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SA9367 SIXIÈME CONFÉRENCE DES MINISTRES DE LA SANTÉ DE L’UA ADDIS-ABEBA (ÉTHIOPIE) 22-26 AVRIL 2013 AFRICAN UNION UNION AFRICAINE UNIÃO AFRICANA Addis Ababa, ETHIOPIA P. O. Box 3243 Telephone 115 517 700 Fax 115 517 844 www.africa-union.org MALADIES TROPICALES NÉGLIGÉES DANS LA RÉGION D’AFRIQUE i CONTEXTE

MALADIES TROPICALES NÉGLIGÉES DANS LA RÉGION D’AFRIQUE · contre les maladies tropicales négligées. La communauté internationale est en train de prendre des mesures importantes

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SA9367

SIXIÈME CONFÉRENCE DES MINISTRES DE LA SANTÉ DE L’UA ADDIS-ABEBA (ÉTHIOPIE) 22-26 AVRIL 2013

AFRICAN UNION

UNION AFRICAINE

UNIÃO AFRICANA

Addis Ababa, ETHIOPIA P. O. Box 3243 Telephone 115 517 700 Fax 115 517 844 www.africa-union.org

MALADIES TROPICALES NÉGLIGÉES DANS LA RÉGION D’AFRIQUEi

CONTEXTE

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Table des matières Résumé analytique ................................................................................................................................................... 1

INTRODUCTION ....................................................................................................................................................... 3

Une analyse de la situation des MTN dans la région d’Afrique ......................................................................... 4

Réduire le fardeau des MTN ................................................................................................................................... 7

Défis de la lutte contre les MTN en Afrique ......................................................................................................... 10

Occasions données pour la lutte contre et l’élimination des MTN en Afrique ............................................... 11

CONCLUSION ......................................................................................................................................................... 12

Annexe 1 : Les MTN et leur impact sur les Objectifs du Millénaire pour le développement en Afrique .... 14

Annexe 3 : Analyse de la situation spécifique des MTN dans la région d’Afrique ........................................ 19

Annexe 4 : Cibles régionales de l’OMS pour la lutte contre et l’élimination des MTN d’ici 2020 ............ 21

Annexe 5 : Engagement antérieur pris par le G8 dans le cadre de la lutte contre les maladies

tropicales négligées ................................................................................................................................................ 23

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Résumé analytique Bien que le fardeau des maladies infectieuses ait diminué dans le monde, elles demeurent un obstacle majeur au développement en Afrique. Ces maladies continuent à perpétuer les inégalités, la mauvaise santé et les résultats du développement sutout pour les personnes marginalisées, les pauvres des zones rurales et urbaines. Les maladies tropicales négligées (MTN) comprennent les infections parasitaires et bactériennes qui se propagent facilement au sein des populations qui souffrent de pauvreté, d'accès limité à l'eau potable et aux services d’assainissement, ainsi que d’autres problèmes de santé, et elles tiennent leurs victimes prisonnières dans un cycle de pauvreté et de maladie. Les MTN les plus fréquentes en Afrique sont le ver de Guinée, la lèpre, la filariose lymphatique, l’onchocercose et le trachome. Viennent ensuite l’ulcère de Buruli, la rage, le pian et la leishmaniose. On estime que l’Afrique supporte plus de la moitié du fardeau mondial des MTN – et que cette proportion va en croissant. Les personnes infectées sont incapables d'aller au travail ou à l’école de manière régulière, et la productivité des travailleurs et la performance scolaire est fortement entravée en raison d'un handicap, de cécité, d'anémie et de malnutrition causés par ces maladies. Les MTN imposent un lourd, mais largement évitable fardeau de santé pour des individus et sur les systèmes de santé dans la région d’Afrique. Les gouvernements de nombreux pays africains et leurs partenaires ont fait des progrès significatifs dans le cadre de la lutte contre et l'élimination de certaines maladies tropicales négligées dans les zones endémiques, notamment le ver de Guinée et l'onchocercose. Plus récemment, les gouvernements ont commencé à accorder sérieusement la priorité aux MTN dans les programmes nationaux de santé en améliorant les programmes existants et en développant des plans nationaux intégrés de lutte contre et de l’élimination des MTN. Ces plans représentent une approche globale, durable et intégrée de lutte contre les maladies tropicales négligées qui est non seulement multisectorielle, mais donne aussi un excellent rendement des capitaux engagés, s’agissant en particulier de la productivité du personnel et de l'amélioration des gains éducatifs. Cet élan positif est croissant au niveau international, culminant avec la Déclaration de Londres signée en janvier 2012 par les dirigeants mondiaux du domaine de la santé, y compris 13 sociétés pharmaceutiques, la Fondation Bill & Melinda Gates, l'Organisation mondiale de la Santé, la Banque mondiale, l'Agence américaine pour le développement international, le Département britannique pour le développement international et plusieurs ministres de la Santé des pays d'endémie qui luttent contre les MTN, et se sont tous engagés à soutenir les efforts visant à éliminer les maladies tropicales négligées en tant que menaces mondiales de santé publique d’ici 2020. En fin de compte, le succès de ces efforts dépend d'importants engagements politiques et des ressources en provenance des pays d'endémie en Afrique. La Commission de l'Union africaine est idéalement placée pour assurer un leadership aux États membres, dans leurs efforts pour la lutte contre et l’élimination des maladies tropicales négligées dans la région d’Afrique d'ici 2020. La recherche de solutions aux MTN est un problème sous-jacent sur lequel dépendent tous les efforts visant à

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améliorer la santé, l'éducation, le développement et les perspectives de croissance économique de la région. Le présent document se veut un résumé de la situation des MTN en Afrique, détaillant l'impact de ces maladies sur la population de la région ainsi que les défis et les possibilités d’intervention qui existent.

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INTRODUCTION Les maladies tropicales négligées (MTN) sont un groupe de maladies infectieuses qui sont endémiques dans un certain nombre de pays en développement, notamment les pays africains. Les MTN affectent quelque 1,4 milliard de personnes dans le monde et constituent un fardeau disproportionné pour l’Afrique1. Les MTN les plus fréquemment trouvées dans la région d’Afrique sont la maladie du ver de Guinée, la lèpre, la filariose lymphatique, l'onchocercose, la trypanosomiase humaine africaine, la schistosomiase, la géohelminthiase, l'ulcère de Buruli, le pian et autres tréponématoses, leishmanioses et trachomes qui sont endémiques. Les MTN affectent les populations les plus pauvres et les plus marginalisées en Afrique, les femmes et les enfants étant touchés de manière disproportionnée par ces maladies dévastatrices. Un chevauchement géographique important des MTN est de même observé avec le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme, qui affectent également les communautés ayant un accès limité aux soins de santé, à l'éducation et à d'autres ressources. La recherche a révélé que la lutte contre les MTN peut considérablement améliorer la santé maternelle, réduire la mortalité néonatale, améliorer la croissance et le développement des enfants, et atténuer les maladies chroniques, généralement irréversibles aux derniers stades de la vie. Les MTN entravent, par conséquent, les progrès pour atteindre la plupart des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). L’élimination des MTN permettrait aux pays d’intensifier leurs efforts et de se remettre sur la voie de la réalisation des OMD.

En tant que pays d’endémie, nous sommes à un tournant décisif dans la lutte contre les maladies tropicales négligées. La communauté internationale est en train de prendre des mesures importantes pour éliminer ces maladies. De nombreux pays ont déjà connu un succès dans l'élimination ou la réduction de la prévalence de certaines maladies tropicales négligées comme le ver de Guinée et l'onchocercose. D'autres MTN communes sont encore endémiques dans de nombreuses régions, et continuent de décimer des communautés et de saper la productivité régionale.

Ces défis persistants ont amené plus de 30 pays africains à élaborer des plans nationaux sur plusieurs années, pour mener une lutte intégrée contre les MTN eu vue d’accélérer la lutte contre et l'élimination des MTN. L’OMS a lancé en janvier 2012 la Feuille de route pour l’élimination des MTN d’ici à 2020. Le 30 janvier 2012, les dirigeants mondiaux de la santé, y compris 13 sociétés pharmaceutiques, la Fondation Bill & Melinda Gates, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la Banque mondiale, l'Agence américaine pour le développement international, le Département britannique pour le développement international et les ministres de la Santé des pays où les MTN sont endémiques, se sont joints à cette lutte et ont exprimé leur volonté d’endiguer les MTN d’ici 2020 (voir Annexe 2).

1 Organisation mondiale de la santé (2003). Maladies négligées : Une Analyse des droits de l’homme, OMS,

TDR/SDR/SEB/ST/07.2,2007, Genève ; et Rapport 2003 sur la Santé dans le monde. Shaping the future. Genève : Organisation mondiale de la santé

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En dépit de cette dynamique récente, des priorités concurrentes en matière de santé globale demeurent et entravent la lutte effective contre les MTN. Afin d'atteindre l'ambitieux objectif de 2020, il importe que la communauté internationale et les pays d'endémie intensifient considérablement leurs efforts et fassent de la lutte contre les MTN et de leur élimination une priorité.

