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Maison de la Poésie de Poitiers Manifestations 2015 Poètes invités (documents) Samedi 11 avril : 18h : Lucien Suel – Yannick Torlini Lucien Suel est un poète et écrivain français né en 1948 à Guarbecque dans les Flandres artésiennes. Il se définit comme un poète ordinaire. Il a édité, après Bernard Froidefond, son fondateur en 1971, plusieurs numéros de la revue The Starscrewer consacrée à la poésie de la beat generation et ensuite, Moue de Veau, magazine dada punk. Il anime les éditions Station Underground d'Émerveillement Littéraire et un blog littéraire.Il pratique les performances poétiques et la poésie sonore (notamment avec le groupe de rock Potchük et au sein de Cheval23, duo musique, poésie). Ses œuvres imprimées utilisent une large gamme de procédés formels, cut-up, "coulées verbales" de beat-poetry, formes arithmogrammatiques (poèmes composés de lignes à nombre de caractères typographiques égal, croissant, ou décroissant), caviardage (ses poèmes

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Maison de la Poésie de Poitiers Manifestations 2015 Poètes invités (documents)

Samedi 11 avril : 18h : Lucien Suel – Yannick Torlini

Lucien Suel est un poète et écrivain français né en 1948 à Guarbecque dans les Flandres artésiennes. Il se définit comme un poète ordinaire. Il a édité, après Bernard Froidefond, son fondateur en 1971, plusieurs numéros de la revue The Starscrewer consacrée à la poésie de la beat generation et ensuite, Moue de Veau, magazine dada punk. Il anime les éditions Station Underground d'Émerveillement Littéraire et un blog littéraire.Il pratique les performances poétiques et la poésie sonore (notamment avec le groupe de rock Potchük et au sein de Cheval23, duo musique, poésie).

Ses œuvres imprimées utilisent une large gamme de procédés formels, cut-up, "coulées verbales" de beat-poetry, formes arithmogrammatiques (poèmes composés de lignes à nombre de caractères typographiques égal, croissant, ou décroissant), caviardage (ses poèmes

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express). Il co-publie fréquemment avec des dessinateurs et photographes, dont sa femme Josiane Suel. Un nombre considérable de ses textes sont parus en revues, notamment dans La Poire d'angoisse, L'invention de la Picardie, Le Jardin Ouvrier etc.

Lucien Suel (par Sylvain Courtoux)

« Animateur de revues, éditeur pour la Station Underground d’Emerveillement Littéraire, chanteur/bassiste dans le groupe de free-noise Potchük, performer et lecteur concret, mail-artiste, animateur radio, poète ordinaire et écrivain élémentaire, Lucien Suel n’arrête pas de se jouer et de déjouer les étiquettes pour notre plus grand plaisir, et plus particulièrement dans la sphère des poésies modernes et expérimentales, qu’elles soient visuelles ou sonores, concrètes ou justifiées. Très marqué par la vague des poètes et écrivains de la beat generation, on en retrouve la trace dans ses textes. Il a commencé à écrire pendant l’avènement du grand chambardement punk et la musique a envahi, informé ses textes, influencé sa manière d’écrire, dans la forme et dans le fond. Il se définit comme « poète ordinaire », parle à propos de son travail de « poésie élémentaire ».Tout ce qui lie ces notions et attitudes, c’est une certaine vision et une certaine conception matérialiste, prolétaire, du travail de la langue, dans la passion des formes, la passion des contraintes formelles qui, des ‘vers justifiés’ aux ‘formes arithmogrammatiques’ animent son travail de poète. «

Bibliographie (derniers titres) :

– Je suis debout, anthologie poétique (1986-2013), La Table Ronde, 2014– Le Lapin mystique, éd. La Contre Allée, 2014– L'avis des veaux, L'âne qui butine, 2013– Petite ourse de la pauvreté, éditions du Dernier Télégramme, 2012– Blanche étincelle, La Table Ronde, 2012– Ecrivains en séries, saison 2, ouvrage collectif, éd. Laureli/léo Scheer, automne 2010– D'azur et d'acier, éd. La Contre Allée, automne 2010– Journal de Blosne, éd. Apogée, automne 2010– Livre des esquisses, de Jack Kerouac, traduction, Ed. du Dernier Télégramme, 2010– La patience de Mauricette, La Table ronde, 2009– Mort d'un jardinier, La Table Ronde, 2008, en folio 2010

Né en 1988 à Nancy, poète et explorateur de la malangue, Yannick Torlini est le fondateur du collectif Tapages (http://tapages.over-blog.fr/), qui s’attache à mettre en avant les liens entre corps, voix, et langue, dans un activisme du poème au quotidien. Il a publié en 2012, aux éditions l’Harmattan, une étude sur Ghérasim Luca : Ghérasim Luca, le poète de la voix : ontologie et érotisme. Ses dernières publications poétiques : La malangue (éditions Vermifuge), Nous avons marché (éditions Al Dante), et Camar(a)de (à paraître en avril 2014 aux éditions Isabelle Sauvage). Il participe à de nombreuses revues, dont Doc(k)s, Ouste, ATI, Contre-allées, Art matin, Boxon, Phoenix, Place de la Sorbonne, Dissonances…Le quatrième recueil de Yannick Torlini, La Métamort, est paru aux éditions Chloé des Lys.

