement. Pour terminer, j’ai un projet de film/edit perso, mais c’est encore dans les tuyaux. RDV peut-être en Automne prochain pour découvrir tout ca!

NÉ LE : 18 Décembre 1994 à le Gleyzin, FranceHABITE À : Grenoble

STATION DE SKI : Les 7 LauxJOB D’ÉTÉ : Office National des Forets HOBBIES : Musique, montagne, surf

SPONSORS : Faction, HO5 Park, Full Tilt, Capsus Film

Interview: David MALACRIDA

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Fraser McDougall – Le Tout-Terrain Néo-Zélandais

En 2009 tu as gagné la compétition Big Mountain Engadin Snow à 18ans, comment est-ce possible ?

C’était ma première expérience Euro-péenne, de la folie. La semaine d’avant on faisait la fête à l’ISPO de Munich. Le team manager de Völkl m’a obtenu une invitation pour la compétition. Sur le tra-jet on s’est arrêté sur une autre compéti-

tion à Fieberbrunn, j’ai demandé aux or-ganisateurs si je pouvais participer mais ils ont ri et m’ont tourné le dos. Je suis arrivé à Engadin avec quelque chose à prouver et j’ai fait un bon run. Une fois en bas, j’étais un peu remué par les gros drops sur les barres, j’étais content mais je ne savais pas que j’étais en première place. Par chance, la finale n’a pas eu lieu et j’ai gardé la première place. Je l’ai dit à mes parents et ils ne m’ont pas cru jusqu’à ce qu’ils le voient sur les médias nationaux.

Depuis, tu as disparu de la scène internationale, pourquoi et qu’as-tu fait entre-temps ?

À la fin de mon voyage en 2009, pen-dant un shooting avec Yves Garneau à Verbier, la montagne m’a mis KO, di-rection l’hôpital avec le nez et des dents cassés, la mâchoire brisée, et une pom-mette fracturée. De héros à zéro en un instant. J’étais au bloc avant même de régler les détails d’assurance. La convalescence fut longue, et j’ai réalisé

qu’une erreur en montagne peut te ren-voyer chez toi pour de bon. Je respecte désormais bien plus la montagne. De-puis, j’ai eu mon diplôme d’ingénieur, j’ai voyagé et fait des shootings dans des endroits cools.

Même sous la pression on dirait que tu te ballades juste sur une plage, comment as-tu développé un style si décontracté ?

Les entraînements de ski alpin avec Jos-si Wells m’ont beaucoup aidé, on sautait des barres et faisait des 360 pendant que les autres passaient des portes. Ça m’a aidé à avoir une base solide pour mon ski. Quand à la ‘ballade’ sur des

coins exposés, je crois que l’escalade aide à avoir le bon mental pour ce genre de choses.

Tu as récemment commencé de filmer avec Legs Of Steel, com-ment ça s’est passé ?

C’était dingue de skier avec Bene Mayr et Paddy Graham. Ce sont des mecs que

j’admire et c’était génial de skier avec eux. Les shootings au Japon et en NZ étaient top.

Tu es aussi un pilote de planeurs, qu’est-ce qui t’as amené à voler ?

Rien n’est comparable au vol, c’est fan-tastique. Pour planer on utilise beaucoup sa tête. Il faut lire la météo, ignorer les choses qu’on ne contrôle pas et beau-coup anticiper.

NÉ LE : 18 Août 1990 à Christchurch, Nouvelle-ZélandeHABITE À : Wanaka, Nouvelle-Zélande

STATION DE SKI : Treble Cone JOB RÊVÉ : Skieur Professionel et Trader à Temps Partiel

HOBBIES : Escalade, Planeur, et VoileSPONSORS: Völkl, Marker, The North Face, POC, Mons Royale, Dalbello,

Treble Cone

Interview: Mark VON ROY

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Level Gloves Regular

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D’APRÈS LA LÉGENDE, MOUNT HOOD — L’ÉMINENTE MONTAGNE DU NORD-OUEST PACIFIQUE — EST L’ENDROIT OÙ LE GUERRIER WY’EAST FUT ÉCRASÉ PAR SON PÈRE APRÈS AVOIR RAVAGÉ LA TERRE EN SE BATTANT POUR LE CŒUR D’UNE FEMME. COMPTANT PLUS DE 130 MORTS, MOUNT HOOD EN OREGON FUT LE THÉÂTRE D’ÉVÉNEMENTS DRAMATIQUES ET NE DOIT PAS ÊTRE PRIS À LA LÉGÈRE. S’IL EST CEPENDANT APPROCHÉ DE LA BONNE MANIÈRE, IL OFFRE SON

SAVOIR ET SON TERRAIN DE JEU.Texte : Sammy CARLSON Photos : Darcy BACHA

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C’est une heure du ma-tin, je suis le dernier à arriver du groupe des sept randon-neurs en provenance de Mount Hood. Les esprits sont comblés avec cette bonne session, mais après cinq jours à passer 14 heures dans des chaussures de ski je n’ai plus une once d’énergie. Après de longues journées, la dernière marche depuis le spot du saut est toujours la plus dure. Je me force à conti-nuer tandis que le groupe me distance. Encore vingt pas avant une pause, mais je n’ar-rive qu’à la moitié et le groupe est toujours plus loin. Ils m’attendront avant de faire une traversée, 25minutes qui me semblent interminables. Je continue et me focalise sur les vingt prochains pas, même avec la tentative précédente ratée.

Dans ces moments-là, il faut puiser au plus profond de soi. Je me dis que je suis chanceux d’être dans ces chaussures de ski, et je conti-nue. Cette fois, les vingt pas je les fais, j’arrive même à trente avant de m’arrêter. Je conti-nue, essayant d’ajouter des pas avant de me reposer. Je suis de plus en plus proche de la voiture qui m’amènera à un repas plus que mérité chez Huckleberry, notre tradition. C’est toujours marrant de marcher dans le restaurant à deux heures du matin avec le matos de ski. Les gens nous pensaient fous, maintenant ils nous connaissent.

Mount Hood est un volcan actif. La dernière pé-riode d’éruptions remonte à plus de 200 ans, et la lave aida à façonner ce terrain unique. Je l’ai exploré pour la pre-mière fois quand je filmais pour On Top of the Hood. C’est là que j’ai développé une meilleure compréhension et un grand respect pour Mount Hood. Les canyons per-mettent de construire d’énormes step-ups, et on at-teint plus de 100km/h sur les prises d’élan.

La montagne est vi-vante. Tout skieur désireux d’en explorer le domaine en-dehors des pistes doit être préparé et formé sur la sécuri-té en montagne. Les mon-tagnes sont très dangereuses si on les approche mal. Les gens doivent avoir conscience de toute l’énergie que re-quiert la sécurité. On n’arrive pas là-bas si facilement, ça prend du temps. Il faut d’abord comprendre et res-pecter ce terrain naturel. Parce que sinon la montagne vous remettra vite en place. Ce n’est pas une blague.

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On descend tard de la montagne en marchant en-core, se fiant à nos lampes frontales pour la vision. L’ef-fort de chacun est bien au-dessus des normes. En voyant ces sauts, la plupart des gens ne réalisent pas que tout est fait par l’homme, il n’y a pas de machines. On a modelé les windlips à la pelle pendant des jours entiers. On remonte à pied pour chaque saut, jusqu’à ce qu’on redes-cende à pied de nouveau, la nuit tombée.

Mount Hood est un parc national avec des règle-mentations strictes pour les lieux autorisés aux moto-neiges. Ce qui élimine toute chance de les utiliser, pas plus que les ratraks. C’est en par-tie ce qui rend nos sessions si spéciales. Ça ne peut marcher que grâce à l’effort commun du groupe. La plupart des meilleures séquences sont tournées entre 18h00 et 21h30: longtemps après que tout le monde soit descendu. Mais nous, on est là à faire notre truc, loin de tout, se re-posant les uns sur les autres pour la sécurité et pour se motiver.

Il n’y a rien de compa-rable au sentiment que j’ai quand je rentre en Oregon après la saison. À la maison, j’ai la chance de pouvoir pen-ser sereinement aux choses, aux bonnes et aux mauvaises. La vie évolue. Et pour moi, la chose la plus pure et qui est toujours là est le ski. Mount Hood est là où tout a com-mencé. Chaque fois que je suis à la maison, boum le mont est là qui m’attend. Je suis gratifié par les expériences que j’ai eues sur cette montagne au cours des dix dernières an-nées. Quand je skie, j’oublie tout le reste, c’est une échap-patoire au monde chaotique dans lequel nous vivons.

Je suis chanceux d’avoir passé la majorité de ma vie sur cette montagne, et sur toutes les autres. En grandis-sant, je n’avais pas idée que le ski me donnerait autant. Je ski pour le ressenti, et au-jourd’hui c’est très profond. Je suis là, à représenter le sport entier, mes amis, tous ceux qui m’inspirent, ceux qui ont lancé ce sport. Je crois que chacun doit vivre sa vie comme il l’entend. Il y a tant de pression de la société pour être comme ci ou comme ça. Ne l’écoutez pas, faites ce qui vous rend heureux. Ne forcez pas les choses, faites les par amour. C’est ce que la Mon-tagne m’a appris.

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UNE TERRE ANCIENNE ET MYSTIQUE QUI A ENGENDRÉ D’INNOMBRABLES IN-NOVATIONS ENTRE AUTRES DANS L’AGRICULTURE, LA MÉDECINE ET L’ASTRO-NOMIE, ET QUI EST AUJOURD’HUI RAVAGÉE PAR LES CONFLITS. CE N’EST PAS UNE DESTINATION HIVERNALE HABITUELLE, ET POURTANT, CETTE RÉGION INTRIGANTE A ATTIRÉ DE NOMBREUX SKIEURS AVENTURIERS, CURIEUX DE DÉCOUVRIR CE QUE CES MONTAGNES ONT À OFFRIR. UNE POPULATION AC-CUEILLANTE ET DES PAYSAGES REMARQUABLES POURRAIENT FAIRE DU MOYEN-ORIENT UNE DESTINATION VIABLE POUR SKIER DANS UN FUTUR PROCHE…

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Texte : Kyle MEYR

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Ils ont patrouillé les collines du Kurdistan leurs armes atta-chées dans le dos, un territoire insolite pour leur travail. Cette région est l’hôte depuis un siècle de guerres civiles, d’inter-ventions militaires occidentales et de la menace actuelle de l’état islamique; il était donc important d’y pénétrer avec pru-dence. Bien qu’ils soient venus pour jouir de cette terre, ces aventuriers n’étaient pas là pour alimenter le tourment mais pour explorer, à la recherche de l’unique et de l’inhabituel. Leurs armes n’ont pas de balles, ce sont des outils astucieux pour se déplacer. Ils sont les ambassadeurs du ski au Moyen-Orient.

Des yeux potentiellement dangereux surveillent ces vallées. Ils observent ces villages aux tons multicolores, ces vallées verdoyantes et ces pics blancs montagneux qui les do-minent. Mais ils protègent aussi les villages qui s’insèrent dans cet environnement. On y trouve les maisons de cen-taines de personnes immensément accueillantes, inoffensives et chaleureuses, piégées dans ce malheureux et interminable conflit.

