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Médias et opinion publique dans les grandes crises politiques en France Laure Semple L.F.I.G.P Doubaï E.A.U

Médias et opinion publique dans les grandes crises ...ddata.over-blog.com/xxxyyy/5/19/62/66/TERM-ESL/Theme-2-chap-2... · IV ème République Vème République Affaire Dreyfus 1894-1906

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Médias et opinion publique dans

les grandes crises politiques en

France

Laure Semple

L.F.I.G.P

Doubaï E.A.U

Introduction et explicitation de la

démarche de travail

Objectifs de l’introduction et démarche:

Contextualiser les régimes politiques depuis 1970 à partir de la frise chronologique tout en donnant des repères par rapport à l’histoire des médias sur une frise chronologique complémentaire.

Identifier les crises à partir de documents iconographiques ne respectant pas l’ordre chronologique.

Replacer les différentes crises dans leur contexte historique en définissant la notion de crise.

Explicitation du choix de l’étude plus approfondie des crises de l’affaire Dreyfus, de la défaite de la Seconde Guerre mondiale et de mai 1968 en s’appuyant sur la frise chronologique du haut et en cerclant avec une animation les crises qui seront étudiées.

Découvrir et définir la notion d’opinion publique à travers le sondage.

Formuler la problématique en tenant compte des relations entre les notions de médias/ d’opinion publique /crises et le créneau chronologique.

1 heure

Consignes: 1- Identifie les régimes politiques correspondant aux différentes couleurs et note leur nom sur la frise chronologique du haut. 2- A partir des différents documents situés sur la diapo suivante, expliquez à quelle crise crise ils correspondent et situez les sur la frise chronologique du haut.

1870 1940 1944 1946 1958

Domination presse Apparition et expansion de la radio

Hégémonie de la télévision Irruption d’Internet

1930 1960 1990

Introduction

fr.wikipedia.org

lauhic.perso.neuf.fr

mapage.noos.fr

redskinheads-de-france.fr

Document 1 Document 2

Documents 4 A, B et C

Document 3

Document 5

1870 1940 1944 1946 1958

Domination presse Apparition et expansion de la radio

Hégémonie de la télévision Irruption d’Internet

1930 1960 1990

IIIème République

Régime de Vichy

GPRF

IV ème République Vème République

Affaire Dreyfus 1894-1906 Crise du 6 février 1934

2nde Guerre Mondiale

Crise de mai 1958

Crise de mai 1968

Notion

crise politique

Moment critique dans l’évolution d’un régime politique. Plus ou moins régulièrement, des crises politiques ébranlent la vie politique et sociale de la nation. Les médias peuvent révéler les crises politiques, les nourrir en informant l’opinion, les provoquer aussi parfois lorsqu’ils se trouvent être compromis avec le pouvoir.

Justification des césures chronologiques et du choix

des crises. 1890- 1940: Choix de l’affaire Dreyfus car début du créneau chronologique à l’étude et parce que cette crise correspond à la démocratisation politique parallèle à la constitution d’une opinion publique en France. La presse joue un rôle central dans la formation et l’expression de l’opinion publique, elle est le seul média, c’est son âge d’or. De plus, l’affaire Dreyfus révèle le rôle des intellectuels qui influence l’opinion publique. Dans la période qui suit cette crise, la presse est épaulée à partir de 1920 par la radio.

1940- à la fin des années 60: Le choix de l’étude de cas sur la 2nde Guerre Mondiale s’explique par l’importance de la censure de guerre, crise hors norme qui déferle sur la France et qui laisse l’opinion publique désorientée et désemparée. Enjeu de la propagande qui utilise différents médias: radio, presse, affiches et tracts. Cette période se termine par la restructuration des médias à la Libération, la renaissance de la démocratie. La télévision devient le premier média de masse. Toutefois, les médias demeurent sous le contrôle du pouvoir politique.

De la fin des années 60 à nos jours: La fin des années 60 est marquée par une contestation multiforme économique, sociale et politique appelée crise de mai 68. Les Français réclament plus de libertés dans tous les domaines et notamment en ce qui concerne les médias. Cette étude de cas est idéale pour étudier les rapports entre médias et pouvoir politique. Elle a enclenché une grande diversité de productions médiatiques. Cette crise de mai 68 permet d’enclencher progressivement la libération des médias en 1981. Cette crise montre le rôle de la télévision, de la radio comme de la presse. La période qui suit voit l’émergence d’Internet et de tous les réseaux qui lui sont connectés.

Notion

médias de masse

L ’ expression désigne les médias qui ont une audience suffisamment large pour toucher un large public dans une société démocratique. Les médias de masse sont la presse (dès le milieu du XIXe siècle), la radio à partir des années 1920, la télévision à partir des années 1950, Internet depuis les années 1990.

lefigaro.fr

Quelle est la nature de ce document? Que nous indique-t-il?

Notion opinion publique L ’ expression désigne l ’ ensemble des convictions, des jugements et des valeurs d’une société à une époque donnée. Les médias de masse, qui informent les citoyens et favorisent les débats contradictoires, contribuent à former l’opinion publique.

Problématique:

Comment, depuis l’Affaire Dreyfus, les crises politiques révèlent-elles l’émergence des médias et de l’opinion publique comme composantes majeures de la démocratie française?

Démarche du chapitre

Un travail guidé et en autonomie (une semaine de préparation).

Un travail en groupe de 3 ou 4 élèves soit 6 groupes en tout (2 par crise).

Un travail méthodologique permettant de construire une introduction problématisée, un plan précis que le groupe fournira, une conclusion répondant à la problématique et s’ouvrant sur une autre crise en s’appuyant sur des questions posées sur le corpus documentaire fourni.

Un travail qui devra donner lieu à un oral de 15 mn pour l’un des deux groupes tiré au sort tandis que celui qui n’est pas désigné devra rendre son travail à l’écrit.

Un travail évalué à l’oral par les autres élèves et par l’enseignant selon une grille d’évaluation fournie. Le travail est évalué à l’écrit par l’enseignant par une grille également fournie aux élèves.

Le professeur assurera la reprise et la généralisation après chaque passage oral.

Compétences à mobiliser

L’autonomie

Le travail en groupe

La prestation orale (pour une partie des élèves seulement). La capacité à mettre les documents en relation.

La capacité d’analyse des documents et à s’appuyer sur ces derniers lors de la

présentation orale.

La capacité à problématiser

La capacité à hiérarchiser l’information pour structurer un plan répondant à une problématique.

La capacité à faire valoir ses compétences B2i (crise de mai 1968)

La capacité à maîtriser en les réutilisant les mots-clés et notions (voir diapo à la fin du diaporama)

Grille d’évaluation de l’oral.

Noms des membres du groupe évalué:

Noms des membres du groupe évaluateur:

Compétences A B C D

Qualités orales: ton, niveau de langue, volume sonore…

Capacité à se détacher des notes, à occuper l’espace, à utiliser le tableau, bonne gestuelle..

Capacité à structurer une introduction problématisée

Capacité à structurer un plan en parties et sous parties

Capacité à structurer la conclusion en répondant à la problématique et en ouvrant sur une autre crise.

Capacité à s’appuyer sur les documents du PP.

Maîtrise des notions-clés, des mots-clés et de l’information.

Maîtrise du temps de parole

Grille d’évaluation de l’écrit.

Noms des membres du groupe évalué:

Compétences A B C D

Qualités de l’écrit: maîtrise de la langue (syntaxe et orthographe)

Capacité à structurer une introduction problématisée

Capacité à structurer un plan en parties et sous parties

Capacité à structurer la conclusion en répondant à la problématique et en ouvrant sur une autre crise.

Capacité à s’appuyer sur les documents du PP en les citant de manière claire et précise.

Maîtrise des notions-clés, des mots-clés et de l’information.

Programmation des séances

séance Contenu de la séance

Jeudi 29 novembre

Correction introduction Explication de la démarche Détermination des groupes et prise de connaissance rapide des documents

Les élèves ont une semaine pour se préparer à l’oral et à l’écrit

Jeudi 6 décembre Passage du groupe sur l’affaire Dreyfus Questions et évaluation des élèves et du professeur Reprise du professeur

Lundi 10 décembre

Généralisation I (15 mn). Les documents auront été préparés à la maison. Passage d’un groupe sur la crise pendant la 2nde Guerre mondiale Questions et évaluation élèves et professeur

Mardi 11 décembre Jeudi 13 décembre

Reprise par le professeur de la crise de la 2nde Guerre mondiale et élargissement soit 1 heure. Passage d’un groupe sur la crise de mai 1968+ questions et évaluation des élèves et du professeur+ reprise = 1 heure Généralisation / correction du III 35 mn (il aura fait l’objet d’un travail personnel rendu sur feuille pour le 13 décembre Correction du tableau de synthèse

6h 1h

1h

1h

2h

1h

I Médias, opinion et crises politiques de 1890 à 1940.

L’affrontement politique par journaux interposés à travers l’exemple de l’Affaire Dreyfus.

Consignes de travail:

2 groupes de 3 ou 4 élèves. Travaillez ensemble sur les documents en répondant aux questions écrites et encadrées en rouge. Construire une introduction dans laquelle vous contextualiserez l’affaire Dreyfus et qui comprendra une problématique mettant en relation l’affaire Dreyfus/le rôle des médias/ l’opinion publique. Construire un plan dont vous ferez apparaître les parties et sous parties en travaillant sur la formulation des titres. Attention, il ne faut pas faire un plan du type I L’expansion de la presse et II L’Affaire Dreyfus. L’ensemble de votre travail doit être centré sur l’affaire Dreyfus tout en utilisant des informations plus générales sur la presse de l’époque permettant d’éclairer le fonctionnement des médias et de l’opinion publique à l’époque. N’oubliez pas la conclusion qui doit répondre à la problématique et ouvrir votre sujet sur une autre crise qui a été particulièrement médiatisée.

Document 1: Le régime de la presse sous le Second Empire.

Article 1er: Aucun journal ou écrit périodique traitant de matières politiques ou d’économie sociale (…) ne pourra être créé ou affiché sans l’autorisation préalable du gouvernement. (…)

Art. 3. Les propriétaires de tout journal (…) sont tenus, avant sa publication, de verser au Trésor un cautionnement en numéraire. (…)

Art.6. Les journaux (…) seront soumis à un droit de timbre (…).

Art.16. Il est interdit de rendre compte des séances du Sénat autrement que par la reproduction des articles insérés au journal officiel. (…)

Art.17. Il est interdit de rendre compte des procès pour délit de presse. (…)

Art.32. Un journal peut être suspendu par décision ministérielle, alors même qu’il n’a été l’objet d’aucune condamnation, mais après deux avertissements motivés. Un journal peut être supprimé par un décret spécial du Président de la République publié au Bulletin des Lois. »

Décret du 17 février 1852

Document 3: Le régime de la presse sous la IIIème République. (loi amendée par les lois scélérates de 1893-1894 suite aux attentats

anarchistes pour limiter la presse d’extrême-gauche). Article 1er. L’imprimerie et la librairie sont libres. Article 2. Tout écrit rendu public portera l’indication du nom et du domicile de l’imprimeur, à peine, contre celui-ci, de 25000 F d’amende. La distribution des imprimés qui ne porteraient pas la mention exigée au paragraphe précédent est interdite. (…) Article 5. Tout journal ou écrit périodique peut être publié, sans autorisation préalable et sans dépôt de cautionnement. »

Extraits de la loi du 29 juillet 1881

Hatier 2012 page 117

Hatier 2012 page 117

Document 2: Le 4 septembre 1870 Gambetta proclame la IIIème République assemblee-nationale.fr

Quelles sont les répercussions des transformations politiques de la seconde moitié du XIXème siècle sur l’histoire de la presse écrite? Vous vous aiderez de vos connaissances de 1ere.

http://www.senat.fr/evenement/archives/D42/loi21880.html

L’école obligatoire 28 mars 1882

Document 5: Lois de Jules Ferry sur l’école .

Jules Ferry

Document 6: les progrès techniques de la presse. La composition manuelle du typographe est remplacée, aux États-Unis puis en Europe, par la machine à composer les lignes-blocs, dite Lynotype (Mergenthaler, 1886) et par celle à composer les caractères mobiles, la Monotype de Lanston, quelques années plus tard. http://classes.bnf.fr/ecritures/arret/signe/typo/07.htm

credence80100.skyrock.com

En quoi la seconde moitié du XIXème siècle est-elle favorable à l’épanouissement de la presse écrite?

