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Marc Molgat, Université d’Ottawa
Sylvie Fortier, UQAR
Louis Cournoyer, UQAM
21 novembre 2014
Plan de la présentation Description de l’ensemble du projet
Mise en contexte et objectifs
Cadre théorique
Méthodologie
Le terrain de recherche
Description de l’échantillon
Une typologie des parcours vers la FP et les formes de soutien
Enjeux pratiques et pistes de réflexion
PARCOURS DE VIE ET FORMES DE SOUTIEN CHEZ
LES JEUNES EN FORMATION PROFESSIONNELLE AU SECONDAIRE DANS 5 RÉGIONS EN ONTARIO
ET AU QUÉBEC (2010-2014)
Marc Molgat, École de service social, U. d'Ottawa (chercheur principal)
Louis Cournoyer, Éducation et pédagogie, UQAM
Frédéric Deschenaux, Sciences de l’éducation, UQAR
Stéphanie Garneau, École de service social, U. d’Ottawa
Patrice LeBlanc, Sciences du développement humain et social, UQAT
Mise en contexte Des élèves en passage vers la vie adulte et en difficulté
Moins de 20 % de chaque cohorte d’élèves du secondaire régulier s’inscrivent à des cours en FP
15 % sont âgés de moins de 20 ans, alors que 34 % sont âgés de 20 à 29 ans, et 27 % de 25 à 34 ans (MELS 2008a)
les parcours en FP dépassent donc l’adolescence, pour s’étendre au passage à la vie adulte (choix scolaires et projets d’avenir, l’intégration au marché du travail, l’installation résidentielle et la mise en ménage)
la FP continue d’attirer une part importante de jeunes ayant des difficultés scolaires, sociales, familiales et psychologiques (Rousseau et al 2007; MELS 2007; Vonthron et al 2007)
36 % des élèves en FP abandonnent leurs études (42 % chez les élèves masculins)
Mise en contexte Une méconnaissance des soutiens disponibles aux
élèves en FP Certaines enquêtes portent sur l’orientation des élèves vers la
FP (Violette 1995, MELS 2005, Goyer 2007)
Quand les enquêtes abordent le soutien: lié à la persévérance et la réussite scolaire ou à l’intégration au marché du travail
Savoie-Zajc et Dolbec (2007): les appuis à la réussite scolaire en FP proviennent d’enseignants (relations et encadrement), de la famille (soutien moral) et, sur le plan financier, du gouvernement ou d’organismes communautaires
Les points de mire visent rarement les dimensions non-scolaires de la vie de ces jeunes, pourtant essentielles à la compréhension des parcours de jeunes adultes
Mise en contexte Des recherches hors du champ de la FP montrent que le
soutien qui affecte un aspect du parcours a souvent des effets sur les autres dimensions de la vie et sur le parcours dans son ensemble, parfois même de manière non intentionnée et négative (Bourdon et al, 2007 ; Cournoyer, 2008,; Gauthier et al 2004; Goyette et al 2007, 2008 Molgat et Vultur 2009)
Des différences dans les parcours de vie des jeunes selon les catégories socio-économiques, les institutions fréquentées et les types de régions, tant sur les plans de l’abandon des études que de l’insertion professionnelle
Bref, en FP, qui apporte quelles formes de soutien et avec quels effets sur les parcours des jeunes adultes qui y sont inscrits?
Question générale de recherche
Quel est le rôle des diverses formes de soutien dans les parcours de vie des jeunes inscrits en formation professionnelle au niveau secondaire dans des contextes géographique, social et institutionnel différenciés ?
Objectifs de la recherche • Répertorier et analyser les types de parcours de jeunes
adultes inscrits en FP au secondaire;
• Identifier et analyser les diverses formes de soutien, la perception qu’en ont les jeunes inscrits en FP et la manière dont ils les intègrent à leurs parcours ;
• Comparer les modes de construction des parcours intégrant les diverses formes de soutien, selon leurs contextes social, institutionnel et géographique.
