28
Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN FRANCE Transhumanisme ??? 1 ère partie Lucien Turci 8 La technologie digitale et ses défis Krzysztof Zajaczkowski 5 Présentation des comptes de l’exercice 2016 13 Rencontre des amis de Sergej O.Prokofieff et de son œuvre Françoise De Bock et Ulrike Drew 23 Rapport d’activité du comité 2016-2017 11 Seija Zimmermann annonce sa démission pour 2018 21 Contribution aux réflexions actuelles sur l’avenir... René Becker 20 In Memoriam Hélène Oppert 24 1 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN FRANCE Durant les dernières années, nous avons approfondi la question de la connaissance de soi et du monde sous différentes formes, jusqu’au sens du Mal pour le développement de l’âme de conscience. L’actualité présente, avec ses scènes de guerre, ses attentats, ses ten- sions sociales et ses concentrations du pouvoir politique, nous touche de façon existen- tielle. La perte de sens du réel induite par la digitalisation et les découvertes techniques par laquelle on nous annonce prophétiquement la fin de l’être humain, pose plus que jamais la question urgente de l’essence et du dessein spirituel de l’être humain. Notre réalité est déterminée par ce que l’être humain pense de lui-même, à savoir s’il se com- prend comme un animal ou comme une machine 1 . L’expérience de la conférence mondiale de la Saint-Michel a permis de réunir 800 per- sonnes venant du monde entier et d’entrer dans la recherche d’un processus d’avenir. Elle était fortement basée sur la méditation de la Pierre de Fondation. La résonance positive de ce travail nous a renforcés dans notre quête de poser la méditation de la Pierre de Fondation au cœur de notre labeur, pour former un organe intérieur de connaissance de soi et du monde, et ceci durant les prochaines années, en y mettant différents accents. Rudolf Steiner prononce le « Connais-toi toi-même », cette « parole renouvelée d’Apollon », pour la première fois le 25 décembre 1923 et résume en paroles mantriques dans la méditation de la Pierre de Fondation, le résultat de plus de 30 ans de recherches arrivées à maturité, sur l’être humain tripartite. Lumière rayonnante de la pensée Depuis longtemps, la méditation de la Pierre de Fondation est travaillée dans le cœur de nombreux membres comme un fondement de leur vie spirituelle. En mettant un nouvel accent sur cette Pierre de Fondation, nous pourrions saisir de manière renouvelée notre vouloir commun avec, comme arrière-plan, notre situation actuelle. Les impulsions liées à la pose de la Pierre de Fondation en 1923 pourraient devenir une base pour une colla- boration harmonieuse. Le travail méditatif sur la Pierre de Fondation peut nous renvoyer « une lumière rayonnante de pensée » qui nous rend aptes à féconder de manière renou- velée nos actions à partir de « l’esprit qui règne autour de la Pierre d’Amour dodéca- édrique » 2 . Dans les prochaines années, nous voulons nous tourner plus fortement vers l’esprit de la Pierre de Fondation, de façon à exercer plus concrètement la connaissance tripartite de l’être humain en corps, âme et esprit. Même si une foule de trésors spirituels ont été portés par la tradition jusqu’à nos jours, l’impulsion d’origine doit être vécue et trouvée par chaque « Je » de façon renouvelée. Ceci implique que la connaissance de soi 1 GA173b, Le Karma de la non véracité, conférence du 13.11.1917. 2 GA260, Le Congrès de Noël, conférence du 25.12.1923. Lumière et chaleur pour l’âme humaine Thème de l’année 2017-2018 Comment développer une aptitude à la paix par la méditation de la Pierre de Fondation, après 100 ans d’impulsion de tri-articulation sociale ?

Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN FRANCE

Transhumanisme ???1ère partieLucien Turci8

La technologie digitale et ses défis

Krzysztof Zajaczkowski5

Présentation descomptes de l’exercice201613

Rencontre des amisde Sergej

O.Prokofieff et deson œuvre

Françoise De Bocket Ulrike Drew

23

Rapport d’activité du comité 2016-201711

Seija Zimmermannannonce sadémission pour 201821

Contribution aux réflexions

actuelles sur l’avenir...René Becker

20

In MemoriamHélène Oppert24

1

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

Durant les dernières années, nous avons approfondi la question de la connaissance de soiet du monde sous différentes formes, jusqu’au sens du Mal pour le développement del’âme de conscience. L’actualité présente, avec ses scènes de guerre, ses attentats, ses ten-sions sociales et ses concentrations du pouvoir politique, nous touche de façon existen-tielle. La perte de sens du réel induite par la digitalisation et les découvertes techniquespar laquelle on nous annonce prophétiquement la fin de l’être humain, pose plus quejamais la question urgente de l’essence et du dessein spirituel de l’être humain. Notreréalité est déterminée par ce que l’être humain pense de lui-même, à savoir s’il se com-prend comme un animal ou comme une machine1.

L’expérience de la conférence mondiale de la Saint-Michel a permis de réunir 800 per-sonnes venant du monde entier et d’entrer dans la recherche d’un processus d’avenir. Elleétait fortement basée sur la méditation de la Pierre de Fondation. La résonance positivede ce travail nous a renforcés dans notre quête de poser la méditation de la Pierre deFondation au cœur de notre labeur, pour former un organe intérieur de connaissance desoi et du monde, et ceci durant les prochaines années, en y mettant différents accents.

Rudolf Steiner prononce le « Connais-toi toi-même », cette « parole renouveléed’Apollon », pour la première fois le 25 décembre 1923 et résume en paroles mantriquesdans la méditation de la Pierre de Fondation, le résultat de plus de 30 ans de recherchesarrivées à maturité, sur l’être humain tripartite.

Lumière rayonnante de la pensée

Depuis longtemps, la méditation de la Pierre de Fondation est travaillée dans le cœur denombreux membres comme un fondement de leur vie spirituelle. En mettant un nouvelaccent sur cette Pierre de Fondation, nous pourrions saisir de manière renouvelée notrevouloir commun avec, comme arrière-plan, notre situation actuelle. Les impulsions liéesà la pose de la Pierre de Fondation en 1923 pourraient devenir une base pour une colla-boration harmonieuse. Le travail méditatif sur la Pierre de Fondation peut nous renvoyer« une lumière rayonnante de pensée » qui nous rend aptes à féconder de manière renou-velée nos actions à partir de « l’esprit qui règne autour de la Pierre d’Amour dodéca-édrique »2. Dans les prochaines années, nous voulons nous tourner plus fortement versl’esprit de la Pierre de Fondation, de façon à exercer plus concrètement la connaissancetripartite de l’être humain en corps, âme et esprit. Même si une foule de trésors spirituelsont été portés par la tradition jusqu’à nos jours, l’impulsion d’origine doit être vécue ettrouvée par chaque « Je » de façon renouvelée. Ceci implique que la connaissance de soi

1 GA173b, Le Karma de la non véracité, conférence du 13.11.1917.2 GA260, Le Congrès de Noël, conférence du 25.12.1923.

Lumière et chaleurpour l’âme humaineThème de l’année 2017-2018

Comment développer une aptitude à la paix par la méditation de la Pierre de

Fondation, après 100 ans d’impulsion de tri-articulation sociale ?

Page 2: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

ne demeure pas une affaire subjectivequi se bornerait essentiellement à com-prendre sa propre personnalité, maisqu’elle continuera à développer unevision du généralement humain dans leSoi et dans l’Autre.

La force de transformation de laPierre de Fondation

L’action objective de la lumière spiri-tuelle de la Pierre de Fondation estcapable de transformer la vie anthropo-sophique. Rudolf Steiner voyait danscette Pierre de Fondation la base pour

une collaboration de chacun, de tellesorte qu’un « édifice commun »3 puissese construire. Dans les années à venir,nous voulons saisir les trois grands exer-cices de la « souvenance de l’esprit », dela « présence de l’esprit » et de la« voyance de l’esprit » comme base denotre travail en commun. Nous mettronschaque année l’accent sur de nouveauxthèmes pour traiter notre sujet.

Sans vouloir sauter l’étape du dévelop-pement de l’âme de conscience, le tra-vail avec la Pierre de Fondation permetde stimuler des éléments d’une culturedu « Soi Esprit » agissants dans le social

et dans une direction saine. Les troisexercices ne doivent pas être compriscomme des techniques spirituelles déter-minées, mais ils stimulent au contraire lavie spirituelle dans trois sphères et ser-vent à exercer les dimensions sociales etindividuelles de la souvenance de l’es-prit, de la présence de l’esprit et de lavoyance de l’esprit. Chaque exercicereprésente à lui seul un champ entier.Cette année, nous voulons placer aucentre de nos travaux la souvenance del’esprit. Puiser dans la force des originespeut alors devenir notre étoile à suivre.

2

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

Au Goetheanum à DornachDu 5 au 6 avril 2017 se tiendra un « Atelier des branches/groupes » auquel ont été invités les représentants desbranches et des groupes. Il aura pour titre « Pourquoi l’hu-manité a besoin d’anthroposophie sous la forme d’uneSociété ? ». Les thèmes suivant seront abordés : Quellefonction organique les branches/groupes ont-ils dans l’or-ganisme « Société » ? À quoi ressemblerait une Sociétésans branches/groupes ? Comment présenter la vie desbranches/groupes comme n’étant pas dans un mondeparallèle, d’une part vis-à-vis de personnes extérieures etd’autre part vis-à-vis du mouvement anthroposophique ?Comment permettre aux personnes extérieures de fairel’expérience que la Société anthroposophique estaujourd’hui déjà l’incarnation d’une vie communautaire

des cultures ? Est-ce que les lieux de recherche scientifiqueet les centres de formation remplacent les branches/groupes ?Du 6 au 7 avril 2017 se tiendra la « Rencontre des respon-sables de groupes » sur le thème « Lumière et chaleurpour l’âme humaine » - Comment développer une apti-tude à la paix par la méditation de la Pierre de Fondationaprès 100 ans d’impulsion de triarticulation sociale ? (voirle thème de l’année).Du 7 au 9 avril se tiendra la « Rencontre annuelle de laSociété Anthroposophique Universelle » avec en son seinl’Assemblée générale de la SAU. Elle aura pour thème« Responsabilité pour l’avenir - Tâches du mouvementanthroposophique ».

Les Nouvelles en format numérique

Si vous souhaitez recevoir les Nouvelles en format numérique (PDF) à la place du format papier, veuillez en informerle secrétariat : [email protected] pouvez consulter et télécharger les numéros précédents sur notre site : www. anthroposophie.fr.

La rédaction

Programme

Vendredi 7 avrilDe 17h à 18h30 : contributions desecrétaires générauxDe 18h30 à 20h : pauseDe 20h à 21h30 : groupes de travailsur le thème de la rencontre

Samedi 8 avrilÀ partir de 9h : Assemblée généralede la SAU toute la journée (avecpauses)Soirée pour les défunts à 20h

Dimanche 9 avrilDe 9h à 10h30 : groupes de travail surle thème de la rencontreDe 11h à 12h30 : contributions desecrétaires généraux sur le thème

Traductions assurées en français et en anglais.La carte rose de membre est nécessaire pour assister à l’AG du samedi

Lumière et chaleur pour l’âme humaine

Page 3: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

Triple exercice

Nous pouvons nous sentir interpellés tri-plement au plus profond de nous-mêmes avec l’appel « Âme humaine ! »Nous apprenons à nous sentir dans lestrois directions cosmiques et noussommes mis en relation avec « L’EspritPère des Hauteurs », avec « La Volontédu Christ alentour » et avec « LesPensées Cosmiques de l’Esprit ». Ce lienpeut s’établir progressivement parl’exercice des trois appels. Qui s’adresseà nous de cette manière ? Qui nousinterpelle pour que nous pratiquions cesexercices ? Nous faisons l’expérience del’orientation psycho-spirituelle élémen-taire en nous exerçant, et nous sommesconduits progressivement vers uneconnaissance élargie de notre être ter-restre et cosmique. Celle-ci devient deplus en plus un fondement pour unenouvelle connaissance, un nouveau sen-tir et une nouvelle expérimentationpour agir dans le monde et pour grandiravec les autres êtres humains.

« Exerce la souvenance de l’esprit »

Déjà dans le premier appel : « Exerce lasouvenance de l’esprit » est contenutout un cosmos de questions de connais-sances, d’ambiances d’âme et d’invita-tions à pratiquer des exercices. Se souve-nir est l’activité centrale du « Je » dansl’âme3. Si nous nous interrogeons sur nossouvenirs, un paysage qui s’est formédurant toute notre vie s’ouvre devantnotre regard intérieur. Se souvenir nousdonne une identité, nous permet denous ressentir comme une individualitéavec une biographie propre, qui adémarré à un certain moment sur terreet dont l’aboutissement nous est encorecaché.

Dans le cycle de conférences L’histoiredu monde à la lumière de l’anthroposo-phie4 qui accompagne le Congrès deNoël, Rudolf Steiner nous interpelle, enjetant un regard sur l’activité de souve-nir de l’être humain dans le lointainpassé, pour que nous nous transposionsdans une toute autre configuration del’âme. Durant celle de la période post-atlantéenne, les hommes se souvenaientà partir de signes qu’ils érigeaient sur laterre. Plus tard, le souvenir devenait

rythmique et puis, avec le début de laphilosophie en Grèce, apparut notresouvenir temporel actuel. S’il existe sansdoute encore aujourd’hui différentesformes de faculté du souvenir toutautour de la terre, pouvons-nous décou-vrir la nature « autre » de ces formes deconscience et les comprendre ? Avecl’anthroposophie, nous sommes appelésà donner une direction spirituelle à lasouvenance, en nous exerçant5.

Autour du Congrès de Noël, RudolfSteiner donna des exercices pour élargirnotre « souvenance ». Ainsi, le cycle deconférences « Sur le chemin des secretsde l’univers6 » contient un exercice danslequel Rudolf Steiner nous invite àapprofondir par la méditation une expé-rience de notre jeunesse ou de notreenfance. Cet exercice du souvenir peutpermettre de se sentir comme faisant unavec la nature, ce qui conduit à un vécurenouvelé du lever de soleil. En appro-fondissant cet exercice, on peut rencon-trer dans la lumière du soleil levant lapremière hiérarchie et parvenir à unetoute nouvelle relation avec le « Mondedu Père ». Il devient alors possible devivre la forme spirituelle de la souve-nance.

En élargissant notre regard au-delà de lanaissance, la souvenance est encoreapprofondie. Nous pouvons nousdemander quelles étaient nos décisionsprénatales, qui nous ont conduites danscette incarnation. Il ne s’agit pas là despéculer ou de soulever la question deson propre passé karmique, mais denous éveiller aux différentes origines denos destins. Ce sont bien ces dernièresqui déterminent de manière décisivenotre travail, nos rencontres et nos rela-tions et qui nous mettent devant destâches de collaborations et de vie encommun, en particulier lorsque nousrencontrons des personnes avec les-quelles nous avons du mal à nous accor-der ou à ressentir une affinité. Dans laSociété anthroposophique, noussommes mis devant la tâche de nousretrouver ensemble, pour une collabora-tion commune. La souvenance exercéede façon juste peut alors nous ouvrir à

une nouvelle collaboration, nous rendreaptes à aller vers notre « Karma solaire »au-delà des anciennes frontières pourremplir pleinement notre tâche quiconsiste à participer à une nouvelle cul-ture humaine.7

Rétrospective et vision spirituelle

Dans la rétrospective nous sommesinterpellés pour développer et prendreen main en même temps notre volontéet notre penser. Ainsi on peut ressentirla quatrième strophe de la Pierre deFondation, comme une orientation pra-tique de la souvenance, qui nousconduit jusqu’au « tournant des âges »,à l’impulsion fondamentale du Christ,qui offre à nos âmes de manière intem-porelle, « Lumière et Chaleur », afin queles ténèbres ne puissent régner et quenous acquerrions la faculté de voyance.L’exercice de la rétrospective nous offreun champ d’exercice de la volonté pourpasser réellement du souvenir normal,qui répète simplement le passé, à unesouvenance qui nous met nous-mêmesen mouvement dans le temps. Se souve-nir devient ainsi une pénétration dans ledomaine de l’éther intemporel. Dans larétrospective, ce ne sont pas nos penséespersonnelles et nos points de vue quidoivent nous préoccuper, mais surtout,tout ce qui est venu à notre rencontre del’extérieur. Il faut mener cet exercicedans une chronologie inversée, de tellesorte que notre volonté puisse s’extrairede la corporéité. On peut alors se sentirélargi au monde environnant et on res-sent comment il nous a façonné et ceque l’on est devenu par son action. Unetelle rétrospective, qui devient progres-sivement une souvenance de l’esprit,nous rend aptes à rencontrer l’Autre, demanière imaginative. L’effort de volontédans la rétrospective favorise la voyancede l’esprit. Maintenant l’Autre peutdevenir image en nous et s’exprimer autravers de la voyance de l’esprit, car nousavons cultivé l’autre côté de la souve-nance de l’esprit.8 Plus encore, on peut ytrouver un trait de caractère de l’expé-rience initiatique moderne.

