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V V O O I I N N F F O O S S #104 février - mars 2016 version originale association cinéphile nazairienne 18 rue Claude Bernard 44600 Saint-Nazaire [email protected] vendredi 26 fév. • 20h30 jeudi 10 mars • 20h30 Un film pareil à une vague qu'on ne voit pas venir, qu'on voit à peine gagner en force, et qui finalement déferle, impressionnante... Le propos est simple, presque banal : la vieille maman de Chantal Akerman a fait une chute et s'en remet sans s'en remettre, dans son appartement de Bruxelles. On sait ce que réservent de telles circonstances : les visites comptent davantage, rassurent puis inquiètent et, le temps d'avoir retenu la vie, d'avoir partagé tout ce qu'il était encore pos- sible de partager, vient tôt ou tard le jour où c'est fini. L'attachement, le déchirement, on sait ça aussi. Et on se dit que Chantal Aker- man entre sur ce terrain très délicat sans beaucoup de délicatesse : quand elle va en visite chez sa mère, elle pose la caméra sur un meuble et elle la laisse tourner, semblant ne pas s'en occuper... [...] Là, l'instinct de cinéaste de Chantal Akerman la guide magnifiquement : elle ne filme jamais ce qu'on s'attendrait à la voir filmer, et elle demande au documentaire bien plus que d'enregistrer la vie qui s'en va. Elle en fait un langage d'émotions indicibles. Frédéric Strauss •Télérama No Home Movie de Chantal Akerman Maman a cent ans de Carlos Saura Film complexe et fluide à la fois, Maman a cent ans part d’une histoire simple, l’anniversaire d’une vieille dame, pour gratter là où ça fait mal, aller débusquer derrière de joyeuses appa- rences toute la névrose d’une société post-franquiste. [...] L’allégorie est subtile, intelligente, mais elle scléroserait le film s’il s’y réduisait. Or le plaisir qu’on prend à le voir vient aussi, surtout, de cette galerie réjouis- sante de personnages, de cette charge contre la famille et de l’extraordinaire ta- lent du cinéaste à créer un monde à sa mesure : il alterne moments d’émotions (l’arrivée d’Ana, tel monologue de la grand-mère, ses rejets après sa « résur- rection »), de farce (la scène de l’es- sayage), et de comédie, sans que jamais rien ne soit souligné. La maîtrise du ci- néaste comme du scénariste éclate à chaque instant de ce film jouissif et pro- fondément pessimiste. Et le dernier plan, ce travelling arrière rapide, emprisonne sans espoir les personnages, confits dans leurs haines et leurs frustrations. Du grand art. François Bonini • avoir-alire.com samedi 19 mars • 20h30 L’Homme qui tua Liberty Valance John Ford revient sur l'histoire des États-Unis au tournant du dernier tiers du XIX ème siècle, celle qu'il n'a cessé de raconter depuis toujours, depuis, en particulier Stagecoach (La Chevauchée fantastique). Pour assurer la transition du temps de pionniers à celui de l'avènement de la justice démocratique, il met en scène trois personnages qui incarnent ce tour- nant historique, avec ses armes de ci- néaste, qui sait comment mettre en scène des registres complexes de tem- poralité. Christian Delage de John Ford

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VVOO IINNFFOOSS #104février - mars 2016

version originaleassociation cinéphile nazairienne18 rue Claude Bernard 44600 [email protected]

vendredi 26 fév. • 20h30

jeudi 10 mars • 20h30

Un film pareil à une vague qu'on ne voit pasvenir, qu'on voit à peine gagner en force, etqui finalement déferle, impressionnante...Le propos est simple, presque banal : lavieille maman de Chantal Akerman a faitune chute et s'en remet sans s'en remettre,dans son appartement de Bruxelles. On saitce que réservent de telles circonstances : lesvisites comptent davantage, rassurent puisinquiètent et, le temps d'avoir retenu la vie,d'avoir partagé tout ce qu'il était encore pos-sible de partager, vient tôt ou tard le jour oùc'est fini. L'attachement, le déchirement, on

sait ça aussi. Et on se dit que Chantal Aker-man entre sur ce terrain très délicat sansbeaucoup de délicatesse : quand elle va envisite chez sa mère, elle pose la caméra surun meuble et elle la laisse tourner, semblantne pas s'en occuper...[...] Là, l'instinct de cinéaste de ChantalAkerman la guide magnifiquement : elle nefilme jamais ce qu'on s'attendrait à la voirfilmer, et elle demande au documentairebien plus que d'enregistrer la vie qui s'en va.Elle en fait un langage d'émotions indicibles.

Frédéric Strauss •Télérama

No Home Movie de Chantal Akerman

Maman a cent ans de Carlos Saura

Film complexe et fluide à la fois,Maman a cent ans part d’une histoiresimple, l’anniversaire d’une vieilledame, pour gratter là où ça fait mal, allerdébusquer derrière de joyeuses appa-rences toute la névrose d’une sociétépost-franquiste. [...]L’allégorie est subtile, intelligente, maiselle scléroserait le film s’il s’y réduisait.Or le plaisir qu’on prend à le voir vientaussi, surtout, de cette galerie réjouis-sante de personnages, de cette chargecontre la famille et de l’extraordinaire ta-lent du cinéaste à créer un monde à sa

mesure : il alterne moments d’émotions(l’arrivée d’Ana, tel monologue de lagrand-mère, ses rejets après sa « résur-rection »), de farce (la scène de l’es-sayage), et de comédie, sans que jamaisrien ne soit souligné. La maîtrise du ci-néaste comme du scénariste éclate àchaque instant de ce film jouissif et pro-fondément pessimiste. Et le dernier plan,ce travelling arrière rapide, emprisonnesans espoir les personnages, confits dansleurs haines et leurs frustrations. Dugrand art.