Cadre théorique
Entre les théories de l’individualisation et de la reproduction: des jeunes acteurs de leurs parcours plutôt que des jeunes à risque
Une approche biographique et d’étude des contextes
saisir l’expérience des jeunes au creux des croisements entre le temps individuel (l’action sur les parcours) et les temps social (inscription dans les générations et le cycle de vie) et historique (le temps long des valeurs dominantes, des institutions, des contextes géogr.)
les principaux éléments de contexte pour cette étude: la famille, les institutions scolaires, les espaces géographiques
Cadre théorique La jeunesse comme temps d’inscription des formes de
soutien une période de transitions et de points tournants condensés se
déroulant sur trois axes inter reliés : 1.scolaire/professionnel; 2.résidentiel; 3. relationnel /matrimonial (Galland 2007)
Allongement et délinéarisation de la jeunesse (réversibilité des transitions, prolongement des études, intégration longue au marché du travail, reports de la décohabitation et de la vie familiale)
Une diversité de types de parcours que la recherche doit s’employer à mettre en lumière, ainsi que les intersections et arrimages entre ces parcours et les formes de soutiens
+ : comment les jeunes, subjectivement et réflexivement (Giddens 1990, 1991), identifient et évaluent les sources, les contenus et les effets de ces soutiens, tant ceux offerts que ceux auxquels ils accèdent
Méthodologie D’orientation constructiviste (Berger et Luckmann 2006) et
fondée sur la méthodologie de la théorisation ancrée (Charmaz 2006, Glaser et Strauss 1967)
Une méthode qualitative fondée sur des entretiens biographiques avec des jeunes adultes en FP sur cinq sites distincts.
Un entretien biographique semi-dirigé où ont été abordés les thèmes suivants : les dimensions du parcours (scolaire, professionnelle, relationnelle/matrimoniale, résidentielle), la perception et l’intégration des soutiens identifiés dans chacune des dimensions, les représentations du contexte géographique et socio-économique, et les projets d’avenir.
Un court questionnaire socio-démographique
Méthodologie L’équipe de recherche visait:
Cent (100) entretiens biographiques avec des jeunes adultes inscrits en FP dans 2 écoles ontariennes (Centre Minto, Ottawa ; Académie des métiers et de la technologie de l'Est ontarien, Plantagenet) et 3 centres de formation professionnelle québécois (École des métiers des faubourgs de Montréal; Centre Polymétier, Rouyn-Noranda ; Centre de formation Rimouski-Neigette).
Un échantillon non probabiliste à choix raisonné orienté sur un objectif (Pires 1997) en fonction des sites (20 x 5), du genre (50 hommes / 50 femmes) et de l’âge (50 âgés de moins de 25 ans / 50 âgés de 25 à 34 ans).
Le terrain de recherche
L’équipe de recherche a obtenu…
93 participants (entretiens d’environ 1h30)
Centre d’éducation et de formation de l’Est de l’Ontario (Rockland, ON) N= 13
Centre Compétences Outaouais (Gatineau, QC) N=19
Centre Polymétier (Rouyn-Noranda, QC) N=21
Centre de formation professionnelle Jacques-Rousseau (Longueuil, QC) N= 20
Centre de formation Rimouski-Neigette (Rimouski, QC) N = 20
Description de l’échantillon Sexe des rép0ndants: 40 Hommes / 53 femmes
Âge des répondants: 18-19 ans: 20 20-24 ans: 38
25-29 ans: 20 30-34 ans: 15
Dernier diplôme obtenu: Sans diplôme: 17 AES: 7
DES: 45 DEP: 11
DEC ou AEC: 10 Universitaire: 2
Pas identifié: 1
Programmes d’études Hommes Femmes
Commis de bureau 0 13
Esthétique et coiffure 0 10
Secrétariat 0 5
Boulangerie / Pâtisserie 0 3
Comptabilité 0 3
Décoration intérieure 0 1
Infographie 4 6
Imprimerie 1 1
Assistant technique de pharmacie 1 1
Boucherie 1 1
Charpenterie menuiserie / Ébénisterie 4 2
Dessin de bâtiments / industriel 5 2
Cuisine d'établissement / de marché / restauration 5 2
Électricité 6 2
Soutien informatique 4 0
Mécanique automobile 2 0
Équipements de télécomm / Systèmes automatisés 2 0
Santé - assistance et soins infirmiers 2 0
Évaluation générale d'immeubles 1 0
Entretien de bâtiments 1 0
Pas identifiés 1 1
Total 40 53
Une typologie des parcours vers la FP et les formes de soutien
Une démarche d’analyse inductive permettant l’identification, par analogies, de six parcours-types préliminaires.
Ces six parcours-types sont présentés selon deux grands axes :
Le parcours scolaire, personnel et professionnel jusqu’en FP (linéarité, évènements structurants, raisons évoquées pour s’inscrire en FP) ;
La situation personnelle au cours des études en FP, et les principales formes de soutien.
Une typologie des parcours vers la FP (et les formes de soutien)
Parcours-types : ne sont pas considérés comme étant des catégories aux contours fixes et étanches ;
Réalités individuelles : plus complexes que l’illustration proposée d’un ensemble (Garneau, Pilote, Molgat, 2010 ; Lahire, 2013).
