Meynier Historiographie Francaise

7/25/2019 Meynier Historiographie Francaise

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Lhistoriographie franaise de lAlgrie et les Algriens en

systme colonial

Gilbert Meynier, Intervention Alger le octobre !"! l#invitation d'El Watan

Rappel/introductionAvant dexplorer un pass plus ancien, remontons dabord 1830 et auxquatre dcennies qui suivirent. Les morts algriens de limplacableconqute de lAlgrie peuvent tre valus entre !"0 000 et #00 0001. Lesvictimes de la destructuration du vieux mode de production communau$taire, en particulier lors de la grande %amine de 18&8 suite une rcoltedsastreuse, tudie notamment par Andr 'ousc(i!, %urent bien aussinombreuses, et peut$tre plus ) au total il * eut disparition peut$tre biendun quart un tiers de la population algrienne de 1830 18+0. La popu$lation se mit remonter partir de la %in du - esicle, plus du %ait de ce

que les /ubcois appellent la revanc(e des berceaux que de la m$decine ) en 121#, lAlgrie, colonise depuis 8# ans, compte ++ mdecinsde colonisation, moins quau aroc, dont loccupation a commenc septans plus t4t.

-l * eut en Algrie aussi dpossession de !,2 millions d(a sur 2 millionscultivables ) le tiers en quantit, mais plus en qualit car ce sont lesmeilleures terres qui %urent prises 5 du %ait des con%iscations, des expro$priations pour cause dutilit publique, de saisies pour dettes de pa*sansinsrs de gr ou de %orce dans le s*stme montaire et a*ant d6 mettreleurs terres en gage. /uant l7uvre dducation tant vante, daprs lesc(i%%res o%%iciels, " de la population tait scolarise dans les coles %ran$9aises en 121#, moins de 1" en 12"# : et elle naugmenta quin finedu$rant la guerre de libration et du %ait du plan de ;onstantine. La languearabe, relgue au second plan, ntait enseigne dans le s*stme %ran$9ais que dans les trois mdersas o%%icielles eanmaire, ap4tre de lcole rpubli$caine %ran9aise.

La discrimination est aussi %iscale ) les imp4ts arabes spci%iques


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leur propre dpossession. Au politique, lgalit dans une cito*ennetcommune %ut re%use pendant longtemps : puis, avec le statut de lAlgriede 12#+ %urent institus deux collges distincts lisant c(acun le mmenombre de reprsentants ) un lecteur %ran9ais quivalait (uit lecteursalgriens.

;omment l(istoriograp(ique coloniale a$t$elle traduit ces donnes (isto$riques indubitables J

-1- La tradition historiographique franaise coloniale

-a- Invention/cration coloniale de lAlgrie par la France

A la di%%rence du beylikde lAlgrie ottomane, des Eran9ais et des Huro$pens senracinent en Algrie ) cest une colonisation de peuplement dontla population atteint %in -esicle presque le quart de la population alg$

rienne3. -l * a, dans lAlgrie coloniale trois dpartements dits %ran9ais ,des arrondissements, des communes ) dans la logique Bacobine %ran9aise,il * a quadrillage du pa*s par une vritable administration, mais con9uepour la domination et la discrimination dun peuple par un autre, duneculture par une autre ) discriminatoire, le code de lindignat existe Bus$quen 12!+, et la discrimination persiste par la suite. Hxistent deux sortesde communes, les communes de plein exercice la %ran9aise, et les communes mixtes rgentes par ladministration coloniale, par ladmi$nistrateur de commune mixte. Ht, depuis le Cnatusconsulte de 18&", siles Algriens sont considrs comme %ran9ais, ils nont pas pour limmense

maBorit les mmes droits que les Eran9ais ) ils sont suBets et non ci$to*ens. Ht lon a parl des deux collges du statut de 12#+.

-l %aut revenir sur le narcissisme colonial classique de lautoclbration ) il* a lavant 1830 dsolant et laprs 1830 radieux. L(istoire colonialeexalte lapport de la civilisation, de la mdecine, de linstruction, laconstruction de c(emins de %er et de routes, ldi%ication de villes mo$dernes qui portent une marque rsolument %ran9aise ) Alger la ville nou$velle ceinture la ;asba(, Kran le %ront de mer est une cornic(e leuro$penne et l(4tel de ville dKran un btiment o%%iciel %ran9ais t*p. ;esvilles nouvelles sont le plus souvent di%ies au prix de la destruction de

monuments ou de la %ragmentation de leurs quartiers antrieurs. Ci la /as$ba( dAlger %ut relativement prserve, la mosque etc(aoua %ut trans$%orme en cat(drale : ;onstantine, les rues ;araman, de Erance, Mieux,'ationale, %ractionnent la vieille ville : &0 ?m au nord$ouest, ila, unedes plus vieilles mosques dAlgrie, la mosque Cidi N(anem, %ut untemps trans%orme en curie pour c(asseurs dA%rique. A Ilemcen, il * eutdisparition des deux tiers de la ville intra$muros, sans compter les dom$mages in%ligs des monuments comme la mosque et la #ubbade Cidi-bra(im de lpoque du souverain @a*nide Ab6 6sa --


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mosque Cidi al GalPi trans%orme en museQ La ralit, on le voit, estloin dtre uniment au diapason des clbrations o%%icielles %ran9aises.

