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Médicaments essentiels et technologies de santé de base pour les maladies non transmissibles : Vers un ensemble de mesures visant l’amélioration de l’accès équitable dans les États Membres Document de consultation de l’OMS 2 juillet 2015

Médicaments essentiels et technologies de santé de base pour les

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Médicaments essentiels et technologies de santé de base pour les

maladies non transmissibles : Vers un ensemble de mesures visant

l’amélioration de l’accès équitable dans les États Membres

Document de consultation de l’OMS

2 juillet 2015

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© Organisation mondiale de la Santé 2015

Tous droits réservés.

Le présent document de consultation ne présente pas les positions officielles de l’Organisation

mondiale de la Santé. Il permet d’examiner les opinions des parties intéressées sur la question. Les

références aux partenaires internationaux sont uniquement des suggestions et ne constituent ou

n’impliquent en aucune manière l’endossement du présent document de consultation. L’Organisation

mondiale de la Santé ne garantit pas l’exhaustivité et l’exactitude des informations contenues dans la

présente publication et ne saurait être tenue responsable de tout préjudice subi à la suite de son

utilisation.

Les appellations utilisées dans la présente publication et la présentation des données qui y figurent

n’impliquent de la part de l’Organisation mondiale de la Santé aucune prise de position quant au statut

juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs

frontières ou limites. Les lignes en pointillé sur les cartes représentent des frontières approximatives

dont le tracé peut ne pas avoir fait l’objet d’un accord définitif. La mention de firmes ou de produits

commerciaux spécifiques ne signifie pas que ces firmes et ces produits commerciaux sont agréés ou

recommandés par l’Organisation mondiale de la Santé, de préférence à d’autres firmes ou produits

commerciaux mentionnés de nature analogue. Sauf erreur ou omission, une majuscule initiale indique

qu’il s’agit d’un nom déposé.

L’Organisation mondiale de la Santé a pris toutes les précautions idoines pour vérifier les

informations contenues dans la présente publication. Toutefois, le matériel diffusé est publié sans

aucune garantie, expresse ou implicite. La responsabilité de l’interprétation et de l’utilisation dudit

matériel incombe au lecteur. En aucun cas, l’Organisation mondiale de la Santé ne saurait être tenue

responsable de tout préjudice subi à la suite de son utilisation.

La mention de droits d’auteur suivante est applicable : http://www.who.int/about/copyright/fr/

3

Table des matières

Remerciements ......................................................................................................................... 4

1. Objectifs ............................................................................................................................ 5

2. Contexte ............................................................................................................................ 6

3. Obstacles à l’accès aux médicaments essentiels et aux technologies de santé de base

pour les MNT............................................................................................................................ 9

3.1 Obstacles liés à la sélection et à l’utilisation rationnelles .......................................... 9

3.2 Obstacles liés aux prix abordables ........................................................................... 11

3.3 Obstacles liés au financement durable ..................................................................... 11

3.4 Obstacles liés aux systèmes de santé et d’approvisionnement fiables ..................... 12

4. Discussion : comment améliorer l'accès aux médicaments et leur abordabilité et

autres technologies de la santé pour les MNT dans les États Membres ........................... 13

4.1 Promotion des efforts mondiaux durables afin d'accroître la couverture, le

financement et l'efficacité des dépenses pour les MNT ....................................................... 13

4.2 Aide aux États Membres dans le processus d’évaluations nationales en vue de la

cartographie de l'état des médicaments et autres technologies de la santé pour les MNT... 14

4.3 Élaboration et mise en œuvre des lignes directrices et politiques standard relatives à

la promotion de la gestion des MNT axée sur des preuves dans les États Membres ........... 16

4.4 Coordination des plateformes de l’OMS pour faciliter l’échange d’informations sur

la qualité et la tarification afin de soutenir les processus d’approvisionnement en

médicaments et autres technologies de la santé pour les MNT ........................................... 17

4.5 Appui au renforcement des capacités dans les États Membres pour atteindre les

besoins précis prévus pour les médicaments et les technologies pour les MNT ................. 18

4.6 Assurance de la disponibilité des médicaments et technologies de qualité pour les

MNT à travers le renforcement des autorités réglementaires dans les États Membres ....... 19

4.7 Sensibilisation sur l’accès aux médicaments essentiels et technologies de santé de

base pour les MNT aux niveaux mondial, régional et national ........................................... 19

4.8 Renforcement du corpus de données relatives aux interventions rentables en vue de

l’amélioration de l’efficacité, la disponibilité des médicaments et leur accessibilité et

technologies pour les MNT dans les États Membres ........................................................... 21

Annexe 1. MNT et leadership mondial au cours des cinq dernières années .................... 23

Annexe 2. Rapports de situation sur les médicaments essentiels et autres technologies de

santé pour les MNT ................................................................................................................ 25

Annexe 3. Bibliographie ........................................................................................................ 28

4

Remerciements

Ce document de consultation est le produit d’une initiative de collaboration qui implique le

département Maladies non transmissibles et santé mentale, le département Systèmes et

Services de santé, et d’autres organes de l’Organisation mondiale de la Santé.

La principale équipe chargée de l’élaboration du présent document est constituée de :

Onyema Ajuebor, Cornelis De Joncheere, Gilles Forte, Cécile Macé, Bente Mikkelsen et

Yasuyuki Sahara.

Des contributions ont également été fournies par le Comité de pilotage OMS de la lutte

contre les MNT. Les membres du Comité de pilotage sont les suivants : Shambhu Acharya,

Nick Banatvala, Douglas Bettcher, Francesco Branca, Oleg Chestnov, Lanka Dissanayake,

Chris Dye, Gauden Galea, Renu Garg, Enrique Gil, Asmus Hammerich, Anselm Hennis,

Jafar Hussain, Samer Jabbour, Francis Kasolo, Etienne Krug, Yunguo Liu, Knut Lonnroth,

Tigest Mengestu, Susan Mercado, Bente Mikkelsen, Shekhar Saxena et Meindert Onno Van

Hilten.

Nous tenons également à remercier particulièrement les membres suivants du siège de l’OMS

et des bureaux régionaux et de pays de l’OMS pour leur contribution, leur soutien et leurs

conseils : Virginia Arnold, Peter Beyer, Ashley Bloomfield, Brenda Bolanos, Tarun Dua,

James Fitzgerald, Kathleen Holloway, Rufina Latu, Belinda Loring, Vladimir Poznyak,

Gojka Roglic, Ruitai Shao, Hai-Rim Shin, Andreas Ullrich, Cherian Varghese et Adriana

Velasquez.

Nous exprimons nos remerciements à toutes les personnes ci-dessous mentionnées pour leur

soutien et leurs contributions à l’élaboration du présent document : Douglas Ball, David

Beran, Vibhu Garg, Alexandra Grant, Jane Robertson et Arne-Petter Sanne.

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1. Objectifs

1. Les principaux objectifs de ce document sont les suivants :

Décrire certains des écueils rencontrés par les États Membres en ce qui concerne

l’accès aux médicaments et aux technologies de santé de base pour les maladies non

transmissibles (MNT) en rapport avec la réalisation de l’objectif volontaire 9 du Plan

d’action mondial de l’OMS pour la prévention et la lutte contre les maladies non

transmissibles de 2013-2020, qui stipule que : « Une disponibilité de 80% des

technologies de bases et médicaments essentiels abordables, génériques compris, sont

nécessaires pour traiter les principales maladies non transmissibles dans les

établissements des secteurs publics et privés ».

Présenter des idées sur la manière dont l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et

les parties prenantes concernées peuvent soutenir les États Membres dans

l’amélioration de l’accès aux médicaments essentiels et aux technologies de santé de

base afin de réaliser les objectifs mondiaux liés aux MNT.

Stimuler et solliciter des réactions à travers des questions pour servir de tremplin au

travail de l’OMS sur la manière de soutenir les États Membres à améliorer l’accès aux

médicaments essentiels et aux technologies de santé de base en vue de mieux lutter

contre les MNT.

6

2. Contexte

2. En 2012, les maladies non transmissibles étaient responsables de plus de 16 millions

de décès prématurés (moins de 70 ans). La majorité (82%) de ces décès prématurés est

survenue dans des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire.

3. Améliorer l'accessibilité, l'abordabilité, la disponibilité, la sécurité et la responsabilité en

matière d’utilisation des médicaments et de la technologie nécessite non seulement la sensibilisation

et la réponse des gouvernements nationaux, mais aussi de l'industrie, des institutions académiques, des

professionnels de la santé, des organisations non gouvernementales (ONG), des agences de

financement, des organisations des patients et de la population en général. Le rôle du gouvernement

est de réunir ces intervenants afin de régler le problème, et de fournir des mesures incitatives aux

parties prenantes dans le but d'accélérer la mise en œuvre de nouvelles politiques. Fournir un soutien

et des mesures incitatives pour encourager l'utilisation des technologies de l'information par des

moyens novateurs peut permettre de créer de nouvelles opportunités de lutte contre les maladies non

transmissibles.

