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1 MESOTHERAPIE ET DERANGEMENTS SACRO-ILIAQUES ETUDE DE CAS TRAITES PAR ASSOCIATION DE LA MESOTHERAPIE A L’OSTEOPATHIE INTRODUCTION Les dérangements sacro-iliaques peuvent être : - soit d’origine traumatique, ils sont alors d’installation immédiate, - Soit le plus souvent liés à des phénomènes de compensation d’attitudes vicieuses antalgiques, induites par une souffrance vertébrale, que celle-ci soit d’ordre mécanique ou en rapport avec la projection d’une douleur viscérale, elles sont alors d’installation progressive. La Mésothérapie, de par ses propriétés, peut apporter une aide non négligeable dans le traitement de ces dérangements et de leurs causes. OBJECTIFS A propos de 12 cas de dérangements sacro-iliaques observés en consultation et traités par l’association de la Mésothérapie à l’Ostéopathie, nous allons essayer de préciser les avantages de cette méthode : 1°) - Intérêt dans la recherche du diagnostic. 2°) - Intérêt de l’utilisation de substances anti-inflammatoires, décontracturantes et « dégrippantes » par voie locale transdermique dans la facilitation des manœuvres ostéopathiques. 1

MESOTHERAPIE ET DERANGEMENTS SACRO-ILIAQUES

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MESOTHERAPIE ET DERANGEMENTS SACRO-ILIAQUES ETUDE DE CAS TRAITES PAR ASSOCIATION DE LA MESOTHERAPIE A L’OSTEOPATHIE INTRODUCTION Les dérangements sacro-iliaques peuvent être :

- soit d’origine traumatique, ils sont alors d’installation immédiate, - Soit le plus souvent liés à des phénomènes de compensation

d’attitudes vicieuses antalgiques, induites par une souffrance vertébrale, que celle-ci soit d’ordre mécanique ou en rapport avec la projection d’une douleur viscérale, elles sont alors d’installation progressive.

La Mésothérapie, de par ses propriétés, peut apporter une aide non négligeable dans le traitement de ces dérangements et de leurs causes. OBJECTIFS A propos de 12 cas de dérangements sacro-iliaques observés en consultation et traités par l’association de la Mésothérapie à l’Ostéopathie, nous allons essayer de préciser les avantages de cette méthode : 1°) - Intérêt dans la recherche du diagnostic. 2°) - Intérêt de l’utilisation de substances anti-inflammatoires, décontracturantes et « dégrippantes » par voie locale transdermique dans la facilitation des manœuvres ostéopathiques.

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3°) - Intérêt de l’association de la Mésothérapie à l’Ostéopathie dans l’évolution de ces dérangements sacro-iliaques. RAPPEL ANATOMIQUE L’articulation sacro-iliaque est une diarthrose constituée par le rail plein de la surface auriculaire de l’os iliaque (de taille légèrement supérieure), qui répond au rail creux de la surface auriculaire du sacrum. Celle-ci est une dépression elliptique à concavité postéro-supérieure, marquée par un bord net, regardant en dehors et un peu en arrière. Elle se positionne en regard des 2 premières vertèbres sacrées et elle est constituée de 2 branches, une petite branche dont l’axe est oblique vers le haut et vers l’arrière et une grande branche dont l’axe est oblique vers le bas et vers l’arrière. Ses moyens d’union sont constitués :

- D’une capsule tapissée par une synoviale. - De ligaments, ligaments sacro-iliaques antérieurs et postérieurs

ainsi que le ligament ilio-lombaire.

