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DU CONGRèS DE LA FéDéRATION DES éTUDIANTS LIBéRAUX

Mémorandum du Congrès de la Fédération des Étudiants Libéraux

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juin 2016

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Page 1: Mémorandum du Congrès de la Fédération des Étudiants Libéraux

du Congrès de la Fédération des étudiants libéraux

Page 2: Mémorandum du Congrès de la Fédération des Étudiants Libéraux

éditeur responsable : François lamy Avenue de la Toison d’Or, 84 - 86 1060 Bruxelles

Graphisme :Daphné Algrain

texte :La Fédération des étudiants Libéraux

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Le samedi 14 novembre 2015 après-midi avait lieu le Congrès de

la Fédération des étudiants Libéraux. Organisé à l’Auberge de Jeunesse

« Génération Europe » à Molenbeek, celui-ci accueillait des étudiants venus débattre et

échanger leurs points de vue. Ce Congrès était l’occasion de remettre en place un véritable lieu de réflexion au sein de la Fédération afin d’élaborer des

positions communes sur divers grands thèmes.

Cette année, les jeunes présents avaient l’occasion de participer à deux ateliers sur

les quatre proposés. Ceux-ci étaient tenus conjointement par un expert et un

membre de notre Bureau politique.

Ce mémorandum est l’occasion de traduire les réflexions menées lors de ce Congrès, mais également celles menées au sein du Bureau politique depuis plusieurs mois. Cette instance a d’ailleurs fait le choix de traiter l’un des sujets polémiques sur l’enseignement supérieur mais aussi, de s’attarder sur des thèmes plus généraux qui sortent de l’unique perspective étudiante afin d’adopter une ligne directrice à la doctrine libérale de notre Fédération.

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#1 Le libéralisme socialCorentin de Salle, Expert au Centre Jean Gol et Docteur en philosophie

Thomas Cals, Secrétaire politique de la FEL

#2 Le droit de vote obligatoireMathieu Bihet, Président des Jeunes MR

Thomas Caulier, Secrétaire politique de la FEL

#3 Le financement de l’enseignementFrançoise Bertieaux, Cheffe du Groupe MR au Parlement

de la Fédération Wallonie-Bruxelles

François Lamy, Président de la FEL

#4 Le libéralisme écologiqueDavid Clarinval, Député à la Chambre des Représentants

et membre de la Commission Energie

Gauthier Vlassenbroeck, Rédacteur en chef du Libertines,

magazine officiel de la FEL

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#5 Conclusion

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Le libéralisme social#1

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Le libéralisme est par essence social : Il contribue depuis toujours à la collectivité au travers de plusieux formes de missions sociales assurées par l’état. La liberté et l’égalité sont nécessaires de manière égale afin de poser les fondations de la liberté d’apprendre et d’entreprendre et donc de permettre à chaque citoyen de vivre librement de son travail.

Le libéralisme social n’est pas un courant figé : Celui-ci se doit de faire perpétuellement évoluer sa réflexion, dans un pur esprit de libre-examen et d’introspection, afin de s’adapter au monde qui l’entoure et qui évolue lui aussi. Aucun dogme, qu’il soit idéologique ou politique, ne peut empêcher cette remise en question.

Le libéralisme social et la redistribution de la richesse : Le libéralisme social reconnaît la nécessité d’évoluer dans un environnement capitaliste (avec les principes de lois du marché, de libre concurrence, ...). Il reconnaît également la nécessité de gommer les dérives du systême capitaliste afin de donner à chacun les mêmes chances d’apprendre et d’entreprendre. Il reconnaît donc a fortiori la nécessité impérieuse de redistribuer une partie des richesses que produit la collectivité vers les plus démunis afin de les réintégrer progressivement à la société.

