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Magazine trimestriel de l’ALPABEM Printemps 2016 , volume 4 - numéro 3 - Dépôt légal 0840-5530 10 18 Les proches aidants et la dépression Le rôle des émotions 26 Logement social ou subventionné LÉGALISATION DU CANNABIS LES ENJEUX EN TERME DE SANTÉ MENTALE P.24

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Magazine trimestriel de l’ALPABEM Printemps 2016 , volume 4 - numéro 3 - Dépôt légal 0840-5530

10 18Les proches aidantset la dépression

Le rôle des émotions 26 Logement social ousubventionné

LÉGALISATION DU CANNABISLES ENJEUX EN TERME DE

SANTÉ MENTALE P.24

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CONFÉRENCESSanté mentale

Chaque mois, nous vous présentons GRATUITEMENTune conférence sur la santé mentale

TROUBLE DE PERSONNALITÉ LIMITE : ÉTAT ACTUEL DES CONNAISSANCESMardi le 15 mars - 19h

Selon l’OMS, près de 2 % de la population mondiale seraient touchés par le trouble de lapersonnalité borderline. À l'image de ses symptômes, les causes du trouble borderline sontmultiples. Avec la sortie du nouveau DSM-V et le sentiment pour plusieurs que le diagnosticdu TPL n'est qu'un diagnostic à "la mode", il est peut-être venu le temps de prendre unepause et faire un état de situation sur cette problématique qui fait vivre énormément dedétresse tant chez les personnes qui en souff rent que sur les membres de l'entourage.

Conférencier : Dr. Pierre David, Directeur médical du programme des troubles relationnelset de la personnalité de l’IUSMM

Coût : gratuit - Réservez au 450-688-0541Où :  Auditorium Réal-Dubord Hôpital de la Cité-de-la-Santé

1755, boul. René-Laennec Laval

Aussi disponible EN DIRECT sur WEB: www.vpsolution.tv/alpabem

LA THÉRAPIE DIALECTIQUE COMPORTEMENTALE (TDC) Mardi le 19 avril- 19h

Qu’est-ce que la TDC ? Pourquoi cette approche est-elle si souvent utilisée par les thérapeutespour accompagner les personnes souffrant d’un trouble de personnalité limite (TPL)? Dévelop-pée vers la fin des années 80 par Marsha Linehan, psychiatre, mais aussi diagnostiquée TPL, laTDC demeure l'une des seules approches à disposer de solides appuis empiriques issus d'unesérie d'études expérimentales et scientifiques dans le traitement des personnes borderline.

Conferenciere : Hélène Busque, psychologue clinicienne. Grâce à ses travaux de maîtrise, ellefigure parmi les pionnières de l'adaptation et de l'implantation de la TDC dans les services depremière ligne au Québec

DE PSYCHOLOGUE À PSYCHOTIQUEMardi le 17 mai - 19h

La conférence-témoignage qu’offre Serge Tracy survole une partie de sa vie quicontient cinq dépressions majeures survenues entre 1999 et 2012, et qui ont néces-sité quatre hospitalisations en milieu psychiatrique. Dans son cheminement insolite, ilsoulève plusieurs réflexions, comme la différence entre la réalité physique et la réalitépsychique, puis la place qu’occupe la personne qui entend des voix en partant de saréalité.

Confe rencier : Serge Tracy est psychologue de formation, auteur & conférencier

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FORMATION ENTRAIDE RÉPITPIAP 15Communication 14TPL 14Ateliers Anna 15

Lundi soir 12 Psynéma 16Répit 17

O X Y G È N ED’ADMINISTRATION 2015-2016

Présidente Francine ROBILLARDVice-présidente Diane VILLENEUVETrésorière Sylvie PICHÉSecrétaire Francine MAHERAdministratrice Monique GARCEAUAdministratrice Marie-Josée GUILLEMETTEAdministrateur Claude MASSY

L’ÉQUIPEDirecteur général Patrice MACHABÉEConseiller clinique Yves LARDON (T.S)

Serge ARCHAMBAULTAdjointe administrative Sylvie ROUSSELCoordo- Clés en main Vallérie PELLERINIntervenants Marie-Eve LAPOINTE

Annik LEFEBVRE (Sexologue)Jorge MONTERROSOJessy RIEL

Consultants externes Serge ARCHAMBAULTMonique DAOUSTStéphanie PÉLOQUINRaymond ROCHETTENathalie ST-PIERRE (T.S)

RÉDACTEUR EN CHEFPatrice MACHABÉE

ÉQUIPE DE RÉDACTIONAnnik LEFEBVREMarie-Eve LAPOINTEPatrice MACHABÉEJorge MONTERROSOJessy RIELFrancine ROBILLARDSylvie ROUSSELValérie PELLERIN

MEMBRES HONORAIRESSuzanne BÉCHARDJean-Guy BLANCHETTEPierre CHAMBERLAND (décédé)Arnold DRAPEAU (décédé)Pierre COUSINEAUSuzanne DE LA DURANTAYEHélène FRÉCHETTERobert GIROUARD (décédé)Gloria HENRIQUEZFlore LAFRENIÈREDaniel MAJORCatherine LAZURE (décédée)Jean-Marc LÉGARÉArmand LEMIEUXDenyse PAQUETGilles PERREAULTLise PERREAULT(décédée)Fernando SEGUELGeorges ST-ARNAUDMonique STEVENSONFernande THOUINClaudette WOLFF

INFOGRAPHIE ET MISE EN PAGEAlexandre Mc GRATH

CORRECTIONLinda BENJAMINDiane PLOUFFE ([email protected])Sylvie ROUSSELDanielle ASSELIN

IMPRESSIONALPABEM

Oxygène, familles et santé mentaleVolume 4, numéro 3, Printemps 2016

Dépôt légalBibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du CanadaISSN 0840-5530

SOMMAIREA U M E N U D A N S C ET T E É D I T I O N

6Le confort qui nous

trahit

Je ne sais pas si vousl’avez déjà remarqué,mais un chat trouve gé-néralement le meilleurendroit où il sera bien. Ilest toujours prêt à seprélasser...

20Victime ou bébé

éternel

J’ai alors réalisé quelorsque nous nous plai-gnons, quelqu’unquelque part va nous en-tendre et réagir. En nousplaignant, nous obte-nons une attention im-médiate.

8Voyages et santé

mentale

Les problèmes de santémentale peuvent affecterle jugement d’une per-sonne et l’amener à en-treprendre des projetsgrandioses sans en cal-culer les risques...

22La couleur de la per-

sonnalité

Le 8 décembre 2015,Monsieur Richard Aubéprésentait une confé-rence pour l'ALPABEMsur le thème des diffé-rentes personnalités.

18Les émotions

Je vois plusieurs per-sonnes entrer dansmon bureau, incapa-bles de nommer l’émo-tion vécue.

24Légalisation du can-

nabis

La nouvelle administra-tion Trudeau envisaged'emboîter le pas dequelques pays et étatsaméricains en légalisant

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LE MOT DE SYLVIE

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En juin 2008, j’écrivais mon premierarticle dans notre Revue OxygèneFamille et Santé mentale. En effet, jefaisais mon entrée dans la belle fa-mille d’ALPABEM et je me présentaisà vous dans un texte intitulé : « Lanouvelle voix de l’ALPABEM ».

Dès mon arrivée en 2008, je suistombée en amour, j’ai eu un coup defoudre pour l’ALPABEM. J’ai prisplace dans le bateau et j’ai fait partiede son équipage. Durant tout cetemps, j’ai pu assister à toutes sortesd’intempéries, une mer houleuse,des changements dans l’équipage,des changements de cap, mais aussiune mer calme, des nouvelles orien-tations et de belles réalisations. Il fautdire que le bateau est bien dirigé. Le« capitaine Patrice » est bien ac-compagné par son équipe d’interve-nants qualifiés, les membres duConseil d’administration et tous lesautres précieux bénévoles qui ont àcœur la mission d’ALPABEM.

Si je vous écris aujourd’hui, ce n’estpas pour vous annoncer mon arri-vée…. mais plutôt mon départ. Cen’est pas sans émotion que je quittele bateau, mais la vie m’amène ail-leurs. Elle a mis sur mon chemin uneopportunité, un nouveau défi avec lapossibilité de bénéficier de plus detemps pour moi… une sorte de semi-retraite ! Même si les gens me disentsouvent que je ne fais pas mon âge,et je dis cela sans prétention, je suisquand même quinquagénaire, etdeux fois grand-maman !

En mars, je passerai donc le flam-beau à la prochaine VOIX de l’ALPA-BEM. Bien sûr, personne n’estirremplaçable, mais toutefois, je de-meurerai disponible pour apportermon soutien à l’équipe si cela s’avé-rait nécessaire.

Je veux simplement dire à chacun devous que j’ai côtoyé, à chacun devous qui m’avez offert un sourire, unpetit mot gentil ou simplement un re-

gard que vous avez tous une placedans mon cœur.

J’ai été très heureuse de faire votreconnaissance !

Sylvie RousselAdjointe administrative etvoix de l’ALPABEM

Le 10 février février dernier, dans le cadre d’un cocktail organisé par la Chambre de commerce et del’insdustrie de Laval, l’ALPABEM a été sélectionnée comme finaliste du prestigieux concours Duna-mis, dans la catégorie “Entreprise d’économie sociale”. Ce concours vise à reconnaitre les entre-prises de la région à la vitalité de Laval.

Plus précisément, le prix “Entreprise d’économie sociale” est décerné à une entreprise qui a pour fi-nalité de servir ses membres ou la collectivité dans une perspective d’amélioration de la qualité devie. Le mot « économie » renvoie à la production concrète de biens ou de services ayant l’entreprisecomme forme d’organisation et contribuant à une augmentation nette de sa richesse collective.

Le mot « sociale » réfère à une rentabilité qui contribue à l’amélioration de la qualité de vie et au bien-être des personnes en rendant des services accessibles au plus grand nombre de gens.