La neige sur des sommets généralement bruns et pous-siéreux est un signe de bienvenue pour un skieur, transmet-tant un sentiment familier dans cet environnement extra-ter-restre. La neige est une des raisons pour lesquelles un skieur invétéré vient visiter cet endroit hautement sauvage, même si cela nécessite ensuite de se faufiler dans des tranchées pour rejoindre de rares villages. Les autres raisons sont liées à ce sentiment d’aventure inatteignable ailleurs sur le globe.

Un peu d’Histoire

La Mésopotamie, y-compris le Kurdistan actuel, est le ber-ceau du mode de vie sédentaire avec d’immenses colonies, en opposition à la vie nomade précédente. « Berceau de la civili-

sation », la Mésopotamie a vu la naissance et la croissance de plusieurs communautés stationnaires dont les populations dépassaient les 10000 personnes à l’ère Néolithique (environ 7000ans avant J.C., soit la fin de l’Âge de Pierre).

Ce développement de la civilisation a été rendu pos-sible grâce à l’apparition de l’agriculture, de la domestication des animaux et à la mise en place d’une hiérarchie politique. Ces trois étapes de l’histoire ont éliminé la nécessité d’une existence en perpétuel déplacement, et ont permis à de vastes populations de devenir autonomes. Elles ont mis en place des conseils communautaires, des systèmes juridiques et ont cé-lébré les cycles astronomiques et agricoles. Les anciens Mé-sopotamiens furent une société florissante, peut-être la plus avancée du monde durant cette ère.

Désormais, ce berceau de la hiérarchie sociale se trouve en danger à ses frontières, ayant souffert de nombreux conflits à travers l’époque moderne. Les tentatives de regain de son autonomie ont causé à la région des conflits civils et interna-tionaux sur une durée de cent ans qui ne furent que récem-ment couronnées de succès, après un cessez-le-feu avec l’Irak en 1970. Les guerres ultérieures impliquant la Turquie, les U.S.A (et ses alliés) et l’Irak continuent de bouleverser la ré-gion, menaçant sa souveraineté et sa tentative de croissance autosuffisante. Aujourd’hui, l’état islamique en Irak et la ve-nue du Levant, dangereusement proche de la région, posent la question : Est-ce-que le Kurdistan aura un jour la souverai-neté et le respect qu’il mérite ?

Pourtant, après probablement le plus long succès de l’histoire civile, après la violence et les guerres, le Kurdistan a investi 74millions d’euro dans la construction d’une station de ski.

Leurs armes n’ont pas de balles, ce sont des outils astucieux pour se déplacer. Ils sont les ambassadeurs du ski au Moyen-Orient.

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MSkier au Moyen-Orient

Le Kurdistan n’est pas la seule région du Moyen-Orient qui attire les skieurs. Toute la zone est parsemée de nombreuses chaînes de montagnes; à la frontière Est de l’Afghanistan le Hindu Kush atteint 7700m, au Nord de l’Iran l’Elburz dé-passe les 5600m au-dessus de la mer Caspienne jusqu’à re-joindre au Nord la chaîne montagneuse de 1500km de long de Zagros qui sépare l’Iran de l’Irak. Tout cela sans parler du Tien Shan du Kyrgyzstan et de la chaîne Taurus qui s’étend du Sud-Est de la Turquie jusqu’en Iran et Irak. La région est très montagneuse, et contient un immense potentiel offert à ceux assez braves pour s’y rendre. De nombreuses stations de ski ont du succès en Turquie, au Liban, en Iran et en Afgha-nistan; mais également des initiatives plus modestes com-mencent à rendre la région plus attractive pour skier.

Une de celles-ci est le film d’une équipe de production vidéo qui a relevé le défi de skier au Moyen-Orient dans l’es-poir de capturer une aventure unique en images et d’en ra-conter l’histoire. Une expérience vécue par Fabian Lentsch et ses camarades qui sont allés en Iran et en Afghanistan avec Whiteroom Productions.

Fabian voyageait pour la deuxième fois en Iran à la re-cherche d’une expérience unique de freeride –la première fois étant en camping-car depuis Innsbruck en Autriche-. Son ré-cit est merveilleux mais présente également quelques compli-cations dues à la jeunesse dans le milieu du ski de cette desti-nation. « Je ne le recommanderais pas parce que c’est un enfer de s’y rendre si on ne connaît pas les bonnes personnes » parlant de son expérience pour skier le volcan Iranien Osh-toran Kooh à 4050m. Lentsch explique cependant que skier les montagnes voisines de la capitale Téhéran est profondé-ment enrichissant et beaucoup plus simple.

Mais il était à la recherche d’une aventure plus difficile, remplie de permissions spéciales, de guides et de contrôles de sécurité aléatoires. « Quelques fois quand on prend le vol de retour, ils prennent nos caméras à la recherche d’informa-tions sensibles » dit-il. «Vous n’avez pas la permission d’avoir des pornos ou quoi que ce soit sur votre disque dur ». Après

avoir souligné ces restrictions, Fabian admet « C’est plus simple en faisant profil bas. Amener juste ses skis et entrer dans le pays ».

Ce genre de conservatisme stéréotypé donne à la région une image peu accueillante mais Lentsch insiste sur le fait que « une fois que vous y êtes, vous rencontrerez des gens biens, amicaux, et là-bas le taux de criminalité est faible ». C’est un sentiment largement partagé par les chanceux assez aventureux pour faire le voyage afin de skier au Moyen-Orient. Ce sont les actions d’une minorité qui ont altéré notre vue de cette culture naturellement chaleureuse et gentille. Ce constat a servi d’inspiration à la création de l’initiative We Ride in Iran.

Après être allés toujours plus à l’Est skis aux pieds de-puis leur maison en Suisse, pour une émission radio, Arnaud Cottet et Benoît Goncerut tombèrent amoureux de l’Iran et décidèrent que ce serait là qu’ils focaliseraient leur attention. Voyant le potentiel pour le milieu du ski, et malgré le manque cruel d’infrastructures, ils lancèrent We Ride in Iran « pour dé-velopper le snowboard, le ski freestyle et le freeride dans la région ».

Ils avaient trois objectifs: construire de bons snowparks, coacher des freeskieurs et des snowboarders et établir des mesures de jugement. L’absence d’anciens athlètes était un sérieux problème « ils font juste des bosses en bord de piste avec des mauvaises réceptions » explique Arnaud. « Mais ils s’en moquent ! Ils vont vite et font de gros flips en atterrissant sur du plat. Ils sont dingues! » De plus, construire un bon slo-pestyle n’a de sens que pour ceux qui partagent la même pas-sion pour l’airtime, sentiment qui a commencé à se ressentir il y a à peine 15ans en Europe. L’expérience offerte par ce coaching expert et par le niveau de jugement de l’Internatio-nal Ski Federation a procuré un tout autre niveau de légitimi-té à une communauté freestyle improbable. «Nous sommes l’organisme Suisse qui leur donne de la crédibilité», explique Arnaud. «Avant, ils ne pouvaient rien organiser et se dispu-taient constamment. Maintenant, nous avons des gars qui ont apporté un peu de neutralité. Si nous disons: ‘ce mec a fait un meilleur trick’, alors ils seront d’accord».

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L’Iran n’est pas le seul pays à voir l’introduction de compétitions de freeski. L’Afghan Ski Challenge, créé en 2011, est une course de ski de randonnée sur 5km de terrain de haute altitude dans la région de Bamyan. En pleine guerre ci-vile, l’Afghanistan pourrait être un des pays les plus intimi-dants pour venir faire de la randonnée à ski, mais la région de Bamyan est une destination populaire depuis la fin des conflits violents il y a une dizaine d’années. L’Afghanistan a depuis fait des efforts pour encourager le tourisme. Le ski ne fait pas partie de ces efforts, mais la région de Bamyan, à l’hospitalité renommée, fut la scène de l’Afghan Ski Challenge pendant trois années de suite. Elle se développe rapidement comme destination pour le ski et devra être prise en considé-ration pour les années à venir.

L’expérience

Si vous fermez les yeux vous vous croirez à la maison… La neige est la même que dans les Alpes mais avec une altitude supérieure qui implique donc plus de poudreuse. Les yeux ouverts, vous verrez un relief bien différent. Le terrain skiable typique du Moyen-Orient est vaste et dégagé. Des océans de montagnes en quantité infinie vous plongent dans une longue expérience hivernale, généralement de Novembre à Mai.

Les stations proches de Téhéran sont remplies de tou-ristes, mais le relief dégagé offre de grandes opportunités à ceux en recherche de virginité. Le backcountry est là, juste en bord de piste avec des centaines de reliefs naturels pour s’amuser. Les montagnes ne sont généralement pas aussi pen-tues qu’en Europe, donc si vous êtes à la recherche d’une ex-périence extrême plutôt que culturelle, il vaudra mieux rester par chez vous.

Un autre plus, les choses sont généralement moins chères dans l’Est. Par exemple un forfait journée à Dizin-la station la plus populaire d’Iran- coûte 15euro. Avec environ 1000m de dénivelé skiable, et des remontées qui montent jusqu’à 3600m, ce n’est pas si mal. Les logements aussi sont bon marché. Il s’agit donc d’une expérience culturelle pro-fondément enrichissante et aventureuse pour un prix déri-soire par rapport à l’Europe.

Pourquoi skier là-bas ?

Le Moyen-Orient offre tellement de choses introuvables en Europe, un sens de l’aventure qui rappelle celui des mon-tagnes de l’Ouest avant le temps de la croissance et de la po-pularité des infrastructures à grande échelle. Ces destinations offrent une expérience rustique et enrichissante sur les skis mais requièrent aussi une grande autonomie et capacité d’organisation.

Un challenge récompensé non seulement par le ski, mais aussi par l’opportunité de construire un pont entre nos cultures: faire partie de la connexion entre l’Est et l’Ouest. Les skieurs sont devenus des ambassadeurs de la région. La présence de skieurs de l’Ouest procure une joie immédiate aux habitants. Skier est gratifiant physiquement, et en tant que distraction à la complexité du monde environnant, un hobby autant qu’un sport. Une joie si simple qui bénéficie à une population déchirée par les conflits et qui égaye la jour-née de gens en proie à l’instabilité économique et aux condi-tions de vie modestes.

Peut-être que notre introduction et notre développe-ment du sport dans ces régions de conflits ne résout pas di-

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rectement les problèmes, mais il apporte des sourires qui, sur un plan personnel, peuvent rendre la vie un peu plus simple. Alors que l’effet peut être moindre, il demeure cependant po-sitif et pourrait compenser les effets négatifs que d’autres oc-cidentaux ont eus dans cette région.

Mais peut-être que le ski peut aussi représenter un in-vestissement. De la même manière que de petites stations sont nées et ont fleuri en Europe, le ski peut apporter un dé-veloppement et une croissance économique à des régions comme le Kurdistan. Les nouvelles stations de ski peuvent miser sur le tourisme local et international en tant que source de revenus, comptant sur le plaisir qu’éprouvent les Occiden-taux de skier des sommets enneigés à travers le monde. Cette neige et ce terrain fantastique n’attendent que d’être utilisés et de procurer de nouveaux emplois. C’est un concept qui a fonctionné pour la montagne Alborz, proche de Téhéran, où les stations comme Dizin- et 15 autres en Iran- attirent de nombreux touristes locaux et internationaux.