Ext. Un matin

« sans doute encore un matin sans doute figurerdans un matin inerte figurer sans doute encorefigurer et figurer ne plus bouger attendre un matin

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que la gorge sans doute figurer et le corpset la voix sans doute encore assise àla table des jours indigestes figurer un matinsans doute encore alors que dehors alors queles voitures dehors passent dans une rue autre dansun corps autre dans un espace toujoursautre rappellent la distance qu’il y aentre quatre murs un matin un corps sans doutefigurer le mur figurer être le dosau mur sans doute un matin encore creverentre quatre murs la distance qu’il y a

tu t’es arrêtée un jour entre quatre murs tut’es arrêtée un jour comme tu t’es atterréedans un espace divis à ta table perdue et videcloisons hermétiques tu t’es arrêtée un jour sansdoute encore un matin dans ta parole vivisectionsans doute encore un matin il t’a fallu trouver unerespiration la tienne dans l’espace concédéincomplet il t’a fallu respirer encore entre quatremurs un matin respirer et vivre et poursuivre ladivision des jours un matin atterrée il t’a falluvivre encore et continuer et exister et respireratterrée quatre murs ta vivisection quotidienneun matin peut-être encore il t’a fallu sans douteun matin peut-être encore sans doute il t’a fallu

Mercredi 15 avril : 18h : Leopoldo Castilla et deux autres poètes argentins

présentés par Stéphane Chaumet (écrivain et traducteur) Leopoldo Castilla est né en 1947 à Salta (Argentine) et vit à Buenos Aires. En 1976, poursuivi par la dictature militaire, il est contraint à l’exil et s’installe en Espagne où il devient marionnettiste. Poète majeure de sa génération, il a publié une quinzaine de livres de poésie, offrant une autre vision du monde et de la nature, dans une sorte de géographie poétique autant intérieure qu’extérieure. Il est aussi l’auteur de plusieurs récits dont El Arcángel et La redada, adapté au cinéma par Rolando Pardo. En français est parue une anthologie de ses poèmes, Le voleur de tombes / El ladrón de tumbas (L’oreille du Loup, 2009). Il a obtenu en 2014 le prestigieux prix Víctor Valera Mora pour son livre Gong (chant à l’Asie), continent qu’il a parcouru avec ses marionnettes.

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Manada, publié par Al Manar (2015) en édition bilingue, est un chant au troupeau humain, d’avant sa naissance jusqu’à anticiper sa disparition et sa possible résurrection, une célébration inquiète de notre planète et de toute forme de vie. Leopoldo Castilla sera présent à la MPP.

Miguel Ángel Bustos, né à Buenos Aires en 1932, disparu sous la dictature militaire en 1976, ses restes n’ont été retrouvés qu’en 2014. Journaliste, dessinateur et poète, injustement oublié après son assassinat, Bustos est redécouvert en Argentine – grâce à la parution en 2008 de ses « œuvres poétiques complètes » – par toute une nouvelle génération qui reconnaît en lui une voix incomparable, complètement indépendante des modes esthétiques de son époque, et qui fait encore sa force aujourd’hui. Si le journalisme fut sa voie politique, la poésie fut sa voie spirituelle. Proche d’une certaine mystique, mais sans affiliation religieuse, sa poésie est un paysage mental, atemporel, d’une lucidité acérée, d’une vitalité tourmentée, aux visions prophétiques. L’anthologie bilingue Archipel du tremblement / Archipiélago del temblor (Al Manar, 2015), accompagné de dessins de l’auteur, est le premier livre publié en français de Miguel Ángel Bustos.

Natalia Litvinova est née en 1986 à Gomel (Biélorussie). Elle arrive à l’âge de 10 ans à Buenos Aires. Considérée comme une des voix les plus originales et prometteuses de sa génération, elle a publié en Argentine et en Espagne Esteparia (2010), Grieta (2012) et Todo ajeno (2013). Elle a traduit plusieurs poètes russes en espagnol, notamment Sergueï Essenine, Vladislav Khodassevitch, Cherubina de Gabriak et Innonkenti Annensky.L’anthologie bilingue Les coupures invisibles / Los cortes invisibles (Al Manar, 2015) est le premier livre de Litvinova à paraître en France.

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Vendredi 24 avril : 18h : Hommage à Maurice Fombeure

par Philippe Pineau (bibliographe des oeuvres de Maurice Fombeure)

Né le 23 septembre 1906 à Jardres au hameau de "La Rue", Maurice Fombeure décéda à Paris le 1er janvier 1981. Inhumé à Bonneuil-Matours on peut y lire sur sa tombe cette épitaphe tiré d'un de ses écrits :

« Il portait sur sa lourde épauleSa destinée comme un oiseau

Maintenant il dort sous les saulesEn écoutant le bruit des eaux. »

Issu d'une famille d'agriculteurs du Poitou, il fit ses études au collège de Châtellerault, à l’École Normale, à la Faculté de Lettres de Poitiers et à l'École Normale de Saint Cloud. Il fut, par la suite, professeur de lettres dans des lycées parisiens (entre autre au lycée Lavoisier). Récompensé en 1958 par le Grand Prix de poésie de la Ville de Paris, puis en 1980 il reçut le Grand Prix de poésie de l’Académie Française. Un musée lui est consacré à Bonneuil-Matours. On y retrouve des originaux de ses œuvres ainsi que de nombreux effets personnels de l'écrivain.

Quelques titres :

• À chat petit (Gallimard, 1967)• Les Étoiles brûlées et Quel est ce cœur ? (Gallimard, 1983)• Le Vin de la Haumuche (UPCP, 1989)• J'ai mal à mon village (Le Temps qu'il fait, 1993)• Maurice Fombeure, éditions Seghers, Collection Poètes d'aujourd'hui, 1957• Bibliographie des éditions des oeuvres de M. Fombeure / établie et annotée par Philippe Pineau, édition

Musée Sainte-Croix-Oracl’, 1984

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Samedi 9 mai : à partir de 16h : Poésie au Temps des Cerises1* Les éditions « Le Temps des Cerises » ont été créées en 1993 à l'initiative de 33 écrivains qui voulaient ainsi ouvrir un espace d’expression, hors des sentiers battus de la pensée dominante. Depuis, le Temps des Cerises a constitué un fonds éditorial de plus de 550 titres. La poésie française et mondiale y a toujours eu une place prépondérante.Présentation par Juliette Combes-Latour, directrice du Temps des Cerises.