3

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

3. Ibid

4. GA13, La Science de l’occulte, chapitre sur la nature humaine.

5. GA185a, Faits historiques, base du jugement social.

6. GA234, Anthroposophie, l’homme et sa recherche spirituelle, conférence du 10.02.1924 (sur la quadruplemétamorphose du souvenir).

7. GA232, Sur le chemin des secrets de l’univers, centres initiatiques, conférence du 23.11.1923.

8. GA186, Les Exigences sociales fondamentales de notre temps, conférence du 7.12.1918.

Page 4: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

Comment le penser devientvoyance

De façon plus générale, Rudolf Steiner aévoqué le passage du penser à travers lavolonté jusqu’à la voyance. En nousefforçant de penser véritablement, onparvient à exercer et à acquérir un« organisme du penser », tel qu’il estdécr i t dans La Phi losophie de laliberté (GA4), pour se libérer dans lepenser. À l’inverse, il s’agit de devenirtransparent à soi-même dans sa volonté.Tant que nous sommes régis par desimpulsions volontaires inconscientes,que nous ne voulons pas éclairer notrevolonté, nous restons bloqués dans lepenser philosophique. Lorsque par larétrospective, on devient de plus en plustransparent à soi-même intérieurementet qu’on apprend à percevoir le mondespirituel à travers l’homme volontairedevenu transparent9, alors le penserdevient voyance. La voyance de l’esprit,

qui accueille des impulsions pour agir àpartir du monde spirituel, nous est ren-due accessible justement par le détourde l’exercice de la souvenance de l’es-prit. Nous envisageons ce cheminementcommun dans le travail sur la Pierre deFondat ion , comme une pr i se deconscience, à partir de l’anthroposophieglobale, pour que ces exercices devien-nent pratiques durant les prochainesannées.

Christiane Haid, direction du Goetheanumet Jaap Sijmons, secrétaire général de laSociété anthroposophique au Pays Bas

Adaptation française : René Becker

Bibliographie

Rudolf Steiner : La Fondation de laSociété anthroposophique universelle,GA260, conférence du 25.12.1923, 10hdu matin, EAR.

Rudolf Steiner : Sur le chemin dessecrets de l’univers, centres initiatiquesou Mystères - Centres initiatiques : ori-gines et influences, GA232, conférencedu 23.11.1923, EAR.

Rudolf Steiner : Mystères - Antiquité,Moyen-Âge, Rose-Croix - Initiationmoderne ou initiations antiques -Visions initiatiques modernes, GA233,conférences des 24 et 25.12.1923, EAR.

Rudolf Steiner : Anthroposophie -L’homme et sa recherche spirituelle,GA234, conférence du 10.02.1924, EAR.

Rudolf Steiner : Le Karma -Considérations ésotériques VI, GA240,conférence du 25.01.1924, EAR.

Rudolf Steiner : Les Préfigurations duMystère du Golgotha, GA152, confé-rence du 7.03.1914, EAR.

4

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

Agenda

Du 17 au 19mars 2017

Forces à l’œuvre en Europe et dans le monde au XXe

siècleSéminaire animé par Antoine Dodrimont à Nice*

31mars et 1er avril 2017

Conférence et séminaire-atelier sur la finance éthique,avec Philippe Leconte et Cornelia Constantinescu, àParis (au siège)

Du 6 au 9 avril 2017

Rencontre internationale des responsables debranches et groupes et AG de la Sociétéanthroposophique universelle au Goetheanum

Du 21 au 23 avril 2017

Rencontre anthroposophique annuelle et AG de laSociété anthroposophique en France, à l’école Steinerde Verrières-le-Buisson (91)

25 avril 2017

Quel lien entre science et science spirituelle ? Conférence de François Lusseyran à Bourbon l’Archambault(03), dans cadre du cycle organisé par la branche Bernard deClairvaux.*

Du 12 au 14mai 2017

La Pierre de fondation et le Congrès de NoëlSéminaire animé par Marc Desaules à Nice*

Du 19 au 21mai 2017

« Des énigmes de l’âme », Base pour une connaissancehumaine tripartite de l’âme de conscience*Congrès au Goetheanum. Possibilité de traductionsimultanée et d’atelier en français si 20 personnes semanifestent rapidement au secrétariat de la SAF.

Du 5 au 7 juillet 2017

Les 19 leçons de classe – un chemin méditatif*Pré-congrès

Du 7 au 9 juillet 2017

Living Connections – Regards du monde sur laméditation anthroposophiqueCongrès au Goetheanum, notamment en langue française*

Du 29 au 1er octobre 2017

Le mal – Qu’est-ce-que le mal ? D’où vient-il ?Comment faire face au mal aujourd’hui ?Rencontre annuelle à Brest-Plouguerneau, avec AntoineDodrimont et Thomas Meyer*

18 et 19 novembre 2017

Un monde en révolution − 1917-2017Colloque international à Paris*

*Plus de détails dans la rubrique Annonces.

Lumière et chaleur pour l’âme humaine

9. Indications bibliographiques dans Rudolf Steiner, Rétrospective, exercices pour renforcer la volonté, édité etintroduit par Martina Maria Sam, Rudolf Steiner Verlag 2010, chapitre V (non traduit).

Page 5: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

Au-delà d’une analyse détaillée dumonde digital, on peut constater l’émer-gence de quelques motifs généraux. Ence qui concerne le développement del’enfant, on pourrait dire, en le compa-rant à l’argile, que plus il est jeune, plus ilest « tendre » dans ses natures physiqueet psychique, plus les stimuli extérieursfont forte impression sur lui, à un niveauplus profond qu’ils ne le feront sur,dirons-nous, quelqu’un âgé de 21 ans.Au fur et à mesure que nous vieillissonset devenons plus « secs » (toujours en uti-lisant l’analogie avec l’argile), les stimuliont moins d’effet sur nous - bien quenous n’y soyons pas imperméables.

Si nous remontons loin en arrière du pro-grès technologique, nous pourrions com-mencer avec l’une des premières inven-tions ou découvertes : la roue qui, danssa forme, est un cercle. Les premièrespierres à moudre, les meules, furent ausside forme circulaire, tout comme le mou-lin à vent dont les ailes en mouvementcréent un cercle – et sa contrepartie, lemoulin à eau. Le rouet rejoint cettefamille d’outils techniques de même que,de manière moins évidente, la faux qui,en balayant le blé et l’orge, décrit delarges arcs de cercle de par le mouve-ment qui lui est appliqué.

Si à présent nous revenons en un tempsbien plus récent à nos premiers combinéstéléphoniques, nous mettions notredoigt dans l’un des trous du cadran pourle faire tourner, retirions notre doigtpour attendre qu’il revienne à sa placed’origine puis réinsérions notre doigtpour composer le chiffre suivant. En uncertain sens, cela demandait une sorte derespiration et de la patience. Le réglagesur les anciennes radios faisait aussi

appel à un mouvement circulaire de ladroite vers la gauche puis de nouveauvers la droite jusqu’à ce que le signal leplus clair soit trouvé. Il existe de nom-breux exemples de cercles ou d’arcs decercle dans le développement de la tech-nologie. Et puis il y a ce même mouve-ment en arc de cercle fait par nos mainslorsque nous balayons, frottons… Sinous essayons de donner sens à ce gestede « courbe douce » qu’est l’arc dans lesexemples précités, nous pouvons aussipenser au geste apaisant de la main quicaresse une épaule d’un mouvement cir-culaire pour apaiser, ou par sympathie,ou pour amener un enfant au sommeil.

Dans les anciennes cultures, le cercleétait souvent un mandala sacré ; dans lescathédrales du Moyen Âge, nous trou-vons les vitraux circulaires que sont lesrosaces, symboles puissants de l’Unité.Combien la nature circulaire du soleil, dela lune et de la terre, des fleurs ou del’arc-en-ciel ont donné leur forme essen-tielle aux cultures dans le passé. Dans lestemps plus modernes, la technologieanalogique, basée sur des fluctuationsondulatoires, a été comme une sorte depont entre l’ancien et le nouveau, laforme d’onde circulante étant « dissé-quée » dans la technologie analogiqueet traduite en unités ou chiffres lisibles.Cela peut être décrit comme le passagede l’onde aux fragments, divisant lanature circulaire des choses en portionsmesurables.

Avec le développement de la technolo-gie digitale-numérique, un processusbasé sur le binaire utilisant des commuta-

teurs marche-arrêt (tous basés numéri-quement sur des zéros et des uns), sontarrivés les gestes de pointer et de presser,le clavier nous invitant essentiellement àutiliser nos doigts (ou notre pouce dansle cas des textos) pour taper aussi viteque nous le pouvons. À la maison oudans la voiture, le volume de la radio oula température du chauffage sont à pré-sent souvent ajustés en tapant sur un cla-vier en successions rapides. En cela, nouspouvons observer le geste du « point àl’intérieur du cercle » : si nous retournonsà la caresse de l’épaule et remplaçons cegeste par celui de presser ou de taper del’index, nous arrivons clairement au sen-timent d’être réveillés ou sommés deprêter attention. Ceci est donc le premiergeste de la technologie digitale : lacontraction du cercle au point.

Il y a plus d’une décennie, pour préparerune période de trois semaines d’ensei-

5

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

Krzysztof Zajaczkowski*

La technologie digitale et ses défis

Téléphone, modèle de 1972Photo : H. Ellgard

En tant que professeur dans le mouvement pédagogique Steiner-Waldorf, je perçois une préoccupationgrandissante au sein des écoles Steiner à propos des effets de la technologie digitale, et en particulier del’exposition aux écrans sur les enfants – préoccupation également valable pour les adultes. Il est indéniableque l’augmentation exponentielle de l’utilisation de ces outils déroute bon nombre d’entre nous. Exceptédans le cas d’une catastrophe globale et apocalyptique, il est peu probable que nous assistions à unralentissement de ce progrès technologique. De quelles manières les effets de la technologie digitales’imprègnent en nous et quelle est sa nature essentielle ? Quel est son « geste » ?

*Krzysztof Zajaczkowski vit à Forres en Écosse. Il est le professeur principal de l’école indépendante de Drumduandont le curriculum est inspiré des données pédagogiques de Rudolf Steiner.

Page 6: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

6

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

gnement sur la géographie locale, je mesuis promené le long de l’avenue princi-pale avec son mélange usuel de bâti-ments neufs et anciens. Cette marche medonna l’opportunité de regarder les clo-chers d’églises pointant vers le ciel maisaussi les nombreux bâtiments victoriensde trois étages avec leurs surprenantes etfascinantes sculptures et travaux demaçonnerie ornant les pignons et lescoins des toits. J’étais intrigué par le faitque tant de travail ait été investi en desendroits où les regards se tournent rare-ment. Les éléments dominants de la rueprincipale aujourd’hui sont les devan-tures des magasins et les enseignes encompétition pour attirer l’attention etmaintenir le regard du passant à hauteurdes yeux. Depuis ce temps, j’ai observél’abaissement évident du regard desnombreuses personnes en train de mar-cher, ou même leur immobilité, pourconsulter les messages sur leurs télé-phones (moi inclus). Notons que toutd’abord, il s’agit simplement d’un phé-nomène de progrès technologique etnon de quelque chose à juger. Ce phéno-mène est le second geste ; un mouve-ment (dans notre regard au moins) d’enhaut vers en bas.

Les deux gestes suivants qui font impres-sion sur nous peuvent sembler d’abord secontredire, mais si nous les regardonsnon pas comme des contradictions maiscomme un paradoxe inhérent à la naturede la technologie numérique – noussommes par exemple reliés et en mêmetemps isolés par les médias sociaux –, celapeut aider à clarifier les choses. Ces deuxgestes sont : du mouvement à l’immobi-lité et de la lenteur à la vitesse.

Du mouvant à l’immobile

Il peut être argumenté qu’avant l’ordina-teur à domicile, avant la télévision etmême avant la radio, les familles étaientassises ensemble pour parler, se raconterdes histoires et peut-être discuter de lajournée. Pour décrire un idéal encoreplus sentimental de la vie familiale, onpourrait imaginer quelqu’un en train defiler, de tricoter, de réparer les filets depêche ou de pétrir la pâte pendant letemps et les conversations passésensemble. Bien qu’essentiellementsédentaire, il s’agissait néanmoins d’un

environnement plus actif et dynamique.La télévision et la télécommande qui l’ac-compagne ont rapproché le mouvementde son point zéro. Au fur et à mesureque le temps d’écrans a augmenté chezles enfants, comme chez les adultes, celaa signifié moins d’exercice et, dans cer-tains cas, la seule période de mouvementvigoureux pour les enfants a lieu pen-dant le cours d’éducation physique àl’école.

De lent à vite

Un dernier geste à explorer est le chan-gement dans le rythme général de la vie,spécifiquement influencé par la techno-logie digitale. Depuis l’accélération de lacommunication à travers les portables,les textos et les e-mails, le besoin deréagir avec des réponses, des résultats etdes actions a également augmenté. Lesdélais sont beaucoup plus restreints. Lavoie plus lente des communications parla poste permettait, de par sa nature, undegré de considération et un délai plusconséquents.

L’utilisation de l’écran par les médias dufilm et de la publicité a également vueune accélérat ion de son rythme.L’édition de films, de programmes detélé et de publicités a en général rac-courci la longueur de chaque prise et rac-courci le temps d’attention du specta-teur, avec des scènes qui changentrapidement tendant à le sur-stimuler, nelui donnant pas le temps nécessaire pourréfléchir ou digérer le contenu qui lui estmontré.

Pour récapituler, le geste digital s’estdéplacé du cercle au point, du haut aubas, de l’ondulation à la fragmentation,du mouvement à l’immobilité et de lalenteur à la vitesse. S’il existe un gestedominant pour englober ces phéno-mènes, il peut être décrit comme « lacontraction dans la vibration sous-ato-mique de la matière ». Là où auparavantnotre attention était dans le mondenaturel extérieur avec la réflexion inté-rieure due, nous sommes à présent deplus en plus stimulés par une technologiequi utilise l’électromagnétisme et lesapplications sous-atomiques et saisitnotre attention.

Si ce geste dominant, exprimé par la

technologie digitale, est en fait notrenouvelle réalité, la question suivante à seposer pourrait être « Est-ce que cettecontraction – au point, au bas, à la frag-mentation, à l’immobilité et à la vitesse –est bénéfique à la santé de l’être humainet au développement et à l’évolution del’humanité en général ? » Si la réponseest négative, nous pourrions en déduireque l’idéal du point de vue de la santéserait un équilibre entre expansion etcontraction. Quoi qu’il en soit, l’énormedéfi n’est pas de trouver une réponse àtravers des réflexions philosophiques etthéoriques, mais en passant à l’acte et enmettant en œuvre un certain change-ment dans nos vies : un « acte juste », quinous mène vers un état d’équilibre etd’harmonie. La technologie digitale estpeut-être là pour nous demander denous éve i l le r , de s t imuler notreconscience afin de trouver commentengager proprement notre volonté.

Aider à équilibrer la sur-contractionde notre temps

Une manière d’aller de l’avant est depenser en termes d’expansion et decontraction régulées par le rythme. Celapourrait simplement signifier marcherplus régulièrement, un exercice qui aideà réguler le cœur et les poumons, et doncla circulation sanguine. Il se fait uneimportante recherche dans ce domaineavec des conclusions très positives. Denombreuses activités manuelles régulentégalement cette relation primordialeentre la pulsation et la respiration,

Télécommande. Photo : S. Viinamäki

La technologie digitale et ses défis

Page 7: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

7

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

aidant à restaurer le bien-être. Dans letravail du bois, en sciant, rabotant, pon-çant pour créer un ustensile par exemple.En maniant le rouet et la quenouille, quisollicitent la coordination du pied avec lamain pour ensuite passer à l’activité ryth-mique du tricot. En travaillant un paind’argile sur un tour, utilisant encore unefois les pieds et les mains pour lui donnerforme et l’évaser harmonieusement.Travailler un tour de bois vert à l’exté-rieur, encore une fois impliquant main etpied, respiration et pulsation, jusqu’à cequ’un rythme harmonieux soit installé.Cet « installé » fait référence au terme« être dans la zone », c’est-à-dire là oùpoint et périphérie sont expérimentéssimultanément, avec un sentiment quipeut parfois être ressenti comme de lajoie au travail.