Le ski est une opportunité qui pourrait profiter au Moyen-Orient. C’est un nouveau chapitre d’une histoire riche qui remonte jusqu’aux débuts de la civilisation, et qui a été entaché par des conflits injustes qui ont affecté l’économie et la culture. Peut-être est-il un peu optimiste de suggérer que le ski pourrait jouer un rôle dans l’amélioration du futur de ces zones de conflits, mais un peu d’optimisme pourrait aussi faire pencher la balance.

Un télésiège monte au sommet d’une montagne cou-verte de neige qui veille sur les villages en contrebas. Au som-

met, skis aux pieds, se dresse un Kurde fier avec une vue dé-gagée à 360 degrés sur le futur. Alors que les problèmes de la région ne seraient probablement pas complètement résolus, la neige fraîche et le vent qui souffle sont les bienvenus et donnent un répit mérité au quotidien malheureux. Nous nous retrouvons tous dans cet instant fugace de joie, une thé-rapie qui apaise l’esprit. Peut-être que les interventions mili-taires ne sont pas les meilleures ressources que le monde Oc-cidental peut offrir à l’Orient. Peut-être que le ski et d’autres activités, s’ils sont partagés de la bonne manière, pourraient être le catalyseur qui permettra de rendre l’harmonie à cette terre mystique…

Prenez note

L’aventure peut être tentante, mais un voyage pour skier ces zones actives de conflits est quelque chose à ne pas prendre à la légère. Si vous projetez de voyager pour skier au Moyen-Orient, faîtes-le intelligemment. Informez-vous sur la région et mettez-vous en contact avec des habitants pour vous assu-rer de ne pas être seul. Pensez aux agences de voyages qui offrent des voyages guidés adaptés à vos attentes, ou contac-tez des personnes ayant déjà fait ce voyage auparavant.

Le Moyen-Orient est magnifique, séduisant et fantas-tique, mais demeure dangereux. Ne laissez pas ce fait vous décourager, mais assurez-vous de partir avec un planning dé-taillé et sûr.

Le Moyen-Orient est magnifique, séduisant et fantastique, mais demeure dangereux. Ne laissez pas ce fait vous décourager, mais assurez-vous de partir avec un planning

détaillé et sûr.

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65IL Y A SIX ANS, TROIS ALLEMANDS ET UN ANGLAIS ONT DÉMÉNAGÉ À INNSBRUCK EN AUTRICHE AVEC DE GRANDS PROJETS POUR RÉALISER UN FILM DE SKI. TOBI REINDL, THOMAS HLAWITSCHKA, BENE MAYR ET PADDY GRAHAM NE SAVAIENT PAS VRAIMENT COMMENT FAIRE UN FILM DE SKI, MAIS ILS EN FIRENT POUR-

TANT UN. ILS LANCÈRENT LEGS OF STEEL, ET EN MOINS DE DEUX ANS LOS ÉTAIT SUR LA SCÈNE INTERNATIONALE DU FREESKI. LE GROUPE S’AGRANDIT, MONTA EN PUISSANCE ET RAMASSA DES RÉCOMPENSES SUR SON CHEMIN; SANS JA-MAIS VRAIMENT SAVOIR COMMENT. ILS FONT SIMPLEMENT DU SKI PUR ET DUR.

Interview: Mark VON ROY Photos: Pally LEARMOND

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Content de tous vous avoir de nouveau dans le bureau de Downdays, ça faisait un bail. Partons pour la pre-mière question: Pourquoi ? Pourquoi Legs of Steel a été créé, et pourquoi ce nom ?

TOBI : À chaque fois qu’on nous pose cette question, on ne trouve pas de bonne réponse. On était tous dans le team Völkl, donc on trai-nait ensemble sur les événements, mais on voulait aussi skier en-semble en-dehors des compéti-tions. Puis est arrivé le moment où on a décidé de prendre une maison tous ensemble à Innsbruck.

PADDY: On ne m’a pas demandé de m’y joindre, on me l’a imposé.

THOMAS: Au même moment on a eu l’idée d’un projet de film ensemble. Puis quelqu’un commença à nous appeler les Legs of Steel, je ne sais pas vraiment pourquoi ou com-ment c’est arrivé.

BENE : C’est probablement Nico [Zacek].

TOBI: Ouai, ça pourrait être Nico qui nous a annoncés sur un événe-ment dans lequel on skiait, mais personne n’en est sûr, et on ne veut pas donner trop d’impor-tance à Nico ahah. On n’a jamais eu de plan de match pour notre premier projet de film. On n’était pas super satisfait des projets sur lesquels on travaillait, et on vou-lait faire notre propre truc et skier ensemble.

Quand fut alors créé LOS ? TOBI: En 2007 on a commencé de pas-

ser pas mal de temps ensemble. On est allé aux USA ensemble et on a fait la fête à Las Vegas pen-dant quatre jours. Mais LOS dé-buta véritablement en 2008 quand on a pris cette maison à Inns-bruck. Depuis, on a vécu ici, dans ce quartier familial.

Pourquoi Innsbruck ? PADDY: Parce que Tobi et Thomas étu-

diaient ici.TOBI: C’est pour ça, et c’est aussi une

super ville pour partir skier. Je crois que Bene était heureux de venir ici. Puis les fêtes sont plutôt pas mal pour les jeunes à la re-cherche d’aventures.

Comment ça s’est passé pour filmer votre premier projet The Pilot ?

PADDY: On a tous demandé à nos spon-sors un support financier pour faire un film de ski. Mais nous n’avions pas de caméraman à plein temps ni de monteur. Et au-cun d’entre nous ne savait filmer ou monter. Ce n’était pas comme aller se filmer les uns les autres parce que personne ne voulait fil-mer, on voulait tous skier. Per-sonne pour sacrifier un run ou un saut. On a donc eu différents ca-méramen pour nous aider.

TOBI: On a eu beaucoup de belles sé-quences grâce à la collaboration avec des productions vidéo comme Nimbus, Poorboyz, Aesti-vation, Headbud et Pickings Fam qui nous ont passé les séquences. On a aussi organisé notre premier shooting en park à Kaunertal. Et ça s’est super bien passé. Avec le succès de tout ça, on a voulu voir plus grand. On a donc organisé et planifié de plus gros shootings.

Une des choses qui vous dif-férencie des autres produc-tions est votre attitude Rock’n’Roll. Avez-vous fait un effort raisonné pour vous démarquer ?

TOBI: Oui et non. On aimait tous le rock. Et quand on a commencé de faire des films de ski, c’était le gros moment du gangsta’rap et du reggae. C’était presque lo-gique de faire quelque chose complètement à l’opposé, parce que pour être honnête, le milieu était un peu ennuyeux à l’époque.

PADDY: À l’époque, on voyait les skieurs dans leurs fringues larges et leurs tall tees et on s’attendait à ce qu’ils écoutent du rap ou du reggae. Lolo Favre par exemple, qui est le plus grand fan de rock, skiait avec des maillots de basket et des bandanas. C’est comme si les gens ne mon-traient pas qu’ils aimaient le rock.

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Ouai c’était un peu mono-tone à l’époque. Heureuse-ment ça a changé. Vous avez changé vous aussi, passant de skieurs à producteurs de films – comment la transi-tion s’est effectuée ?

TOBI: On a enregistré notre entreprise dans la foulée. J’étudiais l’écono-mie, ce fut donc comme un inter-nat. On ne pouvait pas mettre tout l’argent employé dans le pro-jet directement sur nos comptes bancaires. Mais ne croyez pas qu’il y en avait beaucoup. Ça a été marrant d’aller à la banque pour ouvrir un compte d’entreprise, avec le manager qui demandait « Vous voulez ouvrir un compte avec le nom d’entreprise Legs of...Steel? » Et je répondais « Oui, et il nous faut aussi une carte de crédit au nom de l’entreprise. »

C’est un peu comme si vous arriviez de nulle part dans le milieu, avec un film génial, et chaque année vous faites de mieux en mieux. Com-ment planifiez-vous chaque saison ?

TOBI: Haha, depuis qu’on a organisé le shooting des 13 skieurs en même temps à Kaunertal pour Nothing Else Matters on n’a pas arrêté de planifier d’autres choses. C’est du moins ce qu’il me semble. On sa-vait que ce film serait super, donc avant qu’il ne sorte, on planifiait déjà le projet suivant. On a tout fait en même temps: filmer, pro-duire, monter, distribuer, organi-ser les premières, planifier les pro-jets futurs et se taper d’énormes

gueules de bois. On ne voulait pas ralentir la dynamique.

BENE: Tu te rappelles de notre premier

voyage au Canada à Rettallack Lodge pour The Pilot ? On pensait filmer là-bas pendant deux se-maines, mais le caméraman a dû partir après quelques jours. Le photographe en a ensuite trouvé un autre pour nous aider, et ce fut Andre [Nutini]. Il a tout tué et on l’a ramené avec nous en Europe. Il a ensuite filmé et monté entiè-rement notre deuxième film.

TOBI: Même si on n’était pas des pro-fessionnels à l’époque, on faisait tout pour donner un rendu pro. On n’avait aucune idée si ça allait fonctionner, mais au final ça a marché.

PADDY: En fait on n’a jamais eu un nom de film ou même un concept avant de commencer à monter. En sachant ça, on s’est plutôt bien débrouillé.

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TOBI: Après le succès relatif de notre premier film, on est devenu très ambitieux. On avait des projets de shootings énormes même si on ne savait pas vraiment com-ment les réaliser. La séquence des 13 skieurs pour Nothing Else Matters résume bien la situation. On a trouvé ce spot cool à Kau-nertal et on a eu cette idée dingue de construire trois sauts qui se croisent. On a réussi à convaincre un vieil homme grin-cheux de Kaunertal d’approuver le projet, et on a pu avoir Dirk Scheumann de Schneestern pour contruire la structure. Ensuite on a invité un bon paquet de skieurs.

PADDY: On était super heureux d’avoir Lolo Favre et Oscar Scherlin.

C’était la première fois qu’ils fil-maient avec nous !

TOBI: Ensuite on est allé chez Red Bull, et on leur a dit qu’on voulait or-ganiser les shooting en park le plus dingue possible. On voulait vraiment leur hélico avec le Cine-flex et la caméra Phantom sur le

shooting, et je me souviens qu’ils étaient très méfiants et voulaient des photos. Ce fut difficile, mais on les a eus avec nous.

BENE: On leur a expliqué que Andre avait de l’expérience pour filmer depuis un hélicoptère et savait comment gérer et travailler avec une caméra Phantom. En fait, il n’avait jamais vu l’ombre d’une caméra Phantom, et il n’était monté dans un hélicoptère qu’une seule fois dans sa vie.

THOMAS: C’était aussi la première fois que David [Peacock] manipulait une caméra RED. Haha.

BENE: En fait, c’était la première fois que David shootait avec nous. Tu devrais lire cette lettre de l’hôpi-tal, à propos de sa première nuit à Innsbruck avant le shooting.

(lisant la lettre)… « Mr Pea-cock fut arrêté au Weekender Club où il montrait un com-portement agressif et ivre. À l’hôpital sa capacité à com-muniquer était limitée. Après lui avoir demandé ce qu’il s’était passé, il répondit vaguement: ‘il n’y avait pas assez de filles et trop de mecs!’ Il était intoxiqué, non-coopératif, agressif et devait être contenu et mis sous sédatif. » Waouh!