2*Women , une anthologie bilingue de la poésie féminine américaine du XXème siècle , poèmes traduits, choisis et présentés par Olivier Apert . Le Temps des Cerises :2014(coll.Vivre en poésie) « D'une certaine façon, cette anthologie n'est pas une anthologie : entendons par là qu'elle propose une lecture à la fois conjoignant et séparant la diversité des voix qui invente la poésie féminine américaine à travers le temps et l'espace géographique par la composition d'un livre qui voudrait faire résonner une manière de tout dire, souvent au mépris des conventions et des carrières ; une volonté d'éprouver dans et par le corps de l'écriture les réalités et les illusions du social et de l'intime sans jamais recourir à la fuite lorsque l'expérience devient par trop douloureuse ; une impitoyable nomination-dénonciation des mensonges ; un aveu transparent des

désirs et des haines ; une affirmation franche des revendications. Ainsi ces voix transgressent-elles le lieu qui leur a été et leur est encore parfois dévolu : l'image de la femme made in USA. Voici donc un panorama de trente-cinq poètes, ouvrant sur la diversité tant géographique que stylistique de l'intimisme d'Anne Sexton à l'imagisme de Marianne Moore, de l'engagement de Sonia Sanchez au sensualisme de Christy Sheffield Sanford d'après Emily Dickinson (1830-1886). .. En effet, si son oeuvre demeurée longtemps secrète, peut être considérée comme l'acte initial de la poésie féminine américaine, outre qu'elle appartient, malgré son innovation formelle, au XIXe siècle, elle est aujourd'hui intégralement traduite en français. Il appartenait à cette anthologie d'amener à la découverte de voix prédominantes du XXe, ici encore peu entendues, en dépit de leur reconnaissance américaine, fut-elle parfois souterraine… De la plus lointaine, Amy Lowell (1874-1925) à la plus proche, Elinor Nauen (née en 1952), c'est tout un puzzle qui se construit et qui voudrait présenter une façon de contre-histoire de la culture américaine. » (Les Carnets d’Eucharis – Natalie Riera) Auteures traduites : Alta (1942), Djuna Barnes (1892-1982), Elizabeth Bishop (1911-1979), Kay Boyle (1902-1992), Gwendolin Brooks (1917-2000), Janine Canan (1942), Candace Chacona (1950), Laura Chester (1949), Jane Cooper (1924-2007), H.D (Hilda Doolittle) (1886-1961), Tess Gallagher (1943), Jessica Hagedorn (1949), Joanne Kyger (1934), Denise Levertov (1923-1997), Amy Lowell (1874-1925), Mina Loy (1882-1966), Bernadette Mayer (1945), Josephine Miles (1911-1985), Marianne Moore (1887-1972), Elinor Nauen (1952), Florence Ogawa (1947-2010), Maureen Owen (1943), Dorothy Parker (1893-1967), Marge Piercy (1936), Sylvia Plath (1932-1963), Adrienne Rich (1929-2012), Muriel Rukeyser (1913-1980), Edna Saint VincentMillay (1892-1950), Sonia Sanchez (1935), Leslie Scalapino (1948-2010), Anne Sexton (1928-1974), Christy Sheffield Sanford (1950), Gertrude Stein (1874-1946), Jean Valentine (1934), DianeWakoski (1937)

Olivier Apert est né et vit à Paris. Poète, essayiste, dramaturge, librettiste et traducteur ; membre du comité de la revue Po&sie ; il a, par ailleurs, été critique littéraire, auteur de catalogues d’artistes contemporains et a travaillé avec les chorégraphes Sylvain Groud et Muriel Piqué. Parmi les derniers livres parus: Upperground poèmes, Éd. La Rivière échappée (2010), Éloge de la provocation, Éd. Obsidiane (2013

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2* Ce que siginifient les Ithaques : 20 poètes grecs contemporains , poèmes traduits, choisis et présentés par Marie-Laure Coulmin-Koutsaftis . Ed. Le Temps des Cerises, 2014 (collection Biennale des poètes).

« Publier une anthologie bilingue de poésie grecque, en ces temps dramatiques pour le pays représente un acte de soutien et de solidarité, une manière d'affirmer que la voix des artistes grecs ne va pas se perdre dans le fracas des ruines; c'est faire retentir cette langue dans la nuit européenne qui s'abat, pour contribuer à alimenter le feu et attendre l'aube, oui, "l'aurore aux doigts de rose" dont parlait Homère..." (Marie-Laure Coulmin Koutsaftis).

Les poètes présentés dans cette anthologie : Titos Patrikios, Yiorgos Skouroyiannis, Katerina Anghelaki Rooke, Yannis Kondos, Dinos Siotis, Michalis Ghanas, Lefteris Poulios, Athina Papadaki, Kostas G. Papayeoryiou, Yiorgos Chronas, Jenny Mastoraki, Yiorgos Markopoulos, Yiorgos Chouliaras, Anastassis Vistonitis, Andonis Fostieris,

Dimitra Christodoulou, Sotiris Pastakas, Yannis Varveris, Thanassis Hatzopoulos, Thanassis Triaridis.