Merci à notre équipe, nos administrateurs et nos bénévoles pour votre contribution à cette mention.

L’ALPABEM EST FINALISTE POUR LE PRIXDUNAMIS 2016 : Entreprise d’économie sociale

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LE MOT DE LA PRÉSIDENTE

Francine RobillardPrésidente

L’inspiration ne vient vraiment pas cettefois-ci. J’essaie et je tourne en rond.

- Est-ce que quelque chose vase présenter qui me donnera le «“go” pour que les mots et les idéess’alignent comme les fourmis?

Rien, rien jusqu’à ce que j’apprenneque notre Sylvie va nous quitter. Etc’est parti, les mots, les phrases, lescompliments.

Alors, bonne fée Sylvie, ce petit mot t’esdestiné.

Voici donc, Sylvie Roussel, nobéliséepar l’Alpabem en 2016 dans le domaine

« paix et diplomatie » pour l’ensemblede ses qualités.

Pour ton accueil irréprochable, ton at-titude, ton efficacité, ta gentillesse, tonsouci du détail, ton dépassement, tonexactitude, ta recherche de l’excel-lence, ta prévenance, ta discrétion, tonéthique de la célérité, ta préoccupationconstante du confort de l’autre et ta sol-licitude nous te décernons un « PrixNobel ».

Prix Nobel : Récompense de portée in-ternationale, prix décerné à des per-sonnes ayant apporté le plus grandbénéfice à l’humanité, permettant uneamélioration. Comme nous sommes unorganisme communautaire, une portée

régionale convient tout à fait pour tedécerner cette récompense mille foisméritée. Tout ce que tu entreprends tule fait jusqu’au bout, totalement, ce quite classe parmi l’élite.

Bien sûr que nous sommes attristés deton départ mais en même temps noussommes heureux pour toi et nous com-prenons.

Bon succès Sylvie!

Alfred Nobel est l’inventeur de la dyna-mite...

Le départ de la fée

LIVRAISON DES PANIERS DE NOËLLe 15 décembre dernier, l’équipe de l’ALPABEM a livré les paniers de Noël à la Cité de la Santé et à

l’Îlot service de Crise de Laval. Merci à nos bénévoles et à tous les donateurs !

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Il y a longtemps, j’ai entendu direque nous devrions tous adopterl’attitude d’un chat qui cherche leconfort dans n’importe quel envi-

ronnement. Je ne sais pas si vousl’avez déjà remarqué, mais un chattrouve généralement le meilleur en-droit où il sera bien. Il est toujours prêtà se prélasser. Observez son com-portement à la maison et vous verrezqu’il s’arrange pour être hyper-confor-table. Vous ne le verrez jamais cou-ché sur un cactus plein d’épines.

En réalité, je pense que ce comporte-ment n’est pas seulement particulieraux chats. Je pense que depuis lanuit des temps l’homme a toujourscherché à se procurer le plus deconfort possible.

Certaines personnes ont tiré profit decette notion, car c’est un conceptpayant, du moins dans le domaine dela vente. Qu’il s’agisse de vêtementsou de souliers, le confort est ce quenous recherchons avant tout et cer-tains fabricants l’ont compris. Par ail-leurs, lorsqu’on part en voyage, quece soit dans le Sud ou juste ici auQuébec, nous choisissons un hôtel

ou une auberge qui nous offre le plusde commodités possible. Selon lesmoyens dont on dispose, nous allonschercher un cinq étoiles ou ce qui serapproche le plus de cette évaluation.N’est-ce pas ?

En réalité, nous n’avons pas besoinde partir en voyage pour être confor-tables. Même si nous sommes à lamaison, nous faisons tout pour rendrenotre petit coin le plus douillet possi-ble. Ça vous dit quelque chose ?

C’est tout à fait « normal » !

Nous avons tous travaillé dur pour ob-tenir le confort que nous possédonset nous tenons à le garder coûte quecoûte. Ce n’est pas toujours facile demaintenir nos acquis. Dans la vie leschoses ne se passent pas toujourscomme nous le souhaitons et nousavons appris à improviser.

Tout cela me fait penser aux gens qui

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LE CONFORT

Le confort qui nous trahitQUAND CE N’EST PLUS AGRÉABLE

D’ÊTRE CONFORTABLEPar Jorge Monterroso, intervenant

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demeurent dans la vallée du Riche-lieu et qui, bon an, mal an, voientleurs maisons être inondées lors de lacrue des eaux au printemps. On en-tend souvent ces gens se plaindre demère Nature, du prix des dégâts, desassurances, mais ils ne semblent pasprêts à quitter leur petit coin de para-dis. L’avez-vous remarqué ?

Lorsque notre quiétude est perturbéepour une raison ou une autre, nous vi-vons un certain stress, possiblementde la frustration ou de la colère, toutdépendant de notre tempérament, etnous allons, par la suite, tenter de re-trouver notre petit confort et la mêmevie qu’auparavant. Normalement, onpourrait dire que la zone de confortc’est là où nous nous sentons bien,tranquilles, en sécurité et tout à faitsatisfaits. Lorsque nous vivons dansune telle situation nous ne voulonspas changer d’un iota. Cela ressem-ble-t-il à des situations que vousconnaissez ?

Ce qui cloche c’est que pour unegrande partie des gens la zone deconfort ce n’est pas tout à fait ça. Pre-nons le cas de Lac-Mégantic où le dé-raillement d’un convoi dewagons-citernes contenant du pétrolebrut a provoqué des explosions et unincendie, détruisant de nombreux édi-fices et causant la mort de 47 per-sonnes. Le feu est heureusementéteint, certaines maisons ont été re-construites, un calme relatif est re-venu, mais le chemin de fer esttoujours là.

Même si la source de stress est tou-jours présente, les gens ont tendanceà s’adapter à ce nouvel environne-ment. Ils ne se sentent pas parfaite-ment bien, pas tout à fait tranquilles,pas tout à fait en sécurité, et finale-ment pas tout à fait satisfaits nonplus, mais ils s’en accommodent. Jesuis convaincu que certains habitantsdu coin ont quitté leurs racines et se

sont aventurés ailleurs en vue d’unevie meilleure. Il y a aussi ceux qui,malgré les traumatismes vécus, sontrestés et qui tiennent à garder leursacquis coûte que coûte.

Le problème c’est que les gens sonttellement habitués à leurs pantoufles,que malgré la présence d’une sourcede stress (le passage de wagons detrain dans ce cas), qu’ils tiennentquand même à rester là. On se sentbien dans nos pantoufles, non ? On aune petite roche dans nos pantoufles,mais on les garde quand même. Lasituation n’est pas idéale, mais ons’en accommode.

C’est ce qu’on appelle une « zone deconfort ». Ce n’est pas tout à fait ànotre goût, nous ne sommes pas toutà fait contents, mais on préfère resterdans le connu plutôt que de se lancerdans un ailleurs plein d’incertitudes. Ilexiste plein d’expressions qui martè-lent ce principe : « C’est toujoursmieux de vivre dans l’enfer que nousconnaissons que de se lancer à la re-cherche d’un paradis plein d’incerti-tudes ; mieux vaut un mal connuqu’un bien qui reste à connaître ». Il ya aussi une autre façon de présentercette idée : « On sait ce que l’onquitte, on ne sait pas ce que l’onprend ».

Il peut arriver qu’on prenne le tempsde peser le pour et le contre d’une si-tuation, mais on a beaucoup plus defacilité à allonger notre liste de «contre » et à se convaincre finalementque ça ne vaut pas la peine de chan-ger. Le risque est peut-être trop grandpour que ça vaille la peine d’essayer.On préfère donc ne pas bouger ets’accommoder de la petite roche quinous dérange. D’une certaine ma-nière, on finit par se convaincre quenotre réalité « n’est pas si pire que ça» et on continue à vivre notre petitmalheur, comme d’habitude…

Ce que je viens de comprendre en ré-digeant cet article, c’est que notre cer-veau a déjà intégré que l’inconnu faitpeur et que nous allons avoir de la dif-ficulté à lui faire accepter le contraire.Face à l’inconnu, notre cerveau en-voie le signal à notre corps de se pré-parer… Ce qui veut dire que face auxchangements, notre cerveau peuts’avérer être notre pire ennemi.

Le nouveau ou l’inconnu n’est pasune menace. Comme nous ne leconnaissons pas, le nouveau de-meure un mystère. Effrayant ! ! ! Je nesuis pas d’accord avec cette interpré-tation. Je ne sais pas si vous le voyez,mais c’est plutôt notre façon d’inter-préter le nouveau ou l’inconnu quinous fait peur. Cela veut dire quenous devons changer d’attitude etpenser autrement.

Quelqu’un a déjà dit que ce n’est pasla réalité qui nous transforme, maisbien « la lentille » à travers laquellenous voyons le monde qui changenotre réalité. Donc notre perception.Et vous savez quoi ? Il existe uneforce humaine qui nous amène à fairedes choses incroyables. Nous l’avonstous en nous, sauf que peu d’entrenous la mettent à profit.

Vous n’avez pas besoin de changer lemonde, se changer soi-même ça suf-fit.

Passez à l’action !

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Les problèmes de santé mentalepeuvent affecter le jugementd’une personne et l’amener àentreprendre des projets gran-

dioses sans en calculer les risques,prendre une décision sans évaluer safaisabilité ou encore décider de faire unchangement de manière impulsive. Cessituations sont particulièrement anxio-gènes pour ses proches quand leursmises en garde ne sont pas entendueset leurs conseils sont ignorés. Dans lecas des voyages, il peut être angoissantd’imaginer son proche se retrouver seuldans un endroit inconnu. Voici quelquesressources et astuces si vous vous re-trouvez dans une telle impasse.

