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MALI : OPERATION « SERVAL » Décès d'un soldat françaisLe 06 mars 2013, en début de matinée, un détachement de l’armée malienne a été pris à partie par des groupes terroristes dans la région de Tin Keraten, au nord-est d’Imenas, à une centaine de kilomètres de Gao. Immédiatement, les avions de chasse français sont intervenus au profit des troupes au sol et des hélicoptères Tigre et Gazelle, du groupement aéromobile, ont été engagés sur zone. Au cours de cet accrochage un soldat français a été mortellement touché et quatre soldats maliens blessés. Très rapidement, le militaire français a été transporté vers l’antenne chirurgicale avancée de Gao afin d’y être opéré. Il est malheureusement décédé des suites de ses blessures quelques heures après. Les soldats maliens ont également été évacués par les hélicoptères belges sur l’ACA de Gao. Cette action a permis de neutraliser une dizaine de terroristes. Depuis les incidents du 21 et 22 février 2013 à Gao, les forces françaises, maliennes et africaines conduisent quotidiennement des opérations de fouilles et de reconnaissance dans cette région. Le week-end dernier, les forces françaises et maliennes se sont emparées du village d’Imenas et ont neutralisés près d’une quarantaine de terroristes. Les opérations se poursuivaient dans cette zone. Le soldat français tué au cours de cette opération est un brigadier-chef du 68 ème régiment d’artillerie d’Afrique de La Valbonne. Il appartenait au détachement de liaison français inséré auprès du bataillon malien de la zone. Il est le quatrième soldat français à mourir au combat depuis le lancement de l’opération « Serval ».

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MALI : OPERATION « SERVAL »

► Décès d'un soldat français… Le 06 mars 2013, en début de matinée, un détachement de l’armée malienne a été pris à partie par des groupes terroristes dans la région de Tin Keraten, au nord-est d’Imenas, à une centaine de kilomètres de Gao. Immédiatement, les avions de chasse français sont intervenus au profit des troupes au sol et des hélicoptères Tigre et Gazelle, du groupement aéromobile, ont été engagés sur zone. Au cours de cet accrochage un soldat français a été mortellement touché et quatre soldats maliens blessés. Très rapidement, le militaire français a été transporté vers l’antenne chirurgicale avancée de Gao afin d’y être opéré. Il est malheureusement décédé des suites de ses blessures quelques heures après. Les soldats maliens ont également été évacués par les hélicoptères belges sur l’ACA de Gao. Cette action a permis de neutraliser une dizaine de terroristes. Depuis les incidents du 21 et 22 février 2013 à Gao, les forces françaises, maliennes et africaines conduisent quotidiennement des opérations de fouilles et de reconnaissance dans cette région. Le week-end dernier, les forces françaises et maliennes se sont emparées du village d’Imenas et ont neutralisés près d’une quarantaine de terroristes. Les opérations se poursuivaient dans cette zone. Le soldat français tué au cours de cette opération est un brigadier-chef du 68

ème régiment d’artillerie d’Afrique de La Valbonne. Il appartenait au

détachement de liaison français inséré auprès du bataillon malien de la zone. Il est le quatrième soldat français à mourir au combat depuis le lancement de l’opération « Serval ».

► Décès du brigadier-chef de 1ère classe Wilfried Pingaud du 68ème RAA… Né le 23 novembre 1976, le brigadier-chef de première classe Wilfried Pingaud aura servi la France durant près de 18 ans. A 18 ans, le 4 avril 1995, il signe un contrat d’engagé volontaire de l’armée de Terre pour cinq ans au titre du 68

ème régiment d’artillerie d’Afrique (68

ème RAA). A

l’issue de sa formation initiale, il rejoint la 2ème

batterie du 68ème

RAA en tant que servant artillerie. Il se distingue alors immédiatement par son goût de l’effort et fait preuve de belles qualités humaines. Le 13 juillet de la même année, il obtient brillamment le certificat technique élémentaire (CTE) spécialité « mortier lourd » avant d’être élevé le 1

er décembre 1995 à la

distinction de 1re

classe. Désigné pour partir en mission de courte durée à Mayotte de février à juin 1996, il obtient durant son séjour le certificat technique élémentaire spécialité « Choc et Feu », démontrant par la même occasion un excellent état d’esprit et de très bonnes aptitudes militaires.