Kn sait que la rsistance du peuple algrien se traduisit par de multiplesinsurrections, crases dans le sang, Busqu lclatement de 12"# et lacruelle guerre de reconqute coloniale


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mais plus que le aroc+. Les Serbres , bons sdentaires, qui eurent a%%ronter les mc(ants nomades arabes, sont dclars suprieurs auxdits Arabes , et ressembler aux Naulois ) cest linversion des notations m$prisantes du c(roniqueur du --mesicle et digne (arfAb6 WAbdall( u$(ammad al$-drisU) cet auteur remarque,aussi bien pour ila que pour ar$ra?ec(, que leurs (abitants sont des ramassis de Serbres aurs, et dis$ciple de >aurs, crit sur les ab*les, rputs sdentaires, que le go6t duvo*age in(rent leur race %ait quils sont naturellement nomades .

;e prBug %avorable aux Serbres rpond aux %antasmes narcissistesdu nationalisme %ran9ais, proBets sur des tiers 5 les bons Serbres censs ressembler aux Eran9ais et ddouanant inconsciemment ces der$niers de la culpabilit des violences coloniales. -l sest traduit par lesquelques Ulots de scolarisation %ran9aise en ab*lie, mais il tait aussi

sous$tendu par la politique du diviser pour rgner ) sattirer les Ser$bres contre les Arabes : cela surtout pour la ab*lie ) il * eut un v$ritable m*t(e ?ab*le, lAurs plus lointain, moins au c7ur du territoire co$lonis, a*ant t davantage mis de c4t. Geureusement il est de nos Boursdaut(entiques c(erc(eurs pour rendre compte dune ab*lie dm*t(i$%ie8.

Oans la mme logique et(niciste coloniale, larrive des San6 Gill ulien ) puis, plus rcemment c(e@ Gad* Yoger-dris, c(e@ Genri$Ierrasse. -l %aut attendre 12&+ pour voir exprime, dansla revueAnnale( /:C, d%endue par l(istorien de la Iunisie >ean Foncet2,une t(se quilibre sur le suBet : mais Gad* Yoger -dris contre$attaquedans la mme revue lanne suivante. L(istorien reconnaUt auBourd(uique limmigration et linstallation des San6 Gill ont certes modi%i les

structures rurales, en %avorisant llevage par rapport lagriculture : maison sait que llevage et la pratique de la trans(umance c%n%&ie(, :%cit(, Ci=ili(ati%n(,12&+, p. 1022$11!0

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pactes de coexistence entre citadins et bdouin, comme par exemple ;onstantine.

Oe toute %a9on, simpose, au$dessus de ce monde indigne le m*t(edu Eran9ais racialement suprieur, lequel porte la marque du nationalisme%ran9ais. Hn Algrie, les Huropens reprsentent ce que les (istoriens am$

ricains dnomment un Cre%le )e%)le, un peuple crole 5 l(istorienneamricaine L*a( Nreen%eld dnomme les Amricains les Cre%le )i%-neer(. Kr, beaucoup de Eran9ais dAlgrie sont des ridionaux dori$gine ) la veille de la premire mondiale, une enqute apprend que prsdes #D" des Eran9ais installs en Algrie sont proviennent de territoires si$tus au sud dune ligne Nenve$Sordeaux, cZest$$dire de gens maBoritaire$ment non %rancop(ones, en loccurence occitanop(ones originels. Avec lesimmigrs espagnols et italiens, la prdominance de gens originaires dusud de lHurope est donc %lagrante parmi les immigrs europens en Alg$rie.

Yaison classique pour laquelle ils tiennent souvent de manire dmonstra$tive se dire et se prouver %ran9ais, en quelque sorte sur$%ran9ais, cequAlt(usser dnommait une introBection idologique ) le %ait dtre en$globs dans lensemble %ran9ais leur garantit leurs privilges %ace aux Al$griens, les soulage de leur sentiment plus ou moins conscient de prcari$t %ace au ressentiment de la masse algrienne colonise. Son an mal an,et malgr de vraies luttes sociales internes, malgr un mouvement anar$c(iste notable, et malgr le Farti ;ommuniste Algrien, obBectivement leursort est solidaire de celui des notables coloniaux qui %orment le lobb* colo$nial.

-c- LAlgrie et le ro!an national franais

- Mythe fondateur national et diversit franaise

Le principal m*t(e %ondateur de la nation %ran9aise, imagine commetoute nation


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alors que arseille ntait pas une ville %rancop(one, mais occitanop(one,de dialecte proven9al marseillais.

Cans remettre en cause ces emblmes nationaux, un (istorien illustrecomme le Farisien >ules ic(elet put crire sans sourciller que la vraieErance \tait] la Erance du 'ord , il en vo*ait le c7ur dans lUle de Erance,

Busquau val de Loire. Les (umains de la moiti sud de l(exagone taientplus ou moins vus comme des sauvages %ol?loriques 5 de cette reprsenta$tion tmoigne la vogue des (istoires marseillaises Busque tard dans le e

sicle. A !! ans, le Bansniste parisien >ean Yacine, en c(emin pour allerrendre visite son oncle, c(anoine X@s


