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LES MOMENTS FORTS - 2 ÈME CONVENTION NATIONALE DE L’USGERES 2 ème Convention nationale de l’Usgeres LES MOMENTS FORTS 8 octobre 2009

ÈME 2 Convention nationale de l’Usgeres · structuration afin de sortir de l’image du “petit boulot”. Malheureusement, nous subissons les coupes sombres des financeurs, notamment

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2ème Convention nationale de l’Usgeres

LES MOMENTS FORTS

8 octobre 2009

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La grande salle des Salons de l’Aveyron est déjà très confortablement garnie lorsqu’Alain Cordesse, Président de l’Usgeres, prend la parole pour introduire la �ème Convention nationale de l’Union consacrée aux “dynamiques employeurs pour des emplois de qualité”?

D’emblée, Alain Cordesse reconnaît que, si la crise économique ne saurait épargner le secteur de l’économie sociale, les conséquences socio-économiques sont peut être “un peu atténuées par rapport à l’ensemble de l’économie”. D’ores et déjà, il convient d’anticiper la sortie de crise, plaide le président de l’Usgeres. “Nos entreprises seront en première ligne dans la séquence de reprise, porteuses de ses valeurs traditionnelles : l’accompagnement, l’entraide ou le dialogue social”. Pour accompagner cette reprise, il importe de poursuivre la formation des salariés de l’économie sociale afin de leur fournir des emplois de qualité tout en développant l’attractivité du secteur. “Il faut promouvoir la qualité de l’emploi et développer la responsabilité sociale des entreprises de l’économie sociale. L’un des enjeux majeurs de cette journée est de dresser le bilan de notre première convention, tenue en �007, et de tracer de nouvelles perspectives” résume-t-il avant de déplorer, qu’à ce jour, les employeurs de l’économie sociale ne sont toujours pas reconnus au sein des instances représentatives. “Ceci est pourtant une condition sine qua non pour pouvoir continuer à fournir des emplois durables, insiste-t-il. Nous “pesons” tout de même � millions de salariés et �0% de l’économie”.

Après des applaudissements nourris de l’assistance, Jean-Denis Combrexelle, Directeur Général du Travail (et représentant de Xavier Darcos, Ministre du Travail) prend la parole. Après avoir vanté les valeurs de l’économie sociale et réaffirmé “la responsabilité qui incombait à cette dernière en termes d’exemplarité en matière d’égalité

hommes/femmes, ou de gestion de la problématique senior par exemple, mais aussi en tant que force d’innovation possible sur la gestion des parcours professionnels” n’a pas pu apporter de garantie quant à la revendication de l’Usgeres en matière de représentativité. “Il n’est pas exclu que les employeurs des entreprises de l’économie sociale puissent siéger au Conseil supérieur de la prud’homie au vu des résultats des Prud’homales de �008 où l’économie sociale avait emporté �0% des suffrages” a-t-il toutefois affirmé.

Ouverture

Crédit photos : Anca Partouche © Usgeres �0�0

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Crise financière, débâcle économique, un capitalisme en position d’accusé n°1, un chômage record. Dans ce contexte délétère, il était intéressant d’examiner dans quelle mesure l’économie sociale (800 000 entreprises en France dont 80% de TPE) résistait mieux (ou moins bien) que les autres secteurs économiques. Si les spécialistes reconnaissent volontiers qu’il s’agit d’un secteur largement pourvoyeur d’emplois à l’horizon de 2015, le secteur n’est pas épargné par la crise (réduction des budgets des associations, consommation en berne des particuliers…) Dans ces conditions comment se porte l’emploi dans l’économie sociale, lançait en guise d’introduction Brigitte Jeanperrin, journaliste économique à France Inter et Madame Loyal de la journée ?

