52
NUMÉRO IV AVRIL MMXIII PAR ‘ULTIMATE LUXURY GROUP’

‘U’ MAGAZINE 4 français

Embed Size (px)

DESCRIPTION

luxe, mode, fashion, confidential, lifestyle, events, leisure, destination

Citation preview

Page 1: ‘U’ MAGAZINE 4 français

Numéro IVAVrIl mmXIII

PAr ‘ultImAte luXury grouP’

Page 2: ‘U’ MAGAZINE 4 français

DE

VIS

U-R

EIM

S

L ’ A B U S D ’ A L C O O L E S T D A N G E R E U X P O U R L A S A N T É . C O N S O M M E Z A V E C M O D É R A T I O N .

DEUTZ 225x255 CIEL ETOILE:3.8 13/02/13 15:34 Page1

Page 3: ‘U’ MAGAZINE 4 français

‘u’éditorial

eNVIe d’AsIele credo du printemps ? Pour vivre heureux, vivons nomade. Bye bye l’hibernation, place à l’évasion. direction l’Asie. Car les faiseurs de tendances sont for-mels, plus qu’une vogue, une vague asiatique déferle sur la France en 2013. en raison de son économie galo-pante et de son fort appétit de consommation, l’Asie est en passe de devenir le nouvel eldorado du luxe. Afin de la séduire au mieux, nos créateurs de mode y puisent allègrement leurs inspirations : les kimonos défilent chez Pucci, les socks habillent les pieds des néo-geishas de Prada tandis que Jean-Paul gauthier s’approprie les imprimés floraux traditionnels. même le liberty cher à Cacharel se mue en fleur de thé, nénuphars et poissons zen.

l’Asie et son lot de fantasmes colore l’air du temps, et ce n’est pas pour nous déplaire. des mégalopoles grouillantes jusqu’au sommet du tibet, l’Asie a ce je-ne-sais-quoi de différent qui ne nous laisse pas indifférent. À travers les tendances de mode, les nouveautés beauté et l’actualité culturelle, ‘U’ Magazine amorce un voyage vers une contrée fasci-nante d’exotisme et de modernité. Bienvenue en Asie, take it easy.

laure de régloix

direction de la publication Zakary Chanou

direction artistique (photographie) et éditoriale grégoire mahler (www.gregoiremahler.fr)

direction artistique (design graphique) et éditoriale Benoît Cannaferina (www.cannaferina.com)

rédaction laure de régloix (www.kissmyart.fr)

rédaction lou Camino (www.loucamino.com)

rédaction laurent Pécha (www.ecranlarge.com)

marketing et publicité Benjamin guiborel

suivi éditorial et publicité malika Ben mustapha

‘ 3 ’

Page 4: ‘U’ MAGAZINE 4 français

以个性化方式为精英人士提供尊

贵服务,这就是 L’OFFICIEL PARIS

GUIDE的职责。 L’OFFICIEL,作

为奢侈品和时尚领域最具影响力的

杂志媒体之一,联手最领先的奢侈

品管理及私人助理方面的跨国企业

UUU ,首次为您呈现最专业完备的

时尚信息,上层社会的关注话题及独

家购物地。记者,设计师,专栏作家

及时尚圈人士,携手为您精心打造购

物及旅行方案,不论您在巴黎停留几

日。成为会员,都将为您的高品质生

活加入更多卓越色彩,让您拥有独一

无二的私人专享巴黎体验。

您可在一周七日,全天24小时,

通过电话和电邮联系我们,获得量身

定制的中文向导服务。

Tél : +33 184 166 858 www.lofficielparisguide.com

20 h. 歌剧卡尼尔歌剧院的尊贵包厢

9 h. 皇家套房私人导购L’Officiel,为您

设计一上午的私人专享购物计划

17 h. 甜品著名奢侈甜品店Ladurée品尝甜点

23 h. 晚餐埃菲尔铁塔上的米其林餐厅 Jules Verne,最佳位置餐桌

18 h 45. 艺术在私人导游的陪同下参观

卢浮宫的最佳展览

01 h 20. 夜晚专属司机带您到疯马夜总会

高级定制时装秀前排位置

巴黎行首家中文高端私人向导

15 h 26. 独 家

11 h 30 优雅高贵 为您展示顶级珠宝首饰最新款式

13 h 15. 午餐 在巴黎最人气的酒吧用餐

• 9 h. suite royale. Votre « personal shopper » l’oFFICIel vous rejoint pour une matinée shopping exclusive.

• 11 h 30. Précieux. Présentation privée des dernières créations Haute Joaillerie.

• 13 h 15. Pause déjeuner. deux couverts dans le bistrot le plus couru de Paris.

• 15 h 26. Exclusif. Premier rang réservé au défilé Haute Couture. • 17 h. gourmandise. dégustation de pâtisseries dans un salon

de ladurée. • 18 h 45. Art. Visite avec guide privé de la meilleure exposition

du moment au louvre. • 20 h. opéra. loge privilège à la première de l’opéra. • 23 h. dîner. menu inédit à la meilleure table du Jules Verne,

Tour Eiffel. • 01 h 20. Nocturne. Votre chauffeur privé vous dépose au

moulin rouge.

• l’oFFICIelPArIsguIde.Comen exclusivité, la première conciergerie et guide privé en manda-rin pour votre séjour à Paris.

une conciergerie privée unique, c’est l’oFFICIel PArIs guIde. l’oFFICIel, titre média parmi les plus influents du luxe et de la mode dans le monde, s’associe à uuu, pionnier de la conciergerie de luxe en France. Pour la première fois, les journa-listes, stylistes, chroniqueurs de l’oFFICIel collaborent étroite-ment avec des professionnels du service sur mesure et livrent aux visiteurs venus de Chine leurs informations, leurs réseaux, leurs adresses et leur expertise. Quel que soit la durée de votre séjour, devenez un visiteur privilégié le temps de votre venue, pour ajou-ter de l’excellence à votre exigence et vivre un Paris exceptionnel.

un service sur-mesure en mandarin, accessible 7 jour sur 7 pour rendre inoubliable votre séjour dans la ville lumière.

