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Février 2011 Département Recherches et Analyses 1 Maslow Est Tunisien En 1956, une Tunisie émancipée du protectorat français s'emploie à améliorer ses perspectives de croissance et à se tailler une place active dans le paysage africain, méditerranéen et mondial. La Tunisie de l’ère Bourguiba entreprend de débarrasser le pays de toutes les séquelles et inégalités de la période coloniale. Plusieurs réformes se succèdent pour mettre en place un Etat moderne. Le code du statut personnel et l’émancipation de la femme furent parmi les premières lois votées ainsi que le droit de vote et la priorité est donnée { l’éducation et { la santé. Le résultat est immédiat : La croissance du PIB des années 70 est de l'ordre de 5% et le jeune pays commença dès lors à se doter d'une économie active. Nonobstant un taux de croissance annuel moyen autour de 4% dans les années 80, la Tunisie a essuyé un ralentissement flagrant à la fin des années 80. La machine s’est subitement enrayée expliquant le coup d'Etat médical du 7 novembre 1987. Ben Ali en est l’instigateur, il rassure les tunisiens en leur promettant un meilleur niveau de vie non seulement social mais également politique. Une fois les besoins physiologiques et de sécurité satisfaits, les Tunisiens commencent à en discerner d'autres: épargner, investir, constituer un patrimoine. Mais cet engouement s’est vite tari et entre les belles paroles de la déclaration du 7 Novembre 1987 et la réalité, tout un monde commença à se dessiner sur le terrain. La roue de la vie tourne et la population tunisienne est de nouveau au plancher de la pyramide des besoins. En témoigne l'indice de Gini d'inégalité de distribution des richesses qui a stagné au niveau de 40 de 1990 jusqu'à nos jours. Agence Notation S & P BBB/A-3 Moody’s Baa3 Fitch BBB RUGISSEMENT D’UN LION

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Maslow Est Tunisien

En 1956, une Tunisie émancipée du protectorat français s'emploie à

améliorer ses perspectives de croissance et à se tailler une place active dans

le paysage africain, méditerranéen et mondial.

La Tunisie de l’ère Bourguiba entreprend de débarrasser le pays de toutes

les séquelles et inégalités de la période coloniale. Plusieurs réformes se

succèdent pour mettre en place un Etat moderne. Le code du statut

personnel et l’émancipation de la femme furent parmi les premières lois

votées ainsi que le droit de vote et la priorité est donnée { l’éducation et { la

santé.

Le résultat est immédiat : La croissance du PIB des années 70 est de l'ordre

de 5% et le jeune pays commença dès lors à se doter d'une économie active.

Nonobstant un taux de croissance annuel moyen autour de 4% dans les

années 80, la Tunisie a essuyé un ralentissement flagrant à la fin des années

80. La machine s’est subitement enrayée expliquant le coup d'Etat médical

du 7 novembre 1987. Ben Ali en est l’instigateur, il rassure les tunisiens en

leur promettant un meilleur niveau de vie non seulement social mais

également politique. Une fois les besoins physiologiques et de sécurité

satisfaits, les Tunisiens commencent à en discerner d'autres: épargner,

investir, constituer un patrimoine. Mais cet engouement s’est vite tari et

entre les belles paroles de la déclaration du 7 Novembre 1987 et la réalité,

tout un monde commença à se dessiner sur le terrain. La roue de la vie

tourne et la population tunisienne est de nouveau au plancher de la

pyramide des besoins. En témoigne l'indice de Gini d'inégalité de

distribution des richesses qui a stagné au niveau de 40 de 1990 jusqu'à nos

jours.

Agence Notation

S & P BBB/A-3

Moody’s Baa3

Fitch BBB

RUGISSEMENT D’UN LION

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Le développement inéquitable, la précarité de l’emploi particulièrement au sud et de l’ouest du pays,

l’absence de liberté d’expression, la censure des médias et la concurrence déloyale ont engendré un

malaise favorisant des manifestations d’abord rurales puis rejointes par la classe moyenne et les

intellectuels inquiets pour leurs acquis. La rue se déchaine sur l’ensemble du territoire pour clouer

un régime devenu usurpatoire. La main de fer, le pillage des richesses l’avilissement du peuple sont {

l’origine de l’expression de cette révolte spontanée. Certains ont estimé qu’environ 40% de

l’économie locale était sous l’emprise du président déchu et ses proches.

Désormais, la Tunisie emprunte le chemin de la démocratie et l’Etat de droit d’une façon définitive,

prend le temps de faire les réformes qu’il faut pour permettre une transition dans les plus brefs

délais vers une vision d’ensemble plus claire du marché mondial et se positionne pour capter les

nouvelles tendances d’affaire et de développement (économie verte, système fiscal équitable,

développement socialement responsable), la Tunisie un des lions de l’Afrique, n’y étais pas juste pour

du cinéma !

L'Economie Tunisienne paie le prix de la liberté

Depuis des années, la Tunisie souffrait d’une absence de visibilité due { l’anonymat entretenu (la

Tunisie était classée 92ème mondial pour les libertés fondamentales) pour mieux installer

l’hégémonie et le drainage des liquidités sur l’économie locale d’où une estimation des effets de la

corruption à 1 Milliard de dollars par le Fonds Monétaire International.

Maintenant, la Tunisie est sous le feu des médias et est scrutée pour ses moindres faits et gestes. Elle

sera considérée comme mètre étalon d’une émergence vers la démocratie et la prospérité au sein des

pays du MENA. L’impact économique de la révolution tunisienne { moyen terme reste difficile {

évaluer mais surement pas aussi grave que prophétisé.

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Selon les premières évaluations, le ralentissement de l'activité économique

aurait coûté entre 5 et 8 milliards de Dollars (Financial Times), soit

environ 8% du PIB. Le secteur du tourisme, qui emploie presque 400.000

personnes, directement et indirectement et représente 5,7% du PIB*, est

au point mort.

Les estimations revoient la croissance économique du pays à la baisse et

l’on anticipe cette dernière atteindre, en 2011, un peu plus que 2% du PIB

contre une performance de 3.8 % en 2010.

En dépit de la dépréciation conjoncturelle des pivots de croissance

économique que sont les IDE (33.56 Milliard de $ en 2010 et ont

enregistrés une croissance de 7.7 % par rapport a 2009), Exportations et

Consommation, les constats demeurent conjoncturels et le fléchissement

épisodique et passager. Dès que les usines et les exportations reprennent

incessamment, la Tunisie reprendra son rôle de locomotive de la zone

MENA et de lion de l’Afrique.

Pour conserver son statut d'eldorado émergent de l’investissement, la

Tunisie doit s’appuyer sur les synergies de ses relations stratégiques avec

l’Europe et l’exposition à de nouvelles tendances telles que la Chine et

l’Amérique sans négliger son positionnement sur le continent Africain qui

réalise une croissance notable. Le capital humain en perpétuelle

adaptation aux besoins du marché et l’infrastructure solide et moderne

constituent les atouts de cette ouverture économique.

D’un point de vue économique:

Les rapports mondiaux de compétitivité classent la Tunisie aujourd'hui sur

le podium du continent, divers critères quantitatifs et qualitatifs sont pris

en considération (environnement institutionnel, stabilité macro-

économique, infrastructure, santé, enseignement et formation des

ressources humaines, innovation et efficience et tailles des marchés).

En outre, le taux de croissance annuel de la Tunisie (3.8% en 2010)*

semble être de plus en plus synchronisé avec le taux de croissance annuel

de ses principaux partenaires commerciaux européens. Ceci traduit une

forte dépendance des pays européens pour les recettes d'exportation, le

tourisme, les envois de fonds, et les entrées d'IDE (33.56 milliard de $ en

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2010)* qui sont restés élevées au cours de la dernières

décennie.

Les envois de fonds et les recettes du tourisme (5,7% du PIB

en 2010)* ont été globalement stables.