La Commission de l’Union africaine peut jouer un rôle essentiel pour convaincre les États membres à prendre les engagements nécessaires afin de réaliser les objectifs globaux de la lutte contre et de l’élimination des MTN d'ici 2020.

Une analyse de la situation des MTN dans la région d’Afrique Dix-sept MTN touchent plus d'un milliard de personnes les plus pauvres de la planète. De manière générale, les MTN sont réparties en deux groupes basés sur les interventions de lutte nécessaires :

La chimiothérapie préventive des MTN peut être évitée, contrôlée ou éliminée grâce à un traitement généralisé des populations exposées à ces maladies. L’administration régulière massive de médicaments peut de même prévenir l'infection chronique et réduire le risque de transmission au sein des collectivités en atténuant le pouvoir infectieux de l’ensemble de la population. Un traitement régulier, par le biais d’une combinaison de médicaments prouvée, est très rentable, sûr et efficace, et susceptible de réduire la prévalence et la gravité de la maladie, et interrompre sa transmission.

La gestion intégrée des maladies porte sur le traitement complet des MTN qui nécessite une gestion des symptômes à long terme et une surveillance stricte des maladies en vue d’identifier les cas. L'objectif principal de la gestion intégrée des maladies est de prévenir les décès et les maladies graves par le biais d’interventions effectuées à temps et de l'identification des cas, et réduire également le risque de transmission par l’offre des soins complets et accessibles.

L'Afrique supporte le plus lourd fardeau des MTN dans le monde. Par exemple, la quasi-totalité des cas de schistosomiase et d'onchocercose dans le monde est enregistrée en Afrique. La maladie la plus répandue en Afrique est la filariose lymphatique, et on estime que 406 millions de personnes sont exposées à cette maladie, suivie de la géohelminthiase (340 millions de personnes exposées) et du trachome (232 millions de personnes exposées) (voir Annexe 3)2. L’ensemble de ces maladies constitue un énorme fardeau pour les communautés en proie à la pauvreté et à d’autres problèmes de santé. Bien que la situation épidémiologique et la gravité de l'endémie varient selon les pays, les transmissions des MTN se produisent dans la plupart des communautés les plus pauvres et ayant un accès limité à l'éducation, aux soins de santé, aux services

2 Éléments de la Feuille de route pour les maladies tropicales négligées dans la région Afrique de l’OMS. Priorités

pour les Maladies tropicales négligées dans la région Afrique de l’OMS. OMS-AFRO, 2012

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d’assainissement, et à l'eau potable (voir schéma 1). Elles sont persistantes chez les populations les plus pauvres et les plus difficiles à atteindre et constituent un obstacle majeur à la santé et au développement.

Schéma 1 : Distribution des MTN en Afrique et dans les pays qui ont adopté des programmes de lutte intégrée contre les MTN en Afrique subsaharienne (Fenwick A et al. 2009).

Impact des MTN sur la santé et sur l’économie

Les MTN causent la cécité, la défiguration et l'invalidité, et entraînent un nombre estimé à 534.000 décès dans le monde chaque année.3 Chez les personnes infectées, les MTN non traitées peuvent nuire au développement physique et cognitif et résultent généralement à la discrimination de ceux qui deviennent défigurés ou présentent d‘autres infirmités.4 On estime que, prises ensemble, les MTN infligent un fardeau de morbidité comparable à celui du paludisme ou de la tuberculose et sont la quatrième cause de transmission de morbidité et de mortalité.5 Les meilleures estimations du fardeau des MTN sont exprimées en termes d'années de vie corrigées du facteur incapacité (AVCI). Les AVCI sont des mesures d'incapacité liées à la maladie et s'expriment par le nombre d'années perdues pour cause de maladie, d'invalidité ou de décès précoce. Elles prennent en compte le nombre de personnes infectées, l'ampleur des symptômes et la durée de la maladie ou de l’incapacité.6

3 Organisation mondiale de la santé (2003). Maladies négligées : Une Analyse des droits de l’homme, OMS,

TDR/SDR/SEB/ST/07.2,2007, Genève ; et Rapport 2003 sur la Santé dans le monde. Shaping the future. Genève : Organisation mondiale de la santé 4 Weiss, M. G. (2008). Stigma and the social burden of neglected tropical diseases. (J. Utzinger, Ed.)PLoS neglected

tropical diseases, 2(5), e237. Public Library of Science. doi:10.1371/journal.pntd.0000237 5 Hotez PJ, Molyneux DH, Fenwick A, Ottesen E, Ehrlich Sachs S, et al. (2006) Incorporating a Rapid-Impact

Package for Neglected Tropical Diseases with Programs for HIV/AIDS, Tuberculosis, and Malaria. PLoS Med 3(5) :

e102. Accédé le 25 juin 2012. http://www.plosmedicine.org/article/info:doi/10.1371/journal.pmed.0030102#pmed-0030102-b8 6 King CH, Bertino A-M (2008) Asymmetries of Poverty: Why Global Burden of Disease Valuations Under estimate

the Burden of Neglected Tropical Diseases. PLoS Negl Trop Dis 2(3) : e209

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Par le biais de cette mesure, l’on peut commencer à estimer l'impact de ces maladies. Par exemple, on estime que la filariose lymphatique peut entraîner la perte de 2,3 millions d’AVCI par an en Afrique.7 La trypanosomiase humaine africaine et l'onchocercose comptent pour la perte de 1,6 million et de près de 400.000 AVCI, respectivement, chaque année en Afrique, tandis que la schistosomiase et la géohelminthiase, qui sont très répandues chez les enfants, coûtent chacune 1,5 million d’AVCI au continent par an. En général, les MTN comptent pour une perte de 25 pour cent des AVCI du fardeau mondial des maladies infectieuses et parasitaires8, y compris la dévastation du SIDA, de la tuberculose et du paludisme. Par ailleurs, les MTN constituent un obstacle sérieux au développement économique dans de nombreux pays à faible revenu, ce qui entraîne une perte de milliards de dollars pour les salaires et la baisse de la productivité9 économique. Pour mieux comprendre les impacts économiques des MTN, il est important de tenir compte du faible coût de traitement et des avantages d’un fardeau de morbidité réduit sur les individus et les communautés qui créent des taux très favorables coûts-avantages pour le traitement des MTN. À titre d’illustration, près de 600 millions de personnes peuvent avoir été traitées depuis la création du Programme mondial d'élimination de la filariose lymphatique, entraînant un taux de rentabilité économique estimé de 20 à 60 dollars pour chaque dollar dépensé pour le traitement.10 21,8 millions de dollars ont été ainsi épargnés par la prévention ou le traitement des infections chez les 31,4 millions de personnes qui ont ou qui sont susceptibles de contracter la filariose lymphatique entre 2000 et 2007, dont plus de 2,3 milliards de dollars découlent des trois millions d'infections évitées grâce à l’élimination de la filariose lymphatique au niveau local. De même, le Programme africain de lutte contre l'onchocercose (APOC) a permis d’éviter 8,9 millions de cas d'onchocercose et d’épargner un million d’AVCI par an.11 L'APOC a couvert 68,4 millions de personnes en 2009, soit 71 pour cent de la population totale exposée à cette maladie, et a réalisé 91 pour cent de couverture12 géographique. Le taux de rendement économique estimé pour le traitement de la communauté par le biais de l’ivermectine depuis plus de 21 ans, y compris les dons de médicaments et la productivité accrue des travailleurs, a été estimé à 24 pour cent13 et le traitement par l'ivermectine est estimé entre 14 et 30 dollars par AVCI évitée, rendant cette intervention14 très rentable. La viabilité économique de l'ivermectine est presque

7 Organisation mondiale de la santé (2010). Working to overcome the Impact of Neglected Tropical Diseases: The

First WHO Report on Neglected Tropical diseases. Genève : OMS. http://whqlibdoc.who.int/publications/2010/9789241564090_eng.pdf 8 Engels D & Savioli L (2006) Reconsidering the underestimation of burden caused by neglected tropical diseases.