4. Afin d’intensifier les efforts nationaux de lutte contre le fardeau des MNT, la soixante-

sixième Assemblée mondiale de la Santé a approuvé le Plan d'action mondial de l'OMS pour la

prévention et la lutte contre les maladies non transmissibles de 2013-2020 (résolution WHA66.10).1

Le Plan d'action mondial pour la prévention et la lutte contre les MNT propose un changement de

paradigme en fournissant une feuille de route et un menu d'options stratégiques pour les États

Membres, l'OMS, d'autres organismes des Nations Unies et des organisations intergouvernementales,

les ONG et le secteur privé, qui permettront, une fois mis en œuvre de manière collective entre 2013

et 2020, d’atteindre les 9 objectifs volontaires mondiaux, notamment celui d'une réduction relative de

25% de la mortalité prématurée due aux maladies non transmissibles d’ici à 2025. Ces interventions

sont énoncées dans l'Annexe 3 du Plan d'action mondial pour la prévention et la lutte contre les

maladies non transmissibles de 2013-2020.

5. L'OMS a recommandé une série d'interventions politiques à faible coût pour améliorer l'accès

aux interventions de soins de santé de base, y compris les médicaments essentiels et les technologies

médicales abordables et nécessaires pour la détection précoce et le traitement en temps opportun des

MNT. La prévention et les interventions de soins de santé constituent toutes deux d'excellents

investissements économiques. Ces interventions ont été évaluées en tenant compte de quatre critères

clés : (a) l'impact pour la santé ; (B) le rapport coût-efficacité ; (C) le coût de mise en œuvre ; et (d) la

faisabilité de l'extension, en particulier dans les pays à ressources limitées. Le coût cumulé estimé de

la mise en œuvre des meilleurs achats axés sur la population et sur les personnes pour les MNT sur la

période 2011-2025 est de 170 milliards de dollars, pour une moyenne de 11,4 milliards de dollars par

an.2 D'autre part, si les activités devaient se poursuivre comme d’habitude, l'estimation de la

production cumulée perdue en raison des quatre principales maladies non transmissibles (maladies

1Global Action Plan for the Prevention and Control of Noncommunicable Diseases 2013–2020:

http://www.who.int/nmh/publications/ncd-action-plan/en/.

2 Bien que non calculées comme des interventions axées sur la population dans le plan d’extension, la

disponibilité et l’abordabilité accrues de la thérapie de substitution de la nicotine peuvent indirectement

permettre d’éliminer les facteurs de risque de la consommation du tabac, soulignant ainci l’importance des

médicaments essentiels et des technologies de santé de base pour la lutte contre les MNT dans le cadre des axées

sur la population.

7

cardio-vasculaires, diabète, maladies respiratoires chroniques et cancers) dans les pays en

développement entre 2011 et 2025 est de 7 milliards de dollars.

6. Les interventions de nature individuelle pour la prévention et la lutte contre les maladies non

transmissibles exigent implicitement un accès équitable aux médicaments essentiels et aux

technologies de santé de base pour réussir. Il s’agit des points suivants :

La fourniture de services de conseils et de la polychimiothérapie (y compris le contrôle de la

glycémie pour le diabète sucré) aux personnes qui ont eu une attaque cardiaque ou un AVC,

et aux personnes présentant un risque élevé (> 30%) de maladie cardiovasculaire dans les 10

prochaines années;

Un traitement à l’aspirine de l’infarctus aigu du myocarde;

La prévention du cancer du foie grâce à la vaccination contre l'hépatite B;

La prévention du cancer du col de l’utérus grâce au dépistage (inspection visuelle à l'acide

acétique) et le traitement des lésions précancéreuses.

Les interventions axées sur la population comprennent des actions visant à lutter contre le tabagisme,

la consommation nocive d'alcool, les régimes alimentaires malsains et l'inactivité physique.

7. Les médicaments essentiels et les technologies de santé de base pour les maladies non

transmissibles sont définis par le Plan d'action mondial de l'OMS pour la prévention et la lutte contre

les maladies non transmissibles. Le Plan inclut une liste minimale de médicaments et de technologies

approuvés par les États Membres. La liste comprend :

Médicaments : au moins de l’aspirine, une statine, un inhibiteur de l'enzyme de conversion de

l'angiotensine, un diurétique thiazidique, un inhibiteur de canaux calciques à action prolongée,

la metformine, l'insuline, un bronchodilatateur et un inhalateur de stéroïdes;

Technologies : au moins un dispositif de mesure de la pression artérielle, une balance, un

glucomètre et un dispositif de mesure du taux de cholestérol avec bandes et des bandelettes

d’analyse d’urine pour le dosage de l’albumine.

8. Notez également que ce document considère, et se réfère parfois à des médicaments et

d'autres technologies de la santé qui ne sont pas inclus dans la liste minimale, tel que définie par les

spécifications relatives à l'indicateur dans le cadre du suivi mondial du Plan d'action mondial de

l'OMS pour la prévention et la lutte contre les maladies non transmissibles. Ceux-ci incluent, sans

nécessairement s’y limiter, tous les médicaments et autres technologies (y compris ceux présents dans

l'ensemble des interventions essentielles en matière de maladies non transmissibles pour les soins de

santé primaires dans les contextes de faibles ressources3 et les plus récentes Listes modèles OMS des

médicaments essentiels pour adultes et enfants) qui s’appliquent à la prévention, au traitement et à la

lutte contre les maladies non transmissibles, notamment les cancers et les maladies mentales, mais

aussi à l’atténuation de la douleur dans le cadre des soins palliatifs.

9. Suite à la Déclaration de l’Organisation des Nations Unies fixant les Objectifs du millénaire

pour le développement (OMD), les stratégies qui ont porté fruit continuent d’être mises en œuvre pour

élargir l’accès aux médicaments pour le VIH, la tuberculose et le paludisme. Un bon exemple du côté

3 Ensemble d’interventions essentielles de l’OMS en matière de maladies non transmissibles pour les soins de

santé primaires dans les contexte de faibles ressources :

http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/133525/1/9789241506557_eng.pdf?ua=1.

8

de la demande est le rôle important joué par une société civile dynamique dans la série de

négociations avec le secteur privé et d'autres intervenants clés qui ont abouti à l'accès à des

traitements antirétroviraux très actifs et plus abordables. L’utilisation de financements innovants pour

réunir les opérations d’achats à travers des partenariats public-privé mondiaux, notamment le Fonds

mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (FMSTP) et la GAVI Alliance4, s’est

avéré un outil efficace pour accroître l'offre et atteindre plus de patients avec un traitement approprié

(par exemple, la thérapie antirétrovirale et les vaccins dans le cas du Fonds mondial et la GAVI

Alliance, respectivement). UNITAID a également contribué à élaborer les interventions sur le marché

grâce à un financement innovant qui utilise des instruments tels que les taxes sur les billets d'avion.

Ces mesures pratiques ont contribué à accroître le financement très nécessaire pour les projets et l'aide

aux pays. Toutefois, il existe une autre question à laquelle s’attaquer : l’avancement de la recherche et

du développement pour de nouveaux diagnostics et traitements plus efficaces en termes de coûts et

appropriés pour une utilisation dans des contextes de faibles ressources. Grâce au travail des

organisations à but non lucratif comme la Foundation for Innovative New Diagnostics (FIND) et

le Medicines for Malaria Venture (MMV), en collaboration avec un large éventail de partenaires et

d’acteurs, la découverte, la diffusion et la mise en œuvre de nouvelles méthodes de diagnostic et de

traitement (par exemple, des diagnostics plus efficaces de la tuberculose et de nouveaux médicaments

pour le traitement du paludisme) ont considérablement été améliorés. Les leçons tirées de l'innovation

s’étendent également à l’élaboration d’une formule et d’un ensemble appropriés pour augmenter

l'acceptabilité du patient et répondre à des sous-populations spécifiques. Pour les maladies

transmissibles, par exemple, les femmes et les enfants ont largement bénéficié de plus de produits de

santé faciles à utiliser, allant des kits de test diagnostique par l’utilisateur aux médicaments.

10. La mise en œuvre complète de la couverture de santé universelle a été identifiée comme une

étape clé de la lutte contre le fardeau des maladies non transmissibles en général. La mise en œuvre de

la couverture universelle requiert un système de santé solide et efficace capable de fournir des

services de qualité pour un large éventail de priorités de santé des pays. Cela nécessite des systèmes

de financement de la santé qui collecte suffisamment de fonds pour la santé, l'accès aux médicaments

essentiels, la bonne gouvernance et les informations de santé, les services axés sur les personnes, et un

personnel de santé bien formé et motivé.

Question 1

Quelles leçons peut-on tirer des programmes d'accès pour les Objectifs du millénaire pour le

développement qui sont pertinents pour l'accès aux médicaments essentiels et aux technologies de

santé de base pour les maladies non transmissibles, aux niveaux mondial, régional et national ?

Y a-t-il des exemples précis de meilleures pratiques et d’études de cas réussies sur les initiatives

menées par les pays pour améliorer l'accès aux médicaments essentiels et aux technologies de santé de

base pour les maladies non transmissibles ?