François Bonini • avoir-alire.com

samedi 19 mars • 20h30 L’Homme qui tua Liberty Valance

John Ford revient sur l'histoire desÉtats-Unis au tournant du dernier tiersdu XIXème siècle, celle qu'il n'a cessé deraconter depuis toujours, depuis, enparticulier Stagecoach (La Chevauchéefantastique).Pour assurer la transition du temps de

pionniers à celui de l'avènement de lajustice démocratique, il met en scènetrois personnages qui incarnent ce tour-nant historique, avec ses armes de ci-néaste, qui sait comment mettre enscène des registres complexes de tem-poralité.

Christian Delage

de John Ford

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VOinfos #104

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vendredi 26 février 2016 • 20h30

Ana revient avec Antonio dansle manoir où elle fut gouver-nante quelques années aupara-vant pour fêter les cent ans dela grand-mère. Elle découvreque dans la famille certaines

choses ont changé et d’autrespas tant que ça : les questionsd'héritage et de jalousie vien-nent épicer ce qui s'annonçaitcomme un séjour reposant...

Maman a cent ansCarlos Saura • Espagne • 1979 • 1h35

Six ans après Anna et lesloups, Saura propose unesuite à ce premier opus de

1973 et retourne dans la mêmemaison. Il reprend les mêmespersonnages incarnés par lesmêmes comédiens. Dans ce jeude pistes et de symboles que leréalisateur propose la maisonpourrait être l'Espagne, occupéetoujours par une mère autoritaireet ses fils, symboles des piliersde la société espagnole.Le militaire est décédé entretemps, comme Franco et aussil'acteur José María Prada. Sesdeux frères, le religieux mys-tique et le réprimé sexuel, euxsont bien présents... En tête d'uncasting exceptionnel, on retrouveGeraldine Chaplin, compagne etégérie de Saura, ils travaillentensemble pour la neuvième etdernière fois.Nominé pour l'oscar du meilleurfilm étranger, primé à San Se-bastián, Maman a cent ans meten scène dans le rôle titre Ra-faela Aparicio, comédienne an-dalouse âgée en réalité de 73 ans,qui pousse plus loin encore sonpersonnage. Au sommet de sonart, cette actrice injustement mé-connue malgré ses 180 films, est

enfin saluée par la critique.Saura, convaincu de se trouverdans une voie sans issue, est surle point de rompre le tandemqu’il forme avec le producteurElías Querejeta. Les temps chan-gent : Franco est mort et déjà lacensure évolue, la société espa-gnole bouge très vite, les som-bres heures de la dictatures’éloignent. Saura est lucide : sesfilms auront été jusque là unemanière pour lui de se libérerd'une obsession ou plutôt d’ob-sessions personnelles mais avecune dimension politique et col-lective qui explique son succèsauprès du public. Maman a centans, écrit seul, sans la main com-plice d’Azcona, est le derniervolet de cette sorte de catharsiscollective et reste l’un de sesfilms le plus populaires avec uncertain goût pour l'excès et l’ hu-mour noir.A 47 ans, le Saura novateur évo-lue et une nouvelle vie person-nelle et professionnelle pour luisans Géraldine Chaplin dans unpays en pleine mutation... Il tour-nera la page deux ans plus tarden démarrant une nouvelle car-rièremarquée par ses films musi-caux (Noces de sang, Carmen...)

C a r l o s S a u r ase passionne d'abord pour la photogra-phie. En 1952 il entre à l'Instituto de In-vestigaciones y ExperiencaCinematograficas et réalise après sondiplôme des reportages photos ainsique quelques documentaires, tout enenseignant la mise en scène. Préoc-cupé de réalisme social, Carlos Sauraréalise un premier long métrage sur lajeunesse délinquante, Los Golfos et dé-veloppe une critique acerbe de la so-ciété espagnole qui lui vaut denombreux conflits avec la censure. En1965 avec La Chasse il met au pointles grandes lignes de son univers :poids du passé dans l'inconscient depersonnages issus de la bourgeoisie,mélange de réalité et de fantasmes, etun style imprégné de la tradition roma-nesque et picturale espagnole. Son oeu-vre, s'adresse à un public à même dedémêler l'écheveau de ses ellipses etmétaphores. A la suite du changementde régime le travail de Saura empruntedes chemins divers et il réalise entreautres des mélodrames raffinés surfond de chorégraphie. En 2003 il re-vient à ses premiers amours et met enscène El Séptimo día , tiré d'un fait di-vers sanglant. Après Flamenco etTango, Saura boucle sa trilogie consa-crée à la chanson urbaine avec Fados(2007) et continue inlassablement d'ex-plorer la facette musicale du cinéma.

festiva

l du film

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Comme une fin de cycle...

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No Home MovieChantal Akerman • France Belgique • 2016 • 1h55

“Parce que ce film est avanttout un film sur ma mère,ma mère qui n'est plus. Surcette femme arrivée en Bel-gique en 1938 fuyant la Po-logne, les pogroms et les

exactions. Cette femmequ'on ne voit que dans sonappartement. Un apparte-ment à Bruxelles. Un filmsur le monde qui bouge etque ma mère ne voit pas.”