TRENDS in Parasitology, Vol. 22, No. 8. 9 Conteh, L., Engels, T., & Molyneux, D. H. (2010). Socioeconomic aspects of neglected tropical diseases. Lancet,

375(9710), 239-47. Elsevier Ltd. doi:10.1016/S0140-6736(09)61422-7 10

Chu BK, Hooper PJ, Bradley MH, et al. The economic benefits resulting from the first 8 years of the Global Programme to Eliminate Lymphatic Filariasis (2000-2007). PLoS Negl Trop Dis. 2010 Jun 1 ;4(6) : e708. 11

Programme africain de lutte contre l’onchocercose. Réalisations de l’APOC – 2010. OMS. http://www.who.int/apoc/about/en 12

Adjei S et al. (2010). Rapport de l’examen externe à mi-parcours du Programme africain de lutte contre l’Onchocercose. OMS et APOC. 13

Haddix A (1997). Un réexamen économique du Programme africain de lutte contre l’Onchocercose. Départment de la Santé Internationale, Rollins School of Public Health of Emory University, Atlanta, as reviewed in Waters et al., 2004. 14

Waters HR, Rehwinkel JA, and Burnham G. Economic evaluation of Mectizan distribution. Trop Med Int Health.

2004 Apr ; 9(4) : A16-25.

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entièrement basée sur les dons de médicaments, étant donné que la valeur des dons de Merck est de loin supérieure aux coûts15 du programme. Les programmes de lutte contre l'onchocercose, en place depuis les années 1970, ont permis d'améliorer la santé de la population adulte et de réduire la prévalence de cette maladie dans de nombreuses régions, entraînant l’augmentation de la productivité agricole et de la main-d’œuvre d'une valeur estimée à 3,7 milliards de dollars sur 39 ans.16 Des études menées sur le déparasitage ont révélé un taux de rendement de 30 pour 1 pour chaque dollar dépensé pour le déparasitage,17 et les programmes scolaires ont enregistré un meilleur taux de fréquentation scolaire ainsi que des facteurs extérieurs positifs sur le salariat à vie. L'absentéisme scolaire a été réduit de près de 25 pour cent grâce au déparasitage18 annuel, ce qui revient à une année d'école gagnée pour chaque 4 dollars investi dans des programmes19 de traitement en milieu scolaire. Les enfants qui n'ont pas été déparasités ont montré une réduction de 40 pour cent des revenus salariaux des adultes en raison de la baisse de fréquentation scolaire (20 pour cent sont moins susceptibles d'être scolarisés) et de la perte de productivité à l'âge adulte pour cause de maladie.20 Réduire le fardeau des MTN Quatre types d’interventions sont nécessaires pour la lutte contre et l’élimination des MTN :

1. L’administration de masse dans le cadre de la chimiothérapie préventive des médicaments à des populations sélectionnées et à des intervalles21 réguliers. La chimiothérapie préventive est reconnue comme une stratégie viable et rentable pour la lutte contre et l'élimination des MTN.22 Elle repose sur l'utilité des agents de santé communautaires ou des enseignants pour servir en tant que distributeurs communautaires de médicaments. De la sorte, les traitements peuvent être offerts même aux communautés rurales les plus reculées. Les coûts demeurent également bas en raison des dons de médicaments par les laboratoires pharmaceutiques majeurs, qui se sont engagés à faire don de 14 milliards de traitements pour les maladies les plus courantes de la chimiothérapie préventive au cours des dix prochaines années.23 En conséquence, ces

15

Waters HR, Rehwinkel JA, and Burnham G. Economic evaluation of Mectizan distribution. Trop Med Int Health. 2004 Apr ; 9(4) : A16-25 16

Kim A, Benton B. Cost-Benefit Analysis of the Onchocerciasis Control Program. World Bank Technical Paper #282. Washington, DC : The World Bank. 17

Michael Kremer, The Wisest Investment We Can Make: Using Schools to Fight Neglected Tropical Disease. February 2008. http://blogs.cgdev.org/globalhealth/2008/02/the-wisest-investment-we-can-m.php 18

Miguel E, Kremer, M. Worms : Identifying Impacts on Education and Health in the Presence of Treatment Extranalities. Econometrica, 2004. Jan 72 (1), 159-217. 19

Bitran R, Martorell B, et. al. Controlling and Eliminating Neglected Diseases in Latin America and the Caribbean. Health Affairs. 2009. 28, no 6:1707-1719. 20

Hoyt Bleakley, Disease and Development: Evidence from Hookworm Eradication in the American South. The Quarterly Journal of Economics, February 2007. 21

Organisation mondiale de la santé. (2006). Preventive chemotherapy in human helminthiasis (p. 62). Genève : Organisation mondiale de la santé. Tiré du site http://whqlibdoc.who.int/publications/2006/9241547103_eng.pdf 22

Hotez PJ, Molyneuw DH, Fenwick A, Kumaresan J, Sachs SE, Sachs JD, Savioli L. “Control of Neglected Tropical Diseases.” New England Journal of Medicine, 2007. 357:1018-27. 23

Research-based pharmaceutical industry annonce une contribution de 14 milliards de dollars US pour le traitement en vue d’endiguer neuf maladies tropicales négligées. International Federation of Pharmaceutical Manufacturers and

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sept MTN peuvent être combattues ou éliminées au prix de moins de 0,50 dollar par personne et par an – faisant de l'élimination de ces MTN un objectif réalisable et en fait une « bonne affaire » dans le domaine de la santé publique.24

La schistosomiase et la géohelminthiase sont deux des maladies tropicales négligées les plus courantes, qui affectent des centaines de millions de personnes dans le monde. La prévalence élevée et le faible coût des traitements ont fait de la schistosomiase et de la géohelminthiase des objectifs du modèle de lutte contre les MTN par l'administration massive de médicaments. Au Cambodge, un programme à long terme d'administration de médicaments contre la schistosomiase s’est révélé extrêmement rentable. Le programme a offert un traitement à toute la population dans deux régions endémiques et réduit la prévalence de 77 % à 0,5 %.25 À un coût d'environ 1 dollar par bénéficiaire et par an, le programme a accru la productivité des travailleurs d'un montant estimé à 2,7 millions de dollars, au coût total du programme de 750.000 dollars.26

Les principaux coûts d'administration de masse de médicaments se rapportent à la formation, à l’éducation sanitaire, à l’approvisionnement et à la distribution de médicaments, aux campagnes médiatiques, à la supervision et au suivi, ainsi qu’aux campagnes propres à produire des économies d'échelle suffisantes aux niveaux national ou régional, et à intégrer des multiples interventions (multiples MTN, moustiquaires, vitamine A ou vaccinations) susceptibles de réduire davantage27 les coûts de lutte contre les MTN. Même en supposant l'absence d'intégration (voir tableau), la lutte contre les MTN en Afrique peut être considérée comme étant très rentable.28 Tableau 1. Rentabilité de la lutte contre les maladies tropicales négligées (Conteh et

al., 2010) Maladie Intervention Coût évité par AVCI (dollars

américains)

Filariose lymphatique

Dans les unités (districts) de mise en œuvre où la prévalence est supérieure à 1 %, l’administration de masse des médicaments pour le traitement de toute la population exposée à la maladie, pendant 5-7 ans : l’ivermectine et l’albendazole en Afrique

Associations. 30 janvier 2012 http://www.ifpma.org/fileadmin/content/News/2012/IFPMA_Ending_neglected_tropical_diseases_January2012.pdf 24

OMS. Accelerating Work to Overcome the Global Impact of Neglected Tropical Diseases: A Roadmap for Implementation. Geneva: WHO, 2012. 25

Gabrielli AF, Touré S, Sellin B, et al. A combined school- and community-based campaign targeting all school-age children of Burkina Faso against schistosomiasis and soil-transmitted helminthiasis: performance, financial costs, and implications of sustainability. Acta Tropica 2006 ; 99(2-3)L 234-42. 26

Croce D, Porazzi E, Foglia E., et al. Cost-effectiveness of a successful schistosomiasis control program in

Cambodia (1995-2006). Acta Tropica 2010 ; 113(3) : 279-84. 27

Conteh, L, T Engels, D Molyneux (2010). Socioeconomic aspects of neglected tropical diseases. The Lancet 375:239-47. 28

Une intervention est rentable lorsqu’elle n’excède par le PIB par habitant. Selon les données les plus récentes de la Banque mondiale, ce seuil était de 1.424 dollars pour l’Afrique subsaharienne en 2011. “Cost-effectiveness thresholds” WHO-Commission on Macroeconomics and Health. http://www.who.int/choice/costs/CER_thresholds/en/index.html

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Maladie Intervention Coût évité par AVCI (dollars américains)

et le diethylcarbamazine et l’albendazole dans les pays exempts d’onchocercose :

Pour interrompre la transmission et réaliser l’élimination de ce problème de santé ;

Entreprendre la lutte contre la morbidité, la chirurgie, et la gestion du lymphoedème ;

Sel fortifié au diethylcarbamazine (Chine) ;

Lutte antivectorielle.

5-10 35 1-4 59-370

Schistosomiase Traitement de masse en milieu scolaire au praziquantel et à l’albendazole à combiner avec le traitement de la schistosomiase ;

Traitement de masse en milieu scolaire au praziquantel seulement.