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SEMIOLOGIE Les articulations sacro-iliaques sont volumineuses et peu mobiles, mais elles jouent un rôle indiscutable dans la survenue de certaines lombalgies. 1°) - TOPOGRAPHIE DE LA DOULEUR SACRO-ILIAQUE La douleur est maximale au niveau de l’interligne sacro-iliaque et irradie vers la fesse. Le patient peut désigner spontanément la région de l’épine iliaque. postéro-supérieure comme épicentre de la douleur. Il peut y avoir une irradiation dans l’aine. Des irradiations au membre inférieur sont possibles, parfois jusqu’au pied, sans systématisation radiculaire typique. De nombreuses douleurs d’origine discale possèdent ce type d’irradiation et ce sont les tests d’examen (tests de mobilité, tests de provocation) qui pourront permettre de préciser l’origine sacro-iliaque de la douleur. 2°) - FACTEURS DECLENCHANTS OU AGGRAVANTS IL n’y a rien de typique, la douleur n’est jamais influencée par les mouvements du rachis, la toux ou l’éternuement. En revanche, la flexion-rotation externe de la hanche (reproduite par le test de PATRICK) peut l’augmenter. En fait, c’est le contexte d’une lombalgie rebelle aux traitements usuels qui doit faire évoquer une atteinte sacro-iliaque lorsque la topographie est compatible avec ce diagnostic.

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3°) - ORIGINE DU DERANGEMENT Il est très délicat de préciser la nature même de la lésion sacro-iliaque responsable du dérangement, en dehors d’une origine traumatique. Dans certains cas, la présence d’une hyper fixation scintigraphique ou l’efficacité d’une infiltration intra-articulaire plaident pour une poussée congestive d’arthrose, ce qui n’a rien d’étonnant en raison des contraintes subies par cette articulation. 4°) - EXAMEN SPECIFIQUE De nombreuses manœuvres ont été décrites pour examiner les articulations sacro-iliaques. On distingue les tests de mobilité et les tests de provocation. 4-1 Tests de Mobilité Ces manœuvres visent à préciser si la mobilité articulaire est normale, diminuée, voire bloquée. La mobilité de l’articulation sacro-iliaque est difficile à mesurer. Elle est faible chez le sujet âgé (flexion-extension : 3° ; latéro-flexion : 1° de chaque coté ; rotation totale de 1°) et environ 3 fois plus importante chez le sujet jeune (flexion-extension : 9°, latéro-flexion : 3.5°). L’appréciation palpatoire de la mobilité de cette articulation paraît illusoire du fait de sa solidité. 4-1-a Test Outflare/Inflare Ce test apprécie la mobilité des sacro-iliaques Sujet en décubitus dorsal, le praticien debout du côté opposé à la sacro-iliaque à tester. L’opérateur effectue une poussée loin de lui sur l’épine iliaque opposée.

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Si la mobilité est normale, la sacro-iliaque a des surfaces classiques, un rail plein dans un rail creux S’il y a augmentation de l’ouverture de la sacro-iliaque, il s’agit d’une articulation « outflare ». S’il y a diminution de la mobilité, il s’agit d’une articulation « inflare ». 4-1-b Test de PIEDALLU ou test des pouces montants Il compare la mobilité des 2 épines iliaques postéro-supérieures sur un sujet debout qui se penche en avant. Lorsqu’une sacro-iliaque est bloquée, le sacrum devient solidaire de l’ilium correspondant et l’oblige à une bascule vers l’avant, donc à l’ascension de l’EIPS par rapport à celle du côté sain). 4-1-c Test de GILLET Fondé sur le même principe, il apprécie la mobilité relative de l’EIPS et de l’épineuse de S1 sur un sujet debout soulevant un genou. La flexion de hanche doit déterminer un abaissement de l’EIPS par rapport à l’épineuse de S1 si la sacro-iliaque n’est pas bloquée. En cas de blocage, les 2 points restent solidaires. 4-1-d Test des pouces montants sur un sujet assis Il utilise également l’ascension des pouces pour tester la sacro-iliaque. 4-1-e Test des pouces croisés Il détermine la disparité de mouvement sur les bras de l’articulation sacro-iliaque, sur un sujet en décubitus ventral. 4-2 Tests de provocation Ces tests visent à reproduire la douleur familière du patient en forçant l’articulation dans un sens ou un autre.

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Ce sont :

- La recherche d’une douleur à la palpation de l’interligne sacro- iliaque.

- Le rapprochement ou l’écartement des ailes iliaques. - L’hyper extension de hanche sur un sujet en décubitus ventral (test

de YEOMAN), en décubitus latéral (manœuvre de GAENSLEN) ou en décubitus dorsal (test de MENELL).