Tél : + 33 184 166 858 / www.lofficielparisguide.com

Page 5: ‘U’ MAGAZINE 4 français

numéroIV

‘ 6 ’

‘u’ Actualités

‘ 8 ’

Boyish yakusas

‘ 14 ’

Beauté Zen

‘ 18 ’

le Porteur d’histoire

‘ 22 ’

the grandmaster

‘ 28 ’

Kawaii

‘ 36 ’

yang yongliang « silent Valley »

‘ 42 ’

le précieux joyau des neiges

‘ 5 ’

Page 6: ‘U’ MAGAZINE 4 français

‘u’actualités

Paris Haute CouturePour la première fois, la capitale de la mode célèbre la Haute

Couture. l’exposition organisée à l’Hôtel de Ville met en lumière une industrie sophistiquée enviée par le monde entier. encore mieux qu’un défilé, une centaine de chefs-d’œuvre de créa-teurs renommés comme lanvin, Chanel, Nina ricci, Balenciaga, Christian dior, Cardin, yves saint laurent… sont dévoilés au public émerveillé. Afin de découvrir le cœur des mythiques stu-dios de couture, un ensemble de dessins et de clichés illustrent les étapes de la création, des croquis à la présentation en passant par la confection. une occasion de rendre un brillant hommage aux petites mains talentueuses qui s’affairent à donner vie au rêve.

JusQu’Au 6 JuIllet À l’Hôtel de VIlle de PArIs

‘u’ FAsHIoN

‘ 6 ’

Page 7: ‘U’ MAGAZINE 4 français

Burberry Body tenderLa griffe anglaise lance une version plus jeune et audacieuse de

son emblématique Burberry Body. « Avec Body tender, nous sou-haitions explorer et faire ressortir les facettes plus douces et plus ludiques de la fille Burberry en capturant cette féminité toute en légèreté » explique Christopher Bailey, directeur de la création. le parfum mêle les notes fraiches de citron, pomme acidulée, absinthe verte aux accords plus délicats de rose, de jasmin et de bois de cachemire. et pour l’incarner, le choix s’est porté sur la pétillante Cara delevigne, déjà égérie de Burberry, qui cette fois prend la pose au bord de la tamise pour la campagne signée mario testino.

le style Français« la mode n’existe pas seulement dans les robes ; la mode est

dans l’air, c’est le vent qui l’apporte, on la pressent, on la respire, elle est au ciel et sur le macadam, elle tient aux idées, aux moeurs, aux événements.» déclarait gabrielle Chanel. C’est de cette mode là que Bérénice Vila Baudry parle dans son ouvrage le style Français. du bikini à l’existentialiste en passant par le Petit Prince, Cézanne, la gastronomie ou la Nouvelle Vague, voici un condensé culturel de ce qui fait la beauté de notre pays. une jolie promenade pleine d’esprit sur les chemins de France.

www.AssoulINe.Com

Une nouvelle fleur chez Diptyquela nature est une source d’inspiration intarissable pour

Diptyque. Au fil des saisons, la maison cinquantenaire du bou-levard saint-germain parcourt le monde à la recherche de par-fums idéaux. Cette fois, la star des bougies célèbre les beaux jours avec une nouvelle senteur, la jonquille. Cette fleur d’or, l’une des premières à fleurir dans les sous-bois exhale délicieusement ses accords de mousse et de miel. Son tendre parfum mettra définiti-vement la maison à l’heure du printemps.

www.dIPtyQuePArIs.Com

‘ 7 ’

Page 8: ‘U’ MAGAZINE 4 français

Vest

Bur

ton

of l

ondo

nCo

llier

Car

olin

e B

aggi

Bagu

e Viv

ienn

e w

estw

ood

vint

age

‘u’ mAgAZINe

‘ 8 ’

Page 9: ‘U’ MAGAZINE 4 français

Boyish yAKusAs

Photographe Enzo Addistyliste Alessandra stellaAssistant Duncan DimancheCoiffeur Skiinny Jackmaquilleur Camille Lutzmodèle oktawia B. via Jeremy K. (women Agency)

‘ 9 ’

Page 10: ‘U’ MAGAZINE 4 français

Hau

t Azz

edin

e A

laia

Pant

alon

And

rew

gn

Colli

er H

élèn

e Zu

beld

iaBr

acel

et V

ivek

a B

ergs

trom

‘u’ mAgAZINe

‘ 10 ’

Page 11: ‘U’ MAGAZINE 4 français

Vest

e Aur

élie

dem

el ch

ez l

’écl

aire

urd

ebar

deur

Fin

e C

olle

ctio

nPa

ntal

on g

iorg

io &

mar

ioCh

auss

ures

Azz

edin

e A

laia

Brac

elet

& C

ollie

r Viv

eka

Ber

gstr

omBa

gue t

obia

s wis

tise

n ch

ez l

’écl

aire

ur

‘ 11 ’

Page 12: ‘U’ MAGAZINE 4 français

Vest

e And

rew

gn

shor

t Cac

hare

lm

anch

ette

Fra

nk m

onti

alou

x

‘u’ mAgAZINe

‘ 12 ’

Page 13: ‘U’ MAGAZINE 4 français

Hau

t Zuc

caPl

astr

on t

ania

Zek

kout

shor

t Cac

hare

lm

anch

ette

& b

ague

Viv

eka

Ber

gstr

om

‘ 13 ’

Page 14: ‘U’ MAGAZINE 4 français

beauté ZeN

Le teint cristallin, la bouche fleurie, la paupière délicatement poudrée, on recherche toute la fraicheur de nos congénères de Pékin, Hanoï ou tokyo. et ça tombe à pic, en 2013 notre cosmétique tente de percer leurs secrets de beauté ancestraux. Nos vanity sentent bon l’Asie.