Document 7: la presse quotidienne généraliste sous la IIIème République. Magnard 2012, p.132

http://www.bnf.fr/fr/collections_et_services/anx_pres/a.historiques_titres_de_presse.html#SHDC__Attribute_BlocArticle21BnF

Document 8

Le succès de la presse à un sou, supplément illustré du Petit Journal 19 janvier 1902. Hatier 2012 p.119

En quoi ces journaux représentent-ils des types de presse différents? Pourquoi? Quel en est l’intérêt?

Document 9: Les autres vecteurs de l’information

lelivrescolaire.fr

cairn.info

Quelles sont les autres vecteurs de l’information?

Document 10: les dates clés de l’affaire Dreyfus.

1894: Le Figaro révèle l’affaire. Dreyfus est condamné à la déportation pour espionnage.

1895: Dégradation et exil de Dreyfus sur l’île du Diable en Guyane.

1896: Le colonel Picquart découvre le véritable espion, le commandant Esterhazy.

1897: Mobilisation de la presse; début de « l’Affaire ».

1898: « J’accuse » d’Emile Zola dans l’Aurore (13 janvier). Découverte du faux du colonel Henry qui disculpe Dreyfus (été).

1899: Procès de Rennes (été). Dreyfus est condamné par le conseil de guerre, mais gracié.

1906: Cassation du procès de Rennes. Réhabilitation de Dreyfus.

Magnard 2012, p.135

C’est Edouard Drumont qui lance l’affaire Dreyfus. C’est le fondateur en 1892 du journal La Libre Parole

http://ecrits-vains.com/bd/dreyfus/dreyfus.htm

Document 11

1- Quelles sont les accusations portées contre Dreyfus? 2- Pourquoi est-ce Drumont, à travers La libre Parole qui médiatise en premier l’affaire? Comment cette médiatisation de l’affaire s’exprime-t-elle à travers le document 11.

Militaire français, de confession juive, accusé d’espionnage pour le compte de l’Allemagne

Caran d’Ache : "Ils en ont parlé » 14 février 1898 Ce dessin du Figaro, plus tard parodié par Chaland, est

devenu le symbole de l’Affaire.

J’accuse le lieutenant-colonel du Paty de Clam d’avoir été l’ouvrier diabolique de l’erreur judiciaire (…) et d’avoir ensuite défendu son œuvre néfaste, depuis trois ans, par les machinations les plus saugrenues et les plus coupables. (…) J’accuse le général Billot d’avoir eu entre les mains les preuves certaines de l’innocence de Dreyfus et de les avoir étouffées, de s’être rendu coupable de ce crime de lèse-humanité et de lèse-justice, dans un but politique et pour sauver l’état-major compromis. J’accuse le général Boisdeffre et le général Gonse de s’être rendus complices du même crime, l’un sans doute par passion cléricale, l’autre peut-être par cet esprit de corps qui fait des bureaux de la guerre l’arche sainte, inattaquable. (…)J’accuse les bureaux de la guerre d’avoir d’avoir mené dans la presse, particulièrement dans L’Eclair et dans L’écho de Paris, une campagne abominable, pour égarer l’opinion et couvrir leur faute. (…) En portant ces accusations, je n’ignore pas que je me mets sous le coup des articles 30 et 31 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881, qui punit les délits de diffamation. Et c’est volontairement que je m’expose. (…) Je n’ai qu’une passion, celle de la lumière, au nom de l’humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n’est que le cri de mon âme. Qu’on ose donc me traduire en cour d’assises et que l’enquête ait lieu au grand jour! J’attends!

Document 12: Zola le 13 janvier 1898 dans l’Aurore, tiré à 300000 exemplaires.

Document 13

Qui est Zola? Comment Zola considère-t-il son rôle? Quelles armes utilise Zola? Quelles sont les limites à la liberté de la presse? Quelles en ont été les conséquences pour Zola?

Document 14: Clemenceau lance les « intellectuels » Le 14 janvier 1898, l’Aurore publie une pétition de 3000 signatures de professions libérales, de

professeurs et d’étudiants en soutien à Dreyfus. N’est-ce pas un signe, tous ces intellectuels, venus de tous les coins de l’horizon, qui se groupent sur une idée et qui tiennent inébranlables? Sans les menaces qu’on a répandues dans tous les établissements d’instruction publique, combien seraient venus qui n’osent manifester le trouble de leur conscience! (…) Pour moi, j’y voudrais voir l’origine d’un mouvement d’opinion au-dessus de tous les intérêts divers, et c’est dans cette pacifique révolte de l’esprit français que je mettrais, à l’heure où tout nous manque, mes espérances d’avenir.

Georges Clemenceau, « A la dérive »,

l’Aurore, 23 janvier 1898

Document 15: Maurice Barrès contre les intellectuels Député, écrivain, théoricien du nationalisme, violemment antisémite, M. Barrès affirme en 1899: « Que Dreyfus est capable de trahir, je le conclus de sa race. »

La mise en liberté du traître Dreyfus serait après tout un fait minime, mais si Dreyfus est plus qu’un traître, s’il est un symbole, c’est une autre affaire: c’est l’affaire Dreyfus! (…) Il ne faut point se plaindre du mouvement antisémite dans l’instant où l’on constate la puissance énorme de la nationalité juive qui menace de « chambardement » l’Etat français. C’est ce que n’entendront jamais, je le crois bien, les théoriciens de l’Université. Ils répètent (…): « je dois toujours agir de telle sorte que je puisse vouloir que mon action serve de règle universelle ». Nullement, messieurs, laissez ces grands mots de toujours et d’universelle et puisque vous êtes Français, préoccupez-vous d’agir selon l’intérêt français à cette date.

Maurice Barrès, « l’état de la question », Le Journal, 4

octobre 1898.

A travers les documents 11 à 15 montrez que la vie politique est bipolarisée entre Dreyfusards et

antidreyfusards/ Pour Clemenceau, qui sont les intellectuels et quelles valeurs républicaines mettent-ils en

avant? / Au nom de quelles idées Barrès s’oppose-t-il à eux?

Document 17: L’évolution de la presse pendant l’Affaire tiré du Belin 2012 page 163

Document 16: L’affaire Dreyfus vue d’un village des Deux-Sèvres. L’affaire Dreyfus, qui souleva tant de passions en France, fut pratiquement ignorée à Mazières. Elle était trop complexe et trop confuse, mettait en jeu trop de choses ignorées dans ce coin de campagne pour passionner les hommes du pays les plus attirés par les idées. Et ceux qui s’y intéressaient étaient trop peu nombreux pour pouvoir s’exciter mutuellement par leurs approbations ou leurs oppositions. Seuls quelques notables, quelques fonctionnaires et, par contagion, leurs amis les plus proches, prirent parti. Roger Thabault, Mon village, ses hommes, ses routes, son école, Paris, Presses de Sciences Po, 1993. Magnard 2012, p.135

1- Quelles relations peut-on faire entre sociologie et opinion publique selon le document 16? 2- Comment la presse a-t-elle fait d’une erreur judiciaire une affaire d’opinion? Documents 11 à 16. 3- La presse influence-t-elle réellement l’opinion publique? Document 17.

Reprise sur l’Affaire Dreyfus.

Introduction IIIème République née dans bain de sang le 4 septembre 1870, en pleine débâcle contre Prusse Doc 1. Libération de presse jusque là muselée avec décret du 17 février 1852 de Napoléon III sous le Second Empire (Doc 2) et proclamation lois

du 29 juillet 1881 (doc 3) garantissant liberté de presse. Mais amendement avec lois scélérates de 1883-1884 contre les anarchistes suite aux attentats perpétrés par ces derniers dont assassinat du président Sadi Carnot à Lyon.

IIIème République fragilisée par crise grave: affaire Dreyfus qui hante vie politique et sociale de France de 1894 à 106. Problématique: Quelle place l’Affaire Dreyfus donne-t-elle aux médias et à l’opinion publique dans la vie politique et sociale de la

France entre 1894 et 1906?

I L’Affaire Dreyfus, une crise qui révèle l’antisémitisme français et menace les valeurs républicaines. 1) Les accusations dévoilées…. Alfred Dreyfus est un officier de l’armée française d’origine juive. En 1894, le journal Le Figaro révèle la découverte de documents

prouvant une activité d’espionnage de Dreyfus en faveur de l’Allemagne, grand ennemi de la France depuis la défaite de 1871 et la prise de l’Alsace-Lorraine . Le conseil de guerre de Paris condamne Dreyfus à la dégradation et à la déportation pour haute trahison comme on peut le voir dans le document 1.

Mais très rapidement l’affaire se complexifie car elle relève du coup monté. Les documents accablant Dreyfus sont des faux. Une révision du procès est alors demandée et enflamme l’opinion publique française.

Mais Dreyfus est de nouveau condamné en 1899 par le conseil de guerre de Rennes puis cette même année obtient la grâce présidentielle. Ce n’est toutefois qu’en 1906 que Dreyfus est réhabilité officiellement par la cour de cassation. En tout l’affaire aura duré 12 ans.

2) …par la presse antisémite. La soit disant culpabilité de Dreyfus est dévoilée pour la première fois par le journal d’extrême droite La libre Parole créé par Edouard

Drumont en 1892 comme le montre le document 11. Le document 11 adopte un point de vue antidreyfusard car Dreyfus est juif et le journal antisémite. Sur la Une du journal, Drumont se

met en scène dans une caricature. Il apparaît comme un grand justicier avec une taille et surtout une tête hypertrophiées par rapport à Dreyfus représenté sous les traits d’une sorte de chien sauvage de petite taille. Dreyfus à terre et faible est sur le point de se faire transpercer par l’épée de Drumont pour son crime.

La presse antisémite ne respecte par la loi de 1881 car en utilisant le principe de la caricature, apparu sous Louis-Philippe, la personne de Dreyfus est attaquée et fait l’objet d’injures graphiques humiliantes.

II Une affaire qui traduit la politisation de la société française.

1) L’âge d’or de la presse: vivacité et diversité.

Cette affaire traduit la politisation de la société française car elle est abordée par des journaux de types différents comme le montre le document 8. Le Petit Journal connaît un vif succès car il est très peu cher et correspond à une presse populaire qui informe sans donner de réel point de vue contrairement par exemple au journal Le Temps connu pour faire preuve d’une relative objectivité mais qui s’adresse davantage à l’élite sociale. Enfin, le journal La Croix, ou encore l’Aurore dans lequel Emile Zola fera paraître sa lettre au président de la République (doc 12) relèvent de la presse tribunitienne dont la naissance remonte à la révolution française. C’est une presse qui est partisane et défend son point de vue.

Cette diversité de journaux reflète aussi les différentes opinions publiques de l’époque et traduisent la diversité et la vivacité des débats politiques sous la IIIème République. Les meetings politiques et les affiches électorales participent aussi à cette politisation (doc9).

2) Les raisons de cet âge d’or de la presse.

Si les journaux sont diversifiés c’est grâce:

Aux progrès techniques de la presse visibles dans le doc 6: usage du lynotype puis du monotype qui permettent d’accélérer le travail du typographe et donc d’augmenter les tirages comme le montre le document 7. Entre 1867 et 1880 le nombre de titres à Paris est multiplié par 3. Il en est de même des tirages qui passent de 63000 à 2000000 puis font plus que doubler encore jusqu’en 1914. Le presse en province connaît elle aussi une véritable explosion passant de 200000 à 750000 puis à 4000000 en 1914.

Mais si les journaux gagnent en terme de tirage, faisant d’ailleurs baisser leur prix, c’est parce que la presse est plus lue grâce aux lois Ferry de 1880-1881 qui fondent l’école républicaine, gratuite , laïque, mixte et obligatoire: voir doc 5.

3) Mais une politisation partielle.

L’impact de la l’affaire Dreyfus et sa transmission dans les journaux ne participent pas à la politisation de l’opinion publique notamment en milieu rural. Ainsi, le document 16 montre clairement qu’en milieu rural, dans le village de Mazière, dans les Deux-Sèvres, la population bien qu’intéressée par les débats politiques se détourne de l’Affaire Dreyfus qu’elle trouve trop confuse et complexe. Seule l’élite villageoise prend partie.

