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Magazine trimestriel de l’ALPABEM Hiver 2019 , volume 5 - numéro 6 - Dépôt légal 0840-5530 22 26 Un ange gardien La santé par le sommeil 28 Le TDAH chez l’adulte Les introvertis... p.24 ces étoiles qui brillent ........................ dans l’ombre

Magazine trimestriel de l’ALPABEM Hiver 2019 , volume 5 numéro … · 2020. 6. 11. · Magazine trimestriel de l’ALPABEM Hiver 2019 , volume 5 numéro 6 Dépôt légal 0840 5530

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Magazine trimestriel de l’ALPABEM Hiver 2019 , volume 5 ­ numéro 6 ­ Dépôt légal 0840­5530

22 26Un ange gardien

La santé par le sommeil 28 Le TDAH chez

l’adulte

Les introvertis...

p.24

ces étoiles qui brillent ........................dans l’ombre

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LA SANTÉ MENTALE IL FAUT QU’ON S’EN PARLE

CONFÉRENCES GRATUITES DISPONIBLES AUSSI EN WEBDIFFUSION: WWW.VPSOLUTION.TV/ALPABEM

MARDI 10 DÉCEMBRE ­ 19H L’ENNÉAGRAMME, POUR FAIRE L’ÉLOGE DES DIFFÉRENCES

Les fameuses différences ! Un thème à la mode qui suscite beaucoup de divergences. Partout, on réclame la diversité… mais à la condition de ne pas être dérangé. Différent et incompris, l’autre devient menaçant ! L’ennéagramme est une approche millénaire qui nous invite à l’ouverture avec bienveil­lance, d’abord avec soi­même, puis avec les autres. C’est ce que nous allons explorer dans cette conférence où l’humour et l’empathie seront au rendez­vous ! Conférencière : Francine Dallaire, conférencière et auteure

MARDI 21 JANVIER ­ 19H LES MÉDICAMENTS POUR TRAITER LA SCHIZOPHRÉNIE EN 2020

Offerte en collaboration avec la SQS, cette conférence abordera les différentes stratégies favorisant le rétablissement à travers l'éventail des médicaments utilisés pour traiter la schizophrénie et les psychoses apparentées. L'objectif est d'informer les participants sur les traitements médicamenteux disponibles, leur action, les modes d'administration, les effets secondaires et les moyens d'améliorer l'observance. Conférencière : Lisiana Vigliotti, pharmacienne, responsable du secteur de pharmacie clinique de psychiatrie à l'hôpital Jean­Talon

MARDI 18 FÉVRIER ­ 19H AIDE MÉDICALE À MOURIR DANS UN CONTEXTE DE SANTÉ MENTALE…

Pourquoi les personnes souffrant de troubles mentaux n’auraient­elles pas accès à l’aide médicale à mourir ? Ne sont­elles pas aussi souffrantes que les personnes qui ont une maladie physique et qui ont droit à ce traitement ? Notre conférencier tentera de démontrer la pertinence de rendre éligible l’aide médicale à mourir pour les personnes aux prises avec des troubles mentaux et proposera des recommandations pour encadrer cette pratique. Conférencier : Serge Larivée, professeur à l’école de psychoéducation de l’Université de Montréal depuis 1977

Pour plus d’infos : 450­688­0541 • www.alpabem.qc.ca

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FORMATION ENTRAIDE RÉPIT

SOMMAIREA U M E N U D A N S C ET T E É D I T I O N

6 Sport et maladie

mentale

Ce n’est plus un secret pour per­sonne. J’aime batifoler sur inter­net à la recherche de perles ou de quelque chose d’inspirant pour pondre mes articles...

10 Parler de cannabis

avec son jeune Le 17 octobre 2018, le cannabis devenait légal au Canada. Malgré la lé-galisation du canna-bis...

8 Une histoire d’amitié

Ce texte, ce n’est pas l’in-tervenante qui le compose, mais plutôt l’amie. C’est en toute humilité que, pour une rare fois, je me livre à vous de façon personnelle. J’ai envie de partager avec vous l’histoire d’une amitié exceptionnelle...

24 Les introvertis

Les introvertis se

fondent dans la masse et ils passent inaperçus; percevoir

leurs qualités est plus difficile...

12 Les autosaboteurs Récemment, j’ai plongé dans l’univers littéraire de Jacques Salomé. Sa sagesse, ses réflexions et ses outils m’avaient été re-latés...

20 La douance

affective

Certains enfants dé-tectent très tôt, par in-

tuition, les besoins des autres...

FORMATIONGroupe du lundi 14PIAP ARSA 16

Cap Schizophrénie 16 TPL 17 Communication 17 Bipolaire 21

PROJET : fds de répit 9 Soirées thématiques 18 Répit 19

CONSEIL  D’ADMINISTRATION 2019­2020 Président Camille HÉBERT Vice­présidente Diane VILLENEUVE Trésorier Yves THERRIEN Secrétaire (Vacant) Administratrice Joelle CORIOLAN Administratrice Francine ROBILLARD Administrateur Carl VALADE

L’ÉQUIPE Directeur général Patrice MACHABÉE Conseiller clinique Yves LARDON (T.S) Coordonatrice des projets jeunesse Audrey FORTIN

Adjointe administrative Marie­Claude PROULX Intervenants Annik LEFEBVRE

Jorge MONTERROSO Janique RAYMOND­MIGNEAULT Stéfanny TRUDEAU

Consultants externes Danielle ASSELIN (pair aidant)

Lynda NADEAU (pair aidant) Karine POISSON (T.S)

Stagiaire (T.S) Arielle­Yola JULES

RÉDACTEUR EN CHEF Patrice MACHABÉE ÉQUIPE DE RÉDACTION Audrey FORTIN Camille HÉBERT Yves LARDON Annik LEFEBVRE Patrice MACHABÉE Maïka Jorge MONTERROSO Lynda NADEAU Marie­Claude PROULX Janique RAYMOND­MIGNEAULT Stéfanny TRUDEAU MEMBRES HONORAIRES Suzanne BÉCHARD Jean­Guy BLANCHETTE Pierre CHAMBERLAND Arnold DRAPEAU Pierre COUSINEAU Suzanne DE LA DURANTAYE Hélène FRÉCHETTE Robert GIROUARD Gloria HENRIQUEZ Flore LAFRENIÈRE Daniel MAJOR Catherine LAZURE Jean­Marc LÉGARÉ Armand LEMIEUX Denyse PAQUET Gilles PERREAULT Lise PERREAULT Fernando SEGUEL Georges ST­ARNAUD Monique STEVENSON Fernande THOUIN Claudette WOLFF *En gras sont les membres honoraires décédés INFOGRAPHIE ET MISE EN PAGE Alexandre Mc GRATH CORRECTION Camille HÉBERT Diane PLOUFFE Stéfanny TRUDEAU  IMPRESSION ALPABEM Oxygène, familles et santé mentale Volume 5, numéro 6, hiver 2019 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada ISBN 0840­5530

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LE MOT DU DIRECTEUR

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Quand même curieux de dire cela au moment où notre région vient tout juste de se couvrir d’un joli manteau blanc et que d’ici quelques semaines ce sera l’arrivée tant attendue du père Noël sur le toit de nos maisons. Mais je n’ai pas le choix, je fais mon «coming out» le gazon n’est pas plus vert chez mes voisins !!! Chaque fois que je suis en contact avec mes homologues, que je rencontre des partenaires ou discute de l’ALPABEM avec des amis, force est de constater que nous sommes probablement deve­nus «CE» fameux voisin au gazon si verdoyant. Problème de roulement de personnel ? Notre équipe a un taux de rétention de 7 ans ! Pénurie d’emplois ? Près de 180 candidat(e)s ont déposé leur CV pour

occuper le poste laissé vacant par l’as­cension d’une employée. Problème de gouvernance ? Notre CA a implanté le huis clos, revu ses règlements géné­raux, piloté la transition de la prési­dence et se penche en ce moment sur le dossier de la relève de la direction. Problème financier ? L’ALPABEM est propriétaire d’un immeuble qui assurera sa diversité financière dans l’avenir. Problème de réputation ou de crédibilité ? Notre rayonnement dépasse les fron­tières de Laval... disons. Problème d’engagement des membres ? Allez lire les articles aux pages 20, 22 et 31 de la revue. La liste est longue et je pourrais conti­nuer longtemps... Tout cela pour dire que je suis très fier de notre équipe, je suis fier des bases léguées par nos fon­dateurs, de la sagesse de notre CA, de

l’engagement de mes collègues et de la générosité et du courage des familles que nous accompagnons. Alors, cher(e)s ami(e)s jardinier(e)s, voulez vous connaître la recette de l’AL­PABEM pour obtenir un gazon si verdoyant ? Passez notre porte et demandez à parler avec un membre de l’équipe soit : Kangourou captivant, Crocodile orga­nisé, Loutre enjouée, Baleine authen­tique, Dauphin pur ou la petite dernière, Écureuil bienveillant. Vous verrez des regards s’illuminer, vous découvrirez des jardinier(e)s passionné(e)s, des se­meurs (euses) d’espoir. Joyeux Noël Renard innovateur

Patrice Machabée Directeur général

Le gazon est plus vert chez ... l’ALPABEM

Nouvelle intervenante à l’ALPABEM Janique Raymond­Migneault Je me présente, Janique Raymond­Migneault et c’est un réel bonheur pour moi de me joindre à la belle fa­mille de l’ALPABEM! Et oui, comme plusieurs personnes avant moi, je me joins à une nouvelle équipe de travail, où plaisir, défis et apprentissages s’entremêleront à mon horaire, et feront de moi une intervenante à l’écoute de vos besoins. Avec mon BAC en psychologie dans ma poche gauche, ma maîtrise en intervention en toxicomanies dans ma poche droite, et mon expérience en intervention auprès d’une clientèle qui souffre de troubles des conduites alimentaires dans mon sac à dos, je serai assurément complémentaire à l’équipe disponible pour vous. Avec les années, j’ai eu à accompagner des personnes qui devaient faire face à diverses situations, dont les troubles de santé mentale de leurs êtres chers, et le mot qui me vient à l’esprit quand je pense à vous, c’est COURAGE. Car oui, c’est d’être coura­geux de faire une demande d’aide, pour soi, lorsqu’on se sent dépassé par ce que vit notre ami, notre conjoint, notre parent ou notre enfant. C’est aussi d’être courageux de s’ouvrir non seulement à un intervenant, mais surtout à soi. De surcroît, c’est d’être courageux d’apprendre à lâcher prise sur la maladie de l’autre, à réapprendre à vivre pour soi et à respecter ses limites personnelles. Ce courage, c’est l’un des éléments que je trouve si admirable en la clientèle des proches, et que j’ai hâte de souligner. Ensemble, nous formerons certainement une belle équipe, et malgré les difficultés que vous rencontrez et les défis que vous entrevoyez, nous pourrons les surmonter. C’est donc avec plaisir que j’apprends de votre COURAGE et que je me lance dans cette nouvelle aventure qui, je l’espère, se poursuivra longtemps.

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LE MOT DU PRÉSIDENT

Camille Hébert Président

On dit souvent des personnes âgées qu’elles « retournent en enfance ». En vieillissant, on commence aussi à oublier certaines choses récentes, mais on se souvient très clairement d’événe­ments de notre enfance.

Pourquoi ? Les scientifiques ont sûrement étudié la question, mais ma théorie est très simple. Je pense que pour bien des gens, leur enfance fut une période extraordinaire.

En tout cas, elle le fut pour moi, cette pé­riode qui dura jusqu’à mon entrée au se­condaire. La liberté. Pas de contraintes. Pas d’horaire ressemblant à celle d’un PDG. Chaque journée était une page blanche qu’on remplissait selon notre humeur, la température, la saison, quels amis étaient disponibles pour jouer. On faisait plein de nouvelles expériences.