‘u’ FAsHIoN

‘ 14 ’

Page 15: ‘U’ MAGAZINE 4 français

Plus qu’un luxe, en Asie la cosmétique est une religion. et les coquetteries ne datent pas d’hier. dans la Chine Ancienne une peau parfaite était signe de politesse et d’appartenance sociale. 2000 ans plus tard, les asia-tiques restent en quête de la beauté absolue. Peau claire au Japon, teint zéro défaut en Corée, make up frais en Chine… la gestuelle beauté quotidienne tient du véritable rituel : adeptes du « layering », certaines vont jusqu’à superposer 12 soins. Pour les satisfaire, les marques proposent des produits de plus en plus pointus, fruits de formules high-tech et de recettes tra-ditionnelles. De quoi faire saliver les filles de chez nous qui veulent aussi une peau de poupée. Alors depuis quelques années, la cosmétique occidentale s’y est mit. et ça marche. Pour preuve, le phénomène incontour-nable du « brightening » avec la célèbre BB-Cream ou la déferlante du make up nude. Zoom sur les lotions magiques du printemps inspiré d’Asie.

laure de régloix© Kilian Hennessy

« embellisseur BB-Cream » unela tendance du nude, venue d’Asie, s’affiche sur tous les

minois en 2013. le mode d’emploi ? mettre du maquillage pour faire croire que l’on n’en a pas. La peau doit être unifiée, lisse, jeune, éclatante...et surtout naturelle. un cocktail idéal inventé par la marque 100% d’origine naturelle, une, qui a eu la bonne idée de mettre une BB-Cream en poudre. Version rose ou abri-cot, l’embellisseur de une estompe les marques de fatigue et illu-mine le teint. sa texture crème poudre, encore plus légère qu’une BB-Cream classique s’applique avec un pinceau kabuki pour un coup d’éclat ou par touche avec le doigt.

www.uNeBeAuty.Com

‘ 15 ’

Page 16: ‘U’ MAGAZINE 4 français

« rouge Parfait » shiseidole maquillage des lèvres est pratiqué en Asie depuis des millé-

naires. A l’origine appliqué pour plaire aux dieux lors de cérémonies religieuses, il est aujourd’hui l’élément incontournable du make-up idéal. Afin de toujours mieux satisfaire ses exigeantes clientes, shiseido n’a cessé d’innover depuis son premier bâton en 1922 jusqu’à son emblématique rouge Parfait. grâce à un pigment d’ex-ception, la perle illuminatrice rouge, le rouge Parfait apporte une luminosité et une couleur unique aux lèvres. rouge sexy, rose élec-trique, beige rosé… le printemps 2013 voit fleurir 15 nouvelles teintes.

www.sHIseIdo.Com

« Voyage Japonais » sultane de saba

la sultane devient geisha et débarque à la rescousse des peaux mixtes et ternes. les quatre produits de la gamme « Voyage Japonais » sont élaborés à partir de poudre de riz, connue pour ses vertus matifiantes et éclaircissantes, si chères aux japonaises. gommage astringent, masque purifiant, sérum régénérant et crème hydratante, après le rituel complet, le teint est aussi lumi-neux et lisse qu’une porcelaine de Chine. le petit plus de cette escapade beauté? son subtil sillage de néroli et de lotus.

www.lAsultANedesABA.Com

‘u’ FAsHIoN

« CC-Cream » erborianerborian peut se targuer d’avoir été l’une des premières

marques à proposer la fameuse BB-Cream (blemish balm). développée à l’origine en Corée pour être appliquée après une séance de peeling au laser, cette potion fut la grande star de 2012. Cette fois, erborian passe à la CC-Cream (corrector cream) qui agit comme un révélateur de teint. Composée d’un puissant actif anti-oxydant, la Centella Asiatica, ce soin magique hydrate, floute les imperfections et protège des uV (sPF 45). le parfait cocktail pour entrer dans l’été, la mine dégrisée.

dIsPoNIBle eN mArs CHeZ sePHorA

Page 17: ‘U’ MAGAZINE 4 français

« unmask » shu uemuraexperte du make-up depuis sa création, la marque est aussi

pionnière dans les soins et est devenue no 1 du démaquillage en Asie. lancée en 1967 par m. shu uemura, l’huile démaquillante unmask est une petite révolution dans la cosmétique. la mix-ture magique nettoie sans agresser, hydrate et laisse la peau ultra fraiche. Les asiatiques en raffolent car elles le savent bien, l’élimi-nation des impuretés boostent le métabolisme et évite le vieillis-sement prématuré de la peau. 46 ans après sa création, un flacon est vendu toutes les 7 secondes dans le monde. une bonne raison de tester ce démaquillant pas comme les autres.

www.sHuuemurA.Fr

« Flower of Immortality » by Kilian

Kilian Hennessy – petit fils du fondateur d’LVMH et créateur de parfum ultra tendance – poursuit son voyage en Asie en agran-dissant sa collection « Asian tales ». Après les deux fragrances water Calligraphy et Bamboo Harmony, il présente Flower of Immortality, inspirée d’un conte chinois. la nouveauté rend hom-mage à la fleur de pêcher qui aurait le pouvoir d’ensorceler l’âme et la rendre immortelle. soutenu par les senteurs de carotte, d’iris, de bourgeon de cassis, de rose crystal, de fêve tonka et de vanille, ce délicieux parfum de pêche blanche appelle à la rêverie dans un jardin idéal.

www.ByKIlIAN.Com

‘ 17 ’

Page 18: ‘U’ MAGAZINE 4 français

‘u’ eVeNts

© Alejandro guerrero

‘ 18 ’

Page 19: ‘U’ MAGAZINE 4 français

le Porteur d’histoire

Pièce de théâtre de Alexis michalik

‘ 19 ’

Page 20: ‘U’ MAGAZINE 4 français

«Le sa-voir est La sour-ce de La

vie.»