« Par ses choix et ses traductions, Marie-Laure Coulmin Koutsaftis, offre une première somme à ses lecteurs. « Première », car la maîtresse d’œuvre de l’ouvrage annonce la venue prochaine d’un deuxième volume afin de combler les « lacunes » de celui-ci, et aussi d’intégrer des poètes plus jeunes. Cette parution vient compléter ce qu’il est déjà possible de lire en français concernant la poésie grecque contemporaine, un complément qui est le fruit de l’enthousiasme engagé de Coulmin… L’immense majorité des poètes ici présentés (18 sur 20) sont nés avant 1960. Le lecteur y fera de belles retrouvailles (Thanassis Hatzopoulos par exemple, dont un récent recueil a paru chez Cheyne) ou découvertes, comme, dès les premières pages, Titos Patrikios ou Yiorgos Skouroyiannis. En réalité, beaucoup de très belles choses dans cette anthologie : les longs poèmes de Katerina Anghelaki Rooke, la force de ceux de Michalis Ghanas, l’ode à la liberté – sous le regard d’Eluard – de Leftéris Poulios, les visions d’Anastassis Vistonitis ou encore l’humour philosophe d’Andonis Fostieris…. » Sophie d’Alençon (Recours au poème)

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2bis * Yannis Ritsos :Tard, bien tard dans la nuit , traduction par Marie-Laure Coulmin-Koutsaftis . Ed. Le Temps des Cerises, 2014 (collection Europe-Vivre en poésie).

Yannis Ritsos (né en 1909) a écrit ces poèmes de juin 1987 à mai 1988. Le recueil est paru en Grèce après sa mort, survenue en novembre 1990. Un superbe testament poétique marqué par la fidélité et la sérénité. Le Temps des Cerises a publié ce recueil pour la première fois en 1995 dans une traduction de Gérard Pierrat. Cette nouvelle édition bilingue est augmentée d'un quatrième chant traduit par Marie-Laure Coulmin-Koutsaftis.

Marie-Laure Coulmin-Koutsaftis, née en région parisienne en 1964, vit et écrit en Grèce et en France. Auteure également d'études, de recherches et d'audits sur la diffusion culturelle et la distribution filmique.

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Samedi 23 mai : 18h : Laure Bonnet / Eric Proud NOUS HABITONSNous habitons Un hameau au 20ème siècle(Ritournelles)Nous habitons Une Ombre(Fantaisies)Nous habitons Un battement de cils(Psalmodies)Trois propositions de chants parlés en musiqueTextes et voix de Laure Bonnet sur des compositions d'Eric Proud, jouées en live.L'intégralité de nos propositions a été jouée en petits morceaux lors d'impromptus programmés auFestival du Mot 2014 (Charité-sur-Loire).Un extrait a été présenté lors du Banquet « anniversaire » des 20 ans du Festival Coup de Chauffe àCognac. Un enregistrement en studio est également prévu.

Laure BonnetFormée au jeu à l’ENSAD de Strasbourg, elle est également diplômée de la Fémis en scénario à l’issue d’une année de formation continue. Parallèlement à sa carrière de comédienne (sous la direction notamment d’Arnaud Meunier, Yves Beausnene, Jean-Louis Benoît...), elle joue dans ses propres textes et adaptations: « OEdipapa ou Comment porter les crimes de ses pères » créé en 2003, qui tourne encore ; et « On a perdu lesgentils » en 2007, mis-en-scène par Damien Caille-Perret. Elle traduit et adapte avec Sylvain Maurice « Sorcières » d’après Roald Dahl, en 2007, qui sera joué près de 200 fois et repris cette saison au Théâtre de la Ville/ Les Abesses, à Paris. Dans la foulée, en 2009, elle adapte, traduit et joueen solo « The BFG » de Roald Dahl. Elle a écrit pour la chanteuse/comédienne Gaëlle Le Courtois un spectacle musical intitulé « Insomnie » créé en 2009. Elle écrit aussi pour Sylvain Maurice un corpus de chansons librement inspirées de « La Chute de la maison Usher », créé en 2010. Auteure associée à la Comédie Poitou-Charentes depuis septembre 2011, elle mène en 2012 le projet « A la vie ! », spectacle issu d’entretiens avec des personnes âgées, qu’elle met en scène. Par ailleurs, elle écrit « El M » en réponse à la commande de la metteuse-en-scène

Anne Morel. Elle écrit en 2013 « Goldoni » qui créé en mai 2014 par le metteur-en-scène Thomas Condemine, à la Comédie Poitou-Charentes. En janvier 2014, à partir de ses propres textes, elle crée un duo avec le musicien Eric Proud qui aboutit à un répertoire texte/musique intitulé « Nous habitons. » et qui se décline en trois volets : « Nous habitons un battement de cils », « Nous habitons une ombre » et « Nous habitons sur un caillou». Au printemps 2014, elle contribue avec un texte court aux « textes-valises » commandés par Robin Renucci et les Tréteaux de France autour de « La leçon » d’Eugène Ionesco mis-en-scène par Christian Scharietti, (texte lu cet été à l'espace SACD à Avignon). Dans le même temps, elle adapte le livret de « Ali Baba », opéra-bouffe de Charles Lecocq, version scénique et version jeune publicpour Arnaud Meunier à l’Opéra Comique. À l'été et l'automne, elle prépare deux textes issus etinspirés d'interviews auprès de nombreux soignants, volets fictionnel et documentaire d'un projetintitulé « La Réparation » et dont la création est prévue en 2015.

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Eric ProudAprès une quinzaine d’années passées dans des orchestres régionaux (où il débute à l'âge de 13 ans),

Eric passe son CAPES de musicologie en 2001 à Poitiers, mais ses choix le porteront sur scène,multipliant ainsi les projets de création.Compositeur, arrangeur, et interprète (guitare et accordéon), il travaille pour le théâtre (Jean-PierreBodin, Jean-Louis Hourdin, Jean Marie Sillard, Agnès Delume,Yves Beaunesne, Laure Bonnet…),le cirque (ENCC, Cie Vent d’autan, Chap’ de lune…), la chanson (E. Bercier, Le Garage Rigaud,One Leg Toad…), la marionnette (Maison de la marionnette, Cie du Coq à l’âne…) et lachorégraphie (Cie Julie Dossavi, Cie les clandestins O. Azagury…), participant également à denombreux enregistrements (albums et bandes son).

