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UN HOMME ET SON APPROCHE COMMUNIQUER SELON JACQUES SALOMÉ p. 20 Magazine trimestriel de l’ALPABEM Hiver 2011, volume 2 - numéro 10 - Dépôt légal 0840-5530 26 28 32 Le bonheur en couple malgré la maladie mentale Anxiété et performance, un cocktail explosif Votre argent dort-il dans les coffres de l'état?

Magazine trimestriel de l’ALPABEM UN HOMME ET SON APPROCHE · 2015-09-27 · UN HOMME ET SON APPROCHE COMMUNIQUER SELON JACQUES SALOMÉ p. 20 Magazine trimestriel de l’ALPABEM

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UN HOMMEET SON APPROCHECOMMUNIQUER SELONJACQUES SALOMÉp. 20

Magazine trimestriel de l’ALPABEM Hiver 2011, volume 2 - numéro 10 - Dépôt légal 0840-5530

26 28 32Le bonheur en couplemalgré la maladiementale

Anxiété et performance,un cocktail explosif

Votre argent dort-ildans les coffres del'état?

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Le magazine Oxygène sefait une beauté pour lanouvelle année !

Après avoir soufflé sescinq bougies en sep-tembre dernier, votrerevue Oxygène était

due pour une transformation.Nous n’avons pas consulté JeanAiroldi pour ce nouveau look,mais j’espère que vous appré-cierez tout de même sa nou-velle allure : toujours aussiriche en contenu, toujours « faitemaison » par notre équipe dechroniqueurs et la même volontéde vous présenter les servicesauxquels vous pouvez participer.

Notre souhait ? Vous faire par-ticiper ! Vous voulez réagir àcertains articles, apporter voscommentaires sur la program-mation ou encore nous suggé-rer des thèmes à aborder ?Écrivez-nous ! Une nouvellesection sera attribuée tant ànos membres qu’à nos lec-teurs sur le WEB.

Pourquoi ce changement ?Ceux qui ont une bonne mé-moire se rappelleront que, lorsde notre dernière assemblée gé-nérale, nous avions présenténotre volonté de rendre le maga-zine Oxygène disponible dansles cliniques médicales de Lavalet dans divers établissements desanté. En ce sens, ce « makeover » se veut être un pas danscette direction. D’ici les pro-chains mois, nous serons en dis-cussion avec divers partenaires

afin d’obtenir des commanditespour le magazine. Nous pour-rons ainsi augmenter la distribu-tion de cet outil decommunication formidable enpoursuivant notre objectif de sen-sibiliser la population à la missionde l’ALPABEM qui, je vous lerappelle, est de soutenir lesmembres de l’entourage de per-sonnes atteintes de maladiementale.

À ne pas manquer dans cetteédition, le premier article de Syl-vie Roussel, adjointe administra-tive à l’ALPABEM, qui vousentretiendra sur la possibilité quevous avez de récupérer dessommes d’argent si vous avezun de vos proches à votrecharge. Aussi, un article sur unTOC peu connu, la trichotilloma-nie, a été rédigé par notre sta-giaire, Sandra Loiselle, suite auxcommentaires d’une dame di-sant souffrir de ce trouble et dé-sirant que nous abordions lesujet dans le cadre de notre ma-gazine.

Être hospitalisé à Noël,une dure réalité !!!

Votre proche a t’il déjà été hos-pitalisé à la période des Fêtes ? Avez-vous déjà passéle jour de l’An sans les per-sonnes que vous aimez ?

Chaque année, grâce à la géné-rosité des membres de son asso-ciation, l’ALPABEM remet auxdeux hôpitaux qu’elle dessert surle territoire lavallois des cen-

taines dedouceurset petitesattentionsaux per-s o n n e shospitalisées en psychiatrietelles que pantoufles, revues,pyjamas, brosses à dents,chocolat, etc. Vous avez destalents particuliers (coiffure,manucure, amuseur, chanteur)

Appelez nous, nous pourrionsorganiser votre venue afind’offrir un peu de bonheur àces personnes qui vivent unmoment difficile.

Vous pouvez même écrire descartes de vœux anonymes, quipourront être remis aux per-sonnes seules. Vous aimeriezvenir livrer les paniers avec nous?

Nous avons besoin de béné-voles les 19 et 21 décembre13h pour livrer les paniersdans les deux hôpitaux.

Merci à l’avance pour votre gé-nérosité, et au nom de l’ALPA-BEM, ses administrateurs, sesbénévoles et ses employés, jevous souhaite de passer dutemps de qualité avec vosproches.

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LE MOT DU DIRECTEUR

- Le trouble panique- La dysmorphie corporelle- La cyberintimidation- Syndrome post-partum

et bien d’autres sujets ...

À lire dans la prochaine édition

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6« UPS & DOWNS »Une rencontre avec leDr. Yvan Pelletier. Mé-decin–psychiatre àl’Hôpital Sacré-Coeurde Montréal

O X Y G È N ECONSEIL D’ADMINISTRATION 2011-2012Présidente Francine ROBILLARDVice-président Daniel MAJORSecrétaire Dominique CLOUTIERTrésorière Sylvie PICHÉAdministrateur Céline PAQUINAdministratrice Brigitte CÔTÉ

L’ÉQUIPEDirecteur général Patrice MACHABÉECoordonnatrice Cynthia BERTRANDConseiller clinique Yves LARDONAdjointe administrative Sylvie ROUSSELIntervenants Jorge MONTERROSO

Marie-Pier LOTTINVILLEJulie GASCON

Stagiaire Sandra LOISELLEConsultants externes Stéphanie PÉLOQUIN

Fernando SEGUELGloria HENRIQUEZJulie CHABOTStéphanie AVOINELionel SANSOUCY

RÉDACTEUR EN CHEFPatrice MACHABÉE

ÉQUIPE DE RÉDACTIONJorge MONTERROSOSandra LOISELLEJulie GASCONCynthia BERTRANDFrancine ROBILLARDPatrice MACHABÉESylvie ROUSSELMarie-Pier LOTTINVILLE

MEMBRES HONORAIRESSuzanne BÉCHARDJean-Guy BLANCHETTEPierre CHAMBERLANDArnold DRAPEAU (décédé)Pierre COUSINEAU, psychologueSuzanne DE LA DURANTAYERobert GIROUARDGloria HENRIQUEZFlore LAFRENIÈRECatherine LAZURE (Décédée)Jean-Marc LÉGARÉArmand LEMIEUXDenyse PAQUETGilles PERREAULTLise PERREAULTFernando SEGUELGeorges ST-ARNAUDMonique STEVENSONFernande THOUINClaudette WOLFF

INFOGRAPHIE ET MISE EN PAGEAlexandre Mc [email protected]

CORRECTIONDiane PLOUFFE ([email protected])Sylvie ROUSSEL

IMPRESSIONALPABEM

Oxygène, familles et santé mentaleVolume 2, numéro 10, décembre 2011

Dépôt légalBibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du CanadaISSN 0840-5530

SOMMAIREA U M E N U D A N S C ET T E É D I T I O N

11L’esprit et les spi-ritueux ne font pastoujours bon mé-nageLe terme spiritueux,dérive du latin « spiri-tus »; le mot esprit pro-viennent égalementdu latin « spiritus ».

16Le point sur la mé-dication & lasexualitéLa sexualité repré-sente un aspect nonnégligeable dans lavie de tous et chacun.Alors que faire lorsquevie sexuelle rime avecmaladie mentale ?

20Un homme et sonapprocheL’approche ESPEREde Jaques Salomé

23La quoi? La tricho-tillomanieUne rencontre avecnathalie Koszegi, Psy-chologue au Centre derecherche Fernand-Seguin.

26Le bonheur encouple malgré lamaladie mentaleLe diagnostic d’unemaladie mentale en-traîne désarroi, impuissance et inquiétudes...

28Anxiété et perfor-mance, un cocktailexplosifQui ne s’est jamaissenti anxieux à l’approche d’un exa-men important, d’unexposé oral ou d’uneperformance sportive?

32Votre argent dort-ildans les coffresde l'état?Pour vous aider à vali-der l’admissibilité devotre proche à unesubvention gouverne-mentale ou un créditd’impôt ?

FORMATION ENTRAIDE RÉPIT

Conférences ____04Schizophrénie ___18PIAP___________19Communication __19Lâcher prise _____19TPL____________19

Psynéma _______14Schizophrénie ___15TPL____________15Anna___________15Groupe du lundi __30

Activités Noël ____09Quilles _________10Répit___________22Pleine conscience 31AGA ___________35

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Également

disponibles

en ligne !

«Le burn out ou l'épuisement qui guette les parentset amis de la personne atteinte»

Mardi le 13 décembre à 19hHôpital Cité de la Santé à LavalAussi disponible en direct sur le WEB : www.vpsolution.tv/alpabem

Explorez les raisons de ce phénomène fréquent mais malheureusement trop souvent banalisé,voire tabou. Qu’il s’agisse des raisons émanant de la situation relationnelle subjective, ou cellesqui proviennent de la configuration (frustrante) des services reçus par la personne atteinte,toutes les facettes de la problématique seront abordées. Le conférencier identifiera différentssentiments ressentis ( colère, méfiance, culpabilité), mais rarement exprimés par les parents etproches lorsque le diagnostic survient. Différentes stratégies seront également abordées afin defaire face à l'épuisement que peut occasionner le rôle de proche aidant.

Conférencier : Jean Poiré, psychologue, clinicien, gestionnaire et planificateur deservices dans le réseau du MSSS. Responsable des programmes Santé Mentale et Jeunes en difficulté à l’ASSSL.

Les cinq piliers de la vie familiale

Mardi le 17 janvier de 19h à 21hHôpital Cité de la Santé à LavalAussi disponible en direct sur le WEB au

www.vpsolution.tv/alpabem

Vivre avec un proche en difficulté de santé est un défirelationnel de chaque jour. Nous avons appris à parlermais nous n’avons jamais appris à communiquer. Lacommunication relationnelle telle que nous l’enseigneJacques Salomé, nous permet de mieux écouter pour

Conférencière: Dominique Geffroy, formatrice, conféren-cière et coach en communication relationnelle, forméeauprès de Jacques Salomé - Méthode ESPERE®

Établir une relation vivanteavec ses proches

Mardi le 21 février de 19h à 21hHôpital Cité de la Santé à LavalAussi disponible en direct sur le WEB

www.vpsolution.tv/alpabem

Lors de cette conférence nous verrons les points de forcequi permettent aux membres de la famille de traverseravec succès les moments forts de la vie familiale. Lesépreuves nous mettent à l’épreuve! Elles peuvent divisercomme elles peuvent souder des relations.

Conférencier: Lionel Sansoucy, Psychosynthèse Montérégie

« Rendu possible avec l’appui d’unesubvention éductive d’Eli Lilly Canadainc et la Fondation Cité de la Santé deLaval »

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UN CADEAU DE NOËL DIFFĖRENT CETTE ANNÉE

MOT DE LA PRÉSIDENTE

Cette année, la vie me fait un ca-deau de Noël bien spécial et je mepermets de le partager avec vous.Il est arrivé en avion d’un pays oùhabitent les lutins, les rennes et lePère Noël*; c'est-à-dire de la Fin-lande au sud de la Laponie.

C’est un cadeau qui, au lieu d’êtredéposé au pied du sapin, s’est ins-tallé doucement au centre de moncœur et de mon âme. Ce cadeauest emballé de promesses, de joie,d’amour et de simplicité comme lepetit Jésus de la crèche. Ce cadeause prénomme Anu (prononcerAnou). Anu est ma belle-fille arrivéede Finlande; un beau présent aveclequel j’apprendrai à découvrir toutplein de choses. Cette année, jesuis encore plus reconnaissante àla vie et ses belles surprises.

Je souhaite à chacun de vousd’agréables moments de détentedurant le tourbillon de la période des

Fêtes et je vous invite à sourire surquelques pensées récoltées ici et là

- Il est aisé d’aller à pied quand ontient son cheval par la bride

- Qui n’a pas les faiblesses de l’amitié n’en a pas les forces

- Mieux vaut perdre la laine que lemouton

- Laisse ton argent dans l’obscuritépour qu’il te permette de voir la lumière

- Assure-toi que la bougie est llumée avant d’éteindre l’allumette

- L’amitié double les joies et réduitde moitié les peines

- Le mille-pattes ne s’arrête paspour une patte boiteuse

- Le destin conduit celui qui consentet tire celui qui résiste

- Savoir doser la quantité de lasauce suivant la quantité de riz

- Qui frappe les buissons en fait sortir les serpents

- Seul on va plus vite, ensemble onva plus loin.

*Le lieu d'habitation du Père Noël est trèscontroversé. Selon les Norvégiens il habiteà Droeback, à 50 km au sud d'Oslo. Pourles Suédois, c'est à Gesunda, au nord-ouest de Stockholm, et pour les Danois auGroenland. Les Américains considèrentqu'il habite au pôle Nord, mais en 1927 lesFinlandais ont décrété que le Père Noël nepouvait pas y vivre, car il lui fallait nourrirses rennes: sa résidence fut donc fixée enLaponie, au Korvatunturi puis, cette régionétant un peu isolée, ils l'ont fait déménagerprès de la ville de Rovaniemi au SantaClaus Village. Le Canada, pour sa part,prétend qu'il serait dans le grand nord ca-nadien, particulièrement dans les Territoiresdu Nord-Ouest.

