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Meurtre au manoir De Corine GRESSE AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le site http://www.leproscenium.com Ce texte est protégé par les droits d’auteur. En conséquence avant son exploitation vous devez obtenir l’autorisation de l’auteur soit directement auprès de lui, soit auprès de l’organisme qui gère ses droits (la SACD par exemple pour la France). Pour les textes des auteurs membres de la SACD, la SACD peut faire interdire la représentation le soir même si l'autorisation de jouer n'a pas été obtenue par la troupe. Le réseau national des représentants de la SACD (et leurs homologues à l'étranger) veille au respect des droits des auteurs et vérifie que les autorisations ont été obtenues, même a posteriori. Lors de sa représentation la structure de représentation (théâtre, MJC, festival…) doit s’acquitter des droits d’auteur et la troupe doit produire le justificatif d’autorisation de jouer. Le non respect de ces règles entraine des sanctions (financières entre autres) pour la troupe et pour la structure de représentation. Ceci n’est pas une recommandation, mais une obligation, y compris pour les troupes amateurs. Merci de respecter les droits des auteurs afin que les troupes et le public puissent toujours profiter de nouveaux textes. 1

Meurtre au manoir De Corine GRESSE … · Legris : Je te comprends mon vieux, mais il faut que j’y aille, ton père m’attend et tu sais qu’il n’aime pas attendre. Olive :

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AVERTISSEMENT

Ce texte a été téléchargé depuis le site

http://www.leproscenium.com

Ce texte est protégé par les droits d’auteur.

En conséquence avant son exploitation vous devez obtenirl’autorisation de l’auteur soit directement auprès de lui, soit auprèsde l’organisme qui gère ses droits (la SACD par exemple pour laFrance).

Pour les textes des auteurs membres de la SACD, la SACD peutfaire interdire la représentation le soir même si l'autorisation dejouer n'a pas été obtenue par la troupe.

Le réseau national des représentants de la SACD (et leurshomologues à l'étranger) veille au respect des droits des auteurs etvérifie que les autorisations ont été obtenues, même a posteriori.

Lors de sa représentation la structure de représentation (théâtre,MJC, festival…) doit s’acquitter des droits d’auteur et la troupe doitproduire le justificatif d’autorisation de jouer. Le non respect deces règles entraine des sanctions (financières entre autres) pour latroupe et pour la structure de représentation.

Ceci n’est pas une recommandation, mais uneobligation, y compris pour les troupes amateurs.

Merci de respecter les droits des auteurs afin que les troupes et lepublic puissent toujours profiter de nouveaux textes.

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Mr Lenoir, personnage arriviste, désagréable, est détesté par toute sa famille,par ses « amis » ainsi que par ses domestiques. Il les soupçonne de vouloirl’éliminer afin de toucher l’héritage. Il décide de monter un stratagème pouvantdéceler qui l’aime vraiment et mérite sa grosse fortune. Il les convoque touspour leur faire croire qu’il a réécrit son testament en les déshéritant tous.

Malheureusement pour lui, il ne pourra jamais connaître la vérité car lelendemain, le voilà assassiner.

L’inspecteur Jules Poirot va mener l’enquête tambour battant à la façon du jeuLe Cleudo et découvrira l’assassin.

La scène se passe au manoir Lenoir dans la salle à manger où une réception doitavoir lieu : grande table, chaise. Côté cour, un coin salon avec un petit canapé,table tasse. Une boule de cristal trône en plein milieu de la pièce sur un hautguéridon.

Personnages :

Un même comédien peut faire le rôle de Mr Lenoir et celui du détective

Mr Lenoir : Homme d’affaires âgé, méchant, marié à Violette. Se déplaceen fauteuil roulant ; Costumes noir, couverture sur sesjambes

Madame Lenoir : Femme de Mr Lenoir, très mondaine, l’ a épousé par amour.Habillée en robe de soirée noire et blanche.

Irma : Voyante, sœur de Madame Lenoir, très excentrique. Costume très coloré, genre gitane.

Docteur Olive : Fils aîné de Mr et Madame Lenoir, médecin, veuf a une fillePêche. Chemise vert olive, costume sombre.

Pervenche : Fille de Mr et Madame Lenoir, ornithologue, veuve, aune

fille Isabelle. Tailleur bleu très strict. Un peu bigote.

Rose : Dernière fille de Mr et Madame Lenoir, insouciante et Dépensière, habillée très moderne en rose.

Isabelle : Petite fille de Mr et Madame Lenoir, fille de Pervenche. Est lapréférée du grand-père. Habillée en pantalon noir etchemisier blanc, cravate. Arriviste.

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Pêche : Petite fille de Mr et Madame Lenoir, fille du Docteur Olive.Voudrait devenir danseuse ; un peu naïve ; costume trèsromantique couleur Pêche

Colonel moutarde : Ancien militaire sous les ordres de Mr Lenoir pendantla guerre. Marié au major chirurgien Moutarde qu’ilcraint. Tenue militaire couleur moutarde

Major Moutarde : Chirurgien de l’armée, femme du Colonel Moutarde.en tailleur sobre avec un foulard couleur moutarde.Maitresse-feme.

Monsieur Legris : Avocat au service de Mr Lenoir. Piteux, soumis àMonsieur Lenoir. Vieux costume gris, trop petit

Madame Leblanc : Servante au service de la famille Lenoir. Mystérieuseet fouineuse ;Costume de bonne : noir et tablier blanc

Détective Jules Poirot : Fin limier, imperméable, un peu trop grand

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1 convocation du grand-père avec Moutarde. avant décès : Lenoir est surscène dans son fauteuil roulant

Lenoir : Ah te voilà ! Cela fait combien de temps que l’on ne s’est pas vu ?

Colonel : 26 ans et 281 jours. Vous m’aviez abandonné, blessé, au front

Lenoir : Je croyais que c’était à la jambe ?!

Colonel : Oui, à la jambe, et au front, pendant la guerre.

Lenoir : J’étais partir chercher de l’aide.

Colonel : Et ça a mis 26 ans et 281 jours pour me retrouver.

Lenoir : Bah c’est le passé, laissons les vieilleries au placard ! Alors que deviens-tu ?

Colonel : Ca va. Dites-moi plutôt pour quelle raison vous m’avez fait venir

Lenoir : Pour mon anniversaire, mes 80 ans !

Colonel : Ca j’y crois pas, il y a autre chose, il y a toujours une arrière-pensée àchacun de vos actes.

Lenoir : Allons mon petit, rien de plus que le plaisir de te revoir et de faireconnaissance de ta femme. Tu dois être fatigué par ce long voyage…tuarrives de Djibouti, je crois ?

Colonel : oui, ça a pris 26 ans et 281 jours

Lenoir : Va donc te reposer un peu, et puis tu me présenteras ta femme.Rompez !

Colonel : Je suis colonel maintenant, bien plus gradé que vous pendant la guerre,qui n’étiez que Capitaine. Je ne suis donc plus à vos ordres.

Lenoir : Silence aspirant Moutarde ! En effet, j’ai une idée derrière la tête, ils’agit de mon testament… Mais, bah ! Tu m’agaces, je suis fatigué, onse reverra au dîner. Rompez !

Colonel : A vos ordres ! Il sort

Il appelle Madame Leblanc : Marguerite ! Marguerite !

Madame Leblanc arrive

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Lenoir : enfin, pas trop tôt

Ils sortent, Lenoir en roupétant : pas trop tôt Marguerite ! J’ai failliattendre. Aïe, saleté de Moutarde, s’il s’imagine qu’il va hériter ! Ce sonttous des rapaces !

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2 SCENE Legris / /Olive avant le décès.

Mr Legris entre, une enveloppe à la main qu’il examine.

Legris : Hum… il y a certainement un indice à l’intérieur.

Olive : Legris !

Legris ; Monsieur ?… Olive ! Ca alors, de retour ? Alors ce voyage ?

Olive : Il s’est bien passé, beau pays la Suisse. Qu’est-ce que tu fais ici ?

Legris : Eich ! Rien, une affaire de ton père.

Olive : Toujours à sa solde à ce que je vois. Alors, ses affaires ? Commentvont-elles ?

Legris : Oh, elles faiblissent, tout comme lui.

Olive : Comment ça ? Il a toujours la forme.

Legris : Oui, mais trop de soucis… raccourcissent l’espérance ..de vie.

Olive : Il le cherche bien. Et toi, mon cher Olive ? la santé, l’argent et ..côtécœur ?

Legris : Bah ! Pas plus qu’avant. Je suis toujours obligé de travailler pour tonpère. Il ne me paie presque pas…

Olive : Il a toujours été réticent avec l’argent. Charité bien ordonnée…Et côtécœur ?

Legris : Je n’ai guère le temps de me préoccuper de mes amours. Il y a toujoursl’affaire Polnemberg.

Olive : Oui, j’ai entendu que papa a été mouillé, mais je croyais que c’étaitterminé et qu’il avait été innocenté ?