Tenter d’éveiller un doute raisonnable

Dans un premier temps, il faut éviterd’essayer de convaincre votre proche dene pas partir. En fait, si vous vous inté-ressez à cet article, il y a de forteschances que se soit parce que vos ten-tatives de le décourager ont déjàéchoué. Plutôt que d’essayer deconfronter votre proche sur ses idées etses projets, vous pourriez essayer defaire ressortir la contradiction de ceux-ciavec d’autres aspects de sa vie. Parexemple un autre projet en développe-ment, un anniversaire ou une célébra-tion pour un de ses proches, un achatpour lequel il économise depuis long-temps.

Aussi, vous pouveztout de suite mettreau clair vos limitesquant à l’aide, finan-cière par exemple,que vous pourriezlui apporter s’il est àl’étranger. Cer-taines des informa-tions qui suiventpourraient égale-ment vous servir.

Maintenir lacommunica-tion

Si vous voyezque vos tenta-tives sont vaines,mieux vaut main-tenir la communi-cation avec votreproche que de conti-nuer de vous buter à sarésistance. Essayezd’en savoir le plus pos-sible sur sa destination,sur son lieu de rési-dence, la durée de sonvoyage, les personnesavec qui il sera encontact à l’étranger, etc.

En recueillant ces informa-tions, vous pourrez remplir

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LES VOYAGES

Quand voyage et santé mentaleNE FONT PAS BONNE ROUTE

Par Marie-Ève Lapointe, intervenante

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pour votre proche l’Inscription des Ca-nadiens à l’étranger . Cette liste permetaux consulats canadiens de savoir oùse trouvent les citoyens canadiens etd’entrer en contact avec eux dans lecas d’une urgence à l’étranger ou auCanada. Vous pourriez suggérer àvotre proche de télécharger l’applica-tion bon voyage sur son téléphone in-telligent. Celle-ci offre l’optiond’Inscription des Canadiens à l’étrangeret permet d’avoir sous la main les coor-données des ambassades et consulatscanadiens des différents pays.

Si mon proche est hospitalisé àl’Étranger

Vous devez savoir qu’aucune compa-gnie d’assurance ne refusera d’assurervotre proche même s’il est psychologi-quement instable, s’il prend une médi-cation psychiatrique, si celle-ci a étéchangée ou s’il a été hospitalisé aucours des derniers mois, s’il n’a pasl’accord de son médecin pour voyager,s’il a consulté dans les derniers mois ,etc.

Par contre il est important de savoir quesi une personne présente une des ca-ractéristiques mentionnées ci-haut, ellesera certes assurée, mais pas pour dessoins liés à cette condition de santé.Donc si votre proche est blessé, volé,que ses bagages sont perdus, la com-pagnie d’assurance le dédommagera,mais pas s’il doit obtenir des soins ouune hospitalisation psychiatrique. Lessoins hospitaliers varient d’une région àl’autre du monde et les soins en psy-chiatrie n’y font pas exception. Il peutêtre intéressant de vous renseigner etde renseigner votre proche sur le sujetavant un départ.

Si mon proche est arrêté ou incar-céré à l’étranger

Si votre proche est incarcéré, le consu-lat du pays où il est arrêté sera avisé.Par contre, sachez que les agentsconsulaires ne peuvent assurer la libé-ration, la caution, des conseils ou ser-

vices juridiques pour les Canadiens ar-rêtés ou incarcérés à l’étranger . Cesservices ne font pas partie de la Chartedes services consulaires canadiens .

Ainsi, il est à prévoir que le gestionnaireattitré au cas de votre proche commen-cera par évaluer s’il est dans le meilleurintérêt pour lui que sa famille soit infor-mée. Si c’est le cas, il remettra à la fa-mille une liste des avocats pouvantreprésenter le détenu dans la région oùil se trouve. Si l'agent consulaire évalueque la personne n’est pas en mesurede prendre une décision éclairée, il feraappel à un agent juridique pour entre-prendre les démarches adéquates.

Il est à noter que lorsqu’une personnese trouve à l’étranger, elle est jugéeselon les lois en place à cet endroit,malgré sa citoyenneté canadienne.Ainsi, même si une personne étaitjugée non criminellement responsableau Canada en raison de son état desanté, il est possible, voire probableque le pays où elle se trouve n’ait pasles mêmes lois en la matière.

Dans le cas d’une autre situationd’urgence

Les consulats canadiens déploient dif-férents services lorsqu’une aide d’ur-gence à l’étranger est nécessaire.Sachez que si le pays de visite n’ac-cueille pas de consulat canadien, ceuxde l’Australie et de la Grande-Bretagnepeuvent accueillir les voyageurs cana-diens (Liste des consulats et ambas-sades à l’étranger ).

Il existe également des associations defamilles dans différentes régions dumonde telles que :

http://www.unafam.org/

http://www.eufami.org/

Prévenir plutôt que guérir

Lors de périodes d’accalmie, c’est le

moment de vous outiller. L’obtentiond’un mandat d’inaptitude ou d’un ré-gime de protection est une démarchequi pourrait vous éviter que de telles si-tuations se reproduisent. Les mandatspeuvent concerner l’inaptitude de lapersonne à prendre soin d’elle, de sesbiens, ou des deux. Cette démarche im-plique la collaboration de l’équipe trai-tante de votre proche et nécessite desdémarches juridiques.

Pour obtenir du support quant aux dif-férents types de protection, vous pou-vez utiliser les services de l’ALPABEMou d’une autre association de famille.

Références

1 https://www.voyage2.gc.ca/min-roca/std/termsandconditions-fr.htm

2 http://voyage.gc.ca/mobile

3http://voyage.gc.ca/assistance/info-d-urgence/arrestation-detention

4http://voyage.gc.ca/assistance/info-d-urgence/consulaire/charte-des-services-consulaires-du-canada

5http://voyage.gc.ca/assistance/as-sistance-d-urgence

6http://voyage.gc.ca/assistance/ambassades-consulats

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Un Québécois sur cinq seratouché de près ou de loin parla maladie mentale au coursde sa vie, soit parce qu’il en

sera lui-même atteint, soit parce qu’ilconnaîtra quelqu’un dans son entou-rage qui le sera. Ce n’est pas peu dire.En ce qui concerne la dépression, entre10 à 15 % des gens en souffrent aucours de leur vie.

La dépression

Les symptômes de la dépression se ca-ractérisent par un sentiment de tris-tesse persistant ou, à l’inverse, par del’irritabilité, un sentiment d’isolement etde désespoir, un manque d’intérêt pourl’entourage et pour tout ce qui intéres-sait la personne jusque-là, une absencede plaisir, une perte ou une prise depoids importante ainsi que par des diffi-cultés au niveau du sommeil et de laconcentration. La personne qui souffrede dépression peut également ressentirde la culpabilité, de la honte, se déva-loriser sévèrement, perdre l’estimed’elle-même et présenter dans certainscas des idées suicidaires. Un change-ment de comportement, la présence deplusieurs symptômes qui perdurentdans le temps et le fait qu’il n’y aitaucun signe d’amélioration sont des in-dices qui peuvent laisser supposerqu’une personne souffre de dépression.

Les facteurs associés au développe-ment et au maintien de l’état dépres-sif

Selon le Guide d’autosoins pour la dé-pression, cinq facteurs sont associés audéveloppement et au maintien de l’étatdépressif, soit la situation, les pensées,les émotions, la physiologie et l’action.Ces facteurs peuvent influer sur le dé-veloppement de la dépression chez unindividu, mais la dépression peut elle-même avoir une répercussion sur cha-cun de ses facteurs.

Situation

Par exemple, une situation qui com-porte une perte affective, une perted’emploi, des conflits ou une période degrand stress peut éventuellementmener à un état dépressif. À l’inverse,une personne qui souffre de dépressionet qu’on retire de son milieu de travailpeut éprouver un stress financier et unsentiment d’isolement.

Pensées et émotions

Qui plus est, dans certains cas, les pen-sées et les émotions qui émergent ontun impact sur la façon de gérer la situa-tion. Si une personne entretient despensées négatives et irréalistes face àce qu'elle vit ou face à l’avenir, si elle atendance à voir le verre à moitié vide au

lieu de le voir à moitié plein, si elle a uneattitude pessimiste ou si elle se juge sé-vèrement, elle pourrait avoir du mal àsurmonter les difficultés et à s’éloignerdu gouffre de la dépression. Cela dit, ladépression en elle-même a pour consé-quence de perturber la pensée et d’en-traîner son lot d’émotions, comme latristesse, le désespoir, le décourage-ment, la perte d’estime de soi, d’intérêtet de plaisir.

Physiologie

Tout cela peut entraîner des consé-quences sur le plan physiologique. Lestress, le surmenage, les inquiétudesqui hantent les pensées peuvent altérerde manière importante le sommeil, pro-voquer un déficit d’énergie et mettreune personne à risque de développerune dépression. Une fois qu’elle est ins-tallée, la dépression peut entraîner desmodifications physiologiques au niveaudu sommeil, du poids, de la concentra-tion ainsi que des changements dans lachimie du cerveau.

Action

Le dernier facteur qui joue un rôle au ni-veau de la dépression est l’action. De-vant un horaire surchargé, la fatigue, lemanque de motivation ou la perte d’in-térêt, une personne peut bien souventavoir le réflexe de diminuer ses activi-

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DÉPRESSION

Les proches aidants ET LA DÉPRESSION

Par Annik Lefebvre, intervenante

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tés, de se retirer socialement et de né-gliger son hygiène personnelle (par ex.: ses bonnes habitudes alimentaires,ses activités pour garder son corps ensanté et son apparence soignée). Si lasituation est temporaire, les consé-quences le seront aussi. Cependant, àlong terme, elles peuvent risquer decontribuer à la dépression, qui à sontour maintiendrait la personne dansl’inaction.

Les cinq facteurs présentés précédem-ment peuvent donc contribuer à fairebasculer une personne dans la dépres-sion ou à la maintenir dans cet état.C’est donc sur ces aspects qu’il imported’agir, seul, avec l’aide de l’entourageou de professionnels, afin de se sortirde la dépression ou de l’éviter.