VOUS AIMERIEZ RENCONTRER DES INTERVENANTS LE SOIR?Présence d’intervenants de l’ALPABEM

à la Cité de la Santé et au Pavillon Albert-Prévost

Conscients qu’il est difficile pour certainsd’entre vous qui travaillez dans la journée devous libérer pour rencontrer un intervenant,nous vous informons que vous pourrez ren-contrer en toute confidentialité un de nos in-tervenants, de18 h à 20 h, aux endroitssuivants :

PRENEZ RENDEZ-VOUS DÈS MAINTENANT

Pavillon Albert-Prévost

(Local A-0015)

Cité de la Santéde Laval

(Face à l’UTT)Décembre relâche 13

Janvier 24 10

Février 28 14

Par Francine Robillard

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Pour ce présent article j’aieu l’honneur d’avoir unecollaboration particulièredu médecin–psychiatre

Yvan Pelletier. De par son parcoursprofessionnel, Dr Pelletier se dé-montre dévoué et soucieux detransmettre ses connaissances àson prochain. Dans le cadre de mesétudes en santé mentale à l’Univer-sité de Montréal, j’ai eu la chanced’avoir Dr Pelletier comme ensei-gnant. Il m’a marquée par sonamour pour ce domaine, mais aussipar son enseignement d’une qua-lité, d’une précision et d’une com-préhension supérieure. Tout enpartageant sa passion avec des étu-diants, il œuvre auprès des per-sonnes atteintes de maladiesmentales en occupant le poste dechef de l’urgence au Pavillon Albert-Prévost. Il est présent dans cetteinstitution depuis treize ans et sonexpertise remonte à bientôt 25 ans.

Lors de ma rencontre avec Dr YvanPelletier, le sujet à l’honneur étaitessentiellement le trouble affectif bi-polaire. Selon moi, il serait béné-

fique que le grand public, les pa-rents ou les amis d’une personne at-teinte en connaissent davantage surce trouble. Ceci permettrait de dé-mystifier et de comprendre le trou-ble bipolaire communément appelé«maniaco-dépression».

Il existe certaines prédispositionsau trouble affectif bipolaire. Toutd’abord, la génétique est bien pré-sente comme facteur prédisposant.L’existence d’éléments de naturepsychiatrique dans la famille aug-mente les probabilités d’être atteint.Et plus le lien avec la personne at-teinte est proche, plus ces probabi-lités augmentent.

D’autres facteurs prédisposant auniveau d’un débalancement oud’une résistance de certains neuro-transmetteurs, d’acides aminés etdes canaux calciques sont possi-bles. La dépression post-partumpeut être un premier signe de la ma-ladie, car chez les femmes, les pre-miers signes sont plutôt de naturedépressive tandis que chezl’homme, les premiers épisodes

sont davantage de nature ma-niaque.

Parmi les facteurs d’origine psycho-logique, on retrouve évidemment lestress, le cheminement de vie, lesruptures et séparations, ainsi que lapersonnalité prémorbide de l’indi-vidu. Pour le côté social, l’environ-nement en lien avec la génétiqueest en partie un des seuls critèresprédisposant. Le statut social n’estpas retenu comme facteur.

Avant d’entrer dans les types de bi-polarité, il est important de connaî-tre ce qui les compose, donc lesépisodes que l’on peut y retrouver.Communément appelés le « up » etle « down », ils seront donc nom-més ici, la manie et la dépression.

Selon le DSM IV, l’épisode demanie est caractérisé par :

Une période définie pendant la-quelle est présente, d’une manièreanormale et persistante, une hu-meur élevée, expansive ou irritable,

LE TROUBLE BIPOLAIRE

« UPS &DOWNS »

Le trouble bipolaire expliqué...

Par Cynthia Bertrand

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cette période durant au moins unesemaine.

Pendant cette période où l’humeurest perturbée, on peut y voirquelques symptômes tels qu’un be-soin de sommeil diminué, une es-time de soi grandiose, uneaugmentation de la parole, la pré-sence de pensées accélérées, unedistraction facile et une facilité dese mettre en danger par des com-portements qui mettent la personneà risque. Il est important de noterque lors d’un épisode maniaque, il ya altération importante dans le fonc-tionnement de la personne. Tandis,que dans l’hypomanie, la personneprésente les critères et les symp-tômes de la manie, mais à plus fai-ble intensité. Cela veut donc direque le fonctionnement ne sera pasaltéré, qu’elle pourra fonctionner,mais de façon plus ou moins adé-quate pour l’environnement.

Toujours en suivant la définitiondu DSM IV, la dépression est dé-crite de la façon suivante :

Au moins cinq des symptômes énu-mérés ci-après ont été présents du-rant une période continue de deuxsemaines, et ils représentent unchangement par rapport au fonc-tionnement antérieur; au moinsdeux de ces symptômes sont unehumeur dépressive, ou une perted’intérêt ou de plaisir.

Les symptômes pouvant se mani-fester durant cet épisode de dépres-sion sont les suivants: unediminution marquée au niveau del’intérêt ou du plaisir, de l’énergie,de la concentration ou de la pensée,une perte ou un gain de poids, unehumeur dépressive durant plusieursjours avec souvent un sentiment deculpabilité excessif et ce toute la

journée, une augmentation ou unediminution psychomotrice ainsi quedes idées noires de mort récur-rentes.

Un dernier épisode sera existantdans les types de bipolarité. On l’ap-pelle l’épisode mixte. Celui-ci peutsembler particulier, car il comprendà la fois des épisodes maniaques etdes épisodes dépressifs. La per-sonne présentera donc les critèreset les symptômes de ces deuxpôles, et ce, au même moment.

Trois types de bipolarité sont leplus souvent diagnostiqués :

Il est aussi possible d’entendre lanotion de cycle rapide, ce qui veutdire qu’il y a quatre épisodes parannée. Un cycle rapide au niveaudes mêmes pôles implique qu’il doits’écouler deux mois entre les deuxépisodes où il y a un retour au fonc-tionnement normal. Si les pôles sontdifférents, cette période n’est pasnécessaire.

Dr. Pelletier mentionne qu’il n’y apas de meilleur ou de pire traite-ment. Par contre, la formule pou-vant amener le plus de résultatspositifs serait la combinaison de lapsychothérapie avec la prise de mé-dication, comme des stabilisateursde l’humeur par exemple. Ceci per-mettrait d’éviter les rechutes et lesnouveaux épisodes et amèneraitune diminution de l’intensité et de ladurée des épisodes. Car plus la per-sonne avance en âge, plus le nom-bre d’épisodes augmente et plus lapériode où elle se sent relativementbien raccourcit.

Les médicaments les plus fréquem-ment utilisés sont les stabilisateursde l’humeur tels que lithium, Épival,Neurotin et Motrigin. Les antipsy-chotiques atypiques comme le Sé-roquel, le Zyprexa et le Risperdalsont aussi utilisés dans le traitementde la bipolarité.

Parmi les maladies affectives, on re-trouve aussi un autre trouble del’humeur appelé la cyclothymie.Elle s’apparente au trouble bipolairesans en avoir les caractéristiquesspécifiques et se traduit par des épi-sodes d’hypomanie et de déprime.La déprime n’est pas une dépres-sion majeure, mais la personne quien souffre est triste. Un diagnosticde cyclothymie sera prononcé sides fluctuations d’humeur ont eulieu pendant au moins deux ans.Les individus qui en sont atteints nevoient pas leur fonctionnementcomplètement affecté. Étant donnél’intensité moindre du trouble bipo-laire, ils trouvent un certain Modusvivenzi. C’est ce qui leur permet defonctionner le plus possible dans lamajorité de leur sphère de vie.

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TYPE 1

Il se traduit par un ou plusieursépisodes maniaques ou mixtes.

TYPE II

Il se caractérise par des épisodesde dépression majeure et d’hypo-manie.

TYPE III

Ce type est beaucoup moins cou-rant, mais n’est pas à négliger.C’est un phénomène de maladiesaffectives induites par des antidé-presseurs i.e que l’administrationde la médication va causer un épi-sode de manie chez le sujet.

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Différence entre bipolaire etTPL(trouble de personnalité li-mite)

La question suivante nous est sou-vent posée: Quelle est la différenceentre une personne atteinte de lamaladie affective bipolaire et la per-sonne atteinte de trouble de person-nalité limite?

Dans un premier temps, il est impor-tant de souligner la différence dansla fluctuation et la durée des cyclesde l’humeur. Pour la personne at-teinte de TPL, il y a fluctuation del’humeur de façon rapide et ce aucours de la même journée. Pour lapersonne bipolaire, l’humeur fluc-tue, mais à concurrence d’unedurée minimale d’une semaine.D’autre part, la personne souffrantde TPL est en perpétuelle quêted’identité, ce qui l’amène à testerbeaucoup de choses. Elle est inca-pable de rester seule. La personnebipolaire ne possédera pas ces ca-ractéristiques. Il est donc importantde remarquer les changementsdans l’état habituel. La personne quidébute des épisodes reliés à la ma-ladie affective bipolaire aura une al-tération importante dans plusieurssphères de sa vie. Par contre, pourla personne soufrant de TPL, seschangements récurrents d’humeur

font partie de son fonctionnementhabituel.

Et pour les proches de la per-sonne atteinte�

Selon Dr Pelletier, l’impact sur lesproches de la personne atteinte demaladie mentale est dévastateur.Tout dépendant de la situationvécue avec leur proche atteint, laconfiance est un élément importantde la relation qui risque souventd’être ébranlé. Il est difficile de nepas toujours savoir si l’on peut faireconfiance à l’autre. De plus, lesproches ont tendance à accepterdes comportements de la part de lapersonne atteinte qui sont pourtantinacceptables. Les relations avecles proches et leur personne at-teinte démontrent beaucoup d’atta-chement, d’amour et d’affection.Pour le proche, l’amour prime avanttout, car peu importe le type de pro-blématique, au départ ce n’est pasune personne malade qu’ils ontaimée. Dr Pelletier est d’avis qu’ilest important en tant que soignantde tenir compte de cette dynamiqueque vivent les proches, car il peutêtre très difficile de vivre avec unepersonne malade et de l’accompa-gner. Pour éviter l’épuisement, lesproches doivent respecter leur pro-pre rôle, soit celui d’accompagna-

teur et de proche aidant. Il est diffi-cile et surtout inutile d’assumer lerôle de professionnel auprès d’unepersonne avec qui nous avons dequelconques liens. L’objectivité di-minuant ils auraient tendance à vou-loir s’impliquer davantage, parfoistrop, ce qui peut mener à l’épuise-ment. Il est important de retenir quenous avons UN rôle à jouer auprèsde notre proche atteint et que nousdevons le respecter afin de lui offrirla meilleure aide et le meilleur ac-compagnement dont il a besoin.Laissons le rôle de professionnelaux personnes qui en sont manda-tées. Concentrons plutôt les éner-gies pour faire un cheminement autravers de cette situation difficile enapprenant à vivre avec� Ce chemi-nement est un parcours réalisable,mais coriace. Mais comme le diraitDr Pelletier « Une chance qu’un or-ganisme comme le vôtre est là pouraider ces familles ».

Références

En collaboration avec : Yvan Pelletier, MD

LALONDE, AUBUT, GRUNBERG ET COL-LABORATEURS, 2001, Psychiatrie clinique: une approche bio-psycho-sociale Tome 1,Boucherville (QC), Gaëtan Morin Éditeur.

Bonjour,

Je me présente, Sandra Loiselle, étudiante au baccalauréat en travailsocial à l’université du Québec à Montréal. Je suis très heureuse defaire mon stage final à l’ALPABEM. J’ai une technique en éducationspécialisée et mon expérience professionnelle m’a permis d’acquérirdes compétences auprès de quelques clientèles; jeunesse, toxicoma-nie, déficience intellectuelle, ITS et VIH-Sida.

Je serai appelée à développer mes capacités et mes compétences d’in-tervention par le biais de plusieurs services offerts à l’ALPABEM. Monstage se terminera en mars prochain et il me fera plaisir de vous rencon-trer d’ici là.

Nouvelle stagiaire

LE TROUBLE BIPOLAIRE - SUITE

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ACTIVITÉS DE NOËL

L’ALPABEM vous invite une fois de plus cette année à participer à son dînercommunautaire de Noël, le jeudi 8 décembre dès 11h30. Chaque participant doitapporter un plat froid (préalablement choisi) afin de partager avec le reste dugroupe. Un menu a été prévu. Vous n’aurez qu’à nous confirmer votre choix deplat.

Si vous souhaitez passer plus de temps en notre compagnie, nous vous propo-sons ensuite, dès 13h30 une activité de peinture sur céramique. Par ailleurs, lesplaces sont limitées pour cette activité (15 places) et une contribution de 5$ vousest demandée.

Au plaisir de partager un bon repas tous ensemble et de découvrir vos talents ar-tistiques !

Pour inscription, contactez Sandra Loiselle ou Jorge Monterroso au 450-688-0541 avant le 6 décembre 17h.

Dîner communautairede Noël

Le jeudi8 décembre, de 11h30 à 16hà l’ALPABEM

Paniers de NoëlDepuis maintenant quatorze ans,l’ALPABEM s’implique pour apporterun peu de réconfort aux personnesatteintes hospitalisées à la Cité de laSanté de Laval et au Pavillon Albert-Prévost. Pour l’occasion, l’ALPABEMrecueille des articles de soins per-sonnels et des petites gâteries(brosses à dents, pantoufles, savon,revues, chocolat, etc�) qui sontremis aux bénéficiaires durant la nuitde Noël.

Nous vous demandons de ne pas les emballer et vous assurer que les donssoient sécuritaires.

Nous recueillerons vos dons à l’ALPABEM jusqu’au 12 décembre, durant nosheures d’ouverture.

Si vous désirez faire un don d’une autre façon, soit en offrant votre temps ou votre talent à l’équipe de l'ALPABEM durantla semaine du 12 décembre (tri ou livraison des cadeaux dans les hôpitaux, coupes de cheveux et/ou maquillage pour lespatients, etc..) vous pouvez communiquer avec nous au 450-688-0541 pour donner votre nom en tant que bénévole.

Au nom de tous ces bénéficiaires, l’ALPABEM vous remercie pour votre générosité et vous souhaite de Joyeuses Fêtes!

Souper desmembres

RAPPEL ... RAPPEL ... RAPPEL

Le souper des membres auralieu le dimanche 4 décembreprochain dès 16h30 au BoiséPapineau, 3235 Boul. St-Mar-tin Est, Laval.