THOMAS: C’est une lettre intéressante de la part d’un docteur. C’était deux nuits avant le shooting de Kaunertal.

TOBI: Le saut a été confirmé juste une semaine avant. Une fois tous les skieurs arrivés, on a dû attendre le beau temps pendant dix jours. Tout le monde en avait marre. On est rentré à Innsbruck, avec donc 15 skieurs qui s’ennuyaient dans une maison. David fut la victime de cette situation.

BENE: Et un autre gars a fini en prison en tentant «d’aider» David.

TOBI: La gueule de bois du matin sui-vant fut un cauchemar. J’avais les gars de Red Bull et de Kaunertal au téléphone pour les convaincre qu’on était tous prêts tandis que je me rendais à l’hôpital pour ré-

Le film suivant Hurt So Good était à propos des blessures. On en a eu tellement que nos jambes seront littéralement en acier d’ici peu. Haha.

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cupérer David au service psychia-trique. Il manquait la moitié des skieurs et on devait filmer le ma-tin suivant. Le jour suivant, je de-vais amener Andre à l’héliport avec l’équipage sans savoir com-ment tout allait ensuite se passer. J’ai dû conduire jusqu’à Kauner-tal avec une radio d’hélico super puissante, parce que sans contact radio constant le système Cineflex n’aurait pas marché.

BENE: En plus, on n’était pas autorisé à essayer le saut. Mais on avait be-soin de le tester pour que tout marche ensuite. Une heure avant que l’hélico n’arrive, Nico Zacek a distrait le manager marketing de Kaunertal en parlant business, on a caché du sel dans nos vestes et dans nos bâtons et secrètement salé le saut.

TOBI: Pendant ce temps, je traçais jusqu’à Kaunertal. J’ai été arrêté par la police et j’ai dû aller avec eux à un distributeur pour payer l’amende et ma carte de crédit ne marchait pas. J’ai réussi à les convaincre de me laisser partir. J’étais en retard d’une heure, ce qui aurait pu ruiner le shooting, mais heureusement une vis du Cineflex était morte, et ils ont eu eux aussi du retard. Le saut était dur, le soleil brillait, l’hélico est arrivé et c’était parti !

THOMAS: Et ouai, le résultat fait super pro-fessionnel, mais on a eu beaucoup de chance !

PADDY: C’est comme quand on a décidé de faire un shooting en street où personne n’en avait jamais fait pour Hurt So Good, on est parti en Ukraine. Max Hill et Andre ont conduit pendant 15heures de Munich jusqu’en Ukraine.

TOBI: Il leur aura fallu trois tentatives pour passer la frontière parce qu’ils n’avaient pas les papiers de la voiture. Ils comprirent que la corruption était la meilleure solu-tion. Ils donnèrent 300euros aux douaniers, ce qui est une petite fortune en Ukraine. Sur la route de Kiev ils furent arrêtés cinq fois par la police et durent les cor-rompre, probablement parce que les douaniers avaient averti par radio les patrouilles pour leur par-ler d’une mine d’or roulante.

THOMAS: Les 1500€ de dépenses sans reçu furent difficiles à expliquer à notre expert comptable.

Haha. Ça a dû être dingue. Quand vous êtes-vous rendu compte d’être sur le bon chemin avec LOS ?

PADDY : Quand on est allé à l’IF3 de Mon-tréal avec Nothing Else Matters, Tobi était assis à côté de JP Au-clair. Durant la séquence de Kau-nertal, JP a demandé si c’était fait à l’ordinateur. Haha.

TOBI: Ouai, voir Nothing Else Matters à Montréal fut un des meilleurs moments, un voyage génial. On est tous allé à New-York pour voir les Metallica, se saouler et faire la fête trois jours. On était ensuite programmé à l’IF3 entre Poor-boyz et MSP. Génial.

THOMAS: On était très nerveux, mais la salle de cinéma entière est devenue folle. Les gens criaient pendant

les segments, et à la fin on a eu une standing ovation. C’était inattendu et fou.

Ensuite, avec votre deu-xième film, LOS était établi en tant que production vidéo internationale respectée. C’est rare. Y a-t-il eu des obstacles sur la route ?

PADDY: Tobi et moi nous sommes blessés au genou durant Nothing Else Matters. On n’était même pas dans la séquence des 13 skieurs de Kaunertal.

TOBI: C’était une déception de devoir seulement le regarder. C’est comme si depuis qu’on a com-mencé à s’appeler les Legs of Steel nos jambes ne tenaient plus. Les trucs les plus nuls sont les

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blessures et les gens qui manquent les shootings à cause d’elles.

PADDY: Le film suivant Hurt So Good était à propos des blessures. On en a eu tellement que nos jambes se-ront littéralement en acier d’ici peu. Haha.

THOMAS: Ça doit faire quatre ans qu’on n’a pas skié tous ensemble parce qu’il y avait toujours un blessé.

PADDY: Un autre truc pourri est quand on choisit un morceau de rock pour un segment, qu’on monte avec cette chanson et qu’on voit en-suite que la licence coûte 30000euros. Et ensuite ce super segment avec Iron Maiden est abandonné. Saletés de licences musicales.

THOMAS: La musique peut être très frus-trante, surtout quand les gens pensent qu’on a un gros budget.

Mais quand tout marche c’est génial. Apparemment Marilyn Manson a vu le segment de street qu’on a monté avec sa chanson, et l’a approuvé. C’est plutôt marrant. Travailler avec des groupes comme Jettblack est cool aussi.

PADDY : On a utilisé une chanson de Jettblack dans chaque film. C’était un petit groupe, des amis d’amis. Ils étaient simples, et c’était facile de travailler avec eux.

Ça a été génial de faire un concert avec eux à l’IF3 d’Innsbruck.

THOMAS : On leur a donné une bouteille de Jack Daniels et on leur l’a faite boire avec « La Casserole » !

C’est quoi « La Casserole » ?PADDY : C’est juste une casserole qu’un

Bene Mayr ivre mort a trouvé dans les rues d’Annecy.

THOMAS : Elle était jetée aux ordures. Et Be-ne a forcé Lolo [Favre] à boire dedans. Haha. C’est devenu une tradition. Quand Lolo a bu de-dans la première fois, il n’y avait qu’une bière dans « La Casserole », puis tout le monde a commencé à verser ses verres dedans pendant qu’il buvait. Il était défait.

PADDY : Je n’ai jamais vu autant de skieurs pro boire dans une casserole.

Pendant ces années, vous avez filmé avec un paquet de skieurs différents, comment un skieur se joint à vous sur un shooting ?

PADDY: On a toujours suivi la règle que les sponsors ne payent pas pour avoir leur rider dans notre film.

THOMAS: C’est super important d’avoir des skieurs impliqués, qui veulent un bon segment. L’implication est essentielle pour un bon film de ski.

PADDY: Comme Sam [Smoothy], qui est sur le FWT et qui arrête la prépa-ration pour venir filmer quand il a quelques semaines de libres.

THOMAS : Jossi [Wells] aussi, on l’appelé deux semaines avant le shooting et il a sauté dans l’avion depuis les USA et a tout tué. Lolo, Max Hill et Antti Ollila sont des gars qu’on a appelés et qui sont super motivés pour filmer avec nous des séquences de fous. On demande à des skieurs de venir, et certains nous demandent de participer, mais ce ne sont pas les sponsors.

PADDY : Il y a des tonnes de mecs qui jouent un rôle important dans les films de LOS. Comme Sven

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S[Küenle] qui était un peu notre modèle et nous a pris sous son aile pour filmer en backcountry, Tobi Tritscher qui est un cinglé, Fabio Studer qui est là depuis le début et Tom Leitner qui est un mec assez tranquille mais est aussi un skieur de folie.

THOMAS : C’est une équipe en expansion. C’est génial de skier avec tout le monde, et c’est cool de donner leur chance à des gars.

BENE : C’est cool parce qu’on a des ri-ders à la maison presque toute l’année. Parfois il n’y a personne de notre groupe à la maison, mais juste pleins de riders avec qui on filme. C’est un peu comme une auberge de jeunesse. Haha.

PADDY : Récemment on a eu de jeunes freeriders, Raphi Webhofer et Fa-bi Lentsch de Innsbruck qui se font de grosses lignes de big mountain. On est parti au Japon avec le Néo-Zélandais Fraser McDougall qui est super talentueux.

TOBI : Je suis super content des nou-veaux riders qu’on a sur notre nouveau film.

Parlons de ce nouveau film. En Automne on a vu votre documentaire parodique #SkiGoodMoneyWillCome, mais votre projet principal arrive l’Automne prochain. Qu’est-ce qui vous a poussé vers un projet sur deux ans ?

PADDY : On veut faire un film qui n’est pas coupé. On veut que chaque image du film soit la meilleure possible. David et Andrew en particulier ne veulent aucune image de second choix au montage.

THOMAS : On a tous des envies différentes de ce qu’on veut skier et filmer, et un projet sur deux ans est l’unique solution pour les réaliser. Notre force réside dans l’organi-sation de shootings compliqués. On veut en faire plus, mais ils prennent beaucoup de temps.

TOBI : Ce film est de loin le plus ambi-tieux sur lequel on a travaillé. On y met toute notre énergie, on veut créer un véritable impact.

THOMAS : On essaye de pousser chaque as-pect de la réalisation d’un film de ski. En partant du ski, de la pro-duction, des images, des lieux et aussi tout le reste.

PADDY : Avec l’équipement qu’on trans-porte en backcountry les jours de shooting, on ressemble à une équipe d’Hollywood. Deux camé-ras RED, une grue, des balanciers, des drones et des tas de trucs étranges. Andre et David ont vrai-ment géré niveau équipement.

Comment s’appellera le film et quel est le concept ?

PADDY : Je crois qu’on doit d’abord appe-ler notre avocat…

TOBI : Il s’appelle Passenger. BENE : On a une phrase pour résumer le

concept compliqué d’Andre: « Nous sommes les passagers de l’hiver. Nous allons là où l’hiver nous porte. »

Ça c’est professionnel, quand êtes-vous devenus plus pro ?

THOMAS : Je dirais après Nothing Else Matters, on a gagné des prix à l’IF3 et les gens ont commencé à nous prendre au sérieux.

TOBI : Je crois qu’internet nous a beau-coup aidés. On a mis en ligne No-thing Else Matters, un des premiers films disponibles gratuitement en ligne. On a pu profiter pleinement de la saison en mode YOLO et se concentrer sur les images parce qu’on n’avait pas à s’occuper de la distribution des DVD. Ça a tout rendu plus simple, et on a vu de quoi on était capable. Comme ça pour les films d’après on pou-vait mieux penser à la distribution sur iTunes et en DVD. C’est là qu’on a commencé à comprendre le marché et comment satisfaire

les sponsors. On a joué avec les règles, avec nos propres concepts, on a fait nos offres et calculé notre valeur média et ce genre de trucs.

Tu viens vraiment de dire « la saison en mode YOLO » ?

TOBI : Oui!

Ok, prochaine question. Quel est votre plan sur cinq ans ?

BENE : Un plan sur cinq ans ?THOMAS : On planifie aussi loin que les pré-

visions météo.