Contre vents et marées, la Tunisie a poursuivi sa volonté de

diversification de son portefeuille basée sur la croissance et

l'édification des activités à intensité technologique.

En effet, la structure de l'économie tunisienne a évolué au

cours des dix dernières années, avec un recours accru aux

services, 49.8% du PIB en 2010 et, dans une moindre mesure,

sur les industries mécaniques et électriques (vecteur de

croissance) 31.9% du PIB. La proximité de l'Europe, la

qualification des ressources vives sont parmi les atouts dont a

disposé la Tunisie pour transformer son économie en une

réelle « succes story ».

Par ailleurs, la Tunisie a montré par le passé une grande

capacité à contenir les effets de choc économique comme en

témoigne ses réserves en devises (11.23 milliard de $ en

2010, + 1.6% qu’en 2009)* l’équivalent de 6 mois

d’importations.

L'économie tunisienne a suivi une bonne période de

croissance, révélée par un taux de croissance de l’ordre de

4.4% sur les 20 dernières années, en dépit des challenges et

des nécessités tels qu'endiguer le déficit de la balance

courante (-1.389 Milliard de $ en 2010, +12,5% qu’en 2009)*

et le maintien du rythme des réformes pour tirer pleinement

avantage des ouvertures économiques. De plus, la Tunisie

réussit à maîtriser l'inflation grâce au renforcement des

règles concurrentielles (nonobstant la dérobade de certains

produits introduits illégalement par les proches de Ben Ali et

qui n’ont pas participés au système fiscal et douanier normal)

et l'appréciation de la productivité (16.11 milliard de $

d’exportation en 2010, +11,7% qu’en 2009)* et ce bien que

des fluctuations des prix du pétrole et du secteur alimentaire

à l'échelle internationale.

Chiffres clefs 2009 2010 (E)

PIB (en MTND) 53 419,10 57 553,80

Exportations (en MTND) 26 680,70 28 868,70

Taux d’investissement (en % du PIB)

25,90% 26,50%

Taux d’épargne (en % du RNDB*)

23,10% 23,30%

Déficit budgétaire (en % du PIB)

3,80% 3,60%

Taux d’endettement extérieur (en % du RNDB*)

41,50% 39,50%

Ratio service de la dette (en % des recettes)

11,40% 9,60%

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L'ouverture de l'économie a été un vecteur prépondérant dans le succès des choix

économiques du pays. L’Europe compte pour 76%* des exportations des biens et services,

90%* des transferts nets, 83% du tourisme, 73%* des IDE.

Le principal risque donc, mise à part cette situation conjoncturelle, auquel la Tunisie fait face

est représenté par un ralentissement de la reprise dans la zone Euro qui représente 69.2 %

des exportations (France 29.6%, Italie 21%, Allemagne 8.8%, Espagne 5%, Angleterre

4.8%)*. Alors que l'Europe aborde une période d'austérité budgétaire, à la suite de la

position critique de la dette de certains de ses membres (Espagne, Portugal, Irlande

(Croissance du PIB E+1% en 2011) et Grèce), et la disparition des mesures de relance

budgétaire, les perspectives de croissance pour 2011 pourrait changer et se détériorer au

cours de l'année.

Le Gouvernement de la Tunisie doit donc rester vigilant quand à la situation dans la zone

Euro, la loi des finances complémentaire de 2010 exige des ajustements de la politique

budgétaire, si la situation qui prévaut dans les pays partenaires européens s'aggrave. Un

coussin de dépenses non affectées de l'ordre de 1 ½ % du PIB pourrait être utilisé si

nécessaire dans la seconde moitié de 2011.

La relance à court terme passe par la consommation locale mobile de stabilisation de

l’emploi, la réinjection des liquidités monétaires (M0 & M1) dans l’économie locale (plus

particulièrement vers le bas de la pyramide sociale) élément de dépense maximale pour

entretenir et accroitre la vitesse de circulation et de conversion (4.47 fois en 2010)* de la

monnaie en richesse.

Inciter les pays amis et partenaires économiques (particulièrement l’UE) { concrétiser leurs

engagements par des actions réelles (IDE, tourisme, partenariat publics privés, aide à la

formation…) permettrait aussi d’aleviner l’économie dans les régions et jalonner une voix de

développement saine et durable.

Une voie de développement { considérer serait de s’engager sur l’écodéveloppement, qui

parait { notre sens, la voie de l’avenir que semble tracer l’occident pour ralentir la croissance

et l’hégémonie de la chine (croissance 10% du PIB en 2010)*. Cette excuse

environnementale, bien que cynique, devrait être prise en considération dans la stratégie de

la Tunisie pour être prête à résister une fois le tournant serait amorcé.

Sur une note directe, la Tunisie est plus susceptible de reporter la négociation de son

emprunt de 2011 jusqu'à ce que des horizons économiques plus avantageux et plus solides

se présentent.

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Dans l'ensemble, la Tunisie restera dans une position extérieure

solide, avec un niveau confortable de ses réserves, a 9 Milliards

de $ (environ 6 mois d'importations) et le service de la dette

prévoit d’honorer 450 millions € le 7 avril et 15 milliards ¥

(€134 millions)* le 27 Septembre.

Quoiqu’une situation macroéconomique assez confortable, la

Tunisie n’arrivait pas { profiter de façon optimale de son

potentiel et tirer pleinement parti de la mondialisation pour

devenir plus compétitive. Résultats de l'éducation non

consultative, des milieux d'affaires défavorables (concurrence

interne déloyale) et gouvernementaux (autoritaires), sont les

principales raisons pour lesquels la Tunisie ne réalise pas son

plein potentiel de croissance industrielle (1.6% en 2009 contre

4.4% au Maroc). Le manque de compétitivité, d'accroître sa part

du marché mondial est la résultante, en partie, des exportations

et importations qui proviennent principalement d'Europe et

sont concentrées dans les produits traditionnels.

Sources : (FMI, Banque Mondiale, CIA factBook, PNUD, Le Point,

Gouvernement Tunisien, Statistique Tunisie, banque centrale de

Tunisie, Nomura, Legatum).

Indicateurs Sociaux & gouvernance Classement

Indice déveleoppement humain 98/182

Facilité d'investissement 69/183

Indice de liberté économique 95/179

Indice de corruption 65/180

Liberté de presse 154/175

Indice de GINI 40,8

Population sous 1$/jour 3%

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Investissement direct étranger et Exportations :

un ralentissement pour un nouveau départ

La Tunisie a préservé, depuis des années, une réputation de terre

accueillante et ouverte au tourisme et propice aux investisseurs

étrangers. Elle a été mieux connue à l'étranger pour ses forfaits de

vacances, un cadre de vie qualifié de « riviera de l’Afrique du

nord », de bonnes relations avec ses voisins, riches en minéraux,

que sont l'Algérie et la Libye.

Les investissements étrangers en Tunisie (en IDE et en

portefeuille) ont atteint 2.227,3 millions de dinars (MD) au cours

des onze premiers mois de 2010 (2.099,8 MD pour la même

période 2009), soit une progression de 6,1% par rapport à une

année auparavant.

Les IDE en Tunisie représente 10% de l'investissement de

production du pays et génère un tiers des exportations (une

augmentation de 12% a 16.11 Milliard de $ en 2010) et un

sixième des emplois. Ce qui explique la fébrilité de la Tunisie à

remettre sur les rails ce pan de l’économie, afin de limiter

l’ampleur du déficit.

Le désengagement de l’Etat dans les secteurs de l’industrie et des

grandes infrastructures a favorisé l’arrivée d’investisseurs

étrangers dans les cimenteries, la production d’électricité

(1.250MD, la part du lion), la construction d’unités de

dessalement d’eau, les autoroutes, les banques, le traitement des

eaux usées et des déchets solides, les télécommunications.

L’investissement direct étranger s’oriente de plus en plus vers les

activités à haute teneur en technologie.