Legris : Oui, oui, comme d’habitude, ses appuis politiques. Enfin, c’est la vie.Mais comme je te le disais, il ne vivra pas éternellement et j’espère bienme sortir de son emprise. Et ta fille ? Comment va-t-elle ?

Olive : Elle est devenue une belle jeune fille. Je revois ma pauvre femmelorsque je la regarde. Belle, gracieuse et adorable. Elle prend le mêmechemin que sa mère, elle rêve de devenir danseuse.

Legris : Eich ! Ca ne va pas plaire à ton père.

Olive : Hélas non !

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Legris : Des ennuis à ne plus en finir !

Olive : Oui. Il nous a demandé de venir pour son anniversaire qui a lieu demain.

Legris : Un premier pas vers la réconciliation.

Olive : J’espère que les choses vont s’arranger. Cela fait 16 ans que je nel’avais pas revu, depuis mon mariage avec Pavlola. Même sa mortn’avait pas adouci son cœur. Lorsqu ‘il apprendra que Pêche veutdevenir danseuse, je redoute le pire.

Legris : Je te comprends mon vieux, mais il faut que j’y aille, ton père m’attend ettu sais qu’il n’aime pas attendre.

Olive : Je suis assez étonné de son initiative de réunir toute la famille et amis,ce n’est pas son genre. Il y a certainement une autre raison. Serais-tu aucourant.

Legris : A mon vis, il va nous tester tous, pour finaliser son testament. Bon fautque j’y aille…

Olive : Alors, restons sur nos gardes. Pour moi, je sais ce que je dois faire si jeveux être couché sur son testament.

Legris : Dissuader ta fille de faire danseuse.

Olive : Jamais je ne l’obligerai à renoncer, elle ressemble trop à sa mère qui nevivait que pour son art.

Legris ; Là, il faut vraiment que j’y aille.

Olive : Oui, vas faire ton devoir.

Legris sort.

Olive : Pêche sera danseuse, et ce n’est pas ce vieux croûton de pèrequi l’en empêchera. Je sais ce qu’il me reste à faire.

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3 SCENE Violette / Irma / Marguerite Leblanc

Irma rentre et se dirige vers sa boule de cristal, fait de grandes incantations .Madame Leblanc arrive et commence à épousseter, pendant toute lascène, elle prendra des notes sur son carnet. Violette entre.

Violette : Toujours dans ta boule ….

Irma : Chut !

Violette : Encore et toujours penchée sur cette boule !

Irma : Ma boule de cristal m’apprend beaucoup plus que tu ne crois.

Violette : Ah oui, et quoi donc ? Dis-moi par exemple ?

Irma : Eh bien que ton mari t’a offert une belle bague …Oh non ! ce n’est pasà toi ?

Violette : Que dis-tu ? Pourrais-tu être un peu plus explicite de temps en temps ?

Irma : T’es marrante toi ! Tu crois que ce que l’on voit dans une boule c’estclair comme de l’eau de roche. Attends, laisse-moi me concentrer…..Irma fait des grands mouvements

Violette : Alors ?

Irma : Chut…. Ca vient. Holà. là ! Là ! Regarde !

Violette : Quoi ? Qu’est-ce que tu vois ?

Irma : Lenoir, ton mari, Marcel Lenoir il tient un écrin, il l’offre à une femme.Elle ouvre l’écrin.

Violette : Quelle femme ? Est-ce moi ?

Irma : Quelle est belle !

Violette ; Alors c’est moi !

Pendant la description, Violette pense que Irma parle d’elle.

Irma : Gracieuse, discrète, sublime

Irma lève la tête et voit Violette admirative et coquette.

Irma : Qu’est-ce qui te prend ?

Violette : Tu m’as vue dans ta boule. Alors la bague, elle est comment ?

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Irma : Attends, là , il y a erreur sur toute la ligne. Je parlais de la bague :gracieuse, sublime…

Violette ; Ah bon ? (inquiète) Mais, .. la bague, elle est pour moi.

Irma (se replongeant dans sa boule) :Attends, je vais aux nouvelles.(re-gestes devoyance)

Violette (impatiente) : Alors !

Irma : je vois, je vois… AH !

Violette ; Mais quoi ?

Irma : Non, ma pauvre petite, la bague n’est pas pour toi.

Violette : Tu te trompes ! (lui mettant la tête sur sa boule) : Regarde encore.

Irma : C’est clair, la bague n’est pas pour toi. Il te trompe.

Violette : Dis-moi qui est cette femme.

Irma : (retournant à sa boule) : Je ne sais pas exactement, je ne vois pas sonvisage. Mais, la bague est superbe, ça je le vois ! Et puis, au moins, onapprend que ton mari te trompe.

Violette ; N’importe quoi ! Pourquoi me tromperait-il ?

Irma : Tout simplement parce qu’il ne t’aime pas. Souviens-toi à l’écolematernelle…

Retour en arrière. Violette s’assied par terre et pleure comme une petite fille, arriveIrma, petite fille : parlé enfantin.

Irma : Pourquoi tu pleures Violette ?

Violette : Il m’a tapée !

Irma : Mais Qui ?

Violette : Marcel

Irma : Marcel qui ?

Violette : Marcel Lenoir.

Irma : Mais t’es bête ?

Violette : Quoi ?

Irma : Il fallait te défendre et le taper.

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Violette : Le taper ?… Lui… Marcel… Ah non.

Irma : AHHHH ! Elle est amoureuse ! Tralalalalaire !!!

Violette : C’est pas vrai !

Irma : Eh bien, alors pourquoi tu ne l’as pas tapé ?

Violette : pff, je te vois bien frapper Marcel, il est très fort.

Irma : Eh bien moi j’y vais !

Va en coulisse, on entend des coups. Elle revient, se frottant les mains.

Irma : Voilà, il a pris une bonne correction ton Marcel !

Retour au présent, sont placées au même endroit avant le retour en arrière.

Violette ; Oh Lâche-moi un peu. Il n’a aucune raison de me tromper. Il sait trèsbien que si je l’apprenais, je demanderai le divorce et il serait ruiné carles entreprises m’appartiennent.

Madame Leblanc, entre ,les aperçoit, commence à s’affairer à nettoyer mais écouteet note tout ce qu’elle entend sur son carnet.

Irma : T’appartenaient ! Tu oublies qu’il t’a fait signer des documents stipulantque tu lui donnais toutes les entreprises !

Violette : Mon Dieu, c’est vrai, je signais sans vérifier, je pensais que c’était desfactures ou des contrats, je lui faisais confiance ; c’est lui qui s’occupedes affaires.

Irma : Ma pauvre sœur, même si tu le menace de divorcer, il s’en contre-ficheparce qu’il ne t’aime pas, il n’aime personne, il se sert des autres, ilmanipule tout le monde et même toi !

Violett : Ce n’est pas vrai !

Irma : Alors dis-moi comment ce fait-il que le manoir, notre manoir de famillelui appartienne maintenant ? Parce que tu lui as donné, triple idiote !

Violette : C’était mon cadeau de mariage

Irma : Le beau cadeau ! ! Oui bien sûr, mademoiselle était tellementamoureuse qu’elle aurait donné sa propre mère pour épouser sonMarcel !

Violette : Je ne te permets pas de dire ça !

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Irma : et puis de toute façon, ça n’a plus d’importance, il t’a pas piquésuffisamment d’argent pour avoir de quoi vivre très longtemps. Il tetrompe et puis à sa place… je ne me gênerais pas.

Violette donne une gifle à Irma qui fait semblant de pleurer. Violette s’approched’elle.

Violette : Pardon Irma ! Je ne voulais pas.

Irma : Mais non, je rigole ! Je voulais que tu réagisses un peu ! Pour une foisque c’est toi qui tapes ! Félicitations ! Quant à ma boule de cristal, tusais ce que j’en pense. Elle me faisait vivre avant que ton mari nemédise sur moi et que je perde toute ma clientèle. Mais je me vengerai,un jour.

Violette : Tu es une excellente voyante tu vois des choses…. Flou…, mais tu lesvois. Et si Marcel me trompe, je ne lui pardonnerai jamais. Jedemanderai le divorce.

Irma : Folle que tu es ! Tu n’obtiendras jamais le moindre sou. Il possède toutmaintenant. Tu lui as tout donné. Ah, il a bien su te manipuler, cemafieux !

Violette : Tu as raison, malheureusement. Par amour pour lui, je lui ai tout laissé,toute ma fortune. Mais… (mystérieuse) si jamais, ce que tu m’as dit estvrai, je me vengerai.

Irma : Nous nous vengerons. A nous deux, on y arrivera.

Apercevant Marguerite.

Violette : Marguerite, nos invités sont-ils tous là ?

Marguerite : Non, Madame. Il n’y a que votre famille, l’avocat Mr Legris et juste leColonel. ; sa femme ne doit venir que cette après-midi, elle se reposeaprès son voyage.

Violette : Ah oui, et Mr et Mme Grizol n’arriveront que demain. Nous allonsétablir le menu et préparer le plan de table. Nous serons combien ?

