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1 MERCI A VOUS TOUS ! Margot, 20 ans, Étudiante en BTS SP3S2 et aide-soignante en EHPAD à Fontaine-lès-Dijon « Cette période a apporté beaucoup de questionnements, de pleurs, de rires mais surtout une nouvelle méthode de travail : devoir compter les masques, faire attention à la rupture de stock de gel hydroalcoolique, s’occuper des personnes en isolement en dernier, porter une sur blouse et des lunettes de protection, supporter la chaleur dans cette tenue. Voilà donc comment se passaient nos journées : entendre tous les jours, des personnes qui se plaignent que leur famille leur manque, des patients vulnérables qui nous demandent de sortir pour voir du monde car ils ont l’impression d’étouffer et de ne plus avoir rien à faire de leur journée, entendre cette angoisse et cette peur véritable de perdre leur autonomie, devoir les rassurer à longueur de journée, ce qui était une tâche compliquée. Nous faisions notre maximum mais après environ une dizaine de passages dans leur chambre par jour, entre le petit déjeuner, la toilette, les repas du midi et du soir, le goûter, les débarrassages, tout cela ne suffisait évidemment pas à combler leur manque de relations humaines. Ceci est déchirant et nous arrache le cœur. Après trois mois, ces papys et mamies peuvent enfin revoir leur famille. Alors, nous voyons de nouveau leurs sourires et la bonne humeur revient petit à petit. Cela fait un grand bien pour tout le monde mais, après cette épreuve, la vie n’est toujours pas revenue à la normale. » Jérôme, 47 ans Cuisinier à la cuisine centrale de Dijon, interrogé par Alyson « Mon père travaille à la cuisine centrale de Dijon où il fait 8000 repas quotidiens, pour les écoles primaires de Dijon. Pendant le confinement, il a préparé le repas des enfants des soignants, soit 200 repas. Il a été en confinement deux semaines, pendant lesquelles il a travaillé à l’EHPAD de Selongey où le personnel de cuisine manquait. Le personnel restant n’a pas eu de congé. En apprenant cela, mon père a demandé à son employeur s’il avait le droit d’y faire du bénévolat, celui-ci a accepté. Le directeur de l’EHPAD a accueilli la candidature de mon père avec plaisir. Prendre ses marques était compliqué mais il s’en est sorti. Pour lui, c’était un geste normal : « J’ai trouvé que c’était normal d’aller aider mon prochain dans cette période difficile. » Il a été très touché par les remerciements du personnel de l’EHPAD qui a été content de son travail et de son aide. »

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MERCI A VOUS TOUS !

Margot, 20 ans, Étudiante en BTS SP3S2 et aide-soignante en EHPAD à Fontaine-lès-Dijon « Cette période a apporté beaucoup de questionnements, de pleurs, de rires mais surtout une nouvelle méthode de travail : devoir compter les masques, faire attention à la rupture de stock de gel hydroalcoolique, s’occuper des personnes en isolement en dernier, porter une sur blouse et des lunettes de protection, supporter la chaleur dans cette tenue. Voilà donc comment se passaient nos journées : entendre tous les jours, des personnes qui se plaignent que leur famille leur manque, des patients vulnérables qui nous demandent de sortir pour voir du monde car ils ont l’impression d’étouffer et de ne plus avoir rien à faire de leur journée, entendre cette angoisse et cette peur véritable de perdre leur autonomie, devoir les rassurer à longueur de journée, ce qui était une tâche compliquée. Nous faisions notre maximum mais après environ une dizaine de passages dans leur chambre par jour, entre le petit déjeuner, la toilette, les repas du midi et du soir, le goûter, les débarrassages, tout cela ne suffisait évidemment pas à combler leur manque de relations humaines. Ceci est déchirant et nous arrache le cœur. Après trois mois, ces papys et mamies peuvent enfin revoir leur famille. Alors, nous voyons de nouveau leurs sourires et la bonne humeur revient petit à petit. Cela fait un grand bien pour tout le monde mais, après cette épreuve, la vie n’est toujours pas revenue à la normale. » Jérôme, 47 ans Cuisinier à la cuisine centrale de Dijon, interrogé par Alyson « Mon père travaille à la cuisine centrale de Dijon où il fait 8000 repas quotidiens, pour les écoles primaires de Dijon. Pendant le confinement, il a préparé le repas des enfants des soignants, soit 200 repas. Il a été en confinement deux semaines, pendant lesquelles il a travaillé à l’EHPAD de Selongey où le personnel de cuisine manquait. Le personnel restant n’a pas eu de congé. En apprenant cela, mon père a demandé à son employeur s’il avait le droit d’y faire du bénévolat, celui-ci a accepté. Le directeur de l’EHPAD a accueilli la candidature de mon père avec plaisir. Prendre ses marques était compliqué mais il s’en est sorti. Pour lui, c’était un geste normal : « J’ai trouvé que c’était normal d’aller aider mon prochain dans cette période difficile. » Il a été très touché par les remerciements du personnel de l’EHPAD qui a été content de son travail et de son aide. »