Les disciplines du mouvement telles quel’eurythmie, la gymnastique Bothmer, letai chi, sont d’excellents moyens pourdétendre, étendre ou équilibrer le moicontracté – tout comme la danse.L’écriture cursive, en travaillant lente-ment et avec fluidité à la formation deslettres et des mots, est une autre activitéqui pose, repose l’activité frénétiqueintérieure, encore plus aidée par le des-sin de formes utilisé en pédagogieSteiner-Waldorf.

Il y a de nombreuses autres façons detrouver une sorte d’équilibre entre lepoint et la périphérie. La natation, leyoga, la méditation aident tous àretourner vers un rythme et à la pré-sence dans le moment. Ce qui était natu-rel et commun pour les êtres humains ajusqu’à un certain point été perdu dansnotre monde moderne et aujourd’hui,nous devons réapprendre d’une nou-velle et plus consciente manière ce quiétait instinctif à une certaine période.Aujourd’hui, de nombreuses approchesà la présence consciente existent et sontde plus en plus intégrées ; ralentir,observer des phénomènes et des tech-niques en rehaussant la réceptivité descinq sens… Bien plus pourrait être dit.Par exemple, pratiquer les arts encontrepoids de la pratique digitale – unthème pour un autre article !

Nous n’avons pas à éloigner de nous latechnologie digitale, avec par momentssa nature séductrice, nous avons plutôt àtrouver des voies pour travailler saine-ment avec elle ; les aspects positifs desactivités et des exercices décrits plus hautpeuvent être un point de départ. Peut-être que les écoles Steiner-Waldorf ontbesoin de travai l ler avec plus deconscience à accroître le potentiel du cur-riculum, jusqu’à ce qu’il fonctionne avec

encore plus d’efficacité en tant queremède au stress engendré par le mondedigital. Nous pourrons alors marcher cal-mement et posément vers le futur quiémerge, en tant qu’êtres humains habili-tés plutôt que victimes du progrès tech-nologique.

Article paru dans New View, automne 2016

Adaptation française : Virginie Prat

Tai chi au Bishan park (Singapour). Photo : atelier Dreiseitl

En complément à l’article de Justus Wittich : Une confron-tation irritante, paru dans les Nouvelles de janvier/ février2017Nous avons reçu un courrier d’Anne Guilleret nous infor-mant qu’une traduction française du bulletin électroniqueDeepening Anthroposophy du 4 octobre 2016, contenantles articles de Thomas O’Keefe et de Stephen E. Usher, aété faite et adressée par courrier à différentes personnesdont les comités de la Société en France et en Suisse. Ilsétaient accompagnés de la traduction française de lalettre de réponse des porte-paroles du Comité directeurau Goetheanum, Jean-Michel Florin et Bodo von Plato.Ces traductions n’étant pas signées de leur(s) auteur(s) et

ne sachant si l’autorisation des auteurs des articles a été obtenue, les Nouvelles ne se chargent pas de leur diffusion.Néanmoins, toute personne intéressée par ces documentspeut contacter Anne Guilleret par courrier : Les Milliens -71710 Marmagne ou par téléphone : 03 85 78 20 88, pourles obtenir.D’autre part, dans le numéro de janvier/ février d’AWW(versions allemande et anglaise) sont parues les réponsesde Stephen E. Usher et de Thomas O’Keefe (pp. 12 et 13) àl’article de Justus Wittich.

La rédaction

Complément d’information

Page 8: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

8

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

Au début du XXe siècle

Le transhumanisme est toujours plusd’actualité mais en fait, ce n’est pas unphénomène récent. Projetons nous unsiècle en arrière : il y a un moment trèsparticulier qui correspond à la façondont un groupe d’hommes, des scienti-

fiques, avec l’acquis deDarwin et une certaineapp ro che de l ’ ê t r ehumain qui peut décou-ler de sa théorie de l’évo-lution, ont développé unnouveau concept pouramé l i o r e r l ’ e spè cehumaine : l’eugénisme.

Cela s’appuie sur l’idéede la sélection naturellepar laquelle les plus fortssurvivent et les plusf a i b l e s ou l e s p l u s

inadaptés au milieu doivent disparaîtreau profit du développement de l’espèce.L’homme se situe au sommet de l’évolu-tion, animal parmi d’autres, mais diffé-rent car doté de la faculté de penser luipermettant d’établir une relation ration-nelle avec ce et ceux qui l’entourent.

La question était de savoir commentfaire pour que cette humanité, cetHomme si imprévisible, soit améliorépour qu’il devienne quelqu’un de« meilleur », et ceci selon certains critèrespositifs bien précis, ancrés dans la repré-sentation matérialiste de la nature et del’être humain.

Nous voici confrontés à la façon dont desscientifiques très respectables de cetteépoque pensaient, et comment cettepensée était largement considéréecomme normale dans une Europe colo-nialiste, bien que pas encore partagéepar le plus grand nombre. Par exemple,un personnage important de l’époque

disait à propos de la préservation de nosfacultés humaines – c’est-à-dire en pre-mier lieu mentales/ intellectuelles – et del’amélioration de ces facultés en sebasant sur une str icte sélection :« Lorsqu’il s’agira de la race jaune et àplus forte raison de la race noire, pourconserver et surtout pour augmenternotre puissance mentale, il faudra prati-quer non plus la sélection individuellecomme avec nos frères les blancs, mais lasélection spécifique. En écartant résolu-ment tout mélange avec les races infé-rieures. Après l’élimination des racesinférieures, le premier pas dans la voie dela sélection, c’est l’élimination des anor-maux ». Nous sommes en 1913 et la per-sonne qui écrit ceci, un Français, a reçupar ailleurs le Prix Nobel de médecine. Cetype de pensée, reflet de la démarchescientifique matérialiste, va influencertoute la culture. Évidemment, quandCharles Richet s’exprime ainsi, il faut bienvoir qu’il est habité par un réel souci, ilœuvre pour ce qui est à sesyeux et à ceux de beau-coup de ses confrères unequête humaniste (ce quel’on nomme ici humanismes’est éloigné et détaché del’humanisme qui a fleuri àla Renaissance). Il fait doncpart ie de gens qui sesituent comme des huma-nistes parce qu’ils recher-chent une amélioration del’espèce humaine. À côtéde ça, c’est aussi un paci-fiste, et presque un écologiste de la pre-mière heure. Quand il écrit ces lignes, cequ’il entend par l’élimination des anor-maux ne veut pas forcément dire ce quele XXe siècle a ensuite radicalement mon-tré et que le XIXe poursuit plus subtile-

ment ; mais l’idée est là et s’est profondé-ment incrustée au point de gagnerensuite en normalité.

Confrontés à ce genre de position, naîtaussi en nous la question : sur quoi sefonde ce droit que s’accordent certainshommes à évaluer d’autres hommes, aupoint d’avoir en vue de les éliminer pourgarantir certains critères d’évolutionpositive – bien sûr fondés sur leurspropres points de vue ?

L’ectogénèse de John B. Haldane

Un autre moment qui me paraît trèsimportant se situe après la premièreguerre mondiale, durant laquelle on afait un saut qualitatif dans l’usage desmachines, dans les découvertes de nou-velles technologies, dans la transforma-tion chimique des substances, etc. Cetteguerre a été un stimulateur inouï pour cebouleversement radical. Les premiers cal-culateurs électriques sont devenus opé-rationnels. Une nouvelle étape versl’émergence du transhumanisme estmarquée par un personnage peu connuen France, un Anglais : John B. S.Haldane. Il est ouvertement marxiste etun éminent biologiste, chimiste ; il s’inté-resse déjà à l’époque à tout ce qui estgénétique. Il est en fait à la pointe desconnaissances dans ce domaine et seral’un des initiateurs du Manifeste desgénéticiens, aussi intitulé : Biologiesociale et amélioration de la population1.Haldane a donc fait sa formation à

Oxford et a ensuite ensei-gné à l ’univers i té deCambridge. En 1923,devant un groupe d’étu-diants se nommant « LeClub des hérétiques », il ytient une conférence quifera date et qu’il publierasous le titre : Dédale ou lascience de l’avenir2. Il yexpose ses idées ou visionsprophétiques concernantle futur, et comment leschoses se transformeront

grâce à des applications scientifiquesdans les domaines les plus variés ; c’estsouvent très pertinent, comme parexemple l’idée qu’il se fait de couvrir lesbesoins énergétiques et électriques enremplaçant progressivement l’utilisation

1. Texte intégral : sniadecki.wordpress.com/2015/01/19/manifeste-des-geneticiens-1939/

2. In Dédale et Icare de J.B.S. Haldane et B. Russel, Ed. Allia, 2015.

Charles Richet (1850-1935)

John B. S. Haldane (1892-1964)

Transhumanisme ???1ère partie

Le texte qui suit s’appuie sur divers apports que j’ai faits en novembre2013 à Colmar lors du congrès « Quel Humain à venir ? ». Je voudraismettre ici en relief quelques étapes par lesquelles apparaissent certainsfondements du mouvement transhumaniste. Une deuxième partieapprofondira ultérieurement notre situation actuelle.

Lucien Turci

Page 9: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

9

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

du charbon grâce à l’énergie produitepar des éoliennes. D’autres fois il setrompe, comme lorsqu’il affirme qu’il n’yaura pas d’applications pratiques àl’énergie nucléaire… Mais évidemment,ses domaines de prédilection touchent àla biologie, la chimie et à la génétique,avec les modifications concernant lesplantes et les animaux et dans la perspec-tive eugéniste, la maîtrise de la reproduc-tion humaine et tout ce qui concerne laprocréation artificielle.

Au cours de sa conférence, Haldaneintroduit ce qu’il appelle un mythe : nousnous retrouvons dans les années 2070, etun étudiant de ces années lit un traitéconcernant l’influence de la biologie surl’histoire du XXe siècle, influence qui seratelle qu’en 2070 il sera possible auxhommes de venir au monde sans plusavoir besoin d’une mère. Haldane déve-loppe ainsi le concept d’utérus artificielet crée le terme d’ectogénèse, c’est-à-dire la possibilité de reproduire d’autreshommes grâce à des machines sans avoirbesoin de passer par le courant naturelde la mère. Une fabrication de l’êtrehumain se basant sur l’idée que le corpsest une sorte de machine, certes com-plexe, mais pouvant être fabriquée. Dansson traité fictif, Haldane situe le débutde l’application pratique réussie de cetteectogénèse dans les années 1950…

Haldane évoque aussi Dédale, ce person-nage de la mythologie grecque qui adérobé un certain savoir aux dieux pourcréer cette colle qui lui permettait de sefixer des ailes et de voler. Icare est le filsde Dédale. Il veut faire comme son pèremais ne respecte pas les lois. Son pèresavait qu’il ne fallait pas s’approcher dusoleil. Icare ne prend pas cela en compte,il s’en approche, la colle fond et ils’écrase. Mais Dédale connaît et respecteles lois. Haldane fait donc référence à cepersonnage-modèle comme étant celuiqui dérobe un savoir aux dieux, qui déve-loppe une nouvelle technologie et quisait l’appliquer sans qu’une catastrophes’en suive et sans que les dieux se ven-gent. Ainsi en est-il de l’ectogénèse auxyeux de Haldane. Il se place résolumentdans le courant de l’eugénisme et enmême temps, y introduit une rupturetotale par rapport à la nature.

Je prends cette conférence de Haldane etle concept d’ectogénèse qu’il introduit

alors comme un moment-clé. Il n’auraitpas pu développer ses pensées s’il n’yavait pas eu déjà à l’époque les tech-niques et technologies, les connaissanceschimiques et biochimiques qui lui per-mettaient de concevoir une tel lemachine. Bien sûr, malgré ses connais-sances personnelles, il ne savait pas – il nepouvait pas – réaliser concrètement lachose, mais il imaginait qu’on pourrait lefaire assez vite. C’est un moment-cléparce qu’en fait, c’est le moment où seconcrétise la volonté pratique de créerune coupure avec notre courant originel.Nous ne sommes pas dans une fictiond’artiste comme celle de Mary Shelleylorsqu’elle met en scène la créature du Dr

Frankenstein. Ici se montre la volontéd’engager résolument les connaissancesscientifiques dans cette direction, aunom du progrès de l’humanité, deprendre pouvoir sur la naissance mêmede l’homme dans la perspective d’uneévolution humaine totalement contrô-lée, gérée grâce à la science par cettemaitrise de la naissance. Et donc d’inté-grer dans l’homme que l’on produiraitles critères d’amélioration que l’on sélec-tionne. Il s’agit donc d’une césure parrapport à notre origine divine. Et ce quiest évidemment attaqué ici, c’est la ques-tion de la naissance. Comment un êtrepeut-il avoir un projet en s’incarnantlorsqu’il rencontre un tel obstacle, un telmur ? Comment un Je peut-il rencontrerle support d’un corps conforme à ce qu’aété son cheminement d’incarnation enincarnation ?

1950 est déjà loin derrière nous et lesavancées pour la réalisation de cet utérusartificiel sont réels, bien qu’encore trèsmodestes. Les mystères de la vie ne selaissent pas aussi aisément percer.Cependant, il n’est pas du tout négli-geable de voir que l’idée de cette choseet le désir de sa mise en pratique devien-nent de plus en plus banals, ce qui intro-duit une certaine légitimité à un tel fait.

Le meilleur est le pire des mondes

Ce qui est remarquable avec J. B. S.Haldane, c’est qu’il a autour de lui desgens eux aussi très connus. Par exemple,le célèbre écrivain Aldous Huxley ainsique son frère, Julian Huxley (1887-1975),qui est également un biologiste, bota-niste de renom, écologiste, et eugéniste

convaincu. Son frère Aldous Huxley n’apas cette orientation : lorsqu’il prendconscience de ce que dit Haldane, il per-çoit quel type de société totalitaire cettechose-là va permettre. Et face à cettemonstruosité qu’il entrevoit, il réagit enécrivant son célèbre livre Le meilleur desmondes. Et dans ce livre, il essaie de mon-trer une société où ce genre de technolo-gie étant mise en place, elle sert unestructure hiérarchique qui nie la possibi-lité à l’individualité de se déployer et dese développer, mais garantit aussi unesorte de confort bienheureux pour sescitoyens. Production decorps-objets, standardi-sation des sujets, annihi-lement des consciences,sont des motifs très netsdans ce livre. Huxleyl ’éc r i t au début desannées 30 et il situe ledéroulement de son his-toire six siècles plus tard.

Puis la catastrophe de laseconde guerre mon-diale se déroule. On yvoit ce que les idées liées à un eugénismematérialiste appliqué à l’extrême ontproduit, avec Auschwitz comme mons-truosité ultime. Et on voit comment desnouveautés technologiques, comme lescalculateurs électroniques annonçant lespremiers ordinateurs, ont permisHiroshima. Tout ce qui relève de l’élec-tromagnétisme, de la radioactivité, de laphysique, de la chimie, des ondes, trouvede nouvelles applications. Une ère où lecalcul prédomine et s’invite dans tous lesdomaines de la vie se met en place. Ceciamène Aldous Huxley à dire, voyant ceque l’homme a maintenant en son pou-voir : « Ce que j’imaginais pour dans sixsiècles, je l’imagine maintenant à moinsd’un siècle »…

L’eugénisme de Julian Huxley

Comme Haldane, Julian Huxley fait par-tie en 1939 des signataires du Manifestedes généticiens déjà cité, qui est laréponse à une requête provenant d’unservice scientifique de Washington ainsiformulée : « Comment la populationmondiale peut-elle être le plus efficace-ment améliorée génétiquement ? » (Etl’on voit donc en 1939 des visées àdimension planétaire dans ce domaine...)