Marguerite : Cela fera 13 madame !

Irma : (Hurlant) 13 ! Non ! Impossible. Nous ne pouvons pas être 13 à table,cela porte malheur.

Violette : Calme-toi, Irma. Eh bien nous allons trouver une solution.

Irma : Marguerite, vous devez dîner avec nous !

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Marguerite : Moi Madame ? Mais Monsieur n’acceptera jamais. Vous savez qu’il meconsidère très mal ; je ne suis qu’un objet pour lui.

Violette : J’en fais mon affaire. Nous ne pouvons être 13 à table. Irma ne s’enremettrait pas.

Irma : Merci Marguerite, mille fois merci. Vous verrez, ce n’est pas si terribleque ça de dîner avec Lenoir.

Marguerite : Je ferai comme Madame voudra, mais je vous aurai prévenue,Monsieur va être furieux.

Violette : On verra, on verra.

Elles sortent.

Marguerite : Enfin un peu de considération dans cette maison. Lenoir est un patronépouvantable, mais quand j’aurai assez d’éléments pour …(tapotantson petit carnet)…

Monsieur Lenoir apparaît dans son fauteuil roulant, il appelle Marguerite : Marguerite

Marguerite : : Voilà Monsieur.

Lenoir : Legris n’est pas encore arrivé ?

Marguerite : Je l’ai vu dans le corridor, il ne saurait tardé.

Elle sort

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4 SCENE : Convocation Avec l’avocat

Legris : Toc, toc

Lenoir : Entrez !

Legris : Vous m’avez demandé ?

Lenoir : Et bonjour, c’est pour les chiens ? Sortez et quand vous entrez, n’oubliezpas de me saluer !

Legris : Toc, toc

Lenoir : Entrez !

Legris : Bonjour Monsieur Lenoir.

Lenoir : Entrez, ne restez pas là, planté comme un âne que vous êtes !

Legris : Vous m’avez demandé Monsieur ?

Lenoir : Ah vous voilà, vous en avez mis du temps ! Voici les dernières transactionsétablies en mon nom venant de Hongkong, Faites – y bien attention, cela arapport à l’affaire… que vous connaissez……. Voilà, je vous le remets enmain propre

Legris (à part) :Comme s’il avait les mains propres !

Lenoir : Oui dites ?

Legris : Merci, merci bien Monsieur.

Lenoir : Mettez-le bien au chaud, et assurez-vous qu’elles arrivent aux destinatairesle plus vite possible .

Legris : Ce sera fait

Lenoir : ce sera fait…. qui ?

Legris : Ce sera fait, MONSIEUR.

Lenoir : Bien, bien. Laissez-moi. Vous pouvez disposer.

Legris : Avant de me retirer, Monsieur, puis-je me permettre de demander àMonsieur, la permission de faire une requête à Monsieur.

Lenoir : Faites vite. De quoi s’agit-il ?

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Legris : Eh bien, Monsieur, c’est jour de paye aujourd’hui, et…

Lenoir : Encore ? Mais je vous ai payé il y a 2 jours !

Legris : Pardonnez-moi Monsieur si j’insiste, mais il y a 2 jours, je vous ai justerappelé que le jour de paye serait dans deux jours.

Lenoir : Oui, eh bien, mon petit, j’ai quelques problèmes financiers, vous le savezbien, vous, puisque vous êtes mon conseiller financier , et avocat.

Legris : Je sais, deux jobs pour le prix d’un, c’est ce qui s’appelle travailler plus pourgagner moins, c’est bien connu de nos jours.

Lenoir : Oui, bon ça suffit. Je disais donc, mon petit Legris, vous permettez que jevous appelle mon petit, cela, fait si longtemps que l’on se connaît.

Legris : Oui, vous avez promis à mon père, votre ami, de vous occuper de moi à samort et vous avez financé mes études de droit. Maintenant, vous me lefaites cher payer.

Lenoir : D’ailleurs, à ce propos, je vous disais donc, que j’ai quelques soucisfinanciers et donc, je vous demanderai de bien vouloir attendre un peu.

Legris : Comme d’habitude, cela fait 15 ans que vous retardez ma paye.

Lenoir : Eh bien, soyez patient, vous recevrez la totalité à ma mort. Peut-être êtes-vous sur mon testament ? Hein ? Qu’est-ce qu vous en dites ?

Legris : Je l’espère Monsieur. Mais Monsieur oublie que je sais beaucoup dechoses qui pourraient intéresser les policiers, comme par exemple, l’affairePaulemberg !!!

Lenoir : (cri de panique) Non ! Pas l’affaire Paulemberg !

Legris : Quand je pense que cela fait des années que je travaille pour vous et vosméthodes barbares ! La seule chose qui me libérera c’est l’ouverture decette enveloppe.

Lenoir : Sortez ! Et prenez grand soin à cette enveloppe, c’est notre survie !

Legris : La vôtre, Monsieur !

Lenoir : Vous oubliez que c’est vous qui avez trouvé le moyen de berner cestrafiquants, s’il s’avère que cette enveloppe n’arrive pas aux bonsdestinataires, je ne fais pas de pari sur votre espérance de vie. Alors,prenez –en bien soin.

Legris : Ce sera fait, Monsieur.

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5 Scène Major / Moutarde

Major : Nous y voici dans l’antre du démon.

Moutarde : Arrête un peu tes sarcasmes. Lenoir était mon capitaine et mon ami.

Major : Un drôle d’ami ! Il te laisse sur le front, blessé, et tu perds la mémoirependant 5 ans ! Une belle leçon d’amitié !

Moutarde : Ecoute, femme !

Major : AH ! Pas de ça avec moi !

Moutarde : Ecoute, mon petit canari, ma tendre …

Major : Tu te fous de moi ou quoi ? Je te le redis : que les choses soientclaires. J’ai accepté de t’accompagner chez ce tortionnaireuniquement, tu sais quoi. Tu m’as promis de lui demander réparation,c’est à dire : le pactol ! compris !?

Colonel : Ca va hein ! C’est encore moi le chef dans la famille !

Major: Non, mais c’est pas vrai ! Je rêve ! Tu te prends pour qui ? Petite cervelle.Tu as encore fumé tes herbes ? Tu as la mémoire courte ! Qui t’aretrouvé à moitié mort, barbu, crasseux, amnésique et complètementtorché !

Colonel :T’as de ces expressions ! Pour un chirurgien

Major : De l’armée ! Ce n’est pas un langage de bibliothécaire !

Moutarde : Ouais, tu n’es pas très distinguée, je ne sais pas si j’ai bien fait dete faire venir. C’est plein de beau monde ici.

Major : Ecoute, tu te débrouilles pour te faire marquer sur son testament, puis onmet en action le plan que l’on a préparé.

Moutarde : Quel plan ?

Major : Fais pas l’innocent ! Celui où (faisant le signe) : couic !

Moutarde : T’e sûre que c’est un bon plan ?

Major : Pas difficile. On verse du cyanure de potassium et ni vu ni connu.

Moutarde : Je n’aime pas ça. On peut se faire prendre.

Major : Tu n’es qu’une mauviette.

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Moutarde : Ok, je marche. Mais fais pas d’imper. Tu parles un peu trop, surtoutquand tu as un verre dans le nez. Alors, mollo sur la bouteille. Voici dumonde. Tiens-toi bien.

Entre Melle Pêche

Pêche : Bonjour monsieur, bonjour madame.

Colonelle : Bonjour melle…

Pêche : Pêche, je suis la petite fille de Mr Lenoir.

Moutarde : Ah oui, je me souviens, alors comme ça, tu es revenue chez tongrand-père ? Et ton père, ce vieux loup des mers où est-il?

Pêche : Mon père s’est absenté un petit moment, il sera de retour bientôt

Moutarde : Diable, cela me fera vraiment plaisir de le revoir. Je vais l’attendreici (A part , à sa femme) : Fais gaffe à ce que tu racontes…

Il s’assoit et lit le journal tout en surveillant sa femme d’un œil.

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6 Scène entre Melle Pêche et le major, avec Margueritte. et Moutarde

Major : Quel temps magnifique, n’est-ce pas ?

Pêche : Oui, ciel est splendide, mais le soleil un peu trop fort. Voulez-vous un rafraîchissement ?

Major : Avec plaisir

Pêche : Madame Leblanc !

Leblanc : Ouiii, j’arrive !

Elle entre

Pêche : Que désirez-vous boire?

Major : Eh bien, un double scotch.

Moutarde se gratte la gorge très bruyamment

Major : Euh peut-être, un simple scotch.

Moutarde se gratte la gorge très bruyamment

Major : Une …verveine-menthe

Leblanc : Et pour Melle Pêche ?

Pêche : Un diabolo grenadine.

Le Major dit tout bas : avec une bonne rasa de rhum.

Leblanc : Bien Madame, je fais vite.

Leblanc sort

Pêche : Enfin une fête dans cette maison !

Major : Oui, il paraît que Mr Lenoir est assez strict.

Pêche : Strict ? C’est peu dire !