Quels ont été les facteurs de réussite déterminants de ces initiatives ?

4 GAVI Alliance, également appelée Gavi, l’Alliance pour les vaccins ; anciennement « l’Alliance Globale pour

les Vaccins et l’Immunisation ».

9

3. Obstacles à l’accès aux médicaments essentiels et aux

technologies de santé de base pour les MNT

11. Les résultats de la recherche indiquent qu'il existe des obstacles importants à l'accès équitable

aux médicaments essentiels et aux technologies de santé de base pour les maladies non transmissibles.

Il a été constaté que l'usage rationnel des médicaments permet de réduire considérablement le fardeau

des maladies non transmissibles dans de nombreux pays. Malgré cette réalité, les médicaments

essentiels restent indisponibles dans le secteur public et sont souvent trop chers dans le secteur privé

de nombreux pays, en particulier les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. La disponibilité

réduite et le coût élevé semblent être le résultat des faiblesses systémiques au sein des systèmes de

santé, y compris les inefficacités, les inégalités, le manque de couverture et l'insuffisance des

investissements. Le niveau nécessaire de coordination pour réaliser l'action réellement nécessaire,

pangouvernementale, multisectorielle et intersectorielle est absent dans de nombreux pays. Le cadre

de l'OMS pour l'accès aux médicaments essentiels avec ses quatre éléments clés - la sélection et

l'utilisation rationnelle des médicaments essentiels, les prix abordables, le financement durable et les

systèmes de santé et d'approvisionnement fiables - fournit un aperçu structurel pour permettre un

accès adéquat aux médicaments, et remédier aux obstacles qui pourraient restreindre de tels accès. Les

obstacles à l'accès aux médicaments essentiels et aux technologies de santé de base pour les troubles

mentaux et neurologiques sont similaires à ceux des quatre principales maladies non transmissibles,

comme illustré dans le tableau 1.

3.1 Obstacles liés à la sélection et à l’utilisation rationnelles

12. La sélection appropriée des médicaments et autres technologies est une étape très importante

de la gestion efficace de l’approvisionnement en médicaments et de la définition des principaux

avantages dans les pays. Les pays ont encore des niveaux variés de différence entre leurs listes de

médicaments essentiels, d'approvisionnement et de remboursement. Dans certains cas, une différence

significative est notée entre les médicaments disponibles sur les listes des pays et celles

recommandées par la Liste modèle OMS des médicaments essentiels. En outre, l'utilisation inadéquate

d'outils fondés sur des preuves, tels que l'évaluation des technologies de santé pour éclairer les

décisions de sélection de l'incorporation des médicaments et des technologies, peut entraîner un

gaspillage des ressources et une accessibilité et une disponibilité réduites.

13. La mise en œuvre inefficace et la sous-utilisation des lignes directrices et politiques de

traitement et de prévention des MNT peuvent entraîner une mauvaise prise en charge clinique des

patients. La faible disponibilité des technologies de santé de base pour diagnostiquer et traiter les

MNT peut également avoir un impact négatif sur la prise en charge clinique des MNT. La chronicité

de la prise de plusieurs médicaments, en particulier pour les MNT présentant des comorbidités, fait

peser un poids supplémentaire sur le patient pour le maintien du respect. La formulation et le

conditionnement des médicaments pour les MNT conçus pour faciliter le respect de la prise des

médicaments ne sont pas encore courants, ce qui peut entraîner une réduction de l'acceptabilité des

médicaments par les patients.

10

Tableau 1. Obstacles à l'accès aux médicaments essentiels et aux technologies de santé

de base (selon le cadre d’accès de l’OMS)

Sélection et utilisation rationnelles des médicaments essentiels

Problèmes liés à la mauvaise utilisation de l'évaluation des technologies de santé dans le cadre

de la prise de décision pour l'achat de médicaments

Manque d'harmonisation entre les médicaments essentiels, les marchés et les listes de

remboursement dans les pays

Mise en œuvre inefficace et mauvaise utilisation des directives thérapeutiques standard

Non-respect des bonnes pratiques de prescription

Faible acceptabilité par les patients entraînant un non-respect

Prix abordables

Utilisation sous-optimale des politiques générales

Asymétrie de l’information sur le marché

Marges et taxes élevées

Concurrence réduite en matière de production, entraînant des monopoles sur le marché – un

obstacle pour l’accès équitable à l’insuline

Prix élevés en raison des droits de propriété intellectuelle pour les médicaments encore sous

brevet

Structures civiles faibles pour les mesures de sensibilisation et de responsabilisation pour les

programmes des MNT

Financement durable

Questions de la définition des priorités en matière de gouvernance pour la santé

Mise en œuvre lente/partielle de la couverture de santé universelle

Dépenses publiques inefficaces pour les MNT

Insuffisance du financement des programmes des MNT

Systèmes de santé et d'approvisionnement fiables

Systèmes de santé déficients et chaîne d'approvisionnement

Mauvaise utilisation de la répartition des risques et des mécanismes de partage

Systèmes de surveillance et de gestion de l’information faibles

Structures d’assurance qualité faibles dans les pays

Capacité réduite de prévision des besoins de la population

Manque de connaissances sur la gestion des chaînes d’approvisionnement

Réglementation trop stricte, notamment dans le cas de l'accès aux médicaments contrôlés pour

les soins palliatifs

Capacité limitée pour la fabrication locale, en particulier dans les pays à faible revenu et à

11

revenu intermédiaire

Incapacité de réduction des inégalités dans l'accès aux médicaments et autres technologies pour

les MNT

3.2 Obstacles liés aux prix abordables

14. Les taxes élevées et les marges non réglementés visent à accroître l’abordabilité des prix des

médicaments essentiels pour les patients, en particulier dans les établissements de santé privés, où les

prix des médicaments sont généralement plus élevés – même avec de faibles coûts initiaux

d’approvisionnement. L'asymétrie et la partialité de l'information créent aussi des problèmes pour les

structures de tarification. Le caractère inabordable en raison de droits de propriété intellectuelle est

moins un obstacle pour l'accès aux médicaments essentiels pour les MNT. À l'exception du cancer, les

médicaments essentiels pour traiter les trois autres grandes MNT sont obtenus de sources génériques,

notamment les médicaments contre les MNT présents dans la Liste modèle OMS des médicaments

essentiels. Dans ce contexte, il est plus difficile de réaliser des économies dans les cas où les principes

onéreux sont approvisionnés lorsque des médicaments génériques de qualité sont disponibles. Le

problème des médicaments de source unique et donc des prix plus élevés est également susceptible

d'avoir un plus grand impact lorsque les médicaments brevetés sont inclus dans la liste modèle OMS

des médicaments essentiels.

3.3 Obstacles liés au financement durable

15. La mobilisation de financements suffisants pour les médicaments et autres technologies de la

santé, en particulier dans les contextes de faibles ressources, est un énorme défi à relever. Selon les

données du rapport de l’Institut d’information sur la santé (Institute for Healthcare Informatics) sur les

perspectives mondiales relatives aux médicaments à l’horizon 2018 (Global Outlook for Medicines

through 2018), les pays en développement (à l’exception des pays à fusion pharmaceutique)5

représentent environ 12% des dépenses mondiales sur les médicaments. Cette situation a des

répercussions sur l'équité, car les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire portent un important

fardeau disproportionné de maladies transmissibles et non transmissibles. Le financement des

médicaments essentiels et des technologies de santé de base pour les MNT dans les secteurs publics

de nombreux pays est actuellement insuffisant. Ceci pourrait être dû à la faible priorité accordée aux

dépenses en matière de santé et la disponibilité limitée des fonds, en particulier dans les pays à faibles

ressources. Les efforts actuels de nombreux acteurs non-étatiques et des acteurs du secteur privé

capables d’intervenir à la fois financièrement et par d'autres moyens sont encore trop fragmentés pour

susciter la riposte vigoureuse et multipartite nécessaire pour aider les gouvernements à accroître la

disponibilité des médicaments et des technologies de MNT sûrs et abordables. La question de la

protection financière des patients souffrant de maladies chroniques, comme énoncé dans le principe

de la couverture de santé universelle, fait l’objet d’une discussion depuis un certain temps, bien que

les progrès soient lents et inégaux entre les pays. Cette situation est aggravée par le fait que les

5Les pays à fusion pharmaceutique sont définis comme ceux qui ont > 1 milliard de dollars de croissance des

dépenses absolues sur la période 2014–2018 et qui enregistrent un PIB par habitant de moins de 25 000 dollars

en parités de pouvoir d’achat (PPA). Niveau 1: Chine; Niveau 2: Brésil, Inde, Fédération russe ; Niveau 3:

Mexique, Turquie, Vénézuela, Pologne, Argentine, Arabie Saoudite, Indonésie, Colombie, Thaïlande, Ukraine,

Afrique du Sud, Égypte, Roumanie, Algérie, Viêtnam, Pakistant et Nigeria (Rapport de l’Institut IMS : Global

Outlook for Medicines through 2018).