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C h a n t a l A k e r m a nintègre l'INSAS, école belge de cinéma à 17ans, déterminée à devenir réalisatrice aprèsavoir vu Pierrot le fou. Dès Saute ma ville, elleest présente sur l'écran, ce qui sera fré-quent, comme actrice Je, tu, il, elle ou com-mentatrice News from home, Nuit et jour.Ses débuts se font sous le signe de l'expéri-mentation, après un séjour à New York et ladécouverte de l'avant-garde américaine, sur-tout les films du Canadien Michael Snow, fon-dés sur la durée et l'étirement du temps. Elle en conserve le sens de la dédramatisa-tion, de l'utilisation du son et du plan fixe. Lacinéaste privilégie les thèmes de la margina-lité, des déambulations, du féminisme, del'autobiographie, du voyage et de l'errancepar lesquels elle exprime son inconfort denomade vouée à l'exil. Ses films les plus im-portants sont Jeanne Dielman, 23, quai duCommerce, 1080 Bruxelles, son chef-d'œu-vre qui présente une description méticu-leuse, en illusion de temps réel de l'aliénation.Les Rendez-vous d'Anna, un très autobiogra-phique road movie en train, la comédie musi-cale Golden Eighties, une variation à la Demyde ses thèmes habituels, une comédie ro-mantique américaine Un Divan à New Yorket La Captive, adaptation de La Prisonnièrede Proust. En 2006, elle détourne la com-mande d’un documentaire sur Israël pourrevenir à un travail plus personnel, son plusintime. La conclusion de ce film, intitulé Là-bas, est : « Le paradis n'existe pas. » ChantalAkerman qui était aussi écrivaine et plasti-cienne s’est donné la mort à 65 ans, le 5 oc-tobre 2015, à Paris.

jeudi 10 mars 2016 • 20h30

Il y a 40 ans tout juste, Chantal Akerman osait Jeanne Diel-man, quelques heures dans la vie ordinaire d’une ménagèrebruxelloise : cuisiner, faire le lit, se coiffer, mettre la table,

ouvrir et refermer la soupière… un film honni et adulé, unebombe à retardement déroulant de façon imparable un enchaîne-ment de rituels répétitifs, jusqu’à ce qu'advienne l'inexorable.Aujourd'hui, avec No home movie, la cinéaste met une autre mé-nagère bruxelloise au cœur de son film, sa propre mère, et nousflanque une fois encore sous le nez la banale monstruosité du quo-tidien.C'est une chose fragile, un arbre. Fouetté par le vent, il faut un peude temps pour se rendre compte combien il peut souffrir et com-prendre qu'il pourrait finir par se briser. Ce premier plan de qua-tre minutes trente sur un arbre maltraité par la tempête ouvre cequi sera donc le tout dernier film de Chantal Akerman, No homemovie. Difficile de le regarder sans y penser à chaque instant.Cette première installation dans le temps du cinéma, on peut l'ac-cepter… ou pas. Si on l'accepte, on risque quelque chose, d'êtresaisi, cueilli, irrité, traversé de sentiments contradictoires qui mo-difient le regard et peut-être même ce je ne sais quoi d'immatérielque certains appellent l'âme, mais qu'on peut aussi nommer toutsimplement notre part d'humanité.Ce n'est qu'après le troisième plan fixe que le rideau s'ouvre surson sujet : la mère de la cinéaste dans son appartement àBruxelles. Comme les trois coups au théâtre, Chantal Akermanfait apparaître son personnage mais sans dramatisation, presquepar hasard… une présence fugace, une silhouette qui va entrer etsortir, fredonner, disparaître d'un cadre presque toujours saisieentre deux portes, parfois de dos, ou de très loin. Jamais nous nela verrons ailleurs qu'ici, entre ces quatre murs. L’ailleurs,lorsqu’il s’installe, revient toujours à ce lieu et ce personnage parle biais de skype, comme s’il était impossible de fuir, de couperles ponts, et par là, d’échapper à ses origines, à son passé.La première heure de No Home Movie installe tranquillement sonprocédé. Posée sur ce qui semble être une table ou un guéridon,une caméra capte les allées et venues de son personnage, lesrepas, les riens, le non événement, en somme tout ce que les filmsde famille ne s’attachent jamais à filmer : no home movie donc,ceci n'est pas un film de famille. Comme dans Jeanne Dielman,Akerman enregistre les "actions" bien au-delà de la durée néces-saire à la compréhension d'une information et ouvre ainsi unebrèche, une sorte de vertige existentiel. Car ce « rien » qu’elle

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s’obstine à filmer, n’est-il pas le rien dont l’ont entouréses parents : rien ne s’est passé, rien ne lui sera dit descamps de concentration, de la déportation. Il ne s'estrien passé.Après une heure très précisément, une coupure franchese produit. La caméra enregistre un long plan de près desept minutes sur un paysage désertique filmé d’une voi-ture. Puis lui succède un deuxième plan fixe sur un re-flet dans l’eau laissant deviner la cinéaste. Ce reflet,nous l’avons déjà vu précédemment sur l’écran de l’or-dinateur durant un appel par skype, reflet de celle quifilme se superposant à l’image du visage de sa mère.Car sans cesse tout au long du documentaire, l’imagede la cinéaste est évincée, comme en constante volontéde disparition : soit qu’elle se reflète dans l’eau ou dansl’écran de l’ordinateur, soit qu’elle passe furtivementdans un plan, soit qu’elle apparaisse de dos. Cette pré-sence désincarnée ne trouve existence que dans la voix,une voix questionnante, insistante souvent où subsis-tent des traces d’insomnies, d’alcool, d’angoisses, detabac et de peurs.Puis, tout bascule, et le film passe de l’exacerbation desdurées, à une sorte d’extension du domaine du filmable.