III Une crise qui bipolarise l’opinion publique. 1) Dreyfusards contre antidreyfusards. --> La caricature de Caran D’Ache montre une société française bipolarisée mais sur le mode ici de l’humour car il n’est pas possible de déceler que son auteur est antidreyfusard. Si le document 11 de Drumont montre bien le point de vue antidreyfusard, Emile Zola incarne quant à lui la position

dreyfusarde. Dans le document 12, nous avons un extrait de la lettre qu’il adresse au président de la république via le journal tribunitien L’Aurore. Emile Zola accuse de manière nominative les coupables dans cette affaire d’espionnage ainsi que l’armée elle-même qu’il accuse de manipulation médiatique. En cela il ne respecte pas les lois de la presse du 29 juillet 1881 et en est conscient: « En portant ces accusations, je n’ignore pas que je me mets sous le coup des articles 30 et 31 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881, qui punit les délits de diffamation. Et c’est volontairement que je m’expose ».

Zola sera en effet très exposé car il comparaît dès le lendemain, il est accusé et exilé. Zola se présente comme la lumière de la raison et de la justice, garant des valeurs républicaines. Il incarne l’intellectuel

engagé.

2) L’émergence de intellectuels…

Le rôle de l’intellectuel au sein de la société émerge avec l’affaire Dreyfus et le fameux « J’accuse » de Zola paru dans l’Aurore. Le lendemain la lettre de Zola est relayée par la pétition comprenant 3000 signatures de professions libérales, de professeurs et d’étudiants dreyfusards, signatures parues également dans l’Aurore. Dans le document 14, Clemenceau montre que l’opinion publique est manipulée et censurée par les antidreyfusards quand il déclare: « Sans les menaces qu’on a répandues dans tous les établissements d’instruction publique, combien seraient venus qui n’osent manifester le trouble de leur conscience! ». L’intellectuel est un humaniste qui s’engage au service de la société et des valeurs républicaines. Cette vision s’oppose radicalement à celle de Barrès qui répond au texte de Clemenceau dans le document 15. Aux valeurs républicaines revendiquées par les intellectuels s’oppose le nationalisme exacerbé que réclame Maurice Barrès: « Préoccupez-vous d’agir selon l’intérêt français à cette date ». 3) …et leur poids sur les médias et l’opinion publique. Les journaux antidreyfusards sont en terme de tirages en 1898 bien plus importants que les dreyfusards et révisonnistes réunis qui ne représentent que 4%. Cela explique peut être le mauvais sort qui semble s’acharner sur Dreyfus et Zola condamné et exilé. Toutefois, le nombre de tirages ne permet pas de donner une vision claire de l’opinion publique car dans le document 13, le caricaturiste Caran D’ache montre une opinion publique bien plus divisée. A partir de septembre 1898, les journaux révisionnistes et dreyfusards ont un tirage représentant 47% du total et 43% un an plus tard; pourtant l’opinion publique est majoritairement dreyfusarde comme l’indique la grâce présidentielle et la réhabilitation en 1906 d’Alfred Dreyfus. La presse n’influence que partiellement l’opinion publique. Il est possible toutefois que l’entrée en scène des intellectuels ait eu un effet sur ceux qui hésitaient à choisir un camp.

Conclusion

La crise engendrée par l’Affaire Dreyfus repose sur une erreur judiciaire et la raison d’Etat. Dreyfus est condamné alors qu’il n’a pas trahi la France pour le compte de l’Allemagne. La révolution industrielle et la progression de l’alphabétisation sont favorables à l’augmentation des tirages de journaux toujours plus nombreux. C’est l’âge d’or d’une presse qui se politise et influence en partie l’opinion publique qui se positionne soit pour le camp Dreyfusard soit pour les antidreyfusards en fonction de ses penchants politiques. La société française est alors complètement bipolarisée. Cette crise qui menace la IIIème république assure également la vitalité du débat démocratique et permet de réaffirmer, par la bouche d’intellectuels de plus en plus engagés, les valeurs républicaines qui s’opposent à celles du nationalisme exacerbé et de l’antisémitisme. Dreyfus est réhabilité dans sa dignité d’homme et de militaire français.

Mais cette crise n’est pas unique sous la IIIème République. En effet, l’antisémitisme et l’antiparlementarisme de l’entre deux guerres propres aux ligues d’extrême droite menacent également la République française suite à l’affaire Stavisky, symbole de la corruption de quelques politiciens véreux. La manifestation du 6 février 1934 est alors perçue comme une tentative de coup d’Etat fasciste. (voir généralisation)

Problématique: Quelle place l’Affaire Dreyfus donne-t-elle aux médias et à l’opinion publique dans la vie politique et sociale de la France entre 1894 et 1906?

I L’Affaire Dreyfus, une crise qui révèle l’antisémitisme français et menace les valeurs républicaines. 1) Les accusations dévoilées…. 2) …par la presse antisémite d’extrême droite.

II Une affaire qui traduit la politisation de la société française. 1) L’âge d’or de la presse: vivacité et diversité. 2) Les raisons de cet âge d’or… 3) …mais une politisation encore partielle.

III Une affaire qui bipolarise l’opinion publique. 1) Dreyfusards contre antidreyfusards. 2) L’émergence des intellectuels… 3) …et leur poids sur les médias et l’opinion publique.

Généralisation sur les médias et l’opinion publique de

1890 à 1940

La IIIème République correspond à l’âge d’or de la presse. Elle participe à l’enracinement de la démocratie et de la République jusque dans les campagnes où les journaux sont diffusés par la voie ferrée, née de la révolution industrielle et des transports. La libération de la presse par la loi du 29 juillet 1881est réaffirmée notamment par le journal satirique Le Canard enchaîné. Fondé en 1915, cet hebdomadaire antimilitariste dont le fondateur est Maurice Maréchal, défend la liberté absolue de la presse, y compris en temps de guerre. A quelques exceptions près les journalistes pendant la Grande Guerre se contentent de relayer des nouvelles officielles transmises par l’Etat-major, non favorables à l’ennemi et ne pouvant donc pas atteindre le moral de la population française. Le journal Le Canard enchaîné contourne la censure pendant la Première Guerre mondiale en disant transmettre de fausses informations sur un ton humoristique et ironique. Dans l’entre deux guerres, les intellectuels, apparus pendant l’affaire Dreyfus, s’expriment de plus en plus dans la presse et dans le paysage médiatique qui se diversifie notamment avec la radio à partir de 1921 sous le monopole et le contrôle étroit de l’Etat. Les intellectuels jouent un rôle très fort notamment dans le cadre de la crise que traverse la République dans les années 30. En effet, affaiblie par la crise économique et la succession de scandales politico-financiers, une agitation antiparlementaire alimentée par les ligues d’extrême droite et les mouvements d’anciens combattants se développe. La presse nationaliste relaie l’appel à une manifestation de mai le 6 février 1934. Des émeutes éclatent faisant 16 morts parmi les manifestants et un du côté des forces de l’ordre.

A partir des documents, reconstitue en un paragraphe la chronologie de la crise et montre que les médias influencent non seulement l’opinion publique mais aussi le pouvoir politique

edwige.roland.pagesperso-orange.fr

assemblee-nationale.fr cbudde.free.fr

mapage.noos.fr

Document 5: La mobilisation des intellectuels dans la presse. Le 5 mars 1934, trois intellectuels de gauche, qui considèrent le 6 février comme le symbole d’une menace fasciste, fondent le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes. « Unis, par-dessus toute divergence, devant le spectacle des émeutes fascistes de Paris et de la résistance populaire qui seule leur a fait face, nous venons déclarer à tous les travailleurs, nos camarades, notre résolution, de lutter avec eux pour sauver contre une dictature fasciste ce que le peuple a conquis de droits et de libertés publiques. Nous sommes prêts à tout sacrifier pour empêcher que la France ne soit soumise à un régime d’oppression et de misère belliqueuses. (…) Camarades, sous couleur de révolution nationale, on nous prépare au Moyen-Age. Nous, nous n’avons pas à conserver le monde présent, nous avons à le transformer, à délivrer l’Etat de la tutelle du grand capital – en liaison intime avec les travailleurs. » Alain, Paul Langevin et Paul Rivet, « Aux travailleurs, 5 mars 1934, Manifeste publié

dans la Nouvelle Revue française, mai 1934.

Document 1

Doc 2 Doc 3

Doc 4

Document 6: les législatives de 1936

II Médias et opinions de la tourmente de la Seconde Guerre mondiale à la fin des années 60

Consignes de travail:

2 groupes de 3 ou 4 élèves. Travaillez ensemble sur les documents en répondant aux questions écrites et encadrées en rouge. Construire une introduction dans laquelle vous contextualiserez la crise et qui comprendra une problématique mettant en relation la crise/le rôle des médias/ l’opinion publique. Construire un plan dont vous ferez apparaître les parties et sous parties en travaillant sur la formulation des titres. N’oubliez pas la conclusion qui doit répondre à la problématique et ouvrir votre sujet sur une autre crise qui a été particulièrement médiatisée.

La Seconde Guerre Mondiale, contrôle de l’information, propagande et opinion publique désorientée.

de1940a1945.skyrock.com 27 août 1939: interdiction de L’Humanité. 10 mai 1940: offensive allemande. 17 juin 1940: Pétain annonce l’armistice 18 juin 1940: Sur la BBC, de Gaulle appelle à la résistance. 10 juillet 1940: Vote des pleins pouvoirs à Pétain. Mise en place du régime de Vichy. 11 novembre 1942: Le Figaro cesse de paraître. 25 novembre: Nationalisation de l’agence de presse Havas et création de l’Office français de l’information. Août-décembre 1944: Fondation d’une grande partie de la presse nationale et régionale.

Document 1: repères

Document 1 A, la déclaration de guerre

Document 1 B: Dates clés

Document 1 C- La France après l’armistice de 1940

Quelles sont les conséquences territoriales de la défaite de 1940 pour la France?

Français! A l’appel de Monsieur le Président de la République, j’assume à partir d’aujourd’hui la direction du gouvernement de la France. Sûr de l’affection de notre admirable armée qui lutte, avec un héroïsme digne de ses longues traditions militaires, contre un ennemi supérieur en nombre et en armes. Sûr que par sa magnifique résistance, elle a rempli nos devoirs vis-à-vis de nos alliés. Sûr de l’appui des Anciens combattants que j’ai eu la fierté de commander, sûr de la confiance du peuple tout entier, je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur. En ces heures douloureuses, je pense aux malheureux réfugiés qui, dans un dénuement extrême, sillonnent nos routes. Je leur exprime ma compassion et ma sollicitude. C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat. Je me suis adressé cette nuit à l’adversaire pour lui demander s’il est prêt à rechercher avec nous, entre soldats, après la lutte et dans l’honneur, les moyens de mettre un terme aux hostilités. Que tous les Français se groupent autour du Gouvernement que je préside pendant ces dures épreuves et fassent taire leur angoisse pour m’écouter que leur foi dans le destin de la Patrie. » Discours radiophonique de Philippe Pétain sur Bordeaux Lafayette, 17 juin 1940

devoir-de-philosophie.com

Hatier 2012, p.126

Pétain dispose d’une administration centralisée de la Radiodiffusion nationale pour relayer ses discours sur l’ensemble du territoire.

Document 2 : Pétain et la radio

Comment Pétain tente-t-il de fédérer l’opinion publique française autour de sa personne après la défaite de mai 1940?

assistancescolaire.com

montecassinobelvedere.com Document 3 : L’appel du 18 juin1940 sur les ondes de la BBC « Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s’est mis en rapport avec l’ennemi pour cesser le combat. Certes, nous avons été, nous sommes submergés par la force mécanique terrestre et aérienne de l’ennemi. Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils sont aujourd’hui. Mais le dernier mot est-il dit? L’espérance doit-elle disparaître? La défaite est-elle définitive? Non! Croyez-moi, moi qui vous en parle en connaissance de cause et qui vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire. Car la France n’est pas seule. Elle n’est pas seule. Elle a un vaste empire derrière. Elle peut faire bloc avec l’Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l’Angleterre, utiliser sans limite l’immense industrie des Etats-Unis. Cette guerre n’est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. (…) Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver (…), j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d’armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi. Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas. Demain, comme aujourd’hui, je parlerai à la radio de Londres. Discours du général de Gaulle radiodiffusé par la BBC Hatier, 3ème 2007, p. 115.

Document 4: retranscription partielle de l’appel du 18 juin sur des affiches.

Pourquoi peut-on parler de guerre des ondes en juin 1940 d’après les documents 3 à 6? La radio n’est-elle que le seul relais capable d’influencer l’opinion publique? Doc 3 à 6.