12

médicaments sont souvent en concurrence avec d'autres dépenses importantes des ménages dans de

nombreux pays en développement, où l'accès aux mécanismes de protection contre les risques est

souvent faible ou absent ; dans ce cas, de nombreuses personnes doivent dépenser des sommes

astronomiques ou faire des co-paiements importants pour les médicaments.

3.4 Obstacles liés aux systèmes de santé et d’approvisionnement fiables

16. Il est reconnu que les médicaments et autres technologies de mauvaise qualité causent des

préjudices aux patients, pouvant entraîner un handicap grave ou la mort. Dans les pays à faible revenu

et à revenu intermédiaire, les autorités réglementaires des médicaments et d'autres technologies de la

santé n’ont souvent pas les compétences nécessaires pour surveiller la qualité des produits médicaux

tout au long de leur cycle de vie, y compris de surveiller les activités des entreprises pharmaceutiques

pour assurer la conformité avec les bonnes pratiques de fabrication et d'autres normes qui assurent que

les médicaments fabriqués au niveau local et ceux importés sont de qualité et d’efficacité acceptables.

Actuellement, les mécanismes mondiaux qui effectuent l’assurance de la qualité pour les médicaments

et autres technologies de la santé pour les MNT sont trop peu nombreux et limités en termes

d’éventail de produits gérés et du niveau d'engagement auprès des organismes d’achat dans les pays.

17. Les lois sur les droits de l'homme dans le cadre de la gouvernance et de la réglementation du

système de santé pour favoriser l'accès aux médicaments sont encore trop faibles et ne permettent par

conséquent pas d’offrir une protection efficace aux patients. Par ailleurs, ces lois s’avèrent difficiles à

mettre en œuvre là où elles existent. La réglementation excessivement stricte et la restriction de

l'utilisation des opiacés dans certains milieux cliniques constituent un exemple d’obstacle lié à l'accès

aux médicaments pour les soins palliatifs, en particulier dans les pays à faible revenu et à revenu

intermédiaire. Les patients souffrant de maladies chroniques (cancers, en particulier) qui ont besoin

d'opiacés pour maîtriser la douleur n’ont, par conséquent, souvent pas accès à ces médicaments.

18. Au niveau mondial, la recherche et le développement de nouveaux médicaments rentables

pour lutter contre certaines maladies telles que l'hypertension sont à la baisse par rapport à d'autres

catégories de maladies, principalement en raison de mesures économiques dissuasives résultant de la

disponibilité des médicaments génériques moins chers sur le marché. Bien que l'accès aux

médicaments génériques de qualité assurée puisse être un immense avantage, en particulier pour les

pays à ressources limitées, la capacité locale de production de ces médicaments et d'autres

technologies de la santé pour les MNT sont sérieusement entravés dans les milieux à faibles

ressources, où les besoins sont le plus souvent satisfaits par l'importation.

Question 2

Y a-t-il d'autres obstacles limitant l'accès aux médicaments essentiels et aux technologies de santé de

base pour les MNT qui n’ont pas été mentionnés ci-dessus et qui doivent être pris en compte ?

Quels sont les trois obstacles que vous envisageriez de surmonter ?

13

4. Discussion : comment améliorer l'accès aux et l'abordabilité

des médicaments et autres technologies de la santé pour les

MNT dans les États Membres

4.1 Promotion des efforts mondiaux durables afin d'accroître la couverture, le

financement et l'efficacité des dépenses pour les MNT

19. Les données publiées sur les dépenses exactes de chaque pays en matière de médicaments et

de technologies de la santé pour les MNT en fonction de leurs budgets santé ne sont pas encore très

répandues. En juillet 2014, l'Assemblée générale des Nations Unies a noté que malgré les

engagements à accroître et à hiérarchiser les allocations budgétaires pour traiter les MNT et élaborer,

d'ici à 2013, des politiques nationales multisectorielles et des plans de prévention et de lutte contre les

MNT, seulement 50% des pays avait une telle politique avec un budget interne y associé en 2013. En

outre, le financement pour des efforts nationaux de lutte contre les MNT par des voies bilatérales et

multilatérales reste très limité, et les approches de financement novatrices sont toujours en phase

embryonnaire dans le domaine des MNT.

20. Selon les données récentes sur les dépenses de santé mondiales à l'aide du Système des

comptes de la santé de l'OMS/l’Organisation de coopération et de développement économiques

(OCDE), la République démocratique du Congo a dépensé 41% de ses dépenses courantes de santé

sur les produits pharmaceutiques liés aux troubles mentaux et du comportement et aux affections

neurologiques en 2013. Cette même année, le pays a également dépensé 44% de ses dépenses

courantes de santé sur les produits pharmaceutiques liés aux maladies cardiovasculaires. Cette

tendance des dépenses importantes en produits pharmaceutiques comparée aux dépenses courantes de

santé est également évidente dans d’autres pays en développement. En 2012, aux Philippines, les

MNT constituaient la plus grande part des dépenses, soit 39% des dépenses courantes de santé par

type de maladie. Près de la moitié de toutes les dépenses liée à la fourniture de soins de santé était

constituée par les produits médicaux et pharmaceutiques (43,6%), tandis que la main-d’œuvre

représentait environ un tiers des dépenses. Lorsque l'on compare les données de ces deux pays, les

dépenses des ménages en soins de santé en général représentent 40% et 62,1% des dépenses en

République démocratique du Congo et aux Philippines, respectivement. Les données obtenues dans la

recherche documentaire montrent que les paiements direct importants peuvent être potentiellement

catastrophiques pour les personnes atteintes de MNT. Une étude menée sur 35 pays en développement

a révélé des niveaux significativement plus élevés de dépenses catastrophiques sur les services de

santé chez les personnes atteintes de diabète que les personnes non-atteintes du diabète. Lorsque les

patients des MNT sont incapables d’effectuer ces paiements directs, il existe des preuves selon

lesquelles soit les services ne sont pas du tout utilisés, soit l'observance du traitement est compromise.

Une revue de littérature récente a révélé que les patients atteints de cancer et ceux nécessitant une

hospitalisation pour les maladies cardiovasculaires entraînent les plus hauts niveaux de dépenses

catastrophiques en termes de paiements directs.

21. Le Mécanisme mondial de coordination de l’OMS pour la prévention et la lutte contre les

maladies non-transmissibles (GCM/MNT), en droite ligne avec sa mission, mène des activités qui

contribuent à améliorer l'accès aux médicaments et autres technologies de la santé pour les MNT dans

les États Membres. Grâce à ses groupes de travail 3.1 et 5.1, il aide les États Membres à faciliter un

renforcement de l'engagement du secteur privé et à rechercher les voies et moyens de financer de

manière suffisante la lutte contre les MNT, respectivement. Les rapports préliminaires des réunions

14

des groupes de travail, ainsi que des notes d'orientation et des documents de travail, peuvent être

consultés en ligne sur le site internet du Mécanisme.6

22. Le programme de l'après-2015 prend de l'ampleur, avec des programmes de lutte

contre les MNT qui apparaissent dans les objectifs du programme du développement durable.

Ce programme présentera une fenêtre d'opportunités uniques pour les gouvernements, les

acteurs du développement et les autres parties prenantes pour se fonder sur les progrès des

initiatives existantes afin de financer davantage la mise en œuvre de la couverture de santé

universelle dans les pays. L’amélioration de l'efficacité des dépenses courantes, l'amélioration

de la conformité fiscale et du recouvrement des recettes et le renforcement de l’application

des « taxes sur les vices » sont des mesures qui pourraient aider à mobiliser des fonds

supplémentaires pour la couverture de santé universelle. Cela pourrait avoir un impact massif

sur l’accès accru aux soins et aux médicaments pour les MNT, en particulier parmi les

populations les plus pauvres.

Question 3

Comment les gouvernements peuvent-ils mieux utiliser la collaboration multipartite, y compris le

secteur privé, pour accroître la capacité des pays à améliorer l'accès aux médicaments et autres

technologies de la santé pour les MNT au sein des systèmes de santé ?

De quelles informations supplémentaires les donateurs et les pays ont-ils besoin pour comprendre

l'argument commercial lié au financement de médicaments et autres technologies de la santé pour les

MNT ?

4.2 Aide aux États Membres dans le processus d’évaluations nationales en vue

de la cartographie de l'état des médicaments et autres technologies de la

santé pour les MNT

23. L'accès adéquat et équitable aux médicaments et autres technologies de la santé pour les MNT

sûrs, de qualité et abordables est entravé par des obstacles dans de nombreux pays. Les États

Membres ont besoin de systèmes de surveillance et de collecte de données de routine efficaces pour

identifier et résoudre les problèmes liés à l’offre et la demande, qui affectent l'accès aux médicaments

pour les MNT. Les obstacles liés à l’accès à des médicaments particuliers peuvent exister dans les

systèmes de santé et nécessiter le développement d'outils spécifiques pour fournir des solutions. Par

exemple, la disponibilité et l'accès à des inhalateurs de qualité pour l'asthme à base de stéroïdes est

plus susceptible de constituer un obstacle dans les contextes à faibles ressources en raison du coût de

l'approvisionnement et des lacunes en matière d'expertise technique pour mettre pleinement en œuvre

les mesures d’assurance qualité. En général, une approche systématique qui évalue de façon

stratégique tous les aspects d'un système extensif d'approvisionnement en médicaments et des

technologies de la santé, comme la sélection et l'utilisation rationnelle, la tarification abordable pour

les patients, un financement durable et des systèmes de santé et d'approvisionnement fiables - comme

indiqué dans le cadre de l'OMS pour l'accès aux médicaments essentiels - représente une approche

logique pour entreprendre l'analyse des obstacles.