On pouvait décider de ne rien faire, rêver, lire une BD, être insouciant ou s’in­venter une activité avec des amis qui étaient nombreux et différents les uns des autres. On prenait aussi le temps d’arrêter le temps, de s’émerveiller de­vant une fleur, un oiseau, un insecte. On s’inventait des jeux et des mondes, sou­vent rien de compliqué. On était Super­man, Maurice Richard, constructeur de cabanes dans les arbres.

Les fêtes de famille étaient attendues avec fébrilité, impatients que nous étions de revoir la parenté et de partager un repas tous ensemble. Je lisais récem­ment un livre dans lequel l’auteur disait qu’il était devenu triste quand il s’est aperçu qu’il entrait dans l’âge adulte, avec tout ce que cela comporte (ho­raires, emploi, mariage, fonder une fa­mille, etc.). La vie adulte est bien sûr un

passage obligé qui peut être rempli de moments merveilleux. Mais c’est sou­vent une course folle qui peut à la longue affecter notre équilibre mental.

Je pense qu’il n’y a pas d’âge pour «retourner en enfance», pour retrouver cette attitude, cette candeur, cette sim­plicité, cette faculté de s’émerveiller. Ce n’est peut­être pas si difficile. Je pense que tout ça est enfoui quelque part en nous et qu’il faut creuser un petit peu pour le retrouver. On a simplement ou­blié à cause de la vie folle que l’on mène, des choses futiles qui cachent les choses importantes.

Je suis sûr que « retourner en enfance » ne peut qu’améliorer notre santé men­tale et nous rendre plus heureux.

Ode à l’enfance

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PANIERS DE NOËLPANIERS DE NOËL

Pour la 22e année, l’ALPABEM livrera son panier de Noël aux personnes hospitalisées.

Nous recueillons vos dons (articles de soins pour le corps, brosses à dents, pantoufles, bas, savons, lectures légères et petites douceurs comme chocolats, biscuits, bonbons, ti­sanes, cafés, etc.) à l’ALPABEM jusqu’au vendredi 13 décembre, durant nos heures d’ouverture, soit de 9 h à 12 h et de 13 h à 17 h. S.V.P. n’emballez pas vos dons et as­surez vous qu’ils soient sécuritaires.

Si vous désirez faire un don, soit en offrant votre temps ou votre talent à l’équipe de l'ALPABEM pour le mardi 17 décembre (tri ou livraison des cadeaux dans les hôpitaux, coupe de cheveux et/ou maquillage pour les patients, etc.), communiquez avec nous au (450) 688­0541.

Au nom de toutes les personnes hospitalisées, l’ALPABEM vous remercie pour votre générosité et vous souhaite de Joyeuses Fêtes!

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Ce n’est plus un secret pour personne. J’aime batifoler sur internet à la recherche de perles ou de quelque chose

d’inspirant pour pondre mes articles.

Dans une de mes escapades, j’ai eu la chance de tomber sur le texte d’une spécialiste de la santé mentale qui dé­crit la vie de plusieurs proches aidants comme un défi qui peut s’apparenter to­talement à la course à pied ou à un ma­rathon.

Une analogie avec la course à pied il­lustre bien selon elle le cheminement des proches aidants. Pour certains, ce parcours ressemble à un sprint intense; pour d’autres, c’est un marathon ou une course à obstacles. « L’important est de partir bien préparé, même si on ignore souvent à quoi va ressembler cette course ». 1

Moi, j’aime bien l’image, je crois que c’est une belle analogie. Je crois aussi qu’elle représente très bien le vécu de certains parents.

Il est vrai que la course à pied a pris beaucoup d’ampleur depuis quelques années et qu’on rencontre de plus en

plus de gens qui s’adonnent à ce sport. Presque tout le monde peut le pratiquer et vous n’avez pas besoin de vous abonner à un gymnase pour le faire. Il s’agit tout simplement de se procurer une bonne paire d’espadrilles et d’aller dehors.

Par ailleurs, on a l’impression que la maladie mentale prend également de plus en plus d’ampleur. Il n’est donc pas surprenant de constater que de plus en plus de gens sont touchés. La maladie mentale ne fait pas de distinction, car elle touche toutes les couches de la so­ciété.

Ce qu’il faut souligner par contre c’est que nous, les proches aidants, n’avons pas cherché à relever un tel défi par choix, mais plutôt parce que nous n’avions pas le choix. Nous avons donc été catapultés sans notre consente­ment.

On peut se mettre à la course par défi, à cause de problèmes de santé, sur re­commandation de notre médecin ou tout simplement par goût d’être en forme. Mais comme parents nous n’avons pas le choix, car si ce n’est pas nous, qui le fera à notre place?

Nous devons donc nous préparer à af­fronter un tel défi sans savoir exacte­ment quels genres de blessures peuvent survenir : une petite entorse à la cheville par­ci, un gros malaise aux genoux par­là, un tendon étiré, une chute, etc. Mais une chose est sûre : dans cette discipline nous sommes obli­gés de travailler physiquement, mais aussi mentalement.

Nous pouvons nous lancer dans la course à pied par nous­mêmes, sans aucune préparation, et c’est souvent ce que nous faisons. Mais rapidement, nous nous rendons compte qu’il y a un prix à payer pour ça. Nous devons donc dans la mesure du possible faire appel à de l’aide professionnelle. Surtout si notre objectif est d’atteindre la ligne d’arrivée.

Se préparer pour une course, que ce soit un sprint, 5km, 10km, un demi­ma­rathon ou peu importe la distance, nous amène à nous surpasser. Nous devons travailler à développer certains mus­cles, notre endurance, mais aussi, comme je l’ai souligné tantôt, notre mental.

Pour exceller dans n’importe quel do­maine, nous devons aussi apprendre à

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SPORT

Sport et maladie mentale FONT-ILS LA PAIRE ?

Par Jorge Monterroso, intervenant

Hiver 2019 , volume 5 ­ numéro 6

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être disciplinés, constants, persévé­rants. Souvent, nous devons également changer notre régime alimentaire afin de favoriser nos performances, surtout si nous avons de grosses expectatives.

Il est aussi recommandé de faire des exercices de réchauffement et des éti­rements avant et après l’entraînement, afin d’éviter des blessures.

Je tiens à attirer votre attention sur la notion d’endurance. Dans le sport, il est très bénéfique de développer l’endu­rance. Toutefois, dans l’accompagne­ment d’une personne atteinte de maladie mentale, l’endurance ne fait absolument pas partie de l’équation. On ne devrait jamais dire : « Je suis capa­ble d’en prendre ». Oui, nous devons nous investir dans la relation, mais nous devons avant tout respecter nos limites, surtout si nous voulons être aidants pendant longtemps.

Un autre aspect à souligner dans cette analogie concerne la différence entre épuisement physique et affectif. Après une dure journée de travail physique, vous êtes sûrement épuisé ou exténué et vous devez vous reposer, c’est tout à fait normal. Toutefois, l’épuisement au gymnase ou dans la pratique d’un sport se passe un peu différemment : plus nous dépensons d’énergie, mieux notre corps se portera et plus nous en senti­rons les bienfaits. Lorsque nous faisons de l’exercice, les endorphines sécré­tées nous aident à faire face au stress

en réduisant l’anxiété; notre sommeil sera plus réparateur; notre circulation sanguine sera meilleure et notre cœur et notre cerveau fonctionneront mieux. Vous rencontrerez des gens qui prati­quent le même sport que vous; vous vous sentirez mieux personnellement; vous apprendrez à gérer et à organiser votre temps différemment et surtout votre estime de soi va grandement s’améliorer. Ce n’est pas rien n’est­ce pas ?

Au contraire, lorsque nous sommes ap­pelés à nous investir affectivement ou émotionnellement auprès de quelqu’un qui souffre d’une maladie, surtout men­tale, nous devons être hyper vigilants, car cela draine énormément d’énergie. Nous savons que les proches de per­sonnes atteintes de maladie mentale vi­vent trois fois plus d’intensité émotionnelle que dans la population en général, ce qui les rend beaucoup plus vulnérables à l’épuisement et à la dé­pression. 2 Nous savons aussi qu’il est possible de faire une différence dans le rétablissement d’une personne malade tout en gardant un bon équilibre, surtout si nous apprenons à nous respecter. Nous n’avons pas le choix de participer à ce défi et il est possible d’être suppor­tant et aidant pour l’autre en le faisant de la bonne manière tout en préservant notre énergie vitale.

Souvent, l’objectif de notre course est de sauver l’autre, de le guérir et de tout faire pour qu’il redevienne comme

avant ou qu’il arrête de souffrir. C’est tout à fait louable, mais c’est un peu comme courir après une illusion. On ne verra jamais la fin. Nous devons nous assurer que notre objectif est réaliste. On peut s’aider en se posant les bonnes questions : est­ce que sa gué­rison dépend de moi ? Est­ce que c’est moi la personne la plus indiquée pour intervenir ? Ai­je les dispositions phy­siques et mentales pour atteindre mon objectif ? Il y a des choses dans la vie sur lesquelles nous n’avons absolu­ment pas le contrôle ; c’est bien ainsi et nous devons apprendre à vivre avec. Nous n’avons pas de contrôle sur la météo, et on ne l’aura jamais, même si nous apprenons la danse de la pluie.

Un coup parti, on pourrait presque dire que la maladie mentale c’est du sport!!! N’est­ce pas ?

Références:

1 Sophie Ethier https://www.ledevoir.com/so-ciete/sante/559603/les-nouveaux-visages-des-proches-aidants

2 Provencher, H. et coll. (2001). Le point de vue des familles face à la reconfiguration des services de santé mentale dans le contexte du soutien fa-milial, Québec, FFAPAMM.

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L’ALPABEM tient à remercier particulièrement Mme Diane Plouffe et M. Camille Hébert pour leur implication bénévole dans la correction des textes de notre magazine Oxygène.

MERCI !

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Ce texte, ce n’est pas l’interve­nante qui le compose, mais plutôt l’amie. C’est en toute humilité que, pour une rare

fois, je me livre à vous de façon person­nelle. J’ai envie de partager avec vous l’histoire d’une amitié exceptionnelle, soudée plus que jamais à travers le temps.

Cette amie, que je nommerai Mila, je la connais depuis plus de 20 ans. Nous nous sommes connues à la boutique de vêtements « Jean Bleu », notre lieu de travail durant nos années d’études. De­puis cette époque, nous accumulons les souvenirs, les anecdotes, les aven­tures, les revers, les larmes et les rires, tout en progressant à travers les étapes de la vie.

Les dernières années n’ont pas été ten­dres envers Mila, l’entraînant dans une succession d’épreuves. Telle une battante qui ne baisse jamais les bras, elle les affronte une à une avec force, courage, persévérance et détermination. Seulement, être soumis à autant d’événements stres­sants et être constamment en mode hyper vigilance épuise une personne. Alors, l’anxiété prend de plus en plus de place. Mila, la guerrière ne sait plus comment baisser sa garde et s’arrêter, le temps de recharger ses batteries.

Depuis quelques mois, mon amie m’in­quiète. Elle a constaté avoir des pertes de mémoire, des absences et a com­mencé à faire des crises de panique. Elle a subi plusieurs tests pour tenter d’expliquer ses symptômes. Tous poin­tent vers une seule et unique hypothèse : l’anxiété. Malgré cela, Mila n’arrive pas à cesser de s’en faire, c’est dans sa nature. Pour elle, être dans l’inaction, c’est insupportable. Je la vois s’enfon­cer, impuissante.

Puis, à la fin du mois d’août 2019, elle a été hospitalisée pendant 4 jours. Suite à une série de tests non concluants,

l’hypothèse de

l’anxiété demeure. Jusqu’à un dernier test qui révèle enfin une explication à son état : Mila souffre d’épilepsie. Pour elle, c’est un choc, une réalité pénible à avaler. Le plus douloureux, ce n’est pas tant le diagnostic, mais le fait que son permis de conduire soit suspendu pen­dant au minimum 6 mois.