Les SCOP

Premier à prendre la parole, Patrick Lenancker, Président de la confédération générale des sociétés coopératives de production (CGSCOP), reconnaissait volontiers qu’après une décennie ininterrompue de croissance, riche en emplois et en chiffre d’affaires, les SCOP marquaient le pas depuis fin �008, “notamment le secteur du bâtiment, qui timidement est en train de reprendre de la vigueur, alors que les services, de leur côté, ont mieux résisté”. Si les SCOP subissent la crise, elles possèdent pour autant des réserves et des provisions pour assurer leurs futurs investissements. “Pour résister mais aussi pour préparer l’avenir, les SCOP ont entrepris de gros efforts de formation et de qualification pour leurs salariés, a souligné Patrick Lenancker qui a rappelé, fort opportunément, que les PME en faillites pouvaient être reprises en SCOP par leurs salariés, et ce, avec l’appui de l’Etat”.

Table rondeL’emploi dans l’économie sociale : réalité, spécificités et perspectives

Crédit photos : Anca Partouche © Usgeres �0�0

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L’aide à domicile

Autre secteur devant résister à la crise, l’aide à domicile. Directrice Adjointe de l’Union Nationale des Associations du Service à Domicile, Laurence Jacquon affiche une solide confiance : “Le secteur de l’Aide à domicile a connu une forte croissance depuis �00� dans le sillage de l’apparition de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie. Les acteurs du secteur ont réalisé de gros efforts en termes de communication, de professionnalisation et de structuration afin de sortir de l’image du “petit boulot”. Malheureusement, nous subissons les coupes sombres des financeurs, notamment des Conseils généraux. Or, le secteur de l’aide à domicile a créé de véritables métiers : par exemple, des intervenants sociaux notamment chez les personnes âgées. Avec des tarifs de prestation qui baissent, comment fidéliser les personnels ?”

Le sport

Et le sport dans tout cela ? “En période de vaches maigres, on consomme moins de loisirs, constate Brigitte Jean-Perrin. Ressentez-vous une baisse des inscriptions dans les associations sportives en cette fin de rentrée des classes ?” Président du Cosmos - Conseil social du mouvement sportif - Jean Di Méo se veut rassurant. “Malgré la crise, nous n’enregistrons pas de diminution significative de l’activité sportive. Nos associations vivent en grande partie des subventions municipales ou locales qui ont, en revanche, diminué. Pour autant, il nous est difficile d’augmenter significativement les cotisations de nos adhérents. Dans ce contexte, nos bénévoles nous apportent une aide très précieuse. Notre secteur fonctionne avec de nombreux emplois aidés.”

La mutuelle de la santé

“A priori, on a tendance à penser que crise ou pas crise ça marche, la santé” se demande Brigitte Jeanperrin en s’adressant à Jean-Marc Lagoutte, Président de l’Union des groupements d’employeurs mutualistes (UGEM). Quel impact la baisse des remboursements a-t-elle sur les dépenses de santé des ménages ? La hausse des cotisations des mutuelles a-t-elle, elle aussi, eu un impact ? “Nous subissons certes la crise mais le pire est certainement derrière nous. Certains de nos adhérents vont être contraints de licencier étant donné le contexte économique mais les valeurs de la mutualité demeurent intactes. Notre population de salariés est âgée, avec une moyenne d’âge de �8 ans. D’ici sept ans, �0% d’entre eux partiront en retraite. Tous nos collaborateurs ne seront pas remplacés, poste pour poste”.

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Le point de vue de l’économiste

Brigitte Jeanperrin se tourne alors vers Michèle Debonneuil, économiste,

auteur en �007 de “L’Espoir Économique, vers la révolution du quaternaire”,

et spécialiste de la problématique des services à la personne. “Il faut

réorienter la croissance des pays les plus riches vers un nouveau type de

produits qui ne sont ni des biens, ni des services, mais de nouveaux services

incorporant des biens. C’est cela « l’économie du quaternaire », explique-

t-elle. Le matériel importe peu. Ce qui compte vraiment et qui apporte une

vraie valeur ajoutée, c’est le service qui simplifie la vie. “Nous sommes

dans une période de transition et changeons actuellement de civilisation,

poursuit-t-elle. C’est le rôle des Pouvoirs publics que d’accompagner ces

changements et de faire en sorte que les mutations soient possibles et se

fassent en douceur. Notre cycle de croissance est épuisé. Il importe de

satisfaire des services non encore satisfaits aujourd’hui”. Pour Michèle

Debonneuil, “les valeurs de l’économie sociale doivent innerver l’économie

concurrentielle traditionnelle à travers des allers-retours des salariés entre

les deux univers”.