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siasme militant aux revendications algriennes ) ainsi Mictor Cpielmann,petit colon ruin la rgion de SordB Sou ArreridB. ;e %ils dun optant alsa$cien

gravure explicative : cf. les p. ""$"& ) gauc(e, Sou%ari? en 183&, droite,Sou%ari? auBourd(ui ) un beau village prospre en lieu et place dune terrequasiment dserte, laboure par un Eran9ais coi%% dun ?pi. ;ela alors11Oepuis la proclamation o%%icielle de lindpendance 13! ans plus tard, le " Buillet 12&! 5Bour de liesse pour lAlgrie indpendante 5, le " Buillet est le Bour de la %te nationale al $grienne.12;i(t%ire 'e France et 'Algrie, c%ur( l&entaire, Faris, Gac(ette, 12"0, p. AimSonne%in tait instituteur et pdagogue, ax arc(and, inspecteur puis inspecteur daca$dmie, spcialiste de didactique, notamment des relations maUtre$lves, dAndr Nide etdu marquis de Cade 5 sa t(se de doctorat s lettres portait sur l(*gine a%%ective delducateur . -l %ut assassin par lKAC, lors dune con%rence pdagogique avec des di$recteurs dcole, Sen A?noun, le 1" mars 12&! avec cinq compagnons des centres so$

ciaux ean$F(ilippe Kuld$Aoudia, La((a((inat'e Cteau %yal, Faris, Iirsias, 122!, 12+ p.

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mme que les auteurs sont marqus gauc(e et que lun deux, ax ar$c(and, sera assassin par lKAC en mars 12&!. Yien sur le s*stme colo$nial ) la conqute de lAlgrie est (%ft, la piraterie


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cret du 3 %vrier 121!, cela contre lavis du colonat ) La *)ce alg-riennedu 3 ao6t 1208 crit cr6ment Au point de vue instruction et ser$vice militaire, laissons donc les Arabes tranquilles . La conscription %ut in$tgralement applique en septembre 121& : do[ linsurrection du Sele@$maDAurs de 121&$121+. ais le recrutement de 1+3 000 Algriens pour lapremire guerre ne leur rapporta pratiquement rien (ormis linsigni%iante

loi >onnart de 1212 : et le recrutement de 1!0 000 autres pour ladeuxime guerre mondiale se conclut par la tentative insurrectionnelle etla rpression de mai 12#", puis le statut ingalitaire de 12#+.

-l * eut aussi quelques di%%rences dans les politiques suivies au Nouverne$ment gnral de lAlgrie Alger. ;(arles ;lestin >onnart, dans la pre$mire dcennie du esicle, a des attentions pour les notables algriens,il se veut ouvert et libral, il cre le prix Abd el Ii% en 120+, il promeut lest*le mauresque dit st*le >onnart , ralis entre autres par larc(itecteIardoire ) la mdersa de ;onstantine 5 Busquen 12+!, en plein centre, elleabrita luniversit, avant la mise en service des blocs btonns de 'ie$

me*er 5, celle de Ilemcen, celle dAlger, la gare dKran, la grande postedAlger, l(4tel de ville de C?i?daQ Le gouvernement gnral est dirig parun grand bourgeois du nord, qui a pour belle %amille les banquiers et in$dustriels l*onnais A*nard, relativement en douceur par rapport son suc$cesseur radical et %ranc$ma9on, le gouverneur ;(arles Lutaud. A partir de1211, ce ci$devant pr%et du Y(4ne se rvla un colonialiste raidement in$transigeant. Hn contraste, la %igure du gouverneur aurice Miollette


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avec la rsistance algrienne. L(istorien peut lire les oprations de recon$qute >umelles et Fierres prcieuses du plan ;(alle, en 12"2$12&0,comme la preuve par labsurde quil %allait ngocier, la politique ) mmeune maUtrise militaire du terrain ne dtruisit pas lAL' et elle ren%or9a s*$mtriquement le r4le et lengagement des politiques du EL' dans lemonde et lK'X. Iout gnral quil tait, de Naulle %ut un politique.

-b- Le !$the des occasions !anques

Oaprs l(istoriograp(ie positiviste, notamment la grande 7uvre de ;(ar$les$Yobert Ageron, succdant entre autres aux livres de arcel Rmerit, il *aurait eu des occasions manques entre Algriens et Eran9ais depuis1830. Frenons par exemple le snatusconsulte de 18&" ) l indigne est%ran9ais, mais rgi par la loi musulmane, cZest$$dire par ce quon appelaitle statut personnel musulman, qui rgissait les Algriens au priv


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lemand, a%%ubl du nom de ar%ul?enstein. ais il * eut bien s6r responsa$bilit collective du gouvernement de Eront populaire. Au %ond, il * avaitbien connivence structurelle entre le lobb* colonial et Faris 5 lRtat %ran$9ais 5 dont la colonisation de lAlgrie, reprsente comme constructionnationale %ran9aise, tait ressentie comme partie prenante ) comme lacrit >ean$Faul Cartre, le colonialisme tait bien un s*stme , un s*s$

tme %ran9ais.

Le contenu du proBet Miollette %ut repris, et mme largi, par lordonnancegaullienne du + mars 12##. Hlle %ut reconduite en loi le + mai 12#&, aveclinstitution des deux collges ) le premier %ran9ais , le deuxime indi$gne . Les Algriens eurent cinq dputs ILO Faris la premire;onstituante, dont o(ammed (ider. Lassemble nationale %ran9aisevota le !0 septembre 12#+ le statut de lAlgrie selon lequel, on la not,c(aque collge lisait le mme nombre de reprsentants quand le premiercollge ne comprenait en nombre qu1D8 du c(i%%re des membres dudeuxime collge. ;e qui aurait t peut$tre bienvenu et accept une d$

cennie plus t4t ne pouvait plus ltre en 12#+ car le nationalisme algrienavait considrablement volu devant les blocages %ran9ais, et il * avaiteu la tragdie de mai 12#".