Leblanc revient avec les boissons.

Major : (tout bas) : Vous avez mis.. ?

Leblanc : Oui Madame.

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Major : Apportez-moi une bouteille en cachette.

Leblanc sortant la bouteille de rhum de sa poche. : Ceci ?

Colonelle : oui, merci.

Elle cache la bouteille et de temps en temps, boira en cachette.

Madame Leblanc fait tomber son stylo sous la table, se baisse pour le ramasser,mais reste sous la table et prend des notes.

Major : Ce Lenoir, je ne l’aime pas du tout. Je n’ai accepté son invitation queparce que mon mari m’a suppliée.

Pêche : Il vous a fait du mal à vous aussi ?

Major : A moi et à mon mari aussi. (elle boit une rasade en cachette ) Pendant laguerre, j’étais sur le front en tant que chirurgien et je m’occupais desblessés. Mon mari n’était alors qu’un simple soldat sous les ordres ducapitaine Lenoir, ton grand-père, plus âgé que lui. Ils étaient sur le front,et mon mari a été blessé. Lenoir l’a lâchement abandonné, le laissantpour mort. (elle boit une rasade en cachette )

Pêche : Quelle horreur ! racontez-moi toute l’histoire.

Colonel : Bon eh bien je vous laisse, je vais dans la jardin attendremon Olive !(A sa femme) : et fais gaffe à ce que tu dis. il sort.

Major : (elle boit) Mon mari est resté 5 longues années amnésiques, ballottéd’hôpital en hospice. Je l’ai cherché partout dans le monde.Tout d’abord, j’ai cherché en France, puis en Europe et n’ayant aucunenouvelle, j’ai parcouru le monde, un vrai parcours du combattant !.

En Afghanistan…. En Afrique noire : En Inde à Calcutta , c’estlà que je l’ai retrouvé. Barbu, vieilli, malade. Je l’ai soigné et il arecouvré la mémoire, et m’a tout avoué. Il y a quelques jours, Lenoirnous invite. Nous sommes tombés des nus ! ,Cela fait 26 ans qu’il ne l’ apas revu. Nous avons accepté son invitation, non sans inquiétude, carton grand-père est un homme tellement imprévisible ! Mon mari tientabsolument à lui faire payer ses cinq années perdues. Il est prêt à tout.

Pêche : Vous pouvez compter sur mon aide. Moi aussi je le déteste. Il fait tropde mal à tous les gens qu’il côtoie. Je partirai faire une carrière dedanseuse, aussi célèbre qu’elle malgré son interdiction. Ma mère étaitdanseuse de cabaret

Major : Etait ?

Pêche : Oui, elle est décédée.

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Major : Pauvre enfant ! Elle boit

Pêche : Hélas ! je ne l’ai pas connue, elle est morte peu de temps après manaissance.

Major : Ah oui ? Comment est-ce arrivé?

Pêche : Elle dansait au milieu du décor du ballet, des bougies allumées et sontutu a pris feu.

Major :: Ah Mon Dieu, je suis désolée.

Pêche : Je ne pourrais jamais pardonner à mon grand-père le mal qu’il a fait àma famille.

Major : De quoi parlez-vous, je ne comprends pas.

Pêche : Lorsque mon père a voulu se marier avec ma mère, mon grand-père arefusé et les a jetés à la porte.

Major : Je reconnais bien là l’inflexibilité de ton grand-père. Il a un caillou à laplace du cœur. A moi aussi, il m’a fait bien souffrir, et si ce n’était pourfaire plaisir à Violette, sa femme et mon amie, jamais je n’aurais acceptéde participer à son 50eme anniversaire . (elle boit une rasade)

Pêche (apercevant Marguerite) Qu’est-ce que vous faites là, Margueritte, encore àécouter les discutions des autres ?

Marguerite : Pardonnez-moi, Melle, je ramassais votre stylo qui est tombé.

Pêche : Ah ! bon ! Venez Major Moutarde, je vais vous montrer les photos demaman, on dit que je lui ressemble beaucoup

Elles sortent, entre Violette, Madame Leblanc se remet sous la table

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7 Leblanc/ Violette

Violette : Que faites-vous là ?

Leblanc : Je ramasse mon stylo

Violette : Oui, c’est cela. Je répète : que faisiez-vous là , sous la table ?

Leblanc : Je ramassais mon stylo

Violette : Ah oui, un stylo ?

Leblanc : Oui, le voici.

Violette (marquant une pause chaque syllabe) : QUE FAISIEZ-VOUS SOUS LATABLE !

Leblanc : Stylo ! ramassais-stylo ! stylo-ramassais (marquant une pause à chaquesyllabe) JE RAMASSAIS MON STYLO

Violette : Ma pauvre Margueritte ! toujours aussi stupide. Vous croyez que je vaistomber dans le panneau. je sais ce que vous faisiez : encore et toujoursà épier les aller-venues de tout le monde. Rendez-vous utile , allez mechercher un thé.

Leblanc : Oui, madame, tout de suite madame, à vos ordres madame..

Violette : OH ! Ca suffit vos imbécillités !

Margueritte s’éloigne et fait tomber son carnet)

Violette : Attendez ! Qu’est ceci ?

Leblanc : Mon… mon carnet, madame.

Violette : Votre carnet ? Comme cela est fort intéressant ! Vous êtes écrivain ?mais non, bien sûr ! Vous prenez des notes ? Montrez-le moi !

Leblanc :(trépignant)C’est le mien ! Vous n’avez pas le droit ! C’est le mien, le mien,le mien

Violette : Eh calmez-vous pimprenelle ! Allez au coin, couchez !

Jeu : Madame Leblanc « fait le chien » et obéit aux ordres

Violette : Rapporte !

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Leblanc (toute penaude, s’exécute) : Il n’y a rien sur vous, sauf…(très méchante), unpassage sur la personne qui s’intéresse de très très près à votre mari !

Violette (lui arrachant le carnet des mains) : Ah ça !

Leblanc : Je sais quelques petites choses sur une femme qui voitvotre mari…

Violette : Quoi ? Comment ça ?

Leblanc : Une certaine Madame Levert. Madame Pic Levert . elle s’est entretenueavec Monsieur , mardi soir, de 14h53 à 17h21 et 12 secondes, vouspouvez vérifier, c’est écrit, là. page 28. je l’ai vue rejoindre Monsieurdans sa chambre par le corridor secret, enfin, pas si secret que ça ! Rienne saurait être secret pour Margueritte Leblanc !

Violette : Dans sa chambre, vous dites ? Un rendez-vous secret, sans que je lesache.

Leblanc : Diable ! si c’est secret !

Violette : Et qu’ont-ils fait ?

Leblanc : Eh bien….. Ils ont… Parlé !

Violette: parlé, c’est tout ?

Leblanc : Et quelques gouzis gouzis !

Violette (au bord de la syncope) Des gouzis, gouzis !

Leblanc : Et il lui a offert une magnifique bague, avec une émeraude énorme.

Violette: Une émeraude… énorme !? Mon Dieu, Irma avait raison. Marcel metrompe ! Laissez-moi seule.

Leblanc : Madame veut-elle son thé ?

Violette (criant) Fichez-moi la paix !

Leblanc (sortant) : Bien Madame, comme Madame voudra…

Violette (seule) : Mon Dieu ! Et moi qui n’ai pas cru ma propre sœur ! (se lamentant)Oh Marcel ! Tu me trompes ?! (en colère) : Tu te moques de moi ?! Tune perds rien pour attendre mon gaillard. Tu ne l’emporteras pas auparadis. Non seulement, tu m’as volé toute ma fortune et maintenant tuoses me défier dans mon amour-propre. Mais, je sais qu’un jour viendra,je me vengerai et je récupèrerai tous mes biens, y compris ta « LenoirCorporation »Elle sort

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8 Scène Olive/Moutarde

Ils se croisent, se retournent, sourient bêtement, et avancent au ralenti l’un versl’autre.

Moutarde : Ooooolive !

Olive : Moumoumoutaaaarde !

Embrassade

Olive : Ca va ? Ca fait longtemps que l’on ne s’est pas vu !

Moutarde : Ouais, ça va et toi ?

Olive : Très bien. Comment va ta femme ?

Moutarde : Bien, bien. Toujours aussi…comment dire…

Olive : Colonelle !

Moutarde : C’est ça ! Elle ne voulait pas venir, mais tu me connais, quand j’aidécidé quelque chose, elle obéit !

Olive : Pourquoi ne voulait-elle pas venir ?

Moutarde : Tu sais bien, ton père !

Olive : Oui….(regardant si il n’y a personne, puis plus bas) A ce sujet, (MadameLeblanc passe très discrètement) la mort aux rats fonctionne très trèsbien. Mort douloureuse, mais un peu longue à agir, et puis ça laisse destraces.

Moutarde : (parlant normalement) Très bien, très bien. Et ta fille?

Olive : Elle veut être danseuse, comme sa pauvre mère.