Julian Huxley (1887-1975)

Page 10: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

10

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

Dans cet écrit, les signataires prônent uneugénisme évolutionniste qui prend sesdistances vis-à-vis de ce qu’un CharlesRichet par exemple exprimait, c’est-à-dire par rapport à la dimension raciste ;ils mettent aussi en avant le fait queselon eux, une sorte de gouvernancefédérative mondiale est nécessaire pourpermettre la mise en place efficace deprogrammes d’amélioration génétique :« Une forme effective de fédération dumonde entier, basée sur l’intérêt com-mun de tous ses peuples ». Tout au longdu Manifeste, les formulations sont pru-dentes mais expriment des intentions àlong terme absolument déterminées. Unautre préalable à la mise en place d’unepolitique de modification génétique àgrande échelle est de convaincre lespopulations du bien-fondé de la chose,des bienfaits entrevus, etc., ceci en vued’une large adhésion populaire à leursidées. Et bien sûr, toujours les grandesabsentes : la question des valeurshumaines, l’idée d’un être humaincomme individualité apte à entre-prendre une relation libre avec ses « fai-blesses », la pensée d’un enrichissementsocial par l’apport des « anormaux »…

Déjà avant la deuxième guerre mondialemais encore bien plus après, JulianHuxley va être un pionnier dans l’usagedes nouveaux média, radio et télévision,pour favoriser la vulgarisation de l’ap-proche scientifique dans des domainestrès divers. Il acquiert une notoriété cer-taine et devient le premier directeurgénéral de l’Unesco, après avoir rédigéen 1946 un ouvrage de 70 pages :L’Unesco, ses buts, sa philosophie3, oùquelques passages évoquent à nouveausa vision eugéniste adoucie du momentmais aussi l’idée d’une gouvernancemondiale : le monde est un, et seulementl’unifier permettra de résoudre les pro-blèmes, écrit-il en substance. Des supra-institutions comme l’ONU et sa dépen-dance à l’Unesco semblent commencer àrépondre à l’attente formulée par lesgénéticiens en 1939 : « À l’heure actuelle,il est probable que l’effet indirect de lacivilisation, loin de favoriser l’eugénisme,lui est contraire, et de toutes façons, ilsemble vraisemblable que le poids mortde la stupidité génétique, de la débilitéphysique, de l’instabilité mentale et de latendance aux maladies qui existe déjàdans l’espèce humaine, s’avèrera un far-

deau trop lourd pour permettre la réali-sation d’un progrès réel. Ainsi, bien qu’ilsoit indéniable que tout programmeradical d’eugénisme sera politiquementet psychologiquement impossible pen-dant de nombreuses années encore, il estextrêmement important pour l’Unescode s’assurer que le problème eugéniquesoit étudié avec le plus grand soin et quel’opinion publique soit informée de toutce qu’il met en jeu, de manière que cequi est maintenant inconcevable puisseau moins devenir concevable. » Voilà quiest clairement formulé !

Transhumanisme et intelligenceartificielle : deux concepts du milieudes années 50

Les avancées technologiques nous pla-cent dans les années 50 dans un nouveaucontexte : la commercialisation des pre-miers ordinateurs est vite suivie par leurfabrication de façon industrielle, ce quistimule la concurrence et permet desaméliorations technologiques trèsrapides. Le concept d’ « intelligence arti-ficielle » apparaît en 1956, 33 ans aprèsl’ectogénèse de Haldane.

En 1957, Julian Huxley publie à Londresun texte au titre très explicite : Nouvellesbouteilles pour vin nouveau4, où n’appa-raît plus le mot d’eugénisme, peut-êtretrop négativement connoté. Il y synthé-tise en grands tableaux sa vision dumonde, reformule de façon agréablenombre de ses idées emplies de bonnesintentions, puis vient un « vin nouveau »de généralités abstraites :

« Nous partirons de nouveaux postulats.Nous postulerons que la beauté est indis-pensable, donc l’immoralité des villeslaides ou déprimantes ; nous postuleronsque nous devons rechercher la qualitédes personnes et non leur nombre et, parconséquent, la nécessité d’une stratégieconcertée pour empêcher l’explosiondémographique actuelle de ruiner tousnos espoirs pour un monde meilleur ;nous postulons que l’entendement et lajouissance authentique sont des fins ensoi…

Si elle le souhaite, l’espèce humaine peutse transcender – non pas par accès, d’une

manière chez un individu et d’une autrechez un autre, mais dans sa totalité, entant qu’humanité. Nous avons besoind’un nouveau nom pour cette nouvelleconviction. Peut-être le mot « transhu-manisme » pourra-t- i l convenir…L’homme se transcendant en réalisant lespossibles de sa nature humaine…

« Je crois en le transhumanisme » : sitôtque cette conviction sera suffisammentpartagée, l’espèce humaine se tiendra auseuil d’une nouvelle existence… Elleaccomplira enfin consciemment son véri-table destin ».

Ce credo dans ce nouveau concept detranshumanisme – apparaissant simulta-nément à celui d’intelligence artificielle –ne va pas rester sans conséquences etpourrait bien ressembler à une boîte dePandore d’un nouveau genre. Car moinsque les mots utilisés, ce qui importe icic’est qui les prononce et dans quelcontexte ; quel sens pratique prennent-ils ?

Avec l’eugénisme de Richet, les chosessont clairement exprimées : « Conserveret augmenter notre puissance mentale »,notre faculté rationnelle de penser.Conserver l’acquis de l’humanité par l’éli-mination des sujets inaptes physique-ment, psychiquement, socialement, etl’augmenter par la sélection et la multi-plication des sujets géniaux. Les choses sesituent par rapport à une normehumaine.

Maintenant, ce qui fait référence avec leconcept de Huxley induit le dépassementde la norme, l’extension sans limite despouvoirs, que ce soit au niveau du poten-tiel du corps et des sens ou au niveau desaptitudes mentales. Comment cela va-t-ilse développer à une époque où tout uncourant de la science considère qu’il n’y apas de différences entre un ordinateur etun cerveau, que tous deux sont fonda-mentalement des machines à calculer etque la question de la connaissance estliée aux systèmes de traitement de l’in-formation ?

Un discret cheminement jusqu’auxannées 2000

Ce sont essentiellement des universi-

3. Lien : unesdoc.unesco.org/images/0006/000681/068197fo.pdf

4. Version originale intégrale en anglais trouvable sur Internet : New bottles for new wine. Extrait traduit en français :iatranshumanisme.com/a-propos/transhumanisme/la-declaration-transhumaniste/le-transhumanisme-1957/

Transhumanisme ???

Suite en p. 19

Page 11: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

11

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

Chers membres, nous avons le plaisir deporter à votre connaissance le rapportd’activité du comité en vue de l’assem-blée générale à Verrières-le-Buisson (91)le samedi 22 avril 2017.

I. Activités du secrétaire général :René Becker

Après bientôt 5 ans à cette fonction, ilest peut-être utile de rappeler en quoiconsiste cette tâche au service de laSociété Anthroposophique Universelle(SAU) : Rudolf Steiner a souhaité confierune mission de coordination et de relai àdes personnes faisant le lien entre laSociété de leur pays et la direction duGoetheanum. Les pays ayant plus de 500membres proposent un ou une « secré-taire général(e) », en accord avec ladirection du Goetheanum. Les Sociétésayant moins de 500 membres ont un« représentant de pays » qui tient lemême rôle que le secrétaire général.Toutefois, ces derniers se réunissentquatre fois par an alors que les représen-tants de pays ne le font qu’une fois paran. La fonction de secrétaire généralévolue actuellement conformément auxintentions de son instigateur en 1924, endevenant de plus en plus une tâche col-laborative avec les responsables duGoetheanum. Le lien est d’abord spiri-tuel avant d’être institutionnel.

Comment contribuer à faire vivre laSociété anthroposophique dans sonpays ? Comment faire circuler l’informa-tion dans les deux sens ? Comment sou-tenir les transformations nécessaires dumouvement anthroposophique ensynergie avec le travail de la direction ?Comment contribuer au développementde l’École de science de l’esprit dans sonpays ? C’est avec ces questions que lessecrétaires généraux se réunissent pourtravailler ensemble sur les grands chan-tiers actuels et pour assurer une transpa-rence de l’information vis à vis de leursmembres.

De nombreux déplacements (Vienne (A),Dornach (CH), Copenhague (DK),Londres (GB)) ont ponctué l’année écou-lée. Le cercle des secrétaires généraux a

été renouvelé de moitié environ depuis 2ans, et cela a modifié fortement l’am-biance de travail. Le flot d’informationsqui émanait par le passé des respon-sables du Goetheanum a laissé beau-coup plus de place aux contributions etaux propositions venant des différentspays. Cette co-construction est très posi-tive dans la mesure où les comités despays respectifs sont engagés avec leursecrétaire général dans un même travailde fond. C’est dans cette dynamique quele congrès mondial de la Saint-Michel2016 a été porté par un cercle très largede responsables. Des personnes dumonde entier engagées dans le mouve-ment anthroposophique (c’est-à-diremembres et non membres de la SAU) ontéchangé durant 4 jours sur trois ques-tions centrales qui avaient été posées parles organisateurs au Goetheanum :

- Quel est le chemin parcouru depuis 100ans ?

- Quel est l’état des lieux de la Société etdu mouvement anthroposophiqueaujourd’hui ?

- Quelle Société et quelle École desc ience de l ’espr i t voulons-nousconstruire d’ici 2025 et au-delà ?

Ces trois grands chantiers demandent dela concertation, de l’étude, de larecherche et de la créativité (voir l’articlede René Becker dans ce numéro). Pourtravailler sur ces questions dans l’espritde l’impulsion du congrès de Noël1923/24, chaque journée a été placéesous le signe d’un exercice : « Exerce lasouvenance de l’esprit », « Exerce la pré-sence de l’esprit », « Exerce la voyance del’esprit ». En nous reliant fortement àcette Pierre de Fondation au travers deces exercices, l’immensité des tâches et

des perspectives à venir se dessinera plusclairement. Rudolf Steiner a semé d’in-nombrables graines de possibles audébut du XXe siècle. Partout dans lemonde, des initiatives anthroposo-phiques ont vu le jour. Comment faire ensorte que tout ce travail et ces impulsionsrestent en cohérence et se renforcentmutuellement au service de l’humain etde la terre ?

Ces questions sérieuses et profondestrouvent également un espace de travailau Goetheanum, une fois par mois, avectrois secrétaires généraux : Gioia Falk(DE), Jaap Sijmons (NL) et René Becker(FR). Leur rôle est de soutenir mais aussid’apporter leur regard critique sur le tra-vail de direction du comité de Dornach.Toutes leurs suggestions proposées àl’ordre du jour sont étudiées à chaquefois. Le compte rendu est ensuite trans-mis à tous les secrétaires généraux pourque l’information circule rapidement etpour que le dialogue se fasse dans lesdeux sens.

Parmi les tâches courantes du secrétairegénéral, on trouve le « mouvement desmembres » : c’est un reflet de la vie de laSociété en France à travers les demandesd’adhésion, les démissions, les transfertset les décès. Ce travail est réalisé enétroite collaboration avec ClaudiaAchour qui assure le secrétariat au siège.Dans le tableau ci-dessous, on constateune légère augmentation du nombre demembres sur les 6 dernières années(+3%). Il faut relativiser cette augmenta-tion car en 2017, un certain nombre demembres qui ne donnent plus de nou-velles, qui ne répondent plus aux cour-riers et qui ne cotisent plus depuis desannées, sera transféré au Goetheanum.Ils resteront membres de la Société

Rapport d’activité du comité de la Société anthroposophique en France

Les membres du comité : René Becker, Marc Brosius, Pierre Caumette,Praxède Dahan, Daniéla Hucher, Marie-Christine Ochoa, Alain Tessier

Rapport 2016

Année Total Adhésions Transferts Transferts Décès Démissions Transferts Divers Total Variation début vers vers Dornach fin année étranger France d’année

2011 1243 40 -3 4 -16 -13 -32 2 1225 -182012 1225 25 -2 6 -12 -9 9 1242 172013 1242 39 -4 8 -14 -8 -9 1254 122014 1254 18 -3 2 -20 -11 1240 -142015 1240 30 -2 8 -16 -14 -5 1241 12016 1241 36 -1 4 -11 -10 1259 18

Page 12: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

12

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

anthroposophique Universelle qui lescontactera par la suite pour leur deman-der s’ils veulent ou non rester membres.

Dans les pays voisins comme la Suisse etl’Allemagne, nous constatons une dimi-nution régulière du nombre de membresdans ces pays. Le trésorier et secrétairegénéral suisse, Marc Desaules, écrit à cesujet dans son dernier rapport annuel :« L’érosion des membres de notreSociété suisse continue : nous sommesencore 3787 membres fin 2016 répartisen 47 groupes et branches, soit 84membres de moins que l’an dernier (-2,2%) ». Cette baisse est régulièredepuis un certain nombre d’années, etelle a entraîné en 2015 la disparition dequatre branches qui ont cessé leur acti-vité faute de membres.

En France, la situation est très différentecar plus de 600 membres ne sont pas rat-tachés à une branche ou à un groupemais directement au siège à Paris. Cetteparticularité française est liée à la tailledu pays, à notre histoire et à nos choixindividuels.

De manière générale, le travail dans lesbranches est en recul net dans tous lespays.

II. La vie du comité

Depuis la dernière assemblée générale,notre comité est désormais composé de 7membres qui travaillent en collégialité.Nous poursuivons la mise en place d’unsystème de délégations et de répartitiondes responsabilités, permettant à tousd’avoir une conscience globale de l’en-semble des tâches du comité.

La présence de Daniéla Hucher et dePraxède Dahan, toutes deux euryth-mistes, nous offre l’inestimable opportu-nité de proposer des moments d’euryth-mie en ouverture de chaque rencontreavec les membres.

Bodo von Plato, membre du Comité auGoetheanum, collabore régulièrementaux rencontres impulsées par le comité(rencontre avec les formateurs, ren-contre en lien avec la section d’anthropo-sophie générale, rencontre annuelleanthroposophique). Sa présence nousaide à percevoir avec une plus grandeacuité les défis et changements qui seprésentent actuellement au sein mêmede la Société anthroposophique.

Nous nous réunissons environ une foispar mois à Paris (9 week-ends par an).Réunions d’une à deux journées aux-quelles viennent s’ajouter des rendez-vous téléphoniques qui nous permettentde traiter certaines affaires courantes.

Nous prenons toujours soin de débuternos journées de réunion de comité parun travail spirituel qui donne sens etforce à notre engagement et à notre res-ponsabilité. Cette année, nous noussommes plus particulièrement reliés à laPierre de Fondation ainsi qu’aux 4e et 5e

conférences de Symptômes dans l’his-toire (GA 185).

La traditionnelle « retraite d’été » ducomité a eu lieu cette année à Sète (auLazaret) au mois d’août. Ces trois jourssont pour nous un moment privilégiépour approfondir notre travail spirituelet notre lien à l’anthroposophie. C’estégalement un temps pour faire le bilande nos actions, de notre investissementpersonnel au sein du comité, un tempsoù nous essayons de percevoir lesattentes qui émanent des membres, dediscerner les préoccupations de notretemps, afin de proposer des initiatives auplus proche des réalités de notre époqueet de notre société.

Voici les grands sujets qui ont été aucœur de notre travail tout au long decette année :

Rencontre anthroposophiqueannuelle

Depuis plusieurs années, l’assembléegénérale de la SAF est ouverte à tous(n’étant plus exclusivement réservée auxmembres). Elle se trouve désormais aucœur d’une rencontre anthroposo-phique annuelle qui explore un thèmed’actualité, avec des conférences, desateliers pratiques et artistiques, desgroupes d’échanges, etc.

Nous poursuivons cette ouverture à unplus large public avec l’intention quecette rencontre reste un temps fort de lavie anthroposophique française ; c’est làen effet une occasion privilégiée de ren-contres, d’échanges, d’initiatives, derecherches, de créativité, d’impulsionsnouvelles.

La préparation de cette rencontreannuelle occupe une place prépondé-rante dans notre travail de comité et

nous y apportons le plus grand soin.

Depuis quelques années, environ 180personnes participent à cette manifesta-tion (jusqu’à 250 personnes en 2015),avec une proportion grandissante de« non membres », ce que nous trouvonsenthousiasmant et encourageant.

Ceci implique aussi une plus grandelogistique, un plus grand savoir-faire, larecherche de volontaires et de soutiensfinanciers pour qu’une telle rencontrepuisse perdurer, tout en maintenant uncoût d’inscription accessible au plusgrand nombre (actuellement 80 €).

En avril 2017, elle se déroulera dans lesbâtiments de l’école Steiner de Verrières-le-Buisson (91) et aura pour thème« L’homme à l’ère du numérique ».

École de science de l’esprit

Le comité oriente son action en liendirect avec les travaux des secrétairesgénéraux. Il veut contribuer à renforcerle rôle que doit jouer la Société anthro-posophique. Par la mise en évidenced’une section d’anthroposophie géné-rale, les impulsions de l’École de sciencede l’esprit se rendent visibles dans lemonde et trouvent leur lien dans les réa-lisations (pédagogie, agriculture, etc.). Ils’agit de porter remède à la distance quise s’est creusée au fil du temps entre lesréalisations anthroposophiques, laSociété anthroposophique et l’École descience de l’esprit.

À cet effet, la relation avec le cercle deliaison pour la Première Classe a permisnon seulement de trouver un mode detravail mieux adapté aux conditionsactuelles, mais surtout de mettre en évi-dence un espace de recherche que pour-rait et devrait être la section d’anthropo-sophie générale. La rencontre de janvier2017 a montré que des thèmes concer-nant « l’humain dans son universalité »,nourris par le travail des mantra de laClasse, se relient aux grandes questionscontemporaines et aux act iv i téshumaines. C’est un travail transversal quiparticipe à surmonter le cloisonnemententre nos instances.