6Mécanisme mondial de coordination de l’OMS pour la prévention et la lutte des maladies non-

transmissibles :http://www.who.int/global-coordination-mechanism/en/.

15

24. L'OMS soutient les États Membres en fournissant une assistance technique pour renforcer la

collecte de données et la quantification des médicaments et autres technologies de la santé. Afin de

mettre en œuvre l’ensemble des meilleurs achats recommandés de l’OMS, l’outil de l’OMS

visant l’extension de l’action contre les MNT7 peut permettre aux pays de comprendre et

estimer les exigences financières nécessaires aux niveaux national et sous-national et peut

aussi permettre de mettre un prix au niveau mondial. Il peut améliorer les mécanismes de

budgétisation traditionnels dans les pays et fournir des informations aux organismes de

développement et institutions internationales sur les ressources nécessaires pour faire face à

la charge croissante des MNT. En outre, l’outil du protocole d'évaluation rapide pour l'accès à

l'insuline (RAPIA)8 a été testé et utilisé dans plusieurs pays pour évaluer les obstacles du système de

santé qui entravent l'accès aux soins du diabète, y compris la disponibilité et l'abordabilité de

l'insuline, des bandelettes de test de glycémie et des dispositifs de surveillance et autres technologies

de santé nécessaires pour la gestion du diabète. D'autres outils existants qui pourraient également

aider à améliorer la capacité nationale de générer des estimations précises de médicaments pour les

MNT, même si elles ne sont pas spécifiques aux médicaments pour les MNT. L’atelier de validation

des résultats de l’enquête de l’OMS (Service Availability and Readiness Assessment – SARA)9

fournit aux pays un outil de surveillance de la disponibilité des médicaments dans les établissements

publics et privés, y compris des médicaments pour les MNT. Le Bureau régional de l'OMS pour

l'Europe a également élaboré un outil d'évaluation du système de santé qui comprend la disponibilité

des médicaments essentiels comme l'un des éléments constitutifs. Dans les Amériques, l'Organisation

panaméricaine de la santé a créé un outil en ligne – la Regional Platform on Access and

Innovation for Health Technologies (PRAIS en espagnol)10

– qui sert de référentiel pour les

informations sur les prix des médicaments dans les pays de la région. Dans la Région de l'Asie du

Sud-est, l’analyse de la situation des pays en matière de médicaments liés à la prestation des soins de

santé est effectuée tous les quatre ans. Ceci est une nouvelle approche, commencée en 2010, tandis

que les données sur l'approvisionnement en médicaments, la sélection, l'utilisation, la réglementation

et la politique sont systématiquement recueillies (en utilisant un outil développé à cet effet) sur une

période de deux semaines par une équipe de représentants du gouvernement, facilitée par l’OMS. A la

fin de ces deux semaines, un atelier national d'une journée est organisé pour valider les résultats et

élaborer un cadre pour une action coordonnée pour une utilisation par les ministères de la santé et les

partenaires.11

Cette approche identifie les obstacles, priorise les problèmes et permet le

développement des plans d’action coordonnés. Les États Membres ont approuvé cette approche en

7 Scaling up action against NCDs: how much would it cost?

http://www.who.int/nmh/publications/cost_of_inaction/en/.

8Protocole d’évaluation rapide pour l’accès à l’insuline (RAPIA) : évaluation à plusieurs niveaux (macro, meso

and micro) des différents éléments qui influencent l’accès aux soins du siabète.

9 Service Availability and Readiness Assessment (SARA): an annual monitoring system for service

delivery:http://www.who.int/healthinfo/systems/sara_implementation_guide/en/

10Regional Platform on Access and Innovation for Health Technologies: http://prais.paho.org/rscpaho/.

11Les rapports de pays sont pbliés sur le site Internet du Bureau régional de l’OMS pour l’Asie du sud-est :

http://www.searo.who.int/entity/medicines/country_situational_analysis/en/. Le rapport sur la consultation

régionale en 2013 sur cette approche peut être consultée en ligne sur le lien

http://www.searo.who.int/entity/medicines/documents/reort_regional_consultation_effective_management_of_

medicines/en/.

16

adoptant la résolution SEA/RC66/R7 sur la gestion efficace des médicaments. La boîte à outils de

l'OMS sur l'accès aux médicaments et aux technologies pour les MNT12

contient un répertoire d'outils

qui pourraient être mises en œuvre au niveau des pays dans le cadre de l’amélioration de l’accès aux

médicaments et autres technologies de la santé. À l'avenir, la boîte à outils sera développée pour

inclure des outils nationaux et régionaux de l’OMS nécessaires pour lutter contre les MNT.

Question 4

Les États Membres jugent-ils nécessaire de développer un outil d'évaluation des obstacles sur les

MNT ?

Quels sont les outils d'évaluation que les pays et les partenaires utilisent déjà et qui pourraient être

adaptés pour l’évaluation des obstacles pour les MNT ?

4.3 Élaboration et mise en œuvre des lignes directrices et politiques standard

relatives à la promotion de la gestion des MNT axée sur des preuves dans

les États Membres

25. L’élaboration et la mise en œuvre des lignes directrices standard axées sur des

preuves est un élément clé de la promotion de la gestion des MNT axée sur des preuves dans

les États Membres. Afin d’orienter les pays dans le cadre de la prévention, du traitement, des

soins palliatifs et de la lutte efficaces contre les principales MNT, l’OMS a mis en place un

ensemble d’interventions liées aux MNT pour des soins primaires dans des contextes de

faible ressources (PEN).13

Les interventions PEN incluent les lignes directrices et les

protocoles de traitement, ainsi qu’une liste des médicaments essentiels et technologies de

base pour les MNT. Avec une mise en œuvre rapide, le PEN de l’OMS a le potentiel

d’améliorer les normes de gestion pour la gestion des soins primaires des principales MNT au

niveau national, permettant ainsi de réduire la charge des MNT. De même, en ce qui concerne

les troubles mentaux et neurologiques, et ceux liés à la consommation d’alcool, l’OMS a

élaboré le guide des interventions mhGAP pour les troubles mentaux et neurologiques et ceux

liés à la consommation d’alcool dans des contextes de santé non spécialisés. Ces

interventions incluent un ensemble complet d’interventions fondées sur des preuves pour ces

troubles prioritaires.14

Il est important de remédier aux problèmes du premier niveau de soins

dans les systèmes de santé afin de réduire la charge des MNT. Ces programmes du premier

niveau des soins doivent être suivis avec des lignes directrices secondaires et tertiaires

appropriées, plus particulièrement pour les cancers. Le manuel sur le diagnostic précoce et le

traitement des cancers chez l’enfant, publié récemment, est un exemple d’un outil qui traite

12

Boîte à outils de l’OMS surr l’accès aux médicaments essentiels et technologies de santé pour les MNT :

http://www.who.int/nmh/ncd-tools/target-9/en/.

13Ensemble d’interventions de santé liées au MNT pour des soins de santé primaires dans des contextes de faible

ressource : http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/133525/1/9789241506557_eng.pdf?ua=1.

14Guide d’interventions mhGAP sur les troubles mentaux, neurologiques et liés à la consommation d’alcool dans

des contextes de santé non spécialisés :

http://www.who.int/mental_health/publications/mhGAP_intervention_guide/en/.

17

de la détection précoce et de la référence de cas suspects de cancers chez l’enfant au premier

niveau de soins.15

Les initiatives visant la promotion de la gestion des MNT fondée sur des

preuves doivent davantage inclure les interventions menées sur des plateformes

technologiques mobiles. Dans la mesure du possible, cette mesure peut aider les travailleurs

de la santé et les patients qui ont des problèmes liés à la prise de rendez-vous, aux

médicaments et aux informations sur les doses, et aux rappels, ce qui pourrait entraîner une

meilleure adhésion.

26. Les États Membres sont vivement encouragés à mettre en œuvre les lignes directrices

et politiques standard de l’OMS pour la prévention et la lutte contre les MNT à tous les

niveaux des soins de santé. Le soutien national est vital pour la planification et l’exécution

des programmes conçus pour accélérer la mise en œuvre et l’utilisation des lignes directrices

existantes afin d’aborder les questions de bonnes pratiques de prescription et de l’utilisation

des opiacés pour le soulagement de la douleur et les soins palliatifs. La formation généralisée

des travailleurs de la santé sur les avantages de l’administration des soins palliatifs en

respectant les lignes directrices ou protocoles établis pourrait permettre de réduire la peur des

prescriptions d’opiacés par les travailleurs de la santé, entraînant ainsi une utilisation plus

sûre et saine et stimulant une demande accrue d’un usage d’opiacés dans des contextes

cliniques contrôlés. Le développement de plus de technologies simples pour un diagnostic

facile par les travailleurs de la santé et une auto-évaluation par les patients pour des maladies

telles que l’hypertension et le diabète permettra d’améliorer les résultats cliniques en général.