EXTRAITS (Extrait de : Nous habitons un battement de cils « VENUS)Vénus entre tes jambesun petit filet rougequi laisse sur la languede celui qui te lècheune trace de vin,un vin qui sent le sanget qui sale et qui saoule.Vénus sur tes mainsmes pensées s’engourdissent,rêvent que d’autres mainsme touchent et m’étourdissent.Tu es toutes les mainsaux doigts chargés d’amourque la peau en chemina changé en velours.Vénus entre tes seinsdéborde le désirqui appelle et qui pleurequant au petit matinles yeux qui sans dormirscrutent au noir la douleurde l’absent qu’on étreintdans le mol oreilleroù tu loges tes seinspour y laisser coulernos baiserset nos larmes.Extraits de :Nous habitons un hameau au 20ème siècle« …

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Samedi 6 juin : 18h : David Dumortier – Carl Norac

David Dumortier est né en 1967. A passé toute son enfance et adolescence en Charente. Arabisant, diplômé de l’INALCO, a séjourné au Proche orient. Vit aujourd’hui à Paris.Son écriture donne aux choses anodines un sens qui résonne dans la vie des Hommes.A publié aux Editions Cheyne (six livres) ainsi qu’aux Editions Motus, Le Temps des cerises, Paris-Méditerranée, Rue du monde, l’Atelier du Colophon, Al-Manar, Bayard…« Auteur à plein temps » intervient régulièrement en milieu scolaire, associatif, en prison, bibliothèques et librairies.

ThèmesLe monde paysan dans "Une femme de ferme", l'enfance marginale dans "La Clarisse" et "Mehdi met du rouge à lèvres", La nature dans "Ces gens qui sont des arbres", le métro dans "croquis de métro. La forme est souvent courte, basée sur la rapidité des images et la résonnance des mots. La forme est parfois théâtrale, certains de ses textes, notament les livres "La Clarisse" et "Une femme de ferme" sont régulièrement joués par la Cie "Les filles de l'air", La Cie "Théarto" et le Collectif Impulsion.

Bibliographie (derniers titres) :

Ces gens qui sont des arbres, poèmes, collection Poèmes pour grandir, Ed. Cheyne, 2003Une femme de ferme, Editions Cheyne, collection verte, 2003. Croquis de métro, Ed. Le Temps des Cerises, 2005. Prix des Explorateurs 2006.Mehdi met du rouge à lèvres, poèmes, collection poèmes pour grandir, Ed. Cheyne, 2006.Milieu d'Amman, ed. Al-Manar, 2008Les bateaux qui parlent, Editions Cheyne, 201020 poèmes au nez pointu, Editions SarbacaneDes oranges pour ma mère, Editions Cheyne, 2011Travesti, éd. Le Dilettante, 2012Les Bateaux qui restent, éd. Les petites Allées, 2012

Extraits

Extrait de « Ces gens qui sont des arbres », Cheyne Editeur.

SauleLe saule pleureur. C’est parce que ses branches tombent au sol et semblent se lamenter qu’on l’a nommé ainsi. Si ses branches avaient poussé sur les côtés ou en hauteur, on ne l’aurait pas pour autant appelé « saule rieur ». Non. On lui aurait taillé sa joie.

Les gensIl est des gens qui se font à peine remarquer. Ils cultivent un peu de tout et parfois rien. Ils ont un noyer, un pommier, des fraisiers pour leur consommation personnelle et ce qu’on a à dire d’eux s’arrête là. Il n’y a que les gens bien implantés et les déracinés qui font parler d’eux.

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Né à Mons en Belgique en 1960, Carl Norac écrit des livres pour la jeunesse dont la plupart sont publiés chez Pastel. Certains sont traduits en quinze langues.Les mots doux, illustré par Claude K.Dubois, fut un best-seller aux U.S.A en 1998.Les livres réalisés avec Louis Joos sont basés sur des voyages réels, en Norvège, en Indonésie, au Sénégal et au Québec. Carl Norac est aussi un auteur de théâtre et de poésie pour adultes. Son recueil, Dimanche aux Hespérides, lui vaut une reconnaissance en Belgique et en France. Plusieurs prix littéraires et sa présence dans deux anthologies historiques récompensent cette publication. Grand voyageur, il parcourt le monde de l'Asie à l'Arctique. Carl Norac assure actuellement le cours d'Histoire de la Littérature au Conservatoire Royal de Mons, une école nationale pour les futurs comédiens. Il aime sillonner la France et la Belgique à la rencontre des enfants des écoles maternelles et élémentaires, pour y parler de ses livres et de ses voyages. Il vit à Olivet près d'Orléans. N'oublions

pas qu'il est aussi le père d'une petite fée appelée Else. Carl Norac est ouvert au dialogue avec les enfants, les enseignants et ses lecteurs.

En 2015, la ville natale de l’auteur, Mons, en Belgique, devient Capitale Culturelle de l’Europe. En mai 2014, Carl Norac a eu le grand honneur d’être choisi et nommé comme l’artiste « complice » associé pour la littérature à cet événement international d’un an.

A ce titre, il sera rédacteur en chef de la revue périodique de l’événement L’Impertinente avec des textes commandés à des écrivains dans le monde entier, de Valérie Rouzeau à Alberto Manguel, de Patti Smith à Jérôme Charyn.