Haha. Ok après ça, on peut conclure. Un dernier mot?

PADDY : On veut remercier Andre et Da-vid de s’être joints à nous et pour tout leur travail aussi bien de montage que de caméramen. Et bien-sûr un grand merci à In-deed Productions pour le travail sur #SkiGoodMoneyWillCome.

THOMAS : On veut aussi remercier nos fa-milles, amis, sponsors et tous les riders impliqués dans nos pro-jets! Et aussi Pally [Learmond] pour les photos qu’il a prises et pour avoir fait la fête avec nous toutes ces années. Pour les vraies histoires de coulisse, tu devrais l’interviewer lui…

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Incorporer la Folie Freestyle au Sein du FreerideLes royaumes du freeride et du freestyle fusionnent toujours plus. Mais pour un

événement comme le Freeride World Tour, comment primer l’évolution des tricks par rapport à de grosses lignes engagées? Dilemme difficile. Sam Smoothy, 2ème du FWT la

saison passée parle de ce sujet sensible.

Texte : Sam SMOOTHY

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7 7Ah la beauté de l’âge moderne, où des soi-disant experts beuglent avec arrogance leurs opinions sacrées sur chaque évé-nement de freeski, tandis qu’ils sont cachés derrière les filets de sécurité de leurs ordinateurs. Hautains sous leur pile de vête-ments fétides, attendant impatiemment la venue d’un répara-teur de machine à laver. Maintenant que j’ai bien froissé la ma-jorité de la communauté freeski en ligne, expliquons ce qu’il en est de ce problème.

Il y a eu beaucoup de gémissements à propos du juge-ment sur les étapes du FWT ces dernières années. La plupart en rapport avec les scores perçus comme trop bas des runs orientés freestyle. Dans un sport de jugement subjectif, il y au-ra toujours des gens en désaccord avec le résultat, mais c’est un sujet qui doit être abordé afin de faire avancer de manière constructive le côté compétitif du sport.

Pour mémoire: il s’agit du Freeride World Tour, pas du Linecatcher. Les compétitions de freeride sont les enfants du ski extrême, l’art étrange des pentes raides et des barres ro-cheuses avec du ski engagé et sans dérapage, qui fait trembler

Teahupoo/Verbier on rechercherait les gros barrels ou les lignes raides avec des barres, tandis qu’à Huntington Beach/Snowbird, il y aurait des take-offs moins engagés, et on inté-grerait des tricks fluides. Puis, comme pour l’ASP, on pour-rait avoir une gamme d’étapes suffisante pour couronner un vrai champion du monde de freeride, et un champion au clas-sement général de toutes les étapes.

Soulignons que les juges du Tour sont les meilleurs que l’on puisse avoir, mais ne sont cependant pas des automates. Ils ne peuvent pas trouver la réponse idéale à ce problème toutes les fois en juste deux minutes. On doit leur concéder une cer-taine marge de manœuvre. Comme le suggère le juge Dion Newport, «L’équilibre entre les tricks et le big mountain tradi-tionnel est très difficile à apprécier pour les juges. J’aimerais voir les gens punis aussi sévèrement pour de petites erreurs sur un trick que sur un saut droit afin d’équilibrer la balance. J’es-père que les skieurs pourront exprimer leur opinion de ma-nière constructive cette année, afin que ce ne soient pas les juges qui orientent le sport, mais les skieurs.»

« Les gens aiment regarder du big mountain parce que peu de personnes peuvent skier de cette manière, très vite avec de grosses barres. »

LE FR

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quiconque avant un virage puissant à grande vitesse. Le free-ride est né dans les dangereuses Alpes Européennes. Populari-sé par des autochtones stylés, il effrayait déjà le peuple quand les blunts n’étaient pas que de grabs.

Mais sans surprises, le sport a progressé dans de nom-breuses directions. Le freeride s’est étiré jusqu’à inclure des sauts en fin de descente, faisant ressembler les lignes à des par-cours naturels de slopestyle. Il n’est donc pas surprenant qu’il y ait des avis discordants à propos de ce à quoi doit ressembler un run de freeride victorieux. Même le freeride traditionnel a évolué, passant de virages courts exposés et audacieux à des triple-drops impeccables à grande vitesse.

Les runs que les juges doivent comparés sont aussi diffé-rents qu’un camembert bien fait et du cheddar industriel amé-ricain. Comment est-il possible de noter une ligne moins enga-gée mais avec un backflip et un 360, et une ligne de Reine Barkered avec de nombreuses barres dans le raide?

«Les gens aiment regarder du big mountain parce que peu de personnes peuvent skier de cette manière, très vite avec de grosses barres.» explique Barkered. «Il doit y avoir de la pro-gression tout en maintenant ces caractéristiques et en y ajou-tant des tricks là où c’est possible.» En suivant la pensée de Reine, on conserverait ce sentiment originel de big mountain tout en autorisant les éléments freestyle en tant que bonus dans la descente. L’idéal serait un run mixant ces styles de façon transparente.

Cet assortiment de styles dans les compétitions de free-ride est une rareté dans le milieu sportif que l’on ne retrouve selon moi que dans le surf, avec l’ASP qui connaît le même genre de problèmes. Comparer le surf puissant de Mick Fan-ning et les manœuvres aériennes de Gabriel Medina crée des discussions similaires. Je crois que ce parallèle entre les sports existe, et il est intéressant de voir ce que fait l’ASP. Même si les batailles sur le web continuent, l’ASP a un grand avantage: un large éventail d’étapes. Tandis que le FWT propose des étapes traditionnelles dans le raide comme à Verbier, peut-être que quelques nouvelles étapes un peu plus joueuses se prêteraient au développement de cet élément freestyle. À

Même un peu rabougri, Dion a une tête solide posée sur ses larges épaules et marque un bon point. Si nous devons donner une nouvelle direction au sport, nous devons d’abord savoir laquelle est la bonne. Le problème est que les opinions sont comme un trou du cul, tout le monde en a un mais cer-tains font plus de bruit que d’autres. Ce qui m’amène à sug-gérer un référendum anonyme parmi les skieurs pour tenter de comprendre dans quelle direction la vraie majorité veut que le sport aille. À l’abri dans l’anonymat, nous pourrons tous nous exprimer en paix. En affichant nos vraies opinions, nous pourrons alors amener démocratiquement le sport là où on le veut.

Je pense que l’on ne peut pas accorder de hauts scores à des runs simplement basés sur des tricks cools, même si nous aimons tous voir du ski novateur. Le FWT, par son nom, a be-soin de maintenir une base des idées originelles, une arène pour les lignes engagées. Si l’on récompense des runs centrés autour des tricks alors ce sera comme renoncer à notre foi dans le freeride, en la convertissant à la théorie de l’évolution du slo-pestyle en partance pour des destinations hérétiques. Voir Pa-trick Baskins envoyer un 540 blunt sur un relief naturel m’ex-cite plus qu’un Républicain qui s’attaque aux énergies renouvelables, mais il doit tout de même faire une ligne puis-sante et technique, et replaquer le trick pour bien scorer. Je ne crois pas que cela va restreindre le sport, puisque certains ri-ders resteront fidèles à l’esprit d’expérimentation et continue-ront à repousser les limites.

Nous devons accorder les styles, ajoutant du freestyle seulement là où il ne dénature pas le ski lui-même. Si l’on au-torise des lignes moins engagées et des petites erreurs ci et là sous le couvert de la progression, nous appauvrissons cette même progression en ne croyant pas que ces tricks puissent un jour être placés au milieu d’un run de freeride technique et agressif. Nous devons maintenir de hauts standards de niveau de ski pour s’assurer que ce potentiel s’exprime un jour.

C’est le Freeride World Tour, et par-dessus tout la Ligne y est Reine.

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Le Loop du film Propaganda de Poor Boyz Productions en 2001 est un des moments les plus forts de la récente histoire du freeski. Dangereux, novateur et osé, ce Loop représente une nouvelle ère du ski.

Le ski freestyle moderne est assez vieux pour avoir connu des « jours glorieux ». Nous devons être fiers de nos humbles dé-buts, quand la créativité allait au-delà du style et était définie par les structures que nous construisions. C’était l’époque où on sautait par-dessus des halfpipes, où l’on découvrait avec magie et hantise les rails rainbow, et où l’on construisait des loops entiers faits de neige…

Le Loop dans Propaganda de Poor Boyz fut une étape importante du freeski. Il amena un nouveau niveau de danger dans le milieu, une structure elle-même à l’envers. C’est un concept qui incarnait l’esprit téméraire du freeski à ses débuts.

« Il était considéré comme dangereux » explique le fon-dateur de Poor Boyz, Johnny Decesare. Le Loop a été imagi-né et construit par Kurt Heine et skié ensuite par Anthony Boronowski et JP Auclair. Il était destiné à faire tourner les têtes, et est devenu un des plus grands défis de Poor Boyz. « Il a fallu un mois pour vaincre le Loop, en incluant un effondre-ment qui fractura le dos de la copine de Kurt et l’enterra pen-dant 15minutes », ajoute Johnny Decesare. Mais avec des res-tructurations, le Loop était de nouveau sur pied et prêt à être skié.

Leurs doutes mis de côté, et guidés par l’imprudence qui régissait cette époque, Anthony et JP tombèrent un paquet de fois sur la structure, mais alors que le soleil descendait laissant une lumière dorée sur les lieux, les gars tentèrent un autre pas-sage sur le Loop, cette fois avec succès.

« JP flippait mais était confiant » dit Decesare. Ce fut ce-pendant Anthony qui skia le premier le Loop avec succès, même si ce fut un peu sketchy. « JP s’acharna et réussit peu après. » Prenant la transition à la perfection, la séquence de JP dans le film est une des plus mémorables de tous les temps, ac-complissant entièrement le premier looping construit à la main de l’histoire. C’était l’incarnation de cette époque, la démesure de la prouesse créative sur des skis twintips.

« Pendant un moment j’ai cru que ça ne passerait jamais » explique Decesare. « Anthony eut aussi sa séquence, et on était tous super excités ». Avec tout le travail mis en œuvre pour la construction, ces deux séquences furent parmi les plus impres-sionnantes jamais vues dans un film de ski. Le concept était no-vateur, donnant un dynamisme nécessaire au milieu récent du freeski. D’un coup, il n’y avait plus de limites pour construire une structure. Pour un sport qui grandissait selon « plus c’est gros, mieux c’est », le Loop prouva qu’il y avait bien plus de pos-sibilités, la simple créativité pouvait impressionner tout autant.

« Il s’avère que c’est un de mes meilleurs films pour Poor Boyz, un moment de fierté à me rappeler en voyant ce que nous avons accompli », dit Decesare. Et vous devriez aussi être fiers de lui. Nous pouvons tous repenser au Loop et apprécier ce qu’il représenta pour le freeski à l’époque, et où il nous a ame-nés aujourd’hui. Nous sommes une communauté incroyable-ment créative, imaginant les structures les plus fun à skier et à montrer dans un film. Mais il est aussi permis de se rappeler les autres bons souvenirs de cet âge d’or. Decesare le résume en disant « rien ne pourra être mieux que cette époque… »

Texte : Kyle MEYR

Le Loop

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Dans l’ombre des 2000m de la Nordkette à Innsbruck, en face d’une église ancienne, le bruit de scies puissantes et l’odeur de la colle mélangée à la sciure évoquent le quartier général de SpurArt, où des charpentiers et des ingénieurs ru-sés développent des skis personnalisés de grande qualité de-puis quatre ans. Ces skieurs passionnés ont poussé le proces-sus de construction de skis jusque dans une combinaison de science et d’art. En plus de produire des skis à la commande, SpurArt organise chaque weekend des ateliers pour ceux dé-sireux de s‘essayer à la construction de skis ou de snowboards. Des passionnés de toute l’Europe arrivent ici –un jeune homme est même venu d’Autralie- mais il ne nous aura fallu que cinq minutes de vélo depuis les bureaux de Downdays pour y arriver.