Le ! Banvier 12"&, les Eran9ais votent maBoritairement pour la gauc(e. Ledirigeant socialiste Nu* ollet proclame son intention de %aire la paix enAlgrie et dnonce cette guerre imbcile et sans issue . -l est investiprsident du conseil, cZest$$dire c(e% du gouvernement. Hn visite Alger,il * est accueilli le & %vrier 12"& sous les (ues et des Bets de tomates parune mani%estation de Eran9ais dAlgrie. Ht l aussi, Nu* ollet cde auxpressions des mani%estants et du lobb* colonial quils signi%ient. Le 1!mars 12"&, lAssemble nationale vote pour son gouvernement les pou$voirs spciaux sur la politique mener en Algrie, avec entre autres lap$probation des dputs communistes. Le contingent %ran9ais est rappel,cest lengagement dans la guerre. ;ependant, pour tenter dsesprmentde larrter, durant lt 12"&, est prpare lorganisation dune con%$rence nord$a%ricaine devant se tenir Iunis, organise par le aroc et laIunisie, en concertation avec le secrtaire dRtat %ran9ais aux A%%aires ma$rocaines et tunisiennes Alain Cavar*12. -l tait daccord pour qu* parti$cipent quatre des neu% c(e%s (istoriques du EL' 5 Gocine A`t A(med, A($med Sen Sella, o(ammed Soudia%, o(ammed (ider 5, se trouvant

alors au aroc!0

. KbBecti% ) prparer en douceur la dcolonisation de lAl$grie en lui con%rant un statut dRtat indpendant en association avec laErance dans un cadre %dral mag(rbin, tant entendu que Cavar* Bu$geait inluctable lindpendance de lAlgrie. Cimplement il tait unadepte de cet art du compromis que daucuns appellent la politique, quiaurait permis, sil avait t tent, lAlgrie daccder par tapes lind$pendance en %aisant lconomie dune terrible guerre.

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' en 1218 Alger o[ son pre tait ingnieur des c(emins de %er.20Les cinq autres ) oste%a Sen Soula`d


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Lavion marocain emmenant du aroc Iunis les quatre dirigeants alg$riens, qui transportait aussi lintellectuel algrien oste%a Lac(era%!1, pas$sa sur lespace arien, alors %ran9ais, quil aurait d6 viter : il %ut arraison$n par la c(asse arienne %ran9aise 5 ce %ut lun des premiers dtourne$ments ariens de l(istoire. Oaprs Sen Sella, ils nous ont vendus


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dite de arguerite, prs de iliana, en 1201, linsurrection du Sele@maDAu$rs de 121&$121+ dont la rpression dura six mois, 38 ans avant linfirdu1ernovembre 12"#.

LAL' de 12"#$12&! avait t esquisse par la cration, au congrs duILO de %vrier 12#+, de lKC


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cela pour aboutir, partir de 12&0, et surtout de lt 12&1, avec le NFYAde Sen ousse% Sen (edda, aux dcisives ngociations dRvian, aux$quelles o(ammed Garbi %ut dsign comme expert. Ceule une solutionpolitique tait viable, et ce %urent bien des civils qui gagnrent la paix,mme si la commotion initiale des armes avaient t le pralable obligconduisant le pouvoir colonial lc(er du lest, ngocier ) dnouement

dune rsistance lordre colonial que l(istorien doit tudier sous toutesses %acettes, dialectiquement. ais avant de tenter de lanal*serin fine, ilimporte, ce qui est bien peu tent dans l(istoriograp(ie courante, de re$monter ce qui prcde la colonisation de lAlgrie, de situer au pralablel(istoire algrienne dans son ancrage pro%ond l(istoire de longue du$re, et plus largement l(istoire de la diterrane dont elle est partieprenante.

-'- Lvolution historique sur la longue dure

;ette question de %ond renvoie en e%%et invitablement l(istoire dela diterrane telle que la con9ut et la ralisa Eernand Sraudel, (istorienrenomm de lRcole des Annales, dans la ligne de arc Sloc( et de la re$vue desAnnale( >c%n%&ie, :%cit(, Ci=ili(ati%n(, avec notamment LucienEebvre et Hrnest Labrousse, 5 ce dernier %ut aussi le maUtre penser dugrand (istorien ottomaniste algrien Lemnouar erouc(e. Sraudel, Lorraindorigine!#, %ut nomm !! ans en 12!3 pro%esseur Alger o[ il enseignapendant dix ans. -l %ut notamment le t(oricien des di%%rents temps del(istoire ) du temps court au temps long ou temps de longue dure. -l %aut* insister parce que l(istoire de lentit spatialo$(umaine qui deviendralAlgrie na pas commenc en 12&!, non plus en 1830 et pas davantage

en 1"18, quand AoudB Sarberousse est investi par le sultan ottoman dugouvernement dAlger. -l %aut, pour comprendre le prsent et le passproc(e, un bre% temps darrt sur la longue dure.

-a- (ocit seg!ente et e!prises tatiques

Fartons des r%lexions de SenBamin Ctora sur les di%%rences entre arocet Algrie ) le aroc, qui a connu une dure et une %orme de colonisationdi%%rentes de celles de lAlgrie, cultive daprs lui un rapport l(istoirequi senracine dans la tradition et insiste sur la continuit . Hn re$vanc(e, pour les Algriens qui ont vcu la prsence ottomane avant larri$

ve des Eran9ais, cest l(istoire


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miste, lidentit large tant depuis dou@e sicles %onde sur la r%rence al-u&&a-al-&ua&&a'iyya


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;onstantinois, Busqu SeB`a, dont la d*nastie des San6 Gammd avaitdisparu au milieu du --esicle sous le c(oc des San6 Gill.