En avril 1997, il rejoint avec sa batterie la République Centrafricaine comme conducteur poids lourd au sein de l’équipe munitions. De retour au régiment après quatre mois de mission, ses états de services sont récompensés par une promotion au grade de brigadier le 1

er décembre

1998. Polyvalent, soucieux d’élargir ses compétences, il sert alors comme cuisinier au sein de la 2

ème batterie puis rejoint la 11

ème batterie et le cercle mess le 1

er février 1999. Le 17 mars

1999, il réussit avec brio le certificat technique élémentaire spécialité « restauration collective ». Faisant preuve d’une très grande disponibilité et d’une remarquable ardeur au travail, il devient rapidement un adjoint de valeur du chef de cuisine. En séjour en Polynésie de février à mai 2000, il est un exemple pour les plus jeunes et démontre de grandes capacités d’initiative. Ses belles qualités militaires et techniques lui valent la promotion au grade de brigadier-chef le 1

er octobre 2000 et, le 1

er novembre de la même année, il est déclaré titulaire

du certificat d’aptitude technique du premier degré « Mortier lourd ».

De septembre à novembre 2002, il effectue un séjour en Afghanistan au titre de l’opération « Pamir » – mandat « Epidote » comme aide moniteur à l’instruction de l’armée nationale afghane (ANA) ; il s’investit sans compter dans sa mission et obtient d’excellents résultats, mettant à profit ses connaissances étendues en artillerie. Son travail est unanimement reconnu et récompensé par l’attribution du certificat d’aptitude technique du 2

ème degré spécialité

« pointeur mortier », le 31 décembre 2002. De retour en régiment, il occupe le poste de conducteur poids lourd et magasinier et est promu au grade de brigadier-chef de 1

ère classe le

4 avril 2006.

Le 1er

janvier 2009, il rejoint le groupement de soutien de la base de défense (GSBdD) de La Valbonne nouvellement créé, où il exerce la fonction de permanent du bureau « tir ». Exemplaire en toutes circonstances, doté d’une excellente condition physique, il donne entière satisfaction. Le 1

er septembre 2011, avec le transfert du bureau « tir » du camp de La Valbonne,

il est de nouveau affecté au 68ème

régiment d’artillerie d’Afrique.

Le 21 janvier 2013, il est projeté dans le cadre de l’opération « Serval », au Mali, en tant qu’adjoint pupitreur « Atlas ». Le 6 mars 2013, en début de matinée, un détachement de l’armée malienne conduisant des opérations de fouilles et de reconnaissance a été pris à partie par des groupes terroristes dans la région de Tin Keraten, au nord-est d’Imenas, à une centaine de kilomètres de Gao. Au cours de cet accrochage, le brigadier-chef Pingaud, inséré auprès du bataillon malien, a été mortellement touché. Transporté vers l’antenne chirurgicale avancée de Gao afin d’y être opéré, il est malheureusement décédé des suites de ses blessures quelques heures après. Il est le quatrième soldat français à mourir au combat depuis le lancement de l’opération « Serval ».

Le brigadier-chef de première classe Wilfried Pingaud était titulaire de la médaille d’or de la Défense nationale, de la médaille commémorative française avec agrafe « Afghanistan » et de la médaille d’outre-mer avec agrafes « République du Congo » et « République Centrafricaine ».

Agé de 36 ans, le brigadier-chef de première classe Wilfried Pingaud était marié et père de deux enfants. Il a été tué dans l’accomplissement de sa mission au service de la France.

Le 68ème

régiment d'artillerie d'Afrique…

Le 68ème

régiment d’artillerie d’Afrique (68ème

RAA) est le régiment d’appui polyvalent de la 3ème

brigade mécanisée (3

ème BM) installée à Clermont-Ferrand.

À la convergence des traditions et de la modernité, le 68ème

RAA est l’héritier des régiments d’artillerie d’Afrique. Il est le dépositaire du patrimoine de ces régiments aujourd’hui disparu. Créé en 1941 à Tlemcen (Algérie), il a pour devise : « De l’audace, toujours ». Il a été engagé dans la bataille de Tunisie en novembre 1942. À partir de février 1943, il a participé à l’offensive en Afrique du nord et notamment à la victoire de Djebel Zaghouan en mai. À l’issue des opérations, il a été rééquipé avec des automoteurs américains M7 « priest ».

Incorporé au sein de la 1ère

division blindée, le « 6.8 » a été la première unité d’artillerie à débarquer en Provence, le 15 août 1944, sur la plage de La Nartelle. Le 23 août 1944, au cours des combats menés à Marseille, il a perdu son chef, le colonel Rousset, tombé au champ d’honneur. Poursuivant sa progression, il a, en un mois, remonté la vallée du Rhône, libérant au passage sa ville marraine, Anse, traversé la Bourgogne et atteint les Vosges. Participant à partir de novembre à la bataille d’Alsace, le « 6.8 » a contribué à la libération de Mulhouse. En avril, il est entré avec la 1

ère DB en Allemagne et ses

trois groupes ont pris part aux différentes phases de la campagne finale. La capitulation de l’ennemi l’a arrêté au pied des Alpes autrichiennes.