Document 5: La réception de l’appel du 18 juin 1940 « Au soir du 18 juin, arrivée à Marseille. Non loin de la gare Saint-Charles, nous prenons une chambre à l’hôtel de Nice où nous passons une bonne nuit. Le lendemain matin, ayant acheté d’occasion quelques vêtements civils (…), nous voici à la recherche d’un embarquement. (…) En lisant Le Petit Provençal, du mercredi 19 juin je crois, j’apprends qu’un appel a été lancé de Londres par le « général de Gaulle ». La première page du journal est couverte de titres belliqueux: « Les armées françaises continuent la lutte » (5 colonnes), « Continuer la résistance » (3 colonnes), avec, en sous-titre, « Toutes les villes de plus de 20000 habitants ont été déclarées villes ouvertes », ce qui paraît plutôt contradictoire. Décidément, la censure marseillaise laisse encore à désirer. » Pierre Messmer (ancien résistant et Premier ministre de Georges Pompidou), Après tant de batailles, Albin Michel, 1992. Tiré du Hatier 2012, p. 127.

Document 6: Un témoignage sur l’appel du 18 juin 1940 Un soir, en juin 1940, alors que j’étais de service dans le Broadcasting House, un appel du Foreign Office nous informe qu’un officier français venait d’arriver, suite à la capitulation de la France, et qu’il venait pour émettre un message. Pourrions-nous « vérifier » son rédigé avant de le diffuser? » L’homme du Foreign Office ne pouvait pas tout à fait se rappeler du nom de l’officier – « Gaulle », ou quelque chose comme ça – c’était peut-être un pseudonyme. (…) A notre demande de Gaulle a remis son papier, nous pouvions ainsi nous rendre compte du temps que cela prendrait et faire couper le temps nécessaire à la diffusion du programme précédant. Le papier faisait deux pages et demie, et ne présentait, à ma connaissance, aucun code. C’était le cri de cœur patriotique d’un soldat politicien, furieux de la défaite de son pays, refusant d’accepter les termes humiliants de l’armistice de Compiègne. (…) Ce premier message était historique mais la confusion du moment, la transmission n’a pas été enregistrée. Nous avons appris plus tard que de Gaulle était furieux de cet oubli, et était allé, en dehors de ses fonctions, dans un studio privé enregistrer ses mots pour la postérité. » Témoignage tiré des Mémoires de Patrick Smith et traduit de l’anglais par sa petite fille (en ligne sur www.charles-de-gaulle.org). Tiré du Hatier 2012 p.126

Document 7: Le contrôle de la presse. Au début de la Seconde guerre mondiale, le gouvernement renforce son contrôle sur les médias. La censure est rétablie. Le premier ministère de l’Information est créé par le président du Conseil, Paul Reynaud en mars 1940. Mais le censure s’accroît avec le régime de Vichy. Rares sont les journaux qui choisissent d’interrompre leur parution après juin 1940. ceux de la zone Nord (tel Le Petit Parisien) choisissent de collaborer avec l’occupant. D’autres (dont Le Temps) se réfugient dans la zone Sud, où ils sont soumis à la censure du régime de Vichy. « Les polémiques susceptibles de créer des divisions entre les Français sont interdites. Les critiques et attaques contre les adversaires de la politique du Maréchal sont autorisées. Ne rien laisser passer sur de Gaulle et les émigrés en dehors des communications officielles. En ce qui concerne les organes régionaux, les critiques touchant la vie locale, le ravitaillement, les administrations, pourront être admises à la condition essentielle qu’elles soient fondées et opportunes et ne puissent être interprétées comme un désaveu de la politique du Maréchal. Les lettres de lecteurs, traitant de questions a-politiques, si elles sont conçues en termes modérés, pourront être insérées isolément. » Secrétariat général à l’Information, « Consignes générales permanentes pour la presse », 14 avril 1941. Tiré du Belin 2012 page 169.

museedelaresistanceenligne.org

Document 8: propagande pétainiste

Document 9: Photographie d’écoliers écoutant une allocution du maréchal Pétain, à Paris, en octobre 1941 Belin Tale, 2012, p. 169.

entre juin 1942 et juillet 1944. La France fut le troisième fournisseur de main-d'œuvre forcée du Reich après l'URSS et la Pologne, et le pays qui lui donna le plus d'ouvriers qualifiés. Quant aux concessions obtenues en échange de la collaboration, elles furent pour le moins très limitées, le fardeau de l'Occupation ne cessant de s'alourdir jusqu'au bout. Ainsi, en échange du départ de 600 000 à 650 000 jeunes travailleurs au Service du travail obligatoire (STO), Pétain et Laval obtinrent le retour de moins de 100 000 prisonniers pour la plupart âgés et malades, dont une majorité aurait sans doute été rapatriée de toute façon.

Document 10: Affiches de Vichy pour le STO

http://pythacli.chez-alice.fr/civilisations/europe1939.htm#collabo

Document 11 : Radio-Stuttgart, une radio allemande en langue française (1940). Dès la fin 1939, cette radio émet en français des fausses nouvelles destinées à abattre le moral des Français et diffuse la propagande nazie. Vous avez en France perdu le sens du vrai, du juste et du grand (…)Vous savez que ce sont de vils Juifs. Mais vous les respectez pour l’or qu’ils répandent dans tous les pays du monde, quand il s’agit de défendre une mauvaise cause. Ils ont acheté votre presse, ils ont acheté les consciences » Allocution prononcée le 25 février 1940. Magnard, 2012, p. 140

Quelles mesures prend le gouvernement de vichy envers les médias? Doc 7 à 11.

histoire.geo.over-blog.com

membres.multimania.fr

pythacli.chez-alice.fr La presse clandestine de la résistance répond à la demande d’information de la population occupée. A partir d’octobre 1940, Raymond Dreiss rédige et fabrique seize numéros du journal Pantagruel dans son imprimerie parisienne avant d’être arrêté et condamné à mort.

« Que nous devions observer loyalement els clauses du malheureux armistice signé par notre Gouvernement, c’est certain, mais aucune ne nous oblige à nous conformer à l’évangile nazi et à renoncer à notre droit de penser par nous-mêmes. (…) Le silence imposé aux journaux français véritables, et leur remplacement par des organes allemands empruntant leur titre et leur présentation n’est ni dans la lettre ni dans l’esprit de l’Armistice. Nous pouvons donc paraître en respectant les lois françaises (…). Ne lisez pas Pantagruel en public et ne le faites circuler que par la poste sans nom d’expéditeur (…). La répression est chez (les Allemands) hors de proportion avec le délit, faites attention. » Pantagruel, n°2, octobre 1940. Belin Tale, 2012, p.169

Document 12 A et B: la presse clandestine

Document 13: affiche d’un réseau de résistants

Document 14: les motivations de la presse clandestine

En quoi peut-on dire que les médias sont une arme de combat redoutable agissant sur l’opinion publique? Doc 9 à 14.

Document 15 : la presse quotidienne à la libération.

Quelle est la situation de la presse quotidienne au lendemain de la guerre? Y a-t-il de nouveaux quotidiens? Pourquoi?

Reprise sur la crise de la Seconde guerre mondiale.

Introduction La France est en guerre contre les puissances de l’Axe depuis 1939 (document 1 A). Cette situation de guerre crée une profonde détresse et un mouvement de panique qui conduit à la mise en place de la censure et l’interdiction de certains journaux dont L’Humanité dès le 27 août 1939 (Doc 1 B). A partir de mai 1940, suite à la débâcle, la France capitule et Pétain, héros de la Grande Guerre, annonce l’armistice (document 1B). Rapidement la France se trouve divisée en deux zones: au nord, la zone occupée directement par les Nazis et au sud la France dite Libre, mais en réalité, dominée par le gouvernement collaborationniste de Vichy du maréchal Pétain (document 1C). Cette crise hors norme est une attaque contre la démocratie et le débat politique mettant aux prises Vichy/Nazis contre les résistants. Problématique: en quoi l’ampleur de la crise, née de la défaite de 1940, explique-t-elle le rôle déterminant des médias sur l’opinion publique?

I La crise débouche sur une guerre des ondes. 1) Pétain veut fédérer l’opinion publique autour de sa personne. A cette fin Pétain utilise les ondes comme en témoigne son allocution radiodiffusée correspondant au document 2. Il clame sa légitimité en montrant qu’il a été appelé par le président de la république, en rappelant également son passé glorieux de militaire quand il déclare : » Que j’ai eu la fierté de commander » et en utilisant des expressions qui lui servent de slogan comme : « Je fais à la France le don de ma personne » qu’il traduira par la suite par l’expression « bouclier » et enfin, il tente de convaincre l’opinion publique par sa rhétorique et notamment l’anaphore « Sûr de … ». Toutefois, si la radio est le média qui monte en puissance depuis les années 20, il est complété ici par une campagne d’affichage. Le regard décidé et pénétrant celui de son lecteur, Pétain veut rallier l’opinion publique qu’il désigne du doigt à sa cause. Il n’hésite pas à faire vibrer la fibre du patriotisme en disant : « leur foi dans le destin de la patrie ».

2) GDG rétorque à Pétain par ondes interposées. Le document 3 montre que le général de Gaulle utilise les ondes de la BBC britannique qui dispose d’émissions en différentes langues et émet dans plusieurs pays distincts. C’est en Angleterre que Charles de Gaulle s’est réfugié pour mieux organiser avec son alliés britanniques la résistance et éviter la peine de mort à laquelle il a été condamné en France. Après avoir dressé un bilan pragmatique de la domination de la France par l’Allemagne, il tente de redonner espoir aux Français dans un second paragraphe avant de proposer des solutions dans le troisième. Celles-ci reposent sur l’existence d’un allié britannique et de l’existence des empires coloniaux sur lesquels De Gaulle compte s’appuyer. Enfin, il annonce la nécessité d’organiser la résistance en usant du média radiophonique. D’ailleurs, il réutilisera à plusieurs reprises les ondes de la BBC. Vexé que les Britanniques oublient d’enregistrer son allocution, il se rend, comme le dit le document 6, dans un studio privé pour enregistrer ce discours crucial. Toutefois, cet appel radiodiffusé ne sera entendu que par une minorité et est relayé par la presse écrite surtout en zone sud. C’est ainsi que l’on découvre dans le document 7 que Pierre Mesmer est mis au courant de l’appel du 18 juin dès le lendemain via le Petit Provençal dans la région de Marseille. Des affiches vont également relayer le message gaulliste en utilisant le drapeau tricolore comme symbole du ralliement.

II Des médias et une opinion publique phagocytés par l’Allemagne nazie et le régime de Vichy.

1) La censure des médias…

A partir de 1939, les médias sont censurés afin de ne pas donner des nouvelles à l’opinion publique pouvant nuire à son moral. Le premier ministère de l’Information est créé par le président du Conseil, Paul Reynaud en mars 1940. Mais celle-ci s’accroit avec le régime d collaborationniste de Vichy du maréchal Pétain. Ainsi, la plupart des journaux du nord décident de collaborer tandis que les plus sérieux comme Le Temps tente de s’affranchir de la censure en s’exilant en zone sud où ils tombent sous le coup de la censure vichyssoise. Le maréchal Pétain dépolitise complètement l’opinion publique à travers le contrôle des médias puisqu’aucune information doit transparaître concernant Pétain, aucune information pouvant désavouer la politique pétainiste doit être rédigée et aucune question politique n’a le droit d’être abordé. Comme le souligne le document 7.

2) …s’accompagne d’un culte de la personnalité inhérent au régime totalitaire.

Ce contrôle complet des médias s’accompagne d’un culte de la personnage dont est l’objet peu à peu le maréchal Pétain. Le totalitarisme prend le pas sur la démocratie. Ainsi, le document 8 montre que toutes les mairies de France sont contraintes de se procurer une reproduction de la statut représentant le buste du maréchal. Cette statuaire se veut flatteuse et dénoter sa prestance. Ce culte de la personnalité s’accompagne de la multiplication d’allocutions radiodiffusées qu’écoliers comme adultes se doivent d’écouter (document 9).

III Les médias de la résistance contre le bourrage de crâne: la renaissance d’une opinion publique.

1) La propagande vichyste au service du régime nazi endort la population française.

Le collaborationnisme du régime de Vichy montre l’image d’une économie française asservie à travers les affiches de propagande qui encouragent le STO.. De juin 42 à juillet 44, la France est le troisième fournisseur de main d’œuvre forcée du Reich: 650000 hommes.