POESIE ( littérature générale )

Paris, 1994.Le voyeur libre, Éditions des Eperonniers, Bruxelles, 1995.La candeur, Éditions de la Différence, coll. Littérature, Paris, 1996.Le carnet de Montréal, Éditions le Noroît, Montréal, 1998.Éloge de la patience, Éditions de la Différence, Paris, 1999.Le carnet bleu, Renaissance du livre, Tournai, mai 2003Métropolitaines, L’escampette, Bordeaux, septembre 2003.

Sonates pour un homme seul, L'escampette, 2008 Toits de Paris, ill. Fabrice Moireau, Editions du Pacifique, 2010Une valse pour Billie, L’escampette, avril 2013

POESIE POUR LA JEUNESSE

Dis les bruits, avec C.Clément ,C. Hellings (ill.Dominique Maes), Casterman, 1989.Lettres du géant à l’enfant qui passe, Espace Nord, Éditions Labor, 2003.Petites grimaces et grands sourires, ill. Dominique Maes, Lo Païs, Éditions du Rocher, 2006.Petits poèmes pour passer le temps, ill. Kitty Crowther, Didier Jeunesse, 2009

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fin septembre : Emmanuel Hiriart – Georges Cathalo

Né en 1966, Emmanuel Hiriart a longtemps été rédacteur en chef de la revue Poésie/première. Auteur de plusieurs recueils, il figure dans diverses anthologies dont La poésie contemporaine (Jean Orizet, Le cherche midi 2004) et l’Anthologie de la poésie française (Jean Orizet, Larousse, 2007). Il est aussi l’auteur de nombreux articles critiques dans les revues La polygraphe, Nu(e), cahiers bleus, Poésie/première…« Une véritable voix est en train de s’affirmer, tour à tour grave et narquoise, inquiète et retorse. Sous forme de courtes séquences souvent narratives, vers et prose mêlés, cette voix raconte [des histoires qui] sont autant de rencontres avec l’inconnu.[…]Emmanuel Hiriart ne « parle pas de ». Il parle, simplement, et de ce qu’il ne sait pas dire, à travers ce mélange d’érudition souriante, d’impertinence, de distance émue et de rigueur sensible qui caractérisent sa poésie, il finit par le faire être. Et c’est alors comme une éclaircie »…Jacques Ancet, Aujourd’hui poème, avril 2006 (à propos de Je voulais grandir davantage)

Bibliographie

Recueils– Un jardin manque au poème, AB éditions, tirage limité, avec des encres de Lucien Besson, 2003– Tante Agatha parle en dormant, Sac à Mots éditions, 2003– Je voulais grandir davantage, Éditinter, 2005– La môme espérance Éditinter 2007– Les mystérieux voyage du Soleil et de Notre-Dame la Lune, Encres vives, mars 2008.– Les Prairies d'Altamira, Editinter, 2008– De tous ceux qui sont morts, Editinter, 2009– Neuf poètes algériens à soleil ouvert, Editinter 2010, anthologie critique (avec Sénac Djaout Kaouah Tibouchi, Tengour Djebel Bendodil, Négrouche Belloul)

Extraits Le poème n’est pas différent

De la vie ne s’en nourrit pas laTransforme par vertu d’espéranceEt d’amitié comme la vie faitBois de tout feu transforme la flammeEt l’averse en rose et la rose…Le poème a charge d’âme et de Monde, il s’attarde sur les briséesDe l’histoire et bientôt la devance.

(ext. fiche Maison des Ecrivains et de la Littérature)

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Né le 22 décembre 1947 à Albi, Georges Cathalo a passé toute son enfance dans la campagne tarnaise. Après des études à Gaillac et à Toulouse, il devient instituteur en 1968 et fait le choix d’enseigner dans des villages de campagne. Il vit depuis lors à Saint-Vincent, en Lauragais, non loin de Toulouse. Il est marié depuis 1969 avec Marie-Claude et il a deux filles et trois petits-enfants. Ses premières publications datent de 1974 avec la parution de quelques poèmes dans « L’Envers et l’Endroit », l’originale revue de Charles Autrand, dans « La Tour de Feu », la mythique revue de Pierre Boujut et dans « Haut Pays », l’artisanale revue que Pierre Gabriel imprimait sur sa presse à bras. Par la suite, sa passion pour les revues de création et de découverte ne se démentira pas et il collaborera à plus d’une cinquantaine d’entre elles, parmi lesquelles on peut citer Décharge, Arpa, Création, Foldaan, Lieux d’Etre, Traces, Regart, Le Journal des poètes, Verso.Il a obtenu le Prix Voronca en 1979 et le Prix Froissart en 1985 ; ces deux prix sont décernés par un jury à un manuscrit anonyme qui est ensuite édité. Il a fait partie du Comité de rédaction des revues « La Tour de Feu » (1981), « Texture » (1983/1989), « Friches » (1997/...), ... et continue à faire paraître régulièrement des chroniques de lectures ou d’humeurs dans des revues telles que Décharge, Rétro-Viseur, Friches,... Georges Cathalo affirme qu’il n’a jamais cherché à se définir clairement et que s’il ne devait retenir qu’une seule définition en guise d’auto-portrait, il choisirait celle du poète surréaliste Achille Chavée : « Je suis un vieux peau-rouge qui ne marchera jamais dans une file indienne. » (Texture)

Bibliographie Poésie (derniers titres)

Au carrefour des errances, Airelles, 2011 Noms communs, deuxième vague, Gros Textes, 2010 A l'envers des nuages, Encres vives, 2009 L'échappée, Encres vives, 2006 Absurdement vôtre, Mots & Cie éd., 2006 Quotidiennes pour oublier, La porte, 2006

« Mais bien sûr qu'on le saitqu'elle ne sert à rien toute cette poésiequ'elle est comme l'aircomme l'eau ou la terrecomme ce qui nous tient en vie. »

(Extrait des "Quotidiennes du contre-jour", Rétro-viseur ed., 1992)

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samedi 24 octobre : Sofia Queiros – Denis Montebello Sofia Queiros est née au Portugal en 1968 et vit en France depuis l'âge de trois ans, à La Rochelle. Elle enseigne l'anglais et le français et anime régulièrement des ateliers d'écriture. Elle a signé plusieurs recueils depuis 2001 aux éditions "Rumeur des âges "et "Etre et Connaître", et, en 2007, un livre plus remarqué, Carabines ( Idée bleue / Ecrits des Forges). Elle a publié également dans diverses revues: "Décharge", "N4728", et surtout "Travioles", revue annuelle ( art, littérature et philosophie) pour laquelle elle a collaboré, à plusieurs reprises, avec le peintre Jean-Pierre Pincemin.