Sortie Madame Leblanc, puis même jeu : parle bas et (Madame Leblanc passe trèsdiscrètement

Moutarde : Dis-moi, le cyanure, c’est efficace, non ?

Olive : Ah ça ! T’as lu le fait divers ?

Moutarde : Oui, sur le journal.

Olive : Ouis, bien, le gars avait pris du cyanure…

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Moutarde : Avait pis ? il s’était suicidé ?

Olive : C’est ce que a cru la police, mais, moi, je crois plutôt qu’on l’aempoissonné

Moutarde : Ouais, un meurtre déguisé en suicide.

Apercevant madame Leblanc : SILENCE PESANT Moutarde : Il fait beau aujourd’hui.

Olive : Beau et chaud.

Madame Leblanc fait semblant de sortir , mais on la voit.

Olive : L’arsenic, C’est le mieux. Bien sûr si tu peux t’en procurer. Pour moi, c’estdifficile. C’est très rapide, sans trace.

Moutarde : C’est douloureux ?

Olive : T’en fais pas. Il va souffrir merveilleusement.

Moutarde : ma femme est chirurgienne, elle devrait pouvoir me trouver ça.

Olive : Jolie veste, que tu as là.

Moutarde : Merci. Je l’aime bien. Bon, on se verra plus tard. Au repasd’anniversaire.

Olive : A Plus tard.

Ils sortent

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9 SCENE Pervenche/Rose.

Pervenche : Bonjour

Rose : Salut !

Montre ses achats

Rose :Regarde ce que je viens d’acheter pour la fête de papa, demain.Une belle petite robe ! Elle est sympa ?

Pervenche : Hum… Non, je n’aime pas beaucoup.

Rose: Eh bien, à moi elle me plait. (très snob) Nous n’avons pas les mêmesgoûts.

Pervenche (très snob) Ni les mêmes valeurs !

Rose : Oh tu ne vas pas recommencer ! Je suis comme je suis. Toi, on diraitla bigote de la paroisse. Une véritable grenouille de bénitier : (chantanten se moquant) « croa, croa, Pas de croa avant les bénédicités dusoir » Et tu as vu tes fringues, un vrai cauchemar ! ?! Même un vieuxcorbeau ne voudrait pas de quoi. Ah j’oubliais que tu préférais lesrapaces : C’est normal, ils sont « bigleux ! »

Pervenche : Ma tenue vestimentaire est bien plus correcte que la tienne, de plus, jesuis en deuil.

Rose : Ah parlons-en ! Madame a crevé les yeux de son mari et il en est mort.

Pervenche : Je ne te permets pas de dire ça ! Tu sais très bien que c’était unaccident. C’est mon pauvre Majestic qui lui a crevé les yeux deRodolphe. Un aigle royal, magnifique, affectueux.

Rose : D’accord, d’accord ! On va dire comme ça. :Ton aigle était tellementaffectueux qu’il a fait des mamours un peu trop près à ton mari. Clic,clac, et 2 yeux en moins !

Pervenche : Tu es ignoble. Pauvre Rodolphe. Et pauvre Majectic, on lui a coupé lesserres. Il est comme qui dirait handicapé.

Silence . Rose plie ses affaires en chantonnant. La gouvernante entre et nettoie ourange des affaires. Elle écoute tout et discrètement écrit sur un petitcarnet.

Pervenche : Tu as l’air bien contente. Ta vie se passe bien ! Mieux que la mienne.

Rose : Oui, tout va bien.

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Pervenche : Et… sur le plan professionnel… Où en es-tu ? Tu as un trouvé unemploi ?

Rose : Non pas encore, mais ça ne saurait tarder, je cherche

Pervenche : Et qui cherche, trouve ?! Par simple curiosité : comment as-tu payé toutça ?

Rose : Ca me regarde

Pervenche : Ca te regarde ?! Et bien on verra ce que dira papa

La scène doit être très violente verbalement

Rose (En colère) : Tu ne vas pas encore cafarder ? C’est vraiment maladif chez toide raconter tout et surtout n’importe quoi !

Pervenche : Je n’aurai pas besoin de « cafarder » comme tu dis si bien, Il lui suffirade voir comment tu es « affublée » avec de robes provocantes. Et je tesignale que celle que tu prévois de porter est particulièrementdéplacée.

Rose : Tu me gonfles avec tes remarques. N’est-ce pas un repasd’anniversaire ?

Pervenche : Bien sûr, mais tu sais très bien que Père ne fait rien sans contre partie.Ce sera plus un repas d’affaire qu’une réception mondaine.

Rose : On verra bien. J’ai pris aussi des chaussures super class et un mini sacqui va avec. Ne sont-ils pas mimi ?

Pervenche : D’où sors-tu l’argent ?

Rose : J’ai juste emprunté un peu d’argent ! Père ne veut plus me payer mesdettes, il faut bien que je me débrouille autrement. Un petit tour dansson coffre-fort. J’ai découvert le code par hasard… le seul problèmec’est qu’il le change toutes le semaines et je ne connais pas lenouveau. Il faudra que je cuisine Isabelle Ta fille est dans les petitspapiers de Père, elle doit le connaître, ce satané code du coffre fort.

En venir aux mains : Rose et Pervenche doivent se battre.

Pervenche (elle agrippe le bras de Rose et elle la secoue) : T’as pas honte ? Non,c’est pas vrai ! Tu n’as rien dans la tête. S’il vient à l’apprendre, je nesais pas ce qu’il va faire !

Rose : (se défendant) T’as pas intérêt à le lui dire, sinon je te garantis que teschers petits rapaces sauront te faire une jolie marque sur ton beauminois.

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Pervenche : Ma pauvre fille, tu es de plus en plus folle.

Rose : (se calmant) Mais non, grande sœur, je plaisante. Je m’en fiche, de toutesfaçons, il y aura l’héritage.

Pervenche : Quel héritage ?

Rose : Celui de papa.

Pervenche : Il est en pleine forme et peut-être nous enterre-t-il tous !

Rose ; Attends ! Il travaille tellement qu’il finira par claquer en faisant une crisecardiaque plus tôt qu’on pourrait le croire.

Pervenche : Si ça pouvait être vrai ! Mon Dieu, je ne devrais pas dire des chosesaussi horrible. Il s’agit de notre père quand même.

Rose : Eh bien, il a cas se conduire en père et non en dictateur!

Pervenche : Là tu as bien raison. (tout bas,.. la gouvernante se rapproche pourécouter) Tu sais quoi ? Je viens de découvrir quelque chose. Mais tujures de ne rien dire à personne ?!

Rose : Encore un de tes secrets de Polichinelle ? Mais ma pauvre fille, tout lemonde sait tout dans cette maison, c’est à croire que les murs ont desoreilles.

Pervenche : Ca, personne ne le sait…(mystérieuse, faisant mine de partir) Mais si tune veux pas le savoir…

Rose (la retenant par le bras) : C’est quoi, ton secret… Allez fais pas ta mijaurée,dis-le moi.

Pervenche (tout bas) : Il a une maîtresse !

Rose (fort) : Une quoi ??

Pervenche : Chut ! Il trompe maman.

Rose (riant et s’étouffant à moitié): Avec ce qu’il bosse, il trouve le temps debatifoler ?

Pervenche : Oh ! Respire ! Tu dis que c’est moi la « sainte ni touche », mais c’est toiqui es choquée d’apprendre que Père trompe maman.

Rose : Attends, là , tu crois que je suis choquée ? N’importe quoi ! Que levieux traficote avec qui il veut, je m’en fiche, mais je déteste lesmensonges.

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Pervenche : Alors là, c’est toi qui me souffles ! Mademoiselle vole de l’argent à sonpère et elle n’aime pas les mensonges !

Rose : Je ne vole pas, je prends un acompte sur héritage. Ce qui me débecte,c’est qu’il mente à maman, (colère) c’est vraiment minable. je vais telui rentrer dans le lard…Je vais le (fais le signe de l’étrangler)

Pervenche : Ca suffit ! T’es complètement folle! En attendant de toucher l’héritage,je te conseille de trouver un boulot avec une sacrée paye si tu veuxcontinuer ce train de vie ou alors un pigeon qui t’entretiendra.

Rose : Ouais, je vais y penser…Les pigeons ? c’est plus sûr que les rapaces !Voyons…demain, oui…. Ah non, demain, ce n’est pas possible, il fautque je me prépare pour la soirée : coiffeur, manucure. Ben après-demain, j’irai voir si je trouve quelque chose. Le problème c’est que j’airendez-vous avec mes amies, nous devons aller chez Dior pourquelques nouveautés.

Elle prend ses affaires, et tout en continuant à parler pour elle-même elle sort) Alors disons la semaine prochaine… Ah non, j’ai unerencontre de tennis.. Mon dieu, je suis débordée ! Elle sort.

Pervenche : Elle ne changera jamais ! Apercevant la gouvernante : Ah vous êtes làMarguerite. Est-ce que tout sera prêt pour demain ?

Marguerite : Je m’y affaire madame.

Pervenche(sortant) : C’est bien mon petit, c’est bien, faites au mieux.