Affiche de propagande « Papa gagne de l’argent en Allemagne (doc 10). Elle représente une famille, heureuse et reprend de manière indirecte la devise de Pétain: Travail, famille, patrie ».

Affiche de propagande montrant le lien entre la guerre amenée par les nazis (obus) et la prospérité représentée par la couleur verte.

Bourrage de crâne sur les ondes allemandes pour démoraliser les Français en désinformant et en menant une politique antisémite sur les ondes de radio-Stuttgart (DOC11)

2) Les médias clandestins réactivent la démocratie et bousculent l’opinion publique.

La presse de la résistance est clandestine et multiple et représente des tendances politiques différentes puisqu’elle comptabilise près de 1200 journaux dont le plus important est Combat tiré à 250000 exemplaires en 1944. Il a été créé par André Bollier et de grands noms y ont écrits comme Sartre ou Aron. Franc-Tireur est un mouvement de résistance fondé à Lyon en novembre 1940 sous le nom de « France Liberté », rebaptisé « Franc-Tireur » en décembre 1941 sur proposition de Jean-Jacques Soudeille. Cette presse comme l’énonce le document 14 à travers le témoignage du résistant Raymond Dreiss, auteur du journal Pantagruel, veut bien accepter la défaite mais refuse la nazification de la France. Cette presse clandestine s’appuie aussi parallèlement sur la distribution de tracts et d’affiches comme celle présente sur le document 13. La personne de Pétain y est démythifiée. Il est une sorte d’hydre puisque la main qui agrippe l’enfant, symbole d’innocence, est une patte monstrueuse prête à labourer le torse du jeune garçon. Pétain est l’être malfaisant par excellence.

Conclusion

La Seconde Guerre Mondiale est une crise multiforme sans précédent. Conflit idéologique, cette crise débouche sur une guerre des ondes divisant la France entre partisans du régime pétainiste et résistants gaullistes. Chacun déconstruit le message de l’autre et tente de fédérer une opinion publique déboussolée par l’âpreté de la guerre et de la défaite. Les médias et l’opinion publique sont de plus en plus phagocytés au fur et à mesure que le régime vichyste approfondit sa collaboration avec le Nazisme. Le totalitarisme s’installe privant la France d’une confrontation idéologique inhérente à toute démocratie. Seule la résistance tente de démanteler la propagande vichyste et de faire renaître une opinion publique jusque là apathique en multipliant les journaux de tendances différentes, les tracts et les affiches.

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, les médias sont réorganisés comme l’indique le document 15. Les journaux ayant continué à paraître sous l’Occupation sont interdits car ils ont souvent collaboré avec l’ennemi. Le journal Le Temps disparaît et pour le remplacer est créé, sous l’impulsion de Charles de Gaulle, un nouveau quotidien de référence, symbole d’indépendance et d’objectivité Le Monde. Ce dernier est confié par le général à Hubert Beuve-Méry. Toutefois, si la France est libérée du Nazisme, les médias ne sont pas encore libres. L’une des revendications de la crise de mai 1968 sera notamment le désir de libéraliser la parole via les médias.

Introduction

Problématique:

En quoi l’ampleur de la crise, née de la défaite de 1940, explique-t-elle le rôle déterminant des médias sur l’opinion publique?

I La crise débouche sur une guerre des ondes.

1) Pétain veut fédérer l’opinion publique autour de sa personne.

2) GDG rétorque à Pétain par ondes interposées.

II Des médias et une opinion publique phagocytés par l’Allemagne nazie et le régime de Vichy.

1) La censure des médias…

2) …s’accompagne d’un culte de la personnalité inhérent au régime totalitaire.

III Les médias de la résistance contre le bourrage de crâne: la renaissance d’une opinion publique.

1) La propagande vichyste au service du régime nazi endort la population française.

2) Les médias clandestins réactivent la démocratie et bousculent l’opinion publique.

Conclusion

Généralisation sur médias et opinion publique de 1940

à la fin des années 60.

La période qui couvre les années 40 à la fin des années 60 comprend d’autres crises dont les médias se font l’écho. Ainsi, le 13 mai 1958 plus de trois ans après le début de la guerre d’Algérie (novembre 1954) et alors que la France est privée de gouvernement depuis un mois, une manifestation à Alger tourne à l’insurrection. Un Comité de Salut Public encadré par les militaires se met en place et appelle au retour du général De Gaulle le 15 mai. La guerre civile semble menacer. Les Actualités françaises, ancêtre du journal télévisé, présentent ces événements d’une façon favorable au pouvoir. En Algérie, les insurgés ont pris en main Radio Algérie et en font la voix de l’Algérie française. Ses reporters retransmettent les scènes de foule; provoquant une amplification du mouvement à Alger. Le gouvernement de la IVème République brouille la diffusion de Radio Algérie en métropole à partir du 25 mai. Quant au général De Gaulle, son discours est relayé par la presse et la télévision le 19 mai 1958. Il veut rassurer et fédérer les Français autour de sa personne. Pour cela il décrit les menaces qui pèsent sur le république, rappelle son rôle pendant la guerre et balaye les craintes de ses détracteurs d’une formule restée célèbre: « Croit-on qu’à soixante-sept, je vais commencer une carrière de dictateur? ».

L'Express, créé en 1953 sous la forme d'un supplément hebdomadaire au journal Les Échos par Françoise Giroud (maintenant directrice de la rédaction) et Jean-Jacques Servan-Schreiber (à présent PDG) pour défendre les idées de Pierre Mendès France, change de formule : il sera désormais de plus petite taille, comportera des illustrations et accueillera de nouveaux collaborateurs. http://www.live2times.com/1964-l-express-devient-un-magazine-illustre-e--10453/#J5VsK5hYJJdk8Zhl.99

lefigaro.fr

Quelle est la situation de la presse quotidienne de la fin des années 50 à la fin des années 60? Quels types de presse est alors en vogue et pourquoi?

Document 1:L'Express devient un magazine illustré 21 septembre 1964

Document 2: couverture de ELLE

Document 3: l’évolution de la

presse quotidienne.

notrefamille.com

charles-de-gaulle.org

Dans l’après Seconde Guerre mondiale, quel nouveau média est en plein essor? Pourquoi? Comment se manifeste cet essor?

Document 1: le premier journal télévisé.

Document 2: l’équipement en télévisions.

http://greniertv.over-blog.com/pages/Histoire_de_la_television_francaise-673410.html

Que sont la RDF et la RTF? Quels sont leur rôle? Pourquoi?

Document 3:

III Médias, opinion et crises politiques de la fin des années 60 à nos jours.

Médias et pouvoir politique dans la crise de 1968.

2 groupes de 3 ou 4 élèves. Travaillez ensemble sur les documents en répondant aux questions écrites et encadrées en rouge. Construire une introduction dans laquelle vous contextualiserez la crise et qui comprendra une problématique mettant en relation la crise/le rôle des médias/ l’opinion publique. Construire un plan dont vous ferez apparaître les parties et sous parties en travaillant sur la formulation des titres. N’oubliez pas la conclusion qui doit répondre à la problématique et ouvrir votre sujet sur une autre crise qui a été particulièrement médiatisée

Document 1: Chronologie de la crise de mai 1968.

22 mars 1968 Daniel Cohn Bendit à la tête d’un groupe anarchiste occupe l’université de Nanterre

2 mai Fermeture de Nanterre

3 mai 1eres barricades dans le quartier latin et affrontement des étudiants avec les CRS

10/11 mai Nuit des barricades et nouveaux affrontements Etudiants/CRS. Sympathie opinion publique

13 mai Manifestations étudiants et syndicats contre GDG.

14 mai début d’une vague de grèves

27 mai signature des accords de Grenelles (SMIG +25%, , salaires +10%, baisse temps de travail, )grève continue

GDG s’éclipse à Baden Baden en Allemagne

30 mai GDG annonce dissolution Assemblée nationale et dénonce la chienlit et appelle à manifester pour le soutenir: succès.

30 juin GDG forme un nouveau parti UDR (union pour la défense de la république). Victoire aux législatives.

25 mai Grève de l’ORTF

27 juin fin de la grève à l’ORTF. 54 journalistes sont licenciés.

Document 2: Quand la France s’ennuie.

« Ce qui caractérise actuellement notre vie publique, c’est l’ennui. Les Français s’ennuient. Ils ne participent ni de près ni de loin aux grandes convulsions qui secouent le monde. (…) De toute façon, ce sont leurs affaires, pas les nôtres. Rien de tout cela ne nous atteint directement: d’ailleurs la télévision nous répète au moins trois fois chaque soir que la France est en paix pour la première fois depuis bientôt trente ans et qu’elle n’est ni impliquée ni concernée nulle part où que ce soit dans le monde.

La jeunesse s’ennuie. Les étudiants manifestent, bougent, se battent en Espagne, en Italie, en Belgique, en Algérie, au Japon, en Amérique, en Egypte, en Allemagne, en Pologne même. Ils ont l’impression qu’ils ont des conquêtes à entreprendre, une protestation à faire entendre, au moins un sentiment de l’absurde à opposer à l’absurdité. Les étudiants français se préoccupent de savoir si les filles de Nanterre et d’Antony pourront accéder librement aux chambres des garçons, conception malgré tout limitée des droits de l’homme (…). Heureusement, la télévision est là pour détourner l’attention vers les vrais problèmes: l’état du compte en banque de Killy, l’encombrement des autoroutes, le tiercé, qui continue d’avoir le dimanche soir priorité sur toutes les antennes de France.

Le général de Gaulle s’ennuie (…) A voix basse, il soupire de découragement devant la « vachardise » de ses compatriotes qui, pourtant, s’en sont remis à lui une fois pour toutes de leurs affaires. Ce qui fait d’ailleurs que la télévision ne manque pas une occasion de rappeler que le gouvernement est stable pour la première fois depuis un siècle.

Seuls quelques centaines de milliers de Français ne s’ennuient pas: chômeurs, jeunes sans emploi, petits paysans écrasés par le progrès, victimes de la nécessaire concentration et de la concurrence de plus en plus rude, vieillards plus ou moins abandonnés de tous. La télévision qui est faite pour distraire, ne parle pas assez d’eux. Aussi, le calme règne-t-il. (…) Dans une petite France presque réduite à l’hexagone, qui n’est pas vraiment malheureuse ni vraiment prospère, en paix avec tout le monde, sans grande prise sur les événements mondiaux, l’ardeur et l’imagination sont aussi nécessaires que le bien-être et l’expansion. Ce n’est certes pas facile. L’impératif vaut d’ailleurs pour l’opposition autant que pour le pouvoir. S’il n’est pas satisfait, l’anesthésie risque de provoquer la consomption. Et à la limite, cela s’est vu, un pays peut aussi périr d’ennui.

Pierre Viansson-Ponté, « Ce qui caractérise actuellement notre vie publique », Le Monde, 15 mars 1968.

Tiré du Hatier Tale, 2012, p.133.

A partir des documents 1 et 2 rappelez le contexte de la crise de mai 1968.

Document 3: L’équipement audiovisuel des foyers français.

radiosanciennes.com

Les progrès de la radiophonie permettent de créer le transistor, qui équipé d’une poignée peut être transporté de partout.

La RTF, Radiotélévision française créée en 1949 devient l’ORTF en 1964.

Magnard, Tale, 2012, p. 139.

Quels sont les nouveaux médias qui jouent un rôle sur l’opinion publique dans cette crise de mai 1968? Quelle est leur importance?

Document 4: La censure de l’ORTF sur le site de la BNF.

Consignes:

Sur le site de la BNF dans l’exposition l’esprit de mai 1968 (http://expositions.bnf.fr/mai68/icono/index.htm), tu choisiras une affiche dénonçant le contrôle et la censure de l’ORTF. Tu colleras l’affiche sélectionnée sur un Power Point. Tu présenteras la nature, la description et le message de l’affiche en utilisant Power Point pour mettre en exergue les éléments clés de l’affiche choisie.

Document 5: Un rapport direct avec les Français.

« Mais c’est au peuple lui-même, et non seulement à ses cadres, que je veux être lié par les yeux et les oreilles. Il faut que les Français me voient et m’entendent, que je les entende et les voie. La télévision et les voyages m’en donnent la possibilité. »

Charles de Gaulle, Mémoires d’espoir, Le Renouveau, Plon, 1970. Hatier Tale 2012, p.132

Quels sont les rapports entre pouvoir politique et médias selon les documents 4 et 5?