10-23 410-844

Trachome Chirurgie pour la réparation des paupières, lutte contre le trachome basée sur la stratégie SAFE : Chirurgie, traitement aux antibiotiques, lavage du visage, et contrôle de l’environnement

5-100

Onchocercose Programmes de traitement des communautés à l’ivermectine

9

Géohelminthiases Traitement de masse en milieu scolaire à l’albendazole ou au mebendazole

2-11

Trypanosomiase humaine africaine

Identification et traitement des cas :

au mélarsoprol ;

à l’eflornithine

<12 <24

2. La gestion intégrée des maladies est utilisée pour traiter les cas

complexes de la trypanosomiase humaine africaine, de leishmaniose, de lèpre et d'ulcère de Buruli. La gestion intégrée des maladies met l'accent sur l'amélioration de l'accès aux soins spécialisés grâce à la surveillance des maladies et à leur dépistage, et contribue à réduire le fardeau de la mortalité et de la morbidité lié à ces maladies. Bien que ces maladies ne puissent être évitées grâce à la chimiothérapie, leur meilleure gestion peut interrompre leur transmission.

3. La lutte antivectorielle applique des solutions transversales

intersectorielles pour aider à interrompre la transmission des maladies tropicales négligées par le biais des vecteurs et des hôtes intermédiaires. Impliquant généralement les ministères de l'Agriculture, de l'Élevage, de la Forêt, de l'Eau et de l'Assainissement, la lutte antivectorielle peut améliorer les interventions basées sur la population dans le cadre de la lutte contre les MTN. Dans la mesure où ces maladies surviennent chez les humains et chez les animaux et peuvent persister dans les sols et l'eau, la coordination avec les autres secteurs s’avère nécessaire pour réduire les taux d'infection.

4. Facteurs environnementaux : Les mesures visant à améliorer les

services d'assainissement, la sécurité alimentaire et de l'eau et l'hygiène personnelle, ont un impact profond sur la lutte contre les maladies infectieuses, et devraient être intégrées dans les programmes de lutte contre les MTN afin de limiter l'exposition et minimiser le risque de transmission de personne à personne.

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La région d’Afrique a considérablement réduit le fardeau de la maladie de la poliomyélite et du ver de Guinée et a pratiquement endigué ces deux maladies. Les campagnes de vaccination et de dépistage de masse ont été vitales pour la lutte contre et l’élimination de ces maladies transmissibles ; la même infrastructure et la même volonté politique peuvent être mises à profit pour lutter contre et éliminer les autres MTN en Afrique. Déjà, l'incidence de la lèpre et de la trypanosomiase humaine africaine a baissé dans certaines régions et des campagnes intensives de chimiothérapie préventive ont également permis de réduire la prévalence de la filariose lymphatique.29 L'élimination est un objectif réalisable, dans la mesure où 28 pays ont signalé leur lutte contre ou l'élimination d'une ou de plusieurs MTN.30 De nombreux partenaires dans le monde ont pris part à la lutte contre les MTN et ont été actifs dans la région. En plus des différentes ONG, des groupes religieux et d’autres acteurs œuvrant à éliminer les MTN, la Banque mondiale soutient depuis longtemps des programmes visant à éliminer les causes de la pauvreté. La Banque mondiale finance le Programme africain de lutte contre l'onchocercose, qui a été créé en 1995 et pris en main la distribution de l'ivermectine existante au niveau régional et le programme de lutte antivectorielle. Au fil des ans, l'APOC a mené la distribution de plus de 1,8 milliard de traitements depuis 1997.31 L’APOC a permis d'éviter la perte d'environ un million d’AVCI, a empêché 800.000 cas de cécité, et réduit la prévalence de l'onchocercose d’environ 73 pour cent dans les 19 pays dans lesquels il opère.32

Pour élever le niveau des interventions opérationnelles, il est important de renforcer les programmes nationaux de lutte contre les MTN. La plupart des pays africains on élaboré des plans pluriannuels (également appelés plan-directeurs pour les MTN) pour la lutte et l’élimination des MTN ciblées. La majeure partie des priorités arrêtées dans ces plan-directeurs nationaux pour les MTN, dans le cadre de l’alignement avec les directives du Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, sont, entre autres les suivantes:

a. Le renforcement du leadership, du plaidoyer, de la coordination et des

partenariats pour la lutte et l’élimination des MTN ; b. Le renforcement de la planification pour les résultats, la mobilisation des

ressources et la durabilité financière des programmes nationaux de lutte contre les MTN ;

c. L’intensification de l’accès aux interventions, au traitement et au renforcement des capacités ; et

d. Le renforcement du suivi et de l’évaluation, de la surveillance et de la recherche opérationnelle.

Défis de la lutte contre les MTN en Afrique

29

OMS-AFRO (2009). Tackling Neglected Tropical Diseases in the African. Kigali : WHO-AFRO, 2009. (AFR/RC59/10) 30

Norris J, Adelman C, Spantchak Y, Marano K. Livre blanc: Cost Effectiveness and Impact of Neglected Tropical Disease Treatment Programs. Washington, DC : The Hudson Institute’s Center for Science in Public Policy, 2012. 31

Réalisations de l’APOC – en décembre 2010. Programme africain pour la lutte contre l’Onchocercose. OMS. http://www.who.int/apoc/about/en 32

Réalisation du traitement à l’ivermectine administré aux communautés (CDTI). Programme africain pour la lutte contre l’Onchocercose. OMS. http://www.who.int/apoc/cdti/achievements/en/index.html

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Si l'enthousiasme mondial suscité pour les MTN a amené un nombre croissant de partenaires à soutenir les pays africains dans la mise en œuvre des programmes de lutte contre et d’élimination des MTN, il a également conduit à l’adoption de multiples mécanismes et des programmes de financement parallèles dans chaque pays. Toutefois, la coordination entre ces partenaires reste faible, ce qui affecte en particulier la capacité de suivre la mise en œuvre et les réalisations desdits programmes. D’autres problèmes et défis majeurs comprennent :

La nécessité de renforcer le plaidoyer et la visibilité des programmes de MTN aux niveaux régional, national et sous-national ;

La faible appropriation par le gouvernement et les capacités du programme national. La priorité nécessaire n’est toujours pas accordée aux programmes relatifs aux MTN dans les allocations des fonds publics ;

La nécessité d'orienter davantage de fonds vers les pays et les villages sérieusement touchés, qui ne sont pas toujours les priorités des nombreux partenaires et bailleurs de fonds ;

La nécessité d’améliorer les interventions de manière effective et rapide ; et

La faiblesse des systèmes gouvernementaux et des capacités33 de gestion du programme de lutte contre les MTN.

Occasions données pour la lutte contre et l’élimination des MTN en Afrique Plus de 30 pays africains ont développé des plans nationaux intégrés, sur plusieurs années, en vue de lutter contre et d’éliminer les MTN. Ces plans constituent une approche globale et durable pour faire face aux MTN. À travers la région, des pays tels que le Kenya, le Burundi, le Nigéria, le Mozambique et beaucoup d'autres sont en train de lancer ces plans et de commencer à les mettre en œuvre sérieusement. D'autres pays comme le Ghana ont déjà pris des engagements financiers pour la mise en œuvre de leur plan. Au plan international, les MTN ont fait l'objet d'une attention accrue ces dernières années et ont été reconnus comme un facteur essentiel pour la réalisation des initiatives mondiales de développement. En 2008, le Groupe des huit (G8) a procédé à un examen complet de la documentation sur les problèmes rencontrés actuellement dans la lutte contre les maladies infectieuses et se sont engagés à soutenir la lutte ou l'élimination des MTN qui constituent un lourd fardeau. Ces engagements ont été réitérés lors des Sommets de 2009, 2010 et 2011 dans le cadre de la lutte permanente contre les maladies infectieuses, notamment le VIH/SIDA, le paludisme, la tuberculose et la poliomyélite. Au cours de l’exercice financier de 2006, l'Agence américaine pour le développement international (USAID) a lancé son premier programme sur la lutte contre 33

Organisation mondiale de la santé et Réseau mondial pour la lutte contre les maladies tropicales négligées (2010). Note conceptuelle : Scaling up the Impact of Advocacy, Resource Mobilization & Integrated Preventive Chemotherapy. Towards Ending the Neglect of Major Tropical Diseases in the African Region.

