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P. 9 P. 7 MARS 2006 Le glutathion joue des rôles importants dans la défense antioxydante, le métabolisme des nutriments et la régulation d’événements cellulaires incluant l’expression des gènes, la synthèse de l’ADN et des protéines, la prolifération et l’apoptose cellulaires, la transduction des signaux, la production de cytokines et la réponse immunitaire… Vaincre la fatigue synaptique L’homme moderne, harcelé par l’agression quotidienne de la vie dans les grandes métropoles, passe allègrement de l’excitant matinal au somnifère vespéral. Les progrès de la science nous montrent que l’utilisation judicieuse de certains compléments alimentaires permet d’améliorer la signalisation des catécholamines dopamine et noradrénaline et ainsi d’augmenter énergie, bien-être et aptitude à lutter contre le stress et la fatigue synaptique. Bruno Lacroix un rôle important dans l’équilibre hormonal Les lignanes, Une alimentation riche en lignanes est associée à des bénéfices pour la santé et, notamment, à une diminution du risque de certains cancers et de maladies cardio-vasculaires. Elle peut également aider à améliorer certaines conditions liées aux œstrogènes comme les symptômes de la ménopause ou l’ostéoporose. La recherche suggère que l’alimentation n’apporte pas de quantités suffisantes de lignanes pour obtenir des effets bénéfiques sur la santé. Le glutathion est vital P. 13 Édité par la Fondation pour le libre choix www.nutranews.org

MARS 2006 Le glutathion Vaincre est vital la fatigue ... · Le glutathion joue des rôles importants dans la défense antioxydante, le métabolisme des nutriments et la régulation

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P. 9P. 7

MARS 2006

Le glutathion joue desrôles importants dans ladéfense antioxydante, le

métabolisme desnutriments et la

régulation d’événementscellulaires incluant

l’expression des gènes, lasynthèse de l’ADN et desprotéines, la proliférationet l’apoptose cellulaires,

la transduction dessignaux, la production de

cytokines et la réponseimmunitaire…

Vaincrela fatigue synaptique

L’homme moderne, harcelé par l’agressionquotidienne de la vie dans les grandes métropoles,passe allègrement de l’excitant matinal ausomnifère vespéral.Les progrès de la science nous montrent quel’utilisation judicieuse de certains complémentsalimentaires permet d’améliorer la signalisation descatécholamines dopamine et noradrénaline et ainsid’augmenter énergie, bien-être et aptitude à luttercontre le stress et la fatigue synaptique.

Bruno Lacroix

un rôle important dansl’équilibre hormonal

Les lignanes, Une alimentation riche en lignanes est associée à desbénéfices pour la santé et, notamment, à une

diminution du risque de certains cancers et demaladies cardio-vasculaires. Elle peut égalementaider à améliorer certaines conditions liées auxœstrogènes comme les symptômes de laménopause ou l’ostéoporose.

La recherche suggère que l’alimentationn’apporte pas de quantités suffisantes

de lignanes pour obtenir deseffets bénéfiques sur la santé.

Le glutathionest vital

P. 13

Édité par la Fondation pour le libre choix • www.nutranews.org

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Le glutathion joue des rôles importants dans la défense antioxydante, le métabolisme des nutriments et la régulationd’événements cellulaires incluant l’expression des gènes, la synthèse de l’ADN et des protéines, la prolifération etl’apoptose cellulaires, la transduction des signaux, la production de cytokines et la réponse immunitaire…Une déficience en glutathion contribue au stress oxydant impliqué dans le vieillissement et dans le développementde maladies comme les maladies d’Alzheimer, de Parkinson ou du foie, la mucoviscidose, l’anémie à hématiefalciforme, le sida, le cancer, les accidents vasculaires cérébraux voire même l’infection à Helicobacter pylori 1, 2.

Augmenter les niveaux de glutathion par une supplémentation peutdonc se révéler particulièrement important.

2Le glutathion est une petite molécule pré-sente dans presque chaque cellule ducorps. Il est synthétisé dans l’organisme àpartir de trois acides aminés : la glutamine,la glycine et la cystéine. Cette dernièrecontient du soufre qui donne à la molé-cule de glutathion son « activité biochi-mique ». Le glutathion est le thiol (acideaminé contenant du soufre) le plus impor-tant dans les organismes vivants. Il existesous une forme réduite, le GSH, et sousune forme oxydée, le GSSG, toutes deuxen équilibre l’une avec l’autre.Sans le glutathion, nos cellules seraient désin-tégrées sous l’action d’une oxydation non maî-trisée, notre organisme peinerait à résister àl’attaque des bactéries, des virus ou du cancer

et notre foie mourrait d’une accumulation detoxines.Avec le passage des années, les niveaux deglutathion diminuent dans l’organisme. Lecontenu en glutathion du foie, des reins, ducœur et du cerveau est ainsi respectivement30, 34, 20 et 30 % plus faible chez des sou-ris âgées (31 mois) que chez de jeunes ani-maux (17 à 23 mois). La concentration englutathion peroxydase des globules rougesest également nettement plus faible chez despersonnes âgées que chez de jeunes adultes.Chez les personnes âgées, des niveaux plusélevés de glutathion sont corrélés à unmeilleur état de santé, ce qui souligne sonimportance dans le maintien d’un orga-nisme sain fonctionnant de façon optimale.

Le glutathion a une forte capacité de don-neur d’électrons (un potentiel redox néga-tif élevé) combinée à une concentrationintracellulaire élevée qui lui confèrent ungrand pouvoir de réduction, lui permettantde prendre une part active dans la des-truction des composés oxygénés réactifs.

C’est le principal antioxydant hydrosolu-ble dans les cellules avec de fortes pro-priétés enzymatiques de cofacteur.De surcroît, le glutathion recycle un cer-tain nombre d’antioxydants comme lesvitamines C et E dont il restaure le pouvoirantioxydant.

SOMMAIRELe glutathion est vital 2

Champex®, contre la mauvaisehaleine et les odeurs corporelles 7

Vaincrela fatigue synaptique 9

Les lignanes, un rôle importantdans l’équilibre hormonal 13

Nouvelles de la recherche 16

Un antioxydant essentiel

est vitalLe glutathion

est vitalLe glutathion

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Le glutathion est nécessaire dans les nom-breuses étapes intriquées de la réponseimmunitaire. Des niveaux élevés de gluta-thion permettent à l’organisme de produireplus de globules blancs qui constituent lapremière ligne de défense du système immu-nitaire. Il est ainsi indispensable à la multi-plication des lymphocytes nécessaire audéveloppement d’une réponse immunitaireforte et pour que les lymphocytes tueurssoient capables de détruire les cellules indé-sirables, comme les cellules cancéreuses oudes cellules infectées par des virus.Lorsque l’on diminue de façon expérimentaleles niveaux de glutathion, le fonctionnementdes cellules immunitaires est inhibé, mon-trant que le statut intracellulaire en glutathionjoue un rôle majeur à ce niveau. Il est possi-ble, en augmentant les niveaux de glutathion,d’inverser l’affaiblissement du système immu-nitaire qui intervient avec le vieillissement.

Pour se différencier, les lymphocytes T etB ont besoin de niveaux adaptés de gluta-thion intracellulaire ; des sujets en bonnesanté avec des niveaux relativement fai-bles de glutathion lymphocytaire ont unnombre significativement bas de CD4.Des sujets infectés depuis peu par le VIH ontdes niveaux anormaux de glutathion dans leursmonocytes. Ils se normalisent ensuite avec laprogression de l’infection en même temps quele rapport GSH/GSSG (forme réduite/formeoxydée) est perturbé. Chez les patients infectéspar le VIH, les niveaux plasmatiques decystéine et de cystine, deux précurseurs duglutathion, sont fortement abaissés.Des travaux ont montré que des niveauxréduits de glutathion et de son précurseur, lacystéine, jouent un rôle dans la progression

du VIH en sida 3. Dans une étude, des cher-cheurs ont analysé des échantillons de sangde volontaires en bonne santé et de patientsséropositifs suivant différents traitementsantiviraux. Les auteurs de l’étude ont ensuitedéterminé la charge virale chez les patientsséropositifs ainsi que les niveaux de cystéineet de glutathion. Les résultats ont indiquéqu’une diminution des niveaux de glutathionet de cystéine était associée à la progressionde la maladie. En fait, plus la charge viraleétait importante, plus les niveaux de gluta-thion et de cystéine étaient faibles.Le glutathion pourrait également apporterune protection contre les lésions radicalai-res qui se produisent comme conséquencedes traitements utilisés chez les patientsmalades du sida 4.