La poésie de Sofia Queiros constitue une oeuvre singulière dans la poésie française contemporaine parmi des voix nouvelles comme celles de Nathalie Quintane, Valérie Rouzeau ou encore Albane Gellé.

Bibiographie (derniers titres) :

• Normales saisonnières, éd. Isabelle Sauvage, juin 2014 • Et puis plus rien de rêves, Éd. Isabelle Sauvage, 2012 (Prix du Poème en prose Louis-Guillaume 2013)• Carabines, Co-édition L’Idée bleue et Écrits des forges, 2007• De quoi dirais-je vivre, éd. Être et connaître, 2006

« EXT.JOUR

Malheureusement les vies des uns et des autres vont mal. Chacun se plaint d'une plaie.

Dans le silence je compte les jours, sur le pas de porte. Je plisse les yeux pour voir au plus loin. J'éternue, j'éternue. Je suis celle qui sur le pas de sa porte éternue au passage de personne, parce que j'attends quelqu'un.

La neige commence à couvrir de blanc l'ardoise des toits. Mon souffle s'évapore.

Je feins par bonheur l'étourdissement d'amour.

La blanche neige et que n'ai-je mon amant près de moi.

INT. NUIT

Parce qu’il fait chaud je ne dors pas. Le courant d’air laissé volontairement dans la chambre ne suffit pas. Il y a comme des libellules fluorescentes dans l’obscurité au-dessus de l’armoire charentaise. Je compte, elles sont au nombre de quatre. Une cinquième s’installe sur mes pupilles. Et y demeure jusqu’à poings fermés.Dans mon sommeil je crie toujours deux trois choses qui se bousculent et qui débordent. Et puis plus rien de rêves. »

(ext. Et puis plus rien de rêves, pages 19 et 27)

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Né en 1951 à Epinal, Denis Montebello habite aujourd’hui à Saint-Romans-lès-Melle (79) après avoir longtemps enseigné la littérature à La Rochelle. Il est l’auteur de nombreux livres parus pour la plupart au Temps qu’il fait et chez Fayard. Auteur de récits et de romans, il procède en archéologue du présent. Mais le poète qu’il est cherche aussi la preuve par l’étymologie. S'il s'intéresse aux saveurs, c'est pour réconcilier saveur et savoir, pour redonner du goût aux mots, le goût des mots. Il les regarde aussi en archéologue, comme des traces, des fossiles qui s'incrustent dans notre présent. Des vestiges où mettre ses pas, ses mots.

Bibliographie

Poésie

Au café d’Apollon, Dumerchez, 2001 Champignons pour mémoire, La Licorne, 1990 Verrines, Hautécriture, 1990 Richard Texier ou le droit d’épave, Le Temps qu’il fait, 1989 Le Sentiment océanique, Rumeur des âges, 1988

Romans et récits

Tous les deux comme trois frères, éd. Le Temps qu’il fait, 2012

Mon secret, éd. Le Cerf, 2011

Le diable, l'assaisonnement, Le Temps qu'il fait, Février 2007

Couteau suisse, Le Temps qu'il fait, 2005

Fouaces et autres viandes célestes, Le Temps qu'il fait, 2004 Archéologue d’autoroute, Fayard, 2002 Trois ou quatre, Fayard, 2001 Filature et tissage, Fayard, 2000 Au dernier des romains, Fayard, 1999 Contes et légendes du Poitou et des Charentes, Nathan, 1997 et 1999 Bleu cerise, Le Temps qu’il fait, 1995 Le Bateau de sauvetage, Cheyne éditeur, 1993 Moi, Petturon, prince celte, éditions de l’Aube, 1992

Traductions Du latin : L’Ascension du mont Ventoux, de Pétrarque, Séquences, 1990.Lettre à la postérité, de Pétrarque, Le Temps qu’il fait, 1996.Le Jardin de Priape, trois textes tirés de l’Appendix Vergiliana, Séquences, 1997. Le dernier mot, organisé et présenté par Ana Rodriguez de la Robla, Le Cabinet de lecture, collection dirigée par Alberto Manguel, L'Escampette éditions, novembre 2012.

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novembre : Guy Goffette Guy Goffette est un poète et écrivain belge né le 18 avril 1947 à

Jamoigne (Gaume).Il a été tour à tour enseignant, libraire, éditeur des cahiers de poésie Triangle et de L'Apprentypographe. Il a parcouru nombre de pays d'Europe avant de poser ses valises à Paris où il vit actuellement. Il est lecteur chez Gallimard, où sont édités la plupart de ses ouvrages. Poète avant tout, même lorsqu'il écrit en prose, il a publié de nombreux livres, a obtenu en 2001 le Grand Prix de Poésie de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre, et en 2010 le prix Goncourt de la poésie.