Ainsi, les IDE dans les industries manufacturières mécaniques,

électriques et électroniques ont connu une dynamique toute

particulière, avoisinant 528 MD ayant notamment permis à ce

secteur de supplanter celui du textile et de l’habillement. Sa part a

représenté plus que le double de celle du textile au cours des trois

dernières années. ($33.56 milliard en 2010, +5.3% qu’en 2009).

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Aussi 188 nouvelles entreprises à participation étrangère sont entrées en production et 212

opérations d’extension de leurs cadres activités. En outre, il y a eu la création de 14.776

nouveaux postes d’emplois dont 11.966 postes dans l’industrie manufacturière.

Nonobstant, les investisseurs étrangers ont consolidé leurs investissements dans les secteurs de

L'énergie, le textile, l’habillement et le tourisme, qui ont participé au taux de croissance de

l’industrie de 1.9% en 2010 (4.4% le Maroc en 2010).

Ce taux de croissance reste bien en deç{ de ce qu’il aurait pu être si la concurrence déloyale et le

cadre d’affaire légal et institutionnel protégeaient et préservaient plus leurs acquis. Les

reformes initiées par le gouvernement d’intérim et celui qui va être élu vont souscrire { garantir

ces acquis par l’instauration d’un Etat de droit.

L’IDE a comme mobile fondamental l’avantage comparatif du coût de la main d’œuvre qualifié

tunisienne. Or cet avantage est en train de perdre son importance étant donné la domination

progressive de la révolution technologique sur les activités traditionnelles. En outre, l’économie

tunisienne est fortement concurrencée sur le coût de la main d’œuvre par le Maroc, l’Egypte, la

Turquie, le Portugal.

Une nouvelle vision et des nouvelles orientations se profilent { l’horizon économique intégrant

les axes du tourisme, de l’environnement, de la fiscalité, de la formation et entreprenariat.

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La Tunisie, vers un tourisme sous un soleil de

démocratie

Le tourisme tunisien est un tourisme balnéaire, un tourisme de

bas de gamme et qui subit une forte concurrence sur le bassin

méditerranéen par des destinations comme Maroc, Espagne ou

Egypte. En 2009, le revenu par touriste en Tunisie se limite à 570

Dollars contre une figure respectivement de 778 et 1232 Dollars

pour le Maroc et l’Egypte.

Le tourisme représente un secteur clé de l’économie tunisienne

dessinant plusieurs ramifications qui touchent une multitude de

secteurs. En sus de sa forte employabilité et sa contribution aux

recettes de devises, le tourisme est des principaux animateurs

du transport terrestre et aérien, de l’activité artisanale, de la

télécommunication et même de l’agroalimentaire.

Seule consolation, la période d’effervescence politique qu’est en

train de vivre le pays, coïncide avec la basse saison; en effet le

mois de Janvier a toujours représenté un point bas.

La révolution tunisienne a crée dans le monde un formidable élan

de sympathie envers la Tunisie.

Les responsables et les professionnels tunisiens et internationaux

montrent un engagement à remettre le secteur du tourisme sur les

rails et { œuvrer avec enthousiasme pour une reprise des l'activité

touristique avant le début de la prochaine haute saison.

L'adhésion des tours opérateurs de nos principaux pays clients et

des organisations corporatistes constitue une bouffée d'oxygène

pour le secteur en attendant les prémices de développement chez

les hôteliers tunisiens.

La politique globale de tourisme devrait être repensée vers

l’exploitation de nouvelles niches et le recentrage sur des segments

inusités tels que le tourisme médical, le tourisme d’affaires ou

encore le tourisme sportif et culturel.

De nouveaux labels marketing pourraient être lancés pour inciter

une nouvelle catégorie de touristes à venir visiter une « Free

Tunisia ».

Chiffres clefs du secteur de tourisme

Emplois directs et indirects 400.000

Contribution PIB 5,50%

Part dans les exportations 13,30%

Part dans les recettes en devises 19%

Concours à la couverture

déficit balance commerciale 50%

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L’appétit vient en mangeant, les idées viennent en réformant

Le vert doit être la couleur tendance de l’économie des années à venir

La montée en puissance de la Chine dans l’économie mondiale suscite { la fois admiration et crainte ;

principalement par les Etats-Unis et l’Europe. Le taux de croissance de l’économie (10%) qui exhibe

des performances hors du commun et un taux de croissance en recherche et développement

impressionnant atteste de cette ascension renversante.

Face à la force de frappe du dragon asiatique, les Etats-Unis et l'Europe ont pensé vert et l’économie

tunisienne devra tracer ses anticipations sur la base de cette nouvelle donne.

La variable écologique semble être un alibi hypocrite pour forger un blocus à la fulgurante expansion

chinois, les Etats-Unis étant le seul pays à avoir signé mais non ratifié le protocole de Kyōto. Le

président américain Barack Obama n’en finit pas de montrer les ambitions des Etats-Unis en vue

d’une croissance durable avec un plan de relance des énergies vertes d’une valeur de 70 Milliards de

dollars et prévoit qu’{ l’aube de 2035, 95% de l’énergie utilisée par les américains sera renouvelable.

Le champ d'application de cette pensée enveloppe les secteurs les plus importants : industrie

automobile, technologies d'information et de communication, énergie et même agriculture.

La plupart des chefs d’entreprise et des dirigeants politiques soutenaient que l’engagement dans

cette pensée devrait être retardé pour assurer la compétitivité.

La croissance verte doit donc impliquer un nouveau mode de raisonnement, rejetant les théories

économiques et les styles de vies de l’âge industriel pour emprunter une voie qui associe croissance

économique, responsabilité sociale et entrepreneuriale et préservation de l’environnement.

Les déterminants de la réussite d’un tel programme se résument en quatre points sans lesquels il

serait difficile d’envisager cette option :

Une volonté politique dont la mesure où ce programme fait partie de la planification

économique gouvernementale dans le cadre de plan de développement quinquennal et

devrait reposer sur des textes légaux

Une adhésion populaire via l’expression par la population d’intention de se débarrasser

d’anciennes habitudes de strict intérêt personnel et faire preuve d’esprit civique et

d’engagement volontaire dans l’innovation. Un effort de sensibilisation mutuel doit être

fourni dans ce sens par les différentes institutions et l’Etat devrait instaurer des incitations

en termes de tarification et de taxation pour soutenir ces efforts.

Une révolution technologique par le développement des réseaux énergétiques intelligents et

l’accentuation de la tension des dépenses publiques en recherche et développement.

Solliciter l’implication d’investisseurs étrangers et leur apport en matière de savoir faire.

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La fiscalité, au cœur du développement

Pour bâtir une économie prospère, attirer l'investissement, créer l'emploi et éradiquer la pauvreté,

les systèmes financiers doivent renforcer leur capacité et leur infrastructure, lutter contre la

corruption et instaurer un système financier transparent.

Les recettes fiscales jouent un rôle crucial dans l'atteinte des objectifs de toute politique.

En effet, la Tunisie a réussi à élargir son assiette fiscale à un rythme annuel de 3.5% sur les 5

dernières années et les recettes fiscales s’élèveraient en 2010 { 19.3% en pourcentage du PIB.

La Tunisie dispose d’une assiette fiscale assez diversifiée avec une prépondérance de l’impôt direct

et indirect pour une part relativement faible des taxes commerciales et fiscalité des ressources

naturelles.

Un cadre budgétaire stable et prévisible favorisera alors la croissance et réduira à long terme la

dépendance envers l’aide au développement extérieur. Le système fiscal est en outre un vecteur

d'amélioration des relations entre l'Etat et la société et un essentiel de la bonne gouvernance.

Bâtir un système fiscal efficace exige avant tout la transformation des mentalités à partir du

moment où les citoyens ordinaires expriment une réticence à payer l'impôt invoquant corruption

administrative et mauvais usage systématique des fonds publics.