Elle n’accepte pas de perdre sa liberté, son indépendance, elle qui ne reste pas en place. Elle est triste de ne pas pou­voir reconduire ses enfants à l’école et de les accompagner à leurs activités, de dépendre des autres pour se dépla­cer. Elle a peur de ce que les gens vont penser lorsqu’ils apprendront que son

permis de conduire est suspendu et qu’elle souffre d’épilepsie. Elle a le sentiment de déranger tout le monde et craint qu’avec le temps,

les gens se lassent et s’éloignent d’elle.

Pourtant, vous devriez voir tous les gens qui se propo­

sent pour l’aider! J’en suis ébahie! Son mari est aux petits

soins avec elle. Ses enfants font preuve de compréhension et de soutien. Sa mère l’appelle plu­sieurs fois par jour et l’accom­pagne souvent pour dîner à

l ’ e x t é ­r i e u r de la

maison, pour lui permettre de sortir un peu. Plusieurs

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AMITIÉ

Une histoire D’AMITIÉ

Par Annik Lefebvre, intervenante

Hiver 2019 , volume 5 ­ numéro 6

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de ses collègues de travail et amies l’appellent régulièrement pour l’encou­rager et prendre de ses nouvelles. Une de ses collègues lui a proposé de la véhiculer lorsqu’elle retournera au tra­vail, même si le trajet est en sens in­verse. Et, fait surprenant, une maman d’une élève de sa classe lui a fait la même offre!

Actuellement, Mila est triste et découra­gée par ce qu’elle vit. Elle tente d’encaisser le choc du diagnostic et de la perte temporaire de son permis de conduire. Elle entreprend un processus de deuil et d’acceptation. Elle apprend peu à peu à vivre avec sa nouvelle condition. Elle, qui a de la difficulté à s’arrêter, doit maintenant se laisser du temps pour se rétablir et apprendre à respecter ses limites, limites que son corps lui impose.

À travers cette épreuve, je me fais un devoir d’être présente pour mon amie, elle qui a toujours été là pour moi. Inca­pable de metre mon chapeau d’interve­

nante dans ce contexte, j’essaie de faire de mon mieux. Je l’écoute, j’ac­cueille son impuissance, je l’encourage et je lui signifie que je suis là pour elle.

Lorsqu’elle me parle de ce qui la fait souffrir, je lui parle de ce que je ressens. Je lui exprime que, de mon côté, je m’étais préparée à pire. J’ai eu peur qu’elle soit atteinte de la maladie d’Alz­heimer et qu’elle ne me reconnaisse plus dans quelques années. Je lui dis que j’ai eu peur de la perdre et que, d’une certaine façon ce diagnostic me soulage, puisque je peux espérer l’avoir à mes côtés encore longtemps.

Je lui dis que ce que je vois, ce n’est pas qu’elle dérange, mais plutôt tout l’amour que les gens lui vouent en se montrant présents et en lui tendant la main. Je lui dis que ce que je vois, c’est une professeure chérie par ses élèves et leurs parents qui s’investit corps et âme et donne sans compter pour leur enseigner, une personne toujours prête à aider quiconque, puis qui reçoit en re­

tour une partie de ce qu’elle a donné. Je lui dis que je suis triste de ce qui lui arrive, mais qu’enfin, elle n’aura pas le choix de s’arrêter et de prendre soin d’elle plutôt que de toujours penser aux autres en premier. Surtout, je lui dis que je suis là, que je serai toujours là, parce que notre amitié est plus forte que tout et que c’est à mon tour de lui offrir mon aide et mon soutien.

Les amitiés qui résistent aux malheurs et au temps sont rares et les épreuves peuvent les ébrécher, voire les diviser. D’ailleurs, on dit que c’est dans les mo­ments pénibles que nous constatons qui sont nos véritables amis. Je ne sais pas ce qui nous attend, de la pluie, des tempêtes ou du soleil. Ce que je sais, c’est que cette amitié est précieuse et c’est pourquoi je ne veux être nulle part ailleurs qu’auprès de Mila pour l’accom­pagner dans les moments difficiles qu’elle vit en ce moment.

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NOUVEAU PROJET : Un weekend répit, ça vous dit ?

Une fois de plus, nous innovons en proposant un service unique en son genre aux membres de l’ALPABEM. Ainsi, en mars 2020, huit (8) personnes chanceuses, membres réguliers de l’ALPABEM, auront l’occasion de participer à la première édition d’un weekend répit. Avons­nous réussi à piquer votre curiosité ? Vous aimeriez en savoir plus ? INSCRIVEZ­VOUS DÈS MAINTENANT À LA SOIRÉE D’INFORMATION Quand et où : Mercredi le 29 janvier à 19h ­ Dans les bureaux de l’ALPABEM Pourquoi: Pour poser vos questions et manifester votre intérêt à participer ! Comment: Inscrivez­vous par courriel ou par téléphone Demandez Mme Arrielle Jules

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Le 17 octobre 2018, le cannabis devenait légal au Canada. Malgré la légalisation du cannabis, sa consommation (tout comme sa

possession) par les jeunes demeure inter­dite. Néanmoins, la période de l’adoles­cence se caractérise par l’envie de faire de nouvelles expériences. Alors, com­ment pouvons­nous, en tant que parents, aider nos ados à faire des choix éclairés et réduire les risques liés à l’usage du cannabis ?

Le cannabis, qu'est­ce que c'est exactement ?

Avant d’en parler avec notre jeune, il est important en tant que parents d’en connaître un peu plus sur le cannabis. En étant nous­mêmes mieux informés, nous pourrons ainsi mieux partager à notre jeune une information juste et objective sur le sujet.

Dans un premier temps, il est important de savoir que le cannabis est une drogue, tout comme l’alcool et les médicaments. Ces substances psychoactives ont pour effet de changer notre humeur ou nos comportements. Qu’elles soient légales (ex : caféine, nicotine, alcool, etc.) ou non (ex : cocaïne, héroïne, etc.), leurs consommations comportent des risques pour la santé et peuvent entraîner une dé­pendance.

Issu de la plante du même nom, le can­nabis, aussi connu sous les noms de pot, marijuana, mari, weed ou herbe, contient des centaines de substances chimiques. Les plus connues à ce jour sont le THC et le CBD. Le THC est le principal composé psychoactif du cannabis. Il est responsa­ble des effets perturbateurs et d’euphorie ressentis par les consommateurs. Ces ef­fets sont souvent décrits dans les termes suivants : être « stone », « high », « gelé » ou « buzzé ». Le CBD n’a pas les pro­priétés perturbatrices du THC, mais sus­cite un intérêt grandissant de la communauté scientifique. De récentes études suggèrent qu’il pourrait être asso­cié à certains effets thérapeutiques (anti­inflammatoires, analgésiques, anti­nausées, etc.). Il agirait également comme un modulateur des effets du THC. Le cannabis se présente sous différentes formes (plantes séchées, extraits de concentrés liquides ou solides et comes­tibles) et est consommé de multiples fa­çons. Le mode de consommation par inhalation (par combustion ou vaporisa­tion) étant le plus usuel.

Pourquoi consommer du cannabis ?

Les raisons invoquées par les consom­mateurs pour expliquer l’usage de canna­bis sont variées. Certaines personnes consomment du cannabis à titre d’auto­médication, afin de diminuer leurs dou­

leurs ou pour les aider à dormir.

D’autres l’utilisent pour ressentir une sen­sation de bien­être (un buzz), afin de contrôler leurs émotions (anxiété, dépres­sion, stress social) ou encore pour être plus productives et créatives, ou tout sim­plement par curiosité pour faire de nou­velles expériences ou pour faire comme les autres lors d’événements sociaux.

Les effets ressentis ne dépendront pas seulement de ce qui est consommé. La personne qui le consomme et l’environne­ment dans lequel elle consomme ont éga­lement un impact. En effet, les caractéristiques liées à la personne (taille, sexe, poids, état de santé et d’esprit, etc.), aux produits utilisés (quantité, fré­quence, tolérance, combinaison, quantité, etc.) et au contexte à la consommation (lieu, moment de la journée, relation avec les autres, conflits, lois, etc.) viennent toutes influencer les effets qu’aura le can­nabis sur la personne.

Les adolescents sont à un âge où ils veu­lent vivre de nouvelles sensations et où l’interdit est séduisant. Ils cherchent leur identité et leur indépendance, mais sur­tout, ils veulent se sentir inclus dans un groupe. C’est bel et bien à ce moment que l’influence des amis devient parfois plus grande que celle de la famille. Il est donc possible de comprendre pourquoi

DROGUES

Parler de cannabis AVEC SON JEUNE Par Audrey Fortin, intervenante

Hiver 2019 , volume 5 ­ numéro 6

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les jeunes sont tentés d’expérimenter le cannabis.

Combien de jeunes consomment du cannabis ?

Il est important de savoir que la consom­mation de cannabis à l’adolescence est souvent occasionnelle, passagère et ex­ploratoire. Malgré certaines perceptions, ce n’est pas la majorité des jeunes qui consomment du cannabis. En effet, ce se­rait seulement 30 % des jeunes âgées de 15 et 17 ans qui consommeraient du can­nabis au moins une fois par année. Ce­pendant, au cours des 20 dernières années, la proportion d’élèves du secon­daire qui ont fait l’usage de drogues est en constante diminution. Au secondaire, c’est 92 % des jeunes du 1er cycle et 67 % des jeunes du 2e cycle qui ne consom­ment pas de cannabis.

Quels sont les risques liés à la consommation de cannabis ?

Tout comme les effets, les risques liés à la consommation de cannabis dépendent de plusieurs facteurs. Ils sont, entre au­tres, liés à la durée et à l’intensité de la consommation, à la puissance du produit, aux facteurs individuels (génétique, per­sonnalité, expériences, etc.), ainsi qu’à l’âge de la première consommation. Les effets indésirables affectent autant les fonctions cognitives que la santé phy­sique et la santé mentale. Donc, nous pourrions observer une diminution de la mémoire, de l’attention, de la concentra­tion et de la capacité de jugement chez la personne. La consommation de cannabis pourrait également ralentir la capacité de réactions et de prise de décisions. D’au­tres manifestations, telles que des hallu­cinations, des idées paranoïdes, des symptômes dépressifs ou une crise de panique pourraient survenir.

Quand est­ce que la consommation de cannabis devient problématique ?

La consommation de cannabis ou de toutes autres drogues devient probléma­tique lorsque la personne perd le contrôle sur sa consommation. C’est­à­dire, lorsque tout tourne autour de sa consom­

mation. Elle consomme toujours plus que prévu et malgré certaines tentatives, elle est incapable de diminuer. Cela devient aussi problématique lorsque la personne se retire de ses activités sociales ou qu’elle n’est plus capable de remplir ses obligations. Elle peut même prendre des risques en consommant dans des contextes dangereux. Malgré l’apparition de conséquences physiques ou psycho­logiques, elle continue de consommer. Fi­nalement, la consommation de cannabis est problématique lorsque nous obser­vons que la personne a développé une to­lérance à la substance et que des symptômes sont liés au sevrage.

Comment réduire les risques liés à la consommation de cannabis ?

Malgré sa légalisation, la consommation de cannabis n’est pas sécuritaire à 100 %. Puisqu’à l’adolescence le cerveau est toujours en développement, la meilleure façon de réduire les risques est de s’abs­tenir de consommer du cannabis.

Par contre, si votre jeune consomme vous devriez lui faire les 8 suggestions sui­vantes :

1. Choisir son moment : le cannabis modifie les sens et diminue la concen­tration et la coordination. Il devrait donc être consommé après ses acti­vités quotidiennes (ex. : après le tra­vail ou l’école).

2. Trouver ses propres limites : le can­nabis a des effets différents sur chaque personne.

3. Limiter sa consommation : ne pas consommer de façon régulière (exemple : plusieurs fois par semaine) et de grande quantité à la fois.