Des parcours...
...de cégépiens déçus et indécis
...d’élèves « traditionnels »
... scolaires difficiles
...de « reprises en main »
...de recherche de meilleures conditions
...de réinsertion professionnelle (ou réorientation)
Antoine Jade Samuel Simon Karine Jonathan
Antoine (1) Un parcours de cégépiens déçus et indécis
Homme, 21 ans, milieu familial éduqué ;
Parcours scolaire « régulier » : D.E.S., n’a pas connu de problème particulier ;
Indécis quant à son avenir : inscription au cégep... peut-être l’université?
Fait face à ses premiers échecs : perte de motivation ;
Temps d’arrêt court ; Des préjugés persistent... Et songe
encore à l’université.
« [...] moi je voulais être… faire un DEC [...] Après ça,
aller à l’université probablement. Mais, je ne savais pas en quoi. C’est ça
l’affaire [...]. » (JQ5H22)
« [...] Moi, en secondaire 5, je vais t'avouer que je ne voulais rien savoir des DEP. Je disais un peu comme [...] : c'est du
monde pas intelligent qui était là! » (PQ13H20)
Antoine (2) Un parcours de cégépiens déçus et indécis
Début de l’autonomie :
Ses parents demeurent le principal soutien financier ;
Continue de travailler à temps partiel ;
Profite d’un petit prêt étudiant du gouvernement provincial.
Encouragements des parents : une certaine pression ;
Soutiens professionnels : peu présents... Mais conseiller en orientation (cégep) lui permet de considérer la FP.
« [...] Quand je lui ai dit : «Maman, je ne m’en vais plus à l’université, je m’en vais faire un
DEP», elle ne m’a pas dit «Hein!? [...]». Elle a dit : «Vas-y,
je t’encourage ». Ça, j’ai vraiment aimé ça. [...] Elle
aurait pu me juger! Il y a une différence entre l’université puis
le centre [de formations professionnelles]! » (PQ2F22)
Jade (1) Un parcours d’élèves « traditionnels »
Femme, 18 ans, milieu modeste ; Parcours scolaire « régulier » :
D.E.S., n’a pas rencontré de problème particulier ;
Rapport aux études : pour un « meilleur avenir », un « bon emploi » ;
Choix de carrière confirmé depuis quelques années (passion et raison) : accessible financièrement, accessible géographiquement, rapides débouchés
professionnelles.
« [...] Mes parents m'ont soutenu beaucoup à la fin de
mon secondaire cinq. Ils trouvaient ça quand même important, pour pas que je
lâche tout de suite. Ils disaient « Après ça, tu va pouvoir décoller. » Mais
avant secondaire cinq, c'est comme une base, un peu, avoir un diplôme d'études
secondaire. [...] » (PQ16H19)
Jade (2) Un parcours d’élèves « traditionnels »
Dépendante de ses parents : Sa mère est son principal soutien
financier (hébergement, nourriture, frais scolaire, etc.) ;
Elle travaille à temps partiel afin de payer ses dépenses personnelles ;
Elle n’a pas fait de demande pour un prêt ou une bourse d’études, puisqu’elle ne souhaitait pas s’endetter.
Soutiens professionnels : peu présents, sauf conseiller en orientation (secondaire).
« [...] C’était important pour eux. Ma mère, surtout. Pour elle, c’est plus important. Vu qu’elle n’a pas
réussi, elle veut que moi, je réussisse. Elle me pousse
beaucoup dans le dos parce qu’elle veut que j’aille un meilleur salaire
que ce qu’est-ce qu’elle a. Mon père aussi... Lui, il se dit qu’il faut
vraiment que je me trouve un emploi que j’aime, puis que je
finisse mes études que j’ai commencé. » (GQ4F18)
Samuel (1) Un parcours scolaire difficile
Homme, 20 ans, milieu modeste ; Monoparentalité (avec sa mère) et
déménagements fréquents ; Parcours scolaire :
Intimidation, difficultés à se faire des amis ;
Problèmes de santé mentale ; Difficultés académiques (classe
spéciale).
Éducation aux adultes : manque de motivation (encadrement) ;
Saut en FP dès que possible : « la seule option possible ».
« [...] j'étais tellement tanné. Je
pense que... pendant sept ans, j'étais pas heureux du tout, là. Pendant
sept ans, là... Par moment, un petit peu maniaque. Je pensais que tout
le monde parlait dans mon dos. J'étais vraiment... je devenais
solitaire dans le fond. » (GQ10H18)
« [...] Quand ça parlait du cégep et de l'université, je savais que je
n'aurais pas assez de convictions sur les études pour passer à travers.