La stratégie de l’Etat en matière de politique fiscale devra suivre les modèles étrangers les plus

efficients et les plus démocratiques et se basera alors sur 4 axes principaux :

Une contribution de la fiscalité dans l’amélioration du milieu des affaires et au

développement et promotion de l'entreprenariat.

Améliorer le rendement de l’impôt et soutenir l’équité fiscale et une distribution équilibrée

de richesse.

Moderniser l’administration fiscale.

Adapter le système d’incitations fiscales aux priorités de développement, et améliorer son

efficacité.

Formation universitaire et monde professionnel : les amis inséparables

Au vue d'un marché de travail déséquilibré et marqué par le chômage, un changement dans le mode

relationnel qui se développe entre l'université et le monde professionnel semble plus que jamais

nécessaire pour la Tunisie.

En effet, l’effectif total des étudiants en universités tunisiennes s’élève en 2009/2010, selon le

ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique { 346 079 pour un nombre de

diplômés de 65 630.

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Cependant la capacité du marché de travail à absorber ces diplômés reste limitée et le taux de

chômage haut au niveau de 13%, un chiffre dont certains estiment dépasser réellement les 20% et

les 45% chez les jeunes diplomés. Les dépenses de l’Etat en enseignement supérieur représentent

1.6% du PIB.

Le rapprochement et le coinvetisssement entre système éducatif et système productif permet

d'atteindre un ajustement constant de la formation aux évolutions des métiers et à la demande

sociale.

Il s'agit aujourd'hui, non seulement d'assurer une professionnalisation des formations visant à

conduire le système d'enseignement supérieur à proposer une offre conforme au marché de

l'emploi, mais de monter tout un processus de coproduction de la formation avec les partenaires

économiques pour faire émerger des initiatives ajustées à la demande sociale.

Vers un nouveau visage responsable de l’entreprise citoyenne

Dans le contexte actuel de turbulences politiques et sociales et de perturbations économique, la

fonction de l’entreprise ne peut plus se résumer { sa survie et { dégager des profits.

Cette vision traditionnelle doit être impérativement remise en cause par plusieurs faits tels que les

soucis de l’environnement, l’exclusion sociale ou encore la persistance du chômage. Le concept

d’entreprise citoyenne émerge alors et devient central.

En sus de son rôle économique traditionnel, de création de richesse, l’entreprise tunisienne doit

s’impliquer plus dans l’appartenance { une communauté humaine et s’engager sur des aspects

dynamiques insinuant participation des salariés dans le capital.

Les critères ESG est un moyen d’évaluer la qualité de la politique de Responsabilité Sociale des

Entreprises et leur modèle de développement .Les indicateurs de performance sur lesquels elle se

base s’intéressent aux coté extra financier des valeurs.

Les critères de performance touchent :

l’environnement en tenant compte de la réduction de gaz, de la gestion des déchets et la

prévention des risques environnementaux

le social en évaluant la formation du personnel, le respect des droits des employés et le

dialogue social

la gouvernance en vérifiant la structure de gestion, l’indépendance du conseil

d’administration et la présence d’un comité de vérification des comptes

La notion de développement durable et d’investissement responsable constituent des

notions qui suscitent de plus en plus d’intérêt.

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La culture d’entreprise où devront se plonger les entités économiques tunisiennes enveloppe

formation, recherche fondamentale, équilibre géographique et territoriale, rayonnement culture

et sportif, encadrement politique, consumérisme et mobilisation écologique.

La dimension collective est plus que jamais une priorité valorisante dans la sphère

entrepreneuriale.

Conclusion:

Le gouvernement intérimaire et le nouveau démocratiquement élu à venir, doit travailler

étroitement à maintenir active la libre entreprise, équitable, et promouvoir un secteur privé

dynamique qui permet d'identifier et d'exploiter de nouvelles opportunités commerciales. La

touche technocrate que prévaut la composition de ce gouvernement avec la présence

d’universitaire de banquier et de chefs d’entreprises devrait pousser vers la réalisation de ces

objectifs.

Selon l'enquête de la Banque mondiale «Ease of Doing Business ", la Tunisie et les pays MENA se

classent proche des pays émergents d'Asie qui suggère que, dans la région MENA et en

particulier la Tunisie, l'environnement réglementaire et juridique ainsi que les infrastructures de

base, telles que les routes et les services publics, n'ont pas suivi l'évolution de ces pays.

En outre, en Tunisie jusqu'à présent, les gouvernements consacrent davantage de ressources sur

la consommation, y compris les salaires de la fonction publique et les subventions, et moins sur

l'investissement en pourcentage du PIB que leurs homologues dans les pays émergents d'Asie.

La nouvelle Tunisie se trouve devant un chantier immense et se lance dans une opération

relookage.

Les réformes clairement identifiées, doivent toucher pratiquement toutes les cellules de la

société tunisienne insinuées par des efforts palpables de l’Etat sur les volets social, économique

et politique.

Economiquement, un taux de croissance de 4% { 5 % même s’il sera bonifié de 100 points de

base une fois la corruption affaiblie, n’est pas suffisant pour absorber le chômage contraignant et

ne pourra pas supporter le poids lourd de toutes ces réformes.

Il est estimé alors, selon le Fonds Monétaire International, qu’un taux de croissance de

l’économie de l’ordre de 7% { 9% est nécessaire pour pouvoir définitivement déplacer la

population vers le haut de la pyramide.

Sans ouverture sur notre continent africain et d’autres cieux, sans révolution technologique et

sociale et sans un système financier plus moderne, plus solide et plus ouvert, la Tunisie risque de

rater une opportunité en or.

Page 14: Maxula Bourse Rapport sur situation éco Tunisie après révolution fév 2011

Février 2011 Département Recherches et Analyses

14

La Bourse

La Bourse de Tunis a connu une très longue période de

croissance boursière. Depuis la dernière année de baisse en

Bourse, de 2002, l’indice de la place de Tunis, le Tunindex est

passé de 1.125 points à 4.552 points soit une progression de

304,6%, soutenu par une croissance quasi équivalente des

bénéfices.

Le PER du marché a suivi une tendance relativement haussière

sur les cinq dernières années passant de 13.7x en Septembre

2006 à 15.9x en Septembre 2010 et à 14.8x au 31 décembre

2010. De sa part, le taux de croissance de bénéfice était au

alentour de 20%, pour un PEG (Price Earnings To Growth) ratio

de 0,6 se qui traduit opportunité d’investir assez attrayante.

En début d’année, et dans la poursuite des performances de

2010, la hausse du marché reste alimentée par l’anticipation des

plaisants résultats annuels 2010. L’indice de capitalisation

Tunindex a atteint en fin septembre un pic à 5.681 points, soit

une progression de 32,38% depuis le début de l’année.

A partir du mois d’Août 2010, le marché a entamé un

mouvement baissier suite à une crise de confiance soutenue par

les informations qui ont filtré sur les nouvelles dispositions du

projet de loi des finances 2011 et qui prévoit l’imposition des

plus-values de cession d’actions. Les articles 35 et 36 du projet

de loi de finances prévoient de prélever une taxe de 10 % sur

toutes les plus-values excédant les 10 mille DT faites en bourse

dont l’horizon d’investissement est moins d’une année.

Dans la première séance de l’année 2011, le Tunindex a repris la

couleur verte en clôturant sur une hausse de 0,31% à 5.128

points passant à 5.217 points au 07/01/2011, soit une

progression de 2,05%. Juste après les manifestations, la crise de

confiance a regagné le marché avec une baisse de -12,74%.