Marguerite : Bon, encore une dispute, c’est bon pour moi ! Quand j’aurais réussi àrassembler assez de preuves… Ca prend du temps, mais je vais yarriver ! Ma petite Marguerite, tu es un génie ! (en sortant) : Il ne perdrien pour attendre.

On entend de coulisses Lenoir appeler : Marguerite ! Margueritte

Leblanc : Voilà, voilà. ; elle sort et revient immédiatement en poussant le fauteuilroulant

Lenoir : Allez chercher cette … danseuse et plus vite que ça !

Leblanc : oui Monsieur.

Seul : Tous des bons à rien

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10 Convocation Avec Melle Pêche :

Pêche : Vous m’avez demandé grand-père ?

Lenoir : Approche, fille de traînée.

Pêche : Ma mère n’était pas une traînée !

Lenoir : Silence ! Je t’ai convoquée pour te dire que je refuse de te payer descours de danse, et jamais, tu m’entends, moi vivant, tu seras danseuse !

Pêche : Je serai danseuse, que vous le vouliez ou non !

Lenoir : Ecoute-moi bien, jeune insouciante. Tu seras à la têt d’une très grandeentreprise. Je te lèguerai une très grosse fortune.

Pêche : Je n’en veux pas ce votre fortune acquise malhonnêtement. Je seraidanseuse, même si je dois…..

Lenoir : Même si… termine tes phrases, même si tu dois me faire disparaître ?!

Pêche : Je n’ai pas dit cela.

Lenoir : Va au diable, va pourrir dans les cendres de ta mère. Pour tonanniversaire, je t’offrirai des bougies, comme je l’ai fait à ta danseusede mère. Hors de ma vue !

Il sort en faisant rouler son fauteuil. Pêche est bouleversée ; elle marche de long enlarge, s’arrête, réfléchit, puis arrive Isabelle lisant un document, on voit que Pêchea trouvé une idée.

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11 SCENE Pêche / Isabelle

Isabelle lit un livre en marchant, Pêche chante, et danse autour de Isabelle et labouscule, ce qui fait tomber ses documents

Isabelle : Tu peux pas faire attention ! Qu’est-ce qui te prend d’être aussijoyeuse ?

Pêche : Je viens d’apprendre que Grand-père va me mettre sur son testament ett’enlever une bonne partie de ses entreprises. Et en plus, il est d’accordpour me payer mes cours de danse.

Isabelle : Tu dis n’importe quoi ! C’est moi qui vais reprendre ses affaires et avoirla plus grosse part. Je suis sa préférée ! Toi, avec ta danse, il ne te faitpas confiance et ça m’étonnerait qu’il verse un centime pour tesextravagances.

Pêche : Je viens juste de lui parler. Et crois-moi, pour une fois, il ne t’a pas à labonne. Tu n’es pas capable de diriger ses entreprises.

Isabelle : Je connais toutes les ficelles, il m’a tout montré. Je ne te crois pas. Tudis ça pour me faire peur.

Pêche : Eh bien tu verras. Il vient de convoquer monsieur Legris pour rédiger unnouveau testament.

Isabelle : Ca ne se passera pas comme ça. Je ferai ce qu’il faut pour qu’il nechange pas ce testament.

Pêche : Et tu comptes t’y prendre comment ?

Isabelle : Ca me regarde…(à part) :tous les moyens sont bons, même si je dois…

Elle sort.

Pêche : Elle m’a cru, bien fait pour elle ! Je la piège sur son propre terrain.Grand-père va la détester et je serai vengée de sa méchanceté. Mais, jen’en ai pas fini avec lui.

Elle sort.

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SCENE 12 Lenoir, puis tous

Lenoir arrive en marchant et poussant son fauteuil. Regarde s’il n’y a personne ets’assoie sur le fauteuil et attend le téléphone dans la main.

Lenoir : On va voir si cette petite blague va les faire rire !

Lorsqu’il voit Legris qui arrive côté jardin, il porte le combiné à son oreille et faitsemblant de téléphoner.Puis arrivent côté jardin : Pervenche et Rose ; puis Isabelle ; puis côté cour : Oliveet Pêche ; côté jardin : Major et Colonel Moutarde, Violette, Irma, côté cour :madame Leblanc : tous se placent derrière Lenoir qui téléphone et ils se regardenttrès inquiets et interrogateurs.

Monsieur Violet ? Oui, je viens de réécrire mon testament. Oui,entièrement . Je suis entouré de rapaces, de malfaisants, de trop deconvoitises. Je les déshérite tous ! Vous m’entendez ? TOUS ! Tous cesbons à rien qui n’espèrent que ma mort pour hériter, eh bien, rira bien quirira le dernier ! Je les tiens ! passez demain à la première heure lerécupérer. A demain…Il raccroche aux autres, innocemment : A vousétiez là ?

Tous vont s’avancer un par un vers le grand-père

Violette : Qu’est-ce c’est cette histoire de nouveau testament ? Je suis votrefemme, c’est moi qui dois hériter.

Irma : Oui, Elle doit hériter et moi aussi car je suis sa sœur

Rose : Non c’est moi, j’en ai besoin pour compléter ma garde robe

Pervenche : Non, c’est moi, je m’en servirai pour mes rapaces.

Olive : Je suis l’aîné et c’est à moi que reviens l ‘héritage !

Colonel : Non, vous me devez réparation pour les 26 ans et 281 jours

Major : Oui, c’est à mon mari d’hériter et à moi aussi pour les soins que je lui aiprodigués !

Pêche : Non, j’en ai besoin pour finir ma formation de danseuse

Isabelle : Grand-père, je suis votre petite fille préférée, vous avez tout appris !

Legris : Monsieur sait combien je lui suis fidèle et combien et puis Monsieur medoit mes salaires depuis 15ans

Leblanc : Et moi alors ?

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Lenoir : JAMAIS

NOIR !

Dans le noir :

Pêche : Je me vengerai

Violette et Irma :je me vengerai

Isabelle : Moi aussi je me vengerai

Rose et Pervenche :Moi aussi je me vengerai

Tous : Nous nous vengerons.

Tous sortent.

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13 Découverte du corps : Violette, Isabelle, Irma, puis tous.

Isabelle entre, un dossier à la main. Violette, très arrive et bouscule Isabelle.

Violette : Pardon ma p’tite fille, excuse-moi.

Isabelle : Eh bien, mamie, où as-tu ? Tu as l’air bien pressée ?

Violette : Ton grand-père ! Il me doit quelques explications.

Isabelle : Ah oui ? Et de quoi s’agit-il?

Violette : Je suis très en colère, choquée et peinée…. Figure-toi que….heu… qu’il voyait une autre femme !

Isabelle : Grand-père ? Il a fait ça ? mais qui ?

Violette : Une certaine Pic-Levert !

Isabelle : Pic Levert ? mais je sais qui c’est! Elle venait chaque semaine, le mardipendant ton cours de yoga !

Violette : Tous les mardis, tu dis ! je croyais que ce n’était qu’une fois, uneerreur de parcours ! Ah le gredin. Il va m’entendre. Il a osé ! Il va enmanger du pic-vert ! Pic, pic, pic ! Je vais lui trouer la peau avec son pic-vert !

Elle sort très énervée, arrive Irma qui la voit partir.

Irma : Qu’est-ce qu’elle a, ma petite sœur ?

Isabelle : Elle vient d’apprendre que Grand-père…

GRAND CRI DANS LES COULISSES : A A A A A Ahhhhh !

Violette revient et titube.

Isabelle et Irma : Grand-mère, Violette

Violette : Il il il…

Les deux : il quoi ? il qui ?

Violette : Ton grand-père, Marcel !

Les deux : Eh bien quoi ?

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Violette : Il est mort !

Elle s’évanouit.

Irma : Ouh ouh ! Violette, reviens à toi !

Isabelle : (criant) : NON ! NON ! c’est pas vrai !

Tout le monde accourt

Tous : Qu’est-ce qui se passe ?

Irma : Il est mort.

Tous : Qui ?

Irma : Le vieux.

Tous : Ouais !

NOIR

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14 SCENE : Isabelle/ Pervenche

Isabelle arrive en pleurant et de jette à genoux devant sa mère.

Pervenche : Mais que t’arrive-t-il, ma puce ?

Isabelle : C’est grand-père, il est mort !

Pervenche : Je sais, c’est triste. Tu l’aimais ton grand-père. Mais, tu sais,Isabelle… comment te dire… Il n’était pas très bon. Il faisait du mal à toutle monde.

Isabelle : Comment peux-tu dire ça ! C’était ton père, il t’aimait, tu l’aimais !

Pervenche : Il était mon père, oui. Mais il ne s’est jamais comporté comme tel.Toujours trop sévère, trop désagréable, avec tout le monde.

Isabelle : Ce n’est pas vrai ! Il était dur en affaires, mais c’est normal si on ne veutpas se faire manger par plus gros que soi. Il n’y a pas d’amis dans lesaffaires.