4. Opter pour des produits de qualité : choisir des produits légaux à faible te­neur en THC (moins de 10 %).

5. Ménager ses poumons : ne pas gar­der la fumée de cannabis dans ses poumons (prendre une grande bouf­fée et la garder le plus longtemps possible n’augmente pas le high).

6. Ne pas mélanger du tabac au can­nabis : la nicotine crée une forte dé­pendance.

7. Faire attention aux mélanges : la combinaison « alcool et cannabis » multiplie l’effet des deux substances.

8. Y aller doucement avec les produits comestibles : les effets du cannabis comestible prennent plus de temps à se faire sentir (jusqu’à 2 heures) et durent plus longtemps (jusqu’à 8 heures). Il est conseillé de commen­cer par de faibles doses et d’attendre de ressentir les effets avant d’en re­prendre.

Comment parler de cannabis avec son jeune ?

Vous êtes inquiets pour votre jeune ou vous voulez tout simplement aborder le sujet avec lui ? Voici quelques petits conseils en rafale : préparez votre discus­sion ! Choisissez un bon moment ! Soyez à l’écoute ! Prenez le temps d’accueillir ce qu’il vous dit ! Démontrez un réel intérêt à ses opinions ! Questionnez­le sur ce qu’il vit ! Soyez compréhensif et ouvert d’esprit ! Installez un climat de confiance pour qu’il soit moins sur la défensive ! Trouvez un terrain d’entente ! Remettez la discus­sion à plus tard au besoin ! Partagez­lui vos opinions et connaissances s’il vous le demande ! Collaborez avec lui plutôt que de lui dire quoi faire ! Faites­lui savoir que vous êtes disponibles ! Allez chercher de l’aide au besoin ! Faites­vous confiance !

Ressources pour les parents :

Parlez-vous cannabis ?– Gouvernement du Québec :

https://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/document-002122/

Encadrement cannabis - Site Internet : https://encadrementcannabis.gouv.qc.ca/

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SABOTER

Récemment, j’ai plongé dans l’univers littéraire de Jacques Salomé. Sa sa­gesse, ses réflexions et

ses outils m’avaient été relatés, sans avoir pris le temps de m’en im­prégner. Il y a quelques semaines, j’ai lu « À qui ferais­je de la peine si j’étais moi­même?" Ce livre explore les mécanismes d’autosabotage que nous utilisons tous afin de tra­verser les épreuves de la vie. Évi­demment, lors de cette lecture, je me suis reconnue et j’ai aussi iden­tifié les autosaboteurs les plus sou­vent utilisés par notre clientèle. Loin de moi l’idée de vous blâmer et de vous faire sentir coupable. Ayant fait cette lecture dans un but personnel, je suis convaincue que ces ré­flexions vous seront toutes aussi en­richissantes.

La fonction de l’autosaboteur

Textuellement, le terme autosabo­teur prend racine dans le mot auto signifiant « de lui­même » et du verbe saboter signifiant « heurter, secouer, ébranler, gâcher le travail ». D’emblée, M. Salomé explique que la nature humaine requiert cer­tains mécanismes afin de « survivre

à des situations inacceptables afin de maintenir une image positive de soi ou embellir une situation ». Ainsi, les autosaboteurs ont pour fonction de nous protéger et de diminuer l’anxiété, bien qu’ils nous amènent aussi à agir à l’inverse de nos réelles attentes. En d’autres termes, les autosaboteurs se réjouissent lorsque nous n’arrivons pas à res­sentir le bonheur, à ne pas nous af­firmer clairement, ni à nous autoriser à vivre pleinement.

Les autosaboteurs les plus com­muns

Détenir la solution avant même d’avoir compris le problème

Un problème, une solution : telle est la devise des personnes ayant cet autosaboteur. Sans hé­sitation, ces personnes trouvent des solutions à tout, bien que parfois, non­adaptées à la situa­tion. L’autosabotage survient de la prise en charge d’une solution à un problème qui n’existe pas ou qui n’est pas le sien. D’ail­leurs, certains s’entêtent à trou­ver des réponses et des solutions à une situation compor­tant encore plusieurs zones grises ou non explorées.

Les autosaboteurs L’ART DE SE NUIRE Par Stéfanny Trudeau, intervenante

Hiver 2019 , volume 5 ­ numéro 6

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Prendre sur soi de résoudre un problème qui appartient à un autre

Prendre contrôle sur une situa­tion qui ne nous appartient pas s’avère vitalisant, bien qu’énergi­vore. Étant intrusif pour l’autre, cet autosaboteur permet de se sentir vivant puisque nous avons l’impression de vivre plus d’une vie à la fois. En se centrant sur l’autre, que fait­on de nous­mêmes?

S’approprier le malheur d’autrui

Simplement résumé, cet autosa­boteur permet à la personne concernée d’éviter de prendre soin d’elle­même et de ses pro­pres enjeux. Cet autosaboteur n’est pas de la compassion, mais bien un désir de prendre la souf­france de l’autre afin de rendre sa propre existence plus dyna­mique. Ayant maintenant un pro­blème à régler, la personne se centre sur cela plutôt que de to­lérer sa propre existence « ordi­naire ».

S’approprier la réalité, vouloir la re­modeler en fonction de ses attentes

Cet autosaboteur se nourrit d’an­ticipations, d’attentes… et de dé­ceptions. La réalité étant rarement calibrée avec nos at­tentes, ces projections, souvent en lien avec une autre personne, sont en décalage, causant une succession de défaites ou dé­ceptions amères. Ce pernicieux autosaboteur risque de nous amener à déposséder l’autre de sa réalité, et par conséquent, d’une partie de son existence. Semblant stimulantes, ces conduites se révèlent lourdes, contraignantes et difficiles à sup­porter à long terme. Voici la ré­

flexion accompagnant cet auto­saboteur : « En ne respectant pas la bonne distance entre nos propres désirs et les possibles de l’autre, on risque de créer une faille insondable et parfois infran­chissable ».

Je ne peux être bien quand je sens que l’autre n’est pas bien

La culpabilité est le moteur de cet autosaboteur, puisqu’il induit la pensée qu’il y a un prix à payer pour être heureux, puisque cer­taines personnes ne pourraient tolérer notre bien­être. Autre­ment dit, cet autosaboteur s’as­sure de vous maintenir dans une fusion avec les émotions et le ressenti de l’autre, vous empê­chant ainsi de vous centrer sur vous et vos profonds désirs.

Faire une fixation sur ce qu’on n’a pas

Cet autosaboteur n’a pas de fin, puisqu’il est axé sur les manques et les pertes. L’appréciation du moment présent n’est pas possi­ble, puisque polluée par ce qui manque, ce qui a été, ce qui pourrait être ou ce qui aurait dû être. Conséquemment, cet auto­saboteur nourrit l’impuissance liée à l’incapacité d’apprécier ce qui est et peut ainsi déclencher d’autres autosaboteurs.

Je préfère me sacrifier plutôt que d’affronter un conflit

Nourrissent cet autosaboteur le désir de plaire, d’acheter la paix, d’esquiver une chicane, d’éviter l’affirmation de soi, et ce, au dé­triment d’une paix intérieure. En apparence réconfortant, cet au­tosaboteur est le berceau de la frustration, du dépassement de ses limites et de l’oubli de soi. En affichant une image de soi tolé­

rante, bienveillante et pieuse, cet autosaboteur nous place dans des situations intolérables. Cette attitude est difficile à contrer, puisque s’en suit une impression d’être une mauvaise personne en exprimant le souhait d’être respecté. Voici la réflexion fort pertinente accompagnant cet au­tosaboteur : « Si je me montre sans cesse là où je ne suis pas, je vais avoir beaucoup de mal à me sentir aimé ou accepté pour ce que je suis ».

Contrer les autosaboteurs

La prise de conscience est néces­saire afin de se soulager les méfaits de ces autosaboteurs. Toutefois, cette prise de conscience n’est que la première étape du processus du rétablissement. Les autres étapes seront de les remettre en question et de les désamorcer. Ce chemine­ment requiert du courage, de la pa­tience, de l’affirmation et de l’amour de soi. Si vous êtes enthousiaste à l’idée d’affronter vos autosaboteurs, je vous invite à lire ce roman de Jacques Salomé, à la fois, drôle, touchant, confrontant et rassurant. Cette lecture favorise les réflexions vers le changement. Sachez qu’un exemplaire est disponible pour em­prunt à la bibliothèque de l’ALPABEM.

Et vous? Avez­vous décelé vos principaux autosaboteurs?

Référence :

Salomé, Jacques (2008). À qui ferais-je de la peine si j’étais moi-même? Comment re-noncer à nos autosaboteurs. Les Éditions de l’Homme. 217 p.

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THÈME

Animé par M. Yves Lardon, travailleur social au Centre le Florès et conseiller clinique de l’ALPABEM, ce groupe s’adresse aux parents et amis de personnes atteintes de maladies mentales. Venez échanger et surtout prendre du temps pour vous lors de ces soirées dont vous êtes l’acteur principal.

GROUPE D’ENTRAIDELes lundis, de 19 h à 21 h, à l’ALPABEM décembre (2,9,16) janvier (6,13,20) et février (3,10,17)

* Veuillez prendre note qu’il est obligatoire d’avoir rencontré un intervenant avant de participer à ce groupe

En cas d’urgence, contactez la division urgence sociale : 450­662­4595 du lundi au vendredi de 8 h à 17 h 30

L’ALPABEM sera fermée à compter du lundi 23 décembre 2019 pour la pé­riode des Fêtes. L’équipe sera de retour le mardi 7 janvier 2020. Nous vous souhaitons de Joyeuses Fêtes et une bonne et heureuse année 2020!

FERMETURE DES BUREAUX

APPELEZ INFO­SANTÉ Ligne info­social (option 2) 24H par jour, 7 jours sur 7

À LAVAL 7 jours ­ 8h à 18h www.211laval.ca

Conscients qu’il est difficile pour certains d’entre vous qui travail­lez dans la journée de vous libérer pour rencontrer un interve­nant, nous vous informons que vous pourrez rencontrer, en toute confidentialité, un de nos intervenants, de18 h à 20 h, à la Cité­de­la­Santé de Laval les mardis 10 décembre 2019 et 14 janvier et 11 février 2020.

PRENEZ RENDEZ­VOUS DÈS MAINTENANT AU 450­688­0541

RENCONTRE EN SOIRÉELes mardis de 18 h à 20 h Le 10 décembre 2019, le 14 janvier 2020, et le 11 février 2020.

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Un petit coup de pouce qui peut faire toute la différence : Faites un don à l’ALPABEM

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LES AVANTAGES D’ÊTRE MEMBRE DE L’ALPABEM

· Accéder à la vidéothèque de conférences sur Internet · Recevoir par la poste la revue Oxygène et de l’information

concernant nos activités · Profiter de tarifs spéciaux sur plusieurs activités · Participer aux événements réservés aux membres

COÛT DE LA COTISATION 25$ Membre régulier 30$ Membre sympathisant 60$ Membre corporatif (OBNL) 120$ Membre corporatif (Entreprises, ASSS, etc.)