Le territoire du agrib al-aBat est endmiquement le t(tre da%%ron$tements entre voisins de louest et de lest, aussi le ro*aume de Ilemcendoit$il maintes %ois ngocier sa tranquillit en concdant des i#tW


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grienne, auBourd(ui al Ea(s= qui dicte les conditions daccs au templedHs(maus


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tranc( le 'r al-arb


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c(a -- continue vendre du bl la Erance !8. Fnurie et disette continuentdurant les dcennies suivantes pendant la conqute coloniale Busquau pa$rox*sme de la grande %amine de 18&8 5 l la pa*sannerie algrienne esta%%ame par une mauvaise rcolte et par la dstabilisation du mode deproduction traditionnel sous les coups de boutoir du capitalisme colonial etles dpossessions quil c(arrie.

Oans la mmoire longue des Algriens, le rapport avec les voisins du 'ordest marqu par le contentieux et le traumatisme de lexclusion : ils res$sentent aussi davoir t marginaliss par rapport aux voisins de lest etde louest ) si une volution asse@ semblable marqua lensemble du ag($reb, les centres intellectuels et culturels les plus prestigieux restrent en$de(ors de lAlgrie ) Es


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toire au regard de lHurope, voire par rapport leurs voisins mag(rbins etpar rapport au ac(req.

;ependant, les lites issues dune cole %ran9aise c(ic(ement dispense la masse, mais aussi les travailleurs migrs dcouvrant une socit in$dite et le mouvement ouvrier, purent tre sduits par tels modles %ran$

9ais 5 nombre dAlgriens ont dit ladmiration quils portaient leurs pro$%esseurs %ran9ais. -l * eut des sductions, qui purent tourner la %ascina$tion c(e@ les >eunes Algriens , c(e@ Eer(at Abbas 5 il tenait au ;aireses con%rences de presse en %ran9ais, la grande incompr(ension desRg*ptiens ) un Arabe, 9a parle arabe ais si sduction il * eut, ce ne %utpas dans louverture librement rec(erc(e, ce %ut, en ambivalence, dansun contexte traumatique de soumission au s*stme colonial. Oun c4t,%ace aux arrogants modles coloniaux, il * eut %ascination compensatoirepour lKrient islamo$arabe, de lautre il * eut bel et bien un entrelacement,remarquable par exemple du point de vue de la langue ) longtemps le%ran9ais neut pas vraiment le mme statut quen Iunisie et au aroc et la

'riaalgrienne est davantage pntre de vocables %ran9ais30. Hn alg$rien, douest en est, (aiyrase dit kar%u((a , laut%, t%n%bil ou tai : &a(base dit )i(cina, la dprime du mal vivre se dit '-g%utage.

Oonnons la parole au %ils dAugustin Serque acques Serque


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-b- ne identit + source unique .

;e %ut lmir Abd Hl$ader, tudi notamment par le regrett SrunoRtienne et par Eran9ois Fouillon33, qui esquissa ldi%ication dun Rtat pro$prement algrien. Oune grande %amille c(ri%ienne de la rgion de asca$ra, il tait un(aykm*stique qdirU admirateur d-bn WArabi et un pieux

, doubl dun savant clair, pote et t(ologien. Oe retour de pleri$nage avec son pre a(ieddine, il avait sBourn tout Beune au ;aire o[ ilavait connu le pac(a dRg*pte o(ammed Ali. -l admira son entreprise encours de modernisation de lRg*pte, et il voulut sen inspirer pour btir sonarme et son Rtat. -l tenait Beter les bases dune Algrie, la %ois musul$mane, claire comme il ltait, et moderne ) on pourrait, en recourant auvocabulaire de lHurope des Lumires du M---mesicle, le quali%ier dedespote clair musulman. Osign !" ans en 183! sultan par une as$semble de c(e%s, il sut sentourer de conseillers de diverses provenances,il se montra stratge et tacticien dans sa guerre de rsistance, la %oisguerrier et (omme de paix 5 il signa en 183+ avec son adversaire, le gn$

ral Sugeaud, le trait de la Ia%na.

-l %ut aussi un administrateur, il Beta les bases dune r%orme de la %iscalitet dune 7uvre dducation. ais, sil parvint un temps tendre son pou$voir sur deux tiers de lAlgrie, il ne dpassa gure SeB`a vers lest ) lebeylikde ;onstantine resta aux mains de GadB A(med be* Busqu la di%%i$cile conqute de ;onstantine par les troupes %ran9aises en 183+. Le gou$vernement de lmir %ut prcaire, dans linstabilit de ltat de guerre etdu (arclement par les troupes ennemies aprs la rupture du trait de laIa%na par Sugeaud en 1832: mais il eut aussi a%%ronter la segmentationde sa socit ) il dut mettre le sige devant la %orteresse de la con%rrie ri$vale des IiBni dA`n a(di, au sud du dBebel Amour, avant de la prendredassaut, et rprimer des tribus indociles comme les San6 ^a*t6n. ;elanempc(a pas son ouverture desprit de lui %aire connaUtre et apprcierdes Eran9ais ) onseigneur Oupuc(, vque dAlger, avec lequel il parta$gea des proccupations spirituelles, ou le gnral Oaumas avec lesquels ilentretint une correspondance assidue 5 ils avaient notamment en communlamour des c(evaux3#. Abd Hl$ader comprenait et lisait sans doute le%ran9ais, mais il ne le parlait pas, ou ne voulait pas le parler.