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les maladies tropicales négligées. Le Gouvernement américain s'est ensuite engagé à accorder 350 millions de dollars au titre de l'exercice 2008 sur une durée de cinq ans pour fournir des traitements intégrés des MTN à 300 millions de personnes dans le monde.34 Une attention particulière a été accordée aux pays africains, 13 pays35 ayant bénéficié de l'aide de l’USAID36. Les engagements pris lors de la Déclaration de Londres ont totalisé 785 millions de dollars qui serviront à soutenir les efforts déployés dans le cadre de l'offre de médicaments, à accélérer la recherche et le développement des nouveaux outils, et à améliorer les programmes de prestations et de mise en œuvre. À ce jour, les États-Unis ont alloué 301 millions de dollars pour la lutte contre les MTN par le biais du Programme de l'USAID pour la lutte contre les MTN, dont 89 millions de dollars pour le seul exercice financier de 2012. De même, le Département britannique pour le développement international (DFID) a lancé des programmes de lutte contre les MTN dans certains pays d'Afrique depuis 2006 et a récemment annoncé qu'il allait accroître son engagement à 245 millions de livres sterling entre 2011 et 2015. La Banque mondiale, les organisations philanthropiques, les organisations à but non lucratif, l’Initiative des Médicaments pour les maladies négligées, et 13 sociétés pharmaceutiques majeures, ont également accru leur engagement vis-à-vis de l'élimination des MTN d’ici 2020 et de l’investissement dans la recherche et le développement en ce qui concerne les MTN37. (Voir Annexe 2). En dépit de l’élan suscité, il reste nécessaire de s'engager à réaliser des programmes solides propres à éliminer les MTN dans la région d'ici 2020. Le temps est venu pour les pays africains d’intégrer les MTN en vue de renforcer la viabilité financière des principales interventions pour l’élimination des MTN ciblées. CONCLUSION Tous les efforts de développement économique et en matière de santé sont confrontés à la question de durabilité. Pourtant, si les individus, les pays et les populations jouissaient d’une bonne santé et étaient productifs, ils offriraient l'argument le plus fort pour la durabilité de la croissance locale. Les MTN constituent une menace claire pour le développement en Afrique en piégeant les populations les plus vulnérables dans un cycle de pauvreté et de maladie. Ces facteurs entravent sérieusement nos efforts pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement en perpétuant la pauvreté et en causant des effets néfastes sur la santé maternelle et infantile, l'éducation, la nutrition et le développement économique. Des solutions doivent être trouvées pour assurer un progrès économique durable. Il est nécessaire de faire preuve de leadership sur cette question en jouant un rôle essentiel

34

L’Initiative sur les maladies tropicales négligées. U.S. Global Health Initiatives. http://www.ghi.gov/resources/initiatives/index.htm 35

Burkina Faso, Cameroun, République démocratique du Congo, Ghana, Mali, Mozambique, Niger, Senegal, Sierra Leone, Tanzanie, Togo, Ouganda 36

Pays soutenus par le Programme de l’USAID pour la lutte contre les MTN.

http://www.neglecteddiseases.gov/countries/index.html 37

La Déclaration de Londres. Uniting to Combat NTDs. 2012. http://unitingtocombatntds.org/downloads/press/ntd_event_london_declaration_on_ntds.pdf

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pour convaincre les États membres à prendre les engagements nécessaires pour la lutte contre et l’élimination des MTN dans la région d’Afrique d'ici 2020. Les États membres devraient être encouragés à s'engager et à fournir des ressources adéquates pour la mise en œuvre du Programme national intégré de lutte contre et de l’élimination des MTN. Les partenaires au développement devraient également être encouragés à prendre ou à renforcer les engagements vis-à-vis du programme de lutte et d’élimination des MTN.

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Annexe 1 : Les MTN et leur impact sur les Objectifs du Millénaire pour le développement en Afrique

OMD 1 : Éradiquer la faim et la pauvreté extrêmes

Progrès réalisés en Afrique Impact des MTN

Réduire de moitié la proportion de personnes vivant avec moins d'un dollar par jour. La pauvreté et les maladies chroniques font partie du même cycle. Bien que les économies africaines soient croissantes, la proportion de personnes vivant avec moins de 1,25 dollar américain par jour est restée relativement constante, en baissant de 56 pour cent en 1990 à 47 pour cent en 2008. Même si cet objectif de l'OMD sera atteint à l'échelle mondiale, les taux les plus élevés de pauvreté dans le monde persistent en Afrique subsaharienne et contribuent aux conditions qui favorisent le développement des MTN.

Les MTN perpétuent la pauvreté en limitant la capacité des individus à être productifs. Les maladies chroniques et les invalidités empêchent les individus de travailler, et empêchent de même les enfants d'aller à l'école, ce qui limite leurs perspectives d'avenir. Le traitement d'un seul groupe de MTN peut avoir des conséquences profondes sur l'absentéisme scolaire et la durée de la capacité de gagner sa vie. Traditionnellement, les apparitions des MTN en Afrique ont été extrêmement coûteuses, obligeant des individus à abandonner leurs maisons et leurs moyens de subsistance. La perte de profits et les effets persistants des déplacements sur l'économie ont entraîné des dizaines de millions de pertes par an, tandis que les cycles de la pauvreté et de la maladie continuent.

Diminuer de moitié le nombre de personnes qui souffrent de la faim. La faim et les MTN vont de pair dans leur rapport avec la pauvreté. La région d’Afrique a réalisé des gains mineurs dans la réduction de la proportion d'enfants de moins de 5 ans ayant un poids insuffisant. Entre 1990 et 2010, le pourcentage de ces enfants a baissé de 29 à 22 pour cent. Toutefois, l'Afrique a connu de graves pénuries alimentaires ces dernières années, augmentant le nombre de personnes sous-alimentées.

Plus de 340 millions de personnes en Afrique sont affectées par des vers intestinaux, dont 283 millions sont des enfants. Les Infections par des vers intestinaux peuvent causer ou aggraver la malnutrition en empêchant le corps d’absorber les nutriments. Les infections chroniques graves peuvent provoquer une occlusion intestinale, l'anémie, un retard de croissance, et compromettre le développement cognitif. Lorsqu’il y a des pénuries alimentaires, des infections généralisées des helminthiases peuvent avoir des effets sur l'aide alimentaire et sur les suppléments nutritionnels si les vers intestinaux empêchent le corps d’absorber les nutriments.

OMD 2 : Réaliser l’éducation primaire universelle

Progrès réalisés en Afrique Impact des MTN

Faire en sorte que tous les enfants du monde, filles et garçons, puissent suivre l'intégralité du programme de l'école. Le

taux de scolarisation en Afrique subsaharienne a atteint plus de 75 pour cent, passant de 58 pour cent en 1999. Toutefois, la région accuse toujours un retard considérable par rapport aux autres régions du monde tant en matière de taux de scolarisation que de celui d'alphabétisation. Il a été montré que les MTN ont un impact important sur la fréquentation scolaire.

Les enfants sont confrontés à un fardeau particulièrement lourd des MTN et les symptômes peuvent les empêcher d’aller à l'école ou de prêter attention ou encore de participer pleinement. Dans au moins un cas documenté, il été montré que le déparasitage peut réduire l'absentéisme scolaire de 25 pour cent. La prévention de l'infection chronique est également importante pour la croissance : il a été montré que les effets secondaires des MTN tels que l'anémie et la malnutrition peuvent affecter le développement cognitif des enfants.

OMD 3 : Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes

Progrès réalisés en Afrique Impact des MTN

Les disparités entre les sexes en matière de scolarisation sont liées à la pauvreté et ont des

Les MTN sont particulièrement dévastatrices pour les femmes et les filles, de sorte qu’elles sont

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conséquences sur la capacité des femmes à réaliser leur potentiel économique et à prendre soin d’elles-mêmes et de leurs familles. L'Afrique a fait des progrès dans la réalisation de la parité entre les sexes dans l'enseignement primaire, mais accuse encore un retard considérable au niveau de l'enseignement secondaire et tertiaire. Les femmes gagnent dans l'emploi en Afrique subsaharienne en termes de pourcentage de femmes salariées non agricoles, et la lutte contre les MTN reste essentielle pour accroître les possibilités de croissance.

confrontées à des obstacles supplémentaires à l'éducation et à l'emploi. En tant que principales dispensatrices de soins, les femmes sont exposées à des risques accrus de contracter certaines MTN, comme le trachome, qui peut être transmis par leurs enfants. Quelques MTN accroissent également les risques de santé spécifiques aux femmes, tels que les vers intestinaux, qui augmentent le risque de complications liées à l'anémie durant la grossesse et la schistosomiase génitale, accroissant la susceptibilité à l'infection par le VIH et à d'autres maladies sexuellement transmissibles (MST), auxquelles les femmes sont déjà très exposées.

OMD 4 : Réduire la mortalité infantile

Progrès réalisés en Afrique Impact des MTN

Réduire des deux tiers le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans. Les

enfants qui vivent dans les zones rurales et dans la pauvreté sont beaucoup plus exposés au décès dans l'enfance et ces conditions qui y prévalent favorisent les infections à grande échelle des MTN même si les MTN sont également enregistrées dans les bidonvilles. L’Afrique subsaharienne, qui fait face aux taux de mortalité infantile les plus élevés dans le monde, n'atteindra pas son objectif de réduire la mortalité infantile de deux tiers. En 2010, le taux de mortalité des moins de cinq ans était encore de 121 pour 1000 naissances vivantes. Toutefois, le taux de réduction de la mortalité des enfants de moins de cinq ans a augmenté en Afrique subsaharienne, ce qui montre qu’il y a du progrès. La mortalité néonatale a été l'un des défis les plus difficiles à relever, et le taux de mortalité néonatale de l'Afrique reste particulièrement élevé.