Indispensableà un systèmeimmunitaire efficace

Glutathionet progression de l’infection à VIH

Chez des patients ayant fait un infarctus oudes hommes souffrant d’une maladie héré-ditaire des artères coronaires, les niveauxde glutathion sont abaissés.Des chercheurs ont étudié l’association entre lesniveaux plasmatiques totaux de glutathion àjeun et les maladies cardio-vasculaires parmi134 cas de maladie cardio-vasculaire et450 sujets témoins en bonne santé 5. Lesconcentrations moyennes de glutathion étaientplus faibles chez tous les cas de maladie cardio-vasculaire que chez les sujets en bonne santé.Parmi des sous-groupes de sujets avec diffé-rentes maladies cardio-vasculaires, des casd’infarctus ou d’hémorragie cérébrale avaientdes niveaux de glutathion significativementplus faibles que les groupes témoins cor-respondants. Après ajustements pour d’autres

facteurs, le risque de maladie cardio-vasculaireétait significativement plus faible chez dessujets avec les niveaux de glutathion les plusélevés par rapport aux sujets ayant les niveauxles plus faibles. Cette association était plusvisible chez les patients avec un infarctuslacunaire ou une hémorragie cérébrale.Selon les auteurs de cette étude, ces résultatssuggèrent que des niveaux réduits de gluta-thion plasmatique total constituent un fac-teur de risque de maladie cardio-vasculaire,en particulier pour les maladies des petitsvaisseaux cérébraux.Des chercheurs australiens ont établi unlien similaire entre le glutathion et la santécardio-vasculaire. Lorsque les chercheursprovoquaient une chute des niveaux deglutathion mitochondrial sur des cellules

du cerveau en culture, celles-ci devenaientplus vulnérables aux lésions causées parl’oxyde nitrique ou le peroxynitrite.Les mêmes chercheurs ont conduit une étudein vivo et déterminé qu’une perte partielle deglutathion se produit au cours de l’ischémiecérébrale et persiste pendant la reperfusion(réintroduction du sang dans les zones blo-quées). De plus, l’injection de monoéthylesterde glutathion, un composant capable d’ac-croître le glutathion mitochondrial, diminuele volume de la région privée de sang 6.Les chercheurs en ont conclu qu’ensemble,ces résultats indiquent que des altérations duglutathion mitochondrial sont susceptibles decontribuer à la sévérité des lésions tissulairesdans les accidents vasculaires cérébraux etpeut-être dans d’autres troubles neurologiques.

Des concentrations plus faiblesen cas de maladie cardio-vasculaire

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Les radicaux libres sont impliqués dans lesprocessus qui conduisent à des cancers.Malheureusement, le glutathion qui, norma-lement, pourrait participer à la défensecontre les radicaux libres est souventdéprimé chez les patients atteints de cancer.Dans une étude portant sur 52 patientsatteints d’un cancer de la vessie et sur24 adultes en bonne santé commetémoins, les niveaux de malondialdéhyde,un marqueur de l’agression des radicauxlibres, étaient significativement plus élevéset ceux de glutathion significativementplus bas chez les patients cancéreux quechez les témoins 7.Dans d’autres études sur des cancers dupoumon 8 ou du sein 9, les niveaux d’en-zymes dépendantes du glutathion étaientnettement altérés selon le stade de la maladie.Des études animales ont également indi-qué que des déficiences en glutathion sontassociées à des lésions de l’ADN 10.

Des niveaux souventdéprimés

en cas de cancer

Bien que le glutathion ait été découvert en1888, ce n’est que dans les années 1970que son rôle détoxiquant a été reconnu.Le glutathion permet à l’organisme de sedébarrasser des toxines et polluants indési-rables, comme les métaux lourds, les sol-vants, des médicaments ou les pesticides,en formant avec eux un composé hydro-soluble susceptible d’être ensuite excrétédans l’urine ou la bile.Le foie est l’organe le plus fortement impli-qué dans la détoxication des xénobio-tiques (les substances étrangères à l’orga-nisme). C’est aussi le plus important centrede stockage de glutathion, qui atteint sesplus fortes concentrations intracellulairesdans les cellules parenchymales (hépato-cytes) du foie en bonne santé. Des études

ont montré que de faibles niveaux de glu-tathion sont synonymes d’un moins bonfonctionnement du foie avec pour consé-quence une augmentation des quantités detoxines circulant dans l’organisme.L’acétaminophène (APAP) a été largementétudié pour sa capacité à réduire lesniveaux de glutathion, et celle de ce dernierà prévenir les lésions hépatiques et rénalesinduites par l’APAP. Les niveaux de gluta-thion diminuant avec le passage des annéesdans tous les tissus y compris dans le foie etles reins, les organismes vieillissants sontplus vulnérables aux lésions induites par ceproduit chimique que les plus jeunes.Un groupe de scientifiques a examiné l’effetde l’APAP sur le foie de souris d’âges diffé-rents, l’étendue de la réduction des niveaux

de glutathion et leur restauration. Chez lesanimaux témoins, les concentrations en gluta-thion ont diminué de 30 % pendant la duréede vie des animaux âgés par rapport aux plusjeunes. Quatre heures après l’administrationd’APAP, les niveaux de glutathion chez lessouris jeunes, en pleine croissance (âgées de3 à 6 mois), adultes (12 mois) et âgées(31 mois) ont été diminués d’environ 70 %.Ces niveaux chez les animaux adultes et enpleine croissance ont retrouvé en 24 heuresdes valeurs proches des valeurs témoins (res-pectivement 66 et 94 %). Par contre, les sou-ris âgées n’ont retrouvé en 24 heures que41 % de ces valeurs. Ces résultats indiquentque le foie des souris âgées est non seulementdéficient en glutathion mais qu’il a égalementune capacité de restauration réduite 11.

Un puissantdétoxiquant

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Des travaux scientifiques suggèrent qu’unedéplétion en GSH contribue fortement auxlésions hépatiques et renforce la morbiditéliée à un fonctionnement ralenti du foie. Deplus, des déficiences en glutathion sont cou-ramment observées chez les patients atteintsd’une cirrhose du foie ou d’une hépatite 12.Ainsi, dans une petite étude, des concentra-tions plasmatiques anormales de glutathionsont observées chez des patients souffrantd’une cirrhose 13. Dans une autre étude,48 patients atteints de cirrhose avaient desniveaux plasmatiques de glutathion quatre à

huit fois plus bas que des volontaires enbonne santé 14. L’hépatite C est caractériséepar une diminution du glutathion mitochon-drial et une augmentation de la vulnérabilitédes mitochondries aux radicaux libres 15.Les niveaux de glutathion réduit sont égale-ment plus bas dans les tissus malins quedans des tissus normaux adjacents depatients avec une cirrhose ou un carcinomehépatique. Des niveaux de malondialdé-hyde, marqueur de la peroxydation lipi-dique, ont été observés plus élevés dans lestissus cancéreux que dans des tissus hépa-

tiques témoins ; ces niveaux étaient plus éle-vés dans les tissus cancéreux que dans lestissus cirrhotiques. Les scientifiques ontconclu de ces résultats que le système anti-oxydant de la cirrhose et du carcinomehépatocellulaire était sévèrement perturbéet que cette perturbation était liée aux modi-fications des niveaux de glutathion et desactivités des enzymes dépendantes du gluta-thion dans les tissus hépatiques. Le gluta-thion et les enzymes qui en dépendent sontdes facteurs importants dans le processus dedéveloppement des maladies du foie 16.