Relations avec les groupesanthroposophiques

Les efforts du comité visent à ce que lesforces actives dans le mouvement

Rapport 2016

Page 13: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

13

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

Chers membres et amis,

Le comité de la Société anthroposophique en France a arrêtéles comptes lors de sa rencontre du 24 février 2017 et les aprésentés aux représentants et trésoriers de branches lors dela rencontre qui s’est tenue le 25 février 2017 au siège.

Le budget de fonctionnement 2016 de la Société anthropo-sophique, présenté en assemblée générale à Sète le 2 avril2016, a été conçu à l’équilibre dans le but de préserver noscapitaux propres. Au 31 décembre 2016, le compte de résul-tat a été clôturé dans le respect de cet équilibre fondamen-tal, qui permet de garantir la pérennité du fonctionnementde la Société anthroposophique. Le résultat net est défici-taire de 177 € après amortissement des charges à répartir surplusieurs années (poste 7), et après impact de l’exercice anté-rieur (poste 8.1). Les recettes globales, comprenant les cotisa-tions, les dons et les revenus des activités annexes, s’établis-sent à 289.081 €, c’est à dire à +0,06% par rapport aubudget. Cet équilibre des recettes masque cependant unedisparité significative. Les activités du siège (poste 6.1 à 6.4 :séminaires, location de salles, bibliothèque, vente de bro-chures…) ont rapporté environ 2.500 € de moins que prévu.De plus, la fréquentation de la Rencontre anthroposophique2016 en baisse par rapport à 2015 a généré un manque àgagner et rendu l’événement déficitaire de 928 € (recettesdu poste 5.5 moins dépenses du poste 1.1). Néanmoins, mal-gré cette situation défavorable, les membres et sympathi-sants ont répondu de façon remarquable aux appels à cotisa-tion et appels à dons. Qu’ils en soient ici chaleureusementremerciés. La mobilisation jusqu’à la dernière minute a per-mis de collecter 231.567 € de cotisation (poste 5.1) soient 3%de plus que le budget et quasi 13.000 € de plus que lesannées précédentes. Les 12.370 € de dons (postes 5.2 & 5.4)ont aussi dépassé de 1.000 € le budget basé sur le niveau dedons des années précédentes. Ce sont ces efforts qui ont per-mis de préserver l’équilibre du compte de résultat.

Le poste 3.2 des séminaires continue de contribuer positive-ment aux recettes avec un solde de 1.400 € et la biblio-thèque (poste 3.2 & 6.1) reste une fois de plus à l’équilibreavec un bénéfice de 117 €.

Concernant les 280.485 € de dépenses, là aussi le budget estrespecté à 0,43% de mieux que prévu. Si les dépenses sontparfois plus faibles que prévu, c’est aussi que l’activité dusiège a été moins forte et, comme cela a été dit plus haut, laRencontre annuelle moins fréquentée qu’en 2015. Les princi-paux dépassements se font sur le poste 1.4 vie du comitéavec un dépassement de 5.500 €. Comme validé en assem-blée générale, nous avons procédé à des mises en conformitéfiscale et sociale de nos pratiques. L’impact sur ce poste 1.4 aété sous-estimé sur quelques paramètres tels les chargespatronales sur la prévoyance et la complémentaire santéobligatoires (2.700 €). Quelques déplacements exception-nels n’avaient pas pu être prévus (environ 2.500 €). Par

ailleurs, les demandes de remboursement pour les activitésde l’École de science de l’esprit sont passées de 336€ en 2015à 825 € en 2016 soit sensiblement équivalentes à leur niveaude 2014. Les services généraux subissent également undépassement de 8% soient 567 € par rapport aux 7.037 €budgétés (poste 2.1). L’augmentation de la consommationde gaz (rigueur de l’hiver, occupation plus intensive deslocaux, augmentation du prix du gaz) représente à elle seuleplus de 600 €. Le dernier poste en dépassement est le poste2.3 assurance à +17% en raison de notre fort taux de sinistra-lité même si la Société n’est que rarement responsable desdégâts qui surviennent dans ses locaux. Enfin, conformé-ment à notre engagement, la Société a versé auGoetheanum 65.000 €. À cela s’ajoute, ce qui n’apparait pasdans le compte de résultat, le versement de plus de 4.500 €de dons affectés spécifiquement au Goetheanum ainsi quela quote-part de la branche Louis-Claude de Saint-Martin quila verse directement au Goetheanum.

En 2015, nous avions eu à supporter de lourds travaux deréfection des verrières et toitures. Le coût de ces travauxavait été amorti sur 10 ans. Suite à l’arbitrage d’un litigeentre l’entreprise de rénovation et la copropriété, la Sociétéanthroposophique « hérite » en 2016 d’un complément defacturation de 3.063 €. Dans la même logique que ces tra-vaux de toiture, ce complément inattendu a également étéréparti sur 10 ans. De ce fait, le poste 7 charges à répartir surplusieurs années est passé de 7.205 € à 7.511 €.

Dernier point, après la clôture des comptes 2015, la Société aencore reçu quelques factures et recettes non comptabiliséessur le compte de résultat de 2015, générant un impact néga-tif non prévu de 1.261 € sur l’activité 2016 (poste 8.1 régula-risation des exercices antérieurs).

Après deux ans de stabilité, la cotisation moyenne parmembre a progressé en 2016 de 4,3%, passant de 176,30 € à184 €. Que ce soit la cotisation de membres rattachés à unebranche (183,30 €/membre) ou celle de ceux rattachés ausiège (184,45 €/membre), la progression est sensiblementsimilaire. Ces moyennes, qui dépassent légèrement leur plushaut de 2013, montrent malgré tout que le chemin pour serapprocher de la cotisation indicative de 252 € par membre,qui permettrait d’honorer la cotisation de 125 FRS deman-dée par les statuts du Goetheanum, reste encore important.En effet, la France, un des pays les plus contributeurs enmatière de transfert des cotisations, verse en moyenne 50%de la somme indicative.

La régularité des versements des cotisations au cours de l’an-née continue de s’améliorer comme depuis quatre ans. Lesmois de mai et octobre 2016 ont été plus délicats quant à laperception des cotisations. Par contre, décembre reste lemois de rattrapage avec plus de 17% des cotisations de l’an-née versés durant ce seul dernier mois. Il convient de compa-rer ce taux aux 8% de moyenne mensuelle sur le premier

Présentation des comptes de l’exercice 2016et du budget prévisionnel 2017

Comptes 2016

Page 14: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

14

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

Page 15: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

15

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

Comptes 2016

Bilan Comptable 2016

semestre. Il est important que tous lesmembres rattachés continuent deverser le plus régulièrement possibleleur cotisation, voire de les verser endébut d’année pour ceux qui n’ontpas procédé à la mise en place d’unvirement automatique régulier.

Cette régularité et la proposition duGoetheanum de réduire le nombrede versements en cours d’année,nous permettent de limiter forte-ment notre besoin en fonds de roule-ment (l’argent que doit avancer laSociété pour assurer son fonctionne-ment chaque mois). Idéalement, nosrésultats mensuels bruts devraient semaintenir positifs toute l’année. En2016, notre besoin en liquidité dispo-nible a dépassé les 21.000 €. Si nousétions restés sur la tendance 2012, notre trésorerie actuellen’aurait plus suffi pour assurer le fonctionnement au quoti-dien de notre Société. Car, comme le montre le bilan, laSociété anthroposophique ne dispose plus que de 51.857 €de liquidités disponibles.

Fin 2015, ces liquidités disponibles représentaient 55.757 €.Comment expliquer cette dégradation ? Regardons letableau du bilan ci-après. La première raison réside dans lefait que la Société anthroposophique dispose des locauxactuels grâce à un prêt à usage que lui a consenti la

Fondation Paul Coroze à titre gratuit, avec obligation toute-fois pour la Société de prendre à sa charge toutes lesdépenses liées au bâtiment : taxe foncière, charges de copro-priété, travaux... Comme expliqué dans le rapport de l’annéedernière, en 2015, de grosses réparations de toiture ont dûêtre effectuées, générant 21.600 € de dépenses pour la seulequote-part de la Société anthroposophique. Cette année serajoute le règlement du litige de 3.063 €. Cette dépense aété payée dans l’année (sortie de trésorerie) et imputée surla ligne charges à répartir sur plusieurs années pour être

Page 16: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

16

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

Comptes 2016

amortie sur 10 ans dans notre compte de résultat, selon lamême logique que les travaux de toiture de 2015. Cette écri-ture a deux objectifs. D’une part, nous ne souhaitons paspénaliser notre compte de résultat de l’exercice 2016 par unecharge exceptionnelle liée à des travaux. D’autre part, encherchant à équilibrer chaque année notre compte de résul-tat et en y incluant les charges à répartir sur plusieursannées, nous pouvons ainsi reconstituer progressivementnotre trésorerie.

Si nous regardons de plus près les liquidités et les placementsà l’actif du bilan, en plus de la baisse de trésorerie, nousavons un retrait de 3.888 € sur notre fonds commun de pla-cement (FCP). Une partie du fonds a été délocalisée auLuxembourg et nous n’avons pas souhaité cautionner cetransfert de gestion, d’où ce désengagement dans le FCP. Lavariation de l’ensemble des liquidités représente donc unebaisse de 7.297 € passant de 103.813 € à 96.516 €.

Au-delà de la charge exceptionnelle pour les travaux, cettevariation s’explique également par de grosses évolutions denos comptes intermédiaires de gestion entre 2015 et 2016.Les principales variations sont :

Au passif, en 2015, nous avions 30.258 € de Charges et deDons au Goetheanum encore à verser, alors qu’à fin 2016nous n’avions plus que 21.612 € soit 8.645 € de moins. C’estde l’argent qui n’a pas encore quitté notre trésorerie maisqui est déjà comptabilisé dans notre compte de résultat.

À l’actif, les cotisations à encaisser sont passées de 2015 à2016 de 11.178 € à 22.915 €, soient 11.737 € qui apparais-sent dans notre résultat mais qui ne sont pas encore versésen banque.

Enfin et parallèlement, les charges constatées d’avance pas-sent de 10.211 € à 1.745 € représentant une variation de8.466 €. C’est-à-dire que la Société a moins sorti d’argent paranticipation concernant les frais de l’exercice 2017.

En nous efforçant de clôturer notre exercice à l’équilibretout en ayant pu passer la nouvelle dotation aux amortisse-ments de 7.511 € de nos gros travaux des années passées (cf.charges à répartir sur plusieurs années dans le bilan), nousavons pu reconstituer notre trésorerie du montant de cetamortissement.

D’un point de vue budgétaire, l’exercice 2017 devrait res-sembler sensiblement à l’exercice 2016 dans la mesure où il ya peu de variations attendues, règlementaires ou organisa-tionnelles. Le budget est présenté dans la colonne 2017 ducompte de résultat. Les principales évolutions sont les sui-vantes :

Le comité devrait rester stable dans son fonctionnement. Larégularisation de salaire effectuée en 2016 disparaît, entrai-nant une baisse du budget d’environ 6.000 € sur le poste 1.4vie du comité. Le statut de salarié à temps partiel de 2membres du comité disparaît également. Ils seront indemni-sés pour l’impact sur leur vie professionnelle qu’impliqueleur contribution au fonctionnement de la Société. Il ne res-tera qu’un seul salarié au comité, comme l’autorise la régle-mentation pour les associations de notre taille.

Le budget « vie culturelle » (poste 3.2 et poste 6.4) évoluefortement à la hausse en raison de la tenue du colloqueinternational en novembre 2017 : Un monde en révolution -1917-2017.

Une légère hausse de 600 € est prévue sur le poste 1.6 diffu-sion d’information pour la maintenance du site internet quientre en vigueur après un an de maintenance offerte.

Aucune hausse de salaire net n’est prévue dans ce budget. Etla contribution au Goetheanum est maintenue au niveau de2016, à 65.000 €. Pour équilibrer nos comptes, nous espéronsmaintenir le niveau de dons, dans la continuité des annéesprécédentes, à 11.700 €.

Nous savons que le processus de mise en conformité du pointde vue fiscal a eu un impact fort sur nos dépenses de ces der-nières années. À présent, les démarches initiées l’année der-nière, de sortir de la convention collective de l’animation,convention qui n’est en rien appropriée à nos activités, per-mettent de maîtriser et même d’optimiser légèrement lecoût de fonctionnement de la Société anthroposophiquepour cette année et l’année prochaine. Si parallèlementnous parvenons à maintenir le niveau des cotisations à231.000 €, le budget prévisionnel dégagerait un résultatpositif net de 6.000 €. Dans cette éventualité, le résultatpositif serait reversé au Goetheanum, portant ainsi notrecontribution de 65.000 € à 71.000 € pour 2017.

Nous n’avons, pour le moment, pas d’autres ressources queles cotisations et dons des membres et sympathisants, quireprésentent 84% de nos recettes hors Rencontre anthropo-sophique annuelle. Car les quelques recettes annexes issuesde nos activités au siège (location de salles, séminaires…) res-tent, à 5%, encore trop marginales.

La démarche de mise en conformité et de clarification denotre fonctionnement nous semblait importante vis-à-vis desautorités publiques : c’est la raison pour laquelle nous avonsformalisé la nature des transferts de cotisations vers leGoetheanum par une convention d’entraide entre la Sociétéanthroposophique en France et la Société universelle.Désormais, tout membre recevra un reçu fiscal ouvrant droità déduction d’impôt pour le montant des cotisations et donsversés à la Société, à l’exception d’une quote-part de 30 €.Cette convention d’entraide doit à présent également êtreappliquée par l’ensemble des branches.

Le commissaire aux comptes de la Société, M. Said YanisKhadiri, a approuvé nos comptes et certifié notre comptabi-lité conforme aux règles en vigueur dans son rapport en datedu 28 février 2017. Ce rapport est disponible sur simpledemande auprès du secrétariat de la Société anthroposo-phique. Comme l’année précédente, nos comptes serontpubliés, comme il se doit, au Journal Officiel.

Marc BROSIUS

Trésorier

Page 17: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

17

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

anthroposophique se sentent partie pre-nante des questions qui concernent nonseulement la situation actuelle, maisaussi les visées auxquelles nous voulonsconsacrer notre énergie dans les temps àvenir. Nous partageons des constats : cer-taines branches, souvent anciennes, sevivent sur le mode du déclin, tandis quedes groupes apparaissent dans différentsendroits, manifestant leur volonté d’êtrereconnus comme participants légitimesde la vie anthroposophique et désiranten tout cas ne pas vivre isolés. Cetteconfiguration modifie assez radicale-ment l e c a ra c tè re hab i tue l de s« Rencontres de responsables deb ranche s » ( en o c tob re ) e t de s« Rencontres des trésoriers » (en février),et nous amène à nous rassembler en tantque collaborateurs co-responsables de lavie anthroposophique sous l’intitulé :« Rencontre des représentants derégions ». Sans nous satisfaire d’un chan-gement d’étiquette, nous voulons nousapprocher autant que possible des réali-tés du terrain. Cette tentative pourraitpermettre à terme de nous rapprocherdes acteurs qui, dans les réalisationsissues de l’anthroposophie, ne se recon-naissent pas forcément dans les modesde travail institués. Il va de soi que cegeste n’exclut en rien les responsablesexistants, toujours impliqués dans lafidélité et dans la durée.

Rencontre sur les formations d’adultes

Une 7e session de recherche sur les for-mations d’adultes s’inspirant de l’an-throposophie a eu lieu du 14 au 16octobre 2016, rassemblant une ving-taine de formateurs. Elle concluait uncycle de réflexion de fond qui nous aamené toujours plus au cœur de laquête de l’identité personnelle et del’éveil du Je au cours d’une formation.Les pédagogues, artistes et agriculteursprésents se sont appuyés sur le Conte duSerpent Vert de Goethe et sur destémoignages personnels de leur lien àl’anthroposophie. Ils ont souhaité àl’unanimité que cet espace de recherchesoit reconduit et même doublé dans l’an-née.

Rendez-vous sont donc pris pour mars etdécembre 2017. Deux thèmes veulentêtre approfondis :

- L’anthroposophie comme objet derecherche au sein des formations : com-

ment faire pour qu’elle soit une ren-contre dans le cœur et non un savoirdans la tête ?

- Comment être dans une qualité derecherche qui ne coupe pas du monde,qui n’exclut pas l’autre ? Quelles métho-dologies utiliser dans les formations ?