A partir de la %in du -esicle, les rares Algriens duqus dans les coles

%ran9aises devinrent des notables, petits ou grands, que lon dnommaalors >eunes Algriens : parmi eux des instituteurs


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OBilali, de ostag(anem, le docteur constantinois o(ammed SendBelloul,%ondateur en 1830 de la Edrations des Rlus musulmans du dpartementde ;onstantine= et, n en 1822 Ia(er, le p(armacien de Cti% Eer(at Ab$bas, le %utur dirigeant de lXOA. Xn o(ammed al$A@i@ essous, origi$naire dune %amille de commer9ants de ;ollo, %ut enseignant et Bournaliste./uelques >eunes Algriens sont de grands commer9ants, comme Kmar

Souderba Alger, entrepreneurs de transport comme Larbi Sendimeredde Ilemcen. -l * eut pour tous une vraie sduction pour les modles %ran$9ais dducation et de culture. Kn remarque c(e@ eux un mimtisme pa$tent ) ils sont (abills leuropenne, avec costume, gilet et cravate, maisils sont aussi gnralement coi%%s du tarbouc(e musulman distincti%. Oanssa t(se sur 'droma, marque par quelques grandes %amilles acques Serque, se retranc(rent dans un

35Cf. a(%oud addac(e, L>&ir &ir


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-slam, signi%iant un bastion de repli : repli, voire crispation sur dessc(mes identitaires revendiquant une islamo$arabit con9ue comme untout et r%utant dmonstrativement toute concession avec l(ritage colo$nial. L-slam est au centre des r%rences, il est mentionn expressmentdans lappel du 1ernovembre 12"#, dans linspiration de la clbre trilogiede (ayk -bn Sdis, laquelle commence par la mention de la religion mu$

sulmane, puis de la langue arabe et se termine par celle de lAlgrie ) l-slam est notre religion, la langue arabe est notre langue, lAlgrie estnotre patrie . ;est ce quassnera encore au rgime dclar socialiste deSen Sella le (aykSac(ir al$-bra(imi, le successeur d-bn Sdis, le 1"avril 12, lors du !#meanniversaire de la mort du %ondateur de lAssocia$tion des Wula&) il reprsenta aux gouvernants algriens dalors que les%ondements t(oriques de leur action doivent tre puiss non dans desdoctrines trangres mais dans nos racines arabo$islamiques3&. Fourtant,tous les dirigeants de lAlgrie indpendante, nommment socialistes ounon, ont invoqu l-slam, de Sen Sella Soute%li?a.

La r%rence musulmane, touBours en osmose avec celle arabe, est de %aitrcurrente dans les dbats algro$algriens. Actuellement, le grand c(an$tier venir dAlger est une mosque dont, si elle est consturite, le minaretatteindra 3!0 mtres de (auteur, soit la mme (auteur que la tour Hi%%el,mais 1!0 mtres de plus que la mosque Gasn -- de ;asablanca. Four$tant, le (ayk-bn Sdis, qui tait dune %amille de aWynde ;onstantines,* avait, dans sa proc(e %amille, un ouloud -bn Sdis, avocat c4t, et uno(ammed -bn Sdis, grand notable et conseiller municipal de ;onstan$tine ) il vivait prs des >eunes Algriens, il appelait de ses v7ux une co$existence entre Eran9ais et Algriens et une s*mbiose culturelle %rater$nelle. 'crivait$il pas en 12!&

Oans ce pa*s, il * a deux langues %raternelles, limage de la %raternit et de lancessaire union de ceux qui les parlent 5 pour le plus grand bon(eur de lAlgrie5, ce sont larabe et le %ran9ais. 'ous sou(aitons que les autorits responsables etles personnalits disposant de mo*ens matriels et intellectuels, puissent coop$rer, a%in de mettre sur pied un enseignement double %ranco$arabe, dont les %ruitspro%iteraient tout le monde. 3+J

Far l, il entendait d%endre larabe en le mettant galit avec le %ran$9ais : mais, on le voit, rien de comparable avec les allgations, entendues Alger en novembre 128&, dun ouloud acim 'a`t( Sel?acem selon le$quel, au contraire du %ran9ais, larabe et lallemand avaient en commun

dtre des langues ric(es.Ci surtout llite des Algriens coloniss connut une volution culturelle(istoriquement importante et une vraie ouverture, elle eut touBours peu ouprou se Busti%ier de stre mise lcole des Youmis, cela pour se %aireaccepter de la socit etDou pour soulager sa culpabilit. -l * eut propen$sion sarrimer des valeurs re%uges, crispes, voire m*t(i%ies. ;omme36-n A(med Ialeb$-bra(imi, &%ire( 'un Algrien, t. 1 ) =e( et )reu=e( Q193"-19!5R,Alger, ;asba( Rditions, !00&, p. 181


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la anal*se Kmar ;arlier38, la socit algrienne, en mme temps replieet ouverte de %orce sur lHurope, devint la %ois la plus moderne et la plustraditionnelle du monde islamo$arabe. Four la grande maBorit des Alg$riens, leur %oi resta une %oi simple et vcue simplement, comme le sont na$turellement dans tous les peuples toutes les religions. ais on a pu voirdans l-slam, autant et par%ois plus que lad(sion religieuse du cro*ant,

une porte politique, une porte nationale. Oans les textes en arabe,tracts et autres, de lAL' pendant la guerre de libration, la r%rence au&ui'