POUR PLUS D’INFORMATION, COMMUNIQUER AVEC L’ALPABEM AU 450­688­0541

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Le Programme d’Information et d’Accueil aux Proches (PIAP) et la for­mation Apprendre à se Rapprocher Sans Agressivité (ARSA), d’une durée de 9 semaines, a pour objectif de permettre aux membres de l’en­tourage de mieux reconnaître les symptômes reliés à la maladie mentale d’un proche, développer leurs sentiments de compétence et les outiller pour mieux gérer le stress causé par leur nouvelle réalité d’accompagna­teur. Le deuxième volet (ARSA) vise à mieux assurer sa sécurité et celle de son proche en identifiant les comportements agressifs et en prenant conscience de l’impact de ses propres comportements sur la relation. Veuillez prendre note qu’il est obligatoire d’avoir rencontré un inter-venant avant de participer à ce groupe et d’être membre régulier

PROGRAMME MIXTE PIAP ARSACohorte 1 : Les jeudis du 23 janvier au 19 mars, de 18 h 30 à 21 h Cohorte 2 : Les mercredis du 1er avril au 27 mai, de 13 h 30 à 16 h Salle de l’ALPABEM

Information et inscription 450­688­0541*50$

Le paiement confirme l’inscription, *exclusif aux membres réguliers

Cette formation s’adresse aux membres de l’entourage d’une per­sonne atteinte de schizophrénie. Ce programme est fondé sur les connaissances scientifiques les plus récentes en la matière et prévoit 10 rencontres d’une durée de 2 h 30, au cours desquelles les mem­bres de l’entourage d’une personne atteinte de schizophrénie seront d’abord informés sur cette maladie mentale pour ensuite identifier di­verses pistes d’action afin de faire face aux défis posés par le soutien d’un proche atteint de schizophrénie. Veuillez prendre note qu’il est obligatoire d’avoir rencontré un inter-venant avant de participer à ce groupe et d’être membre régulier

CAP SUR LA SCHIZOPHRÉNIELes mercredis du 11 mars au 13 mai, de 18 h 30 à 21 h

Information et inscription 450­688­0541*100$

Le paiement confirme l’inscription, *exclusif aux membres réguliers

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Apprendre à mieux communiquer pour améliorer ses relations avec une personne atteinte de maladie mentale. L’ALPABEM vous offre la possibilité de mieux vous outiller pour améliorer la communication au sein de votre famille, en proposant des ateliers basés sur le modèle conçu par M. Paul Bédard, psychologue. Cette formation, d’une durée de 10 semaines, s’adresse à toute personne désireuse d’améliorer sa relation avec quelqu’un qui souffre d’un trouble de santé mentale. Veuillez prendre note qu’il est obligatoire d’avoir rencontré un intervenant avant de participer à ce groupe

ATELIERS DE COMMUNICATIONLes jeudis du 6 février au 16 avril, de 14 h à 16 h

* Information et inscription 450­688­0541*100$

Le paiement confirme l’inscription, *exclusif aux membres réguliers

Programme de formation de 18 semaines qui vise à soutenir les fa­milles qui ont un proche atteint du trouble de personnalité limite (Bor­derline). Ce programme psychoéducatif, comprenant deux volets et réparti sur quinze rencontres (dix­huit semaines), vise à soutenir les familles qui désirent amorcer une démarche de changement pour des relations familiales plus harmonieuses. Veuillez prendre note qu’il est obligatoire d’avoir rencontré un intervenant avant de participer à ce groupe

FORMATION TPLLes vendredis du 31 janvier au 5 juin, de 13 h 30 à 16 h à l’ALPABEM

* Information et inscription 450­688­0541*180$

Le paiement confirme l’inscription, *exclusif aux membres réguliers

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MON PORT D’ATTACHE Lundi 27 janvier 19h Dans la littérature scientifique, le concept de « soutien » est décrit de multiples façons. Quelle forme prend votre soutien dans votre entourage immédiat? Qui vous soutient? Quel est votre port d’attache ? Il serait intéressant de discuter de ces différentes représentations et d’échanger en groupe lors de cette soirée. Coût : Gratuit ­ Membres réguliers Où: Bureau de l’ALPABEM, présentatrice : Arielle­Yola Jules, stagiaire à la maîtrise en T.S

UN WEEKEND RÉPIT, ÇA VOUS DIT ? Mercredi 29 janvier 19h (Soirée d’information) En mars 2020, huit (8) membres de l’ALPABEM auront l’occasion de participer à la première édition d’un weekend répit. Cette nouvelle formule sera co­construite par et pour les membres. Appuyés par l’équipe d’intervenants et notre stagiaire, nous vous invitons à vous inscrire dès maintenant à cette soirée d’information. Coût : Gratuit ­ Membres réguliers Où: Bureau de l’ALPABEM, présentatrice : Arielle­Yola Jules, stagiaire à la maîtrise en T.S

MON PORT D’ATTACHE - Lundi 27 janvier

UN WEEKEND RÉPIT, ÇA VOUS DIT ? - Mercredi 29 janvier

Coût : gratuit Où : Aux locaux de l’ALPABEM, 645 boulevard des Laurentides, Laval (Qc) H7G 2V8 Réservation obligatoire au 450­688­0541

DE RETOUR Cet hiver

Des soirées de discussion autour de thèmes qui touchent les familles

SENTIMENT DE LOURDEUR? Lundi 24 février 19h Vous vous sentez dépassé par certaines émotions? Avez­vous pris un moment pour analyser les répercussions de certaines émotions sur vous? Le concept de « fardeau » peut se cacher derrière le sentiment de charge émotive auprès de l’entourage d’une personne atteinte de trouble de santé mentale. Saisissez la chance d’en parler avec d’autres membres lors de ce lundi thématique. Coût : Gratuit ­ Membres réguliers Où: Bureau de l’ALPABEM, présentatrice : Arielle­Yola Jules, stagiaire à la maîtrise en T.S

SENTIMENT DE LOURDEUR ? - Lundi 24 février

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Sentiment d’appartenance, plaisir et créativité sont à l’ordre du jour pour vous cet hiver

BRUNCH DE NOËL DES MEMBRES Dimanche le 1er décembre à 11h30 Encore cette année, le comité organisateur a souhaité reconduire “LA” nouvelle façon de célébrer Noël à l’ALPABEM, nous revenons donc avec la formule brunch en 2019. Toutefois, comme à chaque année les ingrédients sont les mêmes: bonne bouffe, musique, cadeaux et surtout, beaucoup de plaisir! Pour plus de détails sur cette activité, communiquez avec un membre de notre équipe au 450­688­0541.

BRUNCH DE NOËL DES MEMBRES - Dimanche 1er décembre

JEUX D’ÉVASION ESCAPE ROOM Samedi le 25 janvier dès 11h Nous vous invitons à vivre une expérience immersive comme nulle part ailleurs. Entre mem­bres de l’ALPABEM vous serez dans une pièce et votre mission consistera à rechercher des indices, résoudre des énigmes et travailler en équipe afin d'atteindre le but final, vous évader avant qu'il soit trop tard. Du plaisir et des émotions fortes garantis! Coût: 10$, réservé aux membres réguliers ­ 10 places disponibles Où: Laval, lieu à déterminer

ÉCHAPPEZ - VOUS - Samedi 25 janvier

ATELIER DE SUSHI Samedi le 22 février à 11h

Votre repas de la St­Valentin n’était pas extravagant à votre goût ? Venez apprendre à fabri­quer des sushis avec un chef qui vous accompagnera dans l’art de préparer cet aliment si apprécié, qui peut parfois même intimider les «cooks» les plus aguerris. Coût : 5$ ­ Réservé aux membres réguliers (apportez un couteau affûté et vos “tupperware”) Où: Dans les bureaux de l’ALPABEM

ATELIER DE SUSHI - Samedi 22 février

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Certains enfants détectent très tôt, par intuition, les besoins des autres. En raison de leur nature sensible, empathique,

ils deviennent dépositaires des ambi­tions familiales. Ils vont, par exemple, sentir qu’ils ne doivent pas accaparer leurs parents car leur frère ou sœur est malade. Ils vont chercher à exceller à l’école, car maman n’a jamais pu y aller. Ils savent se faire transparents, quand papa a trop bu. Ne rien demander, se débrouiller tout seul.

Ces enfants qui semblent si parfaits sont dotés de douance affective. « Ils ont développé l’art d’écarter leurs sen­timents, ne pouvant pas les vivre, n’ayant personne pour les comprendre, les accepter, les accompagner »1.

Ils n’ont pu bénéficier de grandir dans une atmosphère de respect et de tolé­rance pour leurs sentiments d’enfants. Ils ont appris à mettre de côté leurs be­soins pour satisfaire ceux des autres. Ils ne voudraient pas risquer de perdre l’amour de leurs parents, surtout ne pas les décevoir.

Vous comprendrez que ce qui est tra­gique, dans tout ça, c’est qu’en refou­lant leurs émotions, ils perdent de leur identité, de leur valeur. Ils ont appris à faire pour les autres, au lieu de tout sim­plement être eux­mêmes. Ils corres­pondent à l’identité que le parent souhaite et non à la leur. En consé­quence, ils auront tendance à douter

d’eux­mêmes, chercheront l’approba­tion des autres, car ils veulent tant plaire.

Leur identité (qui se construit sous le regard du parent) n’arrive pas à se développer adéquatement. « Le re­gard du parent se portant ailleurs, l’en­fant n’aura plus de miroir pour y refléter sa propre valeur. Il n’y verra que la dé­tresse du parent, ses attentes, ses an­goisses »2. Il cherchera son identité.

Voici quelques pistes pour savoir si votre identité est bien définie 3

• Ne cherche pas à plaire à tout prix

• A parfois de la difficulté à compo-ser avec la différence de l’autre mais reste ouvert à la négociation et aux compromis

• Se connaît bien

• Est capable de s’affirmer et n’a pas peur, en le faisant, de perdre l’amour de l’autre

• Ne se sent pas menacé par la colère de l’autre

• Aime être apprécié sans que cela soit essentiel à son fonc-tionnement

• Est capable d’accepter d’être aidé

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ESTIME DE SOI

Êtes-vous doté DE DOUANCE AFFECTIVE ?

Par Lynda Nadeau, membre de l’ALPABEM (pair aidant)

Hiver 2019 , volume 5 ­ numéro 6

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Cet adulte, c’est peut­être vous ou moi. Mais on peut s’en sortir.

Premièrement, en prendre conscience, puis, veiller à ne plus faire passer vos besoins avant ceux des autres. Être capable d’éprouver des moments de vulnérabilité sans se sentir faible, arriver à exprimer sa colère sans se sentir méchant, sans avoir peur de per­dre l’autre. Penser à soi sans se sentir égoïste, être capable de se reposer sans se trouver paresseux.

Beau programme n’est­ce pas ? Mais si difficile à intégrer quand on a appris autrement.

Revenons à cet adulte trop gentil et mettons­le en présence d’une personne atteinte d’un trouble de santé mentale, une personne impulsive, intense et instable (qui elle, s’autorise à montrer sa vraie personnalité). Comment vivra­t­il les colères de l’autre, ses demandes exagérées ou son chantage affectif, lui qui a appris à être toujours gentil ? Il essaiera d’abord de satisfaire tous les caprices de l’autre, puis, face à la de­mande qui ne cesse de croître, devien­dra vite essoufflé, sentira que quelque

chose cloche. Mais néanmoins, il conti­nuera d’accepter l’inacceptable, car c’est ce qu’il a appris. S’oublier au profit de l’autre.

Par peur de perdre l’amour de son proche et parce qu’il doute de lui­même, les limites deviendront difficiles à imposer, négociables et le processus de destruction de soi et de l’autre s’en­clenchera.

Arrivé à l’ALPABEM, on lui demandera « que faites­vous pour vous occuper de vous ? » Et il deviendra vite embar­rassé, car il a appris à reconnaître les besoins des autres et non les siens.

Mais courage ! Une fois la prise de conscience amorcée, il devient plus aisé de s’en sortir. Se faire aimer parce qu’on arrive à mettre des limites et parce qu’on a reconnu l’enfant doué en soi.

Sachez que votre proche a besoin de quelqu’un de solide à ses côtés. Quelqu’un qui se connaît bien, qui est prévisible dans ses comportements. Car votre proche atteint ne possède pas cette stabilité et recherchera la

vôtre, pour se calmer, se ressourcer.