Diminuer les risques de développerune dépression

Afin de diminuer les risques de déve-lopper une dépression ou pour parvenirà s’en sortir, Le Guide d’Autosoins pourla dépression, dont nous venons de ré-sumer brièvement les principaux élé-ments, propose d’agir sur ces cinqfacteurs en posant différentes actions :réactiver sa vie, penser de manière réa-liste et résoudre les problèmes avec ef-ficacité. Bien évidemment, ce guide nepeut remplacer un suivi médical ou thé-rapeutique, qui dans certains cass’avère nécessaire, mais il contient tou-tefois de bons conseils.

Ainsi, « la dépression entraîne l’inacti-vité, mais l’inactivité amplifie la dépres-sion » et « pour réactiver sa vie, il fautdébuter par l’action et la motivation sui-vra plus tard » . Les personnes qui souf-frent de dépression ont du mal à semettre en action. C’est pourquoi, pourréactiver sa vie, il est suggéré de s’im-pliquer dans des occupations enrichis-santes, de participer à des activitésavec la famille et les amis, de continuerd’accomplir ses tâches quotidiennes,même si on n’en a pas envie, et deposer des gestes pour prendre soin desoi, comme se permettre de petites co-

quetteries pour soigner son apparenceou de faire de l’exercice.

La deuxième façon de surmonter la dé-pression consiste à apprendre à identi-fier les pensées dépressives oudéfaitistes, à reconnaître leurs impactssur nous et à les remplacer par despensées plus justes et réalistes pourensuite apprendre à les mettre en pra-tique. Par exemple, lorsqu’une amieannule une soirée au cinéma, l’exerciceconsiste à transformer une pensée dé-pressive (je ne suis pas assez impor-tante) par une pensée réaliste (je nesais pas pourquoi elle a annulé ; elle aprobablement dû composer avec uneurgence ; elle doit sûrement avoir unebonne raison).

D’autre part, la dépression peut s’avé-rer être la conséquence de problèmesnon résolus qui perdurent. Elle entraîneune baisse d’énergie, un trouble deconcentration et de mémoire, des diffi-cultés à prendre des décisions et unmanque de créativité. C’est pourquoi ilest conseillé de prendre les problèmes,un à la fois, et de suivre les étapes dela résolution de conflits pour les résou-dre.

Les proches d’une personne atteinted’un trouble de santé mentale sont-ellesà risques ?

Les proches qui soutiennent une per-sonne atteinte d’un trouble de santémentale portent sur leurs épaules unlourd fardeau. L’annonce inattendued’un diagnostic, le sentiment de pertede contrôle face à la maladie et lesréactions de notre proche ainsi quel’évolution de la maladie et les résultatsimprévisibles des traitements contri-buent au stress des gens de l’entou-rage. En tant que parent, enfant,conjoint, ami ou proche de la personneatteinte, notre plus grand désir est del'aider. Nous ressentons bien souventun sentiment de culpabilité et d’impuis-sance devant sa souffrance. Nous né-

gligeons notre propre santé, en pensantque lorsque la personne atteinte iramieux, nous pourrons alors nous aussialler mieux.

En somme, en voulant aider la per-sonne atteinte, les proches ne réalisentpas qu’ils risquent eux-mêmes de dé-velopper une dépression. Ils s’exposentbien souvent aux cinq facteurs qui in-fluencent le développement d’un étatdépressif en négligeant de prendre soind’eux et de préserver leur bien-être phy-sique et mental. D'où l'importance deprendre soin de soi, non par égoïsme,mais pour éviter de tomber soi-mêmedans la dépression.

Références

http://www.iusmm.ca/hopital/sante-mentale/en-chiffres.html

http://www.iusmm.ca/hopital/sante-mentale/en-chiffres.html

http://www.fondationdesmala-diesmentales.org/la-maladie-men-tale.html?t=1&i=1

Guide d’autosoins pour la dépres-sion, Développer des stratégiespour surmonter la dépression,Guide destiné aux adultes,http://www.comh.ca/publications/resources/asw/scdp-french.pdf

http://www.stresshumain.ca/do-cuments/pdf/Mammouth%20Ma-gazine/Mammouth_vol10_FR.pdf

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En cas d’urgence, contactez la division urgence sociale :450-662-4595 du lundi au vendredi de 8 h à 17 h 30

L’ALPABEM sera fermée à le vendredi 25 mars et le lundi 28 mars pour lecongé de Pâques ainsi que le lundi 23 mai pour le congé de la Fête des Pa-triotes. Prenez note que la soirée Psynéma du 28 mars aura quand mêmelieu (voir page 16 ).

Au besoin, vous pouvez contacter un des CISSS de Laval suivants :

CISSS des Milles-Iles, 450 661-2572CISSS du Marigot, 450 668-1803CISSS du Ruisseau-Papineau, 450 687-5690CISSS Sainte-Rose de Laval, 450 622-5110Ou la ligne Info-Social *811

FERMETURE DES BUREAUX

Animé par M. Yves Lardon, travailleur social au Centre le Florèset conseiller clinique de l’ALPABEM, ce groupe s’adresse auxparents et amis de personnes atteintes de maladies mentales.Venez échanger et surtout prendre du temps pour vous lors deces soirées dont vous êtes l’acteur principal.

GROUPE D’ENTRAIDELes lundis de 19h à 21h, Salle Fernande Thouin à l’ALPABEMmars (7, 14 et 21); avril (4,11 et 18); mai (2, 9 et 16)

* Veuillez prendre note qu’il est obligatoire d’avoir rencontré unintervenant avant de participer à ce groupe

L’ALPABEM tient à remercier particulièrement Mmes Linda Ben-jamin, Diane Plouffe et Danielle Asselin pour leur implication bé-névole dans la correction des textes de notre magazine Oxygène.

MERCI !

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Conscients qu’il est difficile pour certains d’entre vous qui travail-lez dans la journée de vous libérer pour rencontrer un interve-nant, nous vous informons que vous pourrez rencontrer en touteconfidentialité un de nos intervenants, de18 h à 20 h, à la Citéde la Santé de Laval les mardis 8 mars, 12 avril et 10 mai 2016.

PRENEZ RENDEZ-VOUS DÈS MAINTENANT AU 450-688-0541

RENCONTRE EN SOIRÉELes mardis de 18h à 20hles mardis 8 mars, 12 avril et 10 mai 2016

Nous souhaitons à toutes les mères de l’ALPABEM une belleFête des mères le dimanche 8 mai prochain !

BONNE FÊTE DES MÈRES

Nous tenons à vous rappeler que les adhésions en tant que membre pourl’année 2015-2016 prendront fin le 31 mars prochain*. Votre cotisation an-nuelle est valide du 1er avril au 31 mars de chaque année.

Vous pouvez renouveler votre adhésion en ligne en vous dirigeant sur notresite internet www.alpabem.qc.ca, nous faire parvenir votre paiement parchèque à l’ordre d’ ALPABEM, ou encore vous présenter à nos bureauxdurant nos heures d’ouverture.

Il nous fera plaisir de confirmer votre renouvellement.

* Prenez note que l’adhésion est valide jsuqu’au 31 mars 2017 pour les membres qui ont adhérédepuis le 1er janvier 2016

RENOUVELLEMENT DE VOTRE MEMBERSHIP

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Apprendre à mieux communiquer pour améliorer ses relations avecune personne atteinte de maladie mentale. L’ALPABEM vous offre lapossibilité de mieux vous outiller pour améliorer la communication ausein de votre famille, en proposant des ateliers basés sur le modèleconçu par M. Paul Bédard, psychologue. Cette formation, d’une duréede 10 semaines s’adresse à toute personne désireuse d’améliorer sa relation avec quelqu’un qui souffre d’un trouble de santé mentale.

Veuillez prendre note qu’il est obligatoire d’avoir rencontré unintervenant avant de participer à ce groupe

ATELIERS DE COMMUNICATIONLa prochaine formation débutera à l’hiver 2016Date et horaire à confirmer

* Information et inscription450-688-0541*25$

Le paiement confirme l’inscription, exclusif aux membres réguliers

Programme de formation de 18 semaines qui vise à soutenir les fa-milles qui ont un proche atteint du trouble de personnalité limite (Bor-derline). Ce programme psychoéducatif, comprenant deux volets etréparti sur quinze rencontres (dix-huit semaines), vise à soutenir lesfamilles qui désirent amorcer une démarche de changement pour desrelations familiales plus harmonieuses..

Veuillez prendre note qu’il est obligatoire d’avoir rencontré unintervenant avant de participer à ce groupe

FORMATION TPLLa prochaine formation débutera à l’hiver 2016Date et horaire à confirmer

* Information et inscription450-688-0541*25$

Le paiement confirme l’inscription, exclusif aux membres réguliers

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Le Programme d’Information et d’Accueil aux Proches (PIAP) d’unedurée de 9 semaines (Semaines 5 à 9 : Apprendre à se rapprochersans agressivité) à raison d’une séance par semaine, a pour objectifde permettre aux membres de l’entourage de mieux reconnaître lessymptômes reliés à la maladie mentale d’un proche, développer leurssentiments de compétence et les outiller pour mieux gérer le stresscausé par leur nouvelle réalité d’accompagnateur.

APPRENDRE À SE RAPPROCHER SANS AGRESSIVITÉ(Semaines 5 à 9 du programme, même horaire, changement d’animateur)

Cette formation, d’une durée de 5 semaines, vise à mieux assurersa sécurité et celle de son proche, identifier des comportementsagressifs verbaux et non verbaux, prendre conscience de l’impactde ses propres comportements sur ce genre de situation, garderune distance ( physique et émotionnelle) et utiliser les outils pré-sentés lors de la formation. « À noter : il ne sera aucunementquestion de contrôle physique par les membres de l’entourage ».