- La pression brusque sur le sacrum chez un patient en décubitus

ventral (signe du trépied). 5°) – LES EXAMENS COMPLEMENTAIRES Il n’y a pas d’examen simple à recommander :

- Les radios simples, le scanner sont sans valeur, qu’il y ait ou non de l’arthrose.

- La scintigraphie osseuse quantifiée a une spécificité élevée mais une sensibilité mauvaise. Ainsi lorsqu’il existe une hyper fixation articulaire du côté de la lombalgie, il y a de fortes chances qu’il s’agisse bien d’une lombalgie sacro-iliaque.

PROTOCOLE ET CRITERES DE L’ETUDE 1°) - CRITERES Nous avons étudié 12 cas de dérangements sacro-iliaques, certains d’origine traumatique, la plupart d’origine fonctionnelle, en excluant les pathologies rhumatologiques telle la Spondylarthrite chez des sujets adultes (de 21 à 66 ans), en pleine activité, sportifs ou non. 2°) - PROTOCOLE 2-1 Bilan de départ :

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L’examen clinique a comporté :

- Un contrôle de la mobilité du rachis en flexion, extension et inclinaisons.

- Une recherche de limitation de l’élévation de jambe à la manœuvre

de Lasègue. - Une recherche d’inégalité des membres inférieurs.

- Une palpation des éléments du rachis lombaire et dorsal.

- Une recherche de zones de cellulalgies.

- Un examen des sacro-iliaques avec palpation, examen dynamique

en flexion extension du tronc en station verticale et en extension de cuisse en décubitus ventral.

- Un examen des hanches.

Des radiographies du rachis lombaire ont été effectuées permettant :

- D’éliminer une contre-indication à la manipulation. - De contrôler la position du plateau sacré, et la largeur respective

des 2 sacro-iliaques.

- De rechercher des lésions radiologiques du rachis susceptibles d’avoir un rôle dans le dérangement SI.

Un scanner a été demandé en cas de suspicion de hernie discale avant la manipulation et 2 patients étaient en possession d’une IRM. 2-2 Le traitement mésothérapique : 2-2-1 Rythme :

- Une à deux séances à une semaine d’intervalle précédant la manipulation dans la majorité des cas.

- Manipulation 48 heures au moins après la dernière séance. - Une séance dans les jours suivant la manipulation.

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- Séances complémentaires à distance en cas de persistance de douleurs.

2-2-2 Le traitement :

- sur les sacro-iliaques : . Lidocaïne (Mésocaïne) . Calcitonine . Piroxicam (Zofora) Technique en MIDP à 6 mm - sur le rachis lombaire ou dorsolombaire : . Lidocaïne (Mésocaïne) . Calcitonine . Piroxicam (Zofora) Technique en MPS et MIDP à 6 mm - sur l’ensemble : . Thiocolchicoside (Coltramyl) . HPV . Pentoxyfilline (Torental) Technique IED (PERRIN) et quelques points en IDP 4 mm.

2-3 Le traitement ostéopathique : Les manipulations ont été effectuées par un Ostéopathe en respectant les axes définis du sacrum selon les théories ostéopathiques. Les axes définis d’une articulation le sont par rapport aux mouvements que possède cette articulation (autant d’axes que de degrés de mouvement). En ce qui concerne le sacrum, on définit :

1) Un axe longitudinal de rotation. 2) Un axe frontal transverse supérieur, dit sacro-iliaque respiratoire. 3) Un axe frontal transverse moyen ou axe de flexion-extension du

sacrum. 4) Un axe frontal transverse inférieur ou axe de rotation des iléons. 5) Des axes obliques de torsion.

(Voir schéma)

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Les techniques de manipulations ne seront pas décrites.