Document 7: Les reporters radio en prise directe avec l’événement. Voitures des radios périphériques au Quartier latin à Paris, manifestation du 6 mai 1968. Alors que les chaînes radio et TV de l’ORTF, étroitement contrôlées par le pouvoir gaulliste, sont soumises à une forte censure, les radios privés envoient des reporters radios suivre les événements. Les transistors diffusant leurs informations en direct sont écoutés sur les lieux de grève, dans les universités et usines occupées, ainsi que dans les manifestations. Subissant la répression policière avec les contestataires, beaucoup de journalistes soutiennent le mouvement ou se mettent en grève. Belin Tale, 2012, p. 174.

Document 8: L’impact des photographies de presse. Une de Paris Match, 18 mai 1968. Durant la crise, la presse écrite se divise sur l’image à donner du mouvement. Par le choix des titres et surtout des photographies, les journaux expriment leur sympathie ou leur hostilité à son égard. Belin Tale, 2012, p. 175.

Document 6: les relais du mouvement. « Depuis le 6 mai, le transistor est devenu le cordon ombilical qui relie la France à sa révolution. La télévision, muselée ou presque, a pour l’instant renversé le régime de l’image. Le pouvoir est à la parole. Et dans le domaine de l’information, les radios périphériques*, grâce à leur souplesse, à leur mobilité, grâce aussi à une certaine liberté, ont affirmé leur puissance et, dans l’ensemble, assumé leur responsabilité. » Danièle Heyman, L’Express, 3 juin 1968. Hatier 2012 Tale, p.133 * Radios émettant en France mais dont l’émetteur ne se trouvait pas sur le sol français.

En utilisant les documents 1, 6,7 et 8, expliquez quel est le rôle de chacun des médias dans la crise et leur impact sur l’opinion publique?

jeanpierre-rey.over-blog.com

Document 9 B Jean-Paul Sartre à la Sorbonne en mai 1968

document 9 C: Jean-Paul Sartre s’adresse aux étudiants contestataires

fontenay-sous-bois.fr

Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir distribuent en 1971 la Cause du peuple journal de la gauche prolétarienne (1968-1972)

assemblee-nationale.fr

Quel est le rôle des intellectuels dans la crise? En quoi cette crise est-elle politisée et par quel biais?

Document 9A

L'Ecole des Beaux-Arts, la sage, l'endormie est

investie par les étudiants le 14 mai 68. Durant deux jours, des assemblées générales réorganisent l'école qui prend le nom d'Atelier populaire. Contrairement aux idées reçues, cette période est marquée par une réelle organisation, nécessaire à la production en masse d'affiches. Les premières assemblées définissent les nouvelles orientations de l' institution : réorganiser le système éducatif, établir un lien avec les grévistes ouvriers et utiliser l'art comme un outil de propagande. On décide d'afficher à l'entrée de l'école le texte suivant : Travailler dans l'atelier populaire, c'est soutenir concrètement le grand mouvement des travailleurs en grève qui occupent leurs usines contre le gouvernement gaulliste anti-populaire. En mettant toutes ses capacités au service de la lutte des travailleurs, chacun dans cet atelier travaille pour lui, car il s'ouvre par la pratique au pouvoir éducateur des masses populaires". Guy de Rougemont propose d'utiliser la sérigraphie. une image qui frappe couplée d'un texte court et percutant. On joue avec des formes, des dessins simples en aplats. Le texte brut se retrouve en haut ou en bas de l'image dialoguant avec. L'aspect brut de la réalisation, et l'humour ou la férocité des slogans contribuent à donner une impression de force et d'efficacité des messages véhiculés. Ainsi ces affiches ont joué un rôle dans la mobilisation et dans la diffusion des idées résolument libertaires de ces quelques semaines. http://lire-ecouter-voir.blogspot.com/2008/02/latelier-populaire-et-les-affiches-de.html

Document 10 Documents 11 A,B, C

Pendant la crise quels sont les autres médias alternatifs qui influent sur l’opinion publique? Quels sont leurs moyens et leurs messages?

assemblee-nationale.fr

Gérard Fromanger appartient en 1968 à l’atelier des Beaux-Arts et au courant de la figuration narrative réalise une série d’affiches sérigraphiées intitulée Le Rouge entre 1968 et 1970 en s’inspirant des photographies et des événements de la presse.

1- Cherchez ce qu’est la figuration narrative. 2- Comment Gérard Fromanger traite-t-il la photographie de presse? Pourquoi?

lemonde.fr

Document 12: Gérard Fromanger et l’atelier des Beaux Arts

www.ina.fr/...gaulle/.../Gaulle00366/allocution-radiodiffusee-du-3

Georges Pompidou affirme dans une conférence de presse le 21 septembre 1972: « Qu’on le veuille ou non, le journaliste à la télévision n’est pas un journaliste comme un autre. Il a des responsabilités supplémentaires. Qu’on le veuille u non, la télévision est considérée comme la voix de la France, et par les Français, et par l’étranger. Cela impose une certaine réserve. » Tiré de Cote (S.) et Picard (E) (sous la direction de), Regards historiques sur le monde actuel, Nathan, page132.

1- Quel est le contexte historique dépeint par GDG? Qui est responsable de la crise selon GDG? 2- Comment l’Etat utilise-t-il les médias tout en les reprenant en main et en les influençant? 3- Quelles mesures politiques prend GDG pour s’assurer de sa capacité à rétablir son pouvoir politique et son influence sur l’opinion publique?

Document 13: Allocution radiodiffusée du 30 mai 1968

Document 14: Pompidou et sa vision du rôle de la télévision.

Reprise sur la crise de mai 1968

Introduction

GDG, fondateur de la Vème république en 1958, a été réélu, après avoir été mis en ballotage avec François Mitterrand, en 1965. Mais son second mandat est entaché par la crise de mai 1968. Crise estudiantine à l’origine avec l’occupation, le 22 mars , des locaux de l’université de Nanterre, elle dégénère rapidement en émeutes notamment dans le quartier latin le 3 mai puis avec la nuit des barricades du 10 au 11 mai 1968. Les syndicats fraternisent avec les étudiants dès le 13 mai et les grèves commencent le lendemain (doc 1). Les médias relevant de l’ORTF sont asphyxiés par le pouvoir qui a peur des réactions de l’opinion publique. Toutefois, d’autres canaux médiatisent l’événement.

Comment la crise de de mai 1968 a-t-elle bénéficié d’une couverture médiatique exceptionnelle alors que l’Etat censure l’ORTF?

I Une crise dénonçant l’instrumentalisation des médias.

1) Une France traditionnelle réclamant une ouverture sur le monde…

Si la radio connaît toujours un vif succès notamment avec le transistor qui est mobile, la télévision a le vent en poupe. En 1967 91,3% des foyers sont équipés en radio et 51,7 % en télévisions soit en 9 ans une équipement qui a été multiplié par 5,5. Doc 3

Une France qui s’ennuie comme le dit l’article correspondant au doc 2. La société trop traditionnelle empêche la mixité sociale, la libre parole des jeunes et de leurs intérêts, l’ouverture à l’actualité du monde en cette période de guerre froide et de guerres de décolonisation. Le modèle politique incarné par GDG est alors remis en cause.

2) …mais des médias censurés et une opinion publique de plus en plus revendicatrice… Les médias étant sous l’emprise de l’ORTF, elle-même contrôlée par le gouvernement, l’opinion publique et notamment le monde estudiantin devient de plus en plus revendicateur comme le souligne l’exposition de la BNF.

Képi du Général De Gaulle

Un nez proéminent caricaturant le personnage

Des oreilles en forme de chou caricaturant le général.

Un slogan « choc »

L’ombre du général incarne l’omniprésence de la censure

Le geste qui dit l’asphyxie d’une jeunesse privée de parole

La taille du général écrase le jeune qu’il domine

3) ….face à la personnalisation du pouvoir.

Document 14: allocution radiodiffusée du GDG dans laquelle il tente de reprendre la main sur l’opinion publique en désignant un bouc émissaire responsable de la crise de mai 1968. L’ennemi est celui de la guerre froide à savoir le « communisme totalitaire ».

Pour reprendre la main GDG montre au début et à la fin de son discours, suivant une structure circulaire, qu’il restera à son poste de président en disant qu’il représente légitimement le peuple et en disant également « Et bien non la république n’abdiquera pas, vive la république vive la France ». Son ton ferme et officiel signifie clairement qu’il a bien l’attention de rétablir l’ordre et de s’imposer politiquement en procédant à la dissolution de l’assemblée nationale et en organisant un referendum dont l’objectif est de mesurer sa popularité et se redonner du crédit.

II Une crise relayée par de nouveaux canaux médiatiques.

1) Les radios périphériques échappent à la censure.

Si le pouvoir politique contrôle les médias et refuse de diffuser des informations concernant la crise de mai 1968 provoquant la grève de l’ORTF le 25 mai, les médias sont tout de même sur place grâce aux radios périphériques. Celles-ci émettent en France mais ne sont pas situées géographiquement en France. La multiplication des radios privés favorise également la diffusion de l’information. Ainsi, dans le document 6 Danièle Heyman montre que le pouvoir de l’image est renversé par les radios périphériques. Les reporters comme Europe 1 (doc 7) se déplacent sur les lieux des événements et couvrent l’actualité à chaud. Subissant aussi la répressions policière, ils influencent l’opinion publique et soutiennent le mouvement de grève.

2) Le succès des photos de presse traduit l’impact de la crise sur l’opinion publique.

Les reportages photos ont un vif succès car ils remplacent l’image que fournit habituellement la télévision qui a été en mai 1968 censurée. Le choc des photos traduisant la violence des altercations entre grévistes et forces de l’ordre influence l’opinion publique et permet de doper les tirages des newsmagazines comme Paris Match (doc 8). Cela participe du même coup au discrédit du pouvoir en place et donc au renforcement de la crise politique.

III Les médias alternatifs révèlent à l’opinion l’existence d’un grand pouvoir.

1) De l’école des Beaux arts à l’atelier populaire.

L’école des Beaux arts s’impose et prend le nom d’atelier populaire en proposant une information libertaire sous forme d’affiches imprimées en masse. Ces affiches définissent la nouvelle société que la jeunesse et le monde ouvrier souhaite voir émerger. Le rôle du GDG est fortement critiqué. A cette fin, la jeunesse utilise la sérigraphie, des dessins simples comme le montre le document 11 avec des aplats et des messages percutants. L’une des affiches condamne notamment le vote systématique pour le GDG représenté par son képi surmonté d’une urne à voter.

Gérard Fromanger, doc 12, incarne cette époque. Etudiant aux Beauw arts, il va représenter les évènements de 1968. Il transforme les photos en repassant en rouge les manifestants, influencés par les idées libertaires et victimes d’une répression féroce.

2) Les intellectuels utilisent aussi des médias alternatifs pour affirmer l’existence d’un contre pouvoir.

Ainsi Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir distribuent gratuitement aux étudiants le journal La cause du peuple, journal prolétarien. Doc 9.

Il prend la parole au sein des universités et joue à plein son rôle d’intellectuel engagé dans un changement de société, demandant un autre modèle politique et économique.

conclusion Le GDG arrive au pouvoir en 1958 puis est réélu en 1965. Il modernise économiquement la société mais n’engage pas la France dans une modernisation sociétale. Les jeunes qui sont curieux de s’ouvrir au monde, de communiquer se sentent prisonniers dans leur propre pays. En mai 1968, la crise estudiantine qui commence dans les universités réclament des changements profonds. GDG désemparé ne sait pas régler cette crise et s’absente même du pays laissant la responsabilité de la gestion de la crise à son premier ministre Georges Pompidou. L’Etat qui possède l’ORTF, censure les médias de peur de la réaction de l’opinion publique. Cependant, cette censure ne fait qu’exacerber la détermination des étudiants et travailleurs d’exprimer leur mécontentement. La crise est couverte d’une manière exceptionnelle par les radios périphériques qui ne tombent pas sous la coupe de la censure, par les phots magazines qui se substituent à la télévision censurée, par la presse estudiantine qui produit en masse des affiches et par les intellectuels qui s’engagent dans cette crise. Cette dernière a montré qu’un contre pouvoir, notamment médiatique, existait. Toutefois, à la fin de la crise, l’Etat réussit à reprendre le contrôle de l’opinion publique et des médias. Ainsi, GDG montre sa détermination dans son allocution radiodiffusée du 30 mai 1968. Le 27 juin 1968, 54 journalistes de l’ORTF sont licenciés. Quant à Georges Pompidou, dans le document 14, il signifie clairement que les médias sont l’image de la France et donc doivent contrôler leurs messages.