PROGRAMME PIAPLes trois prochaines formations débuteront les 2 mars, 30 mars et 4 maiLes mercredis de 18h30 à 21h, Salle Fernande Thouin à l’ALPABEM

Information et inscription450-688-0541*25$

Le paiement confirme l’inscription, exclusif aux membres réguliers

Le paiement confirme l’inscription, exclusif aux membres réguliers

Les ateliers consistent en une série de rencontres de groupe qui s’adressentà des jeunes de 6 à 13 ans touchés par la maladie mentale d’un proche.Par le biais de l’art, de jeux et de la parole, l’expression des émotions vécuesest favorisée et l’enfant obtient des réponses aux questions qui le traversent,tout en réalisant qu’il n’est pas seul.

Huit rencontres de 2 heures sont prévues dans un local spécialement amé-nagé pour les ateliers. Les rencontres sont animées par deux intervenantesjeunesse.

Le prochain groupe débutera à l’automne 2016. Les ateliers sont gratuitset une collation est fournie.

Il est obligatoire d’inscrire votre enfant en communiquant avec Marie-Ève Lapointe au 450 688-0541.

LES ATELIERS ANNA

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Coût : gratuit - Réservé aux membres réguliersOù : Dans les locaux de l’ALPABEM

* Réservation obligatoire au 450-688-0541

Lundi le 25 avril – 19h

Lundi le 30 mai – 19hÀ COEUR DÉCOUVERT (2007)Durée 2h04 minutes - Un film de Mike Binder avec Adam Sandler, Don Cheadle

Alan Johnson, marié et père de famille, travaille comme dentiste dans un cabinet. Un jour, sur lechemin du retour à son domicile, il aperçoit son ami Charlie, qu'il a perdu de vue depuis quelquetemps, sortir d'une quincaillerie. Ce dernier, qu'Alan a connu étudiant et qui fut son colocataire, asubi un très grave traumatisme et en a totalement oublié ses proches.Il va tenter l'impossible pourlui faire oublier son chagrin et lui redonner goût à la vie.

Thème: TSPT (Trouble de stress post-traumatique)

LES MONDES DE VINCENT (2015)Durée 1h20 minutes - Un long métrage documentaire de Rozenn Potin mettant envedette Vincent Potin

Les mondes de Vincent est un voyage initiatique et intimiste au pays de la folie. Uneincursion dans l’univers de la schizophrénie comme on l’a rarement vu, une rencontreentre un frère et une sœur sur la route de la vie avec comme trame de fond un ques-tionnement sur la maladie mentale, le handicap, l’acceptation, la famille, l’amour…

Thème: schizophrénie

Lundi le 28 mars – 19hLA VÉRITABLE HISTOIRE DE BRIAN WILSON (Beach Boys)Durée 1h53 - Un film de Bill Pohlad avec Paul Dano et John Cusack

Derrière les mélodies irrésistibles des Beach Boys, il y a Brian Wilson, qu’une enfancecompliquée a rendu schizophrène. Paul Dano ressuscite son génie musical, John Cu-sack ses années noires, et Elizabeth Banks l’histoire d’amour qui le sauvera.

Thème : schizophrénie

PSYNÉMASoirées-cinéma et discussions sur la santé mentale

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ASSEMBLÉE DES MEMBRES - Mardi le 27 mai

Sentiment d’appartenance, plaisir etcréativité sont à l’ordre du jour pourvous ce printemps

SORTIE À LA CABANE À SUCRE BONAVENTUREDimanche le 20 mars à 12h

Venez donc vous sucrer le bec et profiter de cette occasion pour rencontrer d’autres membresde l’ALPABEM et découvrir la cabane à sucre Bonaventure. Le repas sera servi à 12h, maisvous pouvez être sur place dès 10h. Il n’y aura pas d’autobus cette année. Donc merci de lementionner lors de votre insciption si vous avez besoin de covoiturage ou si vous êtes dispo-nibles pour amener des membres. Date limite pour s’inscrire: le 14 mars à 12h

Coût : 7$ - Membres réguliers - 20$ accompagnateur (apportez votre boisson)Où: Cabane à sucre Bonaventure 15 400, rue Charles à Mirabel (J7J 1P3)* le paiement confirme l’inscription, un seul accompagnateur par membre (la personne atteinten’est pas admise)

SORTIE À LA CABANE À SUCRE - Dimanche le 20 mars

PAPILLONS EN LIBERTÉ & JARDIN BOTANIQUE DE MONTRÉALMardi le 19 avril

Profitez des premiers rayons de soleil du mois d’avril pour luncher avec d’autres membres etvoir les papillons en liberté. Vous aurez par le fait même l’occasion de visiter les serres du Jardin botanique de Montréal et l’Insectarium.

Coût : 5$ - Réservé aux membres réguliersOù: Point de rencontre Métro Montmorency au tourniquet à 12h

* le paiement confirme l’inscription - Réservez votre place d’ici le 15 avril

PAPILLONS EN LIBERTÉ - Mardi le 19 avril

MUSÉE DES SOEURS DE LA MISÉRICORDE ET PIQUE-NIQUEJeudi le 12 mai dès 10h

Saviez-vous que les Sœurs de Miséricorde étaient les seules religieuses ayant pratiqué lasage-femmerie au Canada ? Cette capsule historique intégrée à la visite régulière du muséedressera un portrait de l’histoire de la sage-femmerie en lien avec celle de l’obstétrique de laNouvelle-France jusqu’à nos jours.

Coût : Gratuit - Réservé aux membres réguliers Où: Point de rencontre à confirmer avec les participants* Inscription obligatoire

COMBO “MUSÉE ET PIQUE-NIQUE” - Jeudi le 12 mai

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Je vois plusieurs personnes entrerdans mon bureau, incapables denommer l’émotion vécue. . Assisdevant moi, ils parlent avec leur

tête et non avec leur cœur. Ils racontentles faits d’un événement, mais n’abor-dent pas leurs sentiments.

Pour cheminer et sortir grandi(e)d’une expérience émotive difficile,il est primordial de l’explorer enprofondeur avec les sentimentsjustes. Mon défi est de faire re-monter à la surface les émotionsqui ne peuvent être verbalisées.Alors j’écoute, je questionne, je refor-mule, j’émets des hypothèses, je donnedes outils, des devoirs, des trucs et aufil des séances, cela devient possible.Mais après avoir mis le doigt sur laditeémotion, encore faut-il la comprendre etsavoir ce qui se cache derrière. C’estpourquoi j’ai pensé vous présenterquelques grandes lignes sur le sujetpour vous permettre d’en apprendre plussur l’importance vitale de nos émotions.

Reconnaitre notre senti

Les émotions nous parlent et nous sontpropres. Elles font partie intégrante denos moyens de communication. Ellesdépendent de notre personnalité, denotre tempérament, de nos expériencespersonnelles et de notre perception des

événements. En se manifestant, lesémotions nous font part de nos besoinsà combler et de ceux qui ne sont pas sa-tisfaits dans le ici et maintenant en te-nant compte de nos valeurs.

Il est importantde considérer

nos es émo-tions et dene pas lesrefouler, carelles repré-sen-

tent notre boussole.Une fois décorti-quées, elles nousguident vers uneprise de décisionsaine et honnête en-vers nous-mêmes, selonles situations qui se pré-sentent à nous. Lorsque nousnous empêchons de vivre une expé-rience émotive franche, nous nous met-tons à risque de prendre des décisionsinadéquates et d’en vivre les répercus-sions négatives.

Les catégories d’émotions

Il existe plusieurs sortes d’émotions :Les simples, les mixtes, les contre-émo-tions et les pseudo-émotions.

Les émotions simples sont celles qu’ilfaut réussir à nommer pour ensuite lesexplorer. Ce sont des émotions que l’onpeut qualifier de primaires. Elles sontfréquemment à la base des autres typesde ressentis. Elles cachent un besoin.Lapeur, par exemple, cacherait le besoinde protection, la colère un besoin dechangement, la tristesse un besoin de

réconfort et la joie un sentiment departage. Ne pas répondre au

besoin de façon adéquatedans l’ici et maintenantpeut mener à un senti-ment négatif.Les émo-tions mixtes sontcomposées d’une ou deplusieurs émotions et

d’expériences émotives.

Pour cet article, je me suisinspirée du livre de Michelle

Larivey, « La puissance des émo-tions ». Selon cet ouvrage, l’un desdeux sentiments présents sert à se dé-fendre de l’autre, à cacher l’autre. C’estun stratagème inconscient que nous uti-lisons pour éviter de tout ressentir.Comme chaque émotion simple cacheun besoin, il est important de bien ana-lyser la situation afin de mettre le doigt

ÉMOTIONS

Le rôle DES ÉMOTIONSPar Jessy Riel, intervenante

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sur le sentiment le plus significatif pourpouvoir répondre à ce besoin. Pourmieux expliquer les émotions mixtes, di-sons que la honte serait un mélange dejoie et de peur, que la jalousie serait unmélange de peur de perdre l’autre et decolère, que la culpabilité serait reliée àla peur de déplaire ou de désobéir et àla colère envers ce que l’on doit faire ouce que l’on s’oblige à faire.

Les contre-émotions sont des malaisesqui résultent du refus de vivre les émo-tions amenées par des expériences phy-siques inconfortables causées par lerefus de vivre l’émotion. Puisque lecorps ne peut contenir indéfiniment la ré-tention d’une émotion, ceci peut amenerdes formes d’angoisse, de la fébrilité, dubégaiement, une boule dans la gorge,des tremblements ou des migraines, etc.On dit que la boule dans la gorge seraitreliée à la peine non exprimée, que lesmaux de tête apparaîtraient lors de si-tuations où nous ne sommes pas fidèlesà nos convictions. L’’angoisse, elle, sur-girait lorsque nous refusons durant troplongtemps de considérer un aspect im-portant de notre vie.