Performance annuelle de l’indice Tunindex

Au 14/01/2011 -10.95%

2010 +19,1%

2009 +28%

2008 +48%

2007 +11%

2006 +44%

2005 +21%

2004 +7%

2003 +12%

2002 -12%

Page 15: Maxula Bourse Rapport sur situation éco Tunisie après révolution fév 2011

Février 2011 Département Recherches et Analyses

15

Suite à cette régression, le conseil de marché financier a

suspendu la cotation à partir du 17 janvier 2011, dans le but

de protéger l'épargne investie en valeurs mobilières,

produits financiers négociables en bourse et tout autre

placement donnant lieu à appel public à l'épargne.

Le marché boursier Tunisien… une situation financière

saine

En dépit d’une grande volatilité { court terme le marché

boursier avec ses différents secteurs, dispose d’une assise

confortable pour amortir les effets de périodes difficiles.

En effet, le secteur de la distribution automobile se trouve le

moins endetté avec un ratio de Dettes nettes/Fonds Propres

relatif en 2009 de -110,74%. Quand au secteur de Holding, ce

dernier affiche un taux beaucoup plus élevé avoisinant les

92,2%. Au milieu, on retrouve le secteur de l’industrie

pharmaceutique, le secteur industriel, le secteur de

l’immobilier et le secteur de la distribution, avec des ratios

Dettes nettes/Fonds propres respectifs de -8,88%, 7,44%,

55,47% et 60,12%.

En se basant sur ces chiffres, une première constatation peut

être tirée : devant cette situation de panique qui règne sur le

marché, la bourse de Tunis se trouve { l’abri de point de vu

liquidité, du fait que les compagnies qui y sont cotées

présentent des ratios d’endettement assez confortable alors

que le ratio EBITDA/charge d’intérêt dépasse la masse de 3x.

Pour, ce qui est du secteur bancaire, qui demeure le poids

lourd du marché en termes de capitalisation boursière, soit

une pondération au alentour de 50%.

Toutes les banques ({ l’exception de la BIAT) respectent le

ratio de liquidité qui admet pour norme 100%. La moyenne

du secteur en 2009 est de l’ordre de 109,7%, un chiffre qui

témoigne de la solidité des banques tunisiennes et de leur

capacité de faire face à leurs exigibilités.

Capitalisation Gearing Leasing 684 427 500 469,72%

Holding 1 550 031 000 92,17%

Distribution 752 021 450 60,12%

Pharmaceutique 96 696 000 -8,88%

Immobilier 98 820 813 55,47%

Industrie Agro Alimentaire 851 706 250 12,08%

Industrie Composante Auto 179 477 760 47,50%

Industries 836 372 513 7,44%

Cimentier 799 982 836 47,82%

Distribution Auto 667 365 000 -110,74%

Télécommunication 61 495 416 13,21%

Autres Services 264 398 706 30,54%

Marché 15 357 934 994

Source :Maxula Bourse

Banques Ratio de Liquidité*

AMEN BANK 106,7%

ATB 107,3%

ATTIJARI BANK 105,2%

BH 127,1%

BIAT 94,2%

BNA 118,4%

BT 122,5%

STB 115,9%

UBCI 105,8%

UIB 113,5%

Moyenne Sectorielle 109,7% Source :Maxula Bourse

*Ratio de liquidité : rapport de l’actif réalisable au passif exigible

Page 16: Maxula Bourse Rapport sur situation éco Tunisie après révolution fév 2011

Février 2011 Département Recherches et Analyses

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Le marché boursier affamé de réformes :

Le marché boursier a réalisé d’importantes avancées en termes de taille, de liquidité et de

contribution au financement de l’économie Tunisienne. Il finance aujourd’hui 14% de l’investissement

privée ; une figure qui n’était que de 8% trois ans auparavant. Le rythme des introductions accélérées

a contribué activement à ce développement.

Cependant la volatilité de marché à court terme est entrain de connaitre des niveaux inhabituels.

L’écart type de cinq dernières années n’était que de 9,40% pour une volatilité sur les 3 derniers mois

de 21,35% ce qui tend { que la stratégie d’investissement la mieux adaptée sera une stratégie de

placement à moyen et long terme avec une diversification étudiée.

Par ailleurs, pour remédier { l’instabilité qui a caractérisée le marché boursier Tunisien

dernièrement, l’instauration des nouvelles pratiques de gouvernance, en tant que facteurs essentiels

du développement sera primordiale, sans oublier le renforcement des conditions qui permettent

d’atteindre le plus haut niveau de transparence et assurer un retour de la confiance des investisseurs.

Une nouvelle vision incarnée dans une série d’actions et de réformes est à suggérer :

Le retardement ou le rééchelonnement de l’imposition des plus-values en réalisées en bourse

en attendant une conjecture meilleure du marché et de préparer le changement.

Affiner la relation entre les intermédiaires et leurs clients (changer la mentalité des clients,

diversification du risque des fonds …).

Les entreprises cotées devraient être tenues de publier des états financiers trimestriels pour

alimenter d’une façon permanente le marché en informations pertinentes et utiles.

Introduire des nouvelles pratiques de bonne gouvernance (environnementale, sociales,

transparence…) dans l’objectif d’instauration de nouveaux critères d’évaluation.

Se doter d’un poids institutionnel plus important dans la structure des investisseurs en bourse

aujourd’hui dominé par la présence des petits investisseurs.

Favoriser la gestion indicielle et les placements à Moyen et Long Terme

Libérer l’Asset Management de l’emprise directionnelle et assurer l’indépendance de la

gestion.

Professionnalisation des département Recherche et Analyse rémunérés par un soft-dinar qui

représente { la fois une source de motivation pour les analystes d’une part, et un moyen pour

mieux informer les investisseurs sur l’état de santé des et par conséquent les inciter à

investir.

Activer les outils d’un “Chinese Wall“ entre les différents départements au sein

d’intermédiaire en bourse et assurer la séparation entre Asset management, Corporate

finance et analyses recherche.

Page 17: Maxula Bourse Rapport sur situation éco Tunisie après révolution fév 2011

Février 2011 Département Recherches et Analyses

17

Quand le manque de transparence s’est installé, la confiance des investisseurs s'est

évaporée et les marchés se sont écroulés. Pour récupérer la confiance des investisseurs, le

gouvernement doit instaurer la transparence et la responsabilité au cœur des réformes.

Les entreprises cotées feraient bien de constituer une cellule relation investisseur assurée

par des analystes de marché fraichement diplômés et formés pour garantir le lien

communicationnel entre l’entreprise et les acteurs du marché boursier.

La création d’une caisse de dépôts, une nouvelle institution qui sera dédiée à la création

de nouvelles entreprises et le développement d’infrastructures.

Faisons un petit focus sur cette dernière suggestion et ce que ce nouvel entrant pourrait apporter

au dispositif financier en particulier et à la maquette économique en général.

Vitrine De La Tunisie

La caisse de dépôt et placements doit être un gestionnaire parapublic de fonds d’envergure

nationale et internationale. Les déposants sont des caisses de retraite, des régimes d’assurance

et des organismes publics et privés. Cette institution consent, entre autre, a:

- Bâtir une équipe de professionnels pluridisciplinaires apte à façonner et consolider le

marché financier.

- Edifier des règles d’étique, de déontologie et de gouvernance pour une meilleure efficience

des ressources, optimisation de l’investissement, stabilisation des marchés et une

optimisation de sa volatilité.

- Investir dans plusieurs produits financiers (actions, obligations…) ainsi que la promotion

des grands projets d’avenir.

- Permettre de se couvrir « Hedging » contre le risque de fluctuation des matières premières

(blé, pétrole, devises, …) et la prévention des chocs économiques (réserve de liquidités) a

l’échelle internationale.

- Structurer les objectifs de rendement et les limites de risques établis par les déposants, les

politiques de gouvernances et prudentielles a l’échelle nationale et une exposition au

marché international.

La présence d’un tel « artiste » sur le marché aura un impact concret sur la transparence et les

modes de communication des marchés, et permettra de garantir une régulation des pratiques

de spéculation (à la fois éponge et source de liquidité sur le marché local) ; avec une finalité de

stabilité, profondeur du marché boursier et de relance continue de l’investissement.