Avant de démarrer la construction, nous avons discuté avec Michael Freymann, fondateur de SpurArt, pour détermi-ner le ski que nous voulions produire. Michi nous a présenté dix profils de base différents, et nous avons commencé à les bricoler. Plus de largeur par ici, moins de rocker par là, un peu plus de rigidité et de cambre sous le pied… Nous voulions des skis de poudreuse joueurs mais en gardant du contrôle sur neige dure, et Michi tenait à créer quelque chose qui répond à nos besoins. Une fois le shape, le flex, les matériaux et le design définis, notre Gourou commença à tout préparer.

Deux semaines plus tard, de nouveau dans le quartier général de l’huile de coude, nous rencontrons les experts en construction Peter et Aurel qui nous présentent les matériaux et nos gabarits personnalisés. Ils nous aideront et s’assureront que nous ne causions pas de dégâts avec tout l’équipement. Il y a des raboteuses, des scies sauteuses, du papier de verre, des pinces, des crochets, des seaux d’époxy et pleins d’outils que je ne connais pas. Tout le matériel nécessaire pour notre ski épique est soigneusement rangé: les noyaux bois de frêne, les carres, les matériaux de semelle de grande qualité, les feuilles de fibre de verre et deux gabarits (un qui définit le rayon et le profil des spatules, l’autre –sur lequel le matériau peut être pla-cé- qui définit le cambre 3D et les rockers). Une interrogation gigantesque me vient à l’esprit: comment peut-on assembler tout ça en deux jours ?

Heureusement, Peter intervient et nous explique. Tout commence avec les noyaux: deux planches rectangulaires de frêne laminées verticalement. Nous marquons les milieux sur le nose, au centre et sur le tail, puis nous rabotons jusqu’à l’épaisseur désirée. Nous mettons ensuite deux morceaux rectangulaires de plastique ABS sur le dessous du nose et du tail. Puis nous serrons les bases prédécoupées ensemble et les carres entrent en jeu. Elles doivent être coupées et ajustées aux lignes de cotes. Les quatre carres sont ensuite collées

Un Ski Pas Comme les AutresNous voulions construire un ski Downdays unique en son genre, mais nous étions conscients de notre manque d’outils et de savoir-faire. Quand l’idée a germé de faire un ski custom, nous avons choisi le chemin avec le moins d’obstacles et sommes allés chez des experts.

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Texte : Mark VON ROY Photos : Mark VON ROY & Kyle MEYR

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entre les bases. C’est l’heure de notre première pause bière, et nous admirons notre œuvre.

Nous comprenons ensuite pourquoi on appelle ça une construction sandwich: c’est littéralement comme faire un sandwich, mais à la place du jambon, de la salade, de la mayonnaise et des tomates, nous utilisons un noyau bois so-lide, de la fibre de verre, de la résine puissante et des carres fraichement taillées. Nous plaçons en premier le matériel de base par-dessus notre gabarit personnalisé 3D puis une pre-mière couche de résine époxy. Avec des rouleaux nous étalons uniformément la résine puis l’utilisons pour coller les renforts de carres afin qu’elles n’explosent pas au premier impact. Vient ensuite la fibre de verre, responsable de la résistance en torsion du ski, qui est minutieusement disposée sur le reste du matériel; puis encore de l’époxy. À nouveau de la fibre de verre et de l’époxy, puis le noyau bois est placé dans notre sandwich, suivi encore par de la fibre de verre et de la résine. C’est à la fois la partie la plus longue et la plus critique du processus, si on fait une erreur le ski tombera en pièces. La couche finale est le revêtement supérieur, il y a d’innom-brables options de design et nous avons choisi d’utiliser notre fameux nuage Downdays.

À la fin du processus de fabrication du sandwich, l’en-semble sur le gabarit 3D est emballé dans un sac de plastique

duquel l’air est éliminé grâce à une pompe à vide. Tout est pla-cé dans un four gigantesque à 60° à 1bar de pression pendant une nuit, cela fusionne les couches d’époxy, créant ainsi le shape 3D du ski. Le matin suivant, nous déballons nos chefs d’œuvre. Nous coupons alors attentivement à la scie sauteuse nos gabarits de skis à partir des blocs rectangulaires, en faisant très attention à ne pas toucher les carres! La partie la plus dif-ficile et risquée est le détourage des chants pour donner le bon profil, nous déléguons avec plaisir cela à Aurel de peur tout rui-ner si proches du but. Nous passons les deux dernières heures à poncer les chants, le nose, le tail et à polir la surface. Et voilà, nous avons construit notre propre ski, avec un peu –en fait beaucoup- d’aide de la part de nos amis.

Inutile de dire qu’il faut beaucoup d’huile de coude pour faire un ski, nous en présentons un résumé. Ce fut une expé-rience enrichissante. Si vous voulez en savoir plus sur tout le processus, ou si vous voulez faire votre propre ski, allez sur www.spurart.at , ils sont hyper compétents.

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Sur une longue piste damée, je double un gars en jeans qui fait de son mieux pour se faire passer pour un coureur alpin. Alors que sa position est loin d’être aérodynamique, son vrai problème pour atteindre la vitesse désirée avant la bosse en approche est le fait qu’il est en chasse-neige. Je ne peux pas m’empêcher de pen-ser, «Il doit vraiment se les geler» et en plus «Il ne doit pas trop s’amuser.» Je me sens un peu désolé pour lui.

Des bretelles d’une autre époque avec des jeans enfilés dans de vielles chaussures de ski, un blouson à la coupe étrange du début des années 90 parsemé de motifs horribles et bien-sûr le sac banane; cette race maladroite de skieur nous l’avons tous croisée un jour ou l’autre. Que ce soit sur des snowblades, des luges ou des skis droits, ceux que l’on appelle les pinpins peuvent être source de frustration, de confusion ou de joie infinie. En anglais on les appelle les gapers à cause de l’espace entre leur masque et leur bonnet.

Quoi qu’il en soit, quand je m’arrête plus loin, ce mec en chasse-neige s’arrête laborieusement et me lance un joyeux «Youhou» et me demande: «C’est par où la piste avec les bosses?» Un peu confus, je lui montre la direction du snowpark: «Par là je pense», et il s’en va en me lançant un «Bip Bip». Il pas-sait un super moment un peu old-school. Une pensée me tra-verse l’esprit; peut-être que les pinpins s’amusent autant que moi en montagne – peut-être même plus. Leur joie n’est pas dictée par la quantité de poudreuse ou la condition du park. Ils ne sont pas préoccupés par leur manque de technique ou de connaissance du milieu, un pinpin est simplement heu-reux de glisser sur la neige, et je trouve que c’est beau. Je parie que quand mon pote en jeans s’est ensuite vautré sans arrêt dans le park, il s’est probablement amusé comme un dingue.

Je pense qu’il est plus que normal d’avoir un pe-tit sourire en voyant quelqu’un habillé un peu bizarre-ment et skier à l’arrache. Parce que c’est marrant. Mais il n’y a pas de raison de les traiter avec mépris juste pour ça. J’aime voir les différents types de pinpins, c’est comme observer les oiseaux. Trouver le monoskieur, le snowblader, le mec en combi fluo etc. C’est un jeu marrant, mais je ne me sens plus supérieur ou désolé envers les autres skieurs, je les apprécie tous.

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1 “Hot Dog… The Movie” est une comédie sur le ski sortie en 1984. En plus de populariser le Downhill Chinois, c’est à ce jour le film d’Hollywood sur le ski le plus drôle et qui a connu le plus grand succès. À voir absolument!

Bien avant que Rudi Garmisch ne l’illustre parfaitement dans Hot Dog 1, l’élitisme du skieur était dans le vent. Certains skieurs se sentent juste supérieurs aux autres et sont dé-daigneux. Ces autres en question sont les «pinpins».

Texte : Mark VON ROY

La Situation Difficile du PinpinL’É

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EXPOSITION ALe pinpin en chaussure patinette: Une race rare de pinpin qui simplifie au maximum la glisse sur les montagnes grâce à l’élimination des bâtons, des fixations et même des skis – seules les chaus-sures sont nécessaires.

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WHO SAYS WINTER CAN’T BE HOT?

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Une Décennie de SteptTexte : Kyle MEYR Photos : Erik SEO

Constamment au top dans le milieu du ski urbain, les membres de Stept Productions ont skié, grandi et vécu ensemble pendant une décennie. Le milieu du street et du park de la Côte Est a gravité autour du crew lancé par Alex et Nick Martini pour finalement devenir la maison de production actuelle.

Ça s’est fait tout seul. Ils se sont attirés les uns les autres; une poignée des skieurs les plus talentueux de la côte Est des USA qui skiaient un peu différemment de tous les autres. Ils avaient de la cohésion, et un point commun: ils sortaient tous un peu du cadre habituel. Ils se sont rejoints et ont grandi sous le nom de Stept Productions, fil-mant leur progression et devenant finalement la maison de production faiseuse de mode d’aujourd’hui.

«Ça a démarré par hasard» dit Nick Martini co-fondateur de Stept Productions. «Nous ne nous sommes pas dit ‘on va lancer une production vi-déo de ski’. Ils ont évolué naturellement sans intention précise, créant leur propre personnalité collective grâce au temps passé ensemble à skier dans les rues. Cette personnalité fut parfaite-ment retransmise sur pellicule et ils arrivèrent rapidement au premier plan dans le milieu du street en ski.

«Le crew de skieurs de nos films a skié et vécu ensemble pendant une bonne décennie» dit Nick. «Nous avons cette mentalité de tribu.» Et il le prouve: le noyau central du crew Stept est présent dans chaque film depuis leurs débuts. Leurs styles peuvent varier, mais lorsqu’ils sont combinés sur pelli-cule ils deviennent une seule et même personne, passionnée et ambitieuse, guidée par un désir insatiable d’aller plus vite, plus gros et d’être plus technique.

Mais le succès n’est jamais une garantie, un thème qui les suit dans tous leurs films. Forgés par les désastres, le dé-sespoir et le côté obscur des dangers, les derniers films de Stept sont enveloppés de thèmes sombres; des dessous ef-frayants que peu de crews de street osent montrer. «C’est tou-jours intimidant… Je suis sur le point de passer l’hiver à voya-ger à travers des villes avec peu, voire pas de budget en me démerdant tout seul» dit Nick. C’est comme ça que les choses sont mises en perspective pour le public. Les thèmes des films ne sont pas les échecs et les tribulations, ils traitent de vaincre l’adversité en tant que crew. Blessures, tension, agression… Ces sont tous les outils avec lesquels Stept peut vraiment montrer et faire valoir cette camaraderie.