Finalement, les pseudo-émotions sontune façon d’exprimer ce que l’on ressentsans nommer d’émotion. On utilise les

pseudo-émotions fréquemment lors denos discussions avec autrui. Ce sont desexpressions qui nous viennent plus rapi-dement en tête, soi parce que nous netrouvons pas de mots pour expliquernotre ressenti ou soi pour éviter tout sim-plement de faire l’effort de reconnaître lesentiment approprié. Les exemples quel’on utilise sont majoritairement desimages (être loin, écrasé), des états(être calme, vide), des attitudes (être cu-rieux, ouvert) ou des évaluations (sesentir stupide, ennuyeux, pas à la hau-teur). Ce ne sont pas des émotions.Pour cheminer émotionnellement, il fautencore une fois déchiffrer ce que lespseudo-émotions représentent réelle-ment afin de découvrir l’émotion révéla-trice de nos besoins.

Pour vous démontrer ce que c’est quede vivre pleinement une boucle émotion-nelle, donc de vivre une expérience oùl’on arrive à exprimer clairement l’émo-tion ressentie et à en décoder son be-soin, je vous présente un extrait del’ouvrage de Michelle Larivey :

‘’ La tristesse m’envahit. Elle me faitprendre conscience encore une fois, dugrand vide de ma vie. Je sais que j’ai be-soin de tendresse, je sais même ce quej’ai à faire pour m’occuper de ce besoin.’’

Vous voyez à quel point il est efficaced’aller à l’intérieur de nous pour écouterun sentiment. Alors imaginez-vous vivrevotre vie ainsi en ayant toujours la ré-ponse exacte à vos besoins, et ce entout temps. Je vous assure que votre vieserait débordante d’épanouissement etde satisfaction!

Si ces suggestions vous parlent, n’hési-tez pas à faire appel aux ressourcesspécialisées pour atteindre cet objectif.Les CLSC, les organismes communau-taires et les professionnels du secteurprivé sont là pour vous faciliter la tâche.De nombreux ouvrages sont égalementdisponibles à cet effet.

Bon cheminement!

Référence :

La puissance des émotions, Michelle Lari-vey, 2002

http://egalite.epfl.ch/webdav/site/egalite/shared/sentiments_%C3%A9motions.pdf

LexiqueJ’ai sélectionné et classé dans ce tableau quelques émotions pertinentes pour vous guider dans un processus decroissance émotive.

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J’ai entendu une fois un amidire : « Ça fait du bien de seplaindre de temps en temps! » J’ai alors réalisé que

lorsque nous nous plaignons,quelqu’un quelque part va nous en-tendre et réagir. En nous plaignant,nous obtenons une attention immé-diate. Ce qui me fait penser à cettecitation : « On ne donne pas le seinà l’enfant qui ne pleure pas » (Pro-verbe turc).

Je pense que cette croyance porteà confusion. Je peux en déduire quesi je veux quelque chose, je dois memanifester et faire le nécessairepour l’obtenir, même pleurer. Jepeux également me dire que si jeveux survivre et avoir de la nourri-ture, je dois être impatient.

Le bébé pleure parce qu’il ne saitpas comment le demander autre-ment. Nous pouvons également in-terpréter cette phrase ainsi : « Tudois devenir une victime aux yeuxdes autres si tu veux qu’on s’occupede toi. »

Il semblerait que tout le monde aadopté le role de victime, à un mo-ment donné de sa vie. Il y a aussides personnes qui ont gardé cettehabitude tout au long de leur vie.C’est une façon comme une autrede se déresponsabiliser. Il nes’agit pas d’une pathologie, maison se retrouve sur une pente glis-sante qui peut nous conduireà des comportements pro-blématiques.

Connaissez-vousde gensqui se plai-g n e n tsans arrêtet qui sedisent vic-times detout ? Parfois,ceux qui sep l a i g n e n tvont jusqu’àattaquer etaccuser lesautres deleurs malheurs.Ce sont des

VICTIMISATION

Victime ouÉTERNEL BÉBÉ ?

Par Jorge Monterroso, intervenant

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gens qui trouvent facilement desbourreaux un peu partout. Tout cequi leur arrive n’est jamais de leurfaute !

En regardant leur situation d’un peuplus près, on s’aperçoit que ces per-sonnes déforment la réalité. Ellessont convaincues que tout ce quileur arrive vient de l’extérieur, queles événements ne dépendent pasde leur volonté et qu’ils n’ont aucunlien avec leurs actes.

Vous vous rappelez des distorsionscognitives dont j’ai parlé dans mondernier article ? En fait, c’est un peusimilaire. Ces personnes seconcentrent sur le côté négatif d’unesituation et ont tendance à exagérerles faits. « Ce n’est pas une petitetape que tu m’as donnée, tu as faillime disloquer l’épaule et ça fait trèsmal »’. Ça vous dit quelque chose ?

Ces personnes tirent un certain ré-confort à se lamenter. Puisqu’ellessont toujours les victimes dequelqu’un d’autre, elles ne se sen-tent pas responsables de leur condi-tion. On pourrait dire que ces genstirent du plaisir à se lamenter.

Et vous savez quoi ? Chaque occa-sion de se plaindre leur fournit uneoccasion de perfectionner leur rôlede victimes. Elles ne demandent ja-mais d’aide. Elles sont victimes etsavent très bien qu’elles iront cher-cher de la compassion en se lamen-tant de leurs malheurs.

Ces personnes ont développé uneexpertise à se plaindre, mais aussiune grande capacité à se chercherdes bourreaux qu’elles rendront res-ponsables de leur situation. Ellessont d’éternelles victimes qui croientdur comme fer que les gens autourd’eux ont tous de mauvaises inten-

tions à leur égard ou qu’ils agissentà mauvais escient. Elles profitent dechaque occasion pour se faire pas-ser pour « Aurore, l’enfant martyre». Par la force des choses, elles de-viennent des spécialistes de la «tempête dans un verre d’eau ».

Si vous avez assisté à la confé-rence d’ALPABEM animée par laDre Suzanne Lamarre, vous vousrappelez peut-être du passage oùelle a parlé du triangle de Karpman: «Sauveur, victime et persécuteur».

On peut facilement tomber dans cetriangle, soit parce qu’on veut aiderla personne qui se plaint, soit parcequ’on ne sait pas quoi faire avec laculpabilité que la victime nous faitressentir. Peu importe, car nous al-lons vite réaliser que ladite victimenous fait la vie dure et qu’elle se po-sitionne aussi dans le rôle du persé-cuteur.

Dans ce triangle, le sauveur estcelui qui se promène dans la vie encherchant à aider des victimes. Ilentretient la dépendance chez lesautres, fait en sorte qu’ils aient be-soin de lui afin de les aider à résou-dre leurs problèmes. Comme vouspouvez le voir, tout est en placepour que ces personnes se rencon-trent.

Pour qu’une personne puisse pren-dre le rôle de victime, il faut quequelqu’un agisse comme sauveurou persécuteur.

Adoptez-vous ce rôle de victime àl’occasion ? Vous êtes-vous déjà re-connus dans cette problématique ?Vous est-il arrivé de dire à vos en-fants ou à votre conjoint : « C’estcomme ça que tu me remercies,après tout ce que j’ai fait pour toi !Voyons donc !

Vous plaignez-vous souvent ?

Avez-vous l’impression que tout lemonde vous en veut ?

Avez-vous l’impression que lemonde vous juge et vous rejette etque rien n’est de votre faute ?

Il semblerait que les personnes quisouffrent de ce problème sont inca-pables de faire un examen deconscience. Ce qui veut dire quemême si nous leur posons les ques-tions précédentes, elles ne se re-connaîtront pas.

En disant cela, je ne veux absolu-ment pas nier que vous pouvez êtrevraiment une victime, surtout sivous vivez avec un bourreau ou unpersécuteur. Quoi qu’il en soit, lameilleure solution est de faire appelà un professionnel, pour sauver sapeau !

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Le 8 décembre 2015, MonsieurRichard Aubé présentait uneconférence pour l'ALPABEMsur le thème des différentes

personnalités. J'ai eu beaucoup deplaisir à l'écouter expliquer les diffé-rents traits qui composent les quatrepersonnalités les plus communesparce que je souriais en me reconnais-sant parfois dans ses descriptions. J'aipris cette conférence avec un graind'humour, mais Richard Aubé est sanscontredit un communicateur et un mo-tivateur exceptionnel pour convaincreles gens de s'ouvrir aux différences,pour transformer ce qui peut paraîtrecomme des difficultés en défis ou enopportunités et pour faire ressortir lemeilleur de nous-mêmes.

Notre personnalité, notre essence

D'entrée de jeu, monsieur Aubé s'estadressé au public en disant que « Cequi est le plus contagieux, ce n'est pasla gastro, mais notre attitude! » Enquelques mots, il venait de gagner lasympathie d'un grand nombre de gensdans la salle et de donner le ton de lasoirée.

Ainsi, il expliquait que, selon Carl Jung,psychiatre à l'origine de la découverte

des types de personnalité, « ce n'estpas le comportement d'une personnequi définit sa personnalité ». À ce jour,16 types de personnalités différentesont été définis et des tests psychomé-triques ont été développés pour pou-voir les mesurer scientifiquement.Parmi celles-ci, quatre couleurs domi-nantes ressortent comme étant lesgrandes catégories.

Monsieur Aubé expliquait que nous

avons une « couleur publique », quiconstitue en quelque sorte notre cara-pace et, pour certains, une autre cou-leur domine quand notre masquetombe, quand nous sentons que nouspouvons être authentiques, avec nosproches par exemple. Pour lui, identi-fier de quelle couleur est notre person-nalité permet dans un premier tempsd'apprendre à mieux se connaître et àêtre fiers de qui nous sommes, de ceque nous avons réussi et de ce quenous avons surmonté. Sur un plan so-

PERSONNALITÉ

De quelle couleur EST VOTRE PERSONNALITÉ ?