De précédentes études avaient montré quel’infection à Helicobacter pylori provoquedans la muqueuse gastrique une augmenta-tion de la production d’espèces oxygénéesréactives, conduisant peut-être à des maladiesassociées à la présence de la bactérie.Après avoir passé en revue la littératuremédicale, un groupe de chercheurs a pro-posé que la sévérité de l’inflammation etdes lésions associées à l’infection àHelicobacter pylori soit dépendante de lacapacité des cellules gastriques à contrerl’augmentation de la charge d’espècesoxygénées réactives. Les chercheurs ontémis l’hypothèse que la disponibilité duglutathion est importante pour construireune défense adaptée contre les espècesoxygénées réactives générées par l’infec-tion à Helicobacter pylori. Ils ont suggéréqu’augmenter la disponibilité du gluta-thion pourrait apporter une nouvelleméthode pour prévenir ou réduire lesdommages causés par Helicobacter pylori.

Niveaux de glutathionet développement de maladies hépatiques

Helicobacter pylori Mucoviscidose et santé pulmonaireDe récents travaux suggèrent que des muta-tions de la mucoviscidose conduisent à desdéficiences en glutathion dans le mucuspulmonaire, dans les cellules du systèmeimmunitaire et dans le système gastro-intestinal 17. Cette déficience augmenteavec le temps lorsque la charge oxydanteplus élevée que la normale dans la muco-viscidose conduit à des décroissances suc-cessivement plus importantes de glutathion

sans la possibilité normale de reconstituerdes niveaux physiologiques. Cette défi-cience en glutathion pourrait être le déclen-cheur de la déplétion initiale des autresantioxydants et pourrait également initierl’inflammation excessive observée dans lamucoviscidose. Selon les chercheurs, d’unecertaine façon, on pourrait penser que c’estla première maladie identifiée avec un dys-fonctionnement du système du glutathion.

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1. Shekhar R. et al., Glutathione metabolism and its impli-cations for health, J. Nutr., 2004 Mar, 134(3): 489-92.

2. Mathews G.M. et al., Cellular mucosal defense duringHelicobacter pylori infection: a review of the role ofglutathione and the oxidative pentose pathway,Helicobacter, 2005 Aug, 10(4): 298-306.

3. Sbrana E. et al., Quantitation of reduced glutathioneand cysteine in human immunodeficiency virus-infectedpatients, Electrophoresis, 2004 Jun, 25(10-11) 1522-9.

4. Mondal D. et al., HAART drugs induce oxidative stressin human endothelial cells and increase endothelialrecruitment of mononuclear cells: exacerbation byinflammatory cytokines and amelioration by antioxi-dants, Cardiovasc. Toxicol., 2004, 4(3): 287-302.

5. Shimizu H. et al., Relationship between plasma glutathionelevels and cardiovascular disease in a defined population:the Hisayama study, Stroke, 2004 Sept, 35(9): 2072-7.

6. Sims N.R. et al., Mitochondrial glutathione: a modula-tor of brain cell death, J. Bioenerg. Biomembr., 2004Aug, 36(4): 329-33.

7. Arikan S. et al., The relationship between antioxidantenzymes and bladder cancer, Neoplasma, 2005,52(4):314-7.

8. Kaynar H. et al., Glutathione peroxidase, glutathione-S-transferase, catalase, xanthine oxidase, Cu-Zn superoxi-de dismutase activities, total glutathione, nitric oxide,and malondialdehyde levels in erythrocytes of patientswith small cell and non-small cell lung cancer, CancerLett., 2005 Sept 28, 227(2): 133-9, e-pub 2005 Jan 8.

9. Yeh C.C. et al., A study of glutathione status in theblood and tissues of patients with breast cancer, CellBiochem. Funct., 2005 Sept 2, e-pub ahead of print.

10. Reliene R. et al., Glutathione depletion by buthioni-ne sulfoximine induces DNA deletions in mice,Carcinogenesis, 2005 Sep 14, e-pub ahead of print.

11. Chen T.S. et al., Life span profiles of glutathione andacetaminophen detoxication, Drug Metabolism anddisposition, 1990, 18: 6, 882-887.

12. Onoda H. et al., The relationship between the intra-cellular redox status of immune cells and progressionof hepatitis virus related chronic liver disease [articleen japonais], Nihon Rinsho Meneki Gakkai Kaishi,2004 Oct, 27(5): 315-21.

13. Chawla R.K. et al., Plasma cysteine, cystine and glu-tathione, Gastroenterology, 1984, 87 : 770-776.

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thione, cysteine and glutathione synthetase in alco-holic and non-alcoholic cirrhosis, Scan J. Clin. Lab.Invest., 1992, 52: 207-213.

15. Korenega M. et al., Mitochondrial dysfunction inhepatitis C, J. Clin. Gastroenterol., 2005 Apr, 39(4Suppl 2) : S162-6.

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18. Witschi A. et al., The systemic availability of oral glu-tathione, Eur. J. Clin. Pharmacol., 1992, 43: 667-9.

19. Grattagliano I. et al., Effect of oral glutathione mono-ethyl ester and glutathione on circulating and hepaticsulhydrils in the rats, Pharmacol. Toxicol., 1994 Dec,(6): 343-7.

20. Hynjan M.K. et al., Absorption of glutathione fromthe gastrointestinal tract, Biochim. Biophys. Acta,1985, 815: 184-8.

Sous forme de suppléments nutritionnels, leglutathion semble efficacement absorbé pardes rats. La même chose n’est pas forcémentvraie chez l’homme. Lorsque l’on donne enune seule fois une dose de 3 000 mg de gluta-thion à sept sujets en bonne santé, les niveauxsanguins de glutathion restent inchangés 18.La présence dans le système intestinal del’homme de quantités importantes d’uneenzyme, la gammaglutamyltranspeptidase, quidécompose le glutathion, est peut-être l’expli-cation de cette mauvaise absorption.Administré par voie orale, le glutathion estabsorbé par la membrane mucosale dans labouche. L’administration de fortes doses

(5 mmol/kg) de glutathion influe sur lesniveaux de GSH sanguin. Par contre, lorsquede faibles doses sont données, on enregistreseulement une augmentation des niveauxhépatiques de GSH 19. Le GSH atteint lalumière intestinale avec les aliments, la bile oules sécrétions de la paroi intestinale. C’est dansla portion supérieure du jéjunum que la plusforte absorption est observée.Une étude préliminaire a montré que l’absorp-tion pouvait se faire dans la bouche lorsquedes comprimés de glutathion étaient placésentre la joue et la langue 20.Plus récemment, une autre étude préliminairea été définie pour évaluer l’absorption d’une

forme de glutathion réduit en chewing-gum.20 sujets volontaires, 10 hommes et 10 fem-mes âgés d’environ 39 ans, ont subi, le matin,l’estomac vide, un test sanguin pour évaluerleurs niveaux de GSH. Un second test a étéréalisé après que les sujets ont mâché deuxchewing-gums contenant chacun 200 mg deglutathion réduit pendant dix minutes. Lesrésultats ont montré des variations significati-ves entre les niveaux de GSH de départ(4,13 mmol/l ± 0,50) et ceux détectés après laprise des deux chewing-gums (5,54 mmol/l ±0,50). La concentration plasmatique en méta-bolites d’oxygène réactif avait également forte-ment diminué. �

Augmenter les niveaux de glutathion

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Une partie des aliments que nous ingéronsest décomposée et convertie par les bacté-ries de l’intestin en produits chimiquestoxiques comme l’ammoniaque, l’indole, lescatol, la tryptamine, le mercaptan, le sul-fure d’hydrogène ou les amines. La majoritéde ces substances odoriférantes sont excré-tées dans les selles, mais elles sont égale-ment partiellement absorbées à partir desintestins et transférées dans le sang. Ces

composants à l’odeur putride qui pénètrentdans le sang sont excrétés des poumons etdes glandes sudoripares sous forme demauvaise haleine et d’odeurs corporelles.Champex® est composé d’une substanceextraite du champignon Agaricus bisporuset contient des acides aminés comme l’a-cide glutamique, l’alanine, la thréonine, laleucine ou la sérine, des polyphénols, desflavonoïdes, des polysaccharides, des vita-

mines et des minéraux.Les acides aminés de Champex neutrali-sent les mauvaises odeurs issues de l’am-moniaque et des amines générées dans lecôlon. Les polyphénols et les flavonoïdesse lient aux mercaptans et aux aminespour former des composants chimiquessans odeur. Les polysaccharides contrôlentles mauvaises odeurs de différents produitschimiques.