Bibliographie (derniers titres) :

Poèmes

• Éloge pour une cuisine de province, Champ Vallon, 1988.• La Vie promise, Gallimard, Paris, 1991, coll. Blanche. Rééd. en

1994, 1997, 2001.• Le Pêcheur d’eau, Gallimard, Paris, 1995, coll. Blanche.• Un manteau de fortune, Gallimard, Paris, 2001, coll. Blanche

• Solo d'ombres précédé de Nomadie, édition revue et corrigée, Gallimard, Paris, 2003, coll. Blanche• L'Adieu aux lisières, poèmes, Gallimard, 2007, coll. Blanche• Mariana, Portugaise, Gallimard, Paris, 2014, coll. Blanche - Édition revue et augmentée

Romans

• Un été autour du cou, Gallimard, Paris, 2001, coll. Blanche.• Une enfance lingère, Gallimard, Paris, 2006, coll. Blanche. Prix Victor Rossel 2006• Presqu'elles, Gallimard, Paris, 2009, coll. Blanche• Tombeau du Capricorne, Gallimard, Paris, 2009, coll. Blanche• Géronimo a mal au dos, Gallimard, Paris, 2013 , coll. Blanche

Récits

• Verlaine d’ardoise et de pluie, Gallimard, Paris, 1996, coll. L'un et l'autre. (Folio, no 3055, 1998)• Elle, par bonheur et toujours nue, Gallimard, Paris, 1998, coll. L'un et l'autre. Rééd. 2002, coll.

Folio, no 3671 (récit consacré au peintre Bonnard au travers de Marthe son modèle, et sa femme)• Partance et autres lieux suivi de Nema problema, Gallimard, 2000, coll. Blanche. Prix V. Larbaud.• L'Autre Verlaine, Gallimard, Paris, 2007, coll. Blanche

« entre les bras du noyer, contre les portes et sur la page où tu t’entêtes

à ravauder ta vie avec des ailleurs, des toujours, des encore tandis que la nuit vient

et toutes les fatigues. Le café a froidi, tu n’as pas vu sombrer les neiges,

l’enfant grandir, le chien s’en aller et c’est à peine si tu peux lire encore »… (ext ; Passant comme la pluie)

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décembre : Jacques Josse – Erwann Rougé Poète, écrivain et éditeur français, Jacques Josse est

né le 10 juin 1953 à Lanvollon dans les Côtes-d'Armor. Il vit à Rennes depuis la fin des années 1980. Venu à l’écriture après avoir lu Ginsberg, Corso et Snyder, il se sent également attiré par Bohumil Hrabal, Herta Müller, John McGahern, Erri De Luca, Mario Rigoni Stern, Antonio Lobo Antunes ou Raymond Carver. Éditeur, il a animé la revue Foldaan (1980-1987), avant de créer en 1991 la maison d'édition Wigwam (jusqu’en 2012), où poésie et peinture sont étroitement liées. Ainsi a-t-il publié entre autres Matthieu Messagier, James Sacré, Antoine Emaz ou encore Daniel Biga…

Wigwam s’arrête en 2012. Il dirige aujourd’hui la collection « Piqué d’étoiles » aux éditions Apogée.

Bibliographie (derniers titres):

Poésie :

Hameau mort Jacques Brémond, 2014 Retour à Nantes, Maison de la Poésie de Nantes, 2012 Terminus, Rennes Apogée, 2012 Les lisières Apogée, 2008 Vision claire d’un semblant d’absence au monde, rééd. Apogée, 2003 Lettre à Hrabal , éditions Jacques Brémond, 2002

Récits, proses Liscorno, récit, éd. Apogée, 2014 Almaty, vol retour, La Digitale, 2011 Journal d'Absence , Apogée, 2010

« ne dis riendes nuages délavés,

rien du courspassé de la douleur,

riende l'utopieque l'on ouvreau couteau

pour en extraireles iris mauves

d'un fantôme qui claudiquedans les couloirs du vent. »

(extrait de "Vision claire d'un semblant d'absence au monde", éditions Apogée, 2003)

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Erwann Rougé, né en 1954 à Rennes, est poète et également éditeur. Après avoir fondé les éditions Dana, il a créé les éditions approches-éditions spécialisées dans le livre d'artiste. Il a animé plusieurs festivals et de nombreux ateliers d’écriture. Il a collaboré à plusieurs revues dont Ecriterres, La Rivière Echappée, Triages, et réalisé de nombreux livres avec des artistes de sa génération.

Selon François Rannou « Son écriture, au ton si singulier qu’on le reconnaît immédiatement, peut être approchée en quelques termes : toucher, respiration, nuance, nudité. Toute son œuvre tente de rejoindre ce corps inatteignable que les mots dissimulent souvent, parfois révèlent, et alors la poésie peut devenir cruelle lucidité. »

Dans sa note de lecture sur Le Pli de l'air, Antoine Emaz évoque une « écriture de la compassion, non pas l’affliction ou la pitié, mais la capacité du poète à entrer en osmose avec la souffrance de

l’autre, et intensément la comprendre, même s’il ne sait pas la soigner »

Bibliographie (derniers titres) :

• Lisières, livre d'artiste avec des photographies de Magali Ballet, éditions Les Mains, 2012• Silva, livre d'artiste avec une photographie originale de Magali Ballet, éditions Remarque, 2011• Breuil, éd. Al Manar avec des peintures de Marie Alloy, 2011• Le Pli de l’air, éditions Apogée, 2009• Ineffable vent, Éditions La canopée, gravures de François Dilasser, 2008• Paul les oiseaux, Le Dé Bleu, 2005• Nous, qui n'oublie pas, La Lettre voléee, 2005

« …Le silencela pierre de touche

ne veulent rien d'utile

Est-ce la peur ?l'intimeappuyée contrel'étoffe légèrele vertige

cette commotion de l'eaula brûlure claire(ou un désespoir)

que le coeur voitne supporte plus ?

Et nous fontainesourcelente sucée du souffle (extrait de Nous, qui n'oublie pas)