LES AXES DEFINIS SACRES

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ETUDE DE CAS 1er cas : Marie-Pierre L…. Patiente de 37 ans qui consulte en décembre 2003 pour une lombo-sciatique droite évoluant depuis 2 mois et résistant aux traitements prescrits par son médecin traitant. Elle présente dans ses antécédents une fracture de L1, survenue en 1995 à la suite d’une chute de cheval, traitée par arthrodèse D12/L2. L’examen note un Lasègue droit à 60°, des douleurs à la palpation des 2 derniers étages lombaires et des sacro-iliaques, la douleur ne permettant pas la mobilisation de la patiente. Au scanner, il existe un léger débord circonférentiel L5/S1, sans signe de compression avec absence de signe de hernie discale aux 3 étages explorés. 2 séances de Mésothérapie ont permis de réduire la douleur et d’effectuer un nouvel examen qui retrouvait un dérangement sacro-iliaque franc (sacrum antérieur droit), réduit par une seule manipulation. Après une séance de mésothérapie complémentaire, les douleurs ont disparu permettant la reprise d’une activité physique (ski) dès la semaine suivante. Absence de récidive à ce jour. 2ème cas : Beverly S…. Patiente de 51 ans, victime d’une chute dans les escaliers en janvier 2004.

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Dérangement SI droit et névralgie cervico-brachiale droite à l’examen. 1 séance de mésothérapie suivie d’une manipulation avec 2 séances de mésothérapie sur les sacro-iliaques et les cervicales. Disparition des douleurs lombaires sans récidive. 3ème cas : Yvette C…. Patiente de 56 ans qui consulte en novembre 2003 pour une lombo-sciatalgie L5 gauche évoluant depuis un an et résistant aux traitements. A l’examen, il n’existe pas de Lasègue mais une sacro-iliaque gauche douloureuse avec rotation gauche à la flexion du tronc et blocage à l’extension. Les radios standard montrent une discopathie L5/S1 avec pincement global L5/S1, discret affaissement L3/L4 et L4/L5 et arthrose inter-apophysaire L5/S1. Le scanner confirme les discopathies dégénératives de L4 à S1, sans hernie discale constituée, et l’arthrose inter-apophysaire. La patiente a bénéficié d’une manipulation après 2 séances de mésothérapie avec un bon résultat sur la mobilité. 5 séances complémentaires de mésothérapie ont été nécessaires avec un résultat satisfaisant bien qu’imparfait compte tenu de l’ancienneté des douleurs. 4ème cas : David H…. Patient de21 ans, venu consulter en février 2004 pour des douleurs pelviennes.

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Absence de signe digestif à l’examen mais cellulalgie abdomino-pelvienne bilatérale avec douleurs lombaires basses et dérangement sacro-iliaque droit ; pas de Lasègue ni d’inégalité des membres inférieurs. A la radio, il existe un canal lombaire un peu rétréci en L4/L5 et un petit rétro-listhésis L5/S1. 1 séance de mésothérapie suivie 48 heures plus tard de la manipulation (sacrum postérieur bloqué à droite). Manipulation facile des SI et libération de D12/L1. 1 séance de mésothérapie complémentaire 4 jours après la manipulation sur les SI, les lombaires et la cellulalgie a entraîné une disparition complète des douleurs et l’absence de récidive. 5ème cas : Gérard O…. Patient de 49 ans présentant des lombalgies L4/L5 droites à répétition depuis juin 2001. Les radios et le scanner effectués en 2001 montrent une hernie discale médiane L4/L5, une discarthrose L5/S1 et une arthrose inter-apophysaire. Plusieurs épisodes ont été améliorés par la mésothérapie avec récidives au bout de quelques mois. L’IRM effectuée en juin 2003 montraient des discopathies dégénératives en L4/L5 et L5/S1 avec saillies discales médianes de très petit volume. Le dérangement sacro-iliaque est mis en évidence lors d’une rémission après 2 séances de mésothérapie. Manipulation effectuée en janvier 2004 avec disparition complète des douleurs, sans nécessité d’une nouvelle séance. Aucune récidive douloureuse depuis malgré une pratique régulière du tir.