Pour conclure, j’aimerais que vous gardiez en mémoire l’image du phare solide qui, malgré les intempéries, continue de guider les bateaux. Cette image a été souvent invoquée dans les ateliers sur le trouble de personnalité limite (TPL) car elle est si juste. Je travaille à être ce phare pour mon proche et je vous souhaite le courage de sortir de l’enfant doué pour devenir à votre tour ce phare.

Références:

1. Alice Miller, Le drame de l’enfant doué p.10

2. Alice Miller, Le drame de l’enfant doué p.29

3. Compétences personnelle et profes-sionnelle, Sylvie Corbeil, chargée de cours U.de M.

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FORMATION BIPOLAIRELes vendredis du 20 mars au 15 mai, de 9h30 à 12 h

* Information et inscription 450­688­0541*80$

Cette formation s’adresse aux proches de personnes atteintes du trouble bipolaire. Le programme prévoit 8 rencontres d’une durée de 2h 30, au cours desquelles les membres de l’entourage d’une personne atteinte du trouble bipolaire développeront leurs connaissances sur cette probléma­tique, apprendront à reconnaître les signes de rechutes et identifier des out­ils d’intervention adéquats lors des crises. Finalement, les participants apprendront à développer des stratégies de relaxation pour eux, lors de sit­uations difficiles. Veuillez prendre note qu’il est obligatoire d’avoir rencontré un inter-venant avant de participer à ce groupe

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On m’a demandé récem­ment d’assister à la forma­tion d’accueil PIAP­ARSA pour m’en imprégner afin

de la présenter éventuellement. Je dois vous avouer que j’avais déjà en­tendu parler de la grande satisfaction des gens ayant eu la chance de sui­vre cette formation. Lorsque j’y ai as­sisté pour la première fois, j’ai été

étonné d’enten­dre les e n s e i ­g n e ­m e n t s p r o d i ­gués par Danie l le . C o m m e elle a pris du galon !!!

Je vous avoue que j’ai commencé à écrire ces lignes sans son accord, mais je crois avoir réussi à obtenir d’elle un « noui » d’approba­tion. Je crois qu’il faut souligner l’admirable travail de Danielle et ses efforts investis non seulement à l’ALPABEM, mais aussi dans sa vie

personnelle. Je veux profiter de cet espace pour souligner l’appui et le soutien constant qu’elle a su offrir aux siens. Il s’agit d’un exemple de dé­vouement sans pareil.

Comme bon nombre de parents, je suis en admiration devant cette dame. J’éprouve beaucoup de respect pour cette mère exceptionnelle. Je crois que je la connais depuis ses débuts à l’Association et je peux témoigner de son parcours exceptionnel dans les

dédales de la maladie men­tale. Elle ne l’a

pas eu facile. Elle s’est bat­

tue et débattue avec la force de ca­ractère d’une vraie guerrière. En tout cas, on peut dire qu’elle n’abandonne jamais. La preuve étant que malgré toutes les responsabilités que repré­sente la gestion d’une famille nom­

breuse, elle trouve l’énergie pour s’impliquer à l’ALPABEM. Je ne com­prends pas où elle trouve toute cette énergie, surtout quand elle doit jon­gler au quotidien avec la maladie mentale de ses proches.

Je profite de cette tribune pour remer­cier Danielle pour son dévouement et son implication sans failles. Elle est pour moi quelqu’un d ’ e x c e p ­

tion­n e l . E l l e e s t

u n e s o u r c e

d’inspiration. Nous n’avons

pas à nous inquié­ter, ni à nous demander si elle sera là, car elle arrive toujours avant le début de la formation. Nous voyons chez elle un désir de venir en aide aux pa­rents et elle fait preuve d’une grande détermination. Elle est un exemple de

HOMMAGE

Un ange gardien APPELÉ DANIELLE  Par Jorge Monterroso, intervenant

« Fragiles, sensibles, abîmés, cabossés, timides et maladroits, vous avez parcouru des chemins diffi-ciles, mais avez dans le cœur la force et les richesses de ceux qui ont souffert, et puis cette ten-dresse que tant d’autres n’ont pas… » - V.H. Scorp

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constance et de discipline.

Nous sommes choyés de l’avoir dans nos rangs. C’est vraiment un privilège de pouvoir compter sur elle comme coanimatrice du programme d’ac­cueil.

Je veux souligner qu’elle est un sym­bole d’espoir pour tous les nouveaux parents qui viennent à l’ALPABEM : « Il est possible de s’en sortir malgré la maladie ».

J’entends les éloges des parents qui ont suivi la formation d’accueil et qui ne jurent que par elle. Ils admirent sa force de caractère et sa bienveillance.

Je crois qu’elle est bien sur son « X » comme dit la chanson. J’espère aussi que nous ferons le nécessaire pour la garder dans nos rangs aussi long­temps qu’elle le voudra. Elle est sans contredit une des perles qui contribue à faire briller l’ALPABEM.

Le poème plus haut commence avec le mot « Fragiles », mais en Danielle je ne vois que du solide. Elle a su se tenir debout malgré tous les écueils que comporte le rôle de mère. Je sais que vous êtes nombreux à vous reconnaître dans ce que je dis, mais aujourd’hui j’écris ces mots pour elle, sachant très bien que vous faites partie de la gang.

Il est difficile, voire impossible, de dé­crire une personne à travers un seul concept, mais quand je pense à Da­nielle, je suis sûr que le concept de « bonté » nous donne une belle image de sa grandeur d’âme.

« La bonté est la qualité de celui qui fait preuve de bienveillance active en­vers autrui, une activité efficace sus­ceptible de rendre autrui réellement heureux. Bonté : caractère d'un être sensible aux maux d'autrui, désireux

de procurer aux autres du bien­être ou de leur éviter tout ce qui peut les faire souffrir ». Wikipédia

J’aime beaucoup cette définition, qui décrit à merveille la perception que j’ai de Danielle.

Je me suis permis d’aller fouiller dans les commentaires des évaluations de la formation PIAP­ARSA, mais avant de les partager avec vous, j’aimerais mentionner ce qu’Audrey pense de Danielle (elles ont coanimés la forma­tion PIAP­ARSA). Selon Audrey, Da­nielle fait preuve d’une grande curiosité, d’une soif infinie d’appren­dre et d’une belle ouverture d’esprit. Elle est aussi très humble et dévouée.

Audrey mentionne aussi qu’il est vrai­ment agréable de travailler avec Da­nielle, car sa douceur permet de créer une belle complicité. On sent qu’elle a aussi un grand désir de s’améliorer, en plus de toujours apporter des nou­veautés à la formation. Elle est très dynamique et a un souci de répondre aux besoins des parents.

Voici quelques commentaires de par­ticipants à la formation PIAP­ARSA :

• Elles forment une très belle

équipe.

• Vous êtes vraiment excellentes et je vous remercie grandement. J'ai beaucoup appris ! Au plaisir !

• Danielle et Audrey ont fait un tra­vail magnifique. On doit le souli­gner et les remercier.

• Très heureuse de ma formation. Je me suis sentie privilégiée d'y participer. Un gros merci à Audrey et Danielle.

• Merci énormément pour tout. Vous êtes les anges gardiens qui nous accompagnent dans nos

épreuves. Vous nous donnez des ailes afin de continuer notre che­min vers un avenir meilleur qu’on appelle « Espoir ».

Je trouve qu’il est vraiment plaisant de savoir que nos gestes ont une in­fluence positive sur la vie des autres. Sachez, Danielle, que je ne suis pas indifférent à votre implication excep­tionnelle et que votre attitude et vos enseignements ont un heureux im­pact sur l’ensemble des parents qui arrivent pour la première fois à l’AL­PABEM.

Merci de votre patience et votre constance exemplaire pendant nos formations. Merci pour votre enthou­siasme contagieux et votre acharne­ment à nourrir l’espoir « qu’il est possible de vivre harmonieusement malgré la maladie mentale de nos proches ». Finalement, Danielle, je considère que vous contribuez gran­dement à enrichir le monde autour de vous.

Merci de tout cœur.

« La richesse d’une personne vit à l’intérieur de son cœur, pas dans ses poches. La richesse d’une personne vit dans les gestes, dans l’honnêteté et la capacité de rendre meilleur chaque personne qu’elle rencontre sur son chemin » (Inconnu)

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Les introvertis ont souvent la fausse réputation d’être des gens timides, asociaux, par­fois mêmes dépressifs et qui

ne savent pas s’amuser. Contraire­ment aux extravertis, ils se fondent dans la masse et ils passent inaper­çus; comme ils ont une personnalité réservée, percevoir leurs qualités est plus difficile. C’est pourquoi j’ai eu l’envie de lever le voile sur ces mystérieux êtres discrets afin de re­dorer leurs lettres de noblesse.

Qu’est­ce que l’introversion et l’extraversion?

Selon la prémisse fondée par Carl Gustav Jung, il s’agit d’un trait psy­chologique inné qui définit notre personnalité et influence notre façon d’entrer en relation avec le monde selon si nous sommes dans un pôle ou dans l’autre. Seulement, per­sonne ne vit exclusivement dans un mode ou dans l’autre de façon ab­solue. Il est possible que nous nous déplacions sur le continuum au cours de la vie, selon nos expé­riences. Cependant, nous avons une prédisposition innée avec la­quelle nous avons une certaine ai­sance.

Ambiverti

Savez­vous qu’ils existent des bi­lingues de l’introversion et de l’ex­traversion? Ces gens, ambivertis ou ambiverts, se situent au centre du spectre. Ni vraiment introvertis, ni vraiment extravertis; ils font preuve d’une grande flexibilité. Ils s’adap­tent facilement aux contextes dans lesquels ils se retrouvent et aux in­terlocuteurs avec qui ils interagis­sent. C’est pourquoi ils se sentent à l'aise autant en situation d’introver­sion que d’extraversion. En re­vanche, ils ont de la difficulté à identifier ce qui les nourrit et com­ment puiser leur énergie.

Une question d’énergie, de lan­gage et de forces

La principale différence entre intro­verti et extraverti est une question d’énergie. Celle de l’introverti circule vers l’intérieur, c’est­à­dire qu’elle se nourrit au contact de la pensée et des sentiments. Tandis que celle de l’extraverti, à son opposé, circule plutôt vers l’extérieur et puise son énergie au contact des gens et de la matière. Ainsi, chacun possède son langage, son style d’expression et ses préférences pour communi­quer et entrer en relation.

Selon Susan Cain « L’introversion définit davantage la manière dont vous réagissez aux stimuli, y com­pris aux stimuli sociaux. Les extra­vertis les recherchent vraiment, alors que les introvertis sont parfai­tement en éveil et au meilleur de leurs capacités dans un environne­ment plus calme. » Ainsi, en s’effa­çant parce qu’ils se sentent plus vulnérables, c’est dans un environ­nement hyper stimulant que la véri­table nature des introvertis se remarque le plus. Donc, les uns et les autres ne réagissent pas de la même façon aux stimuli. Néan­moins, les forces de chacun comp­tent tout autant, car, comme le yin et le yang, elles sont complémen­taires.

Introversion n’est pas synonyme de timidité

En effet, elles se distinguent l’une de l’autre. La timidité est liée à la crainte du jugement. Étant le résul­tat d’expériences négatives, il est possible de la vaincre. Par contre, puisque l’introversion fait partie de notre personnalité et consiste en un trait de caractère principalement inné, il est préférable d’apprendre à vivre avec.

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PERSONNALITÉ

Les introvertis CES ÉTOILES QUI BRILLENT DANS L’OMBRE

Par Annik Lefebvre, intervenante

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Loupe sur les introvertis

Relation avec le monde

Les introvertis se sentent mal à l’aise et ont tendance à se renfer­mer quand il y a trop de gens. Les foules et les endroits bruyants les épuisent. Ils n’aiment pas les conflits et ils choisissent de se pla­cer à l’écart ou près de la sortie quand il y a trop de monde. De cette façon, ils se sentent moins envahis et libres de partir facilement s’ils en ressentent le besoin.