Nous souhaitons à tous unebelle soirée

* Aucune inscription sur place

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Les avantages d’être membre de l’ALPABEM

Les avantages d’être membre :

• Recevoir par la poste la revue Oxygène et de l’information concernant nos activités

• Profiter de tarifs spéciaux sur plusieurs activités• Participer aux événements réservés aux mem-bres, comme le congrès de la FFAPAMM

• Participer à la vie associative de l’ALPABEM

POUR PLUS D’INFORMATION, COMMUNIQUEZ AVEC L’ALPABEM AU 450-688-0541

COÛT DE LA COTISATION

20$ Régulier ou associé30$ Familial (deux adultes à une

même adresse)100$ Corporatif

Un petit coup de pouce qui peut faire toute la différence : Faites un don à l’ALPABEM

Nom __________________________ Prénom ______________________________

Adresse ______________________________________________________________

Ville ____________________________ Code postal ________________________

Tél.rés.( ) ____ - _______ Tél. bur. ( ) ____ - _______

Courriel ______________________________________________________________

Je désire faire un don à l’ALPABEM au montant de : 

□ 25$ □ 50$ □ 100$ □ 200$ □ Autre ______$

Un reçu d’impôt vous sera émis pour tout don de 20$ ou plus

LES QUILLESLe dernier lundi du mois à 19 h

Décembre : Les Quilles font relâche en décembre pour les Fêtes et reprendront à compter du 30janvier 2012.

À 19 h 00 au Bowling B.G. situé au 472, boul. des Laurentides à LavalRéservé aux membres et gratuit

Conditions d’admissibilité : réservation et présentation de votre carte de membre.Vous êtes invités à jouer aux quilles le dernier lundi de chaque mois. Pour réservation, contacter M. Daniel Major au 450 681-5394

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No. organisme de charité : 124899154RR0001 Vous pourrez bénéficier d’un retour d’impôt pouvant représenter de 35 à 65 % de votre don.

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Depuis que je parle le français, jeme suis toujours demandé le lienentre la boisson alcoolisée et leterme « Spiritueux ». Le terme spi-ritueux, dérive du latin « spiritus »;le mot esprit provient également dulatin « spiritus ». Malgré que lesdeux termes dérivent de la mêmeracine latine, je ne trouve ni le sensni l’idée de les mélanger tous lesdeux.

Les spiritueux sont aussi appelés «eau de vie » et pourtant la consom-mation d’alcool peut m’amener à laperdition� Je peux perdre mesamis, ma femme, mes enfants, mafamille, mon esprit et je ne sais plusquoi d’autre. Vous savez sûrementcomment l’alcoolisme peut affecterle monde. L’alcool peut créer l’isole-ment, la solitude, la perte de dignitéet le désespoir. Finalement, pour-quoi l’appeler « eau de vie » ?

Comme vous pouvez le constaterjuste d’en parler me rend confus àen perdre mon latin. Comme di-raient les Chinois : « Ça ne prendpas beaucoup de spiritueux pour

perdre l’esprit ».

Vous avez peut-être compris quemon article a pour but de vous en-tretenir sur la consommation d’al-cool et la santé mentale.

Pour la plupart des gens, le faitde consommer de l’alcooln’est pas problématique.Malgré cela, nous consta-tons que beaucoup degens présentent des pro-blèmes de consomma-tion d’alcool. On comptepar millions les genssouffrant d’alcoolisme.La dépendance à l’alcoolest considérée commeune maladie. Les caracté-ristiques les plus impor-tantes de cette maladie semanifestent chez les genspar :

• Un besoin compulsif deboire.

• Une incapacité à s’arrêter deboire.

L’esprit et les spiritueux

NE FONT PAS TOUJOURSBON MÉNAGE

Par Jorge Monterroso

L’ABUS DE SUBSTANCES

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• Une dépendance physique s’ac-compagnant de symptômescomme de la nausée, dessueurs ou tremblements causéspar le manque d’alcool.

• Une tolérance grandissante, quiamène les gens à boire davan-tage afin d’obtenir l’effet désiré.

L’alcoolisme nous rend très vulnéra-bles, car boire excessivement aug-mente le risque de développercertains types de cancer. Cela peutendommager le foie (cirrhose dufoie), le cerveau (delirium tremensou d’autres troubles psychiques), etd’autres organes vitaux (ulcères).La consommation d’alcool aug-mente également le risque de mou-rir, d’être blessé ou de blesserquelqu’un d’autre dans un accidentde la route par exemple. L’alcool auvolant ne met pas strictement notrevie en danger, mais également celled’autres personnes.

En ce qui a trait à la maladie men-tale et la consommation d’alcool,nous n’avons pas besoin de statis-tiques pour nous rendre comptequ’au Québec, un certain pourcen-tage de personnes atteintes souffred’un problème de consommation.Mais l’envers de la médaille estaussi vrai, car parmi les gens quiont un problème d’alcool, il existeaussi un pourcentage de gens quisouffrent d’un trouble de santé men-tale.

Ce n’est pas tous les gens souffrantde maladie mentale qui ont des pro-blèmes d’alcool de même que cen’est pas tous les gens souffrantd’alcoolisme qui présentent un pro-blème de santé mentale.

C’est ainsi qu’au Québec « on es-time qu’au cours de sa vie, le tiers à

la moitie de la clientèle en milieupsychiatrique présentera un pro-blème de consommation et que lamoitié aux deux tiers de la clientèleen traitement pour un problème deconsommation de psychotropesprésentera un trouble de santémentale ».

En faisant un tour sur la littératureécrite à ce sujet nous nous aperce-vons que pour certains spécialistes,la consommation d’alcool est laconséquence normale de la maladiementale. Alors que pour d’autres,les troubles psychiatriques sont laconséquence directe de la consom-mation de drogues et de l’alcool.Quelques uns pensent que laconsommation et les troubles men-taux sont indépendants l’un de l’au-tre, car une problématique peutexister en l’absence de l’autre, doncmême si une problématique dispa-raît, l’autre peut persister.

Il est clair pour nous que le diagnos-tic de maladie mentale est déjàassez lourd merci. La consomma-tion d’alcool vient alors alourdir da-vantage la situation. Souffrir d’unemaladie mentale met déjà la per-sonne dans une situation de vulné-rabilité extrême. C’est donc direque les gens atteints vivent des si-tuations suffisamment stressanteset exigeantes et doivent développerdes capacités hors du commun afinde s’adapter à la société.

Le plus commun des mortels risquede développer une dépendance àl’alcool, mais imaginez les impactsde l’alcoolisme pour une personneatteinte d’une maladie mentale.Des études prouvent que sa situa-tion devient beaucoup plus lourde.Son niveau de fonctionnement de-vient plus fragile ce qui peut amenerles conséquences suivantes :

• Augmentation des difficultés àse loger;

• augmentation du risque suici-daire;

• augmentation des comporte-ments violents;

• taux plus élevé de détention;

• augmentation du risque d’itiné-rance;

• augmentation du risque de pro-pagation du VIH et d’autres in-fections;

• faible observance du traitementpsychiatrique;

• augmentation du taux de re-chute et d’hospitalisation;

• augmentation du taux d’absen-téisme au rendez-vous médical ;

• implication minimale dans sonsuivi thérapeutique;

Cette situation n’est souhaitablepour personne et je suis convaincuque personne ne veut en arriver là,car elle est lourde autant pour lesmembres de la famille que pour lesintervenants du milieu. Ce qui estencore plus triste est que cetteclientèle tombe dans ce qu’on ap-pelle « les portes tournantes » . Lesspécialistes en santé mentale réfè-rent la personne aux organismes dedésintoxication afin qu’elle règle sonproblème de consommation. Et lesspécialistes en désintoxication la ré-fèrent à leur tour aux spécialistesen santé mentale. C’est pour éviterce genre de piège qu’il existe heu-reusement des organismes qui trai-tent les deux problématiques, car onne peut pas traiter une difficulté ennégligeant l’autre.

Si je brasse ce tableau, ce n’est pas

L’ABUS DE SUBSTANCES - SUITE

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pour vous faire peur, mais plutôtpour vous sensibiliser au besoind’être vigilant. Comme vous pouvezle constater, la consommation d’al-cool risque d’enfoncer la personneatteinte dans une problématiqueassez lourde et complexe. Ainsi, «l’esprit et les spiritueux ne font pastoujours bon ménage. » pour lecommun des mortels, mais chez lapersonne souffrant d’une maladiementale je dirais plutôt : « L’esprit etles spiritueux ne font jamais bonménage. » car dans son cas il s’agitplutôt d’un mélange explosif!

Je ne m’explique pas comment unesociété qui prône la tolérance zéroface à l’alcool au volant permet lapublicité sur les spiritueux à la télé-vision. Avez-vous déjà remarquécette contradiction? Je croyais quele gouvernement ne permettait pasce genre de publicité. Le pire c’estque la SAQ est une société d’État.« Faites ce que je dis, et non ceque je fais ». C’est le monde à l’en-vers non?

Heureusement qu’il existe desgroupes comme les Alcooliques

Anonymes qui viennent en aide àtous ces gens souffrant de dépen-dance à l’alcool. Il est d’ailleurs in-téressant de constater qu’ilsintroduisent dans leurs groupes unenotion très spirituelle : l’aide deDieu.

Finalement, le spiritueux me faitperdre l’esprit et c’est à travers laspiritualité que je découvre le che-min pour retrouver mes esprits. Çaas-tu du sens ça?

De la détresse émotionnelle à l’actualisationdu potentiel des membres de l’entourage

À l’aube de son 25e anniversaire de fondation, la FFAPAMM vient de produire unepremière série de fascicules comprenant 4 numéros pour seulement 5$.

Le premier numéro, intitulé La vision familiale, expliqueles fondements de la structure familiale et les impactslors de l’apparition de la maladie mentale.

Le second, Rôles et responsabilités, permet de saisirles différents niveaux d’engagement.

Le troisième, La résilience, amène le lecteur à décou-vrir les différents processus d’adaptation et enfin,

le dernier mais non le moindre, Réponses aux ques-tions, saura guider les familles dans leurs préoccupa-tions.

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Les 4 numéros pour

seulement 5$

Disponible à l’ALPABEM

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Pour le meilleur et pour le pire (1997)Un film de James L. Brooks

Un ange à la mer (2009)Un film de Frédéric DumontAvec Martin Nissen et Olivier Gourmet

L’ALPABEM innove encore en présentant à compter de septembre 2010 les « SoiréesPsynéma », dans ses locaux au 1772 boul. des Laurentides.

En effet, à chaque dernier lundi de septembre, octobre et novembre, un long métrage seraprésenté à nos membres. Chaque présentation aura un lien avec une problématique de santé

mentale et sera suivie d’une période de discussion en présence d’un intervenant. Profitez del’occasion pour venir rencontrer d’autres membres et faire ou « refaire » connaissance ! Coût: Gratuit (Vous devez confirmer votre présence au 450-688-0541)

CINÉMA

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Lundi 30 janvier - 19h

Lundi 27 février - 19h

Coût : gratuit - Réservé à l’entourage de la personne atteinteRéservation obligatoire au 450-688-0541

Le voyage d’une vie (2007) - Durée 1h30Un documentaire de Maryse Chartrand

Maryse, Samuel et leurs trois enfants quittent le confort nord-américain pour faire le tour dumonde pendant un an. LE VOYAGE D'UNE VIE. Celui dont tout le monde rêve. Mais quellevérité cache ce rêve ? Est-ce une remise en question ou une fuite ? On quitte où l'on habite,mais on ne quitte pas ce qui nous habite. Cela nous suit, à l'autre bout du monde, comme auretour. Un an après l'aventure, Samuel décide de partir pour un autre grand voyage. Celui del'éternité. Comment un amoureux de la vie peut-il en arriver au suicide ? Un témoignage inusitéqui offre un regard de l'intérieur, la quête d'une femme pour comprendre et grandir au lieu debriser et sombrer. Un étonnant et vibrant hymne à la vie.

Mr. Jones (1993)- Durée 1h50Un film de Mike FigisAvec Richard Gere

Généreux, attachant, plein de charme, Mr. Jones est un homme exceptionnel. Cependant ilsouffre d'une maladie psychique que les médecins appellent une psychose maniaco-dépressivequi l'entraine parfois à des actes inconsidérés, mettant en danger sa propre sécurité et celledes autres. Après un excès d'enthousiasme pour Beethoven, il se retrouve à l'hôpital psychia-trique où le docteur Elizabeth Bowen le prend en charge. C'est le début de la guérison et d'unebelle histoire d'amour !

Lundi 28 mars - 19hMa vie en cinémascope (2004)- Durée 1h30Un film de Denise FiliatraultAvec Pascale Buissière et Serge Postigo

Alys Robi, chanteuse au sommet de sa popularité et reconnue mondialement, est internée,malgré elle, par son père. Les autorités médicales lui prescrivent le seul remède pour une guérison possible: la lobotomie. Sous les lumières aveuglantes de la salle d'opération, Alys voitses 28 ans de vie défiler sous ses yeux. À cinq ans, Alice Robitaille fait déjà fureur à Québec,sa ville natale. À 13 ans, elle part seule pour conquérir la grande ville, Montréal, sous le nomd'Alys Robi.

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GROUPES DE SOUTIENIl est obligatoire de confirmer votre présence pour tous les groupes ci-dessous en téléphonant au450 688-0541. Dans l’éventualité où le nombre de confirmations serait insuffisant, l’ALPABEM se

réserve le droit d’annuler un groupe sans préavis.

Les ateliers Anna sont une série de rencontres de groupe quis’adressent à des jeunes de 6 à 13 ans qui sont touchés par lamaladie mentale d’un proche. Par le biais de l’art, de jeux et dela parole, l’expression des émotions vécues est favorisée et l’en-fant obtient des réponses aux questions qui le traversent, tout enréalisant qu’il n’est pas seul.