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6ème cas : Jean-Luc H…. Patient de 50 ans, boulanger, qui consulte en février 2004 pour une lombalgie apparue un an auparavant, évoluant par crises, aggravée après avoir trébuché sur une pierre. A l’examen il existe une voussure du rachis lombaire avec limitation de l’extension et des douleurs lombaires basses. Les radios montrent une lombarthrose L4/L5 débutante et l’absence de pincement discal. Au scanner, on note un canal lombaire étroit en L3/L4 et L5/S1, sans conflit disco-radiculaire individualisable. L’examen effectué après la 2ème séance de mésothérapie retrouve un dérangement sacro-iliaque droit avec rotation gauche du sacrum. La manipulation effectuée 4 jours après la 2ème mésothérapie entraîne une disparition complète des douleurs 48 heures plus tard sans récidive depuis. 7ème cas : Hélène R…. Patiente de 55 ans, sportive, présentant dans ses antécédents une dysplasie de hanche droite traitée par une butée en 1975 et un accident de train en 1987 ayant entraîné de multiples fractures. Elle consulte en mars 2004 pour des douleurs de la hanche droite évoluant depuis un mois. A l’examen, il existe une limitation de la mobilité de la hanche droite (mais aucune douleur à la mobilisation), avec remaniements de la tête fémorale et du cotyle à la radio, en rapport avec la dysplasie opérée. Par contre, il existe une tendinite du moyen fessier droit ainsi qu’un dérangement sacro-iliaque droit.

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Une première manipulation après la 2ème séance de mésothérapie sur les sacro-iliaques et sur la tendinite du moyen fessier a obtenu un bon résultat mais la récidive rapide du dérangement a nécessité une seconde manipulation qui a entraîné une contracture du TFL et une lombalgie L4/L5 justifiant une séance supplémentaire de mésothérapie qui a fait céder les douleurs. Aucune récidive depuis. 8ème cas : Alain A…. Patient de 53 ans, sportif (Football), qui consulte en mars 2004 pour une sciatalgie gauche d’apparition récente. Dans ses antécédents on note une gonarthrose débutante bilatérale et une discopathie L5/S1 connue de longue date. A l’examen il n’y a pas de Lasègue, pas de douleur à la pression et à la mobilisation des épineuses de L4 et L5, mais une douleur à la palpation de la sacro-iliaque gauche avec dérangement palpable lors des mouvements de flexion-extension du tronc. Amélioration des douleurs après 2 séances de mésothérapie puis manipulation 4 jours après la 2ème séance. L’atténuation franche des douleurs apparaît 24 heures après la manipulation. Disparition complète après 1 séance de mésothérapie complémentaire effectuée 48 heures plus tard. Aucune récidive depuis.

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9ème cas : Marie V…. Patiente de 66 ans qui a travaillé longtemps sur les marchés et portait régulièrement de lourdes charges. Elle consulte en mars 2004 pour une lombalgie basse avec sciatalgies intermittentes évoluant depuis plusieurs années peu soulagées par les AINS avec recrudescence des douleurs qui deviennent permanentes depuis quelques mois. Des radios effectuées en novembre 1999 montraient une discarthrose des 3 derniers étages prédominant au niveau L5/S1. Un scanner de mai 2002 notait l’absence de pathologie disco-somatique pouvant expliquer les douleurs. A l’examen, il n’y a pas de Lasègue, pas de limitation de l’extension ni des inflexions, mais une limitation de la flexion. Il existe une douleur à la pression et à la mobilisation de L4 et L5 ainsi qu’une douleur à la palpation des sacro-iliaques avec projection fessière droite à la pression de la SI droite. L’examen dynamique retrouve un dérangement sacro-iliaque avec torsion droite sur axe gauche du sacrum, une limitation de l’extension du MIG en décubitus ventral et une coaptation L4/L5/S1 en rotation droite. La patiente a été manipulée 4 jours après la 2ème séance de mésothérapie avec une réduction facile du dérangement et une amélioration des douleurs après une 3ème séance de mésothérapie effectuée 3 jours après la manipulation. Disparition complète des douleurs avec reprise de toutes ses activités.