Par Annik Lefebvre, intervenante

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cial, cela permet de mieux comprendreles autres pour savoir ensuite mieuxles apprécier.

Rouge, les audacieux

Ceux qui projettent ce type de person-nalité sont des meneurs. Ils représen-tent 18 % de la population. Ce sont desgens qui carburent aux défis, qui sontcompétitifs et qui adoptent un modeproactif. Ils sont également exigeants,performants, axés sur l'action et les ré-sultats. Ils ont besoin de contrôler et dediriger. Ils détestent attendre et parle-menter. Leur devise est : « Opère,Homer! » Les audacieux qui n'utilisentpas leurs forces à bon escient et quiveulent dominer et avoir raison à toutprix risquent d'être perçus comme «des boss des bécosses ». À l'inverse,s'ils exploitent leur potentiel positive-ment, ils peuvent être flamboyants, desfonceurs capables de diriger et fairepreuve d'un grand leadership.

Jaune, les rayonnants

Parmi ce type de personnalité, quicompose 28 % de la population, nousretrouvons les expressifs, ceux qui nepassent pas inaperçus. Ce sont des in-dividus spontanés et joyeux. Ils aimentparler, communiquer, s'exprimer et in-fluencer. Ils ne sont pas dominants,mais ils ont la grande habileté d'êtreconvainquant. Ils sont axés sur le plai-sir et les interactions. Ils ont besoin deplaire et d'avoir l'attention des autres.Ils détestent les règles et le confor-misme. Ils manquent de structure, dediscipline et de rigueur. Ils ne fonction-nent pas avec le bâton, c'est-à-dire lesconséquences, mais avec les carottes,les promesses et les récompenses.Leur devise est : « On va avoir du fun!» Les rayonnants qui n'arrivent pas àassouvir leurs besoins de plaire et d'at-tirer l'attention peuvent donner l'im-pression d'être égoïstes et de prendretoute la place. Mais lorsqu'ils rayon-nent à travers leurs forces, ils ont ledon de faire sourire et rire les gens qui

les côtoient et ils sont toujours enmode solutions.

Vert, les empathiques

Ceux-là se définissent comme desgens aimables. Ils sont calmes, servia-bles, très loyaux et généreux. Cegroupe compte 40 % de la population.Ils donnent sans compter, mais quandnous abusons de leur bonté, nousnous retrouvons sur leur « liste noire ».Ils sont attentionnés de nature, pen-sent aux autres et font preuve d'unegrande écoute. Ils sont axés sur l'hu-main et le mieux-être. Ils ont besoind'être aimés profondément, d'être res-pectés et considérés.

Ils détestent les conflits et la pression.Leur devise est : « Je peux t'aider? »Dans l'ombre, pour reprendre l'expres-sion de monsieur Aubé, les aimablesont tendance à tomber dans les re-proches et la critique, à devenir unevictime et accaparants puis à se la-menter en disant, par exemple, « C'esttoujours moi qui fais tout! ». Dans la lu-mière, ils resplendissent en faisantsentir à leur entourage qu'ils seronttoujours là pour leur donner de l'amouret de la reconnaissance, leur offrir uneécoute active et sincère sans juge-ment.

Bleu, les structurés

Ceux qui se reconnaissent dans cetype de personnalité sont les analy-tiques. Ils représentent la minorité dela population, soit 14 % des gens. Ilsaiment les chiffres, la rigueur, la struc-ture. Ils sont prudents de nature. Ilsanalysent et calculent tout! Ils font deslistes de leurs listes. Ils sont orientéssur la tâche, axés sur les détails et larationalité et ils sont disciplinés et or-ganisés. Ils lisent tous les manuelsd'instructions. Ils ont besoin de sécu-rité, d'être compris et rassurés.

Pour eux, la connaissance est le pou-voir. Ils détestent les zones grises et

prendre des risques. Leur devise est :« On se calme! » Les structurés néga-tifs peuvent devenir pessimistes, défai-tistes, fatalistes, chialeurs etconsidérer que « tout est de la merde!» À l'opposé, ceux qui savent faire bril-ler leur personnalité analytique sontd'excellents conseillers. Ils donnentd'excellents conseils et ils offrent debons moyens pour outiller ceux qui sol-licitent leur aide, sans les démotiver niles décourager.

La somme d'un tout

Selon Richard Aubé, nous sommes lemélange des quatre couleurs de la per-sonnalité. Elles font toutes partie denous à différents degrés. Une ou deuxd'entre elles dominent sur les autres et,parfois, celle qui domine dans notre viepublique diffère de celle qui dominedans notre vie personnelle. Ainsi, selonlui, puisque les quatre couleurs de lapersonnalité font partie de nous, il estpossible de développer des moyenspour exploiter de manière équitabletoutes les facettes de la personnalité etaméliorer nos relations en comprenantmieux notre propre dynamique et celledes autres.

En somme, j'ai passé un bon momenten compagnie de Richard Aubé lors desa conférence du 8 décembre 2015.J'avoue que je me suis même amuséeà tenter d'identifier de quelle couleurest la personnalité des gens qui m'en-tourent. Un exercice qui a soulevé debelles discussions sur l'heure du dîneravec mes collègues. Et vous? Dequelle couleur est votre personnalité?Pour en savoir un peu plus sur le sujet,j'invite les membres de l'ALPABEM àvisionner cette conférence en rediffu-sion sur notre site internet.

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Bien que la science n’ait paspu élucider tous les mys-tères entourant le lienentre la consommation de

cannabis et la psychose, la relationentre cette drogue douce et la ma-ladie mentale chez les jeunes sus-cite la controverse. La nouvelleadministration Trudeau envisaged'emboîter le pas de quelques payset états américains en légalisant laconsommation de marijuana.

Cette nouvelle a été large-ment couverte dans les do-maines économique,politique et juridique. Cepen-dant, on semble peu s’y inté-resser du point de vue social.À qui profitera cette nouvellelégislation? Se pourrait-il que lalégalisation ait des effets positifspour les personnes atteintesou à risque de développerdes maladies mentales?Dans le texte qui suit, jevous expose les raisons quim’amènent à penser qu’il est réa-liste d’espérer des changementsbénéfiques de la légalisation ducannabis.

Proposer des programmes de pré-

vention des dépendances et de sen-sibilisation aux consommateurs

Le cannabis est la 3e drogue avecle plus de dé-pendance dansle mondeaprès l’alcoolet la ciga-

rette.Le problèmeest que l’on n’aborde pas saconsommation sous le bon angle.Elle est criminalisée, contrairementà celle de l’alcool et du tabac qui

sont adressés comme des pro-blèmes de santé publique. Ceci per-met de travailler à la prévention et àla sensibilisation de la population àleur utilisation plutôt que de prônerl’abstinence, une technique qui n’apas su démontrer son efficacité.

Aborder le problème de manièretransparente et réaliste

Soyons réalistes, la consom-mation existe et existera

malgré sa prohibition, sacriminalisation ou sa lé-galisation. En effet, ilest intéressant de noterque les recherches surl’utilisation du cannabisdémontrent que le tauxde consommateurs d’un

pays à un autre est simi-laire, et ce, malgré les lois

qui diffèrent. Les jeunesde tous les continentsconsomment à des

taux semblables, peu im-porte les lois et les sanctions qui s’yrattachent. Les pays d’Afrique, d’Eu-rope, d’Océanie et d’Amérique ob-servent tous une même évolution ouplutôt une même tendance deconsommation dans le temps.

CANNABIS

Légalisation du cannabisET SANTÉ MENTALEPar Marie-Ève Lapointe, intervenante

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Les taux de consommation fluctuenten effet dans le temps. Ce qui s’estavéré avoir l’impact le plus significa-tif sur la consommation est l’in-fluence de la culture populaire desjeunes, c'est-à-dire les valeurs,modes, musiques, films, etc., appré-ciés par le plus grand nombre.

Sachons également que bien peude jeunes adhèrent au discours in-criminant : la drogue c’est mal. Il nesuffit pas de leur donner cette infor-mation pour qu’ils évitent deconsommer. Au contraire, lesjeunes ont tendance à rechercherles sensations fortes.

Faire de la consommation dedrogue un sujet tabou ne peut quecouper la communication avec eux.Quand on sait que la maladie men-tale et la drogue sont intimementliées, je sens une urgence qu’oncommunique avec nos jeunes surles risques qui y sont associés.

Contrôler les produits et la clien-tèle

La production et la vente du canna-bis étant laissées au marché noir, laconcentration des substances psy-choactives de la drogue relève duhasard. Or, on sait que la quantitéde THC, substance psychoactive ducannabis, a augmenté de manièrephénoménale au cours des 30 der-nières années. Le THC est reconnupour avoir plusieurs effets négatifs,dont l’augmentation du risque dedépendance à la drogue.

Plusieurs études ont démontré unlien causal entre la consommationde cannabis et le développement desymptômes psychotiques. Plus unjeune consomme tôt et en grandequantité, plus les risques de déve-lopper la maladie sont élevés.

Même si nous pouvons imaginerque la gestion de la vente du can-nabis par l’état ne sera pas sansanicroche, nous pouvons supposerque le marché qui sera autorisé parl’état à vendre les produits seramoins enclin à briser les lois que lemarché actuel. Parmi ces lois, nouspouvons espérer que le cannabisvendu devra répondre à des critèresde qualité élevés, aura des concen-trations de THC raisonnables et quela vente aux mineurs sera fortementsanctionnée.

Permettre d’effectuer des re-cherches sur la consommationdu cannabis

Ces constats relatent l’urgence d’ar-rêter d’essayer de contrôler laconsommation par sa criminalisa-tion et d’adresser les vraies ques-tions : quelle consommation decannabis est dangereuse? Quels ni-veaux de THC devraient être res-pectés? Quelles sont les chancesde développer des maladies men-tales suite à la consommation?Parce que, oui, il serait important depousser plus loin les études quimettent en relation la consomma-tion et la maladie mentale.