Je ne peux pas me mentir à moi-même. Je le savais que, point de vue études, [...] je ne suis pas capable. »
(JQ18H20)
Samuel (2) Un parcours scolaire difficile
N’est pas autonome financièrement, a
besoin d’un fort soutien familial : Réside avec sa grand-mère, qui subvient à
ses besoins ; Ne travaille pas, puisqu’il a besoin de se
concentrer sur ses études ; Profite du programme de prêts et bourses
du gouvernement provincial.
Encouragements de l’entourage : fierté (partagée) de réussir (« J’aime vraiment mon programme »).
Soutiens professionnels : tout au long de sa scolarité, profite de la présence de nombreux intervenants (conseiller en orientation, intervenant social, etc.).
« [...] Avant, [mon père] n’avait pas une grosse confiance en moi. [...] Maintenant, il est content d’où je suis rendu. Avant, il était un petit peu déçu parce qu’il ne voyait pas
que j’avançais. [...] Puis là, il est fier de moi [...] » (RQ7H24)
« Ce sont mes professeurs, [...] puis aussi mon orthopédagogue. Elle me disait que ce serait la bonne voie. Ils
me voyaient dessiner, puis ils disaient que ce serait peut-être
quelque chose que j’aimerais faire. Fait que, j’ai dit « O.K., je vais
l’essayer. » [...] » (GA1H21)
Simon (1) Un parcours de « reprise en main »
Homme, 26 ans, classe moyenne ; Parcours scolaire : pas de difficulté,
mais toxicomanie ; Les relations avec ses parents se
compliquent : quitte le foyer familial et abandonne l’école à 17 ans ;
Au cours des dernières 10 années : plusieurs emplois, situation instable ;
À 22 ans, il devient père. Tentative de se stabiliser : obtient son D.E.S., et entame une première FP... qu’il abandonne.
Ses motivations actuelles : stabiliser sa situation, et protéger la garde partagée de sa fille.
Il doute beaucoup de ses capacités, mais il est motivé à « se reprendre en main ».
« [...] Puis là, j’ai un enfant... Je n'ai rien devant moi... Fait que,
tu sais, la pression est là. » (PQ20H28) ;
"[...] J'ai plus peur, en ce
moment, du stage. J'ai peur, réellement, de finir, en ce
moment. Puis... J'ai peur pour une raison, c'est qu'ils ne
m'acceptent pas à la fin.[...] Ou qu’ils trouvent que je ne suis pas
assez bon. » (GQ8H25)
Simon (2) Un parcours de « reprise en main »
Son père est son principal soutien financier : Il est retourné chez lui (sous
conditions) le temps de sa formation ;
Il ne travaille plus, et ne profite pas de soutien financier gouvernemental (pas possible).
Enseignants : des modèles, un soutien important (relation adulte-adulte) ;
Soutiens professionnels : très présents (école secondaire, éducation aux adultes et CFP).
« [...] [Mon père] m'a dit : « Pourquoi tu ne reviens
pas ici un an, te ramasser de l'argent. Puis, il n'y a
rien de honteux à ça. [Marche] sur ton orgueil,
puis vient donc! » Je l'ai fait, là... [...] » (RQ12F22)
« Je pense que, dans toute ma
vie, c'est eux autres [les enseignants] qui ont voulu
que je réussisse le plus [...] » (CO7F32)
Karine (1) Un parcours de recherche de meilleures conditions
Femme, 31 ans, milieu modeste (et
violences familiales) ; Parcours scolaire : pas de difficulté,
mais abandonne l’école à 17 ans et déménage chez son conjoint ;
Elle travaille, principalement comme préposée aux ventes, puis comme gérante ;
Elle a son premier enfant à 22 ans, puis son deuxième à 24 ans ;
Blessée au dos, elle est encouragée par le centre local d’emploi (Emploi-Québec) à suivre une formation ;
Ses motivations : blessure, stabilité d’emploi, meilleures conditions de travail, diplôme accessible rapidement.
« [...] Dû au fait de leurs faibles intérêts, à eux-mêmes, de l'école...
[...] Comment veux-tu donner... C'est sûr que tu ne peux pas faire les
devoirs avec ton enfant quand, même toi, tu sais pas lire et écrire.
[...] Il a fallu que je me débrouille de A à Z toute ma vie, tu sais [...] »
(GQ12H33)
« On tient le coup. Des fois, j’ai juste envie de sacrer mon camp puis de m’en retourner sur le marché du
travail. Mais, je me dis, je n’ai pas de secondaire, je n’ai pas… ça me
servirait pas. » (PQ15F25)
Karine (2) Un parcours de recherche de meilleures conditions
Indépendante financièrement :
Ne travaille pas ; Reçoit une allocation financière
gouvernementale (CLE) ; Habite avec son conjoint et les enfants
(propriétaire).