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Repenser le social : Il est urgent d’investir massivement non seulement dans l’enseignement, notamment à la manière des pays scandinaves avec des classes plus petites et des méthodes innovantes, mais également dans la justice (le sous-financement de la justice belge est véritablement inquiétant) et dans les prisons (où la situation est tellement déplorable que nous payons actuellement pour envoyer nos détenus aux Pays-Bas). Ces missions sont pourtant trois des missions les plus fondamentales, non seulement pour un état, pour une démocratie, mais à fortiori au sein d’un état libéral-social. En effet, afin de mener une politique sociale cohérente et de qualité, il faut s’assurer que l’argent que la collectivité donne aux plus démunis soit correctement utilisé. Trop d’élèves dans les classes, trop de détenus dans les prisons, trop d’arriéré judiciaire, ... ces missions sont pourtant cruciales si nous voulons assurer une politique sociale en accord avec nos ambitions.

Passer du libéralisme social au libéralisme durable : Il est urgent de passer du libéralisme social au libéralisme durable. Ce libéralisme durable tâchera de favoriser l’émergence d’une société libérale et sociale qui soit également pérenne. Que ce soit en passant par de nouvelles technologies plus vertes, des économies plus participatives, des systêmes d’éducation plus verts, la société de demain se doit d’être non seulement libérale mais également durable afin de permettre aux prochaines générations la même chance qu’il nous a été donné de vivre librement dans un monde sûr et résilient.

Passer de l’échelon national à l’échelon européen : Il faut dès lors favoriser l’émergence de ce libéralisme durable à l’échelon national, mais plus encore à l’échelon européen. En effet, si un changement doit se faire, il doit se faire de manière cohérente avec l’environnement international dans lequel il prend place. A l’heure actuelle, notre meilleur levier d’action afin de changer durablement les choses sur notre continent reste le niveau européen.

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Le droit de vote obligatoire#2

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EEn Belgique, le droit de vote obligatoire a été institué en 1893. Celui-ci a été initialement érigé comme une obligation afin de s’assurer que toute la population se rende bel et bien aux urnes et non les seules personnes éduquées. Toutefois, en 2016, loin de ces considérations de la fin du 19ème siècle, le vote obligatoire reste une réalité dans notre pays a contrario de la large majorité des autres états.

Ce choix peut notamment s’expliquer par une certaine considération de la citoyenneté qui implique un mélange de droits et de devoirs, dont le droit de vote. Celui-ci se caractérise précisément par son caractère hybride. Il est à la fois un droit pour lequel nous nous sommes battus des années durant, que l’on ne doit pas tenir pour acquis. Mais, d’autre part, afin de garantir l’importance du droit de vote, qui sous-entend le combat inhérent à l’obtention de ce droit, ainsi que pour préserver le caractère démocratique de notre pays, il convient de plutôt le considérer comme un devoir, une obligation vis-à-vis de la société et de l’état.

Toutefois, dans les faits, l’aspect « obligatoire » du vote relève plutôt de la théorie. Les amendes prévues par le Code électoral varient dans une fourchette allant de 30 à 60 Euros. On peut considérer que celles-ci ne sont donc pas particulièrement dissuasives. Néanmoins, le côté théorique de « l’obligation de vote » se situe véritablement au niveau des conséquences judiciaires. En effet, cette infraction ne fait que très rarement l’objet de poursuite, de l’aveu même de nos derniers Ministres de la Justice.

Cette question sociétale a donc fait l’objet de débats lors du Congrès annuel de la Fédération des étudiants Libéraux. Au sein même de la FEL, les avis sont divergents sur la posture à adopter.

D’aucuns prônent le maintien du vote obligatoire mais avec des sanctions effectives. Non pas une augmentation de la fourchette des amendes, mais une véritable poursuite des récalcitrants ne respectant pas leur devoir citoyen. Conscients de l’arrière judiciaire, cette frange des étudiants libéraux plaident pour la mise en place de sanctions administratives.

D’autres soutiennent la thèse du vote non-obligatoire, car ils jugent tout simplement l’obligation comme une atteinte à la liberté individuelle de tout un chacun.