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10ème cas : Ludovic V…. Patient de 22 ans venu consulté en août 2003 pour une contracture du biceps fémoral droit traité par mésothérapie avec bon résultat sur la contracture et les douleurs mais l’examen notait une absence de bascule du bassin avec rétraction bilatérale des ischio-jambiers. En septembre 2003, accident de travail avec lombalgie aiguë en soulevant une charge et le patient est pris en charge par un autre médecin. La radio montrait un pincement postérieur L5/S1 et l’examen retrouvait un Lasègue droit à 10° avec réflexes achilléens présents. Un scanner effectué en octobre 2003 confirmait la présence d’une hernie discale L5/S1 comprimant la racine droite avec canal lombaire limite et arthrose inter-apophysaire de la charnière lombo-sacrée. Le patient est traité par un spécialiste par AINS puis infiltration guidée qui améliore l’état du patient qui reprend le travail en novembre 2003 avec récidive dans les 48 heures suivant cette reprise. Il est alors traité de novembre 2003 à mars 2004 par ce même spécialiste par une association de Tramadol, Amitriptyline, Diazépam puis Clonazépam soulageant à peine le patient. Une IRM effectuée début mars 2004 retrouvait la hernie discale L5/S1 postéro-latérale droite, de petit volume venant au contact de l’émergence radiculaire S1 droite. Le patient revient en consultation fin mars devant la persistance des douleurs et de l’impotence. L’examen retrouve :

- Le même blocage du bassin constaté avant l’accident de travail, mais pas de véritable Lasègue (le patient soulève le membre et le bassin d’un seul tenant avec rotation des corps vertébraux).

- Des réflexes achilléens présents des 2 cotés.

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- Une douleur à la palpation de la sacro-iliaque droite avec rotation gauche et ascension droite de l’ilium dès le début de la flexion du tronc.

Une séance de mésothérapie est pratiquée sur le rachis et les sacro-iliaques avec première manipulation effectuée 48 heures plus tard entraînant un soulagement partiel et récupération d’une mobilité normale à la marche. 2 séances de mésothérapie ont été effectuées depuis sur le rachis, les sacro-iliaques et les ischio-jambiers avec régression des douleurs, début de relâchement des contractures permettant un travail d’étirement des ischio-jambiers. Un sevrage progressif des antalgiques et neuroleptiques est entrepris parallèlement aux séances de mésothérapie. Une seconde manipulation est effectuée pour compléter la réduction du dérangement sacro-iliaque avec poursuite des séances de mésothérapie et mise en route d’une rééducation posturale. Aucune récidive douloureuse depuis, le patient doit reprendre son activité professionnelle en juin 2004, seule persiste la rétraction des ischio-jambiers en cours de rééducation. 11ème cas : Michelle V…. Patiente de 66 ans, de nature très anxieuse, obèse qui présente des douleurs de la fosse iliaque droite évoluant depuis plusieurs années explorées sur le plan abdomino-pelvien sans résultat. Ses douleurs sont attribuées à une colopathie fonctionnelle et sont traitées par antispasmodiques et topiques intestinaux lors des crises. Elle consulte en janvier 2004 pour une recrudescence de ses douleurs dans un contexte d’extrême anxiété liée au décès d’un membre de sa famille.

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Un traitement de l’anxiété et de la colopathie par mésothérapie est mis en route en février, en complément de son traitement habituel, avec une amélioration de la colopathie mais aucun effet sur les douleurs de la FID. La présence à l’examen d’une zone de cellulopathie abdomino-pelvienne droite fait évoquer une origine lombaire, confirmée par l’examen qui retrouve des douleurs à la palpation et à la mobilisation des charnières dorsolombaires et lombo-sacrées ainsi qu’une douleur sacro-iliaque droite et une limitation des mouvements. Les radios montrent un tassement cunéiforme de L1 d’origine ostéoporotique probable, un spondylo-listhésis L5/S1 et un pincement modéré L5/S1. 2 séances de mésothérapie sur le rachis et les projections abdominales effectuées à une semaine d’intervalle entrainent une amélioration partielle des douleurs et de la mobilité. L’examen retrouve alors un dérangement sacro-iliaque droit net lors des manœuvres dynamiques. Une 3ème séance avec traitement des sacro-iliaques est effectuée avant la manipulation qui est difficile et incomplète du fait de l’ancienneté des lésions et de l’obésité. Une amélioration transitoire des douleurs de la FID est obtenue avec apparition d’une lombalgie haute secondaire. 2 séances supplémentaires à 1 semaine d’intervalle ont permis la régression des douleurs lombaires et abdominales droites avec persistance de la douleur de la charnière dorsolombaire. Une 2ème manipulation est effectuée pour compléter le déverrouillage en association avec la mésothérapie. Les douleurs de la fosse iliaque droite ont régressé mais il persiste une douleur de la charnière dorsolombaire en rapport avec le tassement de L1.