Le 22e chapitre de L’Autobiographie deRudolf Steiner sera à l’arrière-plan de cetravail collectif.

Autres rencontres et manifestations

Nous avons invité une première fois le Dr

Azmaïesh en 2015 puis une nouvelle foisen octobre 2016, à l’occasion de la ren-contre des représentants de régions. LeDr Azmaïesh est maître soufi, originaired’Iran. En portant notre intérêt sur descourants spirituels traditionnels, nousnous ouvrons aux autres dans un gestede b i enve i l l an ce e t d ’ é cou te .L’anthroposophie et le soufisme sont descourants très différents, mais le dialogueavec le conférencier a permis de recon-naître des convergences de vue sur l’exis-tence d’un monde spirituel auquel l’hu-manité aspire quelle que soit sa culture.Les chemins qui y conduisent ne partentpas des mêmes points de vue. Face aumatérialisme ambiant, toute voie spiri-tuelle pratiquée sincèrement et sérieuse-ment offre la possibilité de s’approcherd’un certain équilibre.

Comme chaque année depuis 9 ans,novembre nous a donné l’occasion d’unejournée de rencontre avec les prêtres dela Communauté des Chrétiens et d’unéchange sur la vie de nos deux institu-tions. Cette année, nous nous sommesretrouvés rue Daguerre, dans la ChapelleSt Jean (dont on fêtera le 50e anniver-saire en avril 2017). Nous avons travaillé

sur la 9e leçon de la première Classe, enlien avec les textes des évangiles concer-nant la tentation du Christ.

Voici les autres manifestations aux-quelles des membres du comité (1 ou 2personnes) ont participé :

- 50e anniversaire de la Fondation PaulCoroze à Chatou le 2 juillet ;

- Rencontre des pays du sud de l’Europeà Barcelone du 8 au 10 juillet ;

- Représentation des Faust I et II (avectraduction française) au Goetheanum etsemaine française du 1er au 5 août ;

- Congrès mondial de la Saint-Michel auGoetheanum du 27 septembre au 1er

octobre ;

- 1ère rencontre régionale Poitou-Charentes les 19 et 20 novembre, coor-donnée par Thierry Bordage.

Les séminaires - ateliers de recherche(au siège de la Société à Paris)

Cette initiative se poursuit pour la 3e

année consécutive. Ces week-ends, pro-posant des ateliers pratiques et uneexpérimentation directe, ont pour objec-tif d’inciter une démarche de rechercheindividuelle. Les trois thèmes proposéscette année concernaient :

- la science et la conscience humaine(avec François Lusseyran et ChristopheGrenier) ;

- une nouvelle compréhension de l’ar-gent et de l’entreprise (avec PhilippeLeconte et Cornelia Constantinescu) ;

- la méditation anthroposophique (avecRené Becker et Praxède Dahan).

Ces séminaires (généralement accompa-gnés d’une conférence publique)accueillent entre 15 et 20 participants.La participation financière est reversée àla Société anthroposophique.

La question du numérique

C’est un thème de plus en plus présent.La rencontre annuelle du 21 au 23 avrilsera une étape importante, mais le sujetest de taille et comporte de nombreuxaspects, loin d’être tranchés : notre utili-sation des outils numériques (en particu-lier le recours aux services proposés parGoogle, Microsoft, etc.), la présence del’anthroposophie dans les supportsmédiatiques liés à Internet (Wikipédia,Facebook, etc..). Questions ouvertes sur

Rapport 2016

René Becker présente le Dr Azmaïesh,maître soufi, en octobre 2016

Page 18: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

18

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

lesquelles le comité souhaite poursuivreun travail.

Le site Internet de la SAF : nous avançonsvers plus d’autonomie dans la mainte-nance du site. Des aménagements ontété réalisés pour le rendre plus attractif,l’adapter à nos besoins et aux attentesdu public. L’organisation de la page d’ac-cueil et de l’espace-membres reste enévolution.

Vie du siège

Le secrétariat, l’accueil, la bibliothèque,les expositions, les activités (ateliers,séminaires, conférences, cours, ren-contres, etc…) font de ce lieu un endroittrès vivant mais tout aussi complexe danssa gestion. Le comité tient des réunionsrégulières avec les différents acteurs(salariés et bénévoles), visant à mieuxcoordonner et travailler sur l’imagequ’offre le siège en tant que lieu d’ac-cueil du public.

Nous remercions chaleureusementtoutes les personnes présentes bénévole-ment chaque semaine au siège : JoëlAcremant, Diana Berrier, Janine Drahi,Charles Ghalarague, Nicole Lafferrière,Daniel Lecœuvre, Roselyne Presle, RoseSacquepey, Bernadette Tourgis. Ainsique les salariées du siège : ClaudiaAchour , sec ré ta i re de l a SAF e tDominique Sauvan, gestionnaire duplanning et de l’entretien des locaux.

Des recherches sur les perspectivesconcernant les locaux (projet d’un éven-tuel futur lieu) sont entreprises en parte-nariat avec la Fondation Paul Coroze.

III. Secrétariat

Nous laissons la parole à Claudia Achour,secrétaire de la SAF, que nous voulons icivivement remercier pour son investisse-ment, son engagement, ses multiplescompétences et sa constante disponibi-lité.

« En regardant l’année écoulée, voici,parmi tant d’autres, quelques aspectsque je voudrais relever :

- Le poste de secrétaire-comptable estparticulièrement riche : il permet un lienaussi bien avec les membres (sur place,par téléphone, par courrier ou courriel),avec les représentants de branches, degroupes ou d’institutions, avec le comitéet même au-delà, avec le Goetheanum.Nous avons aussi des contacts avec des

membres de Sociétés étrangères. Et il y a,bien sûr, les relations au quotidien avecles salariés et les bénévoles du siège et,enfin, les relations avec les prestataireset autres fournisseurs.

- L’organisation de la rencontre anthro-posophique annuelle, sur place, avectous les détails auxquels il faut penser, aété énergiquement prise en main parMarie-Christine Ochoa, membre ducomité, en binôme avec Anne-MarieMartinez, soulageant d’autant le secré-tariat. Un grand merci à toutes les deux !

- Les Nouvelles sont envoyées auxmembres en France et à l’étranger.Notre association fonctionnant engrande partie avec du bénévolat, c’est lecas pour la mise sous pli et, à l’occasion,pour l’affranchissement. Les deux se fontau siège avec une joyeuse équipe defidèles bénévoles que je voudrais iciremercier très chaleureusement pourleur aide.

- Le rappel des cotisations des membresrattachés au siège en fin d’année se faitpar courrier et par téléphone, avec l’aided’un membre. Le contact par téléphonea permis de clarifier des situations pourplusieurs membres.

- L’appel à dons de fin d’année, pour laSo c i é t é f r an ça i s e e t pou r l eGoetheanum, a eu un bel écho. Il y a eu,pour la première fois, un appel à donsadressé aux sympathisants.

- La messagerie électronique est de plusen plus couramment util isée. Lesmembres rattachés à une branche ou ausiège qui ont une adresse courriel sontencouragés à la transmettre au secréta-riat afin de pouvoir bénéficier des mai-lings à diffusion large.

- Les liens avec la Fondation Paul Corozedont je suis aussi la secrétaire administra-tive un jour par semaine, se sont renfor-cés ces dernier temps. Pour tirer meilleurparti de son patrimoine, la Fondation,propriétaire de nos locaux, installeraprochainement son bureau dans lapetite annexe à la grande salle, tout enla laissant à disposition pour desréunions. »

IV. Les Nouvelles

Virginie Prat et Aurélie Bourdot poursui-vent leur collaboration en tant querédactrices des Nouvelles. Nous nous

rencontrons deux fois par an à Paris pourfaire le point.

La rubrique « Activités des branches etdes groupes » paraît désormais tous les 2numéros (en janvier-février, mai-juin etseptembre-octobre). Cela libère unespace pour un ou plusieurs articles sup-plémentaires sans que cela entraîne unsurcoût lié au poids d’un numéro plusépais.

Le rôle des Nouvelles est avant tout d’in-former les membres sur la vie anthropo-sophique en France et de par le monde.C’est pourquoi il y est donné une largeplace aux annonces et aux introductionsd’événements, aux comptes rendus deréunions, de congrès, aux témoignageset aux interviews en rapport avec la vieanthroposophique.

Des articles abordant des sujets de fond yont aussi leur place dans une certainemesure : celle de la taille ! Force est deconstater que les contributions desmembres français sur les sujets de fondsont rares, ce qui entraîne souvent lanécessité de traduire des articles écritspar des membres d’autres pays.

Un agenda a été mis en place qui permetde prendre globalement connaissancedes principales rencontres anthroposo-phiques régionales, nationales et inter-nationales ayant lieu dans les semaineset les mois qui suivent.

Nous tenons à remercier toutes les per-sonnes qui ont contribué, contribuent(et contribueront !) à enrichir lesNouvelles par des articles, des comptesrendus, des traductions, des témoi-gnages, etc.

V. Modifications des statuts

Nous avons travaillé à une reformulationde plusieurs articles des statuts de la SAFsuite aux remarques faites par le com-missaire aux comptes (formulation indi-quant que l’adhésion est ouverte à tous,que l’association est d’intérêt général,donnant entre autre la possibilitéd’émettre des reçus fiscaux).

Cette modification sera soumise à unvote le 22 avril 2017 lors de l’assembléegénérale extraordinaire.

Rapport 2016

Page 19: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

Adhésions

Sophia HURBIN Louis-Claude de Saint-Martin Bas-RhinAudrey KREBS Jacques de Molay VaucluseCharles LE GOFF Rattaché au siège Hauts-de-SeineRégis GROSDIDIER Rattaché au siège Landes

Ont passé le seuil

Claire TRIVES Christian Rose-Croix28/05/1934 - 02/12/2016Simonne BARRAULT Rattachée au siège 11/11/1924 - 01/01/2017Hélène OPPERT Rattachée au siège 15/10/1923 - 01/02/2017

Démissions

Danièle SIGOT Rattachée au siègeMarie-Madeleine STEVENS Branche Maria SophiaFrançoise KAUSS Branche Nicolas de Cuse

Transferts vers l’étranger

Christine COGITORE Thomas d'Aquin SuisseVéronique POISSON Avignon et sa région SuisseKarine STEURENTHALER Rattachée au siège Goetheanum

Mouvement des membres

taires californiens qui, dans les années60-70, vont promouvoir cette idée d’untranshumanisme dans des cercles encorerelativement restreints.

Le pas vers le grand public va se faireentre 1988 et 90, soit à nouveau 33 ansaprès l’émergence du couple intelligenceartificielle/ transhumanisme. En 1988paraît Extropy Magazine, première revuetranshumaniste des extropiens, un sous-groupe de ce mouvement ; en 1989, lelivre Are you transhuman ? de l’auteurFM2030 ; en 1990, le penseur anglaisMax More rédige les principes de l’extro-pie où il affirme en fait les principes dutranshumanisme tel qu’il a évolué depuisJulian Huxley.

Un moment fondateur vase dérouler en 1998. C’estprécisément une datepour laquelle, avec notresensibilité anthroposo-phique, nous nous interro-gions à l’époque poursavoir quel était le risquelié à ce tournant dans l’hu-manité.

Il y a d’une part la créationde l’Association Mondialedu Transhumanisme (WTA) qui devien-dra plus tard Humanity +, affirmant parce « + » la dimension de l’homme aug-menté, amplifié dans ses capacités senso-rielles et mentales de façons technolo-giques les plus diverses, et puis il y a larédaction de la Charte du transhuma-nisme où les intentions sont bien préci-sées en un certain nombre de points, parexemple : « Nous défendons le bien-êtrede toute créature sensible, incluant leshumains, les animaux non-humains, et

les futures intelligences artificielles, lesformes de vie modifiée, ou les autresintelligences auxquelles les avancéestechnologiques peuvent donner lieu… »

Vaincre la mort…

Le passage au 3e millénaire correspond àl’explosion des nouvelles technologiesinformatiques, avec leurs applicationspratiques que nous connaissons tous. Lesidées des transhumanistes évoluent versun nouveau concept : le post-humanismequi, comme son nom l’indique, souhaiteune sortie de notre état d’humanité versun état encore inconnu, à définir, maisindissociable d’une victoire sur la mort.

Nous avons là le nouveaugrand thème qui animeces personnes, celui del’immortalité du corps etde nos fonctions céré-brales. Un délire ?

Actuellement, la plupartdes grandes entreprises dela Silicon Valley où seconcentre un des plusgrands pouvoirs finan-ciers, économiques etscientifiques du monde,

ont à leurs têtes des dirigeants ouverte-ment transhumanistes ou sympathisantsde ce mouvement. Ainsi en est-il duGAFA (Goog l e App l e F a cebookAmazon). En 2013, Google fonde l’entre-prise Calico (CAlifornia LIfe COmpany)dont le but est de « Tuer la mort » selonl’expression qui définit ses objectifs et,bien sûr, y investit des sommes fabu-leuses.

Nous voici ainsi dans une situation

polaire à celle de 1923 où, avec Haldane,on avait la question de la césure par rap-port à l’origine et la création du corps.Maintenant, c’est la question de la césurepar rapport à la fin de la vie, la questionde la conservation sur le plan terrestrequi se pose, et du non-accès à l’esprit parla porte de la mort. Et ce qui est entre lesdeux se vit sur un mode de développe-ment de pensée qui peut se trouver com-primé dans le champ sensoriel, voireinfra-sensoriel, avec toutes les nouvellestechnologies. L’humanité serait enquelque sorte pour une part momifiéedans le champ terrestre – momificationtechno-électronique – et pour une autrepart dans la difficulté d’accéder au planterrestre.

Je reviendrai dans la 2e partie sur les der-niers aspects soulevés.

. . .

Ces gens-là réussiront d’autant moinsdans leurs projets, au moins à moyenterme, qu’ils auront en face d’eux de plusen plus d’êtres humains conscients desrisques et soucieux de leur vraie huma-nité. La confrontation avec cette situa-tion est justement une force d’éveil pourentrevoir ce qui est vraiment humain.Mais les enjeux ne se situent pas forcé-ment au niveau d’une réussite ou d’unéchec de leur projet. Il se pourrait quedes millions et des millions d’hommesadhérent à ces vues, y mettent leursespoirs et leur enthousiasme, et introdui-sent cela dans le plan suprasensible enpassant le seuil. Quelles forces de com-pensation issues des hommes pourrontalors agir ? Ces forces ne proviendront-elles que des hommes ?

Max More (né en 1964)en 2006 à Stanford

Photo : null0

19

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

Suite de la p. 10

Page 20: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

20

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

Vie de la Société

Contribution aux réflexions actuelles sur l’avenirde la Société anthroposophique, de l’École de sciencede l’esprit et du mouvement anthroposophique

René Becker

Un nouveau récit est nécessaire

Un nouveau récit imaginatif est en traind’émerger dans la conscience de nom-breux membres du monde entier. LaSociété anthroposophique, et plus large-ment le mouvement anthroposophique,ont considérablement évolué depuis plusd’un siècle. On assiste par exemple à unfort développement de la pédagogieSteiner-Waldorf et de l’agriculture bio-dynamique en Asie. L’anthroposophie aessaimé partout dans le monde et c’estréjouissant. En même temps, l’image tri-partite qui a longtemps prévalu dans nosmilieux a vieilli : la représentation sépa-rée de l’École de science de l’esprit, de laSociété anthroposophique et des nom-breuses institutions qui appliquent l’an-throposophie n’est plus adéquate. Laréalité nous montre qu’une séparationimportante s’est effectuée entre laSociété anthroposophique et les réalisa-tions : d’un côté, 45 000 membres de laSociété anthroposophique dans lemonde et de l’autre, des centaines demilliers de personnes (difficiles à chiffrer)qui travaillent de près ou de loin en s’ins-pirant de l’anthroposophie et de RudolfSteiner.

L’anthroposophie comme force d’impul-sion spirituelle et pratique est présentedans le monde, et nous faisons aujour-d’hui le constat d’une certaine tensionentre ce qui est devenu tradition et cequi cherche à émerger pour l’avenir denotre Société et du mouvement dans sonensemble.

Il faut constater par exemple que l’éro-sion régulière du nombre de membresdans le monde se caractérise par uneperte plus importante dans les pays« anciens » au niveau de la cultureanthroposophique, comme l’Allemagneet la Suisse. Par contre, nombre d’institu-tions existantes ou d’institutions quivoient le jour sont sans lien avec laSociété. Néanmoins, au sein de ces insti-tutions, un travail spirituel est souventréalisé, y compris autour des contenus dela première Classe de l’École de sciencede l’esprit.