Tout s’agite, tout est pris de soubresauts, à l’image decette mère souffrante et secouée par une toux as-phyxiante.La cinéaste ne laisse plus advenir, elle traque désor-mais. Une voix crie dans le noir : « C’est Chantal ! »Péremptoire, dérangeante. La sœur de la cinéaste elleaussi est revenue à la maison. Les deux femmes sont ànouveau les enfants de cette mère, des enfants vam-pires, des gamines qui l’assaillent, la bousculent, l’em-pêchent de sombrer dans une scène à la limite dusupportable. Akerman n’est pas aimable. Elle n’a ja-mais cherché à plaire et c’est sans doute cette brutalité,cette violence assumée qui a rendu possible la radica-lité de son cinéma.Une dernière échappée dans le désert ne sert qu'un ul-time retour dans cet appartement maternel lui-mêmedéserté. La mère de la la cinéaste n'est plus, rien n'estdit. Seule l'immobilité demeure.Dans sa chambre d’enfant, Chantal tire le rideau. Der-nière image d’elle. Vie et cinéma se seront confondusjusqu'au bout.

Sarah Pialeprat • www.cinergie.be

Claire Atherton est monteuse.Elle est née en 1963 à SanFrancisco.Attirée par la philosophietaoïste et par lʼaspect visueldes idéogrammes, ellesʼoriente vers des études delangue et civilisation chinoises.Puis, elle intègre lʼEcole LouisLumière en formation profes-sionnelle.Elle commence par travaillerau cadre et à la lumière, ellesʼintéresse aussi au son, maiscʼest dans le montage quʼelletrouve sa voie. Certaines ren-

contres ont été fondatrices, ettout particulièrement celle deChantal Akerman. En 1986,elle monte Letters Home, filmpeu connu avec Coralie et Del-phine Seyrig. Ce travail a révélé une grandeconnivence et une sensibilitécommune, qui se sont accruesau fil du temps. Il sʼest pour-suivi dans les documentaires,fictions et installations de la ci-néaste.Dʼautres rencontres ont mar-qué la trajectoire de ClaireAtherton. Parmi elles, Luc De-

caster, Noëlle Pujol, AndreasBolm, et plus récemment Em-manuelle Demoris, Elsa Qui-nette, Christophe Bisson.Depuis quelques années,Claire Atherton est régulière-ment invitée à partager son ex-périence avec des étudiants,notamment à la FEMIS.En décembre 2013, la Ciné-mathèque de Grenoble etlʼÉcole supérieure dʼart et dedesign Grenoble-Valence sesont associés pour proposer lapremière programmation dé-diée à son travail de monteuse.

Nous recevrons pour nous parler de ce dernierfilm de Chantal Akerman, Claire Atherton, monteuse et amie de la cinéaste.

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samedi 19 mars 2016 • 17h

Il s’agit à travers des extraits filmiques d’interro-ger les rapports entre Histoire et Cinéma. En quoiont ils à faire ensemble ? Comment analyser cesdeux mises en récits du passé, qui ont toujours àvoir avec le présent ?On peut commencer par rappeler que dès ses ori-gines le cinéma a été fasciné par l’Histoire : en té-moignent les centaines de reconstitutionshistoriques, de la Passion du Christ à la Révolutionfrançaise. La Rome antique a donné naissance à ungenre, le péplum, et la conquête de l’Ouest à unautre, le western. La révolution soviétique s’est pro-

pagée à travers des films mythiques comme Le Cui-rassé Potemkine, Octobre, La nouvelle Babylone. On peut souligner aussi que l’image de cinéma peutêtre considérée comme la première archive duXXème siècle : ainsi un regard d’Humphrey Bogart,un geste de Buster Keaton, un éclair de désir chezRenoir, un paysage chez Terrence Malick, un re-gard camera chez Rossellini, un visage chez Go-dard, l’apparition d’un mort vivant chez Burtonrévèlent ce qu’est le XXème siècle. Au terme de cette rencontre nous pourrons ainsi dé-finir ce qu’est la «vertu historienne» du cinéma.

9ème leçon de cinémaCe rendez-vous annuel sʼadresse à tous ceux et celles qui aiment le cinéma, sans pour autantse sentir spécialistes. Il est l'occasion d'un beau voyage dans le septième art au fil dʼextraits pournous permettre dʼappréhender un des aspects du langage cinématographique. Cette annéenous aurons le plaisir de recevoir Christian Delage, historien et réalisateur, directeur de lʼIns-titut dʼHistoire du Temps Présent.