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maraboutique, certes moins rpute, mais notable dA`n lila, entre;onstantine et Satna. oste%a Sen Soula`d, n Arris dans lAurs, taitun entrepreneur et bourgeois de village ais du Cud ;onstantinois : A(medSen Sella, de %amille mo*enne, issu dun milieu de iya marocaine, %utun adBudant de larme %ran9aise avant de devenir conseiller municipalede son bourg %rontalier de arnia. Sel?acem rim tait le %ils dun garde$

c(amptre ?ab*le. ourad Oidouc(e, %ils de petit patron de restaurant etde (ammam, tait un dclass : le ILO le revigora en lui donnant un sta$tut reclass de militant. Oorigine galement trs modeste du ;onstanti$nois, un Yaba( Sitat devait aussi pratiquement tout au parti. o(ammed(ider en%in tait un Sis?rU de %amille modeste, qui %ut un autodidacte, no$tamment en langue arabe, aprs son dpart pour lRg*pte en 12"1. Lesneu% c(e%s (istoriques taient tous passs par lcole %ran9aise, mais seulsA`t A(med et Soudia% avaient %ait des tudes secondaires, sans toute%oispousser Busquau baccalaurat : Sen Sella, lui, tait all Busquen classede #me. Xn point commun ) leur nationalisme tait pour eux plus ou moinsconsciemment le vecteur dune revanc(e leur permettant de supplanter le

maUtre colonial dans son contr4le sur la socit algrienne : et ils %urent re$prsentati%s de cette socit en cela que, con%ronts la domination colo$niale, ils leur br6lait de %aire advenir lidentit algrienne. ;est sur %ond decrise et dclatement du ILO entre messalistes et centralistes dans lt12"# que se pro%ile la naissance du EL' et le recours aux armes du 1 erno$vembre 12"#. E%len( n%len(, lidentit algrienne %ut %orge dans la %orgecoloniale %ran9aise, contre elle et ses dpens.-c- olonialis!e franais et identit algrienne

Xn exemple ) lincorporation dans larme %ran9aise de 1+3 000 Algriensde 121# 1218 leur valut dtre plongs, comme les Eran9ais et commeles Allemands, dans les bouc(eries de Merdun et du ;(emin des Oames :et pendant la deuxime guerre 1!0 000 dtre mobiliss et de contribuer la victoire sur lAllemagne na@ie#1. Kn sait que ladBudant Sen Sella com$battit la bataille de ontecassino. -l * eut en 121# deux cas dindisciplinedans deux rgiments de tirailleurs algriens et un cas dans un rgiment de@ouaves ui%s dAlgrie=. Rpouvants, ils avaient %ui devantles soldats allemands, et ils %urent punis par des dcimations ) un (ommesur dix des trois compagnie o[ ils taient respectivement incorpors%urent %usills#!. Fuis, avec la stabilisation du %ront et le paternalisme guer$

rier des o%%iciers de tirailleurs 5 il * en avait encore pour parler ou ap$prendre larabe 5, ce %ut la soumission, et mme lentrain au combat, ceque les o%%iciels militaires %ran9ais ont appel le lo*alisme ) il * eut de%ait une certaine galit devant la mort dans la bouc(erie qui bro*ait les(ommes quels quils %ussent. ;est en tant que capitaine indigne delarme %ran9aise que lmir (aled combat sur le %ront %ran9ais en 121#$1218. La paix revenue, il se lance dans la politique et il devient le premier

41Cf. Sel?acem Yec(am, Le( u(ul&an( algrien( 'an( lar&e franBai(e 1919-195, Fa$ris, LGarmattan, 122&, 3!+ p. : ;(ristine Lvisse$Iou@, LAfri#ue 'u G%r' 'an( laguerre 4 1939-195, Faris, Le Nrand Livre du ois, 1228, #&+ p.42

Cf. Nilbert e*nier, Four lexemple. Xn sur dix Les dcimations en 121# , S%liti#ueau%ur'ui, Banvier$%vrier 12+&, p. ""$+0


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aW&de la protestation algrienne 5 il demande, on la dit, non lindpen$dance, mais des lus algriens la ;(ambre des dputs Faris, ce quiest su%%isant, vu son audience grandissante, pour embarrasser le pouvoircolonial. Nnant, il est exil par le NN de lAlgrie lt 12!3, en Rg*ptedabord, puis en C*rie o[ il avait pass son en%ance


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Ce %it Bour, devant la primaut islamo$arabe, une conscience berbre rac$tive. Hlle dbouc(a, suite linterdiction dune con%rence de ouloudammeri, sur le printemps berbre davril 1280, et trois mois plus tardau sminaire de a?ouren qui mit en %orme le programme du ouvementculturel berbre : il * eut dautres mouvements, des bo*cotts scolaires, et,en 122# la cration, asse@ %ormelle, du Gaut commissariat lama@ig(it.