Les Chambres Régionales de l’Économie Sociale dans les territoires

“Agnès Dofny, en tant que Secrétaire générale du CNCRES (Conseil National

des Chambres Régionales de l’Economie Sociale), comment envisagez-vous

l’avenir des emplois de l’économie sociale ? Comment faire évoluer les

pratiques ?”, interroge Brigitte Jeanperrin. “Il existe �6 Chambres Régionales

de l’économie sociale. Nous avons enregistré une progression de �6% des

emplois non délocalisables depuis sept ans. Dans le cadre des Chambres, nous

mutualisons nos bonnes pratiques et réfléchissons à comment améliorer, de

manière significative, le déroulement de carrière de nos salariés et protéger

l’emploi. C’est le savoir-faire de l’économie sociale depuis ses origines et

c’est notre façon de progresser dans un monde qui bouge”.

Le point de vue du consultant

Directeur de la société de conseils CAP, Stéphane Rozès se propose alors de

dégager les lignes forces de la problématique posée par la thématique de

la Convention. “Vos valeurs, dans le contexte post crise, sont parfaitement

en phase avec les attentes et les souhaits des Français, qu’ils soient dans

leur posture de consommateurs, de citoyens ou de salariés. L’individu

d’aujourd’hui veut consommer mieux et moins. Il veut trouver du sens

dans son travail. Le secteur de l’économie sociale permet de concilier

l’épanouissement personnel mais aussi celui de la collectivité”. En guise de

conclusion, Stéphane Rozès suggère que le secteur de l’économie sociale

devrait changer de dénomination. “L’économie et le social ne doivent pas

être dissociés dans l’esprit des gens. Pourquoi ne pas parler d’économie

durable ?”

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Les AteliersLa qualité de l’emploi pour l’Usgeres

Atelier 1 : Dialogue social territorial

Selon les participants à cet atelier, le renforcement du dialogue social territorial est primordial. Il passe par la participation active des acteurs de l’économie sociale aux instances compétentes. “Il faut s’imposer, jouer des coudes”, rappelle Hélène Godin, responsable RH de l’UNA et rapporteur de l’atelier. Principal problème pointé par les participants : la difficulté de dégager du temps pour s’y investir pleinement en raison d’agendas déjà fortement chargés”. “Il faut saisir les opportunités qui se présentent, pointe Hélène Godin. À l’exemple de ce qui s’est passé récemment en Aquitaine où des employeurs de l’économie sociale ont été sollicités pour faire partie d’un collège employeur”. Les participants à l’atelier se sont accordés pour mettre en place une stratégie territoriale, de présence active dans les instances représentatives au sein de “brigades territoriales du dialogue social”. Un préalable : assurer une solide formation aux acteurs de l’Usgeres qui en feront partie.