Histoire et Cinéma

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la leçonrestauration lé

gère sur place

le film

un rendez-vous en 3 temps

Le sénateur Stoddard, accom-pagnée de sa femme Hallie,débarquent à Shinbone pourl’enterrement d’un certainTom Doniphon. Sollicité par ledirecteur du journal, le Shin-

bone Star, Stoddard rappelleles évènements qui firent sacarrière , des années aupara-vant , lorsqu’il tenta de dé-barrasser la ville d’un bandittout puissant, Liberty Valance.

L’homme qui tua Liberty ValanceJohn Ford • Etats-Unis • 1962 • 2h03

Parmi les 140 films réalisés par John Ford,L’Homme qui tua Liberty Valance , se situe à lafin de la carrière de cet immense cinéaste. Ce

film de 1962 fait partie de ce que l’on appelle les «westerns crépusculaires » caractéristiques des années50 et 60, au même titre que La Prisonnière du désert(1956), Les Cheyennes (1964), ou son dernier longmétrage, La Frontière chinoise (1966), magnifique «western féminin » qui se déroule non plus à l’Ouestmais dans une mission chrétienne en Extrême Orientet qui met en scène sept femmes parmi lesquelles se

distingue, le héros, le Dr Cartwright, Anne Bancroft.Dans ces derniers westerns, John Ford développe unevision plus ambivalente de la conquête de l’Ouest etL’Homme qui tua Liberty Valance est à cet égard toutà fait exemplaire.Ford souligne à travers ce film la force des mythesfondateurs de la Nation américaine, il nous montrecomment fonctionne le rêve américain et on se sou-vient à jamais de la phrase « This is the West, Sir,when the legend becomes fact, print the legend » « icic’est l’Ouest et quand la légende devient réalité c’est

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la légende qu’on imprime». C’est donc à une nouvellevision de l’histoire de la conquête de l’Ouest que nousinvite John Ford et sa démarche éclaire de façon trèspertinente la leçon de cinéma de cet après midi.

En quoi ce film est il un western « atypique » etréussit à modifier notre regard sur ce genre ?La construction du film est particulièrement intéres-sante, elle joue sur un flash back qui se démultiplie toutau long de la progression du récit, et produit un verti-gineux enchâssement de flash-backs, des allers-retoursprésent-passé et passé -présent. Le tout s’inscrit toute-fois dans une structure classique, en boucle, le films’ouvre sur l’image du train qui arrive en gare de Shin-bone et se termine sur celle de son départ. Même lieu,même personnages mais notre vision du monde a pro-fondément changé.

Le choix dʼacteurs emblématiques des westernsmais dirigés à contre emploi met en valeur le géniecinématographique de Ford.Le cinéaste fait appel à deux monstres sacrés du cinémaaméricain. John Wayne, en quelque sorte son alter ego-c’est leur vingt-deuxième collaboration- incarne TomDoniphon, l’homme de l’Ouest qui parle peu, mais agitavec efficacité, défendant son repas par ces quelquesmots, « that’s my steak, Valance ». Il est aussi profon-dément humain, lucide, choisit de défendre l’hommede l’Est, renonçant pour cela à la femme qu’il aime.

John Wayne nous offre ici un nouvelle figure de héros,bien éloignée de celle à laquelle nous étions habitués.Aux côtés de « the Duke », le deuxième monstre sacréest James Stewart, « the dude », le type quelconque.On retrouve un peu le James Stewart des comédies deFrank Capra mais le jeune avocat idéaliste, maladroitquand il devient garçon de saloon, laisse place peu àpeu à un sénateur aguerri. C’est à Vera Miles (actricehitchcockienne, Le Faux Coupable, Psychose) et à LeeMarvin que Ford fait appel pour incarner la femme dusénateur, et le bandit, Liberty Valance. .../...Le registre comique et l’humour sont aussi présentsdans ce western atypique, notamment dans les sé-quences consacrées aux réunions électorales . On ap-précie beaucoup celle qui se déroule dans le saloon deShinbone, et la réplique du directeur du journal localqui, privé de boisson à cause de la fermeture du bar,déclare que « la démocratie va trop loin ».Film classique qui semble à première vue relativementsimple mais qui si l’on veut bien s’attarder un peu serévèle un film étonnant et d’une grande richesse. Laprésence de Christian Delage, historien du cinéma, di-recteur de l’Institut d’histoire du Temps Présent per-mettra de mettre en lumière la surprenante analysefordienne.C’est donc à un grand moment de cinéma , de décou-verte et de partage auquel nous vous invitons le sa-medi 19 mars. Martine Jehanno