Page 18: Maxula Bourse Rapport sur situation éco Tunisie après révolution fév 2011

Février 2011 Département Recherches et Analyses

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Le secteur bancaire : décélérer pour mieux

rebondir

La révolution et le détraquement que connaît la Tunisie

actuellement a engendré un ralentissement brusque de

l’économie Tunisienne. Ainsi, le secteur bancaire ne pourrait

pas être { l’abri de cet évènement.

Une baisse des résultats serait à craindre en raison du freinage

de l’activité de distribution des crédits conséquence d’une

insuffisance de liquidité. Simultanément, les banques

resserraient les conditions débitrices et distribueraient moins

de crédit. C’est ainsi qu’une amélioration limitée du taux de

marge pourrait s’afficher couplée avec une croissance moins

forte des commissions et autres produits.

En outre, plusieurs banques se sont lancées dans des politiques

de compression des charges, se trouvent obligées de réparer ce

qui a été endommagé afin de poursuive leur activités et de

servir leurs clients. Les dégâts causés aux pluparts des banques

via la destruction de 43 agences et quelques distributeurs

détériorés vont contribuer à alourdir les charges opératoires

des banques ce qui affectera leur productivité, soit une hausse

du coefficient d’exploitation et par conséquent compensera

leur profitabilité.

Evoquant que l’agence américaine Standard & Poor’s vient

d’annoncer différentes actions de notation négatives sur les

banques Tunisiennes impactant, ainsi, leur solvabilité : Une

dégradation de la note de la Banque de l’Habitat { « BB+/B » et

à « BB+/B » d’Arab Tunisian Bank avec une mise des notes

sous surveillance négative, la Banque Tuniso-Koweitienne à

« BB+/B », « BB/B » pour la Banque de Tunisie et des Emirats

et enfin une affirmation de la note « BB pi » non sollicitée de

Société Tunisienne de Banque.

Capitalisation boursières (mDT) 7 487 039

PER Trailing Hors UIB 15,61 x

PBK Trailing Hors UIB 2,3 x Source :Maxula Bourse

2009 Tunisie Maroc

PNB (MDT) 1 679 5180

Résultat net (MDT) 420 1600

ROE 12,70% 15,20%

ROA 1,27% 1,20%

Coefficient d'exploitation 46,47% 47,50%

Ratio de solvabilité 12,50% 11,80%

Taux de créances classées 12,51% 5,90%

Taux de provisionnement 61,49% 76,20%

Source :Maxula Bourse,,GPBM , Bank al Maghrib

Source : FMI, Banque Mondiale

Page 19: Maxula Bourse Rapport sur situation éco Tunisie après révolution fév 2011

Février 2011 Département Recherches et Analyses

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Toutefois, les impacts de ces actions sur l’activité de ces banques seraient relativement limités,

étant donné que les banques tunisiennes n’ont pas eu recours au marché international de

capitaux pour lever des fonds propres en raison des restrictions réglementaires.

Par ailleurs, on souffle que la famille proche du pouvoir ait impétré des crédits sans garanties

accordés par les banques de la place. Ainsi, ces pratiques pourraient mettre à mal ces

institutions via un alourdissement du stock de créances non productives.

Quoiqu’on n’épouse pas ce scénario autant, étant donnée que le secteur bancaire Tunisien est

étroitement contrôlé et supervisé par les instances étrangères l’FMI, la banque mondiale ou par

la BCT. Cette dernière n’a cessé de surveiller le bon déroulement de l’activité bancaire,

notamment en termes de la gestion et la division du risque et l’application des normes

prudentielles. A ce stade, un réel effort de provisionnement est en train d'être fourni par les

banques afin de se conformer aux exigences de la Banque Centrale. Le passage d’un taux de

46% en 2005 à 58% en 2009, confirme l’ampleur et l’intérêt que portent les banques pour

l’assainissement et la consolidation de leurs assises financière.

In fine, ces moments troubles élaboreraient une situation de déséquilibre qui pourrait se

traduire par une baisse de la richesse, moins de dépôts d’épargnes, une baisse des

investissements suite à un manque de financement et donc moins de concours { l’économie,

moins de résultat à affecter en couverture des dettes bancaires, et enfin plus de créances

douteuses.

En dépit des sombres passages que le secteur bancaire vient de traverser, les progressions

notables et les acquis indéniables déjà réalisés constituent un gage rassurant et prouvent sa

résistance aux perpétuelles mutations.

En effet, les résultats du secteur bancaire restent solides et les principaux fondamentaux

financiers ont été au rendez-vous, en dépit de la crise financière internationale. Les banques ne

dépendent pas du financement extérieur et ont tiré parti d'une solide croissance des dépôts

ainsi qu’un accroissement du crédit est demeuré consistant et stable. Elles n’ont, en outre, été

que faiblement exposées aux secteurs de l'exportation les plus affectés par la crise.

Ainsi, les banques ont enregistré au titre de l’exercice 2009 une nette amélioration de leur

fondamentaux par rapport à 2008; Une croissance du résultat net de 17 ,7%, un accroissement

du PNB de 7%, une bonne maîtrise des charges, soit un coefficient d’exploitation de 46,47% et

une bonne qualité d’actifs qui affiche un taux de créances classées de 12,5% et a fait ressortir un

taux de provisionnement de 61,4%.

Page 20: Maxula Bourse Rapport sur situation éco Tunisie après révolution fév 2011

Février 2011 Département Recherches et Analyses

20

Mieux encore, 2010 est une année très prometteuse. Le

secteur bancaire continue son trend haussier et se hisse à de

très hauts paliers. On estime que tous les fondamentaux

seraient en nette amélioration par rapport à celle de 2009 :

Les banques vont afficher une progression de plus de 20% de

leur Bénéfice Net à un montant au alentour de 504MDT, un

accroissement de PNB de 12% à 1867MDT, un coefficient

d’exploitation qui s’apprécierait de plus de 4% { 44,3% et en

fin une rentabilité qui sera au alentour de 14%, en

amélioration de plus de 12%.

Toutefois, ces progressions restent sensibles à la situation

transitoire actuelle.

Stress Test

La conjoncture est relativement incertaine, il est désormais

difficile de dresser le bilan de la situation bancaire. Dans

l’attente que les autorités concernées communiquent plus de

détails et des chiffres fiables sur ces donnés, on va faire appel

à des « Stress Test » pour avoir une meilleure visibilité et afin

de mesurer la vulnérabilité et la fragilité du secteur suite à un

recul sec de l’activité économique.

Le Stress test repose sur les hypothèses suivantes :

Une révision à la baisse des estimations de croissance

du PIB, soit 2% selon Fitch Rating contre 5% selon

l’FMI auparavant.

5% de l’ensemble des crédits, soit un montant au

alentour de 1676MDT* ont été sous les mains des

proches du pouvoir et leurs affaires, et qu’ils vont

être classés comme créances non productives.

Les banques sont parvenues à provisionner ces

créances classées à hauteur de 50%.

Le coefficient d’exploitation se déprécie { 47% suite {

un alourdissement des charges opératoires.

*Représentant 5% des crédits des banques cotées sans tenir compte des engagements hors Bilan.

Source :Maxula Bourse

Page 21: Maxula Bourse Rapport sur situation éco Tunisie après révolution fév 2011

Février 2011 Département Recherches et Analyses

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Le Stress test génère les résultats suivants :

2009 2010E 2011E

Taux de créances classées 12,50% 11% 14,27%

Taux de provisionnement 62% 65% 58,78%

PNB 1 679 566 1 867 206 1 607 174

Fonds propres 3 388 937 3 616 421 3 859 175

Bénéfice Net 420146 504 175 380 249

ROE 12,40% 14% 10%

Coefficient d’exploitation 46,47% 44,38% 47%

Taux de Capitalisation* 8,25% 8,34% 8,42%

* Taux de Capitalisation (Fonds Propres / Total Actifs) : Approximation du ratio Cooke, exigé de l’ordre de 10%, plus élevé à celui de ratio

Cooke 8%, vu que l’actif ne prend pas en compte les risques encourus.