Pervenche ; Tu es bien comme ton grand-père, un cœur de pierre. Tu es prêteà écraser tout le monde pour arriver à tes fins.

Isabelle : Sais-tu quand nous allons ouvrir le testament ?

Pervenche : Qu’est-ce que je disais ! Ton grand-père est à peine décédé quedéjà tu ne penses qu’à l’argent !

Isabelle : Les affaires sont les affaires. Je suis son successeur, il ne faut pas perdrede temps.

Pervenche : Son successeur ? Comme tu y vas, ma fille ! Tu sais très bien qu’ila changé son testament dernièrement et j’ai cru comprendre…

Isabelle : C’est faux ! Il n’a pas eu le temps de le changer, je suis toujours sonhéritière.

Pervenche : Tu as l’air bien sûre de toi. Saurais-tu quelque chose ou SERAIS-TU l’instigatrice de sa mort ?

Isabelle : Maman ! Qu’est-ce que tu vas imaginer ? Tu crois que…Mais tu es unmonstre !

Pervenche : Tu m’énerves ! File dans ta chambre !

Isabelle : De toutes façons, tu ne comprends rien.

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Pervenche : Si je comprends tout. Et tu ferais mieux d’avoir une autre têtequand la police viendra t’interroger.

Isabelle : La police ? Pourquoi ?

Pervenche : Parce qu’il n’est pas mort de mort naturelle.

Isabelle : Je croyais qu’il s’était suicidé.

Pervenche : Je n’en sais rien. De toute façon, suicide ou assassinat, il y auraune enquête. Va dans ta chambre, reprendre tes esprits.

Isabelle : J’y vais. Mon dieu, un meurtre ! Quelle histoire !

Elle sort.

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15 SCENE / Melle pêche/ Pervenche/ madame Leblanc

Pêche arrive toute contente.

Pêche : Que je suis contente !

Pervenche : Qu’as-tu Pêche ? Tu n’es pas dans ton état normal.

Pêche : Il est mort, enfin !

Pervenche : Pêche !

Pêche : Quoi ? Toi aussi tu es contente, ne fais pas l’hypocrite.

Pervenche : Je n’aimais pas mon père, mais tout de même, un peu de retenuque diable… Viens par là, j’ai quelque chose à te dire. Ma petite nièce,bien que le moment soit mal choisi, j’ai une surprise pour toi.

Pêche : Non merci tantine, je n’aime pas les rapaces.

Pervenche : Nigaude ! Il ne s’agit pas de mes rapaces. D’ailleurs, je te signaleque ce sont des oiseaux très attachants et je ne m’en séparerai pas pourtout l’or du monde !

Pêche : Très attachants, oui, mon oncle en a fait l’expérience !

Pervenche ; C’était un accident, tu le sais parfaitement. Mon cher Rodolpheétait censé resté à son club et ne pas venir battre la campagne anglaise.Un de mes rapaces qui chassait l’a pris pour une proie et lui a crevé lesyeux. Le pauvre homme, combien il a souffert avant de … fermer les yeuxpour toujours. Bon, ne parlons plus des mauvais souvenirs, j’ai unesurprise pour toi, essaie de deviner.

Pêche : Euh, je ne sais pas moi… Un appareil numérique ?

Pervenche : Pas tout à fait. Cherche encore, au plus profond de toi.

Pêche : La danse !?

Pervenche : Oui, je compte d’offrir des études de danse, pour réaliser ton rêve..Maintenant qu’il n’y a plus d’obstacle.

Pêche : Tu veux dire que tu as …

Pervenche : Pêche ! Voyons ! Que vas-tu t’imaginer ? Non, mais bon… Il fautsauter sur l’occasion. Et comme la personne qui mettait son véto n’estplus de ce monde…

Pêche : Mais ma cousine, Isabelle…

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Pervenche : Son grand-père lui avait déjà payé ses études. Et puis, elle etl’art… ça ne fait pas bon ménage. Moi aussi, j’aurais bien aimé…Mais,bon.. J’ai finalement décidé de me lancer dans l’élevage des rapaces. Can’a rien à voir avec la danse, mais c’est très intéressant. Et puis ça faisaitrâler ton grand-père. Alors qu’est-ce que tu en dis ?

Pêche : Oh oui, ce serait magnifique !

Pervenche : Alors fais-moi une petite démonstration de ton talent

Pêche : Ici ? Maintenant ? Je n’ose pas… Grand-père…

Pervenche : Il ne peut plus rouspéter.. Et puis nous sommes entre nous. Tout lemonde est autour du défunt. Alors MUSIQUE !

Musique « Pêche danse sur la musique Le Lac des cygnes » puis peu à peu, lamusique devient plus moderne et cela finit par une « musique trèsdico » : entrée de tous sauf Madame Lenoir. où tout le monde danse.

Arrive Violette Le noir: Stop ! Mais vous êtes fous ? Nous sommes en deuil !Regagner vos chambres

Tous sortent sauf : Pêche qui s’assoie, sort une photo, la regarde, l’embrasse et semet à pleurer.

Arrive Madame Leblanc

Leblanc : Que vous arrive-t-il mademoiselle ? Ah oui, c’est votre grand-père, c’estun grand malheur.

Pêche : Ma mère ! (pleurant plus fort)

Leblanc : Quoi, votre mère ? Elle ne va pas bien ?

Pêche : Elle est morte, petite sotte.

Leblanc : Ah oui, ça me dit quelque chose.

Elle sort son carnet, et le feuillette.

Leblanc : Oui, elle est morte brûlée vive. ?

Pêche (pleurant) : Oui

Leblanc : Au milieu de bougies !

Pêche (pleurant) : Oui

Leblanc : Elle était danseuse, et son tutu a pris feu

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Pêche (pleurant) : Oui

Leblanc : Et vous voulez devenir être danseuse, et monsieur Lenoir…

Pêche (pleurant) : Oui.

Leblanc : Il est mort maintenant.

Pêche : (toute contente) Oui, et je vais enfin pouvoir faire ce que j’aime par-dessus tout : la danse.

Leblanc : (essuyant une larme au coin de l’œil) Il va terriblement me manquer.

Pêche : (ironique) Vous êtes bien la seule !

Leblanc : Ne dites pas cela.

Pêche ; Tout le monde, dans cette maison le détestait. Tout le monde esthypocrite et fait semblant de le pleurer, eh bien, moi, je le dis àtous (criant) je le haïssais

Leblanc : Chut, on pourrait vous entendre !

Pêche : Je m’en fiche. Et laissez-moi tranquille !

Leblanc : Calmez-vous mademoiselle. Voulez-vous un peu de thé ?

Pêche : Non ! Fichez-moi le camps !

Leblanc commence à partir

Pêche : Marguerite

Leblanc : Mademoiselle ?

Pêche : Excusez-moi et .. Merci.

Leblanc : De rien, Mademoiselle.

Pêche sort, Legris entre

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16 SCENE Legris/ Leblanc

Legris : Ah Marguerite, bien drôle d’histoire ! Même dans sa mort, Lenoir ne faitpas comme tout le monde ! Est-ce que vous avez entendu parler del’affaire Paulenberg ?

Leblanc : Oui, je crois m’en souvenir.

Legris : J’ai bien peur que sa mort est liée à cette affaire. Cela concernait unequinzaine de dealers et la police avait soupçonnait Monsieur Lenoir d’êtrele grand caïd.

Leblanc (feuilletant son carnet) : Oui, ça me dit quelque chose. J’ai introduit cinqpersonnes qui avaient rendez-vous avec Monsieur. Ils n’avaient pas l’airtrès aimables. Ils étaient très préoccupés. La conversation avait étéhouleuse.

Legris : Peut-être, si vous le dites.

Leblanc : Oui, maintenant, ça me revient. J’étais très intriguée, alors j’ai écouté auxportes.

Legris : Comme à votre habitude.

Leblanc : J’écoute, oui, j’écoute aux portes… mais ça vous rend bien service à voustous. Vous me questionnez sans cesse.… Vous comploter tous ! … Donc,j’ai entendu Monsieur Lenoir qui parlait à voix basse en leur demandantde ne jamais revenir dans cette maison, qu ‘il les contacterait par d’autresmoyens.

Legris : Lenoir a été impliqué dans cette affaire jusqu’au cou. Mais je l’en ai sorti…de justesse, d’ailleurs.

Leblanc : Il vous doit une fière chandelle.

Legris : Je suis enfin libéré. Je ne pouvais plus endurer cette main mise qu’il avaitsur moi. (insultant Lenoir, se gargarisant comme pour conjurer le sort)Mafieux, bandit, menteur, truand, ! Enfin libéré ! Libre, libre… A jamais…Pour toujours !

Leblanc : Libéré ? Pas pour longtemps !

Legris : Qu’est-ce que vous insinuez ? Que je l’ai zigouillé ?! Couic !? Celam’aurait fait énormément plaisir, mais voyez-vous, je suis un honnêtehomme.

Leblanc : Honnête au point de plaider pour défendre ce…bandit ?