Atelier 2 : Prévention et santé au travail

La mise en place de politiques de prévention et de santé au travail dans les entreprises de l’économie sociale est apparue prioritaire par les participants qui ont plébiscité Chorum, nom de l’offre de produits et de services dédiée aux acteurs de l’économie sociale, commune à Malakoff Médéric et Mutualité Française Prévoyance qui a mis en place des programmes de formation et de sensibilisation au sujet et qui a produit des fiches pratiques sur la prévention des risques professionnels dans les entreprises du secteur (en partenariat avec l’Usgeres). Les participants de l’atelier ont souligné la difficulté de mettre en place des politiques actives de prévention et de santé au travail dans les TPE (qui représentent une grande partie des entreprises de l’économie sociale) lorsqu’on ne dispose pas de CHSCT, de représentants du personnel ou de syndicats. Certains participants ont pointé la nécessité de s’attacher les concours de médecins du travail qui ne soient pas des “censeurs” mais de véritables partenaires pour les entreprises. “Les entrepreneurs de l’économie sociale doivent concilier une forte exigence en matière de valeurs humanistes qu’ils incarnent et une efficacité en termes de performance tout en assurant le bien-être au travail. Cela n’a rien d’évident”, résume Valérie Defauquet, Responsable de l’observatoire des métiers Ugem et rapporteur de l’atelier.

Crédit photos : Anca Partouche © Usgeres �0�0

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Atelier 3 : Parcours professionnels dans l’économie sociale : mobilité et diversité

Dans cet atelier, les participants ont estimé que la loi sur la formation professionnelle devait être considérée comme une opportunité, malgré une gouvernance encore peu propice. Le bilan sur la mise en œuvre des parcours professionnels dans l’économie sociale a été jugé positif quant à la portabilité des droits. En revanche, les avancées sur la question de la diversité dans l’emploi apparaissent encore assez modestes, malgré plusieurs initiatives. Par ailleurs, ont rappelé les participants, l’Usgeres a notamment engagé un programme de formation auprès des dirigeants de l’économie sociale, sous forme d’un guide RH. De plus, un projet d’accord sur la diversité sera soumis à négociation en �0�0. Si les pistes d’action existent bel et bien en la matière, il reste beaucoup à faire, ont constaté les participants de cet atelier. Selon le rapporteur Céline Durand, Déléguée générale du SNAESCO, Syndicat d’employeurs autonome reconnu comme représentatif des employeurs de la branche professionnelle des centres sociaux et socioculturels et des associations d’accueil de jeunes enfants, “l’Usgeres va, à l’avenir, s’efforcer de se situer davantage en amont pour mieux anticiper les évolutions en termes de formation et de compétences de ses salariés. D’où la nécessité de multiplier les observatoires de branche. Autre impératif pour l’avenir : mettre en commun et mutualiser les ressources et les réflexions sur ces sujets au sein des branches professionnelles, mais aussi promouvoir l’attractivité et la lisibilité des métiers de l’économie sociale”.

Crédit photos : Anca Partouche © Usgeres �0�0

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Grand débatQualité de l’emploi et responsabilité sociale des employeurs

L’enjeu de ce débat ? Déterminer de quelle façon l’économie sociale peut concilier le développement de ses activités et la qualité de ses emplois dans un environnement de plus en plus concurrentiel, le tout, sans trahir ses valeurs sociétales et humaines fondatrices. Autres enjeux pour les entreprises de l’économie sociale : comment passer de l’insertion au parcours professionnel ? Comment se rendre plus attractives et comment faire évoluer ses politiques managériales et de ressources humaines ?

L’IAE, sas vers l’emploi durable ?

Quels sont aujourd’hui les freins et les leviers pour passer de l’insertion d’un demandeur d’emploi au parcours professionnel et à l’emploi durable ? À ce titre, l’économie sociale peut-elle avoir une place à part entière dans l’intégration durable des personnes éloignées de l’emploi ou bien n’est-ce qu’un lieu de passage pour l’insertion ? interroge Brigitte Jeanperrin. En tant que décideur de l’économie sociale, Jacques Dughera, Secrétaire général du CNIAE (Conseil National de l’insertion par l’activité économique) qui représente �000 employeurs et �00 000 salariés en insertion, reconnait volontiers que les entreprises de l’économie sociale sont trop parcellisées en TPE avec, pour conséquence, une faible organisation RH. “Il n’existe pas véritablement de structure organisée dans les entreprises de l’économie sociale pour accompagner la professionnalisation des salariés en insertion, du type GEIQ (groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification). Or, il existe du potentiel entre la demande de services et l’offre d’emploi surtout en période de crise (demandeurs d’emplois plus nombreux) avec un public potentiel plus large. Parmi les leviers figurent la nouvelle Loi Formation et orientation professionnelle avec la préparation opérationnelle à l’emploi mais aussi le fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels. En guise de conclusion, Jacques Dughera rappelle que le CNIAE fait figure de “sas” vers les entreprises de l’économie sociale qui représentent 66% des “débouchés” des personnels en insertion qu’il accompagne.