Absorbé par voie orale, Champex® réagitdans l’intestin avec les substances putrides.Champex a été administré à 8 volontaires àune dose quotidienne de 500 à 1 500 mg.Les concentrations d’ammoniaque et desulfures ont été déterminées, ainsi que cel-les d’indole, de scatole et de phénol. Laprise de Champex® pendant 14 jours adiminué les concentrations des substancesputrides de 40 à 60 % par rapport aux

niveaux initiaux.Une étude publiée dans le numéro de jan-vier 1997 du Japanese Journal of PublicHealth a montré l’effet positif de l’extrait dechampignon sur le nitrogène ammoniacalin vitro ainsi que ses effets inhibiteurs sur laproduction d’indole et de tryptamine invivo 1.Des études japonaises se sont égalementintéressées aux niveaux d’acide indolacé-

tiques et de tryptamines, des métabolites dutryptophane absorbé par les intestins. Lenitrogène d’ammoniaque qui résulte de laputréfaction des viandes a également étémesuré. Les chercheurs ont découvert que,dans les boîtes de Pétri contenant égale-ment du Champex®, le nitrate d’ammo-niaque était réprimé. Il en était de même dela production de tryptamine et d’acideindolacétique.

Contrôle les substances putrides

Champex®,contre la mauvaisehaleine et les odeurscorporellesChampex neutralise les odeurs générées par les sous-produits de ladécomposition des aliments dans l’intestin, luttant ainsi contre les odeurscorporelles putrides et la mauvaise haleine.

La mauvaise haleine d’origine buccale estprincipalement due à la présence de com-posés sulfurés volatils malodorants. Il s’a-git principalement de sulfure d’hydrogèneet de méthylmercaptan.2,5 et 10 mg de Champex® ont été dissousdans 3 ml d’eau distillée et le pH de chaque

solution a été ajusté à 6,5 avec de l’hydroxydede sodium. Chaque solution a été versée dansune fiole de 125 ml avant que l’on y injectedu méthylmercaptan pour obtenir une solu-tion à 0,5 ppm. L’utilisation de Champex® à2 mg et à 5 mg fait disparaître le méthylmer-captan en respectivement 45 et 5 minutes.

Un test organoleptique a été réalisé sur l’ha-leine de 63 collégiennes. Après un repas deviande grillée assaisonnée avec de l’ail,chaque participante a pris un sucre contenant0,125 % de Champex®. 58 des 63 participan-tes ont dit que Champex® avait efficacementdiminué les odeurs d’ail dans leur bouche.

Agit sur la mauvaise haleine

Champex®,contre la mauvaisehaleine et les odeurscorporelles

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La FLC a pour objet d’informer et d’éduquer le public dans les domaines de la nutrition et de la santé préventive.

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Après avoir été opérés d’un cancer ducôlon, 9 patients ont ingéré 5 comprimésde Champex ® pendan t 30 jou r s .L’intensité des odeurs fécale a été compa-rée avant et après le traitement. Au bout dedix jours de prise de Champex®, l’intensitéde ces odeurs n’était plus que de 43 % etde 29 % après 20 jours.Une autre étude a détaillé les effets del’extrait de champignon sur la répressiondes odeurs fécales et des niveaux d’am-moniaque sanguin ainsi que sur l’amélio-ration de la qualité des selles 2. Huit

patients âgés d’une salle d’hôpital ont reçuune dose orale de Champex®. Des échan-tillons de selles et de sang de ces patientsont été recueillis et soumis à une analyseorganoleptique (odeur) et quantitative(substances responsables des odeurs). Laprise de Champex® a provoqué une nettechute des niveaux d’ammoniaque et d’in-dole. Les chercheurs ont conclu que l’ad-ministration de Champex® était un moyenefficace d’améliorer la qualité des selles,de diminuer les odeurs fécales et corporel-les sans provoquer de changement dans

l’état gastro-intestinal ainsi que pour abais-ser les niveaux sanguins d’ammoniaque.Les niveaux sanguins d’ammoniaque et l’ac-tivation des cellules NK (tueuses naturelles)ont été mesurés après la prise de 400 mg deChampex® pendant 30 jours par 14 patientsâgés hospitalisés. Les niveaux d’ammo-niaque ont chuté et l’activité des cellules NKa été augmentée de façon notable. Un excèsd’ammoniaque dans le sang affaiblit l’acti-vité des cellules NK qui luttent contre lescellules cancéreuses, les virus et les bacté-ries.

Diminue les odeurs fécales

La population fécale de bifidobactéries aété mesurée chez 8 patients âgés hospitali-sés à qui l’on avait donné quotidienne-ment 500 à 1 500 mg de Champex®. Le

nombre de bifidobactéries fécales a prati-quement été multiplié par 1,5 tandis quecelui des Clostridium, une bactérie néfastede l’intestin, était réduit de plus de 50 %.

Augmente les bifidobactéries

Lorsqu’une défaillance rénale chronique sedéveloppe, des produits chimiques toxiquesabsorbés des intestins dans le sang ne peu-vent plus être éliminés normalement.Lorsque la fonction rénale est affaiblie, desdéchets organiques peuvent s’accumuler etune dialyse devenir nécessaire. La prise de2 000 mg pendant trois mois de Champex®

diminue et maintient les niveaux de créati-nine, un indicateur de la progression de ladéfaillance rénale chronique, à un niveaunormal. Les chercheurs ont observé quelorsque Champex® était administré à despatients non dialysés souffrant d’insuffisancerénale, leur fonction rénale était amélioréeet l’hémodialyse pouvait être évitée 3. �

Améliore la fonction rénale 1. Koizumi I. et al., Deodorant effects of champignonextract on ammoniacal nitrate in-vitro and its repressiveeffects on the production of indole and tryptamine invivo, Japanese Journal of Public Health, 1997, 44: 1-10.

2. Abe J. et al., Effects of Bio-M on the repression of fecalodors… in a hospital ward following administration ofBio-M to aged inpatients, presented at the 36th cong-ress of Tohoku Clinical & Hygienic Examination Society,Oct 20, 1995, Atoka City, Japan.

3. Sanaka T., Care of renal failure cases to avoid dialysistherapy, Igakushoin Press, 1992.

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L’Occidental est un homme d’action, sonattirance pour les stimulants semblelogique. Il n’y a rien de mal à prendre uncafé le matin ! Mais qu’en est-il de l’abusou du post-crash de la fatigue dû aux sti-mulants ? Une mauvaise signalisation del’axe de nos messagers chimiques dopa-mine et noradrénaline ne serait-t-elle pasla cause de compulsions envers certainesdrogues ? Les progrès de la science nousmontrent que l’utilisation judicieuse decertains suppléments alimentaires permetd’améliorer la signalisation des catéchola-mines dopamine et noradrénaline et ainsid’augmenter énergie, bien-être et, aussi,aptitude à lutter contre le stress et la fati-gue synaptique.