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Meurtre au manoirDe Corine GRESSE

Legris : Ce bandit… comme vous dites, avait payé mes études d’avocat, et j’enétais redevable. Impossible de me défaire de son emprise. Lié, prisonnier,bâillonné pour la vie car j’avais signé un engagement. Oui, je devais ledéfendre sur toutes ses affaires mafieuses. Oui, j’ai plaidé des causesinavouables, oui, je suis un avocat véreux, mais tout cela est bien fini.

Leblanc : Vous croyez que la police va venir ?

Legris : Cela ne fait aucun doute. La mort n’est pas naturelle. D’ailleurs, je vaisaller mettre un peu d’ordre dans les papiers, ce n’est pas la peine que lapolice trouve des choses suspectes concernant cette affaire Paulenberg.

Leblanc : Je crois que Melle isabelle s’en ait déjà occupé, d’ailleurs la voilà quiarrive. Je vous laisse.

Madame Leblanc sort, mais revient discrètement et se tient s=dans un coin sansêtre vue ; elle prend des notes.

Isabelle arrive plein de dossiers dan les mains, s’assied à la table et commence àtravailler.

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17 SCENE Isabelle/ Legris , puis Olive, Rose, Pervenche ; Marguerite leblanc

Legris : Bonjour mademoiselle Isabelle.

Isabelle : Bonjour Monsieur Legris.

Legris : Je pense que c’est vous qui allez reprendre en charge les affaires devotre grand-père ?

Isabelle : En effet !

Legris : Dans ce cas, je ferais bien de vous mettre au courant et vous donnerquelques conseils. Comme vous le savez, je suis son conseiller financieret avocat depuis de très nombreuses années.

Isabelle : C’est très gentil à vous. De toute façon, vous êtes lié à notre maison..disons à perpétuité !

Legris : Nous n’avons signé aucun contrat avec Monsieur Lenoir.

Isabelle : Ne me racontez pas n’importe quoi Legris ! Je suis au courant du lien…financier qui vous lie corps et âme à notre maison.

Legris : Dans ce cas, je pense que nous pourrions revoir mes honoraires.

Isabelle : Quelles sont vos conditions ?

Legris (présentant son barème) :Voici mes honoraires et le retard que votre grand-père a cumulé vis à vis de moi.

Isabelle : Mais, c’est exorbitant ! Vous vous moquez de moi ? Dégagez ! Hors dema vue ! Infâme personnage !

elle déchire le contrat

Legris : (sortant un listing très long) Qu’à cela ne tienne. En voici un autre, et unautre, et un autre ect…Maintenant, c’est moi qui vous tiens. Je connais trop dechoses malhonnêtes sur toutes les affaires Vous ne pouvez plus me tenir au silence.La reconnaissance de dettes que j’avais avec Monsieur Lenoir, je l’ai prise sur soncada…dans son bureau.

Isabelle : Sur son quoi ??. Alliez-vous dire.

Legris : Dans son bureau. Ma langue a fourché.

Isabelle : Sur son cadavre, c’est ce que vous alliez dire, sur son cadavre ! C’estvous qui l’avez assassiné pour ne plus avoir à subir ses humiliations. Jevais le dire à la police et vous serez arrêtez et condamner à la pendaison.

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Legris : Vous n’avez aucune preuve, car ce n’est pas moi qui l’ai tué. Aurevoir,mademoiselle. Méditez bien sur ma proposition car j’ai en main de quoifaire fermer toutes les entreprises de l’empire Lenoir !

Il sort, arrive Olive

Olive : HA ! te voilà Isabelle ! Tu es donc contente ! Tu vas hériter de la « Lenoir Corporation »

Isabelle : En effet !

Olive : Comment te dire… Mon père entendait sûrement que nous partagions…

Isabelle (le coupant, très en colère et ironique) : Que nous partagions ?! Tu rêvesOncle Olive ! Grand-père ne voulait absolument pas que son Empire soitcouper en petits morceaux comme un vulgaire saucisson ! Tout merevient ! Et toi et ta fille peuvent aller les restos du cœur !

Olive : Quelle insolence ! Ma petite, sache que le testament n’a pas encore étaitouvert, et tu risques d’avoir des surprises ! Je suis l’aîné et il y a le droitd’aînesse qui prédomine.

Isabelle : Aînesse !? Hi Han, Hi Han ! Va manger ton avoine et ton foin ! JE suis laseule et l’unique héritière. Cette entreprise me revient de droit. J’y ai tanttravaillé avec grand-père. Tu n’auras pas un sou, pas une action, et pourfinir ; je suis sûre que tu me demanderas de l’argent pour payer les coursde danse à (très ironique) « Ma chère cousine « . Comme je suis unegentille nièce, je te prêterai quelques euros… (très méchante) Que tume rendras avec de forts intérêts. Que veux-tu, les affaires sont lesaffaires.

Olive : Tu ne l’emporteras pas au paradis. Il y a trop de soupçons contre toi. Jesuis sûr que c’est toi qui as tué mon père, à cause du testament qu’ilvoulait changer. Et quand la police sera là, tu viendras me supplier pourt’aider.

Isabelle : Il faudra le prouver !

Olive : Ce ne sera pas difficile.

Isabelle : Mais peut-être trouvera-t-on du poison, des barbituriques puissants dansle sang de grand-père, alors là, c’est toi qui auras de gros ennuis.

Olive : Comment oses-tu insinuer que j’ai pu empoisonner mon père !

Isabelle : Toi aussi avais de bonnes raisons pour qu’il disparaisse, alors … pipeau,mais là en sourdine… Chio !

Elle sort, Olive reste là complètement sidéré. Rose et Pervenche arrivent

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Pervenche : Et bien fréro, on dirait que tu viens de voir un fantôme

Olive : Je suis… je suis… j’en peux plus ! (il s’effondre sur un siège)

Rose : Oh ! Remets-toi ! Tu ne vas pas te trouver mal, c’est pas le moment !

Olive : Les filles, il faut trouver l’assassin de papa.

Rose et Pervenche : C’est pas moi !

Olive : Je suis sûre que ce n’est pas vous. Toi, Rose, tu as trop la tête dans lesnuages, et puis… tu aurais trop peur d’abîmer tes ongles.

Rose : Nia nia nia !!

Olive: Quant à toi Pervenche, tu ne verrais pas de mal à une mouche. Tu aimestrop ton prochain.

Pervenche : Merci de tant de sollicitude fréro. Moi, j’ai ma petite idée.

Olive et Rose :Dis vite !

Pervenche (très mystérieuse) Ils ont agi à deux.

Olive et Rose : A deux ? Qui ?

Pervenche : Les moutarde !

Olive : Oui, tu as raison ! Le Colonel en voulait à mort à Père, après tout ce qu’ila subi.

Rose : Moi, je n’en sais rien. Mais, je suis d’accord avec vous. Et puis, il fautrester uni dans l’adversité.

Pervenche : Quel beau langage tout à coup ! La mort te va si bien !

Olive : Nous devons chercher des preuves pour pouvoir les confondre

Rose : D’accord, ok sur toute la ligne… Excusez-moi, j’ai rendez-vous avec lescopines chez Dior.

Tout en sortant….Vous pouvez compter sur moi… je vous suis sur toute la ligne.

Pervenche : Elle ne changera donc jamais ! Ah au fait ! J’ai proposé à ta fille delui payer ses études. Pêche est une jeune fille extraordinaire, j’ai degrandes espérances pour elle.

Olive : C’est gentil à toi. Maintenant, il n’y a plus d’obstacle.

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Meurtre au manoirDe Corine GRESSE

Pervenche : Je retourne aux cuisines. Marguerite s’y perd. Il y a trop de choses àgérer : annuler le traiteur, renvoyer les musiciens…

Olive :Si elle ne passait pas son temps à épier tout le monde ! Le travail avanceraitplus vite.

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18 SCENE Irma / Colonelle / Isabelle /Rose

Irma lit sa boule de cristal, arrivent le Major totalement saoule et Rose l’une aprèsl’autre

Major: Bonjour Irma

Irma : Chut !!!

Rose : Bonjour !

Irma : Silence ! On ne me dérange jamais pendant mon cours de divination !

Major: Pourtant, je ne vois aucun élève ?!

Irma : C’est MON cours ! Je communique avec mes élèves par le lien de maboule comme une vidéo-conférence, c’est ma web-cam

Rose : Bref, nous voulions vous demander….

Major: Nous pensons que vous savez qui a assassiné Monsieur Lenoir.

En continuant de regarder sa boule.

Irma : Non, mais je sais que toute la famille avait de bonnes raisons de le tuer.

Rose : Arrêtez avec votre web-cam et écoutez-moi. Vous ne pouvez me contre-dire : vous aussi aviez d’excellentes raisons pour le tuer.

Irma: C’est exact, mais c’est MOI QUI VOIS ce qui est dans la boule de cristal !(replongeant dans sa boule, mystérieuse) je vois, je vois… AH !.. Olà, là, là !

Les deux :Quoi ?

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