Les responsabilités des employeurs dans l’économie sociale

En tant que premier Vice-président de l’Usgeres, Hugues Vidor, est interrogé sur le problème de renouvellement des personnels de l’économie sociale à cause du vieillissement des structures et d’un problème d’attractivité. “L’économie sociale ne rime pas exclusivement, loin de là, avec public en insertion mais aussi avec de véritables parcours professionnels qu’il faut valoriser. Nous avons besoin de profils qualifiés pour assurer le développement de l’économie sociale et contribuer à sa notoriété.

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À ce titre, il faut continuer à aider nos TPE à définir leurs besoins. Nous les invitons, notamment, à adhérer aux structures de type syndicats d’employeurs. Nous avons besoin de toucher une nouvelle génération à la recherche de sens, car cela fait partie intégrante de nos valeurs”.

Les synergies entre les secteurs lucratif et non lucratif

Même interrogation pour Brigitte Lesot, Directrice du pôle de l’économie sociale au sein du groupe Malakoff Mederic. Selon elle, sur quels leviers agir pour dépasser la seule spécificité d’insertion et se diriger vers des parcours professionnels ? “Les deux mondes se connaissent mal. Il faut qu’ils se rencontrent, qu’ils parlent. Il faut faciliter le dialogue. Chez Malakoff-Mederic, nous construisons des passerelles pour faire se côtoyer les deux univers”.

Le regard de l’universitaire

“Pascal Ughetto, en tant qu’universitaire, sociologue du travail, quelles analyses faites-vous à l’écoute de ces interventions sur les efforts à fournir pour les employeurs de l’économie sociale qui souhaitent, légitimement, être plus attractifs en termes d’emplois de qualité et de visibilité de leur offre ? ” interroge Brigitte Jeanperrin. “La problématique de l’attractivité de l’économie sociale ressemble, à bien des égards, à celles de secteurs pénuriques de l’économie marchande comme la grande distribution par exemple, ou le BTP qui ne bénéficient pas forcément d’une image, d’un statut très valorisant. La relation de service, la confrontation avec l’usager est loin d’être évidente. L’économie sociale doit utiliser la communication pour se faire connaître et améliorer son image”.

La qualité de l’emploi dans les professions libérales

“Gérard Goupil, vous êtes le Secrétaire général de l’UNAPL (Union Nationale des Professions Libérales). Vous êtes en train de négocier un accord sur l’emploi de qualité dans votre branche professionnelle, ce qui démontre que la problématique d’attractivité et de fidélisation est fondamentale” demande Brigitte Jeanperrin.“Absolument. Nous souhaitons maintenir les compétences de nos personnels et, à ce titre, cet accord est très important. Nous sommes en grande majorité des TPE. �,8 salariés en moyenne et, bien souvent, nos collaborateurs possèdent le même niveau d’emploi que nous. Nous nous devons donc d’être exigeants”.

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Le logement social et la RSE

Eric Lamoulen est le Président de l’association Delphis qui regroupe �7 entreprises gérant plus de ��0 000 logements sociaux, collectifs et individuels, sur �� régions françaises. Delphis vient de créer un référentiel sur la responsabilité sociale des entreprises, plus particulièrement sur la gestion RH. Quelles en sont les raisons ? “Ce référentiel peut être utilisé pour rendre des comptes sur les démarches RSE dans un rapport dédié ou en amont, pour structurer une démarche dans ce domaine, explique-t-il. L’originalité de l’approche a été de fonder l’élaboration du référentiel sur une série de réunions de travail avec des représentants des parties prenantes du logement social (associations environnementales, associations de locataires, collectivités locales, Pouvoirs publics, financeurs du logement social, etc.) et à partir de leurs attentes.”