Question 5

Quels sont les besoins les plus pressants pour les États Membres en ce qui concerne la disponibilité

des lignes directrices standard pour la prise en charge des principales MNT et l’utilisation rationnelle

des médicaments pour le soulagement de la douleur pendant les soins palliatifs ?

Comment les États Membres peuvent-ils renforcer la mise en œuvre des lignes directrices de l’OMS

pour la prise en charge des MNT au premier niveau des soins de santé ?

Quels sont les besoins les plus urgents pour améliorer l’acceptabilité et l’utilisation par les patients

des médicaments et autres technologies pour les MNT ?

4.4 Coordination des plateformes de l’OMS pour faciliter l’échange

d’informations sur la qualité et la tarification pour soutenir les processus

d’approvisionnement en médicaments et autres technologies de la santé

pour les MNT

27. Le partage d’informations sur les prix et la qualité des médicaments et autres

technologies de la santé peut s’avérer un élément utile qui permet aux gouvernements de

prendre des décisions éclairées et augmente le pouvoir de négociation pour l’achat de

médicaments pour les MNT. L’échange d’informations et d’outils, dans la mesure du possible,

15

Diagnostic précoce du cancer chez

l’enfants :http://uicc.org/sites/main/files/atoms/files/Manual%20AIEPI_ENG_DIGITAL.pdf.

18

pour soutenir la sélection, l’achat, la distribution et l’utilisation appropriée des médicaments

essentiels et des technologies de santé de base peuvent contribuer bâtir la confiance de la

population dans leur système de santé et d’accorder plus de crédit et de la visibilité aux

programmes nationaux de lutte contre les MNT. La transparence des prix contribue à la

concurrence accrue et est indispensable afin de rendre les médicaments pour le traitement du

VIH/sida plus abordables. Cette stratégie bénéficierait également à la population dans le

domaine des MNT, plus particulièrement pour les médicaments du cancer, qui coûtent

actuellement très cher.

28. Une plate-forme d’échange d’informations et de qualité peut être utile dans le cadre

du soutien aux États Membres qui sont impliqués dans des initiatives régionales visant à

rationaliser les opérations d’achat de médicaments, notamment les médicaments pour les

MNT. Bien que seule une poignée d’entreprises d’achats groupés ait réussi jusqu’ici, les

preuves réunies révèlent que la rationalisation des opérations d’achats de médicaments et

technologies pour les MNT peut en effet réussir si les autorités chargées de

l’approvisionnement s’alignent en fonction des caractéristiques partagées, de la forte volonté

politique, du financement durable d’urgence et des accords réglementaires. Les prix à la

baisse (dus à l’augmentation des quantités achetées) et les mécanismes intrinsèques de

l’assurance qualité des initiatives d’approvisionnement réunies sont des mesures vigoureuses

qui permettent aux États Membres d’explorer de plus amples possibilités dans ce domaine.

Question 6

À quelles contraintes les États Membres font-ils face dans le cadre de l’accès aux informations

exactes et transparentes sur les prix et la qualité d’achat des médicaments essentiels et autres

technologies de la santé pour les MNT ?

À quel degré les parties prenantes considèrent-elles l’initiative du partage des connaissances utile ?

4.5 Appui au renforcement des capacités dans les États Membres pour

atteindre les besoins précis prévus pour les médicaments et les technologies

pour les MNT

29. L'OMS est engagée à soutenir le renforcement des systèmes de santé dans les pays en aidant à

identifier les obstacles à celui-ci et fournir des solutions grâce à des initiatives de politique et une

assistance technique directe aux États Membres. La fourniture de médicaments essentiels et d'autres

technologies de la santé pour les MNT s’articule autour d’un système de santé réactif et efficace. Une

bonne prévision des besoins est une condition préalable pour la construction d'un système

d’approvisionnement efficace, et plus largement pour permettre une réponse efficace aux besoins de

la population en matière de santé et l'optimisation de l'utilisation des ressources. Des bases de données

sur les informations fournies au centre de soins fréquemment mises à jour, la collecte de données

épidémiologiques et de recherche, et l'utilisation d'outils nationaux et des lignes directrices relatives

au diagnostic et au traitement sont toutes des ressources importantes pour l'estimation des besoins en

médicaments contre les MNT. De bons liens entre les systèmes d'information de gestion de la santé et

les systèmes d'information de gestion de la logistique dans les pays pourraient faciliter la surveillance

des données et réduire les inefficacités.

19

Question 7

Y a-t-il des lacunes dans les outils actuels disponibles aux États Membres et qui doivent être comblées

de manière appropriée afin de pouvoir quantifier les besoins en médicaments essentiels et en

technologies de santé de base pour les MNT ?

De quelle manière les États Membres peuvent-ils mieux établir et maintenir une capacité de

surveillance nationale efficace et la collecte de données en vue de la prévision des besoins en

médicaments et autres technologies de la santé pour les MNT ?

4.6 Assurance de la disponibilité des médicaments et technologies de qualité

pour les MNT à travers le renforcement des autorités réglementaires dans

les États Membres

30. Les autorités réglementaires nationales pour les médicaments et autres technologies de la

santé dans les pays ont la responsabilité première de veiller à ce que les médicaments et technologies

de la santé utilisés soient sûrs et de qualité assurée, prévenant ainsi la présence sur le marché de

médicaments ou autres technologies de la santé contrefaits ou de qualité inférieure. L'OMS soutient

les États Membres en fournissant une assistance technique pour renforcer la capacité des autorités

réglementaires nationales d'établissement des systèmes de surveillance pour détecter l'entrée ou la

présence de produits contrefaits et de qualité inférieure dans les chaînes d'approvisionnement. L'OMS

appuie les efforts d'harmonisation des autorités réglementaires nationales dans certaines régions visant

l’amélioration de l'efficacité du travail de réglementation dans les pays et la mobilisation des

ressources pour une assurance qualité plus rigoureuse des médicaments et autres technologies de la

santé.

31. Au niveau mondial, la préqualification par l'OMS des médicaments pour le VIH, la

tuberculose et le paludisme a contribué à assurer la disponibilité généralisée des produits de santé

génériques et de marque de qualité assurée pour la prise en charge de ces maladies. Il peut y avoir une

étape de préqualification précise des médicaments pour les MNT tels que l'insuline, des médicaments

contre le cancer et des inhalateurs pour l'asthme.

Question 8

De quelle manière les États Membres peuvent-ils mieux assurer la disponibilité des médicaments et

autres technologies de la santé pour les MNT sûrs, efficaces et de qualité assurée ?

Comment les États Membres peuvent-ils renforcer la capacité d’assurance qualité pour l’insuline, les

inhalateurs pour l’asthme et autres médicaments essentiels et technologies de la santé pour les MNT

plus complexes ?

4.7 Sensibilisation sur l’accès aux médicaments essentiels et technologies de

santé de base pour les MNT aux niveaux mondial, régional et national

32. L'OMS soutient les États Membres dans la planification, la conception et la mise en œuvre

des politiques et programmes nationaux de prise en charge des MNT à travers l’élaboration d'outils

d'orientation politique, la fourniture d'une assistance technique, des colloques et conférences de

formation. Le Plan d'action mondial de l'OMS pour la prévention et la lutte contre les maladies non

20

transmissibles vise à outiller les État-membres et autres parties prenantes de politiques et de

recommandations à agir à travers différents secteurs dans les pays pour lutter contre le fléau des MNT.

Parmi ses neuf objectifs, il invite les États Membres à fixer un objectif national d'accès aux

médicaments et technologies essentiels, guidé par l'objectif mondial de la disponibilité à 80% des

médicaments essentiels et technologies de santé de base abordables. La Déclaration politique des

Nations Unies sur les MNT en 2011 a donné le coup d’envoi pour une riposte mondiale accrue.16

Les

principales initiatives accueillies par l'OMS, comme le GCM/MNT et l’Équipe spéciale

interinstitutions des Nations Unies sur les MNT,17

fournissent des plateformes nécessaires pour

engager les principaux acteurs mondiaux, y compris la société civile, les associations commerciales,

les universités et les initiatives des organes compétents des Nations Unies. Ces initiatives permettront

de fournir un leadership et une orientation au niveau mondial, comme convenu par les États Membres

dans la Déclaration politique des Nations Unies sur les MNT. Des plans sont également en place pour

établir une plus grande collaboration et renforcer les liens au sein des programmes de l'OMS qui

contribuent à combler les lacunes entre les besoins liés aux MNT et la disponibilité des médicaments

dans les pays.