Le porteur d’Histoire

comédiens

5

3 hommes

2 femmes

en parfaitesymbiose

interprétant une trentaine de personnages

d’autres connuscertains inconnus

Marie-Antoinette

Le Prince de Polignac

Henri Martin

Martin

Martin

vivant à différentes époques

un cafetierun fossoyeur

un notaire...

Alia

Eugène Delacroix

des transitions d’un siècle à l’autre d’une fluidité confondante

XVIIe

XIVe

XVIIIe

XIXe

XXe

XXIe

un fascinant voyagedans le temps...

... et l’espace

FranceCanada

Algériela forêt des Ardennes

c’est là que commence l’histoire

celle de Martin Martin

On en sortcharMé,

renversé,transporté,

ébloui,et pressé d’être embarqué

dans une nouvelle histoire...

le conteur

le fil con(duc)teur

raconte une histoire

enfin, des histoires

ou plutôt,son histoire

Mais qu’est-ce que l’histoire ?

des mots

« de l’air en

vibration »

des récits

donc l’expression d’une subjectivité

la petite

la grande

l’officielle

celle des livres et des mémoires

la glorieuse

l’officieusedes légendes

celles des trésors cachés

qui rejoint parfois la grande

un texte

finintelligent

drôle

Le Por-teur d’Histoire est

une histoire d’histoires imbri-quées les unes dans les autres, ma-

gistralement contées et interprétées par ses comédiens caméléons qui réussissent,

dans un décor minimaliste, en un geste, un accent, un retournement de veste et une am-biance sonore aussi discrète que remarqua-ble, à nous faire croire qu’il pleut à verse,

que l’on survole le désert algérien ou que l’on trinque avec Alexandre Dumas

et Eugène Delacroix...

D e d i g r e s s i o n

en digression, ils re-font le monde, redessinent

les contours de l’Histoire telle que nous la connaissons et l’ap-prenons et nous portent dans

un monde parallèle où se construit une autre

réalité.

L e spectateur est

littéralement happé par le récit, tenu en haleine par

les bribes d’histoires que les co-médiens égrennent, comme le Petit Poucet, jusqu’à ce que la boucle soit bouclée, que l’ensemble narré for-

me un tout cohérent, compact auquel il adhère naturel-

lement...

Alexandre Dumas...

L e Porteur d’His-

toire interroge subtile-ment les notions d’Histoire, de

vérité(s), de réalité(s), de fiction et à travers elles, celles de filiation, d’identité, de transmission - orale et écrite -, ou encore d’héritage

- culturel, historique et enfin, familial...

Le Porteur d’HistoireDepuis le 6 février 2013

Studio des Champs Elysées15 av. Montaigne

75008 Paris

01 53 23 99 19www.comediesdeschamps

elysees.com

lou

ca

Min

o

et des sociétés secrètes

et de tous les autres

‘u’ eVeNts

‘ 20 ’

Page 21: ‘U’ MAGAZINE 4 français

«Le sa-voir est La sour-ce de La

vie.»

Le porteur d’Histoire

comédiens

5

3 hommes

2 femmes

en parfaitesymbiose

interprétant une trentaine de personnages

d’autres connuscertains inconnus

Marie-Antoinette

Le Prince de Polignac

Henri Martin

Martin

Martin

vivant à différentes époques

un cafetierun fossoyeur

un notaire...

Alia

Eugène Delacroix

des transitions d’un siècle à l’autre d’une fluidité confondante

XVIIe

XIVe

XVIIIe

XIXe

XXe

XXIe

un fascinant voyagedans le temps...

... et l’espace

FranceCanada

Algériela forêt des Ardennes

c’est là que commence l’histoire

celle de Martin Martin

On en sortcharMé,

renversé,transporté,

ébloui,et pressé d’être embarqué

dans une nouvelle histoire...

le conteur

le fil con(duc)teur

raconte une histoire

enfin, des histoires

ou plutôt,son histoire

Mais qu’est-ce que l’histoire ?

des mots

« de l’air en

vibration »

des récits

donc l’expression d’une subjectivité

la petite

la grande

l’officielle

celle des livres et des mémoires

la glorieuse

l’officieusedes légendes

celles des trésors cachés

qui rejoint parfois la grande

un texte

finintelligent

drôle

Le Por-teur d’Histoire est

une histoire d’histoires imbri-quées les unes dans les autres, ma-

gistralement contées et interprétées par ses comédiens caméléons qui réussissent,

dans un décor minimaliste, en un geste, un accent, un retournement de veste et une am-biance sonore aussi discrète que remarqua-ble, à nous faire croire qu’il pleut à verse,

que l’on survole le désert algérien ou que l’on trinque avec Alexandre Dumas

et Eugène Delacroix...

D e d i g r e s s i o n

en digression, ils re-font le monde, redessinent

les contours de l’Histoire telle que nous la connaissons et l’ap-prenons et nous portent dans

un monde parallèle où se construit une autre

réalité.

L e spectateur est

littéralement happé par le récit, tenu en haleine par

les bribes d’histoires que les co-médiens égrennent, comme le Petit Poucet, jusqu’à ce que la boucle soit bouclée, que l’ensemble narré for-

me un tout cohérent, compact auquel il adhère naturel-

lement...

Alexandre Dumas...

L e Porteur d’His-

toire interroge subtile-ment les notions d’Histoire, de

vérité(s), de réalité(s), de fiction et à travers elles, celles de filiation, d’identité, de transmission - orale et écrite -, ou encore d’héritage

- culturel, historique et enfin, familial...