Les actions du régiment au cours de ce conflit lui ont valu trois citations et ces mots du général de Gaulle « unité légendaire sans laquelle aucune victoire n’eût été possible ». Entre 1946 et 1984, il a occupé successivement les garnisons de Périgueux, Sarrelouis, Trèves, Landau et Phalsbourg. Depuis 1984, année de sa professionnalisation, il est implanté sur le camp de La Valbonne et rattaché à la 3

ème BM

depuis 1999. Le 68ème

RAA a recouvré son appellation d’origine, le 1er

juillet 2004. Très attaché à ses traditions, il organise chaque année une journée dite de « l’artillerie d’Afrique » destinée à entretenir le souvenir des 8 régiments d’Afrique dont il est le dépositaire.

Mission : Par la concentration massive et brutale de ses feux, le 68ème

RAA est en mesure de marquer la volonté de chef interarmes dans des moments capitaux de la bataille. Il assure les missions suivantes au profit de la 3

ème brigade mécanisée : appui direct des unités au contact ou groupement interarmes ;

neutralisation dans la profondeur ; tir de contre batterie ; défense contre les menaces aériennes et recueil et renseignement. Opérations extérieures les plus récentes : Djibouti, Nouvelle Calédonie, Afghanistan (2010), Liban, Djibouti, Mayotte, Afghanistan (2011).

Composition : fort de 800 hommes et femmes, il est composé de : 2 batteries sol-sol ; 1 batterie sol-air - 1 batterie de renseignement - 1 batterie de commandement et de logistique et 1 unité de réserve.

Matériel : le 6.8 est équipé de moyens humains efficients et de matériels modernes : canon CAESAR, mortier de 120 mm ; système d’information et de commandement ATLAS , SIRASA, MAESTRO ; MISTRAL SATCP ; VAB ; RATAC ; RASIT ; Drone ; VAB OBS. - PVP.

ATLAS : l'Automatisation des Tirs et Liaisons de l'Artillerie Sol/sol (ATLAS) équipe les régiments d'artillerie canon en remplacement du système ATILA. Il est un système de gestion et de transmission automatique des informations entre les principales équipes du régiment dans la fonction « feux » mais aussi dans les fonctions commandement, renseignement, logistique et NBC. La gestion est centralisée par le poste de commandement régimentaire (PCR) qui assure la gestion des unités, la désignation des unités de tir. Le calcul des éléments de tir est réalisé aux postes de commandement batterie et au niveau des pièces équipées de CALP (AUF1, AUF2, CAESAR). Le système est reconfigurable en fonction des besoins opérationnels. Il permet l'interopérabilité avec les alliés et la liaison avec les autres systèmes de commandement de l'armée de Terre. Il intègre le 155 mm et le mortier de 120mm.

CAESAR (camion équipé d'un système d'artillerie), est un automoteur à roues au gabarit routier, qui transporte son équipe de pièce ainsi que 16 coups complets. Son châssis Mercedes-Unimog est d'une grande agilité. Il est doté d'un pointage automatique, d'un cinémomètre, de terminaux ATLAS. Son tube de 52 (calibre 155mm) et sa chambre sont aux standards de l'OTAN.

Performances : vitesse sur route : 90 km/h - autonomie : 600 km - cadence de tir : 6 coups/mn - portée des munitions : 40 km - mise en batterie : moins de 1 mn - pointage en gisement : sur + ou – 17° - pointage en site : de 19 à 68°.

Caractéristiques : poids à vide : 15,4 tonnes - poids en ordre de combat : 17,7 tonnes - poids de l’artillerie : 7 tonnes - longueur : 10 m - hauteur : 3,3 m - largeur : 2 m.

MISTRAL (Système d'arme sol –air) : le MISTRAL est un système d'arme à très courte portée destiné à compléter la couverture sol-air du corps blindé et mécanisé. Il assure aux unités isolées leur propre défense antiaérienne. Ses objectifs sont des avions volant jusqu'à Mach 1,2 entre 10m et 3 000m et des hélicoptères en mouvement ou en vol stationnaire. Le MISTRAL est utilisé couplé au radar d'alerte SAMANTHA qui permet la détection des aéronefs jusqu'à 15 km environ. En version portable, le système de lancement se compose : d’un trépied avec un siège solidaire ; des équipements : une lunette de visée, un collimateur, un dispositif JPF, un calculateur et un dispositif de commande en direction et en site par poignée.

Caractéristiques : longueur : 1,98 m - poids total : 51 kg - missile de 90 mm de 19 kg - un tube de lancement de 5 kg - une charge militaire à billes de 3 kg

Performances : vitesse maximale : Mach 2,6 - portée maximale : 6 km - portée minimale : 500 m - temps de réaction : 5s sans pré-alerte (1

er tir) et 3s avec pré-alerte (radar) - rechargement : 30s.

Equipage : 1 chef de pièce - 1 tireur - le transport de l’arme et d’une munition nécessite 2 porteurs.