33. Une bonne communication et un bon plaidoyer sont essentiels à la sensibilisation sur

l'importance de l'amélioration de l'accès aux médicaments essentiels et aux technologies de santé de

base pour les MNT et pour une surveillance, une évaluation et un rapport efficaces sur les progrès

réalisés dans le cadre de la lutte contre les MNT au niveau national. L'OMS, en collaboration avec ses

partenaires, les institutions collaboratrices et la société civile, est impliqué dans des activités de

plaidoyer pour sensibiliser aux niveaux mondial et national sur les obstacles à l'accès aux

médicaments des MNT et les options proposées pour améliorer cet accès. L'OMS et ses partenaires

profitent de la popularité de la technologie mobile dans les pays à faible revenu et à revenu

intermédiaire. À cet effet, l'OMS a lancé un programme mDiabetes, le premier projet établi pour un

pays d’expression française, sous le programme Be He@lthy, Be Mobile, une initiative mondiale

lancée conjointement en 2013 par l'OMS et l'Union internationale des télécommunications.

L'initiative aide les pays à mettre en place des projets à grande échelle qui utilisent la technologie

mobile, en particulier la messagerie texte et des applications, pour contrôler, prévenir et gérer les

MNT telles que le diabète, le cancer et les maladies cardiaques. D’autres programmes sous l'initiative

comprennent un programme d’arrêt du tabac au Costa Rica, un programme de lutte contre le cancer

du col de l’utérus en Zambie et des programmes proposés de lutte contre l’hypertension et de

promotion du bien-être dans d'autres pays.

Question 9

Quels sont les meilleurs moyens de sensibiliser davantage sur l’importance des médicaments

essentiels et des technologies de santé de base pour prévenir et lutter contre les MNT ?

Quelles mesures supplémentaires peuvent être prises pour encourager les efforts de plaidoyer à

améliorer l’accès aux médicaments essentiels et technologies de santé de base pour les MNT dans les

pays ?

16

Déclaration politique de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la prévention et la maîtrise des

MNT, 2011.

17Équipe spéciale interinstitutions des Nations Unies pour la prévention et la maîtrise des MNT.

21

4.8 Renforcement du corpus de données relatives aux interventions rentables

en vue de l’amélioration de l’efficacité, la disponibilité des et l’accessibilité

aux médicaments et technologies pour les MNT dans les États Membres

34. En 2011, l’OMS a élaboré un programme prioritaire de recherche pour la prévention

et la maîtrise des MNT.18

En réalité, cet outil doit être largement mis en œuvre. Il privilégie la

recherche dans la politique et l’élaboration de programmes pour les domaines thématiques dans des

domaines clés, dans le cadre de la prévention et du contrôle des MNT. Ces domaines thématiques

couvrent une palette de sujets liés aux MNT, y compris ceux visant l’amélioration de la disponibilité

et de l'accessibilité aux médicaments essentiels et aux technologies de santé de base pour prévenir et

contrôler les MNT. Un exemple d'un sujet de recherche prioritaire inclus dans le domaine thématique

de l'analyse des problèmes et l’élaboration de solutions de prévention et de contrôle du diabète est

l’acquisition des éléments d’information pour l'application de technologies rentables pour la

surveillance de la glycémie et l'administration de l'insuline, notamment des préparations d'insuline

stables. Afin de renforcer les capacités locales de manière appropriée pour effectuer la recherche dans

les pays, les ressources humaines et financières limitées des pays en développement doivent être bien

utilisées afin de faciliter la conduite et l'utilisation de la recherche, qui peut produire des preuves à

base factuelle à partir de ces domaines de recherche prioritaires. Des formations en cours visant à

renforcer les connaissances techniques et la rétention locale d'une main-d'œuvre qualifiée sont des

facteurs de réussite importants. D'autres composants sont également impliqués dans un réseau

complexe d'interactions qui inclut d'autres domaines de recherche non spécifiques tout aussi

importants qui devraient être intégrés au vaste programme de recherche. Ils comprennent :

L’amélioration de la quantité et la qualité des données de recherche (notamment à

travers la surveillance et l’évaluation des programmes nationaux de lutte contre les

MNT) sur la disponibilité, la tarification et l’abordabilité des médicaments pour les

MNT (plus particulièrement des médicaments et technologies pour les cancers qui ont

été sous-représentés dans les études réalisées à ce jour) et l’accès à la thérapie de

substitution de la nicotine dans le cadre des stratégies nationales de lutte contre le

tabagisme;

La réalisation de recherches opérationnelles pour la mise en œuvre des programmes

d’appui à l’accès aux médicaments essentiels et technologies de santé de base pour les

MNT;

Un autre investissement dans la recherche afin d’inciter à l’adhésion au traitement

pour une prise en charge des MNT en mettant à profit les initiatives existantes,

notamment l’administration plurielle de médicaments pour la prévention et le

traitement des affections cardiovasculaires ou étudier d’autres approches innovantes

qui utilisent la technologie mSanté pour procurer des avantages liés à l’amélioration

de l’accès.

35. En ce qui concerne la recherche sur l'accessibilité, l'utilisation efficace des mécanismes de

financement innovants pour les médicaments et les technologies des MNT dans le contexte des soins

de santé primaires doit être davantage étudiée. Les membres des communautés universitaires, les

18

Une étude hiérarchisée sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles :

http://whqlibdoc.who.int/publications/2011/9789241564205_eng.pdf?ua=1.

22

travailleurs de la santé impliqués dans la recherche et les soins aux patients contre les MNT, et les

décideurs politiques dans les États Membres sont encouragés à mettre en œuvre des outils de

recherche existants afin d'élargir l'accès.

Question 10

Quels sont les écarts de savoirs clés présents pour les MNT et comment peuvent-ils être surmontés

grâce à la recherche ?

23

Annexe 1. MNT et leadership mondial au cours des cinq dernières années

Le leadership et l’engagement politique visant à relever les défis des MNT ont été élaborés à

New York en septembre 2011, lorsque les dirigeants du monde ont adopté une Déclaration

politique sur la prévention et la maîtrise des MNT à l'Organisation des Nations Unies à New York.

Des engagements ont été pris par les gouvernements quant à l’élaboration des plans nationaux de

prévention et de contrôle des MNT, la définition des objectifs nationaux, la mise en œuvre des

politiques et plans multisectoriels nationaux relatifs aux MNT, la hiérarchisation des interventions et

le renforcement des systèmes nationaux de surveillance des MNT.

En 2014, l'Assemblée mondiale de la Santé a adopté deux résolutions 19

(WHA 67.19 and WHA

67.22) soulignant l'engagement des États Membres et l'OMS pour le renforcement de l'accès aux

soins palliatifs et aux médicaments essentiels. Ces résolutions puisent lourdement sur les accords

précédents relatifs à la prévention et au contrôle des MNT, avec des liens significatifs avec le Plan

d'action mondial de lutte contre les MNT. Le Plan d'action mondial est lui-même axé sur les quatre

principales MNT : les maladies cardiovasculaires, le diabète, les maladies respiratoires et les

cancers.20

Il utilise un cadre de neuf objectifs volontaires mondiaux et 25 indicateurs pour illustrer

son plan global de prévention et de contrôle des MNT sur le plan mondial. L'intention est de suivre la

mise en œuvre du Plan d'action mondial de lutte contre les MNT à travers le suivi et les rapports sur la

réalisation des objectifs volontaires en 2015 et 2020. Toutefois, l’'objectif de ce document est fondé

sur des actions visant à atteindre l'objectif 9 du Plan d'action mondial de lutte contre les MNT (voir la

section 1 du présent document).

L'accès aux médicaments essentiels et technologies de santé de base pour les MNT disponibles et

abordables est inscrit dans l'objectif 4 du Plan d’action mondial de lutte contre les MNT – qui vise à

renforcer les systèmes de santé et assurer la prévention et la maîtrise efficaces des MNT à travers des

soins de santé primaires axés sur la personne et la mise en œuvre adéquate de la couverture de santé

universelle.

Les troubles mentaux et neurologiques et les troubles liés à la consommation d’alcool

comptaient pour 13% de la charge mondiale totale de la maladie en 2004. Les troubles

mentaux affectent parfois, et sont affectés par d’autres MNT, notamment le cancer et les

maladies cardiovasculaires, et requièrent par conséquent une réponse commune des systèmes

de santé. Par exemple, il est prouvé que la dépression expose les sujets au risque d’un

infarctus du myocarde et du diabète, qui à leur tour augmentent la probabilité d’une

dépression. De nombreux facteurs de risque comme le statut socioéconomique faible, la

consommation d’alcool et le stress sont courants chez les personnes atteintes d’un trouble

mental ou d’autres MNT. Les conséquences économiques des pertes dues aux troubles

mentaux sont également importantes : une étude récente a estimé l’impact mondial cumulatif

19

Résolutions de l’Assemblée mondiale de la Santé sur l’accès aux médicaments essentiels et aux soins

palliatifs : http://apps.who.int/gb/ebwha/pdf_files/WHA67-REC1/A67_2014_REC1-en.pdf#page=25.