Dans tous les cas, les étudiants libéraux soutiennent l’instauration de véritables cours de citoyenneté afin de permettre aux citoyens de cerner les enjeux des élections et de la société dans laquelle ils vivent en général.

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Le financement de l’enseignement

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LLa question du financement de l’enseignement revient régulièrement sur le devant de la scène. L’ensemble des acteurs de ce secteur, qu’ils soient issus de l’enseignement primaire, secondaire ou supérieur se rejoignent sur l’importance de revoir le financement de l’enseignement.

Actuellement, le budget consacré à l’enseignement s’élève à 7,33 milliards d’Euros. 78% de ce budget vont à l’enseignement obligatoire et 18% à l’enseignement supérieur. Les 4% restant sont répartis équitablement entre la recherche scientifique et les bâtiments scolaires. Entre 2004 et 2013, le coût annuel moyen par élève/étudiant à charge de la Fédération Wallonie-Bruxelles a augmenté de 7,3% pour l’enseignement secondaire et a diminué de 16,5% pour les universités. Annuellement, chacun de ces jeunes coûtent 7500€ soit près de 9 fois le montant d’un minerval.

Le constat est claire et les chiffres avancés ci-dessus le prouvent : l’enseignement supérieur doit être refinancé. Pour fonctionner de manière efficace et répondre aux défis actuels, l’enseignement a besoin de fonds. L’enseignement obligatoire est suffisamment subventionné mais c’est sa gestion qui est à remettre en cause. L’enseignement supérieur souffre quant à lui d’un véritable sous-financement auquel il est important de remédier.

ouvrir l’enveloppe fermée !

Instaurée en 1996 pour les universités et en 1999 pour les hautes écoles, l’enveloppe fermée prend en compte l’inflation et non le nombre global d’étudiants. Le financement d’un établissement se fait donc au détriment d’un autre suivant le principe des vases communicants. Les différents établissements augmentent leur quota dans les filières les plus subsidiées amenant ainsi une concurrence stérile. Il faudrait donc supprimer le caractère figé de cette enveloppe en finançant les établissements à hauteur de leur nombre réel d’étudiants.

Le montant moyen par étudiant doit être augmenté afin que les établissements puissent remplir pleinement leur rôle. L’ouverture de l’enveloppe ne doit évidemment pas se faire de manière précipitée. Le financement doit être réfléchi et adapté autant aux établissements qu’aux moyens financiers de la Communauté française. En effet, une ouverture de l’enveloppe fermée et une adaptation du mode de financement actuel aux réalités de terrain signifierait l’explosion des budgets.

refinancement ne rime pas avec qualité

Il serait innocent de penser que seul le refinancement améliorerait la qualité de notre enseignement. Les classements PISA démontrent que les pays en tête de ce classement ne sont pas ceux qui consacrent les budgets les plus importants à l’enseignement. Lorsque l’on s’interroge sur la question du refinancement de l’enseignement, il importe de se demander comment investir. L’enseignement doit être refinancé avec pragmatisme.

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Libéralisme et écologie : la troisième voie à suivre ?

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uun libéralisme « écolo » est-il possible ? A première vue, à observer le positionnement politique de la plupart des partis écologistes en Europe, il semblerait que non. Pourtant, s’il est vrai que certaines dérives du libéralisme ne peuvent pas concevoir de placer l’environnement au premier plan, il nous parait important de nous en distinguer. En effet, les politiques qui sont aujourd’hui menées ne peuvent manquer de prendre en compte les conséquences qu’elles ont sur le plan environnemental, car c’est l’absence de cette prise en compte qui a mené à de nombreux dérèglements (réchauffement climatique, espèces disparues, haut taux de particules fines,…).