Huit rencontres de 2 heures sont prévues dans un local spécia-lement aménagé pour les ateliers. Les rencontres sont animéespar deux intervenantes jeunesse. Un groupe de soutien pour lesjeunes ayant bénéficié des ateliers Anna est par la suite créé afinque les jeunes continuent d’obtenir du soutien.

Le prochain groupe débutera à l’hiver 2012. Les ateliers sontgratuits et une collation est fournie. Vous pouvez communiqueravec l’ALPABEM pour inscrire votre jeune sur une liste d’attente.

Il est obligatoire d’inscrire votre enfant en communiquantavec Marie-Pier Lottinville au 450 688-0541. Dans l’éventua-lité où le nombre d’inscriptions serait insuffisant, l’ALPA-BEM se réserve le droit d’annuler un groupe sans préavis.

Activités éducatives pour les jeunes de 6 à 13 ans

ayant un parent ou un proche atteint de maladie mentale

Groupe de soutien pour les fa-milles dont un des leurs souffre

du TPL

Mardis 10 janvier et 14 février de 18 h 30 à 20 h 30

Les réunions du groupe de soutienTPL auront lieu les mardis 10 jan-vier et 14 février 2012 de 18 h 30 à20 h 30.

Prenez note qu’il est nécessaired’avoir suivi la formation psychoé-ducative sur le TPL avant d’intégrerce groupe. Réservation obligatoire: 450 688-4TPL

Groupe de soutien pour les fa-milles dont un des leurs souffre

de schizophrénie

Mardis 24 janvier et 6 mars 2012 de 18h30 à 20h30

Les réunions du groupe de soutienCap Schizophrénie auront lieu lesmardis 24 janvier et 6 mars 2012de 18h30 à 20h30.

Prenez note qu’il est nécessaired’avoir suivi la formation Cap surla schizophrénie avant d’intégrer cegroupe. Réservation obligatoire au450-688-0541. Demandez JulieGascon.

Groupe de soutien AteliersAnna

Jeudis 19 janvier et 1er marsde 17h15 à 19h30

Nous vous rappelons qu’un groupede soutien est offert aux partici-pants ayant complété les AteliersAnna.

Il est obligatoire d’inscrire votre en-fant en communiquant avec Marie-Pier Lottinville au 450 688-0541.Dans l’éventualité où le nombred’inscriptions serait insuffisant,l’ALPABEM se réserve le droitd’annuler un groupe sans préavis.

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LA SEXUALITÉ

La sexualité représente unaspect non négligeabledans la vie de tous et cha-cun. Alors que faire lorsque

vie sexuelle rime avec dysfonc-tions? Les maladies mentales ontun impact fréquent sur le désir etsur la réponse sexuelle. La médica-tion peut également avoir cet effet.Cet article a donc pour objectif d’ex-plorer les conséquences des médi-caments psychotropes sur lespersonnes souffrantd’un trouble desanté mentale.

Maladie mentale ou médication?

Selon plusieurs spécialistes, l’effetde la médication sur la sexualité estdifficile à évaluer compte tenu dufait que la dépression et les psy-choses s’accompagnent couram-ment de dysfonctions sexuelles,indépendamment de toute prise mé-dicamenteuse.1 Effectivement, dansle cas de la dépression, on re-marque souvent chez les patients

une anhédonie (incapacité à res-sentir du plaisir) et une dimi-nution globale de l’énergie etde la libido, éléments qui

peuvent avoir un impact impor-tant sur les différents aspects de la

sexualité. Il est aussi fréquentd’observer de telles manifesta-tions chez des personnes qui

souffrent de psychose ou de schizo-phrénie.1 Toutefois, dans le cadre

de cet article, nous ne tenteronspas de départager ce qui,entre les symptômes d’untrouble de santé mentale etla médication, cause des

dysfonctions au niveau sexuel.

Les effets des « médicamentsde l’âme » sur la sexualité

Les antidépresseurs

Les antidépresseurs sont évidem-ment prescrits pour le traitement dela dépression, mais également pourcelui de la maladie affective bipo-laire ou de certains troublesanxieux. Selon une étude publiéedans la Revue médicale de Liège,72 % des patients souffrant de dé-pression unipolaire et 77 % des pa-tients déprimés bipolairesrapportent ressentir une perte d’in-térêt pour la sexualité.2 Il est toute-fois difficile d’estimer la part qui peutêtre expliquée par le médicament.Pour évaluer cet aspect, le médecincherchera probablement à savoir siles dysfonctions au niveau sexuelexistaient avant l’apparition du trou-ble de santé mentale. Il pourra alorsvous référer vers les ressources ap-propriées : changement ou diminu-tion de la médication, consultationauprès d’un sexologue ou d’un psy-chologue, etc.

Voici quelques-uns des troublessexuels induits par les antidépres-seurs2 :

• Diminution ou perte de libido

• Impuissance, dysfonction érec-tile

Le point sur

LA MÉDICATION &LA SEXUALITÉ

Par Julie Gascon

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• Changement dans la lubrification

• Retard ou inhibition de l’éjacula-tion/orgasme

• Anorgasmie partielle ou com-plète

• Éjaculation douloureuse

• Réduction de la satisfactionsexuelle

Il est cependant important de noterque ce ne sont pas tous les antidé-presseurs qui causent ces effets se-condaires. Aussi, ce ne sont pastoutes les personnes qui en pren-nent qui font face à ces difficultés.

Les antipsychotiques

Les dysfonctions sexuelles sont trèscourantes chez les personnes schi-zophrènes (50 à 80 % des cas).Celles-ci sont attribuées en partieaux antipsychotiques.1 Il s’agit d’unedes causes les plus fréquentes denon-adhérence au traitement phar-macologique. Comme dans le casdes antidépresseurs, les antipsy-chotiques provoquent certains effetsindésirables sur le fonctionnementsexuel : prise de poids importante(élément qui peut miner la confianceen soi du sujet), présence de symp-tômes extrapyramidaux comme larigidité (peu propice à l’activitésexuelle), baisse du désir, baisse dela libido et impuissance. Commedans le cas des antidépresseurs, ils’agit de tendances et ce ne sontpas toutes les personnes qui pren-nent des antipsychotiques qui pré-sentent de tels effets secondaires.1

Des stratégies pour remédier àces effets indésirables?

Il est important de ne pas cesser ra-dicalement la prise de médicaments

dans le but de remédier aux dys-fonctions sexuelles. Effectivement,il s’agit d’une question qui doit préa-lablement être discutée avec sonmédecin traitant. Celui-ci pourraévaluer, en fonction de l’état desanté, les stratégies possibles pourtraiter les effets secondaires au ni-veau sexuel. Voici quelques-unesdes stratégies envisageables2 :

• Attente d’une adaptation aux ef-fets secondaires de la médica-tion

• Réduction de la dose

• Arrêt temporaire de la médica-tion

• Changement d’antidépresseur

• Traitements correcteurs (pres-cription de médicaments pour li-miter les effets secondaires desantidépresseurs)

Comment l’aborder avec son par-tenaire?

Discuter de sexualité avec son par-tenaire peut représenter tout undéfi! Comment lui faire part de nosinsatisfactions sans le froisser?Comment l’aborder sans le culpabi-liser à outrance par rapport à sa ma-ladie mentale et à la médication qu’ilprend? Comment exprimer nos be-soins et nos désirs en matière desexualité?

Comme la personne peut être fra-gile, il est important de communi-quer avec respect etcompréhension. Il peut être judi-cieux de réfléchir à la formulationpour éviter de choquer son parte-naire. Voici quelques trucs qui pour-raient s’avérer utiles si voussouhaitez entamer un dialogue3 :

- Choisir un moment propice auxdiscussions et où vous vous

sentez mutuellement disponi-bles.

- Dire les vraies choses que l’onressent : faire confiance à l’autreet à la capacité de son couple àsurmonter les difficultés.

- Parler au « je » plutôt qu’au « tu» : pour éviter de faire unique-ment des reproches et que notrepartenaire se braque face à nospropos.

- Utiliser des mots clairs et précispour éviter les malentendus.

- S’informer ensemble sur lessymptômes de la maladie men-tale et les effets secondaires dela médication.

- Gardez espoir! En parler pourraitêtre un premier pas vers le chan-gement�

Références(1)MARTIN-DU PAN, Rémy et Pierre Bau-mann. « Dysfonctions sexuelles induitespar les antidépresseurs et les antipsycho-tiques et leurs traitements », Revue médi-cale suisse, 2008, vol.4, pp. 758-762.

(2)LICITSYNA, O., M. Ansseau et W. Pit-chot. « Dysfonctions sexuelles et antidé-presseurs », Revue médicale de Liège,2011, vol.66, no.2, pp. 69-74.

(3)HUBIN, Alexandra. « Comment parlerd’un problème sexuel avec son partenaire» http://www.masexualite.be/communica-tion-sexuelle/comment-parler-sexe-avec-son-partenaire/

BELTRAMI, Édouard et Gina RUBINI. «Les antidépresseurs et la sexualité desfemmes », Le clinicien, novembre 2011, pp.69-81.

Troubles de la sexualité – Antidépresseurset troubles sexuels

http://www.doctissimo.fr/html/sexualite/mag_2002/mag0329/se_5352_antidepres-seur_sexualite.htm

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Cap sur la schizophrénieComprendre pour Mieux Agir et Prévenir

Les mercredis du 15 février au 18 avril 2012 de 18h30 à 20h30

Cette formation s’adresse aux proches de personnes atteintes de schizophrénie. Ce programme estfondé sur les connaissances scientifiques les plus récentes en la matière.

Le programme prévoit 10 rencontres d’une durée de 2 heures, au cours desquelles les membres del’entourage d’une personne atteinte de schizophrénie seront d’abord informés sur cette maladie mentalepour ensuite identifier diverses pistes d’action afin de faire face aux défis posés par le soutien d’unproche atteint de la schizophrénie.

Voici un descriptif des diverses rencontres du programme.

Nous invitons les personnes intéressées à suivre cette formation à communiquer avec Julie Gascon au450-688-0541.

Coût : 25 $ pour les membres. (Ce montant couvre les frais du matériel fourni.) La réception de votrepaiement confirmera votre inscription.

FORMATION

1. Présentation du programme et début de la schi-zophrénie expliquée (partie 1)Déroulement et composition du programme. Présen-tation d’informations sur la schizophrénie.

6. La communicationObstacles de la communication et communication en

situation de conflits.

2. Schizophrénie expliquée (partie 2)Manifestation des symptômes, développement de lamaladie et risques de rechutes.

7. Le bouleversement du fonctionnement familialConserver une cohésion familiale. Les règles et limitesdans la famille.

3. Schizophrénie et difficultés associéesAutres difficultés associées : les troubles de l’humeur,l’anxiété et le risque de suicide.

8. Qualité de vie et insertion sociale de la personneatteinte de schizophrénie Services offerts, l’importance du réseau social et le re-tour au travail ou aux études (plan d’action).

4. Stigmatisation et le stress chez le procheObstacles que peut vivre le proche de la personne at-teinte; stigmatisation et les sources de stress.

9. Schizophrénie et problèmes associés à laconsommation et à l’abus de substancesMotifs et effets de consommation, impacts sur lesproches.

5. Réaction et dispositions face à la maladie Prise de conscience des émotions, processus du deuilet importance du réseau social.

10. Loi et recoursÉtapes à suivre pour faciliter la demande d’aide, le se-cret professionnel, les régimes de protection et les no-tions utiles sur les lois et obligations.

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PROGRAMME PIAPProgramme d’information et d’Accueil aux Proches

Les jeudis 19 et 26 janvier, 2 et 9 février 2012 de 18h30 à 21h00

Le programme d’accueil aux proches a été révisé et est maintenant offert à l’ALPABEM depuis février 2010.Ce programme comprend 4 séances d’une durée de 2 heures chacune et s’adresse aux membres de l’entou-rage d’une personne atteinte de maladie mentale. Il a pour objectif de permettre aux membres de l’entouragede mieux reconnaître les symptômes reliés à la maladie mentale d’un proche, développer leurs sentiments decompétence et les outiller pour mieux gérer le stress causé par leur nouvelle réalité d’accompagnateur. Pour information et inscription, communiquez au 450-688-0541.

Coût : Gratuit (dépôt de 20$ requis qui sera remboursé à la fin de la formation aux participants quiauront été présents aux 4 rencontres)

Ateliers de communication

Les jeudis du 16 février au 19 avril 2012 de 14 h à 16 h

Apprendre à mieux communiquer pour améliorer ses relations avec une personne atteinte de maladie men-tale.

L'ALPABEM vous offre la possibilité de mieux vous outiller pour améliorer la communication au sein de votrefamille, en proposant des ateliers basés sur le modèle conçu par M. Paul Bédard, psychologue. Cette formations'adresse à toute personne désireuse d'améliorer ses relations avec quelqu’un qui souffre d'un trouble de santémentale. Pour information et inscription, demander Jorge Monterroso au 450-688-0541.

Coût : 25 $ pour les membres (Ce montant couvre les frais du matériel fourni). La réception de votrepaiement confirmera votre inscription.

« Apprenez à lâcher prise »

Les jeudis du 16 février au 26 avril 2012 de 19 h à 21 h

Chacun d’entre nous porte des deuils non résolus. Que ce soit la perte d’un être cher, d’un échec ou d’un rêvenon réalisé, ces « boulets » finissent par affecter notre vie, notre travail, nos relations. Étant envahis par cespensées, nous pouvons être à fleur de peau, remplis de colères, de regrets et de culpabilité. Ces sentimentssont des bombes à retardement. Voilà pourquoi il est nécessaire de faire face à ces deuils.

Profitez de cette formation de 11 semaines animée par M. Fernando Seguel et Mme Gloria Henriquez les jeu-dis, de 19 h à 21 h, du 16 février au 26 avril 2012.