20 Il prend également en compte d’autres MNT (maladie rénale, endocrine, neurologique, hématologique,

gastroentérologique, hépatique, musculo-squelettique, cutanée et orale et troubles génétiques). Les troubles

mentaux, les handicaps, la cécité et la surdité, et la violence et les blessures sont inclus.

24

des troubles mentaux en termes de perte économique à environ 6 trillions de dollars d’ici à

2030.21

La Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la prévention et la maîtrise

des MNT (New York, Septembre 2011) a reconnu que les troubles mentaux et neurologiques sont une

cause importante de morbidité et contribuent à la charge mondiale des MNT, ce qui nécessite la

fourniture d'un accès équitable à des programmes et interventions de santé efficaces. Le Plan d’action

mondial de lutte contre les MNT reconnaît que le Plan d'action mondiale en santé mentale 2013-2020

doit être mis en œuvre en étroite coordination avec le Plan d’action mondial de lutte contre les MNT,

à tous les niveaux. La résolution du Conseil exécutif sur l'épilepsie reconnaît la nécessité d'améliorer

l'accès aux médicaments essentiels pour réduire l'écart de traitement et la charge de l'épilepsie.22

Les

obstacles et les défis discutés pour l'accès aux médicaments pour les MNT sont similaires à ceux des

troubles mentaux et neurologiques; par conséquent, les actions décrites dans ce document peuvent

faciliter l'amélioration de l'accès aux médicaments essentiels et aux technologies de santé de base

applicables aux troubles mentaux et neurologiques tels que l'épilepsie.

21

Plan d’action pour la santé mentale 2013–2020 :

http://www.who.int/mental_health/publications/action_plan/fr/.

22Charge mondiale de l’épilepsie et besoin d’une action coordonnée aux niveaux nationaux pour répondre aux

obstacles en matière de santé, société et connaissances:

http://apps.who.int/gb/ebwha/pdf_files/EB136/B136_R8-en.pdf.

25

Annexe 2. Rapports de situation sur les médicaments essentiels et autres

technologies de santé pour les MNT

Les médicaments génériques pour traiter les MNT étaient moins disponibles que les médicaments

génériques pour les affections transmissibles à la fois dans le secteur public (36,0% contre 53,5%) et

dans le secteur privé (54,7% contre 66,2%) dans les pays en développement en 2011.

Maladies cardiovasculaires :

Des études récentes démontrent que l'utilisation de médicaments pour les maladies cardio-

vasculaires chez les patients dans les pays à revenu élevé est supérieure à l'utilisation dans les

pays à faible revenu.

Pour la majorité des pays, la disponibilité des médicaments était généralement plus

importante dans le secteur privé, mais ils étaient moins abordables que dans le secteur public

(en Jordanie, par exemple, Captopril avait un ratio ajusté du prix médian (MPR) de 0,67 dans

le secteur public, mais seulement 61% de disponibilité. En revanche, dans le secteur privé, il

avait 90% de disponibilité, mais son prix était 19,02 fois plus élevé que les prix de référence

internationaux.

L'aspirine et l'aténolol réduisent significativement le risque relatif de décès par infarctus du

myocarde aigu à un coût supplémentaire de moins de 25 dollars par année de vie ajustée à

l'incapacité (DALY).

L'accès équitable à des injections de pénicilline benzathine (BPG) de qualité assurée pour la

prophylaxie de la fièvre rhumatismale aide à prévenir les récidives et la valvulopathie

rhumatismale. Cette intervention peut être livrée dans les établissements de soins de santé

primaires et est économique.

Maladies respiratoires chroniques :

Les patients dans les pays en développement ont un accès limité aux soins pour l'asthme, y

compris les médicaments essentiels.

Les données recueillies dans des pays des six régions de l’OMS en 2009 ont révélé que la

disponibilité des inhalateurs de salbutamol était généralement plus élevée dans le secteur

privé que dans le secteur public (60,8% comparé à 29,1%).

Selon le Rapport mondial sur l'asthme de 2014, on estime à 334 millions le nombre de

personnes souffrant d'asthme dans le monde entier. L'utilisation de corticoïdes inhalés est

nécessaire pour le contrôle à long terme de l'asthme. Cependant, ils sont moins susceptibles

d'être disponibles et abordables et sont par conséquent sous-utilisés par rapport aux

bronchodilatateurs dans les contextes à faible revenu.

Une enquête du Rapport mondial sur l'asthme de 2013 montre que le nombre de pays utilisant

une ligne directrice pour la gestion de l'asthme est à la hausse, bien que l'utilisation de lignes

directrices nationales soit légèrement à la baisse (76% des pays ayant utilisé des lignes

directrices nationales en 2011 contre 72% en 2013).

Le rapport a également révélé que les médicaments contre l'asthme ne sont pas

systématiquement inclus dans les listes nationales de médicaments essentiels des pays. Un

certain nombre de doses de corticoïdes inhalées est nécessaire pour la prescription de doses

26

efficace contre différents types d’aggravation de la maladie. Cependant, seulement 40% des

pays à revenu élevé et 56% des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire ont déclaré

avoir du Béclométasone 50 pg sur leurs listes nationales de médicaments essentiels. Pour le

Béclométasone 100 ug, seulement 40% des pays à revenu élevé et 44% des pays à faible

revenu et à revenu intermédiaire ont déclaré avoir la forme posologique sur leurs listes.

L'inclusion du Budésonide 100 pg et 200 pg était également plus faible dans les deux

catégories de pays.

Diabète :

L'insuline est encore inabordable dans de nombreux contextes à faible revenu. Son utilisation

est également compliquée par le coût des seringues et des diagnostics pour le diagnostic

initial et le suivi, qui sont essentiels pour suivre et adapter les traitements. En 2007, en

regardant la disponibilité et l'accessibilité de certains médicaments essentiels pour les

maladies chroniques dans six pays à revenu faible et intermédiaire, Mendis et al. a constaté

que l'abordabilité du traitement à l'insuline en fonction des travailleurs du gouvernement

moins bien payés a été de 2,8 jours au Brésil, 19,6 jours au Malawi, 7,3 jours au Népal, au

Pakistan 4,7 jours et 6,1 jours au Sri Lanka.

En 2011, le Comité OMS d'experts sur la sélection et l'utilisation des médicaments essentiels

a examiné le cas de l'ajout de l'insuline à la liste des médicaments essentiels de l'OMS. Il n'a

pas réussi à justifier la valeur ajoutée par rapport à l’utilisation de l’insuline humaine

traditionnelle et moins chère dans la gestion du diabète.

Le marché de l'insuline est largement dominé par quelques acteurs, permettant très peu à la

concurrence des génériques de baisser les prix au niveau de la fabrication.

Cancer :

Plus de 60% du nombre total de cas de cancer dans le monde survient en Afrique, en Asie et

en Amérique centrale et latine, et ces régions représentent environ 70% des décès dus au

cancer dans le monde.23

La majorité des cancers n’a toujours pas de cure bien que les

mesures de prévention mises en œuvre puissent réduire la charge de la maladie à

travers une exposition réduite aux facteurs de risque connus.

L'accès aux soins pour les cancers est limité dans les pays à faible revenu et à revenu

intermédiaire et les données sur la disponibilité, l'abordabilité et l’assurance qualité de ces

médicaments contre le cancer dans ces pays sont encore limités.

Selon un résumé des données préliminaires obtenues à partir de l'étude de la Société

européenne d’oncologie médicale sur la disponibilité de et l'accessibilité à la médecine

antinéoplasique en Europe, les résultats montrent que la disponibilité de l'assurance

complémentaire en Europe occidentale a contribué à assurer un accès plus large aux

médicaments antinéoplasiques que dans Europe orientale, où l'assurance complémentaire

santé était moins disponible.24

23

Centre international de recherche sur le Cancer : http://www.iarc.fr/en/media-

centre/pr/2014/pdfs/pr224_E.pdf.

24Étude du Consortium européen sur la disponibilité des médicaments antinéoplasiques en

Europe :http://annonc.oxfordjournals.org/content/25/suppl_4/iv39.full.pdf.

27

Le portefeuille mondial de projets d'accès aux médicaments et technologies de la santé contre

le cancer est très étroit. La GAVI Alliance fournit l'un des rares exemples avec son soutien

pour la prévention du cancer du col de l’utérus dans des pays à faible revenu et à revenu

intermédiaire choisis en finançant des vaccins contre le papillomavirus humain (HPV) de

types 16 et 18 pour les filles pré-sexuellement actives.25

Selon les estimations de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), il y a

actuellement un déficit d'au moins 5000 appareils de radiothérapie dans les pays en

développement. En 2009, sous la division de son Programme d'action pour la cancérothérapie,

l'AIEA a établi un groupe consultatif sur l'accroissement de l'accès à la technologie de la

radiothérapie dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire.26

25

Soutien au vaccin contre le papillomavirus humain :http://www.gavi.org/support/nvs/human-papillomavirus-

vaccine-support/#.

26Groupe de consultation sur l’accès accru à la technologie de la radiothérapie dans les pays à faible revenu et à

revenu intermédiaire :http://cancer.iaea.org/documents/AGaRTBrochure.pdf.

28

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