Munition : le missile est du type « tire et oublie » guidé par un autodirecteur infrarouge passif. Il est placé prêt au tir à l'intérieur de son container lui-même porté par un homme et mis à poste sur le système de lancement pour effectuer le tir.

Transmission : IFF – liaison MF avec SAMANTHA (centre de coordination et d’alerte qui entre progressivement en dotation et dont une trentaine de sections SATCP doivent être équipées, ce qui permettra de les relier à la chaîne de coordination dans la 3

ème dimension. Cet équipement permet de

conduire l’exécution de la mission de la section MISTRAL dans les domaines de la surveillance, de l’alerte et de l’identification ; il effectue la coordination des feux selon les directives et ordres venant de l’échelon supérieur et assure le commandement du l’unité sol-air (PC de section).

DRAC (drone de reconnaissance au contact) : ce drone est un moyen d'observation destiné a collecter des informations, de jour comme de nuit, en temps réel sur une profondeur d'une dizaine de kilomètres tout en s'affranchissant des masques naturels. Le système est à la fois rustique et performant. Un système DRAC se compose de deux vecteurs aériens, de deux consoles de suivi et d'exploitation de mission, de deux capteurs jour et un de nuit. Il est mis en œuvre par une équipe de deux hommes. Le vol et l'atterrissage se font en mode autonome (aucune expérience d'aéromodélisme requise). Faciles d'emploi et de mise en œuvre, de masse et d'encombrement réduits, ils permettent d'envisager la réalisation de missions avec une grande souplesse et des cycles de coordination et de décision courts.

Caractéristiques : envergure : 3,40 m - longueur : 1,40 m - masse : 8,3 kg - vitesse 60 à 90 km/h - endurance : 1h15mn - hauteur utile de vol : 80 m à 300 m - vol par vent : inférieur à 15 m/s - altitude de décollage : 0 à 2 500 m - niveau sonore : détectable de 0 à 300 m - portée des liaisons : 10 km maximum à une hauteur de 500m - masse charge utile : 1,5 kg - avec caméra de jour, détection d’un véhicule : 1 500m - détection d’un homme : 700m – reconnaissance : 700 m – identification 400 m - avec caméra de jour, détection d’un véhicule : 400m - détection d’une homme : 250m – reconnaissance : 200 m.

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► Les oiseaux, un autre péril au Mali…

En anglais, on appelle cela un « bird strike » (collision aviaire). Mais le terme fait sourire jaune : après les trois collisions d'oiseaux et d'ATT danois et allemand au Mali, c'est un des deux C-130 belges qui a été endommagés. « L'attaque » est intervenue à l'atterrissage à Tombouctou, et a frappé l'aile droite, faisant un trou de 20 à 30 cm. Malgré tout, le Hercules belge a poursuivi jusqu'à Ouagadougou où des experts ont complété la réparation sommaire.

► Dans les roches de l'Adrar de Tigharghâr, une bataille cruciale est engagée...

Ceux qui ont eu l'occasion de s'y rendre s'accordent sur un point : l'Adrar de Tigharghâr semble avoir été spécialement créé par le dieu des rébellions pour abriter des combattants en guerre contre des forces conventionnelles. Dans le massif rocheux, il coule une eau abondante, qui fait pousser une végétation épaisse, des avantages déjà précieux dans cette région de soif et d'aridité où boire et se cacher sont une affaire de vie ou de mort. De plus, des rochers y ont judicieusement été creusés par la nature pour fournir de nombreux abris. Historiquement, l'Adrar de Tigharghâr a été un lieu de refuge pour les rébellions touareg combattant l'armée malienne ou la puissance coloniale, la France. Aujourd'hui, c'est dans ce massif que se livre une phase cruciale de l'opération militaire française en cours contre les rebelles islamistes alliés d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

RÉORGANISATION PARTIELLE DES REBELLES

La première partie de l'intervention française au Mali avait été un défi de logistique et de vitesse, une opération de mouvement de plusieurs semaines pour bousculer les alliés d'Aqmi à travers le pays, jusqu'au fleuve Niger et aux villes principales qui se trouvent sur ses berges, de Tombouctou à Gao. Les combats dans cette période ont été marginaux. Les rebelles évitaient l'affrontement, abandonnant les villes après avoir subi des frappes aériennes. Une partie des hommes du Mujao (Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest), d'Ansar Eddine (mouvement qui a éclaté depuis) et de certains de leurs alliés d'Aqmi se sont donc dispersés dans plusieurs zones du nord Mali, passant pour certains dans les pays voisins, tout en s'efforçant d'échapper à la surveillance aérienne. Ils sont parvenus à se réorganiser partiellement, parvenant à monter des attaques à Gao et des attentats-suicides dans plusieurs villes, à partir de poches à l'intérieur du pays, où ils jouent des difficultés et de l'étendue du terrain pour se rendre insaisissables.