Vaincrela fatiguesynaptique

L’homme moderne, harcelé par l’agression quotidienne de la vie dans les grandes métropoles, passe allègrement de l’excitantmatinal au somnifère vespéral : dérisoire synthèse des contraires dans un monde en rupture d’équilibre. À côté de cela, lesinstances gouvernementales interdisent l’usage de drogues tout en autorisant certaines d’entre elles (nicotine, alcool). Si les droguesnous font de l’effet, c’est qu’elles contiennent des molécules agissant sur les drogues naturellement fabriquées par notre organisme,en particulier par notre cerveau. Ce sont des messagers chimiques qui passent d’un neurone à l’autre et transmettent un signal. Lesneurotransmetteurs freinent, accélèrent, estompent ou amplifient ce signal. Alcool, café, tabac… la drogue est partout. Se calmer,se stimuler avec ces molécules passe par l’inhibition ou l’accélération de certains neuromédiateurs. Ainsi, se calmer passeprincipalement par le frein de la sérotonine et du GABA, tandis que se stimuler passe par la dopamine et la noradrénaline.Malheureusement, l’usage abusif de ces drogues perturbe le fonctionnement de ces neuromédiateurs et, avec le temps, déstabilisenos fonctions organiques avec pour conséquences anxiété, dépression, fatigue, insomnie et épuisement de nos surrénales.

la fatiguesynaptique

Bruno Lacroix

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Dans l’évolution humaine, l’alpha-mâlereprésente le chef du clan. Il est caracté-risé par l’élévation importante du taux detestostérone/dopamine. Il maintient desniveaux élevés de dopamine pour assurerla libido et la reproduction, sa paranoïa luipermet d’assurer sa survie face aux dan-gers du clan ou d’ennemis éventuels. Ladopamine est la molécule mâle par excel-

lence, même si la femme

en produit à un moindre degré. C’est lamolécule de la « persistance comporte-mentale », conduite incapable d’adapta-tion, typiquement masculine. Elle est aussila molécule de la paranoïa, de l’agitation,de l’action, de la domination réclamant lasoumission et de l’agressivité. L’hommedominant possède souvent une testosté-rone élevée, cause probable d’une dopa-mine élevée. Cette dernière semble consti-

tuer un contrepoids à l’action« tranquillisante » de la

sérotonine. Celle-cifavorise la passi-

vité et l’inac-tion tandis que ladopamine stimule l’ac-tion ! Lorsque la dopa-mine est hypofonction-nelle, l’individu se sentinsignifiant, apeuré et aenvie de se terrercomme un animalcraintif. Pour ceux qui

en doutent, l’utilisation du neuroleptiqueHaldol, un antagoniste des récepteursdopaminergiques, est un bon test.À l’inverse, lorsque la dopamine est hyper-fonctionnelle, la personne s’imposecomme un leader ne tolérant aucuneopposition. La dopamine est aussi la molé-cule de la persistance comportementaleou entêtement. À forte dose, elle induit desstéréotypes déconnectés du réel.Chez les mammifères, le système nerveuxcentral des femelles est plus « sérotoniner-gique » que celui des mâles. L’activité dela sérotonine est donc plus élevée dans lesystème nerveux central d’une femme quedans celui d’un homme. Apprivoiser unanimal sauvage entraîne une modificationde la biochimie cérébrale avec une plusgrande production de sérotonine et unebaisse de dopamine. À croire qu’avec desinhibiteurs de blocage de la sérotonine detype Prozac, l’on cherche à nous apprivoi-ser et que l’on diabolise souvent la dopa-mine par peur de rébellion !

Notre cerveau révèle ses informations par unsystème de communication appelé neuro-médiateurs. Certains ont une action activa-trice, d’autres, inhibitrice. Les principauxneuromédiateurs sont la dopamine, la séro-tonine, la noradrénaline et l’acide gamma-amino-butyrique (GABA). Il existe égalementdes neuromédiateurs de structure peptidique,comme les enképhalines ou la substance P,qui agissent au niveau de la transmission de ladouleur. Si certaines cellules nerveuses peu-vent synthétiser plusieurs neuromédiateurs,elles sont cependant souvent spécialiséesselon leur localisation dans le système ner-veux. Pour combiner bonne stabilité émotion-nelle et bonne humeur, plus d’énergie etmoins de fatigue, il est important d’avoir unéquilibre entre catécholamines (dopamine/nora-drénaline) et sérotonine. La sérotonine est « leneurotransmetteur de la sociabilité ». Son dys-fonctionnement engendre irritabilité, colère,

violence, voire même, le suicide. Cependant,si cette « génération Prozac » fait l’éloge de lasérotonine, la voie catécholaminergique, lagrande oubliée, mérite que l’on s’y attarde.L’élévation de la dopamine, activateur méta-bolique ubiquitaire, accroît la motivation. Àl’inverse, l’état d’hypoactivité dopaminer-gique a tendance à diminuer l’activité de l’or-ganisme et son énergie. Quant à la noradré-naline, fabriquée à partir de la dopamine, ellerégule la vigilance et l’humeur ; sa déficienceest source de dépression ou de fatigue géné-rale. Contrairement à la dopamine, la séroto-nine, modérateur métabolique ubiquitaire, estune molécule du repos comportemental.Toutes deux agissent de concert par desactions physiologiques différentes. La séroto-nine contrôle la réactivité du système nerveuxdans le sens du repos et de l’atténuation descomportements les plus divers et est impli-quée dans l’initiation du sommeil.

L’équilibre dopamine/sérotonine

L’alpha-mâle, le dopaminergique par excellence

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Le déficit en catécholamines est dû à diver-ses causes : environnement, stress, dépres-sion, maladie, âge, génétique. Il engendrede nombreuses pathologies. Il est doncurgent de diagnostiquer une altération desneuromédiateurs afin d’agir rapidement surl’amélioration de la neurotransmission.

Symptômes d’une baisse descatécholamines

• baisse de l’intensité pulsionnelle (libido,appétit, motivation) et augmentation dela mélancolie ;

• anhédonie : absence de sensation deplaisir, non-appréciation des récompen-ses (douleur morale) ;

• asthénie psychique : baisse de la vitesseet du nombre des décisions, des initiati-

ves, de la vitesse d’idéation, de la créati-vité, de la confiance en soi ;

• ralentissement psychomoteur avec asthé-nie physique, recours à des stimulants(caféinomane ou chocolatomane, phényl-éthylamine), baisse de l’esprit d’initiativeet de la créativité ;

• hypersomnie ou sommeil agité.La restauration des neurotransmetteurs parleurs précurseurs est devenue, pour denombreux praticiens, le traitement pri-maire. Les médicaments antidépresseurssont souvent utiles mais la connaissancedes mécanismes de la dépression permetl’utilisation de certaines stratégies naturel-les pour la prévenir, voire la guérir. En res-taurant l’hyperactivité de la glande surré-nale et en relançant la synthèse desneurotransmetteurs par leurs précurseurs,

de nombreuses dépressions sont évitées.L’étude de Cauffield et Forbes de 1999compare certains suppléments à des molé-cules allopathiques. Les oméga-3, les aci-des aminés (phénylalanine, tyrosine, trypto-phane, 5HTP), le PEA, le St John Worth ontune certaine efficacité dans les dépressionsmodérées. Des études cliniques comparantcertains suppléments micronutritionnels àdes antidépresseurs à doses modérées(maprotiline, amitriptyline, ou imipramine à75 mg/j) ou à doses élevées (imipramine à150 mg/j) ne trouvent aucune différencesignificative entre les traitements naturels etallopathiques 1.Les antidépresseurs ne sont efficaces que sur50 % des patients et ne sont pas la solutionmiracle. L’une des théories majeures de ladépression est la baisse des neuromédiateurs(noradrénaline et sérotonine) dans la fentesynaptique avec en parallèle la hausse deleurs récepteurs post-synaptiques.L’efficacité principale des antidépresseurs seréalise via la diminution des récepteurs post-synaptiques (down-regulation) en 3 semai-nes, ce qui explique le délai d’apparition deseffets positifs sur l’humeur.

Cependant, la fatigue synaptique descatécholamines a d’autres causesphysiologiques :

• diminution des précurseurs : phénylala-nine, tyrosine et L-dopa ;

• activité insuffisante de la tyrosine hydro-xylase, l’enzyme primordiale pour labiosynthèse des catécholamines ;

• taux bas de cofacteurs variés pour lachaîne enzymatique de la dopamine etde la noradrénaline ;

• problèmes avec les canaux de Ca++

(pour la libération des vésicules) ;• élévation de l’activité de la HMG CoA

réductase et de la digoxine ;• augmentation de la TAT hépatique due à

l’élévation du cortisol.