Les MTN sont particulièrement invalidantes pour les enfants, et les effets peuvent commencer avant même la naissance. Les MTN peuvent causer l'anémie pendant la grossesse, entraînant un faible poids de l’enfant à la naissance et un risque accru de mortalité néonatale et infantile. Il y a de plus en plus de preuves qui suggèrent que l'exposition chronique prénatale à certaines MTN peut affaiblir la réponse immunitaire à la vaccination standard des enfants, diminuant ainsi leur efficacité. Cela expose les enfants à des risques accrus de contracter des maladies évitables comme la rougeole, la méningite, la pneumonie et le rotavirus, qui sont les sources principales de la mortalité infantile en Afrique. Dans l’enfance, les MTN affaiblissent le système immunitaire et limitent la croissance, et combiné aux effets secondaires comme l'anémie, elles augmentent les risques d'aggraver les conditions de l'enfant.

OMD 5 : Améliorer la santé maternelle

Progrès réalisés en Afrique Impact des MTN

Réduire de trois quarts le taux de mortalité maternelle. La mortalité maternelle a chuté de 850 à 500 décès pour 100.000 naissances vivantes entre 1990 et 2010, et bien que des progrès aient été accélérés au cours des dix dernières années, l'Afrique subsaharienne reste confrontée à des défis importants dans la lutte contre la mortalité maternelle. Les visites prénatales sont une bonne occasion pour traiter les MTN chez les femmes enceintes et intégrer davantage les services de soins de santé. Dans certains pays d'Afrique, jusqu'à 94 pour cent des femmes sont suivies au moins une fois par un personnel de santé qualifié au cours de la grossesse, même si la majorité des femmes en Afrique subsaharienne ne reçoivent pas de soins prénatals à la fréquence recommandée et

Les effets des MTN, y compris l'anémie, peuvent se traduire par une augmentation des taux de morbidité et de mortalité maternelle. Les MTN comme l'ankylostomiase sont les principales causes d'anémie, une affection qui a des conséquences graves pour les femmes enceintes et leurs nouveau-nés, même si le recours à un vermifuge ne présente pas de danger après le premier trimestre. L'anémie peut causer un poids insuffisant à la naissance, une infection, une fausse couche et même le décès de la mère. Les femmes supportent un fardeau particulièrement lourd des MTN (Voir OMD 3). Certaines MTN, comme la schistosomiase génitale féminine (SGF), ont des conséquences

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peuvent ne pas bénéficier de toutes les interventions recommandées.

spécifiques pour la santé reproductive des femmes. Les SGF rendent les femmes plus vulnérables au VIH et aux autres infections sexuellement transmissibles.

OMD 6 : Lutte contre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies

Progrès réalisés en Afrique Impact des MTN

Avoir stoppé la propagation du VIH/SIDA et commencé à inverser la tendance actuelle.

L'Afrique fait des progrès sur l'inversion de la propagation du VIH et a également réduit l'incidence du paludisme et de la tuberculose (TB). Les décès liés à la tuberculose et au VIH sont également en baisse, et la proportion de personnes séropositives et sous traitement antirétroviral est en hausse. Toutes ces trois maladies (VIH, tuberculose et paludisme) se chevauchement du point de vue géographique avec les MTN, et des stratégies intégrées peuvent produire des avantages sur tous les fronts tout en combinant les ressources. Les stratégies de lutte antivectorielle sont une partie importante du progrès continu visant à assurer, à terme, le succès contre le paludisme et certaines MTN. Dans certains pays africains, entre 50 et 75 pour cent de la population de moins de 5 ans dorment sous des moustiquaires imprégnées d'insecticide.

Les personnes ayant des MTN ont un risque accru de contracter d'autres maladies, notamment le VIH/SIDA. Les MTN affaiblissent le système immunitaire et empêchent le corps de lutter contre d'autres maladies. La schistosomiase génitale féminine provoque des lésions et des inflammations génitales qui rendent les femmes infectées plus vulnérables à l'infection par le VIH. Il existe également des preuves pour appuyer le traitement de la filariose lymphatique, de la schistosomiase et de l’ascaridiase pour ralentir la progression des maladies chez les personnes déjà infectées par le VIH. Les infrastructures de santé pour le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme peuvent également être solides chez les populations qui seraient autrement négligées, ce qui en fait est un bon début pour le traitement des MTN, en particulier chez les patients dont le système immunitaire est très affaibli. De plus, la lutte antivectorielle s’avère importante pour lutter contre de nombreuses maladies tropicales négligées transmises par des insectes.

OMD 7 : Garantir un environnement durable (y compris l’accès à l’eau potable et aux services d’assainissement de base)

Progrès réalisés en Afrique Impact des MNT

Diminuer de moitié d'ici à 2015 la proportion de la population qui n'a pas d'accès durable à l'eau potable salubre et à l'assainissement de base. En 1990, moins de la moitié de la

population en Afrique subsaharienne a eu accès à une source d'eau améliorée ; cette proportion est passée à 61 pour cent, mais l'Afrique reste en deçà de ses objectifs pour 2015, et derrière la plupart des autres régions. La majorité des habitants des zones rurales utilisent des sources d'eau non améliorées, en particulier ceux qui sont plus pauvres, ce qui les expose à des possibilités d'infection par de nombreuses MTN. 30 pour cent seulement de la population avaient accès à des services d’assainissement améliorés en 2010, en hausse de seulement 4 pour cent depuis 1990. Un quart de la population n'a toujours pas accès à des services d'assainissement.

L’approvisionnement inadéquat en eau, l’accès limité aux services sanitaires et le manque de services d’assainissement favorisent la propagation des MTN et de beaucoup d'autres maladies qui sont transmises par l'exposition aux excréments (vers intestinaux, trachome) ou par l’utilisation des sources d'eau contaminées (schistosomiase). L'accès à l'eau potable, aux services sanitaires et d’assainissement s’avère essentiel pour prévenir la propagation des MTN au sein d'une communauté. L’adoption d’une approche globale pour les initiatives relatives à l'eau, aux services sanitaires et d’assainissement en intégrant le traitement et la prévention des MTN permettra l'amélioration continue de la santé et du développement dans le monde et contribuera à la réduction du fardeau des maladies transmissibles.

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Annexe 2 : Déclaration de Londres sur les maladies tropicales négligées Signataires : Abbott, Astra Zeneca, Bayer, Becton Dickinson, Bill & Melinda Gates Foundation, Bristol-Myers Squibb, CIFF, DFID, DNDi, Eisai, Gilead, GlaxoSmithKline, Johnson & Johnson, Lions Clubs International, Merck KGaA, MSD, Mundo Sano, Novartis, Pfizer, Sanofi, USAID et la Banque mondiale Pendant des décennies, les partenaires, y compris les sociétés pharmaceutiques, les bailleurs de fonds, les pays d'endémie et les organisations non gouvernementales ont contribué aux connaissances techniques, à l’offre de médicaments, à la recherche, au financement et à d'autres ressources pour traiter et prévenir les maladies tropicales négligées (MTN) chez les populations les plus pauvres du monde. Des progrès considérables ont été réalisés, et nous sommes déterminés à poursuivre ces efforts. Inspirés par la Feuille de route de 2020 de l'Organisation mondiale de la santé sur les MTN, nous sommes convaincus qu'une formidable opportunité de lutter contre ou d'éliminer au moins 10 de ces maladies dévastatrices d’ici la fin de la décennie existe. Toutefois, aucune entreprise, aucune organisation ou aucun gouvernement ne peut le faire en solitaire. Grâce à un engagement, une coordination et une collaboration appropriés, les secteurs public et privé œuvreront de concert pour permettre à plus d’un milliard de personnes qui souffrent des MTN de mener des vies plus saines et plus productives – en aidant les plus pauvres du monde à parvenir à une autosuffisance. En tant que partenaires, et avec nos compétences et contributions variées, nous nous engageons à faire notre part pour :

o Maintenir, développer et élargir les programmes qui assurent l'approvisionnement suffisant en médicaments et pour d'autres interventions afin d’aider à éradiquer la maladie du ver de Guinée, et à éliminer la filariose lymphatique, la lèpre, la maladie du sommeil (trypanosomiase humaine africaine) et le trachome d'ici 2020.

o Maintenir, développer et étendre les programmes d'accès aux

médicaments pour assurer l'approvisionnement suffisant en médicaments et pour d'autres interventions afin d’aider dans la lutte contre la schistosomiase, la géohelminthiase, la maladie de Chagas, la leishmaniose viscérale et la cécité des rivières (onchocercose) d’ici 2020.

o Renforcer la recherche et le développement grâce aux partenariats et à la

fourniture de fonds pour trouver des traitements et des interventions pour les maladies négligées de la prochaine génération.

o Promouvoir la collaboration et la coordination sur les MTN aux niveaux

national et international par le truchement des organisations multilatérales publiques et privées, afin d’œuvrer de concert et de manière plus efficace.

o Mettre des fonds suffisants à disposition pour les pays d'endémie en vue

de leur permettre de mettre en œuvre des programmes de MTN nécessaires pour la réalisation de ces objectifs, soutenus par des systèmes de santé solides et engagés au niveau national.