ÉCHAPPER AUX DÉTECTIONS THERMIQUES

Comment combattre efficacement des groupuscules en mouvement presque permanent, camouflés dans le paysage, évitant de communiquer autrement que par messagers, de se regrouper pour servir de cible ou de faire chauffer trop de moteurs à la fois pour échapper aux détections thermiques ? Ces tactiques pesaient jusqu'à présent sur le futur de l'opération française « Serval », menacée de dilution à l'échelle d'un territoire plus vaste que l'Hexagone. Mais l'Adrar de Tigharghâr a peut-être servi de capitale informelle à cette armée des ombres islamistes. C'est là que se joue la seconde phase, cruciale, de la guerre au Mali, menée par des troupes françaises et tchadiennes, avec l'aide de certains Touareg. Pour Bilal ag Cherif, le chef de la rébellion touareg du MNLA, (Mouvement national de libération de l'Azawad), associée discrètement à l'alliance franco-tchadienne qui mène les combats dans le massif : « Il y a de nombreuses zones où se trouve Aqmi, jusqu'à l'ouest de Tombouctou, mais Tigharghâr, c'est leur point d'ancrage. C'est là que se trouve le gros de leurs forces, humaines comme matérielles. Le combat en cours y est d'une importance capitale ».

PLATEFORME POUR DES OPÉRATIONS KAMIKAZES

Des combattants semblent avoir trouvé refuge dans le massif, où avaient été constitués des stocks de munitions, de vivres et de carburant en prévision d'une longue période de guerre de harcèlement.

La zone, considérée comme inexpugnable, aurait pu constituer une parfaite plateforme de lancement pour des opérations kamikazes ou des attaques éclairs dans le nord du pays. Les forces françaises y sont désormais en opération avec des moyens terrestres et aériens au sujet desquels il n'existe pratiquement aucune information. Pour faire nombre et bloquer les issues du massif, les alliés tchadiens sont là en renfort. Aucun soldat malien n'a été associé à l'opération.

Un notable d'Aguelhok, de passage à Kidal, témoigne de l'importance des opérations en cours : « Il y a les troupes françaises et tchadiennes au sol, mais aussi beaucoup de frappes de Tigre ». Il explique que les forces tchadiennes sont entrées par deux axes différents dans le massif, pour prendre en tenaille les groupes rebelles. La taille de la zone où ces derniers opèrent aurait ainsi été diminuée par deux au cours des deux dernières semaines. « Les opérations, maintenant, c'est à peu près dans une zone de trente kilomètres sur trente », assure un responsable au sein des organes de sécurité du MNLA, très impliqué dans ce dossier. Selon le notable d'Aguelhoc, deux camps d'entraînement du Mujao ont été touchés par des frappes aériennes récemment. Plusieurs dizaines de recrues des environs de Gao y ont été tuées.

Dans les combats des derniers jours, les forces tchadiennes ont été au premier rang. Eux qui aiment tant les charges héroïques pied au plancher en milieu découvert, qu'ils appellent « la guerre au Sahara », menée à bord de leurs pick-up chargés jusqu'à la gueule de guerriers, de fûts d'essence et de munitions, tirant au RPG à bout portant sur l'ennemi, les voici dans un milieu qui s'est transformé en piège le 22 février. Sidi Mohammed ag Saghid, dit « Trois Trois », chef de la sécurité du MNLA, explique : « Les Tchadiens avançaient avec une grosse colonne de 200 véhicules environ. Ils sont tombés dans une embuscade et la colonne a été coupée en deux. Mais ensuite, ils ont lancé leur propre attaque et ils ont durement frappé les islamistes ».

Dans l'Adrar de Tighargâr, le renseignement joue un rôle clef. Les frappes aériennes françaises visent des dépôts, des abris ou des camps grâce à des informations précises recueillies au sol. Il y a quelques jours, un jeune garçon d'Aguelhok, la ville la plus proche, qui posait des dispositifs de pointage pour les frappes aériennes françaises, a été surpris par les rebelles islamistes et exécuté, selon le responsable de l'administration locale qui dit sa crainte en entendant les détonations sourdes dans le massif voisin, tout en reconnaissant que les tirs « s'éloignent ». Tigharghâr est-il en train de constituer une nasse rocheuse, finalement, où serait enfermé le plus gros des forces rebelles islamistes ? Aucun témoin extérieur n'a pu approcher de la zone pour s'en rendre compte. Cette bataille cruciale se livre loin des regards.