Le Porteur d’HistoireDepuis le 6 février 2013

Studio des Champs Elysées15 av. Montaigne

75008 Paris

01 53 23 99 19www.comediesdeschamps

elysees.com

lou

ca

Min

o

et des sociétés secrètes

et de tous les autres

‘ 21 ’

Page 22: ‘U’ MAGAZINE 4 français

TONY LEUNG ZHANG ZIYI

IL ÉTAIT UNE FOIS LE KUNG-FU

UN FILM DE

WONG KAR WAI

découvrez la légende d’ip man

créd

its no

n con

trac

tuel

s

WILD BUNCH BLOCK 2 PICTURES SIL-METROPOLE ORGANISATION LIMITED présentent en association avec ANNAPURNA PICTURES une production JET TONE FILMS ET SIL-METROPOLE ORGANISATION LIMITED un film de WONG KAR WAI TONY LEUNG ZHANG ZIYI CHANG CHEN ZHAO BENSHAN XIAO SHENYANG et SONG HYE KYO avec les participations spéciales de YUEN WO PING CHILAM CHEUNG LA KA YUNG et CUNG LE “THE GRANDMASTER” producteurs exécutifs SONG DAI CHAN YE CHENG MEGAN ELLISON

producteurs WONG KAR WAI JACKY PANG YEE WAH co-producteurs REN YUE CHEUNG HONG TAT NG SEE YUEN MICHAEL J. WERNER image PHILIPPE LE SOURD chorégraphie combats YUEN WO PING décors WILLIAM CHANG SUK PING ALFRED YAU WAI MING musique originale SHIGERU UMEBAYASHI NATHANIEL MECHALY son ROBERT MACKENZIE montage WILLIAM CHANG SUK PING BENJAMIN COURTINES POON HUNG YIU histoire WONG KAR WAI scénario ZOU JINGZHI XU HAOFENG WONG KAR WAI

réalisation WONG KAR WAI

Page 23: ‘U’ MAGAZINE 4 français

le 17 avril prochain, le public français va découvrir le nouveau film du célèbre cinéaste hongkongais, Wong Kar wai (In the mood for love). son nom : the grandmaster. une œuvre qui excite les plus grandes curiosités s’agissant de la première incursion du réa-lisateur dans l’univers du kung fu. Qui plus est pour nous faire découvrir la vie d’une légende, à savoir le mythique Ip man, connu par les occidentaux pour avoir été le maître d’un certain Bruce lee. une ren-contre que l’on a attendu longtemps, wong Kar wai étant connu pour ses tournages à rallonge mais une

rencontre fascinante dont l’auteur nous a dévoi-lés, lors de son passage parisien, quelques secrets de fabrication.

depuis ses débuts remarqués en 1988 avec As tear goes by à l’occasion de sa sélection à la semaine de la critique du festival de Cannes, wong Kar wai s’est créé un style et une marque de fabrique très vite iden-tifiables. Mais si l’influence de la Nouvelle Vague a tou-jours plané sur son œuvre, l’artiste est aussi connu pour sa singulière façon de concevoir son art. la méthode wong Kar wai est ainsi faite que les règles inhérentes

thegrANd

mAsterFilm de wong Kar wai

‘ 23 ’

Page 24: ‘U’ MAGAZINE 4 français

à un tournage classique n’ont pas lieu d’être. Comme il nous le confie avec une grande lucidité, il a « envie de se perdre dans une ambiance ». C’est quelque chose qu’il cherche constamment à atteindre. et encore plus dans le cadre de the grandmaster dont il revendique le côté « Il était une fois le kung fu ». C’est d’ailleurs pour rendre hommage au Il était une fois en Amérique de sergio leone et la géniale compo-sition musicale d’ennio morricone que le réalisateur hongkongais a utilisé un extrait de la bande originale pour les besoins d’une séquence de son film. Et the grandmaster de s’offrir alors des instants de spleen magnifique au point de rendre le récit terriblement mélancolique. Une gageure pour un film sur le kung fu que seul wong Kar wai était capable de réussir.

Il faut dire que le cinéaste a longtemps cherché la manière d’aborder cet univers. Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, l’homme a toujours été un grand amateur de films d’arts martiaux mais encore fallait-il qu’il trouve un angle adéquat pour se lancer dans un projet de longue haleine. À ses yeux, les films de kung fu s’articulent le plus souvent sur des thèmes autour de la victoire ou la vengeance et c’est en découvrant un jour un docu-mentaire sur Ip man faisant à la fin de sa vie une démonstration de ses mouvements qu’il a trouvé le fameux angle qu’il cherchait. son grandmaster est ainsi avant tout un film qui évoque la transmis-sion des compétences. et le cinéaste de se transfor-mer en passeur avec cette question qui le fascine :

‘u’ eVeNts & eNtertAINmeNt

‘ 24 ’

Page 25: ‘U’ MAGAZINE 4 français

« Comment partager ce que vous avez appris aux plus jeunes générations ? ».