Déficit en neurotransmetteurs

Éditeur : Fondation pour le libre choixDirecteur de la publication : Linus Freeman - Rédacteur en chef : Yolaine CarelParution mensuelle - Abonnement (12 numéros) : 30 euros© 2006 Fondation pour le libre choix - Tous droits de reproduction réservés

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La prise de L-tyrosine et de L-phénylalaninen’augmente pas de façon prévisible les tauxcérébraux de dopamine et de noradréna-line. La tyrosine hydroxylase (TH), uneenzyme clef dans la conversion des acidesaminés en catécholamines, dopamine etnoradrénaline, est normalement saturée.Néanmoins, le stress, l’effort physique, lefroid et une déplétion des catécholaminesactivent la TH et permettent ainsi d’aug-menter la synthèse des catécholamines.Dans de nombreux cas, une supplémenta-tion en acides aminés phénylalanine et

tyrosine est utile pour éviter les conséquen-ces néfastes d’une déplétion en dopamineet noradrénaline 2. Dans une étude en dou-ble aveugle, la DL-phénylalanine (150 à200 mg/24 heures) ou imipramine (150 à200 mg/24 heures) ont été administrées à40 patients déprimés (20 patients danschaque groupe) pendant 30 jours. Il a étéconclu que la DL-phénylalanine pourraitavoir des propriétés antidépressives 3.La stimulation de la synthèse des catécho-lamines pour améliorer l’humeur et la fati-gue synaptique semble une piste sérieuse

pour de nombreux scientifiques. La TH estl’enzyme limitant la synthèse de dopamineet noradrénaline. Elle peut être impliquéedans la pathophysiologie des désordres psy-chiatriques et des troubles de l’humeur. Legène de la TH semble impliqué dans l’étio-logie de ces troubles 4. Une stratégie inté-ressante et naturelle pour augmenter la syn-thèse des catécholamines endogènes estd’utiliser la nicotinamide adénine dinucléo-tide (NADH) qui stimule la tyrosine hydro-xylase et la biosynthèse de dopamine, enadministration orale ou intraveineuse 5.

Augmenter et potentialiser les catécholamines

1. Favoriser l’apport des précurseurs des neurotransmetteurs (L-phénylalanine, DL-phénylalanine, L-tyrosine et PEA)

1. Cauffield JS et al., Dietary supplements used in the treatment of depression, anxiety, and sleep disorders, Lippincott’s Primary Care Practice, 1999 May-Jun, 3(3):290-304.2. Gibson C. et al., Tyrosine pour le traitement de dépression, Adv. Biol. Psychiatry, 1983, 10:148-159.3. Beckmann H. et al., DL-phenylalanine versus imipramine: a double-blind controlled study, Arch. Psychiatr. Nervenkr., 1979 Jul, 4; 227(1):49-58.4. Serretti A. et al., Tyrosine hydroxylase gene associated with depressive symptomatology in mood disorder, Am. J. Med. Genet., 1998 Mar 28, 81(2):127-30).5. Swerdlow R.H., Is NADH effective in the treatment of Parkinson’s disease? Drugs Aging, 1998 Oct, 13 (4): 263-8.6. Benton D. et al., Vitamin supplementation for 1 year improves mood, Neuropsychobiology, 1995, 32 :2, 98-105.7. Ottiglieri T. et al., Folate, vitamin B12, and neuropsychiatric disorders, Nutr. Rev., 1996 Dec, 54(12):382-90.8. Young S.N., The use of diet and dietary components in the study of factors controlling affect in humans: a review, J. Psychiatry Neurosci., 1993 Nov, 18(5):235-44.9. Kagan B.L., Oral S-adenosylmethionine in depression: a randomized, double-blind,placebo-controlled trial, Am. J. Psychiatry, 1990 May, 147 (5):591-5.10. McCarty, High-dose pyridoxine as an ‘anti-stress’ strategy, Cancer Treat. Rev., 2000 May, 54(5):803-807.

Ils sont indispensables au bon fonctionne-ment du cerveau, participent à la synthèsede neuromédiateurs et leurs carences sont àl’origine de certains types de dépression. Leprofesseur Benton, de l’université deSwansea en Angleterre, a supplémenté plusd’une centaine de patients en bonne santésur 12 mois avec 9 vitamines à des doses10 fois supérieures à celles recommandées.Le résultat est sans équivoque : tous ceuxsous vitamines, par rapport à ceux sous pla-cebo, ont amélioré de façon significativeleur humeur, leur bien-être et leur éner-gie 6. Une carence en acide folique et vita-mine B12 peut causer des perturbationsneurologiques et psychiatriques comme ladépression et la démence. Le manque d’a-cide folique affecte le métabolisme centraldes monoamines et aggrave les désordresdépressifs 7. Le déficit en acide foliquebaisse les niveaux de la S-adénosylméthio-

nine (SAMe), antidépresseur naturel quiaugmente les taux de dopamine, noradré-naline et sérotonine du cerveau. Ces don-nées suggèrent que de faibles niveaux deneuromédiateurs chez certains patientspeuvent être une conséquence secondairedes taux bas de SAMe 8. Les niveaux tissu-laires de SAMe diminuent avec l’âge etchez les patients souffrant de dépression.L’utilisation de la SAMe a des effets similai-res à ceux des antidépresseurs convention-nels et sont plus rapides. Le mécanisme parlequel la SAMe agit est peu clair, mais il estfort probable qu’il soit rapproché de l’aug-mentation des taux de neurotransmetteurscérébraux comme la sérotonine et la dopa-mine. La SAMe est efficace et n’a pas leseffets secondaires des antidépresseurs (fati-gue, impuissance, nervosité, troubles dusommeil et maux de tête). Des supplémentsde méthionine, précurseur de la SAMe, ne

semblent pas améliorer l’humeur. Les dosesde 200 à 600 mg/j sont efficaces sur l’hu-meur, la fatigue et certains types de dépres-sion 9. Le déficit en pyridoxine (B6) mène àune moindre production centrale de neuro-transmetteurs. Des doses élevées en pyri-doxine, en amplifiant les taux tissulaires depyridoxal phosphate (PLP), ont un impactfavorable sur l’humeur ; des taux élevés dePLP agissent sur les récepteurs glucocorti-coïdes en évitant leur « down-regulation »,facteur de prévention du stress et de ladépression 10. Une réponse rapide adréner-gique nécessite de la tyrosine (précurseurdes catécholamines) et autres acides ami-nés, des vitamines B1, B6 et C, du magné-sium et du cuivre. La fatigue adrénergique adiverses conséquences physiologiques,mais c’est souvent la déplétion des stocksde noradrénaline qui engendre une fatiguesynaptique. �

2. Favoriser l’entrée des précurseurs des neurotransmetteurs dans le SNC (cofacteurs)

Suite de cet article dans le prochain numéro d’avril.

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Les lignanes sont des composants naturelslargement répandus dans les règnes animal etvégétal. Elles sont formées à partir de formesglycosylées inactives (secoisolaricirésinol etmatairésinol) qui, après hydrolyse enzyma-tique par la flore intestinale, donnent descomposés actifs : l’entérodiol (rapidementoxydé en entérolactone) et l’entérolactone.Les lignanes sont présentes dans les ali-ments et les plantes en petites quantités et,en particulier, dans les céréales complètes,les fruits et les légumes. Pour augmenter lesniveaux d’entérolactone de façon suffi-sante, il faudrait que l’alimentation apportequotidiennement 50 à 100 mg de lignanes.Elle semble, en fait, n’en apporter guèreplus d’un par jour. Une supplémentationavec 10 à 30 mg de 7-hydroxymatairési-nol, extrait de l’épicéa, suffit à élever lesniveaux d’entérolactone circulante.

Une alimentation riche en lignanes est associée à des bénéfices pour la santé et, notamment, à une diminution du risquede certains cancers et de maladies cardio-vasculaires. Elle peut également aider à améliorer certaines conditions liées auxœstrogènes, comme les symptômes de la ménopause ou l’ostéoporose.Dans l’organisme, les lignanes agissent comme des phytoœstrogènes avec des effets équilibrants sur les niveaux hormonaux.Elles ont une activité antioxydante et elles interfèrent avec des enzymes impliquées dans le métabolisme hormonal.La recherche suggère que l’alimentation n’apporte pas de quantités suffisantes de lignanes pour obtenir des effets bénéfiquessur la santé.