samedi 19 mars 2016 • 20h30

Le Ranch Diavolo • Straight Shooting

Le Cheval de fer • The Iron Horse

Trois Sublimes Canailles • Three Bad Men

Tête brûlée • Air Mail

Le Mouchard • The Informer

La Chevauchée fantastique • Stagecoach

Vers sa destinée • Young Mr. Lincoln

Les Raisins de la colère • The Grapes of Wrath

La Bataille de Midway • The Battle of Midway

Les Sacrifiés • They Were Expandable

La Poursuite infernale • My Darling Clementine

Le Massacre de Fort Apache • Fort Apache

La Charge héroïque • She Wore a Yellow Ribbon

Rio Grande

L’Homme tranquille • The Quiet Man

La Prisonnière du désert • The Searchers

Les Cavaliers • The Horse Soldiers

Le Sergent noir • Sergeant Rutledge

Les Deux Cavaliers • Two Rode Together

L’Homme qui tua Liberty Valance • The Man Who Shot Liberty Valance

La Taverne de l’Irlandais • Donovan’s Reef

Les Cheyennes • Cheyenne Autumn

Frontière chinoise • Seven Women

filmographie de John Ford

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Une pétition a été lancée sur internet en soutien au JJaaccqquueess TTaattii,, cciinnéémmaa dd’’AArrtt && EEssssaaii deSaint-Nazaire. Celui-ci doit être transféré dans l’ex-cinéma Le France quand il sera rénové.Mais voilà : les travaux ont été reportés en 2020 et la démolition, elle, est annoncée pourcette année. Face à l’absurdité de la situation et afin de préserver pour les cinq prochainesannées un accès indépendant à la culture, les habitants de Saint-Nazaire se mobilisent :plus de 2500 signatures ont, à ce jour, été recueillies.Dans un bassin de cette importance, près de 150 000 habitants, il serait impensable quela population soit privée d'une salle qui programme près de 200 films par an dont la plu-part ne serait pas vue à Saint-Nazaire sans elle, privée d'un cinéma classé Art et essai avecles trois labels d'excellence -Recherche et découverte, Jeune public, Patrimoine et re-cherche, enfin d'un lieu essentiel de découvertes, d'échanges, de convivialité.Nous sommes des professionnel-le-s du cinéma, venu-e-s défendre les films que nous ai-mons à Saint-Nazaire. Nous connaissons le professionnalisme de l'équipe en place, l'in-vestissement des bénévoles qui l'entourent et la fidélité, la curiosité et l'exigence du public,tous animés d'une même passion pour un cinéma de qualité. Nous exhortons doncla municipalité de Saint-Nazaire à réexaminer ce dossier et à tout faire pour garantirdans un lieu dédié, sans interruption et en toute indépendance la continuité et la

de la scène nationale. Il serait inconcevable que l'activitéd'une structure de cette qualité, contribuant au rayonnement culturel de la ville de Saint-Nazaire au plan national, puisse être interrompue.

Nous professionnel-le-s du cinéma venu-e-s à Saint-Nazaire...lettre ouverte à la Municipalité de Saint-Nazaire

Vincent Amiel professeur en esthétique du cinéma à l'université Panthéon-Sorbonne, essayiste, critique ▪ David André auteur, réalisateur ▪ Emmanuel Atlan distributeur Les Acacias ▪ Damien Aubel rédacteur en chef cinéma de la revue Transfuge ▪ Hervé Aubron rédacteur en chef du Magazine littéraire, enseignant en cinéma université Paris III Sorbonne nouvelle ▪ Catherine Bailhache coordinatrice de l̓ ACOR Association des Cinémas de l'Ouest pour la Recherche ▪ Diane Baratier directrice de la photographie ▪ Jérôme Baron directeur du Festival des 3 Continents, présidentdu Cinématographe-Ciné-Nantes Loire Atlantique ▪ François Bégaudeau scénariste, critique de cinéma, romancier ▪ Christophe Beneyenseignant et chercheur en cinéma ▪ Alain Bergala enseignant à la FEMIS ▪ Jean-Pierre Berthomé professeur émérite d'études cinématographiquesuniversité de Rennes II ▪ Sébastien Betbeder réalisateur ▪ Hendy Bicaise critique de cinéma ▪ Pamela Biénzobas journaliste, critique de cinéma ▪Christian Bouillette acteur ▪ Jean-François Buiré critique et enseignant de cinéma, rédacteur en chef du site Upopi Université Populaire des Images▪ Emmanuel Burdeau critique de cinéma, auteur ▪ Christophe Caudéran coordination Lycéens et apprentis au cinéma en Pays de la Loire ▪ Catherine Cavelier coordination dispositifs scolaires, intervenante éducation à l̓ image ▪ Jean-Sébastien Chauvin réalisateur, critique de cinéma, enseignant à l̓ESEC ▪ Stéphane Chemin assistant réalisateur ▪ Christine de Chérisey auteur, adaptateur, doublages, sous-titrages ▪ GabrielleChomentowski enseignante chercheuse en histoire ▪ Sylvain Clochard directeur du cinéma Le Concorde, administrateur du Pôle audiovisuel des paysde la Loire, représentant régional de l'AFCAE Association Française des Cinémas d'Art et d'Essai, vice président du SCARE Syndicat des Cinémas d'Art,de Répertoire et d'Essai ▪ Jean-François Cornu traducteur et chercheur en cinéma ▪ Franzo Curcio chargé de casting ▪ Elise Domenach maître deconférences ENS Lyon, critique de cinéma, comité de rédaction de la revue Positif ▪ Amélie Dubois critique cinéma Les InrocKs▪ Fabienne Duszynskiconférencière ▪ Anthony Fiant professeur en études cinématographiques université Rennes II ▪ Guy Fillion membre de l'équipe fondatrice Ciné supNantes, intervenant bénévole à Gindou cinéma ▪ Charlotte Garson critique de cinéma France Culture, programmatrice Festival des 3 Continents 2010-2015 ▪Eugène Green réalisateur▪ Catherine de Grissac réalisatrice, présidente de l'association Ciné Femmes▪ Pierre Gras enseignant en cinéma▪ Alain Guiraudie réalisateur, scénariste ▪ Florent Guézengar critique Cahiers du Cinéma ▪Arnaud Hée critique de cinéma, enseignant à la FEMIS ▪Reda Kateb comédien ▪ Yannick Lemarié critique de cinéma à la revue Positif ▪ Joachim Lepastier critique Cahiers du Cinéma ▪ Anne Madelain spécialiste des Balkans, chercheure au centre de recherche de l'EHESS ▪ Sandrine Marquès critique de cinéma ▪Hélène Martin médiatrice culturelleassociation Gros Plan ▪ Florence Maillard critique Cahiers du Cinéma ▪ Julien Marsa critique de cinéma Critikat ▪Alain Masson critique à la revuePositif ▪Elsa Masson programmatrice à l̓ Agence du Court-Métrage ▪ Thierry Méranger critique et membre du comité de rédaction des Cahiers du Ci-néma, enseignant ▪ Jérôme Momcilovic critique de cinéma et enseignant à l'ESEC ▪ Gilles Mouëllic universitaire, chercheur en études cinématogra-phiques ▪ Françoise Navailh historienne du cinéma russe et soviétique, présidente du site kinoglaz.fr ▪ Raphaël OʼByrne réalisateur, directeur de laphotographie ▪ Jacques Parsi historien du cinéma, conseiller littéraire du réalisateur Manoel de Oliveira ▪ Christophe Patillon président du forum do-cumentaire Visages, animateur chercheur Centre Histoire du Travail ▪ Gilles Perret réalisateur ▪ Tangui Perron historien chargé du patrimoine audiovi-suel à Périphérie▪ Bamchade Pourvalicritique de cinéma, enseignant et conférencier▪ Yannick Reixdirecteur du Café des images, président de l̓ACOR▪ Aurore Renaut maître de conférences cinéma Institut Européen de Cinéma et d'Audiovisuel Université de Lorraine ▪ Annick Repeirt scripte ▪ Théo Ribeton critique de cinéma Les InrocKs, Critikat ▪ Jean-Jacques Rue animateur du cinéma Utopia St-Ouen l̓Aumône, responsable de distribution▪ Fabien Ruiz chorégraphe du film The Artist ▪ Daniel Sauvaget critique de cinéma, ancien enseignant en économie du cinéma à l'université Paris-Sorbonne Nouvelle ▪ Sebastián Sepulveda réalisateur chilien, premier invité par Skype à la salle Tati ▪ Benoît Smith critique de cinéma Critikat ▪Jean-Philippe Téssé rédacteur en chef adjoint aux Cahiers du Cinéma ▪ Nicolas Thévenin directeur de la revue Répliques ▪ Natacha Thiéry maî-tre de conférence en esthétique du cinéma, directrice du département Arts du spectacle Faculté des arts dʼAmiens, Université Picardie Jules Verne ▪ Jean-Pierre Thorn cinéaste ▪ Alain Ughetto réalisateur ▪ Cyprien Vial réalisateur ▪ Luce Vigo présidente du Prix Jean Vigo