EXFLITRATION

On ne peut donc qu'ébaucher l'hypothèse qu'un tri est en train de s'effectuer entre les mieux organisés des combattants, capables de se faufiler vers l'extérieur, et les recrues moins affûtées. Une source locale bien informée, qui vient de passer quelques jours en brousse dans les abords de l'Adrar, témoigne : « La nuit, on entend des petits groupes de trois à cinq pick-up qui avancent, tous feux éteints, pour sortir des rochers et prendre la direction de l'Algérie ou de Taoudenni ». Il existe des zones rebelles près de Gao, près d'Ansongo. Mais pour les forces qui quittent Tighargâr, c'est vers les zones arides du nord, où la chaleur qui monte de jour en jour rendra bientôt la vie et les opérations militaires particulièrement difficiles, qu'il est possible à des combattants isolés de s'exfiltrer. Cela revient pour eux à gagner des zones encore plus lointaines pour survivre. Cela ne règle pas le cas d'autres poches rebelles au Mali, mais cela pourrait casser une partie de l'architecture de la guérilla au nord Mali.

Source : Jean-Philippe Rémy - Kidal (Mali) Envoyé spécial

► Point de situation : (du 04/03 18h au 07/03 18h)… Les opérations aériennes se sont poursuivies avec près de 90 sorties principalement dans la région de Tessalit, d’Imenas et de Tin Keraten. Environ 30 sorties ont été dédiées aux frappes aériennes permettant la neutralisation de groupes terroristes, la destruction de plusieurs postes de combat et d’un plot logistique. Un peu plus d’une trentaine d’autres sorties a été consacrée au transport de nos forces et de nos matériels. Les sorties restantes ont été dédiées au soutien des opérations.

Le dispositif « air » de l’opération « Serval » se renforce sur Bamako avec l’arrivée de 4 C160 aux côtés des 6 Mirage 2000D et 2 C135 déjà présents. A N’djamena, 2 Rafale sont arrivés aux EFT. Ils doivent remplacer les 2 Mirage F1 CR actuellement présents sur le sol tchadien.

Au sol, ces derniers jours ont été marqués par la poursuite des opérations de fouilles méthodiques dans la vallée d’Amettetai et par des combats entre les forces françaises, les forces armées maliennes et les groupes terroristes dans la région de Gao. Dans la vallée d’Amettetai, le GTIA 3 et le GTIA TAP poursuivent les opérations de fouilles dans le sanctuaire terroriste. A ce jour, les soldats français ont découvert plus d’un millier de roquettes et de grenades, plus de 60 000 munitions en tout genre, près de 1 500 obus de tout type et une vingtaine d’armements lourds (canon 122D30, BM21, …). Depuis le début des opérations dans cette zone, ce sont un peu plus d’une centaine de terroristes qui ont été neutralisés. A Gao, depuis les incidents du 21 et 22 février, les éléments du GTIA 2, les forces africaines et maliennes conduisent quotidiennement des opérations de reconnaissance et de fouille dans cette région.

Le 06 mars, en début de matinée, le brigadier chef Pingaud, qui appartenait au détachement de liaison français auprès du bataillon malien a trouvé la mort au cours d’un échange de tir entre les éléments maliens et des groupes terroristes dans la région de Tin Keraten. Les éléments maliens renforcés par les éléments du GTIA 2 et appuyé par une patrouille de Mirage 2000D ont nettoyé la zone et ont neutralisé une dizaine de terroristes. A Menaka et Tombouctou, les opérations de contrôle de zone se poursuivent afin de maintenir la sécurité de ces régions.

La journée du 7 mars a été marquée par la visite du ministre de la Défense qui s’est rendu dans la vallée d’Amettetai, à Gao ainsi qu’à Bamako afin d’apporter son soutien aux soldats français déployés dans l’opération « Serval ». Il leur a adressé un message de fierté et d’encouragement à l’égard de la mission qu’ils effectuent contre les groupes terroristes. Le ministre de la Défense a rendu hommage aux quatre militaires morts pour la France au Mali : le commandant Damien Boiteux, l’adjudant Harold Vormezeele, le caporal Cédric Charenton et le brigadier-chef Wilfried Pingaud.

Ce sont près de 4 000 militaires français qui sont déployés au Mali aux côtés de 6 300 soldats africains de la MISMA et du Tchad.

► Jean-Yves Le Drian est arrivé au Mali…

Jean-Yves Le Drian est arrivé au Mali pour féliciter et encourager les 4 000 militaires français engagés dans l’opération « Serval ».

Tessalit, le 7 mars 2013. Le ministre de la Défense est arrivé ce matin à Tessalit, au nord du Mali, pour y rencontrer les militaires français engagés dans l’opération « Serval ». Il leur a adressé un message de fierté et d’encouragement à l’égard de la mission qu’ils effectuent contre les groupes terroristes qui avaient fait du massif des Ifoghas leur sanctuaire. « En délogeant les djihadistes de leurs derniers bastions, vous êtes les têtes de pont de cette guerre sans répit que la France a décidé de livrer contre les groupes terroristes qui sévissent encore au Mali. Sur vous, ainsi que sur nos frères d’armes tchadiens, dont je sais les souffrances et dont je salue le grand courage, repose désormais une grande part du succès de l’opération « Serval » », a-t-il déclaré aux militaires français lors d’une adresse prononcée ce matin sur l’aéroport de Tessalit.