Des phytoœstrogènesComme d’autres phytoœstrogènes, et notam-ment les isoflavones, elles ont la capacité de selier aux récepteurs des œstrogènes et d’exercerune action agoniste ou antagoniste en fonctiondes tissus. Lorsqu’il y a peu d’œstrogènes dansl’organisme, comme par exemple après laménopause, les lignanes peuvent agir commede faibles œstrogènes. Mais lorsque les œstro-gènes naturels sont présents en abondance, leslignanes peuvent alors diminuer leurs effets en

les enlevant des récepteurs cellulaires. Cedéplacement des hormones peut aider à pré-venir certains cancers, comme celui du sein.De plus, des études in vitro suggèrent que leslignanes peuvent également participer à la pré-vention du cancer d’une façon indépendantede leur liaison aux récepteurs des œstrogènes.Ces différentes propriétés ont conduit certainsscientifiques à les assimiler à des SERM (selec-tive estrogen receptor modulators).

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Diminuent le risque de cancer du seinEn se liant faiblement aux récepteurs àœstrogènes, l’entérolactone semble blo-quer l’activité des œstrogènes dans certainstissus sélectionnés. D’un autre côté, en sti-mulant la synthèse et les niveaux circulantde la SHBG (sex hormone binding globu-line, une glycoprotéine synthétisée par lefoie dont la fonction est de se lier aux hor-mones sexuelles pendant leur transfert dansle sang), l’entérolactone semble réduire lepool d’œstrogènes circulant disponibles,diminuant ainsi leur pénétration dans lestissus. De plus, un certain nombre de don-nées indiquent que l’entérolactone pourraitégalement inhiber la synthèse des œstrogè-nes en bloquant l’aromatase, une enzymeclé de la biosynthèse de l’œstradiol.À New York, des chercheurs ont évalué lerisque de cancer du sein et la consomma-tion alimentaire de lignanes chez plus de3 000 femmes, incluant près de 1 100patientes avec un cancer du sein confirméet près de 2 000 femmes sans cancer ser-vant de témoins. Utilisant des analyses sta-tistiques, les scientifiques ont déterminéque les femmes pré-ménopausées consom-mant les plus fortes quantités de lignanesavaient un risque réduit de développer uncancer du sein 1.

En Italie, des scientifiques ont publié desrésultats similaires. Leurs travaux indiquentque des niveaux plus élevés d’entérolac-tone étaient associés à un risque plus faiblede cancer du sein. Inversement, les cher-cheurs ont noté que les valeurs d’entérolac-tone sérique étaient significativement plusfaibles chez les femmes qui ont ensuitedéveloppé un cancer du sein et en ontconclu que l’entérolactone a un puissanteffet protecteur contre le cancer du sein 2.Une étude randomisée, en double aveuglecontrôlée contre placebo, a examiné leseffets de graines de lin sur les marqueurs bio-logiques tumoraux et sur l’excrétion urinaire

de lignanes chez des patientes ménopauséesavec un diagnostic de cancer du sein. Ellesont reçu de façon aléatoire quotidiennementun muffin contenant des graines de lin ousans rien. Le traitement a duré entre 32 et39 jours. Les marqueurs tumoraux ont dimi-nué de façon importante tandis que l’apop-tose était augmentée par les graines de lin.Une augmentation de l’excrétion urinairemoyenne de lignanes a également été obser-vée dans le groupe supplémenté. Les cher-cheurs en ont tiré la conclusion que les grai-nes de lin alimentaires avaient le potentiel dediminuer la croissance tumorale chez despatientes ayant un cancer du sein 3.

Par leurs effets œstrogéniques, les lignanespeuvent soulager certains symptômes de laménopause. La recherche a montré quel’entérolactone agit faiblement sur l’équili-bre physiologique œstrogénique. Elle peutainsi offrir une alternative naturelle pouraider à contrer les fluctuations hormonalesau cours des différentes étapes de la méno-pause et mieux gérer les symptômes clima-tériques qui l’accompagnent.Les œstrogènes agissent en se liant à leursrécepteurs, les SER (selective estrogenreceptor). Cette liaison réunit deux SERavec deux protéines co-régulatrices quiétouffent ou activent la transcription degènes susceptible de conduire à uneréponse biologique, parfois pathologique.En agissant sur ce système, l’entérolactonepourrait offrir un effet naturel de type

modulateur des récepteurs sélectifs desœstrogènes. Ainsi, en se liant aux récep-teurs d’œstrogènes dans différents tissus,l’entérolactone pourrait avoir une réponsede type agoniste ou antagoniste. Selon laconcentration d’œstradiol endogène et ladistribution des récepteurs d’œstrogènes,l’entérolactone pourrait agir comme unagoniste du récepteur d’œstrogène oucomme un antagoniste. Lorsque lesniveaux d’œstrogènes tombent, l’entéro-lactone pourrait exercer un effet imitantcelui d’un œstrogène, lorsqu’ils sont éle-vés, l’entérolactone occupe et bloque lesrécepteurs à œstrogènes, adoucissant ainsipics et dépressions. L’activité œstrogé-nique de l’entérolactone étant faible, lerisque d’effets indésirables est minime.Une étude a enrôlé 58 femmes ménopau-

sées avec au moins 14 bouffées de chaleurpar semaine, pour évaluer l’action du soja(des isoflavones) et de farine de blé (pré-curseurs de l’entérolactone). Les deuxtypes de phytoœstrogènes ont significati-vement diminué les bouffées de chaleur( respect ivement de 40 e t 25 %).L’ensemble des symptômes liés à la méno-pause a diminué de façon significativedans les deux groupes 4.En 2002, une étude canadienne a évaluéun supplément alimentaire à base de grai-nes de lin (un précurseur de l’entérolac-tone) par rapport à un traitement hormonalsubstitutif, chez des femmes ménopauséesavec des niveaux de cholestérol élevés.Les graines de lin ont amélioré les symptô-mes climatériques légers tout en abaissantles niveaux de glucose et d’insuline 5.

Atténuentles symptômes de la ménopause

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Les œstrogènes jouent un rôle importantdans le maintien de la densité osseuse ; destravaux scientifiques indiquent que l’entéro-lactone pourrait également avoir une action.Des chercheurs ont conduit des recherchespour savoir si des phytoœstrogènes pou-vaient avoir un effet bénéfique ou néfaste surl’ostéoporose. Ils ont examiné les liens entreles phytoœstrogènes urinaires et la densitéminérale osseuse chez des Coréennes méno-pausées. Les résultats ont montré que chezles femmes souffrant d’ostéoporose, l’entéro-lactone urinaire était plus basse que lamoyenne et qu’une densité minérale osseuseplus élevée était associée à des sujets ayantune entérolactone urinaire plus forte 6. Uneétude a examiné les effets d’une supplémen-tation avec des lignanes de graines de lin sur

le métabolisme osseux de femmes méno-pausées. Dans cette étude croisée en doubleaveugle, 38 femmes ménopausées ne sui-vant pas de traitement hormonal substitutifont reçu de façon aléatoire des graines de linou de tournesol. Pendant deux périodes desix semaines, elles ont reçu 38 g de l’un desdeux traitements. Les résultats ont montréque les graines de lin diminuaient l’activité

d’un marqueur de la résorption osseuse maisn’avaient pas d’effet sur les concentrationssériques de l’IGF-1 ou de l’IGFBP3, deux fac-teurs de croissance associés à l’augmenta-tion de la formation osseuse. Les graines delin avaient également tendance à diminuerl’excrétion du calcium et de l’hydroxypro-line, un marqueur non spécifique de larésorption osseuse 7.