En corollaire, en se basant sur des hypothèses assez restrictives, l’état de lieu des banques n’est

pas aussi inquiétant. Le secteur bancaire a réalisé d’importantes avancées les dernières années, il

a franchi un palier en terme de solidité financière. Ainsi, les performances déjà accomplies

constituent un matelas qui permet de couvrir et d’amortir le retentissement d’une situation de

déséquilibre. Pour l’exercice 2011, en tenant compte des hypothèses citées, le secteur va afficher

une décélération qui l’amène { se placer dans une situation semblable { celle de 2009.

Ainsi, le secteur affiche une détérioration de la qualité des crédits et un fléchissement corrélatif

du taux de couverture des afférentes par les provisions. De ce fait, les banques pourraient

s’attarder { atteindre les normes escomptées par la BCT, soit un taux de créances classées de

12% et un taux de couverture des provisions de 70%.

Cet état de lieu va engendrer une baisse marquée des profits bancaire, le bénéfice Net, quant à lui

affiche un fléchissement conséquence d’une hausse des provisionnements d’un montant aux

alentours de 635MDT.

A ce stade, il y a lieu de noter que les impacts seraient relativisés suite aux efforts déployés par

les banques en matière de provisionnement, ainsi, les institutions se sont clairement focalisées

sur cette action et la priorité a été donnée au renforcement des provisions, au détriment des

bénéfices.

Incontestablement, cet état des lieux va pousser les autorités à revoir leur copie (gouvernance

bancaire, croissance, direction de l’économie, choix stratégiques) qui permettrait aux institutions

de crédits d’atteindre leur rythme de croisière et éviter une éventuelle situation préjudiciable.

Page 22: Maxula Bourse Rapport sur situation éco Tunisie après révolution fév 2011

Février 2011 Département Recherches et Analyses

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En plus, afin de réduire les effets de la dynamique sectorielle sur la qualité du portefeuille des

banques, les institutions de crédits devraient être incitées à accroître leurs capacités en

matière de prospective macroéconomique, afin de mieux anticiper les changements

structurels de l’économie. Ainsi, ces mesures vont jouer un rôle de matelas stabilisateur

permettant d’assurer un système bancaire résistant { tout type d’aléas.

En conclusion, le marché bancaire Tunisien a ses atouts pour relancer sa croissance.

Toutefois, le relais de croissance attrayant pour les banques tunisiennes réside aujourd’hui

dans les économies d’échelle potentielles qu’elles pourraient réaliser suite { des opérations

de rapprochement ou dans leur capacité à se déployer au-delà de la frontière Tunisienne via

des partenariats de grandes envergures. Assurément, une telle opération, permettrait de

réduire la fragmentation du secteur, d’accroître le taux de bancarisation et éventuellement de

doter les établissements de crédits tunisiens d’une taille critique.

Page 23: Maxula Bourse Rapport sur situation éco Tunisie après révolution fév 2011

Février 2011 Département Recherches et Analyses

23

L'assurance : Une entame d’année délicate en

terme de sinistralité

Le secteur des assurances est un des secteurs touchés en plein fouet

pendant la révolution tunisienne du Janvier 2011. La Fédération

Tunisienne des sociétés d’assurances (FTUSA) a estimé que les

dégâts { la charge des assurances sont de l’ordre de 200 { 220

millions de dinars.

Les compagnies d'assurance devront faire face à cet imprévu de

début d'exercice pour dédommager l’essentiel des dégâts qui ont

atteint plusieurs activités et l’année 2011 s’annonce délicate. La

sinistralité a porté préjudice à la grande distribution, grand nombre

des surfaces commerciales Carrefour, Géant, Bricorama, Monoprix,

Magasin Général et autres ont subi pillages et incendies et les

assureurs sont appelés à les dédommager en vue de reprendre leurs

activités dans les brefs délais. Le secteur bancaire a été aussi l'une

des "victimes" et la plupart des banques ont vu quelques agences et

succursales détruites voire ruinées ou avec de la chance avec des

distributeurs abîmés. L'industrie n'a pas échappé et une dizaine

d'usines ont été incendiées.

La branche automobile va subir également un pic de sinistralité du

moment où les voitures soit de particuliers soit d'entreprises ont été

partiellement ou totalement détériorées.

Le remboursement des différents acteurs du marché ayant souscrits

des contrats d’assurances qui couvrent la garantie « émeutes et

mouvements populaires » s’effectuera par les entreprises

d’assurance qui sont entrain de prendre les mesures nécessaires

pour indemniser les ayants droits dans les plus brefs délais sur la

base des évaluations des dommages effectuées par les experts et ce

conformément aux dispositions des contrats. Selon la commission de

garantie des assurés, la première estimation des dégâts s’estime {

900 Millions Dinars et les assureurs rembourseront 25% des

contrats incluant la garantie « émeutes et mouvements populaires ».

Source :Ftusa

Page 24: Maxula Bourse Rapport sur situation éco Tunisie après révolution fév 2011

Février 2011 Département Recherches et Analyses

24

Néanmoins, l'Etat Tunisien a annoncé des promesses de soutenir

l'effort des compagnies d'assurance dans le dédommagement des

sinistres. Les derniers évènements ont soulevé la conscience de

l’importance de l’assurance et ont donné lieu { une réflexion

pour la fondation d’un fonds de garantie dont l’objet est de

prendre en charge les actes de terrorisme et les catastrophes

naturelles en Tunisie.

Pour finir sur une note positive, les événements récents peuvent

constituer un stimulus pour la demande en produits d’assurance

du moment où les différents protagonistes micro et macro

économiques pourraient opter pour une politique assurantielle

plus développée.

Le potentiel de l’assurance en Tunisie plus que

jamais au centre de l’économie

En dépit d'une réalité conjoncturelle difficile, le marché des

assurances en Tunisie devrait continuer, une fois l'orage passé,

d'enregistrer une croissance remarquable même si cette dernière

subirait à court terme un ralentissement ainsi que la

consolidation des fonds propres et les revenus.

En effet, le taux de pénétration des assurances demeure

aujourd'hui très faible, inférieur à 2% loin de la moyenne

mondiale de 7% et la densité (prime d'assurance moyenne par

habitant) ne dépasse pas 100D.

La décomposition des primes d'assurance reste largement en

faveur de la non-vie et la branche automobile occupe toujours la

première place dans les primes émises.

Le montant des primes d’assurance cédées par les sociétés

d’assurance sur affaires directes s’élèvent { 200,578 Millions de

Dinars en 2009.

Les branches qui présentent les taux de cession le plus haut sont

le crédit, le transport et l’incendie évalués respectivement {

81.64%, 73.15% et 66.19%.

Source :Ftusa

Page 25: Maxula Bourse Rapport sur situation éco Tunisie après révolution fév 2011

Février 2011 Département Recherches et Analyses

25

Quant { l’automobile, les accidents de travail et la maladie,

elles présentent les taux de cession le moins élevé inférieur

ou égal à 5%.

Un grand potentiel et d'importantes niches restent encore à

exploiter pour consolider la position des assurances en tant

que secteur porteur.

Le secteur des assurances est caractérisé par une forte

fragmentation et sur 18 compagnies spécialisées dans les

produits d'assurance, 4 seulement monopolisent 50% du

marché en l’occurrence STAR, COMAR, MAGHREBIA et AMI.

Les sociétés d’assurance devront se doter donc d’une taille

plus importante afin de remédier à la fragmentation

inhérente au marché et constituer des grands groupes

assurantiels prémunis d’une assise financière irréprochable

en terme de fonds propres et par conséquent une politique

de provisionnement consistante.