Nous invitons les personnes intéressées à suivre cette formation à communiquer à l’ALPABEM au 450-688-0541.

Coût : 25 $ pour les membres. (Ce montant couvre les frais du matériel fourni.) La réception de votrepaiement confirmera votre inscription.

Formation TPL

Nous vous informons que le groupe pour l’hiver 2012 est complet. Si vous êtes intéressé à suivre cette for-mation, nous vous invitons à communiquer avec Marie-Pier Lottinville au 450-688-4TPL (4875) afin de vousinscrire sur la liste d’attente pour l’automne 2012.

Coût : 25 $ pour les membres. (Ce montant couvre les frais du matériel fourni.) La réception de votrepaiement confirmera votre inscription.

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« Communiquer suppose aussides silences, non pour se taire,mais pour laisser un espace à

la rencontre des mots. »

D’origine française,Jacques Salomé est unpsychosociologue di-plômé de l’école des

Hautes Études en Sciences So-ciales de Paris. Il est aussi forma-teur, écrivain et poète. En-dehors deces professions classiques, on parleégalement de lui comme d’un éveil-leur de conscience, d’un archéo-logue de nos histoires intimes, d’unpasseur de vie ou d’un jardinier desrelations humaines.1

Dans le cadre de la conférence deMme Dominique Geffroy intituléeÉtablir une relation vivante avec sesproches (17 janvier 2012 à 19h),nous allons aborder la Méthode ES-PERE, approche développée parJacques Salomé. Il s’agit d’une dé-marche pédagogique et éducativequi s’inscrit dans un processus deformation et de développement per-sonnel. Celle-ci n’a donc pas une fi-nalité thérapeutique comme telle.Elle vise avant tout « l’appropriation

et la mise en pratique de savoirsêtre et de savoirs devenir » quenous pouvons utiliser au sein denos relations interpersonnelles.1

L’approche ESPERE

E comme ÉNERGIES comme SPÉCIFIQUEP comme POUR UNEE comme ÉCOLOGIER comme RELATIONNELLEE comme ESSENTIELLE

L’objectif premier de la méthode ES-PERE est de favoriser des commu-nications et des relations en santé.Elle part du postulat que « chacunsait ce qui est bon pour lui ».2 Ils’agit avant tout d’un processus quise fait en plusieurs étapes et prenddu temps. Cette méthode fournitdonc des repères et des outils pourapprendre une autre façon de com-muniquer. Au fil de nos apprentis-sages, on développera de nouvelleshabitudes de communication quisont en cohérence avec nos be-soins fondamentaux, nos désirsprofonds et nos valeurs.2

En fait, la méthode ESPERE en-

seigne l’art d’entrer en relation. Ellecherche à « substituer l’ouverture àla fermeture et à défaire les nœudsrelationnels. »4 Ses valeurs de basesont les suivantes3 :

• Le respect de soi-même

• Le respect de l’autre

• Le non-jugement

• Le positionnement clair (excluretoute dynamique de manipula-tion)

• La responsabilisation face ànotre vécu et au pouvoir quenous avons sur celui-ci

Bref, en partant de ces concepts,Jacques Salomé nous oriente afinque nous prenions le temps de ré-fléchir sur nous-mêmes et sur notrefaçon d’agir dans nos relations inter-personnelles. En se familiarisantavec l’approche ESPERE, nous ap-prendrons à être plus présents ànous-mêmes et aux autres, tout endéveloppant des relations plus au-thentiques et salutaires.

LA COMMUNICATION

Un homme

ET SON APPROCHEPar Julie Gascon

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Des suggestions de lecture�

En terminant, voici la description detrois ouvrages de Jacques Saloméqui pourraient vous intéresser etvous permettre de mieux connaîtreson approche, tout en vous faisantpatienter jusqu’à la conférence du17 janvier 2012! Ces trois livres sontdisponibles à la bibliothèque del’ALPABEM.

Jamais seuls ensemble (Les Édi-tions de l’Homme, 1995)

« Jacques Salomé nous invite àmieux cerner les fondements d’unerelation durable dans un couple. Ilnous propose, outre une réflexionapprofondie, des outils concretspour construire des échanges sur larencontre des différences, sur la ca-pacité à vivre une double intimitécommune et partagée, personnelleet respectée. Un ouvrage indispen-sable susceptible d’aider des mil-liers de couples à fonder leur avenirsur une communication plus vraie,plus profonde, plus authentique. »1

Pourquoi est-il si difficile d’êtreheureux? (Albin Michel, 2077)

« Ce livre est une réponse à laquestion souvent posée : Est-il pos-sible d'être heureux ? « Oui, cela esttoujours possible, quelles que soientles difficultés que nous pouvonsrencontrer ou traverser à un mo-ment ou l'autre de notre existence.Il est possible de se rendre heureuxen renonçant à se rendre malheu-reux ! ». Chacun des textes présen-tés recèle une invitation à mieuxrepérer la façon dont nous entrete-nons, avec une grande habileté ouavec inconscience, des comporte-ments, des attitudes qui vont dé-clencher ou entretenir chez l'autredes réponses négativantes ou pol-luantes. »1

À qui ferais-je de la peine sij’étais moi-même? (Les Éditionsde l’Homme, 2008)

« Dans cet ouvrage, Jacques Sa-lomé nous interpelle au plus vif denous-mêmes. Il nous rappelle com-bien nous sommes d'une créativitéextraordinaire, d'une habileté in-croyable, d'une ténacité exemplairepour produire et entretenir des auto-saboteurs qui nous conduisent àdire ou à faire ce que justementnous ne souhaitons pas. Car lafonction la plus évidente des auto-saboteurs est de nous entraîner àproduire des compor-tements, à pronon-cer des paroles, ànous engager ou ànous lan-cer dansdes pro-jets quine cor-r e s p o n -dent pasdu tout à

nos as-p i r a -

tions

réelles, ànotre êtreprofond. C'esten les recon-naissant (�) quenous pourronsnous en libérer, lâ-cher prise sur leur em-prise et accéder ainsiau meilleur de nous-mêmes. »1

Bonne lecture et au plaisir devous voir à la conférence du 17 jan-vier !

Références

(1) www.j-salome.com

(2) www.institut-espere.com

(3) www.communiquer-et-grandir.com/la-methode-espere/

(4) www.communiquons-espere.com

SALOMÉ, Jacques. Jamais seuls ensem-ble, Les Éditions de l’homme, 1995, 169pages.

SALOMÉ, Jacques. Pourquoi est-il si diffi-cile d’être heureux ?, Albin Michel, 2007,220 pages.

SALOMÉ, Jacques. À qui ferais-je dela peine si j’étais moi-même?, Les

Éditions de l’Homme, 2008, 216pages.

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ATELIER DE BIJOUX - Dimanche 23 janvier, 13h

ATELIER DE SUSHI - Dimanche 20 février, 13h

CABANE À SUCRE - Dimanche 27 mars - Départ 11h45CABANE À SUCRE - Dimanche 27 mars - Départ 11h45

ATELIER DE SUSHI - Dimanche 20 février, 13h

ATELIER DE BIJOUX - Dimanche 23 janvier, 13h

CABANE À SUCRE - Dimanche 27 mars - Départ 11h45

ATELIER DE SUSHI - Dimanche 20 février, 13h

ATELIER DE BIJOUX - Dimanche 23 janvier, 13h

2011-2012

CABANE À SUCRE - Dimanche 27 mars - Départ 11h45

ATELIER DE SUSHI - Dimanche 20 février, 13h

ATELIER DE BIJOUX - Dimanche 23 janvier, 13h

CONNAÎTRE SON APPAREIL PHOTODimanche le 26 février 13h à 15h

Vous avez reçu un appareil photo numérique récemment ? Vous trouvez qu’il y a beaucouptrop de «pitons» ? Vous aimeriez exploiter adéquatement votre appareil pour différentes oc-casions et différentes saisons ? Venez au cours d’initiation sur l’utilisation d’un appareil photonumérique lors de ce dernier dimanche de février.

Coût : Gratuit - réservé aux membresOù: Dans les locaux de l’ALPABEM

INITIATION À L’AUTODÉFENSEDimanche le 29 janvier à 13h à 15h

Pas besoin d’être Bruce Lee pour participer à cet atelier. Vous voulez connaître les notions debase de l’autodéfense ? Apprendre à reconnaître les situations qui pourraît être risquées ? Outout simplement vous amuser avec des amis dans le cadre d’une activité plus physique ? Venezbouger le 29 janvier prochain dès 13h.

Coût : Gratuit - réservé aux membresOù: Dans les locaux de l’ALPABEM

DÎNER COMMUNAUTAIRE DE NOËLJeudi 8 décembre de 11h30 à 16h

L’ALPABEM vous invite une fois de plus cette année à participer à son dîner communautairede Noël. Chaque participant doit apporter un plat froid afin de partager avec le reste du groupe.Un menu a été prévu. Vous n’aurez qu’à nous confirmer votre choix de plat. Si vous souhaitezpasser plus de temps en notre compagnie, nous vous proposons ensuite, dès 13h30 une acti-vité de peinture sur céramique.

Coût : 5$ (pour ceux qui participent à l’activité céramique) - réservé aux membresOù: Dans les locaux de l’ALPABEM

Sentiment d’appartenance, plaisir etcréativité sont à l’ordre du jour pourvous cet hiver

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ALPABEM1772 boulevard des Laurentides, VimontLaval (Qc), H7M 2P6Tél. 450.688.0541 Fax. 450.688.7061 [email protected]

Dîner communautaire de Noël - Jeudi 8 décembre des 11h30

Initiation à l’autodéfense - Dimanche 29 janvier dès 13h

Connaître son appareil photo - Dimanche 26 février dès 13h

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Comme bien des gens, il y a denombreuses chances que vousn’ayez jamais entendu ce mot. Ils’agit d’un trouble classé parmi lestroubles du contrôle des impulsions,mais qui s’apparente grandementaux troubles obsessifs compulsifs.Selon le DSMIV, 5 critères doiventêtre présents : arrachage répété deses propres cheveux aboutissant àune alopécie (perte de cheveux),sentiment croissant de tension justeavant l’arrachage des cheveux, plai-sir ou soulagement pendant l’acte.Les perturbations ne sont pas mieuxexpliquées par un autre troublemental ni par une affectation médi-cale et elles causent une souffrancecliniquement significative ou une al-tération du fonctionnement social,professionnel ou d’autres domainesimportants. Pour connaître ce trou-ble plus en détail, nous avons de-mandé à Madame Natalia Koszegi,psychologue, de répondre àquelques questions afin de nouséclairer sur ce sujet.

Qu’est-ce que la trichotillomanie(TTM)?Il s’agit d’une mauvaise habitudeau même titre que celle de se ron-ger les ongles. C’est un acte ré-pété, celui de s’arracher lescheveux ou les poils du corps.

N’importe quelle zone poilue peutêtre affectée par cette habitude.Un sentiment de tension amène lapersonne à ressentir le besoin des’arracher les cheveux. Lors del’arrachage, un sensation de plaisirou de soulagement accompagne legeste. Jouer dans ses cheveux,c’est de la trichotillomanie, maistrès légère parce que la personnen’en souffre pas. C’est comme seronger les ongles : beaucoup degens le font, mais peu en souffrent.L’action de se ronger les onglesest mieux acceptée socialement etaffecte moins l’apparence. Parmiles gens qui consultent, un épisodede TTM peut durer jusqu'à uneheure et plus durant lequel ils peu-vent s’arracher jusqu'à 100, 200 ou300 cheveux à chaque fois.

Peut-on évaluer un pourcentagede la population qui souffre decette impulsion ?Aucune statistique ni étude épidé-miologique n’a été faite à ce sujet..Il est rapporté dans le DSM-IV-Rqu’une enquête a été réalisée au-près d’étudiants à savoir s’ils ontdéjà connu un épisode de tricho-tillomanie (TTM) au cours de leurvie. Il s’est avéré que 0.6 % desétudiants interrogés avait déjàvécu de la TTM. Selon Mme Kos-zegi et les appels reçus à la cli-nique, bon nombre de gens ui ontune vie dite « normale » souffriraitde cette maladie.

Avez-vous rencontré beaucoupde personnes qui souffrent deTTM dans votre carrière ?

La quoi?LA TRICHOTILLOMANIE

Entrevue avec Natalia Koszegi, psychologue

Par Sandra Loiselle

LE TOC

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Les gens ont honte et n’en parlentpas. Lorsqu’ils découvrent quecette problématique peut être soi-gnée, ils sont surpris et sont égale-ment contents de savoir que cettemaladie a un nom et qu’il existe untraitement. Il n’existe aucune statis-tique, car les gens n’en parlent pas.Peu de gens connaissent cette pro-blématique et la maladie mentaleest encore tabou.

À quel moment (enfance, ado-lescence, adulte), les gens déve-loppent-ils cette impulsion?Parfois, pendant une période tran-sitoire de la petite enfance, cer-tains enfants s’arrachent lescheveux. Cette problématique estplus détectable en bas âge, car lesenfants ne se cachent pas pour lefaire. La plupart du temps, cettehabitude disparaît après un certaintemps. Par contre, la plupart desgens qui consultent à la cliniqueont commencé à s’arracher lescheveux à l’adolescence, vers 13ou 14 ans. La TTM est variabledans le temps, c’est-à-dire quependant un certain temps, l’arra-chage de cheveux peut être in-tense, s’arrêter quelques mois etrecommencer lorsque la personnetraverse une période plus stres-sante. La partie du corps affectéepeut varier en fonction de la pé-riode, du stress et de la personne.Par exemple, au début, les genspeuvent s’arracher les cheveux etl’épisode suivant, ils peuvent s’ar-racher les poils de d’autres partiesdu corps (jambes, pubis, bras,sourcil, cils).