La Fédération des étudiants Libéraux est certaine qu’il est aujourd’hui possible, si pas nécessaire, de mener des politiques qui allient libéralisme et écologie. Si le libéralisme impose de respecter les libertés individuelles de chacun, il impose aussi de respecter la liberté collective de pouvoir vivre dans une société respectueuse de l’environnement.

Pour ce faire, nous pensons qu’il est préférable d’adopter des politiques « positives », qui, par exemple, incitent à investir dans les énergies renouvelables, sans toutefois trop distordre le marché au risque de créer une bulle, plutôt que de contraindre par des obligations et taxes en tout genre, à respecter l’environnement. Nous croyons donc résolument en la responsabilité des individus, en leur capacité à entrevoir la nécessité du changement. La Fédération des étudiants Libéraux émet une série de propositions alliant libéralisme et écologie :

Au niveau de l’énergie, apprendre les bonnes habitudes pour consommer « intelligemment » ;

Au niveau de l’énergie toujours, encourager le développement des énergies renouvelables, de leur conception à leur mise en place sur le terrain ;

Au niveau de la mobilité, développer les transports en commun, le covoiturage et les modèles d’économie du partage pour permettre à tout un chacun de pouvoir plus facilement abandonner sa voiture s’il le souhaite ;

Au niveau éducatif, sensibiliser les jeunes à la problématique environnementale ;

Au niveau de l’alimentation, informer les consommateurs des impacts environnementaux de leurs choix (conséquences de la surpêche, de l’élevage intensif,…) ;

Au niveau économique, encourager positivement les entreprises qui polluent moins ;

Au niveau urbanistique, rendre les constructions passives économiquement intéressantes.

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Conclusion#5

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LLe Congrès de novembre 2015 a été une occasion unique de débattre sur quatre sujets très actuels et suscitant l’intérêt de tous. Pour cela, nous avons invité un expert dans chacun des quatre domaines. Avec vivacité, ils sont venus défendre leurs idées et nous les en remercions encore.

Les débats du jour ont porté sur diverses thématiques touchant directement ou indirectement les étudiants. Le Congrès a tout d’abord été introduit par Richard Miller, Administrateur-délégué du Centre Jean Gol. Nous avons alors commencé par échanger sur le libéralisme social avec Corentin de Salle, expert au Centre Jean Gol. Ensuite, les réflexions se sont articulées autour du droit de vote obligatoire en présence de Mathieu Bihet, le Président des Jeunes MR. Dans un troisième temps, nous avons eu la chance de discuter du refinancement de l’enseignement avec la Cheffe du Groupe MR à la Fédération Wallonie-Bruxelles, Françoise Bertieaux. Finalement, nous avons terminé la journée par un débat portant sur le libéralisme écologique en présence du Député fédéral, David Clarinval.

Ce Congrès se déroulait au lendemain des horribles attentats de Paris. Très émus, nous décidions tout de même de continuer le projet et de prôner la liberté d’expression à la peur. Les thèmes autour desquels nous nous sommes questionnés n’ont pas de réponse unanime, même au sein de la famille libérale. Etablir notre position sur le libéralisme social tout comme sur le libéralisme écologique, des mots qui, écrits l’un à côté de l’autre, peuvent sembler être des paradoxes. Débattre ardemment sur le droit de vote obligatoire qui divise inévitablement les libéraux. Repenser entièrement le financement de l’enseignement. Ce fut un réel challenge de pouvoir aborder ces thématiques sociétales trop peu souvent mises en lumière.

Après la tenue du Congrès, durant tout le reste de l’année, au sein des bureaux politiques du national, nous avons réfléchi, argumenté et décidé de positions de la FEL. Celles-ci se retrouvent dans ce Mémorandum. Ces positions ont été l’œuvre d’un travail acharné et d’une argumentation réfléchie de la part de chaque membre du National pour arriver à des positions communes. Chaque avis a toujours été écouté et pris en compte. La FEL est véritablement le lieu où chacun peut s’exprimer, argumenter, parler en toute écoute afin de faire murir le projet libéral estudiantin.

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