Avec cette idée en tête, wong Kar wai s’est donc lancé dans l’aventure. une aventure dont son équipe et lui ont failli ne jamais voir le jour tant la concep-tion d’un tournage chez le réalisateur ne s’apparente à nul autre pareil. s’engager sur un film de wong Kar wai, c’est ainsi prendre le risque de ne pas voir sa famille pendant quelques temps. Il faut donc faire preuve de beaucoup de prudence. et ce fut encore plus le cas sur the grandmaster. Après huit ans de préparation, le tournage s’est étalé sur… 3 ans !!! (en comparaison, un tournage important dure une qua-rantaine de semaines). Le fidèle directeur de la photo-graphie, Philippe le sourd, peut en témoigner comme

le confirme son réalisateur : « je lui ai dit que j’allais faire un film de kung-fu en Chine, et je lui ai demandé s’il voulait le faire. Il m’a demandé combien de temps le tournage durerait, je lui ai répondu six mois peut-être. Et nous avons passé deux Noël ensemble. Il avait préparé ses affaires d’hiver, et je lui ai dit qu’il devrait préparer ses affaires d’été également. »

sur tout autre plateau de tournage, on ferait retentir les sonnettes d’alarme, les producteurs pani-queraient en accusant le réalisateur d’avoir perdu le contrôle de son film. Mais pas dans le monde de Wong Kar Wai. Non, lui, il reste zen : « Je me sentais comme dans un énorme centre commercial, et vous n’avez pas le temps de tout attraper. Le monde martial et cette période sont très intéressants, et j’aurais aimé

‘ 25 ’

Page 26: ‘U’ MAGAZINE 4 français

disposer de plus de temps. L’équipe était parfaite, et mon casting vraiment dévoué. Ce n’est pas nor-mal, pour un film, de prendre autant de temps. Nous avions des membres de l’équipe très jeunes, cette fois. À la fin du tournage, nous avons tourné 90 heures, parce que nous ne pouvions pas arrêter. Quand nous avons remballé, ils ont tous pleuré. C’était presque comme finir l’université. »

dans l’univers cinématographique, difficile de faire plus artiste que wong Kar wai, un homme capable de changer tout un plan de travail savamment mis en place parce qu’il a décidé qu’il fallait tour-ner telle séquence. et tant pis si les acteurs doivent attendre sans fin dans leur chambre d’hôtel. Ils le savent, c’est l’inspiration du maestro qui passe avant

tout. et à l’écran, on la retrouve : the grandmaster vous donne à voir des images à la beauté sidérante. On découvre une manière de concevoir les affronte-ments martiaux totalement inédite. la déjà cultis-sime séquence du train démontre avec une maestria vertigineuse à quel point un combat sous la neige peut faire naître des émotions autres alors même que wong Kar wai, entre modestie et mystère, avoue que pour la créer, « ce ne sont que des coups de poing et de pieds ».

Inutile d’insister trop, le maestro n’est pas connu pour disséquer son art. son dada, c’est le ressenti, l’inspiration du moment et pour le coup, si l’accou-chement fut extrêmement long, the grandmaster semble lui convenir en l’état. Au point qu’il n’envisage

‘u’ eVeNts & eNtertAINmeNt

‘ 26 ’

Page 27: ‘U’ MAGAZINE 4 français

pas de version longue. « Pas à ce stade » glisse t-il avec un regard quelque peu malicieux. serein, wong Kar Wai a dit adieu – provisoirement ? – à son film : « Je suis très heureux, parce que ces sept dernières années ont été très agréables. Je suis heureux d’avoir eu ces opportunités de travailler avec ces personnes. Ce que j’ai appris du monde des arts martiaux, c’est la disci-pline. En trois ans de tournage, j’ai voulu que les per-sonnes impliquées fassent quelque chose dont elles soient fières. » elles peuvent l’être, the grandmaster, décrit par son auteur comme « vertical et horizontal, soit l’essence de l’art martial », est une œuvre unique, visuellement hors du commun. sans doute la meil-leure de son auteur !

laurent Pécha

‘ 27 ’

Page 28: ‘U’ MAGAZINE 4 français

‘u’ mAgAZINe

robe Caroline seikaly

‘ 28 ’

Page 29: ‘U’ MAGAZINE 4 français

KAwAII

Photographe grégoire mählerstyliste Alessandra stellaCoiffeur & Maquilleur luc drouen (Backstage Agency)modèle yana (agence Angels and demons)

‘ 29 ’

Page 30: ‘U’ MAGAZINE 4 français

Collier Hélène ZoubeldiaBague Isabelle michel

‘u’ mAgAZINe

Page 31: ‘U’ MAGAZINE 4 français
Page 32: ‘U’ MAGAZINE 4 français

Broche Hélène ZoubeldiaHaut Naco Paris

‘u’ mAgAZINe

‘ 32 ’

Page 33: ‘U’ MAGAZINE 4 français

robe Caroline seikalyCollier Hélène Zoubeldia

‘ 33 ’

Page 34: ‘U’ MAGAZINE 4 français

‘u’ mAgAZINe

Page 35: ‘U’ MAGAZINE 4 français
Page 36: ‘U’ MAGAZINE 4 français

‘u’ Art & desIgN

© yang yongliang / Courtesy galerie Paris-Beijing

‘ 36 ’

Page 37: ‘U’ MAGAZINE 4 français

yANg yoNglIANgsilent valley

l’œuvre singulière de l’artiste yang yongliang navigue entre rêve et cauchemar, nature et urbanisme, art ancestral et techniques ultra modernes. embarquement pour un voyage mystique au cœur de la « silent Valley », dernière série de l’artiste présentée par la galerie Paris-Beijing.

‘ 37 ’

Page 38: ‘U’ MAGAZINE 4 français

‘u’ Art & desIgN

Page 39: ‘U’ MAGAZINE 4 français

Né en 1980 à shanghai, yang yongliang s’intéresse dès son plus jeune âge à la peinture et la calligra-phie dans la plus pure tradition chinoise. Plus tard, il intègre naturellement le shanghai Art Institute ou il devint disciple du grand calligraphe yang yang et expert dans les arts ancestraux. À 25 ans, il est celui qui a dépoussiéré le shanshui, peinture de paysage pratiquée depuis plus d’un millénaire dont il applique les codes avec talent. même ses montages photogra-phiques sont imprimés sur de grands rouleaux de papier coton en noir et blanc, comme à l’encre de

Chine. mais yang yongliang trompe son monde, et c’est là que réside son génie. Car ce qui relève de la calligraphie classique à première vue cache une ima-gerie urbaine foisonnante de détails. Pas vraiment zen.