En groupe, ils se dévoilent peu, ils paraissent calmes, timides et assez secrets. Ils se plaisent à passer du temps seul ou en petit groupe, cir­constances idéales pour eux de se dévoiler aisément. Puisqu’ils préfè­rent investir dans des relations si­gnificatives, leur cercle d’amis est restreint. Pourtant, ils s’ennuient ra­rement.

Étonnamment, les introvertis sont à l’aise sur une scène. Ils passent beaucoup de temps à se préparer, mais être devant un public leur de­mande moins d’efforts que toutes autres conversations anodines. C’est après, quand vient le moment de se mêler aux gens pour conver­ser que l’inconfort se fait ressentir.

Communication

Les introvertis n’aiment pas parler de la pluie et du beau temps. Les discussions sociales ou superfi­cielles ont tendance à les intimider, les ennuyer ou les épuiser. En re­vanche, leur passion s’anime lors de conversations plus profondes. Ils préfèrent se concentrer sur un unique sujet pendant des heures, alors que passer d’un sujet à l’autre

les déconcentrent et les irritent.

Or, ils ont la réputation d’avoir une bonne écoute, aimant mieux jouer ce rôle que de parler. Ils réfléchis­sent avant de prendre la parole. Puis, lorsqu’ils le font, ce n’est pas pour rien dire et leurs propos ont souvent plus de sens et de force. Ils sont bien dans le silence. Ils n’ai­ment pas être interrompus dans ce qu’ils font et ne sont pas particuliè­rement heureux de parler au télé­phone. C’est pourquoi certains filtrent leurs appels et choisissent de rappeler plus tard, quand ils seront disposés à le faire.

Concentration

L’attention des introvertis est davan­tage tournée vers leur monde inté­rieur. Étant plus sensibles aux stimuli qui les entourent, ils ont du mal à se concentrer en pleine agita­tion. Le brouhaha gruge leur éner­gie et ils détestent travailler sous pression. Ils préfèrent le calme et la réflexion à l’action et se concentrer sur une tâche à la fois, pour se don­ner le temps de bien réfléchir avant de prendre une décision et trouver ainsi la solution à un problème.

Énergie et ressourcement

Les introvertis se ressourcent en fai­sant quelque chose qu’ils appré­cient, soit dans la solitude ou avec quelques amis proches. La blo­gueuse Kate Bartolotta du HuffPost décrit d’une belle façon de quoi il en retourne : « Imaginez que chacun de nous dispose d’une tasse d’éner­gie. Pour les introvertis, la plupart des interactions sociales impliquent de vider progressivement cette tasse, alors que les extravertis au­ront tendance à la remplir. Ça ne pose généralement pas de pro­

blème, parce que ça ne nous gêne pas de donner, et nous aimons dis­cuter avec vous. Mais quand notre tasse est vide, nous avons besoin de prendre le temps de la remplir. »

En conclusion, l’introversion et l’ex­traversion sont les deux pôles d’un même axe qui composent notre per­sonnalité. Ce trait de caractère inné influence notre façon d’entrer en re­lation avec le monde, de communi­quer, de rester concentrer et de nous ressourcer, selon si nous nous retrouvons dans un pôle ou dans l’autre. Ainsi, il est faux de croire que les introvertis sont timides, aso­ciaux, dépressifs ou qu’ils ne savent pas s’amuser. Ce qu’il faut retenir c’est plutôt que, tels le yin et le yang, malgré leur opposition, ils sont complémentaires et ils révèlent de grandes forces. Nous avons donc avantage à mieux comprendre et respecter le mode d’emploi de chacun!

Références :

https://www.huffingtonpost.fr/2014/11/15/je-suis-introverti-10-facons-interagissent-dif-feremment-monde_n_6156970.html

https://www.huffingtonpost.fr/2014/11/15/je-suis-introverti-10-facons-interagissent-dif-feremment-monde_n_6156970.html

https://www.madmoizelle.com/introverti-et-extraverti-ambiversion-406529

https://unmondepourlesintrovertis.fr/etes-vous-introverti-ou-extraverti/

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Incontournable pour tout être hu­main, le sommeil est un des pi­liers des saines habitudes de vie. Malgré ce statut, il est faci­

lement perturbé, que ce soit par des éléments internes ou externes. En octobre dernier, Julie Carrier nous a exposé les bienfaits d’un sommeil réparateur ainsi que les difficultés découlant d’une privation de sommeil. À l’aube de la nouvelle année, certains pourront souhaiter avoir un meilleur sommeil, alors voici un ré­sumé des points à retenir.

La nuit porte conseil

D’emblée, la santé phy­sique et la santé mentale sont tributaires de la qua­lité de notre sommeil, puisque durant cette phase, bien que notre corps soit inerte, notre cer­veau est très actif. Il profite de cette période de tranquillité pour construire, consolider et ré­générer certaines connexions neu­ronales. Ainsi, le cerveau se transforme pendant qu’il n’utilise

pas son énergie à analyser tous les stimuli extérieurs. En se régénérant ainsi, le cerveau s’adapte à de nou­velles expériences, régule les émo­

tions, consolide la mémoire et les apprentissages et stimule la créati­vité. Donc, tel que Madame Carrier l’a souligné, nos grands­mères avaient raison lorsqu’elles disaient que la nuit porte conseil!

L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt

Cette expression a toujours suscité du décourage­ment chez moi, car mani­festement l’avenir ne m’appartiendra jamais!

Selon Madame Carrier, une minorité des gens sont des « spécimens du sommeil ». En effet, seulement 5 % de la population sont des oiseaux de nuit et 5 % sont des lève­tôt. D’ail­leurs, les statistiques dé­montrent que 90 % des

gens ont un horaire de sommeil standard, soit de

s’endormir vers 23 h et de se réveiller vers 7 h, comptant en

moyenne de 7 à 9 heures de sommeil par nuit. Ainsi, le 10% res­

tant se divise en deux catégories égales; les gros dormeurs qui

SOMMEIL

La santé PAR LE SOMMEIL

Par Stéfanny Trudeau, intervenante

Hiver 2019 , volume 5 ­ numéro 6

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éprouvent le besoin de dormir 10 à 11 heures par nuit (5%), et à l’op­posé, se retrouvent les petits dor­meurs (5%), c’est­à­dire qu’ils n’ont besoin que de 5 à 6 heures de som­meil par nuit. Par contre, comme le mentionnait Madame Carrier, rares sont ceux qui font partie de cette dernière catégorie, considérant qu’il serait pertinent de voir s’ils ne sont pas en privation de sommeil.

La génétique joue également un rôle important puisque ce sont les gènes qui influenceraient l’heure du réveil naturel, bien qu’elles n’aient aucun effet sur la qualité ou la durée du sommeil. Dans un autre ordre d’idées, nos grands­mères n’avaient pas vu juste en croyant que les meilleures heures de sommeil étaient avant minuit, puisqu’en fait, les meilleures heures sont les pre­mières de la nuit, peu importe l’heure!

Le train du sommeil

Le sommeil ne peut pas s’imposer, ni se décider. Ainsi, le train du som­meil fait référence aux signes que le corps manifeste lorsqu’il est prêt à l’endormissement. Notre horloge biologique, influencée par la lu­mière, sécrète de la mélatonine (hormone de l’endormissement), lorsque la pièce est sombre et tami­sée. Donc, manquer le train du sommeil signifie avoir raté la fenêtre de temps où le corps et le cerveau sont disposés à tomber dans les bras de Morphée. D’ailleurs, lors de ce cycle d’endormissement, le som­meil survient environ en 5 minutes.

Mme Carrier soulignait que dépassé ce laps de temps, il vaut mieux se lever, sortir du lit et vaquer à une ac­

tivité reposante. Oubliez les vidéos sur le cellulaire, pensez plutôt à faire des mots­croisés ou même lire un roman. Ces activités reposantes ont pour but de nous mener au pro­chain cycle d'endormissement, plu­tôt que de tourner en rond dans le lit. De plus, saviez­vous que comp­ter les moutons est inefficace pour s’endormir? En effet, cette activité répétitive stimule le cerveau puisqu'il traite des informations! Alors, il serait préférable de penser à des choses relaxantes et apai­santes.

Dormir debout

Afin d’éviter de dormir debout, voici une liste des meilleures recomman­dations pour favoriser le corps à trouver naturellement son cycle d’endormissement :

1. Considérer le sommeil comme une priorité, ne le négliger pas;

2. Adopter un horaire de sommeil régulier;

3. Diminuer ou arrêter complète­ment la consommation de ca­féine et de nicotine ou de tous autres stimulants;

4. Ne pas consommer d’alcool près de l’heure du coucher;

5. Éviter de prendre un repas co­pieux et de boire trop de liquide en soirée;

6. Faire de l’activité physique, sans faire d’exercice trop intense près de l’heure du coucher;

7. Adopter une routine dodo pour calmer et préparer le corps au sommeil, comme les enfants;

8. Éviter les températures exces­sives ainsi que la lumière;

9. Éviter d'utiliser vos cellulaires ou de regarder la télévision près de l'heure du sommeil, puisque la lumière bleutée de ces écrans stimule le cerveau plutôt que de le calmer. D'ailleurs, penser à fermer votre sonnerie, puisque les alertes technologiques sont dérangeantes!

Ces suggestions sont à intégrer si votre sommeil est perturbé et non réparateur. Ne rêvez pas en cou­leurs en croyant qu’il est facile de retrouver un sommeil adéquat sans l’aide de spécialistes lorsque des troubles du sommeil sont présents. Sachez que des cliniques pour les troubles du sommeil existent pour vous accompagner dans votre quête d’améliorer votre qualité de sommeil. Sur ce, je vais me coucher avant que le marchand de sable ne passe chez moi!

Références :

https://mag.tediber.com/home/regard-sur/les-expressions-sur-le-sommeil

Présentation PowerPoint « Mieux dormir pour une meilleure santé », Julie Carrier, Ph.D. 2019

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Le 15 octobre dernier se te­nait la conférence « TDAH – Des outils pour développer une meilleure attention »

dans les locaux de l’ALPABEM. Pré­senté par Camille Dubé, psycho éducateur au CISSS de Laval, on y apprenait que cette problématique se retrouve chez environ 4 % des adultes et elle a plusieurs impacts considérables dans la vie des gens qui en sont atteints. Anxiété, faible estime de soi, conflits ou difficultés interpersonnelles, professionnelles, familiales, financières ou scolaires ne sont que quelques consé­quences parmi tant d’autres qui compliquent la gestion du temps de ces personnes, ainsi que celle de leur entourage.

À la suite de cette soirée, j’ai voulu prendre le temps de mieux com­prendre cette probléma­tique, qui t o u c h e plus de gens que nous le croyons.

Le TDAH, c’est quoi au juste?

Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un trouble neurologique qui af­fecte le maintien de l’attention, pou­vant être accompagné de comportements hyperactifs ou im­pulsifs. L’individu qui en est atteint pourrait avoir de la difficulté à concentrer son attention sur un pro­jet qui lui tient à c œ u r

pendant plusieurs heures, par exemple, ou pourrait se décourager dans l’élaboration des différentes étapes nécessaires à la réalisation de ce plan. Impulsivité, difficulté dans la planification, dans la gestion des émotions ou dans la résolution de problèmes sont des consé­quences qui peuvent accompagner la personne qui souffre d’un TDAH, ce qui amènera son entourage à vivre plusieurs émotions comme de l’impuissance, de l’impatience ou de la colère.