Auparavant, Jean-Yves Le Drian s’est rendu dans la vallée de l’Amettetaï, au cœur du massif des Ifoghas où viennent d’être livrés des combats visant à libérer cette vallée des groupes terroristes les plus aguerris, les plus installés et les plus organisés. Les opérations conduites par nos forces dans l’Amettetaï ont permis de neutraliser une grande partie de leurs moyens d’action terroriste et de mettre un terme à l’impunité dont jouissaient ces groupes. Le ministre de la Défense a rendu hommage à nos quatre militaires morts pour la France au Mali : le commandant Damien Boiteux, l’adjudant Harold Vormezeele, le caporal Cédric Charenton et le brigadier-chef Wilfried Pingaud.

La détermination de la France, engagée depuis le 11 janvier dernier pour rendre sa souveraineté à l’Etat et au peuple malien, est totale. Conduites sous l’autorité du président de la République, nos opérations seront menées jusqu’à leur terme.

► La résistance des jihadistes surprend les forces françaises et tchadiennes…

Au nord du Mali, dans le massif des Ifoghas, la bataille fait rage depuis dix jours. De l'aveu des militaires français et tchadiens, les jihadistes se battent avec beaucoup de détermination. Et selon l'état-major français, la bataille risque de durer encore plusieurs jours.

« Ce sont des combats au sol à moins de cent mètres. Les jihadistes vont d'une grotte à l'autre. Et malgré leurs pertes, ils ne renoncent pas », confie un membre de l'état-major français. Pourquoi une telle opiniâtreté ? « Parce qu'ils sont dans une forteresse naturelle de 25 km sur 25 km, et que leurs chefs sont sans doute avec eux », souligne ce haut-responsable, qui se dit incapable de confirmer la mort d'Abou Zeid et de Mokhtar Belmokhtar. « Les jihadistes veulent aussi protéger leur arsenal de guerre », ajoute-t-il.

A mesure qu'ils progressent, vallée par vallée, les soldats français et tchadiens sont stupéfaits par la quantité d'armes qu'ils découvrent. Très peu de missiles, et aucun en état de marche. En revanche, des tonnes de lance-roquettes et d'explosifs. Des ordinateurs aussi, que Français et Tchadiens ont récupérés intacts, et qu'ils ne vont pas manquer de faire parler. Par ailleurs, quelques jihadistes ont été faits prisonniers.

Combien d'entre eux ont réussi à quitter la zone ? « Moins qu'on ne le pensait », répond le responsable français. « Comme la frontière algérienne est verrouillée, ils essaient de s'enfuir vers la Libye en passant par le Niger. Mais depuis que nos avions ont détruit leurs dépôts de carburant, ils manquent de fuel », précise-t-il. Et d'ajouter : « Demain, le grand sujet de préoccupation, ce sera la Libye. Il faut que ce pays sécurise ses frontières ».

► Des tests ADN pratiqués sur les chefs djihadistes présumés…

C'est ce qu'a confirmé le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui précise que les services de l'armée sont à l'oeuvre pour tenter d'identifier Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar.

Des tests ADN sont pratiqués sur des corps d'islamistes tués au Mali afin de déterminer s'il s'agit bien des chefs de guerre Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar, a confirmé jeudi 7 mars le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, sur RTL. « Nous savons qu'il y a pas mal de chefs parmi les plusieurs centaines de terroristes qui ont été tués au cours des derniers jours lors des combats dans le massif montagneux des Ifoghas, à la frontière algérienne ». « Pour les précisions sur les identités, il faut faire des vérifications très précises avec l'ADN, c'est ce que les services de l'armée sont en train de faire », a-t-il dit. « Des chefs terroristes ont été anéantis » dans ce massif, avait déclaré mercredi le président François Hollande, en parlant de "succès".

Le Tchad, qui participe aux opérations avec la France dans cette zone, a annoncé la semaine dernière que ses militaires avaient tué les jihadistes Abou Zeid, haut responsable d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), et Mokhtar Belmokhtar, chef d'une branche dissidente d'Aqmi, mais Paris n'avait pas confirmé.