Retour aux études : engendre des tensions avec son conjoint ;
La conciliation famille-études est difficile (manque de temps).
Soutiens professionnels : le soutien
des intervenants scolaires est important, tant avant la FP (problèmes familiaux) que pendant (soutien aux études).
« Tu vois, en fin de semaine, mon conjoint a dit : « [Karine], si tu touches à tes devoirs, je m’en vais! » [...] Même mes
enfants sont là : « Maman, t’es tout le temps dans tes livres [...]. Puis nous
autres? » [...] Au début, mon conjoint, il supportait, mais là, il est tanné. Mes
enfants sont tannés. » (CO6F35)
« Il m’a beaucoup aidé parce que j’avoue que retourner aux adultes à 30 ans, c’est
quelque chose. Puis ça a été beaucoup difficile. En tout cas, j’ai vécu des
situations assez intenses depuis quelques années avec mon fils. [...] Puis eux autres [les intervenants scolaires], ils ont été là beaucoup pour me soutenir. Fait que ça a
été plus au professionnel pis aux adultes.» (PQ1F34)
Jonathan (1) Un parcours de réinsertion professionnelle
Homme, 29 ans, classe moyenne ;
Parcours scolaire « régulier » : obtient son D.E.S., et n’a pas connu de problème particulier ;
Suite à l’obtention de son D.E.S., il débute des études collégiales, qu’il abandonne pour la FP ;
Le contexte économique lui occasionne des difficultés professionnelles ;
Nouvelle FP (choix définitif): réinsertion professionnelle, meilleures conditions de travail.
« [...] Après 10 ans, je me suis rendu compte que j’étais écœuré de ce
métier-là. Je suis bon dans ce que je fais, mais ça ne m'intéressait plus.
Entendre du monde chialer à longueur de journée, c'est très
démoralisant. » (PQ21H29)
« J'ai commencé l'école fin août, puis chaque fois encore je me lève et j'ai hâte d'aller à l'école. [...] Je suis heureuse d'être dans ce cours-là et
j'ai hâte d'avoir terminé. » (GQ14F31)
Jonathan (2) Un parcours de réinsertion professionnelle
Indépendant financièrement :
Travaille à temps partiel ;
Ne profite pas des programmes d’aide financière gouvernementaux.
Réside en appartement avec sa conjointe (elle travaille). Ils songent fonder une famille au cours des prochaines années.
Soutien des parents : moral.
Soutiens professionnels : important pour redonner confiance.
« [...] J'étais gênée d'aller dire que j'ai de la misère. Mais, je me suis dit que je veux réussir mon cours, et je vais aller chercher l'aide pour. [...] Il n'y a pas de programme comme tel là-bas qu'on peut suivre pour nous
aider. C'est plus un accord avec les professeurs, pis avec moi-
même. » (GQ14F31)
Discussion
La non linéarité est la norme de parcours en FP !
• Changements de programmes et de cycles d’études;
• Sortie sur le marché du travail, retour en formation qualifiante;
• Transformation des besoins, des responsabilités et des aspirations de vie;
• Événements de vie et bifurcations de parcours.
Discussion
Pluridimensionnalité de l’expérience de parcours en FP
• Tout ne se joue pas que par l’école: il y a toute une vie autour.
• Ce qui conduit vers le choix d’études en FP dépasse l’unique question d’intérêts professionnels;
• Le projet d’études en FP s’inscrit dans une pluralité de projets de vie (personnels, familiaux, conjugaux, financiers, matériels, etc.).
Discussion
Continuelle tension entre autonomie et dépendance
• Devenir/être adulte, autonome, indépendant, responsable VS tirer profit d’une certaine dépendance au soutien d’autrui.
• Il y a plusieurs motifs (choix, nécessité, contraintes) de rechercher plus d’autonomie ou alors de se maintenir dans la dépendance.
Discussion
Soutenir les jeunes, conscience de la portée de son soutien
• Une panoplie d’acteurs de soutien exercent des types de soutien parfois distincts, parfois complémentaires, parfois opposés.
• Conscience des acteurs du milieu scolaire sur les types de soutien (complémentaires) à leur fonction.
• En FP, le soutien va beaucoup plus loin que la stricte question d’aide aux travaux scolaires ou à la préparation de l’avenir professionnel …
Merci !
CONTACTS
Marc Molgat: [email protected]
Louis Cournoyer: [email protected]
Sylvie Fortier: [email protected]