Trop souvent, on croit, à tort, que la personne qui souffre d’un TDAH

cherche impérativement de l’attention, et cette clien­

tèle est souvent perçue comme

étant déran­geante, dis­

traite ou i n c a ­pable d’être s é ­

rieuse. P a r

manque de compréhen ­

sion de la problé­

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TDAH

Le TDAH CHEZ L’ADULTE

Par Janique Raymond-Migneault, intervenante

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matique, des conflits interperson­nels peuvent évidemment survenir et compliquer les relations des per­sonnes atteintes du TDAH avec leur entourage personnel ou profession­nel. Pourtant, les difficultés vécues par ces personnes sont bien réelles. Imaginez un moment qu’on nous demande de construire un nouvel hôtel 5 étoiles, mais sans aucune in­dication sur le lieu de construction, sans outils ni matériaux pour y par­venir. La construction sera évidem­ment compromise! Chez la personne qui souffre d’un TDAH, c’est aussi le manque d’outils qui l’amène à vivre ces difficultés.

Le TDAH chez l’adulte, ça existe?

Plusieurs experts expliquent que le TDAH chez l’adulte serait une conti­nuité d’une affectation qui se serait développée à l’enfance. En effet, chez certaines personnes, ces symptômes seraient moins appa­rents dans la période de l’enfance, pour différentes raisons, et s’exa­cerberaient à l’âge adulte. Les symptômes chez l’adulte ne se­raient pas nécessairement diffé­rents de ceux observés à l’enfance.

Toutefois, on note chez l’adulte une variation de l’humeur et une diffi­culté à gérer les émotions. Ces va­riations peuvent parfois être confondues avec divers troubles de santé mentale. Ceci pourrait com­plexifier le diagnostic ainsi que le traitement. Il est malheureusement possible que plusieurs adultes qui vivent avec un TDAH développent d’autres problématiques de santé mentale. On retrouve, entre autres, des troubles de l’humeur, plus parti­culièrement la bipolarité, des trou­bles anxieux, des troubles de l’usage d’alcool ou d’autres drogues, ainsi que des troubles de

la personnalité limite.

Le TDAH, ça se traite?

Plusieurs traitements s’offrent et permettent de gérer les symptômes. Le plus connu est sans aucun doute le traitement pharmaceutique. Di­vers stimulants à courtes ou longues actions peuvent s’offrir et aider à maintenir l’attention ou à gérer les comportements impulsifs. Les psychostimulants Vivance et Ri­talin en sont des exemples.

Certaines personnes apprécient l’aide qu’apporte la médication, et d’autres ne ressentent pas le besoin de l’utiliser. L’important est de discu­ter avec son médecin ou son pro­fessionnel de la santé des avantages de ce traitement, des conséquences, mais aussi de ses besoins en tant que personne at­teinte.

La psychothérapie est également une option, et, lorsque proposée en complément à la médication, elle augmente de façon considérable la gestion des symptômes de la per­sonne atteinte du TDAH.

La thérapie cognitivo­comportemen­tale (TCC) est d’ailleurs l’une des démarches semblant donner le plus de résultats intéressants dans le traitement de la maladie. Dans ce traitement, l’individu apprendra à développer des stratégies pour maintenir l’accent de l’attention, ac­querra diverses techniques pour gérer les impulsions, discutera des émotions que la maladie amène et déconstruira certaines idées pré­conçues qui peuvent influencer aussi son comportement. De l’édu­cation sera offerte sur la maladie, mais aussi sur diverses techniques de gestion de stress.

Au final, aucun traitement miracle n’existe, et si chaque personne vit le TDAH de façon différente, chaque personne vivra la gestion des symp­tômes aussi de façon différente. Les professionnels de la santé seront vos alliés pour vous accompagner dans votre réflexion du choix d’un traitement adéquat pour vous.

Références :

Auclair, V., Harvey, P-O. et Lepage, M. 2016. La thérapie cognitive-comportemen-tale dans le traitement du TDAH chez l’adulte. Santé mentale au Québec, XLI:1, 291-311.

Katzman, M.A., Bilkey, T.S., Chokka, P.R., Fallus, A. et Klassen, L.J. 2017. Adult ADHD and comorbid disorders: clinical im-plications of a dimensional approach. BMC Psychiatry, 17: 302.

Vincent, A., Delâge, M. et Lafleur, M. F. 2007. Dépistage et traitement du TDAH adulte : les omnis comme pivot essentiel. Le clinicien, p. 59-65, consulté le 24 octo-bre 2019 : http://www.attentiondeficit-info.com/pdf/clinicien.pdf

Vincent, A. 2019. TDAH, Informations, trucs et astuces. Site web consulté le 24 octobre 2019 : http://www.attentiondeficit-info.com/

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Cet article est le prolonge­ment d’une réflexion que l’on a eue durant un groupe du lundi soir.

Je pense que l’on peut faire le constat que la proche aidance exige beaucoup d’énergie. Une énergie qui s’ajoute à celle que la vie cou­rante exige déjà (famille, travail, maison, etc.). Alors, êtes­vous sûr d’avoir ce supplément d’énergie re­quis pour assumer la proche ai­dance ? La proche aidance est souvent un choix qui s’impose à nous, par le transfert du mandat que l’institution donne aux familles pour la réinsertion et le maintien dans la communauté des personnes ayant des problèmes de santé mentale. Un choix qui s’impose par une cul­ture sociale de l’entraide entre les membres d’une même famille et aussi par la valeur individuelle et ju­ridique de porter assistance à une personne en difficulté.

En fait, au début, on ne choisit pas vraiment la proche aidance. Comme j’aime bien utiliser des images pour susciter une réflexion personnelle, je vous propose celle­ci : « Le proche aidant nouveau ne devrait­il pas être dans l’air du temps et s’ap­

parenter à un véhicule hybride ? »

Très souvent, trop souvent, le proche aidant s’engage sur l’auto­route de l’incertitude (de la santé mentale) sans pouvoir prédire l’itiné­raire du traitement, qui appartient uniquement à la personne atteinte, et sans pouvoir envisager ni la durée ni la destination de son réta­blissement. Le proche aidant peut aussi être pris dans les bouchons du refus de traitement ou assister, sans aucun contrôle de sa part, à des accrochages ou des excès de vitesse de la part de la personne at­teinte. Alors, pourquoi embarquer sur une autoroute, quand celle­ci est beaucoup trop énergivore pour un véhicule hybride, qui préfère plu­tôt les déplacements urbains ?

Les déplacements urbains nous permettent de choisir parmi plu­sieurs routes pour atteindre une même destination. Le véhicule hy­bride accumule alors de l’énergie à chaque freinage.

La structure urbaine nous permet de nous arrêter à un croisement et de choisir notre chemin. Comme la proche aidance exige de l’énergie, il semble évident que l’on devrait pou­

voir choisir (1) notre degré d’impli­cation selon notre disponibilité et nos désirs (2) notre parcours, qui peut varier d’un jour à l’autre (3) de parfois freiner les actions en mode urgence et prendre un temps d’arrêt pour faire un choix qui, tout en nous satisfaisant comme personne et proche aidant, nous remplira d’éner­gie.

Enfin, les véhicules hybrides étant soit autonomes, soit branchables, c’est à vous de choisir votre modèle. Il faut parfois se brancher temporai­rement sur des ressources comme les professionnels ou l’ALPABEM, afin de repartir rechargé.

En terminant, je vous laisse sur une citation de Philippe Pollet­Villard : « Dans un voyage, ce n’est pas la destination qui compte, mais le chemin parcouru et surtout les détours».

Bonne route !

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PROCHE AIDANT

Le nouveau proche aidant EST ARRIVÉ

Par Yves Lardon, conseiller clinique

Hiver 2019 , volume 5 ­ numéro 6

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Bonjour, je m’appelle Maïka, j’ai 14 ans et voici mon histoire.

Tout a commencé lorsque j’avais quatre ans. Un âge où tout est censé tourner entre jouer, rire et être insou­ciant. Malheureusement, pour moi, ça ne s’est pas passé comme ça. Un jour, ma mère nous a présenté, à mes frères et moi, son nouveau chum. Je me souviendrai toujours de ce moment qui a marqué le début de l’enfer. Je me souviens qu’il a com­mencé par nous sourire. Par la suite, il nous amenait au parc, il jouait avec nous, il était tout le temps joyeux. Ce­pendant, après un an de rire et de joie, j’ai pu vite apprendre le sens du dicton : « Chassez le naturel, il re­vient au galop ». C’est­à­dire que sa véritable nature nous est apparue.

Au départ, cela a commencé par des petites disputes anodines. Du style qu’ont tous les couples. Mais en fait, plus le temps passait, plus les petites crises amplifiaient/augmentaient. Ce n’était plus seulement entre ma mère et lui. Il se défoulait aussi sur mes frères et moi. Lors des activités à l’école, pour nous sensibiliser à la violence physique et psychologique, les personnes qui organisaient ces activités nous proposaient toujours d’aller leur parler en privé à la fin. Je n’y suis jamais allée par peur de ce qui pourrait nous arriver par la suite. Les paroles de ma mamie et de ma mère résonnaient dans ma tête. Elles me disaient que si nous en parlions, nous leur serions enlevés. Ce qui n’était évidemment pas ce que je souhaitais, alors je me taisais.

J’étais devenue détestable en es­sayant de me faire remarquer. Je voulais que les gens comprennent ce que je vivais sans devoir leur en par­ler. Ma mamie m’a souvent dit que si je n’arrêtais pas, elle m’enverrait dans un pensionnat de correction. Cette idée, qui aurait dû me procurer de la peur m’a plutôt emplie de joie. Je me disais qu’au moins je ne serais plus obligée de survivre une journée de plus. Malheureusement pour moi, ce n’était que des promesses en l’air.

Un jour, vers l’âge de douze ans, ma mère a finalement tenu sa promesse (qu’elle repoussait toujours plus tard), celle qui consistait à mettre mon beau­père hors de la maison pour notre sécurité. Pendant plu­sieurs semaines, tout se déroula à merveille. Toutefois, ma mère qui, à la fin, ne supportait mon beau­père que pour l’argent s’est retrouvée avec deux emplois à la fois. Un de nuit et un de jour, ce qui expliquait qu’elle était tout le temps fatiguée. Lorsqu’elle était à la maison, je de­vais lui faire signer mes examens, mais elle me criait toujours dessus. On s’entendait de moins en moins bien.

Alors un an après que mon beau­père soit parti, j’en suis venue à la conclusion que je ne voulais plus vivre dans cette atmosphère toxique. Un soir, après une énième dispute entre nous deux, j’ai appelé mon père en pleurant. Je lui ai demandé si je pouvais venir vivre chez lui, ce qui l’a pris au dépourvu. Néanmoins, si c’était ce que je souhaitais, j’étais la bienvenue. Lorsque j’ai annoncé

cette nouvelle à ma mère, elle a commencé à crier et à pleurer. J’ai essayé de lui expliquer mes raisons, mais elle ne voulait rien entendre.

À partir de ce moment, elle me me­naçait et ne me parlait plus que pour ça. J’ai alors décidé d’en parler à ma professeure en qui j’avais confiance. Cela m’a pris beaucoup de courage, étant donné que ma mère me disait depuis le début de cet enfer que si je parlais à quelqu’un de notre situa­tion, on allait m’enlever à elle. Rien de tout cela n’était vrai bien sûr.

Cette professeure m’a donné le cou­rage nécessaire pour ne pas aban­donner. C’est donc ce que j’ai fait. À la fin de cette année, je suis partie vivre chez mon père et maintenant mes relations avec ma mère sont cordiales.

Pourquoi est­ce que je vous raconte tout cela? La raison est bien simple. J’aimerais que vous compreniez que vous n’êtes pas seul et loin de l’être. Peu importe quelle situation vous vivez, il y a toujours des gens de confiance à qui en parler qui vont être là pour vous écouter. Que ce soit un professeur en qui vous avez confiance, un ami, les parents d’un ami ou bien dans mon cas, mon père qui ne se doutait pas le moins du monde de la situation.

Allez­y, foncez! N’ayez pas peur de dénoncer. La bataille, c’est vous qui la menez et jamais vous ne devez abandonner.

TÉMOIGNAGE

La vérité sort de la bouche des enfants ? Témoignage de Maïka, 14 ans

Hiver 2019 , volume 5 ­ numéro 6

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