Oune part la berbrit put tre ressentie comme moins (onorable quelarabit, comme lindique lidologie o%%icielle inspire de celle des Wula-& 5 le s(a*?( -bn Sdis reconnaissait cependant ses origines san(aBU,donc berbres. Ku vue linverse comme la marque dune valeur spci$%ique dbouc(ant sur le ;S. Ainsi les Algriens oscillent entre d%inition,dvalorisation et survalorisation de leur moi collecti%. -ls peuvent sa%%ron$ter sur ces questions didentit, mme si et parce quils se ressemblent,alors que, en (istoire, les identits multiples ne se comptent pas etquexistent des processus en volution permanente et Bamais %igs ) onpeut trs bien, et on est souvent deux c(oses, ou plus, la %ois. Sien desberbrop(ones sont dexcellents arabisants qui, sans se dpartir de leur

attac(ement lama@ig(, reconnaissent sincrement que larabe est unetrs belle langue. -l %aut en%in rappeler que le %o*er originel de la revendi$cation indpendantiste se situa en de(ors de lAlgrie.

-d- Le !ouve!ent national algrien*0" de aris + lapatrie!ent +Alger

me si avant 121# quelques milliers dAlgriens, ab*les pour lessen$tiel, travaillaient Faris, dans le 'ord, dans la rgion marseillaise et dansla rgion de L*on$Caint Rtienne, cest pendant premire guerre mondialeque %ut dclenc(e la premire grande vague de lmigration algrienne )de 121# 1218, %urent recruts au total, soit comme tirailleurs, soitcomme ouvriers plus de la moiti de la classe dge des (ommes de !0 30 ans. Hlle o%%rit pour la premire %ois ces Beunes gens la dcouvertedun monde inou` et de nouveaux (ori@ons, pour le pire et pour le meilleur.Ht la Erance %ut bien le creuset originel du mouvement national algrienmilitant.

Hn 1218, lors de son service militaire Sordeaux, essali, tudi notam$ment par SenBamin Ctora#&, dcouvre la Erance, avant de se %ixer Farisavec sa compagne Rmilie Susquant, %ille dun ouvrier militant anarc(o$s*n$

dicaliste de 'euves aisons, ville de mines de %er et de sidrurgie, 1!?m au sud de 'anc*. Cur sa tombe au cimetire de 'euves aisons, uneseule mention ) -ci repose adame essali . ;est Faris que essalidcouvre le mouvement ouvrier %ran9ais : durant plusieurs annes, il est

45 Hxpression emprunte Ab6 al$/cim CaWadall(, @e ri(e %f Algerian nati%nali(&,1900-1930, F(. O., universit* o% inesota, dcembre 12&", ""0 p. : t(se ultrieurementpublie en arabe, dabord Se*rout( par Oar al$Adab en 12&2, sous le titre al-araka l-ataniyya al-airiyya


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ad(rent du F;E lpoque de son militantisme anticolonial, et cest en12!& quest %onde par Abdel?ader GadB Ali lRtoile nord$a%ricaine, lori$gine organisation satellite du Farti communiste %ran9ais 5 ctait le BeuneF;E qui, le premier, avait demand, ds 12!0, lindpendance de lAlgrie.essali participe en 12!+ au congrs international anti$imprialiste deSruxelles, dans la mouvance communiste. ais lanne suivante, cest la

rupture avec la tutelle du F;E. Ein 12!2, lR'A est interdite, puis lR'A estreconstitue sous le nom de Nlorieuse Rtoile nord$a%ricaine


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la propension sarrimer aux valeurs re%uges crispes, m*t(i%ies, de lis$lamo$arabit qui %urent dautant plus proclames quelles * avaient t da$vantage dstabilises. Les Algriens ont donc regard la %ois vers leurHst islamo$arabe et vers leur 'ord %ran9ais. Leur particularit nest$elledonc pas quils auraient quelque part oscill entre, t tiraills par unedouble identi%ication, par une double conscience 5 daucuns diraient une

triple ou une multiple conscience J Nermaine Iillion na$t$elle pas donnpour titre lumineux lun de ses livres Le( enne&i( c%&)l&entaire( J Ace propos, les anal*ses clbres dAlbert emmi sur la distinction radicaleentre colonis et colonisateur ne risquent$elles pas dtre trop dic(oto$miques J /ue penser des instituteurs algriens %orms Sou@area, quelsquaient pu tre leurs sentiments J /ue penser par exemple dun Yaba(^enati, la %ois partisan dclar de lassimilation la Erance et se rendantcompte quelle est illusoire J) il %ait paraUtre la mme anne


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tieux (istorique, lui aussi plus que sculaire, galit entre Eran9ais et Al$griens : cela autrement que par la clbration des aspects positi%s"0

de la prsence %ran9aise Kutre$mer, notamment en A%rique du 'ord , oulinvitation convenue une repentance . Cans compter que ni les Alg$riens ni les Eran9ais nont le monopole de l(istoire de lAlgrie ) il existenombre d(istoriens dautres pa*s. La grande somme sur l(istoire de la

guerre de 12"#$12&!, due lAllemand Gartmut Hlsen(ans, publie en al$lemand en 12+#, traduite en %ran9ais et publie en 1222 c(e@ Fublisud,reste de nos Bours encore largement ignore, tant des publics algrien que%ran9ais. ;ela bien que l(istoire, comme toutes les sciences (umaines, etcomme toutes les sciences tout court, soit un bien (umain universel.

Nilbert e*nier

Hx$pro%esseur au l*ce Fasteur, Kran acques, a t, notammentgrce au travail de Oaniel Yivet, intgre en !000 la Sibliot(que de Yec(erc(es A%ri$caines du centre al(er.52

Les autres auteurs ) gnral Faul A@an, Augustin Serque, >ean Slottire, gnral Lon deSonneval, Faul ;rou@et, Fierre Oeloncle, >ean Oeni@etDcolonel O(, Rmile$Elix Nautier,gnral Kctave e*nier, Louis illiot, >ean irante.

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