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Carine, 43 ans Adjointe administrative à la maison d’arrêt de Dijon, interrogée par Nina « Ma mère a travaillé pendant tout le confinement car il manquait beaucoup de personnel en raison de la garde d’enfants ou de critères de vulnérabilité. Durant cette période, elle n’était pas trop stressée mais plutôt embêtée de devoir laisser ses enfants à la maison et surtout, elle avait peur de ramener la Covid-19 dans notre famille. À la maison d’arrêt de Dijon, il y a eu deux personnes dans le coma et une dizaine de personnes ont été contaminées. Pendant plus d’un mois, ils n’ont pas eu de masque du tout. Ensuite, il y a eu des masques pour les surveillants mais pas pour les autres et, seulement le 5 avril, tout le monde a eu des masques. Pendant le confinement, ma maman a occupé trois postes : vaguemestre (le facteur dans la prison) et économat (c’est la comptabilité de la prison) mais, habituellement, elle travaille à la régie (c’est la comptabilité des prisonniers). L’organisation des prisonniers a également changé car ces derniers ne pouvaient plus faire de sport, ils ne pouvaient plus voir les familles et il n’y avait des promenades qu’en groupes restreints. Un quartier a été aménagé pour accueillir les personnes contaminées ou en attente de test. Ma mère a été testée fin avril : le protocole était minutieux et soucieux de protéger les personnels et leurs familles ainsi que tous les détenus. Cette période a renforcé la tradition de solidarité au sein de l’établissement. »

Mégane, 27 ans Aide-soignante au Centre Hospitalier d’Annemasse « Pendant cette période d’état d’urgence sanitaire, nous, l’ensemble du personnel soignant, avons été mis à contribution afin de gérer au mieux l’épidémie. Protocole sanitaire, gestes barrières, ouverture de services dédiés uniquement aux patients atteints du virus, plan blanc… Tout a été mis en place en un temps record afin d’éviter la propagation de la Covid-19. Cet épisode a été particulièrement difficile à gérer tant moralement que physiquement. Travaillant habituellement au bloc opératoire, j’ai été mise à contribution aux urgences afin d’orienter les patients dans les services dédiés à la Covid-19. Nous avons travaillé sans relâche avec une réelle fatigue morale. Les tensions se faisaient ressentir un peu plus chaque jour au sein de l’hôpital. Le manque de matériel a été un réel défi car travailler sans protection n’est pas chose facile. Le bilan est aujourd’hui plus que satisfaisant mais nous restons bien évidemment sur nos gardes car nous ne sommes pas à l’abri d’une seconde vague. »

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Véronique, 20 ans Étudiante en BTS SP3S2 et auxiliaire de vie à domicile chez Vitalliance à Fontaine-lès-Dijon « En ce qui me concerne, j’ai signé un contrat d’auxiliaire de vie à domicile au début du confinement. Je pense que ce travail m’a permis de mieux vivre ce confinement et de me sentir utile durant cette épidémie, malgré les inquiétudes et la crainte de transmettre le virus au sein de ma famille. Les règles étaient assez simples : porter un masque et des gants, respecter les gestes barrières. Le port du masque du matin au soir est assez contraignant, surtout lors de fortes chaleurs. Les premiers jours de travail étaient assez rudes : les journées sont longues et les remplacements sont nombreux. Les rapports avec les personnes chez qui je me rendais étaient plutôt bons mais le sujet de conversation revenait toujours au virus et à la peur de la contagion. La solitude se fait ressentir car ce sont des personnes qui se questionnent énormément. Je me souviens d’une personne craignant tellement le virus qu’elle m’a tout de suite demandé de ne pas l’approcher à moins d’1m50. Le seul souci était que je venais pour effectuer une toilette au lit… La distance risquait d’être compliquée ! Il a donc fallu lui expliquer patiemment que j’avais le matériel de protection nécessaire et qu’il n’était pas possible de respecter la distance qu’elle demandait. Tout s’est finalement bien passé. À ce jour, il n’y a aucun changement sur les précautions à prendre depuis la fin du confinement : nous restons toujours aussi vigilants dans l’intérêt de nos patients. »

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POÈME À nos héros

Lueurs de lumière, Vêtues de bleu, Guidant le bateau, Dans lequel nous sommes, Vous nous amenez en lieu sûr Tout en nous donnant des soins et une protection, Mais aussi de l’amour, de la santé, du bonheur, du courage. Vous nous avez protégés des attaques, De l’ennemi inconnu. Efforts, sacrifices, générosité, amour, Vous nous avez tout donné. Même en vous disant merci dans toutes les langues du monde, Ce ne serait pas suffisant pour vous démontrer notre reconnaissance éternelle, Il nous faudrait inventer un mot plus fort et plus puissant que merci.

CHANSON

Qu’est-ce que ce virus ? Ce n’est pas le premier que l’on connaît,

Il s’appelle « coronavirus ».

Mais c’est un virus qui nous tue ! Oui, il a fait beaucoup de morts.

On a joué avec n’importe quoi. Seulement un contact a suffi

Pour nous planter mieux qu’un couteau !

Alors si tu veux en guérir, Reste chez toi !

Le monde entier a été confiné,

Il a fallu en arriver là pour que l’on s’appelle !

Le confinement nous a permis de nous rapprocher, Il a fallu en arriver là pour se parler !

De galère en galère,

Ils ont fait toutes nos guerres. Chaque journée, chaque soirée,

Nous vous applaudissons : Nos infirmiers, infirmières !

Jour et nuit,

Vous avez été là pour nous : Il a fallu en arriver là pour vous remercier TOUS !

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« ENSEMBLE, adoptons les bons gestes pour nous protéger ! »

AVANT � APRÈS J

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………………………… La classe de 2GT1 du Lycée Simone Weil <3