Dans « Silent Valley », les pêchers en fleurs, les arbres centenaires et les cascades idylliques embrumées des shanshui ont laissé place à un sombre paysage apoca-lyptique. Au loin, les montagnes sacrées se hérissent de buildings, de pylônes et de grues. un ange déchu

‘ 39 ’

Page 40: ‘U’ MAGAZINE 4 français

vêtu de blanc erre dans les champs de mines et assiste à ce spectacle de désolation.

l’artiste va encore plus loin dans les paysages de la série « the moonlight » avec des vues plongeantes sur la ville. Ici la nature a définitivement perdu le com-bat. sous la lueur de la lune s’agite une mégalopole aux lumières agressives, aux bruits assourdissants et à la pollution saturée. Ce qui semble onirique au pre-mier coup d’oeil devient cauchemardesque chez Yang yongliang. À l’image des sentiments ambivalents qui animent l’artiste : La ville, le paysage, je les aime et les hais en même temps. Si j’aime la ville pour son côté familier, je déteste d’autant plus la rapidité stu-péfiante à laquelle elle grossit et englobe l’environ-nement. Si j’aime l’art traditionnel chinois pour sa

profondeur et son caractère inclusif, je hais son atti-tude rétrograde.

une œuvre visionnaire ? les paysages futuristes un peu effrayants de yang yongliang dénoncent certainement les dérives de l’industrialisation chinoise massive et nous interrogent sur l’avenir de la planète défigurée par ces cités tentaculaires. mais avant tout, sublime et poétique. Pas éton-nant qu’elle fascine le public et les collectionneurs. l’atmosphère fantastique qui s’en dégage, l’élé-gance intemporelle de ses paysages sans parler des détails d’une infinie délicatesse happent littérale-ment celui qui s’y frotte.

laure de régloix

‘u’ Art & desIgN

‘ 40 ’

Page 41: ‘U’ MAGAZINE 4 français

galerie Paris-Beijing 54 rue du Vertbois 75003 Paris, du 14 mars au 27 avril 2013.

‘ 41 ’

Page 42: ‘U’ MAGAZINE 4 français

‘u’ destINAtIoN

Photographe grégoire mähler

‘ 42 ’

Page 43: ‘U’ MAGAZINE 4 français

le PréCIeuX

JoyAu des neiges

Si vous avez prévu de vous rendre au Népal ou au tibet prochainement, laissez-vous tenter par le pèlerinage du mont Kailash… une marche au sommet dont vous reviendrez changé à jamais.

‘ 43 ’

Page 44: ‘U’ MAGAZINE 4 français

‘u’ destINAtIoN

‘ 44 ’

Page 45: ‘U’ MAGAZINE 4 français

Pourquoi persister à vouloir se rendre sur mars alors que nous pouvons aller directement au centre de l’uni-vers ? Paradoxalement, il se trouve bien plus près de nous, où que nous vivions sur la planète bleue. Nul besoin d’entraînement renversant à la Cité des étoiles, ni de passage tumultueux dans la centrifugeuse – ce qui, en soi, peut attirer les esprits aventureux en quête de sensations fortes –, un simple Paris-lhassa, ou Katmandou, suffit.

lÀ où se reNCoNtreNt les dIeuXCar le centre de l’univers se trouve sur terre, au tibet occidental, et plus précisément encore, au sommet du mont Kailash dans la région de Ngari. Au moins d’un point de vue symbolique et spirituel : il est l’un des grands lieux saints du monde où convergent les pèlerins depuis des siècles pour en faire le tour.

Ainsi les Bouddhistes le considèrent-ils comme la demeure terrestre de demchog, le Bouddha de la com-passion dont le dalaï lama est la réincarnation, et les Hindouistes comme celle de shiva, le dieu suprême. Pour les tibétains de croyance Bön-po, il est le lieu où est né et où a enseigné shamabmiwoche, le fonda-teur de leur tradition ; tandis qu’il est, pour les Jaïns, religion indienne proche du bouddhisme, le site au sommet duquel le fondateur de leur foi, rishabanatha, a reçu l’illumination. le mont Kailash, « cristal » en hindî, est alors appelé Kang rimpoche par les Bouddhistes – le « précieux joyau des neiges » –, mont meru par les Hindous et Ashtapada par les Jaïns. Pour tous, c’est-à-dire plus d’un milliard de personnes soit un septième de la population mondiale, faire le pèle-rinage – on dit la kora – du mont Kailash est le but de toute une vie.

uN dIAmANt Au Cœur de l’uNIVersPerçue comme le point de contact entre la terre et les cieux, la plus proche des dieux, la montagne est un lieu sacré par nature, à la croisée de l’esprit et de la matière.

‘ 45 ’

Page 46: ‘U’ MAGAZINE 4 français

la morphologie du mont Kailash force l’admiration et appelle la transcendance : seul au milieu de massifs atteignant eux-mêmes des sommets, il culmine à 6 714 m et a souvent la tête dans les nuages. taillé comme un diamant, il a une forme parfaitement pyramidale et chacune de ses quatre faces est orientée vers un point cardinal. une joaillerie à ciel ouvert où le Nord repré-sente l’or, l’est le cristal, le sud le saphir et l’ouest, le rubis. Pour parfaire la légende, quatre fleuves naissent à ses pieds, émanant du lac manasarovar, le plus sacré des lacs tibétains puisque considéré par les hindous comme l’émanation de l’esprit de Brahma, le créa-teur de l’univers, et où les pèlerins se baignent pour se purifier. Chacun de ces cours d’eau, glaciale, part dans une direction du monde : l’Indus vers le Nord, la sutlej (affluent de l’Indus) vers l’Ouest, la Karnali (affluent majeur du gange) vers le sud et le Brahmapoutre vers l’Est, rappelant les quatre fleuves qui coulent du Paradis originel dans la tradition biblique.