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o Fournir un appui technique, des outils et des ressources pour soutenir les

pays d'endémie des MTN en vue d’évaluer et d’assurer le suivi des programmes de lutte contre les MTN.

o Donner régulièrement des informations actualisées sur les progrès

enregistrés dans la réalisation des objectifs à l’horizon 2020, et identifier les lacunes restantes.

Afin de réaliser cette vision ambitieuse de 2020, nous exhortons tous les pays d'endémie et la communauté internationale à nous joindre dans le cadre des engagements ci-dessus, et à fournir les ressources nécessaires pour tous les secteurs de sorte à éliminer les principaux facteurs de risque pour les MTN – pauvreté et exposition – en assurant l'accès à l'eau potable et aux services d’assainissement de base, à des conditions de vie améliorée, à la lutte antivectorielle, à l'éducation sanitaire et aux systèmes de santé solides dans les zones endémiques. Nous sommes convaincus qu'ensemble, nous pouvons atteindre nos objectifs d'ici 2020 et tracer une nouvelle voie vers la santé et la durabilité des communautés les plus pauvres du monde, pour un avenir amélioré et plus sain.

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Annexe 3 : Analyse de la situation spécifique des MTN dans la région d’Afrique

La filariose lymphatique est répandue dans au moins 39 pays membres de la région d’Afrique de l'OMS et on estime que 406 millions de personnes sont exposées au risque d'infections, dont la plupart vivent dans des communautés rurales pauvres. La cartographie des maladies est toujours en cours d’élaboration dans douze pays. Dix-huit pays mettent déjà en œuvre la chimiothérapie préventive, pour atteindre environ 80 millions de personnes d'ici 2010, même si la réalisation des objectifs de couverture semble encore difficile dans la mesure où les régions les plus éloignées sont intégrées dans les initiatives d’amélioration. Par ailleurs, il y a peu de capacités pour gérer les cas avancés et la morbidité causée par des infections chroniques dans la plupart des pays.38

Environ 90 pour cent du fardeau de la schistosomiase du monde (« bilharziose ») est supporté par l’Afrique, la plupart des pays étant des pays d’endémie de la bilharziose. Dix-huit pays africains ont achevé leur cartographie et 32 pays ont adopté des programmes nationaux de lutte. Plus de 27 millions de personnes ont été traitées en 2010, même s’ils ne représentent que 13 % du nombre de personnes estimées être dans le besoin.

42 pays africains sont des pays d’endémie de la géohelminthiase, avec une prévalence supérieure à 50 pour cent dans 20 pays. Dix-neuf pays ont achevé leur cartographie et bien d'autres ont mis en place des programmes de déparasitage. Neuf pays ont réalisé une couverture géographique de 100 % ces dernières années. 283 millions d’enfants d’âge préscolaire et scolaire ont reçu un traitement en 2010, ceci ne représentant que 46 % et 26 % respectivement, de la population nécessitant un traitement.

L'onchocercose (« cécité des rivières ») est endémique dans 19 pays africains, et on estime que plus de 100 millions de personnes sont exposées à la maladie et nécessitent une chimiothérapie préventive. L’APOC couvre actuellement 19 pays et traite plus de 75 millions de personnes chaque année.39

Le trachome est endémique dans 29 pays africains, et 232 millions de personnes sont exposées à la maladie. Moins de 40 millions de personnes ont été traitées en 2009, et des chirurgies sont nécessaires pour corriger les cas avancés de cécité.

38

Toutes les données sont tirées des « Priorités pour les maladies tropicales négligées dans la région Afrique de l’OMS » à moins qu’il ne soit indiqué autrement. OMS-AFRO. Éléments de la Feuille de route pour les maladies tropicales négligées dans la région Afrique de l’OMS. Priorités pour les Maladies tropicales négligées dans la région Afrique de l’OMS. OMS-AFRO, 2012. 39

Programme africain de lutte contre l’Onchocercose. http://www.who.int/apoc/about/en/

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Les foyers de trypanosomiase humaine africaine existent dans 36 pays africains. Les pays touchés ont renforcé de manière drastique les efforts de surveillance et avec l'amélioration du dépistage et du traitement, le nombre de nouveaux cas a chuté de façon spectaculaire, de 37.991 cas en 1998 à 17.696 en 2004 et à 9.878 en 2009. Pour la première fois, l'incidence de foyers de trypanosomiase humaine africaine a chuté en dessous de 10.000 en 50 ans. En 2011, 6743 nouveaux cas avaient été signalés. Les analyses de situation restent encore à achever dans 7 pays.

La lèpre reste un défi dans la région d’Afrique, malgré une baisse de 95 % de prévalence depuis les années 1900. 25.739 nouveaux cas ont été signalés en 2010 dans 18 pays, dont 66 pour cent étaient des cas graves. Un million et demi de cas de lèpre ont été traités en Afrique au cours des 20 dernières années.

On estime que l'ulcère de Buruli affecte 5.000 personnes chaque année dans 15 pays africains, avec plus de 56, 6 millions de cas signalés depuis 1998. Bien que le traitement aux antibiotiques soit facile à administrer dans la plupart des cas, le diagnostic reste un défi dans ce domaine.

La Dracunculose (« maladie du ver de Guinée ») devrait être éradiquée en Afrique d'ici 2015. L’incidence de cette maladie a été réduite de près de 99 % depuis 1989 concernant 1058 cas seulement confirmés en 2011.40 97 % des cas ont été enregistrés dans le Sud-Soudan en 2011. Les problèmes majeurs à l'éradication comprennent l'instabilité et les mouvements de réfugiés, de sorte que des pays sont contaminés de nouveau.

La Leishmaniose (« kala-azar ») est endémique dans de nombreux pays africains, et l'Éthiopie seule a établi un programme national de lutte. Très peu de données sont disponibles sur la prévalence des formes cutanées et viscérales de la maladie, et 20 pays suspectés d'être endémiques tandis que des cas ont été confirmés dans 11 pays. Tout comme l'ulcère de Buruli, de meilleurs diagnostics sont nécessaires ainsi que l’administration facile par voie orale des traitements aux antibiotiques. L’infection des personnes déjà atteintes du VIH par la leishmaniose a conduit à un nombre croissant de cas graves.

Le Pian affecte principalement les enfants vivant dans les régions tropicales où des services d’assainissement manquent et la pauvreté est généralisée. Il est confirmé que neuf pays africains sont des pays d’endémie, avec une situation inconnue dans 37 autres. Seul le Ghana a un programme national de lutte et a achevé sa cartographie des maladies. Des antibiotiques par voie orale et de meilleures technologies de diagnostic sur le terrain sont nécessaires.

40

OMS (2012). Éradication de la Dracunculose – sommaire de la surveillance mondiale, 2011. Weekly Epidemiological Record 87(19) : 177-188. http://www.who.int/wer/2012/wer8719.pdf

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Annexe 4 : Cibles régionales de l’OMS pour la lutte contre et l’élimination des MTN d’ici 2020

Programme de la maladie

Objectif régional Objectif et indicateur clé de performance

Filariose lymphatique

Élimination de la filariose lymphatique d’ici 2020

Atteindre au moins 80 % de la couverture thérapeutique des populations exposées à la maladie dans tous les pays

Antigénémie négative chez les enfants de moins de 3 ans, réalisée dans toutes les unités d’application

Trachome Élimination de la cécité causée par le trachome d’ici 2020

Obtention des rapports de zéro cas de cécité causée par le trachome

Prévalence de moins de 5 % de cécité causée par le trachome chez les enfants de 1-9 ans

Onchocercose Lutte contre et élimination de l’Onchocercose, le cas échéant, d’ici 2020

Réaliser au moins 80 % de couverture thérapeutique pour les populations exposées à la maladie dans tous les pays

Réduire à zéro le nombre de cas de cécité due à l’Onchocercose

Prévalence nodulaire inférieure à 20 %

Schistosomiase Réduction de la morbidité due à la schistosomiase à un niveau où elle ne constitue plus un problème de santé publique

Réaliser au moins 75 % de la couverture de chimiothérapie préventive régulière des enfants d’âge scolaire.