Est-ce que nous savons ce quicause ce trouble ?Comme bien des maladies men-tales, la cause de la TTM n’est pasconnue. Par contre, des caracté-ristiques communes aux gens qui

souffrent de désordres d’habitudesont été identifiées au centre de re-cherche. Il s’agit souvent de gensperfectionnistes, exigeants enverseux-mêmes qui ont tendance àvouloir en faire plus, être productifsou encore à faire les choses rapi-dement. Ceci les amène à posercertaines actions et à êtreconstamment sous tension. Étantagités, ils ressentent le besoin defaire quelque chose comme dejouer avec une mèche de cheveuxou de les arracher. C’est une habi-tude auto-renforçante car un senti-ment de détente ou desoulagement est associé au geste.

Est-ce que le fonctionnementprofessionnel et/ou social esttouché par cette problématique?Les effets de la TTM affectent indi-rectement la vie professionnelle etsociale. Les gens qui en souffrentfont les actes répétés lorsqu’ilssont seuls à la maison et contrô-lent les habitudes lorsqu’ils sont autravail. Par contre, la TTM en-traîne de l’alopécie (perte de che-veux) donc des trous sur la tête.Ils ont besoin de les camoufler ense coiffant différemment, ils évitentles activités qui vont les décoifferet ne vont pas chez le coiffeur. Ilsvivent de la honte et préfèrents’isoler pour éviter que les gensdevinent leur comportement.

Une patiente de Mme Koszegi mâ-chouillait ses cheveux et son den-tiste en a trouvé entre ses dents.Elle a été très embarrassée et n’estplus retournée chez le dentiste parla suite.

Quelles sont les émotions vécuesavant, pendant et après l’arra-chage de cheveux ?

Avant l’arrachage, des émotionstelles que la frustration, l’ennui, lestress et l’ennui peuvent être pré-sentes, ce qui amène une tensionsupplémentaire. Pendant le geste,les sujets se sentent dans une bulle,ils sont seuls avec eux-mêmes,avec leurs pensées et ont un senti-ment de bien-être. Après, ils viventde la culpabilité, de la honte, de latristesse et sont déprimés.

Habituellement, est-ce que lesgens de l’entourage de ces per-sonnes s’en aperçoivent ?Le comportement est facilementperceptible chez les enfants, maisles adolescents et les adultes arri-vent à le cacher. Il peut être trèsdifficile de voir si quelqu’un s’ar-rache les cheveux. Il est plus fa-cile de voir si la personnes’arrache les cils ou les sourcilscar il est difficile de le cacher. Aucentre de recherche Fernand Sé-guin, les psychologues demandentaux clients s’ils connaissent desproches qui pourraient remplir unquestionnaire concernant les pro-grès observés chez la personnequi souffre de la TTM. Mais peude clients sont en mesure de don-ner ce questionnaire à leursproches, car leur entourage n’estpas au courant.

Est-ce que les femmes souffrentplus que les hommes de cettecompulsion ?Selon Mme Koszegi, il semble quece soit à peu près égal entre lesdeux sexes avec une légère majo-rité de la part des femmes. Maisest-ce vraiment à cause de la ma-ladie ou parce que les femmesconsultent plus pour la probléma-tique ? Elle a constaté que, dé-pendant du sexe du sujet, les poilsne sont pas arrachés aux mêmesendroits sur le corps.. Chez les

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LE TOC - SUITE

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hommes, ce sont plus les poils ducou et de la barbe tandis que chezles femmes, ce sont surtout lescheveux, les cils et les sourcils.

Quels sont les traitements of-ferts pour cette maladie et enquoi consistent-il?Le seul traitement connu est la thé-rapie cognitivo comportementale.Au centre de recherche, cette thé-rapie est offerte en individuel.Pendant les 4 premières rencon-tres, les sujets doivent faire uneprise de conscience de la tensionqu’ils subissent, et ce, même ensituation de détente, comme en re-gardant la télévision ou en faisantde la lecture par exemple. L’objec-tif est de leur apprendre à diminuerl’activation pour être moins agités,moins tendus. Des techniques derelaxation et de respiration sont uti-lisées. Les comportements qui lesmaintiennent sous tension sontanalysés avec eux. Par exemple,conserver un agenda très rempli,tenir son crayon en mettant tropd’énergie ou taper fortement surson clavier. Le tout se termine pardes exercices visant à remettre enquestion, ou du moins nuancer,certaines pensées ou croyancesassociées à l’habitude (par exem-ple, au sujet du perfectionnisme,du désir de productivité ou de per-formance excessif ou non-adapté).

À la clinique, avez-vous un bontaux de succès avec la thérapiecognitivo-comportementale ?Mme Koszegi affirme que les ré-sultats sont encourageants et elleestime à 70 % le taux de succèsdes changements significatifs auplan du contrôle de l’habitude, cequi est très bien selon elle. Eneffet, les gens ont un meilleurcontrôle de leurs habitudes et ap-pliquent les stratégies dans leur

quotidien. Une habitude estlongue à se défaire.

Est-ce qu’il existe des médica-ments associés à cette problé-matique ?Madame Koszegi mentionne nepas connaître de médicament spé-cifique pour ce désordre d’habi-tude.

Est-ce qu’il existe des groupesde soutien? Si oui, où ?Au Québec, il ne semble pas yavoir de groupe de soutien, maisMme Koszegi nomme qu’il seraitbien d’avoir un endroit où partager.Par contre, il existe des blogues,des forums où les gens peuventdiscuter de cette problématique.

Est-ce qu’il existe des troublesconcomitants à cette compul-sion ? Si oui, lesquels ? Plusieurs troubles peuvent être as-sociés comme l’onychophagie (seronger les ongles), les troubles del’humeur, les troubles anxieuxcomme les TOCS (trouble obsessifcompulsif), le TAG (troubled’anxiété généralisée), les troublesalimentaires et les troubles de per-sonnalité. Toutefois, plusieurs per-sonnes souffrant detrichotillomanie n’ont aucun autretrouble.

Précédemment, vous avez men-tionné que la TTM était une habi-tude au même titre que celle dese ronger les ongles, est-ce quedes gens consultent parce qu’ilsont cette mauvaise habitude ?Oui, il y a des gens qui se rongentles ongles jusqu’à ce que leursdoigts soient enflés et rouges. .Ceci peut leur amener des pro-blèmes de santé dus à une infec-tion et peut également toucher leurestime personnelle. Lorsqu’une

personne se ronge les ongles defaçon compulsive, il s’agit d’uneperte de contrôle qui cache peut-être des émotions relatives austress et des exigences trop éle-vées envers soi-même..

Pour terminer, Mme Koszegi trouveimportant de dire aux gens qui souf-frent de trichotillomanie, qu’ils nesont pas seuls et qu’il y a de l’espoirdans l’atteinte de leurs objectifs. Ilspeuvent téléphoner au centre de re-cherche Fernand-Séguin pour avoirde l’aide s’ils en ressentent le be-soin. Un projet de recherche est encours actuellement au centre de re-cherche sur les désordres d’habi-tudes. Certaines personnes quicorrespondent au profil visé par larecherche peuvent être sélection-nées pour participer à un traitementindividuel de 14 semaines. Lespersonnes intéressées peuventcontacter madame Karine Bergeronau 514-251-4015 (3585).

Mme Nathalia Koszegi,psychologie, Centre de re-cherche Fernand-Seguin

Références

American Psychiatric Assoication. MINIDSM-IV-TR. Critères disgnostics (Wsa-hington DC, 2000). Traduction françaisepar J.-D. Guelfi et al., Masson, Paris, 2004,384 pages.

Natalia Koszegi, M.Ps., psychologueCentrede recherche Fernand-Seguin

Équipe de Kieron O'Connor514-251-4015, poste [email protected]

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Le diagnostic d’une maladiementale entraîne désarroi,impuissance, inquiétudes,incompréhension et cham-

boule la vie de la personne qui le re-çoit. À partir de ce moment, elle estétiquetée, elle devient « schizo-phrène », « bipolaire » ou encore «dépressive ». Elle doit réorganiserles sphères de sa vie et s’adapterface à la maladie. Elle obtient habi-tuellement un suivi, une médicationet son entourage est souvent pré-sent pour l’aider et la supporterdans ces épreuves. Toutefois, quis’occupe des membres de l’entou-rage, et quels sont les impacts surces derniers ?

Vivre avec un proche ayant des ma-nifestations cliniques d’un troublemajeur de santé mentale est aussiéprouvant pour l’entourage quepour la personne qui en souffre elle-même. Le proche peut ressentir duchagrin, de la peur, de la honte, dela culpabilité, de la colère. Qui plusest, cette situation peut avoir des ré-percussions dans plusieurs aspectsde sa vie, tant au niveau profession-nel, interpersonnel, familial ou en-

core personnel. Comment alors tra-verser ces moments difficiles en tantque couple sans que celui-ci ne s’ef-frite? Y a-t-il des impacts pour la sta-bilité et l’harmonie d’un couple ?

Avoir une personne atteinte de ma-ladie mentale dans l’entourage en-traîne inévitablement des enjeux, etce peu importe le type de maladie.Lorsque le proche atteint est un en-

fant, les conjoints peuvent se retrou-ver en conflit dans la façon de l’édu-quer. En plus d’avoir un styleéducationnel propre à chacune deleur personnalité, ceux-ci peuventse trouver dans une position où l’unvoudra prendre l’enfant plus encharge. L’un préférera mettre l’em-phase sur l’appropriation des res-ponsabilités alors que l’autrepréférera faire les choses à la place

LE COUPLE

Le bonheur en couple

MALGRÉ LA MALADIEMENTALE

Par Marie-Pier Lottinville

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de l’enfant, croyant que celui-ci n’apas les capacités.

Au niveau financier et professionnel,le couple peut aussi vivre des frus-trations l’un envers l’autre. Ce quel’on observe parfois est une dévo-tion totale d’un des parents. Il peut,par exemple, manquer plusieursjournées de travail pour pouvoirs’occuper de son proche, ce qui en-traîne inévitablement une diminutiondes revenus et parfois une insatis-faction de la part des employeurs.L’un des conjoints, s’impliquantmoins que l’autre, peut alors vivredes frustrations. Des conflits risque-ront d’apparaître dans le couple.

Disposant de moins de temps pours’occuper tant de leur couple qued’eux-mêmes, les deux conjointsrisqueront aussi de développer unsentiment d’isolement. Ce senti-ment peut être expliqué par le faitde se dévouer complètement auproche, ce qui réduit considérable-ment le nombre de sorties avec lesamis, dans la famille ou toute autreactivité sociale. Dans la même li-gnée, les conjoints peuvent aussiressentir de la honte et de la culpa-bilité face à la maladie de leurproche. De ce fait, ils ne seront pasenclins à en parler avec les mem-bres de leur entourage et à allerchercher de l’aide. Ils peuvent aussiavoir peur du jugement, jugementqui peut être explicite, par des com-mentaires tels que « Tu es beau-coup trop sévère avec ton enfant »ou encore « Tu devrais le mettre de-hors de chez toi ». Sans qu’il soitclairement démontré, ils peuventaussi avoir peur du jugement de leurvoisinage, par exemple lorsqu’unévénement se produit et qu’ils doi-vent appeler la police.

Le seul fait d’entendre la nouvelle

du diagnostic aussi bien qu’avoirdes difficultés avec un proche quel’on aime peut entraîner des difficul-tés psychologiques. On observe ré-gulièrement dans notre clientèle unépuisement et une diminution mar-quée de l’énergie qui, chez cer-taines personnes, peut carrémentdériver vers la dépression. Cette si-tuation a inévitablement des réper-cussions chez le conjoint qui voitson proche atteint souffrir, et son ousa partenaire également.

Les partenaires d’une famille re-constituée peuvent aussi vivre une« double » difficulté lorsque l’enfantd’un des partenaires souffre d’untrouble de santé mentale. En plusdes enjeux qu’ils doivent affronteren ne détenant pas le rôle de parentbiologique, ils doivent aussi compo-ser avec le fait que l’enfant de leurconjoint nécessite plus d’attention etde soins qu’un autre. Ce qui peutêtre difficile à comprendre est aussile fait que comme il n’y a pas de liende sang, ce conjoint ne s’investirapeut-être pas autant que son parte-naire le voudrait dans la relationavec la personne atteinte.

Bien entendu, comme pour de nom-breux couples qui traversent desépreuves, les relations intimes peu-vent être affectées par la situation.Les désaccords vécus au niveau del’éducation et de la prise en chargedu proche, l’épuisement, la colère,la tristesse, l’isolement, les difficul-tés financières et l’état mental desconjoints sont tant de facteurs pou-vant influencer la présence, voiremême l’absence, de rapports in-times.

Vivre avec un proche atteint peutamener les conjoints, l’un autantque l’autre, à se remettre en ques-tion, que ce soit au niveau person-

nel ou encore au niveau du coupleen soi. Il est donc primordial deprendre le temps d’en discuter ou-vertement l’un avec l’autre, validerce que cela peut nous faire vivre etcomment remédier à la situation desorte que le couple ne s’effondrepas. Évidemment, il se peut que lesdésaccords subsistent toujours,mais l’idée est d’en parler, d’arriverà un consensus et d’être capable des’exprimer. Prenez du temps dequalité pour le couple, discutez ou-vertement et si vous n’y arrivez passeuls, n’hésitez pas à consulter unspécialiste qui pourra vous aider àtenir le coup dans votre couple pourpouvoir mieux aider à deux!

La Fédération des familles et amisde la personne atteinte de maladiementale (FFAPAMM) dispose de dif-férents fascicules destinés auxproches sur des sujets tels que «Rôles et responsabilités » ainsi que« La vision familiale » disponibles àl’ALPABEM pouvant enrichir vosconnaissances. N’hésitez pas àvenir à nos bureaux vous en procu-rer.

Fermeture des bureauxVendredi 23 décembre à midi au 6 janvierinclusivement. Nous serons de retour le 9

janvier 2012. Joyeuses fêtes !