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12ème cas : Edith P…. Patiente de 62 ans qui consulte en mars 2004 pour lombalgie droite avec sciatalgies gauches L5 suspendues et douleurs fessières droites, évoluant depuis 6 mois. A l’examen, il existe une inégalité des membres inférieurs, le gauche étant plus court. La palpation retrouve des douleurs à la palpation-mobilisation L4 et L5, une tendinite du moyen fessier droit sans limitation de la mobilité de la coxo-fémorale et un dérangement sacro-iliaque droit. Les radios montrent :

- Une discarthrose lombaire modérée prédominant en L4/L5 et L5/S1, une arthrose inter-apophysaire des 2 derniers étages, une inégalité des membres inférieurs, le gauche étant plus court de 15 mm avec incurvation sinistro-convexe du rachis lombaire.

- Des calcifications péri-trochantériennes droites sans atteinte de la

coxo-fémorale en faveur d’une péri-arthrite de hanche.

Une seule séance de mésothérapie est effectuée sur les lombaires, les sacro-iliaques et les tendons fessiers droits, avec manipulation une semaine plus tard. Une séance de mésothérapie le lendemain de la manipulation et une 2ème effectuée une semaine plus tard, entraînent une disparition des douleurs lombaires et sciatiques. Le traitement de la tendinite fessière droite est poursuivi et une orthèse de compensation partielle de l’inégalité des membres inférieurs est prescrite. Disparition complète des douleurs sacro-iliaques et de la tendinite fessière droite, seule persiste une méralgie du fémoro-cutané droit lors des stations debout prolongées.

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ANALYSE DES RESULTATS L’étude a eu lieu de novembre 2003 à avril 2004. La répartition par sexe est de 7 femmes et 5 hommes. L’âge va de 21 ans à 66 ans avec une moyenne de 49 ans. L’origine du dérangement est traumatique pour 1 patient et fonctionnelle pour les 11 autres. Le coté droit a été atteint 10 fois et le gauche 2 fois. 4 patients sur 12 sont des sportifs. 3 patients ont (ou ont eu) une profession exposée avec port de charges ou position de travail à risques. 5 patients ont bénéficié d’un scanner et 2 d’une IRM. 11 patients présentaient une ou plusieurs pathologies associées :

- 1 fracture vertébrale - 3 canaux lombaires étroits - 1 dysplasie de hanche opérée - 1 gonarthrose bilatérale - 2 spondylo-listhésis - 1 tassement vertébral - 1 périarthrite de hanche. - 2 hernies discales - 7 discopathies avec arthrose inter-apophysaire

L’ancienneté des lésions va de 2 jours à 5 ans avec une moyenne de 15.7 mois. Le motif de consultation a été :

- 8 fois pour lombalgie ou lombo-sciatalgies - 2 fois pour douleurs pelviennes - 1 fois pour douleur de hanche

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- 1 fois pour contracture du biceps fémoral. Les résultats ont été très bons dans 9 cas sur 12 et bons dans 3 cas sur 12 malgré la persistance de quelques douleurs annexes. DISCUSSION 1°) - LE DERANGEMENT SACRO-ILIAQUE Bien que l’étude ne porte que sur une douzaine de cas, l’analyse de ceux-ci permet de préciser un certain nombre de points :

- La pathologie sacro-iliaque est relativement fréquente puisque ces cas sont issus d’une consultation mixte Médecine Générale / Médecine du Sport, sur une durée de 6 mois et que tous les cas n’ont pu être inclus (abandon des cas encore en traitement à l’issue des 6 mois).

- La pathologie traumatique est rare puisqu’elle ne représente qu’un

seul cas sur 12, alors que la pathologie fonctionnelle représente l’essentiel de cette pathologie.

- Cette étude montre que les lésions sacro-iliaques peuvent être

quelquefois très anciennes (moyenne de l’étude 15.7 mois) et que, si ces lésions ont été plus ou moins améliorées par les traitements, elles n’ont jamais été guéries avant d’être manipulées.