Introduction

Problématique: Comment la crise de de mai 1968 a-t-elle bénéficié d’une couverture médiatique exceptionnelle alors que l’Etat censure l’ORTF? I Une crise dénonçant l’instrumentalisation des médias. 1) Une France traditionnelle réclamant une ouverture sur le monde… 2) …mais des médias censurés et une opinion publique de plus en plus revendicatrice… 3) ….face à la personnalisation du pouvoir. II Une crise relayée par de nouveaux canaux médiatiques. 1) Les radios périphériques échappent à la censure. 2) Le succès des photos de presse traduit l’impact de la crise sur l’opinion publique. III Les médias alternatifs révèlent à l’opinion l’existence d’un grand pouvoir. 1) De l’école des Beaux arts à l’atelier populaire. 2) Les intellectuels utilisent aussi des médias alternatifs pour affirmer l’existence d’un contre pouvoir.

Conclusion

Généralisation sur les médias et l’opinion publique de la fin des années 60 jusqu’à

nos jours.

La Cinq est la première chaîne de télévision généraliste commerciale privée gratuite française diffusée du 20 février 1986 au 12 avril 1992. TF1 est créé en 1975, la 3 en 1972, la 2 en 1963, Canal + en 1983, M6 en 1987, Arte en 1992…..

Quelle place prend le petit écran dans nos sociétés à partir de la fin des années 60? Quelles en sont ses caractéristiques?

Document 1: diversité des chaînes.

Document 3: la télévision numérique terrestre lancée le 31 mars 2005

Document 2: l’évolution des médias.

Belin Tale, 2012, p. 172

A partir de tes réponses aux questions tu rédigeras sur une copie qui sera évaluée une synthèse structurée comportant une introduction problématisée, un plan apparent et une conclusion.

Document 4: Le rôle des médias selon Jean-Paul Sartre.

En 1965, la télévision offre pour la première fois un temps de parole équivalent à chaque candidat. Le philosophe Jean-Paul Sartre analyse le fait que le général De Gaulle a été mis en ballotage par François Mitterrand, à la surprise générale.

« Le Nouvel Observateur: Comment expliquez-vous que De Gaulle ait été mis en ballotage?

Jean-Paul Sartre: un phénomène non politique a d’abord joué: l’apparition à la télévision des candidats de l’opposition avec lesquels les électeurs ont eu un contact direct. Leur jeunesse et leur physique ont servi Mitterrand et plus encore Lecanuet. Et, par comparaison, les gens qui ne pensaient pas à juger de ce point de vue ont trouvé que De Gaulle commençait à être bien vieux.

Mais l’emploi qu’à fait de la télévision le gouvernement gaulliste lui a nui: en dispensant, pendant sept ans, une information et une propagande à sens unique, le gouvernement avait créé une atmosphère assoupissante. Les gens dormaient. C’est ce que voulaient les gaulliste, mais cela s’est retourné cotre eux: stupéfaits de voir, pour la première fois, critiquer De Gaulle, les gens se sont éveillés. (…) Si Mitterrand, Lecanuet ou d’autres avaient de temps en temps pu parler à la télévision, leur brusque apparition aurait produit un choc beaucoup moins violent. »

Jean-Paul Sartre, « Le choc en retour », Le Nouvel Observateur, 8 décembre 1965. Tiré du Belin, Tale, 2012, p.178

Pourquoi la télévision ne donnait-elle pas la parole à l’opposition avant 1965?

Comment les candidats d’opposition ont-ils utilisé la télévision lors de la campagne de 1965?

Selon Jean-Paul Sartre, quel rôle a joué la télévision dans la mise en ballotage du général de Gaulle?

En quoi la télévision peut-elle modifier l’image des différents candidats auprès du public?

Quels types d’informations véhiculent la presse newsmagazine? Comment évolue la presse quotidienne depuis la fin des années 60? Document 2

Document 5 A et B

Au cours des années 1960-1980, on attribue une nouvelle place à l'opinion publique. Comme le souligne Christian Delporte, « on passe du temps des masses à celui de l'opinion publique », cela constitue une nouveauté très importante. Ajoutons à cela, qu'il faut considérer que l'arrivée et l'influence des médias sur l'opinion instaure un rapport et un regard neuf entre politique et opinion publique. Précisons que c'est la nouvelle conception de l'espace publique, désormais perçu comme un vaste marché concurrentiel qui pousse à l'émergence puis à la généralisation progressive de nouveaux outils tels que les sondages et les enquêtes d'opinion pour mesurer les effets d'un discours, d'une image, d'une décision. Le sondage fait partie intégrante du triptyque de la communication politique moderne. En effet, celui-ci se fonde sur l'échange de trois acteurs, les hommes politiques, les médias et l'opinion publique, l'interaction entre les trois acteurs est une condition déterminante du fonctionnement de la nouvelle démocratie. Depuis la présidence du Général de Gaulle, et l'intronisation de l'image dans le dispositif politique, on s'interroge sur l'effet de l'image sur l'opinion publique, tout en intégrant l'idée que la séduction par l'image devient indispensable. Ces enquêtes fonctionnent sur un principe simple : les instituts de sondages constituent un échantillon censé être représentatif d'une certaine couche ou de toutes couches de la population. Ils posent différentes questions relatives à un sujet donné puis analysent de façon quantitative et qualitative l'état d'esprit, le positionnement, les interrogations ou les intentions de l'ensemble de la population ou d'une population à un moment donné. En effet, au cours des années 1960, les sondages appliqués à la politique, apparaissent comme l'émanation d'une conception publique. La généralisation des sondages correspond à une logique de surveillance de l'opinion, celle-ci, naît de facteurs combinés. D'abord, de l'influence de l'appareil audiovisuel et de l'idée qu'il constitue un outil d'échange entre hommes politiques et opinion. Puis du fait que les années 1960 coïncident avec deux phénomènes majeurs, d'une part, la personnalisation de la vie politique française et d'autre part, les premières années des élections du Président de la République. Puis, il existe progressivement une adéquation entre le monde politique, qui a besoin de mesurer l'opinion, et celui des sondages, qui constituent les outils de mesure de cette opinion. Enfin, les média français, qui relaient l'information dans leurs colonnes, apprécient énormément les enquêtes d'opinion. En fait, les premiers à pousser dans le sens d'une mesure de l'opinion sont les publicitaires, qui assistent les personnalités politiques lors des campagnes électorales.

Les tous premiers sondages sont apparus autour de la seconde guerre mondiale par l'impulsion de Jean Stoetzel, fondateur de l'IFOP. Ils n'étaient pas au départ appliqués à la politique. Les premiers sondages, ou « baromètres politiques », destinés à la politique sont des commandes du pouvoir à L'IFOP et datent de 1963. Ils sont dans un premier temps commandés pour mesurer la popularité du Président de la République, puis celle du Premier Ministre et enfin mesurent l'opinion sur les actions menées ou à mener. A partir de 1965, les sondages sont commandés pour mesurer l'impact des émissions politiques télévisuelles. C'est au cours des années 1960 que les techniques de mesures d'opinion appliquées à la politique se multiplient et prennent de plus en plus d'ampleur au sein de la société française. En effet, les sondages politiques sont pratiqués régulièrement en France. Désormais il y a une prise de conscience que ces outils de mesures peuvent clairement avoir un impact sur l'opinion et jouer en faveur des personnalités politiques valorisées par ces sondages. C'est également au cours des années 1970-1990 que se multiplient les instituts de sondages privés. Pour illustrer l'inquiétude relative à l'importance croissante des sondages et des dangers qu'ils peuvent provoquer, il y a en 1977, une décision prise dans le sens d'une plus grande régulation et d'une limitation de leur influence par le biais d'une loi, celle du 19 Juillet 1977. Cette loi interdit les sondages la semaine précédent un scrutin afin de ne pas influencer l'opinion et prévoit la création d'une commission des sondages. On le voit, dès les années 1970, l'impact des sondages sur l'opinion est avérée, on comprend ainsi aisément ces sondages deviennent de plus en plus répandus. Pour autant, cette loi ne limite en rien la prolifération des sondages puisque les années 1980, institutionnalisent la pratique des sondages politiques et leur influence sur l'opinion publique va en augmentant de façon considérable. En effet, en l'espace de vingt ans les sondages ont occupé une place si importante qu'une législation fût nécessaire pour en réguler la publication et la diffusion. Le succès croissant de ces sondages auprès de l'opinion au cours de ces années ne peuvent s'expliquer que par le fait que les puissants médias traditionnels (télévision, radio et presse) ont très largement relayé ces sondages et ont participé au conditionnement de l'opinion. A cela, ajoutons que les sondages constituent également pour la télévision une boussole utile. En fait, les sondages ont été progressivement imbriqués dans le système médiatique, qui est parallèle à celui de la communication politique. Ainsi, on comprend mieux par quels moyens ces nouveaux outils ont rencontrés un succès si important auprès de l'opinion publique.

http://www.memoireonline.com/08/11/4758/m_Evolution-et-incidences-de-la-Technologie-sur-les-pratiques-de-communication-en-France-1960-20112.html

Document 6: Sondages/médias/opinion

Comment expliquer l’émergence des sondages? Depuis quand existent-ils? Comment fonctionne ce que l’article appelle « la nouvelle démocratie »? Qui fait des sondages un instrument politique? A quel média les sondages sont-ils liés? Pourquoi? Quel est le principe du sondage? Pourquoi une législation sur les sondages?

Pour illustrer notre propos sur les critiques adressées à ces instituts, prenons un exemple récent, celui de l'élection présidentielle de 2002. Le 21 Avril 2002, la France est abasourdie lorsqu'elle s'aperçoit que le candidat du Front National, Jean-Marie Le Pen, arrive au second tour de l'élection présidentielle. En effet, cette élection a cristallisé les critiques autour de l'effet des sondages sur l'opinion publique et sur l'impossibilité des instituts de sondages à prévoir le candidat du Front National au second tour de l'élection. De fait cela pose la question de la valeur des résultats exprimés dans ces sondages. Les quatre grands instituts de sondages français (IFOP, CSA, BVA et IPSOS) donnaient tous un second tour opposant le candidat socialiste de l'époque, Lionel Jospin, au candidat UMP, Jacques Chirac. Par exemple, le sondage du 10-11 Avril 2002 du CSA accréditait 21% d'intentions de vote à Jacques Chirac, 19% à Lionel Jospin et seulement 12% à Jean-Marie Le Pen ; un autre sondage de l'institut BVA du 10-13 Avril 2002 accréditait respectivement 18,5%, 18% et 14% d'intentions de vote. Celui de L'IPSOS du 17-18 Avril 2002 les accréditait respectivement 20%, 18% et 14% d'intentions de vote et enfin celui de l'IFOP du 13 Avril 2002 les accréditait respectivement 20%, 18% et 13% d'intentions de vote. On voit donc que tous les sondages d'opinion réalisés environ une dizaine de jours avant le scrutin montraient le candidat du Front National perdant lors du premier tour de l'élection présidentielle. Ce qui amène à poser la question suivante : Quelle valeur accorder à ces outils ? Cet exemple montre deux choses importantes. La première est que les sondages montrent leur limite dans la mesure où ils n'ont, dans le cas présenté, pas su refléter la réalité des intentions de votes des Français. La seconde est que les médias traditionnels, qui relaye à outrance les résultats de ces sondages, ont très certainement joué sur les indécis et ont largement favorisé l'abstention au cours de ce premier tour de l'élection. La structure médiatique a-t-elle joué un rôle dans cette situation, les débats restent encore ouverts aujourd'hui. Par ailleurs, la présence au second tour du candidat du front national questionne sur les commandes et les financements des sondages émanant d'instituts privés

http://www.memoireonline.com/08/11/4758/m_Evolution-et-incidences-de-la-Technologie-sur-les-pratiques-de-communication-en-France-1960-20112.html

Belin Tale, 2012, p.173

Document 7: Le Pen crée la surprise en 2002

Quels sont les principaux instituts de sondage? Document7 Quel a été l’impact des sondages sur l’opinion publique à la veille du premier tour des présidentielles? Document 7

http://www.lefigaro.fr/societes/2012/10/24/20005-20121024ARTFIG00491-facebook-calme-la-bourse-en-multipliant-les-pubs-sur-mobile.php

Document 8 A

Document 8 B

Document 8 C

Document 8 E

Document 8 D

A partir des documents 2 et 8, quelles sont les NTIC? Quelle est leur poids aujourd’hui dans les médias? Quelle place donnent-elles à l’opinion publique?