Nous n’avons pas encore réussi à réunir le

pôle qui se tourne davantage vers laconnaissance (École de science de l’es-prit) avec le pôle de la vie pratique (insti-tutions). Pour agir de manière plusconcertée, il serait nécessaire d’avoir desespaces de rencontre. Pour unir l’esprit àla matière dans la vie incarnée, nousdevons chercher à rassembler le pôle devie et le pôle de connaissance. Entre cesdeux pôles, actuellement, ce qui apparaîtcomme le « milieu » est menacé. Cemilieu, c’est l’espace société anthroposo-phique. Cette dernière a besoin de seredéfinir et de se redynamiser pour deve-nir un véritable lieu de rencontre autourdes questions qui concernent le « géné-ralement humain ». Dans les Lettres auxmembres, Rudolf Steiner décrit le rôle dela Société comme étant un lieu de cul-ture de la vie anthroposophique et noncomme un lieu d’étude des véritésanthroposophiques (voir les premièresLettres aux membres). Notre organismesocial a besoin en premier lieu d’unefonction respiratoire. Si nous parvenonsà transformer de plus en plus la Sociétéanthroposophique en un espace de ren-contre dans lequel lumière, chaleur et vie(voir l’article sur le thème de l’année2017/18 dans ce numéro) trouvent unéquilibre, alors cet espace remplira safonction médiatrice.

Le risque de désagrégation est réel si laSociété perd ses membres alors que lemouvement ne cesse de se développerpartout dans le monde. Qui assurera unecohésion et une concertation pour éviterla centrifugation ? Les deux mouvements« centrifuge » et « centripète » doiventdavantage s’harmoniser durant les pro-chaines années. Lorsque l’anthroposo-phie n’est pas digérée et qu’elle est pro-pagée seulement comme une vérité, elleest perçue comme inhumaine – par lesjeunes en particulier. Le récit communqui s’écrit en ce moment sera le fruit dela digestion individuelle de l’anthroposo-phie apportée par Rudolf Steiner. Un tra-vail de refonte de la substance anthropo-sophique en chacun de nous apparaîtcomme indispensable au regard de laliberté spirituelle et de l’individualismeéthique.

La société anthroposophique est aucœur d’un mouvement à la foisterrestre et spirituel

En devenant membre d’un groupe ou dela Société en France, nous adhéronsd’abord à la Société universelle. Cettedernière a été refondée en 1923/24 pourporter le projet d’une École de science del’esprit avec ses départements ou sec-tions. Aujourd’hui, cette réalité n’est pasassez prise en compte avec toutes sesconséquences. Comment financer la viespirituelle et la recherche dans une telleécole ? Le défi est clair : les seules cotisa-tions des membres ne suffiront pas à por-ter cette école d’ici quelques années.Comment toucher toutes les personnesqui s’inspirent de l’anthroposophie sansêtre membres de la Société ? Elles repré-sentent des centaines de milliers de per-sonnes si l’on compte tous les péda-gogues, agriculteurs, médecins, artisteset particuliers qui ont fait de ce trésorspirituel le fondement de leur vie. Il fautêtre créatif et novateur pour toucher unplus grand nombre de personnes. Lesquestions du généralement humaincomme la méditation, le karma, la bio-graphie, la nature humaine, l’èremichaëlique, le lien entre ésotérique etexotérique, le seuil, concernent tous lesêtres humains bien au-delà de noscercles. La Société anthroposophiquepeut-elle devenir un laboratoire dugénéralement humain, un lieu de déve-loppement individuel et social, pourretrouver et cultiver nos intentions spiri-tuelles profondes (cf. le karma du mou-vement anthroposophique dans LeKarma - Considérations ésotériques,tomes III à VI, EAR) ? Cet aspect spirituelde la Société anthroposophique nousouvre des perspectives profondes quantà notre responsabilité pour la terre etl’humain au sens large.

Si nous voulons que plus de personnesdeviennent membres de la Société, leseuil d’entrée doit être mis en confor-mité avec nos statuts. Il n’y a qu’unecondition pour devenir membre : celle detrouver justifié une École de science del’esprit comme celle du Goetheanum. Iln’est pas question dans les statuts d’ad-

Page 21: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

21

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

hérer à un corpus de croyances. Chacunest libre de cheminer avec l’enseigne-ment de Rudolf Steiner comme bon luisemble. Ce n’est qu’au moment de fairele choix de devenir membre de l’École descience de l’esprit qu’un engagement estdemandé : celui de vouloir être un repré-sentant de la « chose anthroposo-phique » – pour reprendre la formula-tion de Rudolf Steiner.

Les questions centrales quipréoccupent aujourd’hui lessecrétaires généraux et la directioncollégiale du Goetheanum

Ces questions ont été posées au congrèsde la Saint-Michel 2016 :

Quel est le chemin parcouru par le mou-vement anthroposophique depuis 100ans ?

Quel est l’état des lieux de la Société, del’École et du mouvement anthroposo-phique aujourd’hui ?

Quelle Société et quelle École de sciencede l’esprit voulons-nous construire d’ici2025 ?

Ces trois grands chantiers demandent dela concertation, de l ’étude, de larecherche et de la créativité.

L’avenir repose sur une bonne connais-sance de notre histoire individuelle et

collective. Beaucoup de blessures et demanquements dans l’histoire doiventêtre reconnus, tout comme les réussiteset les développements positifs. Celaprend du temps, et il faut de la patienceet du discernement exercés ensemblepour donner aux événements passés leurjuste valeur.

Le présent exige de notre part une capa-cité à regarder sans complaisance l’étatdes forces en présence, la situation desinstitutions, des branches, de l’École descience de l’esprit. De nombreuses prisesde position hostiles à l’anthroposophie,aux initiatives telles que la biodynamieou la pédagogie, apparaissent dans lesmédias et en particulier sur le Web. Nousdevons apprendre à voir dans ces pos-tures qu’elles nous offrent des occasionsde présenter notre travail de manièreplus claire, plus fondée, plus audible. Eninterne, il est vital d’échanger davantagesur nos visions parfois divergentes parrapport à la manière dont les chosesdevraient se passer ou évoluer. Dans uneSociété qui a pour fondement la libertédan s l a v i e s p i r i t ue l l e ( f r e i e sGeistesleben), il nous faut cultiver l’indi-vidualisme éthique, la liberté d’opinion,le questionnement et la recherche per-sonnelle pour fonder nos points de vue. Ilne peut y avoir une « pensée uniqueanthroposophique ».

La transformation de la Société anthro-posophique qui perd chaque année desmembres, la lisibilité et le développe-ment de l’École de science de l’esprit quecette Société aimerait porter en soncœur et la cohésion du mouvementanthroposophique, préoccupent autantla direction du Goetheanum que lesSociétés dans les différents pays. LeGoetheanum, la Société mondiale etl’École de science de l’esprit avec ses onzesections ne pourront continuer d’existerdans 10 ans que si toutes les personnesqui portent le désir de donner à l’anthro-posophie une place dans la civilisationmoderne construisent ensemble cet édi-fice d’abord spirituel mais égalementmatériel sur terre. Bien des formes detravail, de communication, de conven-tions et d’habitudes inhérentes à toutmouvement ayant un siècle de vie surterre sont appelées à être renouvelées.L’espace de rencontre qu’est dans sonessence la Société anthroposophique nepeut s’amenuiser comme c’est le casaujourd’hui, alors que dans le mondeentier se développent des écoles, desfermes et des institutions. L’École descience de l’esprit est appelée à grandiret à se développer en symbiose avec cesinstitutions. Si le pôle du « milieu » estfaible, la force de dispersion centrifugerisque d’avoir raison du mouvementanthroposophique à terme.

Vie de la Société

Goetheanum, comité directeur : Seija Zimmermann annonce sa démission pour 2018

Pendan t l econgrès du 4 au 7décembre 2016,j'ai annoncé aucomité directeur

et à la direction du Goetheanum que jeme démettrai de ma charge de membredu comité directeur à Pâques 2018, à l'oc-casion de l'assemblée générale. La raisonde cette décision difficile à prendre tientà la situation de la médecine anthropo-sophique dans ma patrie, la Finlande, où,de manière très réduite, je continued'exercer ma profession de médecin.Comme je l'ai déjà exprimé en différentslieux, la situation juridique-politique enFinlande concernant la reconnaissancedes directions médicales complémen-taires ou intégratives est très difficile,

qu'il s'agisse de l'ensemble de ces direc-tions ou de la médecine anthroposo-phique en particulier. Cela est dû à larésistance massive de la médecineconventionnelle.

Les médecins d’orientation anthroposo-phique finnois, peu nombreux, ontengagé leurs forces dans ce domaine àpartir des années 90, ce qui a rendu pos-sible en automne 2014 la création duForum finnois pour la recherche enmédecine intégrative. Dans le cadre dece forum, une manifestation comptant400 participants et traitant de questionsliées à la médecine complémentaire a puêtre organisée à l'université de Tampere.Cet événement était d'importance histo-rique puisque jamais auparavant onn'avait pu parler de questions concer-

nant la médecine complémentaire dansune université finnoise. Cette manifesta-tion a déclenché tout un mouvement quiexige un accompagnement intense etréfléchi, ainsi qu'une présence de mapart tout autre qu'avant. Un tel engage-ment ne peut s'effectuer de loin parcourriels et coups de téléphone maisexige une présence immédiate.

Fin novembre 2017, j'atteindrai l'âgeofficiel de la retraite et j'espère pouvoirengager le temps et les forces qui me res-teront à promouvoir la médecine anthro-posophique dans mon pays.

En espérant que ma décision rencontreravotre compréhension, je vous salue toustrès cordialement.

Seija Zimmermann

Page 22: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

22

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

Il y a 100 ans paraissait le livre de Rudolf Steiner : Desénigmes de l’âme. Il a appelé cet écrit « une justification duchemin de connaissance anthroposophique ». Le congrèsest consacré à ce motif central. Il débutera par uneprésentation de l’anthroposophie et de l’anthropologietelles que développées dans le début du livre, et par uneprésentation de l’âme de conscience telle qu’elle estprésentée dans le troisième chapitre où Rudolf Steiner livreses réflexions sur Brentano. Dans la seconde partie, il seraquestion de la formulation première de l’organismehumain tripartite du point de vue anatomique etfonctionnel et des conséquences dans les champsprofessionnels comme la médecine, l’agriculture et la viesociale. Avec ses idées de base, cet écrit nous donne « lesrésultats d’une recherche spirituelle constante ». « Ce n’est

que durant les dernières années qu’il m’est devenu possiblede saisir en pensées formulées ce sujet et que j’ai pufinaliser ma recherche en un résultat provisoire ».

Dans une époque qui lutte justement pour accéder demanière scientifique à l’œuvre de Steiner, Des énigmes del’âme peut être étudié méthodiquement de multiplesfaçons et montrer toute sa valeur. Dans la préface il est dit :« Il doit exister une science de l’esprit anthroposophique siles connaissances anthropologiques veulent être ce qu’ellesprétendent être avec raison ».

Eckart Förster, Christiane Haid, Harald Schwaetzerpour le cercle universitaire des sciences culturelles

Bodo von Plato pour la section d’anthroposophie générale

PROGRAMMEVendredi 19 mai17h à 18h30 : conférence de Peter Heusser : Anthropologieet anthroposophie. Le positionnement scientifique del’anthroposophie de Rudolf Steiner18h30 : Pause du soir20h à 21h30 : conférence de Martin Basfeld :L’individualisation de la connaissance en tant que momentessentiel de la conscience historique, illustré par le dialoguespirituel entre Rudolf Steiner et Franz Bentano

Samedi 20 mai9h à 10h15 : conférence de Matthias Girke :Médecine etimage de l’homme – la triarticulation comme base de lamédecine anthroposophique10h15 : Pause café10h45 à 12h15 : Travail artistique sur la Pierre de Fondationavec Stefan HaslerPause de midi13h15 : Le studio de Brentano. Øya, 77 tableaux de HannesWeigert, visite avec Philipp Tok et Hannes Weigert.Exposition dans l’escalier ouest du Goetheanum14h15 à 15h30 : Groupes de travail et groupes d’études detextes16h à 17h : conférence de Constanza Kalicks : Naturehumaine comme base l’action pédagogique – la tripartitioncomme motif de « connaissance contemplative »17h30 à 18h30 : conférence de Ueli Hurter : « Nous avons àfaire à une individualité qui se tient sur la tête… »Tripartition en agriculture18h30 : Pause du soir20h à 21h30 : Christiane Haid, Stefan Hasler et Bodo vonPlato : dialogue, démonstration d’eurythmie et présentationde la Pierre de Fondation : « Ô âme humaine, connais-toi toi-même dans le tissage de ton essence spirituelle, animique etcorporelle »

Dimanche 21 mai9h à 10h : conférence de Friedrich Glasl : Tripartition del’organisme social – organisation sociale par des êtreshumains pour des êtres humains10h : Pause café10h30 à 12h15 : Podium avec les conférenciers – Échangesavec les participants

GROUPES DE TRAVAIL1. Martin Basfeld : Échanges sur la conférence« L’individualisation de la connaissance en tant que momentessentiel de la conscience historique illustré par le dialoguespirituel entre Rudolf Steiner et Franz Bentano ».2. Matthias Girke et Ueli Hurter : Tripartition humaine,tripartition de la nature, conséquences pour l’agriculture etla médecine.3. Peter Heusser :Méditation et sciences dans Énigmes del’âme.4. Constanza Kaliks : Comment se forme l’espace éducatiflorsqu’il se fonde sur une connaissance humaine, etcomment cette connaissance de la nature humaines’individualise-t-elle afin que la réalité de la singularité soitperçue comme préoccupation centrale de la pédagogie ?5. Paul Zebhauser et Nicolas Prestifilippo : Comment sontprésentés dans le chapitre II les éléments anthropologiquesfondamentaux pour comprendre l’anthroposophie ?Tentative pour considérer de façon positive l’étude deRudolf Steiner sur Max Dessoir.

InformationsCoût du congrès : 170 CHF ; 245 CHF avec repas. Étudiants : 40 CHF et115 CHF avec repas.Tarif réduit : 100 CHF et 175 CHF avec repas.Les repas comprennent un repas de midi et deux repas du soir pour75 CHF (on ne peut pas réserver un repas seul).Carte de stationnement : 11 CHF pour la durée du congrès.Logement :Réservations par mail : [email protected] ; par téléphone :00 41/ 61 706 42 82.Inscriptions jusqu’au vendredi 5 mai 2017 :par courrier : Goetheanum Empfang, Postfach, CH-4143 DornachPar fax +41 61 7064446 ; par tél. +41 61 7064444 ; par courriel :[email protected] lettres capitales SVP : nom, prénom, adresse, pays, tél., fax,courriel et signature.Mode de paiement : espèces (CHF ou euros), cartes de crédit Visa ouMasterCard (spécifier) et préciser votre numéro de carte ainsi que sadate limite de validité.Confirmation d’inscription par mail ou par la poste. Fraisd’annulation gratuits jusqu’à 14 jours avant le congrès. Au-delà,retenue de 50% du montant.

Congrès Des énigmes de l’âmeBase pour une connaissance humaine tripartite de l’âme de conscience

au Goetheanum - du 19 au 21 mai 2017Organisé par la section des belles lettres et la section d’anthroposophie générale

Important : pour qu’une traduction simultanée en français puisse avoir lieu, les personnes intéressées doiventimpérativement se signaler rapidement auprès de Claudia Achour au secrétariat de la SAF. Nous devons réunir 20personnes pour assurer une traduction en français. Un groupe de travail sera proposé dans ce cas en français parAntoine Dodrimont et René Becker.

Page 23: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

23

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

Vie de la Société

La rencontre de cette année 2017 n’apas pu prendre place à Barané : elle a eulieu le 15 janvier à Brax, près deToulouse, un jour avant l’anniversairede sa naissance terrestre, le 16 janvier1954 ; Sergej – comme il a souvent étédit – aurait eu 63 ans…

Une journée, un dimanche, consacrécette année à un chapitre particulier deson œuvre, en lien avec la 6e époque,dans son livre Les Sources spirituelles del’Europe de l’Est et les futurs Mystèresdu Saint Graal. Le 19e chapitre avait étéchoisi et préparé par les participants :« L’avenir des peuples de l’Europe del’Est et la tâche spirituelle de l’Europe duCentre ».

La harpe d’Ulrike Drew a ouvert l’espaceet une belle atmosphère de recueille-ment, de profond sérieux, et une atten-tive écoute a présidé à l’accompagne-ment de la journée.