Lignanes et densité minérale osseuse

Un lien fort a été établi dans des étudesépidémiologiques entre le taux de morta-lité cardio-vasculaire et les niveaux plas-matiques d’entérolactone. Une étude depopulation portant sur des Finlandaisd’âge moyen a examiné le lien existantentre le niveau d’entérolactone sérique etle risque de maladie cardio-vasculaire oucardio-coronarienne. Les résultats ontmontré une association positive et dosedépendante entre un niveau sérique élevéd’entérolactone et la réduction de la mor-talité liée à ces maladies 8.Une autre étude finlandaise avait enrôlé100 hommes pour tester l’hypothèse qu’unefaible concentration sérique d’entérolactoneest associée à une augmentation, in vivo, de

la peroxydation lipidique. Les résultats del’étude ont confirmé cette hypothèse 9.Des chercheurs hollandais ont examiné laconsommation de phytoœstrogènes ali-mentaires et la santé cardiaque de 300 fem-mes ménopausées. Les effets d’isoflavonesont été comparés à ceux de lignanes. Leschercheurs ont observé que les isoflavonesn’avaient aucun effet significatif sur la pres-sion sanguine alors que les lignanes étaientassociées à des valeurs plus basses des pres-sions systoliques et diastoliques, ainsi qu’àune diminution de la prévalence de l’hyper-tension 10. Ces résultats viennent confirmerceux d’une équipe canadienne qui avaitétudié de quelle façon une supplémenta-tion en graines de lin affectait la pression

sanguine de femmes ménopausées avecune maladie vasculaire. Après avoirconsommé une alimentation riche en grai-nes de lin, ces femmes ont été soumises àune épreuve stressante. Leur pression san-guine a été suivie et les résultats interprétésà la lumière de leur maladie athéroscléro-tique. Les graines de lin ont réduit de façonsignificative la pression sanguine liée austress mental. Les chercheurs en ont concluque les phytoœstrogènes du lin pourraientapporter une protection contre l’athéro-sclérose. Ils ont souligné que deux compo-sants des graines de lin, l’acide alpha-lino-lénique et les lignanes, pourraient jouer undouble rôle dans cet effet de diminution dela pression sanguine 11. �

Lignanes et santé cardio-vasculaire

1. McCann S.E. et al., Dietary lignan intakes and risk of pre- and postmenopausal breast cancer, Int. J. Cancer, 2004 Sept 1, 111(3): 440-3.2. Boccardo F. et al., Serum enterolactone levels and the risk of breast cancer in women with palpable cyst, Eur. J. Cancer, 2004 Jan, 40(1): 84-9.3. Thomson L.U. et al., Dietary flaxseed alters tumor biological markers in postmenopausal breast cancer, Clin. Cancer Res., 2005 May 15, 11(10):3828-35.4. Murkies A.L. et al., Dietary flour supplemntation decreases post-menopausal hot flashes: effect of soy and wheat, Maturitas, 1995 Apr, 21(3): 189-95.5. Lemay A. et al., Flaxseed dietary supplement versus hormone replacement therapy in hypercholesterolemic menopausal women, Obstet. Gynecol., 2002 Sept, 100(3): 495-504.6. Kim M.K. et al., Relationships of urinary phyto-oestrogen excretion to BMD in postmenopausal women, Clin. Endocrinol. (Oxf), 2002 Mar, 56(3): 321-8.7. Arjmandi B.H. et al., Effects of flaxseed supplementation on bone metabolism in post menopausal women, Proc. Flax. Ins. N. America, 1998, 57: 65-74.8. Vanharanta M. et al., Risk of cardiovascular disease-related and all-cause death according to serum concentrations of enterolactone: Kupio Ischaemic heart Disease Risk factor Study, Arch.

Intern. Med., 2003 May 12, 163(9): 1099-104.9. Vanharanta M. et al., Association between low serum concentration enterolactone and increased plasma F-isoprostane, a measure of lipid peroxidation, Atherosclerosis, 2002 Feb, 160(2):

465-9.10. Kreikamp-Kaspers S. et al., Dietary phytoestrogens and vascular function in postmenopausal women: a cross-sectional study, J. Hypertens., 2004 Jul, 22 (7): 1381-8.11. Spence J.D. et al., The effect of flax seed cultivars with differing content of alpha-linolenic acid and lignans on responses to mental stress, J. Am. Coll. Nutr., 2003 Dec, 22(6): 484-501.

Page 16: MARS 2006 Le glutathion Vaincre est vital la fatigue ... · Le glutathion joue des rôles importants dans la défense antioxydante, le métabolisme des nutriments et la régulation

Extrait de tomates et hypertension

Une étude a suivi 31 volontaires âgés de30 à 70 ans pendant 16 semaines. Lesfumeurs, les sujets ayant un diabète ou unemaladie cardio-vasculaire ainsi que ceuxayant déjà pris des supplémentations en vita-mines ont été exclus de l’étude. Une périodede quatre semaines avec un placebo a été sui-vie par huit semaines avec la prise d’un sup-plément contenant un extrait de tomate en

même temps qu’une alimentation nor-male, suivies de quatre autres

semaines avec unplacebo.

Les résultats ontindiqué que la prise quotidienne d’un extraitde tomate pourrait diminuer la pression san-guine de sujets ayant une hypertension modé-rée. Les produits de la peroxydation, un mar-queur du stress oxydant et de la destructiondes membranes cellulaires ont également étéabaissés de 4,6 nmol/mg à 3,8 nmol/mg.Les attaques de l’endothélium, les cellulestapissant les vaisseaux sanguins, par l’oxy-gène réactif perturbent la dilatation vas-culaire et contribuent à augmenter l’hy-pertension. Les chercheurs suggèrent quela capacité antioxydante élevée du lyco-pène, aussi bien que de la vitamine E oudu bêta-carotène, peut expliquer laréduction de la pression sanguine.(American Heart Journal, January 2005,vol. 151: 100.e6-100.e1.)

sur des souris avec des tumeurs bien éta-blies. Les résultats ont montré que la cur-cumine ou le PEITC seuls avaient peud’effet alors qu’associés, ils réduisaientsignificativement la croissance de latumeur.(Cancer Res., 2006, 66: 613-621.)

Le stress oxydant est impliqué dans lemécanisme par lequel le diabète cause unenéphropathie. La GliSODin® est un extraitde melon, riche en superoxydedismutase végétale, lié à uneprotéine de blé, la glia-dine. Une étude utili-sant un modèle précli-nique de diabètechez des rongeurs aexaminé si l’adminis-tration chronique parv o i e o r a l e d eGliSODin® pouvait pré-venir la progression d’unenéphropathie diabét iqueinduite par un stress oxydant. Les cher-cheurs ont utilisé des souris femelles db/dbet des souris non diabétiques db/m. Les ani-maux ont été répartis en trois groupes : nondiabétiques, diabétiques et diabétiques trai-

tés par la GliSODin®. Au cours de l’expé-rience, la glycémie, le poids corporel, l’al-bumine urinaire et le 8-OHdG urinaires ont

été mesurés. Après 12 semai-nes de traitement, la gly-

cémie et le poids cor-porel n’étaient passignificativementdifférents entre lesanimaux diabé-tiques traités ounon traités par la

GliSODin®. Les aug-mentations de l’albu-

mine et de la 8-OHdGurinaires étaient significative-

ment inhibées par le traitement avec laGliSODin®. Ces résultats indiquent que laGliSODin® réduit le stress oxydant induitpar le diabète.(BioFactors, 2005, 23: 85-95.)

Nouvelles de la recherche

Curcumine, phénéthyle isocyanateet cancer de la prostate

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GliSODin® et diabète

Dans cette étude, les chercheurs ont utilisédes souris élevées pour que leur systèmeimmunitaire ne rejette pas de matériel biolo-gique étranger et leur ont injecté des cellulesprovenant de lignées cellulaires de cancer deprostate humaine pour faire croître destumeurs contre lesquelles la curcumine et lephénéthyle isocyanate (PEITC) ont été testés.Les travaux ont été entrepris pour évaluerl’efficacité de la curcumine et du PEITC,pris individuellement ou ensemble, pourprévenir et, éventuellement, traiter uncancer de la prostate.Les chercheurs ont injecté aux souris de lacurcumine ou du PEITC seuls ou associéstrois fois par semaine pendant un mois encommençant un jour avant l’introductiondes cellules cancéreuses de prostate. Ils ontobservé que les injections retardaient signifi-cativement la croissance des tumeurs cancé-reuses. L’utilisation de la curcumine associéeau PEITC produisait un effet plus puissant.Le groupe a alors évalué le potentiel thé-rapeutique de la curcumine et du PEITC