Correction de la synthèse

La crise de mai 1968 a révélé le fait que l’opinion publique était complètement phagocytée par les médias sur lesquels De Gaulle avait la mainmise. Les Français demandent l’indépendance de ces médias, une plus grande variété permettant d’exprimer la diversité des points de vue. Aujourd’hui, les moyens de s’informer sont multiples et permettent à tous de s’exprimer par le biais notamment des réseaux sociaux. Toutefois, la naissance d’Internet en 1990 montre qu’il faut constamment vérifier la source des informations pour ne pas risquer d’être désinformé. Comment les médias, le monde politique et l’opinion publique interagissent-ils de plus en plus fortement depuis la fin des années 60?

I La fin des années 60 ou l’hégémonie du média télévisuel: vers une recomposition du paysage médiatique.

1) La télévision: un instrument de personnification du pouvoir ou de pluralisme politique? GDG critiqué pour avoir utilisé voire abusé des médias et notamment de la télévision, voir doc 6, afin de mesurer son aura sur

l’opinion publique, la popularité de son gouvernement et de ses mesures. C’est le premier président a utilisé avec autant de force les médias qui à l’époque sont contrôlés par l’Etat.

Toutefois, Jean-Paul Sartre dans son article intitulé « Le choc en retour », paru dans Le Nouvel Observateur, le 8 décembre 1965 montre que cette volonté de GDG d’instrumentaliser les médias s’est retourné contre lui lors de la période de campagne présidentielle puisque grâce à la télévision, l’opinion publique française a pu découvrir le visage des autres candidats. Ces derniers ont pu ainsi communiquer leurs idées, critiquer GDG, ce qui était une nouveauté et montrer qu’ils étaient plus jeunes que le président sortant. C’est ainsi que le philosophe et homme de lettres explique la mise en ballotage de GDG par François Mitterrand. En somme la télévision aurait réussi à ouvrir le débat des idées et à faire vivre la démocratie et donc le multipartisme.

2) La diversité des chaînes privées crée un espace hyper concurrentiel. Diversité des chaînes (Doc 1) depuis fin des années 60 et chaînes privées de plus en plus nombreuses renforcée depuis 2005 par la

naissance de la TNT. L’image a un rôle de plus en plus notable. Elle est mobile et maintient l’attention en raison des changements d’image. Croissance du rôle de la télévision. L’opinion passe de manière hebdomadaire environ 3h20 devant la télévision. Doc 2

3) Assiste-t-on à une dépolitisation de l’opinion publique avec l’expansion des newsmagazines? Baisse considérable de la presse quotidienne doc 2 Parallèlement augmentation de la presse newsmagazine qui utilise les reportages photos et qui place la vie privée des hommes

politiques sur le devant de la scène et de l’actualité française: divorce de Cécilia Sarkozy ou découverte de Mazarine, la fille cachée de François Mitterrand: doc 5 A et B. Erosion de l’image des hommes politiques et notamment des présidents.

II Les sondages dans la « nouvelle démocratie »: un acteur qui transforme les relations médias/ opinion publique / monde politique.

1) Le principe du sondage. Les instituts de sondages constituent un échantillon censé être représentatif d'une certaine couche ou de toutes couches de la population. Ils posent différentes questions relatives à un sujet donné puis analysent de façon quantitative et qualitative l'état d'esprit, le positionnement, les interrogations ou les intentions de l'ensemble de la population ou d'une population à un moment donné. Doc 6 De nombreux instituts de sondage se sont développés dont les plus connus sont IPSOS, BVA, CSA et IFOP. Doc 7 1ers sondages par Jean Stotzel créateur IFOP pendant 2nde GM.

2) Objectifs des sondages dans un contexte politique et médiatique concurrentiel. A l’origine réclamés par le pouvoir politique dès 1963 . Cela permet de surveiller l’opinion publique, de mesurer sa

popularité, celle de son gouvernement et de ses mesures (GDG). Doc 6 Permettent aussi de s’adapter aux attentes de l’opinion publique en la testant et donc en la connaissant mieux. Doc 6 Dans ce cadre là les hommes politiques ne vont pas hésiter à utiliser des publicitaires pour travailler sur la gestion de

leur image personnelle et de la communication de leurs idées. Ces derniers les encouragent à utiliser les sondages pour parfaire leur discours et leur image. Doc 6

Les médias se font l’écho de ces sondages. Doc 6

3) Les sondages: un baromètre dont il faut se méfier. Loi du 19 juillet 1977: Influence trop l’opinion publique d’où mise en place d’une législation qui interdit leur diffusion

une semaine avant le scrutin et mise en place d’une commission des sondages. Des sondages qui peuvent se tromper avec l’arrivée surprenante au second tour de Jean-Marie Le Pen aux élections

présidentielles de 2002. Ils n’ont pas su refléter la réalité des intentions de votes des Français. La seconde est que les médias traditionnels, qui relaye à outrance les résultats de ces sondages, ont très certainement joué sur les indécis et ont largement favorisé l'abstention au cours de ce premier tour de l'élection. La structure médiatique a-t-elle joué un rôle dans cette situation, les débats restent encore ouverts aujourd'hui. L’actualité fondée sur des faits divers traduisant l’insécurité juste avant le premier tour a pu faire pencher un électorat indécis du côté d’un vote FN.

III Depuis 1990, l’hégémonie des réseaux sociaux recompose les rapports entre médias, sphère politique et opinion publique.

1) Internet: une révolution dans les NTIC.

1990: ouverture d’Internet au public.

Le moteur de recherche Google permet d’ouvrir l’espace de l’information et de la communication à une échelle planétaire.

Problème de la source qui doit être vérifiée pour éviter la désinformation.

Apparition du courrier électronique qui permet une instantanéité de la communication.

Avec You Tube possibilité de consulter en ligne des vidéos, des films et des émissions de toutes sortes.

2) Internet permet l’émergence de réseaux sociaux ayant une puissance considérable.

La possibilité de créer des blogs personnalisés garantissant une libre expression. Ces blogs peuvent être alimentés régulièrement par son propriétaire qui y poste des informations. Les visiteurs peuvent donner leurs impressions en laissant des commentaires. Doc 8 E

Twitter: réseau social permettant d’envoyer des messages instantanés, de 140 caractères maximum, appelés tweets (gazouillis). Doc 8C.

Facebook: se créer un compte Facebook permet de livrer des informations nombreuses à « ses amis » et « connaissances » et de partager également leurs informations. Doc 8A. L’action Facebook n’a de cesse de progresser.

3) Les réseaux sociaux: un nouvel enjeu pour la sphère politique cherchant à influencer l’opinion publique.

Les réseaux sociaux sont aujord’hui investis par la sphère politique. C’est un instrument de conquête du pouvoir pendant les campagnes électorales. On y trouve les programmes des candidats, les débats par médias interposés et même des éléments de vie personnelle: la nouvelle vie de Sarkozy est sur Facebook doc 8

Mais les réseaux sociaux diffusent à une vitesse extraordinaire et à un très grand nombre de personnes des informations comme le message de soutien lancé par Valérie Trierweiler au candidat PS qui s’opposait à Ségolène Royal, ancienne femme de François Hollande compagnon actuel de Valérie Trierweiler.

En guise de conclusion

POUVOIR POLITIQUE

Crise politique

OPINION PUBLIQUE

MEDIAS DE MASSE Depuis la fin du XIXème siècle à aujourd’hui: vers une diversification.

Forment et influencent Influence

Peut et veut contrôler

Cherche à influencer et cherche à répondre aux attentes en connaissant l’opinion publique

Influence par ses attentes

Les influences réciproques du pouvoir politique, des médias et de l’opinion publique

Opinion publique et médias: des courants de pensée aux réseaux sociaux?

La presse écrite

quotidienne nationale et

régionale

La radio La télévision

1890 1950 1920 1990 2012

Le multimédia

Aides l’Etat à la presse écrite. Essor des grands groupes privés multimédias. Urbanisation et équipements des ménages.

Essor des agences de presse, des magazines, des

actualités cinématographiques

Essor des news magazines et des radios périphériques

Développement des chaînes privées de radio et de

télévision, de l’Internet et du téléphone portable

Economie et société

Médias

Crise de la

presse écrite et

communication participative

La presse nourrit le débat

(affaire Dreyfus)

La radio amplifie l’événement et mobilise les

courants (2de GM, Mai 68)

La télévision frappe les sensibilités par l’image (Rainbow Warrior, 21 avril 2002);

l’Internet accélère les flux d’informations

Bulle Informative et croissance des

particularismes sociaux.

http://www.ac-paris.fr/portail/jcms/p1_542375/medias-et-opinion-publique-dans-les-grandes-crises-politiques-depuis-l-affaire-dreyfus-histoire-tle-es-l

Evolutions

Opinion et crises

Conclusion et révisions

Consigne: complétez après l’avoir recopié le tableau

comparatif ci-dessous.

L’Affaire Dreyfus

La seconde Guerre Mondiale

La crise de mai 1968

Problématique

Quel est le contexte politique et social de la crise?

Quel(s) média(s) existe(nt)?

Quel est le poids de chaque média?

Comment les médias se positionnent-ils par rapport aux enjeux de la crise?

Quel est l’état de l’opinion au moment de la crise?

Conclusion répondant à la problématique. Comment les médias et l’opinion publique peuvent-ils être une composante de la vie politique et sociale en France?

Lexique

Notions

Opinion publique: L’expression désigne l’ensemble des convictions, des jugements et des valeurs d’une société à une époque donnée. Les médias de masse, qui informent les citoyens et favorisent les débats contradictoires, contribuent à former l’opinion publique. Mis au point dans les années 1930 et fort répandus par la suite, les sondages ont l’ambition de mesurer l’opinion publique. Médias de masse: L’expression désigne les médias qui ont une audience suffisamment large pour toucher un large public dans une société démocratique. Les médias de masse sont la presse (dès le milieu du XIXe siècle), la radio à partir des années 1920, la télévision à partir des années 1950, Internet depuis les années 1990. Crise politique: Moment critique dans l’évolution d’un régime politique. Plus ou moins régulièrement, des crises politiques ébranlent la vie politique et sociale de la nation. Les médias peuvent révéler les crises politiques, les nourrir en informant l’opinion, les provoquer aussi parfois lorsqu’ils se trouvent être compromis avec le pouvoir. Liberté de presse: droit d’écrire et de publier librement. Selon la loi du 29 juillet 1881, les fausses nouvelles peuvent être poursuivies seulement si on prouve leur caractère intentionnel. Presse d’opinion: presse qui diffuse des idées partisanes et cherche à influencer le débat politique. Intellectuel: terme généralisé pendant l’affaire Dreyfus pour désigner les écrivains qui expriment leur opinion en public et cherchent à peser sur l’opinion et la vie politique.

Vocabulaire Censure : atteinte à la liberté d’expression pouvant émaner d’une autorité politique ou religieuse -Déontologie : ensemble de règles et de conduites éthiques qui guident une activité professionnelle -Journalisme d’investigation : pratique journalistique qui consiste à mener en toute indépendance des recherches approfondies sur un thème précis afin de faire éclore une vérité. -Sondage d’opinion : méthode statistique par laquelle, à partir de la constitution et de l’analyse d’un échantillon de la population questionnée sur un thème, on entend rendre compte de l’opinion publique à un instant donnée. Blog: site personnel sur Internet alimenté par les billets de son auteur et les commentaires des lecteurs. Newsmagazine: magazine hebdomadaire illustré traitant l’actualité sous forme de dossiers, de reportages, d’entretiens et d’analyses (L’Express, Le Nouvel Observateur, Le Point). ORTF: Office de la radio télévision française. Fondé en 1964, il regroupe des chaînes audiovisuelles publiques. Il est dissous en 1974, mais l’Etat conserve le monopole de sa diffusion jusqu’en 1981. Radio libre: Jusqu’en 1981, station basée en France et émettant de manière clandestine. Twitter: réseau social permettant d’envoyer des messages instantanés, de 140 caractères maximum, appelés tweets (gazouillis). Radio périphérique: radio émettant en France depuis un émetteur étranger, afin de contourner le monopole d’Etat. Les plus célèbres sont Radio-Luxembourg (1931), Radio Monte-Carlo (1943) et Europe 1 (1955).