Nous avons plongé dans l’observationpartagée des peintures de la petite cou-pole du premier Goetheanum. Nosregards et nos échanges se sont portésd’abord vers l’homme slave, le représen-tant de la 6e époque, avec son grandespace d’âme éclairé par la lumière del’ange, mais troublé par son double etpar le centaure luciférien. Ensuite, nousavons regardé l’initié germanique quiporte l’équilibre entre les impulsions deLucifer et d’Ahriman, entre est et ouest.Puis nous nous sommes tournés versl’image du Faust, ce représentant denotre 5e époque, avec la question cen-trale du « ICH », ce seul mot écrit parRudolf Steiner dans tout cet univers...

Comment nous rendre dignes et, dans lechaos actuel d’une Europe mise à mal,

accomplir notre rôle, notre missiond’homme contemporain, d’homme de la5e époque, pour que la culture de l’ave-nir, de la 6e époque, trouve sa force ?

Notre âme de conscience percera-t-elle àjour le dualisme ? Saurons-nous accueillirl’enfant de l’esprit des bras de l’initiéperso-germanique, comme le fruit del’équilibre ?*

« Ce qui se prépare à l’Est ne peut seconcrétiser qu’à condition qu’en Europedu Centre soient reliées fortement etconsciemment - c’est à dire dans un étatcomplet d’éveil - la force du Moi humainet les forces des connaissances humainesavec l’impulsion du Christ »*

Astrid Prokofieff était là, et nous avonseu la joie de faire de l’eurythmie avecelle sur ce thème.

Gratitude

Chaleureuse vénération

Penser du cœur partagé

Responsabilité ressentie

Notre offrande à Michaël

En vue d’une prochaine rencontre en2018, les personnes intéressées peuventse mettre en contact avec Ulrike Drew au05 62 12 49 82.

Françoise De Bock et Ulrike Drew

Rencontre des amis de Sergej O.Prokofieffet de son œuvre

Rudolf Steiner, Faust sur la petite coupole du premier Goetheanum

Pour la troisième fois depuis le retour de Sergej Prokofieff dans ce monde spirituel invisible, quelques-unsde ses amis, de ceux qui se sentaient touchés par cet homme, par son travail colossal voué entièrement audevenir de l’humanité, à cette « espérance d’avenir »*, ont choisi librement de se rencontrer pourapprofondir et honorer son œuvre et pour travailler ensemble.

*Expressions empruntées à Sergej O. Prokofieff dans son livre édité par la Société Anthroposophique - Branche Paul de Tarse (épuisé).

Page 24: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

24

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

Hélène Oppert15 octobre 1923 - 1er février 2017

Pour Hélène

[…]De la Sagesse immortelleLa voix tonne, et nous instruit.Enfans des hommes, dit-elle,De vos soins quel est le fruit ?Par quelle erreur, Ames vaines,Du plus pur sang de vos seinesAcceptez-vous si souvent,Non un pain qui vous repaisse,Mais une ombre, qui vous laissePlus affamez que devant ?

Le pain que je vous proposeSert aux Anges d’Aliment :Dieu lui-même le composeDe la fleur de son froment.C’est ce pain si delectableQue ne sert point à sa tableLe monde que vous suivezJe l’offre à qui veut me suivre.Approchez. Voulez-vous vivre ?Prenez, mangez et vivez.[…]

Jean Racine.Cantiques spirituels, IV. 1694.

Regards sur Hélène

À l’heure où nous parvient l’annonce de son envol, troiséchos et comme trois facettes d’Hélène, artiste accom-plie, serviteur inlassable du Verbe…

Scarlatti, sonate K. 426, dans une transcription pour vio-lon de Tedi Papavrami — juvénilité. Hélène maniant avecgrâce et enthousiasme la canne en cuivre.

Scriabin, sonate aux accents hasardeux (au sens propre)— l’âme en quête, l’âme insatiable de nouveautés, l’âmed’Hélène ouverte sur les quatre horizons de la culture etde l’esprit.

Bach, cantate Bwv. 146, en soliste Elisabeth Grümmer —la hauteur et la profondeur, la ferveur spirituelle.

Puissions-nous vous accompagner dignement en esprit,grande Hélène, maître de tant d’entre nous, euryth-mistes ou non.

D’autres regards à suivre…

Amélie L.

In Memoriam

Réunions de préparation du congrès de l’École de science de l’esprit

des 11 et 12 novembre 2017 à Paris

En vue de la préparation du congrès pour les membres de l’École de science de l’esprit qui aura lieu au siège de laSociété anthroposophique à Paris les 11 et 12 novembre 2017, trois réunions sont prévues au siège de la Société : ledimanche 12 mars de 14h à 16h, le dimanche 30 avril de 14h à 16h et le samedi 10 juin de 14h 30 à 16h 30. La cinquièmeleçon de la première classe sera au cœur de ce congrès.

Tout membre de l’École de science de l’esprit qui veut participer à la préparation de ce congrès est cordialement invité.

Prévenir de sa participation Jacqueline Bascou au 06 19 66 62 39 ou par mail [email protected]

Jacqueline Bascou, Raymond Burlotte, Gudrun Cron, François Lusseyran

École de science de l’esprit

Page 25: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

25

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

Annonces

Conférences à PARISLE SAMEDI À 17H 30

organisées par la Société anthroposophiqueBranche Albert le Grand

et la Société anthroposophique en France

11 mars L’apport de Rudolf Steiner à la compréhensionde la nutrition humaine. Quel enseignementpeut-on en tirer ? – Joël Acremant

18 mars La conscience humaine face aux forces d’oppo-sition, dans la finance – Jean-Pierre Caron HEC,administrateur de plusieurs institutions dans lafinance éthique.

1er avril Lire le prologue de Jean à partir du grecPhilippe Leconte

8 avril Typologie humaine et planètesDr Patrick Aufrère

22 avril Rudolf Steiner et les signes du tempsPeter Tradowsky - Possibilités d’échanges surle thème de 20h à 21h30.

29 avril Le problème du mal et le travail face à nos différents « doubles » – Michel JosephM. Joseph est docteur en philosophie.

6 mai Les sens inférieurs et leur signification pour l’incarnation de l’être humainWolfgang-Michael Auer

13 mai Le passage du « Seuil », sa signification pourl’humanité et l’individualité humaineMaurice Le Guerrannic

Séminaires à NiceLes 17-18-19 mars, Antoine Dodrimont traitera

le thème des Forces à l’œuvre en Europe et dans le monde au XXe siècle.

Les 12-13-14 mai, Marc Desaules traitera le thème de La Pierre de Fondation et du Congrès de Noël.

Le samedi matin sera consacré àla Société anthroposophique d'aujourd'hui.

Pour tout renseignement : tél. 04 93 53 39 42 ou : [email protected]

Société anthroposophique en AllierBranche Bernard de Clairvaux

Cycle 2016-2017 de conférences et ateliers

à 20h15 au Château Bignon (Bourbon l'Archambault)

AVRILConférence le 25 avril : Quel lien entre science et

science spirituelle ? par François Lusseyran

JUINConférence le 1er juin :

Où es-tu, ô Homme ? Comment répondre à l'espérancedes mondes et des hommes aujourd'hui ?

par Bodo von Plato

Conférence le 16 et atelier le 17 juin : La culture en question (titre à finaliser)

par Marc-Alexandre Cousquer

RenseignementsCatherine Roliers : 04 70 43 90 31

Page 26: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

26

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

International Students*Conference 2017

Challenges of our time / Défis de notre tempsRechercher une conscience globale

en me faisant face ?

Du 18 au 22 avril au Goetheanum

www.internationalstudentsconference.comLangues : EN, DE, ES

Pour lister les défis de notre temps, nous avons simple-ment à consulter les informations. Mais quelles alterna-tives durables y a-t-il ? À partir de quel point de vue per-sonnel puis-je juger les événements et la situation demon époque ? Comment ma conscience peut-elles’étendre au-delà de mon environnement immédiat etque doit être ma relation à moi-même dans ce proces-sus ? Ma conscience des événements mondiaux et desdéfis ne provient-elle pas entièrement de ma propre inté-riorité ? Et comment puis-je représenter mes valeurs oudémarrer ma propre initiative ?

Rejoins-nous dans la conversation sur un monde dedemain façonné par nous-même ! Créons le monde danslequel nous voulons vivre par notre participation etaction ! À cette fin nous offrons une plateforme deconférences, discussions, ateliers, événements artistiques,théâtre, eurythmie et performances musicales.

*entre 16 et 19 ans

L’Esprit de la Langue anglaiseVenez rafraîchir votre anglais

et découvrir une nouvelle relation à l’art et la culture de la Grande-Bretagne !

Du 31 juillet au 11 août 2017Rudolf Steiner House, 35 Park Road - London NW1 6XT

Animé par Andrew Wolpert

Enseignant au Centre de formation des professeursWaldorf à Stuttgart - conférencier international -

a été responsable de la formation des professeurs delangue anglaise à Emerson College

Cette session d’été comportera des cours de langue, desactivités artistiques, des entretiens sur la peinture, l’archi-tecture et la littérature, des visites de théâtres (TheTempest et King Lear de Shakespeare au Globe Theatre)et de musées (arts des XVIe et XIXe siècles en particulier).La grammaire et la langue seront travaillées par un pro-cessus vivant interactif, en se concentrant sur les traitsparticuliers qui ont permis à la langue anglaise de devenirlangue mondiale, et sur ses caractéristiques en rapportavec notre évolution spirituelle et ce que Rudolf Steiner anommé l’âme de conscience.

Au cours de certaines soirées, il sera également questiondu langage au sens large et du Logos.

Il sera possible de visiter des lieux d’intérêt aux niveauxarchitectural et littéraire et d’avoir du temps libre pourd’autres excursions dans et hors de Londres.

Le coût de cette formation est de 580£ - 530£ en cas d’inscription avant le 15 mars.

Cette somme n’inclut ni l’hébergement ni les repas.

Pour plus d’information, merci de contacter AndrewWolpert par e-mail : [email protected].

Une date à retenir Rencontre annuelle à Brest-Plouguerneau,les 29, 30 septembre et 1er octobre 2017

Le Mal – Qu’est-ce-que le Mal ? D’où vient-il ?

Comment faire face au Mal aujourd’hui ?

Conférenciers : Antoine Dodrimont et Thomas Meyer.

Spectacle d'eurythmie prévu le samedi 30, sur l’idée de« l'Homme entre Lumière et Ténèbres ».

Renseignements : M.H. Guguen-Mouton 02 98 04 68 29 [email protected]

L’idée de Métamorphose des Plantes de Goethe

Dans le cadre du stage d’eurythmie des 5, 6 et 7 mai,nous vous proposons de vous joindre à nous

le dimanche 7 maipour le travail avec Pierre Caumette sur le thème :

La Métamorphose des plantes9h30-12h30

Atelier : la méthode goethéenne d’observation en botanique

Au siège de la SAF, 2-4 rue de la Grande Chaumière 75006 Paris

14h30-17h

Visite au Jardin des plantes

Libre participation aux frais.

Page 27: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

Annonces

Création d’un groupe de recherche

Eurythmistes interpelées par la dimension sociale desformes géométriques, nous travaillons sur ce sujet depuisde nombreuses années dans des domaines différents(écoles, entreprises,…). Aujourd’hui, nous souhaiterionspartager les fruits de nos expériences et créer un groupede recherche

sur le thème de la géométrie sociale, les formes socialeset plus particulièrement le travail de Beuys, à savoir lasculpture sociale.

Merci à toute personne intéressée de nous contacter parmail : [email protected]

Mia Boutemy, Isabelle Dupin et Pascale Bertrand

Atelier-école FormNous proposons un enseignement del'art fondé sur la notion goethéenne de« métamorphose », fondamentale pourappréhender les formes plastiques.

La pédagogie et les concepts esthétiques sont inspirés dela pensée de Rudolf Steiner. Stages et modules ont lieuau sein d'une ferme réhabilitée en Charente (prèsd’Angoulême).

PROCHAINEMENT

8-9 avril : Sculpture, modelage avec Véronique Walsh.Approche des quatre éléments, construction d’unvolume dynamique, modelage d’un cristal et d’un ani-mal. Lecture des énergies mises en œuvre dans une créa-tion.

15-16-17 avril : Développement de la créativité avecJean-Paul Ingrand.Atelier de développement de la créativité par la pra-tique de la peinture. Exposé théorique sur les différentsdegrés de la créativité et sur sa pédagogie.

7-8 mai : Botanique, peinture avec Michèle Pénicaud etJean-Paul Ingrand. Observation, étude et expression aufusain de la polarité obscurité/lumière. Approche bota-nique approfondie.

3-4- 5 juin : Botanique et peinture avec MichèlePénicaud et Martine François. Approche des tendancesverticales et spirales dans la plante, relations de laplante avec les forces périphériques. Peinture à partir duressenti des forces périphériques, étude en dessin puisen couleur d’un végétal à partir d’une observation fine.

17-18 juin : Les arbres. Dessin, peinture avec Hélène vanCuyck. Les caractères planétaires, leurs couleurs et leséléments liés aux différents types d’arbres. Observationet expression picturale. Approche du land-art par Jean-Paul Ingrand.

Informations : www.form-atelierecole-art.comJean-Paul Ingrand : [email protected] - 05 45 21 73 88

ou 06 50 28 37 35.

Au Goetheanumcongrès médical

Le congrès de la section médicale en association avecl’association internationale des thérapies corporellesd’orientation anthroposophique (IAABT) aura lieu

Du 27 au 30 avril 2017 au GoetheanumApproches de la posture

Les conférences auront lieu en allemand et en anglais,avec traduction simultanée dans ces deux langues. Il yaura cependant un atelier en français (trois fois) sur l’im-portance de la perception osseuse dans la posture et lemouvement, animé par Jessie Delage.

Le congrès s’adresse en priorité à ceux dont le corps et lemouvement est au centre de leur profession, mais il estouvert à tous.

Renseignements : www.iaabt-medsektion.net ou [email protected]

27

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

Se ressourcer en ÉcosseDomaine de Kinharvie (côte sud)

Repos, massages, eurythmie, méditation et repas bio

Du 10 au 17 avril 2017Du 14 au 22 août 2017Du 23 au 31 août 2017

Prix : 750 € par semaine tout comprisRenseignements : 0044 13 87 85 03 06 (entre 19h et 20h)

ou au 03 88 16 91 36 (Laurent Schimmel)

Stage de découverte du squelette cet été à Paris

du 29 juillet au 2 août 2017 Anatomie vivante

Approche phénoménologique et sensible du squelette,avec observation d’os naturels, dessins, expériences pra-tiques du mouvement et de la posture.

Visite au Muséum d’histoire naturelle

Animé par Jessie Delage – gymnastique Bothmer et euto-nie Gerda Alexander.

Pour tout renseignement s’adresser à [email protected].

Page 28: Mars - Avril 2017 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN …

28

de la S

OCIÉ

TÉ A

NTHROPOSOPHIQ

UE E

N F

RANCE

Annonce

Prochaine réception des apports - 15 Avril 2017

Les Nouvelles sont éditées par la Société anthroposophique en France2-4 rue de la Grande Chaumière 75006 Paris

Les contributions sont publiées sous la responsabilité deleurs auteurs. La rédaction se réserve le droit de choisir lesarticles, informations, annonces qui lui sont proposés.Merci de privilégier le courrier électronique pour l’envoides annonces et des articles. Pensez à joindre des images(séparément) pour accompagner vos textes.

Rédaction des NouvellesVirginie Prat et Aurélie Bourdot, en concertation avec le Comité de la SAF.Tél : 06 19 41 91 24E-mail : [email protected] les changements d’adresse, s’adresser au secrétariat de la SAF.

Le Comité de la SAF :R. Becker, secrétaire général ; M. Brosius, trésorier ;P. Caumette, P. Dahan, D. Hucher, M.C. Ochoa, A. Tessier

www.anthroposophie.fr

Services au Siège

Accueil : de 11h à 19h du mardi au vendredi. Tél. 01 43 26 09 94.

Secrétariat : Tél. 01 46 34 76 19 Fax 01 43 25 26 [email protected]

Courriers : 2-4 rue de la Grande Chaumière75006 Paris

Coordonnées bancaires :IBAN : FR63 2004 1000 0106 5721 2S02 091BIC : PSSTFRPPPAR

Mise en pages :Philippe Caillol66, avenue Paul Doumer 78360 Montessonwww.kerozen-concept.com

Impression : Printec 15 rue du Traité de Rome 78400 Chatou

Bibliothèque de la SAFOuverte à tous du mardi au vendredi de 11h à 19h

Tél. 01 43 26 09 21

Sur place : consultation gratuite des livres et documents, ainsi quedes différents outils de recherche (fichier, répertoires, index...).

Pour emprunter : cotisation annuelle de 20 euros. Emprunt égale-ment possible par correspondance (frais d’envoi à prévoir en sus).