La bataille de l’attractivité dans les PME

Secrétaire Général de la CGPME (Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises), Jean-Eudes du Mesnil du Buisson connaît parfaitement la difficulté des PME à mettre en pratique de nouvelles règles de gestion prévisionnelle de l’emploi ou de la formation. “Comme nous, l’économie sociale évolue sur un champs concurrentiel. Certains des secteurs que nous représentons connaissent des difficultés en termes d’attractivité, là aussi, à l’instar de certains pans de l’économie sociale. Il existe ��0 000 offres d’emploi non pourvues alors qu’il y a �,� millions de personnes au chômage. Il faut que nous continuons à être plus prospectifs dans l’évolution de nos métiers et que nous sachions mieux faire connaître certains d’entre eux, injustement peu considérés.”

L’économie sociale, l’éthique et les pratiques

“L’économie sociale est parfaitement intégrée dans les territoires, donc nous sommes tout à fait partant pour intégrer des Pôles de Compétitivité”, revendique Hugues Vidor, premier Vice-président de l’Usgeres. “ Le secteur privé doit s’inspirer de nos valeurs. Nous ne nous situons pas dans le marketing social mais nous nous inscrivons pleinement dans la responsabilité sociale des entreprises.”Cr

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Il est près de �6h�0, lorsque Alain Cordesse, Président de l’Usgeres vient clôturer la �ème Convention Nationale. Après avoir fièrement rappelé, dans le contexte troublé d’aujourd’hui que “les entreprises de l’économie sociale n’étaient pas opéables ” et que, de ce fait, “elles résistaient mieux à la crise économique et financière ”, il annonce la signature, d’ici la fin de l’année 2009, d’une convention de partenariat avec Pôle emploi qui portera, notamment, sur le développement de l’attractivité des branches et secteurs professionnels de l’Usgeres auprès des demandeurs d’emploi et la mise en œuvre

du contrat unique d’insertion dans les branches à partir du mois de janvier �0�0. Autres annonces d’Alain Cordesse : le lancement de la négociation d’un accord sur l’accompagnement des mobilités professionnelles des salariés entre les différentes branches et secteurs de l’économie sociale et de la création d’un portail de l’emploi dans l’économie sociale. Parmi les requêtes du President de l’Usgeres figure le souhait d’occuper une place au sein du Conseil national de la Formation Professionnelle Tout au Long de la Vie (CNFPTLV) tout en souhaitant engager un partenariat pérenne avec la Ministre de l’Economie et de l’Emploi “ sur la place de l’économie sociale dans le développement de nouvelles formes d’emploi qui mettent l’humain au cœur des projets économiques ”.

Secrétaire d’Etat chargé de l’emploi, Laurent Wauquiez a conclu à son tour cette onvention nationale de l’Usgeres en invitant les employeurs de l’économie sociale à utiliser l’ensemble des dispositifs en faveur des jeunes (contrats en alternance, etc...). Il a insisté sur la nécessité de promouvoir des emplois de qualité “où la quantité ne remplace pas la qualité.” Il a, d’autre part, annoncé la création d’une mission parlementaire sur l’économie sociale et l’entrepreneuriat social. Confiée au Député du Nord, Francis Vercamer, cette dernière devra définir les moyens de développement de ce secteur d’activité et identifier les freins à la création des entreprises sociales. Cette mission parlementaire devra également faire “des propositions en vue de favoriser la création, le développement et la pérennisation des entreprises sociales”.

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UsgeresCentre Daumesnil - � place Félix Eboué

7��8� Paris cedex ��Tel : 0� �� �� 7� 7� Fax : 0� �� �� 7� ��

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