un lieu dédiépérennité de la programmation cinéma

sans interruption indépendance

200 films par an

JJaaccqquueess TTaattii,, cciinnéémmaa dd’’AArrtt && EEssssaaii

rayonnement culturel de la ville de Saint-Nazaire au plan national le 8 février 2016

lleess 7755 pprreemmiieerrss ssiiggnnaattaaiirreess

Page 8: Maman a cent ans - s70d21801e5da8357.jimcontent.com 04 m ars 2 0 16 version originale ... (l’arrivée d’Ana, tel monologue de la grand-mère, ses rejets après sa « résur -

Puis en quelques jours, 75 professionnels du ci-néma, réalisateurs, comédiens, critiques, ensei-gnants... venus présenter un film à Saint-Nazaire,ont signé un appel pour défendre la continuité d’uneprogrammation art et essai indépendante. L’en-thousiasme suscité par cet appel (page 7) attestedu rayonnement de Saint-Nazaire bien au-delà dela ville !

Je déclare par la présente la ville de Saint-Nazaire capitale de la France du père

UBU de par sa décision de se priver d'unetelle offre culturelle. Les autres signatairesont développé tous les arguments, je mecontenterai de rajouter ma sidération d'au-tant plus forte, même si je suis maintenantdans des contrées lointaines, que les aven-tures nazairiennes auxquelles j'ai participé,création du Lycée expérimental, création

d'une première association de cinéphilesLes Visiteurs du soirreprise et largement dé-veloppée par VO, travail au sein d'une autreassociation Délits d'encrequi avait tout pourfaire de Saint-Nazaire la capitale du polarfrançais et qui périt par la pusillanimité de...bref tout cela a laissé chez moi le souvenird'une ville dynamique et cherchant - et trou-vant - entre Nantes et La Baule, une identitéculturelle originale. Pataras ! Guy Fillion

...excellent souvenir de cette intervention, enrichissanteet animée, avec un large public. Florent Guézengar