• CSSS des Mille-Iles450 661-2572

• CSSS du Marigot450 668-1803

• CSSS du Ruisseau-Papineau450 687-5690

• CSSS Sainte-Rose de Laval450 622-5110

En cas d’urgence, contactez la di-vision urgence sociale : DIVISIONURGENCE SOCIALE 450 662-4595 du lundi au vendredi de 8 hà 17 h 30. Après les heures d’ou-verture, composez le 911.

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Qui ne s’est jamais sentianxieux à l’approched’un examen important,d’un exposé oral ou

d’une performance sportive? Pourcertaines personnes, l’anxiété peutêtre présente, au point de ne pasfermer l’œil de la nuit, au point d’enavoir des courbatures et des dou-leurs ou au point d’en avoir des nau-sées. Si vous êtes du type plusréaliste et terre à terre, vous aurezprobablement déjà tourné cespages, ou bien vous vous deman-derez qui peut être anxieux au pointd’en avoir des nausées et d’avoirdes troubles du sommeil. Pour lesautres qui s’y retrouvent, vous aurezsans doute quelques réponses àvos questions incessantes. Je voussouhaite donc la bienvenue aucœur de ce monde où personne n’adroit à l’erreur, où vous devez êtreconstamment le meilleur et sansaucun doute parfait.

Au travail, dans le sport, dans lesactivités artistiques, les gensanxieux peuvent se retrouver n’im-porte où. Surtout dans une sociétéoù la performance et la réussite

n’ont jamais autant été valorisées.Toutefois, le bassin le plus volumi-neux pour retrouver ces individusdemeure l’université. À l’idée d’avoirun examen ou un exposé oral, laplupart des étudiants ressentent uncertain stress, réaction qui est nor-male dans l’univers universitaire. Ilexiste toutefois une part d’étudiantsqui, voulant à tout prix exceller, res-sentiront un stress tellement élevéque celui-ci aura des répercussionsimportantes et prendra une placedémesurée dans leur vie.

Qu’est-ce que l’anxiété?

Tout d’abord, qu’est-ce quel’anxiété? La psychologue BéatriceBeaucage l’explique comme suit : «L’anxiété est un état d’appréhen-sion, de tension ou de malaise quiprovient de l’anticipation d’un dan-ger, dont la source n’est pas tou-jours reconnue consciemment. Plusspécifiquement, l’anxiété se com-pose de sentiments subjectifs(peur), de pensées anxiogènes,d’activation physiologique telle

L’ANXIÉTÉ

Anxiété et performance

UN COCKTAIL EXPLOSIF

Par Marie-Pier Lottinville

« L’anxiété est unétat d’appréhen-sion, de tensionou de malaise quiprovient de l’antici-pation d’un danger,dont la source n’estpas toujours reconnueconsciemment »

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l’augmentation de la pression san-guine et de réponses physiqueset comportementales commel’insomnie. L’anxiété est un si-gnal, une réaction à un dan-ger réel ou imaginé ».

L’anxiété de performance,sujet de cet article, se tientdonc en tête de file lorsque l’onparle de danger imaginé. Face àcelui-ci, la personne souffrantd’anxiété de performance pourraressentir les mêmes effets quesi elle était devant un dan-ger réel pour sa vie, la dif-férence étant qu’au lieud’avoir peur de mourir, elleaura peur de l’échec.L’exemple peut paraître far-felu, mais il n’en reste pasmoins que c’est la réalité desgens souffrant d’anxiété de per-formance. Stress élevé, panique,angoisse, troubles digestifs, nau-sées, maux de tête, désir d’être par-fait sont des symptômes parmid’autres pour décrire comment sesent la personne anxieuse. À voirces symptômes, il est facile de sedemander ce qui les motive à souf-frir à ce point. C’est ce que nous re-garderons en détail un peu plus loin.

Il importe de souligner dès le départque la relation entre anxiété et per-formance demeure contradictoire.En effet, le résultat de la perfor-mance est en lien avec le niveauselon lequel un individu souffred’anxiété. Un niveau modéréd’anxiété aura une influence posi-tive et voire même bénéfique sur laperformance, alors qu’un niveautrop bas ou trop élevé d’anxiété peutavoir un effet néfaste et dévastateur,venant entraver la performance del’individu. En ce sens, le fait de vou-loir faire parfaitement la tâche ou dese souvenir exactement ce que l’on

a étudié impose tellement de pres-sion sur la personne qu’elle finit parêtre envahie par son stress et neplus se souvenir de ce qu’elle savaitpourtant sur le bout des doigts.

D’où vient l’anxiété de perfor-mance?

En ce qui a trait à l’étiologie, plu-sieurs chercheurs s’entendent pour

confirmer que l’anxiété est un traitinhérent à l’individu lui-même. Cetteplausible cause nous mène donc àpenser que l’anxiété serait dépen-dante des traits de personnalitéd’un individu, de ses croyancesainsi que de son attitude. Pourvous éclairer, voici quelques hy-pothèses sur le développement

de traits de personnalité anxieux.On suppose que celle-ci pourrait sedévelopper lors des débuts sco-

laires, lorsque les attentes desparents face à leurs enfants

sont irréalistes. Face à cesattentes irréalistes queles enfants ne sont pasnécessairement capa-bles de satisfaire, des

sentiments de culpabilitéet de frustration pourraient

apparaître chez l’enfant, quitentera sans cesse de répon-

dre aux exigences en ne selaissant pas le droit à l’erreur, à

la critique et encore moins àl’échec.

Évidemment, cette relation plausibleentre anxiété et performance n’enest pas une de cause à effet, maispermettrait d’expliquer ce trait chezcertaines personnes. Dans le mêmeordre d’idées, l’environnement sco-laire peut aussi avoir un effet anxio-gène chez l’enfant, qui peut sesentir impuissant et anxieux faceaux pressions exigées par notresystème scolaire, que ce soit au pri-maire, au secondaire ou aux étudespostsecondaires. Face à cette pres-sion, l’étudiant soucieux de sa per-formance travaillera deux fois pluspour s’assurer une réussite. C’est àce moment que l’anxiété de perfor-mance devient un cercle vicieux.Comme l’exprime si bien la psycho-logue Béatrice Beaucage; « ces étu-diants ont souvent un niveau deréussite plus faible que les autres,

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Groupe d’entraide du lundi soir

Les lundis, de 19 h à 21 h

Animé par M. Yves Lardon, travail-leur social au Centre le Florès etconseiller clinique de l’ALPABEM,ce groupe s’adresse aux parents etamis de personnes atteintes demaladies mentales.

Venez échanger, travailler et sur-tout prendre du temps pour vouslors de ces soirées dont vous êtesl’acteur principal.

Dates du groupe d’entraide : dé-cembre (5, 12 et 19); janvier (9, 16et 23); février (6, 13 et 20) *Veuillezprendre note qu’il est obligatoired’avoir rencontré un intervenantavant de participer à ce groupe.

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écart qui s’accentue plus la tâcheest difficile. Ils ont parfois développéde moins bonnes habiletés d’étude– dictées par leur souci de réussiteparfaite – pour lesquelles ils tente-raient de compenser en étudiant en-core plus longtemps, mais de façoninefficace parce que trop perfection-nistes.»

Une autre hypothèse susceptibled’expliquer l’anxiété de performanceserait que les gens considérable-ment anxieux auraient tendance àattribuer leur réussite à des facteursexternes, par exemple « J’ai eu dela chance » ou « L’examen était fa-cile » alors que les échecs sont plussouvent attribuables à des facteursinternes tels que « Je vaiséchouer» ou « Je ne suis pasassez bon, je n’étais pas préparé ».Selon certains auteurs, l’estime desoi revêt une grande importancedans cette hypothèse puisqu’il expli-querait le manque de confiance enses ressources et ses capacités,d’où le sentiment excessif et inces-sant d’anxiété chez certaines per-sonnes qui ont pourtant lescompétences.

Une dernière hypothèse permettantd’expliquer l’anxiété de performancese base sur l’attitude et la percep-tion que l’individu anxieux a de la si-tuation ou de la tâche. Deuxaspects dominent cette perceptiondans l’anxiété de performance, soitla perception de la difficulté de latâche par rapport à ses propres ca-pacités, soit la perception de l’im-portance de la tâche. En d’autresmots, le fait de percevoir une tâchecomme étant difficile et exigeantepeut générer de l’anxiété, d’autantplus si la tâche est perçue commeétant au-delà de nos capacités etcompétences. Étant incertain du ré-sultat, c’est à ce moment que peut

se manifester l’anxiété, d’autantplus si la tâche revêt une grande im-portance à nos yeux. En résumé,l’incertitude du résultat, la percep-tion de ses capacités face à la tâcheainsi que l’importance accordée à latâche seraient des causes del’anxiété.

Comment reprendre le contrôle ?

Tout d’abord, la clé pour reprendrele contrôle est ne pas se laisser en-vahir par l’anxiété et de prendreconscience du problème. En pren-dre conscience, c’est aussi réaliserque les attentes et les exigencesque l’on s’impose sont démesurées.S’attendre à tout savoir dans lesmoindres détails en vue d’un exa-men ou d’un exposé oral et se per-mettre de ne pas être parfait peutenlever une énorme pression. Nouspouvons ainsi être moins sujets auxdéceptions.

Il paraît aisé de dire que nous de-vons accepter que l’on a droit à l’er-reur, que nous ne pourrons jamaistout savoir ou encore qu’il faut sedonner une chance. Parfois, ces pa-roles ne sont pas assez pour fairediminuer l’anxiété. Ce dont les gensanxieux ont surtout besoin est plutôtun soutien, une écoute empathiqueet une aide visant à clarifier lasource de leur anxiété et de leurspeurs pouvant s’exprimer à l’inté-rieur d’une thérapie. Dans le traite-ment des troubles anxieux, lathérapie cognitivo-comportementale(TCC) est suggérée puisqu’elle metl’accent sur les pensées négativeset irrationnelles, les croyances ainsique les comportements qui alimen-tent l’anxiété. N’hésitez pas àconsulter un professionnel de lasanté pour vous aider.

Quoiqu’il en soit, la perpétuelle

quête de la réussite et de la perfec-tion étant impossible à atteindre,elle entraîne inévitablement la per-sonne à l’échec, ce qu’elle voulaitpourtant à tout prix l’éviter.

Références

Beaucage, B. (1997). L’anxiété de perfor-mance ou la réussite à tout prix. Dans Viesà Vies, volume 10, numéro 2, octobre 1997.

Delignières, D. (1993). Anxiété et perfor-mance. Dans J.P. Famose (Éd.), Cognitionet performance (pp. 235-254). Paris:INSEP, 1993.

SUIVEZ-NOUS SUR...

L’ANXIÉTÉ - SUITE

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LA PLEINE CONSCIENCE

Santé et méditationPrenez note que pour participer à cette formation,vous devez avoir assisté à la conférence du mer-credi 12 octobre 2011 ou du jeudi 26 janvier 2012.Les participants devront apporter un lunch ou pré-voir les frais pour un diner à l’extérieur pour le sa-medi 24 mars.

Atelier pour ceux et celles qui désirent apprendreà trouver un équilibre durable même au coeur destempêtes. Si vous êtes épuisé, tendu, éprouvezdes signes d’anxiété ou tout simplement voulezvous retrouver... simplement. Au programme : enseignement, échange et pratique. Inspiré de laMindfulness therapy et de la psychosynthèse.

1. Le point de départ : Ce qu’est la méditation et ce que n’estpas la méditation. L’apport de la méditation de la pleineconscience et de la psychosynthèse à la santé physique, émo-tionnelle et psychique. Exercice de la pleine conscience. Pra-tique de la méditation. Vendredi le 10 février de13h30 à 15h30

4. Vers un mieux être : Le poids des habitudes. Les résistances.Vaincre les difficultés face au changement. Exercice de la pleineconscience. Pratique de la méditation.Samedi le 24 mars de 9h30 à 12h00

2. Apprivoiser le silence : Apport de la méditation pour la santémentale (trouble de l’humeur, troubles anxieux). Exercice de lapleine conscience. Pratique de la méditation.Vendredi le 24 février de13h30 à 15h30

5. Les blocages : Croissance personnelle - grille des polarités.Les synthèses à réaliser. Exercice de la pleine conscience. Pra-tique de la méditation.Samedi le 24 mars de 13h00 à 15h30

3. La respiration : L’attention. Développement de l’empathie.Troubles somatiques (douleurs). Exercice de la pleineconscience. Pratique de la méditation.Vendredi le 9 mars de13h30 à 15h30

6. Santé et méditation : , un pont entre le psychologique et lespirituel. Bilan personnel des apprentissages. Exercice de lapleine conscience. Pratique de la méditation. Évaluation de l’ac-tivité. Vendredi le 13 avril de 13h30 à 15h30

La thérapie de la pleine conscienceJeudi le 26 janvier de 19h à 21h

À l’ALPABEM (RÉSERVÉ AUX MEMBRES)

Votre curiosité à été piquée par l’article en page 10 de notre revue de septembre 2011, La méditation peut-elle nous guérir?

Vous aimeriez explorer une nouvelle approche ? Inscrivez-vous dès maintenant à la formation sur la thérapiede la pleine conscience. Comment retrouver l’équilibre et acquérir la force intérieure pour traverser les tem-pêtes de la vie.

Faites vous partie de ceux et celles qui ne lâchent pas devant les obstacles? Êtes-vous fatigués, tendus,peut-être même avez-vous des problèmes de santé? Vous vous demandez dans votre Fort intérieur : Où ensuis-je ? Comment puis-je continuer ainsi et accompagner mon proche sans m’épuiser. Dans le contexte dela santé mentale, cette conférence abordera comment la pratique de la pleine conscience et la méditationpeuvent vous aider à retrouver votre équilibre, tout en apprenant à gérer vos émotions (et celles des autres).À la suite de cette conférence les personnes qui le désirent pourront s’inscrire à un atelier pratique de sixrencontres. (voir l’annonce ci-dessous) Conférencier: M. Lionel Sansoucy, conseiller en santé mentale

* La réception de votre paiement confirmera votre inscription.