Le secteur doit s'investir plus dans la création de nouveaux

produits adaptés aux exigences de la vie moderne, la

vulgarisation du métier et la communication pour inculquer

la culture de l'assurance et développer des réflexes et des

habitudes chez le tunisien.

La présence depuis 2008 d'une société étrangère aussi

importante que Groupama dans le marché des assurances en

Tunisie par une participation stratégique dans la STAR doit

favoriser le développement des produits d'assurance

innovés; le groupe français disposant de savoir faire et de

connaissances techniques et managériales pour stimuler la

demande.

Source :Ftusa

Source :Ftusa

Page 26: Maxula Bourse Rapport sur situation éco Tunisie après révolution fév 2011

Février 2011 Département Recherches et Analyses

26

La bancassurance attend son heure de gloire et des efforts sont à déployer pour pousser cette

alternative. En effet, la bancassurance est susceptible d’offrir une multitude d’avantages pour

les assureurs, en élargissant de façon significative leur base de clientèle par l’exploitation d’un

réseau plus dense et mieux informé quant aux besoins. Il en est de même pour la variation des

modes de distribution pour éviter la dépendance aux canaux de distribution traditionnels et

améliorer l’image et la confiance. Parallèlement, l’alternative bancassurance offre un atout non

négligeable en termes de réduction des coûts et d’économies d’échelles.

Source :Sigme Swiss Re

Positionnement de l’assurance en Tunisie dans la zone MENA

Total Primes (Millions USD) Densité (USD) Pénétration (%PIB)

Afrique du Sud 36 857 736 12,89%

Liban 952 226 2,95%

Maroc 2 583 81 2,83%

Bahreïn 533 674 2,59%

Émirats unis 5 456 1 186 2,19%

Jordan 514 81 2,05%

Tunisie 758 74 1,91%

Oman 619 217 1,34%

Arabie Saoudite 3 896 152 1,04%

Egypte 1 565 19 0,83%

Qatar 773 549 0,79%

Algérie 1 065 31 0,76%

Kuwait 633 212 0,61%

Swiss Re Sigma

Page 27: Maxula Bourse Rapport sur situation éco Tunisie après révolution fév 2011

Février 2011 Département Recherches et Analyses

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Le secteur de la grande distribution en Tunisie

Au cœur d’une instabilité politique, des intrus profitent de la situation pour voler, brûler et

piller des hypermarchés et des supermarchés. Ces pillages se sont déroulés en l’absence des

forces de l’ordre.

Le bilan provisoire des dégâts des magasins qui ont été pillés et brûlés dans des quartiers de

Tunisie :

Monoprix : 13 magasins sur 71 (18%) dont 4 incendies et 9 dégâts techniques (produits

et matériels), sachant que le remboursement des dégâts par l’assurance se fera { hauteur de

50% des pertes subies suite à une garantie d’émeute et mouvement populaire.

Géant : 90% de détérioration (boutiques et hypermarché) ont dépassé environs 30MDT,

selon les premières estimations. A cet égard, il y a lieu de noter que le remboursement des

dégâts par l’assurance se fera { hauteur de 50% des pertes subies suite { une garantie d’émeute

et mouvement populaire.

Magasin Général : 13 incendies, 12 dégâts techniques, 2 dépôts de stockage et 10 justes

pour rénovation. Le groupe Magasin Générale estime un dégât de 25 MDT pour matériel et

50 MDT pour reconstruction, sachant que 20% des dégâts seront remboursés par l’assurance

suite { une garantie d’émeute et mouvement populaire.

Le secteur de la distribution moderne en Tunisie repose sur trois acteurs principaux : Groupe

UTIC (supermarché Carrefour Market et Carrefour hypermarché sous licence par le

distributeur français Carrefour), Groupe Mabrouk (Géant hypermarché et supermarché

Monoprix sous licence par le distributeur français Casino) et Magasin Général.

Selon la 9ème édition de Global Retail Development Index (étude du cabinet de conseil en

management AT Kearney), la Tunisie est classée 11ème pays des destinations (avant l’Egypte, le

Maroc, et la Turquie) les plus attractives pour le développement de la grande distribution dans

le monde. Elle expose de plus en plus des possibilités intéressantes pour l'expansion de la

grande distribution à l'international, tant les marchés européens arrivent à maturité et

parviennent à saturation.

Le secteur de la grande distribution touche directement la consommation et sa relance a été

immédiate dès que la situation a connu un retour relatif au calme. Présentant une forte

génération de cash et une conversion rapide en monnaie avec un taux de conversion en cash du

secteur négatif en jours (-40), l’activité a repris son rythme habituel et dans cette reprise

Monoprix dispose de plus d’arguments que Magasin Général.

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Par ailleurs, le développement prévu dans les régions délaissées après la révolution, peut offrir

une opportunité favorable pour le secteur.

Deux valeurs appartenant à la grande distribution sont cotées à la Bourse de Tunis: Monoprix et

Magasin Général. Monoprix a entraîné un endettement net de 17,137 MDT au terme de

l’exercice 2009 par contre le Magasin Général a affiché un endettement en 2009 de 47,740 MDT.

Monoprix Magasin Général

PER Trailing 20,25 67,11

Endettement net 17 137 165 47 739 514

VE/CA 1,54 0,94

VE/EBITDA 32,38 21,34

VE/EBIT 78,99 34,88

Le secteur de la grande distribution en Tunisie, présent dans le pays depuis 1933, réalise

actuellement un chiffre d’affaires de l’ordre de 10% du PIB Tunisien et emploie presque 300

milles salariés. Il a connu des changements significatifs dans les dix dernières années

alimentées par l'expansion de la distribution moderne (supermarchés et hypermarchés).

Bien que le modèle traditionnel de distribution, basé sur plus de 250.000 épiceries de quartier,

continue de dominer le marché tunisien, des circuits de distribution modernes ont de plus en

plus progressé. Depuis l'ouverture du premier hypermarché Français Carrefour en 2001, deux

nouvelles marques internationales ont été introduites sur le marché (Champion et Casino),

tandis que la chaîne étatique des supermarchés principaux (Magasin Général) a été entièrement

privatisée en 2007. Actuellement, il existe environ 220 points de vente de la grande distribution

: 2 hypermarchés, 150 Supermarchés et 100 «supérettes».

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La distribution automobile en Tunisie : visibilité

floue

Le secteur de distribution automobile articulé autour de deux

concessionnaires introduits en bourse Ennakl et Artes est un secteur

controversé.

Il est vrai que le marché de distribution automobile est un business

de cash stable qui dessine un potentiel incitant et prometteur révélé

par un taux de pénétration de l’ordre de 5,6% seulement en 2009.

En dépit d’une situation saine et une assise financière solide, avec un

endettement net négatif (un ratio Net Gearing de -110,74%) qui

représente une situation de cash largement positive, l’introduction

de concessionnaire automobile en bourse est critiquable.

En effet, le destin des ses sociétés est intimement lié à celui de

constructeurs automobiles mondiaux qui opèrent sur un secteur en

mutation constante et où les fusions et les restructurations sont

monnaie courante.

Le marché de distribution de véhicules est réglementé par le

gouvernement tunisien selon le programme officiel d’importations

des voitures. Cette réglementation fixe les quotas des différents

concessionnaires en fonction de la demande émanant du marché

Tunisien, de la maîtrise de la balance commerciale et l’optimisation

des réserves de devises du pays et surtout du degré de coopération

des constructeurs automobiles étrangers avec les industriels

tunisiens de composants automobiles matérialisé par le volume des

exportations des Industries mécaniques et électriques.

Nous émettons également des réserves quant à cette politique et la

question qui se pose aujourd’hui est { quel degré les quotas

attribués reflètent les efforts d’investissement des différents

constructeurs en Tunisie.

Dans l’attente d’éclaircissement sur son business modèle, Maxula

Bourse émet un boursier réticent concernant ce secteur : à éviter.