De tout coeur avec vous ! Je garde un très

beau souvenir

de ma venue à Saint-Nazaire. Amicalement,

Sébastien Betbeder

VVeennuuee rréégguulliièèrreemmeenntt àà SSaaiinntt--NNaazzaaiirree ddeeppuuiiss 22000088pprréésseenntteerr ddeess ffiillmmss eett lliiééee àà llaa vviillllee eenn rraaiissoonn ddee llaapprrooxxiimmiittéé ddeess 33 CCoonnttiinneennttss ((ppaarrtteennaarriiaatt NNaanntteess--aauu--ttrreess ssaalllleess)),, jjee ssoouulliiggnnee llaa qquuaalliittéé eett llaa ccoonnssttaannccee dduuttrraavvaaiill ffaaiitt ssuurr ll''AArrtt eett EEssssaaii ppaarr VVOO eett llaa ssaallllee JJaaccqquueess--TTaattii.. LL''aannccrraaggee ddaannss uunn lliieeuu ssppéécciiffiiqquuee eesstt aabbssoolluummeennttvviittaall ppoouurr llaa ffiiddéélliissaattiioonn dduu ppuubblliicc mmaaiiss aauussssii llee ggeesstteeddee ttrraannssmmiissssiioonn,, ddee vvaalloorriissaattiioonn ddeess ffiillmmss eett ddee ppééddaa--ggooggiiee qquuee nnoouuss,, ccrriittiiqquueess,, eennsseeiiggnnaannttss,, aarrttiisstteess eett tteecchh--nniicciieennss dduu cciinnéémmaa,, ccoonnttrriibbuuoonnss àà ppaarrttaaggeerr aavveecc lleessoorrggaanniissaatteeuurrss eett lleess ssppeeccttaatteeuurrss.. JJ''iinntteerrvviieennss ttrrèèss ffrréé--qquueemmmmeenntt ddaannss ddeess ssaalllleess ddee pprroovviinnccee ppaarr ttoouutt eennFFrraannccee,, eett jjee ppeeuuxx ddiirree qquuee llaa vvoolloonnttéé dd''ooffffrriirr aauuxx ccii--ttooyyeennss aauuttrree cchhoossee qquuee ddeess pprroodduuiittss ccoommmmeerrcciiaauuxxddééffiinniitt ppoouurr mmooii ll''iimmaaggee dd''uunnee vviillllee,, eett llaa ddiissttiinngguuee ccuull--ttuurreelllleemmeenntt eett ppoolliittiiqquueemmeenntt.. CChhaarrlloottttee GGaarrssoonn

Catherine de Grissac, réalisa-trice, présidente de l'associa-tion Ciné Femmes trésorièrede l'association Le Cinémato-graphe, Ciné Nantes, LoireAtlantique signe des deuxmains cette lettre ouverte à la

municipalité de St Nazaire etincite les élus nazairiens à ou-vrir grand leurs yeux et leursoreilles pour bien comprendrela situation et ses enjeux cul-turels et surtout ne pas donnerune réponse politicienne.

La nécessité d'un maintiend'une activité de diffusiondes œuvres cinématogra-phiques de répertoire, d'artet d'essai ou de recherchedans une ville comme SaintNazaire ne saurait êtreignorée. Dans une des plusimportantes communes denotre département tant surle plan historique que so-ciologique, l'appauvrisse-ment d'une offre culturelledigne de ce nom en ma-tière de cinéma serait in-compréhensible. Descollaborations régulièresdepuis plusieurs annéesavec le Jacques Tati et l'as-sociation V.O. m'ont aussipermis de mesurer en fonc-tion des films accompagnésque les publics touchés nereprésentent pas un groupelimité mais plutôt une diver-sité de Nazariens curieuxet attentifs aux accompa-gnements de qualité régu-lièrement proposé par lasalle. C'est ainsi qu'on fé-dère un public, qu'on créeune culture et à travers dulien, du sens surtout à unmoment où il semble sicruellement faire défaut.Voir, penser, sensibiliser,ouvrir la parole à plusieursvoix, voilà ce que leJacques Tati offre de pré-cieux à la communauté.Jérôme Baron

Je suis évidemment tota-lement solidaire car trèschoqué que puisse dispa-raitre la dernière salled'Art & Essai de St Na-zaire. Je sais, pour avoirété invité avec mes filmsà plusieurs reprises auFANAL, que sans votreaction le public de St Na-zaire n'aurait plus le droitde voir tout un pan du ci-néma, sa part la pluscréative: le cinéma indé-pendant.C'est un vraiscandale que des éluspuissent laisser faire! Jesuis de tout coeur avecvous Jean-Pierre Thorn

Chargé de casting dans le cinéma, je suis italien et je suis

venu il y a quelques temps à l’invitation de VO présenter un

film de Emma Dante. Je trouve absurde et contreproductif

de vouloir fermer cette salle. Ce lieu n'est pas seulement un

cinéma, cette salle est un lieu de rencontres, d'échanges, de

partage, qui vaut beaucoup plus qu’une rentabilité pure et

simple. Je suis donc absolument contre la fermeture de la

salle, parce qu’en faisant ça, on ne ferme pas seulement un

bâtiment, mais on fait barrage à la culture, au plaisir.

Franzo Curcio

Je garde un souvenir trèsfort de la rencontre del'équipe de VO, de sona%achement à faire vivrele cinéma à Saint-Na-zaire, de son engage-ment à le défendre, de samobilisation à faire serencontrer des oeuvreset le public.Fabienne Duszynski

La pétition en ligne PPoouurr llee mmaaiinn--ttiieenn dd''uunnee ssaallllee ddee cciinnéémmaa aarrtt eetteessssaaii iinnddééppeennddaannttee àà SSaaiinntt--NNaa--zzaaiirree lancée par le collectif Le-moine a déjà recueilli plus de2800 soutiens, si vous ne l’avezpas encore fait vous pouvez ajou-ter votre signature.

au-delà de leur nom, ce que disent les signataires