25 $*pour les membres

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Veuillez noter qu’aux fins de cetexte, nous nous sommes basés surles règles fiscales de l’année 2010.Vous désirez peut-être vérifier votreéligibilité à certains crédits, ou vousavez peut-être des interrogations.La fiscalité ne faisant pas partie denotre mission, à l’ALPABEM nousne pouvons répondre à des ques-tions d’ordre fiscal. Mais nous vousinvitons à consulter un spécialistede l’impôt ou encore à communi-quer avec le gouvernement.

Vous avez un proche atteintd’une problématique de santémentale?

Ce dernier est peut-être éligible aucrédit d’impôt pour handicapé(CIPH) permettant de bénéficierd’un retour d’impôt pouvant repré-senter jusqu’à 1500 $ par année.

Il vit avec vous et est à votrecharge?

S’il est admissible au CIPH et qu’iln’a pas besoin de son crédit, celui-ci pourrait vous être transféré et

vous pourriez récupérer jusqu’à 900$ par année, 1400 $ s’il a moins de18 ans. S’il n’est pas admissible auCIPH, s’il a 18 ans et plus et qu’il agagné moins de 2 820 $, vous pour-riez bénéficier d’un retour d’impôtpouvant aller jusqu’à 500 $ au pro-vincial.

Vous êtes un aidant naturel ?

Vous vivez avec un proche âgé de

18 ans et plus qui, en raison d’unedéficience mentale ou physique,doit compter sur vous pour subvenirà ses besoins? Vous pourriez avoirdroit à un retour d’impôt pouvantaller jusqu’à 500 $ au fédéral, et unretour supplémentaire de 1062 $ auprovincial.

Vous hébergez un proche de 65 ans

FINANCES

Votre argent dort-il

DANS LES COFFRESDE L’ÉTAT ?

Par Sylvie Roussel

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et plus? Même s’il n’a pas de défi-cience, s’il est âgé de 65 ans et pluset que son revenu net est inférieurà 18 645 $, vous aurez droit à un re-tour d’impôt pouvant aller jusqu’à500 $ au fédéral. Ce retour pourraitreprésenter jusqu’à 1062 $ au pro-vincial, s’il est âgé de plus de 70ans.

Vous avez omis de demander cer-tains crédits pour une année anté-rieure? Vous pouvez les récupéreren produisant une demande de re-dressement pour les 10 années ci-viles précédentes. Pour un retourd’impôt annuel de 1 400 $ parexemple, vous pourriez récupérer14 000 $ pour 10 ans !

Quelques exemples�

M. et Mme X ont un enfant de plusde 19 ans qui vit avec eux et quisouffre de schizophrénie. À causede sa maladie, il ne va pas à l’écoleà temps plein et n’a pas de revenu.M. ou Mme X pourrait bénéficierd’un retour d’impôt de 500 $ en cré-dit d’aidant naturel au fédéral, ainsique d’un retour pour crédit pour per-sonne à charge de 500 $ au provin-cial. Si l’enfant est admissible auCIPH, un montant supplémentairede 900 $ sera récupéré au fédéralen CIPH et 1062 $ au provincialpour le crédit d’impôt pour aidantnaturel. Le formulaire T2201 certifi-cat pour le crédit d’impôt pour per-sonnes handicapées n’est pasrequis au fédéral, mais une lettre dumédecin attestant de la déficiencepeut être demandée par le gouver-nement.

Monsieur a une conjointe atteinted’Alzheimer qui vit avec lui et qui aun revenu net de 10 000 $. Le CIPHde sa conjointe peut lui être trans-féré ce qui lui permettrait de bénéfi-

cier d’un retour d’impôt pouvantaller jusqu’à 1 600 $.

M. et Mme ont un revenu familial de70 000 $. Mme est atteinte d’Alz-heimer et vit en résidence. M. paie5000 $ en frais de séjour et soinspour elle dans une institution. Ilpourrait peut-être réclamer ce mon-tant en frais médicaux, ce qui pour-rait lui donner un retour approximatifde 1 200 $

Mme X héberge sa mère âgée de71 ans. Cette dernière a un revenude 12 000 $. Mme X aurait droit à unretour d’impôt de 1500 $ en tantqu’aidant naturel. Si sa mère avaitun revenu de 30 000 $, ce retour se-rait de 600 $.

Comment savoir si mon procheest admissible au CIPH ?

Une personne qui souffre d’unedéficience mentale ou physiquegrave et prolongée serait admis-sible à ce crédit. L'exercice desactivités courantes de la viequotidienne doit être res-treint de façon marquée et ladéficience est considéréeprolongée si elle a duré ou si onpeut s'attendre à ce qu'elledure au moins 12 moisconsécutifs. Dans le casd'une maladie mentale,une limitation au niveau dela résolution de problèmes,l'atteinte d'objectifs ou lejugement qui limite defaçon marquée l'apprentis-sage fonctionnel à l'auto-nomie, toujours oupresque toujours, seraitadmissible.

Pour vous éclairer, voiciquelques exemplestirés du formulaire

T2201 de « limité de façon marquée» dans la capacité d'effectuer lesfonctions mentales nécessaires auxactivités de la vie courante :

• La personne ne peut sortir de samaison, toujours ou presquetoujours, en raison de l'anxiété,même en prenant des médica-ments et en suivant une théra-pie.

• La personne vit de façon auto-nome dans plusieurs domainesde sa vie. Toutefois, même enprenant des médicaments et ensuivant une thérapie, elle doit re-cevoir quotidiennement du sou-tien et de la supervision car ellene peut pas exactement inter-

préter son environ-

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nement.

• Toujours ou presque toujours,elle ne peut faire une transactionquotidienne simple tel un achatà l'épicerie sans l'aide d'uneautre personne.

• La personne éprouve des épi-sodes psychotiques à de nom-breuses reprises dans l'année.Étant donné l'imprévisibilité deses épisodes psychotiques etles autres symptômes de sa dé-ficience, elle continue à avoirbesoin de surveillance quoti-dienne.

• La personne est incapabled'exprimer ses besoins ou d'an-ticiper les conséquences de soncomportement lors de ses inter-actions avec les autres.

Pour vérifier l’éligibilité à ce crédit,vous devez soumettre un formulaireà chaque palier de gouvernements; le T2201, certificat pour le créditd’impôt pour personnes handica-pées au fédéral et le TP-752.0.14"Attestation de déficience au pro-vincial, dont une partie doit êtreremplie par le médecin traitant quiatteste que la déficience est graveet prolongée. Vous pouvez vousprocurer les formulaires à l’ALPA-BEM, aux bureaux des gouverne-ments ou encore les imprimer etvérifier les critères d’admissibilité envous rendant sur les liens suivant :

Formulaire T2201 :http://www.cra-arc.gc.ca/F/pbg/tf/t2201

Formulaire TP-752.0.14 :http://www.revenuquebec.ca/fr/sepf/formulaires/tp/tp-752_0_14.aspx

Avant de rencontrer le médecin,prenez le temps de lire les formu-laires et de prendre en note les exi-gences des gouvernements pourêtre éligible au crédit. Nous vousrecommandons de remplir lesquestionnaires d’auto-évaluation in-clus dans les formulaires qui pour-ront vous aider à déterminer si lapersonne atteinte est éligible au cré-dit. Après avoir pris connaissancedes formulaires, si vous croyez pos-sible que votre proche atteint soitadmissible au CIPH, nous vous in-vitons à faire les démarches auprèsde votre médecin. Demandez-lui dejoindre une lettre au formulaire quidécrira de façon détaillée les symp-tômes qui nuisent à l'exercice "desactivités courantes de la vie quoti-dienne" et ce, pour une période suf-fisamment "longue" de temps. Cettelettre est un atout, car elle sert à ap-puyer la demande. Elle pourrait enplus servir pour d’autres créditsd’impôt pour lesquels les formu-laires ne sont pas exigés. Vouspourriez également joindre vous-même une lettre décrivant, en vospropres mots, l'impact des symp-tômes sur les activités quotidiennes.Demandez un reçu pour les fraispayés au médecin pour faire remplirles certificats T2201 et TP-752.0.14car ils sont admissibles au créditd’impôt pour frais médicaux.

Demandez au médecin de vous re-mettre une deuxième copie du for-mulaire avec sa signature originaleet assurez-vous de garder unecopie de la lettre jointe aux formu-laires. Vous aurez en main unedeuxième copie si jamais vos docu-ments s’égarent dans les nombreuxdépartements gouvernementaux !Nous vous recommandons de nepas demander les crédits d’impôt

avant que les formulaires n’aient étéapprouvés par le gouvernement, carle traitement de vos déclarations ris-querait d’être retardé. De plus, siles crédits demandés étaient refu-sés, vous risqueriez de vous retrou-ver avec un avis de cotisation et desintérêts. Les formulaires pouvantêtre présentés au gouvernement àtout moment dans l’année, com-mencez par les soumettre et atten-dez la réponse. Si le statut depersonne handicapée est approuvé,il sera toujours temps et relative-ment simple par la suite de deman-der une révision de votre impôt. Sivotre demande de CIPH est refuséeet que vous croyez avoir été lésé,vous pouvez, dans un délai de 90jours, écrire une lettre d'appel aubureau d'impôt ayant traité votre de-mande, ou vous pouvez soumettreune nouvelle demande pour le cré-dit l'année suivante.

Que faire si le statut de personnehandicapé est accepté par le gou-vernement ?

Que le statut soit accepté ou non,nous vous invitons à consulter unprofessionnel de l’impôt afin devous assurer de bénéficier de tousles crédits, moyennant des hono-raires estimatifs pouvant varier de80 $ à 300 $ selon le cas. Aprèstout, les honoraires payés risque-raient d’être moins élevés que lesretours d’impôt dont vous pourriezbénéficier ! Si toutefois vous pré-férez produire vos déclarationsvous-même, vous pouvez commu-niquer avec le gouvernement pourobtenir réponse à vos questions.Mais attention, vous devrez parfoisvous armer de patience car le che-minement pour parler avec un pré-posé et obtenir les bonnes réponsespeut être long et ardu!

FINANCES - SUITE

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En résumé, si vous subvenez auxbesoins d’une personne atteinte,vous pourriez peut-être réclamerdes déductions et des crédits d'im-pôt parmi les suivants:

• Ligne 214 - Frais de garde d'en-fants

• Ligne 215 - Déduction pour pro-duits et services de soutien auxpersonnes handicapées

• Ligne 232 - Autres déductions

• Ligne 303 - Montant pour épouxou conjoint de fait

• Ligne 305 - Montant pour unepersonne à charge admissible(Formulaire T2201 non exigé,mais lettre du médecin peut êtredemandée)

• Ligne 306 - Montant pour per-sonnes à charge âgées de 18ans ou plus et ayant une défi-cience (Formulaire T2201 nonexigé, mais le gouvernementpourrait exiger une lettre signéepar un médecin qui atteste la na-ture de la déficience de la per-sonne à votre charge, la date oùelle a commencé et sa durée.Conservez cette lettre pour pou-voir la fournir sur demande augouvernement).

• Ligne 315 - Montant pour ai-dants naturels (FormulaireT2201 non requis au fédéral,mais une lettre du médecin peutêtre demandée. Formulaire TP-752.0.14 requis au provincial).

• Ligne 316 - Montant pour per-sonnes handicapées (pour vous-même) (T2201 et TP-752.0.14requis)

• Ligne 318 - Montant pour per-sonnes handicapées transféréd'une personne à charge (T2201et TP-752.0.14 requis)

• Ligne 330 - Frais médicaux pour

vous-même, votre conjoint etvos enfants à charge de moinsde 18 ans

• Ligne 331 - Montant admissibledes frais médicaux pour d'autrespersonnes à charge

• Ligne 453 - Prestation fiscalepour le revenu de travail (PFRT)

• Ligne 367 du provincial – Mon-tant pour autre personne àcharge

Existe t’il d’autres subventions ?

En plus des crédits et déductionsd’impôt, il existe deux subventionspour enfants handicapés de moinsde 18 ans :

• Le supplément pour enfantshandicapés, géré par la Régiedes Rentes du Québec totalisant174$ par mois par enfant. Cettesubvention n'est accordée que sil'handicap limite de façon impor-tante les activités de la vie quo-tidienne de l'enfant (anomaliesdu système nerveux ou troublesdu comportement ou TED parexemple). Pour vous renseignersur les démarches à suivre, vouspouvez communiquer avec votreCLSC, au bureau de la Régiedes rentes du Québec ouconsulter le site web de la RRQ:

http://www.rrq.gouv.qc.ca/fr/en-fants/enfant_handicape/Pages/enfant_handicape.aspx

• La prestation pour enfantshandicapés pouvant atteindre205.83 $ par mois, pour un totalde 2 470 $ par année. Ce mon-tant s’ajoute à la prestation fis-cale pour enfant (PFCE). Si vousavez produit le formulaire T2201pour votre enfant et que vous re-cevez des prestations fiscales,vous serez automatiquement éli-gible à la subvention. Seules lesfamilles à faible ou moyen re-venu sont éligibles à cette sub-vention.

Adresses et liens utiles :

Agence des douanes et du revenu du Ca-nada : 1-800-959-7383

Site web: www.ccra-adrc.gc.ca

Guide RC4064, «Renseignements relatifsaux frais médicaux et aux personnes han-dicapées année 2010»

Ministre du Revenu du Québec:

Région de Montréal : 5 1 4 - 8 6 4 - 6 2 9 9Région de Québec : 418-659-6299

Site web: www.revenuquebec.ca

Guide IN-132 « Les personnes handica-pées et les avantages fiscaux »

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AGA de l’ALPABEM,mardi le 29 mai 2012

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Laval, QC, H7M 2P6Tél: 450 688-0541Fax: 450 688-7061

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Magazine OXYGÈNE

Organisme communautaire de soutien aux familleset amis de la personne atteinte de maladie mentale