uN PèlerINAge eN PAys mINérAlIl y a des siècles, les pèlerins atteignaient la région à pieds avant de se lancer à l’assaut de la montagne sacrée. une route conduit désormais à darchen, vil-lage posé sur un haut plateau à 4 500 mètres où convergent les pèlerins avant de rejoindre tarboche, point de départ officiel du pèlerinage. S’y arrêter est d’ailleurs vivement recommandé pour acclimater son corps à cette altitude inhabituelle. Certains font même les premiers kilomètres de la kora en jeep avant de la troquer, ainsi que son chauffeur, pour un yak et un porteur – ou kampa – et ainsi grimper le corps léger. l’essentiel est de faire le tour de la montagne, peu importe le moyen utilisé, à pieds voire à cheval, même si le mode « prosternation » équivaut à une vingtaine de koras (vous comprendrez plus tard l’importance de ce détail).

si Bouddhistes et Hindouistes font leur kora dans le sens des aiguilles d’une montre, les Bön marchent

‘u’ destINAtIoN

‘ 46 ’

Page 47: ‘U’ MAGAZINE 4 français

‘ 47 ’

Page 48: ‘U’ MAGAZINE 4 français

‘u’ destINAtIoN

‘ 48 ’

Page 49: ‘U’ MAGAZINE 4 français

dans l’autre sens et sont, de fait, facilement reconnais-sables sur les sentiers. un parcours de santé de 53 kilo-mètres commençant à 4 800 m, que les plus zélés font en 14 heures – souvent, plusieurs jours de suite –, la grande majorité en 3 jours et les plus impliqués en 3 semaines puisqu’ils progressent en se prosternant tous les trois pas : joindre les mains, se signer au front, à la bouche, au cœur, s’allonger au sol, se relever, mar-cher trois pas et recommencer... Quatre lieux de pros-ternation se trouvent au pied de chaque face de la mon-tagne, et chaque jour immergé dans cette ambiance minérale est ponctué d’une étape dans un lieu chargé de spiritualité. stupas (des amas de pierres), « arai-gnées » de drapeaux de prières, temples accueillant les marcheurs la nuit (à moins que vous ne préfériez camper près des rivières) ainsi que quatre monastères jalonnent le chemin qu’arpentent les pèlerins de tous âges et de tous horizons.

le souFFle Court…la boucle, au départ de tarboche, phare dans la montagne avec son mât à prières de 20 m de haut où flottent des centaines de petits drapeaux colorés, com-porte, le 2e jour, le passage d’un col à 5 650 mètres, le drölma-la, qui vous fait tâter du pouls à quel point la bonne dose d’oxygène est essentielle à votre vie tout en vous donnant l’impression d’être en hyperventilation permanente. en l’atteignant, la déesse éponyme de la miséricorde efface tous vos péchés. Elle est incarnée par un bloc rectangulaire surmonté d’une mer multi-colore de drapeaux de prières dont il faut faire le tour, et auprès duquel les pèlerins font leurs dévotions et des offrandes. Vous abandonnez alors votre vie pré-sente pour entrer dans une vie nouvelle… la der-nière étape de la kora consiste à passer par la grotte aux miracles ou Zutulpuk gompa, dédiée à milarepa, poète et grand yogi du 11e siècle qui a vécu dans les grottes himalayennes. empli d’une inédite sérénité, vous pouvez alors amorcer la descente vers la plaine

‘ 49 ’

Page 50: ‘U’ MAGAZINE 4 français

de darchen avec la certitude d’améliorer votre vie future, ce qui n’arrive pas tous les jours. et si faire un tour annihile les péchés d’une vie, en faire 10 assure un bon karma pour de nombreuses vies tandis que 108, nombre sacré pour les tibétains, conduit directement au nirvana, permettant ainsi de s’affranchir du cycle des réincarnations…

Bien évidemment, la montagne est ouverte à tous et la kora peut être déconnectée d’un quelconque sen-timent religieux. À chacun en effet sa motivation pour faire le tour de ce mont Kailash au sommet jamais gravi et dont l’ascension est désormais interdite par les autorités chinoises. Certains occidentaux – la majorité – s’y rendront pour l’exploit sportif, d’autres trouveront l’endroit idéal pour faire leur demande en mariage quand une poignée ira s’y ressourcer, oublier le tintamarre abrutissant du monde moderne et s’ou-blier un peu soi-même au contact de ces sommets himalayens forçant l’humilité. dans tous les cas, un voyage exceptionnel hors du temps, à la fois collectif et intime, qui fait assurément percevoir la vie avec un peu plus de hauteur...

lou Camino

‘u’ destINAtIoN

‘ 50 ’

Page 51: ‘U’ MAGAZINE 4 français

reCommANdAtIoN de Votre CoNCIergesur le « toit du monde » à 3 600 mètres d’altitude, face au mythique Palais du Potola, se dresse fièrement le st. regis lhasa resort•. Ce premier hôtel de luxe international de la région autonome du tibet se carac-térise par son cadre exceptionnel, les paysages qui entourent l’hôtel offrent un cadre séduisant et intem-porel, à contempler et à explorer. les 162 chambres, villas et suites offrent une ambiance calme et feutrée. d’inspiration asiatique, la décoration se veut intem-porelle et élégante. Pour plus d’informations, ou pour toute réservation, contactez la conciergerie privée UUU.

• Attention l’accès au tibet est réglementé par la Chine et la délivrance de permis d’accès peut faire l’objet de mesures de suspension provisoire à tout moment. Pour toute information contacter la conciergerie privée uuu.

‘ 51 ’

Page 52: ‘U’ MAGAZINE 4 français