Encore aujourd’hui, bon nombred’études se contredisent. Par exem-ple, une étude a conclu que leschances d’un consommateur decannabis de développer une schizo-phrénie sont de 1 sur 50 contre 1sur 100 pour un non-consomma-teur. Cependant, bien que le nom-bre de consommateurs a augmentédurant les 30 dernières années, iln’y a aucun signe que le nombre depersonnes atteintes a aussi aug-menté.

Bref, encore bien des questions res-tent en suspens quant à la formeque prendra la légalisation de la ma-rijuana promise par Justin Trudeau.Cependant, nous pouvons espérerqu’elle permettra de mieuxconscientiser les utilisateurs auxrisques de la consommation, dimi-nuera l’accessibilité à la droguepour les adolescents et donnera à larecherche la chance d’encadrer lesdécisions prises par le gouverne-ment.

Références

Fischer, B., Rehm, J., Hall, W.. (2009).Cannabis Use in Canada: The Need for a'Public Health' Approach. Revue Cana-dienne de Santé Publique, 100 (2), 101-103.

Hall, W., Degenhardt, L.. (2010). What arethe policy implications of the evidence onthe cannabis use on psychosis? Addiction,15, 1332-1334.

Sabet, K., Cohen, M., Thau, S.. (2012).Cannabis: A Short Review. Repéré sur lesite de L’Office des Nations Unies contrela drogue et le crime

Sauvé, M.-R.. (2015, 4 novembre). Légali-ser le cannabis, oui... à condition de biens'y préparer. Journal Forum.

Room, R., Fischer, B., Hall, W., Lenton, S.,Reuter, S.. (2010). Cannabis Policy: Mo-ving beyond stalemate.

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Saviez-vous que le logement social nerépond pas seulement à des besoinsd’ordre matériel, mais aussi à des be-soins sociaux puisqu’il a un impact po-sitif sur le bien-être et la santé despersonnes, leur rétablissement, leurépanouissement en tant que citoyen etleur intégration à la communauté? UneEntente avec la Société canadienned’hypothèques et de logement (SCHL)accorde à la Société d'Habitation duQuébec (SHQ) la responsabilité du dé-veloppement de l’habitation sur son ter-ritoire. Elle a notamment commemandat de soutenir l’accès à un loge-ment pour les plus démunis. Pour cefaire, la SHQ a élaboré différents pro-grammes dont la gestion est confiéeaux Offices municipaux d’habitation(OMH) : habitations à loyer modique(HLM), soutien à la réalisation de loge-ments communautaires, allocations,etc. Depuis les dernières années, laSHQ poursuit un mouvement de décen-tralisation qui met à contribution les dif-férents partenaires régionaux et locauxdans le développement de solutionspour loger les plus démunis. Dans la ré-gion lavalloise, l’Office municipal colla-bore avec la ville et un ensemble departenaires (Groupe de ressourcetechnique (GRT) , OSBL en habitation,Coopératives d’habitation, Centre inté-gré de santé et de services sociaux, or-

ganismes communautaires, etc.) pourpermettre à plusieurs citoyens d’amé-liorer leur condition de vie.

Après avoir misé au cours des der-nières décennies sur la construction delogements sociaux (HLM, Coop, OSBL)pour répondre aux besoins résidentielsdes plus démunis, la SHQ se prépare àaccroître sa collaboration avec des pro-priétaires privés. Le Programme desupplément au loyer (PSL) n’est pasnouveau, mais dans le contexte actuel,la SHQ y a recours afin d’offrir une ré-ponse souple à une diversité de be-soins et de contextes régionaux. Entermes d’aide au logement, Laval asouffert ces dernières années d’unmanque d’investissement , mais la nou-velle administration tente d’acquérir lestatut de ville mandataire auprès de laSHQ afin de lui permettre d’accroîtreses responsabilités dans le développe-ment du logement social sur son terri-toire (La Presse, 2015) . L’annonce denouveaux PSL en logement privé de-vrait permettre de répondre plus rapide-ment aux personnes dans le besoin.

Le 23 novembre 2015 se tenait à Qué-bec le 9e Rendez-vous de l’habitationorganisé par la Société d’habitation duQuébec (SHQ) et qui rassemble lesprincipaux acteurs du milieu. On y dis-

cute notamment des grandes ten-dances et des orientations politiques.Cette année, avec l’annonce de 5 800PSL sur le marché privé pour les cinqprochaines années, le contexte était fa-vorable pour donner un aperçu du parcde logements locatifs au Québec. J’aicru intéressant de vous faire part decertains enjeux du parc de logementslocatifs au Québec auxquels j’ai étésensibilisée. La SHQ, aidée de l’Institutde la statistique du Québec (ISQ), aidentifié les principaux enjeux et les ten-dances liés à *l’accessibilité : l’aborda-bilité, *le sentiment d’appartenance despersonnes envers leur logement et*l’appauvrissement des ménages.

L’abordabilité d’un logement

Les données présentées par la SHQpermettent d’établir que 73% des mé-nages québécois consacreraient plusde 30 % de leur revenu à se loger,c’est-à-dire qu’ils font face à des pro-blèmes d'abordabilité. Au-delà de ceseuil, on estime qu’un ménage doit ré-duire d’autres dépenses essentiellesliées à ses besoins de base. Plus spé-cifiquement, entre 10 % et 15 % desménages et des locataires québécoisauraient des besoins impérieux soit entermes de la qualité, de la taille etd’abordabilité des habitats).

LOGEMENT

Logement socialET LOGEMENT SUBVENTIONNÉ

Par Valérie Pellerin, Coordonnatrice Clés en main Laval

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Le logement locatif au Québec etdans les autres provinces du Canada

Le Québec se distinguerait du reste duCanada par un parc de logements loca-tifs légèrement plus âgés et moins cou-teux sur une base mensuelle que ceuxdu reste du Canada. Les logements lo-catifs du Québec seraient répartis dansun grand nombre d’immeubles de petiteet de moyenne taille. À l’opposé, le sec-teur du logement locatif du reste du Ca-nada serait davantage concentré dansun nombre plus restreint de grands im-meubles et de maisons individuelles, ju-melées et en rangée.

Décroissance de la population et di-minution du taux de chômage pourles années à venir

La population active serait actuellementen déclin et on prévoit de ce fait une di-minution du taux de chômage dans lesprochaines années. Avec un parc de lo-gements locatifs vieillissant, il faut s’at-tendre à devoir investir davantage pourla rénovation, d’autant plus que le vieil-lissement de la population exige des’adapter à une clientèle en perte demobilité.

Baisse de revenu et tendance d’en-dettement à la hausse des locataires

Une tendance lourde, les logements se-raient occupés davantage par des per-sonnes seules et/ou des famillesmonoparentales avec à leur tête princi-palement des femmes. Environ un mé-nage locataire sur trois serait unefamille avec enfant (32%), alors qu’uneproportion un peu plus grande de loca-taires serait des personnes seules(37%). D’ici 2031, l’ISQ prévoit uneaugmentation de 900 000 ménagescomposés d’une personne seule ou dedeux personnes. La situation d’une per-sonne seule en logement ou d’unemère monoparentale est plus précaire :elle assume seule plusieurs dépenses.En moyenne, les locataires touche-raient des revenus plus faibles et au-raient connu une baisse de revenu réel

depuis 1981. De plus, le radio de dettessur les avoirs des Québécois indiqueraitactuellement une tendance à l’endette-ment des personnes.

La mise en chantier de logements lo-catifs en chute libre depuis 2004

Depuis 2004, le nombre de mises enchantier de logements locatifs serait enchute dans les différentes régions duQuébec, contrairement à celui des co-propriétés. Par exemple : « les misesen chantier annuelles de copropriétés àMontréal ont doublé entre 2002 et 2011,passant de 5 700 à 12 700 logements.En contrepartie, les logements locatifsmis en chantier sont passés de 3 150 àmoins de 2 300 unités ».

Vers une plus grande collaborationentre le secteur de l’habitation, de lasanté et du communautaire

On constate que les besoins de la po-pulation sont grandissants et qu’ils sontappelés à se diversifier pour ne pas direse complexifier. Dans ce contexte, l’ex-pertise et le soutien des services du ré-seau de la santé et des ressourcescommunautaires auprès de différentesclientèles particulières est un incontour-nable qui favorise la stabilité résiden-tielle des personnes. Conséquemment,aider les personnes vulnérables afinqu’elles aient accès à un logement dequalité devient un moyen d’intervenir.C’est dans cette suite d’idées que jeprévois rédiger un prochain article trai-tant de Clés en main Laval, un pro-gramme qui rallie des acteurs duréseau de l’habitation, de la santé et ducommunautaire et dont il me fait trèsplaisir d’assurer la coordination.

*Merci à Raymond Rochette et Pierre-Luc St-Hilaire pour votre collaborationdans la bonification de cet article.

Références

http://www.curateur.gouv.qc.ca/cura/fr/majeur/index.html

Le GRT fournit le soutien et l’aidetechnique nécessaires à la réalisa-tion de projets d’habitation com-munautaire.

TROCALL, (2013) Vivre à Laval– Une logement pour tous!.

http://www.lapresse.ca/actua-l i tes/nat ional /201507/29/01-4888930-laval-souhaite-devenir-ville-mandataire.php

http://www.curateur.gouv.qc.ca/cura/fr/majeur/index.html

Le GRT fournit le soutien et l’aidetechnique nécessaires à la réalisa-tion de projets d’habitation com-munautaire.

TROCALL, (2013) Vivre à Laval– Une logement pour tous!.

http://www.lapresse.ca/actua-l i tes/nat ional /201507/29/01-4888930-laval-souhaite-devenir-ville-mandataire.php

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Laval, QC, H7M 2P6Tél: 450 688-0541Fax: 450 688-7061

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