Prévalence de moins de 10 % (faible fardeau des maladies)

Réduire le fardeau de la schistosomiase à des infections de faible intensité seulement.

Réduire à zéro le nombre de cas entrainant une grave morbidité.

Géohelminthiase Réduction de la morbidité de la géohelminthiase à un niveau où elle ne constitue plus un problème de santé publique

Réaliser au moins 75 % de la couverture de chimiothérapie préventive régulière d’enfants d’âge scolaire.

Prévalence inférieure à 20 % (faible fardeau des maladies)

– Réduire le fardeau de la géohelminthiase aux infections de faibles intensités seulement.

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Ulcère de Buruli Lutte contre l’ulcère de Buruli

Parvenir à une tendance à la baisse du nombre annuel de nouveaux cas d’ulcère de Buruli.

Nombre annuel de cas d’ulcère de Buruli

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Pourcentage de nouveaux cas confirmés par un examen de laboratoire

Pourcentage de nouveaux cas présentant des lésions de la catégorie III

Pourcentage de cas guéris sans limitation de mouvements des articulations ou sans invalidité

Dracunculose (« Maladie du ver de Guinée »)

Éradication à l’échelle mondiale du ver de Guinée d’ici 2015.

Éradiquer la maladie chez les humains à l’échelle mondiale

Réduction de l’incidence annuelle

Pourcentage de cas contenus

Pourcentage de rapports des villages d’endémie

Pourcentage de rumeurs faisant l’objet d’enquêtes dans les 24 heures

Trypanosomiase humaine africaine (« Maladie du sommeil »)

Réduction de la morbidité et de la mortalité attribuées à la maladie du sommeil.

Nombre annuel de cas de trypanosomiase humaine africaine

Pourcentage de cas confirmés par des examens de laboratoire.

Taux de guérisons

Nombre annuel de décès dus à la trypanosomiase humaine africaine

Leishmaniose Lutte contre la leishmaniose

Réduire le fardeau de la leishmaniose grâce aux activités de surveillance et de lutte

Nombre annuel de cas de CL et de leishmaniose viscérale

Pourcentage de cas confirmés par des examens de laboratoire

Nombre annuel de décès dus à la leishmaniose viscérale

Lèpre Élimination de la lèpre en tant que problème de santé publique

Réduire le taux de prévalence de la lèpre à moins de 1 cas pour 10,000 personnes au niveau sanitaire du district

Taux de prévalence pour 10.000

Taux de dépistage pour 100.000

Taux de prévalence ou de dépistage

Pourcentage de nouveaux cas de lèpre de la catégorie 2

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Annexe 5 : Engagement antérieur pris par le G8 dans le cadre de la lutte contre les maladies tropicales négligées

Déclaration des dirigeants du Sommet de Hokkaido Tokyo, le 8 juillet 2008 : 46.(F) « Pour donner suite aux engagements que nous avons pris à Saint-Pétersbourg quant aux maladies tropicales négligées, nous soutiendrons le contrôle ou l'élimination des maladies répertoriées par l'OMS par le truchement de mesures comme la recherche, le diagnostic, le traitement, la prévention, la sensibilisation et l'amélioration de l'accès à de l'eau saine et à l'hygiène. En développant le système de santé, en réduisant la pauvreté et l'exclusion sociale, et en faisant la promotion d'approches intégrées en matière de santé publique, notamment la distribution massive de médicaments, nous serons en mesure de soigner au moins 75 % des personnes atteintes des principales maladies tropicales négligées dans les pays les plus touchés d'Afrique et d'Amérique latine, conformément au plan de l'OMS. Une action soutenue pendant 3 à 5 ans permettrait de réduire de façon significative le fardeau actuel en éliminant certaines de ces maladies. » Déclaration des dirigeants du G8 au Sommet de L’Aquila, 8 juillet 2009 : 122. « Nous préconisons une approche globale et intégrée pour la réalisation des OMD liés à la santé, et de maximiser également les synergies entre les initiatives mondiales de santé et les systèmes de santé. Nous accélérerons les progrès sur la lutte contre la mortalité infantile, notamment en intensifiant le soutien pour la vaccination et l’administration de compléments alimentaires, et sur la santé maternelle, notamment par le biais des soins de santé sexuelle et reproductive et des services de planification familiale volontaire. Nous soutenons fortement le renforcement d'un consensus mondial sur la santé maternelle, néonatale et infantile comme un moyen d'accélérer les progrès vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement en matière de santé maternelle et infantile, par (i) le leadership politique et l'engagement communautaire et, (ii) un ensemble d’interventions de qualité fondées sur des preuves grâce à des systèmes de santé efficaces, (iii) à l'élimination des obstacles à l'accès pour toutes les femmes et tous les enfants, gratuit aux points d'utilisation où les pays fourniront ces prestations ; (iv) des agents de la santé qualifiés ; (v) l’obligation de résultat. Nous encourageons les travaux de l'OMS, de la Banque mondiale, de l'UNICEF et du FNUAP dans le cadre du renouvellement des efforts internationaux en matière de santé maternelle et infantile. Nous déploierons davantage d’efforts pour l'accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et au soutien dans le cadre du VIH/SIDA d'ici 2010, en mettant particulièrement l’accent sur la prévention et l'intégration des services du VIH/tuberculose. Nous combinerons cela avec des actions pour : lutter contre la tuberculose et le paludisme, faire face à la propagation des maladies tropicales négligées, œuvrer à l'achèvement de la tâche d'éradication de la poliomyélite et améliorer la surveillance des maladies infectieuses émergentes. À cet égard, nous soulignons l'importance de s'attaquer aux inégalités entre les sexes. Nous saluons le leadership africain dans la lutte contre les problèmes de santé ainsi que le lancement de l'Alliance des dirigeants africains pour la lutte contre le paludisme, à l'occasion de la 64e Assemblée générale en septembre 2009."

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Déclaration du G8 à Muskoka – Reprise et renaissance, 25-26 juin 2010 15. « Nous réaffirmons notre volonté de nous approcher le plus près possible de l’accès universel aux services de prévention, de traitement, de soins et de soutien concernant le VIH/SIDA. Nous allons soutenir les efforts déployés par chaque pays pour atteindre cet objectif, en faisant en sorte que soit couronnée de succès la troisième Conférence de reconstitution volontaire des ressources du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, qui se tiendra en octobre 2010. Nous encourageons les autres donateurs nationaux et du secteur privé à contribuer financièrement au Fonds mondial. Pour notre part, nous entendons promouvoir l’intégration des services et des droits relatifs au VIH, à la santé sexuelle et à la santé génésique dans le contexte plus large du renforcement des systèmes de santé. Les donateurs du G8 demeurent également déterminés à éradiquer la poliomyélite partout dans le monde. Nous continuons de soutenir le contrôle ou l’élimination des maladies tropicales négligées (MTN), qui constituent un lourd fardeau. » Déclaration de Deauville du G8 : Engagement renouvelé pour la liberté et la démocratie, 26 au 27 mai 2011 57. « Nous demeurons fermement résolus à tenir nos engagements et à surveiller leur mise en œuvre de manière totalement transparente et cohérente. Nous entérinons le Rapport de Deauville sur la redevabilité : « Engagements du G8 pour la santé et la sécurité alimentaire – bilan et résultats », qui dresse le bilan des mesures prises par le G8 en matière de santé et de sécurité alimentaire… » Rapport de Deauville sur la redevabilité : Engagements du G8 pour la santé et la sécurité alimentaire : Bilan et résultats, 26 – 27 mai 2011 « Le G8 a également pris plusieurs engagements pour lutter contre certaines maladies : les maladies tropicales négligées, le VIH/SIDA, la poliomyélite, la tuberculose, le paludisme et la rougeole. Les mesures prises collectivement, notamment le soutien apporté par le G8, ont permis d’obtenir des résultats substantiels. Le G8 veille à ce que ses actions soient menées dans le respect des principes de l’efficacité de l’aide. » Rapport du Sommet tenu à Camp David en 2012 sur la Responsabilisation relative à l'aide du G8, le 19 mai 2012 « Les engagement du G8 dans le domaine de la santé complètent et renforcent les objectifs internationaux de développement liés à la santé, tels que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) 4, 5 et 6. Les problèmes de santé ont été à l'ordre du jour de chaque réunion du G8 depuis 1996, et le G-8 continue d’œuvrer à la réalisation de ses engagements et objectifs de santé et des objectifs majeurs essentiels liés au VIH/SIDA, paludisme, santé maternelle, néonatale et infantile. Le G-8 s'est également engagé à lutter contre la propagation d'autres maladies, dont la poliomyélite, la rougeole, la tuberculose (TB) et les maladies tropicales négligées (MTN) ». i Le présent rapport a été rédigé en collaboration avec le Réseau mondial de lutte contre les maladies tropicales négligées du Sabin Vaccine Institute et publié par l’OMS