- Le motif de consultation des patients a toujours été une douleur, la

plupart du temps d’origine lombaire (8 cas sur 12), à type de lombalgie ou de lombo-sciatalgie, et plus rarement d’origine pelvienne, voire d’origine coxo-fémorale ; aucun des patients n’a rattaché sa douleur à une cause sacro-iliaque, ce qui justifie un examen systématique de ces articulations dans le bilan de tout lombalgique.

- Dans la majorité des cas, il semble que le dérangement soit

directement déclenché par une pathologie de l’appareil locomoteur préexistante et ce d’autant plus que l’atteinte est ancienne. A titre d’exemple, on peut citer :

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La fracture de L1 avec arthrodèse D12/L2, survenue 8 ans avant l’apparition d’une lombo-sciatique sans facteur déclenchant, sans aucun épisode antérieur, sans lésion discale au scanner, avec guérison complète et reprise des activités après traitement.

La dysplasie de hanche opérée avec tendinite du moyen fessier.

La hernie discale avec rétraction des ischio-jambiers. Les discopathies dégénératives des derniers étages

lombaires retrouvées chez plusieurs patients.

- Ces pathologies sont probablement responsables d’attitudes antalgiques qui ont progressivement créé le dérangement jusqu’à ce qu’il se verrouille et devienne douloureux.

- Aucun cas de dérangement sacro-iliaque primitif n’a été retrouvé

en dehors du « sacrum traumatique », ce qui va dans le sens d’une origine secondaire de ces dérangements.

2°) – L’APPORT DE LA MESOTHERAPIE Il faut tout d’abord noter que l’examen programmé effectué en Mésothérapie permet une approche plus précise de la pathologie, puisque les sites d’injections sont directement liés à cet examen et que le résultat de ce traitement purement local dépend de la précision du diagnostic. De même le diagnostic est souvent facilité puisqu’il s’agit souvent de sujets qui souffrent depuis longtemps, qui ont déjà consulté et ont été traités à de nombreuses reprises, sans résultat, ce qui justifie une reprise complète de l’examen du patient et de son dossier iconographique. En ce qui concerne de dérangement sacro-iliaque lui-même, il est souvent masqué par l’importance de la douleur lombaire et de l’impotence en résultant. Le fait d’améliorer de façon nette ces douleurs par une ou deux séances de Mésothérapie, permet d’effectuer un examen plus précis et de démasquer l’atteinte sacro-iliaque. L’apport évident de la Mésothérapie, confirmé par les Ostéopathes, est la facilitation des manœuvres de réduction du dérangement, du fait de la

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diminution des douleurs et du relâchement musculaire procurée par ce traitement, et ce d’autant plus qu’il s’agit de blocages anciens. L’autre intérêt de l’association de la Mésothérapie à l’Ostéopathie qu’il n’est pas possible de démontrer sur un délai aussi court, est la stabilisation voire la disparition complète de ces dérangements. En effet, une fois le dérangement réduit par la manipulation, la prise en charge régulière de ces patients en Mésothérapie permet, en traitant régulièrement les douleurs rachidiennes ou autres, qui sont responsables d’attitudes antalgiques de compensation, d’éviter, en association, si besoin avec une rééducation posturale, la récidive progressive de ces lésions sacro-iliaques. CONCLUSION La pathologie fonctionnelle des sacro-iliaques est assez fréquente, il faut y penser lorsqu’il existe une pathologie douloureuse lombaire, pelvienne voire des membres inférieurs, qui ne fait pas ses preuves et l’examen des sacro-iliaques doit faire partie du bilan de tout lombalgique. La Mésothérapie représente une aide précieuse dans le traitement de cette pathologie puisqu’elle permet :

• De soulager la douleur. • De contribuer à l’examen clinique des sacro-iliaques. • De faciliter le traitement ostéopathique en agissant sur les douleurs

et les contractures qui gênent la manipulation. • De prévenir les récidives en traitant les pathologies douloureuses

responsables du déclenchement de ces dérangements sacro-iliaques.

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