« Nous aurons terminé le ratissage de ce massif au moment dont a parlé le président de la République », a par ailleurs affirmé Laurent Fabius, se référant à l'annonce de François Hollande sur le début de retrait des troupes françaises du Mali en avril. « A partir d'avril, il y aura un début de décroissance des troupes. Ca ne veut pas dire qu'on va partir du jour au lendemain, il faut être très pragmatique, ça dépendra de ce qui se passe sur le terrain », a-t-il précisé. « Bien sûr il ne s'agit pas de se retirer pour que les terroristes reviennent », a-t-il déclaré, soulignant qu'outre l'Adrar des Ifoghas, « il reste une poche importante de terroristes dans la région de Gao », où un militaire français a été tué lors de combats mercredi.

► Le piège tissé par les Français ne serait pas étanche…

D'après les experts, les islamistes qui auraient la volonté de fuir peuvent très bien échapper au dispositif franco-malien dans l'Adrar des Ifoghas.

Certains djihadistes encerclés par les armées française et tchadienne dans l'Adrar des Ifoghas, dans le nord-est du Mali, vont tenir leurs positions et combattre jusqu'au bout, mais ceux qui voudront s'échapper le pourront et l'ont sans doute déjà fait, estiment des experts français. Les quelques dizaines ou centaines d'islamistes radicaux attaqués depuis trois semaines par 1 200 soldats français et 800 tchadiens dans un secteur de 25 km sur 25, dans ce massif de moyenne montagne, connaissent bien la région et le dispositif franco-tchadien n'est pas assez important pour créer autour d'eux une nasse étanche, ajoutent-ils.

« Il est évident que certains d'entre eux pourront s'exfiltrer », assure l'ancien chef d'un service français de renseignement, qui demande à rester anonyme. « Ils connaissent tellement bien le coin. Souvenez-vous d’Al-Qaïda dans les environs de Tora Bora (Afghanistan) : ils étaient encerclés et bombardés et une bonne partie a réussi à disparaître ». « Il est très difficile de quadriller une zone, si petite soit-elle, ajoute-t-il. Et on n'a pas assez d'hommes sur le terrain. Les ennemis connaissent par coeur le moindre caillou, certains sont basés là depuis des années. Ils ont des relations anciennes avec les tribus touaregs des environs, qui pourront éventuellement les aider. Ceux qui voudront vraiment s'enfuir s'enfuiront. Ne vont rester que ceux qui ont la volonté de se battre jusqu'à la mort ».

Les membres de l'opération « Serval » compensent la faiblesse de leurs effectifs, qui ne leur permet pas de former un cordon humain infranchissable autour de la zone encerclée, par leur supériorité aérienne. En plus de Mirage et d'avions Atlantique 2, équipés de caméras et de dispositifs infrarouges, l'armée française peut compter au Mali sur les images qui leur sont transmises par l'armée américaine, qui a, dans la région, des drones et des avions-espions. Ces appareils permettent, surtout la nuit, de repérer hommes et véhicules qui se déplacent grâce à leur signature thermique, un halo rouge synonyme de chaleur que les experts, notamment de la Direction du renseignement militaire (DRM) française, sont entraînés à reconnaître. Les djihadistes ont appris à contrer cette surveillance et tentent de diminuer leur signature thermique en progressant en très petits groupes là où c'est possible, à l'abri de la végétation, ou en recouvrant le capot de leurs Toyota de linges mouillés.

Mais il est probable que le dispositif aérien français et américain dans la zone ne permette pas une présence en l'air d'appareils-espions 24 heures sur 24, laissant aux candidats à l'exfiltration des possibilités de fuite, estime la même source. Le général (2S) Henri Poncet, ex-patron du commandement des opérations spéciales (COS) de l'armée française, rappelle que pour des opérations de ce genre, face à un ennemi aguerri et retranché ayant eu le temps de constituer ses lignes de défense, « le ratio est qu'il faut engager six à sept attaquants pour un défenseur ». « Et dans ce cas, bien malin celui qui est capable de dire combien ils sont, donc si nous avons assez d'hommes sur zone », ajoute-t-il. « L'histoire militaire fourmille d'exemples où les défenseurs sont parvenus à percer l'encerclement. Pendant la guerre d'Algérie, les katibas parvenaient régulièrement à percer les encerclements mis en place par l'armée française. Si on veut aller les chercher, il va falloir mettre des effectifs en face et payer le prix. C'est un travail pour l'infanterie de choc ».

Le spécialiste des questions de défense Pascal Le Pautremat rappelle lui aussi : « Quel que soit le dispositif en place, même avec davantage d'hommes et de moyens, il y a toujours des gens qui réussissent à passer. Certains ont réussi à fuir le ghetto de Varsovie. Sur un terrain pareil, il faut avancer par damiers : conquérir une zone, la sécuriser, puis la tenir, faute de quoi l'ennemi peut revenir. Mais pour cela, il faut des hommes. Les Ifoghas, c'est plus de 200 000 km2. L'opération qui a été menée est une victoire tactique pour une zone déterminée, mais après, il y a tout le reste ».