Mais à quoi mène tout cet engagement ? «C’est une course vers l’épanouissement personnel». Clair et simple. Stept Productions aime le ski. Ils placent la barre toujours plus haut pour leur simple plaisir de la voir s’élever encore chaque année. «Ils ont faim» dit Nick.

Et malgré les rumeurs que Ten and Two soit leur dernier film, cette année promet d’être la plus productive à ce jour.

«Nous essayons de nous élargir un peu en proposant diffé-rentes formes de contenus…» Nick semble soucieux de réali-ser des films sur chaque rider, même si chacun d’entre eux a

des plans différents pour la saison. «C’est dommage d’entendre des gens être déçus parce qu’ils ne verront pas skier les riders du crew Stept alors qu’ils en meurent d’envie.»

Leur approche du street a évolué en même temps qu’eux. «Les choses vont s’arrêter de devenir aussi grosses parce qu’aller aussi loin devient vrai-ment dangereux» dit Nick. «Je crois que c’est allé assez loin.» Il poursuit en disant que ça va évoluer vers du street

plus technique, soulignant les tricks plus que la dimension des structures.

Quoi que le futur réserve à Stept, ils seront toujours vus comme des dieux du freeski. Ce sont nos anti-héros… un groupe d’amis soudé à la conquête des rues, qui continue de marquer l’industrie du ski année après année.

MMEMBRES : Nick Martini, Alex Martini, Cam Riley,

Sean Jordan, Shea Flynn, Charlie Owens, Noah Albaladejo, Alex

Beaulieu-Marchand, Clayton Vila et Tom

WarnickLOCALISATION : Colorado et

Côte Est U.S.A.CRÉATION : 2001

TERRAIN : Street et Park

FILMS:2003: «Stept» 2004: «To Whom it May

Concern»2005: «Blueprint»2006: «Strange Folk»2007: «Chronillogical»2008: «Road to Nowhere»2009: «How We Livin»2010: «Network»2011: «Weight»2012: «The Eighty Six»2013: «Mutiny»2014: «Ten and Two»

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Nous avons croisé le chemin d’Ethan pour la première fois au Linecatcher aux Arcs il y a quelques années. En attendant une éclaircie, tandis que la plupart des journalistes étaient entassés dans une loge, Ethan et moi avons skié ensemble, à la recherche de faceshots. En discutant sur le télésiège, j’ai réalisé que sa connaissance du ski est immense. L’Encyclopédie du Freeski intégrée à son cerveau délivrait des faits intéressants et drôles qui nous distrayaient du froid. Sa propre histoire était vraiment intrigante.

Les parents d’Ethan l’ont mis sur des skis à trois ans, mais ce fut le 360 mute historique de Jonny Moseley aux JO 1998 de Nagano qui ouvrit les yeux d’Ethan sur le vrai poten-tiel du ski. Puisqu’il n’y avait pas de snowpark, il commença à construire des sauts à Twin Falls, Idaho, puis slida ses premiers rails une fois à Cadillac, Michigan. Même si ce n’était pas le paradis du ski, Ethan était accro.

Sa passion pour le ski n’avait d’égal que celle pour le journalisme. Après avoir travaillé pour un journal local à 16 ans, Stone commença d’écrire des articles pour Newschoolers.com, devenant le premier rédacteur aux alentours du nouveau millénaire. Il grandit en même temps que le freeski, prenant en main un appareil photo et débutant à travailler pour Freeskier Magazine. Après deux ans dans le milieu, il réalisa qu’il y avait un décalage entre les médias du freeski et les per-sonnes qui créaient le freeski: un vrai fossé entre les organisa-teurs et shapers d’événements de freeski, qui travaillent nuit et jour, et ceux qui viennent pour photographier et retrans-

Skieur, Shaper, Photographe et ÉcrivainIl est rare de trouver des personnes impliquées aussi profondément dans le freeski comme Ethan Stone. Même s’il ne le clamera jamais, Ethan a dédié sa vie à notre milieu, il est donc temps pour un peu de reconnaissance.

crire les événements, les médias. Une pensée germa en lui «J’ai compris que je n’y connaissais rien, et qu’avant d’écrire je devais savoir de quoi je parlais. J’ai donc décidé d’aller vivre en station.»

Avant de manier la pelle en tant que shaper dans le park de Mount Hood en 2009, Ethan a travaillé dans un magasin de locations, à la billetterie des forfaits et a été concierge dans un chalet. Il attribue à sa grande implication dans le milieu la force motrice qui lui permit d’augmenter son savoir et son expérience dans le ski. Après une pause de trois ans sans jour-nalisme pour se concentrer sur la vie elle-même dans le milieu du ski, Stone reprit sa plume en tant que collaborateur pour Powder, Freeskier, ESPN, Bravoski, Newschoolers.com et bien-sûr Downdays.

Alors que ses articles et ses photos lui ont valu une re-connaissance mondiale, Ethan est toujours très impliqué dans le milieu de la construction de snowparks, shapant les châteaux du Nine Knights et du Nine Queens depuis des années, ainsi que de nombreux autres parks puisqu’il fait partie du fameux Schneestern crew. Cependant, une de ses plus grandes distinc-tions est la West Coast Session qu’il organise et shape à Timber-line en Oregon depuis 2007.

Au-delà de toute son implication, Ethan est juste un simple skieur passionné, et vous pouvez le croiser skiant dans un park, en backcountry ou à la recherche de faceshots. Comme il le dit lui-même: «La variété est essentielle à la vitalité du freeski.»

Texte : Mark VON ROY

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La joie du ski réside dans l’aventure. Ça commence avec des petits virages sur la montagne locale et ça évolue vers un désir insatiable d’exploration, de recherche d’une vue plus exotique, d’aller plus vite et d’étirer les lignes. Cette graine intrépide germe de manière incontrôlable, vous menant vers les som-mets, et c’est là que vous réalisez que cette aventure vous em-mènera loin derrière les confins de votre montagne locale.

Les voyages… De nouveaux terrains offrent de nouveaux défis, de nouvelles cultures qui ouvrent de nouvelles perspec-tives. Ces visions nouvelles débouchent sur un monde fait d’opportunités. C’est alors que ce désir discret d’aller plus haut et plus vite bourgeonne en une obsession d’aventure. C’est là que vous pouvez vous appeler un skieur.

Vous êtes maintenant en Pologne, en bas de sa plus haute montagne, Kotelnica Bialczanska. C’est un endroit pitto-resque, humble en comparaison à de nombreux autres som-mets que vous avez déjà conquis, mais la vue y est nouvelle et la culture vous enseigne des leçons que vous n’imaginiez pas. C’est une pause au sein de votre habitude fantastique de vous créer des sensations fortes, et une chance de vous détendre pour profiter de cette ambiance de ski que vous avez si dure-ment obtenue.

La semaine débute avec quelques runs dans le snowpark, avec des sauts de classe mondiale et un park de rails qui ac-cueille le Polish Freeski Open. Certaines structures sont uniques et étranges, mais les leçons apprises dans les parks passés les rendent joueuses. Les arbres parsemés sur les 17km de pistes sont blancs les jours de poudreuse.

Épuisé, vous rentrez à l’hôtel qui offre un service de bal-néothérapie complet pour vous relaxer pleinement et créer l’histoire de ce voyage. Vous profitez ensuite d’un dîner fantas-tique avant de vous retirer dans vos quartiers, conscient que tout ça est bien mérité. C’est votre évasion, votre oasis dans une vie où vous travaillez dur.

Le jour suivant est pour la randonnée. La neige est moel-leuse et c’est l’heure de grimper. Le Parc National Tatra est proche, une chance unique d’obtenir des virages loin de tout ce qui vous est familier... En quelques heures vous êtes au som-met. Le déjeuner vous offre deux récompenses: l’obtention de virages dans un paradis de poudreuse vierge et une vision nou-velle à ajouter à votre voyage.

Au loin, au-delà de ce que les yeux peuvent voir, se trouve la prochaine étape de votre aventure: un terrain nou-veau, une culture et un regard entièrement neufs.

Le désir d’aventure joue un rôle important dans la vie d’un skieur. L’exploration est es-sentielle, regarder plus loin que les montagnes proches, rechercher le voyage, l’expérience et l’apprentissage. Et si la Pologne était votre prochaine étape?

Texte : Kyle MEYR

Une Vision Nouvelle

LIEU : Bialka Tatrzanska, PologneALTITUDE : 700-934 m

REMONTÉES MÉCANIQUES : 19SNOWPARKS : 1 avec plus de 20 structures

FORFAIT JOURNÉE : Adulte – 21,50 €, Enfant – 18,00 €WWW.BIALKATATRZANSKA.PL

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D’après Fabio Studer, skieur sur le FWT, la profusion de backcountry facilement accessible fait de Silvretta un endroit spécial. «Ce n’est pas comme les autres stations parce qu’on peut trouver des tonnes de poudreuse facilement sans devoir trop marcher. Pour moi c’est parfait, je suis un randonneur fai-néant. Je ne veux pas perdre de temps à marcher quand c’est blindé de neige. Je veux faire le plus de runs possibles en poudreuse, et ce n’est pas un problème à Silvretta.»

Il y a une raison si l’on nomme Silvretta «Le point cen-tral du freeride». Il y a plein de descentes de freeride signalées, et plus de 70 itinéraires différents! La station prend évidem-ment soin de votre sécurité hors-piste: Fabio conseille de pas-ser au Freeride Center de Grasjoch avant chaque escapade en backcountry. Vous pourrez y louer tout l’équipement de sécu-rité et vous informer sur les conditions météo et de neige, mais aussi avoir des conseils précieux sur la station. Outre les balises de contrôle habituelles, il y a aussi une zone perma-nente de recherche Pieps, où vous pouvez vous entraîner aux pires scénarios. La station a aussi quelque chose à offrir aux freeriders débutants: le Lundi et le Mercredi vous pouvez prendre part au Freeride Safety Check, où vous apprendrez les

bases de sécurité et explorerez quelques itinéraires de freeride.

Le spot préféré de Fabio est dans la Vallée Nova, «C’est mon endroit préféré, il y a de la pente raide, plein de windlips et de barres à sauter, une préparation parfaite pour le Freeride World Tour et le Red Bull Linecatcher.» La vallée Nova est l’en-droit où Fabio filme ses fameux edits GoPro, et là où vous trou-verez, pour la photographie, les meilleures prises de vues de Silvretta Montafon.

Dès que vous aurez assez de faceshots, Fabio conseille de passer au Snowpark de Grasjoch: « Le park est super varié et adapté à tout le monde. On prend beaucoup de modules dans un run, et au milieu on peut choisir entre la ligne de sauts medium et la grosse ligne pro.» Ici aussi, Silvretta pro-pose chaque semaine des tours du park pour les débutants, où des freestylers aguerris guident les néophytes à travers le park. Et plus encore, vous aurez une vue parfaite du park de-puis le télésiège Freda où vous pourrez reposer vos jambes après un run avec vos potes.

SAISON : 10.12.2014-12.04.2015ALTITUDE : 700-2.430 m

REMONTÉES MÉCANIQUES : 37 SNOWPARK : 1

FORFAIT JOURNÉE : Adulte – 47,50 €, Enfant – 27,00 €WWW.SILVRETTA-MONTAFON.AT

Un joyau est caché dans la Vallée de Montafon, au coin Sud du Vorarlberg dans la partie Ouest de l’Autriche. Nous avons demandé à une légende locale de nous dire ce qui rend Silvretta Montafon si spécial…

Texte : Alexandra ENGELS

Terrain de Jeu Freeride

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LIEU: SVENSKERUTA, TROLLVEGGEN

AVEC: KJETIL SVANEMYR, HÅVARD

NESHEIM & HANS CHR. DOSETH

ARTICLE: TROLVEGGEN, LE PREMIER

ENSEMBLE EN GORE TEX

ANNÉE: 1980

PHOTOGRAPHIE: DANIELE MOLINERIS

LIEU: SAN MARTINO DI CASTROZZA

SKIEUR: BRUNO COMPAGNET

ARTICLE: LOFOTEN GORE TEX ANORAK

ET PRO PANTS

ANNÉE: 2014

www.norrona.com

En 1972, nous estimions que l’extrême devait pousser le développement de produit C’est toujours le cas

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Bruno Compagnet n’est pas une grosse star du freeski, mais il est cependant quelqu’un

que tout le monde connaît et admire dans le milieu. Ce Français des Pyrénées est là

depuis les débuts de la discipline. Aujourd’hui, à 46 ans, il se sent chez lui dans les

montagnes plus que jamais. Si un «vrai» freerider existe, alors son nom est Bruno

Compagnet.

UN VRAI FREERIDERTexte : Klaus POLZER

DESTINATIONS VISITÉES (SÉLECTION): Haines, Valdez (Alaska), Yukon (Canada), Orizaba

Volcano (Mexique), Cordillera Blanca (Pérou),

Patagonie (Argentine, Chili), Kamchatka (Russie),

Himalayas (Nepal, Inde), Montagnes du Caucase

(Russie), Uludag (Turquie), Parnassos (Grèce),

Montagnes Carpates (Roumanie), Svalbard

(Norvège), High Atlas (Maroc)

RÉSULTATS (RÉSUMÉ): 1998 : 1ère Place Free Ride Classic, Courchevel2000 : 2ème Place Red Bull Snow Thrill, Chamonix2000 : 1ère Place Scandi-navian Big Mountain Championships, Riksgränsen2002 : 1ère Place Red Bull Snow Thrill, Chamonix2005 : 2ème Place Verbier Xtreme

NÉ : le 15 Décembre 1968 à Tarbes, France (Département Hautes Pyrénées)CAMPS DE BASE : Pyrénées, Chamonix et les DolomitesSTATION : Toutes les montagnes enneigéesPASSIONS : Les Montagnes, les gens et les voyages SPONSORS: Norrøna, Black Crows, Plum, Scarpa, Level, Oakley, Ferrino, Petzl

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93Il y a de nombreuses années, quinze pour être exact, j’ai eu le grand plaisir de partager une journée de poudreuse au Brévent à Chamonix avec Bruno Compagnet. Nos chemins se sont croi-sés par hasard aux remontées, on skiait seuls et nous avons finalement passé le reste de la journée ensemble. Il y avait presque un mètre de neige fraîche, et je me rappelle cette journée avec émotion. Le risque d’avalanche était critique, mais on trouve difficilement un meilleur partenaire que Bruno pour skier lors de journées de ce genre. Il connaissait chaque centimètre carré de la mon-tagne et savait précisément ce qu’il en était des conditions de neige, de vent et de soleil, prenant ainsi les bonnes déci-sions pour nos itinéraires. Nous avons posé des premières traces toute la jour-née, et on était à Chamonix.

J’avais rencontré Bruno cinq ans plus tôt sur une des premières compéti-tions de freeride en Europe, rares à l’époque en France. Il s’est rapidement imposé comme un skieur d’avant-garde, et était constamment présent dans les magazines émergents de ce secteur. Et ça n’a pas beaucoup changé. Au-jourd’hui, on retrouve régulièrement cet humble Français dans les portfolios, dans les histoires de voyages et dans des montages vidéo; non pas en mémoire des années passées, mais en tant que protagoniste de notre sport. À part Glen Plake, il n’y a pas d’autre skieur avec une carrière professionnelle aussi longue.

Contrairement à Glen ou d’autres grands noms de la création du sport, Bruno Compagnet n’a jamais été une grande star. Non pas par manque de talent ou d’aptitude comme peut l’at-tester n’importe qui de cette époque. «Je n’ai jamais vu le ski comme un moyen de devenir célèbre» explique-t-il. «Ça me suffit de gagner assez d’argent dans le ski pour ne pas avoir à trop travailler et pouvoir me concentrer sur vivre la montagne. Chacun suit son chemin, et le mien est de passer le plus de temps possible sur les skis.» C’est quelque chose qu’il accomplit sans compromis. Bruno fut dans le team international Salomon pendant des années, jusqu’à ce qu’il devienne co-fondateur de Black Crows. Une version Française un peu moins glamour qu’Armada, mais qui connaît désormais un grand succès. Une marque pour les freeskieurs, faite par des freeskieurs. Ambassadeur im-portant de marques leaders comme Norrøna, il est au contact de la neige en

permanence. Bruno est différent des autres, ceux pour qui le freeride devient un travail et s’éloignent du ski; il vit sa passion en gagnant sa vie, et pas l’inverse.

La chemin du ski était presque tracé pour Bruno, ses parents étant deux moniteurs de Saint-Lary-Soulan, une des plus grosses stations Françaises des Pyrénées. C’est là qu’il a appris à skier, mais il sentait que la vraie culture du ski manquait chez lui. «La tradition du freeride est plus forte dans Alpes que dans les Pyrénées, un peu comme le surf sur la côte Basque. Tout tourne autour du rugby et de la chasse ici.» explique-t-il. Il est donc parti une saison dans la vallée de Zinal en Suisse en tant que moniteur de ski. Quand son père l’a ré-cupéré au Printemps –Bruno n’avait pas de voiture- il montra à son fils la val-lée de Chamonix. «En approchant le Col des Montets, j’ai vu les Grands Montets pleins de neige au-dessus d’Argentière, et j’ai su que je devais y revenir.» se rappelle-t-il. Il aura fallu deux ans, et Bruno fit son service mili-

taire à Chamonix. «C’était pas super sexy, mais j’ai appris beaucoup sur les montagnes et j’ai eu un job de moniteur à Argentière.»

Les années suivantes, Chamonix devint la deuxième maison de Bruno. Le milieu du freeride Européen y établit sa base avec l’aide de gros noms étran-gers. Un d’eux, le photographe Anglais Tim Barnett, organisa la première com-pétition freeride dans la vallée. «Tim m’avait vu skier, et m’avait dit que je de-vais y participer.» dit Bruno. «Je ne sa-vais pas comment se passait un contest de freeride, mais ça m’a plu et j’ai conti-nué.» Par la suite, Bruno s’intéressa aux autres pays et aux autres montagnes. Cette saison-là, il fut le premier Fran-çais à participer au World Extreme Skiing Championships en Alaska, l’événement majeur de l’époque.

Les contests et les shootings pho-to devinrent monnaie courante les an-nées suivantes. Mais ce n’était pas l’élé-ment de Bruno. Néanmoins, il accumula des résultats impressionnants, avec no-tamment la victoire du Red Bull Snow

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Thrill à Chamonix en 2002. «C’était le seul événement que je voulais vraiment gagner,» concède-t-il, «parce que c’était une grosse affaire dans mon nouveau chez moi à Chamonix.» Il usa de sa nou-velle liberté en tant que membre du team Salomon International -en partie grâce à cette victoire- pour voyager dans de nombreux nouveaux pays et mon-tagnes. Bruno suivit un chemin qui existait dans le surf depuis des années, et qui devient aujourd’hui la norme à l’âge des webisodes et des vidéos au-to-produites dans le freeski, à savoir se définir en tant qu’athlète à travers la philosophie des éléments et partager ce-la avec le monde entier.

Chamonix resta le camp de base de Bruno au fil des années, devenant le quartier général de Black Crows et un point d’appui de l’industrie du freeski. Tandis qu’en privé, ce père d’une petite fille préfère les Dolomites comme mai-son. «J’ai une relation d’amour et de

haine avec Chamonix. C’est devenu un endroit axé sur les skieurs riches, et de nombreuses personnes sont juste là pour devenir célèbres. Pour le ski-bum originel c’est devenu presque impos-

sible.» Bruno est toujours focalisé sur l’amélioration de son niveau de ski. «Mon but est de m’amuser et de pro-gresser. Et c’est ce que je fais! Je skie beaucoup de pentes raides et j’apprends avec chaque jour passé en montagne.» Les Dolomites sont le terrain de jeu parfait pour l’alpinisme et la free-rando. Ici aussi Bruno reste fidèle à sa philoso-phie: «Pour moi il ne s’agit pas juste de skier une ligne et la montrer ensuite. Ce que je veux montrer, c’est la relation que j’entretiens avec la montagne et la neige.» Il rêve d’avoir une caravane et de passer l’hiver à suivre la neige; d’être toujours là où la neige est bonne. «Ce qu’il y a de mieux dans mon expérience, c’est que je ne perds pas de temps. Je profite le plus possible de chaque jour!»

En cette époque trépidante dans laquelle nous vivons, des personnages comme Bruno Compagnet sont essen-tiels pour notre sport. Espérons voir grandir de nouveaux protagonistes de ce genre, afin de s’assurer que le futur de la culture freeski maintienne sa phi-losophie et sa perspective des mon-tagnes et de la neige. Avec des per-sonnes comme Bruno pour montrer le chemin, c’est plus que probable.

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« Pour moi il ne s’agit pas juste de skier une ligne et la montrer ensuite. Ce que je veux montrer, c’est la rela-tion que j’entretiens avec la montagne et la neige. »

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Shades of Winter, une idée originale de la freeskieuse Autrichienne Sandra Lahnsteiner, regroupe une pile en-tière de freeskieuses du monde entier. Pour leur film de 2014 Pure, l’équipe est retournée à Haines en Alaska pour la seconde fois et a intensifié ses ef-forts. Sandra, Janina Kuzma et Ma-tilda Rapaport ont skié les lignes les plus raides que des athlètes féminines aient jamais skiées en Alaska. Le mo-ment où Matilda se lança dans cette ligne fut le plus effrayant que l’équipe ait affronté de toute la saison.

« Être en Alaska ne signifie pas seulement skier certaines des plus belles montagnes du monde dans des conditions parfaites, cela implique aussi de faire face à des risques. Ce fut une des situations où même en faisant tout pour éviter le risque, j’y fus tout de même exposée. Quand j’ai vu la neige se fissurer autour de moi, ma première pensée fut de tirer tout droit pour m’en sortir. C’était impos-sible, mais je suis restée en surface, peut-être grâce à ma décision. Tout s’est passé très vite, d’un coup j’étais sur le plat, les skis aux pieds et les bâ-tons en main, avec une neige lourde jusqu’aux cuisses. C’est une situation que je n’oublierai jamais, et je suis chanceuse que rien de pire ne soit ar-rivé. Six points de suture à mon avant-bras sont les seules traces de tout ça, et ça me va. »

Matilda RAPAPORT

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APRÈS

Surfer: Josh MULCOY Lieu: Îles Aléoutiennes, Alaska Photo: Chris BURKARD

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